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2.

Système PU (valeurs réduites) |


Modélisation des éléments d’un réseau
électrique (transformateurs, lignes de
transport, générateurs…,etc.).

1
1. Introduction
Le système unitaire ou le système ’’Per Unit’’ permet l’utilisation de
grandeurs réduites exprimées en p.u. (par unité) ou en pourcentage (%)
dans les réseaux de puissance. L’utilisation des grandeurs réduites
permet :
- de simplifier les problèmes ∆, 𝒀, 𝟑 ;
- de nous informer davantage sur la valeur calculée d’un
paramètre par rapport à 𝑽𝒏𝒐𝒎𝒊𝒏𝒂𝒍𝒆 , 𝑰𝒏𝒐𝒎 , 𝑷𝒏𝒐𝒎 , 𝒆𝒕𝒄. . .

Ce système permet d'avoir constamment à l'esprit des ordres de


grandeurs relatifs de certains paramètres indépendamment des niveaux
de tension et de puissance. De plus, l'utilisation de ce système simplifie
certaines formules et schémas équivalents. En particulier, un bon choix
initial permet de s’affranchir de la présence des transformateurs idéaux
et la formulation se ramène à l’étude de circuits monophasés.

2
Définition

Ce système associe, à une variable quelconque « α », une valeur de base


« αbase » et la compare à sa valeur ‘vraie’ « αvraie » de manière à l’exprimer
dans un système adimensionnel « pu » (ou en % de sa valeur de base) dont les
ordres de grandeur sont bien connus. Donc « α » s’exprime dans le système p.u.
comme suit :
𝜶𝒗𝒓𝒂𝒊𝒆 (𝒅𝒂𝒏𝒔 𝒏′ 𝒊𝒎𝒑𝒐𝒓𝒕𝒆 𝒒𝒖𝒆𝒍𝒍𝒆 𝒖𝒏𝒊𝒕é)
𝜶𝒑𝒖 =
𝜶𝒃𝒂𝒔𝒆 (𝒅𝒂𝒏𝒔 𝒍𝒂 𝒎ê𝒎𝒆 𝒖𝒏𝒊𝒕é)

Exemple 1
Soit un courant de 5A circulant dans un enroulement de transformateur dont
le courant nominal vaut 8A. Ainsi, si on choisit comme valeur de base le
courant nominal, on obtient que le courant qui circule vaut :
𝟓𝑨
= 𝟎, 𝟔𝟐𝟓 𝒑. 𝒖. 𝒐𝒖 𝒆𝒏𝒄𝒐𝒓𝒆 𝟔𝟐, 𝟓%
𝟖𝑨
De cette façon la valeur de courant de 0.625 p.u. ou 62.5% est beaucoup plus
significative que 5A : elle spécifie la proportion du courant nominal qui circule
dans l’enroulement. 3
D’un autre côté, si on choisit comme valeur de base un courant de 10A, la
valeur réduite du courant vaut :

𝟓𝑨
= 𝟎, 𝟓 𝒑. 𝒖. 𝒐𝒖 𝟓𝟎%
𝟏𝟎 𝑨

Ce choix permet d’obtenir une valeur réduite avec le moins de chiffres


significatifs. On considère habituellement une valeur de base autre qu’une
valeur nominale lorsqu’on considère plusieurs appareils ayant des valeurs
nominales différentes. On choisit dans ce cas une valeur arbitraire commune à
tous les appareils et qui donne des grandeurs réduites ayant le moins de
chiffres significatifs possible.

Exemple 2
Soit des appareils avec 𝑺𝟏 = 𝟐𝟎 𝒌𝑽𝑨, 𝑺𝟐 = 𝟑𝟎 𝒌𝑽𝑨 et 𝑺𝟑 = 𝟓𝟎 𝒌𝑽𝑨.
Si on choisit 𝑺𝒃 = 𝟑𝟎 𝒌𝑽𝑨 comme puissance de base, on obtient :
𝟐𝟎 𝒌𝑽𝑨 𝟑𝟎 𝒌𝑽𝑨
𝑺𝟏𝒑.𝒖. = = 𝟎, 𝟔𝟔𝟔 𝒑. 𝒖. |𝑺𝟐𝒑.𝒖. = = 𝟏, 𝟎𝟎 𝒑. 𝒖.
𝟑𝟎 𝒌𝑽𝑨 𝟑𝟎 𝒌𝑽𝑨
𝟓𝟎 𝒌𝑽𝑨
𝑺𝟑𝒑.𝒖. = = 𝟏, 𝟔𝟔𝟔 𝒑. 𝒖. 4
𝟑𝟎 𝒌𝑽𝑨
2. Le schéma unifilaire
Pour représenter les circuits rapidement et simplement, nous
aurons recours à un schéma unifilaire (one-line diagram). La figure ci-
dessous montre les équivalences avec d’autres schématisations et prouve
bien l’avantage d’une telle représentation.

