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ENSAM-MEKNES Les Energies Eoliennes

Université Moulay Ismail

Ecole Nationale Supérieure d’Arts et Métiers


« ENSAM »

Les Energies Eoliennes

Cours Animé par : Ahmed LAGRIOUI

2020/2021

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ENSAM-MEKNES Les Energies Eoliennes

Sommaire
Chapitre I : Etudes des Eoliennes……………………………………………………………....4
I. L'éolienne une énergie nouvelle……….……………………………………………..4
1. Histoire………………………………………………………………………4
2. Différentes parties de l'éolienne……………………………………………..6
3. Le Fonctionnement et la Production D'électricité…….……………………..8
4. Eolienne à pâles non conventionnelles……………………………………..11
5. Calcul de la puissance et rendement d'une éolienne……………………….12
6. Régulation de la rotation des pales en cas de fort vent et problématique du
Stockage……………………………………………………………………13
7. Critères de choix pour les sites éoliens…….……………………………….13
8. Zone d'implantation d'éoliennes………….………………………………...16
II.L'éolienne est-elle intéressante économiquement et environnementalement?..........18
1. L'économie de l'éolienne…………………………………………………...18
2. Les Avantages de l'éolienne…….………………………………………….21
3. Les Inconvénients de L'éolienne……..…………………………………….23

Chapitre II : Systèmes Eoliens avec stockage d’énergie…….……………………………….26


I. Principe de fonctionnement……….………………………………………………26
1. Modélisation du vent……………………………………………………..26
2. Aérodynamique de la machine…….……………………………………..29
II. Génératrice électrique pour aérogénérateurs et son électronique…………………32
1. Aérogénérateurs asynchrones……………………………………………..32
2. Aérogénérateurs synchrones…….………………………………………...34

Chapitre III : Fonctionnement d’un système éolien de petite puissance. ……………………44


I. Structure générale du système éolien étudié….…………………………………...45
1. Régimes de fonctionnement; approche systémique en trois sous systèmes…45
2. Types des récepteurs et modèle de la charge locale………………………….48
II. Potentiel Eolien……….……………………………………………………………50
1. Caractérisation du potentiel éolien pour un site donné….…………………….50
2. Modèles spécifiques du vent pour horizons de temps différentes…………….53
III. Modélisation de la turbine éolienne………………………………………………55
1. Théorie de l’élément de pale……………………………………………...…..55
2. Systèmes de régulation des éoliennes de petite puissance……………………58
3. Caractéristiques statiques de la turbine éolienne……………………………...60
IV. Algorithmes de poursuite de point de puissance maximale ou MPPT …………..60
1. Etat de l'art de l'MPPT pour l'éolien de faible puissance…..…………………60
2. Modèle du système éolien fonctionnant en régime optimisé………………....61
3. Fonctionnement optimal avec réglage de la vitesse…….…………………….66

Travaux Dirigés ….…………………………………………………………………………...75

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Chapitre I :
Etudes des Eoliennes
Introduction

On estime que chaque année, le vent distribue entre 2.5 et 5.1015 kWh; une énergie très
importante mais difficilement récupérable. C’est ce potentiel énorme que représente l’énergie
éolienne qui a poussé les hommes à trouver un moyen toujours plus perfectionné pour sa
transformation en énergie mécanique ou électrique.
L’énergie éolienne est l’énergie du vent et plus spécifiquement, l’énergie tirée du vent au
moyen d’un dispositif comme une éolienne ou un moulin à vent; l’énergie éolienne est donc est une
énergie renouvelable qui utilise la force motrice du vent. Cette force peut être utilisée pour produire
de l'énergie mécanique (système de pompage par exemple) ou pour produire de l'électricité (dans le
cas d'un aérogénérateur). Dans le cas d'une transformation en énergie électrique, l’éolienne est
couplée à un générateur électrique pour fabriquer du courant continu ou alternatif. Le générateur est
relié à un réseau électrique ou bien fonctionne de manière autonome avec un générateur d’appoint
(par exemple un groupe électrogène) et/ou un parc de batteries ou un autre dispositif de stockage
d'énergie. On parle de parc éolien ou de ferme éolienne pour décrire les unités de productions
groupées (installées à terre ou en mer).
Les régions du monde où les champs éoliens sont les plus nombreux sont le Danemark, le nord
de l'Allemagne et la Californie, de nombreux parcs éoliens existent dans les îles. En France elles sont
surtout présentes en Bretagne dans l'Aude et la Meuse.
Mais les éoliennes sont-elles véritablement intéressantes par rapport aux énergies
actuelles, et leur principe de fonctionnement leur permet elles d'être compétitives ?
Pour répondre à cette problématique posée, nous allons donc voir tout d'abord quel est leur
fonctionnement, comment tirer profit de l’énergie éolienne et quelles peuvent être les différentes
applications de cette énergie. Nous aborderons également les aspects économiques et ses enjeux, les
avantages et inconvénients de l'énergie éolienne mais aussi quels sont les différents types d’éoliennes
d'aujourd'hui et de demain.

I. L'éolienne une énergie nouvelle

1. Histoire

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Depuis l'Antiquité, des moulins à vent convertissent l'énergie éolienne en énergie mécanique
(généralement utilisé pour moudre du grain, presser des produits oléifères, ou relever de l'eau). De
nos jours, on trouve encore des éoliennes couplées à des pompes à eau, généralement utilisées pour
assécher des zones humides ou au contraire irriguer des zones sèches ou abreuver du bétail.
Les premiers aérogénérateurs pour produire de l'énergie électrique ont vu le jour en 1850, mais
l’idée de l’aérogénérateur date de 1802 où Lord Kelvin, un physicien anglais, associa une génératrice
d’électricité à un moteur éolien. Cette nouvelle application de l’énergie éolienne a connu un certain
succès et l’on comptait en 1920 jusqu’à 300 constructeurs d’aérogénérateurs.
En 1888, Charles F. Brush construit une petite éolienne pour alimenter sa maison en électricité,
avec un stockage par batterie d'accumulateurs. La première éolienne « industrielle » génératrice
d'électricité est développée par le Danois Poul La Cour en 1890, pour fabriquer de l'hydrogène par
électrolyse. Une éolienne expérimentale de 800 kVA fonctionne de 1955 à 1963 en France, à Nogent-
le-Roi dans la Beauce. Elle avait été conçue par le Bureau d'Études Scientifiques et Techniques de
Lucien Romani et exploitée pour le compte d'EDF. Le Danemark reprend les développements
d'éoliennes en 1970. Ce pays est un leader et précurseur dans la construction et l'utilisation de
l'énergie éolienne, avec un projet lancé dans les années 1970 pour produire la moitié de l'énergie du
pays de cette manière. Alors que les États-Unis ont perdu tout intérêt dans les éoliennes lors de la
chute des cours du baril de pétrole après la crise des années 1970, le Danemark a poursuivi ses
efforts, et est finalement devenu le premier exportateur mondial de grandes turbines, qui produisent
entre 0,66 et 3 MW chacune.
2. Différentes parties de l'éolienne
Une éolienne se caractérise principalement à partir de ses caractéristiques aérodynamique,
mécanique et électrotechnique. En pratique, on distingue le « grand éolien », qui concerne les
machines de plus de 250 kW, de l'éolien de moyenne puissance (entre 36 kW et 250 kW) et du petit
éolien (inférieur à 36 kW).

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Fig.1.1 : différentes parties de l’éolien


Une éolienne permet de transformer l'énergie cinétique du vent en énergie électrique. Elle se
compose des éléments suivants :
 Une nacelle montée au sommet du mât, abritant les composants mécaniques, pneumatiques,
électriques et électroniques, nécessaires au fonctionnement de la machine.
 Le mat : Place l’éolienne a une certaine distance du sol, selon la configuration du terrain et
des vents, et lui permet d'être entraîné par un vent plus fort et régulier qu'au niveau du sol. Il
abrite généralement une partie des composants électriques et électroniques.
 Les pales: La détermination du diamètre fixe la fréquence de rotation maximum, et est en
fonction de la puissance désirée. Les matériaux utilisés pour la réalisation des pales doivent
être assez légers, résistants à la fatigue mécanique, à l’érosion et à la corrosion, et de mise en
œuvre ou d’usinage simple, elles sont principalement en aluminium et de plus en plus en
matériaux composites. Les éoliennes sont généralement bipales ou tripales. La roue bipale est
la plus économique et la plus simple, mais plus fragile.
 Le moyeu et le rotor : captent l’énergie produite par le vent et la transforme en énergie
mécanique de rotation. Le rotor est relié à la nacelle par le moyeu.
 Le frein : Permet d'arrêter l'éolienne ou permet à l’éolienne de fonctionner en cas de vitesses
des vents trop importante (maximum de 90 Km/h soit environ 30 tours/minute) qui pourrait
l’endommager ou la rendre incontrôlable en réduisant la vitesse de rotation du premier rotor.
 Le multiplicateur : Augmente la vitesse de rotation au niveau d’un second rotor associé à
l'alternateur grâce à un système d’engrenages (de 30 tours/minute maximum en sortie du
premier rotor à 1000 tours/minute) pour la génératrice électrique.
 Le générateur ou alternateur: Transforme l’énergie mécanique de rotation du second rotor
en énergie électrique à la manière d’une dynamo de vélo.

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 Le système de régulation électrique : Ralenti le rotor du générateur en cas de surrégime.


 Le système d’orientation : Place la nacelle et donc les pales face au vent.
 Armoire de couplage au réseau électrique ou transformateur de puissance: Rend
compatible l’énergie produite avec celle du réseau ce qui consiste à transformer la tension
obtenue en sortie de l'alternateur qui est aux alentours de 690 V en une grande tension et la
réinjecte dans le réseau.
 Un poste de livraison situé à proximité.

3. Le Fonctionnement et la Production D'électricité

3.1.Comment ça marche ?

Sous l’effet du vent, le rotor tourne. Dans la nacelle, l’arbre principal entraîne un alternateur
qui produit l’électricité. La vitesse de rotation du rotor (de 12 à 15 tours/minute) doit être augmentée
par un multiplicateur de vitesse jusqu’à environ 1 500 tours/minute, vitesse nécessaire au bon
fonctionnement de l’alternateur. Des convertisseurs électroniques de puissance ajustent la fréquence
du courant produite par l’éolienne à celle du réseau électrique auquel elle est raccordée (50 Hz en
Europe), tout en permettant au rotor de l’éolienne de tourner à vitesse variable en fonction du vent.
La tension de l’électricité produite par l’alternateur, de l’ordre de 600 à 1 000 volts, est ensuite élevée
à travers un transformateur de puissance, situé dans la nacelle ou à l’intérieur du mât, jusqu’à un
niveau de 20 000 ou 30 000 volts. Ce niveau de tension permet de véhiculer l’électricité produite par
chacune des éoliennes d’une centrale éolienne jusqu’au point de raccordement au réseau électrique
public (en France, le réseau EDF). La tension de l’électricité produite par la centrale peut alors être
de nouveau transformée, en fonction du niveau de tension du au réseau public. Pour les centrales
éoliennes de 10-15 MW de capacité, le niveau de tension de raccordement est, en France,
généralement de 20 000 volts. Pour les centrales de capacité plus importante, le niveau de tension de
raccordement peut aller de 60 000 à 90 000 volts, voire même 225 000 volts.
Pour pouvoir démarrer, une éolienne a besoin d’une vitesse de vent minimale, de l’ordre de 10-
15 km/h. Et au-delà de 90 km/h, les turbines s’arrêtent de tourner.

Pourquoi les éoliennes s’arrêtent-elles par vent fort ?

Ceci correspond au choix des ingénieurs qui conçoivent les éoliennes. Tout d’abord, la
fréquence d’occurrence (nombre de jour par an) des vents d’une vitesse supérieure à 90 km/h est
généralement faible (inférieure à 1 %), et si les éoliennes fonctionnaient dans ces conditions, elles
subiraient des efforts importants qui entraîneraient une usure prématurée de leurs équipements.
Compte tenu du faible gain relatif sur la production que représente un fonctionnement par vent fort,
les ingénieurs préfèrent, dans ces conditions, stopper les machines et attendre le retour de vents plus
modérés et plus réguliers. Si les éoliennes ne fonctionnent pas au-delà d’une vitesse de vent de 90

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km/h, leurs fondations n’en sont pas moins conçues pour résister à des vents beaucoup plus
importants…
La puissance d’une éolienne classique est de 1 à 1,5 MW, mais les éoliennes de la nouvelle
génération atteignent 2 à 3 MW et des modèles de 5 MW sont d’ores et déjà testés par les
constructeurs !

3.2.Axe Horizontal et Verticale

3.2.1. Axe Horizontal

Principalement les éoliennes sont à axe horizontal avec une hélice à deux ou trois pales
perpendiculaire au vent, montée sur un mât. La puissance nominale des éoliennes est très variable: de
quelques dizaines de watts à quelques mégawatt, de même que la taille du rotor (de 1 à 100 mètres de
diamètre). Aujourd'hui les plus grandes éoliennes mesurent jusqu'à 180 m en bout de pale avec un
moyeu à 120 m de haut pour une puissance de 6 MW.

Fig.1.2 : Eoliennes à axes horizontal : A- Tripale Excel (7m – 10 kW). B- Bipale Scirocco (5m - 6
kW). C- Tripale Hummer (9m – 20 kW).
3.2.2. Axe vertical

Les éoliennes à axe vertical fonctionnent sur le même principe que les roues hydrauliques, avec
une direction du vent perpendiculaire à l’axe de rotation. La conception verticale offre l’avantage de
mettre le multiplicateur et la génératrice au sol directement, mais cela impose que l’éolienne
fonctionne avec le vent proche de sol, en conséquence, moins fort qu’en hauteur. Un autre avantage
est le fait que le vent peut provenir de toutes les directions, sans avoir besoin à orienter le rotor. Par
contre, ce type d’éolienne ne peut pas démarrer automatiquement, il faut la lancer, dès l’apparition
d’un vent suffisamment fort pour permettre la production. Ses inconvénients, alliés à la faible
efficacité de la conversion d’énergie éolienne, ont fortement limités le développement de ces
éoliennes, laissant place aux aérogénérateurs à axe horizontal.

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Fig.1.3 : Illustration d’éoliennes à axe vertical :


A- éolienne type Darrieus. B- éolienne type Darrieus de forme hélicoïdale UGE-4K. C- éolienne
type Darrieus de forme H. D- éolienne type Savonius WS-4B.

 Le type Darrieus repose sur l’effet de portance comme l'effet qui s'exerce sur l'aile d'un avion. Il
y a le simple rotor cylindrique (deux profils disposés de part et d'autre de l'axe), jusqu’au rotor
parabolique (les profils sont recourbés en troposkine et fixés au sommet et à la base de l'axe
vertical).

Fig.1.4 : Rotor de Savonius


 Le type Savonius, constitué schématiquement de deux ou plusieurs godets demi-cylindriques
légèrement désaxés présente un grand nombre d'avantages dont son faible encombrement, qui
permet d’intégrer l’éolienne aux bâtiments, il démarre à de faibles vitesses de vent et présente un
couple élevé. Mais il ne peut être utilisé dans une production de masse car il y a un
accroissement important de la masse en fonction de la dimension.

Avantages des éoliennes à axe vertical:


- La génératrice, le convertisseur, le multiplicateur, peuvent être placés sur le sol, ce qui
représente une économie considérable dans les coûts d’installation et d’entretien.

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- Un mécanisme d'orientation n'est plus nécessaire pour faire tourner le rotor contre le vent.
Inconvénients des éoliennes à axe vertical:
- Le rendement global des éoliennes à axe vertical est inférieur à celles dotées d'un axe
horizontal, car la vitesse du vent est plus faible au niveau du sol.
- Des haubans sont parfois nécessaires pour la tenir debout, et les haubans ne sont pas pratiques
dans les zones agricoles exploitées intensivement.

4. Eolienne à pâles non conventionnelles

Les éoliennes basées sur l'effet Magnus, utilisent des cylindres tournant sur eux mêmes. Ces
cylindres tournent autour de leur axe de révolution et subissent le courant d’air (le vent). Il s’en
produit alors une force transversale à la direction du vent, c’est l’effet Magnus, qui fait tourner l'arbre
éolien. Sur certains prototypes, les cylindres sont entraînés par des petits moteurs à courant continu,
alimentés par des batteries. L'introduction de nouvelles machines dans la chaîne de conversion,
constitue un désavantage en termes de rendement du système global.
L’éolienne présentée dans la Fig.1.5.A produit 0.5 kW, mais utilise deux moteurs à courant
continu de 12 V chacun. La Fig1.5.B présente un prototype développé aux Etats-Unis d’Amérique, ce
dernier produit 150 kW, mais 10% de la puissance produite sert à entraîner les cylindres. Les
cylindres à surface lisse requièrent une grande vitesse d'entraînement (40 à 60 tr/min), ce qui conduit
à une plus grande consommation électrique, d’où une plus grande perte par rapport à l’énergie
produite. Pour pallier à ce problème, des ailettes en spirales ont été rajoutées aux cylindres, ce qui
permet de capter le vent et de l’utiliser en même temps pour faire tourner les cylindres, et de réduire
ainsi l’entraînement électrique de ces derniers. D’une manière générale, les éoliennes à effet Magnus
présentent l’avantage du contrôle de la vitesse de rotation des pâles. En effet, en cas de vent violent,
ce type d'éolienne n'a pas besoin des freins ou d'autres systèmes mécaniques équivalents, car il suffit
d'arrêter la rotation des cylindres.

