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Ce cours va analyser la structure de propriété de l’entreprise. A qui appartient le capital ? Quels sont
les propriétaires ?
Chaque entreprise possède une structure de propriété. Le but sera de repérer les types
d’actionnaires et le jeu d’acteur dans les entreprises.
1. L’entreprise familiale
Le capital est détenu par une ou plusieurs familles
Modèle persistant qui a fait ses preuves gestion conservatrice de l’entreprise, peu de risques, moins
de dettes, la richesse dépend de la richesse dégagée par l’entreprise.
Le jeu d’acteur des actionnaires s’opère dans le CA (ensemble de personnes qui ont pour objectif
d’analyser, contrôler le PDG et les décisions prises. Les administrateurs apportent du cognitif (la
connaissance) aux dirigeants. Il y a des administrateurs dépendants (lien d’affaire + ou – direct avec
l’entreprise) et des indépendants.
Dans ce type d’entreprise les dividendes sont importants car il constitue la rémunération de la
famille.
EX : UCB, Solvay, …
❖ Entreprise se trouvant dans des secteurs sensible, cruciaux pour l’économie (EX :
armement, énergie, aéronautique). Le but est d’empêcher que ces secteurs soient
rachetés par l’étranger.
❖ Secteur où historiquement l’état a toujours été présent (EX : télécom, poste).
Investissements initiaux trop importants pour le secteur privé classique, l’Etat a donc
réalisé les investissements.
➔ Secteur 1 et 2 : très peu de mouvement sur le capital, sur la structure de propriété. Il y a peu
d’opérations de fusions et acquisitions.
Pour les 3 cas suivants, il n’y a pas cette recherche de statuquo actionnarial. Il y a beaucoup
d’opérations de fusions et acquisitions.
Si on a une aversion aux risques on se dirigera vers ces 2 types de structures de propriétés et si pas
vers les 3 suivantes. Les 3 structures suivantes sont basées sur un modèle actionnarial (décisions
prises pour répondre aux attentes des actionnaires).
3. Investisseurs institutionnels
Cette nouvelle structure est les entreprises fortement contrôlées par des investisseurs
institutionnels. Ces investisseurs institutionnels sont des fonds de pension, des compagnies
d’assurance, qui ont à disposition des sociétés holding (entreprise qui a pour unique but de prendre
des participations dans des entreprises) à disposition. L’investisseur institutionnel à souvent une
position à hauteur de 15%. Le désir des II est un accroissement de la valeur boursière (si côté en
bourse) ou de la valeur (si pas côté en bourse) de l’entreprise. Le but est de réaliser une plus-value
entre le prix de vente et le prix d’achat. L’II va susurrer à l’entreprise des actions qui vont permettre
(normalement) d’augmenter la valeur.
Il y a 2 types d’II :
✓ De LT (présent pour une période longue. Dialogue entre l’II et l’équipe dirigeante dans le CA).
Nombre important de représentant des II dans le CA. Vision très industriel, l’II va prendre le
temps et l’énergie pour s’insérer dans les organes de gouvernance.
✓ De CT (ils se positionnent pour une durée temporelle courte). Ils sont moins dans les organes
de gouvernance. Si la stratégie de l’entreprise ne plait pas à l’II de CT, il revend sa
participation.
Lorsqu’un II rentre dans la structure de propriétés d’une entreprise c’est parce qu’il estime que
l’entreprise est sous-valorisé → les petits investisseurs vont suivre les II.
Les II vont se placer dans des structures perméables au changement, ils ne vont pas se placer dans
des entreprises familiales par exemple car réticence aux risques à priori (sauf Lagardère par
exemple).
Le groupe Lagardère est un groupe fortement présent dans l’édition, l’aéronautique, les duty free
dans les aéroports, les salles de spectacle (folie bergère à Paris).
Fin février 2020 (le 1er confinement va arriver, on le sent) sentiment de méfiance, tout se casse la
gueule, forte diminution des indices boursier.
A ce moment-là, l’II Amber (USA) rentre dans le capital avec comme objectif de démanteler la
structure. Arnaud Lagardère se méfie d’Amber et fait appel à un chevalier blanc (le groupe Vivendi)
dont le patron est Boloré (un ami de Lagardère). Le groupe Vivendi est présent dans l’édition, dans la
musique (Universal). La présence de Vivendi a pour objectif de contrer Amber et de consolider le
capital. Lagardère modifie le CA du groupe et fait monter ses amis (notamment Sarkozy). Au-delà de
l’amitié, Vivendi voit des opportunités et au lieu d’être un chevalier blanc, Vivendi s’allie avec Amber.
Le groupe Lagardère cherche un autre chevalier blanc (LVMH). Vivendi a racheté les parts et possède
45% → obligation de lancer une OPA sur Lagardère (car au-dessus de 30% c’est obligatoire). Vivendi
va donc démanteler Lagardère.
Pourquoi la valeur boursière de Pernod Ricard a pris 5% quand l’II Eliott a pris 3% du
capital il y a un an et demi ?
Les marchés anticipent une hausse car si Eliott se positionne c’est parce que Eliott a perçu une sous
valorisation et le marché va suivre.
2 cas de figure :
- Belgique
- France
Pourquoi ces 2 marchés ? imbrication des marchés (engie → GDF → electrabel), similarités
culturelles et linguistiques.
Jusqu’aux années 80, pour les 2 marchés, il y a un socle actionnarial qui empêchait les opérations de
fusions et acquisitions. Le but était d’empêcher les entreprises nationales de passer sous contrôle
étranger quel que soit le secteur.
La clé de voute belge était la société générale de Belgique (bras armé de l’état pour avoir mainmise
sur l’économie nationale). La société générale était côté en bourse, défaut du système. L’état a
longtemps cru que c’était une forteresse mais la société générale de Belgique sera attaquée fin des
années 80.
En France, (81 et 88), les entreprises vont être directement nationalisées. L’état est donc
l’actionnaire de référence, il a une main mise. Sur ce marché, il va sauter à la fin des années 1980.
Vont être créé des noyaux durs financiers. Trois institutions bancaires et financières vont prendre des
participations lourdes dans l’économie réelle. Un bloc va être contrôlé par la BNP, un autre par Axa
et un autre par la société générale. Ce modèle va disparaître lorsque la société générale va vouloir
racheter Paribas qui est dans la zone d’influence de BNP et donc le mode opératoire vole en éclat et
pour contrer ces velléités de reprise, Paribas va être racheté par BNP.
L’histoire de la SGB :
Premier volet : les premiers pas de la SGB…
• 1822 : création de la Société Générale des Pays-Bas à l’initiative du roi
Guillaume Ier dans le but de favoriser le développement des activités
économiques dans la partie sud des Pays-Bas ;
1. Gand : industrie cotonnière ;
2. Liège : industrie lainière ;
3. Borinage : extraction du charbon ;
4. Charleroi : industrie du verre
Deux activités :
• Exploitation de domaines forestiers et agricoles : forêt de Soignes, Val
Saint-Lambert, …
• Activité bancaire : institut d’émission de billets de banque
Entreprises familiales : contrôlé par la famille, longue histoire, modèle actionnarial censé
disparaitre mais il ne va pas disparaitre grâce à l’aversion aux risques stratégiques que
présente ce modèle. Ce type de modèle est moins endettés que les autres. Entreprise
souvent présente dans le secteur industriel.
