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La première lecture nous avons eu ce passage si important qui relate la première rencontre de

Moïse avec Dieu qui l’a choisi pour une grande mission auprès de son peuple. C’est au cours de cette
rencontre que Dieu révèle son Nom : « Je Suis ». Et Dieu dit à Moïse qu’il a entendu la plainte de son
peuple et qu’il est venu le délivrer. Mais plus profondément on voit dans cette action divine qui
commence cela, que le projet de Dieu et de conclure l’Alliance avec ce peuple qu’il a choisi.
Tout au long de l’histoire du peuple hébreu, on voit que Dieu secourt ou abandonne son
peuple, selon qu’ils vie de l’alliance ou qu’il la rejette ; et sans cesse après un abandon, mais en
réalité c’est le peuple qui a abandonné Dieu, Celui-ci vient finalement à nouveau secourir son peuple
mais toujours pour reconstruire l’Alliance. Le peuple hébreu est donc toujours à l’épreuve de
l’alliance pour sa destinée terrestre.
Mais la grande épreuve de l’alliance pour le peuple hébreu, c’est lorsqu’il s’agit de conclure
l’alliance achevée, la nouvelle alliance en Jésus-Christ. Les juifs attendaient un messie qui leur
apporterait la délivrance terrestre, alors que Dieu venait conclure la plénitude de l’alliance, la plus
grande faveur qui soit ; il fallait alors répondre non pas selon les désirs terrestres mais selon la foi et
l’espérance.
On voit toujours dans l’Évangile que ce que Jésus attend pour pouvoir donner ce qu’il est venu
apporter, c’est la foi ; et on voit souvent que Jésus se plaint du manque de foi, qui empêche que son
action salvatrice atteigne ceux qui manquent ainsi de foi.
Son cœur saigne de cette fermeture au salut. Il avertit, puisque les hommes sont seulement
sensibles aux biens de la terre, qu’en rejetant l’alliance offerte les juifs ne pourront plus avoir la
protection divine pour cette terre. Et dans cet Évangile il avertit : « si vous ne vous convertissez pas,
vous périrez tous » ; ailleurs il pleure sur Jérusalem, en annonçant qu’en refusant d’accueillir le
prince de la vraie paix, la ville sera détruite par la guerre.
Il n’y a qu’une miséricorde divine, c’est celle qui œuvre pour que les hommes entrent dans
l’alliance avec lui et viveurs de tous les bienfaits de cette alliance. La miséricorde de Dieu n’est pas de
garantir un bonheur ou de préserver des maux terrestres ; cela c’est la surabondance de la
miséricorde de Dieu.
L’Évangile de dimanche prochain nous fera entendre la parabole dite du fils prodigue. Et on
voit bien que le père, quand le fils a tout perdu, veut pourtant le rétablir dans son héritage, qu’il aime
ce fils perdu et veut le sauver. Mais lorsque ce fils, aveuglé dans son péché et dans la misère, le Père
ne lui verse pas une pension, qui l’aurait sorti de la misère tout en le préservant de dépenses
immodérées. Il ne lui verse pas une rente ; sa miséricorde consiste à le rétablir non pas dans l’illusion
d’un faux bonheur terrestre, mais de le rétablir dans le vrai bonheur. Sa miséricorde est de rétablir sa
relation de fils, et alors il partagera aussi tous les biens avec ce fils.
Il plaît à l’homme de s’imaginer que la miséricorde de Dieu consiste à éviter les malheurs
terrestres, sans autre considération ; il n’en est pas ainsi, la miséricorde de Dieu est gouvernée par la
volonté du seul vrai bonheur de l’homme : la vie dans son amour, et selon son plan d’amour, qui
suppose l’observance des commandements qui tracent le chemin de l’amour et du vrai bonheur.
Quand Jésus dans l’Évangile d’aujourd’hui dit qu’un arbre qui ne porte pas de fruits est
arraché, il nous dit que la vie humaine ne peut pas réussir sans que l’homme fasse les bons choix et
les bonnes actions ; et que le premier choix le plus fondamental est de croire en lui ; l’œuvre de Dieu
dit-il dans Saint-Jean c’est que vous croyez en moi. Il ne s’agit pas que de croire, la foi véritable c’est
celle qui se traduit en choix concrets et en actes. Dans cette image de l’arbre qui doit porter du fruit,
Jésus souligne aussi la patience de Dieu, le secours de sa grâce qui ne fait jamais défaut pour faire
revenir vers lui celui qui s’est égaré.
La miséricorde de Dieu vis-à-vis du pécheur, n’est pas de le préserver des maux terrestres, en
grande partie il provoque, mais de travailler à le faire revenir vers lui, et en particulier de l’avertir. Les
avertissements de Dieu n’ont jamais manqués, de de tout temps, individuellement et collectivement,
pour ramener les hommes vers Lui.
Jésus en parlant des villes de son temps disait que c’était une génération mauvaise, c’est-à-dire
infidèle à l’alliance ; il y a une solidarité dans le bien et dans le mal, si bien que dans une société les
hommes sont ainsi solidaires dans le bien dans le mal, dans la foi ou l’incroyance. Dans l’ordre du
péché, la solidarité collective réside dans des structures de péché : il s’agit d’une incroyance
instituée, de mœurs mauvaises admises par l’opinion générale, ou de mauvaises lois, des réseaux qui
diffusent l’erreur et le mal.
Le ciel n’a pas manqué depuis deux siècles de mettre en garde des générations mauvaises, qui
le rejetaient ; que l’on pense aux pleurs de la vierge Marie à la Salette, et aux messages qui
accompagnaient ses pleurs, messages qui prévenaient de grands malheurs terrestres si l’on ne se
convertissait pas ; à Fatima cet avertissement a été particulièrement fort et clair.
Mais les hommes croient toujours qui sont assez grands pour se débrouiller eux-mêmes, ou
bien que de toute façon Dieu qui miséricorde les préservera des plus grands malheurs ; mais il se
trompe sur ce que signifie le malheur ; et pour Dieu, après de longue patience, le malheur terrestre
est la dernière miséricorde, pour faire revenir l’homme vers lui.
L’Eglise n’a donc pas apprécié une miséricorde molle, mais la véritable miséricorde qui
implique des avertissements. Face aux personnes par exemple qui sont en état de péché grave
l’église n’a pas à faire miséricordieuse en donnant les sacrements aux personnes qui vivent dans le
péché, mais a annoncé une miséricorde qui est la grâce de pouvoir sortir du péché pour retrouver la
communion avec Dieu.
Demandons à la vierge Marie, de nous apprendre le vrai sens, divin, de la miséricorde.

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