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Livret 1

Partie A : formation des images

Newton (1666). Gravure du XIXème siècle

MPSI 3 2022-2023
Sommaire – Livret 1
MPSI 2022-2023

: approche documentaire : résolution de problème

: auto évaluation par compétences : ouverture culturelle

: simulation numérique : capacité numérique (Python)

PARTIE A : Formation des images

Introduction : Ondes sonores et ondes lumineuses. p. 3

Chapitre 1 : Sources lumineuses et modèle de l’optique géométrique p. 9


Classe inversée : les sources de lumière p. 15
TD Chapitre 1 p. 25
• Résolution de problème : le Soleil sous la pluie (Oral X p. 28
2022)
• Résolution de problème : mesure de l’indice d’un liquide
par réfractométrie
Chapitre 2 : miroirs plans et lentilles minces p.31
Ouverture : Des lentilles plates pour des images sans défauts. p.36
Pour la Science. 09/2012
p.37
TD Chapitre 2
p. 41
Résolution de problème : observation de la nébuleuse
émeraude
p.45
TD : aide personnalisée
DM 3
Capacité numérique : DM 3. Loi de Cauchy et lentille demi-
boule : tester à l’aide d’un langage de programmation, le
stigmatisme approché d'une lentille demi-boule pour les rayons
proches de l'axe optique (programme MP2i).
Chapitre 3 : modèles de quelques dispositifs optiques p.47
p.68
Ouverture : L’ELT, le plus grand oeil de la planète. ELT. Avril
2020
p. 71
Ouverture : Comment fonctionnent les capteurs CCD et
CMOS ?
p.75
TD Chapitre 3
PARTIE A : Formation des images
Chapitre 1 : Sources lumineuses et modèle de l’optique géométrique

La mesure de la distance Terre Lune a été effectuée à l’observatoire de la Côte d’Azur. Le principe est
la mesure de la durée d'aller-retour d'une impulsion laser émise du sol terrestre vers un réflecteur
lunaire (coin de cube). Pourquoi avoir choisi le laser, quel est l’intérêt du coin de cube ?

Réflecteur déposé sur la Lune par les


Laser de l'observatoire du CERGA
astronautes de la mission Appolo XV

Chapitre 2 : miroirs plans et lentilles minces

Comment la théorie géométrique de la lumière, essentiellement basée sur le concept de rayon lumineux,
permet-elle d’interpréter simplement la formation des images à l’aide de lentilles et/ou miroirs ?

L’image vue au travers d’une loupe est virtuelle: elle est du même côté que l’objet, et dans le cas où ce dernier est
situé entre le foyer et la loupe, apparaît agrandie et non inversée.

sommaire Optique 1
Chapitre 3 : Modèles de quelques dispositifs optiques

Dans un téléphone portable, l’objectif photographique est désormais constitué d’une lentille liquide, dont
la distance focale est contrôlée par une tension électrique appliquée aux électrodes qui l’entourent. La
tension électrique modifie la façon dont le liquide isolant (une huile) mouille les parois, ce qui modifie la
courbure de l’interface des deux liquides et, partant, ses propriétés optiques. … Les lentilles liquides
seront donc nécessairement petites, avec des rayons de courbure de quelques millimètres et, par
conséquent, de courtes distances focales. Ces contraintes conviennent bien à de petits dispositifs tels
que les objectifs de téléphones portables.
Mais, dans ce cas, comment effectuer la mise au point ? Dans un système de lentilles solides, un moteur
déplace celles-ci les unes par rapport aux autres afin de faire varier la focale du dispositif. Avec une
lentille liquide, on peut commander électriquement sa courbure, grâce à l’effet dit d’électromouillage. …
… Avec des liquides bien choisis, le résultat est un changement de la courbure de l’interface des deux
fluides, donc de la focale du dispositif : on obtient une lentille réglable.

sommaire Optique 2
INTRODUCTION – PARTIE A : FORMATION DES IMAGES
Chapitre 1 : Sources lumineuses et modèle de l’optique
géométrique
À l’aide du document fourni, répertoriez dans un tableau les similitudes et différences entre les ondes
sonores et les ondes lumineuses. On distinguera ce qui relève du caractère ondulatoire de la lumière
et ce qui relève de son caractère corpusculaire.

Article de G. Bonnet (2005). Culture ENS Sciences.

INTRODUCTION
Pourquoi parle-t-on couramment d'ondes sonores, d'ondes lumineuses et de rayons de lumière, mais
pas de "rayons sonores" ?

Est-ce parce que la notion de rayon n'a pas de sens avec le son ? Est-ce parce que la lumière peut être
vue comme constituée de photons se déplaçant suivant la direction donnée par les rayons et le son
de... finalement, ne constate-t-on pas l'absence de particule associée à l'onde sonore comme le photon
l'est à la lumière ? Cette introduction est-elle tout simplement fausse et utilisez-vous les rayons sonores
tous les jours ?

Je pense que l'on peut d'ores et déjà répondre à la dernière question : voici un bateau équipé d'un sonar
et cherchant à cartographier les fonds sous-marins :

Figure 1.

Comment détermine-t-on la distance du bateau au fond de l'eau ?

Cet exercice très simple de seconde est généralement résolu en traçant le trajet du son aller et retour,
des sortes de "rayons sonores", et personne ne trouve rien à y redire. On utilise donc bien des "rayons
sonores", au moins dans certaines occasions.

Ces "rayons sonores", cependant, sont-ils semblables dans leur nature aux rayons lumineux ? Et, si
oui, pourquoi n'utilise-t-on que rarement le mot de "rayons" pour le son ?

QU'EST-CE QU'UN RAYON ?


Il convient peut-être tout d'abord de définir ce qu'est un rayon.

Activite onde sonore et lumineuse 3


En fait, on peut définir un rayon partout où on peut définir une onde. La notion de rayon, si elle
correspond bien, dans le cas de la lumière, au trajet de particules (les photons), n'a pas besoin de
l'existence de telles particules pour être définie.

Un "rayon" correspond à la direction de propagation de l'énergie. Lorsque le milieu est homogène, cette
propagation se fait en ligne droite et le rayon est rectiligne. Le "rayon sonore" correspond donc à la
direction de propagation de l'énergie sonore tout comme un "rayon lumineux" correspond à la direction
de propagation de l'énergie lumineuse, définie par le vecteur de Poynting. Il n'est pas associé à un
mouvement de "particule" (comme dans le cas de la lumière et des photons) mais à un mouvement
d'énergie.

Il n'y a pas nécessairement contradiction entre une représentation en terme de "rayon" et une
représentation en terme d'"onde". En fait, au contraire, la représentation d'une onde en terme
de rayon lumineux ou sonore est intimement associée à sa représentation en terme d' onde .
Lorsqu'on représente les surfaces d'onde (qui sont aussi les surfaces équiphase) d'une onde sonore
ou lumineuse, on se place dans un point de vue "onde" plutôt que "rayon", mais les deux points de vue
sont équivalents puisque, pour une onde de pulsation ω donnée, le rayon lumineux ou sonore (défini
par la direction de déplacement de l'énergie), est perpendiculaire à la surface d'onde.
Figure 2.

Surfaces d'onde (en noir) et rayons (en rouge) dans le cas particulier d'une onde sphérique émise par une source
ponctuelle lumineuse ou sonore

REFLEXION ET REFRACTION DES ONDES SONORES


PRINCIPE
Les ondes sonores, tout comme les ondes lumineuses, peuvent subir des phénomènes de réflexion et
de réfraction. On pourrait donc dessiner des rayons sonores, les rayons réfléchis et les rayons transmis
étant déduits du rayon incident tout comme on le fait en optique.

Le rayon sonore réfléchi sur une interface plane entre deux milieux 1 (milieu du rayon incident) et 2
homogènes est le symétrique du rayon incident par rapport à la normale à l'interface.

Le coefficient de réflexion (en l'absence d'absorption) à l'interface entre ces deux milieux est :

R = [(1-r)/(1+r)]2 où r est le rapport r = (ρ2 c2) / (ρ1 c1)

Activite onde sonore et lumineuse 4


ρ1 et ρ2 sont les densités moyennes à l'équilibre respectivement des milieux 1 et 2 (on parle de densité
à l'équilibre puisqu'une onde sonore est précisément associée à des fluctuations de pression et de
densité). c1 et c2 sont les célérités respectives des ondes sonores dans les milieux 1 et 2.

On peut comparer ce coefficient avec celui que l'on a pour des ondes lumineuses :

Rl = [(1-rl)/(1+rl)]2 et rl = n2/n1 où n1 et n2 sont les indices des milieux 1 et 2


De même, on montre que le coefficient de transmission à l'interface entre ces deux milieux est :

T = 4 r/(1+r)2, tout comme avec les ondes lumineuses il est Tl = 4 rl/(1+rl)2


La réfraction du son obéit aux mêmes lois que celle de la lumière. Si i1 et i2 sont les angles des rayons
sonores avec la normale respectivement dans les milieux 1 et 2, et c1 et c2 les célérités du son dans
ces deux milieux, on a :
sin i2/c2 = sin i1/c1
APPLICATIONS
REFLEXIONS : ECHO, METRO DE PARIS, ETC.
L'écho est l'exemple type d'un phénomène de réflexion sonore. Cependant, dans notre vie de tous les
jours, l'écho (par exemple lorsqu'on passe sous un pont) est rarement autre chose qu'un phénomène
qui amplifie et prolonge les sons que l'on émet. On ne constate pas le plus souvent la présence
d'"images sonores" analogues aux "images visuelles". C'est parce que les parois du pont jouent le rôle,
non pas d'un miroir plan pour le son, mais d'un miroir déformant... Ce que l'on entend, c'est un mélange
d'échos multiples...

Certains lieux ont toutefois été construits intentionnellement pour favoriser des effets acoustiques
particuliers, et, entre autres, d'"images sonores". L'exemple peut-être le plus proche de nous est celui
du métro de Paris.

Figure 3.

Le métro à Solferino

De section elliptique, recouverte de céramique blanche réfléchissante, la voûte du métro de Paris


permet à une personne située sur un quai (l'un des foyers de l'ellipse) de communiquer sans difficulté
avec une personne placée en face d'elle sur l'autre quai (le deuxième foyer de l'ellipse).

En effet, la perpendiculaire à la tangente en un point donné de l'ellipse est toujours (c'est une propriété
mathématique des ellipses) la bissectrice de l'angle FMF'. Tous les rayons sonores arrivant sur la voûte
du métro et partant de F arrivent donc en F' et réciproquement.

Activite onde sonore et lumineuse 5


Figure 4.

Des constructions de ce type (prévues pour obtenir un effet d'"image sonore") existent depuis
longtemps.

Ainsi, à la Chaise-Dieu, en Auvergne, un confessionnal pour lépreux (que l'on peut toujours visiter de
nos jours) était conçu de façon à ce que le malade, chuchotant dans un angle de la pièce, puisse
entendre parfaitement le prêtre situé dans l'angle opposé, sans que personne d'autre dans la salle ne
puisse les entendre...

Figure 5.

La Chaise-Dieu

REFRACTION : INTERFACE EAU-AIR


ceau ≃ 1,5 × 103 m.s-1
cair (à pression et températures usuelles) ≃3,4 × 102 m.s-1
ρeau≃ 1,0 × 103 kg.m-3
ρair ≃ 1,3 kg.m-3
donc Tair-eau≃ 1,2 × 10-3 : la valeur très faible de ce coefficient explique l'impossibilité pratique d'entendre
dans l'air un bruit qui a lieu sous l'eau, même si celui-ci est parfaitement audible dans l'eau.
LES "MIRAGES SONORES"
La célérité du son dans l'air, en première approximation, peut s'écrire comme dépendant de la
température comme : c = 331 + 0,6 × température, où la température est en degrés Celsius. Donc la
célérité du son augmente avec la température de l'air, tout comme le fait la célérité de la lumière (lorsque
la température est plus élevée, l'air est moins dense et la vitesse de la lumière est plus grande). Cette
variation de la vitesse du son avec la température est à l'origine de "mirages sonores"...

Ainsi, il peut être possible d'écouter une conversation plus éloignée que d'ordinaire au-dessus de la
surface d'un lac plus froid que l'air extérieur (le matin lorsque le lac est encore froid et l'air extérieur
réchauffé par les premiers rayons du soleil, ou lorsque le lac est gelé, etc.)

Activite onde sonore et lumineuse 6


Figure 6. Figure 7.

Communication d'un bout à l'autre d'un lac lorsque l'air est Communication d'un bout à l'autre d'un lac gelé : les
de température homogène : seuls les rayons sonores en rayons sonores qui dans le cas précédent se
noir arrivent à la personne placée à l'autre bout du lac dirigeaient vers le haut sont infléchis vers le bas

Dans le cas du lac gelé, le son est en quelque sorte "guidé", sa dispersion dans toutes les directions
étant empêchée d'un côté par la surface presque totalement réfléchissante du lac, et limitée de l'autre
par les couches d'air supérieur plus chaudes.

Vous pouvez faire l'expérience de ce genre de "mirage sonore" très simplement, en comparant la
communication entre les deux rives d'un lac pas très grand, dans la journée (communication difficile) et
tôt le matin (communication facilitée).

POURQUOI SI PEU DE "RAYONS SONORES" ALORS ?


UNE RAISON HISTORIQUE
Pendant longtemps, des points de vue différents sur la lumière ont coexisté. Rayons ou ondes ?
"Particules" de lumière ? Substrat, hypothétique "éther" (dont les expériences de Michelson et Morley
ont montré que son existence n'est pas compatible avec l'expérience) dans lequel se propagerait la
lumière ? On a tiré ces problèmes au clair depuis, mais les points de vue "rayons de lumière" et "ondes
lumineuses" utilisés aujourd'hui sont néanmoins l'héritage de ces tâtonnements pour trouver une
représentation satisfaisante de la lumière.

Le son, pour sa part, n'a pas engendré autant de controverses. En fait, sa nature ondulatoire fut
envisagée dès les Grecs, et si sa nature ne fut véritablement démontrée que plus tard, cette
représentation ondulatoire du son s'est imposée presque comme "la seule" qui ait eu suffisamment de
succès historique.

Notre représentation actuelle du son, qui fait si peu appel, contrairement à la lumière, à la notion de
"rayon", est en partie tout simplement l'héritage de cette histoire.

RAISONS "NATURELLES" DE LA RAISON HISTORIQUE ?


Le son est-il donc identique à la lumière, et les différences de représentation se résument-elles à cet
héritage historique ?

On a voulu souligner, dans le paragraphe précédent, une certaine pertinence de la représentation en


terme de rayons qui n'est pas reflétée, partiellement pour des raisons historiques, dans nos
représentations.

Toutefois, d'autres arguments -physiques ou biologiques, cette fois- justifient peut-être la différence de
traitement du son et de la lumière. On utilise beaucoup la représentation en terme de rayons lumineux
de l'optique géométrique traditionnelle pour déterminer la position de l'image d'un objet. Or s'il existe en

Activite onde sonore et lumineuse 7


théorie des "images sonores" analogues aux "images lumineuses" (un exemple simple de "reflet sonore"
étant l'écho, dont on a déjà parlé), notre monde nous fournit toutefois plus d'images lumineuses que
d'images sonores.