On pensait que l’aversion aux risques allait faire disparaitre ce modèle mais il a persisté car il
a été résilient lors de la crise des subprimes grâce à l’endettement réduit. Cela a créé un
certain attrait pour ce type de structure. Exemple d’entreprise familiale : UCB, Solvay,
Colruyt, Beckaert. Il y a beaucoup d’entreprises familiales en Belgique car ce sont des
entreprises qui n’étaient pas contrôlées par la SGB, elles étaient contrôlées par des familles
belges. Il n’y a donc pas eu de transfert de propriétés.
Forte présence de l’état : présence historique dans des secteurs tels que les télécoms,
l’aéronautique, l’armement.
Fortement contrôlé par le personnel ou l’entreprise possède ses propres actions
(autocontrôle)
➔ Ces 3 types : modèle partenarial (stakeholders). La rente doit être distribué
équitablement entre toutes les parties prenantes de l’entreprise. Les actionnaires
sont une partie prenante mais pas la principale (une parmi un ensemble). L’objectif
est une maximisation des cash-flows et de la valorisation boursière de l’entreprise.
Capital fortement éclaté : pas d’actionnaires de référence qui pourrait contrer des reprises.
Avec présence d’II : pas attaché au maintien de l’indépendance de l’entreprise. Recherche la
maximisation du profit.
Avec partenaire industriel : premier acte avant le rachat complet.
➔ Ces 3 modèles sont de types shareholders.
Sur un marché, les 2 types peuvent cohabiter. Dans le 1er type, le but de lucre est moins
présent que dans le 2ème type.
Pourquoi les actionnaires, avide de prendre du risque, pourraient être attirer par une
entreprise avec une capital fortement dispersé ? Quel événement de la vie de l’entreprise
pourrait provoquer une forte augmentation de la valeur boursière de l’entreprise et donc
de la valeur du portefeuille de l’action ?
Que l’entreprise soit ciblée dans le cas d’une opération de fusions et acquisitions car cela
augmente la valeur boursière de l’entreprise ciblé grâce à la prime offerte par l’initiateur. Si
le capital est diffus, il n’y a rien pour empêcher une reprise par une autre entité
économique. Cette absence de référent envoie un signal aux investisseurs que l’entreprise
est opéable.
Attention avec la moyenne car on pourrait croire que chaque catégorie est présente dans les
entreprises, cela est FAUX.
Historiquement sur le marché belge, présence de gros II qui sont représentés par des
holdings (GBL, Sofina, …). Ces investisseurs institutionnels sont attachés à l’indépendance
des entreprises qu’ils contrôlent + ou – fortement. Il y a peu d’opérations de fusions et
acquisitions sur le marché belge. Tous les opérateurs se connaissent.
Entreprises familiales belges (au sein de 30 %)
Synthèse
Norge Bank Investment The Vanguard Group BlackRock GBL Sofina AVH
Nombre 35 35 24 4 3 5
Pourcentage 0,673076923 0,673076923 0,46153846 0,07692308 0,05769231 0,09615385
Participation moyenne 0,017251429 0,012572429 0,01567083 0,215025 0,23413333 0,3072
TYPOLOGIE DES INVESTISSEURS INSTITUTIONNELS SUR LE MARCHÉ
BELGE
35 35
24
4 5
3
Le contexte : normalement entre février et avril 2020 sont versés les dividendes de l’exercice 2019
aux actionnaires. Les dividendes sont une partie du résultat net de l’entreprise. Au moment de la
crise COVID, la décision du versement des dividendes a déjà été prise (décision vers novembre). Il est
coutume de verser un pourcentage élevé de dividendes sur le marché européen (>< marché
américain). Hors période COVID, les actionnaires s’attendent à recevoir un montant important pour
leurs participations. En mars 2020, beaucoup d’entreprises sont censés verser des dividendes mais à
ce moment-là, dans la majorité des cas, les entreprises vont revenir sur leurs décisions dû à toutes
les incertitudes liées à l’épidémie. Le dividende n’est pas encore versé, il y a donc possibilité de faire
marche arrière. 3 solutions sont envisageables :
• Bruno Lemaire : « toutes les entreprises qui auraient bénéficié de reports de charges
sociales ou fiscales et qui auraient versé des dividendes se verront obligées de
rembourser cette avance de trésorerie avec une pénalité d'intérêt. Dans le même
sens, pour les entreprises dont il est actionnaire, l’Etat se prononcera également
contre le paiement de dividendes cette année » ;
• La BCE et l'AEAPP demandent aux banques et aux assureurs de ne pas verser de
dividendes, au moins avant le 1er octobre 2020 ;
• L’AFEP (113 entreprises privées françaises), a appelé ses membres à diminuer de 20%
les dividendes à payer en 2020, s'ils ont recours au chômage partiel.
Le 27 mars, intervention de l’état, aide les entreprises françaises à condition de ne pas verser des
dividendes.
Phénomène de panique, les marchés perdent la raison et ne sont plus capable d’analyser les
informations. Revente massive de tous les produits financiers, même l’or chute. Les seules valeurs
refuges sont des devises (euro et dollar).
Les annonces de modifications dans les dividendes versés fournissent aux opérateurs
boursiers la possibilité de différencier les entreprises sur base de leurs performances futures
(Best R. (2001)) ;
Tant les dividendes que les résultats annuels des entreprises posséderaient un contenu
informationnel important mais celui associé aux dividendes irait au-delà (Ozo F., Thankom A.
(2019)) ;
Des volumes anormaux d’échange lors de l’annonce du versement du dividende (qu’il soit en
hausse, en baisse ou constant), (Felimban, R., Floros, C. and Nguyen, A.-N. (2018)).
➔ Les études classiques ne prennent pas en considération une telle proportion d’entreprises
qui, au même moment, décident d’éventuellement revoir leur politique de rémunération
actionnariale.
Les contenus informationnels liés aux dividendes est plus important que celui liés au compte de
résultat. Dans ce cas, le dividende est un marqueur pour savoir si l’entreprise aura un processus de
création de valeur. Si l’entreprise diminue son dividende, elle anticipe une baisse de performance
future.
Questions de recherche
Première question : en considérant toutes les annonces liées aux dividendes pour l’exercice
2019, nous comparons les réactions boursières engendrées en distinguant, d’une part, celles
qui concernent l’annulation pure et simple des dividendes initialement prévus et, d’autre
part, celles relatives au maintien ou à la réduction du versement.
Deuxième question : si, après le 27 mars, l’abandon ou la révision à la baisse des dividendes
versés ne constituait plus un aveu de faiblesse mais s’inscrivait dans une logique de respect
de consignes préconisées au niveau institutionnel, alors la perception des marchés ne devrait
pas (ou plus) nécessairement réaliser de distinction entre le maintien d’une politique de
versements de dividendes (confirmation ou réduction) et l’annulation de ceux-ci.
