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Régimes Transitoires 2022
Régimes Transitoires 2022
Electricité
Régimes transitoires
1.2 Expérience
Alimentons par un générateur de tension continue de force électromotrice 𝐸 = 4𝑉 et de résistance interne 𝑟 =
50Ω une résistance 𝑟 = 100𝑘Ω en série avec un condensateur de capacité 𝐶 = 10𝜇𝐹. Un interrupteur permet de
court-circuiter l’ensemble 𝑟, 𝐶 série (figure 1.a), une résistance de protection protège le générateur.
Figure 1.a.
Observons la tension aux bornes du condensateur sur un oscilloscope ou un multimètre numérique, un
ampèremètre en série nous indique la valeur de l’intensité du courant dans le circuit. On observe lorsque
l’interrupteur 𝐾 est fermé (figure 1.a.) une tension constante, très voisine de 0𝑉 et aucun courant. On a un régime
permanent continu où le condensateur est non chargé.
Ouvrons l’interrupteur 𝐾 (figures 1.b).
Figures 1.b.
Figure 2.a.
A partir de là, si on considère qu’ampèremètre et voltmètre ne perturbent pas le fonctionnement du circuit, c’est-
à-dire que la tension aux bornes de l’ampèremètre est nulle et que le courant prélevé par le multimètre (ou
l’oscilloscope) est nul aussi, on pourra ne pas les considérer dans l’étude théorique.
On étudie le comportement du circuit à partir de l’ouverture de l’interrupteur 𝐾, instant pris comme origine des
temps (soit 𝑡 = 0).
Pour cela on représente le générateur par son modèle de Thévenin et on supprime aussi la résistance de protection
dont le rôle est simplement que le générateur ne débite pas sur lui-même mais dans un dipôle lorsqu’on le court-
circuite en fermant K. On pourrait formellement l’inclure dans la résistance interne du générateur de Thévenin).
On obtient le schéma de la figure 2.b. ci-dessous dans lequel on a placé tension et courant.
Figure 2.b.
Comme les équations de Kirchhoff régissent tensions et courants dans les circuits, on va les appliquer. Comme les
dipôles sont en série, ils sont tous parcourus par la même intensité
On applique maintenant la loi des mailles, ce qui donne :
𝑢 −𝑢 −𝑢 =0
Or d’après les caractéristiques des dipôles (attention aux conventions) :
𝑢 = 𝐸−𝑟 𝑖; 𝑢 = 𝑟𝑖 et 𝑖=𝐶
On peut donc réécrire la loi des mailles selon :
𝐸 = (𝑟 + 𝑟)𝑖 + 𝑢
et remplacer 𝑖 en fonction de 𝑢 avec la caractéristique du condensateur, d’où, en posant 𝑅 = 𝑟 + 𝑟 , l’équation
différentielle suivant donnant l’évolution de 𝑢 au cours du temps :
𝑑𝑢
𝑅𝐶 +𝑢 =𝐸
𝑑𝑡
Il est intéressant de remarquer, à ce moment, que l’homogénéité de l’équation impose que 𝑅𝐶 soit homogène à
temps.
On pose 𝜏 = 𝑅𝐶, et on l’appelle temps caractéristique ou constante de temps du circuit, de sorte que l’équation
s’écrit finalement :
𝑑𝑢
𝜏 +𝑢 =𝐸
𝑑𝑡
Exercice :
Etablir, à partir des lois de Kirchhoff, que l’intensité 𝑖(𝑡) vérifie l’équation différentielle 𝜏 + 𝑖 = 0.
# affichage
plt.figure()
plt.title("charge du condensateur par la méthode d'Euler", size=15)
plt.plot(Tt,U,color='black')
plt.grid()
plt.xlabel("t(s)") ; plt.ylabel("u(V)")
plt.axis([0.9*t0,1.1*T,0.9*min(U),1.1*max(U)])
plt.show()
Voici ci-dessous deux courbes tracées sur le même graphe, mais en ayant changé la condition initiale sur 𝑢 :
Figure 2.c
La valeur de 𝑢 à 𝑡 = 0 est celle du régime permanent pour 𝑡 < 0. La valeur 𝑢 = 𝐸 = 4𝑉 est celle du nouveau
régime permanent. L’évolution entre ces deux valeurs permet de visualiser l’évolution de 𝑢 au cours du régime
transitoire entre les deux régimes permanents.
