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Ils ont aussi affirmé que le malheur dans la perte de Cheikh ibn ‘Othaymine, qu'Allah lui fasse miséricorde,
est réellement plus grand que dans la perte de l'Imam ibn Bâz et celle de l'Imam al-Albani, les deux nous ont
quittés en 1999. La raison est que :
Lorsque le premier est mort, nous avons encore dit : Deux d'entre eux restent !
Et quand le deuxième est mort nous avons dit : Le troisième reste !
Et quand le dernier d'entre eux est mort, nous disons, avec la tristesse qui remplit les cœurs
et les larmes qui remplissent les yeux : QUI RESTE T-IL ?
Les Machâ-ikh ont accentué sur l'importance d'adhérer fermement au Manhaj de ces trois grands Imams et de
suivre leurs pas, car bien qu'ils soient décédés leurs connaissances ne le sont pas, et leur Manhaj n'a jamais
changé.
Nous prions Allah qu'Il donne à ceux qui restent parmi les Imams d'Ahlous-Sounnah et à ses Machâ-ikh le
succès dans la clarification de la voie à suivre.
D'après ‘Abdoullah ibn Mas'oud -qu'Allah l'agrée-: “Que l'un d'entre vous ne suive pas aveuglément dans
sa religion une personne de telle sorte que s'il croit, alors il croit et s'il mécroit, alors il mécroit. Mais si
vous voulez suivre, alors par le mort [parmi ceux qui ont suivi], car en vérité, le vivant n'est pas à l'abri
des troubles”.[1]
Et aussi d'après Masrouq d'après ‘Abdoullah ibn Mas'oud -qu'Allah l'agrée-: “Ne suivez pas d'hommes
aveuglément quant à votre religion, mais si vous refusez, alors par le mort, pas par le vivant.”[2]
Et ces récits contiennent des leçons importantes pour Ahlous-Sounnah dans ce à quoi ils devraient adhérer à la
façon des trois Imams dans les questions qui sont devenues source de grande controverse dans les temps
récents dus à l'influence des gens qui suivent leurs passions (Ahloul Ahwa).
Biographie du cheikh
Mouhammad ibn Salih al 'Outhaymine
-qu'Allah lui fasse miséricorde-
· Son nom est abou 'Abdillah Mouhammad ibn Salih ibn Mouhammad ibn 'Outhaymine al Wahaybi at-
Tamimi.
· Il est né dans la ville de ‘Ounayza[3] le 27 du mois du Ramadhan béni de l’année 1347 H (1926).
· Il a apprit et étudié le Saint Coran de son grand-père maternel, le cheikh ‘Abdour-Rahmane ibn Souleyman
Âl Dâmigh -qu’Allah lui fasse miséricorde-. Ensuite il est parti à la recherche de la science, a apprit l’art de
l’écriture et du calcul et d’autres matières.
· Cheikh ‘Abdour-Rahmane as-Sa’di[4] -qu’Allah lui fasse miséricorde- avait deux de ses étudiants à qui il
donna la responsabilité d’enseigner aux enfants : le premier est le cheikh ‘Ali as-Sâlihi et le deuxième le
cheikh Mouhammad ibn ‘Abdil’Aziz al Moutawoui’-qu’Allah leur fasse miséricorde-. Il étudia chez le
second le résumé de al ‘Aqidah al Wassitiya du Cheikh ‘Abdour-Rahmane as-Sa’di, et Minahij as-Salikin
dans le Fiqh toujours du cheikh as-Sa’di et al Ajroumiyah et al alfiya[5].
· Il a étudié chez cheikh ‘Abdour-Rahmane ibn ‘Ali ibn ‘Aoudan la science de l’héritage et le Fiqh.
· Il apprit avec Cheikh ‘Abdour-Rahmane ibn Naçir as-Sa’di, celui qui est considéré comme son premier
professeur, il apprit de lui le Tawhid, le Tafsir, le Hadith, le Fiqh, les bases du Fiqh, la science de l’héritage,
les sciences du Hadith, la grammaire et la conjugaison.
