Cours Association, GIE Et Autres Groupements

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Association, Groupement d’intérêt économique et autres types de groupements

INTRODUCTION
En fonction des objectifs visés et des modalités de leur réalisation, les personnes
intéressées peuvent opérer des choix parmi les types de groupements prévus par le droit
positif burkinabè. C’est ainsi qu’à côté des sociétés commerciales et civiles, il existe les
associations, les GIE ainsi que les autres types de groupements. C’est cette dernière catégorie
qui est l’objet du présent cours, à l’exclusion des partis politiques. Par autres types de
groupement, nous entendons : les coopératives, les syndicats, les organisations non
gouvernementales et les fondations.
Objectif général du cours
Ce cours vise à faire connaitre aux étudiants la particularité et le régime juridique des
différents types de groupements.
Objectif spécifique du cours
Le cours entend permettre aux étudiants de comprendre les finalités et les critères de
distinction des différents types de groupements.
Méthodes pédagogiques
-Cours magistral suivi d’exercices
-méthodes participatives : cas pratiques

Matériels d’animation
Vidéo projecteur : powerpoint
Méthode d’évaluation
Examen sur table

TABLE DES MATIERES


Chapitre 1 : les associations
Chapitre 2 : les GIE
Chapitre 3 : les coopératives
Chapitre 4 : les syndicats
Chapitre 5 : les ONG
Chapitre 6 : les fondations

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Conclusion : exposé sur les critères de distinction des différents types de groupement

Chapitre I Les associations


Siège de la matière : loi n° 064-2015/CNT portant liberté d’association qui abroge la loi
n°10/92 ADP portant liberté d’association.
Introduction : définition et typologie
Définition.
L’Article 3 alinéa 1 de la loi 064 définit l’association comme : « tout groupe de personnes
physiques ou morales, nationales ou étrangères, à vocation permanente, à but non lucratif et
ayant pour objet la réalisation d’objectifs communs, notamment dans les domaines culturel,
sportif, social, spirituel, religieux, scientifique, professionnel ou socio-économique ».
De cette définition on retient que l’association est un regroupement de personnes qui vise,
dans un but non lucratif, la réalisation d’objectifs communs dans divers domaines et dans une
certaine durée. Il y a lieu de préciser la permanence de la vocation des associations ne signifie
pas qu’elles doivent avoir une durée de vie illimitée. Cependant, elles doivent se distinguer
des regroupements sporadiques, en l’occurrence de simples mouvement circonstanciels.
Typologie
-l’association nationale simple : toute association crée au Burkina et y ayant son siège ;
- association étrangère : toute association dont le siège est situé à l’extérieur du Burkina
Faso ;
- association reconnue d’utilité publique : toute association ou union d’associations
reconnue comme telle dont les activités poursuivent un but d’intérêt général, notamment dans
les domaines du développement économique, social et culturel du pays ou d’une région
déterminée.

Sous-chapitre I : L’association nationale simple


Section 1 : La constitution
L’article 4 de la loi dispose que « Les associations se forment librement et sans autorisation
administrative préalable. Elles sont régies quant à leur validité par les principes généraux du
droit applicables aux contrats et obligations. Il s’agit des conditions de la formation des
contrats : un consentement libre et éclairé, la capacité à conclure des actes juridiques, un objet
certain et licite et une cause licite.

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Toutefois, elles ne jouissent de la capacité juridique que dans les conditions prévues par la
présente loi.

Paragraphe 1 : les conditions de fond

Condition tenant à l’objet


-Les associations ne doivent pas avoir pour objet la promotion de pratiques contraires à la
dignité de la personne humaine ou prônant entre autres la haine, l'intolérance, la xénophobie,
l'ethnicisme ou le racisme. (article 16 al. 2e ).
-Elles ne peuvent pas non plus exercer directement ou indirectement des activités politiques :
voilà pourquoi les membres dirigeants d’une association ne peuvent être membres dirigeants
de partis politiques (art. 7).
Condition tenant à la durée : l’association peut être à durée limitée ou illimitée en fonction
de son objet.

Paragraphe 2 : les conditions de forme

A. La rédaction des statuts et du règlement intérieur

1. Les statuts
Les statuts constituent le contrat qui lie les membres de l’association et peuvent être rédigés
sur le modèle suivant. D’abord, une première partie peut être consacrée à l’introduisant
générale ou préambule qui permet de cerner les motifs de la création de l’association, sa
dénomination, son objet, sa durée ainsi que sa couverture géographique.
Une deuxième partie traitera des statuts des membres (fondateurs, adhérants, d’honneur) ainsi
que des conditions d’adhésion, de démission et d’exclusion de l’association.
Une troisième partie sera consacrée à l’organisation, au fonctionnement et à l’administration
de l’association.
Enfin, la quatrième partie traitera des ressources et de la gestion financière et une cinquième
partie sera consacrée aux dispositions finales (révision des statuts et dissolution de
l’association).

2. Le règlement intérieur
Le règlement intérieur est l'ensemble des règles qui complètent les dispositions statutaires. Il
clarifie et donne des précisions sur les conditions de fonctionnement interne de l’association.
Il fait ainsi office de la police interne de l’organisation et est facilement modifiable. Il peut

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préciser les conditions d’accès aux locaux et d’utilisation du matériel, la cotisation des
membres et leur participation active à la vie de l’association.
Pour l’essentiel, il reprend les grandes lignes des statuts en y apportant plus de détails et
surtout en prévoyant la procédure disciplinaire en cas de manquement. C’est ainsi qu’il
présente les organes chargés d’assurer cette discipline et ainsi que la nature des sanctions,
prévues graduellement. (Avertissement, blâme, suspension, exclusion, etc).

B. L’assemblée constitutive ou congrès


Pour la constitution de l’association, ses membres doivent tenir une assemblée générale
constitutive ou un congrès dont l’objet est :
-l’adoption des projets de statuts et le règlement intérieur. Le projet de règlement intérieur
doit mentionner définir les rôles des membres dirigeants ;
-l’établissement du procès-verbal des travaux de l’instance délibérative avec mentions
obligatoires de la composition de l’organe dirigeant, l’indication de l’identité, des adresses
complètes de ses membres et s’il y a lieu, du numéro de la boîte postale de l’association.
Le procès-verbal de l’instance délibérative est signé par les membres du bureau de séance.
S’agissant des statuts, la loi prévoit qu’ils contiennent des dispositions relatives :
-à la dénomination de l’association, à la traduction en français de cette dénomination s’il y a
lieu ;
- au siège de l’association ;
- à la durée de l’association ;
- au but ou aux objectifs de l’association ;
- aux diverses catégories de membres ;
- aux conditions d’adhésion et de perte de la qualité de membre ;
- à l’organisation de l’association, au mode de désignation et de révocation des membres
dirigeants, à la durée de leur mandat ;
- aux règles à suivre pour la modification des statuts ;
- aux ressources ;
- à l’affectation du patrimoine en cas de dissolution de l’association.

C. La formalité de déclaration

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La déclaration des associations est faite dans les quinze jours suivant leur constitution, soit
auprès du ministre chargé des libertés publiques (ministre de l’administration territorial, de la
décentralisation et de la sécurité), pour les associations ayant une vocation nationale ou
internationale, soit auprès de l'autorité administrative locale compétente lorsqu'elles sont
régionales ou provinciale. Ces autorités locales sont respectivement le gouverneur lorsque le
champ d'action de l'association couvre une région et le haut-commissaire lorsque le champ
d’action est la province, la commune, le secteur ou le village (article 9).
S’agissant des associations cultuelles, la déclaration est faite auprès du ministre chargé des
libertés publiques quel que soit leur champ géographique.
La déclaration incombe au premier responsable de l’organe dirigeant de l'association et le
dossier comprend :
- une demande timbrée avec mentions de la dénomination, de l'objet, du siège et des adresses ;
- les statuts, le règlement intérieur et le procès-verbal des travaux de l'instance délibérative
chacun en un original et deux copies ;
- une copie légalisée d’un document d’identification en cours de validité des membres de
l’organe dirigeant.
On retiendra donc qu’au lieu d’une demande d’autorisation, les associations sont soumises à
une simple formalité de déclaration. Ceci est conforme au principe de la libre formation des
associations au Burkina.

D. De la délivrance du récépissé
A compter de la date du dépôt du dossier de déclaration, l’autorité compétente doit délivrer
dans un délai n’excédant pas deux mois un récépissé qui constate l’existence légale de
l’association. En ce qu’il dote l’association de personnalité juridique, elle est la sœur jumelle
de la procédure d’immatriculation des sociétés commerciales. Ce récépissé comporte le
numéro d’identification de l’association, sa date de déclaration, sa dénomination, son objet
principal, l’indication de son siège.
Passé ce délai, le silence de l'autorité compétente emporte déclaration d'existence de
l'association et fait obligation à l'administration de délivrer le récépissé de déclaration aux fins
des formalités de publication.
Cependant, l’autorité compétente peut faire diligenter une enquête de moralité sur tout dossier
qu’elle juge nécessaire. Dans ce cas, le délai de deux mois est suspendu jusqu’aux résultats de
l’enquête et les responsables de l’association sont informés de la suspension du délai. C’est
dire le délai commence à courir de nouveau à compter de la fin de l’enquête. Il est à noter la
loi ne soumet pas l’autorité à une obligation d’information concernant la date d’achèvement
des enquêtes.
Notons enfin que l'autorité administrative locale compétente qui délivre un récépissé de
déclaration d'existence d'une association doit, dans le délai d'un mois, transmettre au ministre
chargé des libertés publiques une copie du récépissé de déclaration.