Echantillonnage et méthodologie
Repérage de toutes les dates d’annonce, des rentabilités observées pour les titres sur deux
intervalles de temps : (t-1 ; t0) ainsi que sur une période de cinq jours (t-2 ; t+2), corrigées
par la configuration générale des marchés sur les mêmes horizons temporels (i.e. l’indice
SBF120) ;
Pas de prise en compte des logiques sectorielles plus larges (la réaction des pairs) ;
Réaction des pairs : EX LVMH annonce le maintien de son dividende → on peut penser que les
autres acteurs du luxe vont maintenir leurs dividendes → effet sectoriel sur le marché.
Pour la première question de recherche (l’ensemble des observations), nous devrions refuser
l’hypothèse nulle (µ1≠µ2) et valider des réactions moyennes différentes en fonction du type
d’annonce.
Pour la seconde question de recherche (annonces post 27 mars), nous devrions accepter
l’hypothèse nulle (µ1=µ2) et conclure que les effets moyens ne dépendent pas des annonces
effectuées.
Statistiques descriptives
Les 8 entreprises qui n’ont pas réalisés de versement, ne versent jamais de dividendes COVID ou pas.
En moyenne, c’est la réduction du dividende qui a été le mieux perçu par le marché.
Moyenne des réactions boursières aux annonces relatives à la politique de distribution de
dividendes (période post 27 mars)
Même après intervention de l’état, les investisseurs continuent à considérer plus négativement les
annonces d’annulation que les annonces de réduction et de maintien.
Résultats et analyses
Pas de rejet de l’hypothèse nulle (µ1=µ2) et donc l’hypothèse de différence de réaction est
invalidée pour l’ensemble de la période (sauf sur l’intervalle -2, +2, avec comparaison SBF
120) ;
Rejet de l’hypothèse nulle (µ1=µ2) et donc l’hypothèse d’uniformité de réaction est invalidée
pour la période post 27 mars ;
L’annulation des dividendes peut être assimilée - non pas à une gestion prudentielle de
l’entreprise - mais bel et à un aveu de faiblesse et à une situation de rupture du lien de
confiance unissant le débiteur et ses créanciers.
Conclusions
La réduction des dividendes correspondrait, en moyenne, aux attentes des marchés dans la
mesure où cette décision permettrait de rencontrer un triple objectif : la rémunération
(même si partielle) des actionnaires, la traduction d’une gestion financière prudentielle ainsi
que la possibilité de mobiliser des aides publiques ;
En dépit de la situation sanitaire et des parties prenantes largement impactées sur toute la
chaîne de valeur, les investisseurs boursiers valident une politique financière fléchée vers la
rencontre de leurs intérêts.
Nous allons mtn considérer le marché français et analyser les structures de propriétés sur le marché
français.
Attention particulière sera adressée à l’évolution des structures de propriétés sur le marché français
Une grosse partie des entreprises sur le marché français influencées par des II.
Cours prochain on verra le rôle des II dans la gouvernance, la gestion des entreprises.
Focus sur les 40 plus grosses capitalisations boursières sur le marché français (CAC40)
Entreprises qui ont connu une phase de nationalisation au début des années 80
AU début des années 80 un gouvernement nationaliste → l’état prends le contrôle de nombreuses
entreprises
La nationalisation des entreprises avait eu pour effet d’empêcher un transfert de propriété vers
l’étranger. Etat → rôle de garde-fou contre les velléités de reprises des entreprises étrangères
Au milieu des années 80, Reprivatisation des entreprises : Idée : rendre au privé ce qui lui appartient
ET éviter un transfert de la propriété vers l’étranger
Clé de voute du système ne va plus être l’État mais le système capitalistique va être organisé autour
de 3 grands pôles bancaires (= modèle de cœur financier). Dans chaque pole on va retrouver une
banque par l’intermédiaire de participation croisée la banque va être celui qui va garder la propriété
des entreprises en France.
Par la suite fin des années 90 début 2000 le modèle de cœur financier va éclater et on apparaître des
vides capitalistiques, des trous d’air capitalistique dans les structures de propriété des entreprises.
Évolution dans la manière avec laquelle les entreprises sont contrôlées. Aussi bien l’état que le
modèle de cœur financier avaient pour objectif le maintien de la propriété dans le giron national : il y
avait un attachement des actionnaires au maintien et à l’indépendance des entreprises.
Avec les II, ce lien va disparaitre et on va avoir une autre conception de l’entreprises. II ont une vision
très axée rentabilité. On va entrer dans une des grandes vagues d’opération de fusion acquisition.
Tout s’est facilité par l’apparition de l’état.
Jusqu’au début des années 2000 marché français et européen était assez sclérosé.
Après les années 2000 les entreprises européennes ont voulu participer à ce mouvement de
consolidation à l’échelle européenne.
• Modèle germanique : faible cotation des entreprises, omniprésence des banques dans le
capital des entreprises ; le marché n’est pas la principale source de financement des
entreprises. Relation longue entre les entreprises contrôlées et les banques.
1er pole (à gauche) : le cœur est la Société générale. Société générale a de grandes participations dans
des entreprises de l’économie réelle. Cette position centrale de la société générale inhibe les
éventuelles velléités de reprises des parties de ce nœud par l’étranger.
Il y a très peu d’interconnections entre ces différents pôles : ils fonctionnent de manière indépendante,
il y a une sorte de « gentleman agreement » → pas de fusion acquisition entre les différents pôles.
(Volonté que ça reste ainsi).
• Un cœur financier est structuré par un ou plusieurs réseaux d’alliances intergroupes, qualifiés
de pôles, dont la principale propriété est d’être relativement stable dans la durée ;
• Chaque cœur a pour fonction essentielle de créer les conditions durables et favorables à la
restructuration industrielle ;
Les banques vont financer les entreprises pour qu’elles se restructurent. L’idée centrale est la durée,
le long terme.
Début année 2000, la société générale veut prendre le contrôle de Paribas. Pour éviter que cet acteur
financier soit trop important, BNP s’attaque à Paribas sauf que BNP est dans le pôle 2 et la société
générale dans le pôle 1 → le gentleman agreement vole en éclat. BNP va réussir à prendre le contrôle
de Paribas et le système vole en éclat.
Sur un même marché, on peut avoir un niveau d’hybridation plus ou moins important. → On peut donc
avoir les 3 types sur un même marché.
▪ Les II forment un groupe non homogène d’acteurs de par leur nature, leur origine
géographique, leur système de gouvernance, leur choix d’investissements, etc. différent(e)s
▪ Morin et Rigamonti (2002) considère la période 1997/2001 comme une étape charnière dans
la modification de l’actionnariat de grands groupes
→ Cette évolution traduit l’introduction du modèle de marché financier dans l’économie française
▪ II poursuivent leur montée en puissance entre 2001/2010 (données OCDE)
Globalement ce sont des entreprises qui collectent l’épargne et la replace en participation dans des
entreprises. Certains II sont côtés d’autres non → les II constituent un écosystème en tant que tel.