5
3. Puissance, tension et courant de base
Considérons un système d'alimentation triphasé tel que représenté
sur la figure suivante:

Ligne triphasée, tension entre phases et courant de ligne

A ce réseau sont associées les quatre variables complexes


suivantes : U tension entre phases ; I courant de phase ; S puissance
complexe et Ζ (=1/Y) impédance du circuit.
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- Dans un système triphasé équilibré, l’amplitude (module) de
la tension entre phases et celle la tension entre une phase (quelconque)
et le point neutre sont liées entre-elles par la relation:

𝑼= 𝟑. 𝑽 [𝑽]
- La puissance complexe traversant la section π est donnée par :

𝑺ത = 𝟑. 𝑽
ഥ . ത𝑰∗ = 𝑷 + 𝒋𝑸 [𝑽𝑨]
- Elle se décompose en - puissance active = 𝑷 [𝑾𝒂𝒕𝒕]
- puissance réactive = 𝑸 [𝑽𝒂𝒓]

- La puissance apparente ഥ 𝑺 s’exprime en Volts-Ampères ; le


déphasage entre 𝑽 ഥ et ത𝑰 est représenté par l’angle  dont le cosinus est
appelé « facteur de puissance ».
- La tension et le courant sont liés entre eux par la loi d’Ohm :

ഥ= 𝒁
𝑽 ഥ . ത𝑰
7
Nous définissons le système de grandeurs réduites « Per Unit »
de la manière suivante :

𝑺ത ഥ
𝑼 ത𝑰 ഥ
𝒁
𝑺ത 𝒑𝒖 = ഥ 𝒑𝒖 =
;𝑼 ; 𝑰ത𝒑𝒖 = ; 𝒁ഥ 𝒑𝒖 =
𝑺𝑩 𝑼𝑩 𝑰𝑩 𝒁𝑩
Puissance de base Tension de base Courant de base Impédance de base

𝑼𝑩 = 𝟑. 𝑽𝑩 𝑽

𝑺𝑩 = 𝟑. 𝑼𝑩 . 𝑰𝑩 𝑽𝑨

𝑽𝑩 = 𝒁𝑩 . 𝑰𝑩 8
Les grandeurs de base, indicées ‘B’, choisies judicieusement,
permettent de simplifier considérablement les calculs dans les réseaux
d’énergie électrique.
Dans le système de base, la puissance se conserve et la loi d’Ohm
reste également d’application.
L’existence de ces deux relations :
ത ഥ ത∗
𝑺 = 𝟑. 𝑽. 𝑰 = 𝑷 + 𝒋𝑸 [𝑽𝑨]
ഥ= 𝒁
𝑽 ഥ . ത𝑰
nous enseigne que seules deux parmi les quatre variables citées
précédemment sont indépendantes.

Nous disposons donc de deux degrés de liberté pour le choix des


grandeurs de base. Ainsi, nous choisirons 𝑺𝑩 pour ses propriétés de
‘conservativité’ et 𝑽𝑩 pour son accessibilité (plus directe que courant et
impédance par la normalisation des niveaux de tension pour le
transport). Nous choisirons souvent les valeurs nominales du réseau
pour la tension.
9
Si nous choisissons une puissance de base 𝑺𝑩 et une tension de
base 𝑼𝑩 , nous définissons implicitement le courant de base (définition de
la puissance) ainsi que l’impédance de base (introduite via la loi d’Ohm),
donnés par :
𝑺𝑩
𝑰𝑩 =
𝟑. 𝑼𝑩
𝑼𝟐𝑩
𝒁𝑩 =
𝑺𝑩
𝑼 = 𝟑. V [V]
En divisant membre à membre les équations
𝑼𝑩 = 𝟑. 𝑽𝑩 [V]

nous obtenons

𝑼𝒑𝒖 = 𝑽𝒑𝒖 [𝒑𝒖]


