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LE CONTRAT D’ASSURANCE

DEFINITION

C’est un contrat pour lequel une partie, l’assureur – moyennant une


rémunération – prime ou cotisation, s’engage envers son cocontractant –
le preneur d’assurance, à fournir une prestation généralement pécuniaire
convenu en cas de survenance d’un événement déterminé – le risque – à
la non réalisation duquel le preneur d’assurance ou le bénéficiaire a
intérêt –

L’assurance est aussi une opération technique qui se caractérise par le


groupement et la compensation des risques conformément aux lois de la
statistique.

De cette définition se dégage les éléments essentiels du contrat


d’assurance qui sont :

 le risque
 l’intérêt
 la prime
 la prestation de l’assureur.

Avant de nous consacrer aux éléments essentiel du contrat d’assurance


ainsi qu’à la formation et à la preuve de ce contrat il faut en premier lieu
en déterminer les caractères principaux.

CARACTERES PRINCIPAUX DU CONTRAT D’ASSURANCE

• Le contrat d’assurance est un contrat synallagmatique.

Les deux cocontractants s’obligent réciproquement l’un envers l’autre.

L’assuré doit payer la prime, l’assureur s’engage à fournir une prestation


– indemnité d’assurance ou capital assuré si le risque se réalise.

• le contrat d’assurance est un contrat onéreux.

L’assuré obtient la garantie de l’assureur moyennant paiement de la


prime, l’avantage qu’il obtient n’est pas gratuit.
Quant-à- la prime reçue par l’assureur, elle n’est pas non plus gratuite
puisqu’elle
constitue la contrepartie de la prise en charge du risque.

• Le contrat d’assurance est un contrat aléatoire.

Dans le contrat d’assurance la chance de gain ou de perte de chacune


des parties dépend d’un événement incertain - Si le sinistre ne se produit
pas, l’assureur ne sera tenu d’aucune prestation pécuniaire et aura

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encaissé la prime, si le sinistre se produit, il devra verser une somme plus
élevée que la prime et c’est l’assuré qui gagnera.

• Le contrat d’assurance est un contrat à exécution successive.

Les parties s’engagent pour une certaine durée et l’exécution de leur


obligation
s’échelonne dans le temps.

• Le contrat d’assurance est un contrat consensuel.

Il se conclut par l’échange de consentements.


Il est parfait dès que les parties ont de commun accord défini le risque à
garantir
et fixé la prime à payer.

• Enfin certains auteurs voient dans le contrat d’assurance un contrat


d’adhésion.

Un contrat d’adhésion est un contrat qui établi en un grand nombre


d’exemplaires
identiques, est offert au public sans que celui qui accepte de contracter
puisse en
discuter les conditions –
La caractéristique essentielle est l’absence de discussions préalables à
l’accord
des volontés.

FORMATION ET PREUVE DU CONTRAT D’ASSURANCE

L’article 8 de l’Arrêté Viziriel qui est d’ordre public dispose que le contrat
d’assurance est rédigé par écrit.

Conformément au droit commun, le consentement au contrat d’assurance


doit émaner d’un contractant capable et être exempt de vices.

a) Capacité des contractants


Le preneur d’assurance

La souscription d’un contrat d’assurance ne peut se faire par le mineur et


l’interdit –

L’Assureur

Le contrat doit être souscrit auprès d’une entreprise agréée

b) Consentement des parties

- Les vices de consentement

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Le consentement au contrat d’assurance doit être exempt de vice : erreur,
dol, violence.
Mais la théorie traditionnelle des vices de consentement s’est révélée
insuffisante pour protéger l’assureur contre les erreurs auxquelles il est
exposé par le fait qu’il est obligé de s’en remettre aux déclarations de
l’assuré pour l’appréciation du risque et le calcul de la prime.