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E. La formalité de publicité
Dans un délai de deux mois, à partir de la date de délivrance du récépissé de déclaration, les
dirigeants de l'association sont tenus de faire procéder à son l'insertion au Journal officiel. De
même, en cas de modification dans les textes constitutifs ou de changement dans la
composition des organes dirigeants, les dirigeants de l'association sont tenus de faire procéder
à l’insertion desdites modifications au Journal officiel.
A partir de cette publicité, toute personne a le droit de prendre communication, soit auprès de
l’autorité administrative compétente soit auprès de l’autorité administrative locale
compétente, des statuts et déclarations de toutes associations légalement identifiées. Elle peut
même se faire délivrer, à ses frais, copie ou extrait.

Section 2 : le fonctionnement de l’association


Paragraphe 1- Les dirigeants de l’association
A- composition
Étant donné que la loi n’impose pas une composition particulière, on peut avoir une
composition simple : un président, un secrétaire général et un trésorier. En composition plus
complexe : nous aurons un conseil d’administration avec un président, un ou des vice-
président(s), un ou secrétaire (s) générale (réaux) et, un trésorier et des membres.
B- Les pouvoirs
Les dirigeants ont le pouvoir de représenter l’association, concrètement en agissant en son
nom. C’est au nom de ce pouvoir de représentation qu’ils peuvent conclure par exemple un
contrat de bail au profit de l’association.
Paragraphe 2- Les assemblées générales
A- Composition
L’Assemblée Générale (AG) est l’organe suprême de l’Association. Elle est constituée de
l’ensemble des membres et ses décisions sont obligatoires pour tous.
B- Les pouvoirs de l’assemblée
L’Assemblée Générale Ordinaire (AGO) se réunit périodiquement et de façon prévisible
(annuellement, biannuellement, etc) sur convocation du président ou du président du Conseil
d’administration en vue notamment de:
- décider de l’adhésion de nouveaux membres, des exclusions et de l’agrément des membres
d’honneur ;
- prendre acte des démissions ;
- arrêter le Programme d’activités et son plan de financement ;
- entendre et adopter les rapports administratif et financier du CA ;

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- donner éventuellement quitus au CA ou prendre des mesures conservatoires, de gestion ou
de sanction ;
- créer tout organe qu’elle jugera utile à l’accomplissement de ses objectifs.
L’Assemblée Générale Extraordinaire (AGE) quant à elle se réunit en cas de besoin et sur
convocation du président ou du président du CA ou à la demande d’un certain quorum des
membres (1/3, 2/3, etc).
Elle se prononce notamment sur :
- toute modification des statuts et du règlement intérieur ;
- la dissolution de l’association ;
- toute question grave ou imminente menaçant la vie, la cohésion ou les intérêts de
l’association. Etc.

Paragraphe 2 la gestion financière et administrative


Les dirigeants des associations déclarées tiennent à jour et à leur siège un registre d'activités,
un registre de comptabilité financière et un registre de comptabilité matière.
Le registre d'activités enregistre notamment les comptes rendus de réunions, les
manifestations et les réalisations effectuées.
Le registre de comptabilité financière enregistre toutes les entrées et sorties de fonds.
Le registre de comptabilité matière enregistre les biens meubles et immeubles de l'association.
Les adhérents ont accès à ces registres.

Section 3 : la dissolution et liquidation de l’association

Paragraphe 1- Les causes de la dissolution


A- Dissolution volontaire
La dissolution de l’association intervient selon les conditions fixées par les statuts
(notamment l’expiration de la durée de l’association)ou de façon anticipée (avant le terme fixé
par les statuts).

B- Dissolution-sanction
Lorsqu'il est établi après une enquête diligentée par des agents assermentés, que l'association
poursuit une cause ou un objet illicite ou contraire aux bonnes mœurs, ou qu'elle se livre à des
activités contraires à ses statuts, ou à des activités qui revêtent le caractère d'une milice privée,

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la dissolution de l'association est prononcée par décret pris en Conseil des ministres, sur
proposition du ministre chargé des libertés publiques. En tant que acte administratif,
naturellement ce décret peut être attaqué devant le juge.

Paragraphe 2 : Les effets de la dissolution


En cas de dissolution volontaire, les biens de l'association sont dévolus conformément aux
statuts ou à défaut, suivant les règles déterminées par l'instance ayant prononcé la dissolution.
Dans tous les cas, ils ne peuvent être répartis entre les membres.
En cas de dissolution prononcée par décret, les biens de l'association sont confisqués au profit
d'une association poursuivant les mêmes objectifs ou intervenant dans les mêmes domaines.
Ce mode de répartition des biens de l’association se distingue clairement du sort des biens
d’une société commerciale liquidée.

Sous-chapitre II : les associations reconnues d’utilité publique


Après une période minimale d'activité de cinq années consécutives, toute association peut
demander une reconnaissance d’utilité publique. En rappel, est une association reconnue
d’utilité publique, toute association ou union d’associations reconnue comme telle dont les
activités poursuivent un but d’intérêt général, notamment dans les domaines du
développement économique, social et culturel du pays ou d’une région déterminée.

Paragraphe 1 : La procédure de reconnaissance


Toute association désirant être reconnue d'utilité publique dépose auprès du ministre en
charge des libertés publiques, un dossier comprenant :
- une demande de reconnaissance timbrée ;
- la copie du récépissé de déclaration d'existence pour les associations nationales ou de l'arrêté
portant autorisation préalable d'exercer au Burkina Faso pour les associations étrangères ;
- la copie du dernier récépissé ou du dernier arrêté portant renouvellement de l'autorisation
d'exercer au Burkina Faso, s'il y a lieu ;
- un extrait en trois exemplaires certifié conforme à l'original du procès-verbal de délibération
de l'instance compétente autorisant la demande de reconnaissance d'utilité publique ;
- les statuts et le règlement intérieur de l'association en trois exemplaires chacun certifié
conforme à l'original ;
- le curriculum vitae et le casier judiciaire datant de moins de trois mois, des membres
dirigeants de l'association ou de l'union d'associations ;

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- un état exhaustif des réalisations physiques et financières effectuées au Burkina Faso ou
pour le compte du Burkina Faso, durant la période probatoire dans les domaines du
développement économique, social et culturel ;
- les comptes financiers des trois derniers exercices certifiés par un expert-comptable ou un
comptable agréé ;
- un programme d'activités des trois prochaines années.
Lorsque le dossier est jugé recevable, le statut d'association reconnue d'utilité publique est
conféré par décret pris en Conseil des ministres sur proposition du ministre en charge des
libertés publiques après avis du ministre en charge de l’économie et des finances et du ou des
ministres du domaine d'intervention.
Par exemple, depuis le 19 avril 2010, la Maison de l’Entreprise est reconnue association
d’utilité publique par décret n° 2010-180/PRES/PM/MATD/MEF. Ses missions consistent
pour l’essentiel à :
-la mise en place et l’animation d’un dispositif d’accueil, d’écoute et d’orientation vers les
programmes d’appui au secteur privé ;
- l’exécution de programmes d’appui au secteur privé ;
- faire office d’interface avec les administrations, les institutions d’appui au secteur privé et
les prestataires de services en matière d’information économique, de conseils, de formation et
de formalités administratives et toute activité ou opération annexe ou connexe nécessaire à
l’accomplissement de son objet.

Paragraphe 2 : Les avantages et les obligations des associations reconnues d’utilité


publique
Vu que l’association reconnue d’utilité publique vise la satisfaction d’un intérêt général, au
titre des avantages, elle peut bénéficier de subvention ou de tout autre avantage consentis par
l’Etat.
Ces avantages secrètent naturellement des obligations en vue de satisfaire les objectifs de
transparence. A ce titre, l’association reconnue d'utilité publique est tenue de fournir aux
ministères chargés des libertés publiques, de l’économie et des finances ou à tout autre
ministère intéressé :
- le programme annuel d'activités ;
- le bilan de l'exercice écoulé.
De même, les mêmes ministères ont un droit de contrôle sur les activités de l'association.

Sous-chapitre III : Les conditions d’exercice de l’association étrangère au Burkina


Toute association étrangère (dont le siège social est situé à l’extérieur du Burkina) désirant
exercer ses activités au Burkina Faso est soumise à autorisation préalable du ministre chargé

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des libertés publiques. En outre, elle est tenue de désigner un représentant et un adjoint dont
l’un au moins est de nationalité burkinabè. Le représentant ou son adjoint a l’obligation de
résider au Burkina Faso
Paragraphe 1 : La demande d’autorisation
La demande d'autorisation est adressée au ministre en charge des libertés publiques et
comprend :
- une demande timbrée ;
- une copie de l'acte d'existence officielle de l'association, en trois exemplaires, authentifiée
dans le pays d'origine ;
- une copie des statuts de l'association en trois exemplaires légalisés ;
- une liste des principaux dirigeants de l'association dans le pays du siège avec leurs adresses
complètes en trois exemplaires ;
- un acte de nomination du représentant et de son adjoint signé par le mandant en trois
exemplaires légalisés ;
-un extrait du procès-verbal de l'assemblée générale de l'instance ou de l'organe ayant décidé
de l'intervention de l'association au Burkina Faso en trois exemplaires légalisés ;
- une photocopie de la pièce d'identité du représentant et de son adjoint en trois exemplaires
certifiée conforme à l'original ;
- un programme des activités envisagées au Burkina Faso et le budget correspondant en trois
exemplaires.
Lorsque ces documents ne sont pas en français, ils doivent être traduits par une structure
agréée et authentifiés par une autorité compétente avant le dépôt du dossier de demande.

