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Entreprises : L’entreprise fait partie intégrante de l’économie, et cela depuis les classiques.

Ainsi, Smith, Say et Marx ont longuement traité l’entreprise.


Unité économique dotée d’une autonomie juridique qui utilise des facteurs de production et des
produits intermédiaires afin de produire des biens et des services marchands vendus sur le
marché. Une entreprise peut être juridiquement indépendante mais en même temps dépendre
des décisions prises dans une autre entreprise : on distingue les “filiales” contrôlé par une
société mère (lorsque la société mère a des activités purement financières, on parle de
holding), et les sous-traitants qui sont sous le contrôle effectif de leur unique client.
Les entreprises constituent un ensemble hétérogène que l’on peut classer selon différents
critères: la taille, le secteur d’activités, les résultats ou le statut juridique. Ce dernier permet de
distinguer les différentes formes d’entreprises et leur mode respectif de fonctionnement.
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La taille des entreprises et leur statut sont donc étroitement liés. On remarque que le
développement des sociétés de capitaux, dû à la nécessité d’augmenter la taille des entreprises
facilite leur regroupement et donc la concentration. Quel est donc le rôle de cette concentration
dans le développement?

Évolution depuis le 18ème siècle : Les entreprises ont été au coeur des révolutions
industrielles.
- La première commence dans le troisième tiers du 18ème siècle dans les pays dis early
starters (Royaume-Uni et France principalement) d’abord, puis dans les followers
(Allemagne et États-Unis) à partir de 1840. Elle s’appuie sur des secteurs moteurs qui
sont le textile et la sidérurgie, et sur une énergie motrice qui est la vapeur (grâce à la
machine à vapeur). Le développement du chemin de fer caractérise cette révolution
industrielle.
- La deuxième débute dans les années 1870-1880, s’appuyant principalement sur la
chimie, le moteur électrique et le moteur à explosion, avec le développement de
l’automobile. L’électricité et le pétrole par la suite ne cesse de se développer. Les pays
qui se sont industrialisés plus tard au 19ème s’appellent les latecomers.
- La troisième commence dans les années 1970-1980 grâce aux développement de
l’électronique, l’informatique et le développement des NTIC. Cet essor coïncide avec la
tertiarisation et la montée en puissance de nouveaux pays industrialisés.

Le capitalisme familiale du 19ème siècle: Selon la description de Jacques Turgot, au début


de la révolution industrielle les entreprises sont le plus souvent petites et familiales. C’est le
modèle de l’entrepreneur-capitaliste, l’entreprise lui appartient et c’est lui qui la dirige. Il l’a crée
grâce à des capitaux modestes, car les économies d’échelle sont faibles pour des profits
élevés, ce qui favorise l’autofinancement. Ces entrepreneurs sont issus du monde du
commerce ou de la proto-industrie (des négociants confient la matière première à des
travailleurs urbains ou ruraux (souvent des familles paysannes qui profitent du temps morts du
travail de la terre). Les épargnes des proches et les crédits bancaires peuvent compléter le
capital initial.
L’ascension sociale rapide est peu fréquente, et elle s’observe surtout sur deux
générations comme l’observe Patrick Verley. Quant à la sidérurgie, l’ascension sociale est
encore plus rare du fait de la nécessité de beaucoup d’investissements. Ainsi, les forges
françaises était détenu par la noblesse qui cherchaient a exploiter leur grand domaines
forestiers.
L’entreprise familiale marque le passage de l’économie domestique caractérisé par
l'auto-production et l'auto-consommation à l’entreprise familiale, qui vient remplacer la proto-
industrie existante avant la révolution industrielle, et celle-ci présente plusieurs caractéristiques,
dont l’importance accorder aux liens familiaux plutôt qu’aux contrats. Ainsi, dans ce modèle là,
la force ouvrière est principalement constitué de membres de la famille, femme et enfants y
compris. L’entreprise familiale peut aussi adopter certaines stratégies familiales, comme l’a fait
Napoléon en plaçant sa mère comme première actionnaire de la banque de France en 1800.
Ce modèle là n’est pas spécifique à la France uniquement, mais à l’ensemble de l’Europe.
Ainsi, Susanne Berger remarque que l’entreprise familiale italienne est très performante, car les
membres réfléchissent en termes de famille et non pas d’entreprise et de profits personnels. On
peut dire alors que le lien de parenté assure une solidarité mécanique, comme l’affirme Emile
Durkheim. La forte malléabilité de cette entreprise lui permet aussi de s’ouvrir au financement
direct grâce à la bourse, tout en gardant le contrôle de l’entreprise, à l’image d’Hermes. Tout
ceci fait que l’entreprise familiale est le modèle le plus répandu et un des plus efficaces.
L’exemple de la banque Rothschild en est un bon exemple.
Or, certaine enquête ethnographique auprès d’entreprise familiale révèle la nature des
conflits interne à la famille, qui peuvent aller jusqu’au fratricide ou au patricide. Ces conflits
engendre de la violence, qui pose problème quant à la transmission de l’entreprise. On peut
également reprocher a ces entreprises d’être peu innovant et de rechercher plutôt le monopole.

La concentration et l’accroissement de la taille de l’entreprise :


La concentration va être de plus en plus au coeur du capitalisme. On distingue 3 types de
concentrations:
- Concentration technique: Il s’agit d’agrandir l’espace de production pour y concentrer
plus de machines et de travailleurs. Grâce au développement de la division du travail, on
peut faire des économies d’échelle. Le passage au “factory system” traduit le
développement de la concentration technique.
- Concentration économique: Elle conduit à l’augmentation de la taille de l’entreprise.
Par croissance interne, la firme crée en son sein de nouvelles activités, et par
croissance externe, elle prend le contrôle d’autres entreprises préexistantes (fusion,
absorption). Cette concentration peut prendre plusieurs formes: verticale quand les
entreprises interviennent en amont ou en aval de la production, elle garantit alors la
sécurité des approvisionnements et peut diminuer les coûts d’achats de produits
intermédiaires. Celle-ci représente ainsi une phase offensive. En revanche, la
concentration horizontale représente une phase défensive et correspond aux entreprises
qui se situent au même stade de production, c’est-à-dire qu’elles fabriquent le même
produit et sont en concurrence. Cette concentration horizontale se traduit par des
stratégies de fusion-acquisition qui demandent un coût d’organisation pour coordonner
les différents modes d’organisation déjà élaborés par les entreprises mais elles
représentent un bon moyen de s’affirmer en situation de concurrence. Schumpeter dit
que tout nouveau secteur amène à une multiplication d’entreprises, et que rapidement,
par la loi du marché, les plus performants font disparaître les moins compétents, soit en
les rachetant ou en les coulant (ex: morganization!). D’un autre coté, il y a les cartels:
entente sur les prix et les parts de marchés entre différentes entreprises (ex: Comité des
forges en 1864). Cette concentration horizontale se développe généralement dans un
contexte de déflation et représente une méthode de l’entreprise pour survivre.
- Le Konzern allemand: concentration verticale et horizontale ne sont pas exclusives l’une
de l’autre. Le Konzern allemand cumule les 2 logiques. Tout d’abord, les entreprises se
sont dotées en interne des structures qui faisaient défaut dans leur environnement:
services commerciaux faute de réseaux préexistants, intégration en amont des
fournisseurs pour réduire les incertitudes de l’approvisionnement. De plus, pour
compenser l’étroitesse du marché intérieur, ces entreprises ont été amenées à étendre
la gamme des produits fabriqués et à s’associer avec le secteur bancaire en raison de la
faiblesse du marché financier .→ L’entreprise Krupp, productrice d’acier et métallurgiste
en est un exemple. Il est caractéristique de constater que le développement industriel
allemand s’est construit sur l’industrie lourde et que ce pays présente l’exemple de
formes de poussées de concentration, en particulier par rapport au Royaume Uni et à la
France, conduisant à une cartellisation du marché: Krupp et Thyssen dominent la
sidérurgie et l’armement qui en dépend. Le coefficient de capital plus élevé exigé par
ces activités n’est alors pas étranger à un degré de concentration industrielle supérieur.
- Quant à la concentration conglomérale, elle consiste a réunir sous un même pouvoir des
activités qui n’ont aucun lien entres elles afin de diversifier les placements financiers, les
profits de certaines activités peuvent alors compenser les pertes d’autres parties de
l’entreprise.
- Concentration financière: On parle de concentration financière quand la propriété se
concentre sans modifier le nombre ou la taille de l’entreprise. La société-mère peut ne
pas avoir d’activités productives et se contenter de gérer ses participations dans les
autres sociétés qui sont indépendantes (on parle d’holding).