Ainsi, lorsqu'on regarde un objet dans un miroir, ce dernier est généralement le seul élément de la pièce
à l'origine de réflexion spéculaire. En ce qui concerne les "reflets sonores" dans une maison, par contre,
dans une pièce quelconque, en général, tous les murs sont susceptibles de réfléchir plus ou moins le
son et les meubles aussi, dans une certaine mesure. En fin de compte la pièce est plus l'analogue d'un
ensemble de nombreux miroirs sonores différents que d'un miroir unique. On a donc en général une
multitude d'échos plutôt qu'une "image sonore" unique. Il n'est donc pas si simple de disposer d'un
"miroir sonore", et faire une expérience probante de réflexion et de réfraction des rayons sonores
requiert un peu de travail...

Le son et la lumière ont donc des natures analogues (des ondes pour lesquelles une représentation en
termes de rayons n'est pas dénuée de pertinence), mais les objets qui nous entourent se comportent
différemment vis-à-vis de ces deux types d'ondes. Seuls quelques objets de la vie courante (les miroirs)
sont le siège d'une réflexion spéculaire pour la lumière, alors que la plupart des objets qui nous
environnent reflètent partiellement les ondes sonores...

Les longueurs d'onde respectives du son et des ondes lumineuses contribuent aussi aux différences
entre ces deux types d'ondes : les effets de diffraction sont beaucoup plus importants pour des
longueurs d'onde relativement petites comme celle du son que pour la lumière.

Enfin, nos perceptions du son et de la lumière sont différentes : les organes de l'ouïe et de la vision et
le traitement des informations par le cerveau sont différents. En particulier, l'oeil comporte une "lentille",
le cristallin, qui lui permet de former une image sur la rétine, alors que l'oreille n'en comporte pas. De
plus, lorsque les informations provenant de notre vue et celle de notre ouïe sont en conflit, celles en
provenance de notre vue tendent à dominer, comme dans le cas du ventriloque qui arrive à illusionner
les spectateurs sur l'origine du son, rendant encore plus difficile de percevoir, les yeux ouverts, des
"images sonores" si celles-ci doivent contredire les "images visuelles" que l'on a sous les yeux..

Activite onde sonore et lumineuse 8


PARTIE A : FORMATION DES IMAGES
Chapitre 1 : Sources lumineuses et modèle de l’optique
géométrique
Introduction :

Dans le cours d’optique géométrique, nous nous intéressons aux aspects géométriques de la
propagation de la lumière. Dans cette étude, applicable dans des conditions que l’on précisera,
on peut admettre que la lumière se propage le long de courbes appelées rayons lumineux.
Pour déterminer l’allure des rayons lumineux, il faut connaître en chaque point M l’indice de
réfraction 𝑛(𝑀).
Mais l’optique géométrique occulte la nature ondulatoire de la lumière. Elle ne permet pas
d’interpréter les phénomènes d’interférence et de diffraction par exemple.
Phénomènes Phénomènes interprétables par le modèle Phénomènes interprétables
interprétables par l’optique scalaire s(M,t) par la description par un
géométrique champ ( E , B)
-Construction - Diffraction : - Polarisation
géométrique d’images :

- Dispersion :

- Interférences :
Applications :
- lunettes 3D
- filtres polarisants (photo)
Applications :
Lunettes, loupes,
microscope etc
Miroirs de dentiste
Télescope
Arc-en-ciel

Applications : hologrammes, limite du


pouvoir de résolution des instruments
d’optique, lecture des CD, DVD,
couleurs interférométriques (irisations
d’une bulle de savon, flaque d’huile),
mesures de précision (granulométrie)

Objectifs du cours :

1. Caractériser une source lumineuse par son spectre.


2. Relier la longueur d’onde dans le vide et la couleur

chap 1 sources lumineuses & modele de l optique geometrique 9


3. Définir le modèle de l’optique géométrique.
4. Indiquer les limites du modèle de l’optique géométrique
5. Connaître les lois de Snell-Descartes. Etablir la condition de réflexion totale.

...........................................................COURS............................................................................

I. Sources lumineuses
I.1. Spectre de la lumière

I.2. Les corps noirs


I.3. Les lampes spectrales
1.4. Laser
Lumière blanche Lampe Hg Lampe Na Laser
(corps chauffé)

Spectre de raies
Spectre de raies une raie
Spectre continu (doublet)
T=3100 K

I.5. Modèle de la source ponctuelle monochromatique

chap 1 sources lumineuses & modele de l optique geometrique 10


II. Quelques définitions et ordres de grandeur

II.1. Indice d’un milieu transparent

Rayon lumineux localement décrit par :


- Sa direction de propagation u
𝑐
- Sa vitesse de propagation 𝑣 =
𝑛

Odg :
Air : 𝑛 = 1,0003 ≈ 1 La vitesse dans un milieu homogène
transparent étant toujours inférieure à
Eau : 𝑛 = 1,33 celle dans le vide, l'indice n est toujours
Verre : : 𝑛 = 1,5 supérieur à 1. (Crédit B. Mollier)

La longueur d’onde dépend du milieu de propagation (contrairement à la fréquence).

II.2. Notion de rayon lumineux

Rayon lumineux : concept purement théorique


Description valable si : 𝜆 ≪ 𝑑

Avec 𝑑 : taille caractéristique du milieu de propagation

II.3. Modèle de l’optique géométrique


Valide tant que 𝜆 ≪ 𝑑
Propagation rectiligne de la lumière dans un milieu homogène
Les rayons lumineux se propagent indépendamment les uns des autres
Principe du retour inverse de la lumière

III. Réflexion et réfraction. Lois de Snell Descartes.

III.1. Quelques définitions

chap 1 sources lumineuses & modele de l optique geometrique 11


III.2. Lois de Snell Descartes

1. Le rayon réfléchi et le rayon réfracté sont contenus dans le plan d’incidence


2. Loi de la réfraction : n1 sin i1 = n2 sin i2

3. Loi de la réflexion : 𝒊𝟏 = −𝒓

III.3. Phénomène de réfraction limite. Condition de réflexion totale.

• La lumière va vers un milieu plus réfringent


- le rayon se rapproche de la normale
- le rayon réfracté existe toujours

• La lumière va vers un milieu moins réfringent


- le rayon n’existe pas toujours et s’il existe, il s’écarte de la normale
n1
- Si i   avec sin  = , il y a phénomène de réflexion totale.
n2
III.4. Applications

Prisme à réflexion totale :

Fibre optique à saut d’indice :

IV. Formation d’une image par un système optique

IV.1. Définition : système optique


IV.2. Objet réel/virtuel. Image réelle/Virtuelle.

chap 1 sources lumineuses & modele de l optique geometrique 12


Dans le cas de l’image virtuelle, les rayons émergent du système optique en divergeant
mais leurs prolongements se coupe en un point A’ : ce point est un point image virtuel, on ne
peut pas le recueillir sur un écran mais il peut être vu à l’œil nu à travers le système.

En effet, l’œil reçoit des rayons lumineux provenant d’un même point, celui-ci joue le
rôle d’objet pour la lentille de l’œil et une image se forme sur la rétine.

On peut créer un point objet virtuel en faisant converger les prolongements de rayons incidents
au système optique. L’image de ce point objet virtuel pourra être un point image réel ou un
point image virtuel

IV.3. Stigmatisme approché/rigoureux

Stigmatisme rigoureux : Le système S est rigoureusement stigmatique pour un couple de


points A et A’ si tous les rayons issus de A passent exactement par A’ après avoir traversé S.

chap 1 sources lumineuses & modele de l optique geometrique 13


Stigmatisme approché : Le système S présente un stigmatisme approché pour un couple de
points A et A’ si tous les rayons issus de A passent au voisinage de A’ après avoir traversé S,
la taille de la tâche étant inférieure à la taille de la cellule élémentaire du détecteur.
Seul système rigoureusement stigmatique : miroir plan
Pour les autres systèmes : stigmatisme approché

IV.4. Conditions de l’approximation de Gauss

1. Le rayon est très près de l’axe optique


2. il est faiblement incliné par rapport à l’axe optique
Propriétés : tout système optique centré, utilisé dans les conditions de Gauss réalise deux
propriétés :
1. Stigmatisme approché
2. Aplanétisme : tout objet perpendiculaire à l’axe optique a une image également
perpendiculaire à l’axe optique

L’essentiel du cours

Compétences OUI NON


1. Je peux citer les principales sources de lumière et les caractériser par
leur spectre.
2. Je connais le modèle de la source ponctuelle monochromatique.
3. Je peux relier la longueur d’onde dans le vide et la couleur perçue.
4. Je connais le modèle de l’optique géométrique et je peux en indiquer les
limites.
5. Je sais définir le rayon lumineux.
6. Je connais la définition de l’indice d’un milieu transparent. Je connais
quelques ordres de grandeur.
7. Je connais les lois de Snell Descartes.
8. Je peux établir la condition de réflexion totale.
9. Je connais les conditions de l’approximation de Gauss.
10. Je peux définir le stigmatisme rigoureux et le stigmatisme approché.

chap 1 sources lumineuses & modele de l optique geometrique 14


PARTIE A : FORMATION DES IMAGES
Chapitre 1 : Sources lumineuses et modèle de l’optique
géométrique
Classe inversée

Notions et contenus Capacités exigibles


Sources lumineuses Caractériser une source lumineuse par son spectre.
Modèle de la source ponctuelle Relier la longueur d’onde dans le vide et la couleur.
monochromatique.
Spectre

Liens des simulations, animations et vidéo repérés par et sur

Test en ligne sur

II. Les sources de lumière

Intérêt de l’étude : on étudie les sources et les récepteurs de lumière car notre connaissance
s’établit à l’aide de capteurs qui rendent compte du signal lumineux émis par les sources mais
de manière imparfaite (à cause des défauts intrinsèques du capteur comme le bruit)

Les mécanismes d’émission de la lumière sont essentiellement microscopiques : par un apport


d’énergie extérieure, des atomes sont excités, c’est-à-dire acquièrent un niveau d’énergie
supérieur à leur niveau d’énergie « au repos ». Ils reviennent à ce niveau plus stable en
restituant l’énergie par émission d’une onde lumineuse.

Sources de lumières usuelles : lampe spectrale, lampe à filament, laser

II.1. Sources à spectre continu


Les échanges d’énergie entre l’émetteur et le rayonnement sont collectifs et décrits par un
modèle statistique. Dans le cas limite du corps noir idéal, on prévoit un spectre énergétique
continu d’émission dont la forme générale est universelle et dont les caractéristiques ne
dépendent que de la température 𝑇 de la source. Ce spectre de rayonnement thermique est
présenté sur la figure 1.

Définitions simplifiées, utilisées dans ce qui suit.


Puissance : énergie totale émise par le corps noir par unité de temps ; unité : watt (W)
Intensité : puissance émise par unité de surface du corps noir ; unité : watt par m2 (W.m-2 )
Radiance spectrale : dérivée de l’intensité émise par rapport à la longueur d’onde ;
𝑅 = 𝑑𝐼 /𝑑𝜆0

chap 1 sources de lumiere classe inversee 15


FIGURE 1 : spectre d’émission d’une source thermique (corps noir)

L’intensité est donc l’aire (grisée) sous la courbe ci-dessus : 𝐼 = ∫ 𝑅 𝑑𝜆0

On montre que la longueur d’onde m à laquelle on observe le maximum d’émission vérifie la


C
loi de Wien m = , 𝐶 constante universelle.
T
Le Soleil peut être considéré comme un émetteur thermique de température de surface
𝑇 = 5780 K avec un maximum d’émission vers 500 nm dans le visible.

Dans les lampes à filament, le filament est porté à haute température (2800 K) par effet Joule.
Elles émettent un spectre continu assez court en courtes longueurs d’onde mais riche en
infrarouges ce qui diminue le rendement énergétique de la lampe.

Lampe quartz iode : l’ampoule en quartz contient du gaz iode. Le principe est le même que
pour les lampes précédentes, mais l’ajout d’un gaz halogène à l’intérieur de l’ampoule
augmente son temps de vie, en limitant la vaporisation du tungstène. Cela permet donc de
porter le filament à une température plus élevée (3200 K), ce qui augmente l’intensité
lumineuse et décale le maximum d’émission du spectre vers le visible.

En TP, si on place du matériel fragile derrière ce type de lampe, on placera en aval un filtre
anti calorique (filtre les infrarouges)

II.2. Sources à spectre discontinu


a) Émission spontanée

chap 1 sources de lumiere classe inversee 16


L’étude des structures atomiques montre la quantification des niveaux d’énergie d’un atome.
Lors d’une transition énergétique, un atome émet ou absorbe un photon d’énergie
hv = E f − Ei en fonction des énergies initiales et finale d’un atome.

Lorsque les transitions énergétiques ont lieu exclusivement de façon individuelle entre atomes
de la source et rayonnement émis, seules certaines valeurs de la fréquence sont possibles
pour le photon émis. On parle alors de sources spectrales. Ces sources n’émettent de la
lumières que pour des longueurs d’onde très précises avec seulement de faibles largeur de
raies dues par exemple à l’agitation thermique des atomes de la source et à l’effet Doppler
Fizeau qui l’accompagne. L’allure du spectre émis est présentée sur la figure 2.

FIGURE 2 : spectre de raies d’une lampe à vapeur de mercure

Application : Considérons une ampoule à filament usuelle, de puissance d’environ 50 W et


de longueur d’onde  = 0,5  m .
Donner un ordre de grandeur du nombre de photons émis par cette ampoule par unité de
temps.

• Comment réaliser l’émission spontanée ?

Une lampe à décharge est une lampe électrique constituée d'un tube ou d'une ampoule en
verre remplie de gaz (hélium par exemple) ou de vapeur métallique (Hg, Na, Cd), sous haute
ou basse pression, au travers duquel on fait passer un courant électrique. Le flux d’électrons
entre en collision avec les atomes ce qui les porte dans un état excité (durée de vie de l’état
d’excitation : 10−9 s). Il s'ensuit une production de photons donc de lumière suite à la

chap 1 sources de lumiere classe inversee 17


désexcitation des atomes. La couleur de la lumière émise par luminescence par ces lampes
dépend du gaz utilisé :
* Le néon donne une couleur rouge
* Le mercure s'approche du bleu tout en produisant une quantité d'ultraviolet importante
* Le sodium rayonne dans le jaune. Souvent on le mélange avec du néon pour rendre la
lumière orangée
* Le xénon (récemment employé pour l'éclairage des automobiles) est le gaz qui permet de
s'approcher le plus possible du blanc pur.

Largeur des raies :

2 facteurs expliquent que les raies ne soient pas parfaitement monochromatiques :


Lampe Basse pression : élargissement de la raie par effet Doppler (distribution spectrale :
gaussienne)
Lampe haute pression : en plus : collisions entre atomes (-> raies plus lumineuses mais
moins fines, la distribution spectrale est une lorentzienne)

A cela s’ajoute le principe d’incertitude d’Heisenberg. Pendant t , .t  1


avec  l’étalement spectral. Le processus d’émission n’étant pas infiniment long,   0

b. Emission stimulée

Lorsqu'un atome se trouve au niveau excité E2, un photon incident


d'énergie hv = E2 − E1 peut forcer l'atome à revenir au niveau E1 .
L'atome émet alors un nouveau photon d'énergie hv = E2 − E1 . Le
fait remarquable est que les deux ondes associées aux photons
incident et émis sont en phase.