Paragraphe 2 : La décision d’autorisation


Dans un délai maximum de deux mois, l'autorisation est accordée par arrêté du ministre en
charge des libertés publiques, après avis du ministre en charge des affaires étrangères et du
ministre chargé de l’économie et des finances. Elle est renouvelable tous les cinq ans. Le refus
d’autorisation doit être également exprimé dans ce délai de deux mois. En effet, passé ce délai
les avis des deux ministres sont réputés favorables.
Par ailleurs, après l'autorisation ou le renouvellement de l'autorisation, l'association étrangère
signe dans un délai de trois mois un accord d'établissement avec le ministre chargé de
l’économie et des finances.

Paragraphe 3 : Le renouvellement et la révocation de l’autorisation

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Après cinq années consécutives d’exercice au Burkina, l’association qui désire continuer ses
activités doit demander le renouvellement de son autorisation. Le dossier de renouvellement
de l'autorisation est adressé au ministre en charge des libertés publiques et comprend les
pièces suivantes :
- une demande timbrée ;
- le bilan physique et financier des cinq dernières années ;
- le programme d'activités des cinq prochaines années ;
- la copie de la convention d'établissement signée avec le ministère chargé de l’économie et
des finances en vigueur ;
- la copie du dernier arrêté de l'autorisation d'exercer au Burkina Faso.
Au contraire donc des associations nationales pour qui la reconnaissance est acquise une fois
pour toute (sous réserve de la possibilité de retrait du récépissé), l’autorisation de l’association
étrangère ne vaut que pour cinq ans, renouvelable.

Par ailleurs, En cas de non-respect des textes en vigueur, l'autorisation accordée à une
association étrangère peut être révoquée sans préjudice de poursuites judiciaires.

Chapitre II : Groupement d’intérêt économique


Section 1 : Définition et généralités
L’article 886 al.1er de l’acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du
groupement d’intérêt économique (AUDCS-GIE définit le GIE en ces termes : « Le
groupement d’intérêt économique est celui qui a pour but exclusif de mettre en œuvre pour
une durée déterminée, tous les moyens propres à faciliter ou à développer l’activité
économique de ses membres, à améliorer ou à accroître les résultats de cette activité ». Il jouit
de la personnalité morale et de la pleine capacité à compter de son immatriculation au registre
du commerce et du crédit mobilier.
L’alinéa 2 du même article précise que son activité doit se rattacher à l’activité économique
de ses membres et ne peut avoir qu’un caractère auxiliaire par rapport à celle-ci.
Contrairement aux sociétés commerciales, le GIE ne donne pas lieu par lui-même à
réalisation et à partage des bénéfices (art.870). Son caractère auxiliaire signifie que son
activité doit être complémentaire (accessoire) à celles de ses membres et non les remplacer.
Son activité doit donc être le prolongement de celle de ses membres et non la remplacer. Ce
critère distingue le GIE des sociétés commerciales où la recherche et le partage de bénéfices
est leur essence même.
Les membres du GIE sont tenus des dettes du groupement sur leur patrimoine propre. En
outre, ils sont solidaires du paiement des dettes du groupement, sauf convention contraire

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avec le tiers cocontractant, ce qui le rapproche des sociétés de personnes. Cependant, les
créanciers du GIE ne peuvent poursuivre le paiement des dettes contre un associé qu'après
avoir vainement mis en demeure le groupement par acte extrajudiciaire.
Les droits des membres ne peuvent être représentés par des titres négociables. Toute clause
contraire est réputée non écrite. Cette interdiction le distingue par exemple des sociétés par
actions comme la société anonyme qui peut émettre des billets de trésorerie (en vue de lever
des fonds) dans des conditions bien déterminées.
Cependant, le GIE peut émettre des obligations aux conditions générales d'émission de ces
titres s'il est lui-même composé exclusivement de sociétés autorisées à émettre des
obligations.

En conclusion, on dira que le GIE est une personnalité morale qui permet à ses associés
d’exercer en commun une partie de leurs activités, d’où son caractère auxiliaire. Il regroupe
les entreprises d’un même secteur pour faciliter leur développement dont le domaine peut être
commercial ou civil, il se situe ainsi entre l’association et la société. Vu ainsi, le GIE est une
forme juridique originale et hybride. Il permet la création d’une entité juridique à part entière,
tout en maintenant l’individualité et l’autonomie de ses membres.
Illustrations: GIE en vue de partager un lieu de vente, GIE en vue de mettre en commun les
moyens de production, GIE en vue de faire des commandes groupées pour bénéficier de tarifs
préférentiels. Le GIE est donc un prolongement de l’activité de ses membres.

Section 2 : Constitution
Deux (2) ou plusieurs personnes physiques ou morales peuvent constituer entre elles un
groupement d'intérêt économique, y compris les personnes exerçant une profession libérale
soumise à un statut législatif ou réglementaire ou dont le titre est protégé. En clair, l’activité
du GIE peut-être civile, par exemple des architectes ou des expert-comptables peuvent créer
un GIE en vue de faire des commandes groupées de leurs outils de travail.
Il peut être constitué sans capital et jouit de la personnalité morale et de la pleine capacité à
compter de son immatriculation au registre du commerce et du crédit mobilier

Sous réserve des dispositions de l’Acte uniforme, le contrat détermine l'organisation du


groupement d'intérêt économique et fixe librement la contribution de chaque membre aux
dettes. À défaut, chaque membre supporte une part égale.
Au cours de la vie sociale, le groupement peut accepter de nouveaux membres dans les
conditions fixées par le contrat.
Tout membre peut se retirer du groupement dans les conditions prévues dans le contrat, sous
réserve qu'il ait exécuté ses obligations.

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Le contrat est rédigé par écrit et soumis aux mêmes conditions de publicité que les sociétés
visées par l’AUDSC-GIE.
Il contient notamment les mentions suivantes :
1°) la dénomination ;
2°) les nom, raison sociale ou dénomination sociale, forme juridique, adresse du domicile ou
du siège social et, s'il y a lieu, le numéro d'immatriculation au registre du commerce et du
crédit mobilier de chacun des membres du groupement d'intérêt économique ;
3°) la durée pour laquelle le GIE est constitué ;
4°) l'objet ;
5°) l'adresse du siège.
Toutes les modifications du contrat sont établies et publiées dans les mêmes conditions que le
contrat lui-même.
Elles ne sont opposables aux tiers qu'à dater de cette publicité.
Les actes et documents émanant du groupement d'intérêt économique et destinés aux tiers,
notamment les lettres, factures, annonces et publications diverses doivent indiquer lisiblement
la dénomination du groupement, suivie des mots « groupement d'intérêt économique » ou du
sigle « G.I.E. ».

Section 3 : Fonctionnement et administration


L'assemblée générale des membres du GIE qui se réunie obligatoirement à la demande
d'un quart au moins des membres est habilitée à prendre toute décision, y compris de
dissolution anticipée ou de prorogation dans les conditions déterminées par le contrat. Celui-ci
peut prévoir que toutes les décisions ou certaines d'entre elles seront prises aux conditions de
quorum et de majorité qu'il fixe. Dans le silence du contrat, les décisions sont prises à
l'unanimité.
Le contrat peut également attribuer à chaque membre du GIE un nombre de voix différent de
celui attribué aux autres. A défaut, chaque membre dispose d'une voix.

Le GIE est administré par une ou plusieurs personnes physiques ou morales, sous
réserve, si c'est une personne morale, qu'elle désigne un représentant permanent, qui encourt
les mêmes responsabilités civiles et pénales que s'il était administrateur en son nom propre.
Sous cette réserve, le contrat ou, à défaut, l'assemblée des membres du GIE organise
librement l'administration du groupement et nomme les administrateurs dont il détermine les
attributions, les pouvoirs et les conditions de révocation.
Dans les rapports avec les tiers, l’administrateur engage le GIE pour tout acte entrant dans
l'objet de celui-ci. Toute limitation de pouvoirs est inopposable aux tiers.

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Section 4 : Le contrôle
Le contrôle de la gestion et le contrôle des états financiers de synthèse sont exercés dans les
conditions prévues par le contrat.
Toutefois, lorsqu'un GIE émet des obligations, le contrôle de gestion doit être exercé par une
ou plusieurs personnes physiques nommées par l'assemblée.
La durée de leurs fonctions et leurs pouvoirs sont déterminés par le contrat.
Le contrôle des états financiers de synthèse doit être exercé par un ou plusieurs commissaires
aux comptes choisis sur la liste officielle des commissaires aux comptes et nommé par
l'assemblée pour une durée de six exercices.
Sous réserve des règles propres aux GIE, le commissaire aux comptes a le même statut, les
mêmes attributions et les mêmes responsabilités que le commissaire aux comptes de société
anonyme

Section 5 : La transformation
Un GIE peut être transformé en société en nom collectif ou en société à responsabilité limitée
sans donner lieu à dissolution ni à création d'une personne morale nouvelle. La transformation
se réalise par la modification des statuts et n’entraîne pas création d’une personnalité juridique
nouvelle. C’est la même personnalité du GIE qui survit dans sa nouvelle forme (SNC ou
SARL). Ces limitations sont justifiées car le GIE est proche de ces deux formes sociétaires.
En cas de transformation du GIE en société à responsabilité limitée, les créanciers dont la
dette est antérieure à la transformation conservent leurs droits contre le groupement d'intérêt
économique et ses associés.

Section 6 : La dissolution
Paragraphe 1 : les causes de la dissolution
Le groupement d'intérêt économique est dissout :
1°) par l'arrivée du terme ;
2°) par la réalisation ou l'extinction de son objet ;
3°) par la décision de ses membres;
4°) par décision judiciaire, pour justes motifs ;
5°) par décès d'une personne physique ou dissolution d'une personne morale membre du
groupement d'intérêt économique, sauf clause contraire du contrat.
6°)Si l'un des membres est frappé d'incapacité, de faillite personnelle ou d'interdiction de
diriger, gérer, administrer ou contrôler une entreprise quelle qu'en soit la forme ou l'objet, le
GIE est dissout à moins que sa continuation ne soit prévue par le contrat ou que les autres
membres ne le décident à l'unanimité.