Au début de la révolution industrielle, on voit se développer les premières formes de


concentrations dans les pays qui s’industrialisent. Ce mouvement est lent chez les earlystarters,
et plus puissant chez les latecomers, puisqu’en France par exemple, la majorité des entreprises
était issu de la proto-industrie, et les grandes entreprises étaient peu nombreuses. Néanmoins,
des entreprises comme Schneider se sont développer rapidement en passant de 1000 salariés
à près de 14000 salariés en 1875. La concentration horizontale se développe dans des
secteurs (textile, métallurgie..) souffrant du manque d’innovations décisives capable de faire
baisser les coûts unitaires de production. Les crises et la dépression favorise cette
concentration puisque les petites entreprises en difficulté font faillite. La tendance est plutôt a
l’entente et à la cartellisations, puisque les entreprises vont se mettre d’accord sur les prix, pour
préserver les marges des grandes entreprises. C’est dans cette optique là que va être créer le
Comité des Forges en 1864. Au États-Unis, on assistera au développement des Trust, c’est-à-
dire un ensemble d’entreprises virtuellement autonomes, mais qui dépendent d’une direction
unique. C’est ce qu’a fait Rockfeller avec sa Standard Oil. Pour rétablir la concurrence, l’état
américain a promulguer le Sherman Act en 1890, interdisant les monopoles et les ententes. Au
Japon, on aura le développement de ce qu’on appelle les zaibatsus, aux mains des plus
puissantes familles, qui forment des groupes aux activités très diversifiées (conglomérale). Ces
Zaibatsu sont soutenus par le pouvoir impérial qui tient à tout prix a industrialiser le Japon. Des
entreprises comme Mitsubishi ou Mitsui vont dominer le monde industriel.
La seconde révolution industrielle marque réellement le triomphe de la grande entreprise
et de la concentration financière. Dans les années 1870-1880, tandis que la concentration
s'accélère, les innovations clés vont apparaître. Les grandes entreprises vont se doter de
laboratoires, et les universités vont contribuer à la formation de chercheurs, qui eux vont
innover. Mais un certain nombre d’innovations restent le fruit de curieux ou d'ouvriers eux
même, qui en essayant de faciliter leur travail vont innover. C’est l’exemple que Smith a avancé
en 1776 du petit enfant qui voulait jouer, et qui a pensé a raccorder des soupapes qu’il devait
soulever a un engrenage qui tournait à la même cadence. D’autres exemples plus connu vont
ouvrir de nouveaux secteurs d’activités. Ainsi, Dunlop, un curieux vétérinaire écossais, invente
la chambre à air avant que les frères Michelin ne dépose le brevet du pneu en caoutchouc
démontable, ce qui joue un rôle considérable dans le développement de l’automobile, qui va
être un des secteurs clés de la deuxième révolution industrielle. Ces entreprises vont faire un
arbitrage entre internaliser la production d’un produit intermédiaire et le produire soi-même
(fordisme) ou l’externaliser et faire appelle aux sous-traitants (toyota). Elles vont donc pouvoir
remplacer coûts de transactions par coûts d’organisations selon Ronald Coase (1937). Ces
secteurs moteurs vont demander beaucoup d’investissements et encore plus de concentration.
La recherche est désormais institutionnalisé dans ces entreprises, et Schumpeter y voit la fin
de l’entrepreneur-innovateur. Les entreprises géantes se développent de plus en plus dans ces
secteurs moteurs, notamment aux États-Unis. Ainsi, en 1892, Thomas Edison crée General
Electric. Rockfeller va également crée la Standard Oil, avec laquelle il va pratiquer une
concentration horizontale brutale (il détient 90% du raffinage) et étend son activité en amont et
en aval. Or, accusé de pratique déloyale, il constitue un Trust, mais qui va être démantelé par le
Sherman Antitrust Act en 1890. Il crée alors un holding, qui dirige plus de 70 entreprises, et qui
ne sera démantelé qu’en 1911. Outre le secteur pétrolier, l’automobile connaît également un
essor remarquable durant la seconde révolution industrielle et contribue à l’affirmation de la
grande entreprise. Ainsi, Ford, qui produit selon les principes du fordisme (division du travail et
hauts salaires), va connaître un grand succès. La demande de capitaux et d’augmentation de
taille va pouvoir être résolu grâce aux sociétés par actions (surtout les SA). Ces grandes
sociétés par actions vont être marqué par le rôle croissant des managers. Alfred Chandler
célèbre en 1977 les vertus de la grande entreprise en insistant sur le rôle crucial de ces
managers capable de planifier la croissance. Il serait ainsi capable de prendre les décisions
capitales en matière de stratégie et d’investissements. Loin d’entraîner la chute du capitalisme
comme le prédisait Marx, la concentration a donc renouvelé le capitalisme. Susanne Berger
explique aussi que la montée en puissance de la grande entreprise à la fin du 19ème et au
début du 20ème siècle doit être analysée dans un contexte de première mondialisation. Le
marché mondial, favorisé par les nouveaux moyens de transport, permet une baisse
considérable des coûts et stimule la concentration des entreprises.