Fig.1.5 : Eolienne à pâles non conventionnelles

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5. Calcul de la puissance et rendement d'une éolienne

Puissance récupérable: La puissance du vent contenue dans un cylindre de section S est :

1
Pcinétique = .ρ .S .V 3
2
Avec ρ: masse volumique de l'air
V : vitesse du vent en m/s
Cette puissance est une puissance théorique, elle n'est pas récupérée telle quelle par une éolienne.
La puissance récupérable par une éolienne est donc :

1
P = .ρ.S .V 3 .C p
2
Avec Cp : coefficient de performance qui est toujours inférieur 1.
P
Cp =
1
ρ .S1 .V03
2

5.1. Production d'énergie électrique et rendement:

Les éoliennes sont caractérisées par leur puissance électrique. La production réelle d'énergie
dépend du vent et de sa vitesse sur le site. Le facteur de capacité est le rapport entre la puissance
électrique moyenne produite par l'éolienne et sa puissance électrique maximale, ce facteur est le plus
souvent compris entre25% et 30%. Ainsi, une éolienne de 2 MW produira le plus souvent une
puissance moyenne de 600 kW voire, dans les cas les plus favorables, 1400 kW.

5.2. Avantage Caractéristiques Techniques:

Pour des raisons de sécurité, il est nécessaire d'immobiliser les pales lorsque le vent est très
fort.
Les grandes éoliennes possèdent des capteurs qui enregistrent la direction du vent et actionnent
un moteur qui fait pivoter le rotor.

6. Régulation de la rotation des pales en cas de fort vent et problématique du stockage

6.1. Régulation des pales:

 Régulation par mise en drapeau: Le principe est que la pale est orientée en incidence
légèrement négative et le profil ne porte plus. L’avantage est de limiter les contraintes sur
les pales par fort vent.
 Régulation aérodynamique sur les pales: il y a différents moyens qui sont:
- Le pas variable permet de modifier l'orientation des pales sur le moyeu et permet ainsi
d’arrêter l’éolienne.

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- Le pas fixe empêche les pales d'accélérer et agit comme un frein par le décrochage
aérodynamique au niveau de la pale du rotor.
- Les volets (aérofrein) s’ouvrent automatiquement et ralentissent les pales.

6.2. Les dispositifs de stockage de l'énergie éolienne:

Une caractéristique essentielle du vent étant la discontinuité dans le temps, un certain nombre
d’études ont eu pour objet d’étudier ou de mettre au point des systèmes permettant de stocker
l’énergie produite par le vent et non utilisée directement pendant les périodes de production afin d’en
restituer une partie, aussi grande que possible, pendant les périodes de calme. Il existe différents
dispositifs de stockage:
Le stockage par batterie d’accumulateurs: il ne convient que pour de petites puissances de
quelques kW, il est le plus souvent utilisé.
Le stockage par pompage-turbinage: Pour les stockages importants, on peut faire appel au
pompage de l’eau entre 2 réservoirs (pompage d'un réservoir situé en partie basse vers un réservoir
situé à une hauteur supérieure) si le terrain fournit une possibilité intéressante en dénivelé. L'énergie
est ensuite restituée grâce à une turbine en faisant couler l'eau du réservoir le plus haut vers le plus
bas (principe des barrages). Le simple pompage de l’eau dans un réservoir peut aussi être la solution
pour stocker de l’eau dans le cas, par exemple, de distribution d’eau alimentaire.
Le stockage thermique: réservoir de fluides, chauffage de produits à haute capacité thermique,
etc. Le principe est que l’énergie produite est utilisée pour chauffer le fluide d’un réservoir qui
restituera pendant les périodes sans vent l’énergie stockée.

7. Critères de choix pour les sites éoliens

Les critères de choix de l'implantation éolienne dépendent de la taille, puissance et du nombre


d'unités. Les rendements d'une éolienne dépendant de la régularité et de la puissance du vent. Les
sites les plus intéressants sont généralement situés au bord de la mer ou aux sommets de collines et
de montagnes bien dégagées. Elle peut être aussi une solution dans les pays où les lignes
d’interconnexion ne parviendront pas du fait de la faible densité de population même si les vents ne
sont pas optimums.

7.1. Critères Naturels : Le vent

L'efficacité d'une éolienne dépend notamment de son emplacement. En effet, la puissance


fournie augmente avec le cube de la vitesse du vent, raison pour laquelle les sites sont d'abord choisis
en fonction de la vitesse et la fréquence des vents présents (site avec vents de 30 km/h huit fois plus
productif qu'un site avec vents de 15 km/h). Une éolienne fonctionne d'autant mieux que les vents
sont réguliers et fréquents.

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Un autre critère important est la turbulence du vent (la constance de la vitesse et de la direction
du vent).Les éoliennes sont utilisables quand la vitesse du vent est supérieure à 10~20 km/h, sans
toutefois atteindre des valeurs excessives qui conduiraient à la destruction de l'éolienne ou à la
nécessité de la «débrayer» pour en limiter l'usure; cela pour un fonctionnement optimal de l'éolienne.
De même, l'axe de rotation de l'éolienne doit rester la majeure partie du temps parallèle à la direction
du vent, une direction de vent la plus stable possible pour obtenir un rendement optimal (alizés par
exemple).Certains sites proches de grands obstacles sont ainsi à proscrire car le vent y est trop
turbulent (arbres, bâtiments, escarpements complexes, etc.). On trouve les sites propices à
l'installation d'éoliennes en observant si les arbres et la végétation sont constamment courbés par les
vents.
En France, un projet est considéré économiquement rentable si la vitesse moyenne annuelle du
site est supérieure à 21 à 25 km/h.
Certains sites bien spécifiques augmentent la vitesse du vent et sont donc plus propices à une
installation éolienne :
• L'effet Venturi : lorsque l'air s'engouffre entre deux obstacles comme deux montagnes ou
deux grands bâtiments, il est accéléré par effet venturi. De même, lorsqu'il rencontre un une
colline, l'air est accéléré au niveau du sommet. Ils sont cependant le plus souvent de surface
restreinte.
• La mer et les lacs (à proximité d'une côte non escarpée) sont aussi des emplacements de
choix : il n'y a aucun obstacle au vent, et donc, même à basse altitude, les vents ont une
vitesse plus importante et sont moins turbulents.
• L'altitude: Le vent est engendré par une différence de température ou de pression. Il est
ralenti par les obstacles, et la rugosité du sol, et est généralement plus fort en altitude. Les
plaines ont des vents forts parce qu'il y a peu d'obstacles. Les cols de montagne ont eux aussi
des vents forts, parce qu'ils canalisent les vents de haute altitude. Dans certains cols, les vents
proviennent de l'écart de température entre les deux versants.

7.2. Autres critères:

Fig.1.6 : Fondation en béton, avant la construction d’une éolienne


D'autres critères sont pris en compte pour le choix du site.

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• La nature du sol : il doit être suffisamment résistant pour supporter les fondations de
l'éolienne. Ce critère n'est pas déterminant car dans le cas d'un sol meuble, des pieux seront
alors enfoncés sous les fondations de l'éolienne Il existe aussi des éoliennes haubanées.
• L'accessibilité du site doit permettre le transport des gros éléments de l'éolienne (pales, tour,
nacelle) et des grues nécessaires au montage. Cette contrainte peut limiter la puissance
maximale installable par machine.
• La connexion au réseau électrique: Pour cela, les petites fermes d'éoliennes sont le plus
souvent situées à proximité d'un poste de transformation haute tension afin de diminuer le
coût de raccordement. Pour les grosses fermes éoliennes, le réseau doit être en mesure de
supporter l'énergie produite, et son renforcement est parfois nécessaire.
• La taille: Les éoliennes, selon leur taille, vitesse de rotation et positionnement peuvent avoir
un impact sur les oiseaux ou chauve-souris, les réserves naturelles, les routes migratoires
importantes sont des lieux à éviter pour la sauvegarde des oiseaux.
• L'impact sonore sur les habitations avec une réglementation (émergence maximale de 5 dBA
le jour et 3 dBA la nuit). La distance entre les éoliennes et les habitations est généralement de
300 m. À environ 500 m, elles sont inaudibles ou très peu audibles et leur bruit est
généralement couvert par le bruit du vent.

8. Zone d'implantation d'éoliennes

8.1. Sur la Terre Ferme:

Dans une installation éolienne, il est préférable de placer la génératrice sur un mât à une
hauteur de plus de 10 m jusqu'à environ 100 m, de façon à capter des vents plus forts et moins
perturbés par la rugosité du sol. Dans les zones où le relief est très complexe, il est possible de
doubler la quantité d'énergie produite en déplaçant l'installation de seulement quelques dizaines de
mètres. L'énergie éolienne est aisément exploitable dans les grandes plaines nord-américaines, dans
les plaines centrales eurasiennes, ainsi que sur la cime de certaines chaînes de montagnes. Mais le
plus important potentiel d'énergie éolienne se situe en pleine mer.

Fig.1.7 : différentes parties de l’éolien Ferme éolienne de San Gorgonio Pass, quatrième plus grande
ferme éolienne des États-Unis.

8.2. En Pleine Mer:

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À la condition qu'elles soient implantées assez loin de la côte, les éoliennes en pleine mer (offshore)
entraînent moins d'impact sur le paysage terrestre. L'installation d'éoliennes en mer est beaucoup plus
coûteuse qu'à terre: les mâts doivent être étudiés pour résister à la force des vagues et du courant, la
protection contre la corrosion doit être renforcée, l'implantation en mer nécessite des engins
spécialisés, le raccordement électrique implique des câbles sous-marins coûteux et fragiles, et la
moindre opération de maintenance peut nécessiter de gros moyens. En revanche, une éolienne
offshore peut fournir jusqu'à 5MW (éoliennes terrestres limitées à 3MW). Dans les zones où la mer
est peu profonde (par exemple au Danemark), il est assez simple de les installer, et elles ont un bon
rendement. L'ensemble des éoliennes (en pleine mer ou terrestres) du Danemark produit, début 2006,
23 % de l'électricité nécessaire au pays.

Fig.1.8 : Éoliennes en pleine mer, près de Copenhague. Malgré la faible force du vent à cet endroit,
elles produisent une énergie significative 97 % la plupart du temps.
L'installation de fermes éoliennes en mer est l'une des voies de développement de l'éolien car
elle s'affranchit en grande partie du problème des nuisances esthétiques et de voisinage, et surtout car
le vent est beaucoup plus fort et constant qu'à terre qui permet le développement technique progressif
d'éoliennes de très grande puissance. Diverses solutions sont envisagées pour diminuer le coût du
kWh produit. Parmi les solutions étudiées, on peut noter :
• la construction d'éoliennes de plus grande puissance, produisant de 5 à 10 MW par unité ;
• la mise au point de systèmes flottants, ancrés, permettant de s'affranchir des coûts des
fondations de pylônes à grande profondeur.
Au large de l'ouest du Danemark il y a l'un des plus grands projets de parcs éoliens du monde
(469 millions d'€) ; 91 turbines Siemens de 2,3 mégawatt/heure (MWh) y produiront l'équivalent des
besoins électrique de 200 000 foyers, une plate-forme d'habitation abritera 24 personnes responsables
de la maintenance du site. Aujourd'hui de grands parcs offshore sont en construction au large de
l'Angleterre dans la baie de la Tamise, ainsi qu'en Écosse pour une puissance d'environ 4 000 MW au
total.

8.3. Pour les Zones Isolées et Exposées aux Cyclones:

Pour ces zones, des éoliennes spéciales ont été conçues : elles sont haubanées pour pouvoir être
couchées au sol en 45 minutes et sont de plus allégées, et elles peuvent aussi résister aux
tremblements de terre les plus courants.

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8.4. Villes:

En environnement urbain, où il est difficile d'obtenir de puissants flux d'air, de plus petits
équipements peuvent être utilisés pour faire tourner des systèmes basse tension. Des éoliennes sur un
toit fonctionnant dans un système d'énergie distribuée permettent d'alléger les problèmes
d'acheminement de l'énergie et de pallier les pannes de courant. En ville, on pourra envisager
l'implantation d'éoliennes à axe vertical ou hélicoïdales, qui ont un rendement inférieur mais qui
produisent de l'électricité même par vent faible.

8.5. Sites Isolés:

L'énergie éolienne est aussi utilisée pour fournir de l'énergie à des sites isolés, par exemple
pour produire de l'électricité dans les îles, pour le pompage de l'eau dans des champs, ou encore pour
alimenter en électricité des voiliers, des phares et des balises. Ces éoliennes de petite puissance sont
dites appartenir au petit éolien, par opposition au grand éolien ou à l'éolien industriel.

II. L'éolienne est-elle intéressante économiquement et


environnementalement?

1. L'économie de l'éolienne:

Fig.1.9: Capacité totale installée (MW) de 1997 à aujourd'hui, ainsi que les prévisions pour 2009-
2010

1.1. Dans le monde

Des milliers d’éoliennes fonctionnent à l’heure actuelle dans diverses régions du monde, avec
une capacité totale de plus de 93 800 MW à fin 2007, et l’Europe y prend part à 65 %. Les cinq pays
dans le monde qui ont la plus grande puissance éolienne(2008) sont les États-Unis (25 170 MW),
l'Allemagne (23 903 MW), l'Espagne (16 754 MW), la Chine (12 210 MW), et l'Inde (9 600 MW).
L'éolien connaît une croissance spectaculaire puisqu'entre 1995 et 2006, la puissance installée a été
multipliée par 12, passant de 4 800 MW à 59 000 MW !

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Les éoliennes produisent 1 % de la production de l’électricité dans le monde. La taille la plus


rentable et la plus pratique pour les éoliennes actuellement commercialisées semble être autour de
600 kW à 3 MW, groupées dans de grandes fermes éoliennes.
Les pays qui investissent le plus dans l'éolien sont les pays occidentaux.
L’Allemagne : un des principaux producteurs d’électricité éolienne avec 22 247 MW de puissance
installée à la fin de l’année 2007. Avec plus de 30 000 emplois, cette activité est le troisième poste
d'exportation du pays.
Le Danemark : le plus important fabricant mondial d'éoliennes et compte 500 watts éoliens par
habitant (contre 40 en France) en 2008. La production d’électricité éolienne dans ce pays représente
sensiblement 20 % de sa consommation d’électricité.
Les États-Unis : En 2008, ils sont devenus le premier pays pour la capacité d’énergie éolienne avec
25 170 MW, ce secteur emploie 85 000 Américains.
La Chine: son objectif est une puissance éolienne installée de 20 GW en 2020, soit une
augmentation de plus de 1 GW par an ce qui est très peu par rapport a sa production d'électricité total.
Ce pays a déclaré ne pas avoir les moyens de passer aux énergies propres.
-En ce qui concerne la fabrication d'éoliennes en 2008, les parts de marché mondiales des principaux
fabricants d'éoliennes sont:
1. le danois Vestas avec 19 % ;
2. l'Américain GE Wind avec 18 %.
3. l'Espagnol Gamesa avec 11 % ;
Une éolienne de 2MW fonctionnant à pleine puissance pendant 1/4 de l’année produit 4 à 5
millions de kWh, soit l’électricité domestique consommée par 4 000 personnes en moyenne (hors
chauffage).

1.2. En Europe

L’UE a décidé de produire 20 % de son électricité en énergie renouvelable, propre et sûre d’ici
2020. Ceci ne peut se faire sans éoliennes offshores, et donc sans établir un réseau électrique
interconnecté capable de livrer l’électricité produite avec irrégularité en mer Baltique ou en mer du
Nord au reste de l’Europe. La capacité de production électrique éolienne déployée en Europe a été
multipliée par 5 entre l'année 2000 et fin 2007. En Europe, c'est l'Allemagne qui a la plus grande
puissance éolienne installée (fin 2008) avec 23903 MW, presque 7 fois plus que en France; elle est
suivi de l'Espagne avec 16740 MW. En Europe le total de puissance éolienne installée est de 64935
MW.

1.3. En France

En France, les capacités de production en énergie éoliennes sont faibles de l'ordre de 4000 MW
à comparer aux 63000MW de capacité de production en énergie nucléaire.