Ce cas recouvre celui des lasers.


Le laser permet d’obtenir un faisceau de lumière cohérente, très intense, quasi-
monochromatique et très directive car les photons émis grâce à l’émission stimulée ont même
direction, même fréquence, même phase et même polarisation :
– grande cohérence spatiale et temporelle
– très intense : il y a risque de cécité lorsqu’on reçoit un faisceau laser directement dans les
yeux ;
– quasi-monochromatique : la largeur 𝛥𝜈 de la raie laser (cf. figure 3) est assez couramment
de l’ordre du MHz dans le visible (𝛥𝜈/𝛥𝜈0 ∼ 10−8) ;
– très directive : la divergence d’un faisceau laser est de l’ordre de 10−5 radian.

Il permet d’approcher la notion de rayon lumineux et d’onde plane.

Réalisation de l’émission stimulée :


1) Inversion de population par pompage optique (but : amener les atomes dans l’état
excité)
2) Amplification : le milieu est placé dans une cavité résonnante où seules certaines
fréquences sont permises et amplifiées. Les fréquences propres de la cavité =
fréquences qui correspondent à l’écart entre les niveaux électroniques.

chap 1 sources de lumiere classe inversee 18


FIGURE 3 : oscillateur laser

chap 1 sources de lumiere classe inversee 19


II.3. Notion de paquet (ou train) d’ondes (hors programme)
La lumière est émise sous forme d’un phénomène oscillatoire électromagnétique de courte
E2 − E1
durée appelé train d’ondes de fréquence v = . (figure 4)
h

FIGURE 4 : Représentation d'un train d'onde sinusoïdal d'extension finie dans le temps
 c : durée d’excitation

Pour chaque train d’onde, la date d’émission, la phase à l’origine, et  c sont aléatoires.

[durée de cohérence temporelle] d’une onde émise par une source : valeur moyenne de la
durée des trains d’onde. On la note  c .
[longueur de cohérence temporelle] d’une onde émise par une source : Lc = c. c . Il s’agit
de la longueur parcourue par l’onde pendant  c dans le vide.

Conséquence : largeur spectrale de la source : comme  c ne tend pas vers l’infini, la source
est caractérisée par sa largeur spectrale (figure 5)

FIGURE 5a : Représentation spectrale « idéale » (onde monochromatique)


 c →  et v → 0 . Onde illimitée dans le temps. Dans le cadre du modèle des trains d’onde,
une source purement monochromatique n’existe pas.

chap 1 sources de lumiere classe inversee 20


FIGURE 5b : Conséquence du train d’onde : élargissement du profil spectral

Conclusion :

Conséquences :
• La cohérence temporelle de l’onde augmente si la longueur de cohérence augmente
ou si v diminue ;
• Inversement, si la source a un spectre étendu, (lumière blanche par exemple), elle a
une faible cohérence temporelle.
• Explicitons  c
c c v2 c
 = cT =  d  = − dv   v =  = 2  
v v 2
c 
1 2
D'après le principe de Heisenberg :  c  =
v c
Application numérique :   600 nm et   0,1 − 0, 01 nm
Laser :  c  10−8 s
Raie de lampe spectrale :  c  10−12 s
Lumière blanche :  c  10−15 s

chap 1 sources de lumiere classe inversee 21


Ordres de grandeurs pour les différentes sources lumineuses

Lumière blanche Lampe Hg Lame Na Laser


(corps chauffé)

Spectre de raies
Spectre de raies une raie
Spectre continu (doublet)
T=3100 K

𝑙𝑐 = 750 nm 𝑙𝑐 = 0,3 mm 𝑙𝑐 = 0,3 m


 c = 10 s
−15
 c = 10 s
−11
 c = 10−8 s

III. Les récepteurs de lumière ou photodétecteurs

La fréquence des vibrations lumineuses est de l’ordre de v0  10−14 Hz . Le temps de variation


de la phase est de l’ordre de   10−14 s . Le temps de cohérence (durée moyenne du train
d’onde) est de l’ordre de 10-9 s et comporte plusieurs milliers de période.
Il n’existe pas de photodétecteur capable de suivre des évolutions temporelles aussi rapides.

Les détecteurs ne sont sensibles qu’à des grandeurs moyennées ou intégrées sur un temps
de réponse caractéristiques du photodétecteur  ph avec 𝜏𝑝ℎ ≫ 𝜏.
Ainsi, aucun récepteur ne peut être sensible à l’amplitude car la moyenne temporelle d’une
fonction sinusoïdale est nulle.

Un récepteur est en revanche sensible à la moyenne de l’énergie lumineuse qu’il reçoit.

III.1. L’œil
L’œil : il est constitué de deux types de cellules
sensibles à la lumière, les cônes et les bâtonnets.
Les bâtonnets sont plus sensibles mais ne
permettent pas de distinguer les couleurs,
contrairement aux cônes.
Le message nerveux envoyé par l’œil au cerveau
est rafraichi environ 10 fois par seconde, ce qui
explique les fréquences des "boîtes à images"
que nous utilisons (25 à 100 Hz) : la persistance
donne l’impression d’un défilement continu des
images. Application : TV : fréquence entre 25 et
100 Hz

L’œil humain perçoit les longueurs d’onde entre 400 et 800 nm et n’est pas sensible à la
lumière polarisée.

chap 1 sources de lumiere classe inversee 22


III.2. Photodiode

La photodiode est une diode spéciale qui, lorsqu’elle est polarisée en


inverse (cf : caractéristique de la photodiode), contrairement à une diode
normale, est parcourue par un courant proportionnel à la puissance
lumineuse reçue. La mesure de l’intensité électrique donne donc accès (à
une constante près) à la puissance lumineuse.
La photodiode détecte toute l’étendue du spectre visible mais est aussi
sensible à l’infrarouge. Le temps de réaction d’une photodiode est
beaucoup plus bref que celui de l’œil (10-5 s contre 0,1 s pour l’œil).

Montage :

Attention : branchée en polarisation inverse


Temps de réponse :10-5 s

Le courant iR dépend linéairement du flux lumineux.


En mesurant la tension aux bornes d’une résistance UR = R iR , on en déduit l’intensité
lumineuse.

III.3. Capteur CCD


Un capteur photographique est un composant électronique photosensible servant à convertir
un rayonnement électromagnétique (UV, visible ou IR) en un signal électrique analogique. Ce

chap 1 sources de lumiere classe inversee 23


signal est ensuite amplifié, puis numérisé par un convertisseur analogique-numérique et enfin
traité pour obtenir une image numérique.
Le capteur est donc le composant de base des appareils photo numériques, l'équivalent du
film en photographie argentique.
Le capteur photographique met à profit l'effet photoélectrique, qui permet aux photons
incidents d'arracher des électrons à chaque élément actif (photosite) d'une matrice de capteurs
élémentaires constitués de photodiodes.
Le capteur CCD est ainsi composé d’une suite de petites photodiodes placées les unes contre
les autres et se présente souvent sous la forme d’une barrette.
Deux grandes familles de capteurs sont disponibles : les CCD et les CMOS.
Les CCD sont surtout utilisés dans les appareils compacts et de plus en plus délaissés dans
les reflex. Les appareils reflex quant à eux, utilisent majoritairement des capteurs CMOS (en
2009). La différence repose dans la méthode de collection des charges.

Barrette CCD (laboratoire du lycée)

Vidéo sur les CMOS : https://www.youtube.com/watch?v=hkywIVCQOeo

III.4. Photopile
Le photodétecteur devient générateur sous l’action de la lumière.

III.5. Photomultiplicateur
Permet de détecter jusqu’à un seul photon grâce à une amplification.

Temps de réponse : 10 à 100 ns

chap 1 sources de lumiere classe inversee 24


Chapitre 1 : Sources lumineuses et modèle de l’optique
géométrique - Exercices
Questions de cours
1. Quels phénomènes ne peuvent pas s’expliquer avec le modèle de l’optique géométrique ?
On rappellera les conditions de l’optique géométrique.
2. Représenter le spectre de la lumière. On précisera quelques valeurs de longueurs d’onde
dans le vide et la couleur associée.
3. Expliquer brièvement les différents processus d’émission de lumière. Pour chaque type de
source de lumière, dessiner l’allure du spectre associé.
4. Définir l’indice optique d’un milieu. À quelle valeur est-il supérieur ?
5. Énoncer les deux conséquences du principe de Fermat. (HP)
6. Donner les lois de Snell Descartes de la réflexion avec des angles orientés. On fera un
schéma et on précisera la définition du plan d’incidence.
7. Donner les lois de Snell Descartes de la réfraction. On fera un schéma dans le cas où le
rayon incident pénètre vers un milieu plus réfringent.
8. Qu’est-ce que le phénomène de réflexion totale ? Préciser pour quelles valeurs de l’angle
d’incidence ce phénomène a lieu ?
9. Définir un objet et une image.
10. Faire un schéma d’un système optique donnant d’un objet réel une image virtuelle.
11. Faire un schéma d’un système optique donnant d’un objet virtuelle une image réelle.
12. Énoncer les conditions de Gauss et leurs conséquences.

Données : ℎ = 6,62. 10−34 𝐽. 𝑠


𝑐 = 3. 108 𝑚. 𝑠 −1

Exercice 1 : Mirage et coucher de soleil

Classé dans la famille des mirages, l’effet Novaya Zemlya a la particularité de permettre d’observer le
Soleil à l’horizon alors qu’il est déjà couché.

1. Modèle plan

Par une chaude journée d’été, on voit souvent une ‘flaque d’eau’ au bout d’une ligne droite,
qui n’est que le reflet du ciel. Interpréter.
Aides :
Justifier que l’indice d’un gaz est une fonction croissante de sa densité.
Découper le milieu en une succession de couches planes homogènes d’indices différents.
Montrer que la concavité du rayon lumineux est dirigée vers les zones d’indice croissant.

2. Modèle sphérique

On suppose maintenant que l’indice du milieu présente une symétrie sphérique et ne dépend
que de la distance 𝑅 à un point O.

chap 1 sources lumineuses & modele de l optique geometrique TD 25


En imaginant le découpage de ce milieu en une succession de couches sphériques
homogènes d’indices différents, et en appelant 𝑖(𝑅), l’angle que fait le rayon lumineux en un
point 𝑀 avec le rayon 𝑂𝑀, montrer que :
a) La trajectoire du rayon lumineux est dans un plan contenant O.
b) Le produit 𝑅 𝑛(𝑅) 𝑠𝑖𝑛 𝑖(𝑅) est constant.
Le soleil est déjà en-dessous de l’horizon quand on le voit se coucher sur l’océan.
c) Justifier ce résultat.
d) L’atmosphère a une épaisseur ℎ d’environ 10 km. L’indice 𝑛0 de l’air au sol est de
1,0003 et le rayon 𝑅T de la terre est de 6400 km. Donner l’ordre de grandeur de
l’erreur angulaire entre la position réelle et apparente d’une étoile de position
apparente à 45° au-dessus de l’horizon puis au niveau de l’horizon.
e) Estimer la durée séparant le coucher effectif du Soleil et son passage sous l’horizon
au niveau de l’équateur lors de l’équinoxe.

Exercice 2 : mesure de la distance Terre Lune

Pour mesurer avec précision la distance Terre Lune, on émet une


impulsion laser de longueur d’onde 𝜆 = 0,53 mm depuis la surface de la
Terre, en direction d’un réflecteur catadioptrique posé sur la Lune qui
renvoie vers la Terre la lumière qu’il reçoit. La mesure du temps écoulé 𝑇
entre l’émission et la réception du signal permet de déterminer la
distance Terre Lune.
1) Le réflecteur posé sur la Lune est un coin de cube, ensemble de trois miroirs
identiques A, B et C formant les trois faces d’un trièdre rectangle 𝐼𝑥𝑦𝑧. Montrer qu’un
rayon lumineux émis de la Terre et arrivant sur le coin de cube est renvoyé après
trois réflexions sur les miroirs dans la direction exactement opposée.
2) Les différents rayons lumineux issus du télescope sont émis uniformément dans un
cône de demi-angle au sommet 𝛼 = 2. 10−5 rad. D’autre part, le faisceau de retour
présente une divergence.
a) Interpréter cette divergence. Le demi-angle au sommet du faisceau retour vaut
𝜆
𝛼′ = ′ avec 𝑙 ′ = 1 cm une dimension caractéristique des miroirs du réflecteur.
𝑙
Données :
Surface apparente du coin de cube : 𝜎 = 1 cm2
Surface du récepteur sur la Terre : 𝜎′ = 1,8 m2
Distance moyenne Terre Lune : 𝑑 = 3,84. 105 km
Energie d’une impulsion laser : 𝐸 = 0,3 𝐽
b) Si 𝑛0 est le nombre de photons émis lors d’une impulsion du laser, quel est le
nombre de photons reçus par le catadioptre ? Quel est le nombre de photons
reçus en retour par le récepteur de la Terre ? En déduire l’ordre de grandeur de la
fraction de puissance lumineuse émise par la Terre qui est recueillie à son retour
par le récepteur. Préciser les hypothèses de ce calcul.
c) Quel est le nombre de photons revenant à chaque impulsion sur la Terre ?
Conclure.

Exercice 3 : bassin
Un bassin de profondeur ℎ = 1 m est totalement rempli d’eau. Au fond du bassin est placée
une source ponctuelle émettant de la lumière dans toutes les directions. Quel est le rayon du
disque lumineux qui se forme à la surface de l’eau ?

chap 1 sources lumineuses & modele de l optique geometrique TD 26


Exercice 4 : Image d’une pièce au fond d’un bassin
On observe debout sur le bord d’un bassin de
profondeur 𝐻 = 2 𝑚è𝑡𝑟𝑒𝑠, une pièce reposant sur le
fond. A quelle distance ℎ de la surface de l’eau
l’observateur voit-il l’image de cette pièce ?

On déterminera ℎ en fonction de 𝐻, de l’indice 𝑛 de


l’eau, et de l’angle d’incidence 𝑖 du rayon lumineux qui
arrive vers l’observateur.

Données :
𝑑1 = 2 m, 𝑑2 = 2 m

Exercice 5 : aquarium et poisson rouge

Un observateur contemple un poisson rouge situé à 50 cm de


profondeur dans l’aquarium.
Il penche son visage sur l’aquarium quasiment à la verticale du
poisson rouge.
1) Calculer la profondeur apparente du poisson.
2) Calculer le grossissement du poisson défini comme le
rapport entre le diamètre angulaire apparent et le
diamètre angulaire en vision directe.
Le diamètre angulaire est l’angle sous lequel l’observateur voit un objet 𝐴𝐵.