La concentration se poursuit jusqu’à la fin des trente glorieuses :


La concentration se poursuit durant le 20ème siècle jusqu’à la fin des trente glorieuses. La
recherche de la grande entreprise se poursuit, puisque de plus en plus d’entreprises géantes
sont crées dans les secteurs les plus innovant et les plus dynamique de l’époque à savoir la
chimie, l’automobile et l’énergie. L’organisation du travail, inspiré par le fordisme et le
taylorisme. La première guerre mondiale va accélérer l’organisation scientifique du travail,
spécialement le taylorisme. Le passage a l’économie de guerre va considérablement accroître
les performances des entreprises. Par exemple, les ouvriers de Renault étaient réticents quant
à la mise en place du chronométrage avant 1914. Mais la guerre va lever les freins existants.
Ainsi André Citroën va installer une usine en 1915 pour produire d’importante quantité d’obus.
Après la guerre, c’est la reconstruction qui va favoriser le développement des grandes
entreprises.
Malgré cela, les grandes entreprises du « modèle chandlerien » restent peu
nombreuses, malgré la montée en puissance des managers. Cela est dû au reflexe dynastique
et au fayolisme régnant en France. Les entrepreneurs cherche à léguer un héritage à leurs
descendants, ils refusent donc de voir des managers gérer leurs entreprises. Henri Fayol a
influencé les entrepreneurs français. Il préconisait de centraliser le pouvoir, ce qui était
complètement opposé au modèle américain selon les travaux de Chandler. Aux États-Unis, la
consommation de masse permet de développer les grandes entreprises spécialisées dans les
biens de consommation.
Or, la crise de 1929 va entraîner la faillite de banques, ce qui va empêcher les
entreprises de se financer. Dans le cadre du New Deal, le plan de relance de Roosevelt, le
congrès vote le NIRA qui va autoriser les accords sur les prix, c’est-à-dire qu’ils renoncent à la
loi anti-trust. La concentration n’est donc pas interrompue par la crise de 1929.
La période des Trente Glorieuses voit s'accélérer le mouvement de concentration à
cause:
- Du développement du système fordiste, puisque face a la consommation de masse
répond la production de masse.
- L’internationalisation des économies joue aussi un rôle, puisque les accords du GATT
entraîne une baisse régulière des tarifs douaniers, ce qui incite les entreprises à se
regrouper et à faire des économies d’échelle. Exemple: Rachat de Citroen par Peugoet
en 1974.
- Le développement de la technostructure est un autre facteur. Identifié par Galbraith en
1967, il regroupe ceux qui ont un pouvoir effectif dans l’entreprise (direction et cadres
sup.). Ils se présentent comme motivés par la croissance du développement, mais en
réalité ils ne cherchent qu’à accroître leur propre pouvoir.
Le cas français n’est pas une exception, au contraire, d’autres facteurs en France explique le
triomphe de la grande entreprise:
- Le rôle des hautes banques qui accordent plus facilement des prêts.
- L’introduction de la technique anglo-saxonne de l’OPA.
- Le rôle de l’état qui fusionne des entreprises publiques et qui incite les grandes
entreprises à l’imiter. Ainsi, après la naissance de la SNIAS, le groupe Dassault-Aviation
naît l’année d’après.
En ce qui concerne le Japon, le pouvoir américain va chercher a démanteler les zaibatsu selon
la loi anti-trust. Mais la grande entreprise japonaise perdura sous la forme keiretsu, avec une
interdépendance financière entre entreprises du groupe et d’important financement bancaire,
avec des banques qui font eux-mêmes partis des keiretsu.

Pourquoi la firme ?
Pourquoi la firme, autrement dit pourquoi certains échanges sont réalisés sur les marchés et
d’autres dans les entreprises ? Pourquoi un boulanger fabrique-t-il le pain mais pas la farine ?
 Coase !

Le retour en force de la PME après 1970 :


Schumacher écrit son livre Small is beautiful en 1973 pour réhabiliter les PME, qu’il considère
plus souples, plus réactives et plus créatives, alors que la grande entreprise a été pendant des
décennies le modèle privilégié pour alimenter la croissance. Les gouvernements, spécialement
la France, vont prendre conscience du poids des PME sur le système productif. Cette prise de
conscience est amplifié par la crise de 1970, où les grandes entreprises rencontrent beaucoup
de difficultés. Les pouvoirs publics vont aussi soutenir ces PME.
Elles ont le mérite de jouer un rôle décisif dans les innovations de la troisième révolution
industrielle. Ainsi, Intel en 1968 et Apple Computer en 1976 vont se montrer fortement
innovante et vont ouvrir un tout nouveau marché. En s’installant dans la Sillicon Valley, ces
entreprises vont mutuellement stimuler leurs croissances, et donc stimuler l’innovation. C’est ce
que Michael Porter a popularisé sous le nom de “cluster”
Ces innovations, portés par les PME, vont participer à la révolution des NTIC, qui vont accroître
la demande informatique et la tertiairisation du monde. Ainsi, la PME joue un rôle majeur dans
ce processus, vu que ces activités ne demandent pas de grands établissements. On peut aussi
évoquer les entreprises de conseil (bureau d’études, conseil en organisation) et qui gardent
souvent une petite taille. Cette forte poussée du secteur tertiaire va également être propulsé par
l’externalisation de service comme la comptabilité, la logistique ou le marketing. Pendant ce
temps là, les grandes entreprises se reconcentrent sur leur coeur de métier et transfère leurs
activités de services à des prestataires.
Mais le triomphe des PME n’est pas seulement dû à leur capacité d’innovation, mais aussi a
d’autres facteurs comme le recul des grandes entreprises qui ont entrepris des plans de
licenciements massifs. Les nouveaux processus de production (robotique) ne nécessite plus de
vastes unités de productions, au contraire, celui-ci peut provoquer des déséconomies
d’échelles. Les PME sous-traitantes apportent également plus de flexibilité et des coûts moins
importants = complémentarité entres les PME et les grandes entreprises.
Malgré cela, les PME ont quelques faiblesses, ainsi, leurs problèmes de financement,
par voie bancaire ou par le biais des marchés financiers, sont notables. Elles restent
dépendantes de leurs clients (sous-traitance) et leurs difficultés sont rarement médiatisées,
même si leur de taux de mortalité reste élevé.
La déconcentration est une réalité des dernières décennies, néanmoins elle concerne la
taille des entreprises, c’est-à-dire des sites de productions. Ainsi, l’Insee estime que les français
sont de plus en plus nombreux à travailler dans les petits établissements depuis 1985.

Les formes juridiques des entreprises :