C’est pourquoi l’article 21 de l’Arrêté Viziriel de 1934 complétant le droit


commun des vices de consentement dispose que « le contrat d’assurance
est nul en cas de réticence ou de fausse déclaration intentionnelle de la
part de l’assuré quand cette réticence ou cette fausse déclaration change
l’objet du risque ou en diminue l’opinion pour l’assureur, alors même que
le risque omis ou dénaturé par l’assuré a été sans influence sur le
sinistre. »

PREUVE DU CONTRAT D’ASSURANCE

Le contrat d’assurance doit être prouvé par écrit.

La preuve écrite est requise parce que le contrat d’assurance est un


contrat complexe qui comporte de nombreuses clauses qui s’échelonnent
dans le temps .

INSTRUMENTS DE PREUVE

La police

L’instrument de preuve habituel du contrat d’assurance est la police.

Mentions devant figurer dans la police (art.9 de l’ArrêtéViziriel).

Suivant l’article 9 de l’Arrêté Viziriel la police doit énoncer :

- la date du jour où elle est signée.


- les noms et domiciles des parties contractantes.
- les choses et les personnes assurées
- la nature des risques garantis
- le montant de la garantie
- la prime ou la cotisation de l’assurance.

L’article ajoute que les clauses de nullité ou déchéance ne sont valables


que si elles sont mentionnées en caractère très apparent.

Différentes espèces de police

La police peut revêtir différentes formes selon l’article 10 de l’Arrêté


Viziriel.

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En effet, on distingue à côté de la police à personne dénommée, les
polices à ordre ou au porteur.
Dans ce cas la police circule suivant le cas, soit par simple tradition
(clause au porteur) soit par endossement (clause à ordre).

Elle contient un droit propre à l’indemnité d’assurance au profit de tout


porteur légitime de la police lorsque celle-ci a été mise en circulation.

La Note de Couverture

La Note de Couverture est un écrit émanant de l’assureur signé par lui et


par laquelle il accepte de prendre le risque en charge, soit temporairement
pendant la durée des négociations, soit définitivement en attendant que la
police soit signée et vienne se substituer à la note de couverture.

La note de couverture doit préciser les risques assurés et le montant à


concurrence duquel ils sont garantis.

L’Avenant

L’Avenant est une convention accessoire postérieure à la rédaction de la


police qui, signée par les deux parties, constate une modification apportée
à la police et fait corps avec elle à moins qu’il n’ait pour objet d’interpréter
l’une ou l’autre clause de la police.

ELEMENTS ESSENTIELS DU CONTRAT D’ASSURANCE

Le RISQUE

Le risque est la raison d’être de l’assurance.


C’est un événement incertain qui ne dépend pas exclusivement de la
volonté des parties et à la survenance duquel est subordonnée l’obligation
de l’assureur d’exécuter la prestation convenue.

- événement incertain : incendie, mort, survie.


L’incertitude porte soit sur la réalisation de l’événement envisagé, ex. un
accident – soit sur le moment où se réalisera un événement qui se
produira inévitablement : le décès.

- événement ne dépendant pas de la volonté exclusive des parties ;


S’il dépend de la volonté exclusive des parties – celle de l’assuré,
l’événement devient certain pour la partie qui cause le risque – L’aléa
n’existe plus.

Les Risques inassurables

Des risques sont inassurables, soit en raison de leur nature ou de leur


objet illicite, soit pour des raisons propres à la technique des assurances.

a) risques exclus en raison de leur illiceité

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Tout contrat est nul si la cause en est illicite (art. 62 du D.O.C.)
La cause est non seulement l’objet de la prestation fournie par le
cocontractant, elle est aussi le but que les parties ont entendu poursuivre
en contractant. Lorsque le but poursuivi par les parties est contraire à
l’ordre public ou aux bonne mœurs, le contrat qu’elles ont conclu doit être
invalidé.

