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2017
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ALGÉR
ALGÉRIE
• En 2016, la croissance du PIB réel a atteint 3.5 % au lieu de 3.8 % l’année précédente,
principalement à cause des prix bas du pétrole.
• En juillet 2016, le gouvernement a adopté un nouveau plan de croissance économique
(2016-30) axé sur le secteur privé et sur une stratégie triennale de stabilisation du
budget.
• L’industrie, hors secteurs pétrolier et gazier, ne représente plus que 5.0 % du PIB
en 2016, contre 35 % à la fin des années 80, aussi les autorités envisagent une ré-
industrialisation de l’Algérie.
Vue d’ensemble
Les performances é conomiques de l’Algé rie continuent d’ê tre affecté es par la baisse des cours
du pé trole, passé s de 99 dollars amé ricains (USD) en moyenne en 2014 à 53 USD en 2015, puis
45 USD en 2016. Couplé à une forte appré ciation du dollar, ce choc externe s’est traduit, tout
comme en 2015, par un creusement des dé ficits budgé taire et exté rieur. L’impact sur le secteur
ré el reste cependant limité .
En effet, en 2016, la croissance du produit intérieur brut (PIB) s’est é tablie à 3.5 %, contre 3.8 %
en 2015. Cette é volution fait suite à la reprise qui se confirme dans le secteur des hydrocarbures,
grâ ce à une progression des activité s de production, de raffinage et de liqué faction.
L’inflation est repartie à la hausse pour s’é tablir à 6.4 % en 2016, contre 4.8 % en 2015, aprè s
deux anné es consé cutives de baisse en 2013 et 2014. Cette poussé e inflationniste ré sulte de
l’augmentation des prix des biens manufacturé s (+9.9 %) et des services (+7.4 %). Elle s’explique
notamment par l’impact des restrictions aux importations, la hausse de 30 % des prix du carburant
en 2016, de mê me que les hausses attendues en 2017 de la taxe sur la valeur ajouté e (TVA).
Les finances publiques sont marqué es par l’é rosion de plus de 60 % des ressources du
Fonds de ré gulation des recettes (FRR), dont le niveau plancher lé gal de 740 milliards de dinars
algé riens (DZD) sera levé dè s 2017. Le FRR a servi entre autres à financer le dé ficit du budget
gé né ral. Ce dernier, pour l’anné e 2016, s’est é tabli à 13 % du PIB, aprè s un niveau record de 15 %
en 2015.
Au niveau de la position exté rieure, la balance courante a enregistré un dé ficit de 14 % du PIB
en 2016, contre 17 % en 2015, tandis que les ré serves officielles de change ont baissé de 20 %
pour s’établir à 114 milliards USD à fin 2016. Cette é volution s’explique surtout par le déficit
commercial de 11 % du PIB en 2016 et 8.0 % en 2015, anné e durant laquelle le solde de la
balance commerciale est devenu né gatif pour la premiè re fois en 16 ans, autre consé quence
directe de la chute des prix du pé trole.
L’Algé rie s’est désindustrialisé e au cours des trois dernières décennies. En effet, en 2015,
l’industrie manufacturiè re hors hydrocarbures ne repré sentait plus que 5 % du PIB contre 35 % à
la fin des anné es 80. En termes de valeur ajouté e, le secteur privé domine les branches suivantes :
cuirs et chaussures (90 %), textile (87 %) ; agroalimentaire (87 %) ; chimie, caoutchouc et plastiques
(78 %) y compris les produits pharmaceutiques) ; et matériaux de construction (52 %). L’Algé rie
compte prè s de 2.7 millions d’entrepreneurs privés dont 16 % opè rent dans l’industrie. Au fil des
ans, l’entrepreneur algé rien est devenu un partenaire incontournable des pouvoirs publics, qui
le consultent dans la cadre de la Tripartite, un forum national où sont débattues les grandes
orientations et décisions du gouvernement.
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des surplus de recettes pé troliè res, il a servi entre autres à financer le dé ficit du budget gé né ral.
Toutefois, avec une valeur passé e de 13 % à 5 % du PIB entre 2015 et 2016, le FRR pourrait ne
plus ê tre en mesure, dès 2017, de financer le déficit budgé taire. Celui-ci s’est é tabli à 13 % en 2016,
après le record de 15 % enregistré en 2015.