Avec la nécessité de mobiliser davantage de capitaux, l’entreprise et l’entrepreneur cessent de
se confondre systématiquement comme le fait remarquer J-B Say. On peut diviser les
entreprises en deux grandes catégories, les entreprises publiques (qui englobe entreprise
publique en totalité, et entreprise dont la possession est partagé en État et propriétaire privé) et
les entreprises privées. Une entreprise peut faire l’objet d’une nationalisation (ex: la SNCF) ou
d’une privatisation (ex: TF1 vendue au groupe Bouygues). Parmi les entreprises privés, on
distingue alors 3 types d’entreprises privées: entreprise individuelle, société de personne ou
société de capitaux.
- Les entreprises individuelles : C’est une entreprise ou une même personne assure la
direction, l’apport des capitaux et l’activité productive.
- Les sociétés en nom collectif (SNC) : Dans cette forme, les associés mettent en
commun leurs apports, exercent ensemble la gérance et sont solidairement
responsables des pertes sur leurs biens propres. Pour bien fonctionner, le nombre
d’associés doit être limités et les liens familiaux sont souvent décisifs, et ces entreprises
ne dépasse pas une taille moyenne. Verley observe un grand nombre de SNC en
France lors de la première révolution industrielle, ce qui illustre l’importance du
capitalisme familiale au 18ème.
- Les sociétés en commandite (SC) : Elle permet d’élargir le cercle des investisseurs
puisqu’on y distingue les associés responsables sur leurs biens, les commandités, et les
bailleurs de fonds qui ne sont responsables que sur leurs apports, les commanditaires.
Ces commanditaires ne sont recrutés que dans un cercle proche et ne peuvent faire
appel a l’épargne public. La société en commandite par actions elle permet d'étendre le
nombre de commanditaires du fait du caractère impersonnel des titres.
Exemple : Schneider a été crée en 1836 par deux frères sous forme de société
en commandite par actions.
- La société anonyme (SA) : Elle rassemble plusieurs actionnaires (au moins sept) qui
recoive une partie du bénéfice sous forme de dividende et participe à l’assemblée
générales des actionnaires.Elle a longtemps suscité la méfiance des pouvoirs politiques
du fait que les actionnaires ne sont pas engagés sur leurs biens propres mais seulement
sur leurs apports. En France, l’avis du conseil d'état était longtemps nécessaire jusqu’à
sa libéralisation partielle en 1863 (il fallait quand même que le capital soit inférieur a 20
millions de Francs), puis totale en 1867.
- La société à responsabilité limitée (SARL) : Elle apparaît en 1855 au Royaume-Uni,
puis en Allemagne, mais n’est introduite en France qu’en 1925 après que l’Alsace-
Lorraine ne soit restitué à la France (les entreprises allemandes voulait garder ce statut
juridique).
- L’entreprise unipersonnelle à responsabilité limité (EURL) : Crée en 1985 pour
pallier au problème des entreprises unipersonnelles. Elle permet au propriétaire de ne
plus être responsable sur ses biens propres.
En France, le poids des SNC était considérable face aux SA. Les banques, elles, se constituent
en SA pour réunir les capitaux nécessaires. Les assurances et les compagnies de chemins de
fers obéissent à la même logique.
Exemple: La société générale en 1864
Pour ce qui est de l’industrie, seuls quelques entreprises qui ont besoin de beaucoup de
capitaux sont des SA.
Exemple: Saint-Gobain
Les entreprises appartenant à l’économie sociale comprennent :
- Les coopératives : qu’elles soient des coopératives agricoles, de consommation ou de
production.
- Les entreprises mutualistes : c’est-à-dire les mutuelles à vocation bancaire,
d’assurance et de protection sociale.

Le modèle de concurrence pure et parfaite: La concurrence parfaite est un type de marché


caractérisé par :
- atomicité de l'offre et de la demande
- homogénéité du produit
- liberté d'entrer et de sortir du marché
- information parfaite des acteurs sur le marché
- mobilité parfaite des facteurs de production
Alfred Marshall: alors que l’analyse néoclassique glorifie la concurrence pure et parfaite, il
s’échine à montrer les « défaillances du marché » : les rendements croissants dans l’industrie,
aussi bien que les externalités, empêchent le modèle de la concurrence parfaite de fonctionner
correctement. Mais ce n’est pas la conclusion qu’il en tire : pragmatique, il met en avant que les
forces du marché à long terme font rentrer les choses dans l’ordre.

La concentration obstacle à la concurrence : La concurrence désigne au sens courant la


rivalité, la compétition entre plusieurs offreurs d’un même bien. Par définition, le capitalisme
industriel est caractérisé par la présence d’entreprises cherchant à éliminer la concurrence en
se concentrant. La concurrence est donc un processus darwinien où seules les meilleures
entreprises réussissent car les moins bonnes entreprises ne peuvent pas suivre la baisse des
prix.
Du côté de l’offre, l’hypothèse de la concurrence parfaite suppose que les entreprises présentes
sur le marché ont un pouvoir négligeable. Elles sont en très grand nombre, leurs poids relatifs
sont semblables. Par conséquent, une entreprise ne peut, seule, influencer le prix du marché :
les entreprises sont ‘preneuses de prix’. Combinée aux autres conditions de la concurrence
parfaite (homogénéité, libre entrée, transparence), la concurrence parfaite conduit à un équilibre
de marché ou le prix = le coût marginal.
Or, la concentration industrielle est un processus qui accroît le poids relatif des entreprises
présentes sur le marché. L’effet est évident dans le cas de la concentration horizontale (c’est-à-
dire celle qui s’observe à un même stade la production): le pouvoir de marché des entreprises
augmente et ces dernières deviennent ‘faiseuses de prix’. De la concurrence parfaite, le marché
se dirige vers des structures oligolistiques voire monopolistiques. Dans le cas du monopole,
l’entreprise qui cherche la quantité produite qui maximise son profit —entendu comme ‘rente’ ou
‘sur-profit’— va conduire le marché vers un équilibre caractérisé par l’égalité du coût marginal à
la recette marginale et par un prix de vente supérieur à celui qui s’établirait en situation de
concurrence parfaite.
Dans le cas des oligopoles, le même comportement va conduire, que les entreprises soient en
situation symétrique (Cas Cournot) ou qu’il existe une firme leader sur le marché (Cas
Stackelberg).
Or les entreprises vont rechercher la concentration pour éliminer la concurrence. Les
entreprises peuvent aussi négocier des ententes sur les prix, c’est ce qu’on appelle un cartel,
qui conduit a une situation d’oligopole. Exemple: le Comité des Forges. Certains secteurs
moteurs de la seconde révolution industrielle ont connu des situations de contrôle par un Trust.
C’est le cas du secteur pétrolier qui était sous le contrôle de la Standard Oil jusqu’à son
démantèlement par le Sherman Act, mis en place en 1890 aux EU qui définit les différents
types d’entente qui peuvent conduire à la constitution des trusts. Le Clayton Act (1914) fut voté
pour remédier aux insuffisances du Sherman Act de 1890,il est la première loi du droit moderne
de la concurrence rendant illégales certaines pratiques anticoncurrentielles. En Europe aussi, il
y a la mise en place d’un Conseil de la Concurrence en 1986 qui est une législation cherchant
à maintenir la concurrence.
En Europe, c’est l’Allemagne qui initie la concentration pour l’élimination de la concurence a
travers les Konzerns comme l’observe Verley. Au Japon, on aura la création de zaibatsu. La
concentration s’accompagne donc de la volonté de détruire la concurrence, d’autant plus que
lorsque la technostructure que décrit Galbraith va être à la tête de ces entreprises, elle va
vouloir garder le contrôle et agrandir leur pouvoir, ce qui va renforcer l’idée que la concentration
est un obstacle à la concurrence.