Ex. = Objets qui rendent l’assurance illicite

- les marchandises dont la loi interdit le commerce, le transport,


l’importation ou l’exportation.
- les biens affectés à une activité illicite : assurance contre l’incendie
d’un immeuble servant à l’exploitation d’une maison de débauche,
- véhicule utilisé en vue d’une activité frauduleuse (transport de drogue)
à condition que l’assureur ait connu l’usage illicite du bien assuré.
- Ex = Risques qui par leur nature redent l’assurance illicite
- Assurance des sanctions pénales
En effet, pour que la peine puisse remplir son rôle, il faut qu’elle
atteigne le coupable personnellement.
- assurance du fait volontaire de l’assuré
Non seulement elle est contraire aux bonne mœurs et à l’ordre public
mais ne constitue pas un risque dans la mesure ou l’incertitude fait
défaut.
C’est pourquoi, l’Arrêté Viziriel en son article 12 exclut de l’assurance
les pertes et dommages provenant d’une faute intentionnelle ou
dolosive de l’assuré.

La règle de l’article 12 s’applique aussi bien aux assurances de


personnes qu’aux assurances de chose.

Suicide

L’article 62 de l’Arrêté Viziriel dispose que l’assurance en cas de décès


est de nul effet si l’assuré se donne volontairement la mort.
Ce même article admet toutefois que le risque de suicide conscient
peut être couvert après un délai de deux ans après la conclusion du
contrat.

Assurance sur la vie d’entants âgés de moins de 12, d’un interdit

De même, en vertu de l’article 58 est nulle toute clause ayant pour


objet le paiement d’une certaine somme d’argent en cas de décès
d’enfants de moins de 12 ans, d’un interdit ou d’une personne placée
dans une maison d’aliénés.

Ce texte a été édicté par le législateur pour éviter que les contrats
d’assurance vie sur la tête de jeunes enfants ou d’enfants aliénés ou
interdits puissent donner lieu à des spéculations de la part de parents

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indignes ou de personnes sans scrupules qui provoqueraient le décès
de l’enfant en vue de percevoir le capital assuré.

b) Risques exclus pour des raisons propres à la technique des


assurances

Du point de vue technique, un risque doit être dispersé et suffisamment


fréquent.

Fréquence des risques

Les risques assurés doivent avoir une certaine fréquence c’est-à-dire


être susceptibles de se réaliser souvent pour qu’il soit possible de
dégager une loi de probabilité et par voie de conséquence, de calculer
le montant de la prime.

Dispersion des risques

Il faut que les risques envisagés soient disséminés - Ce qui veut dire
qu’ils doivent être suspendus sur une multitude de choses ou de
personnes mais qu’ils n’en frappent qu’un petit nombre seulement ou
pas toutes en même temps et dans la même mesure.

Les cataclysmes naturels tels les tremblements de terre ou les


éruptions volcaniques sont des risques qui ne sont pas suffisamment
dispersés.

Les risques de guerre et émeutes sont non seulement des risques


insuffisamment dispersés mais aussi irrégulier dans leur fréquence.

Dérogation à l’exclusion des risques de guerre, d’émeute et de


cataclysme

Les articles 34 et 45 de l’Arrêté Viziriel permettent la convention


contraire pour étendre la garantie aux risque de guerre étrangère ou
civile, aux émeutes et mouvements populaires aux éruptions
volcaniques et tremblement de terre.

L’INTERET D’ASSURANCE

La conclusion d’un contrat d’assurance suppose que l’assuré ait un intérêt


à ce que le risque ne se réalise pas.

Conclure une assurance sans intérêt ce serait se livrer à la spéculation.

Aussi entendu, l’intérêt d’assurance est un élément essentiel aussi bien de


l’assurance de personnes que de l’assurance de dommages puisqu’il est le
seul critère permettant de distinguer l’assurance du pari.
L’art. 32 de l’Arrêté Viziriel dispose que « toute personne ayant intérêt à
la conservation d’une chose peut la faire assurer.

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Tout intérêt direct ou indirect à la non réalisation d’un risque peut faire
l’objet d’une assurance.

Preuve et sanction de l’intérêt d’assurance

Preuve de l’intérêt d’assurance

C’est à l’assuré de prouver l’intérêt d’assurance quand de l’existence de


celui-ci dépend le droit à indemnisation
La preuve de l’existence ou de l’absence d’intérêt assurable peut se faire
par tous moyens de droits.