Concernant le secteur exté rieur, la balance commerciale a affiché un déficit de 11 % du PIB,
contre 8 % en 2015, année durant laquelle son solde est devenu négatif pour la premiè re fois en
16 ans. Le taux de couverture des importations (29 % du PIB) par les exportations (18 % du PIB)
s’est é tabli à 63 %, en légè re baisse par rapport à 2015 (74 %), et encore plus loin de l’équilibre
(109 %) de 2014. La balance courante a enregistré , en définitive, un déficit de 14 % du PIB en 2016,
contre 16 % en 2015, tandis que les réserves officielles de change ont baissé de 20 % pour s’établir
à 114 milliards USD à fin 2016.
Suite à la contraction des dé pô ts bancaires en 2015, en raison de la chute des prix du pé trole,
la Banque d’Algé rie avait eu recours au refinancement des banques pour redynamiser le marché
moné taire interbancaire, une premiè re depuis 14 ans. Ainsi, la Banque centrale a é mis une
instruction (n° 06-2016 du 1 er septembre 2016) en vue de mieux pré ciser le fonctionnement des
opé rations d’open market afin de permettre leur mise en application effective. La Banque d’Algérie
pré voit, à ce titre, quatre types d’opé rations : i) les opé rations principales de refinancement (OPR) ;
ii) les opé rations de refinancement à plus long terme (ORLT) ; iii) les opé rations de ré glage fin,
sans fré quence ni maturité dé terminé es ; et iv) les opé rations structurelles. La Banque d’Algé rie
a complé té cette instruction par l’introduction d’un mé canisme de facilité permanente qui
consiste en des apports de liquidité s de 24 heures en contrepartie de mise en pension de titres.
En dé finitive, en 2016 la Banque d’Algé rie aura mis en œuvre tous les instruments
conventionnels d’une banque centrale de maniè re à permettre aux banques commerciales de
dé velopper leur capacité de cré dit.
Le taux d’inflation est à la hausse à 6.4 % en 2016 et poursuit son augmentation entamé e
en 2015 (4.8 %), aprè s deux anné es consécutives de baisse en 2013 (3.3 %) et 2014 (2.9 %), au
lendemain du pic de 2012 (8.9 %). Cette progression est imputable à l’augmentation des prix des
biens manufacturé s (+9.9 %) et des services (+7.3 %) qui à eux seuls constituent près de 60 % de
l’indice des prix. Elle s’explique aussi par la hausse des prix de 30 % du carburant en 2016 et un
phé nomè ne d’anticipation de hausse des prix en 2017, lié à l’augmentation attendue de la TVA.
Le chô mage s’est é tabli en septembre 2016 à 10.5 % au niveau national, avec un taux de 8.1
% pour les hommes et 20 % pour les femmes. Les jeunes (16-24 ans) restent les plus affecté s, à
hauteur de 26.7 %.
La conjoncture, marqué e par la chute des cours du pé trole, a incité les autorité s à engager une
sé rie de ré formes destiné es à en mitiger les effets, mais aussi à engager une transformation plus
structurelle de l’é conomie. Dans ce contexte, les autorité s algé riennes ont proposé un Nouveau
modèle de croissance é conomique 2016-30 (NMCE), adopté en conseil des ministres en juillet 2016,
dont la trajectoire budgé taire 2016-19 sert de cadre de politique é conomique à moyen terme. Le
NMCE vise une consolidation budgé taire à court terme et une diversification de l’é conomie à
long terme, de maniè re à ré duire la dé pendance de l’Algé rie à la rente pé troliè re. Les secteurs
prioritaires identifié s pour la relance é conomique du pays sont notamment : l’agriculture,
l’industrie, l’é nergie, le tourisme et le numé rique. C’est ainsi qu’aprè s une dé cennie comme pays
non emprunteur, l’Algé rie a signé le 23 novembre 2016 un accord de prê t de 900 millions d’euros
(EUR) avec la Banque africaine de dé veloppement (BAfD), marquant un nouvel engagement de
cette derniè re dans le pays.
Le taux de croissance est attendu à 3.9 % et 3.7 % en 2017 et 2018 respectivement, grâ ce aux
hydrocarbures et aux investissements dans les infrastructures. L’inflation est projeté e autour
du niveau objectif de 4 % fixé par la Banque d’Algé rie en 2017 et 2018, grâ ce aux instruments
conventionnels mis en œuvre en 2016. Le dé ficit budgé taire devrait se ré duire progressivement
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à 6.4 % puis à 3.7 % du PIB en 2017 et 2018, aprè s le pic de 16 % atteint en 2015, en raison de
l’objectif fixé par la trajectoire budgé taire 2016-19 de ramener le dé ficit à un niveau soutenable,
autour de 3 % dè s 2019. De mê me, le dé ficit du compte courant devrait se ré duire au cours des
deux prochaines anné es pour atteindre 7.7 % du PIB en 2017 et 4.3 % en 2018, en relation avec
l’objectif de baisse de la facture d’importations, dans le cadre de la politique de substitution aux
importations du NMCE 2016-30.