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Second gisement éolien d'Europe après le Royaume-Uni, la France tente actuellement de


combler le retard accumulé alors qu'elle bénéficie d'un potentiel éolien important. L’obligation faite à
EDF de racheter l'électricité d’origine éolienne à plus du double de son prix rend les investissements
éoliens attractifs. Les trois régions qui ont la plus grande puissance éolienne en France, en 2008, sont:
la Lorraine(432 MW),le Languedoc-Roussillon(432 MW), et le Centre(377 MW). En France il y a
1 718 éoliennes au 1er septembre 2007 (DOM / TOM compris). En France, un projet est considéré
économiquement rentable si la vitesse moyenne annuelle du site est supérieure à 21 à 25 km/h. Cette
rentabilité dépend aussi d'autres facteurs (coût de connexion au réseau, coût des fondations, coûts de
rachat de l'électricité...)
En janvier 2009 Selon le Syndicat des énergies renouvelables (SER), le secteur éolien avait
créé dans les 5 années précédentes en moyenne 33 nouveaux emplois par jour en Europe. En 2020,
avec un parc éolien installé de 25 000 MW, conformément aux objectifs du Grenelle de
l'Environnement, près de 60 000 personnes travailleront dans ce secteur en France.

1.4. Éléments comparatifs de production:

Concernant les capacités de production:


À titre de comparaison aux chiffres de l'éolien, la puissance installée en énergie nucléaire est de
21 000 MW en Allemagne, de 63 000 MW en France et de 98 000 MW aux États-Unis.
Les chiffres ci-dessus doivent aussi être pondérés en tenant compte du facteur de charge, c’est-
à-dire de la durée de fonctionnement et de production de l’équipement dans une année. Pour l’éolien,
le facteur de charge est d’au plus de 20~25% par année (plus pour les éoliennes offshore), contre un
facteur de charge de plus de 80 % pour une centrale nucléaire.
Concernant les puissances électriques pouvant être produites par une unité de production, par
rapport aux autres formes d'énergie on a:
• Une éolienne: de 0,5 a 5 MW qui produit donc 1000Wh a 125000Wh par an.
• Une centrale solaire thermodynamique : de 2 à 350 MW
• Un réacteur nucléaire : de l'ordre de 900 à 1 300 MW en général. Une tranche nucléaire de
1 000 MW de puissance électrique peut délivrer, en l'absence d'incident et dans le cadre d'un
fonctionnement en base, environ 8 000 GWh par an.
• Le solaire photovoltaïque produit environ entre 1000 et 1 200 MWh par MW de puissance
installée en France. 1m² de panneaux exposés en plein soleil reçoivent 1kw.
Pour ce critère le nucléaire est nettement meilleur que l'éolien.
A titre d'Exemple, pour diviser par deux la part du nucléaire en France, il convient d'installer 20000
éoliennes de 5MW, soit un parc équivalent à 3,6% de la surface de la France.
Concernant le bilan carbone des différentes énergies on a :

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Éolien : 0,008 t CO2/MWh


Nucléaire : 0,05 t CO2/MWh
Charbon : 0,87 t CO2/MWh (centrale d’efficacité thermique de 40 %)
Pour ce critère, l'éolien est donc largement le meilleur et c'est pourquoi on peut affirmer que c'est une
énergie propre et qu'elle permet de lutter contre l'effet de serre.
Concernant le prix:
Le kWh éolien est aujourd'hui de 6 à 7 centimes d'euros, soit un coût comparable à celui du
nucléaire, toutefois ces coûts sont souvent contestés (part des subventions pour l'éolien, coût du
démantèlement et des déchets pour le nucléaire). Le coût en 2006 du gaz naturel est de 4,5 c€/kWh,
celui du fioul domestique de 6,5 c€/kWh, celui du propane de 9,3 c€. Cependant pour le prix des
énergies fossiles, il faut noter que celui-ci est fluctuant et est très dépendant des cours des marchés
financiers.
Comme les autres types d'énergies, les éoliennes sont des machines de puissance qui obéissent
aux cours industriels (matières premières et main d'œuvre).
2. Les Avantages de l'éolienne
Pour Hubert Reeves, «chaque éolienne est garante d'un peu moins de gaz carbonique dans
l'atmosphère ou d'un peu moins de déchets nucléaires à gérer par les générations à venir».
L’énergie éolienne est une énergie renouvelable à de nombreux points idéale car:
• Il s’agit d’une forme d’énergie indéfiniment durable et propre.
• Elle ne nécessite aucun carburant.
• L'éolien off-shore serait une solution pour réduire le problème d'intermittence du vent, et donc
de la production d'électricité.
• Elle ne crée pas de gaz à effet de serre (sauf si l'on considère que ce type d'énergie est
intermittent et nécessite l'utilisation de centrales thermiques constamment au ralenti afin de
réguler les variations imprévisibles de la production éolienne). Contrairement aux centrales à
combustible fossile (charbon, fioul, gaz), qui sont très polluantes, le nucléaire conduit donc à
l'émission de gaz à effet de serre. Le nucléaire utilise énormément de béton, par exemple lors
de la construction de site et lors de son démantèlement.
• Chaque mégawatt-heure d’électricité produit par l’énergie éolienne aide à réduire de 0,8 à 0,9
tonne les émissions de CO2 rejetées chaque année par la production d’électricité d'origine
thermique. La mise en exploitation d'une turbine de 1 MW installée sur un site éolien moyen
évite un rejet annuel de 2 000 tonnes de dioxyde de carbone (CO2) si l'électricité produite
était émise par des centrales électriques au charbon.
• L'entretien et la construction d'éoliennes produisent de nombreux emplois. En effet, en janvier
2009 Selon le Syndicat des énergies renouvelables, le secteur éolien avait créé dans les 5
années précédentes en moyenne 33 nouveaux emplois par jour en Europe. En 2020, avec un

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parc éolien installé de 25 000 MW près de 60 000 personnes travailleront dans ce secteur en
France.
• Une éolienne de 1 mégawatt (1 000 kilowatts) c'est l'électricité domestique, chauffage
électrique inclus, d'environ 1 000 personnes.
• Avec 1 000 parcs éoliens plus les barrages hydroélectriques existants, la France produira, d'ici
moins de 10 ans, 21% de son électricité au moyen des énergies renouvelables. L'ensemble des
éoliennes (en pleine mer ou terrestres) du Danemark produit, début 2006, 23 % de l'électricité
nécessaire au pays.
• L'emprise au sol d'une éolienne est très faible donc il n'y a pas d'encombrement des éoliennes:
en effet lorsque de grands parcs d’éoliennes sont installés sur des terres agricoles, seulement
2% du sol environ est requis pour les éoliennes. L'implantation d'éolienne en zone agricole
constitue un complément de revenu pour les agriculteurs et n'a strictement aucun impact sur la
production agricole.
• Les propriétaires fonciers reçoivent souvent un paiement pour l’utilisation de leur terrain, ce
qui augmente leur revenu ainsi que la valeur du terrain.
• La propriété des aérogénérateurs par des particuliers et la communauté permet aux gens de
participer directement à la conservation de notre environnement.
• La période de haute productivité, située souvent en hiver où les vents sont plus forts,
correspond à la période de l'année où la demande d'énergie est la plus importante.
• Elle ne produit pas de déchets toxiques ou radioactifs car une éolienne est constituée
principalement de métal et de matière plastique.
• Une éolienne est en grande partie recyclable car construite en acier. Après son temps de
fonctionnement (environ 20 ans), elle est entièrement démontable. On peut même si besoin
retirer la fondation en béton. Elle n'aura laissé aucun produit contaminant autour d'elle et
pourra être facilement remplacée. Les estimations du coût du démantèlement d'éoliennes
devenues obsolètes montrent que ce coût est inférieur à celui rapporté par la vente de la
« ferraille » des tours et autres composants.
• Au niveau esthétique, comparativement aux premiers parcs éoliens, très denses, les nouveaux
parcs voient leurs éoliennes plus espacées, celles-ci étant de plus grande taille et puissance. Ils
ont donc perdu leur aspect surpeuplé.
• 78% de la population est d'accord pour l'installation d'éolienne dans leur commune.
• Les autres axes de progrès escomptés sont le mix-énergétique (vent, solaire, géothermie), le
progrès du stockage de l'énergie et les économies d'énergie une solution pour pallier les
problèmes d'intermittence de l’éolien.
• Les énergies éoliennes sont disponible partout, ce qui permet une production locale,
décentralisée.

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• L'éolien est la filière qui a le meilleur bilan

3. Les Inconvenients de L'éolienne

Plusieurs facteurs freinent parfois l'implantation des parcs de production éoliens :


• L'électricité éolienne est une énergie intermittente. L'énergie éolienne ne peut être utilisée que
comme énergie d'appoint et ne pourra jamais subvenir à elle seule aux besoins en électricité
(existants même en l'absence de vent). Pour maintenir la production d'électricité lorsque
l'énergie éolienne fait défaut, il est nécessaire que le réseau électrique auquel un parc éolien
est intégré soit composé également de centrales électriques dites « secondaires », c'est-à-dire à
démarrage rapide (par exemple, centrales hydroélectriques ou thermiques) or le couplage avec
des centrales thermique est le moins favorable au plan environnemental. Coupler avec les
centrales hydroélectriques est une des solutions les plus efficaces pour stocker le trop plein
d'énergie, mais en France pratiquement toutes les capacités hydroélectriques dans ce domaine
sont déjà utilisées. Les pays les plus avancés dans le développement de l'éolien (Allemagne,
Danemark, etc.) résolvent les problèmes de l'intermittence avec notamment le thermique mais
aussi l'achat d'électricité produite par d'autres pays (nucléaire ou thermique).
• L'énergie éolienne ne suffit pas en elle-même à définir une politique énergétique et
environnementale. Par exemple, le Danemark qui est certainement le pays le plus avancée ne
produit que 20% de son électricité par l'éolien.
• La puissance électrique disponible représente en moyenne entre 20 et 40% de la puissance
installée, selon la force du vent.
• La situation actuelle de l'Allemagne serait difficile si la France avait, elle aussi, développé son
éolien au lieu de nucléaire qu'elle exporte en Allemagne. Cette situation est de plus en plus
controversée outre-Rhin car l'industrie et la moitié de la population s'inquiètent de voir leur
pays persister dans une direction apparemment sans issue.
• Les riverains craignent généralement une dégradation visuelle des sites concernés, ainsi qu'un
impact sur l'écosystème et les interférences électromagnétiques induites par leurs générateurs.
• Les riverains craignent également une dévalorisation de leur habitation si des éoliennes sont
construites à proximité.
• Les riverains déplorent le bruit des éoliennes, cependant à proximité des éoliennes, le bruit est
dans la gamme des niveaux de bruit d'infrastructures de transports terrestres. Et à distance des
sources le bruit est dans la gamme des niveaux de bruit résiduel (ou bruit de fond). Il est
difficile de percevoir le bruit d'une éolienne pour des distances supérieures à 500 mètres. Le
bruit semble donc un inconvénient négligeable.
• La réception des ondes hertziennes peut être perturbée, ce qui provoque une image brouillée
sur les récepteurs de télévision.

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• L'offshore permettra d'augmenter la base productive, mais il ne faut pas en espérer une baisse
du prix au kWh : même si les vents y sont exploitables sur une durée annuelle plus longue car
les coûts d'installation y sont aussi largement supérieurs.
• De la pollution de l'air et de l'eau sont dégagés lors de l'extraction et de la fabrication des
matériaux de construction d'une éolienne. Pour un mat d'éolienne de 80 mètres, 800 tonnes
d'acier et de béton sont injectées à sa base pour les fondations.
• Les éoliennes pourraient constituer pour la migration des oiseaux un obstacle mortel du a la
collision de ces derniers sur les pales de l'éolienne .Mais les éoliennes n'ont qu'un faible
impact sur la biodiversité par rapport à d'autres activités humaines (immeubles allumés la
nuit, agriculture, fils électriques …), et des parcs éoliens correctement positionnés ne
représentent pas un danger significatif pour les oiseaux.
• Une centrale électrique de capacité moyenne (1300 MW électrique pour une tranche
nucléaire, une centrale à charbon étant du même ordre) peut produire environ 200 fois plus
d'énergie électrique qu'un groupe de 10 éoliennes de 2 MW installées sur un bon site.
• Les parcs éoliens peuvent parfois interférer avec les radars et en particulier avec les radars
météorologiques car ils peuvent constituer un obstacle à la propagation de l'onde. Une étude
sur cette possible interférence est donc nécessaire lors de l'examen d'un projet d'éoliennes.
Conclusions :
Les effets des fermes éoliennes sur l'environnement local doivent être considérés très attentivement
lors de leur planification. En général, les impacts peuvent être surmontés par des solutions techniques
et esthétiques, qui n'affectent pas la viabilité des projets.
L'éolienne est donc promise à un bon avenir et différents développements sont en cours pour
améliorer la puissance et les rendements des éoliennes.

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Chapitre II :

Systèmes Eoliens avec stockage d’énergie


I. Principe de fonctionnement

Une éolienne est un dispositif qui transforme l'énergie cinétique du vent en énergie mécanique.
Le plus souvent cette énergie est elle-même transformée en énergie électrique. Les éoliennes
produisant de l'électricité sont appelées aérogénérateurs, tandis que les éoliennes qui pompent
directement de l'eau sont parfois dénommées éoliennes de pompage.
Le principe de fonctionnement de l’énergie éolienne est relativement simple: le vent fait
tourner les pales qui elles font tourner le générateur. A son tour le générateur transforme l’énergie
mécanique du vent en énergie électrique. L’électricité est dirigée vers le réseau électrique ou vers des
batteries de stockage.

1. Modélisation du vent
Avant de considérer le fonctionnement propre de la machine, il convient de définir la source
d’énergie de l’éolien : le vent. Celui-ci peut être modélisé par une simple loi exponentielle jusqu’à
des distributions spectrales et spatiales très complexes qui rendent compte de sa phénoménologie
turbulente.
La modélisation du vent est primordiale que ce soit pour :
• Définir les conditions de fonctionnement de l’éolienne ;
• Définir les sollicitations qui s’appliquent sur les pales ;
• Développer et affiner la modélisation du rotor ;
• Evaluer le potentiel d’énergie utilisable ;

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• Fournir une aide pour l’implantation de machines.


La caractérisation du vent sur différents sites a permis de réaliser les bases de données nécessaires à
la validation des modèles et au développement de règles de certification (IEC International
Electrotechnical Commission) et ce, pour des conditions climatiques variées.
1.1. Gradient de vent
La vitesse de référence est généralement la vitesse moyenne V0 (observée sur dix minutes par
exemple) à une hauteur de 10 m ou à la hauteur de la nacelle H0 en amont de l’éolienne. La façon la
plus simple pour déterminer la vitesse en toute position du disque rotor est de considérer un gradient
de vent, ne dépendant que de l’altitude H, sous la forme :
α
 H 
V ( H ) = V0  
 H0 

Avec α coefficient de rugosité du sol, compris entre 0,1 et 0,4.


De ce fait, plus le disque rotor sera placé haut, plus l’énergie susceptible d’être captée sera
importante (car proportionnelle au cube de la vitesse) et moins l’éolienne sera affectée par l’effet de
rugosité en amont de la machine.

Fig.2.1 : Différentes approches du vent


1.2. Présence de la tour
Dans le cas des éoliennes « aval », la tour provoque un phénomène appelé « masque ». À chaque
révolution, la pale perçoit une perturbation aérodynamique (phénomène en 1 Ω) qui se traduit donc
par :
 Un moindre rendement purement aérodynamique ;
 Des sollicitations alternées qui peuvent être préjudiciables en termes de durée de vie
(phénomène de fatigue).
Dans le cas des éoliennes « amont », la tour provoque un effet équivalent mais moindre dit de «
barrage ». On peut le prendre en compte en modifiant la vitesse axiale V (H), vue par un élément de
pale, par :

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  D 2 y 2 − x2 
V ( x, y ) = V ( H ) 1 +  t  
( )
2 2
  2  y + x 
2

Avec Dt diamètre de la tour à l’altitude H de l’élément de pale,


x, y position axiale (en avant de la tour) et longitudinale de l’élément de pale
Pour une zone d’influence azimutale de ± 30o autour de l’axe vertical de la tour.
1.3. Turbulence
Pour tenir compte de la nature turbulente du vent, on utilise les données statistiques mesurées. Des
modèles stochastiques sont utilisés. On peut ainsi générer une distribution de vent turbulent par un
processus gaussien. Le modèle spectral de Kaimal, par exemple, fournit la densité pour chaque
composant de vitesse sous la forme (cf. norme IEC 1400 ; Wind Turbine Generator system 1994) :

4 Lk
Sk ( f ) V0
=
σk 2
6 fLk 3
(1 + )
V0

Avec f (Hz) fréquence,


k indice de la composante de vitesse,
Sk (m2· s–1) densité spectrale,
σk (m · s–1) déviation standard de la vitesse,
Lk (m) paramètre de la vitesse.
Des modélisations plus complexes et plus réalistes de la turbulence ont été élaborées, notamment le
modèle isotropique de Von Karman ou le tenseur spectral de Jacob Mann (RISOE National
Laboratory ) avec linéarisation des équations Navier-Stokes.

