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Diriger
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Introduction
Nous allons tout d’abord essayer de comprendre : quelle était la figure du dirigeant
au XIXe siècle, et comment s’est structuré un savoir théorique pour le dirigeant ? Enfin nous
traiterons des grandes tendances en matière de stratégie industrielle qui seront mis en
œuvre durant cette période.
Difficultés de l’époque :
- Dynasties familiales
- Réussite entrepreneuriale (peu ou pas de dirigeant salariés)
Être dirigeant ne s’apprend pas encore (peu d’école d’ingénieurs et peu ou pas d’écoles
de commerce), et le passage de l’invention à l’innovation est le point central.
1) La figure de l’entrepreneur
Exemple : Itinéraire d’un inventeur entrepreneur type, Paul Héroult (1863 – 1914)
2) La figure dynastique
On retrouve des sociétés en commandite simple ou par action. On avait également des
sociétés en nom collectif où il y a deux propriétaires qui se partagent la gestion de
l’entreprise (responsabilité illimitée). Les membres peuvent y jouer différents rôles :
apporteurs de capitaux ou gestion de l’entreprise. Il y a une séparation des rôles au sein de
la famille.
Exemple : la dynastie Peugeot
En 1892, la société Les fils de Peugeot frères est créée. Ils y construisent des voitures, il
y a 8 associés (dont 6 de la famille Peugeot). Les femmes ne participent pas à la gestion,
mais seulement au capital.
Le CNAM (Conservatoire nationale des arts et métiers) créé en 1894 joue un rôle
particulier dans la formation des futurs dirigeants d’entreprise, car il permet de compléter
une formation commencée ailleurs avec les cours du soir. Il permettait également d’assurer
une formation en même temps que l’activité en entreprise. Par exemple, Jean Baptiste Say
est professeur d’économie au CNAM. L’enseignement est avant tout oral mais ne forme pas
les ingénieurs. A côté du CNAM on a de grandes écoles d’ingénieurs qui ont participé au
développement de l’industrie. Par exemple, l’école Centrale a permis de former des
dirigeants pour les entreprises industrielles privées. Certes Polytechnique existait déjà,
mais elle formait des dirigeants pour le secteur militaire ou étatique.
a. Le modèle familial
Exemple : Claude Lucien Bergeris. Publie un manuel de management, « sachez vous faire
respecter afin que les ouvriers vous respectent, mettez à la fois de la bonté, de la gravité,
dans vos relations avec eux afin qu’ils vous aiment et vous craignent, soyez justes et sévères
afin de les encourager ou bien de les aider à fuir le mal » = figure du père du XIXe.
L’entreprise est vue comme un domaine où s’exerce une autorité unique, celle du
patron, comme dans l’ancien temps s’exerçait celle du seigneur féodal sur ses terres, où il
faisait travailler des serfs. Les ouvriers sont vus comme des esclaves.
Le patron est ainsi le chef mais aussi le législateur et le magistrat au sein des
entreprises, puisqu’il rédige les règles formelles au sein de l’entreprise et supervise
l’application des sanctions. Le chef d’entreprise est le juge, c’est lui qui décide des
sanctions. Tout cela va être atténué avec l’émergence de droits sociaux pour les employés
(mais cause lente).
c. Le modèle étatique
d. Le modèle du couvent
e. Le modèle de l’armée
L’armée a été une source importante d’inspiration pour les entreprises, notamment
pour l’atelier ou l’usine (valeurs, travail, discipline, formation, encadrement du personnel).
L’armée va offrir des officiers au monde de l’entreprise, on va recruter des officiers. Les
principes de fonctionnement de l’armée sont repris dans les grandes écoles (ex : l’uniforme).