Politique macroéconomique
Politique budgétaire
La chute des cours du pé trole depuis juin 2014 a eu un impact notable sur les finances publiques
algé riennes depuis 2015. Aprè s un pic de 15 % du PIB en 2015, le déficit budgé taire s’est é tabli à
13 % en 2016. Cette évolution ré sulte d’une contraction des dépenses légèrement plus importante
entre 2015 (46 % du PIB) et 2016 (42 %) que la baisse des recettes, de 31 % du PIB à 29 % entre ces
deux années.
Par ailleurs, l’é pargne publique que repré sente le FRR s’est contracté e de 65 %, pour s’é tablir
à 7.2 milliards USD fin 2016. Ces amortisseurs de chocs exté rieurs mis en place dans les anné es
2000 ne repré sentent plus que 4.5 % du PIB en 2016, contre environ 26 % en 2014, avant la
baisse drastique des cours du pé trole. Le FRR va arriver, selon les pré visions, à un quasi
tarissement, à
0.5 % du PIB dè s 2017. Pour mé moire, le FRR é tait alimenté par le diffé rentiel entre le prix
moyen du baril de pé trole sur le marché et le prix de ré fé rence budgé taire (37 USD) pour le calcul
de la fiscalité pé troliè re. Dè s 2017, ce « prix fiscal » institué en 2008 sera levé , de mê me que le
niveau minimum lé gal de 740 milliards DZD pour le FRR.
Avec la baisse des prix du baril de pé trole, les autorité s avaient dé jà procé dé à des
ré ajustements visant une consolidation budgé taire, afin de pré server le caractè re soutenable des
finances publiques et la viabilité du financement de l’é conomie. C’est ainsi que dè s dé cembre
2014, la rationalisation des dé penses a é té graduellement mise en œuvre. L’anné e 2016 a aussi vu
se poursuivre des mesures fiscales telles que le programme de mise en conformité fiscale
volontaire et l’annulation de certaines dé penses non engagé es, comme en 2015. Par ailleurs, le
gouvernement a adopté en juillet 2016, aprè s consultations des forces vives de la nation, le NMCE
2016-30, sous- tendu par une trajectoire budgé taire 2016-19 à titre de plan-cadre de
politique é conomique à
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moyen terme. Le NMCE 2016-30 vise une transformation structurelle et une diversification de
l’é conomie du pays, de maniè re à ré duire la dé pendance de l’Algé rie à la rente pé troliè re.
Le projet de Loi de finances 2017 (PLF 2017) adopté le 4 octobre en conseil des ministres
s’inscrit dans la logique de la consolidation budgé taire et fixe un cadre budgé taire pluriannuel.
C’est pourquoi ce document pré sente les recettes et dé penses par anticipation pour les exercices
2018 et 2019.
Politique monétaire
En raison de la chute des cours du baril du pé trole, l’Algé rie est passé e d’une longue pé riode
d’excé dent structurel de liquidité à une situation de besoin de refinancement, une premiè re en
14 ans. La Banque d’Algé rie a donc eu recours au refinancement des banques pour redynamiser
le marché moné taire interbancaire. Dans ce cadre, elle a é mis en 2016 plusieurs instructions,
parmi lesquelles la fixation du taux de ré escompte à 3.5 % et des modalité s de fonctionnement
des opé rations d’open market, ainsi que les conditions des facilité s de prê t marginal pour satisfaire
aux besoins temporaires de liquidité s des banques.
Au niveau des agré gats, la masse moné taire (M2) a connu une croissance modeste de
1.8 % en 2016, toutefois en lé gè re progression par rapport à 2015 (+0.13 %). Cette situation
contraste avec le fort rythme d’expansion moné taire en 2014 (+14 %). Cette stabilisation des
liquidité s moné taires et quasi-moné taires est surtout lié e à la baisse substantielle des dé pô ts
à vue dans les banques en 2015 (-12 %), aprè s leur forte croissance en 2014 (+25 %), ainsi que
la contraction encore plus prononcé e des dé pô ts dans le secteur des hydrocarbures en 2015
(-41 %). La quasi-monnaie (notamment les dé pô ts à terme en dinars et les dé pô ts en devises),
s’est toutefois accrue de 8.9 % en 2015, indiquant une certaine ré silience de cet agré gat face au
choc externe. L’analyse des contreparties de la masse moné taire est surtout marqué e par la forte
baisse des cré ances de l’É tat en 2015 (-129 %), sous l’effet notamment de l’utilisation du FRR,
dont un amenuisement est projeté en 2017, ainsi que par la progression des cré dits à
l’é conomie, de 14 %.