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Les deux dernières causes de dissolution rapprochent le GIE des sociétés de personnes.

Paragraphe 2 : Les effets de la dissolution

La dissolution du groupement d'intérêt économique entraîne naturellement sa liquidation.


La liquidation s'opère conformément aux dispositions du contrat. À défaut, un liquidateur est
nommé par l'assemblée générale des membres du GIE ou si l'assemblée n'a pu procéder à
cette nomination, par décision de la juridiction compétente.
Contrairement aux associations, après paiement des dettes, l'excédent d'actif est réparti entre
les membres dans les conditions prévues par le contrat. A défaut, la répartition se fait par
partes égales.

Conclusion : Les avantages et contraintes du GIE :


Les avantages
-création facile : caractère facultatif du capital social ;
-facile transformation sans donner lieu à dissolution ou à création d'une personne morale
nouvelle;
- facile coopération entre les entreprises et surtout que chaque membre reste indépendant pour
ses activités qui ne rentrent pas dans l’objet du groupement.
Les contraintes
- Les membres du groupement d'intérêt économique sont tenus des dettes du groupement sur
leur patrimoine propre comme dans les sociétés personnes (associés d’une SNC et
commandités d’une SCS). Toutefois, un nouveau membre peut, si le contrat le permet, être
exonéré des dettes nées antérieurement à son entrée dans le groupement.
-Les membres du groupement d'intérêt économique sont solidaires du paiement des dettes du
groupement, sauf convention contraire avec le tiers cocontractant.

Chapitre III : les coopératives


Les coopératives sont régies par l’Acte uniforme OHADA du 15 décembre 2010 relatif au
droit des sociétés coopératives.
Définition et considérations générales
Définition. La société coopérative est un groupement autonome de personnes volontairement
réunies pour satisfaire leurs aspirations et besoins économiques, sociaux et culturels
communs, au moyen d’une entreprise dont la propriété et la gestion sont collectives et où le

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pouvoir est exercé démocratiquement et selon les principes coopératifs. (article 4 de l’acte
uniforme relatif au droit des sociétés coopératives).
La société coopérative peut, en plus de ses coopérateurs qui en sont les principaux usagers,
traiter avec des usagers non coopérateurs dans les limites que fixent les statuts.

Principes généraux. Selon l’article 6 de l’AUSC, la société coopérative est constituée et


gérée selon les principes coopératifs universellement reconnus, à savoir :
-l’adhésion volontaire et ouverte à tous ;
-l’éducation, l’information et la formation des membres ;
-le pouvoir démocratique exercé par les coopérateurs : contrairement à certaines sociétés
commerciales où la participation à la gestion de l’entreprise dépend à la contribution au
capital social (par exemple dans la SA, les pouvoirs de décision dépendent du nombre
d’actions), dans la coopérative, la participation est libre.
-la participation économique des coopérateurs qui suppose l’implication effective dans les
activités de la coopérative des membres. Or dans les sociétés de capitaux, aucune implication
n’est exigée des actionnaires.
-l’autonomie et l’indépendance ;
-l’interdiction de toute discrimination fondée sur le sexe ou sur l’appartenance ethnique,
religieuse ou politique.

Sous-chapitre 1 : régime de droit commun de la coopérative


Section 1 : La qualité d’associé
Considérations générales. Toute personne physique ou morale non frappée par une
incapacité peut être membre d’une coopérative si elle partage le lien commun qui fonde celle-
ci. Ce lien est un critère objectif tiré de la profession, des activités et des objectifs des
membres.
Adhésion, retrait et exclusion. Toute personne peut adresser une demande d’adhésion à
l’organe dirigeant d’une coopérative déjà constituée. La décision de l’organe dirigeant sera
entérinée par l’assemblée générale.
S’agissant du retrait, il peut intervenir à tout moment et donne droit au remboursement des
parts sociales. Cependant, lorsqu’il estime que le remboursement des parts sociales ou des
prêts du coopérateur qui se retire est de nature à nuire à la santé financière de la coopérative,
le comité de gestion ou le conseil d’administration peut porter le délai de remboursement à
deux ans par décision motivée susceptible de recours devant la juridiction compétente.
Naturellement, le coopérateur qui se retire doit rembourser ses dettes envers la coopérative, de
même qu’il reste solidaire avec la coopérative des dettes antérieures à son retrait.

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Par ailleurs, un coopérateur peut être exclu par décision du CA ou du comité de gestion, cette
décision doit être confirmée par l’AG (par une résolution spéciale motivée) dans les
hypothèses suivantes:
-a) le coopérateur personne morale qui fait l’objet d’une procédure de liquidation des biens ;
b) le coopérateur ne fait pas volontairement de transactions avec la société coopérative
pendant deux années consécutives ;
c) le coopérateur qui viole des obligations de loyauté et de fidélité envers la société
coopérative
Le coopérateur contre qui est prise une décision d’exclusion peut demander sa réintégration
auprès de l’AG, à défaut auprès du juge. En cas d’exclusion définitive, le remboursement des
parts sociales se fait dans les mêmes conditions que le retrait.

Section 2 : La constitution et l’immatriculation


Toute société coopérative est constituée à compter de l’assemblée générale constitutive et de
la signature de ses statuts et du règlement intérieur par les coopérateurs.
Avant son immatriculation au Registre des Sociétés Coopératives, l’existence de la société
coopérative n’est pas opposable aux personnes autres que les coopérateurs. Néanmoins,
celles-ci peuvent s’en prévaloir. A compter de son immatriculation, la coopérative dispose
d’un délai maximum de deux ans pour commencer ses activités.
Paragraphe 1 : Les statuts et le règlement intérieur
A. Les statuts
Les statuts qui sont le contrat de société doivent préciser notamment : la dénomination, l’objet
et siège sociales, la durée, le lien commun des membres, les apports et les parts sociales des
membres, etc. Au regard de la singularité des coopératives, les statuts contiennent les
mentions relatives notamment :
-Aux apports
Les apports et parts de chaque coopérateur doivent être précisés. Ces apports peuvent être en
numéraire, en nature ou en industrie (main d’œuvre ou savoir-faire). Il y a lieu de préciser
que si l’apport en industrie est interdit dans les sociétés de capitaux (SA), permis mais non
pris en compte dans le montant du capital social des sociétés mixtes comme la SARL, il est
permis et pris en compte dans le capital social des coopératives.
-Aux droits et obligations attachés aux parts sociales
En contrepartie de leurs apports et selon la forme de la société coopérative, les coopérateurs
reçoivent dans les conditions précisées par l’acte uniforme, des parts sociales émises par la
société coopérative. Ce qui n’est pas le cas des associations, des syndicats, etc.

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Par ailleurs, sauf clause contraire des statuts et relative à la répartition des résultats, les droits
et obligations de tous les coopérateurs sont égaux quel que soit le montant de leurs apports.
Cette règle distingue la coopérative des sociétés commerciales où la participation aux
bénéfices et aux pertes est proportionnelle aux apports.
Au titre des obligations, le coopérateur a l’obligation de faire des transactions avec la société
coopérative conformément à l’objet social de celle-ci, il est astreint également à une
obligation d’implication effective, de fidélité et de loyauté.

-Aux conditions de cession des parts sociales


Les parts sociales sont nominatives, individuelles, non négociables, insaisissables et cessibles
selon les conditions fixées par les statuts. Les statuts définissent les conditions de cession et
de remboursement et la détermination de la valeur de ces droits. En cas de contestation, la
valeur de cession ou de remboursement est déterminée par l’organisation faîtière à laquelle est
affiliée la société coopérative et à défaut, par expert désigné d’accord parties ou par la
juridiction compétente statuant à bref délai.
-Aux ressources de la coopérative
Les ressources sont composées du capital social y compris l’apport en industrie, des
subventions, dons et legs et des emprunts.
B. Le règlement intérieur
Dans sa forme, il est peut être établi sous signature privée ou par acte notarié. Quant au fond,
il n’appelle pas d’observations particulières dans la mesure où son contenu reste classique. En
effet, le règlement intérieur fait un rappel détaillé des dispositions des statuts et fixe les règles
disciplinaires. Pour la coopérative, il aura la structure suivante : les conditions de paiement
d’indemnités aux organes dirigeants ; la souscription de parts sociales supplémentaires et leur
nombre par coopérateur ; les critères et conditions de suspension des coopérateurs ; la
possibilité d’attribution d’un droit de vote plural dans le cas des unions, des fédérations et des
confédérations et toutes autres prescriptions jugées nécessaires.

Paragraphe 2 : Société coopérative en formation


La société coopérative est en formation lorsqu’elle n’a pas encore une existence légale à
travers la procédure d’immatriculation ; elle n’est donc pas opposable aux personnes autres
que les coopérateurs. Deux hypothèses méritent d’être distinguées.
Les actes pris avant la constitution de la coopérative
- Les actes et engagements pris par les initiateurs pour le compte de la société coopérative
avant sa constitution doivent être portés à la connaissance des associés coopérateurs lors de
l’assemblée constitutive. La reprise des actes et engagements accomplis pour le compte de la
société coopérative en formation fait l’objet d’une résolution spéciale de l’assemblée générale
constitutive. Les personnes ayant accompli lesdits actes et engagements ne prennent pas part
au vote et il n’est pas tenu compte de leurs voix pour le calcul du quorum et de la majorité.