10
Premier avantage : Lors de la résolution d’un problème à partir
d’un schéma unifilaire équivalent, nous n’avons plus besoin de nous
poser la question de savoir s’il s’agit de la tension entre phases ou entre
phases et neutre car les valeurs sont identiques.
En divisant membre à membre les équations

𝑺ത = 𝟑. 𝑽
ഥ . ത𝑰∗ = 𝑷 + 𝒋𝑸 [𝑽𝑨]
𝑺𝑩 = 𝟑. 𝑼𝑩 . 𝑰𝑩 𝑽𝑨

nous obtenons :

𝑺ത 𝒑𝒖 = 𝑼
ഥ 𝒑𝒖 . ത𝑰∗𝒑𝒖 [𝒑𝒖]
Second avantage : Suppression du coefficient « racine 3 » dans
l'expression de la puissance complexe.

Le système Per Unit conserve la loi d’Ohm et les lois


11
de Kirchhoff.
4. Impédance et admittance de base
Considérons une charge triphasée étoilée
symétrique telle que représentée sur la figure ci-
contre. La puissance complexe absorbée par ces
charges peut s’exprimer en fonction de la tension
entre phases (son module) et l’impédance
complexe (son conjugué) :
ഥ. 𝑽
𝑽 ഥ∗ 𝑽𝟐 𝑼𝟐
𝑺ത = 𝟑. ∗ = 𝟑 ∗ = ∗ [𝑽𝑨]

𝒁 ഥ
𝒁 ഥ
𝒁
Dans le système lié aux grandeurs de base (qui sont, de
préférence, réelles), nous avons :
𝑼𝟐𝑩
𝑺𝑩 =
𝒁𝑩
𝑼𝟐𝑩
𝒁𝑩 =
𝑺𝑩 12
La puissance complexe en pu devient, en fonction de l'impédance
‘Zpu’ :
𝑼𝟐𝒑𝒖
𝑺ത 𝒑𝒖 = ∗
ഥ 𝒑𝒖
𝒁
Nous définissons, de manière similaire à l’impédance,
l'admittance de base et l'admittance en pu :
𝑺𝑩
𝒀𝑩 = 𝟐 [𝑺]
𝑼𝑩
𝒀ഥ
ഥ 𝒑𝒖 =
𝒀
𝒀𝑩
La puissance complexe en pu devient, en fonction de l'admittance
Y en pu :

𝑺ത 𝒑𝒖 = 𝒀
ഥ ∗𝒑𝒖 . 𝑼𝟐𝒑𝒖 [𝒑𝒖] 13
5. Chute de tension
Considérons une impédance de
ligne ‘Z’ dans un système triphasé
(figure ci-contre).
En désignant par ‘V’ la tension
phase/neutre, nous avons directement
(Kirchhoff) :
ഥ𝟏 = 𝑽
𝑽 ഥ𝟐 + 𝒁
ഥ . ത𝑰
D'après les définitions introduites précédemment, il vient :

𝑽𝑩 = 𝒁𝑩 . 𝑰𝑩

Nous obtenons donc :

ഥ 𝟏𝒑𝒖 = 𝑽
𝑽 ഥ 𝟐𝒑𝒖 + 𝒁
ഥ 𝒑𝒖 . 𝑰ത𝒑𝒖
14
6. Changement de base

Généralement, les valeurs d’impédances des générateurs et


transformateurs fournies par les constructeurs sont donnée dans un
système per unit dont les grandeurs de base correspondent aux tension et
puissance nominales (par construction) de l’appareil.

Lors de nos calculs, il conviendra de ne faire référence qu’à un seul


système per unit.

Le problème qui se pose alors est celui d'uniformiser les données,


soit, de convertir les impédances et admittances - exprimées dans un
système quelconque - dans le système lié aux grandeurs de base (SB et VB)
choisies pour le tronçon considéré.