La concentration n’est pas un obstacle à la concurrence :


- Premièrement, supposons que la concentration industrielle mène à un duopole.
Supposons, que les duopoleurs cherchent le prix de vente qui maximisent leur profit. Si
la demande se dirige vers l’entreprise qui vend au prix le plus faible, un duopoleur, dès
lors qu’il réalise un profit positif, aura intérêt à baisser son prix en dessous de celui de
son concurrent dans le but de capter la demande. Cependant, l’autre duopoleur est
censé se comporter de la même façon et s’engager dans une guerre des prix. Ainsi, s’il
n’y a pas de contraintes sur les capacités de production et si le coût moyen est constant,
le prix d’équilibre sur ce marché est égal au coût marginal et s’établit donc au même
niveau que si le marché était en concurrence parfaite. Cette situation de duopole s’est
précisément illustré dans le secteur aéronautique, où Airbus et Boeing qui se partage
le marché ne peuvent avoir de concurrence potentiel. Pourtant, il se livre une guerre des
prix. Le secteur automobile a lui aussi connu une concentration de plus en plus
grandissante jusqu’au années 1970, où la saturation du marché a amené a une guerre
des prix des constructeurs qui était en situation d’oligopole après multitudes de fusion-
acquisition.
- Deuxièmement, supposons que la concentration industrielle mène à un monopole. S’il y
a libre entrée sur le marché —notamment du fait de l’absence de barrières légales—, la
pratique de prix élevées amenant à des profits importants risque d’attirer d’autres
producteurs. Baumol dit que le marché est donc contestable et le monopoleur est
amené à ne pas abuser de sa position dominante du fait de la présence d’une
concurrence potentielle. Plus précisément, le monopoleur est amené à pratiquer le
même prix que celui de la concurrence parfaite lorsqu’il n’y pas de coûts fixes
irrécupérables. Dans ce cas, en effet, un concurrent potentiel peut entrer sur le marché
et se retirer sans coût en cas d’échec, les bâtiments, machines, ou autres éléments à
l’origine des coûts fixes pouvant être revendus, par exemple, sur un marché de
l’occasion.

Le salariat : La grande différence entre entreprise familiale et grande entreprise est que
l’entreprise familiale qui produit pour le marché mais dont les bénéfices sont répartis selon les
décisions du chef de famille. On est donc dans une situation de patriarcat (ou de matriarcat
parfois) où le chef de famille décide des revenus de chacun selon son bon vouloir. Or la grande
entreprise qui se développe au fur et à mesure des révolutions industrielles va introduire une
nouvelle notion qui est celle du contrat. Ainsi la répartition de la VA se fait selon ce contrat et
répartis les bénéfices entre capital (taux d'intérêts et dividendes) et entre les salariés à travers
le salaire et les avantages sociaux.
L’introduction de ce contrat remet en question la théorie Karl Marx, puisque selon lui le système
capitaliste favorise l’accumulation du capital et mène droit à l’aliénation des travailleurs et à une
paupérisation des ouvriers. Or, ce contrat accorde des salaires et surtout des avantages
sociaux aux travailleurs. Par exemple, Schneider accorde à ces employés un logement, des
magasins à prix préférentiel et une garderie par exemple. C’est ce que constate Schumpeter
qui pense qu’il n’y a pas de paupérisation marxiste puisque les salaires et le niveau de vie a
augmenté.
Ainsi, avec la développement des entreprises, on aura une négociation constante entre
dirigeants et salariés sur le salaires et les avantages sociaux. Cette négociation peut se faire au
niveau de l’entreprise, au niveau d’un secteur, ou un état. Ainsi l’Allemagne par exemple a
entamer des négociations nationales et ont permis l’élaboration d’un consensus national qui fait
encore la force de l’économie allemande. Par la négociation, les entreprises cherchent à s’éviter
les grèves, qui peuvent bloquer la production, menacer la profitabilité et donc la viabilité d’une
entreprise, spécialement dans l’industrie lourde. C’est pour cela qu’on a l’idée du grand soir
marxiste où tous les ouvriers s'arrêterait de travailler en même temps et ainsi feront tomber le
système capitaliste.

L’organisation scientifique du travail : La nécessité de rationaliser la production est