Le dinar algé rien (DZD) s’est dépré cié de 20 % par rapport au dollar amé ricain (USD) et de
3.8 % face à l’euro (EUR), et a permis de compenser en partie la chute de recettes
d’hydrocarbures. Son taux de change effectif ré el demeure suré valué , en raison de l’é largissement
du diffé rentiel d’inflation et de tensions sur les marché s des changes.
L’inflation a quant à elle poursuivi sa hausse pour s’é tablir à 6.4 % en 2016, à la suite des 4.8 %
affiché s en 2015, des niveaux supérieurs au plafond de 4 % fixé par la Banque d’Algérie, respecté s
en 2013 (3.3 %) et 2014 (2.9 %). Cette progression est imputable à l’augmentation des prix des biens
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manufacturé s (+9.9 %) et des services (+7.3 %) qui à eux seuls constituent près de 60 % de l’indice
des prix. Plusieurs hypothè ses sont avancé es pour expliquer cette é volution, notamment l’impact
des restrictions aux importations, la dé pré ciation du dinar, l’augmentation des prix du carburant
de 30 % ainsi que l’anticipation de hausse pré vue des prix suite à l’augmentation des taux de
TVA, en 2017.
Politique de la dette
Consé quence de la baisse du cours du baril de pé trole, les comptes de l’É tat ont é té affecté s
de manière notable. Le dé ficit budgétaire a atteint 15 % et 13 % du PIB en 2015 et 2016, et l’épargne
nationale du FRR a connu une baisse drastique, passant de 26 % du PIB en 2014 à 12.5 % en
2015, puis à 4.5 % 2016, puis un niveau attendu à 0.5 % PIB en 2017. Face à cette situation, l’Algé rie
devra faire appel à des financements aussi bien à l’inté rieur qu’à l’exté rieur.
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L’encours de la dette intérieure a connu une hausse de 137 % entre 2015 et 2016, reflé tant ainsi
l’option prise par les autorité s de solliciter le marché inté rieur pour ses besoins de financement,
notamment dans le cadre de l’emprunt national de croissance é conomique (ENCE). Si en termes
de variation l’on observe plus qu’un doublement, l’encours reste toutefois à un niveau soutenable
de 19 % du PIB fin 2016, contre 8.3 % fin 2015. La dette inté rieure comprend deux principales
composantes. La premiè re, la dette d’assainissement, constitue 55 % de l’encours en 2016. Elle
est é mise au profit des banques publiques dans le cadre de l’assainissement des cré ances non
performantes inscrites dans leur portefeuille. La seconde, la dette courante (45 % du stock total),
porte surtout sur les é missions sur le marché des valeurs de l’É tat et couvre plusieurs maturité s
allant de trois mois à 15 ans.
En matiè re d’endettement exté rieur, l’Algé rie a poursuivi de 2004 à 2015 une politique de
dé sendettement et de non recours à l’emprunt exté rieur. C’est ainsi qu’à fin 2015, l’encours de la
dette publique exté rieure ne repré sentait que 0.5 % du PIB, pour une valeur de 720 millions USD.
Avec l’introduction dans Loi de finances 2016 de la possibilité de recourir aux financements
exté rieurs, les autorité s algé riennes ont sollicité de la BAfD pour un appui budgé taire. Cette
opé ration d’un montant de 900 millions EUR (soit 1 milliard USD) est destiné e à soutenir un
ensemble de ré formes envisagé es dans le cadre de la trajectoire budgé taire 2016-19, faisant de
la BAfD la premiè re institution multilaté rale sollicité e par l’Algé rie, aprè s plus d’une dé cennie
comme pays non emprunteur. Ainsi, à fin 2016, l’encours de la dette exté rieure s’est é tabli à
1.52 milliard USD, é quivalant à environ 1 % de son PIB. D’un niveau soutenable, cet encours est
composé aux trois quarts de dettes courantes (É tat emprunteur) et au quart de dette publique
externe garantie. À titre de comparaison, la dette exté rieure repré sentait plus du tiers du PIB en
2004.