𝐸 𝑢
Figure 2.d
Dans ce circuit, à cause du comportement du condensateur (circuit ouvert), l’intensité est nulle (𝑖_∞ = 0) et donc
la tension aux bornes de résistance vaut, d’après la loi d’Ohm, 𝑢 = 𝑅𝑖 = 0.
La loi des mailles s’écrit donc 𝐸 = 𝑢 + 𝑢 et on retrouve bien 𝑢 = 𝐸, fem du générateur continu, en régime
permanent.
On notera également qu’en régime permanent l’intensité est nulle, résultat vérifié expérimentalement.
où l’on note :
Déterminons maintenant la variation d’énergie potentielle électrique du condensateur au cours de cette charge,
soit ∆𝐸 = 𝐸 (∞) − 𝐸 (0). Comme 𝐸 (𝑡) = 𝐶𝑢 (𝑡), et que 𝑢 (0) = 0, on a 𝐸 (0) = 0.
𝐸 (∞) représente l’énergie potentielle électrique dans le condensateur lorsque 𝑡 tend vers l’infini, c'est-à-dire en
fin de charge (le régime permanent est alors atteint). On a vu que la tension aux bornes du condensateur vaut alors
𝑢 (∞) = lim 𝑢 (𝑡) = 𝐸, donc 𝐸 (∞) = 𝐶𝐸 . Ainsi ∆𝐸 = 𝐶𝐸 .
→
Figure 3.a.
Si nous alimentons ce circuit série par une tension constante, nous nous attendons donc, comme pour le circuit 𝑅𝐶
à observer un régime transitoire lorsque nous ouvrons ou nous fermons l’interrupteur.
Dans le but de bien visualiser ce régime transitoire, nous allons alimenter le circuit par un signal créneau, oscillant
entre 0 et 𝐸, dont nous choisissons la période suffisamment longue pour que le nouveau régime permanent soit
atteint sur chaque demi-période. L’équivalent de l’ouverture et de la fermeture de l’interrupteur du circuit RC se
faisant lors du changement de valeur de la tension du générateur (modification de l’état du circuit).
On observe alors, pour des valeurs de résistances suffisamment basses, un régime transitoire qui présente des
oscillations dont l’amplitude s’amortit jusqu’à atteindre le nouveau régime permanent continu : à cause des
oscillations qui rappellent un régime périodique, on appelle ce régime le régime pseudo-péridique.
Par contre lorsque cette résistance est suffisamment grande, ces oscillations disparaissent et la tension aux bornes
du condensateur évolue sans oscillation de sa valeur initiale vers la valeur du régime permanent : on dit que ce
régime transitoire est apériodique.
Figure 3.b.
Pour obtenir l’équation donnant l’évolution de la tension 𝑢 (𝑡) aux bornes du condensateur, on applique les lois
de Kirchhoff, en remarquant que puisque tous les dipôles sont en série du fait de l’ouverture de K, ils sont parcourus
par la même intensité 𝑖 (ce que donnerait une loi de nœud puisque l’intensité dans K est nulle)
Une loi de maille fournit :
𝑢 −𝑢 −𝑢 −𝑢 =0
Or d’après les caractéristiques des dipôles (et compte tenu des conventions) on peut écrire :
𝑢 =𝐸−𝑟 𝑖; 𝑢 = 𝑟𝑖 ; 𝑢 =𝐿 et enfin 𝑖=𝐶
En remplaçant dans l’équation de la loi des mailles, il vient déjà :
𝑑𝑖
𝐸 − 𝑟 𝑖 = 𝑟𝑖 + 𝐿 + 𝑢
𝑑𝑡
On pose 𝑅 = 𝑟 + 𝑟 et on remplace 𝑖 d’après la caractéristique du condensateur, d’où :
𝑑𝑢 𝑑 𝑢
𝐸 = 𝑅𝐶 + 𝐿𝐶 +𝑢
𝑑𝑡 𝑑𝑡
Ou en réordonnant :
𝑑 𝑢 𝑑𝑢
𝐿𝐶 + 𝑅𝐶 +𝑢 = 𝐸
𝑑𝑡 𝑑𝑡
⎧ =
⎪
à: 𝜔 = dont on déduit les valeurs particulières du facteur de qualité et de la pulsation propre dans le cas
⎨
⎪𝑒(𝑡) = 𝐸
⎩
d’un circuit RLC série : 𝜔 = et 𝑄 = .