relativement ancienne puisqu’elle remonte aux travaux d’Adam Smith en 1776 sur la division du
travail, avec l’exemple de la fabrique d’épingle.
Taylorisme : Taylor s’inspire de sa propre expérience au sein de l’entreprise afin de
constater la “flânerie systématique” des ouvriers qui réduit leur production. Ce “gaspillage dans
l’industrie est,selon lui, du à une mauvaise organisation du travail. Il propose en 1911 deux
solutions : la répartition du travail entre les ouvriers et le contrôle de l’activité des ouvriers. Cette
importance donner au contrôle des ouvriers va expliquer le rôle joué par les contremaîtres dans
le développement du travail à la chaîne. Taylor met aussi en avant l’intérêt de la
standardisation des machines. C’est le modèle de l’ingénieur-économiste qui ajuste toutes les
machines pour assurer la meilleure rentabilité et permet à terme de baisser le prix. Ainsi on a
une division verticale du travail, où les ingénieurs et les bureaux de méthodes imposent des
règles de travail. Il préconise également une division horizontale où les ouvriers effectuent des
tâches parcellisées (ce que Friedman appelle “le travail en miettes”). Le chronométrage est
aussi imposé dans le taylorisme pour éviter la flâneries.
Fordisme : Henri Ford reprend les principe de l’OST et la perfectionne en fixant l’ouvrier
à son poste de travail et c’est un convoyeur mécanisé qui transporte le produit en cours de
fabrication à l’ouvrier. Les déplacements sont réduits et l’effort est amoindrie pour l’ouvrier. La
production est continue et la cadence imposée. Le film de Charlie Chaplin “Les Temps
Modernes” montre ainsi les conséquences d’un décalage de cette cadence. Le fordisme est en
quelques sortes un développement de l’OST qui débouche sur la production de masse, pour
ainsi répondre à la consommation de masse qu’a induit le succès de la Ford T.
Or dans un contexte de montée du commerce international après le choc petrolier des
années 70 et la perte d’efficacité de l’Etat-providence, le système fordiste paraît incapable de
répondre à l’évolution des besoins. Une autre OST semble alors être la solution aux limites du
fordisme, c’est le toyotisme.
Bureaucratie: un idéal-type mis en place par Max Weber dans son ouvrage “Economie
et société” (1921) qui montre que le développement de la société industrielle moderne est
parallèle à la diffusion de la domination rationnelle-légale. La bureaucratie est selon lui la forme
la plus rationnelle face aux besoins d’administration. Cette bureaucratie se caractérise par 3
grandes caractéristiques:
1. La fonction, représente la principale occupation du salarié et qui définit ses attributions
qui sont définies dans un contrat. Seuls les individus compétents y ont accès.
2. La rémunération, fixée avance, dépend de la place dans la hiérarchie et du niveau de
responsabilité assumé par le fonctionnaire.
3. Une hiérarchie qui permet de contrôler les fonctionnaires et les oblige à la discipline.
La bureaucratie a des critères objectifs pour définir hiérarchie. Les diplômes (ou le diplome
générique selon Gary Becker) et l’ancienneté (ou celui qui a accumulé le plus de capital
humain selon Gary Becker) légitime la hiérarchie et permettent d’éviter tout favoritisme et
rationalise les relations de travail. Pour réduire l’incertitude, la bureaucratie repose aussi sur la
routine (tout le monde arrive à la même heure..). Ainsi, l’organigramme repose sur le calendrier.
Or, pour faire accepter cette routine, la bureaucratie pratique les hauts salaires comme le
préconise le modèle fordiste. On achète ainsi l'obéissance.
Robert Merton met en place une analyse sur l’organisation à la fin des années 1930 dans “ The
Unanticipated Consequences of Purposive Social Action” (1936). Il met ainsi en valeur les
difficultés rencontrées par la bureaucratie d’une part, et sur les effets de la structure
bureaucratique sur les actions des salariés d’autre part. En effet, Merton constate que plus une
organisation se rapproche dans son fonctionnement de l’idéal-type wéberien, plus celle-ci
connaît des dysfonctionnements. Les organisations, en cherchant à réaliser une rationalité
maximale, se retrouvent confrontées à des conséquences imprévues, et la bureaucratie échoue
à trouver des solutions face à ces problèmes à cause le la multiplication de certaines règles
abstraites qui créent une routine au sein de l’organisation. Aussi, Merton rajoute dans un article
de 1940 (“Bureaucratic Structure and Personnality”) que la bureaucratie conduit au
développement d’une “personnalité buraucratique”. Cela signifie que le but principal des
fonctionnaires n’est plus d’accomplir leurs taches mais de se plier aux règles établies qui
peuvent priver ce salarié de toute capacité d’adaptation face à une situation particulière.
Cette thèse de Merton quant à l’existence de dysfonctionnements croissants a été le fruit de
plusieurs travaux empiriques, traitant de l’organisation privée et publique .On y trouve:
- A.Gouldner a réalisé un travail entre 1948 et 1951 qui porte sur la
réorganisation d’une entreprise de production de plâtre. Il met en avant la
coexistence de 3 formes de bureaucratisation qui sont caractérisées par un
mode de fixation des règles
Le sloanisme : Alfred Sloan, alors P-DG de General Motors, insiste sur la nécessité de
développer une stratégie alliant volume de production et diversité de la production. La poursuite
de ces objectifs a priori contradictoires a été permise par une différenciation des pièces visibles
uniquement, les autres étant standardisées. Elle nécessite également une polyvalence des
salariés, qui adaptent la production aux demandes. Ainsi, pour schématiser, une entreprise
automobile peut produire deux voitures destinés a deux gammes différentes, avec des pièces
visibles (carrosserie, phares..) différents, mais avec des pièces non visibles (moteur,
suspension) standardisés. C’est l’exemple notamment de Citroen qui a lancé deux gammes de
voiture. Dans les années 1950, la 2 CV était destiné a un public populaire, et la DS à un public
plus riche.
Le toyotisme: Avec la guerre du Vietnam, les entreprises américaines se retrouvent,
grâce à l’ouverture internationale, face a des produits de meilleures qualités et et de bon
marché, provenant du Japon. Ainsi il y a remise en question du fordisme, et la montée en
puissance du toyotisme, qui fonctionne selon les 5 “0” : 0 délais et 0 défauts grâce au juste-à-
temps, contrairement au fordisme qui avec beaucoup de coûts d’organisations et de grands
entrepôts. 0 papier, c’est-à-dire qu’on a des emplois à vie, pour faire face aux déboires de la
bureaucratie (Turn-Over). 0 stock et 0 pannes, grâce à la place importante qu’occupe l’honneur
dans l’entreprise japonaise (qui empêche les ouvriers de faire des erreurs) mais aussi grâce à
l’autonomisation. Cela entraîne donc la ruine du fordisme, et pour se développer encore plus,
les entreprises japonaises s’implantent, comme le décrit Kenichi Omahe en 1985 dans les
Triades, c’est-à-dire les États-Unis, l’union européenne et au Japon.

Tournant des années 1980: Avec le développement des NTICs, qui ont permis le transfert de
fichiers numériques, le transport de marchandises et d’informations devient de plus en plus
facile. On a également le développement de la normalisation avec la démocratisation des
normes ISO, qui s’élargissent à tous les domaines. On a donc une baisse des coûts de
transactions entre pays qui va favoriser le développement des firmes réseau. Ces firmes réseau
sont des grandes entreprises qui se replient sur un coeur de métier, c’est-à-dire sur le secteur
ou on a le plus grand avantage comparatif, ou on est le plus performant et innovant et ou on a
le plus de profitabilité et de compétences. On a également la montée du capital immateriel,
composé du savoir-faire des employés, des droits de propriété, du reseau de fournisseurs et de
la marque déposée et la culture d’entreprise.

La gouvernance des firmes : La première analyse managériale revient à Adolf Berle et


Gardiner Means (1932) qui montrent que le développement de la grande entreprise par actions
conduits à la dispersion de la propriété entre plusieurs actionnaires, ce qui entraîne par la suite
la séparation de la propriété et du contrôle de la firme. Ils ouvrent la voie à une abondance
d’analyse sur ce qu’on appelle l’ère des managers.
William Baumol pose l’hypothèse en 1959 que les managers des grandes firmes américaines
cherchent non pas à augmenter leurs profits mais leur chiffre d’affaire, qui est un indicateur de
la grande entreprise. Et cela pour tout d’abord augmenter car le prestige d’un manager
augmente selon le chiffre d’affaire, mais aussi selon les parts de marché et finalement selon la
taille de l’entreprise qui facilite l’accès au financement, et donc l’accroissement de la taille de la
taille de l’entreprise et une perspective de d’évolution favorable pour les managers.
Galbraith montre pour sa part qu’on assiste au milieu du 20ème siècle à la formation d’une
technostructure caractérisé par des groupes de cadres dirigeants qui concentrent le pouvoir
économique.
Alfred Chandler trouve que les managers ont une main visible. Pour lui, le pouvoir des
managers est croissant dans des entreprises de plus en plus grandes et complexes. Cette main
visible s’oppose à la main invisible du marché. Le marché n’a rien d’autorégulateur et de
spontanée, il dépend des décisions et des stratégies managériales. Il identifie deux formes
d’organisations hiérarchiques: l’organisation en “U” qui conduit la firme à adopter une structure
pyramidale divisée en branches. Ainsi les responsabilités sont plus clair, les coûts de
surveillance plus faible et le manager contrôle toutes les opérations de la firme. Or cette
organisation présente quelques inconvénients dans la mesure où les managers doivent prendre
en charge plusieurs taches routinières qui peuvent conduire à la négligence. Ce modèle est
celui adopté par Ford, au début du 20ème siècle. Mais au courant du 20ème siècle, grâce au
développement des nouvelles technologies notamment, on est passé selon Chandler à une
organisation en M pour multidivisionnelle. Ainsi, la firme est constitué en plusieurs divisions
autonomes, et la direction générale d’un staff, qui décide seulement des grandes orientations.

Économie d’agglomération :
Des entreprise peuvent s’installer dans une région selon Marshall pour la condition physique de
la région et ses ressources naturels. Puis pour l’éducation des travailleurs va se faire grâce à
une formation initiale et un transfert des connaissances, puis les moyens de communication et
de transport vont intégrée cette entreprise, d’où la nécessité d’avoir des infrastructures
performantes. C’est dans la même logique que sont crée les Cluster de Porter.