1.4. Changements de vent

La simulation du fonctionnement du rotor doit aussi tenir compte des changements d’intensité
(rafales) et de direction de vent. Le profil de ces changements est généralement modélisé de façon
simpliste (par exemple par des fonctions en cosinus) mais acceptable en conditions normales. Lors de
conditions extrêmes, ces changements peuvent être très rapides et de fortes amplitudes et conduire à
des variations de charge correspondantes. Le profil des rafales, par exemple, offre un caractère très
pointu, en contradiction avec les standards adoptés. Des modèles plus réalistes, basés sur les mesures
probabilistes du vent, sont donc élaborés.
1.5. Modélisation 3D
Les derniers développements, pour prédire le potentiel en vent d’un site, se rapprochent
maintenant des techniques utilisées en météorologie et s’adaptent pour descendre à l’échelle dite
meso. La topographie et le domaine de calcul sont représentés par un maillage, avec taille et
distribution de cellules variables, sur lesquels sont appliqués des solveurs d’écoulements 3D, basés

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sur un jeu complet d’équations Navier-Stokes avec conservation de l’énergie et modèles de


turbulence associés.
2. Aérodynamique de la machine
Le rotor d’une éolienne fonctionne suivant le même principe que toute autre. Les
développements qui vont suivre s’attacheront à préciser les aspects, notations ou notions propres à
l’univers de l’éolien.
2.1. Fonctionnement aéromoteur
Les modes de fonctionnement d’une hélice peuvent être représentés de la façon suivante:
r
Un élément de pale, situé à un rayon r, est soumis à un flux local de vitesse relative W . Celui-ci
r
P
engendre un moment M et une force résultante . Cette force peut se décomposer en une force de
r r
traction T , suivant l’axe de l’hélice, et une force dans le plan rotor F , responsable d’un couple C =
Fr.
Le domaine A correspond à celui d’une hélice tractrice où l’énergie est fournie au fluide par
r
l’élément de pale (avion). Lorsque la résultante P se situe dans le domaine C, c’est le fluide qui
fournit de l’énergie à la pale : on se trouve alors dans le cas d’un fonctionnement aéromoteur
caractéristique des éoliennes.
2.2. Formule de Betz
Lorsque l’hélice est aéromotrice, le flux est ralenti au passage du disque rotor:

V0 f V1 f V2

Fig.2.2 : Comportement d’une pale dans un flux

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Fig.2.3. Représentation du tube de courant


Avec V0 vitesse axiale initiale du vent
S0 surface à l'entrée du tube de courant
V1 vitesse du vent dans le plan du rotor
S1 surface du rotor
V2 vitesse du vent à l'aval du rotor
S2 surface à l'aval du rotor
En appliquant la théorie de Froude (et les hypothèses associées), on obtient :
 Pour la puissance absorbée par le rotor :

P = ρ .S1.V12 (V0 − V2 )
Avec ρ (kg · m –3) masse volumique de l’air.
 pour la variation de l’énergie cinétique par seconde de la masse d’air :

1
∆Ec = ρ .S1 .V1 (V02 − V22 )
2
P=∆Ec donne :
V0 + V2
V1 = et l’expression de P correspondante.
2
L’étude de la variation de la puissance en fonction de la vitesse à l’aval, dP/dV2, fournit une seule
racine ayant un sens physique : V2=V0/3, correspondant au maximum de puissance.
En définissant le coefficient de puissance C p = P , on aboutit à la limite de Betz, première
1
ρ .S 1 .V 03
2
personne ayant développé la théorie globale du moteur éolien à axe horizontal:
16
C P max = ≈ 0.593
27
Qui caractérise la limite maximale de l’énergie, due à la masse d’air amont, susceptible d’être captée
par une éolienne.

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Ce coefficient de puissance permet de classer les différents types d’éoliennes suivant leur nature
(figure 14).
Il est donc à noter que les meilleures machines à axe horizontal, bipale ou tripale, se situent à 60-65
% de la limite de Betz : on ne récupère donc globalement que 40 % de l’énergie due au vent.

Fig.2.4 : Classement des types d’éolienne

II. Génératrice électrique pour aérogénérateurs et son électronique

Différents types de génératrices électriques peuvent être utilisés pour convertir l’énergie
mécanique produite par le mouvement de l’arbre éolien en énergie électrique, en d'autres mots, pour
la génération de l'énergie éolienne. Des facteurs techniques et économiques déterminent le type de la
machine employée pour chaque application. Quatre grandes familles se démarquent, à savoir :
 Les machines asynchrones à rotor bobiné ou à rotor de type cage d’écureuil,
 Les machines synchrones à excitation séparée ou à aimants permanents,
 Les machines à reluctance variable,
 Les machines à courant continu à excitation séparée ou à aimants permanents.
Les machines synchrones et asynchrones sont les deux types des machines électriques les plus
utilisés dans l’industrie éolienne.

1. Aérogénérateurs asynchrones

L’utilisation des machines électriques asynchrones est avantageuse, car elles sont relativement
peu coûteuses, robustes et elles nécessitent peu d'entretien. Leur inconvénient majeur est la
consommation d’un courant réactif de magnétisation au stator.
Elles sont bien adaptées à des vitesses de rotation importantes, mais elles présentent le défaut
d’imposer la présence d’une boîte de vitesse, c'est à dire d'un multiplicateur de vitesse. Les Figures
2.5.A.B.C et D montrent les topologies les plus courantes rencontrées dans les applications utilisant
des aérogénérateurs à machines asynchrones.

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Fig.2.5 : Illustration des différentes configurations utilisant la génératrice asynchrone.


Dans le domaine de la génération d’énergie éolienne couplée au réseau, les machines
asynchrones à cage dominent encore, car elles offrent des performances attractives en termes de coût
d’investissement, tout particulièrement dans les systèmes à vitesse fixe, où elles sont directement
connectées au réseau. Mais lorsqu’il s’agit de réaliser un entraînement à vitesse variable, on leur
préfère plutôt les machines à rotor bobiné doublement alimentées, qui offrent d’excellents compromis
performances/coût.

1.1. Génératrice asynchrone à cage d’écureuil

Les machines asynchrones à cage ne nécessitent qu’une installation assez sommaire.


Elles peuvent être utilisées dans les systèmes éoliens qui fonctionnent à vitesse fixe de rotation. Par
ailleurs, elles sont les plus simples à fabriquer et les moins coûteuses, car elles ont été fabriquées en
grande quantité et sur une très grande échelle de puissance. La demande en puissance réactive est
compensée par la connexion d’un groupe de condensateurs en parallèle avec le générateur. Dans la
plupart des cas, un convertisseur statique de puissance est utilisé pour un démarrage plus doux (voir
la Figure 2.5.A). Une solution couramment employée consiste à utiliser des machines asynchrones à
cage à deux configurations polaires du bobinage statorique, qui procurent ainsi deux vitesses de
synchronisme.

1.2. Génératrice asynchrone à rotor bobiné

Les machines asynchrones à rotor bobiné offrent un potentiel économique attractif pour la
variation de vitesse. Malgré un surcoût (machines non standard et construction plus complexe) par
rapport à une machine à cage et la présence d’un système de bagues et balais triphasé, elles
permettent d’exploiter des variateurs électroniques de puissance réduite.

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Une des configurations la plus utilisée dans le marché des turbines éoliennes et pour des
applications à vitesse variable en pleine croissance, est la génératrice asynchrone doublement
alimentée (GADA). Son stator est directement relié au réseau de puissance et le rotor est connecté à
un convertisseur de type source de tension, qui fait office de variateur de fréquence. Ce système
permet un fonctionnement à vitesse variable sur une plage spécifique de fonctionnement. Si la
variation de vitesse reste réduite autour de la vitesse de synchronisme, le dimensionnement du
convertisseur de fréquence (implicitement le coût de l'électronique de puissance) peut être réduit. Ces
machines nécessitent toujours un multiplicateur de vitesse. Cependant le rapport du multiplicateur de
vitesse est moins important car les vitesses de rotation nominales sont d’habitude moins élevées que
celles des machines asynchrones à cage.
Les avantages et inconvénients de la GADA sont brièvement exposés ci-dessous:
 Une capacité de contrôler la puissance réactive et, de cette façon, de découpler la commande
des puissances active et réactive,
 La magnétisation peut se faire à partir du rotor sans prélever au réseau la puissance réactive
nécessaire,
 La possibilité d’échanger de la puissance réactive avec le réseau pour réaliser la régulation de
la tension,
 La taille du convertisseur n’est pas calculée seulement en fonction de la puissance totale du
générateur, mais aussi en fonction de la puissance de glissement et de la gamme de vitesse
choisie. Le coût du convertisseur augmente avec la gamme de vitesse autour de la vitesse de
synchronisme.
 Son inconvénient réside dans la présence obligatoire de bagues et balais.

2. Aérogénérateurs synchrones

Les machines synchrones sont généralement utilisées dans les cas des entraînements directs
(sans multiplicateur de vitesse), mais aussi associées à des multiplicateurs de vitesse.
Elles offrent des couples élevées à dimensions géométriques convenables. Globalement, le coût des
machines synchrones est plus élevé que celui des machines asynchrones avec multiplicateur, mais à
couple et masse égaux, elles possèdent un meilleur rendement, ce qui devrait permettre à terme un
amortissement du surinvestissement.
Les machines synchrones peuvent être à rotor bobiné ou à aimants permanents. Les machines à
rotor bobiné exigent un entretien régulier du système bagues/balais, éléments responsables d’une
défaillance prématurée dont la fréquence atteint 25% des génératrices tombées en panne. La Figure I-
17 montre les topologies les plus courantes rencontrées dans les aérogénérateurs utilisant des
machines synchrone.

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Fig.2.6 : Illustration des différentes configurations utilisant une machine synchrone.

La Figure 2.6.A présente un dispositif utilisant une machine synchrone à aimants permanents,
cette configuration associée à un dispositif de stockage est souvent utilisée dans le petit éolien
résidentiel ou exploitée sur des bateaux à voile; la puissance produite par ce genre de dispositif varie
entre 1 kW et 20 kW. Les Figures 2.6.A et B illustrent deux configurations nécessitant une excitation
externe par le biais d’un redresseur, l’inconvénient majeur de ce type de configuration réside dans le
recours à un circuit d'excitation, de bagues et d’une stratégie de commande plus complexe. La
stratégie utilisée dans Figure 2.6.C permet un fonctionnement à vitesse variable, en rajoutant un
convertisseur lié au réseau et un convertisseur de fréquence à quatre quadrants. La Figure 2.6.D
montre un dispositif sans multiplicateur, la machine synchrone utilisée est à grand nombre de paires
de pôles.

2.1. Génératrice synchrone à rotor bobiné

La connexion directe au réseau de puissance implique que la GS tourne à vitesse constante,


cette dernière étant fixée par la fréquence du réseau et par le nombre de paires de pôles de la
machine. L’excitation est fournie par un système de bagues et balais. La mise en œuvre d’un
convertisseur dans un système multipolaire sans engrenages, permet un entraînement direct à vitesse
variable. Toutefois, cette solution implique l’utilisation d’un générateur surdimensionné et d’un
convertisseur de puissance dimensionné pour la puissance totale du système.

2.2. Génératrice synchrone à aimants permanents (GSAP)

Depuis le 20ème siècle, les aimants permanents ont commencé à être utilisés d’une manière
industrielle. Les machines tournantes ont aussi bénéficié de ce nouvel apport technologique, surtout

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avec le développement des aimants AlNiCo dans les années 1950. Depuis, les machines synchrones à
aimants permanents, avec différentes structures et sous différentes configurations, ont pris de plus en
plus la prédominance sur les autres machines électriques, dans certains domaines d’applications. Ce
développement s’explique par la réduction des coûts de l’électronique de puissance associée et par
l’amélioration des caractéristiques des matériaux utilisées. Il s’ajoute à cela une augmentation récente
du prix du cuivre, ce qui pénalise les machines à stator et rotor bobiné.
D’un point de vue fonctionnel, la caractéristique d’auto-excitation des machines synchrones à
aimants permanents leur permet de fonctionner avec un facteur de puissance élevé et un bon
rendement, ce qui les rend intéressantes dans les applications du type des systèmes de conversion
d'énergie éolienne. Plusieurs travaux ont montré l’avantage de la GSAP sur la machine asynchrone
pour certains niveaux de puissances et applications.
En effet, les machines asynchrones nécessitent une puissance réactive pour l’excitation du
rotor, ce qui induit des pertes statoriques. Un avantage important des rotors à aimants permanents est
leur grande flexibilité d’usinage. En effet, ils peuvent avoir différentes formes, positions, tailles et
orientations, donnant ainsi une grande variété dans les topologies possibles des GSAP. Suivant leur
topologies, les GSAP peuvent généralement être classées en quatre catégories selon :
 L’orientation de l’entrefer par rapport à l’axe de rotation : radial (R) ou axial (A);
 L’orientation du noyau statorique par rapport à la direction de rotation du rotor: longitudinal
(L) ou transversal (T);
 L’orientation des aimants permanents par rapport à l’entrefer: montée en surface (MS) ou
avec concentration de flux (CF);
 La topologie des encoches: encoché (E) ou sans encoches (SE).
Dans la partie suivante du présent chapitre, les GSAP à flux radial, axial et transversal seront
présentées dans l’ordre chronologique de leur utilisation et développement. L’accent a été mis sur les
GSAP à flux axial, utilisées dans beaucoup d’applications éoliennes de faible puissance.

2.2.1. GSAP à flux radial

La GSAP à flux radial est une machine dont les aimants permanents sont orientés radialement
par rapport à l’arbre de rotation de la machine, et où le flux développé prend la direction radiale
(Figure I-18.A.B). Cette machine est répandue dans l’industrie, elle permet de développer un meilleur
couple sur une large plage de vitesse. De plus, grâce à sa topologie, elle utilise moins de matériel
magnétique, ce qui, en conséquence, réduit son coût. Cependant, avec la baisse relative des prix des
terres rares, l’avantage des GSAP à flux radial devient de moins en moins significatif par rapport aux
autres machines à aimants permanents.

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Fig.2.7 : Illustrations d’une GSAP à flux radial,


La GSAP à flux radial a été largement étudiée. Ainsi, on trouve dans la littérature des travaux
montrant l’avantage de l’utilisation des GSAP à flux radial pour de applications éoliennes de
moyenne puissance (500 kW). Aussi, des comparaisons, par simulation, entre différentes
configurations de construction de machines à flux radial, ont été développées. En effet, cinq
différentes configurations sont généralement étudiées : à aimants permanents montés en surface, à
aimants permanents insérés, avec rotor extérieur, avec aimants permanents en forme de V enterrés et
aimants permanents magnétisés tangentiellement.
Les auteurs concluent que, si l’on veut minimiser la masse des parties actives, les machines à
aimants permanents enterrés et celle avec aimants en forme de V sont inappropriées pour l'utilisation
d'un nombre de pôles élevé. Dans ce cas-là, la machine la plus légère est la machine à aimants
permanents magnétisés tangentiellement. D’autres études ont abordé la problématique du contrôle du
fonctionnement de cette machine en configuration d'attaque directe, la machine étudiée ayant une
puissance de 20 kW, et tournant avec une vitesse nominale de 110 tours/min.

2.2.2. GSAP à flux axial

Les GSAP à flux axial, appelées aussi discoïdes, sont utilisées pour répondre à un cahier de
charges dont l’encombrement axial est fortement contraint. Elles s’intègrent parfaitement pour les
applications éoliennes. Ces machines permettent l'optimisation de l'encombrement et de la masse, et
permettent l'accroissement du couple, en disposant de plusieurs étages sur le même arbre. Il existe
plusieurs configurations des GSAP à flux axial, suivant le nombre des rotors et des stators, et de leurs
dispositions, leur bobinage et la disposition des aimants permanents sur leurs rotors respectifs.

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Fig.2.8 : Illustrations d’une GSAP à flux axial.


La Figure 2.8.B montre une GSAP à flux axial possédant un stator et un rotor, cette machine est
aussi appelée GSAP à flux axial et à entrefer simple. Elle est constituée de deux parties adjacentes, ce
qui simplifie son montage. Cette configuration de machine possède une inertie rotorique peu élevée,
ce qui convient à des applications de robotique. L’inconvénient de cette structure réside dans les
forces d’attraction et de répulsion entre le stator et le rotor. Pour réduire ces déséquilibres, des
disques supplémentaires peuvent être rajoutés (voir Figure 2.8.C). En effet, la structure dite à double
entrefer, permet de réduire et de stabiliser les forces d’attraction décrites précédemment. Toutefois, il
existe deux configurations possibles, à savoir: un disque statorique supportant les bobines, inséré
entre deux disques rotoriques portant les aimants permanents, et un disque rotorique inséré entre deux
disques statoriques (voir la Figure 2.8.C). Ces deux configurations sont appelées, respectivement, à
stator interne et externe. Pour des applications de grande puissance et de stricte limitation des
diamètres extérieurs des disques, l’utilisation de la GSAP à flux axial est possible en juxtaposant
plusieurs configurations à double entrefer (la Figure 2.8.D). Le seul inconvénient que possède cette
configuration est la complication de l’assemblage. En effet, à cause de l’imbrication des anneaux
statoriques et des disques rotoriques, le rotor ne peut pas être monté comme dans une machine
cylindrique traditionnelle.