Lame à face parallèle

Une lame à faces parallèles est constituée par deux dioptres plans parallèles distants de 𝑒.
3) Montrer que le rayon émergent ressort parallèlement au rayon incident.
4) Montrer qu’une lame à face parallèle présente dans les conditions de Gauss un
stigmatisme approché et établir la position de l’image.
5) On regarde horizontalement un poisson rouge à travers un aquarium en verre dont
les parois ont une épaisseur de 1 cm. Le poisson se trouve à 20 cm de la paroi.
Quelle est la position 𝐴’ de l’image ? L’observateur a son visage aligné
horizontalement avec le poisson.

chap 1 sources lumineuses & modele de l optique geometrique TD 27


Exercice 6 : Arc en ciel

Le phénomène d’arc-en-ciel est lié aux réfractions et réflexions subies par la lumière solaire
dans les gouttes d’eau considérées comme sphériques.
Un rayon lumineux pénètre la goutte d’eau d’indice 𝑛, subit 𝑝 réflexions internes puis ressort.
On note 𝑟 l’angle de réfraction suite à la première réfraction (interface air/eau).
1. Montrer que les réflexions internes ne sont pas des réflexions totales.
2. Exprimer la déviation 𝐷𝑝 qu’a subi le faisceau qui sort de la goutte après 𝑝 réflexions
internes en fonction de 𝑖, 𝑟 et 𝑝.
On rappelle que l'angle de déviation est l'angle que font entre eux le rayon incident et
le rayon dévié après traversée d'un système optique.
3. Montrer qu’on obtient les extrema de la fonction 𝐷𝑝 (𝑖 ) par une relation qu’on
explicitera : 𝑠𝑖𝑛2 (𝑖𝑚 ) = 𝑓(𝑝, 𝑛)
4. a) Montrer que dans l’intervalle 0 < 𝑖 < 𝜋/2, pour une valeur 𝑖 = 𝑖𝑚 , il existe pour 𝐷𝑝
un extremum unique si 𝑝 ≥ 1. On admettra qu’il s’agit d’un minimum noté 𝐷𝑝𝑚 .
b) Calculer 𝐷𝑝𝑚 et l’angle d’incidence 𝑖𝑚 correspondant pour 𝑝 = 1 et 𝑝 = 2.
5. On considère une chute de pluie comme un ensemble de gouttes d’eau
uniformément réparties.
a) Expliquer qualitativement le phénomène d’arc en ciel en vous appuyant sur les
directions dans lesquelles l’œil perçoit un maximum de lumière. Que peut-on dire
de la lumière qui traverse la goutte d’eau sans réflexion interne ?
b) L’expérience montre qu’on observe deux arcs seulement. Justifier ce résultat.
c) Peut-on voir l’arc en ciel quelle que soit l’inclinaison des rayons solaires ?
6. A quoi est due l’irisation de l’arc en ciel ?
7. On peut montrer que la déviation est plus importante pour le violet que pour le rouge
pour l’arc en ciel principal et l’inverse pour l’arc en ciel secondaire. Faire un schéma
représentant la succession des couleurs observées dans les deux arcs.

Exercice 6 bis : Le soleil sous la pluie (Oral X 2022)


On considère un rideau de gouttes d’eau éclairées par le Soleil et un observateur qui se tient
dos au Soleil et face aux gouttes.
Expliquer pourquoi il existe une direction où l’observateur perçoit plus de lumière.

Exercice 7 : mesure de l’indice d’un liquide par réfractométrie

On souhaite mesurer l’indice de réfraction 𝑛 d’un liquide. On dépose une goutte de ce liquide
sur un cube de verre. On éclaire le cube par un faisceau lumineux par une des faces
latérales. On observe la goutte de liquide par le dessus.
Quelles valeurs d’indice optique ce dispositif permet-il de mesurer ?

chap 1 sources lumineuses & modele de l optique geometrique TD 28


Exercice 7 : Aides

À quelle condition la goutte est-elle lumineuse ?


Comment peut-on déduire de cette expérience l’indice de réfraction du liquide ?
Montrer que ce réfractomètre mesure des indices 𝑛 compris en deux valeurs à déterminer.

Auto-évaluation par compétences :

Compétences Observables Autoévaluation

Faire un schéma du dispositif


Définir les grandeurs (indice du liquide 𝑛, indice du verre
S'approprier 𝑛𝑉 , angle d’incidence)
Dessiner la trajectoire du rayon lumineux
Repérer et définir les angles
Enoncer la condition pour laquelle la goutte est
lumineuse (absence de réflexion totale)
Analyser
Exprimer la condition de réflexion totale (angle limite)
Exprimer 𝑛 en fonction de l’indice du verre 𝑛𝑉
Réaliser
Encadrement de 𝑛 : 1,12 ≤ 𝑛 ≤ 1,50
Mettre en perspective la démarche suivie :
Valider Approximations de modélisation
Critiquer les valeurs numériques
S'exprimer en français correct, situation schématisée
Utiliser un vocabulaire scientifique précis
Communiquer
Organiser un raisonnement clair et logique
Présenter avec soin sa démarche

chap 1 sources lumineuses & modele de l optique geometrique TD 29


PARTIE A : FORMATION DES IMAGES
Chapitre 2 : miroirs plans et lentilles minces

Introduction :
Les miroirs et les lentilles sont des objets utilisés quotidiennement. Le miroir le plus répandu
(et le plus simple) est le miroir plan que nous utilisons tous les matins. Cependant, les miroirs
sphériques ont beaucoup d'applications dans la vie courante. Par exemple, les miroirs
convexes se retrouvent dans plusieurs magasins pour contrer le vol à l'étalage. Les miroirs
concaves se retrouvent dissimulés à l'intérieur des feux arrière d'un véhicule. Les miroirs
réfléchissent la lumière tandis que les lentilles réfractent les rayons lumineux.

Objectifs du cours :
• L’objectif premier : maîtriser la construction des rayons lumineux.
• Le stigmatisme approché et l’aplanétisme sont admis.
• Obtenir les formules de conjugaison et de grandissement grâce aux constructions
géométriques

I. Miroirs plans

I.1. Définition

I.2. Image par un miroir plan d’un objet réel

- lois de la réflexion de Descartes i=i’


- Stigmatisme rigoureux
- A’ (image de A) : symétrique de A par rapport au miroir

II. Lentilles minces dans l’approximation de Gauss

II.1. Définitions et propriétés

𝑒 << 𝑅1 𝑒<<R2 𝑒<<C1 C2

• Classification des lentilles

chap 2 miroirs plans lentilles minces 31


• Propriétés
Dans les conditions de Gauss :
Tout rayon passant par le centre optique n’est pas dévié.

II.2. Foyers principaux et secondaires

a) Foyers principaux

F → A '
Foyer sur Axe optique
objet

A → F '
sur axe foyer image
optique

𝒇′ = 𝑶𝑭′ = −𝑶𝑭 distance focale


de la lentille
f '  0 pour une lentille convergente ; f '  0 pour une lentille divergente
1
V= = vergence en dioptries  . 1 δ = 1 m−1
f'
b) Foyers secondaires

II.3. Aberrations :

Aberration géométrique : Cette aberration apparaît en lumière monochromatique

chap 2 miroirs plans lentilles minces 32


Les principales aberrations géométriques sont l’astigmatisme (image non ponctuelle d’un
point) et l’aberration de sphéricité des faisceaux pour un point situé hors de l’axe (les rayons
lumineux qui passent par les bords d'une lentille ne convergent pas sur le même plan que les
rayons passant par le centre).

Les principales aberrations géométriques sont l'astigmatisme (image non ponctuelle d'un
point) et l'aberration de sphéricité des faisceaux pour un point situé hors de l'axe (coma).

Correction des aberrations géométriques : Avec une lentille unique, la seule méthode
consiste à diaphragmer le faisceau pour se placer dans les conditions de Gauss. Le calcul ou
l'expérience montrent qu'il faut, pour minimiser les aberrations géométriques, orienter une
lentille convergente avec sa face la plus bombée dirigée vers le point source ou image le plus
éloigné de la lentille.

Aberration chromatique : Ce type d'aberration est lié au caractère ondulatoire de la lumière


et à sa dispersion qui provient de la variation de l'indice avec la longueur d'onde.

chap 2 miroirs plans lentilles minces 33


III. Construction de l’image d’un objet par une lentille

III.1. Image d’un objet situé à distance finie

[ grandissement transversal] :
𝐴′𝐵′ 𝑂𝐴′ 𝐹′𝐴′ 𝑓′
𝜸= = = =
𝐴𝐵 𝑂𝐴 −𝑓′ 𝐹𝐴

 grandeur algébrique (attention aux signes !)


𝛾 > 0 : image droite ; 𝜸 < 𝟎 : image renversée

|𝛾| > 1 : image agrandie ; |𝛾| < 1 : image rétrécie

III.2. Image d’un objet situé à l’infini

IV. Formules de conjugaison (où se trouve l’image ?) d’une lentille mince dans les
conditions de Gauss

IV.1. Formule de conjugaison de Newton


FA F ' A ' = − f '2

IV.2. Formule de conjugaison de Descartes

1 1 1
− =
OA ' OA f '

V. Condition de formation d’une image réelle pour un objet réel par une lentille
convergente

La position de l’objet étant connue, 𝐷 la distance objet-écran fixée, à quelle condition obtient-
on une image réelle ?

chap 2 miroirs plans lentilles minces 34


Il faut que D ≥ 4f′

VI. Association de lentilles


Pour des lentilles accolées, Véq = V1 + V2

En résumé :

Capacités exigibles OUI NON

Je sais construire l’image d’un objet par un miroir plan.

Pour une lentille mince, je peux définir les propriétés du centre optique, des
foyers principaux et secondaires, de la distance focale, de la vergence.
Je peux construire l’image d’un objet situé à distance finie ou infinie à l’aide de
rayons lumineux.
Je peux identifier la nature réelle ou virtuelle d’une image.

Je peux exploiter les formules de conjugaison et de grandissement transversal


de Descartes et de Newton.
Je peux établir et utiliser la condition de formation de l’image réelle d’un objet
réel par une lentille convergente.

chap 2 miroirs plans lentilles minces 35


Ouverture culturelle :
Des lentilles plates pour des images sans défauts
Des nanostructures d’or sur une plaque de silicium permettent de reproduire les
propriétés d’une lentille sphérique.

SEAN BAILLY| Pour la Science. 10 septembre 2012

Les microscopes et les lunettes astronomiques Lorsqu'une onde plane – dont tous les points
sont composés de lentilles sphériques, qui ayant la même phase forment un plan – traverse
permettent de manipuler la lumière visible et de la lentille, la lumière qui passe près du centre
produire une vue agrandie de l’objet observé. Ces traverse une épaisseur de verre plus grande que
éléments optiques ont plusieurs défauts : elles celle qui passe près du bord, plus mince. La
sont épaisses et déforment l’image, provoquant ce lumière se propageant plus lentement dans le
que l’on nomme des aberrations géométriques. verre, celle qui passe près du centre prend du
En partant des principes physiques régissant le retard – elle est progressivement déphasée – sur
fonctionnement des lentilles, l’équipe dirigée par celle qui passe par les bords, de sorte que le front
Federico Capasso, de l’Université de Harvard, a d'onde est déformé en un arc de cercle ayant pour
mis au point des lentilles plates ultraminces et centre le point focal.
sans aberrations fonctionnant dans les longueurs
d'onde allant de l’infrarouge au térahertz.
F. Capasso et ses collègues ont développé un
nouveau type de lentilles qui repose sur une
Dans une interprétation géométrique de généralisation de la loi de réfraction. L'idée est de
l’optique, un rayon lumineux est dévié à l’interface créer un déphasage brusque et plus ou moins
entre deux milieux. L’angle de déviation dépend important en chaque point lors de la traversée de
de la vitesse de propagation de la lumière dans les l’interface, pour simuler l’effet d’une lentille
deux milieux – caractérisée par leur indice de sphérique avec une surface plane et mince.
réfraction –, selon une loi énoncée par Snell et
Descartes au XVIIe siècle. Les lentilles sont une
application directe de ce phénomène. Ainsi, des L'élément optique est une plaque de silicium
rayons parallèles qui arrivent sur une lentille recouverte d’une couche d’or de 60 nanomètres
sphérique convexe convergent en un point, le d’épaisseur. Dans cette couche sont gravées avec
point focal. un faisceau d’électrons des nanostructures qui
agissent comme des antennes : elles captent
l’onde incidente et la réémettent avec un
On peut décrire ce phénomène dans une déphasage. La forme – rectilignes ou en V – et
interprétation ondulatoire de l'optique. l’orientation de ces nanoantennes permet de

chap 2 miroirs plans lentilles minces 36


moduler l’importance du déphasage.
L’agencement circulaire de ces nanoantennes à la
surface du silicium permet de créer un profil de
phase d'ensemble qui reproduit les propriétés
d'une lentille sphérique.

Patrice Genevet, un membre de l’équipe, souligne


l’un des avantages du système : il est facile à
adapter à une grande gamme de fréquences, de
l’infrarouge jusqu’aux ondes térahertz, en jouant
sur la géométrie des nanostructures. En outre, ces
lentilles ne souffrent pas d’aberrations
géométriques, car le déphasage n'est pas
provoqué par l'épaisseur cumulée de matériau
traversé comme pour les lentilles sphériques, mais
en un point de la surface. Cela autorise une grande
qualité d’image.

Les métamatériaux – des matériaux


artificiellement structurés à petite échelle –,
utilisés par exemple dans des systèmes
d’invisibilité, trouvent ici une application
intéressante pour de futurs dispositifs d’imagerie.
De nombreux développements, qui peuvent
reproduire différents motifs de déphasage, et pas
uniquement sphériques, sont à l’étude. En
particulier, pour étendre la gamme des longueurs
d’onde exploitables à la lumière visible, plusieurs
modifications seraient nécessaire. Il faudrait
notamment utiliser un substrat différent du
silicium, opaque pour ces longueurs d’onde. Et la
taille des nanostructures, actuellement de
50 nanomètres de largeur et jusqu’à
180 nanomètres de longueur, devrait être
fortement réduite.

chap 2 miroirs plans lentilles minces 37


PARTIE A : FORMATION DES IMAGES
Chapitre 2 : miroirs plans et lentilles minces - TD

Questions de cours :

1. Soit un objet réel AB. Tracer son image par un miroir plan. Comment peut-on qualifier
l’image ? Quelles qualités possède un miroir plan ?
2. Définir une lentille mince. Comment distingue-t-on une lentille mince convergente d’une
lentille mince divergente ?
3. Définir pour une lentille mince en se plaçant dans l’approximation de Gauss : le centre
optique, les foyers principaux et les foyers secondaires.
4. Définir le grandissement transversal et en donner différentes expressions en s’appuyant sur
le tracé des rayons lumineux permettant de construire l’image d’un objet situé à distance finie
de la lentille mince.
5. Définir la vergence d’une lentille mince. Quelle est son unité ?
6. Rappeler et démontrer les formules de conjugaison de Descartes et de Newton.
7. Citer deux types d’aberrations.
8. Établir la condition de formation de l’image réelle d’un objet réel par une lentille convergente.
9. Montrer que la vergence de deux lentilles ACCOLEES est égale à la somme des vergences
de chaque lentille.