Firme réseau :
Avec l’augmentation des échanges internationaux, les entreprises intégrée rencontrent de plus
en plus de concurrence .Elles arrivent au stade où les coûts d’organisations sont beaucoup plus
grand que les coûts de transactions. Le capital fixe accumulé n’est plus rentable. Elle se dirige
alors vers la sous-traitance et la multiplication de contrats autres que les contrats de salariats.
C’est firme réseau sont dirigés par des managers, que Reich appelle “les manipulateurs du
symbole”. Face à la concurrence et grâce aux NTIC et à la baisse des coûts des transports, ces
entreprises pourront délocaliser à l'international. Or, c’est le petit opérateur qui en fera les frais.
Les managers eux deviendront de plus en plus important pour négocier les contrats. On va
avoir besoin de les fidéliser.

Corporate governance :
La hiérarchisation managériale et bureaucratique subissant plusieurs critiques, et la fidélité des
managers n’étant pas assurée, les entreprises se tournent vers un nouveau modèle de
gouvernance qui est celui de la “corporate governance”. Les actionnaires à travers ce modèle
s’assure de leur “retour sur investissement” en plaçant le conseil d’administration sous le
contrôle des actionnaires (shareholder) et en indexant la rémunération des dirigeants sur leurs
performances, à travers les rémunérations variables ou les stocks-options (que pratiquaient
Microsoft par exemple pour s’éviter le turn-over comme le décrit Boutang). Ainsi on influence
les décisions des dirigeants qui ont désormais le même but que les actionnaires.
Mais, pourquoi ont voudra fidéliser ces salariés? Car certaines entreprises peuvent connaître
une croissance granulaire, c’est-à-dire qu’un seul individu peut doper la production.
Ex: Club Med et Philippe Bourguignon qui a réussi a le relancer.
Steve Jobs à Apple.
Or, ce modèle va tout de même connaître plusieurs critiques suites aux affaires Enron en 2001
et celui de Vivendi Universal en 2002, notamment de la part de Aglietta (“Corporate governance
en echec”) et de Stiglitz (“Quand le capitalisme perd la tête”).

COURS GOEURY

L’évolution des entreprises a été parallèle à celle du financement.


· Les entreprises ont toujours eu besoin de financement et cela car l’investissement est
généralement supérieur à l’épargne des agents.
Giraud, le financement des entreprises remplit les fonctions suivantes :
· La fonction de transfert de la richesse dans le temps : déterminer tous les modes
d’organisation ont permit une activité qui sera rentable demain.
· La fonction de gestion des risques : en effet, un risque peut être rendu acceptable en cas de
très forte rentabilité.
· La fonction de mise en commun des richesses : soit la collecte d’un maximum d’épargne, la
diversification des placements et même la réduction des risques.
· La transmission d’informations : comment est la société ? situation éco…
· L’organisation d’un système de paiement.

Entreprise : organisation qui a pour objectif de produire des biens et services pour le marché.
Or, le marché étant un lieu de rencontre de l’offre et de la demande, celle-ci doit etre évaluée.
Pour cela, il faut du temps, ce qui crée un décalage dans le temps.⇒ Ce décalage rend
obligatoire le financement des entreprises.
L’histoire des entreprises est étroitement liée à l’histoire des finances ( elles suivent la même
temporalité, donc presque le même plan chrono thématique).

PLAN DETAILLE :
I. Multiplication des entreprises et de ses formes (// : Multiplication des
modes de financement) :
Les entreprises du commerce international sont celles qui ont besoin le plus de financement car
ce sont elles qui subissent le plus grand décalage dans le temps.
→ Say : il faut penser l’entreprise du commerce international comme une entreprise qui invente un
nouveau produit : le monopole d’une compagnie commerciale est l’équivalent d’un brevet
d’innovation car elle met en relation 2 parties du monde en y échangeant des produits. Ces
entreprises ont le mérite du monopole car elles inventent une mise en relation et innovent (donc
ont un plus grand besoin de financement).
→ Notons que l’innovation présente un grand risque car on ne sait pas s’il y aura une demande.
II. Concentration des grandes entreprises : (// : Hiérarchisation du
financement intermédié) :
Le capitalisme est organisé par l’état avec de grands acteurs :
· Banque centrale
· Grandes banques
· Schumpeter et la socialisation
· Relation liée aux effets cliquets des guerres et des crises.
III. Recomposition des entreprises : ( // : Retour du financement direct avec
les 3D : Désintermédiation, Décloisonnement, Déréglementation, sont = racine du
phénomène de globalisation financière.)
· Les start-up
· Spécialisations des entreprises
· Entreprises réseau.
⇒ Financement + Entreprises = Capitalisme. !

COURS :

Entreprise = organisation de production de biens et services pour un marché.


→2 approches :

1. L’entreprise comme une organisation humaine :


- « Sociologie des organisations » de Lusin Bagla.
- 1937: “The Nature of the Firm” de R. Coase.
↳ Si le marché est le lieu idéal permettant la rencontre de l’offre et la demande, pourquoi
certaines entreprises internalisent leurs activités? ( càd pourquoi se chargent-elles elles
même de produire certaines productions disponibles dur le marché?)
→Car, selon Coase, le marché est dysfonctionnel et nécessite un coût de transaction :
grande asymétrie de l’information concernant la quantité,la qualité, le coût ...
- Mise en place alors d’un arbitrage entre internaliser ou externaliser = remplacer les couts
de transaction par des couts d’organisation (développer un nouveau mode de production,
trouver des locaux, salariés).
- Coase va ouvrir une réflexion sur les noeuds de contrats qui seront établis par
l’entreprise: elle peut nouer un contrat externe avec une autre entreprise pour externaliser
une activité (elle fera appel à un sous traiteur), ou elle peut nouer des contrats internes
avec ses propres salariés pour internaliser une activité.
- Il existe ainsi une relation très personnelle: celle de la relation interpersonnelle: mise en
place de nouveaux problèmes concernant l’entreprise:
1. Tension constante entre entrepreneurs et salariés.
2. Position des salariés: simple force de travail ou ont-ils des compétences spécifiques
à l’entreprise?
Gary Becker dit: au sein de l’entreprise, le capital humain spécifique qui comprend les
compétences non transférables à autrui et le capital humain générique avec ses
compétences transférables. Il donne ainsi de l’importance au panier de compétences dans
le rapport salarial: une hiérarchie qui s’articule sans autorité (inégalité de salaires) et
coopération ( reconnaissance du rôle des salariés qui donne lieu à une rémunération plus
forte).⇒ Substitution du capital au travail : émanciper la dépossession de l’ouvrier
qualifié:moteur de l’innovation?
Mais, si on peut faire cela pour les ouvriers, est ce possible de le faire même pour les
responsables?
↳ Il y a une évolution conjointe de la fonction économique de l’entreprise et de son mode
d’organisation car l'intérêt est de montrer comment la survie de l’entreprise est intimement liée
à l’organisation sociale de celle-ci.
Les conditions du marchés sont aussi des déterminants quant à la survie de l’entreprise. (On
va de plus en plus vers un marché mondial).
Les entreprises sont étroitement liées aux conditions du marché!
- La relation entre les individus est très importante : 95% des entreprises cherchent la survie
car c’est un mode d’organisation, de relations individuelles.
- Ex : Hermès (entreprise familiale).
2. L’entreprise comme productrice :
- « Économie de la firme » de Bernard Baudry.
- L’entreprise est essentiellement un système de production
- Approche néoclassique : mise en place des bases de la microéconomie moderne :
● Les facteurs de production sont le capital (K), le travail (L), et ressources.
● Importance des prix : les prix de vente et les prix des facteurs de productions sont
d’importants déterminants.
● La productivité : détermine le profit et permet de construire un modèle.
● Comptabilité et rentabilité : cf. logique financière.
● Il existe plusieurs cycles de production pour le capital fixe.
● Les entreprises sont soumises à une logique financière, répondent à la question de
la rentabilité et leur outils est le prix.
- Ex : LVMH