Sanction de l’intérêt d’assurance

La sanction de l’absence d’intérêt au moment de la conclusion du contrat


est la nullité du contrat d’assurance – Il s’agit d’une nullité absolue que
quiconque y a intérêt peut évoquer.

LA PRIME

L’assureur ne prend en charge un risque déterminé que moyennant une


rémunération – La prime ou cotisation est le prix du risque – Elle constitue
comme lui un élément essentiel du contrat d’assurance.

L A PRESTATION DE L’ASSUREUR

Elle a pour objet principalement une somme d’argent.

Elle est limitée à la somme ou valeur assurée.

En d’autres termes, la somme assurée est la limite de l’obligation de


garantie de l’assureur.

Le rôle de la valeur assurée est différent dans l’assurance de personnes et


dans l’assurance de choses.

Dans l’assurance de personnes c’est la somme assurée qui au moment de


la réalisation du risque, est versée par l’assureur au bénéficiaire sans que
celui-ci ait à fournir de justification.

C’est le contrat sui détermine l’étendue de la prestation de l’assureur et


non le préjudice subi par l’assuré.

Le caractère non indemnitaire de l’assurance de personnes a plusieurs


conséquences qu’il convient de préciser :

- plusieurs assurances peuvent être souscrites auprès de différents


assureurs pour des sommes quelconques au profit d’un même
bénéficiaire, le cumul d’assurances de personnes n’est pas interdit.

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- Si un tiers est responsable du sinistre le bénéficiaire peut cumuler le
bénéfice de ou des assurances et celui de l’action en responsabilité
contre le tiers responsable
- L’assureur ne dispose d’aucun recours contre le tiers responsable en
vertu de l’article 55 de l’Arrêté Viziriel qui dispose « dans l’assurance
de personnes, l’assureur, après payement de la somme assuré, ne peut
être subrogé aux droits du contractant ou du bénéficiaire contre des
tiers à raison du sinistre ».

Dans l’assurance de dommages, en vertu du principe indemnitaire la


prestation de l’assureur est fonction non seulement de la somme assurée
mais en outre du préjudice subi par l’assuré à la suite de la réalisation du
risque

EFFET DU CONTRAT D’ASSURANCE

OBLIGATIONS DE L’ASSURE

Les deux obligations principales sont

1/ faire les déclarations relatives au risque assuré aussi bien lors de la


conclusion du contrat que pendant la durée du contrat.

2/ payer la prime

1/ Déclarations à faire par l’assuré

 Au moment de la formation du contrat.


- L’article 11 consacre l’obligation pour l’assuré de décrire exactement
toutes les circonstances qu’il connaît et qui sont de nature à influencer
l’appréciation du risque par l’assureur.
- L’obligation imposée à l’assuré étant aussi précisée la réticence et la
fausse déclaration qui sont l’une et l’autre des manquements à
l’obligation de déclaration se définissent, l’un comme l’omission de
l’une des circonstances de nature à influencer l’appréciation du risque
et l’autre comme une indication inexacte relative à l’une de ces mêmes
circonstances est sanctionnée par la nullité (art.21 de l’Arrêté Viziriel).
La nullité de l’article 21 est une nullité relative elle ne peut être
évoquée que par le seul assureur.

 Aggravation du risque pendant le contrat

Le contrat d’assurance étant un contrat à prestations successives et la


prime devant toujours être proportionnée au risque, il faut si le risque est
aggravé, que l’assureur en soit prévenu pour lui donner la faculté de se
dégager du contrat ou d’en subordonner le maintien à une augmentation
de prime.
Suivant l’article 17 de l’Arrêtée Viziriel si l’assuré par son fait aggrave les
risques de telle façon que si le nouvel étant de choses avait existé lors du

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contrat, l’assureur n’aurait pas contracté ou ne l’aurait fait que moyennant
une prime plus élevée, l’assuré doit en faire préalablement la déclaration à
l’assureur par lettre recommandée.
Quand les risques sont aggravés dans le fait de l’assuré celui-ci doit en
faire la déclaration par lettre recommandée dans un délai maximum de 8
jours à partir du moment où il a eu connaissance du fait de l’aggravation.
La sanction dans les deux cas est soit la résiliation du contrat, soit de
nouveaux taux de prime.
Si l’assuré n’accepte pas ces nouveaux taux la police est résiliée.
L’assureur conserve le droit de réclamer une indemnité devant les
tribunaux quand l’aggravation est le fait de l’assuré.