√
On vérifiera dans ce cas que est bien homogène à une pulsation (unité SI 𝑟𝑎𝑑𝑠 ) et que 𝑄 est bien sans
√
Figure 3.c.
Figure 3.d.
Notons pour terminer cette partie que la forme homogène de l’équation différentielle (soit + 𝜔 𝑢 = 0) est
caractéristique des systèmes oscillants sinusoïdaux appelés oscillateurs harmoniques.
Notons également que la relation donnant l’intensité (𝑖 = 𝐶 ) montre que celle-ci, ainsi que toutes les autres
grandeurs électriques, sont bien sur sinusoïdales. Cela découle de la linéarité des relations entre grandeurs
électriques.
que la résistance doit être suffisamment petite et plus précisément inférieure à 2 , grandeur qui fixe la limite de
suffisamment petite pour le 𝑅𝐿𝐶 série.
b. Expression de la tension 𝒖𝒄 (𝒕)
Les racines dans ℂ (ensemble des complexes) du discriminant s’écrivent :
𝑟 = 2𝑗𝜔 1− et 𝑟 = −2𝑗𝜔 1− avec 𝑗 = −1.
On en déduit les expressions des racines de l’équation caractéristique :
𝑟 =− + 𝑗𝜔 1− et 𝑟 =− − 𝑗𝜔 1−
L’ensemble des solutions de l’équation homogène s’écrivent donc :
𝑢 (𝑡) = 𝛼𝑒 + 𝛽𝑒 avec (𝛼, 𝛽) ∈ ℂ
Posons 𝜔 = 𝜔 1− , grandeur homogène à une pulsation que nous appellerons pseudo-pulsation. Nous
pouvons réécrire l’ensemble des solutions homogènes selon :
𝜔 𝑡 𝜔 𝑡
𝑢 (𝑡) = 𝛼 exp − + 𝑖𝜔𝑡 + 𝛽 exp − − 𝑖𝜔𝑡
2𝑄 2𝑄
soit en factorisant par exp − :
𝜔 𝑡
𝑢 (𝑡) = exp − (𝛼 exp(𝑖𝜔𝑡) + 𝛽 exp(−𝑖𝜔𝑡))
2𝑄
Figure 3.e.
Cette figure correspond bien au régime qualifié de pseudo-périodique vu lors de l’approche expérimentale.
Puisque 1 − ≤ 1 on a donc 𝑇 ≥ 𝑇 : en présence d’un amortissement les oscillations du système sont plus
lentes, tout se passe comme si cet amortissement, ce frottement ralentissait le mouvement.
Ci-dessous (figure 3.f) le graphe donnant 𝑇/𝑇 en fonction de 𝑄.
Figure 3.f
On notera que l’écart relatif devient vite grand pour les faible valeurs du facteur de qualité mais reste inférieur à
1% d’après le graphe si 𝑄 ≥ 3,5 environ.
On peut d’ailleurs vérifier ce résultat par le calcul. On veut que 𝑇 ≤ 1,01𝑇 (soit un écart relatif ≤ 0,01 =
𝑄 ≥ 3,56.
d. Durée du régime transitoire
D’après l’expression mathématique de 𝑢 (𝑡) on obtient que lim → 𝑢 (𝑡) = 0, donc que lim → 𝑢 (𝑡) = 𝐸 et
ceci quelques soient les conditions initiales c'est-à-dire mathématiquement quelques soient les valeurs des
constantes d’intégration (type 𝐴 et 𝐵).
Il est intéressant de noter que la solution homogène :
𝜔 𝑡
𝑢 (𝑡) = 𝑈 exp − 𝑐𝑜𝑠(𝜔𝑡 + 𝜑)
2𝑄
permet d’interpréter simplement le comportement de la fonction. En effet par comparaison au cas de la solution
purement sinusoïdale (𝑐𝑜𝑠(𝜔 𝑡 + 𝜑) avec 𝑈 l’amplitude), le terme 𝑈 exp − en facteur du cos() peut être vu
comme un terme d’amplitude exponentiellement décroissant en temps, avec (cf circuit RC) le temps caractéristique
𝜏 = . Ainsi 𝑢 (𝑡) peut être vu comme une fonction sinusoïdale dont l’amplitude décroit (exponentiellement) au
cours du temps. Par conséquent, le régime transitoire est terminé lorsque 𝑢 (𝑡) ≅ 𝐸 soit lorsque le terme
d’amplitude de la fonction homogène est quasi nul, soit (cf circuit RC) lorsque 𝑡 ≅ quelques = quelques 𝜏.