Il avait une grande place auprès de son cheikh -qu’Allah lui fasse miséricorde- et lorsque le père de
Mouhammad ibn ‘Outhtaymine -qu’Allah lui fasse miséricorde- a déménagé à Riyadh, et voulait l’emmener
avec lui, le cheikh ‘Abdour-Rahmane as-Sa’di -qu’Allah lui fasse miséricorde- lui a écrit : « Ce n’est pas
possible ! Nous voudrions que Mouhammad reste ici jusqu’à ce qu’il apprenne bien ».
· Et le cheikh -qu’Allah lui fasse miséricorde- a dit : « J’ai beaucoup pris dans la façon d’enseigner la
science et de la présenter aux étudiants avec des exemples, et de la même façon j’ai beaucoup profité de
lui en ce qui concerne le comportement (Akhlaq) car le cheikh ‘Abdour-Rahmane -qu’Allah lui fasse
miséricorde- avait de très bons caractères, il avait beaucoup de science et d’adoration, il s’amusait avec le
petit et il riait avec le grand, Il est l’un de ceux qui avait le meilleur comportement que j’ai vu ».
· Il a étudié chez le cheikh ‘Abdoul’Aziz ibn ‘Abdillah ibn Bâz[6] -qu’Allah lui fasse miséricorde-, qui est
considéré comme son deuxième professeur, en commençant par Sahih al Boukhari, ainsi que quelques
ouvrages de cheikh al Islam ibn Taymiya ainsi que quelques livres de Fiqh. Cheikh al ‘Outhaymine a dit :
« J’ai pris beaucoup de cheikh ’Abdoul’Aziz ibn Bâz dans le domaine du Hadith, ainsi que dans le
domaine des bonnes mœurs et du comportement (Akhlaq) et il était accessible aux gens ».
· En 1371h il a pris place pour enseigner à la mosquée et lorsque les instituts scientifiques de Riyad ont
ouvert en l’an 1372H, il s’y est inscrit. Le cheikh a dit : « Je suis entré à l’institut scientifique en deuxième
année après avoir demandé conseil à cheikh ‘Ali as-Sâlihi et après avoir reçu l’autorisation de cheikh
‘Abdour-Rahmane as-Sa’di -qu’Allah lui fasse miséricorde-. L’institut à cette époque se divisait en deux,
particulier et général[7], et moi j’étais dans le groupe particulier.
Et il y avait aussi à cette époque la possibilité de « sauter une classe » c’est à dire qu’on étudiait les cours
de l’année suivante pendant les vacances, ensuite on passait les examens à la rentrée, et si on y parvenait,
on accédait à l’année suivante, et c’est comme cela que j’ai pu gagner des années ».
· Après deux années, il en est sortit et à été nommé professeur à l’institut scientifique de ’Ounayza tout en
continuant d’étudier par correspondance à la faculté de Chari’a ainsi que l’apprentissage de la science auprès
de cheikh ‘Abdour-Rahmane as-Sa’di.
· Lorsque son Cheikh ‘Abdour-Rahmane as-Sa’di -qu’Allah lui fasse miséricorde- est mort[8] on lui confia
l’Imamat général de ‘Ounayza, ainsi que l’enseignement dans la bibliothèque Nationale de ‘Ounayza.
Ensuite, il est partit enseigner à la faculté de Chari’a et Oussoul ad-Dine, annexe de l’université islamique
Mouhammad ibn Sa’oud à Qassim, Tout en étant membre du conseil des grands savants du Royaume
d’Arabie Saoudite. Le cheikh a fait un grand effort dans la prêche à Allah et dans les recommandations aux
prêcheurs de tout lieu.
· Et il est digne de mentionner que son excellence le cheikh Mouhammad ibn Ibrâhim[9] -qu’Allah lui fasse
miséricorde- l’a sollicité et a insisté pour qu’il prenne le poste de juge. Mais le cheikh (al ‘Outhaymine -
qu’Allah lui fasse miséricorde-) n’a pas accepté cette décision en ce qui concerne sa nomination comme
président du tribunal religieux d’al Ahsa-a, il lui a demandé de le pardonner.