Exercice 1 : miroir coin d’angle


Un rayon lumineux pénètre dans un système optique composé de deux miroirs plans faisant
un angle  entre eux. Sachant qu’il rentre parallèlement à un miroir et qu’il ressort du système
sur lui-même après 3 réflexions, déterminer la valeur de  .

Exercice 2 : peut-on se voir entièrement dans un miroir ?

Une femme de 1m65 désire se voir entièrement dans un miroir. Quelle est la taille minimale
du miroir et à quelle hauteur doit-il être placé ?

chap 2 miroirs plans lentilles minces TD 39


Exercice 3 :
Construire dans les deux cas suivants l’image de l’objet AB.

Exercice 4 :
Construire dans les deux cas suivants l’image de l’objet AB.

Exercice 5 :

Tracer la trajectoire du faisceau lumineux issu de B.

Exercice 6 : loupe

Une fleur située à 10 cm d’une lentille donne une image virtuelle


située à 4 cm de celle-ci. En réalisant la construction géométrique
objet-image et sans aucun calcul, déterminer la nature de la
lentille et sa vergence approximative.

Exercice 7 : banc d’optique

On veut, à l’aide d’une lentille de vergence +50  , observer un petit objet de 5 mm de haut
en réalisant un montage de grandissement +5.
Calculer les positions de l’objet et de l’image et réaliser la construction géométrique à l’échelle
1.

chap 2 miroirs plans lentilles minces TD 40


Exercice 8 : lentille mince et centre optique

Soit une lame de verre à faces parallèles d’épaisseur 𝑒 et d’indice 𝑛.


Un rayon lumineux arrive sur celle-ci avec un angle d’incidence 𝑖.
1) Montrer que le rayon sortant est parallèle au rayon incident.
2) Dans le cas où 𝑖 est petit, déterminer la distance 𝑑 entre le rayon transmis et le rayon
incident ainsi que la distance 𝐷.
3) Justifier à l’aide de cette étude, les propriétés du centre optique d’une lentille mince.

Exercice 9 : observation de la nébuleuse émeraude

Document 1 : spectre de la nébuleuse émeraude


Les nébuleuses en émission sont des nuages de gaz ionisé dans le milieu interstellaire

On s’intéresse dans ce sujet aux raies de longueurs d’onde suivantes :


• 𝜆𝐹 = 486 nm : longueur d’onde de la raie F de l’hydrogène
• 𝜆𝐷 = 589 nm : longueur d’onde de la raie D du doublet du sodium
• 𝜆𝐶 = 656 nm : longueur d’onde de la raie C de l’hydrogène

chap 2 miroirs plans lentilles minces TD 41


Document 2 : objectif de la lunette astronomique
On s’intéresse à l’objectif d’une lunette astronomique constitué par une unique lentille mince
sphérique.

La vergence d’une lentille mince sphérique de centre


𝑂 s’écrit :

1 1
𝑉 = (𝑛 − 1) ( − )
̅̅̅̅̅
𝑂𝐶1 ̅̅̅̅̅
𝑂𝐶2

La vergence de la lentille est de 0,500 dioptries pour la raie du sodium et son diamètre est de
20 cm.
Données : 𝑛𝐹 = 1,585 ; 𝑛𝐷 = 1,575 et 𝑛𝐶 = 1,571.

Document 3 : loi de Cauchy


𝐵
On rappelle la loi de Cauchy : 𝑛(𝜆) = 𝐴 + .
𝜆2

Calculer le diamètre de la tache lumineuse sur un écran placé à deux mètres de la lentille si
elle est éclairée uniformément par des rayons en provenance d’étoiles de longueur d’onde 𝜆𝐹
ou 𝜆𝐶 ?
Commenter.

Exercice 10 : élargisseur de faisceau

Un faisceau lumineux quasi parallèle de diamètre 𝑑 = 2 mm est issu d’une source laser. On
désire multiplier ce diamètre par 10.
1) L’élargisseur utilise une lentille mince divergente suivie d’une lentille mince
convergente pour laquelle 𝑓′2 = 50 mm. Calculer 𝑓′1 . Faire un schéma du dispositif.
Quelle distance sépare les deux lentilles ?
2) Les deux lentilles sont convergentes et 𝑓′2 = 50 mm. Reprendre les questions
précédentes. Commenter.

chap 2 miroirs plans lentilles minces TD 42


Exercice 9 : Aides

1) Quelles sont les couleurs de chacune des raies ?


2) Calculer la vergence de la lentille pour les raies F et C de l’hydrogène ?

Autoévaluation par compétences :

Compétences Observables Autoévaluation

Evaluer les couleurs de chacune des raies


S'approprier Faire un schéma faisant apparaître : la lentille de diamètre
D, l’écran, les rayons incidents proviennent de l’infini.
Etablir l’expression de la vergence de la lentille pour la raie
F et pour la raie C.
Analyser Placer sur le schéma les foyers image (et objet) associés
à chaque longueur d’onde.
Tracer les rayons émergents.
Calculer les vergences pour les raies F et C.
RéaliserAppliquer le théorème de Thalès pour évaluer les
diamètres des différentes taches lumineuses.
Mettre en perspective la démarche suivie
Approximations de modélisation
Critiquer les valeurs numériques
Valider
Conclure : défaut d’achromatisme.
Solution : accoler 2 lentilles la deuxième lentille étant
taillée dans un verre différent.
S'exprimer en français correct. Schématiser la situation.
Définir les grandeurs. Citer les documents.
Communiquer Utiliser un vocabulaire scientifique précis
Organiser un raisonnement clair et logique
Présenter avec soin sa démarche

chap 2 miroirs plans lentilles minces TD 43


TD : aide personnalisée
Exercice 1 : que voit-on ?

Exercice 2 : microscope

Aide personnalisée optique geometrique 45


Figure 1 : le schéma n’est pas à l’échelle

Aide personnalisée optique geometrique 46


PARTIE A : FORMATION DES IMAGES
Chapitre 3 : modèles de quelques dispositifs optiques
Introduction :

La plupart des dispositifs optiques utilisent des lentilles afin de former l’image d’un objet réel
sur un capteur. Ce chapitre portera en particulier sur l’œil, l’appareil photographique et la fibre
optique à saut d’indice. Quelque soit l’instrument utilisé en travaux pratiques notamment,
l’élément final est en général l’œil. Il est donc nécessaire d’avoir quelques connaissances sur
son fonctionnement et sa modélisation. Il ne s’agit pas d’aborder l’œil d’un point de vue
biologique mais d’étudier l’optique de l’œil.

Objectifs :
ŒIL : Modéliser l’œil comme l’association d’une lentille de vergence variable et d’un capteur
plan fixe
Citer les ordres de grandeur de la limite de résolution angulaire et de la plage
d’accommodation
APPAREIL PHOTOGRAPHIQUE : Modéliser l’appareil photographique comme l’association
d’une lentille et d’un capteur. Construire géométriquement la profondeur de champ pour un
réglage donné.
Etudier l’influence de la focale, de la durée d’exposition, du diaphragme sur la formation
de l’image
FIBRE À SAUT D’INDICE : établir les expressions du cône d’acceptance et de la dispersion
intermodale d’une fibre à saut d’indice

I. Modèle optique de l’œil

I.1. ANATOMIE DE L’ŒIL HUMAIN :

L’œil humain est un globe quasi sphérique de 22 mm de diamètre.


L’œil est formé d’un système d’ouverture et d’un système optique frontal, ainsi que d’une
surface sensible à la lumière dans le fond. La lumière entre par le système optique et est
focalisé sur la paroi de fond formée par la rétine.
Le système optique est formé de deux lentilles : la cornée sur la face avant et le cristallin sur
la face interne de l’œil. L’espace séparant ces deux lentilles est rempli d’un liquide transparent
appelé humeur aqueuse.
Le cristallin est un muscle assimilable à une lentille mince biconvexe dont la distance focale
est variable selon sa contraction. L’ensemble cornée + cristallin donne d’un objet une image
renversée sur la rétine.
L’iris forme une membrane opaque et colorée. L’iris est percé de la pupille dont le diamètre
est variable (de 2 à 8 mm de diamètre) grâce à un muscle réflexe responsable du niveau
d’ouverture du système optique et donc de la quantité de lumière traversant l’œil.
L’intérieur du globe oculaire, à l’arrière du cristallin, est rempli d’un liquide transparent appelé
l’humeur vitrée d’indice de réfraction 𝑛 = 1,336.

chapitre 3 dispositifs optiques 47


À l’arrière de l’œil se trouve la rétine ; une membrane mince formée de plusieurs couches de
cellules nerveuses sensibles à la lumière appelées cônes et bâtonnets et qui tapisse 65% de
la surface intérieure de l’œil. Les bâtonnets sont très sensibles à de faibles quantités de
lumière mais ne fournissent que les informations de la vision à faible résolution et en noir et
blanc. Les cônes permettent eux une haute résolution d’images en couleur mais requièrent de
grandes quantités de lumière pour être stimulés.

La fovéa, est une petite dépression non située sur l’axe optique et entourée de la macula sur
laquelle on observe au mieux les petits détails. (cf : astronomie : pour observer des objets
de faible intensité lumineuse à l’œil nu il ne faut pas regarder de face mais légèrement de
côté).
Les signaux de stimulation captés par les cônes et les bâtonnets sont transmis au nerf optique
qui les conduit à son tour jusqu’au cerveau. Le nerf optique est connecté à l’arrière de l’œil en
un point appelé le centre aveugle et qui ne contient pas de cellules nerveuses sensibles à la
lumière. Le cerveau interprète le message (retournement de l’image, correction de la
distorsion, vision stéréoscopique qui permet d’avoir une notion de profondeur.)

Modélisation de l’œil : association d’une lentille simple (cornée+cristallin) de focale variable


et d’un capteur plan fixe (rétine)

I.2. Caractéristiques de l’œil

• Champ angulaire : angle du cône de vision partant de la pupille (centre optique) tel
que tout objet se trouvant dans ce cône a une image nette sur la rétine.
L’angle au sommet est de 1° si on ne considère que la fovéa qui permet d’avoir une vision fine.
L’œil immobile est capable d’atteindre un champ horizontal de vision de 60 ° (les images sont
moins nettes).

• Accomodation : punctum remotum et punctum proximum

Œil au repos : les muscles sont relâchés, la courbure du cristallin est minimale, 𝑓’ est
maximale. Les objets vus nets dans cette configuration (c’est-à-dire les objets dont l’image se
forme sur la rétine) sont situés au punctum remotum PR. Pour un œil normal (emmétrope), le
punctum remotum est situé à l’infini. Le PR dépend de l’âge du sujet.
Lorsque le cristallin se contracte, on dit qu’il accommode. La courbure maximale du cristallin
correspond à 𝑓’ minimale, et les objets vus nets dans cette configuration se situent au punctum
proximum PP. Cette distance minimale de vision distincte est égale à 25 cm environ pour un

chapitre 3 dispositifs optiques 48


sujet de 30 ans. En réalité l’œil peut accommoder jusqu’à amener le PP à environ 15 cm mais
cela engendre de la fatigue résultant de l’accommodation ce qui ne permet pas une vision
prolongée. Le PP s’éloigne lorsque le sujet vieillit.

Limite de résolution (ou pouvoir séparateur)


L’acuité visuelle en tant que pouvoir séparateur est mesurée comme la capacité à séparer
visuellement deux objets distincts.

En effet, l’œil ne distingue deux objets que si leur image se forme sur deux cellules différentes
de la rétine.

De plus, en aval de la pupille (=ouverture circulaire), on aura une onde diffractée dans tout le
½ espace situé après la pupille. La pupille ayant une symétrie de révolution, l'onde diffractée
aura également cette symétrie.
L'angle de la première annulation dans le cadre des petits angles sera :
𝜆
𝜃 ≈ 1,22
𝐷

𝜆 ∶ longueur d’onde de l’onde incidente


𝐷 ∶ diamètre de la pupille
𝜃 : en radian
La tache centrale circulaire est appelée "tache d'Airy"

chapitre 3 dispositifs optiques 49


Rappel : dans le cas d’une fente fine :

CONSÉQUENCE : si deux objets sont trop proches, les taches images se superposent et on ne peut
pas les distinguer.

Limite de résolution : distance angulaire minimale entre deux objets qu’un œil peut
différencier.
𝛼 = 1′ d′ arc = 3. 10−4 rad

Application : quelle doit être la distance entre deux objets situés sur la Lune pour qu’un
observateur terrestre puisse les distinguer ?
𝐷𝑇𝑒𝑟𝑟𝑒−𝐿𝑢𝑛𝑒 = 3,84 . 105 km

Défauts courants de l’œil :

❖ La myopie : le cristallin est trop convergent. Le PP est plus proche que pour l’œil
emmétrope et le PR n’est plus à l’infini. L’image d’un objet à l’infini se forme en avant
de la rétine, l’objet n’est pas vu net.
Correction : lentille divergente

Questions : quelle est la taille apparente des yeux d’un myope derrière ses lunettes ?

chapitre 3 dispositifs optiques 50


• Où est le PR pour un œil myope ?

❖ L’hypermétropie : le cristallin n’est pas assez convergent.

Questions : quelle est la taille des yeux d’un hypermétrope derrière ses lunettes ?

Où est le PR pour un hypermétrope ?

chapitre 3 dispositifs optiques 51


Astigmatisme : défaut de sphéricité de la courbure du cristallin. Les verres de correction sont
asymétriques.
Presbytie : l’œil n’accommode plus aussi bien à cause du vieillissement. Les objets proches
sont moins bien vus, le champ diminue en profondeur. Correction : verres multifocaux (ils
disposent de deux ou trois zones présentant une correction différente. Ainsi le porteur, en
fonction de l’endroit où son regard pointe au travers de ses lunettes, bénéficie d’une correction
pour la vision proche, lointaine, voire intermédiaire.)
Les verres progressifs : changement de correction qui se fait progressivement selon l’axe
vertical.

II. La loupe et l’oculaire

II.1. La loupe

Quelle est la taille des détails que l’œil peut percevoir au mieux ?

Inconvénient : l’accommodation fatigue l’œil, taille minimale liée au pouvoir de résolution

Loupe : lentille convergente de courte focale. Elle augmente l’angle sous lequel l’objet est vu.
On place l’objet entre le foyer objet de la lentille et la lentille. On obtient bien une image virtuelle
agrandie droite.

Si on place l’œil au foyer image de la lentille, l’image sera toujours observée sous le même
angle 𝛼’.

On définit le grossissement de la loupe :


𝛼′ 𝑑𝑚
𝐺= =
𝛼 𝑓′

Inconvénients de la loupe : champ d’observation limité, image distordue sur les bords.

II.2. L’oculaire

Même fonction que la loupe. Il est constitué de plusieurs lentilles convergentes ou divergentes.
Intérêt : diminution des défauts de distorsion, augmentation du champ d’observation et
atténuation des aberrations chromatiques.

Comme son nom l’indique, l’oculaire est du côté de l’œil (l’objectif est du côté de l’objet).

chapitre 3 dispositifs optiques 52


La première lentille de l’oculaire s’appelle verre de champ, la dernière lentille se nomme verre
d’œil.