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Les actes pris après la constitution de la coopérative
Les coopérateurs peuvent, dans les statuts ou par acte séparé, donner mandat à un ou plusieurs
dirigeants sociaux, selon le cas, de prendre des engagements pour le compte de la société
coopérative constituée et non encore immatriculée au Registre des Sociétés Coopératives.
Sous réserve qu’ils soient déterminés et que leurs modalités soient précisées dans le mandat,
l’immatriculation de la société coopérative emporte reprise par elle de ces engagements.
Les actes excédant les pouvoirs qui sont conférés aux dirigeants sociaux par les mandats, ou
qui leur sont étrangers, peuvent être repris par la société coopérative à la condition qu’ils aient
été approuvés par l’assemblée générale ordinaire, en fonction de la nature de la société
coopérative. Les coopérateurs ayant accompli lesdits actes et engagements ne prennent pas
part au vote et il n’est pas tenu compte de leurs voix pour le calcul du quorum et de la
majorité.

Paragraphe 3 : L’inscription au registre des sociétés coopératives


Dans le mois de sa constitution, la coopérative doit faire l’objet d’immatriculation au registre
des sociétés coopératives qui lui confère la personnalité juridique. Toutes les autres
formalités qui interviendront après la constitution doivent également être inscrites dans ce
registre, il s’agit notamment : des inscriptions modificatives, rectificatives, du changement de
siège social, de la radiation et de la dissolution

Section 2 : Le fonctionnement
Paragraphe 1. Pouvoirs des dirigeants
Les organes de gestion ou d’administration ont, dans les limites fixées pour chaque type de
société coopérative, tout pouvoir pour engager la société coopérative, sans avoir à justifier
d’un mandat spécial. Toute limitation de leurs pouvoirs légaux par les statuts est inopposable
aux personnes autres que les coopérateurs.
Dans les rapports avec les personnes autres que les coopérateurs, les organes de gestion ou
d’administration engagent la société coopérative par les actes entrant dans l’objet social.
La société coopérative est engagée par les actes de gestion ou d’administration qui ne relèvent
pas de l’objet social, à moins qu’elle ne prouve que les personnes autres que les coopérateurs
savaient que l’acte dépassait cet objet ou qu’elles ne pouvaient l’ignorer compte tenu des
circonstances, sans que la seule publication des statuts suffise à constituer cette preuve.
Dans les rapports entre associés et sous réserve des dispositions légales spécifiques à chaque
forme de société coopérative, les statuts peuvent limiter les pouvoirs des organes de gestion et
d’administration. Ces limitations sont inopposables aux personnes autres que les coopérateurs
qui sont de bonne foi.
La désignation, la révocation ou la démission des dirigeants sociaux doit être publiée au
Registre des Sociétés Coopératives dans le délai d’un mois.

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Paragraphe 2. Assemblée générale
Sauf disposition contraire de l’acte uniforme, tout coopérateur a le droit de participer aux
décisions de l’assemblée générale. Toute clause statutaire contraire est réputée non écrite.
La participation aux réunions de l’assemblée générale est personnelle.
Toutefois, les coopérateurs empêchés peuvent voter par procuration sauf clauses contraires
des statuts. Dans ce cas, les statuts de la société coopérative déterminent les modalités du vote
par procuration dont notamment, le nombre de coopérateurs et/ou de voix qu’un mandataire
peut représenter.
A défaut des dispositions contraires des statuts, les copropriétaires d’une part sociale sont
représentés par un mandataire unique, choisi parmi les indivisaires. En cas de désaccord, le
mandataire est désigné par la juridiction compétente dans le ressort de laquelle est situé le
siège social, à la demande de l’indivisaire le plus diligent.
Contrairement aux associés des sociétés commerciales, chaque coopérateur dispose d’une
voix quelle que soit l’importance de sa participation au capital de la société coopérative.
Toute délibération de l’AG est constatée par un procès-verbal qui indique la date et le lieu de
la réunion, les noms et prénoms des coopérateurs présents ou représentés, l’ordre du jour, les
documents et rapports soumis à discussion, un résumé des débats, le texte des résolutions
mises aux voix et le résultat des votes. Les procès-verbaux sont établis sur un registre spécial
tenu au siège social.

Paragraphe 3 : les états financiers de synthèse et l’affectation du résultat


A. Les états financiers de synthèse
A la clôture de chaque exercice, le comité de gestion ou le conseil d’administration, selon le
cas, établit et arrête les états financiers de synthèse conformément aux dispositions du présent
acte uniforme relatif aux coopératives et de l’acte uniforme portant organisation et
harmonisation des comptabilités des entreprises. Ils sont présentés à l’assemblée générale, qui
doit obligatoirement se tenir dans les six mois de la clôture de l’exercice.
B. L’affectation du résultat
Les statuts peuvent prévoir le versement de ristournes aux coopérateurs proportionnellement
aux opérations faites par eux avec la société coopérative ou au travail effectué en faveur de
cette dernière.
Quant aux réserves, l’assemblée générale décide de leur affectation dans le respect des
dispositions légales et statutaires. Les statuts peuvent prévoir la constitution d’une réserve
destinée à la formation, à l’éducation et à la sensibilisation aux principes coopératifs. Tant que
chacune de ces réserves légales n’atteint pas le montant du capital fixé par les statuts, les
prélèvements opérés au titre de chaque réserve ne peuvent être inférieurs à vingt pour cent des
excédents nets d’exploitation. Les coopérateurs démissionnaires ou exclus ne peuvent
prétendre à aucun droit sur les sommes affectées à la réserve générale et à la réserve de
formation, d’éducation et de sensibilisation.

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Paragraphe 4 Litiges entre coopérateurs ou entre un ou plusieurs coopérateurs et la
société coopérative
Tout litige entre coopérateurs ou entre un ou plusieurs coopérateurs et la société coopérative
relève de la juridiction compétente. Cependant, les sociétés coopératives, peuvent créer en
leur sein des organes d’arbitrage, de conciliation et de médiation, en conformité avec les
dispositions de l’Acte uniforme relatif au droit de l’arbitrage et du droit international de
l’arbitrage, de la conciliation et de la médiation.
Paragraphe 5 : procédure de contrôle préventif
A. Procédure d’alerte
Le conseil de surveillance ou la commission de surveillance, selon le type de société
coopérative concernée, demande par écrit ou oralement des explications au comité de gestion
ou au conseil d’administration qui est tenu de répondre sur tout fait de nature à compromettre
la continuité de la société coopérative qu’il a relevé à l’occasion de l’exercice de sa mission.
Le comité de gestion ou le conseil d’administration répond par écrit ou oralement à l’occasion
d’une réunion spéciale, dans le mois qui suit la réception de la demande d’explication. Dans
sa réponse, il donne une analyse de la situation et précise, le cas échéant, les mesures
envisagées.
Si malgré tout, le conseil de surveillance ou la commission de surveillance constate que la
continuité de la société coopérative demeure compromise, il établit un rapport spécial qu’il
soumet à l’assemblée générale à l’occasion de la prochaine réunion de celle-ci ou, en cas
d’urgence, d’une réunion qu’il convoque spécialement à cet effet.
B. L’expertise de gestion
Les coopérateurs peuvent demander au président de la juridiction compétente du siège social
la désignation d’un ou de plusieurs experts chargés de présenter un rapport sur une ou
plusieurs opérations de gestion. Ils doivent cependant atteindre 25% des membres de la
coopérative. S’il est fait droit à la demande, le juge détermine l’étendue de la mission et les
pouvoirs des experts. Les honoraires des experts sont supportés par la société coopérative. Le
rapport est adressé au demandeur et aux organes de gestion ou d’administration de la société
coopérative.
C. Commissariat aux comptes
Les sociétés coopératives avec conseil d’administration sont tenues de désigner au moins un
commissaire aux comptes lorsqu’elles remplissent les conditions suivantes : nombre total de
coopérateurs supérieur à mille ; chiffre d’affaire supérieur à cent millions et total de bilan
supérieur à cinq millions. Le commissaire aux comptes est nommé par l’assemblée générale
pour trois exercices.et est choisi parmi les commissaires aux comptes agréés dans l’Etat
concerné. La désignation d’un commissaire aux comptes est facultative pour la société
coopérative simplifiée.

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Section 3 : Action en responsabilité contre les dirigeants de la coopérative
Paragraphe 1. Action individuelle (faute envers des tiers)
Sans préjudice de la responsabilité éventuelle de la société coopérative, chaque dirigeant
social est responsable individuellement envers les tiers des fautes qu’il commet dans
l’exercice de ses fonctions. L’action individuelle est l’action en réparation du dommage subi
par un tiers ou par un coopérateur, lorsque celui-ci subit un dommage distinct du dommage
que pourrait subir la société coopérative, du fait de la faute commise individuellement ou
collectivement par les dirigeants sociaux dans l’exercice de leurs fonctions
Si plusieurs dirigeants sociaux ont participé aux mêmes faits, leur responsabilité est solidaire
à l’égard des tiers ou des coopérateurs. Toutefois, dans les rapports entre eux, la juridiction
compétente détermine la part contributive de chacun dans la réparation du dommage. L’action
individuelle en réparation du dommage subi par un tiers ou un coopérateur se prescrit par trois
ans à compter du fait dommageable ou de la découverte de ce fait en cas de dissimulation.
Cette prescription sera de dix ans pour les crimes.
Paragraphe 2. Action sociale (faute envers la coopérative)
Chaque dirigeant social est responsable individuellement envers la société coopérative des
fautes qu’il commet dans l’exercice de ses fonctions. Si plusieurs dirigeants sociaux d’une
société coopérative ont participé aux mêmes faits, la juridiction compétente détermine la part
contributive de chacun dans la réparation du dommage, dans les conditions fixées par le
présent Acte uniforme pour chaque forme de société coopérative.
Cette action est intentée par les autres dirigeants sociaux, à défaut par un ou plusieurs
coopérateurs après une mise en demeure des organes compétents non suivie d’effet dans le
délai de trente jours. C’est ainsi qu’est réputée non écrite toute clause des statuts
subordonnant l’exercice de l’action sociale à l’avis préalable ou à l’autorisation de
l’assemblée générale, d’un organe de gestion ou d’administration, ou qui comporterait par
avance renonciation à l’exercice de cette action. De même, aucune décision de l’assemblée
générale des coopérateurs, d’un organe de gestion ou d’administration ne peut avoir pour effet
d’éteindre une action en responsabilité contre les dirigeants sociaux pour la faute commise
dans l’accomplissement de leurs fonctions. L’action sociale se prescrit dans les mêmes
conditions que l’action individuelle.