1. Émergence de l’entreprise moderne:

Du 17e siècle au milieu du 19e siècle:


On connaît une rationalisation des modes de production et d’organisation.
Weber: met en place les 6 conditions structurelles au capitalisme:
1. L’appropriation des moyens de production par l’entreprise privée qui passe par la
rationalisation qui permet l’accumulation du capital.
2. Techniques et droits rationnels: une entreprise fonctionne selon diverses techniques +
North: l’entreprise privée ne peut se développer que s’il y a des droits de propriétaire. Ce qui
met en valeur l’importance d’une législation et du respect des contrats (XVIIe siècle en Europe).
Weber ajoute que cela est lié au Transfert de technologie : qui représente une condition très
importante puisque certaines entreprises ont du mal à s’industrialiser car elles subissent
l’hostilité des populations (archaisme), ce qui mène à la mise en place d’une société de
prédation qui refuse toute rationalisation.
De plus, il existe des tensions entre 2 clans dans les sociétés en transfert (càd passage d’une
société archaïque à une société modernisée). En effet, ces 2 clans sont ceux qui cherchent
l’évolution et le modernisme et ceux qui refusent cela, des fois pour leurs intérêts (ex: maintenir
la corruption).
3. Bureaucratie et état moderne:
La bureaucratie = l'ensemble des fonctionnaires ou plus largement des employés affectés à des
tâches administratives. Le fonctionnement de la bureaucratie est caractérisé par une hiérarchie
claire, des postes de travail bien définis, une division des responsabilités, des procédures
strictes, une gestion précise des dossiers...
Les quatre grands principes de la bureaucratie rationnelle :
- La division du travail : afin d’augmenter la productivité ;
- La structure hiérarchique : fixe les différents niveaux d’autorité de l’organisation,
l’acheminement de l’information, le rôle exercé par chacun de ses membres ;
- La communication verticale : consiste à faire circuler l’information en respectant
la hiérarchie : du haut vers le bas ;
- L’information écrite : les notes de services, règles et procédures sont établies
par écrit afin d’éviter les erreurs d’interprétation.

4. Liberté de marchés qui permet la spéculation.


5. La commercialisation.
Tout cela nourrit la théorie de North qui met en avant la défense des droits de propriétaires et
respect des contrats (17e siècle).
1807: Say dit qu’il faut autoriser le monopole temporaire pour le commerce international. En
effet, selon lui, le fait d’importer un produit de l’étranger correspond à de l’innovation, ce qui est
favorable à l’économie. De plus, cet apport de produit permet la spéculation car ce produit est
revendu à un prix plus élevé.
6. Liberté de la main d’oeuvre: une entreprise doit trouver une main d’oeuvre disponible sinon
celle-ci ne pourra pas se développer. Toutefois, quelle main d’oeuvre? Quelles compétences
pour celle-ci?..

a. Économie domestique à l’entreprise de marché

b. Les grandes entreprises industrielles (naissance)

-L’entreprise proto-industrielle (artisanat qui devient un atelier).


- Les villes vont connaitre la naissance de corporations, où un prix est défini collectivement à
l’échelle de la ville, des marchés de main d’oeuvre sont organisés par les maitres-artisants
(chefs d’ateliers). C’est ainsi que nait un processus d’apprentissage avec un recrutement
d’experts ( qui deviendront “compagnons” au sein de la corporation) et qui encadreront des
apprentis (qui deviendront à leur tour des experts) → augmentation de station qui suit
l’augmentation du savoir-faire.
- Smith: le modèle francais va entammer de transformer ce système en manufacture (ex:
Manufacture des Gobelins en France). Il y a donc l’idée d’une production de luxe pour les plus
riches car il y a un grand souci de qualité au sein de ces entreprises. Mais, il n’y a pas de
réalisation de gains de productivité, seule la qualité est recherchée, ce qui donne lieu à une
structure de privilège seulement. D’un autre coté, Smith ajoute qu’il existe des productions
rentables mais celles ci ne connaissent pas d'extension de marché, ce qui freine leur
développement.
- 2008-2014: augmentation des produits de luxe avec une grande rentabilité qui s’explique par
des prix très élevés. Veblen dit que plus on augmente le prix de biens ostentatoires, plus la
demande de ces biens augmente, ce qui s’explique par le phénomène de compétition sociale
mais aussi par la necessité des femmes d’acheter ces produits de luxes afin d’assoir leur valeur
dans la société. ( Rockfeller et costume).
- En campagne, il y a une grande disponibilité de la main d’oeuvre dont l’activité est
saisonnière. Ce qui a donné lieu à l’apparition de la figure du marchand-fabricant qui fournit du
capital circulant ( ex:tissu) et du capital fixe (machines) qu’il va mettre dans la maison de
chacun de ses agriculteurs. Il récupère ainsi ses produits à prix bas, ce qui lui permet de gagner
en compétitivité et ainsi concurrencer les corporations.
-Factory system: processus complètement nouveau → Smith dit que la division du travail
permet d’augmenter ses gains de productivité par de taches très simples.

La concentration industrielle est-elle un obstacle à la concurrence ? (ESCP-EAP 2006)

Intro: Les mutations économiques sont connues par le développement d’une concurrence
exacerbée entre les pays industriels et par le développement de firmes multinationales qui, par
des opérations de fusions-acquisitions, tendent à devenir des géants, notamment de l’industrie,
des ‘firmes tentaculaires `a l’appétit sans limites’.
-Concentration industrielle: processus au cours duquel la taille des unités de production
(établissement, société, groupe) s’accroit et le poids relatif des unités les plus importantes
s’accentue
-Concurrence :def
Pb:→ comment est ce que la concurrence industrielle, qui agit afin d’étendre le pouvoir des
entreprises et qui rend plus aigu la concurrence, peut-elle représenter un obstacle à cette
dernière?

1. la concentration industrielle tend à écarter le marché du modèle pur que représente la


concurrence parfaite et que l’histoire du capitalisme industriel est effectivement marquée
par la volonté de nombreuses entreprises de mener les marchés loin de ce modèle
(section 1).
2. Toutefois, la concurrence peut s’avérer très vive même lorsqu’elle est imparfaite et ce
sont les caractéristiques spécifiques des différents marchés qui déterminent l’intensité
de la concurrence (section2).

1. Concentration industrielle et concentration parfaite :

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