Pour 2017, l’encours de la dette exté rieure est projeté à 0.8 % du PIB, tandis que celui de la dette
inté rieure baisserait à 16 % du PIB.
Graphique 2. Part de l’encours de la dette extérieure dans le PIB
et ratio du service de la dette sur les exportations
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Secteur privé
En dehors de quelques entreprises familiales de dimension moyenne, le secteur privé algé rien
est composé à 95 % de très petites entreprises (TPE), exerçant majoritairement dans le commerce
(55 %), les services (34 %), l’industrie (10 %) et la construction (1 %). Son développement et son
influence restent plutô t modestes, bien qu’il assure 61 % de l’emploi en 2016.
Le climat des affaires a connu quelques amé liorations en 2015 et 2016. En effet, selon
l’é dition 2017 du rapport Doing Business de la Banque mondiale, l’Algé rie se classe au 156e rang sur
190 pays, gagnant sept places par rapport à 2016. Les procé dures de cré ation d’entreprises ont
é té facilité es, à travers la suppression du capital minimal exigé pour le lancement d›une petite et
moyenne entreprise (PME), mais aussi la ré duction du temps d’obtention d’un permis de
construire, la plus grande transparence du prix de l’é lectricité , une ré duction de la taxe sur
l’activité professionnelle de 2 % à 1 % et une simplification du processus de conformité fiscale en
ré duisant le nombre de dé clarations de revenus.
Malgré ces efforts, le rang de 30e sur 47 pays africains dans le rapport Doing Business
indique que des ré formes plus audacieuses et plus soutenues restent à engager. Parmi les aspects
à amé liorer, le rapport a identifié l’accè s au cré dit, la protection des investisseurs minoritaires, le
commerce transfrontalier, la ré glementation du marché des facteurs (main-d’œuvre et terres) et
le transfert de proprié té .
Face à la né cessité de diversification de l’é conomie afin de ré duire la dé pendance aux
hydrocarbures, dans un contexte de marché pé trolier morose, les autorité s ont promulgué
un nouveau Code des investissements en 2016. Ce Code est composé principalement de deux
textes : la loi n° 16-09 relative à la promotion de l’investissement du 3 aoû t 2016 et les dispositions
relatives aux investissements contenues dans la Loi de finances 2016. En particulier, des
questions telles que la « rè gle 49/51 » et la mise en conformité des socié té s appartenant
majoritairement à des investisseurs é trangers sont dé sormais du ressort de la LF 2016, plus
flexible car ré visable annuellement, en cas de besoin.
Secteur financier
Selon le rapport 2017 du Forum é conomique mondial (FEM), l’Algé rie a progressé de quatre
places pour se classer au 132e rang sur 138 pays, en matiè re de dé veloppement du marché financier.
La pré pondé rance du secteur public explique en partie son efficacité limité e.
En effet, le secteur financier algé rien est constitué de 20 banques commerciales et
neuf é tablissements financiers agré é s, ré partis comme suit : i) six banques publiques, dont une
caisse d’é pargne ; ii) 14 banques privé es à capitaux é trangers (dont une à capitaux mixtes), qui
sont des filiales de grandes banques internationales essentiellement axé es sur le commerce
exté rieur ; iii) trois é tablissements financiers, dont deux publics ; iv) cinq socié té s de leasing,
dont trois publiques ; et v) une mutuelle d’assurance agricole, agré é e pour effectuer des
opé rations de banque et qui a opté , à fin 2009, pour le statut d’é tablissement financier.
En termes de performance du systè me financier, les prê ts non performants porté s par les
banques publiques repré sentent 13 % du total des crédits à fin 2016, contre 12 % en 2015. Ce niveau
relativement é levé par rapport aux normes internationales est à mettre en relation avec le niveau
important des provisions constitué es en couverture des risques encourus. Le taux des prê ts non
performants net des provisions é tait de 2 % en 2015 et 3 % en 2014. Pour l’ensemble du secteur
bancaire (banques privé es comprises), le niveau de prê ts non performants s’est é tabli à 9.8 % en
2015, celui corrigé des provisions é tant de 3.8 %.
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Plusieurs actions visent à moderniser le secteur financier, de maniè re à l’aligner sur les
standards internationaux et accroître sa contribution au financement de l’é conomie nationale.