Pour éviter que l’œil ne se fatigue, on règle l’oculaire de telle manière à ce que l’œil
n’accommode pas. Pour un œil emmétrope, l’objet observé par l’oculaire doit donc être au
foyer objet de l’oculaire (ainsi son image est renvoyée à l’infini qui est le PR de l’œil, et celui-
ci n’accommode pas).
On dit que l’oculaire est réglé à l’infini.

III. Lunettes, viseurs et microscope

Rôle de ces trois instruments : augmenter la taille apparente de l’objet par rapport à une
observation à l’œil nu. Ils sont composés :
- D’un objectif (𝐿1 ) : modélisé par une lentille mince convergente.
- D’un oculaire (𝐿2 ) : l’image finale doit être au 𝑃𝑅 de l’œil donc à l’infini pour un œil
emmétrope.
- Eventuellement un réticule (croix) situé dans le plan focal objet de l’oculaire.
L’image intermédiaire doit donc être dans le plan focal objet de l’oculaire (𝐴1 = 𝐹2 ).

𝐴𝐵 → 𝐴1 𝐵1 → 𝐴′∞ 𝐵′∞

III.1. Lunette astronomique (ou lunette simple)

L’objet est à l’infini. L’image est à l’infini.


On a donc :
𝐴∞ → 𝐴1 = 𝐹′1 = 𝐹2 → 𝐴′∞

L’image intermédiaire est dans le plan focal image de 𝐿1 . Le foyer objet de l’oculaire est
confondu avec le foyer image de l’objectif. On parle de système afocal.

L’image est renversée.

𝛼′ 𝑓′ 1
On définit le grossissement : 𝐺 = =− <0
𝛼 𝑓′ 2
La lunette doit collecter le maximum de lumière d’où l’utilisation de lentilles de grand diamètre.

Cercle oculaire : cercle en sortie de lunette dans lequel se trouve concentré la lumière, c’est
donc l’image de la monture de l’objectif par l’oculaire. Lors de l’observation, l’œil est placé au
niveau du cercle oculaire.

III.2. Lunette autocollimatrice

Une lunette autocollimatrice est un cas particulier de lunette de visée à l’infini (permettant
d’observer sans accommodation un objet à l’infini, donc comprenant également un oculaire,
un réticule et un objectif).

chapitre 3 dispositifs optiques 53


Dans les viseurs à l’infini utilisés, le réticule est placé par construction dans le plan focal image
de l'objectif.
La spécificité de la lunette autocollimatrice par rapport à la lunette de visée est de posséder
en plus un système constitué d’une lampe et d’une lame semi réfléchissante /semi-
transparente à 45° qui réfléchit une partie de la lumière, ce qui permet d’éclairer le réticule. La
lumière qui revient vers la lame (voir ci-dessous) la traverse, ce qui permet l’observation. Le
réglage à l’infini est ainsi plus précis (car ne nécessite pas de viser des objets éloignés).

Réglage de la lunette à l’infini par autocollimation : Le but de ce réglage est de constituer


une lunette afocale par autocollimation en utilisant la source (lampe éclairant le réticule) interne
à la lunette (d’où l’appellation autocollimatrice), ainsi qu’un miroir plan M, placé derrière
l'objectif de manière à ce que la lumière provenant du réticule se réfléchisse sur M. On règle
la bague de l’objectif pour apercevoir l’image du réticule qui doit être nette et dans le plan du
réticule.

On place un miroir plan devant l’objectif et on modifie le


tirage de la lunette (distance objectif-réticule) de façon
à voir nets le réticule et son image Dans ce cas, le
réticule est placé dans le plan focal image de l’objectif
(reconnaitre l’autocollimation)

chapitre 3 dispositifs optiques 54


Le réglage est parfait s’il n’y a pas d’erreur de parallaxe : le vérifier en déplaçant l’œil ; l’image
et l’objet ne doivent pas se décaler :

III.2. Lunette de Galilée

L’oculaire est une lentille divergente.


Intérêts : encombrement moindre, image droite.

III.3. Le microscope : cf TD

III.4. Viseur à frontale fixe


Le viseur est une lunette donnant d’un objet à distance finie une image à l’infini.
Le système n’est pas afocal.
On appelle intervalle optique la distance 𝛥 = ̅̅̅̅̅̅̅
𝐹 ′1 𝐹2
Intérêt : mesure de distances longitudinales, c’est-à-dire le long de l’axe optique. Pour
mesurer une distance transversale (mesure de grandissement), on peut monter le viseur sur
une crémaillère perpendiculaire à l’axe optique. Le viseur permet ainsi de repérer la position
d’une image sur un banc optique (y compris les images virtuelles).
Comment transformer une lunette afocale en viseur ? Il existe deux solutions :
• Modifier la position de l’objectif : on augmente la valeur de 𝛥. On appelle tirage la
distance dont on a déplacé l’objectif par rapport à la position afocale.

chapitre 3 dispositifs optiques 55


• Rendre l’objectif plus convergent : on ajoute une lentille convergente (appelée
bonnette).

IV. Télescope
Contrairement aux lunettes, ils sont composés de miroirs sphériques.
Intérêts : pas d’aberrations chromatiques. Le diamètre d’ouverte peut être très grand (plus
facile de réaliser de grands miroirs que de grandes lentilles).

V. Appareil photographique

V.1. Constitution
L’appareil photographique est constitué :
– d’un objectif : c’est une association de lentilles convergentes ;
– d’un diaphragme placé entre les lentilles afin d’éviter les différentes aberrations ;
– d’un obturateur qui laisse passer la lumière pendant une courte durée appelée temps de
pose ;
– d’un capteur CCD (ou CMOS) qui recueille la lumière et transmet l’information au dispositif
d’enregistrement qui stocke les photographies : ce dernier élément sera abordé dans la
séquence 7.
Modèle optique : association d’une lentille et d’un capteur.

chapitre 3 dispositifs optiques 56


V.2. Les réglages de l’appareil photographique et leur modélisation optique

2.1. La mise au point


Réaliser la mise au point signifie, du point de vue de l’optique, faire en sorte que l’image de
l’objet photographié se forme sur le capteur. Techniquement, lors de la mise au point, l’objectif
se déplace jusqu’à ce que l’image se forme sur le capteur. La distance focale de l’objectif, la
distance objectif – objet et la distance objectif – capteur respectent alors la relation de
conjugaison des lentilles convergentes.

2.2. Le zoom optique


Modifier le zoom optique consiste à modifier la taille de l’image formée sur le capteur lorsque
l’objet photographié est à une distance donnée. Du point de vue de l’optique, cela revient à
modifier le grandissement. Cela est possible en modifiant la distance focale de l’objectif.
Pour une distance objet – objectif donnée, plus la distance focale de l’objectif est
grande, plus l’image est grande donc plus le zoom est important.

Techniquement, si l’on modifie le zoom optique sans changer d’objectif, les différentes lentilles
qui le constituent se déplacent les unes par rapport aux autres afin que la distance focale de
l’ensemble soit modifiée.
Remarque : Le zoom optique ne doit pas être confondu avec le zoom numérique, lequel
consiste à agrandir la photographie informatiquement après sa prise.

2.3. L’angle de champ

Définition : L’angle de champ est l’angle entre les deux rayons de lumière qui atteignent les
extrémités du capteur en passant par le centre de l’objectif. Il correspond à l’étendue angulaire
de la zone photographiée.

chapitre 3 dispositifs optiques 57


Calcul de l’angle de champ dans le cas de la photographie d’un paysage
On envisage le cas de la photographie d’un objet « à l’infini » (par exemple un paysage). Dans
ce cas l’image se forme dans le plan focal image de l’objectif, c’est donc là que se trouve le
capteur.

Plus la distance focale est élevée, plus le zoom est important et plus l’angle de champ
est faible.

V.3. L’exposition

3.1. Éclairement et énergie reçue par le capteur


L’éclairement d’une surface traduit la sensation de luminosité que l’on a lorsqu’on l’observe à
l’œil nu. C’est une grandeur notée 𝐸 et exprimée en lux. Elle se mesure avec un luxmètre.
Contrairement à l’œil, le capteur de l’appareil photographique accumule toute l’énergie qu’il
reçoit par rayonnement lumineux pendant que l’obturateur reste ouvert. Plus il reçoit d’énergie,
plus la photographie est lumineuse. La luminosité de la photographie dépend de l’énergie
reçue par le capteur par rayonnement lumineux. Cette énergie est proportionnelle à son
éclairement et à la durée pendant laquelle il est éclairé.

3.2. L’ouverture de l’appareil photographique

Définition de l’ouverture 𝑫 : L’ouverture de l’appareil photographique est le diamètre, noté


𝐷, du diaphragme placé dans l’objectif.

chapitre 3 dispositifs optiques 58


Définition du nombre d’ouverture 𝑵 : Le nombre d’ouverture vaut par définition :
𝑓
𝑁=
𝐷
𝑓 étant la distance focale de l’objectif et 𝐷 son ouverture. 𝑓 et 𝐷 sont exprimés avec la même
unité. 𝑁 n’a pas d’unité.
Conséquence de la variation de l’ouverture sur la luminosité de la photographie
Si le nombre d’ouverture 𝑁 augmente, alors le diamètre d’ouverture diminue donc l’éclairement
du capteur diminue. Une augmentation du nombre d’ouverture de l’objectif entraine une
baisse de la luminosité de la photographie.

Sur l’appareil photo est indiquée la valeur 𝑓/𝑁.

3.3. Le temps de pose (ou durée d’exposition) et l’exposition


Définition du temps de pose 𝜏 : Le temps de pose est la durée pendant laquelle l’obturateur
reste ouvert pendant la prise d’une photographie.
Effets du temps de pose sur la photographie
– Plus le temps de pose est long, plus l’obturateur reste ouvert longtemps donc plus la
photographie d’un objet en mouvement sera floue.
– En revanche une augmentation du temps de pose augmente l’énergie reçue par le capteur
par rayonnement lumineux. Cela augmente donc la luminosité de la photographie. Une
augmentation du temp de pose augmente l’énergie reçue par le capteur, donc augmente la
luminosité de la photographie.

chapitre 3 dispositifs optiques 59


Les valeurs de 𝑁 et 𝜏 sont normalisées, on peut par exemple rencontrer les valeurs suivantes:

L’exposition est la combinaison du temps de pose et de l’ouverture du diaphragme.


Plus le diamètre du diaphragme est grand, à temps de pose et focale constants, plus
l’exposition est grande, plus la photo est lumineuse.
L’exposition est donc proportionnelle à la durée d’exposition 𝜏 et à la surface d’ouverture du
diaphragme 𝐷2 .
La qualité de l’exposition est déterminée par le produit 𝐷2 𝜏 ou encore par le rapport
𝜏 𝐷 2
= 𝜏. ( ) à focale constante.
𝑁2 𝑓′

Les APN permettent de choisir quelle priorité le photographe accorde, pour une exposition
idéale déterminée par les capteurs et le processeur de l’appareil :
• Soit le photographe accorde la priorité à l’ouverture (mode Av) c’est-à-dire qu’il la choisit ;
l’appareil fixe alors le temps de pose 𝜏.
• Soit le photographe donne la priorité au temps de pose (mode Tv), et alors l’appareil fixe
l’ouverture.
𝜏
• Dans tous les cas, les choix correspondent tous à constant.
𝑁2
Sensibilité ISO : c'est la sensibilité du capteur de lumière
Elle prend en général les valeurs suivantes : 100, 200, 400, 800 et 1600. Sur les appareils
photographiques numériques, augmenter l’ISO consiste à amplifier les mesures du capteur
lorsque le flux lumineux capté n’est pas suffisant. Par exemple, si on diminue la durée
d’exposition d’un facteur 2, on peut obtenir une exposition identique en multipliant par 2 la
sensibilité.
Néanmoins, plus la sensibilité ISO est élevée, plus la photo est bruitée, conséquence de cette
amplification. Pour un couple temps d’exposition, ouverture donnée, il vaut mieux choisir l’ISO

chapitre 3 dispositifs optiques 60


le plus bas conduisant à une exposition satisfaisante, c’est ce que fait le mode automatique
de valeur d’iso.

V.4. La profondeur de champ


Condition de netteté approchée
Pour une distance lentille – écran donnée, il n’existe qu’une unique distance lentille – objet
permettant de respecter exactement la relation de conjugaison, donc une mise au point exacte.
En dehors de cette position, l’image d’un point n’est pas un point mais une tache. Si la tache
est suffisamment petite pour n’éclairer qu’un seul des photorécepteurs du capteur, alors la
photographie parait aussi nette que si la relation de conjugaison est respectée.
Notion de profondeur de champ d’une photographie : La profondeur de champ est
l’étendue de la zone qui apparaît nettement sur une photographie.

Sur le schéma, la mise au point est faite sur A. Son image A’ se forme exactement sur le plan
du capteur.
Les faisceaux issus de 𝐴1 et 𝐴2 sont limités par le diaphragme.
Plus le capteur unitaire est petit, plus la profondeur de champ est faible.
Nombre d’ouverture et profondeur de champ : Si l’on augmente le nombre d’ouverture de
l’objectif (c’est-à-dire si l’on réduit son ouverture), la zone respectant la netteté approchée est
plus étendue :

chapitre 3 dispositifs optiques 61


Remarque : la baisse de luminosité due à la réduction de l’ouverture peut être compensée par
une augmentation du temps de pose.

Commenter.

chapitre 3 dispositifs optiques 62


Commenter.

chapitre 3 dispositifs optiques 63


Associer chaque triplet à la bonne photo. Commenter l’exposition.

VI. La fibre optique à saut d’indice


VI.1. Description et cône d’acceptance
Fibre optique : constituée de brins de verre ultra pur, elle est conçue pour acheminer des
impulsions lumineuses d'un émetteur vers un récepteur à très hauts débits. Les impulsions
lumineuses sont des signaux optiques capables de véhiculer des informations vocales,
informatiques et vidéo.

La fibre multimode à saut d'indice est la fibre la plus ordinaire. C'est ce type de fibre qui est
utilisé dans les réseaux locaux de type LAN (Local Area Network).
Dans cette fibre, le cœur est constitué d’un milieu transparent d’indice 𝑛1 entouré d’une gaine
coaxiale transparente d’indice 𝑛2 . Le rôle de la fibre optique est de guider les rayons lumineux
de l’entrée vers la sortie grâce à une succession de réflexions totales sur le dioptre séparant
le cœur de la gaine.

chapitre 3 dispositifs optiques 64


Pour qu’un rayon soit effectivement guidé dans le cœur, il faut qu’il soit compris à l’entrée de
la fibre dans un cône appelé cône d’acceptance.

Établissons l’expression du cône d’acceptance :

chapitre 3 dispositifs optiques 65


VI.2. Dispersion intermodale
Les rayons lumineux issus de la source entrent dans le cœur de la fibre avec des angles
différents par rapport à l’axe de la fibre optique. Les rayons qui entrent avec un angle plus
faible vont voyager dans la fibre via un chemin plus direct par rapport aux rayons qui entrent
avec un angle plus fort, qui eux vont se réfléchir de nombreuses fois de plus lors de la
propagation. La fibre à saut d’indice est ainsi dite multimodale car elle permet la propagation
de rayons dont les trajets sont différents (contrairement à la fibre monomode).