Dans la seconde moitié du XIXème siècle on a une évolution où l’on voit apparaitre les
prémisses des principes managériaux. Courcelle-Seneul rédige un traité « Manuel des
affaires » dans lequel il affirme dans une introduction que son ouvrage néglige les détails
infinis de la technologie, il pense son ouvrage comme une aide au dirigeant à travers
plusieurs dimensions. Selon lui, l’intelligence de l’entrepreneur prévoit sa volonté prépare les
moyens d’actions, et ses forces physiques et morales sont mises en œuvre pour atteindre les
buts de l’entreprise.
1) Stratégies d’innovation
2) Stratégies d’intégration
Exemple : ils vont chercher non pas à acheter de la matière première mais à la produire eux-
mêmes. Je suis capable de produire mais aussi contrôler mes débouchées. Si on voit qu’il
peut y avoir des problèmes d’approvisionnement (ex : conflit entre des pays), il vaut mieux
produire nous-même pour garder le contrôle de la matière première.
Exemple : entreprise de lavage de laine, située assez loin de la production de la laine et des
tisseurs qui font la suite de l’opération à il va acheter en amont la laine pour la produire et
il va faire toutes les opérations de textile, plus seulement le lavage de la laine. Il prend la
totalité du processus pour pouvoir tout contrôler. Il s’attribue la totalité de la plus-value.
Exemple Ternaux :
Il avait un troupeau permanent de dix milles bêtes pour fabriquer les MP, atelier de lavage
conçu en 1756 par Louis Ternaux à Sedan. Développement progressif de l’activité en
intégrant les différentes étapes en aval par Louis ensuite par son fils Guillaume.
à Premier exemple d’intégration verticale en France.
3) Stratégies de diversification
1) Historicité du terme
Exemple : L’Oréal
Histoire de l’Oréal : Eugène Schueller
En 1909, création de la Société Française des Teintures Inoffensives pour Cheveux. En 1912
la marque achète de la nouvelle revue « La coiffure de Paris ». Durant l’entre-deux guerre,
la marque L’Oréal s’exporte. En 1928, elle rachète Monsavon (savons), et en 1935, elle lance
« Ambre solaire » (protection solaire). Elle renforce sa position aux Etats Unis.
En 1963, L'Oréal entre en bourse. A partir du milieu des années 60, on assiste à une série
de rachats de marques et d'associations.
Avec Lindsay Owen-Jones (1988) la marque connaît sa plus forte expansion : implantation
dans 130 pays, vente dans tous les circuits de distribution, couverture de tous les secteurs de
la beauté (coloration, soin du cheveu, soin de la peau, maquillage, parfum) et 23 marques
mondiales.
Après 1945, on importe des pratiques de stratégie des Etats-Unis : d’abord des
cabinets de conseils pour aider l’introduction de la rationalisation dans les ateliers, puis le
conseil de direction générale pour soutenir la mise en place de la planification stratégique
(en parallèle de l’introduction des techniques de marketing).
L’appropriation des pratiques américaines est contrastée : le rythme est différent selon les
pays, secteurs, entreprises, etc., il n’y a pas de transfert massif ni uniforme.
Les participations croisées et les rencontres dans les CA facilitent les coopérations
intellectuelles et industrielles. On a une diffusion des idées et méthodes, des apprentissages
communs.
Ex : Wilfried Baumgartner (Rhône Poulenc), Ambroise Roux (CGE), Jean Reyre (Paribas),
Pierre Jouven (Pechiney) ou encore Jacques de Fouchier (CCF).
Le rôle central des consultants se développe dans les années 20, puis on a l’arrivée des
cabinets US de conseil en direction générale et en stratégie dans les années 60.
3) Le soutien de la presse
1) L’adoption de la forme en M
Tout en haut on a les dirigeants (PDG), puis on crée des divisions (A, B, C), et
ensuite on fait une division fonctionnelle. Cette division fonctionnelle se fait dans un
second temps et non pas dans un premier temps comme dans la structure fonctionnelle
(ex : je ne travaille pas au marketing, je travaille au marketing de la section B).