2.2.3. GSAP à flux transversal

Les GSAP à flux transversal, basées sur une technologie récente, produisent un flux
perpendiculaire à la direction de rotation du rotor (Figure I-20).

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Fig.2.9 : Principe de fonctionnement d’une GSAP à flux transversal

Parmi ces avantages de ces machines :


 Un grand couple massique ;
 De faibles pertes dans le cuivre ;
 Un bobinage simple.
Ces avantages sont contrebalancés par une complexité de fabrication, ce qui rend cette machine
moins attractive pour les industriels. Concernant les machines à aimants permanents, globalement, les
industriels se basent sur des machines à flux radial pour les installations éoliennes de grande
puissance, et sur des machines à flux axial pour les installations éoliennes de petites et moyennes
puissances. Les machines à flux transversal restent encore à l’étude.

2.3. Chaînes de conversion d'énergie éolienne avec GSAP

L’étude bibliographique présentée dans la section précédente, nous permet de conclure que
l’utilisation des machines synchrones à aimants permanents est intéressante pour les applications
éoliennes. Ces génératrices fonctionnent à vitesse variable, généralement proportionnelle à la vitesse
du vent. Cependant, le courant électrique délivré par la machine, proportionnel à la vitesse de rotation
et implicitement à celle du vent, peut différer des contraintes imposées par le réseau local, telles que :
nature du courant (continu ou alternatif), valeur de la fréquence, limitation du courant, limitations du
taux de distorsion harmoniques (ThD). En conséquence, l’utilisation des convertisseurs statiques dans
la chaîne de conversion d’énergie s’impose.
Les convertisseurs statiques ont le rôle de conditionner le flux d’énergie vers le réseau local et
du/vers le système de stockage, si besoin. En même temps, ils augmentent la gamme de vitesse pour
laquelle une conversion optimale de l'énergie éolienne en énergie électrique est possible.
L’introduction de ces éléments augmente la pollution harmonique du réseau local, qui peut être
diminuée par l’utilisation de dispositifs de filtrage.

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Fig.2.10 : Chaîne de conversion éolienne avec redresseur à diodes et onduleur


La Figure 2.10 montre une chaîne de conversion électromécanique de l’énergie éolienne, en
utilisant un redresseur à diodes et un onduleur. L’inconvénient majeur de cette configuration réside
dans le besoin d’une compensation active pour répondre à la demande de la puissance réactive du
réseau et pour pallier aux distorsions harmoniques créées.
Dans le cas où le réseau est un bus continu, l’onduleur peut être remplacé par un hacheur,
l’avantage principal étant le coût de cette chaîne de conversion (Figure 2.10). En effet, le coût d’un
dispositif électronique augmente avec la complexité de ce dernier.

Fig.2.11 : Chaîne de conversion éolienne avec redresseur à diodes et hacheur


Plusieurs stratégies de commande étudiées dans la littérature, peuvent être utilisées avec la
configuration présentée dans la Figure 2.11. Elle utilise la détermination de la tension du bus continu
en fonction de la puissance maximale produite par la machine, obtenue par l'extrapolation de données
préenregistrées.
Cette technique de contrôle utilise une méthode de poursuite du point de puissance maximum
(PPPM ou MPPT en anglais), avec un anémomètre donnant la vitesse du vent de référence. Des
modèles statistiques autorégressifs sont utilisés pour estimer la vitesse du vent. Le système de
contrôle enregistre la vitesse du vent dans une fenêtre temporelle et l’utilise pour prédire le
comportement du vent dans la prochaine fenêtre temporelle, fournissant ainsi la puissance optimale

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ou de référence délivrée par l'aérogénérateur. Ces méthodes arrivent à exploiter entre 55% et 61% de
l’énergie éolienne disponible.

Fig.2.11 : Chaîne de conversion éolienne avec redresseur à diodes et hacheur et onduleur.

La Figure 2.11montre une variante de la configuration présentée dans la Figure 2.10.


En effet, ici un convertisseur DC/DC (hacheur) en amont de l’onduleur, est ajouté au dispositif et
offrant les avantages suivants :
 La commande de la tension continue, côté générateur, est faite en adaptant le rapport cyclique du
hacheur,
 La possibilité de stabiliser la tension continue du côté onduleur,
 Elle fait effet de filtre pour certains harmoniques en augmentant ainsi la qualité du signal,
 L’onduleur contrôle seulement la tension du côté alternatif, ce qui simplifie sa commande.
La commande de la puissance au niveau de l’onduleur se fait par le contrôle de l'amplitude de
la fréquence fondamentale du courant et du déphasage entre le courant et la tension.
Pour chaque vitesse de rotation, des valeurs optimales de tension du bus continu peuvent être
identifiées, correspondant à la puissance maximale produite par l’éolienne.
Il est à noter que les deux configurations citées précédemment peuvent être utilisées pour des
applications en sites isolés ou connectées au réseau. Le rapport cyclique du hacheur peut être
déterminé pour chaque point de fonctionnement optimal, en utilisant une loi de commande de la
tension et un régulateur. La tension continue côté onduleur est maintenue constante, car elle est
supposée imposée par le réseau. Cela donne une flexibilité au niveau du transfert de la puissance
active et réactive vers le réseau. Cependant, cela représente un désavantage dans le cas où le réseau
local n'est pas connecté au réseau de distribution général.
Une batterie peut être rajoutée à la configuration présentée dans la Figure 2.11. En plus du
rôle de stockage de l’énergie quand la demande du réseau local diminue, la batterie permet également
de fixer le niveau de la tension du bus continu.
De ce fait, la commande du hacheur pour obtenir le maximum de puissance est simplifiée. La
commande se fait en exploitant une relation entre la puissance produite et le rapport cyclique du
hacheur. A partir d’une valeur initiale choisie, le rapport cyclique est adapté continuellement, et avec
de petites variations, dans une plage spécifique de fonctionnement de l'aérogénérateur, et dans le but

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d’extraire le maximum de puissance. On observe que le système perd de son efficacité pour des
grandes vitesses du vent, quand les variations des points de fonctionnement du système physique
(l’aérogénérateur) deviennent trop rapides pour que le système reste commandé. Une fréquence
d’échantillonnage plus grande du hacheur pourrait résoudre ce problème.

Fig.2.12: Chaîne de conversion éolienne avec deux convertisseurs de puissance à 6 thyristors.


La Figure 2.12 présente une configuration qui utilise deux convertisseurs de puissance à six
interrupteurs chacun, un redresseur commandé et un onduleur. La commande du redresseur est
assurée par un régulateur PI en appliquant un contrôle vectoriel de la machine.
Une méthode MPPT est utilisée pour déterminer la vitesse de rotation optimale, correspondant à
chaque vitesse de vent. La tension du bus continu est aussi régulée par un contrôleur PI via
l’onduleur.

Fig.2.13 : Chaîne de conversion éolienne avec deux convertisseurs de puissance à 4 thyristors

Dans la Figure 2.13, on peut observer une configuration alternative à celles présentées
précédemment (Figures 2.11 et 2.12). Elle est composée de deux convertisseurs à quatre interrupteurs
chacun et deux condensateurs de ligne. Encore une fois, une méthode MPPT est employée, elle
calcule la puissance produite en mesurant le courant et la tension de ligne, et agit sur l’amplitude du
courant pour obtenir le fonctionnement optimal. Bien qu’elle réduise le nombre des interrupteurs par
rapport à la dernière configuration, cette configuration nécessite cependant deux mesures pour
appliquer la méthode de commande, ce qui augmente la complexité de la commande et,
implicitement, le coût du système.

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Chapitre III :

Fonctionnement d’un système éolien de petite puissance


Introduction

L’objectif de ce chapitre est de présenter la problématique des systèmes éoliens autonomes de


faible puissance dans le contexte de la production décentralisée de l’énergie électrique sur un site
isolé.
Dans la première partie du chapitre, il est présenté la structure générale d'un système éolien
autonome utilisant un accumulateur d’énergie de puissance finie. Cependant, l’éolien seul ne permet
pas d’assurer la continuité de la production d’énergie. Pour répondre à ce problème, deux variantes
de structure pour un système de stockage ont été établies, structures qui diffèrent par la nature de
l’accumulation d’énergie et la durée de la disponibilité énergétique (autonomie en cas d'arrêt de
l'éolienne). Différentes stratégies de supervision ont été proposées avec ces structures, ayant comme
objectif d’optimiser la conversion d’énergie éolienne, d’assurer les paramètres demandés pour
l’énergie électrique fournie et d’équilibrer automatiquement la charge avec la puissance débitée par le
système.
Ensuite, l’impact du gisement éolien sur la faisabilité d’un projet de système éolien dans un site
donnée, a été étudié. En se basant sur la distribution de Weibull et le spectre de la densité énergétique
de la vitesse du vent de Van Der Hoven, une procédure de calcul de la vitesse du vent, développée
précédemment au laboratoire, a été adaptée au fonctionnement du système éolien, dans le but de créer
une base de données de la ressource éolienne sur une grande plage temporelle, avec un petit pas
d’échantillonnage (de l’ordre des secondes).

Fig.3.1 : Structure d’un système éolien dans un site donné.


La Figure 3.1 présente la structure globale du système éolien autonome de faible puissance,
pour un site donné. Notre démarche caractérise le site d'un point de vue de la ressource éolienne
disponible et de la consommation demandée par l'utilisateur. Une méthodologie spécifique de
maximisation de la conversion de l’énergie éolienne est associée à ce système.
Une vue d'ensemble est ainsi construite, nécessaire à l'établissement des exigences et
contraintes électrotechniques spécifiques, imposées par le fonctionnement d’un tel système de

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conversion électromécanique. Ces exigences et contraintes constituent le point de départ du


dimensionnement des autres éléments de la chaîne de conversion éolienne, traités dans le chapitre
suivant, parmi lesquelles la génératrice électrique et l’électronique associée.

I. Structure générale du système éolien étudié


Un système de conversion d'énergie éolienne comporte classiquement les parties suivantes :
 Une turbine éolienne qui réalise la conversion énergie éolienne – énergie mécanique ;
 Les installations mécaniques annexes: démarrage, couplage élastique, multiplication de
Vitesse; dans notre cas le système est "à attaque direct", c'est à dire sans multiplicateur de
vitesse ;
 Un générateur électrique qui transforme l'énergie éolienne en énergie électrique (GSAP pour
notre système) ;
 Un convertisseur statique de puissance, placé en général entre le générateur électrique et la
charge, adaptant ainsi les paramètres de l'énergie électrique produite aux exigences de la
charge ;
 Une charge ou un réseau local de charges, recevant cette énergie électrique.

1. Régimes de fonctionnement; approche systémique en trois sous systèmes

Le système éolien qui fait l’objet d’étude de ce travail de thèse, est un système éolien
autonome, qui comporte trois sous-systèmes. Ce système ne sera pas considéré dans la même
catégorie que les systèmes hybrides éoliens diesel, où l’on admet que les ressources d’énergie
assurées par le générateur diesel peuvent être pratiquement illimitées.
Par rapport aux ressources énergétiques disponibles sur site et par rapport au niveau
énergétique demandé par la charge, on peut distinguer différents régimes de fonctionnement du
système éolien:
a. Niveau énergétique éolien en excès : Dans ce cas, on assure les valeurs de puissances demandées
par la charge. La batterie va être rechargée à une valeur constante et égale à la valeur nominale
du courant de recharge. L’excès de puissance est transféré dans la charge de dissipation.
b. Niveau énergétique éolien élevé : On assure la puissance demandée et le surplus de puissance est
utilisé pour recharger la batterie.
c. Niveau énergétique éolien moyen : Dans ce cas, la puissance demandée par la charge est fournie
conjointement par les deux sources : l’aérogénérateur et la batterie.
d. Niveau énergétique éolien réduit : La puissance demandée ne peut plus être fournie
intégralement. Les récepteurs qui sont couplés au réseau local doivent être hiérarchisés en
fonction de leur priorité. L’aérogénérateur et la batterie débitent en parallèle dans le réseau local,
ce fonctionnement doit prendre en compte le régime de décharge de la batterie, qui ne doit pas
dépasser certaines limites imposées.

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e. Niveau énergétique éolien nul (la vitesse du vent a une valeur inférieure à la vitesse de
démarrage de l’éolienne) : Dans ce cas, la batterie assure uniquement l'alimentation de quelques
récepteurs, ayant le niveau de priorité le plus élevé. Aussi, on part de l’hypothèse où batterie peut
assurer cette tache seulement pour un certain temps, définit dès la conception du système (le
dimensionnement de la batterie). Il s’agit d’une hypothèse de travail, dans la pratique, une
solution de secours pourra être employé, qui consiste dans l’utilisation d’un groupe électrogène
ayant une puissance adéquate pour les besoins énergétiques des récepteurs prioritaires.
La structure globale du système éolien est subdivisée en trois sous-systèmes, qui sont définies par
rapport à leur rôle dans la conversion d’énergie, comme suit (voir la Figure 3.2) :
1. le sous-système générateur,
2. le sous-système réseau,
3. le sous-système d'accumulation de l'énergie.

Fig.3.2: Structure globale du système de conversion d’énergie éolienne

1.1. Sous-système générateur

Le sous-système générateur a comme élément principal l'aérogénérateur éolien, que nous


voulons concevoir. La conception de la turbine éolienne doit être perçue comme un dimensionnement
dans le sens de l'adaptation de la puissance nominale de la turbine choisie par rapport au potentiel
éolien du site, et à la demande moyenne en énergie du site d'implantation du système. La génératrice
électrique utilisée dans ce travail de thèse est une génératrice synchrone à aimants permanents
(GSAP), à laquelle on associe un convertisseur statique (redresseur + hacheur). Le sous-système est
conçu pour assurer la maximisation de la puissance délivrée par l’éolienne.
Ce sous-système est assimilable à une source de courant variable, du fait qu’il est associé aux
paramètres spécifiques de l'aérogénérateur, dont la dynamique est proportionnelle à la valeur
instantanée de la vitesse du vent, permettant ainsi de réaliser la MPPT (poursuite de point de
puissance maximale).

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1.2. Sous-système réseau

Le deuxième sous-système assure la connexion entre la source d'énergie éolienne et un réseau


local, il peut être à courant alternatif ou continu, et/ou à un réseau de distribution général de
l'électricité (puissance infinie). Cette connexion s’effectue selon les scénarios qu'on se propose
d’étudier et de détailler plus amplement dans le dernier chapitre du présent manuscrit.
Une structure classique, utilisée généralement pour les systèmes éoliens autonomes a été
envisagée pour ce sous-système. Ce dernier comprend un onduleur commandé par modulation de
largeur d'impulsions (MLI), fonctionnant comme une source de tension, auquel une boucle de réglage
de tension est associée. La différence entre cette topologie et celles des systèmes non autonomes
(systèmes connectés au réseau), est que pour ces derniers, l’onduleur peut fonctionner soit comme
source de tension soit comme source de courant.
Au niveau du réseau de consommation, on distingue trois types de charges : permanente, non
prioritaire et de dissipation ou délestage. Cette dernière est actionnée lorsque les systèmes de
stockage sont saturés. Si la tension des batteries atteint une valeur limite, la charge de dissipation, qui
n’est qu’une résistance électrique, est actionnée afin de maintenir un équilibre entre la puissance
produite par le système et celle demandée par la charge principale. De ce fait, la tension du bus
continu sera maintenue à une valeur fixe.

1.3. Sous-système de stockage

Au niveau du sous-système de stockage, les solutions suivantes sont envisagées, à savoir :


- Condensateurs,
- Batterie d’accumulateurs,
- Hybridation des deux.
Dans la première variante, l’effet d’accumulation énergétique n’est pas essentiel, le but étant de
saisir le déséquilibre entre la puissance débitée par le sous-système générateur et la puissance
demandée par le sous-système réseau. La variable sensible à ce déséquilibre est la tension aux bornes
du condensateur. Cette solution est, en effet, peu réaliste et guère viable sauf si on considère les
super-condensateurs, ce qui n'a pas été abordé dans cette étude à cause des horizons temporels
inadaptés. La connexion directe au bus d’une batterie d’accumulateurs en tampon avec gestion du
délestage, est une solution classiquement employée.
La solution hybride, avec condensateur et batterie d’accumulateurs, apporte une vraie flexibilité
pour la gestion de l’énergie et du stockage. L’évolution de la tension du condensateur du bus donne
naturellement une image directe de l’équilibre des flux énergétiques que l’on souhaite contrôler.
Cette solution a l’inconvénient d’être un peu onéreuse à court terme, mais, à long terme, cela s’avère
avantageux en termes de durée de vie du système, ce qui a pour conséquence la réduction des coûts
de maintenance.