15
Nous pouvons écrire, pour deux systèmes de base différents :

ഥ=𝒁
𝒁 ഥ 𝒑𝒖𝟏 . 𝒁𝑩𝟏 = 𝒁
ഥ 𝒑𝒖𝟐 . 𝒁𝑩𝟐

D'où :

𝒁𝑩𝟏 𝑼𝟐𝑩𝟏 . 𝑺𝑩𝟐


ഥ 𝒑𝒖𝟐
𝒁 ഥ 𝒑𝒖𝟏 .
=𝒁 ഥ 𝒑𝒖𝟏 .
=𝒁
𝒁𝑩𝟐 𝑼𝟐𝑩𝟐 . 𝑺𝑩𝟏

Pour les admittances, nous obtenons une formule analogue :

𝒀𝑩𝟏 𝑼𝟐𝑩𝟐 . 𝑺𝑩𝟏


ഥ 𝒑𝒖𝟐
𝒀 ഥ 𝒑𝒖𝟏 .
=𝒀 ഥ 𝒑𝒖𝟏 .
=𝒀
𝒀𝑩𝟐 𝑼𝟐𝑩𝟏 . 𝑺𝑩𝟐

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7. Modélisation des transformateurs
Soit un transformateur monophasé possédant 𝑵𝟏 et 𝑵𝟐 spires
𝑵
respectivement au primaire et au secondaire (𝒎 = 𝟐). En transposant la
𝑵𝟏
branche magnétisante en tête du circuit, son schéma équivalent peut se
représenter comme ci-dessous :
• R étant la résistance des
enroulements primaires et
secondaires :
𝑹 = 𝑹𝟏 + 𝑹𝟐Τ𝒎𝟐
• X étant la réactance de fuite du
transformateur :
𝑿 = 𝑿𝒇𝟏 + 𝑿𝒇𝟐Τ𝒎𝟐
• 𝑿𝒎 étant la réactance
magnétisante.
En principe, il faut ajouter, en parallèle par rapport à la réactance
magnétisante, une résistance tenant compte des pertes magnétiques
négligées jusqu'ici. Notons toutefois que cette résistance, dite « résistance
fer », possède une valeur très élevée et est souvent négligée. 17
L’impédance caractérisant le transformateur s’exprime,
généralement, à travers la tension de court-circuit (Ucc) de ce dernier (en
%).

‘Ucc’ représente le pourcentage de la tension nominale à appliquer


à un des enroulements pour qu'il passe un courant nominal dans l’autre
enroulement, lorsque celui-ci est court-circuité. Cette tension correspond à
l'impédance de fuite lorsque sa valeur est donnée dans le système per unit
lié aux grandeurs nominales de l’appareil !

Dans le système pu, la tension de court-circuit se déduit par :


« UCC,pu = ZCC,pu . IN,pu », avec IN,pu = 1, naturellement. ZCC,pu représente
l’impédance du transformateur ( = Rpu + j.Xpu ) au cours de cet essai.