- Notion d’aggravation du risque

Il y a aggravation du risque lorsque, postérieurement à la conclusion du


contrat, survient un changement ou toute circonstance nouvelle qui, par
rapport au risque déclaré lors de la conclusion du contrat augmente soit la
probabilité, soit l’intensité du risque couvert par l’assureur.

Ex. : introduction de matières inflammables dans un immeuble assuré


contre l’incendie.

- Caractère que doit revêtir l’aggravation du risque

L’aggravation doit modifier l’opinion du risque en telle sorte que si


l’assureur avait connu le risque au moment de la conclusion du contrat, il
n’aurait pas conclu celui-ci ou en avait subordonné la conclusion à des
conditions différentes.

- Effet s de la déclaration ou de l’absence de déclaration

S’il est mis au courant par l’assuré de l’aggravation du risque l’assureur


peut, en vertu de l’article17 de l’Arrêté Viziriel.

. mettre fin au contrat


. proposer de nouvelles conditions tarifaires
. maintenir le contrat sans augmentation de prime.

La faculté de résiliation prévue par l’article 17 existe en faveur du seul


assureur.

Celui-ci peut renoncer à la faculté de résiliation.


En d’autres termes, l’assureur est tenu de manifester son intention de se
prévaloir de la conséquence prévue par la loi sans quoi il est réputé
accepter l’aggravation du risque.

- Déclaration du sinistre

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L’article 15 de l’Arrêté Viziriel alinéa 5 dispose que l’assuré doit donner
avis à l’assureur dès qu’il a en connaissance et au plus tard dans les cinq
jours de tout sinistre de nature à entraîner la garantie de l’assureur.

La raison d’être de ce texte est évidente.


Puisque l’assureur va devoir payer l’indemnité ou le capital assuré, il doit
être averti de la survenance du sinistre. Il pourra ainsi prendre des
mesures conservatoires pour limiter le dommage et faire une enquête sur
les causes du sinistre.

Les polices complètent la loi en précisant la forme et le délai dans lesquels


la déclaration doit être faite ainsi que la sanction applicable en cas de
défaut ou de retard de déclaration.

Sanction en cas défaut ou de retard de déclaration.

La sanction organisée par les polices, si la déclaration n’est pas faite ou


est faite tardivement est la déchéance.

La déchéance n’est pas appliquée si l’assuré a été mis par force majeur ou
cas fortuit dons l’impossibilité de se conformer aux formalités et aux délais
prescrits.

2/ Obligation de payer la prime

Elle ressort de l’article 15 alinéa 1er de l’Arrêté Viziriel qui dispose que
l’assuré est obligé de payer la prime ou cotisation aux époques
convenues.

Le montant de la prime est, en principe, invariable pour la durée du


contrat. Il peut néanmoins, en cours du contrat, subir des adaptations à la
suite des modifications du risque ou des tarifs de primes.

* Modification du risque

La prime « pure » (qui est le prix du risque) doit être proportionnée au


risque – Il se fait qu’en cours de contrat, des modifications peuvent
intervenir dans la probabilité et l’intensité du risque qu’elles augmentent
ou qu’elles diminuent.

Aggravation du risque

Si le risque s’aggrave en cas du contrat, l’assureur peut en subordonner le


maintien à l’augmentation de la prime.

Diminution du risque

En cas de diminution du risque, l’assuré est en droit de demander une


réduction de la prime.

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* Divisibilité de la prime

Dans un contrat d’assurance, une prime est due annuellement et vient à


échéance par exemple le 1er Janvier de chaque année. Le 1 er Mars survient
une diminution ou la disparition du risque.