Une entreprise est organisée autour du marché et non des capacités de personnels. Il
faut attendre les années 70 pour que les entreprises françaises les utilisent.
2) L’exemple de Total
En 1954, Total est une marque du groupe CFP qui se développe sous contrôle de
l’Etat.
A partir des années 50, s’installe une compétition internationale des grands
pétroliers. CFP et CFR vont se séparer à cause de problèmes de doublons.
On recherche un modèle pour CFP auprès de concurrents (Shell et Standard Oil – ESSO – en
1969). Cela a un intérêt pour Shell, on assiste à l’intervention de McKinsey et à la
suppression de 2 500 postes. BP est également cliente de McKinsey (bureau de Paris).
McKinsey va donc restructurer Total (en même temps que son concurrent Elf Aquitaine...)
en 1970-71. On n’a pas strictement une forme en M mais on s’en inspire + introduction de
la planification stratégique pluriannuelle formalisée.
3) L’exemple de McKinsey
La société Air France est fondée en 1933 et nationalisée en 1945. Elle se développe
rapidement après 1960. Elle absorbe Air Inter, UTA et autres compagnies françaises avant
1990 et se restructure (recapitalisation étatique) en 1992, devenant ainsi le Groupe Air
France. Sa « privatisation » est achevée en 2003-2004.
Vers 1950, elle adopte le contrôle budgétaire et une planification opérationnelle par «
programmes d’exploitation » annuels.
En 1964, elle fait face à une crise de surcapacité, d’où la volonté de passer au « plan ». Une
« Direction contrôle et études de gestion » est créée pour établir le plan quinquennal en
1968.
On peut voir l’influence de l’Etat sur Air France avec le décret de 1955 sur
l’investissement des entreprises publiques passant par le FDES (Fond de développement
économique et social).
Avec la fusion avec Air Inter et UTA en 1990, on passe au plan à 2 ans, le plan à 5 ans
devient plus « qualitatif ». Chaque année, au premier semestre, il y a une mise à jour.
2) Exemple de Danone
C’est un groupe qui a l’essentiel de son activité dans le verre (pots). Antoine Ribout
va contribuer à réorienter complètement le groupe. Il tente la première OPA hostile, qui va
rater. Danone n’arrive pas à avoir une présence suffisante sur le marché du verre. Il va donc
commencer à faire des yaourts et devenir le leader que l’on connait aujourd’hui.
La réflexion sur la stratégie est la façon dont une entreprise peut complètement changer
en une décennie. Danone est passée du contenant (pot) au contenu (yaourt).
Comment peut-on penser la stratégie d’une entreprise à partir d’un certain nombre d’écoles ?
1) Ecole de la conception
2) Ecole de la planification
3) Ecole du positionnement
5) Ecole cognitive
6) Ecole de l’apprentissage
7) Ecole du pouvoir
8) Ecole de la culture
La stratégie est enracinée dans une force sociale : la culture de l’entreprise. Elle
mêle un ensemble d’individus à priori hétérogènes dans une entité intégrée et dont
transparait une identité.
La culture constitue une lentille qui distord la réalité. Elle entretient à ce titre une relation
étroite avec la stratégie :
- Style de prise de décision
- Résistance au changement à comment le surmonter
- Valeurs dominantes (innovation, qualité…)
- Choc culturel
9) Ecole de l’environnement
Conclusion :
Du 19ème au 20ème on passe à un environnement très concurrentiel. On doit anticiper les
changements de l’environnement pour mettre en place une stratégie. Aujourd’hui les
dirigeant doivent plus veiller à la stratégie.
Au 19ème siècle, le dirigeant propriétaire est l’acteur le plus important dans l’entreprise, au
20ème on a un déplacement vers un dirigeant qui doit servir les actionnaires, il sort d’écoles
d’ingénieurs ou d’école de commerce.
Travail méthodologique :
EXPOSE :
La situation de départ : comment et dans quel contexte Guillaume Ternaux est-il devenu
dirigeant ?