Nous pouvons retenir les ordres de grandeurs suivants, valables


pour des transformateurs de réseaux HT et THT :
Rpu = 0,01 pu ; Xpu = 0,04 à 0,18 pu ; Xm,pu = 20 à 50 pu .
Ces valeurs sont données dans un système per unit prenant pour
valeurs de base la puissance nominale et une des tensions nominales du
transformateur.
18
8. Le transformateur idéal dans les calculs de réseau
Dans cette partie, nous prendrons les grandeurs de base comme étant
les grandeurs nominales du système.
Considérons une ligne électrique dont
deux tronçons, « 1-1’» et « 2-2’», sont séparés
par un transformateur tels que sur la figure ci-
contre (𝒎 = 𝑵𝟐 Τ𝑵𝟏 ).
Les équations du transformateur idéal
permettent de ramener les grandeurs du réseau
‘2’ à celles du réseau ‘1’ de la manière qui suit :
ഥ𝟐
𝑼 ത𝑰′𝟐
ഥ ′ =𝒎 ത𝑰𝟐
=𝒎
𝑼𝟐
Introduisons le système per unit en choisissant ‘SB1’ et ‘UB1’
comme puissance et tension de base caractéristique du réseau ‘1’. Les
grandeurs de base de ce réseau s'expriment par :
ഥ𝟏
𝑼 ത𝑰𝟏
ഥ 𝟏𝒑𝒖
𝑼 = ത𝑰𝟏𝒑𝒖 =
𝑼𝑩𝟏 𝑰𝑩𝟏 19
Il en va de même pour les grandeurs du réseau ‘2’ ramenées au
niveau du premier :
ഥ ′𝟐
𝑼 ഥ𝟐
𝑼 ത𝑰′𝟐 𝒎. ത𝑰𝟐
ഥ ′𝟐𝒑𝒖
𝑼 = = ത𝑰′𝟐𝒑𝒖 = =
𝑼𝑩𝟏 𝒎. 𝑼𝑩𝟏 𝑰𝑩𝟏 𝑰𝑩𝟏
Nous définissons, à présent, la tension de base du réseau ‘2’
comme suit :
𝑼𝑩𝟐 = 𝒎. 𝑼𝑩𝟏
Cela revient à choisir une valeur de tension de base différente pour
chaque tronçon (séparé des autres par un ou plusieurs transformateurs) et
dont la valeur est déterminé par le choix initial sur le premier tronçon
étudié. Or, nous avons : 𝑺𝑩𝟏 = 𝟑. 𝑰𝑩𝟏. 𝑽𝑩𝟏 ; 𝑺𝑩𝟐 = 𝟑. 𝑰𝑩𝟐. 𝑽𝑩𝟐 . En
choisissant « 𝑺𝑩𝟏 = 𝑺𝑩𝟐 = 𝑺𝑩 », avec la relation précédente, il
vient :
𝑰𝑩𝟏
𝑰𝑩𝟐 =
𝒎
Nous obtenons finalement les relations fondamentales suivantes :
ഥ𝟐
𝑼 ത𝑰𝟐
ഥ ′𝟐𝒑𝒖
𝑼 = ഥ 𝟐𝒑𝒖
=𝑼 ത𝑰′𝟐𝒑𝒖 = = ത𝑰𝟐𝒑𝒖 20

𝑼𝑩𝟐 𝑰𝑩𝟐
Dans un système exprimé en per unit il apparaît donc qu’il convient de
choisir les valeurs de base telles que :

 le rapport de transformation, ‘m’, soit aussi le rapport


des tensions de base des deux réseaux (UB2 = m.UB1) ;
 les puissances de base soient de même valeur (SB1 = SB2).

En effet, dans ce cas, les transformateurs idéaux seront


rendus invisibles : « 𝑰𝟐𝒑𝒖 = 𝑰’𝟐𝒑𝒖 » ; « 𝑼𝟐𝒑𝒖 = 𝑼’𝟐𝒑𝒖 »
et pourront se modéliser de la manière représentée à la
figure ci-contre (grandeurs en pu).

Si, en plus, nous tenons compte du fait que R << X << Xm, Ce
transformateur, en système per unit, se réduit à une simple inductance.
21
9. Modélisation des lignes
Le modèle mathématique d’une ligne aérienne ou souterraine
peut, pour des longueurs de lignes pas trop élevées (l ≤ 100 km) et à la
fréquence du réseau, être représenté sous la forme d'un schéma ‘π’. Ce
schéma en ‘π’ possède une impédance longitudinale comprenant la
résistance linéique et la réactance linéique de la ligne et deux admittances
transversales d'extrémité reprenant chacune la moitié de la susceptance
totale. Ce schéma se met donc sous la forme :

Ru est la résistance linéique de la ligne [Ω/m] ;


 X = ω.Lu est la réactance longitudinale linéique de la ligne [Ω/m] ;
 Y/2 = ω.Cu/2 est l'admittance transversale linéique [μS/m] ;
L est la longueur de la ligne [m].
22
10. Modélisation des machines synchrones
Du point de vue des réseaux d'énergie, la machine synchrone ou
‘alternateur’, est un convertisseur électromécanique qui, à partir de
l'énergie mécanique fournie par un moteur, renvoie dans le réseau de
l'énergie électrique sous forme triphasée.
Les puissances ainsi mises en jeu varient considérablement : depuis
quelques MW pour un alternateur d'une petite centrale, jusqu'à 1300 MW
pour un groupe de production d'une centrale nucléaire. Le schéma
équivalent d'une phase de la machine synchrone est :

« 𝑬𝑽 » est la tension induite aux bornes du rotor ;


« 𝑹 » est la résistance d'un enroulement statorique ;
« 𝑿𝑺 » est la réactance synchrone. Son ordre de grandeur est de 2 pu dans la
23
base qui correspond aux paramètres nominaux de la machine.
L'équation permettant de modéliser le comportement de la
machine synchrone est :

ഥ =𝑬
𝑼 ഥ 𝑽 − 𝑹 + 𝒋𝑿𝑺 . ത𝑰

Les valeurs de 𝑹 et 𝑿𝑺 dépendent du régime considéré :


𝑿𝑺 (pu) possède une valeur : - nominale ~1 à 2 ;
- transitoire ~ 0,10 à 0,5 ;
- sub-transitoire ~ 0,01 à 0,05.
Pour un calcul simplifié de court-circuit, on considère la valeur
transitoire ou sub-transitoire.