Dans ce cas, la prime payée ne correspond plus au risque couru à raison


de 10 mois sur 12.

Si elle est indivisible, elle reste acquise entièrement à l’assureur sans que
celui-ci doive en rembourser une partie – si au contraire, elle est divisible,
l’assureur devra rembourser à l’assuré les 10°/12° en cas de disparition du
risque.

MODALITES DU PAIEMENT DE LA PRIME

Par qui la prime est-elle payée ?

C’est au souscripteur d’assurance et non au bénéficiaire de l’assurance


qu’il appartient d’exécuter la principale des obligations du contrat.
Mais elle peut être payée valablement par d’autres personnes en ses lieux
et place.

A qui la prime est-elle payée ?

Le paiement n’est valable et libératoire que s’il est effectué entre les
mains du créancier de la prime c’est-à-dire l’assureur, son délégué ou son
agent en vertu de l’article 16 de l’Arrêté Viziriel.

Comment la prime doit-elle être payée ?

L’assuré doit s’exécuter dans la monnaie prévue dans le contrat.

Le paiement de la prime peut se faire par compensation si l’assuré est à la


fois débiteur de la prime et Créancier en raison d’un sinistre et ce en vertu
de la compensation légale (art. 357 du D.O.C.).

Le paiement au moyen d’effets de commerce (lettre change, billet à


ordre…) est valable. Il n’entraîne pas novation de la dette de l’assuré – En
d’autres termes, la dette de l’assuré n’est pas atteinte par la remise d’un
effet.

Le règlement par effets de commerce est provisoire – La dette n’est


éteinte que du jour ou l’assureur a touché effectivement le montant de
l’effet
A quel moment la prime doit-elle être payée ?

L’échéance de la prime est fixée librement par les parties.


La prime est généralement payable annuellement.

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Dans ce cas, l’assuré paie des primes périodiques, à savoir la première
prime au moment de la conclusion du contrat et les primes subséquentes
à leur échéance annuelle respective (prime de renouvellement ou à
terme).
Il y a des assurances à prime unique : soit la durée de l’assurance soit
inférieure à un an comme l’assurance contre les accidents pour la durée
du voyage, soit qu’il s’agisse d’une assurance de longue durée comme
l’assurance sur la vie.

D’autre part, la prime est parfois fractionnée.

Où la prime doit elle être payée ?

L’article 16 stipule que les primes sont quérables –


Il n’y a d’exception à la querabilité que pour la première prime et pour
celle que l’assuré a été mis en demeure de régler, la première exception
est prévue par la loi tandisque la seconde résulte du droit commun.

SANCTION DU NON PAIEMENT DE LA PRIME

L’article 16 de l’Arrêté Viziriel organise une sanction en deux temps :

1°/ Suspension de la garantie

Lorsque le preneur d’assurance ne paie pas la prime la garantie de


l’assureur est suspendue 20 jours après qu’il ait adressé une mise en
demeure à l’assuré au moyen d’une lettre recommandée.

Le contrat d’assurance subsiste – L’assuré reste tenu d’exécuter son


obligation de payer la prime – Par contre, l’assureur est déchargé de son
obligation de garantir le risque pendant la période de la suspension.

La suspension de la garantie se distingue :

de la nullité : qui met fin au contrat rétroactivement alors que la


suspension de la
garantie respecte les effets antérieur du contrat.
de la résiliation : qui met fin au contrat pour l’avenir alors que la
suspension laisse
subsister le contrat .

2°/ Résiliation de la police ou exécution en justice

Dix jours après l’expiration du délai de 20 jours relatif à la suspension,


l’assureur peut exiger le paiement de la prime en justice ou résilier la
police.

OBLIGATIONS DE L’ASSUREUR

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Paiement de l’indemnité ou du capital
assuré
La principale obligation de l’assureur est de fournir à l’assuré la garantie
promise en cas de réalisation du risque.

La portée de son obligation varie selon qu’il s’agit d’une assurance de


personne ou d’une assurance de dommage.