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Pair ailleurs, dans ce présent travail, on se propose de trouver un dimensionnement optimal du


sous-système générateur afin que le système éolien proposé soit le plus adapté aux demandes en
énergie des consommateurs (réseau local) et également au potentiel éolien du site d’implantation du
système, ce qui a comme conséquence directe la réduction des coûts et en même temps de la capacité
de stockage.

2. Types des récepteurs et modèle de la charge locale

2.1. Critères de classification des récepteurs


Les récepteurs du réseau local peuvent être classifiés selon plusieurs critères, parmi lesquelles:
la nature du récepteur par rapport au niveau de la puissance débitée, sa priorité de l’alimentation, ou
son régime de charge.
Par rapport au premier critère cité, on distingue des récepteurs d’utilisation de l’énergie
électrique et des récepteurs de dissipation de l’énergie électrique en excès.
La charge de dissipation utilisée dans ce présent travail est dimensionnée de telle sorte qu’elle
consomme la totalité de l’énergie produite par la turbine éolienne si la demande de la charge est nulle
et les batteries sont complètement chargées.
Par rapport à la priorité d’alimentation, il y a :
 Des charges à alimentation permanente (priorité 0), tels que le système de commande et de
supervision du système éolien et l’éclairage de nuit ;
 Des charges à différents niveaux de priorité, notés par 1,2, … etc.
Cette classification est faite dans l’ordre croissant de la durée admise de la déconnexion de ce
récepteur. On remarque que les priorités peuvent être établies sur deux intervalles de temps : de jour
et de soir/nuit. En principe, plusieurs récepteurs peuvent avoir le même niveau de priorité.
En fonction du régime de charge réalisé par un récepteur ou de la variation de sa puissance
consommée, les charges peuvent être classifiées en récepteurs:
 De puissance constante ;
 A fonctionnement cyclique (on/off), avec une puissance consommée constante lors des
connexions ;
 De puissance variable, les variations étant aléatoires et non commandées ;
 De puissance variable, avec des variations commandées.
En général, le modèle de la charge locale d’un système éolien autonome peut être établi si deux
types d’information sont connus, plus exactement, le profil type de la charge et la répartition du cycle
journalier sur une période de temps de référence, qui est significative par rapport à la durée de vie du
système, tel que six mois voire un an.
2.2. La courbe moyenne de charge sur 24 heures

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La Figure 3.3 représente un "prototype" de l'évolution journalière de la charge. Elle est


essentielle et considérée, avec les informations concernant les ressources éoliennes, comme le point
de départ dans toutes les analyses de faisabilité des systèmes éoliens.

Fig.3.3: Courbe moyenne de charge d'un système éolien autonome.

2.3. La répartition du cycle de charge journalier

La répartition du cycle de charge journalier sur des intervalles de temps significatifs et les
détails de la courbe possible de charge tient compte du régime de fonctionnement des consommateurs
importants.
Au final de cette section, un aspect particulièrement important doit être souligné: dans le cas
des systèmes éoliens autonomes de faible puissance, le niveau de perturbation du système par
l'évolution de la charge est beaucoup plus important que pour les systèmes de grande et très grande
puissance. Cela est dû au fait que le rapport entre la puissance nominale des consommateurs
importants et la puissance nominale de la source d'alimentation est très petite. On peut dire que le
découplage d'un récepteur important dans notre système est équivalent à la mise hors service d'une
charge, suite à une avarie, qui a comme effet le découplage d'une ligne d'alimentation dans un
système de grande puissance. Cela donne la vraie mesure des difficultés rencontrées pour obtenir les
performances imposées par les standards de qualité généralement employés dans ce domaine, surtout
pour la connexion du système éolien autonome au réseau de distribution général.

II. Potentiel Eolien

La détermination des directions du vent joue un rôle important lors de l'installation d'éoliennes,
étant donné qu'il doit y avoir aussi peu que possible d'obstacles dans la direction dominante. Le vent
est inépuisable et gratuit, cependant, son aspect fluctuant, saisonnier et surtout non conservable, rend
difficile l’élaboration d’un système de production d’électricité à partir de cette source.
Dans ce qui suit, nous présentons les méthodes de quantification et d’analyse du gisement
éolien sur un site donnée, ainsi que les modèles mathématiques décrivant l’évolution du vent pour
des horizons temporels donnés, avec un petit pas d’échantillonnage (de l’ordre de la seconde).

1. Caractérisation du potentiel éolien pour un site donné

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Pour déterminer si un site est adéquat pour l’installation d’éoliennes, il est primordial de faire
des séries de mesures du vent, à des différents endroits et pour une large plage temporelle. Pour
décrire les propriétés spatio-temporelles, il existe un diagramme très utilisé, appelé la rose des vents
(Figure 3.4).

Fig.3.4 : Exemple de la rose des vents


La rose des vents est donc un diagramme polaire subdivisé en 12 ou 16 secteurs, dans lesquels
la distribution du vent est répercutée selon son occurrence et sa direction. Il existe aussi des
diagrammes où la vitesse et l’énergie sont indiquées. La rose des vents est un premier niveau de
représentation d’un site, elle est très pratique pour avoir une première estimation de l’implantation
des éoliennes.
En plus de la représentation des données enregistrées en diagramme polaire, il existe d’autres
méthodes de représentation et d’analyse pour quantifier le potentiel éolien d’un site, à savoir, des
représentations en histogramme. Ces distributions sont généralement approximées par des lois,
notamment la fonction de distribution de Weibull et celle de Rayleigh.
La distribution de Weibull est un cas spécial de la distribution de Pearson type III. Sa fonction de
distribution peut être décrite par l’expression.
k −1
k v   v k 
f (v ) =   exp−   
cc   c  
La fonction cumulative de cette distribution est donnée par l’expression suivante :

  v k 
F (v) = 1 − exp−   
  c  
Où k est un facteur de forme, et c un facteur d’échelle.

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Les paramètres c et k peuvent être estimés par différentes méthodes, à savoir, la méthode graphique,
la méthode d’écart type, la méthode des moments, la méthode du maximum de vraisemblance et la
méthode du facteur de forme d’énergie.
La figure 3.5 présente des données enregistrées à Fécamp à une hauteur de 40 m sur une plage
temporelle de 7 mois. Les données sont représentées sous forme d’un histogramme de fréquences
cumulées et un histogramme de probabilité d’occurrence du vent avec une loi de Weibull, où les
facteurs de forme et d’échelle respectivement k et c sont déterminés par la méthode des moments.
La fiabilité de la distribution de Weibull dans l'analyse des données dépend de la précision de
l’estimation des paramètres k et c. Pour une estimation précise, il est nécessaire d’avoir un nombre
suffisant de données sur des intervalles de temps courts.
Dans de nombreux cas, ces informations peuvent manquer. Les données existantes peuvent être
sous la forme de vitesse moyenne du vent sur une période de temps donnée (par exemple
quotidienne, mensuelle ou annuelle).

Fig3.5 : Exemple d’histogrammes et lois de Weibull. A- Histogramme de fréquence cumulée avec une
loi de Weibull c=10,2 k=2,1. B- Probabilité d’occurrence de vitesse de vent avec une loi de Weibull
c=10,2 k=2,1.
Dans une telle situation, un cas simplifié du modèle de Weibull peut être utilisé, à savoir la
distribution de Rayleigh. Cette méthode est une variante de la méthode de Weibull, dans le sens où le
facteur k est fixé à 2.
Sa fonction de distribution est :

πv  π  v  
 
2

f (v ) = 2

exp −  
2v  4 v  
 
Où v est la vitesse moyenne.
En utilisant la loi de Weibull décrite ci-dessus, on peut aboutir à l’expression de la puissance
moyenne:

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−1
Pmoy  vn  k  vD  k    v  k    vn  k     vM  k 
=   −    .exp   − exp−     − exp−   
D
Pn  c   c     c     c      c  
Dans l'idée de ne pas alourdir d’avantage ce manuscrit, le lecteur est prié de consulter l’article,
où le développement détaillé de cette expression y est donné.

2. Modèles spécifiques du vent pour horizons de temps différentes

Pour étudier la faisabilité d’une installation éolienne dans un site donné, une modélisation fine
de la chaîne de conversion électromécanique est souvent nécessaire.
Cependant, les données statistiques du vent, décrites plus haut ne sont pas suffisantes. En effet, pour
pouvoir se passer des valeurs mesurées de la vitesse du vent sur le site, enregistrées sur des périodes
longues de temps (jours, semaines, années), avec un petit pas d'échantillonnage (moins de 10 min,
voir 1 seconde), il faudra disposer d'un modèle mathématique qui décrit la vitesse du vent.

Fig.3.6: Densité de puissance de la vitesse du vent. D’après


La Figure 3.6 montre l’allure du spectre de la densité de puissance de la vitesse horizontale du
vent à 100 mètres au-dessus du sol. Il s'agit d'une représentation statistique de la répétitivité des
fluctuations de puissance du vent de 0,0007 à 900 cycles/heure. Des auteurs comme Ekelund, Burton,
Sharpe considèrent ce modèle comme une référence pour l'analyse des systèmes éoliens.
En partant du spectre de Van Der Hoven, Nichita et al ont élaboré un modèle mathématique
décrivant la vitesse du vent pour des courtes périodes de temps. On considère ωi, i= 0, N , N=29, une
série de valeurs discrètes de la pulsation, qui couvre le domaine de fréquence du modèle de Van der
Hoven et Svv(ωi) les valeurs correspondantes de la densité spectrale de puissance. La variable v(t)
peut s'écrire comme la somme de N harmoniques de pulsation ωi respectivement, dont les amplitudes
Ai sont calculées avec la relation suivante :

2 1
Ai = [S vv (ω i ) + S vv (ωi +1 )][. ωi +1 − ωi ]
π 2
La vitesse du vent v(t) est alors donnée par la relation suivante :

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N
vi (t ) =  Ai cos(ω i t + ϕ i )
i =1

où ω0=0, φ0=0 et A0=v .


Les données expérimentales montrent que la composante de turbulence dépend des valeurs de
la composante de basse fréquence. Les propriétés dynamiques de la composante de turbulence sont
données par la caractéristique spectrale de puissance de Von Karman. Cette caractéristique a la forme
suivante :

0.475σ 2 L
vs
S vv (ω ) = 5/6
  L 2 
1 +  ω v  
  s 

Où σ représente l'écart type, il dépend de l'intensité de la turbulence et L la longueur de turbulence.
La turbulence non stationnaire est modélisée en utilisant un filtre dont la fonction de transfert est
donnée par la relation :

KF
H F ( jω ) =
[1 + jωTF ]
5/6

Où KF est un gain statique, il est obtenu en appliquant la condition que la variance du bruit colorié,
wc(t), soit égale à 1.
Cette condition est remplie si

2π T
K F= . F
 1 1 T
B ,  e
 2 3
Où Te est la période d'échantillonnage et B représente la fonction bêta.
Afin de réduire le temps de calcul, une approximation du filtre d’ordre 5/6 par une fonction de
transfert rationnelle:
)
H F(s) = K F
(m1TF s + 1)
(TF s + 1)(m2TF s + 1) où m1=0.4 et m2=0.25.

Pour pouvoir simuler le vent sur de longues périodes, il est nécessaire de tenir compte des
fréquences lentes du spectre de Van der Hoven. Pour ce faire, la méthode proposée a été adaptée en
prenant en compte les fréquences lentes et les valeurs de puissance correspondantes. La Figures 3.7
montre une simulation d’un vent sur une période de 5 heures et, respectivement, de 7 jours.

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Fig.3.7: Simulation d’un vent sur une période de 5 heures et 7 jours.

III. Modélisation de la turbine éolienne

1. Théorie de l’élément de pale


La modélisation du fonctionnement d’une éolienne, passe forcément par une bonne
compréhension des forces et moments agissant sur les pâles. La Figure 3.8 montre un schéma d’une
vue du dessus d’une éolienne à axe vertical avec les forces et moments intervenant lors du
fonctionnement de l’éolienne.

Fig.3.8: Section d’un élément de pale.


Soit une section de la pâle, distante de r de l'axe de la turbine. Cette section est définie par :
 Le profil, c'est-à-dire la forme de la section,
 L'axe de référence AB, qui peut être la corde du profil,
 L'angle de calage β, entre l'axe de référence et le plan de rotation (le plan perpendiculaire à
l'axe de rotation).
La largeur de la pale notée c, à la distance r de l'axe de l'hélice coïncide avec la largeur de la
corde du profil. La variable c dépend du rayon r et la fonction c(r) définit la forme de la pale,
représentée dans le plan de l'hélice. L'angle de calage b dépend du rayon r, il diminue vers le bout de

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la pale et inversement vers le centre de l’éolienne. La torsion spécifique de la pale, qui est de l’ordre
de 1 à 2 par mètre, est fonction de β.
Le pas d'une section de rayon r est défini par la relation :

H r= 2π tan β (r )
Le pas conventionnel géométrique de l'hélice est le pas de la section de rayon r=0,7R. Par
convention, la section de la pale de rayon r=0,7R est dénommée section de base. Une hélice est à pas
variable ou à calage variable quand l'orientation de la pale par rapport au moyeu se modifie pendant
le fonctionnement. L'analyse qualitative du fonctionnement d'une éolienne prend en compte le
vecteur de la vitesse de l'air w par rapport à l'hélice, pour une section située à une distance r de l'axe
de l'hélice.

Fig.3.9: Diagramme des forces et des vitesses d'un élément de pale.


A partir de la Figure 3.9, on peut constater les forces, les vitesses et les angles suivants :
a- Les forces élémentaires :

 dF : la force totale qui s'exerce sur cet élément de pale ;

 dL : la portance élémentaire ;

 dD : la traînée élémentaire ;

 dF t : la force élémentaire de poussée dans la direction de rotation ;


 dF a : la poussée axiale élémentaire ;
b- Les vitesses :
r
 v : la vitesse du vent ;

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r r
 w, w0 : vitesse du vent relative à la pale, lorsque le mouvement tourbillonnaire est
considéré ou est négligé, respectivement ;
r
 av : composante axiale de la vitesse, induite par la turbulence ;
r r
 − bΩ × r : composante tangentielle de la vitesse, induite par la turbulence ;
c- Les angles :
 Β : l'angle de calage de la pale ;
 i, i0 : angle d'incidence, lorsque le mouvement tourbillonnaire est considéré ou est négligé,
respectivement.
Les coefficients de vitesse induite, a et b, dépendent de la vitesse spécifique élémentaire λr, définie
par :
rΩ
λr =
v
Les dépendances a(λr) et b(λr)sont connues. Dans la figure II.9, les variables w et i sont
montrées en fonction de a(λr) et b(λr). Comme conséquence, les dépendances de la poussée, dL, et de
la traînée, dD, par rapport à v et Ω sont exprimées par des modèles analytiques complexes. Pour
l'élément de pale de longueur dr, représenté à la figure II-8, le coefficient de puissance est :
dP Ω.dΓ
C pr = =
ρπr.dr.v 3
ρπr.dr.v 3
où dΓ est le couple élémentaire de la force dFt, en relation avec les axes.
L'analyse qualitative du fonctionnement de l'éolienne, en utilisant les diagrammes des vitesses et des
forces de la figure 3.8, révèle les aspects suivants :
r r
= v , puisque − Ωrr = 0 . L'angle d'incidence est grand, et le
r
1- Au démarrage de la turbine, w
couple très faible. Afin d’augmenter ce dernier, il est nécessaire d'adopter au démarrage un
r r
fort angle de calage β = β 0 .
2- Après la mise en marche de l'éolienne, en considérant que la vitesse du vent v reste
constante, comme la grandeur Ω.r augmente, l'angle d'incidence diminue. Le point courant
sur la caractéristique Cz/Cx=f(i) se déplace vers la gauche, se situant autour du point optimal
(i ≅ i opt ) où, pour des charges réduites, sur la zone ascendante de la courbe.

3- L'obtention d'un angle d'incidence optimal pour une vitesse périphérique Ω.r , impose que
l'angle de calage dépende aussi de r à savoir β(r).

2. Systèmes de régulation des éoliennes de petite puissance

Une turbine éolienne est dimensionnée pour développer sur son arbre une puissance nominale
Pn. Cette puissance est obtenue à partir d'une vitesse du vent vn, dénommée vitesse nominale.

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Lorsque la vitesse du vent est supérieure à la vitesse nominale, la turbine éolienne doit s’adapter afin
d'éviter sa destruction mécanique, de sorte que sa vitesse de rotation reste pratiquement constante.
En plus de la vitesse nominale vn, on spécifie aussi la vitesse de démarrage, vD, à partir de
laquelle l'éolienne commence à fournir de l'énergie et la vitesse maximale du vent, vM, pour laquelle
la turbine ne convertit plus l'énergie éolienne, pour des raisons de sûreté de fonctionnement.