24
11. Modélisation des éléments d’un réseau électrique
a. Réseau amont

Dans la plupart des calculs, on ne remonte pas au-delà du


point de livraison de l’énergie. La connaissance du réseau amont se limite
alors généralement aux indications fournies par le distributeur, à savoir
uniquement la puissance de court-circuit Pcc (en MVA). Cette puissance est
définie par la relation suivante :

𝑷𝒄𝒄 = 𝟑 𝑼𝟎 𝑰𝒄𝒄
U0 : Tension entre phases à vide.
Icc : Courant de court-circuit triphasé franc.
Dans le chapitre suivant, nous allons démontrer que :
Uo
I cc =
3 Za
Avec :
U0 : tension entre phase à vide du réseau.
Za : l’impédance amont équivalente vue du point de défaut.
25
L’impédance équivalente du réseau amont est :

( m .U n )2
Za =
Pcc


Pcc : Puissance de court-circuit du réseau HT, en kVA

U : Tension nominale de l’installation entre phases en V


n

m : facteur de charge à vide pris égal à 1,05

Remarques : - Ra/Za  0,3 en 6 kV;


- Ra/Za  0,2 en 20 kV →Xa = 0,980 Za en 20 kV,
d’où l’approximation Xa  Za.
- Ra/Za  0,1 en 150 kV 26
En l’absence d’informations précises de la part du distributeur
d’énergie, la norme CEI 909 indique de calculer les résistances et
réactances comme suit : Xa = 0,995 Za et Ra = 0,1 Xa.
Par défaut, Prendre Pcc = 500 MVA.

Le tableau de la figure suivante donne les valeurs de Ra et de Xa


pour des puissances de court-circuit les plus fréquentes (250 et 500 MVA).

27
b. Transformateurs triphasés
Plaque signalétique d’un transformateur

28
29
b. Transformateurs triphasés
jX
Le schéma équivalent monophasé
d’un transformateur triphasé (pertes Fer
négligeables) est représenté par une
Ub1=Up Ub2=Us
impédance en série avec un
transformateur parfait.
L’impédance interne du transformateur se calcule à partir de la
tension de court-circuit ucc exprimée en % :

(𝒎. 𝑼𝒏 )𝟐
𝒁𝒕𝒓 = 𝒖𝒄𝒄 ×
𝑺𝒏
Avec :
 m : facteur de charge à vide pris égal à 1,05
Un : tension entre phase nominale au secondaire du transformateur,
Sn : puissance apparente du transformateur
ucc : tension qu’il faut appliquer au primaire du transformateur pour 30

que le secondaire soit parcouru par l’intensité nominale In, les bornes
secondaires étant court-circuitées
En valeur réduite le transformateur parfait disparaît, si le
rapport des tensions de bases choisi est égal au rapport de
transformation du transformateur.

Remarques :
- En général Rtr << Xtr , de l’ordre de 0,2 Xtr , et l’impédance interne Ztr
des transformateurs peut être assimilée à la réactance Xtr . Cependant
pour les petites puissances le calcul de Ztr est nécessaire car le rapport Rtr
/Xtr est plus élevé.

31
Résistance Rtr
La valeur de la résistance Rtr des enroulements du
transformateur peut être déduite des pertes totales comme suit :

Pcu = 3. In2. Rtr Donc Rtr= Pcu.103/ 3. In2 en m


avec
Pcu = pertes totales en watt,
In = courant nominal en ampère,
Rtr = résistance par phase du transformateur en m
(Rtr représente la résistance équivalente des enroulements primaire
MT et secondaire BT par phase).