Ainsi :
𝟐𝑸
𝝉 = 𝝎 estime la durée du régime transitoire en régime pseudo-périodique.
𝟎
soit donc 𝑡 = 𝑇 ≅ 𝑄𝑇 .
Figure 3.g.
c. Durée du régime transitoire
Les deux racines 𝑟 et 𝑟 de l’équation caractéristique sont négatives, ainsi on voit apparaître dans 𝑢 (𝑡)deux
exponentielles décroissantes en temps avec, par analogie avec le circuit RC, les deux temps caractéristiques (ou
constantes de temps) : 𝜏 = | | et 𝜏 = | | .
Lorsque la durée écoulée 𝑡 depuis l’état initial est très supérieure à ces constantes de temps, les exponentielles
sont nulles et 𝑢 (𝑡) = 𝐸 (soit théoriquement 𝑙𝑖𝑚 → 𝑢 (𝑡) = 𝐸). On retrouve le régime permanent continu et ceci
d’ailleurs quelques soient les valeurs des constantes 𝛼 et 𝛽 donc quelque soit l’état initial, d’après la forme générale
de l’ensemble des solutions.
Ces résultats sont conformes aux résultats expérimentaux.
Comme 𝑟 < 𝑟 < 0 on a |𝑟 | > |𝑟 | et donc 𝜏 < 𝜏 , on peut donc dire qu’après une durée de l’ordre de quelques
𝜏 le régime permanent est atteint, à condition toutefois que le coefficient 𝛼 soit non nul. Si 𝛼 = 0 la durée du
régime permanent est alors de l’ordre de quelques 𝜏 .
Le régime transitoire sera terminé en pratique au bout d’une durée dont l’ordre de grandeur est de
quelques 𝝉 , en général.
On constate que les temps caractéristiques 𝜏 et 𝜏 ne dépendent pas des conditions initiales.
Figure 3.h.
c. Durée du régime critique
La décroissance en 𝑒 assure que la durée du régime critique est de l’ordre de quelques 1/𝜔 .
L’étude de 𝑓(𝑄) sur [0, 0,5[ (dérivée, tableau de variation) est laissée à titre d’exercice, la courbe est donnée ci-
dessous (figure 3.i) .
On établit que sur cet intervalle 𝑓(𝑄) > 1 donc 𝜏 > 𝜏 , ce qui établit le résultat.
Figure 3.i
3.9 Etude énergétique
3.9.1 Bilan général de puissance
Nous allons maintenant établir le bilan énergétique d’un circuit 𝑅𝐿𝐶 série. Les résultats obtenus sont généralisables
aux systèmes vérifiant une équation différentielle du même type.
Reprenons la loi des mailles : 𝑢 = 𝑢 + 𝑢 + 𝑢 et multiplions-la par 𝑖 pour faire apparaitre les puissances
électriques de chaque dipôle, alors :
𝑝 =𝑝 +𝑝 +𝑝
Mais nous avons établi que 𝑝 = et 𝑝 = de sorte que :
𝑑 𝐸 +𝐸
𝑝 =𝑝 +
𝑑𝑡
Ainsi écrite cette équation bilan de puissance ressemble à celle d’un circuit RC, on peut l’interpréter de la façon
suivante si tous les signes sont positifs (à modifier selon les signes) : l’énergie fournie par le générateur est en partie
dissipée par effet Joule dans 𝑟 et est en partie stockée sous forme d’énergie potentielle dans l’ensemble bobine
condensateur.
En particulier, en régime permanent continu, les grandeurs étant constantes au cours du temps 𝐸 = 𝐿𝑖 et
1 2𝜋
𝐸(𝑡 + 𝑇) = 𝐸(𝑡) exp ⎛− ⎞
𝑄 1
1−
⎝ 4𝑄 ⎠
L’énergie perdue par pseudo-période ne dépend que du facteur de qualité
On peut donc déduire de la perte d’énergie une valeur du facteur de qualité. Pour simplifier le calcul, supposons le
régime faiblement amorti (𝑄 ≫ 1), alors au premier ordre en 1/𝑄, on a
2𝜋
𝐸(𝑡 + 𝑇) ≈ 𝐸(𝑡) exp −
𝑄
soit