Dans ce cadre, le secteur bancaire public a bé né ficié de deux importants projets d’assistance
technique. Le premier, piloté par la BAfD, porte sur la modernisation des systè mes d’information
des banques publiques. Le second, mené par la Banque mondiale, vise à renforcer les capacité s de
gouvernance des banques publiques et de supervision de l’É tat actionnaire.
Sur le marché boursier, un renforcement de l’offre de titres est attendu. La capitalisation
boursiè re à fin fé vrier 2017 s’é lè ve à 46 milliards DZD, soit environ 420 millions USD. Un objectif
de capitalisation de 10 milliards USD est attendu à moyen terme. À cet effet, le Conseil des
participations de l’É tat a autorisé l’ouverture du capital de huit entreprises publiques, pré sentes
dans les secteurs des té lé communications, des finances, des eaux et des maté riaux de
construction.
Enfin, un emprunt obligataire a é té lancé en avril 2016 par l’intermédiaire de toutes les agences
bancaires et postales. Il a permis à l’É tat de pallier les difficulté s du secteur bancaire à financer
le secteur productif.
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n’a pas inscrit le Barrage vert et le Plan é nergie renouvelables dans les 400 projets proposé s par
l’Initiative africaine à la COP 22, pour ne pas alourdir la recherche de financement. Né anmoins,
elle a ré ité ré son appel à l’adoption d’une approche permettant aux parties prenantes de l’Accord
de Paris sur le climat (COP 21) de participer à la prise des dé cisions pour sa mise en œuvre.
D’autres faits à retenir en 2016 portent sur la promotion des é nergies renouvelables et
l’introduction dans la LF 2017 d’une taxe d’efficacité é nergé tique, applicable aux produits
domestiques importé s ou fabriqué s localement, fonctionnant à l’é lectricité et dont la
consommation dé passe certains seuils é nergé tiques. Cette nouvelle taxe sera affecté e à 90 % au
budget de l’É tat et à 10 % au Fonds national pour la maîtrise de l’é nergie, des é nergies
renouvelables et de la cogé né ration. Cette taxation vise é galement l’efficacité é nergé tique.
Bien que ne contribuant qu’à 0.36 % des é missions mondiales de gaz à effets de serre,
l’Algé rie compte poursuivre son dé veloppement en privilé giant, de plus en plus, l’utilisation
d’é nergies propres (gaz naturel et é nergies renouvelables). Elle dispose au sud du pays d’un
important potentiel d’é nergie solaire, parmi les plus remarquables au monde et estimé à plus de
5 milliards GWh/an.
Contexte politique
Le contexte politique est marqué par la ré vision constitutionnelle, qui a conduit à une
ratification de la nouvelle Constitution en mars 2016. Le nombre de mandats pré sidentiels est
limité dé sormais à deux de cinq ans chacun. La ré forme comporte un volet é conomique et social
important visant à promouvoir une justice sociale, notamment à l’é gard des femmes et des
jeunes, à encourager une é conomie diversifié e, à amé liorer le climat des affaires et à lutter contre
la corruption.
Ceci vient conforter le modè le de gouvernance mis en place au cours des deux derniers
mandats du pré sident Abdelaziz Bouteflika. Cette pé riode a permis de conforter la stabilité
politique, de poursuivre et d’approfondir durablement les ré formes é conomiques né cessaires, de
faire face aux dé fis du terrorisme et de l’insé curité au niveau des frontiè res. Elle a aussi permis
de redynamiser la diplomatie algé rienne dans le sens, en particulier, d’une coopé ration africaine
accrue. Les liens ont é té renforcé s avec les pays exportateurs de pé trole, y compris en dehors de
l’Organisation des pays producteurs de pé trole (Opep), avec des succè s qui se mesurent à l’aune
de l’augmentation des cours du baril de pé trole en 2016.
L’anné e 2016 est aussi celle de la pré paration des é lections lé gislatives et locales pré vues
pour mai 2017, et marque le dé but des grandes manœuvres de la classe politique. En effet, les
partis de la majorité pré sidentielle, le Front de libé ration nationale (FLN) et le Rassemblement
national dé mocratique (RND), ont procé dé au remplacement de leurs secré taires gé né raux,
accompagné de mouvements de responsables locaux. Aprè s plusieurs dé bats internes, la grande
majorité des partis d’opposition a annoncé sa participation à ces é lections de 2017, espé rant la
promulgation attendue des textes lé gislatifs d’application concré tisant une plus grande ouverture
en direction de l’opposition, telle que pré vue par la nouvelle Constitution.