Il ressort que Rtr a une valeur négligeable devant la valeur de


Ztr pour un transformateur MT/BT standard de distribution

32
Réactance Xtr

Xtr = (Ztr2 −Rtr2)0,5

On peut déduire généralement que :

Xtr ≈ Ztr

Les valeurs des résistances et réactances sont parfois données


par le constructeur. Dans le cas contraire, elles sont à calculer à l’aide des
formules ci-dessous :
Rtr = 0,31× Ztr et Xtr = 0,95 × Ztr

Lorsque n transformateurs sont en parallèle et de puissances


identiques, leurs valeurs d’impédance interne ainsi que de résistance
ou de réactance sont à diviser par n.

33
Valeurs des résistances, des réactances et des impédances pour un transformateur
MT/BT standard de distribution 400 V avec primaire  20 kV

34
c. Câbles de liaison

- L’impédance des câbles de liaison ZL dépend de leur


résistance et réactances linéiques, et de leur longueur.
- la résistance linéique RL des lignes aériennes, des câbles et
des jeux de barres se calcule avec l’équation :

 .L
RL = (en m)
nC . S
Avec
 S : Section du conducteur en mm2 (S’il y a plusieurs conducteurs en
parallèle par phase ; diviser la résistance d’un conducteur par le nombre de
conducteurs ; R est négligeable pour les sections supérieures à 240 mm2) ;
 nC : Nombre de conducteurs en parallèle
 L : longueur en m de la canalisation;
  : résistivité des conducteurs à la température normale de
fonctionnement :
- 22,5 mΩ.mm2/m pour le cuivre,
- 36 mΩ.mm2/m pour l'aluminium. 35
La valeur de la résistivité  à adopter n’est pas la même selon le courant
de court-circuit calculé, maximum ou minimum(voir le tableau suivant).

36
- La réactance linéique des lignes aériennes, des câbles et
des jeux de barres se calcule par :

d
X L = L .w = ( 15 ,7 + 144 ,44 log( ))
r

Exprimée en m/km pour un système de câbles


monophasé ou triphasé en triangle, avec en mm :
r : rayon des âmes conductrices ;
d : distance moyenne entre les conducteurs.

37
Pour les câbles, selon leur mode de pose, le tableau de la
figure suivante récapitule différentes valeurs de réactances en BT.

La réactance des câbles peut être donnée avec précision par les
fabricants.
Pour des sections inférieures à 50 mm2, on pourra toujours la
négliger. En l'absence d'autres renseignements, on pourra prendre :

XL = 0,08 mΩ/m
38
 .L
X=
nC

Avec:

  : réactance linéique du conducteur, en m/m (voir tableau suivant)


 L : longueur en m de la canalisation;
 nC : Nombre de conducteurs en parallèle

39
d. Alternateurs synchrones

Un alternateur est caractérisé par sa puissance nominale S et


sa tension. Au début de court circuit son schéma monophasé équivalent
comporte une force électromotrice en série avec une impédance
subtransitoire Z.
Z = R + jX

Le rapport R/X étant faible, de l’ordre de 0,05 à 0,1 en MT (0,1 à


0,2 en BT), l’impédance Z est confondue avec la réactance X.

La réactance X est exprimée comme suit :

U2
X = x
S
 x : réactance de l’alternateur exprimée sous la forme d’un pourcentage ;
 U : Tension composée à vide de l’alternateur ;
 S : puissance apparente (VA) de l’alternateur.
40
e. Moteurs asynchrones

Un moteur asynchrone séparé brusquement du réseau


maintient à ses bornes une tension qui s’amortit en quelques centièmes de
seconde. Lorsqu’un court-circuit se produit à ces bornes, le moteur délivre
alors une intensité qui s’annule encore plus rapidement avec une constante
de temps d’environ :
- 2 / 100 s pour les moteurs à simple cage jusqu’à 100 kW ;
- 3 /100 s pour les moteurs à double cage, et ceux de plus de 100 kW,
- 3 à 10 /100 s pour les très gros moteurs HT (1000 kW) à rotor bobiné.
Le moteur asynchrone est donc, en cas de court-circuit, un
générateur auquel on attribue une réactance xm (seulement subtransitoire)
de 20 à 25 %.
Le moteur asynchrone a donc une impédance Zm= Rm+ j Xm
x m .cos(  ).U 2 Rm = 0 ,2 X m
Xm = On prend en général
P
U : tension nominale du moteur
P : puissance utilisée par le moteur.

41
Lors d'un court-circuit, un moteur se comporte comme un
générateur débitant sur le défaut. On peut donc en général négliger son
influence en BT.