Dans les II, on peut retrouver des compagnies d’assurances, des fonds de pension, …
• Longs débats sur la théorie de l’agence et les conflits entre les actionnaires et les dirigeants ;
• Moins applicable dans des contextes actionnariaux plus concentrés (entreprises familiales,
forte présence de l’Etat) ;
• Orienter les débats théoriques d’une vision principal/agent vers une vision centrée sur la
relation principal/principal.
Théorie de l’agence : part du postulat que le principal mandate un agent pour que celui-ci gère
l’entreprise au mieux des intérêts du principal. Concerne les entreprises avec une structure de
propriété fortement éclaté. La différence de vision des actionnaires et des dirigeants va mener à un
problème d’agence. L’orientation stratégique d’une entreprise conditionnée à la coloration
actionnariale du capital, à sa structure de propriété.
Le débat met de côté directement le dirigeant, il n’est que le faire valoir du dirigeant. Le débat de la
théorie de l’agence évolue de principal/agent vers principal/principal (actionnaire/actionnaire).
Dans une même structure, on peut avoir des profils actionnariaux différents. Les décisions retenues
par la direction seront en fonction de la lutte entre les actionnaires.
➔ Pour le prof, la théorie de l’agence fonctionne très bien dans des entreprises à capital
fortement dispersé.
• Les grandes coalitions actionnariales seraient potentiellement mues par des objectifs
communs de consolidation actionnariale à vision long termiste versus motivées par une
volonté d’extraction de rente boursière à court terme ; on peut retrouver des actionnaires
avec la même fonction d’utilité (EX : vision LT). Les phénomènes de coalition sont monnaies
courantes dans le capital des entreprises.
• L’avantage de travailler sur base de coalitions réside dans le repérage des soutiens que
peuvent obtenir les actionnaires dominants au sein des structures de propriété.
Exemple :
Groupe Lagardère. Entreprise familiale mais le capital n’est pas fermé, il y a tjrs eu des II dans la
structure de propriété. Ils ont dans leur Portefeuille Hachette, des boutiques relay, activité dans le
spectacle (gestion de salle). Vieille entreprise emblématique du capitalisme à la française : père du
PDG actuel avait participé au phénomène de reprivatisation à l’époque.
Un actionnaire central : le fond Qatari. Le fond Qatari sur le marché français c’est une vieille histoire.
Très amis avec Nicola Sarkozy. Le fond Qatari possède le PSG. Avant c’était à Colony Capital. Nicola
Sarkozy a fait le « beau between » entre le fond Qatari et colony capital. Nicola Sarkozy a eu sa
campagne 2007 fortement financée par le fond Qatari.
En 2020 arrive un II qui s’appelle AMBER. Son arrivée dans le groupe Lagardère n’est pas bien ressentie
par l’équipe dirigeant. La famille Lagardère a 8% et va essayer de trouver du soutient capitalistique.
Amber se positionne. Pour aides la famille Lagardère le groupe vivendi va se positionner. Amber veut
faire évoluer le système de gestion du groupe Lagardère donc il va chercher à se coaliser avec d’autres
investisseurs dans la structure de propriété. Ils vont se coaliser avec vivendi (le chevalier blanc de
Lagardère n’est plus !). Vivendi rachète la part d’AMBER et donc Vivendi prend le contrôle du groupe
Lagardère. C’est la coalition qui a permis de faire évoluer ….
Les coalitions actionnariales peuvent être consolidées par une relation contractuelle → agissements
de concert. Il y a un contrat qui dit : nous allons dans le même sens
Donc les coalitions peuvent être informelles ou formalisées par des actions de concerts.
Typologies actionnariales
• Le niveau de détention par les familles ou par les fondateurs de l’entreprise (attachement
émotionnel) ;
• Le niveau de détention par l’État ou les outils capitalistiques spécifiquement créés par l’État
pour prendre des participations au sein des entreprises (attachement raisonné) ; ex en France
la banque publique d’investissement
• Le niveau de détention par les investisseurs institutionnels (quel que soit l’horizon temporel
de placements) (pas d’attachement) ;
II passif = ils ne veulent pas agir pour une modification du business model de l’entreprise. Si ça
ne leurs convient pas, ils sortent du capital. II actif >< II passif.
• Le niveau de détention par les partenaires industriels (pas d’attachement) ; première étape
avant une prise de contrôle.
• Le niveau du flottant (pas d’attachement). Petits porteurs qui ne sont pas représentés dans
les organes de gouvernance de l’entreprise. Peu de poids dans les organes de gouvernance.
Par contre, vision très CT de leurs placements.
SI pour les 4 premières grandes catégories, on peut aisément repérer un attachement à la continuité
en l’état des activités de l’entreprise. Pour les 3 dernières catégories, pas d’attachement à l’entreprise.
L’entreprise est perçue comme un lieu, endroit de maximisation de profit, de la VB quel que soit les
actions stratégiques qui peuvent être retenues par les entreprises. Pour les 4 premières catégories,
l’entreprise est perçue comme un objet entrepreneurial qui s’inscrit dans le LT. Pas que l’entreprise ne
doit pas être bénéficiaire, mais l’objectif est le maintien de la propriété au sein des actionnaires
actuellement présents dans la structure de propriété. Les 4 premiers types d’actionnaire ont une vision
relativement LT, les 3 derniers, CT (extraction de la rente boursière, maximisation de la plus-value qu’ils
pourraient réaliser).
• Analyser l’évolution du capitalisme à la française entre 2010 et 2016, en considérant les trois
grandes configurations théoriquement envisageables et des rapports de force entre les
différents actionnaires ;
• Mise en évidence de binômes actionnariaux et de rapports de force entre les deux parties de
ce binôme
Etude empirique
L’analyse des rapports capitalistiques des entreprises du CAC 40, période 2010 - 2016 - 2019
Données et méthodologie
▪ Méthodologie appuyée sur la démarche entreprise par Ariane Chapelle (2001) reposant sur
l’utilisation du modèle de Zwiebel. Plus l’actionnaire de référence est grand, plus les autres
actionnaires sont de moindre importance.
▪ Étape 1 : collecte des structures de capital des entreprises du CAC 40, pour les années 2010,
2016 et 2019
- www.boursorma.com (4 entreprises)
- investisseurs familiaux
- état français
- partenaires industriels
Le poids moyen des familles peut sembler relativement faible (7,4 et 7,1). CEPENDANT IL Y A une
concentration des familles sur un nombre limité d’entreprises (familiales). Ce qui explique un écart
type (notamment en 2016) relativement élevé. Le même constat prévaut à tout moins en 2010 avec
les II. Ils sont fortement présents dans un nombre limité d’entreprises. C’est moins le cas en 2016 car
entre 2010 et 2016 il y a des gros II qui sont sortis des structures de propriété de l’entreprise. Ils ont
provoqué une chute de la moyenne de participation des II
Echantillonnage
• Sur cette période, la composition de l’indice a fortement évolué, le poids de certains secteurs
d’activités est devenu de plus en plus important (par exemple, le secteur du luxe), la
dénomination et les structures de propriété de certaines entreprises se sont également
modifiées. Il ne s’agit donc pas de deux populations similaires.