- Dans l’assurance de personnes la somme due par l’assureur est


déterminée librement dans le contrat et doit être payée intégralement
lors de la réalisation du risque.

- Dans l’assurance de dommages, au contraire, l’obligation de l’assureur


consiste à

- réparer le préjudice subi par l’assuré à concurrence au maximum de la


valeur déclarée. L’indemnité doit correspondre au dommage subi par
l’assuré sous réserve de l’application de la règle proportionnelle si la
valeur réelle du bien sinistré est supérieure à la valeur assurée.

Moment et lieu ou le paiement de l’indemnité doit se faire

Moment = en principe, la dette de l’assureur prend naissance dès la


réalisation du risque – En pratique elle ne peut être payée ;

- que lorsque l’importance du préjudice a été fixée contradictoirement


dans l’assurance de dommages.

- que lors de la remise des pièces justifiant la réalisation du risque dans


l’assurance de
personnes.

Lieu = l’indemnité est quérable

Bénéficiaires de l’indemnité d’assurance

Le paiement de l’indemnité ou du capital assuré se fait, soit au preneur


d’assurance, soit au bénéficiaire de l’assurance si le contrat en désigne
un, soit à des tiers.

Refus par l’assureur de la


garantie

L’assureur peut refuser sa garantie

- lorsque le risque réalisé est exclu de l’assurance.


ex. le vice propre
la faute intentionnelle
les risques de guerre

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- lorsque l’assurance est nulle
ex. risque déjà réalisé au moment de la conclusion du contrat.

- lorsque l’assurance est résiliée


- lorsque l’assuré reste en défaut d’exécution des obligations par
application d’une clause de déchéance.

La
Déchéance

Notion de déchéance et caractères distincts

La déchéance en matière d’assurance est la perte du droit à l’indemnité


d’assurance dont est frappé l’assuré qui reste en défaut d’exécuter ses
obligations contractuelles.

L’assuré perd le bénéfice du contrat d’assurance pour le sinistre qui s’est


réalisé antérieurement à la déchéance tout en demeurant intégralement
tenu de ses propres obligations.

Cette caractéristique permet de distinguer la déchéance de plusieurs


autres notions voisines, à savoir :

- de la nullité : qui met fin au contrat depuis son origine et vis à vis des
deux parties alors que la déchéance frappe le seul assuré relativement
à un sinistre déjà survenu et laisse subsister le contrat pour le surplus.

- de la résiliation : qui met fin au contrat d’assurance en raison de


l’inexécution de ses obligations par l’une ou l’autre des parties tandis
que la déchéance laisse subsister le contrat pour l’avenir et sanctionne
les seules manquements de l’assuré.

- de la non assurance : qui supporte que certains risques sont exclus de


l’assurance.

Dans la non assurance, il y a un défaut de droit, situation objective


résultant du contrat et étrangère à toute idée de sanction, au contraire,
dans la déchéance il y a un retrait de droit c’est-à-dire une sanction
frappant l’assuré.

ACTIONS RESULTANT DU CONTRAT


D’ASSURANCE

La Prescription

Si le droit commun s’appliquait au contrat d’assurance, la prescription des


actions en résultant (action en paiement de la prime, de l’indemnité
d’assurance) serait de quinze ans en vertu de l’article 375 du DOC.

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L’article 25 de l’Arrêté Viziriel fixe la prescription à deux ans pour toute
action dérivant du Contrat d’assurance.

Le délai de deux ans court à compter de l’événement qui y donne


naissance.

PRINCIPES PROPRES AUX ASSURANCES DE


DOMMAGES

Le Principe Indemnitaire et ses conséquences

L’assurance de dommages est un contrat d’indemnisation en vertu de


l’article 28 de l’Arrêté Viziriel :

Elle ne peut jamais être pour l’assuré une source d’enrichissement. Aussi
peut s’exercer le principe indemnitaire

Deux considérations sont à la base du principe indemnitaire : la crainte


des sinistres volontaires et le danger des paris et de la spéculation.