Chaque mode va donc voyager le long d’un chemin optique différent au sein de la fibre optique.
Il en résulte donc des temps d’arrivée en bout de fibre différents selon les modes.
Dispersion intermodale : retard temporel entre le rayon suivant le trajet le plus long et le
rayon suivant le trajet le plus court.
Etablissons l’expression de la dispersion intermodale 𝛿𝑡 d’une fibre à saut d’indice :
𝛿𝑡 = 𝑡𝑚𝑎𝑥 − 𝑡𝑚𝑖𝑛

chapitre 3 dispositifs optiques 66


Remarque : en plus de la dispersion intermodale, a lieu une dispersion chromatique. Les
différentes longueurs d’onde ne se propagent pas à la même vitesse de propagation.
Conséquence : déformation de l’impulsion d’entrée et donc perte d’information.
Solutions : on préfère pour les longues distances les fibres monomodes qui ne subissent pas
la dispersion intermodale. Les fibres à gradient d’indice permettent de la limiter.

L’essentiel du cours

Compétences OUI NON


1. Je peux décrire et modéliser l’œil.
2. Je peux citer les ordres de grandeur de la limite de résolution angulaire
et de la plage d’accommodation.
3. Je peux décrire et modéliser l’appareil photographique.
4. Je peux construire géométriquement la profondeur de champ pour un
réglage donné.
5. Je peux étudier l’influence de la focale, de la durée d’exposition et du
diaphragme sur la formation de l’image.
6. Je peux décrire la fibre optique à saut d’indice et expliquer ses limites.
7. Je peux établir les expressions du cône d’acceptance et de la dispersion
intermodale d’une fibre à saut d’indice.

chapitre 3 dispositifs optiques 67


L’ELT, le plus grand œil de la planète
Du Système solaire aux premières étoiles de l’Univers, le Télescope géant européen,
ou ELT, observera le cosmos avec un luxe de détails sans précédent.

JUAN CARLOS GONZÁLEZ HERRERA, AGUSTÍN SÁNCHEZ LAVEGA ET XAVIER BARCONS| 21 avril 2020

En 1610, Galilée pointa vers le ciel une lunette de quelques centimètres de diamètre et
observa pour la première fois les lunes de Jupiter. Cette découverte a soulevé un coin de voile
sur la véritable organisation de notre environnement cosmique proche. Elle a aussi constitué
la naissance de l’astronomie observationnelle moderne : l’étude de l’Univers à l’aide
d’instruments toujours plus puissants et précis.
Depuis, les découvertes n’ont cessé de se succéder. Trois siècles après l’exploit de Galilée,
la mise en service du télescope de 2,5 mètres de diamètre à l’observatoire du mont Wilson a
permis de mesurer la distance de nombreuses galaxies et d’établir la réalité de l’expansion de
l’Univers. À la fin des années 1950, le télescope de 5 mètres du mont Palomar a contribué à
la détection des quasars, ces noyaux actifs de galaxies dont les astronomes se servent
aujourd’hui pour sonder les confins de l’Univers observable. En 2004, le VLT (Very Large
Telescope) de 8,2 mètres, construit au Chili, a réalisé la première image d’une planète située
hors du Système solaire.
Ce ne sont là que quelques exemples. La construction de télescopes toujours plus grands a,
à chaque fois, repoussé un peu plus loin notre compréhension de l’Univers. C’est pourquoi, il
y a près de vingt ans, l’Organisation européenne pour les observations astronomiques dans
l’hémisphère austral (plus connue sous le nom d’Observatoire européen Austral ou ESO) a
entamé l’étude préliminaire de l’instrument qui, dans très peu de temps, sera le plus grand
télescope optique de l’histoire : le Télescope géant européen ou ELT, pour l’anglais Extremely
Large Telescope.
Cet observatoire gigantesque sera installé sur le Cerro Armazones, dans le désert chilien de
l’Atacama, et on espère qu’il verra sa première lumière en 2025. En plus de son
instrumentation de pointe, l’aspect le plus notable de ce nouveau télescope sera son miroir
primaire dont le diamètre atteindra presque 40 mètres – sa surface sera équivalente à celle
de trois terrains de basket.

chapitre 3 dispositifs optiques 68


De telles dimensions sont inédites dans l’histoire de l’astronomie et impliquent un saut qualitatif
par rapport aux plus grands instruments actuellement en service. Les deux télescopes de
l’observatoire Keck, à Hawaï, et le Grand Télescope des Canaries, ou GTC, sur l’île de la
Palma (le plus grand engin de ce type en fonctionnement aujourd’hui), disposent de miroirs
dont les diamètres sont de l’ordre de 10 mètres et les surfaces 14 fois inférieures à celle du
futur miroir principal de l’ELT.

La construction d’un observatoire de cette taille nécessite de relever une longue série de défis
techniques. Cependant, à l’image de ce qui s’est passé lors de la transition des miroirs de 2 à
4 mètres, puis des miroirs de 4 à 8 et 10 mètres, les progrès techniques dans ce domaine
rendent désormais cet objectif à la fois techniquement et financièrement viable.
La justification scientifique de ce saut qualitatif réside dans le fait que pour un télescope – un
instrument astronomique qui exploite la réflexion de la lumière, comme l’ELT –, le diamètre du
miroir primaire détermine deux caractéristiques essentielles : la quantité de lumière qu’il capte
et son pouvoir de résolution.
L’instrument est capable d’observer des objets d’autant plus ténus et éloignés que la première
de ces caractéristiques, la quantité de lumière recueillie, est grande. Quant à la seconde, la
résolution, elle mesure sa capacité à distinguer l’un de l’autre deux objets très proches sur la
voûte céleste. Les lois de l’optique indiquent que la quantité de lumière reçue augmente en
raison de l’aire du miroir, tandis que le pouvoir de résolution le fait en proportion du rayon. Par

chapitre 3 dispositifs optiques 69


conséquent, ces deux quantités seront respectivement 14 et 4 fois plus élevées pour l’ELT que
pour le GTC.
L’ELT observera une plage du spectre électromagnétique allant du visible à l’infrarouge
proche. Ce type d’astronomie qualifiée « d’optique » (par opposition à l’astronomie X ou à la
radioastronomie, par exemple) est particulièrement adapté à l’étude des étoiles ou des
galaxies. Les caractéristiques de l’ELT lui permettront notamment d’analyser l’atmosphère des
exoplanètes et d’y chercher des indices d’activité biologique.

https://elt.eso.org/telescope/
https://www.youtube.com/watch?v=HkDlHjZNpeE

chapitre 3 dispositifs optiques 70


COMPRENDRE

CAHIER TECHNIQUE
Comment fonctionnent ScienTec
les capteurs CCD et CMOS ?
La SoluTion à vos mesures

Analyseur d'écran
Thomas ESTRUCH Luminance, couleur et
Ingénieur études et applications, Photon Lines Température de couleur
th-estruch@photonlines.com CA-310

Les capteurs numériques d’image sont omniprésents dans notre vie de


tous les jours. Téléphones portables, appareils photographiques, caméras
scientifiques haute sensibilité, caméras rapides, le marché des capteurs Chromaticité, balance des
blancs, gamma, contraste
a littéralement explosé ces dernières années. Face aux applications
toujours plus poussées et à la grande diversité de produits sur le marché,
il est important de revenir à l’essentiel et d’identifier les questions à se
poser pour choisir la technologie et donc le capteur adapté au besoin de
chacun. Cet article a donc pour vocation de rappeler le fonctionnement
et les caractéristiques propres des deux grandes familles de capteurs :
CCD et CMOS. Évaluation des faibles et
fortes luminances
Analyse des couleurs
Respect des courbes de
sensibilité CIE 1931
Fonctionnement d’un Précision et rapidité
capteur à capacité MOS
La technologie de base sur laquelle re-
posent les capteurs CCD et CMOS est la ca-
pacité MOS. Il s’agit en fait d’un sandwich
de couches minces composé de trois types
de matériaux : un métal (appelé porte
ou grille), un isolant (en l’occurrence un
oxyde) et un semiconducteur (dopé géné- Figure 1. Schéma d’une capacité MOS. La grille
ralement P, avec deux inclusions dopées N (G) représente la zone photosensible tandis que les
appelées source et drain) comme visible électrodes de source (S) et de drain (D) permettent
Écrans LCD, plasma, OLED,
de piéger les électrons dans le puits de potentiel rétroprojecteurs...
en figure 1.
situé sous chaque grille.
Lorsqu’un photon d’énergie supérieure
Panneaux d’affichage à
au gap est absorbé dans le semiconduc- matrice active LCD,
teur, une paire électron/trou est créée. Il la contenance du puits qui est une fonc- moniteurs LCD et TV LCD...
s’agit en fait d’un atome du réseau du se- tion de la surface et de la tension appli-
miconducteur qui va libérer un électron quée à la grille ainsi que de l’épaisseur de
(promotion de la bande de valence à la la couche d’oxyde.
bande de conduction) et laisser à sa place Si le principe de génération et de stoc- ScienTec c’est aussi...
une charge positive appelée trou. Sous kage d’une charge à partir de l’absorption Spectroradiomètres
l’effet du champ appliqué au niveau de la d’un photon leur est commun, les cap- Vidéo-colorimètres
Photomètres
grille (zone de déplétion), l’électron va mi- teurs CCD et CMOS présentent toutefois Luxmètres
grer à l’interface entre le semiconducteur des différences fortes, dont la principale Chromamètres
Photoniques 79

et l’oxyde et rester piégé dans un puits de tient à la manière dont vont être transfé- Sources de référence
potentiel tandis que le trou va migrer vers rées les charges piégées dans les puits de
info@scientec.fr / www.scientec.fr
l’électrode de terre. Le nombre d’électrons chaque pixel vers la partie électronique de
01.64.53.27.00
qui peuvent ainsi être collectés dépend de façon à obtenir l’image de la scène.

difference CMOS CCD www.photoniques.com 7139


Disponible sur le site http://www.photoniques.com ou http://dx.doi.org/10.1051/photon/20157939
COMPRENDRE
CAHIER TECHNIQUE

Les capteurs CCD sert au stockage des électrons pour la lec- capteur. La dynamique d’un capteur est
ture de l’image. Ainsi on peut faire l’acqui- liée au rapport entre la capacité quantique
Le CCD (charge coupled device) consiste
sition de l’image n+1 sur la partie exposée de chaque photosite (proportionnelle
en une juxtaposition matricielle de capaci-
du capteur pendant que l’image n est lue à la taille de la zone photosensible) et la
tés MOS. Pour obtenir l’image de la scène,
sur la partie du capteur masquée. On aug- somme des bruits d’obscurité (faible pour
il faut compter le nombre d’électrons pié-
mente donc considérablement la cadence les CCD) et des bruits de lecture. Les CCD
gés dans chaque puits, qui est proportion-
par rapport à l’architecture full frame. Ces ont ainsi une grande dynamique :
nel au nombre de photons incidents sur
capteurs frame transfer ont un facteur de Dynamique = 20 log (capacité/
chaque pixel. Pour ce faire, on commande
remplissage équivalent au full frame mais (obscurité + lecture))
séquentiellement la tension des grilles de
sont plus chers car la taille du capteur doit De plus, si la sensibilité est définie
chaque capacité MOS au rythme d’une
être doublée pour être équivalente à un comme la capacité d’un pixel à atteindre
horloge, ce qui va permettre de transfé-
capteur full frame. sa saturation rapidement, les capteurs
rer les électrons d’une capacité vers sa
Les CCD interline transfer : l’architecture CCD sont très sensibles car continuelle-
voisine : on parle de registre à décalage. interligne incorpore, au niveau de chaque ment exposés.
Après n transferts, les charges sont conver- pixel, un canal de transfert de charges (re- Les principaux défauts que l’on retrouve
ties en tension dans un condensateur puis gistre vertical recouvert d’un blindage op- sur des images provenant de capteurs
amplifiées. Elles sont ensuite codées nu- tique métallique) directement adjacent à CCD sont liés au fait que le capteur est
mériquement à l’aide d’un convertisseur une photodiode de manière à ce que les exposé en continu et les charges accumu-
analogique/numérique à l’extérieur de la charges accumulées puissent rapidement lées dans les puits quantiques doivent être
matrice CCD. (de l’ordre de la microseconde) être trans- transférées à la fin de l’acquisition. Ainsi
Il existe plusieurs architectures pour les férées une fois que l’acquisition est termi- lorsqu’un pixel reçoit une quantité trop
capteurs CCD qui dépendent directement née. On peut ainsi atteindre des temps importante de photons (qui dépasse sa ca-
du type d’applications visées. Les systèmes d’exposition très courts ce qui permet pacité), il sature et déborde sur ses voisins
à transferts de bloc complet (full frame d’éviter de saturer les pixels et ce, sans avoir un peu à la manière d’un seau trop rempli.
transfer visible en figure 2a) ou partiel recours à une obturation mécanique du Ce phénomène porte le nom de blooming
(frame transfer en figure 2b) sont surtout CCD. En revanche, le blindage des registres (cf. figure 3). De même lorsqu’un pixel est
utilisés dans le milieu scientifique. Les verticaux agit comme un store vénitien et saturé, il va lors de sa lecture par le registre
systèmes à transferts interligne (interline réduit la zone photosensible du capteur à décalage saturer toute la colonne qui lui
transfer en figure 2c) sont utilisés dans les par rapport aux architectures full frame. est associée. On parle alors de colonnage
caméras pour le grand public et les sys- Pour compenser cet effet indésirable et ou smearing (cf. figure 3). Il est donc parfois
tèmes de télévision professionnels. réaugmenter le facteur de remplissage, on nécessaire d’ajouter un système d’obtu-
Les CCD full frame transfer : cette ar- peut utiliser des matrices de microlentilles ration mécanique pour éviter que le cap-
chitecture full frame est la plus simple. Les pour focaliser la lumière incidente sur les teur ne soit exposé pendant la lecture de
photons sont collectés sur l’ensemble de la photodiodes mais, dans le cas où l’objectif l’image. Enfin, malgré l’évolution des archi-
surface du capteur qui est photosensible. est très ouvert (illumination grand angle), tectures des capteurs CCD pour augmen-
Le capteur est ensuite lu verticalement la sensibilité reste faible. ter la cadence de lecture, il est impossible
ligne par ligne à l’aide du registre à dé- De par leur architecture, les capteurs d’adresser la valeur d’un pixel individuel
calage. Chaque ligne une fois transférée CCD offrent l’avantage d’un facteur de en sélectionnant une région d’intérêt ce
au registre de lecture est lue horizonta- remplissage proche de l’unité (> 98 %). qui limite les cadences atteignables par
lement pour obtenir la valeur de chaque Cela signifie que la zone photosensible cette technologie (aujourd’hui la limite su-
pixel. Cette lecture progressive est lente est quasiment égale à la dimension du périeure est de quelques dizaines de kHz).
mais les capteurs CCD full frame sont les
plus sensibles du marché et peuvent fonc-
tionner dans de nombreuses configura-
tions d’illumination.
Les CCD frame transfer : l’architecture a b c
à transfert de bloc (frame transfer) est ba-
sée sur la division de la zone photosensible
du capteur en deux parties symétriques
et de mêmes dimensions (cf. figure 2b).
La première partie collecte les photons
Photoniques 79

de manière classique. Ils sont ensuite ra- Figure 3. Exemple de smearing et de blooming
sur une image prise par un capteur CCD. Le
pidement transférés (en quelques millise- smearing donne lieu à une ligne verticale saturée.
condes) vers la deuxième partie du capteur Figure 2. Schéma des différents types d’architecture Le blooming donne lieu à une saturation des pixels
qui est protégée de la lumière incidente et de capteurs. les plus proches.