Les entreprises du CAC40 ont fortement évolué, ce n’est plus les mêmes. Certaines sont entrées
d’autres sorties.
Méthodologie
• Déterminer les rapports de force entre les différents actionnaires de chacune des entreprises
de l’indice de référence sur le marché français ;
Est-ce que les intérêts des actionnaires sont divergents ou convergents (sont-ils en mesurent de
coaliser avec d’autres actionnaire ?). Cela permet de repérer les rapports de forces et les relations
actionnaires dominants et dominés dans la structure de propriété des entreprises. En fonction du
rapport de force il y’a des orientations stratégiques bien spécifiques prises par les entreprises.
Méthodologie retenue paour la période 2010 - 2016
V1, poids du plus grand actionnaire, variable qui représente la taille de l’actionnaire de référence, elle
est obtenue en divisant la part de l’actionnaire de référence par (1-flottant), [part du premier
actionnaire / (1 –flottant)] ;
V2, poids du second actionnaire, variable qui représente la taille du second actionnaire en termes de
distance par rapport au premier, elle correspond à [(part du premier actionnaire – part du second
actionnaire) / (part maximum)].
V3, poids des autres actionnaires (y compris le second), variable qui représente la taille des autres
actionnaires par rapport à l’actionnaire de référence. Cette variable est donc calculée comme suit :
[(part du premier actionnaire – part moyenne des autres actionnaires) / (part maximum)].
Le marché français est plus ouvert plus accessible à des éventuels repreneurs
En 2016,
Capitalisme de marché financier : deux entreprises sur 3 peuvent être inclus dans un capitalisme de
marché financier (fortement éclaté).
Sur la période 2010-2016 : déconsolidation de l’actionnariat, marché ouvert beaucoup plus nerveux
que le marché belge (plus d’opa, d’entreprises …).
Rapports de force capitalistique sur le marché français
• Confrontation entre une vision stakeholders (actionnaires stables) et une vision shareholders
(actionnaires institutionnels).
Conclusions partielles
• Ouverture des structures de capital ; accessibilité plus importante du capital des entreprises
du CAC 40.
• Retrait d’entreprises du CAC 40 qui possédaient des actionnaires de référence stables ; entre
2010 et 2016 la composition du portefeuille du CAC 40 a évolué.
• Les entreprises du CAC 40 paraissent plus perméables (= plus opéables) en 2016 qu’en 2010 ;
Le marché français est généralement un marché protectionniste avec intervention de l’état (cas
Carrefour cf plus haut).
Calcul de 3 variables (V1, V2, V3) pour chacune des entreprises afin de déterminer les rapports de force
entre les différents actionnaires
• Les conflits actionnariaux seraient susceptibles d’être solutionnés dans le cadre des organes
de gouvernance. Toutefois, les investisseurs institutionnels de court terme n’ont pas de lieu
formel pour l’exercice de la confrontation avec les actionnaires de plus grande taille ;
• Se pose la question de la réalité des relations conflictuelles entre le premier et les autres
actionnaires dans la structure de propriété (par exemple, dans le cas d’Orange, le premier
actionnaire est l’État français et le deuxième est la Banque Publique d’Investissement).
• Même si les résultats font la démonstration d’un actionnaire dominant, la question de son
profil n’est cependant toujours pas résolue.
Exemple : CA. Dans les CA, il y a des représentants actionnariaux qui proviennent des sphères
actionnariales les plus importantes et pas nécessairement les petits II. Réalité des relations
conflictuelles entre le 1er et les autres actionnaires. Exemple : orange. Le premier actionnaire est l’état
français et par V1, V2 et V3 on voit que c’est lui devant mais le deuxième actionnaire c’est la banque
publiques ‘investissement BPI, elle appartient à l’état français. Profils actionnariaux au sein des
entreprises qui peuvent être additionnés. Le niveau de détention par ses actionnaires peut être
additionnés. Chez Orange, attachement raisonné de l’état français mais le même raisonnement
prévaut pour la BPI. Par l’étude précédente, il y a toujours la question du profil de cet actionnaire
dominant.
• L’idée est d’approcher la réalité des profils actionnariaux en se basant sur des coalitions
d’actionnaires, c’est-à-dire des actionnaires qui posséderaient des intérêts proches et
auraient une vision commune de l’entreprise.
• Sur cette base, nous répliquons la typologie reprise ci-dessus mais en additionnant les niveaux
de participations des actionnaires ayant des profils comparables.
On va créer des grandes classes d’actionnaires qui possèdent le même profil. Par exemple, on ne va
plus faire de distinction entre des II de LT et CT —> Agréger les niveaux de détention de ces deux
investisseurs. Tout va être additionné. Vont apparaître globalement deux grandes catégories
d’actionnaires :
Méthodologie
• V1, poids de la plus grande coalition, [part de la première coalition actionnariale] / (1-flottant)
• L’idée est que plus les résultats seront élevés au niveau de V1 et V2, plus la coalition dominante
sera en position de force par rapport aux actionnaires minoritaires (V1) et par rapport à l’autre
coalition (V2).
Comme on va faire des regroupements, la variable v3 ne tient plus. Elle mettait en comparaison le
poids du premier actionnaire et le taux de détention moyen par les autres actionnaires. Comme on a
fait des regroupements, elle ne tient plus. Regrouper des actionnaires qui possèdent le même profil
pour être au plus près de la réalité actionnariale. On part du postulat que les II de CT et ceux de LT sont
mus par les mêmes motivations quand ils sont présents dans le capital d’une entreprise. Le même
schéma prévaut pour des participations de l’état et des participations de véhicules financiers qui sont
contrôlés par l’état.
Partie de flottant plus importante, moins de II, partie contrôlée par les employés à diminuer, le poids
de l’état a diminué, le poids des familles a augmenté.
• Consolidation des prises de participations par les familles, l’État et les investisseurs
institutionnels dans des entreprises aux contours bien particuliers ; les familles, l’état et les II
sont présent fortement dans un nombre limité d’entreprise.
• Le constat d’une diminution sensible des niveaux moyens de détention par les investisseurs
institutionnels. Les éléments d’explication se retrouvent dans le retrait de gros acteurs
institutionnels, et notamment Colony Capital et Eurazeo au sein du groupe ACCOR ainsi que
Colony Capital dans l’actionnariat du groupe Carrefour. Ces investisseurs ont été remplacés
par des actionnaires de plus petite taille et a priori moins activistes ; il y a eu des trous d’air
capitalistique lorsque les II ont quitté le navire.