1- La Surassurance

Il y a surassurance lorsque la valeur assurée est supérieure à la valeur


réelle du bien pris en risque. La surassurance est contraire au principe
indemnitaire.

L’article 29 de l’Arrêté Viziriel est consacré à la surassurance. Les règles


qu’il prescrit diffèrent suivant que l’assuré est ou non de bonne foi.

a / Surassurance de mauvaise foi

Si le contrat d’assurance a été consenti pour une somme supérieure à la


valeur de la chose assurée et s’il y a un vol ou fraude, la partie lesée peut
demander la nullité du contrat et relancer en outre des dommages et
intérêts.

b/ Surassurance de bonne foi

En cas de surassurance de bonne foi c’est-à-dire s’il n’y a eu ni vol ni


fraude, l’assurance est déclarée nulle pour tout ce qui excède la valeur
réelle du bien assuré.

Ex. Si un immeuble valant 800.000,00 DHS, est assuré pour


1.000.000,00 DHS, et si un sinistre se produit l’assureur ne paiera à titre
d’indemnité que 800.000,00 DHS avec la conséquence que la prime
correspondante à l’excédent de 200.000,00 DHS a été payée sans cause
puisqu’elle reste acquise à l’assureur.

2- Les Assurances Multiples

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Il y a assurance cumulative lorsque le même intérêt est assuré sur le
même objet pour le même temps contre les mêmes risques auprès de
plusieurs assureurs de façon que l’ensemble des sommes assurées
dépasse la valeur d’assurance.

Ex. Un propriétaire d’un immeuble valant 10.000.000,00 DHS l’assure


contre l’incendie à concurrence de 7.500.000 ,00. DHS Par la suite, il
contracte une seconde assurance couvrant une valeur de 750.000,00
DHS auprès d’un autre assureur.
Ce cumul de deux assurances entraîne un excédent de 500.000,00 DHS
par rapport à la valeur réelle. En cas de sinistre, les deux assurances vont-
elles couvrir le dommage et, si oui, à concurrence de quel montant ?

L’article 30 prévoit que les deux assurances sont valables s’il n’y a pas eu
de fraude et que chacune produit ses effets en proportion de la somme à
laquelle elle s’applique jusqu’à concurrence de l’entière valeur de la chose
assurée.

Cette disposition n’est pas d’ordre public dans la mesure où la police peut
prévoir la règle de l’ordre des dates ou la solidarité entre les assureurs.

Bien que la loi soit muette, l’assurance multiple souscrite frauduleusement


est nulle.

3- Subrogation de l’assureur dans les droits et recours de l’assuré ;

En vertu de l’article 36 de l’Arrêté Viziriel l’assureur qui a payé le


dommage est subrogé à tous les droits et actions de l’assuré contre le
tiers qui a causé le dommage.

La subrogation se justifie par le souci d’éviter à la fois :

- l’enrichissement de l’assuré
- l’exonération de la responsabilité de l’auteur du dommage

La Règle Proportionnelle

En vertu de l’article 31 de l’Arrêté Viziriel, l’indemnité en cas de sinistre,


est réglée à raison de la valeur de l’objet au temps du sinistre.

L’indemnisation de la perte subie n’est intégrale que si la valeur assurée


est égale à la valeur réelle du bien assuré au moment du sinistre.

Lorsque la valeur assurée est inférieure à la valeur réelle de la chose


assurée et qu’un sinistre survienne qui détruit complètement le bien
assuré l’assuré supporte la différence entre la valeur assurée et la valeur
réelle du bien, en d’autres termes le preneur d’assurance sera son propre
assureur à concurrence du surplus.

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Si le sinistre est partiel, par exemple si le bien assuré à concurrence de
DHS 400.000,00 et valant en réalité 800.000,00 DHS n’est sinistré qu’à
concurrence de 300.000,00 DHS il y a application de la règle
proportionnelle

300.000,00 x 400.000,00
800.000,00

En d’autres termes, en cas de sous assurance, l’assureur ne répond du


dommage que dans la proportion de la valeur assurée par rapport à la
valeur assurable.

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