40difference
www.photoniques.com
CMOS CCD 72
COMPRENDRE

CAHIER TECHNIQUE
Les capteurs CMOS
Technologie plus récente apparue dans
les années 90, les capteurs CMOS (comple-
mentary metal oxyde semiconductor) sont
néanmoins basés sur le même principe
d’absorption de photons et de génération
de courant proportionnel au flux incident
sur chaque pixel. La différence provient de
la façon dont les charges sont lues.
Contrairement aux capteurs CCD,
les charges sont cette fois directement
converties au niveau du photosite de gé-
nération par le biais d’un amplificateur sur
chaque pixel (figure 4). Cette particularité
permet de supprimer un grand nombre de
transferts comme dans le cas des registres
à décalage du CCD et donc d’augmenter
la cadence de lecture. La taille des cap-
teurs est voisine de celle des CCD mais la
résolution spatiale est moindre, du fait de
la présence des amplificateurs associés à
chaque pixel (un peu comme dans le cas
des CCD interlignes). On peut là encore Figure 4. Schéma de l’architecture d’un capteur CMOS. Chaque photosite dispose de son propre amplifi-
adjoindre une matrice de microlentilles cateur. Chaque pixel peut donc être adressé individuellement et possède une réponse propre indépendante
pour compenser en partie cet effet. de ses voisins.

Photoniques 79

difference CMOS CCD www.photoniques.com 7341


COMPRENDRE
CAHIER TECHNIQUE

Figure 5. Fonctionnement du capteur CCD en global shutter. Le capteur est Figure 6. Fonctionnement en rolling shutter d’un capteur CMOS. Le capteur
entièrement exposé puis obturé le temps de la lecture de l’image. est lu séquentiellement ce qui peut induire des défauts de représentation si le
phénomène se déplace trop rapidement.

Une autre différence fondamentale est pour chaque image et donc d’atteindre des impacte grandement la sensibilité. De
la façon dont est acquise l’image. Dans les cadences supérieures à ce qu’il est possible plus, ce type de capteur est très sensible
architectures CCD, à un instant donné, l’en- d’atteindre avec un capteur CCD interligne aux sources de bruits (bruits de lecture et
semble du capteur et donc des pixels est par exemple. Il est également possible de de numérisation) qui vont dégrader le rap-
exposé simultanément. L’instant d’après corriger la valeur de chaque pixel en lui port signal à bruit sur une image. Enfin, le
les photosites sont obturés le temps du appliquant une fonction choisie ce qui fonctionnement en global shutter des cap-
comptage des électrons générés de ma- permet de corriger la non-linéarité de cer- teurs CMOS peut avoir des conséquences
nière à obtenir une image. On parle de tains phénomènes, ou tout simplement sur la qualité de l’image dans le cas d’un
fonctionnement en global shutter (cf. figure de s’affranchir du bruit FPN (bruit fixed mouvement d’objet trop rapide par rap-
5). Dans le cas du capteur CMOS, chaque pattern noise lié à la réponse non uniforme port à la cadence de la caméra. Si l’objet
photosite ou pixel va être exposé pendant de chaque pixel de la matrice du capteur se déplace horizontalement, il est possible
un temps identique mais ne collecte pas la à une même illumination ou en l’absence que son image apparaisse avec un angle
lumière au même instant. Cette acquisition d’illumination). De plus, la fabrication de lié à la lecture séquentielle de chaque ligne
séquentielle ligne par ligne en partant de la cette technologie de capteur a l’avantage du capteur. Pour les mêmes raisons, dans le
partie supérieure du capteur porte le nom d’être compatible avec les installations de cas d’un éclairage fluctuant, l’intensité de
de rolling shutter (cf. figure 6). fabrication de masse des circuits intégrés l’image ne sera pas uniforme sur la matrice.
Grâce à son système de lecture qui per- et son coût en est largement diminué. En conclusion, les capteurs CCD et
met d’adresser chaque pixel individuel- En contrepartie, la zone photosensible CMOS sont deux technologies perfor-
lement contrairement au cas du capteur associée à chaque pixel étant réduite par mantes qui sont complémentaires. Il est
CCD, il est possible de ne lire qu’une par- la présence des amplificateurs, le facteur donc important d’identifier les facteurs clés
tie de la matrice du capteur CMOS. Cette de remplissage (sans utilisation de matrice qui vont permettre de réaliser une image
sélection d’une zone d’intérêt sur l’image de microlentilles) est beaucoup plus faible exploitable sur la scène considérée pour
permet de diminuer le temps de lecture que pour un capteur CCD (< 30 %) ce qui choisir son type de capteur. Si la sensibilité
et la dynamique sont prépondérantes par
Tableau comparatif des CCD et CMOS. rapport à la cadence, on optera plutôt pour
CCD CMOS un capteur CCD full frame. Si la cadence et
Facteur de remplissage 50 à 98 % 30 à 50 % le temps d’exposition de la scène (risque
Sensibilité à la lumière Élevée (0,1 lux) Plus faible (10 lux) de saturation) sont les éléments détermi-
Sensibilité aux UV et IR Étendue Étroite nants, alors il faudra s’orienter vers des
Réponse Moyenne Très rapide (10 à 100x plus) capteurs CMOS.
Élevée (2 à 4x plus
Consommation d’énergie Faible
que CMOS)
Dynamique Élevée Moyenne Références
Uniformité du capteur Élevée (1 à 2 % de FPN*) Faible à modérée (5 à 20 % de FPN*) http://www.optique-ingenieur.org/fr/cours/
Bruit électronique Faible Moyen à élevé (10x plus que CCD) OPI_fr_M05_C06/co/OPI_fr_M05_C06_web.html
Courant d’obscurité Faible Moyen http://www.astrosurf.com/luxorion/photo-nu-
Sélection d’une région merique3.htm
Très limité Élevé https://www.tedpella.com/cameras_html/
d’intérêt
ccd_cmos.htm
Photoniques 79

Absent
Anti blooming Présent par défaut http://www.red.com/learn/red-101/global-
(sauf solution custom)
Shuttering Assez rapide Faible rolling-shutter
Biasing et clocking Multiple, tension élevée Unique, basse tension http://genelaix.free.fr/IMG/pdf/MOS_
Diaporama.pdf
*FPN : fixed pattern noise

42difference
www.photoniques.com
CMOS CCD 74
PARTIE A : FORMATION DES IMAGES
Chapitre 3 : modèles de quelques dispositifs optiques - TD
Questions de cours :
1. Rappeler brièvement le modèle optique de l’œil humain et ses caractéristiques.
2. Quelle est la taille minimale d’un détail que l’œil humain peut discerner ?
3. A quelle condition une lentille convergente sert-elle de loupe ?
Comment est défini son grossissement ?
4. On s’intéresse à l’appareil photographique.
a) Rappeler le modèle optique de l’appareil photographique.
b) Construire géométriquement la profondeur de champ pour un réglage donné.
c) Quelle est l’influence de la focale, de la durée d’exposition et du diaphragme sur la formation
de l’image ?
5. On considère une fibre optique à saut d’indice.
a) Faire un schéma faisant apparaître le cône d’acceptance.
b) Etablir l’expression de l’angle d’accepteur ainsi que de la dispersion intermodale.

Exercice I : Association de deux lentilles


On considère un système optique constitué de deux lentilles minces :

• 𝐿1 convergente de centre optique 𝑂1 de foyers 𝐹1 et 𝐹1′ et de focale 𝑓1′ = 𝑎.


• 𝐿2 divergente de centre optique 𝑂2 de foyers 𝐹2 et 𝐹2′ et de focale 𝑓2′ = −𝑎.
On note : 𝑒 = 𝑂1 𝑂2 .

Pour toutes les figures, on prendra : 𝑒 = 6,0 cm, |𝑎| =2,0 cm.

𝐴𝐵 est un objet perpendiculaire à l’axe optique avec 𝐴 appartenant à l’axe et 𝐴𝐵 = 1,0 cm.

1. Que peut-on dire du signe de 𝑎 ? Justifier.


2. On considère un objet 𝐴𝐵 situé 2,5 cm avant 𝐿1 .
a. Sur un schéma à l’échelle 1, tracer l’image 𝐴’𝐵’ de 𝐴𝐵 par l’ensemble {𝐿1 , 𝐿2 }.
On notera 𝐴1 𝐵1 l’image intermédiaire. Prévoir au moins 6 cm de place libre au-
dessus et au-dessous de l’axe optique.
b. A partir du schéma donner la nature de l’image 𝐴’𝐵’ ainsi que la valeur
approchée du grandissement 𝛾.
c. Vérifier les deux résultats précédents par le calcul. Commenter.
3. On considère maintenant un objet 𝐴𝐵 tel que 𝐴 soit confondu avec 𝐹1 .
Reprendre les questions a., b. et c. du 2.

4. Déterminer par le calcul la position du foyer principal image 𝐹′ de l’ensemble.


5. Vérifier le résultat précédent en construisant l’image d’un objet réel (𝐴𝐵)∞ situé à l’infini
tel que les rayons issus de 𝐵∞ arrivent sur le système en faisant un angle 𝛼 non nul
avec l’axe optique.

chap 3 dispositifs optiques TD 75


Exercice 2 : loupe et viseur

La loupe
Un observateur emmétrope pouvant voir net à une distance minimale 𝑑𝑚 regarde à l’œil nu un
tout petit objet plan que l’on assimilera à un segment 𝐴𝐵 de longueur 𝑙 perpendiculaire à l’axe
optique.
1. Déterminer 𝛼𝑚 l’angle maximal sous lequel l’objet peut être vu.
2. L’observateur regarde 𝐴𝐵 à travers une lentille mince convergente de distance focale 𝑓’ =
50 𝑚𝑚 et de centre 𝑂 (loupe). Son œil est situé à une distance 𝑎 de la loupe (𝑎 < 𝑑𝑚 ).
a) Déterminer les positions de l’objet rendant possible l’observation nette par l’observateur
emmétrope. Faire une construction géométrique de l’image. L’image est-elle droite ou
renversée ?
b) Pour quelle position de l’objet l’observation se fait-elle sans accomodation ? Exprimer
l’angle 𝛼 sous lequel l’œil voit l’image.
c) Que vaut le grossissement commercial de la loupe 𝐺 = 𝛼/𝛼𝑚 .

Principe du viseur
Animation :

http://ressources.univ-lemans.fr/AccesLibre/UM/Pedago/physique/02/optigeo/viseurs.html

Un viseur est constitué d’un objectif et d’un oculaire jouant le rôle de loupe de même axe
optique (𝑂𝑥). On assimilera l’objectif à une lentille mince convergente 𝐿1 de centre 𝑂1 et de
distance focale 𝑓′1 et l’oculaire à une lentille mince convergente 𝐿2 de centre 𝑂2 et de distance
focale 𝑓′2 . On pose ̅̅̅̅̅
𝑂1 𝑂 = 𝐷 et ̅̅̅̅̅̅
𝑂𝑂2 = 𝑑 (les distances 𝐷 et 𝑑 sont positives et réglables). Dans
un plan transverse est disposé en 𝑂 une croix appelée réticule, constituée de deux traits fins
perpendiculaires. L’observateur place son œil à une distance 𝑎 derrière l’oculaire.
(𝑎 < 𝑑𝑚 ; 𝑑𝑚 correspondant à la distance minimale à laquelle l’œil normal voit distinctement).
1. Quel est l’intervalle des valeurs de 𝑑 permettant à l’observateur de voir le réticule net à
travers l’oculaire ? Où doit-on placer le réticule pour l’observer sans accommodation.
On effectuera les constructions pour les deux valeurs extrêmes de 𝑑.
2. Le réglage précédent est supposé réalisé. On souhaite observer à travers le viseur un
̅̅̅̅.
objet A situé sur l’axe optique à l’abscisse 𝑥 = 𝑂𝐴
a) Montrer que 𝑥 ≤ −4𝑓′1
b) Déterminer l’expression de 𝐷 qui minimise 𝐷 en fonction de 𝑥.
c) En déduire la plage de réglage de la distance 𝐷 que le
constructeur doit prévoir.
3. a) Un observateur myope souhaite utiliser le viseur sans ses verres de correcteurs pour
observer un objet A situé à l’infini, dans des conditions définies précédemment. Calculer
les valeurs de réglage qu’il doit effectuer sachant que sa distance maximale de vision
distincte est 𝛿.
b) Déterminer la plage de réglage de l’oculaire à prévoir pour que le viseur soit utilisable
par un myope qui porte en temps normal des verres correcteurs de vergence de −8,0 𝛿,
sans ses verres correcteurs.
Données : 𝑎 = 0 et 𝑓′2 = 2,0 𝑐𝑚

chap 3 dispositifs optiques TD 76


Exercice 3 : Lunette de Galilée

On considère deux lentilles 𝐿1 (+5 𝛿) et 𝐿2 (−20 𝛿) écartées d’une distance 𝑑.

L’ensemble est monté de manière à réaliser une lunette de Galilée, c’est-à-dire que le système
de deux lentilles est afocal.
1) Quel est l’écartement entre les deux lentilles ?
On se sert de cette lentille pour observer une étoile de diamètre angulaire 𝛼.
2) Réaliser la construction permettant de trouver le diamètre angulaire 𝛼 ′ de l’objet à la
sortie de la lunette. En déduire la valeur du grossissement de la lunette.
3) On pourrait aussi observer l’objet en utilisant une lunette astronomique (constituée de
deux lentilles convergentes) de même grossissement. Si vous aviez le choix, quel type
de lunette choisiriez-vous ?

Exercice 4 : myopie

On considère un œil « normal ».


1) Rappeler l’ordre de grandeur du PR et du PP.
2) Sachant que la distance cristallin rétine vaut 15 mm, calculer les valeurs extrêmes de
la vergence du cristallin.
3) En vieillissant, l’œil perd de son pouvoir d’accommodation. Si le PR n’est pas modifié,
la vergence du cristallin ne peut varier que de 4,5 𝛿 à 33 ans, 1 𝛿 à 45 ans, et 0,25 𝛿 à
70 ans. En déduire les PP correspondants et l’âge d’un œil « normal ».
Une personne très myope a un PR de 11 cm.
4) Un opticien lui propose une paire de lunettes. Quelles sont les caractéristiques des
verres qu’il faut monter ?
5) Après réflexion, la personne opte pour des lentilles. Même question.

chap 3 dispositifs optiques TD 77

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