• Le constat d’une diminution de la présence de l’Etat dans le capital des entreprises
considérées : la sortie de l’indice de deux entreprises au sein desquelles l’État était fortement
présent (EDF et Vallourec), en 2010, les marchés n’étaient pas encore sortis de la logique de la
crise des subprimes et l’Etat était présent dans des secteurs d’activités qui lui étaient peu
familiers ;
• Dans la foulée des deux constats préalablement émis, les parts moyennes détenues par les
actionnaires minoritaires ont eu tendance à fortement s’accroître. Ces différents résultats
suggèrent une forme de déconsolidation actionnariale et une orientation du capitalisme à la
française plus marquée vers un modèle de marché financier que vers un capitalisme de type
patrimonial (qu’il soit moderniste ou traditionnel).
Résultats et analyse
• Les résultats obtenus sur base de la notion de l’éventuel attachement renforcent ceux tirés
des statistiques descriptives obtenues pour les différentes catégories actionnariales, à savoir
un délitement (-12%) de l’attachement à l’entreprise.
• En conclusion de ces différentes constatations, émerge l’idée d’une présence moins massive
de gros investisseurs au sens générique du terme fin 2019, comparativement à ce qui était
observé début 2010.
Calcul des rapports de force en fonction du profil actionnarial des entreprises
Les résultats ci-dessus démontrent une diminution (même si relativement faible) du poids du profil
actionnarial dominant (qu’il y ait un attachement ou non), avec une variabilité accrue des deux
variables mobilisées qui laissent penser à un renforcement des positionnements spécifiques en
fonction de la coloration actionnariale. Cette évolution s’explique également par un niveau moyen de
flottant sensiblement plus élevé en 2019 qu’en 2010.
V1 et V2, même s’il y a une diminution, le poids de la première coalition actionnariale est très
important par rapport à l’autre coalition actionnariale. Ça donne une image très
dichotomisée/tranchée du marché français. Avec des actionnaires qui ne pénètrent pas dans les
structures de propriété car elles ont des investisseurs qui n’ont pas nécessairement la même vision
qu’eux —> très peu de mixité actionnariale, modèles actionnariaux très tranchés, niveau de propriété
relativement faible entre ces deux univers capitalistiques.
Résultats et analyses
• Le retrait important de l’État dans les structures capitalistiques de l’indice. Alors qu’en 2010,
l’État – soit comme premier ou comme second actionnaire – était présent dans 15
entreprises (37,5%), en 2019, il n’était plus présent que dans 10 entreprises (25%) de l’indice.
• Le même schéma d’analyse prévaut pour le capital détenu par les membres du personnel :
en 2010, dans 10 entreprises (25%), le niveau de participations du personnel était tel qu’elles
représentaient soit la première ou la deuxième force capitalistique au sein des entreprises ;
fin 2019, il n’y en avait plus qu’une seule.
• Au niveau des investisseurs institutionnels, nous constatons une importance plus marquée
en 2019 qu’en 2010 ;
• Une présence plus importante des investisseurs institutionnels dans les entreprises familiales
;
• De manière globale, en 2010, nous retrouvions 34 couples caractérisés par au moins une
constituante actionnariale attachée à l’entreprise ; en 2019, il n’y en avait plus que 30.
Conclusions générales
• Une hybridation toujours bel et bien présente sur le marché considéré, même si celle-ci a eu
tendance à s’estomper pour laisser la place à un modèle à coloration patrimoniale
moderniste (voire de marché financier) avec une plus grande anonymisation actionnariale.
Activisme : capacité de l’investissement de faire évoluer le business model de l’entreprise. Les II sont
souvent attiré par des entreprises multi activité sans lien entre elles. Comme ça les II peuvent plus
facilement susciter une découpe des activités de l’entreprise.
Les II sont en même temps recherché car apporteur de fonds (il consolide la structure) et craint,
diabolisé car ils pourraient mettre à mal les équilibres organisationnels de l’entreprise. Surtout si l’II
est anglo-saxon car ils ont une vision de l’entreprise (machine à cash-flow) sans se préoccuper de
l’historique de l’entreprise.
• En cas de dépassement du seuil de 10%, le législateur a estimé que les enjeux socio-
économiques nécessitaient la précision d’un cadre formel repris dans une déclaration
d’intention qui accompagne la déclaration de franchissement du seuil. Elle reprend :
• L’intention ou non de modifier la stratégie de l’émetteur, et le cas échéant les moyens mis en
œuvre pour y parvenir ;
Avant le classement était réalisé selon la temporalité des placements, maintenant il est réalisé selon
le comportement des II au sein de l’entreprise qu’ils contrôlent plus ou moins fortement.
Renouveau industriel : terme générique car peut signifier plusieurs choses, notamment un
démembrement des activités de l’entreprise.
Les investisseurs institutionnels peuvent exercer une pression importante sur les équipes dirigeantes,
influence reprise sous le terme d’activisme institutionnel ;
• Le comportement d’un investisseur usant des prérogatives accordées aux minoritaires afin
d’influencer la stratégie, la situation financière ou la gouvernance de l’entreprise, par le
moyen d’une prise de position publique ;
• « Utiliser sa propre voix et ses droits de vote pour améliorer les sociétés afin de maximiser la
valeur pour tous les actionnaires », P. Singer (groupe Elliott)
• Si les attentes des institutionnels ne sont pas satisfaites : possibilité d’OPA organisée par le
fonds activiste ou possibilité de revente des participations (nuisible pour l’entreprise mais se
pose le problème de la liquidité des positions pour l’institutionnel).
• Le cours de Bourse des entreprises ciblées ne reflète pas tout le potentiel de création de
valeur ;
• Les entreprises ciblées ont tendance à être des entreprises à faible croissance (croissance des
ventes, rendement des actifs), mais sont nettement plus rentables que les entreprises
comparables non ciblées ;
• Les entreprises ciblées ont tendance à moins redistribuer leurs profits aux actionnaires que la
moyenne sectorielle, alors qu’elles ont une structure financière solide ;
• Les entreprises cibles ont tendance à mettre en place de nombreuses défenses contre les
OPA ;
• Le capital est relativement accessible et des coalitions avec d’autres actionnaires peuvent
être envisagées.
Le groupe Lagardère
• En 1977, Jean-Luc Lagardère devient PDG de Matra. La société rencontre des succès dans les
satellites, les missiles et du matériel militaires. Matra rachète Europe 1 puis Hachette ;
• En 1981, nationalisation de Matra. Jean-Luc Lagardère obtient que l’État ne prenne que 51 %
du capital.
• En 1987, Matra est privatisé, Jean-Luc Lagardère devient l’actionnaire de référence alors qu'il
en possède seulement quelque 5 % à 6 % ;
• Hachette, alors détenue par Jean-Luc Lagardère, reprend La Cinq, opération qui se termine
par la liquidation de la chaîne, qui engloutit tous les fonds propres du groupe. Jean-Luc
Lagardère y voit son « plus grave échec ».
• Jean-Luc Lagardère crée alors Lagardère SCA afin de ré-équilibrer les finances de Matra et de
Hachette.
• Mais, comme associé gérant à titre personnel, il est responsable du passif sur ses biens
propres. Son fils unique Arnaud est désigné comme son successeur.