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Millé naire pour le dé veloppement (OMD) au terme de leur é valuation finale en 2015, avant la
mesure des Objectifs du dé veloppement durable (ODD) de l’agenda post-OMD.
En 2016, l’indice Ibrahim sur la gouvernance (IIAG) a classé l’Algé rie à la 7 e place des 54 pays
africains du point de vue du dé veloppement humain. En matiè re d’é ducation, de protection
sociale et de santé , l’IIAG classe l’Algé rie aux 6e, 7e et 8e rangs, respectivement.
Au plan lé gislatif, en 2016, une loi sanitaire a é té prise dans le but d’amé liorer et de
moderniser la gestion des services de santé et de nutrition. Ses dispositions pré voient un
meilleur accè s aux soins, y compris dans le secteur privé . À ce titre, le partenariat public-privé
(PPP) est encouragé pour permettre une meilleure inté gration des structures privé es de santé
dans le systè me national et le ré seau global des soins. Les principes fondamentaux de gratuité ,
d’universalité et d’accè s aux soins y sont confirmé s.
Concernant les grandes pandé mies, les pré valences du HIV/Sida, du paludisme et de la
tuberculose restent limité es. En effet, l’Onusida estime la pré valence chez les adultes â gé s de 15
à 49 ans infé rieure à 0.1 %. Les dé cè s annuels causé s par le HIV/Sida restent infé rieurs à 200. Le
pays est en phase d’é radication du paludisme, dont les manifestations sont localisé es dans les
villages frontaliers du sud du pays. En 2015, il y a é té recensé 89 cas provenant de pays voisins,
soit 0.22 cas pour 100 000 habitants. L’Algé rie s’est engagé e auprè s de l’Organisation mondiale
de la santé (OMS) dans le processus de certification de son é limination. Quant à la tuberculose
pulmonaire, sa pré valence est passé e de 150 à 17 cas pour 100 000 habitants du dé but des
anné es 1970 à la pé riode 2014-15. Ce recul significatif traduit la prise en charge effective de cette
maladie dont l’é radication est pré vue à l’horizon 2030.
Des efforts restent à faire pour amé liorer la qualité de l’é ducation. Ainsi, une ré forme de
l’é cole a é té lancé e en 2016 par l’É ducation nationale. Le pays a fait des progrè s remarquables
dans l’accè s universel à la scolarisation. En 2015-16, 99 % des enfants â gé s de six ans ont é té
scolarisé s alors qu’ils n’é taient que 43 % en 1966. De même, une Stratégie nationale
d’alphabétisation 2007-16 a é té mise en œuvre et a permis l’alphabé tisation de 3.5 millions
d’adultes dont 86 % de femmes.
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pas 7 000 DZD par mois, fixé s par l’enquê te sur les dé penses de consommation des mé nages de
l’ONS de 1988. L’objectif du filet social est d’assurer un niveau de vie minimum aux populations
dé munies ou vulné rables par l’octroi d’allocations et d’indemnité s. Le filet social comprend
l’AFS et de l’IAIG. Il intervient dans la lutte contre la pré carité , le dé nuement et la pauvreté des
populations fragilisé es par les ré formes.
En septembre 2016, le marché du travail comptait une population active de 12.1 millions de
personnes (moins du tiers de la population totale) dont 2.4 millions de femmes. La population
occupé e est estimé e à 10.9 millions de personnes, dont 1.9 millions de femmes, soit 17.6% de la
population occupé e totale. Avec 1.3 million de personnes en quê te d’emploi, le chô mage frappe
10.5 % de la population active, affectant 8.1 % des hommes, 20 % des femmes et 26.7 % des 16-24
ans. Si les jeunes adoptent une attitude flexible en matiè re d’emploi et de mobilité gé ographique,
en revanche, les employeurs sont ré ticents à l’embauche des primo demandeurs d’emploi. La part
de l’informel dans l’emploi, au sens de la non-affiliation à la sé curité sociale, est de l’ordre de 39
% de la population occupé e.
Malgré les programmes de relance é conomique et les diffé rents dispositifs de soutien à
l’emploi, l’offre de travail reste insuffisante. En matiè re de relation de travail, la pratique ré vè le
la mé connaissance du salarié comme de l’employeur des rè gles juridiques en vigueur. La relation
contractuelle est largement favorable à l’employeur. Sachant que la majorité des recrutements se
fait sous contrats à duré e dé terminé e (CDD), l’emploi s’avè re pré caire, d’autant que les recours
é ventuels à l’Inspection du travail en cas de conflit aboutissent rarement.