Fig.3.10 : Zones de régulation des éoliennes


Les vitesses vD, vn et vM définissent quatre zones sur le diagramme de la puissance utile en fonction
de la vitesse du vent :
• La zone I, où P = 0 (la turbine ne fonctionne pas, ne produit pas d'énergie),
• La zone II, dans laquelle la puissance fournie sur l'arbre dépend de la vitesse du vent v,
• La zone III, où la puissance P fournie doit être maintenue égale à Pn (la puissance nominale de
la turbine),
• La zone IV, dans laquelle le système de sûreté du fonctionnement arrête le transfert de
l'énergie, c'est à dire arrêt d'urgence de la turbine.
Quand la vitesse du vent passe au delà de la vitesse nominale, l’éolienne produit d’avantage,
facteur au cube de la vitesse du vent. L’éolienne peut être alors régulée d’une manière
aérodynamique. Il existe plusieurs techniques pour faire ce type de contrôle, notamment, par la
régulation de l’angle d’inclinaison de la pale par rapport au plan de rotation. Cet angle est appelé
angle de calage, souvent le terme anglais ‘pitch’ est utilisé.
Dans la zone III de fonctionnement, pour maintenir la puissance mécanique de la turbine à une
valeur pratiquement égale à la puissance nominale, l'efficacité de la conversion d'énergie doit être
réduite. Cela peut se faire soit en augmentant l'angle d'incidence entre la vitesse de vent et la pâle,
soit par la diminution de ce dernier. Si la turbine est à angle de calage fixe, la modification de l'angle
d'incidence est réalisée par le contrôle de la vitesse de rotation à l'arbre.
Selon la façon dont la puissance est limitée dans les situations où la vitesse du vent dépasse la
vitesse de rotation nominale, les éoliennes peuvent être classées en:
1- Turbines dont la limitation de la puissance est basée sur le phénomène de décrochage
aérodynamique (stall passive). Les pâles sont fixes par rapport au moyeu de la turbine. La
turbine est conçue pour fournir - à travers le profil des pâles – la puissance nominale à la

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vitesse du vent nominale, et quand la vitesse du vent dépasse la valeur nominale, la puissance
aérodynamiques reste pratiquement constante grâce au phénomène de décrochage
aérodynamique. Ce système de régulation est simple et robuste, mais il peut conduire à un
niveau inacceptable de contraintes mécaniques, dues aux rafales de vent. Dans ces situations,
un système de freinage est requis pour protéger la turbine;
2- Turbines dont le système de régulation est basé sur l'effet de "feathering" (active pitch
control). Cela permet de réduire l'angle d'incidence et d'augmenter l'angle de calage par la
rotation de la pâle, montée de façon que la puissance mécanique soit limitée à sa valeur
nominale ;
3- Turbines dont le principe de la limitation de la puissance à des grandes vitesses du vent est de
réduire l'angle de calage et d'augmenter l'angle d'incidence pour arriver au phénomène
décrochage aérodynamique (active stall control ou négative pitch control). Dans ce cas, les
pâles sont tournées dans la direction opposée par rapport au contrôle du pitch active;
4- Turbines dont le système de régulation modifie l'angle de calage à l'aide d'un système d'auto-
régulateurs mécaniques directs (centrifuges). Ce système est utilisé pour alimenter les
turbines de faible puissance (passif pitch control).
La différence entre le système de régulation avec décrochage passif et contrôle du pitch, peut être
observée dans la Figure II-10.

3. Caractéristiques statiques de la turbine éolienne

La puissance mécanique à l’arbre de la turbine peut être calculée en fonction de la vitesse du


vent, comme suit :
1
Pe = C p ρAv 3
2
Où Cp est le coefficient de puissance, qui dépend de la vitesse spécifique
ρ est la densité de l’air (kg/m3)
A est la surface couvert par les pales de la turbine (m2)
v est la composante axiale de la vitesse du vent (m/s)
On définie la vitesse spécifique λ comme la vitesse tangentielle de l'extrémité des pales du rotor :
RΩ
λ=
v
Où Ω est la vitesse angulaire à l’arbre (rad/s) et R est le rayon de la pale (m).
Le couple aérodynamique s’obtient en divisant la puissance éolienne par la vitesse spécifique:
Pe 1
Ce =  C e = C M ρπR 2 v 3
Ω 2
où CM est le coefficient de couple.

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CM peut être défini en fonction du coefficient de puissance, par l’expression :


Cp
CM =
λ

IV. Algorithmes de poursuite de point de puissance maximale ou MPPT

Les tâches principales qu'un système éolien autonome, implanté dans un site isolé, doit
accomplir, sont les suivantes :
• Extraire la puissance maximale de la source d'énergie éolienne,
• Assurer la continuité de l’alimentation du réseau local,
• Augmenter la durée de vie du système de stockage, en assurant son bon fonctionnement.
Cela signifie l'adaptation permanente de la puissance fournie par l'aérogénérateur avec la
charge requise ou de la charge locale à la puissance disponible (en considérant l’énergie éolienne
extraite maximale pour un contexte donné du vent). Cette requête conduit à deux types d'action de
commande:
1- L'utilisation de la batterie pour la prise en charge du déficit/excédent de la source d'énergie
éolienne;
2- L'utilisation des charges spécifiques, "non prioritaires", qu’on peut découpler, ou des charges
de dissipation, pour les cas où la batterie ne peut pas répondre aux demandes, et il est
nécessaire de prendre le déficit/excédent de la source d'énergie éolienne.
L’objectif de ce travail est d’accomplir toutes ces principales tâches pour un système éolien
conçu pour un site donné, dans la mesure du possible (avec des hypothèses de travail) avec un ordre
des priorités, parmi lesquelles : le fonctionnement optimal de l'extraction d'énergie éolienne,
l’augmentation du rendement énergétique et la réduction du coût du système.

1. Etat de l'art de l'MPPT pour l'éolien de faible puissance

Pour un système de production d’énergie électrique à partir d’une source d’énergie


renouvelable, tel que l’énergie éolienne, l’optimisation ou la maximisation de la conversion
d’énergie, c'est-à-dire, l’extraction du maximum de la puissance éolienne disponible, est un besoin
d’une très grande importance pour le fonctionnement d’un système éolien en site isolé.
La MPPT est importante non seulement pour maximiser le rendement énergétique du système éolien,
mais aussi pour minimiser le temps de retour sur l’investissement effectué lors de son installation.
Les méthodes de poursuite du point de puissance maximale, connues sous l’acronyme MPPT,
peuvent être classifiées en fonction de la stratégie de commande en quatre catégories, à savoir :
i. Recherche de la vitesse spécifique optimale,
ii. Recherche du couple optimal,
iii. La méthode P&O (perturbateur-observateur).

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Les deux premières catégories sont des méthodes basées sur la connaissance de la
caractéristique statique de la puissance de la turbine éolienne, alors que les deux dernières permettent
la recherche de point de fonctionnement optimal sans en connaître les caractéristiques de la turbine.
Les avantages et désavantages des différents types des méthodes MPPT sont les suivants:
1- « look-up table » : sont les plus utilisées ; ces méthodes demandent la présence d’un capteur
ou observateur de vitesse de rotation de la génératrice, en plus d’un tableau préenregistré qui
contient les valeurs de la vitesse de rotation optimale du générateur, correspondante à chaque
vitesse de vent, pour que la puissance développée soit maximale.
2- Couple optimal : est une variante du premier type, mais qui utilise les valeurs de la
caractéristique du couple, mais sa complexité d’implémentation reste équivalente aux
méthodes qui utilisent le retour d’information de la puissance, sans performances
supplémentaires;
3- « Tip speed ratio » (TSR) : c’est une méthode couramment utilisée dans l’industrie, elle
demande la présence d’un anémomètre, et aussi la connaissance préalable de la vitesse
spécifique optimale de la turbine, pour réaliser la correspondance entre chaque valeur de la
vitesse du vent et la vitesse de rotation de référence respective, de la génératrice ; elle est plus
rapide, ainsi on s’attend à capturer plus d’énergie éolienne que les précédentes méthodes;
4- « Perturber-observer » (P&O) : ces méthodes sont basées sur des algorithmes simples, elles ne
demandent pas la connaissance préalable des caractéristiques de la turbine éolienne, mais leur
plus grand désavantage est qu’elles sont peu efficaces dans un système avec une grande
dynamique, tel que le système éolien ; elles fonctionnent plutôt pour des systèmes
photovoltaïques, qui ont une dynamique plus lente que l’éolien;
5- Méthodes probabilistes : telles que celles basées sur les réseaux de neurones ou la logique
floue, elles demandent une longue période d’apprentissage « off-line », ce qui les rend peu
pratiques pour être employées dans les applications temps réel.
2. Modèle du système éolien fonctionnant en régime optimisé

L’un des buts fixés dans cette étude est la maximisation de la puissance éolienne disponible
pour un système éolien. Cette maximisation nécessite l’utilisation d’une interface d’électronique de
puissance connectée à l’aérogénérateur ainsi que d’un accumulateur d’énergie afin d’absorber la
totalité de cette puissance disponible si la demande de la charge diminue.

2.1.Fonctionnement de la turbine éolienne

Pour formuler le problème d'optimisation, la caractéristique de puissance P(Ω,v) en fonction de


la vitesse de rotation à l’arbre et de la vitesse de vent, est considérée. Dans la Figure 3.11 on
remarque que pour chaque valeur de la vitesse du vent v, il existe un maximum de la puissance

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mécanique fournie par la turbine. On appelle le lieu géométrique de ces maxima la " Caractéristique
des Régimes Optimaux" (C.R.O.).
Cette méthode MPPT est établie par l’analyse de la caractéristique de la puissance éolienne en
fonction de la vitesse spécifique pour différentes valeurs de la vitesse du vent, illustrée par la Figure
3.11.
Dans la Figure 3.12 on remarque qu’on peut estimer par une certaine valeur considérée comme
fixe (la droite rouge en pointillé), dénommée vitesse spécifique optimale, λopt, la vitesse spécifique
pour laquelle la puissance éolienne est toujours maximale quelque soit la valeur de la vitesse du vent.

Fig3.11 : Puissance éolienne en fonction de la vitesse de rotation

Fig.3.12: Puissances éoliennes en fonction de la vitesse spécifique pour différentes valeurs de la


vitesse du vent. La droite en pointillés (rouges) caractérise les points de puissances maximales
(PPM)

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Fig.3.13 : Coefficient de puissance en fonction de la vitesse spécifique


Le coefficient de puissance (Cp) passe par son maximum pour la même valeur de la vitesse
spécifique, la vitesse spécifique optimale, pour toute valeur de la vitesse de vent, considérée entre la
vitesse de démarrage et la vitesse nominale (Figure II-13).
Le critère d'optimisation utilisé est le suivant : pour chaque régime stationnaire, on souhaite que la
puissance fournie soit maximale. Cette stratégie est traduite dans le plan de la caractéristique Cp(λ),
par la relation :
λ = λopt et C P = C P max
En tenant compte de la dernière relation et de la définition de λ, la vitesse de rotation optimale
peut être exprimée en fonction de la vitesse de vent comme suit:
λopt
Ω opt = v (t ) = Λ 0 .v(t )
R
Où Λ0 est constante pour une éolienne donnée (Figure II-14).
L'expression de la vitesse optimale Ωopt donne la loi de commande optimale pour la zone II de
fonctionnement, où la vitesse Ω est variable. Pour max vn ≤ v ≤ vmax , on pose la condition Ω=Ωn à
laquelle correspond la puissance nominale Pn.

Fig.3.14: Vitesse de rotation optimale en fonction de la vitesse de vent

2.2.Fonctionnement de l’aérogénérateur

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On se propose d'effectuer une conversion optimisée de l’énergie éolienne utilisant un


aérogénérateur synchrone à aimants permanents, comme il est montré dans la Figure 3.15.
Pour une machine synchrone telle que la GSAP de faible puissance considérée dans cette étude, la
relation couple/vitesse se met sous la forme ci-dessous :
E
C gen = 3 p I s cos ϕ
ωe
(r r ) , le déphasage entre le courant et la tension statorique.
où ϕ = I s ; E
Le problème de l’optimisation de la conversion de l’énergie éolienne est traité pour le système
éolien montré dans le schéma de principe ci-dessous (Figure 3.15).

Fig.3.15 : Génératrice synchrone couplée à une turbine éolienne et au redresseur à diodes, qui
débite sur une charge
On considère que la résistance de charge Rch, ne modifie pas de manière significative
l’inclinaison des caractéristiques de la génératrice, qui sont supposées pratiquement linéaires dans la
plage de fonctionnement, (voir Figure 3.16).

Fig.3.16 : Principe de la commande, pour le fonctionnement en régime optimale.


La seule manière de suivre les régimes optimaux sans convertisseur statique commandé est de
disposer d’une génératrice dont la caractéristique couple-vitesse s’approche fortement de la CRO.

3. Fonctionnement optimal avec réglage de la vitesse

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On considère maintenant un système éolien ayant la structure présentée en Figure 3.17.

Fig.3.17 : Schéma structurelle du système éolien, qui a comme principales composantes : une turbine
éolienne, une génératrice électrique, un redresseur, une résistance et une source de tension réglable

Dans cette section, la commande optimale est réalisée par une boucle de vitesse qui suit la
référence donnée par l’équation précedente.
L’équation de la tension à la sortie du redresseur est la suivante :
U =U0 + RI
La source d’énergie éolienne commencera à produire seulement lorsque la tension U dépasse la
tension U0. La tension U0 est considérée réglable par un signal de commande. En effet, le schéma réel
contient une batterie qui est débitée par la génératrice, par l’intermédiaire de la résistance et d’un
hacheur. En modifiant le rapport cyclique du hacheur, on modifie sa tension d’entrée. Si on note la
tension de la batterie avec Ebat, on obtient :
E bat
U0 =
α
Où α représente le rapport cyclique.
Pour différentes valeurs de la vitesse du vent, le régulateur PI modifie le rapport cyclique, et
par conséquence la tension U0, de telle sorte que l’intersection des caractéristiques éoliennes avec les
caractéristiques de la génératrice soit sur la CRO (caractéristique des régimes optimaux).
La tension U0 est donnée par une source de tension réglable, commandée par le régulateur de
vitesse PI. Jusqu’à ce que l’aérogénérateur commence à produire de l’énergie, quand le courant est
nul, la tension 0 U aura la valeur de la sortie du régulateur, avant que ce dernier ne réduise l’erreur
entre la vitesse de rotation mesurée et celle de référence.
Les figures suivantes montrent quelques résultats de simulation, sur des horizons courts de
temps, pour reproduire le fonctionnement du système en temps réel, implémenté sous
Matlab/Simulink à l’aide des modules du « toolbox » SimPowerSystem. La variation du vent a été

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considérée comme une somme entre la valeur constante 7 m/s et une demi-période de sinusoïde,
ayant l’amplitude égale à 3 m/s.
Comme il est montré dans les figures 3.18.A et 3.18.B, il existe une petite erreur dynamique
(acceptable) entre la vitesse de rotation à l’arbre et la vitesse de rotation de référence. Cela est dû au
fait que le régulateur PI ne peut rejeter de façon optimale l’erreur de poursuite dans le cas d’une
référence sinusoïdale.

Fig.3.18 : A) L’évolution temporelle de la vitesse de rotation à l’arbre et celle de la vitesse de


référence. B) L’évolution temporelle de l’erreur dans la boucle de réglage.
Les figures 3.19.A et 3.19.B montrent le couple éolien, respectivement la puissance éolienne à
la sortie de la turbine. Sur la figure 3.19.A, on observe qu’au début de la simulation le couple atteint
la valeur maximale pour le point de fonctionnement donné, et juste après sa valeur baisse, pour
arriver et se stabiliser sur la courbe de régimes optimaux (CRO). Dans la Figure 3.19.B, on observe
que la puissance éolienne évolue sur la courbe de régimes optimaux (CRO), c'est-à-dire pour chaque
point de fonctionnement elle correspond à sa valeur maximale.

Fig.3.19 : A- Le couple éolien à la sortie de la turbine. B- La puissance mécanique de l’éolienne.


Les figures 3.20.A et 3.20.B montrent les courants de phases, respectivement les tensions de phases à
la sortie de la génératrice, jusqu’à 0,1 seconde.

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Fig.3.20 : A- Les courants de phases à la sortie de la génératrice. B- Les tensions de phases à la


sortie de la génératrice.
On observe que le courant est nul jusqu’à 0,02 seconde, quand la tension de la génératrice
dépasse celle de la source réglable, et la génératrice commence à débiter. Comme il est montré dans
les figures 3.21.A et 3.21.B, au début de la simulation, quand l’aérogénérateur ne produit pas
d’énergie, le transfert énergétique par le redresseur est nul et la tension à sa sortie a la valeur de la
source réglable de tension. Dans la figure 3.21.B, il peut être remarqué que, pendant la simulation, la
source réglable de tension produit ou reçoit de l’énergie, pour assurer l’équilibre énergétique du
système, sa tension nominale étant de 200V.