• En 1999, grâce à Jacques Chirac, Lionel Jospin, et Dominique Strauss-Kahn, Matra fusionne
alors avec Aérospatiale, groupe public pourtant beaucoup plus important et plus diversifié,
qui pilote les géants mondiaux Airbus et Ariane, devenant le groupe Aerospatiale-Matra,
avec Jean-Luc Lagardère à sa tête ;
• 4 avril 2006, revente par Lagardère, de 7,5 % du capital d'EADS à la Caisse des Dépôts et
Consignations
• Annoncé à l'automne 2012, le désengagement total dans EADS a été entériné, mardi 9 avril
2013, par la cession des 7,4 % que possédait encore Lagardère dans le groupe aéronautique
franco-allemand, créé en 2000 sous l'impulsion de son père et des pouvoirs publics français.
• Arnaud Lagardère dispose désormais d'un groupe centré sur les médias, les services et le
sport.
• Un peu plus de la moitié, soit 1,2 milliard, sera reversé à ses actionnaires, sous la forme d'un
dividende exceptionnel.
• L'autre partie sera destinée à alléger la dette du groupe et à mener des acquisitions ciblées
(numérique, production TV, droits sportifs...).
• Lagardère Publishing (Hachette Livre) : livre et e-publishing : Armand Colin, Dunod, Stock,
Fayard, Grasset, Larousse, Calmann-Lévy, Le Livre de poche ;
• Lagardère Travel Retail : commerce de détail dans les gares et aéroports (points de vente
Relay…) sur trois segments d’activités (Travel Essentials, Duty Free et Mode, Restauration) ;
• Lagardère News : Paris Match, Le Journal du Dimanche, Europe 1, RFM, Virgin Radio, Elle ;
Le groupe Amber
Le groupe Amber est un réel II par sa génétique, sa façon de faire contrairement à Vivendi, LVMH qui
saisissent des opportunités de marchés. Le groupe à un comportement activiste qui vise la
modification des périmètres stratégiques de l’entreprise. Il va donc repérer dans les entreprises des
endroits capitalistiques où d’après lui c’est sous valorisé.
• Le groupe Amber Capital est fondé à New York par le financier français Joseph Oughourlian
en 2005 ;
• Joseph Oughourlian monte au capital de sociétés qu'il considère comme mal gérées et dont il
cherche à influencer le management ;
• En 2016, il monte au capital de Gameloft et fait monter les enchères entre Vivendi et Ubisoft
avant de permettre à Vivendi de l'emporter. Il incite également Total à relever son offre sur
Saft ;
• En 2017, il amène Solocal a restructurer sa dette et pousse Lactalis à relever son offre sur
Parmalat.
• Amber est un acteur capitalistique omniprésent sur la place boursière parisienne : des
participations dans Lagardère, Solocal, Nexans, Total, Suez et Engie.
• En 2016, Joseph Oughourlian achète le club de football du Racing Club de Lens. Le 16 juin
2018, il en devient le président du conseil d’administration. Il déclare en décembre 2019 que
« son rêve secret est de ramener l’Europe à Bollaert » ;
• En 2017, il devient aussi actionnaire du Calcio Padoue, un club de football italien évoluant en
Serie C, promu en Série B en 2018-2019 ;
• Au 1er mars 2020, Amber Capital gérait 1,1 milliard d'euros d'actifs ;
• Ses principaux faits d’armes vont toutefois concerner son influence sur l’évolution du
groupe Lagardère.
• D’origine bretonne, Vincent Bolloré reprend en 1981 l’entreprise familiale, spécialisée dans la
papeterie, Odet-Cascadet-Bolloré (OCB) et la recentre sur les sachets pour le thé et les films
plastiques ultras-fins ;
• Création en 2001 de la chaîne Direct 8, lancée officiellement le 31 mars 2005 sur la TNT ;
Groupe Arnault
• En 1984, Bernard Arnault achète le groupe Boussac, qui possède Christian Dior, le grand
magasin Le Bon Marché, Conforama (revendu à Kering en 1991) et le fabricant de couches
Peaudouce (revendu à Kimberly Clark – Kleenex en 1996) ;
• En 1987, Bernard Arnault fait l'acquisition d'actions LVMH : Moët Hennessy (Champagne
Moët & Chandon, cognac Hennessy) et Louis Vuitton (Louis Vuitton Malletier, Givenchy,
Champagne Veuve Clicquot) ;
• En 1993, LVMH rachète Berluti et Kenzo. La même année, Bernard Arnault rachète le
quotidien économique, Les Échos ;
• En 1994, LVMH rachète Guerlain ;
• En 1996, Arnault rachète Loewe, puis Marc Jacobs et Sephora en 1997, Thomas Pink et Make
Up For Ever en 1999, Emilio Pucci en 2000, Fendi, DKNY et La Samaritaine en 2001.
>< de Vivendi, Arnault de par son histoire à une forte présence dans le domaine du luxe.
Comment se fait-il que l’on soit arriver à ce type de positionnement ? Avec des
niveaux de participations très élevé dans la structure de propriété ?
Dans un premier temps, à partir du 02/2020 les participations détenus par Amber vont fortement
augmenter (5% → 20%). Lagardère est inquiet, il cherche un chevalier blanc → voir plus haut, cas
déjà vu !!!
• L’augmentation la plus importante des positions d’Amber va s’opérer entre mi-février et fin
avril 2020 lors de séances très déprimées (le 28 février et le 2 mars, la valorisation boursière
du groupe chute respectivement de 9,74% et de 5,3%) ;
• Vivendi a lui aussi pris des participations importantes dans l’entreprise entre avril et octobre
2020 et a supplanté Amber.
Positionnements des institutionnels: Vivendi
• Les premiers placements effectués par Vivendi (financés par la revente d’une partie des
participations dans Universal Music) ont été présentés par Vincent Bolloré comme des
investissements à long terme dans une perspective amicale ( "Nos deux familles se
soutiennent mutuellement depuis au moins trois décennies, cela se poursuit et il n'y a aucune
raison que cela s'arrête »)
• Vivendi était apparemment entré dans le capital du groupe afin de consolider la position
d’Arnaud Lagardère mais les performances dégradées du groupe (une perte de 480 millions
d’euros pour le S1 2020) ainsi le positionnement de Bernard Arnault en mai 2020 ont modifié
les rapports entre Amber Capital et Vivendi ;
• Ceux-ci ont ainsi décidé de signer un pacte d’actionnaires le 11 août 2020, en vue d’être
représentés au Conseil de Surveillance du groupe.
• Pour ce qui est des raisons de la montée de Bernard Arnault, il aurait promis à Jean-Luc
Lagardère, quelques jours avant sa mort, de « veiller » sur son fils.
• Les liens historiques entre les deux groupes sont nombreux : le PDG de LVMH a été
administrateur du Conseil de Surveillance de Lagardère entre 2004 et 2012, tandis qu’Arnaud
Lagardère a siégé au Conseil d’Administration de LVMH entre 2003 et 2009.