Et ce n’est qu’après plusieurs reprises et plusieurs correspondances personnelles que le cheikh (Mouhammad
ibn Ibrâhim Âli cheikh -qu’Allah lui fasse miséricorde-) a accepté son refus en ce qui concerne sa
nomination au poste de juge.
· Il -qu’Allah Le Très Haut lui fasse miséricorde- est l’auteur de plus de 40 ouvrages (livres et Rissala) qui
seront prochainement réunis- si Allah le veut- dans Majmou’ al Fatawa war-Rassa-il .
Ceux qui ont participé à ses assises ont vu que la méthode de ibn ‘Outhaymine était très bénéfique d’un point
de vue générale, parce que cheikh prête beaucoup attention à l’apprentissage des textes, et demande aux
étudiants de réciter ce qu’ils ont appris et montre son mécontentement à l’égard de l’étudiant qui vient aux
cours et n’apprend pas les textes. Parmi les livres enseignés chez le cheikh il y a le Saint Coran dont il faisait
le Tafsir, Zad al Moustaqni’ dans le Fiqh Hanbali, Boulough al Maram, Kitabou at-Tawhid, al ‘Aqida al
Wasitiya de cheikh al Islam ibn Taymiya, al Alfiya d’ibnou Malik dans la grammaire, al Ajroumiya en
grammaire, al Bayqouniya dans la science du Hadith.
Quant aux grands ouvrages, cheikh ne demandait pas à tous les élèves de les apprendre par cœur car cela
prendrait beaucoup de temps.
… Al ‘Outhaymine a délivré des cours dans le
Haram pendant plus de 35 ans [13]…
Pendant plus de 35 ans, Cheikh Mouhammad ibn Salih al ‘Outhaymine avait le rôle de professeur donnant
des cours à l'intérieur du Haram sacré à Makkah.
Les cours du Haram faisaient parties de programmes organisés par la gestion des deux mosquées sacrées par
les membres du bureau saoudien des grands savants et les membres du comité de Fatwa.
Il avait une place permanente au deuxième étage de la mosquée sacrée à la barrière de l'Ajyad où beaucoup
de gens écoutaient son exposition érudite.
Il a donné des cours sur la ‘Aqidah (Croyance), le Fiqh (jurisprudence), le Hadith et le Tafsir. Il a aussi
commenté des ouvrages écrits par de grands savants tel que ibn Taymiya, ibnoul Qayim et d'autres.
De la même façon, il faisait des cours saisonniers pendant le Ramadhan et à la période du Hajj.
Des Dizaines de milliers de cassettes audio de ses conférences ont été enregistrées et sont disponibles au
public. Les cassettes sont aussi disponibles à la bibliothèque de la mosquée sacrée à Makkah.
En dépit de ses conditions de santé, cheikh al ‘Outhaymine ne s’est pas déchargé de ses responsabilités et
obligations, et cela avec ponctualité et répondant aux questions de ses étudiants et des musulmans.
Il a participé à la réunion annuelle organisée par la société charitable pour la mémorisation du Saint Coran et
laquelle récemment a été présidé par le prince ‘AbdoulMajid, gouverneur de la région de Makkah.
Son dernier cours publique a été délivré une nuit avant la célébration de ‘Aîd al Fitr. Pendant ce cours, il a
parlé des méthodes et règles relatives au paiement de Zakat al Fitr. Il a aussi répondu à des questions sur
d’autres sujets.
…Cheikh al ‘Outhaymine
pendant ses derniers jours [14]…
Cheikh al ‘Outhaymine a été admis dans l’hôpital spécialisé du Roi Faissal de Jeddah où il recevait un
traitement depuis ces 12 derniers jours.
Il a été traité par une équipe de spécialistes… Il a été mis sous équipement respiratoire huit jours à l'unité de
soins intensifs.