Fig.3.21 : A- La tension à la sortie du redresseur. B- La tension de la source de tension réglable.


On considère maintenant que la vitesse du vent a une composante de turbulence, générée avec
le modèle mis au point au GREAH, et exposé au début de ce chapitre.
Dans ce qui suit, on présente les résultats de simulation pour une période de 20 s. Sur la figure
3.22.A, on observe que la vitesse à l’arbre poursuit la vitesse de référence, même dans des conditions
de turbulence du vent. Dans la figure 3.22.B, la puissance à la sortie du redresseur, trait rouge, est
une valeur instantanée. Les fluctuations de la puissance sont dues aux commutations des diodes qui
composent le redresseur.

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Fig.3.22 : A- La vitesse de rotation à l’arbre et celle de référence. B- La puissance mécanique de


l’éolienne et la puissance électrique à la sortie du redresseur.
Par rapport au premier schéma du système éolien (fig. 3.17), dont son rôle était plus
pédagogique, dans cette nouvelle structure du système, la source de tension réglable est remplacée
par l’ensemble hacheur, batterie et résistance de charge. La commande du hacheur est réalisée par la
sortie du régulateur de vitesse PI, qui a, à l’entrée, l’erreur entre la vitesse de rotation mesurée à
l’arbre de la turbine et la vitesse de rotation de référence.
Le schéma du système considéré est présenté ci-dessous :

Fig.3.23 : Schéma structurelle du système éolien, qui a comme principales composantes : une turbine
éolienne, une génératrice électrique, un redresseur, un hacheur, une résistance et une batterie.
Le hacheur utilisé est un hacheur dévolteur; ce choix est motivé par le fait que la tension en
sortie du hacheur, tension du bus continu, doit être maintenue constante à la valeur de la tension de la
batterie. La batterie a été implémentée comme une source de tension bidirectionnelle en série avec
une résistance et un condensateur, pour simuler l’état de charge ou de décharge de celle-ci.

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Les figures suivantes montrent les résultats de simulation sur 3 s. La variation du vent a été
considérée comme dans le premier cas (celui sans la composante de turbulence). On remarque dans
les figures 3.24.A et 3.24.B, par rapport aux figures 3.18.A et 3.18.B, une légère variation de la
valeur mesurée autour de la valeur de référence. Cela est dû à l’effet perturbateur introduit dans le
système par le fonctionnement du hacheur.
Les figures 3.25.A et 3.25.B montrent, respectivement, le couple éolien et la puissance
mécanique de la turbine éolienne. Sur l’évolution du couple éolien, on peut observer les mêmes
perturbations générées par le hacheur sur la vitesse à l’arbre (Fig. 3.24.A).

Fig.3.24 : A)- L’évolution temporelle de la vitesse de rotation à l’arbre et celle de la vitesse de


référence. B)- L’évolution temporelle de l’erreur dans la boucle de réglage.
Dans la figure 3.25.B, on remarque que la puissance éolienne évolue toujours sur la courbe de
régimes optimaux (CRO). La figure 3.26.A montre les tensions de phase à la sortie de la génératrice
éolienne, où les harmoniques perturbatrices y sont mises en évidence. La figure 3.26.B montre
l’évolution de la tension aux bornes de la batterie.

Fig.3.25 : A- Le couple éolien à la sortie de la turbine. B- La puissance mécanique de l’éolienne.

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Fig.3.26 : A- Les tensions de phase de la génératrice. B- La tension de la batterie.


Pour satisfaire les besoins d'ajustement de la charge, on a adopté par la suite une structure de
réglage en cascade, la commande du hacheur étant réalisé par la boucle interne de régulation, celle du
courant. De cette manière, l'ensemble turbine et génératrice peut être remplacé par une source du
courant variable, qui délivre un courant proportionnel à la vitesse du vent.
Le schéma de principe du système de commande qui assure le fonctionnement du système en
régime optimal est le suivant.
Par rapport à la structure précédente (Figure 3.23), celui-ci présente deux boucles de réglage :
 Une qui contrôle la vitesse de rotation de l’arbre ;
 La deuxième qui a comme entrée la différence entre le courant de référence et celui mesuré à
la sortie du redresseur, et comme sortie le rapport cyclique qui commande le hacheur.

Fig.3.27 : Schéma de principe du système éolien, avec réglage en cascade par deux boucles de
réglage, boucle de courant et boucle de vitesse
Pour diminuer les influences des perturbations sur la mesure du courant à la sortie du
redresseur et celle de la vitesse à l’arbre, les signaux mesurés seront filtrés avant d’être utilisés dans
le processus de commande.
Les figures suivantes montrent les résultats de simulation sur 4.5 s. On a considéré qu’au
démarrage la vitesse du vent est constante, à 4 m/s, et à partir de 0.8 s on applique une variation en
échelon d’un mètre par seconde à chaque 0.4 s, en arrivant à 13 m/s à l’instant t=4s. Ce qui nous
intéresse spécialement sont les dynamiques des boucles de réglage, c'est-à- dire le caractère variant

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du système. Les figures 3.28.A.B et C montrent le fonctionnement des principaux paramètres du


système éolien pour une évolution de la vitesse du vent en échelon, de 4m/s à 13 m/s. Dans les
figures 3.28.D.E et F, on peut observer l’erreur dans les deux boucles de réglage, et il apparaît, à
l’évidence dans ces figures, que l’amplitude et surtout la fréquence des impulsions perturbatrices est
proportionnelle à la vitesse du vent.

Fig.3.28 : A- La vitesse de rotation à l’arbre et celle de référence. B- Le couple éolien. C- La


puissance mécanique de la turbine éolienne. D- L’erreur dans la boucle de réglage de la vitesse. E-
L’erreur dans la boucle de réglage du courant. F- L’erreur dans les deux boucles de réglage.

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Fig.3.29 : A- Les tensions de phases à la sortie de la génératrice. B- La tension de la batterie.


On observe dans la figure 3.29.A par rapport à la figure 3.26.A la diminution de l’amplitude
des fluctuations dues aux harmoniques perturbatrices, pour le même régime de vent (8-9m/s)
d’environ 50%. Cela est dû aux filtres introduits dans le système. Il est à noter que les pics de tension
(fluctuations rapides) sont artificiels et introduits par les limitations logicielles de Simulink ; ils ne
correspondent pas à un fonctionnement physique réel. La figure 3.26.B montre l’évolution de la
tension aux bornes de la batterie.

Conclusion

Dans ce chapitre, la structure générale du système éolien étudié a été rappelée. En subdivisant
le système éolien en trois sous-systèmes, à savoir, le sous-système générateur, le sous-système de
stockage et le sous-système réseau, son fonctionnement a été décrit ainsi que la classification des
différents types de récepteurs. Ensuite, les modèles de représentation de la ressource éolienne d’un
site donné ont été énumérés et il a été montré la difficulté de représentation des composantes lentes
sur des horizons temporels très profonds. La modélisation de la turbine éolienne a été aussi abordée
avec un recentrage sur les caractéristiques statiques de la turbine eu égard, encore une fois, aux
horizons de simulation relativement très longs prévus pour l’étude de dimensionnement des
aérogénérateurs de petite puissance. Enfin, un état de l’art succinct sur les algorithmes de MPPT pour
l’extraction de la puissance maximale a été présenté avec l’exposé de quelques résultats de
fonctionnement pour certaines structures comportant un régulateur MPPT, le but étant de mettre en
évidence les principales caractéristiques dynamiques d’un système éolien contrôlé ainsi que les
difficultés rencontrées par ce mode de contrôle.

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Travaux Dirigés

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Exercice 1:
A partir du cours et plus particulièrement de la partie sur les éoliennes
Quelle est la source primaire d’énergie.
Quel organe produit l’énergie électrique ?
Décrire le processus de transformation de l’énergie depuis l’énergie primaire jusqu’à l’énergie
électrique.
Quels sont les avantages et les inconvénients des éoliennes ?

Exercice 2: Longueur d'une pale


Nous souhaitons dimensionner les pales d'une éolienne à vitesse fixe pour obtenir une puissance
mécanique de 750 kW pour une vitesse de vent de 13,8 m/s. On considère un coefficient de puissance
Cp égal à 0,2. Quel sera la longueur de notre pale ou le rayon de la surface balayée par la turbine ?

Exercice 3: Vitesse de rotation et puissance électrique d'une éolienne

Soit l'installation suivante :

La turbine de l'éolienne entraîne une génératrice asynchrone (MAS) à cage qui débite sur un réseau
de distribution.
Les données sont :

Densité de l'air : ρ = 1.25kg / m3 , Rayon des pales : R=45m, Coefficient du multiplicateur : k=70,
Nombre de paires de pôles de la MAS : p=2 , Fréquence du réseau : f=50Hz
1. Calculer pour un glissement g de -1 % :
• La vitesse du rotor de la génératrice asynchrone Ω en rad/s, et N en tr/min.
• La vitesse de l'arbre primaire de l'éolienne ΩL en rad/s et NL en tr/min.
2. On suppose que la vitesse du vent est constante et égale à 10 m/s. La valeur maximale du
coefficient de puissance Cp réel est 0,4. Calculez pour le même glissement qu'à la question 1 la
vitesse spécifique et la puissance électrique maximum Pe fournie au réseau par l'éolienne. On
prendra un rendement de multiplicateur à 97 % et de la génératrice de 96 %.
Exercice 4: Etude d'une génératrice asynchrone d'éolienne

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L'éolienne sert à transformer l'énergie mécanique du vent en énergie électrique. Nous vous proposons
d'étudier la génératrice asynchrone à cage d'une éolienne installée au sein d'une ferme éolienne de
puissance totale de 7,5 MW. Les éoliennes fonctionnent à vitesse fixe, la génératrice est reliée au
réseau. Nous allons déterminer la puissance, la vitesse de rotation de l'arbre de la génératrice, et le
schéma équivalent de la génératrice. Les éoliennes comportent des multiplicateurs.
Le schéma est le suivant :

Soient les données suivantes :


V = 15 m/s, la vitesse du vent nominale supposée constante, N = 32,8 tr/min, la vitesse nominale de

la turbine éolienne, ρ = 1.25kg / m3 , la masse volumique de l'air, Cp = 0,27, le coefficient


aérodynamique, R = 21,7 m, le rayon des pales
Calculez la puissance électrique en sortie de la génératrice Pelec et la vitesse de rotation de
l'arbre de la génératrice sachant que le multiplicateur utilisé a un rapport de 46,48 et un rendement de
96% et que les éoliennes tournent à 32,5 tr/min. Les pertes dues à la génératrice sont supposées
négligeables.
Exercice 5 : Retrouver la limite de Betz- Question de cours

L'énergie électrique que va fournir l'éolienne dépend de la puissance du vent qu'elle va


récupérer. L'exercice va nous permettre de déterminer quelle quantité de vent la turbine va récupérer.

On modélise le passage du vent, dans le rotor de l'hélice par un tube de courant, avec V, V1,
V2 les vitesses du vent avant les pales, aux pales, et après les pales. L'air est déterminé par sa masse
volumique ρ en kg/m3, la surface balayée par les pales est S en m².
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1. Quelle est la puissance P absorbée par le rotor ?


2. Quelle est la variation d'énergie cinétique par seconde ∆Ec de la masse d'air ?
3. Que peut-on en déduire sur la relation entre V, V1, V2?
4. Déterminer la vitesse V2 pour laquelle, la puissance est maximale.
5. Calculer alors la puissance maximale Pmax.
6. En déduire le coefficient de puissance maximal Cpmax pour une éolienne.
Exercice 6: Paramètres d'une éolienne à vitesse fixe de 300 kW

On donne quelques paramètres d'une éolienne de 300 kW:


Diamètre des pales : 28 m
Surface balayée par le rotor : 615 m²
Vitesse nominale du vent : 14 m/s
Vitesse nominale de rotation du rotor : 43 tr/min
Rapport du multiplicateur : 35
Vitesse nominale de la MAS : 1515 tr/min
Par ailleurs, la densité de l'air est de 1,225 kg/m3.
1. Quel pourcentage de l'énergie du vent récupère t-on au point de fonctionnement nominal ?
2. De quel type d'éolienne s'agit-il : éolienne lente ou éolienne rapide ?
3. Quelle est la vitesse nominale N du rotor de la génératrice ?
Exercice 7 : Couple mécanique

Montrer que le couple mécanique produit par la turbine peut s'exprimer par
1
Γ = .Cr .π .R 3 .V 2
2
Où Cr est le coefficient de couple, R le rayon de la pale, V la vitesse du vent.

Exercice 8 :
On s’intéresse à une éolienne moyenne, de diamètre D = 50 m.
Dans les conditions « normales » de température et de pression (15°C, 1013 hPa) la masse volumique
de l’air sec est de ρ= 1,225 kg/m3.
Elle est animée par un vent régulier qui souffle à une vitesse de v = 11 m/s (= 40km/h)
1- Calculer la masse m1 d’une tranche d’air de longueur l = 1m se situant face l’éolienne. En
déduire la masse ms d’air qui franchi les pales chaque seconde.
2- Calculer l’énergie cinétique Ecin de cette masse, en déduire la puissance du vent P.
3- Reprendre le calcul en utilisant la loi P = ½ r V3 π r2, puis justifier cette formule.
4- Calculer la puissance maximum récupérable en considérant que la limite de Betz égale à max
vent Pmax= 16/17 Pvent

Exercice 9 :
On considère un vent qui souffle pendant 24 heures suivant le chronogramme ci-dessous.

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1- Calculer la vitesse moyenne du vent Vmoy


2- En tenant compte de la limite de Betz, calculer l’énergie maximum récupérable sur 1m2 de
surface :
a- si le vent soufflait de façon régulière à la vitesse V = Vmoy = cte
b- pour le profil ci-dessus,
c- pour un vent de même vitesse moyenne et même profil mais avec Vmin = 1 m/s et Vmax = 17
m/s

Exercice 10 :
1- Calculer la vitesse tangentielle VT1 de l’extrémité de la pale d’une éolienne de D=100m de
diamètre tournant à 12 tr/mn.
2- Calculer les vitesses VT2 et VT3 respectivement à 2/3 et 1/3 de la pale.
3- Calculer les vitesses apparentes du vent (Va1, Va2, Va3) et les angles d’incidence (δ1, δ2, δ3)
correspondants si le vent arrive face à l’éolienne à VV = 20 m/s

Exercice 11:
Le graphique ci-contre présente la courbe de puissance
d'une éolienne
1- Quelle est la vitesse du vent à partir de laquelle
l'éolienne devient opérationnelle ?
2- Quelle est la puissance électrique atteinte par
l'éolienne quand le vent souffle à 10 m/s ?
3- Quelle est la puissance maximale que peut fournir l'éolienne ? A partir de quelle vitesse du vent
est-elle atteinte ?
4- Quelle est environ la puissance électrique fournie (en Mw) quand le vent souffle à 25km/h?
5- La puissance électrique fournie est-elle proportionnelle à la vitesse du vent ? Justifier.
6- Pourquoi le graphique ne va-t-il pas au-delà d'une vitesse du vent de 25 m/s ? Que fait l'éolienne
lorsque le vent atteint une telle vitesse ?

Exercice 12:

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La puissance récupérable P (en Watt) par une éolienne est donnée par la formule P=0,14xD2xV3 où D
désigne le diamètre en m et V la vitesse du vent en m/s.
1- Justifier cette formule. Calculer dans ce cas, le coefficient de puissance de l’éolienne.
2- Calculer en MW la puissance récupérable par une éolienne off-shore de diamètre 125 m quand
le vent souffle à 12 m/s.
3- Calculer la masse de l’air qui franchit l’éolienne en une seconde.
4- La première éolienne installée en France (à Port-la-Nouvelle dans l'Aude) en 1991 avait un
diamètre de 25m. Par combien est multipliée la puissance en passant à un diamètre de 125 m ?
5- Pour un diamètre fixé, par combien est multipliée la puissance quand la vitesse du vent est
doublée ?

Exercice 13: Utilisation de la formule sur l’énergie E et la puissance P Eoliennes


au Maroc
Près de la ville de Tétouan au nord du Maroc a été
inauguré en 1999 le premier parc éolien du Maroc.
Ce site constitué de 84 éoliennes fonctionne en
moyenne 5 000 h par an délivrant chacune 600 000
W. Il est situé sur un lieu géographique idéal car
exposé aux vents forts et réguliers.
1. Quelle est la forme d’énergie captée par ces
éoliennes ? S’agit-il d’une ressource
renouvelable ?
2. Déterminer la puissance totale P restituée par ce parc en kW. .
3. Déterminer l’énergie totale E restituée par ce parc et l‘exprimer en kWh.
4. Ce parc fournit 2% de l’énergie totale ET consommée au Maroc. Quelle est l’énergie totale ET
consommée au Maroc ? L’exprimer en kWh.

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