Section 4 : Liens de droit entre les sociétés coopératives


Paragraphe 1. Unions des sociétés coopératives
Elle est constituée d’au moins deux sociétés coopératives ayant le ou les mêmes objets.
L’adoption de ses statuts par l’assemblée générale constitutive doit réunir au moins trois
délégués dûment mandatés par chacune des sociétés coopératives membres fondatrices.
Elle est immatriculée au Registre des Sociétés Coopératives aux dispositions que la société
coopérative simple.

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Ses activités économiques s’exercent dans le respect du principe de subsidiarité par rapport
aux activités des sociétés coopératives affiliées. Ce principe signifie que l’Union ne peut
exercer les activités que les coopératives affiliées arrivent à exercer normalement et
efficacement.
Chaque société coopérative membre est représentée de droit à l’assemblée générale de l’union
par son président ou, à défaut, par une personne physique choisie par le conseil
d’administration ou le comité de gestion de la société coopérative parmi ses membres et
pouvant justifier de son mandat.
Ses statuts peuvent prévoir la possibilité de vote plural pour certains de ses membres et en
déterminer les critères.

Paragraphe 2. La fédération des sociétés coopératives


Elle est formée par au moins deux unions, même si elles ont des objets différents. Ainsi donc
une fédération peut accepter comme affiliées des sociétés coopératives se trouvant dans
l’impossibilité de former ou d’adhérer à une union. Elle peut adhérer à des organisations
régionales ou internationales Ses missions et son fonctionnement sont similaires à ceux à
l’union.

Paragraphe 3. La confédération des coopératives


La confédération est soumise au même régime que la fédération.
Paragraphe 4 : Les réseaux coopératifs de moyens ou d’objets
Les sociétés coopératives, leurs unions, fédérations et confédérations, n’ayant pas le même
lien commun, peuvent se regrouper en réseaux coopératifs de moyens ou d’objectifs ayant
pour but exclusif de mettre en œuvre pour une durée déterminée, tous les moyens propres à
faciliter ou à développer l’activité de leurs membres, à améliorer ou à accroître les résultats de
cette activité, ou encore, en vue de réaliser des objectifs destinés à la promotion des principes
coopératifs.
Les réseaux coopératifs de moyens ou d’objectifs peuvent être constitués entre organisations
ne relevant pas du même ressort territorial, ou entre organisations non constituées dans le
même Etat Partie.
Les initiateurs du réseau conviennent d’un commun accord du siège et du lieu
d’immatriculation de ce dernier. Les formalités de constitution sont identiques à celles de la
société coopérative simplifiée.

Section 5 : Durée et prorogation


Toute société coopérative a une durée qui doit être mentionnée dans ses statuts et dont le point
de départ est la date de son immatriculation au Registre des Sociétés Coopératives. L’arrivée

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du terme entraîne la dissolution de plein droit de la société coopérative, à moins que sa
prorogation soit décidée dans les conditions du présent Acte uniforme.
La durée de la société coopérative peut être modifiée, pour chaque forme de société, dans les
conditions prévues par l’acte uniforme, pour la modification des statuts.
La durée de la société coopérative peut être prorogée une ou plusieurs fois. La décision de
prorogation précise la durée pour laquelle celle-ci intervient.
Cependant, la prorogation de la durée de la société est décidée, pour chaque forme de société
coopérative, dans les conditions prévues par l’acte uniforme, pour la modification des statuts.
Un an au moins avant la date d’expiration de la durée de la société, les coopérateurs doivent
être consultés à l’effet de décider si celle-ci doit être prorogée. A défaut, tout coopérateur peut
demander à la juridiction compétente dans le ressort de laquelle est situé le siège social,
statuant à bref délai, la désignation d’un mandataire de justice chargé d’organiser la
consultation sur la question de la prorogation.
La prorogation de la durée de la société coopérative n’entraîne pas création d’une personne
juridique nouvelle.
Section 6 : Transformation
La transformation de la société coopérative est l’opération par laquelle une société
coopérative change de forme juridique par décision des associés coopérateurs.
La transformation régulière d’une société coopérative en une autre forme de société
coopérative régie par l’acte uniforme n’entraîne pas la création d’une personne morale
nouvelle. Elle ne constitue qu’une modification des statuts et est soumise aux mêmes
conditions de forme et de délai que celle-ci sous réserve des dispositions du présent titre.
La transformation prend effet à compter du jour où la décision la constatant est prise.
Cependant, elle ne devient opposable aux personnes autres que les coopérateurs qu’après
inscription modificative dans le Registre des Sociétés Coopératives et publication de cette
transformation et de cette inscription aux lieux officiels d’affichage de la circonscription
administrative du siège social.
Par ailleurs, les états financiers de synthèse de l’exercice au cours duquel la transformation est
intervenue sont arrêtés et approuvés suivant les règles régissant la nouvelle forme juridique de
la société.
Section 7 Dissolution
Paragraphe 1 Les causes de la dissolution
La société coopérative prend fin :
-par l’expiration de la durée pour laquelle elle a été constituée ;
-par la réalisation ou l’extinction de son objet ;
- par l’annulation du contrat de société ;

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-par décision des coopérateurs aux conditions prévues pour modifier les statuts ; -par la
dissolution anticipée prononcée par la juridiction compétente,
-à la demande d’un ou de plusieurs coopérateurs pour justes motifs, notamment en cas de
mésentente entre associés empêchant le fonctionnement normal de la société coopérative ;
- par l’effet d’un jugement ordonnant la liquidation des biens de la société coopérative ou
toute autre cause prévue par les statuts.
NB : La juridiction compétente peut en outre, sur saisine de l’autorité administrative chargée
des coopératives ou de toute personne intéressée, dissoudre toute société coopérative dans les
cas suivants :
-la société coopérative n’a pas commencé ses opérations dans les deux ans à compter de son
immatriculation ;
-elle n’a pas exercé ses activités statutaires pendant deux années consécutives ;
-elle n’a pas observé pendant au moins deux années consécutives les dispositions de l’acte
uniforme en matière de tenue des assemblées annuelles ;
- elle a omis, pendant un délai d’un an, d’envoyer aux autorités ou institutions compétentes les
avis ou documents exigés par l’acte uniforme ;
- elle est sans organe de gestion, d’administration ou de contrôle depuis au moins trois mois ;
- lorsque la société coopérative n’est pas organisée ou ne fait pas de transactions selon les
principes coopératifs.
Cependant cette dissolution judiciaire ne peut intervenir sans que l’autorité administrative
chargée des coopératives ou la juridiction compétente n’ait pris les mesures suivantes :
-avoir donné à la société coopérative à dissoudre, ainsi qu’à ses organes de gestion ou
d’administration, un préavis de cent vingt jours, leur notifiant son intention, et la réversibilité
de la mesure de dissolution en cas de régularisation du manquement constaté ;
-avoir publié un avis de son intention dans une publication accessible au grand public.

Paragraphe 2 : les effets de la dissolution


A. La liquidation conventionnelle
L’organisation de la liquidation. Les coopérateurs peuvent organiser à l’amiable la
liquidation de la société coopérative selon les dispositions statutaires. Les statuts doivent donc
définir les conditions de mise en œuvre de la liquidation, dont notamment : la désignation du
ou des liquidateurs, leur rémunération, l’étendue de leur mission et les modalités du contrôle
par les coopérateurs de leur mission. Ils doivent contenir également les dispositions relatives
au boni de liquidation, lequel est dévolu à d’autres sociétés coopératives régies par les
dispositions du de l’acte uniforme ou à des institutions ou organismes œuvrant pour la
promotion du mouvement coopératif. Cette dernière exigence rapproche la coopérative de
l’association.

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Le liquidateur peut être choisi parmi les coopérateurs ou des personnes extérieures à la
coopérative. Il peut être une personne morale.
Les interdictions et restrictions. Sauf consentement unanime des coopérateurs, la cession de
tout ou partie de l’actif de la société coopérative en liquidation à une personne ayant eu dans
cette société la qualité de membre du comité de gestion ou de membre du conseil
d’administration, ne peut avoir lieu qu’avec l’autorisation de la juridiction compétente. La
cession de tout ou partie de l’actif de la société coopérative en liquidation au liquidateur, à ses
employés ou à leur conjoint, ascendants ou descendants, est interdite. La cession globale de
l’actif de la société coopérative ou l’apport de l’actif à une autre société coopérative,
notamment par voie de fusion, est autorisée à la majorité exigée pour la modification des
statuts.
Durée de la liquidation. La clôture de la liquidation doit intervenir dans un délai de trois ans
à compter de la dissolution de la société coopérative. A défaut, le ministère public ou tout
intéressé peut saisir la juridiction compétente dans le ressort de laquelle est situé le siège de la
société coopérative, afin qu’il soit procédé à la liquidation de la société ou, si celle-ci a été
commencée, à son achèvement.
A la fin de la liquidation, le liquidateur demande la radiation de la société au Registre des
Sociétés Coopératives dans le délai d’un mois à compter de la publication de la clôture de la
liquidation. Le liquidateur est responsable envers la société et les tiers dans les mêmes
conditions et délais que les dirigeants sociaux. Cependant, toute action contre les coopérateurs
non liquidateurs ou leur conjoint survivant, héritiers ou ayants cause, se prescrit par cinq ans à
compter de la publication de la dissolution de la société coopérative au Registre des Sociétés
Coopératives.
Paragraphe 2. La liquidation judiciaire.
Elle intervient dans le silence de statuts. Ainsi, à défaut de clauses statutaires relatives à la
liquidation amiable de la société coopérative, sa liquidation sera effectuée conformément aux
dispositions pertinentes et compatibles des articles 203 à 241 de l’acte uniforme relatif au
droit des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique. S’agissant du boni de
liquidation, il est dévolu à d’autres sociétés coopératives régies par les dispositions du présent
Acte uniforme ou à des institutions ou organismes œuvrant pour la promotion du mouvement
coopératif.