Quand il a été admis à l'hôpital, il a été mis sur la liste de ceux à qui il ne sera pas pratiqué de réanimation
cardiaque. De plus, il était trop en retard dans le traitement lorsqu’il est venu. La maladie s'était étendue dans
son rein, son colon et un de ses poumons.
Il a été dit qu’il a souffert ses derniers jours de douleurs sévères à la suite de quoi il ne pouvait plus parler. Il
était aussi rapporté qu’il a refusé de prendre le traitement chimique.
Il avait été aux États-Unis pour son traitement et après son retour, il a continué à recevoir des soins
médicaux.
Mais, le cheikh qui savait que sa maladie était en phase terminale, a choisi de mourir à un endroit près du
Haram Sacré à Makkah.
En dépit de son état de santé, il a continué à donner ses cours habituels dans les différentes villes et places.
Cheikh al ‘Outhaymine est mort à l’âge de 74 ans, laissant un héritage de connaissance, son engagement
sincère et sa lutte au service de l’Islam.
Il était un modèle de savant bien informé, de droiture, d’honnêteté, d’engagement et de service désintéressé
pour la cause d'Allah. Un grand nombre de musulmans incluant Savants et étudiants ont assisté à la Salât
Janaza qui a été faite à la mosquée sacrée à Makkah après la prière du ’Asr, jeudi.
Traduction relative et approchée : "Ne voient-ils pas que Nous frappons la terre et que Nous la réduisons de tous côtés."
S13 V41.
Ibn ‘Abbass -qu'Allah l'agrée- a dit concernant ce verset (ainsi que d’autres Salafs) :
« C’est-à-dire par la mort de ses savants, de ses juristes et des gens de bien. »
La guidée des gens est directement liée à la présence des savants, comme le Prophète -prières et bénédiction
d'Allah sur lui- a dit : « Allah ne prend pas la science en l’arrachant (aux cœurs) des gens mais Il reprend
la science en reprenant l’âme des savants, jusqu’à ce qu’il ne reste plus de savants. Les gens prendront
alors à leur tête des ignorants qui seront questionnés et qui répondront sans aucune science, alors ils
s’égareront et égareront les autres »[17].
‘Oumar ibn ‘Abdil ‘Aziz écrivit à abou Bakr ibn Hazm ceci : « Regarde (ou résume) ce qui fait partie des
Hadiths du Prophète -prières et bénédiction d'Allah sur lui- et écrit les et n’accepte que les Hadiths du Prophète,
car j’ai peur que les savants ne disparaissent. Répandez cette science et formez des assemblées jusqu’à ce que
l’ignorant soit instruit, car la science ne sera perdue que si elle devient un secret »[18]
…C’est un des signes de la fin du monde ![19]…
Le départ et la perte des savants, c’est la perte de la science et c’est la perte du bien et cela fait partie des
signes de la fin du monde : Dans le Sahih de Mouslim, d’après Anas ibn Malik -qu'Allah l'agrée- d’après le
Prophète -prières et bénédiction d'Allah sur lui- : « Parmi les signes de l’Heure, le fait que la science soit
retirée et que l’ignorance apparaisse, et que la fornication se répande ainsi que l’alcoolisme, et les
hommes diminueront et les femmes resteront (accroîtront), jusqu’à ce qu’il y est 50 femmes pour 1 seul
homme»
Saïd ibn Joubaïr fut interrogé de la sorte : « Quel est le signe de l’Heure et de la perte des gens ? »
Il dit : « ...Quand leurs savants disparaîtront ! »
On rapporte que abou al Samah a dit : « Il viendra un temps où l’homme prendra sa monture pour
s’apprêter à voyager, il voyagera à travers plusieurs pays à la recherche de quelqu’un qui pourrait lui
donner une science de la Sounnah qu’il pourrait suivre mais il ne trouvera personne capable de lui donner
une Fatwa sauf avec une incertitude, et ceci est, en effet, déjà arrivé »[20]