• Toutefois, plusieurs fuites dans la presse jettent le trouble sur les intentions réelles de
Bernard Arnault : le pacte d’actionnaires conclu avec le groupe Lagardère serait conditionné
à l’abandon du statut de la Commandite par Actions.
• Le fonds qatari est également fortement présent dans le capital des entreprises du CAC40 : il
détient 10,3% du capital du groupe Accor, 4% de Vinci, 4,8% de Total et 13% de Lagardère. Il
est également actionnaire de LVMH, de Vivendi et d’Orange.
• Yves Guillemot (fondateur de Gameloft) a démissionné en août 2018. On peut penser que
l’implication de Amber dans la reprise de Gameloft par Vivendi en 2016 ne lui permettait
d’exercer un regard impartial ;
• Valérie Bernis, proche de Bernard Arnault a remplacé Aline Sylla, assimilée au groupe Kering.
Valérie Bernis est également en contact avec Amber Capital au sein de Suez et d’Engie.
• Les nominations de Nicolas Sarkozy et de Guillaume Pepy ont également pour objectif de
raffermir la position d’Arnaud Lagardère.
• Des relations personnelles et privilégiées entre les familles Lagardère, Arnault, Sarkozy et
Bolloré ont été nouées de longue date avec, comme clé de voûte, l’ancien Président de la
République :
• Après son élection en 2007, Nicolas Sarkozy s’est « détendu » pendant trois jours sur un
yacht de luxe, propriété de Vincent Bolloré.
• Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Economie en 2004, avait réussi à dénouer la succession
complexe à la suite du décès de Jean-Luc Lagardère.
• Au mariage de Nicolas et Cécilia Sarkozy en 1996, Bernard Arnault fut le témoin du marié.
• Des relations privilégiées ont historiquement été développées avec le fonds qatari. Nicolas
Sarkozy aurait ainsi joué le rôle d’intermédiaire pour la revente par Colony Capital du PSG au fonds
qatari.
Une telle agglomération d’actionnaires sur un espace capitalistique aussi réduit ?
• Un deuxième scénario serait le suivant : même si la volonté initiale était de développer une
fédération d’actionnaires français en vue de contrecarrer les velléités d’Amber, au fil du
temps et peut-être en raison d’une connaissance plus pointue de la réalité capitalistique du
groupe Lagardère, un changement d’orientation a été observé, avec des discours et des
prises de positions qui ont évolué.
• Cette modification a pu être consolidée par des discours institutionnels convaincants. Les
différents actionnaires – dont certains sont devenus financièrement très impliqués - se sont
rendu compte de la nécessité de renouveler le modèle d’affaires de l’entreprise.
• Le modèle du groupe devrait laisser la place à une gouvernance et à une stratégie modifiée.
L’activisme institutionnel orchestré par Amber ne constituerait qu’un alibi pour prendre le
contrôle d’une entreprise aux contours stratégiques mal définis.
• Chacun des nouveaux actionnaires de l’entreprise pourrait être très intéressé par des
morceaux spécifiques des activités de l’entreprise.
• Dans notre optique, la question porte plus sur l’arabesque latérale proposée à Arnaud
Lagardère pour sortir dignement du processus décisionnel de l’entreprise que sur le
démantèlement de l’entreprise qui semble relativement inéluctable.
• Cette solution pourrait rencontrer les attentes des différents actionnaires : Vivendi en
prenant le contrôle de tout ou partie du pôle Lagardère Publishing, Fimalac pour les
spectacles du vivant, Arnault pour le retail services et celles d’Amber et du fonds qatari qui
profiteraient des dégagements de valeur engendrés par une revente par morceaux.
Evolution de la performance réelle de Lagardère
Le rachat par Vivendi va s’expliquer par le fait que le groupe Lagardère, en fonction de l’évolution de
ses performances, son modèle stratégique pose question en termes de création de valeur.
Pour 2020, les événements conjoncturels peuvent expliquer la diminution mais ce n’est pas le
problème des II. Les II voient juste une diminution et donc une perte de valeur boursière → chute de
la valeur du portefeuille des II.
Le moment charnière : la fin de la SCA en avril 2021
- Continuité managériale autour d'Arnaud Lagardère, qui serait nommé Président Directeur
Général ;
• Amber s’est positionné une première fois dans la structure de propriété en 2011 et en est
sorti en 2013 (au moment où Lagardère a revendu le solde de ses participations au sein
d’EADS);
• 02/09/2021 Bernard Arnault a mis fin au pacte d’actionnaires qui le liait depuis l’an dernier à
Arnaud Lagardère dans l’actionnariat du groupe de ce dernier. Le propriétaire de LVMH a
décidé de sortir de Lagardère Capital, le holding personnel de son ex-associé, dont il
possédait 27 % des actions. C’est par ce véhicule qu’Arnaud Lagardère détient une bonne
partie de ses parts dans Lagardère SA, soit le nom juridique du groupe Lagardère.
• Conversion des titres détenus dans le holding en capital, Bernard Arnault détient ainsi 10%
du capital ;
15/09/2021 | 19:41
• Le géant des médias Vivendi, contrôlé par Vincent Bolloré, a annoncé qu'il comptait acquérir
la participation de 18% du fonds Amber Capital dans le groupe Lagardère, et son intention de
déposer un projet d'OPA pour acquérir le solde du groupe;
• Vivendi, qui détient déjà 27% de Lagardère, se donne jusqu'au 15 décembre 2022 pour
réaliser cette opération annoncée à un prix par action de 24,1 euros, soit environ 20% de
prime par rapport au cours actuel ;
• Tous les actionnaires ont été prévenus : Lagardère, Bernard Arnault et le fonds souverain du
Qatar souhaitent également sortir du capital.
• Amber et Vivendi avaient passé un accord en août 2020, au cœur d'une bataille actionnariale
chez Lagardère, qui comprenait un droit de première offre et de préemption réciproque.
• "Nous avons toute confiance en la capacité de Vivendi, qui est l'un des plus grands acteurs
industriels français, à poursuivre le développement du groupe dans tous ses métiers", a
ajouté Joseph Oughourlian, fondateur d'Amber Capital.
• Avec la part d'Amber, Vivendi se retrouverait propriétaire de 45% du capital et 36% des
droits de vote de Lagardère, ce qui l'oblige à déposer une offre publique sur le solde des
actions. Les autres principaux actionnaires sont Arnaud Lagardère, Bernard Arnault et le
fonds souverain du Qatar.
Annonce du rachat par Vivendi du capital détenu par Amber (16.09.2021)
Forte augmentation au moment de la prime. Cette prime va profiter aux actionnaires qui étaient à ce
moment là présent dans la structure de propriété de l’entreprise Amber.
Il est normal que les volumes échangées soient importants au moment de la fin de Lagardère et de
son entrée dans la galaxie Vivendi.
Entreprise initiatrice, chute de la VB dans les jours qui suivent l’annonce du rachat. S’explique par le
fait que Vivendi a revendu son pôle musique (Universal media groupe) notamment pour financer le
rachat de Lagardère.
FIN !!!!