Section 8 : La nullité de la société coopérative et des actes sociaux.


Paragraphe 1. La nullité de la société
Il y a lieu de noter qu’à l’instar de la SA et de la SARL, la nullité de la société coopérative ne
peut résulter ni d’un vice de consentement ni de l’incapacité d’un coopérateur, à moins que
celle-ci n’atteigne tous les coopérateurs ayant constitué la société.
L’action en nullité est éteinte lorsque la cause de nullité a cessé d’exister le jour où le tribunal
statue sur le fond en première instance, sauf si cette nullité est fondée sur le caractère illicite
de l’objet social.

26
Le tribunal saisi d’une action en nullité peut, même d’office, fixer un délai pour permettre de
couvrir la nullité. Il ne peut pas prononcer la nullité moins de deux mois après la date de
l’exploit introductif d’instance. Cependant, si à l’expiration de ce délai aucune décision n’a
été prise, le tribunal statue à la demande de la partie la plus diligente. Lorsque la nullité de la
société coopérative est prononcée, elle met fin à la coopérative, sans effets rétroactifs. Il est
procédé à sa dissolution et sa liquidation.
Les actions en nullité de la société coopérative se prescrivent par trois ans à compter de
l’immatriculation de la société ou de la publication de l’acte modifiant les statuts sauf si la
nullité est fondée sur l’illicéité de l’objet social.
Paragraphe 2. La nullité des actes sociaux
En cas de nullité des actes, décisions ou délibérations de la société coopérative fondée sur un
vice du consentement ou l’incapacité d’un coopérateur et lorsque la régularisation peut
intervenir, toute personne y ayant un intérêt peut mettre en demeure le coopérateur incapable
ou dont le consentement a été vicié de régulariser ou d’agir en nullité dans un délai de six
mois, à peine de forclusion.
Les actions en nullité des actes, décisions ou délibérations de la société se prescrivent par trois
ans à compter du jour où la nullité est encourue, sauf si la nullité est fondée sur l’illicéité de
l’objet social.
Sous-chapitre 2 : dispositions particulières aux différentes catégories de sociétés
coopératives. Voir les articles 204-385 de l’acte uniforme portant sociétés coopératives

Chapitre IV : les syndicats


Siège de la matière : loi n° 064-2015/CNT portant liberté d’association et code du travail.
Définition et généralités
L’article 3 alinéa 5 de la loi 064 définit le syndicat comme toute organisation ou groupe
d’organisations de travailleurs ou d’employeurs, ayant pour but de promouvoir et de défendre
les intérêts moraux, matériels et professionnels de ses membres. On peut faire trois
observations de cette définition. D’abord, les membres d’un syndicat doivent être soit des
travailleurs entre eux, soit des employeurs entre eux. Ensuite, le syndicat peut être une entité
ou le regroupement de plusieurs entités. Enfin, le but du syndicat est la défense des intérêts de
ses membres (amélioration des conditions de travail, conclusion de convention, assistance
juridique, etc) à l’exclusion de la recherche et du partage de profit.

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Quant au syndicat professionnel, il est définit l’alinéa 6 du même article comme « toute libre
association de travailleurs ou d’employeurs, exerçant la même profession, des métiers
similaires ou des professions connexes concourant à l’établissement de produits déterminés,
ou la même profession libérale ». Cette définition vise les types particuliers de syndicat en
fonction des secteurs d’activités. Par exemple : le syndicat des officines pharmaceutiques
privées du Burkina.
Au Burkina, parmi les centrales syndicales les plus dynamiques, on dénombre six :
CGTB : Confédération Générale du Travail du Burkina ;
CNTB : Confédération Nationale de Travailleurs Burkinabè ;
CSB : Confédération Syndicale Burkinabè ;
FO/UNSL : Force Ouvrière/ Union Nationale de Syndicats Libres ;
ONSL : Organisation Nationale de Syndicats Libres ;
USTB : Union Syndicale de Travailleurs du Burkina.
Elles sont constituées en une coordination avec une présidence tournante qui dure quatre mois
au bénéfice de chaque centrale syndicale.

Section I : Les conditions d’existence du syndicat

Paragraphe I : La constitution du syndicat

Comme les associations, les syndicats se forment librement, c’est-à-dire sans autorisation
préalable, c’est le régime de déclaration. Cette formation doit être consacrée par une
publication par voie de presse contenant l’identité des trois premiers responsables.
Cependant l’existence légale d’un syndicat est subordonnée à la déclaration préalable auprès
du ministre en charge des libertés publiques et au respect des dispositions contenues dans le
code du travail ou tout autre texte de loi en tenant lieu ou s’y référant.
S’agissant des étapes de la constitution, les personnes désireuses de constituer un syndicat,
doivent accomplir les formalités suivantes :
- convoquer une instance constitutive, comprenant au moins vingt membres ;
- soumettre à cette instance pour adoption : les statuts dans lesquels sont indiqués la
dénomination, l’objet, les buts, l’organisation et le siège ainsi que le règlement intérieur du
futur syndicat ;
- désigner librement et par vote les dirigeants dont le nombre ne peut être inférieur à sept ;

28
- établir un procès-verbal des travaux de l’instance constitutive. Le procès-verbal mentionne
le lieu et la date de la tenue de l’instance ainsi que la composition, l’identité et l’adresse
complète des premiers dirigeants du syndicat.

Paragraphe 2 : La formalité de déclaration


Comme pour les associations, dans les quinze jours suivant la tenue de l’instance
constitutive, les dirigeants du syndicat doivent adresser à l’autorité compétente une
déclaration d’existence. L’autorité sera le ministre de l’administration territorial si le champ
d’activité du syndicat est national ou international ; au plan régional le gouverneur et le haut-
commissaire si le rayon géographique est la province, la commune ou le village.
Cette déclaration comporte les pièces suivantes :
- une demande écrite signée par deux fondateurs au moins ;
- un procès-verbal des travaux de l’instance constitutive établi conformément aux dispositions
de l’article 35 ci-dessus en trois exemplaires ;
- les statuts du syndicat en trois exemplaires ;
- le règlement intérieur en trois exemplaires.
L’autorité qui reçoit la demande délivre dans les trente jours qui suivent un récépissé
mentionnant que les formalités exigées ont été accomplies. Au contraire, si l’une des
formalités fait défaut, le dossier est déclaré irrecevable et notification en est faite dans les
mêmes délais.

Paragraphe 3 : les formalités de publicité


Dans un délai d’un mois, à partir de la date de délivrance du récépissé, l’autorité compétente
ayant reçu la déclaration est tenue de faire procéder à l’insertion d’un extrait au Journal
officiel.
De même, pour compter de la date de délivrance du récépissé, l’autorité compétente doit, dans
un délai d’un mois, adresser au ministre en charge des libertés publiques et à celui en charge
du travail et des lois sociales un dossier complet de l’organisation.

Section II : Les droits et les obligations des syndicats


Au titre des obligations, il y a lieu de noter que les membres chargés de l’administration ou de
la direction du syndicat doivent être citoyens burkinabè ou ressortissants d’un Etat étranger
avec lequel ont été passés des accords d’établissements stipulant la réciprocité en matière de
droit syndical.
Ils doivent tous jouir de leurs droits civils et n’avoir fait l’objet d’aucune condamnation
entraînant la suppression du droit de vote au terme des lois électorales en vigueur.

29
S’agissant des droits on note que :
-Les syndicats professionnels légalement enregistrés peuvent librement se constituer en
unions, sous quelque forme que ce soit, notamment en fédération ou confédération ;
-Les unions, fédérations ou confédérations de syndicats jouissent de tous les droits conférés
par la présente loi aux syndicats légalement constitués ;
-Les organisations syndicales nationales peuvent s’affilier librement à des organisations
syndicales internationales de leur choix.

Section III : Dissolution des syndicats


Paragraphe 1. Les causes
La dissolution peut être volontaire : soit d’après les statuts soit de façon anticipée. Elle peut
également être prononcée par la justice ou par décret. Dans cette dernière hypothèse, le décret
portant dissolution du syndicat est susceptible de recours devant la juridiction compétente.
Paragraphe 2. Les effets
La conséquence logique de la dissolution du syndicat est la liquidation de ses biens (réaliser
l’actif et éteindre le passif) ainsi que leur dévolution. Notons que les biens du syndicat sont
dévolus, conformément aux statuts, suivant les règles déterminées par l’assemblée générale ou
toute autre instance compétente ou suivant la décision de la justice.
En aucun cas, les biens du syndicat dissout ne peuvent être répartis entre ses membres.