Aussi, le grand nombre de moteurs BT de faible puissance


unitaire présents dans les installations industrielles est un sujet de
réflexion, car il est difficile de prévoir le nombre moyen de moteurs en
service qui vont débiter dans le défaut au moment d’un court-circuit.

Il est donc fastidieux et inutile de calculer individuellement le


courant de retour de chaque moteur tenant compte de son impédance de
liaison. C’est pourquoi il est d’usage (notamment aux USA) de
considérer globalement la contribution au courant de défaut de
l’ensemble des moteurs asynchrones BT d’une installation. Ils sont alors
comparés à une source unique, débitant sur le jeu de barres une intensité
égale à Idem/In fois la somme des intensités nominales de tous les
moteurs installés.
42
Pour un calcul plus précis et lorsque, notamment, de nombreux
moteurs sont installés sur une même artère, on peut tenir compte de
l'influence des moteurs de la façon suivante :

Icc mot. = 4,8 Inm


Inm = somme des intensités nominales des moteurs susceptibles de
fonctionner simultanément.

Il suffit ensuite d'ajouter Icc mot. à l'Icc calculée au point de


défaut considéré.

43
f. Appareillage

Certains appareils (disjoncteurs, contacteurs à bobine de


soufflage, relais thermiques directs…) ont une impédance qui peut être
prise en compte. Cette impédance n’est à retenir, lors du calcul de l’Icc,
que pour les appareils situés en amont de celui qui doit ouvrir sur le
court-circuit envisagé et qui restent fermés (disjoncteurs sélectifs).

Par exemple, pour les disjoncteurs BT, une valeur de 0,15 m


pour la réactance est correcte, la résistance étant négligée.

44
g. Impédance équivalente des charges

Une charge est modélisée par une résistance (R) en parallèle


avec une réactance (X), dont les valeurs sont déterminées à partir des
relations suivantes :
X=U²/Q, R=U²/P

Avec : U : tension de la charge

P : puissance active consommée par la charge;


Q: puissance réactive consommée par la charge.

45
h. Jeu de barres

La résistance des jeux de barres est négligeable pour S  200 mm2 en dessous :

 .L
RJdB =
S
ρ = résistivité à la température normale des conducteurs en service
- ρ = 22,5 mΩ x mm2/m pour le cuivre
- ρ = 36 mΩ x mm2/m pour l'aluminium

La valeur linéique typique d’un jeu de barres est approximativement


0,15 mΩ/mètre (doubler l’espacement entre les barres équivaut à
accroître la réactance de seulement 10 %).

XJdB = 0,15 mΩ/m


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Exercice d’application 1 : Réseau monophasé à trois zones de tension

Considérons un réseau monophasé à trois zones de tension montré dans la figure ci-
dessous.
On considère la puissance de base SB = 30 kVA pour tout le réseau et la tension de
base VB1 = 240 V pour la zone 1.
•Déterminer pour les deux zones 2 et 3 les tensions de bases correspondantes.
•En déduire le courant de base et l’impédance de base pour chaque zone du réseau.
• Déterminer le circuit équivalent en pu du réseau précédent et en déduire le courant
dans la charge.

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Exercice d’application 2 : schéma équivalent d’un transformateur triphasé en pu

On considère le transformateur triphasé (figure ci-contre) 𝒀𝒏 𝒀𝒏


dont les caractéristiques données par le constructeur sont les
suivantes :
𝒖𝒄𝒄 = 𝟖, 𝟑%, 𝒑𝒇𝒆𝒓 = 𝟎, 𝟏𝟑%,
𝒑𝒄𝒖 = 𝟎, 𝟔𝟕%, 𝒊𝒎 = 𝟏, 𝟓%

Montrer que le schéma équivalent de ce transformateur en 10 MVA


valeurs réduites (dans le système pu) est le suivant: 6,6 : 13 kV

𝒑𝒄𝒖 𝒋𝒖𝒄𝒄
𝟏
𝟏
𝒋 𝒑𝒇𝒆𝒓
𝒊𝒎

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Exercice 3

Considérons le réseau triphasé suivant :

Calculer les puissances active et réactive consommées, au niveau de la barre 2,


par le moteur noté M en pu et en valeurs réelles (on néglige le déphasage dans
les transformateurs Y-Δ).
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