Égalité hommes-femmes
Des progrè s importants restent à faire pour renforcer l’accè s des femmes à l’emploi ainsi
qu’aux ressources é conomiques et productives. Né anmoins, en dé pit des ré sistances relevant
davantage de la coutume que de la loi, des progrè s substantiels ont é té faits. Ainsi, elles
repré sentent 43 % des magistrats, 62 % des personnels de santé , 68 % des enseignants et 51
% des journalistes. Les lauré ates au Baccalauré at et les diplô mé es de l’enseignement supé rieur
dé passent les 60 % de leurs cohortes. La socié té algé rienne é volue vite, posant le dé fi de la
flexibilité des mœurs et des coutumes. En matiè re d’activité salariale, les femmes ne
constituent pourtant que 20 % de la population active en 2016. Le taux de chô mage les affectant
restant é levé , soit 19.7 % de la population active fé minine contre une moyenne nationale de 10.5
%.
L’é galité de genre est garantie par la Constitution et la loi. Il n’y a pas de discrimination dans
l’accè s aux fonctions de responsabilité , de mandats et de ré muné ration. La dichotomie entre
la Loi et la coutume qui pè se sur la femme expliquerait le classement sé vè re de l’Algé rie, à la
128e place sur 145 pays par le Gender Gap Index 2015 du FEM. La protection contre les violences
est consacré e par la Constitution. Le Code pé nal punit les violences et de nouvelles infractions,
comme le harcè lement sexuel, y ont é té introduites.
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L’Algé rie compte prè s de 2.7 millions d’entrepreneurs privés dont 16 % opè rent dans l’industrie.
Plusieurs caté gories d’entrepreneurs cohabitent, diffé rencié s par leurs origines et modes de
gestion, notamment. Les entrepreneurs privé s du secteur industriel proviennent gé né ralement
de la sphè re commerciale, avec un caractè re familial dominant. Une caté gorie particuliè re
d’entrepreneurs, constitué e de professionnels, gé né ralement d’universitaires, s’est investie dans
la fabrication de produits spé cialisé s, aprè s un passage par l’importation et/ou la distribution
grossiste, leur permettant ainsi d’accumuler du capital. Des cadres et ouvriers spé cialisé s,
victimes du dé graissement dans le secteur public, ont joué un rô le important dans la cré ation
d’entreprises privé es (notamment des TPE et des PME).
Deux success stories d’entrepreneurs privé s sont notables en Algé rie : un groupe moderne géré
selon les normes de gestion internationalement admises, se limitant aux activité s de sa filiè re
(Biopharm) et celui d’un groupe familial se dé veloppant avec succè s (Cevital).
Biopharm, pré sent dans diffé rents mé tiers du mé dicament, a é té fondé en 1992 par un
pharmacien. Transformé en 2004 en socié té par actions (SPA), ce groupe a ré alisé , en 2015, un
chiffre d’affaires consolidé de 500 millions USD. En 2013, il ouvre son capital à des investisseurs
institutionnels internationaux. Le titre Biopharm (BIO) est introduit à la Bourse d’Alger en 2016.
L’obtention par son usine de la certification aux bonnes pratiques de fabrication a ouvert le
marché europé en, outre le marché africain où Biopharm exporte depuis 2011 une quinzaine de
produits.
De son cô té , Cevital, un groupe familial fondé en 1998 par un ancien cadre de la Socié té
nationale de sidé rurgie (SNS), s’est investi dans de nombreuses activité s : huilerie, raffinage du
sucre, grande distribution, concessionnaire automobile, agriculture, construction mé tallique,
é lectromé nager, import-export, etc. En 2016, Cevital est le premier groupe privé avec 26 filiales,
18 000 employé s et 6.5 milliards USD de chiffre d’affaires. Il s’est dé ployé à l’international (Bré sil,
Cô te d’Ivoire, France, Italie et Malaisie).
De maniè re gé né rale, au fil des ans, l’entrepreneur algé rien s’est rapproché de l’autorité
publique jusqu’à en devenir un partenaire incontournable. Il est ré guliè rement consulté ,
notamment dans le cadre de la Tripartite (autorité s, repré sentants des travailleurs et patronat),
où sont dé battues les grandes orientations et dé cisions du gouvernement.
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Extrait de :
ALGÉR
African Economic Outlook 2017
Entrepreneurship and Industrialisation
DOI: https://doi.org/10.1787/aeo-2017-13-fr
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