Chapitre V : les organisations non gouvernementales (ONG)


Siège de la matière : loi n° 064-2015/CNT portant liberté d’association qui abroge la loi
n°10/92 ADP portant liberté d’association et décret n°2018 du 31 décembre 2018 portant
modalités de délivrance de l’agrément et de signature de la convention d’établissement des
ONG.
En droit burkinabè, l’expression ONG est consacrée sans être définie. En effet, la loi 064 se
contente de déterminer les conditions d’accès au statut d’ONG.
En guise de définition et de détermination de ses critères, L. M. IBRIGA dira que l’ONG est
une « association à vocation humanitaire ou philanthropique, reconnue d’utilité sociale, qui
poursuit la satisfaction d’un intérêt collectif sur la base de la solidarité transfrontière »1. On
peut compléter cette définition pour dire que l’ONG est une association d'intérêt public,
apolitique, qui ne relève ni de l'État, ni d'institutions internationales et jouissant en principe
d’une indépendance financière.
Quelques exemples d’ONG : 6 S (se servir de la saison sèche en savane et au sahel), le
Comité International de la Croix Rouge, Médecins sans frontières.

1
L.M. IBIRIGA, le statut juridique des ONG en droit burkinabè : actualité et perspectives, R.B.D, 1999, n°36,
pp.213.

30
Section I : Les conditions d’accès au statut d’ONG au Burkina
S’agissant des conditions d’accès au statut d’ONG au Burkina Faso, l’article 32 de la loi 064
que les associations nationales doivent avoir un agrément et celles étrangères une convention
d’établissement.

Paragraphe 1. Les associations nationales


Le décret n°2018 portant modalités de délivrance de l’agrément et de signature de la
convention d’établissement des ONG, précise en son article 3 les conditions d’accès au statut
d’ONG par les associations nationales. En effet, les associations ayant justifié cinq années
d’existence peuvent signer un accord-cadre avec le gouvernement burkinabè. Cet accord
détermine les modalités de partenariat entre l’Etat et l’association dans ce cadre de sa
participation aux activités de développement. L’accord contient la convention de partenariat
avec les départements ministériels concernés et/ou le protocole d’entente avec les collectivités
territoriales des zones d’intervention de l’association ainsi que le programme
d’investissement. L’accord-cadre est signé entre l’association et le ministre de l’économie et
des finances après avis obligatoire du ministre chargé des libertés publiques et avis facultatif
du/des ministre(s) du domaine d’intervention et/ou du président du conseil de collectivité
territoriale de la zone d’intervention de l’association.
Après cette étape, l’association peut demander un agrément pour accéder au statut d’ONG au
ministre chargé de l’économie et des finances et cette demande doit contenir notamment :
-une copie du récépissé de déclaration d’existence ;
-deux exemplaires des statuts et du règlement intérieur ;
-les rapports d’activités des deux dernières années ;
-les documents comptables des deux derniers exercices conformes aux normes du système
comptable OHADA ;
-le rapport d’audit des deux dernières années ;
-un programme d’activité pour les trois prochaines années ;
-une liste exhaustive des différents partenaires financiers de l’association, etc.
A compter de la date d’introduction, le ministre de l’économie et des finances délivre
l’agrément dans un délai de trois mois maximum.

Paragraphe 2. Les associations étrangères


Selon l’article 10 du même décret, trois mois après la délivrance de l’autorisation d’exercer au
Burkina par le ministre des libertés publiques, l’association étrangère qui désire accéder au
statut d’ONG doit signer avec le ministre de l’économie et des finances une convention
d’établissement. La demande de la signature de la convention comprend notamment :

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-l’arrêté portant autorisation d’exercer au Burkina ;
- un programme d’activité pour les trois prochaines années ;
- une convention de partenariat avec le ou les ministère(s) de tutelle de son domaine
d'intervention et/ou un protocole d'entente avec la ou les collectivités territoriales de sa zone
d'intervention ;
- un programme d'investissement correspondant visé par le ministre de tutelle du domaine
d'intervention de l'association ou le Président du conseil de la collectivité territoriale de sa
zone d'intervention ;
- un rapport sur les activités de l'association ·se rapportant à son programme dans un des pays
d’intervention. Si l'association finançait déjà des activités au Burkina Faso, le rapport
précisera la nature de ces activités, le lieu, le montant et toutes autres informations pouvant
éclairer davantage sur ses objectifs ;
- une liste exhaustive des différents partenaires financiers de l'association, ainsi que leur pays
d'origine ou de résidence, annexée des documents de conventions de financement et de tout
autre document d'accord de financements ;
- les documents comptables des deux derniers exercices entièrement traduits en français et
conformes aux normes du Système comptables de l'Organisation pour l'Harmonisation en
Afrique du Droit des Affaire ;
- la preuve de l'existence d'un siège sur le territoire burkinabè.
La signature de la convention d’établissement confère à l’association étrangère le statut
d’ONG et détermine les modalités de partenariat entre l'Etat et l'ONG dans le cadre de sa
participation aux actions de développement entreprises au Burkina Faso. Cette convention
fixe également les droits et obligations des ONG. Au titre des droits, on peut citer les
avantages notamment en termes d’exonération d’impôts et taxes sur les activités de l’ONG,
l’admission en régime de franchise temporaire des droits et taxes pour les fournitures et
équipements, etc.
Au regard des dispositions ci-dessus, on peut soutenir qu’en droit burkinabè, on ne naît pas
ONG, on le devient.
NB : étant donné que les ONG sont des types d’association, il est sans intérêt de revenir sur
leur organisation et fonctionnement.
Section 2 : Le suivi des ONG
Ce suivi est assuré par la direction générale de suivi des ONG (DGSONG).
Au titre de ses missions, on peut citer la préparation en relation avec les services concernés
des ministères chargés des Affaires étrangères et de l’Administration territoriale les
conventions d’établissement des ONG internationales; la gestion de la banque de données sur
les ONG et associations de développement ; l’organisation des concertations périodiques
gouvernement/ONG; le dressage du bilan des interventions des ONG et leur contribution dans
la mise en œuvre du cadre stratégique de lutte contre la pauvreté, etc.

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Section 3 : La révocation du statut d’ONG au Burkina
Le ministre chargé de l’économie et des finances peut retirer l’agrément ou dénoncer la
convention d’établissement dans les hypothèses suivantes :
-l’ONG a cessé toute activité au Burkina pendant au moins douze mois ;
-des irrégularités graves ont été constatées dans le fonctionnement ou la gestion des projets et
programmes ;
-les activités de l’ONG ne correspondent plus aux buts et objectifs définis par les statuts ;
-l’ONG exerce des activités de nature à créer au sein des populations une discrimination
fondée sur des considérations à caractère ethnique, confessionnel et politique ;
-l’autorisation d’exercer de l’association est retirée ou l’association est dissoute, etc.

Chapitre VI : les fondations


La fondation est régie par la loi no 008-2017/AN portant régime juridique applicable aux
fondations au Burkina Faso.
Section 1. Définition et typologie

Paragraphe 1 définition
Selon l’article 2 al. 1er , on entend par fondation : « toute organisation non politique créée par
une ou plusieurs personnes physiques ou morales, appelées « fondateurs », qui décident de
l’affectation irrévocable de biens, de droits ou de ressources à la réalisation d’une œuvre
d’intérêt général et à but non lucratif et non politique ». D’une part, on retient de cette
définition que la volonté de créer une fondation doit être ferme dans la mesure où l’affectation
des ressources est irrévocable. Ensuite, la finalité essentielle de la fondation est la satisfaction
d’un intérêt général exclusive de toute activité politique et dans un but non lucratif.
Quant au fondateur, il s’agit de toute personne physique ou morale ayant pris l’initiative de
créer une fondation par l’affectation irrévocable de biens, droits ou ressources nécessaires à la
réalisation de son objet.
Paragraphe 2 : typologie
Fondation individuelle : toute organisation créée par une ou plusieurs personnes physiques,
appelées « fondateurs », qui décident de l’affectation irrévocable de biens, de droits ou de
ressources à la réalisation d’une œuvre d’intérêt général et à but non lucratif et non politique.
La donation initiale doit être de 5 millions. Fondation Joseph Ki-Zerbo pour l’histoire et le
développement endogène de l’Afrique.

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Fondation d’entreprise : toute organisation créée par une ou plusieurs entreprises de droit
privé qui lui affectent les ressources financières et matérielles nécessaires, prélevées sur le
montant de leur bénéfice annuel, à la réalisation d’une œuvre d’intérêt général et à but non
lucratif et non politique. L’entreprise doit être à jour de leurs obligations fiscales et sociales.
Par ailleurs, la donation initiale minimale sur les bénéfices de chaque entreprise est de vingt
millions. Exemple : fondation Orange Burkina, Fondation Ebomaf, etc.
Fondation mixte : toute organisation créée par plusieurs personnes physiques et morales,
appelées « fondateurs », qui décident de l’affectation irrévocable de biens, de droits ou de
ressources à la réalisation d’une œuvre d’intérêt général et à but non lucratif et non politique.
Donation initiale est également de vingt millions.
Fondation certifiée d’utilité publique : toute fondation reconnue comme telle dont les
activités sont poursuivies avec dynamisme et régularité des missions d’intérêt général. Toute
fondation peut être certifiée d’utilité publique. Il appartient à l’organe dirigeant d’en faire la
demande. Cette qualité n’entraine aucun changement dans la personnalité juridique de la
fondation.
Toutefois, aucune fondation ne peut acquérir cette qualité qu’après une durée d’exercice d’au
moins cinq ans.

Section 2. Constitution
Demande de reconnaissance de la fondation nationale
La demande de reconnaissance d’une fondation est adressée au ministre en charge des
libertés publiques qui dispose d’un délai de trois mois pour donner suite à la requête. Passé ce
délai, la reconnaissance est réputée acquise et le ministre est tenu de délivrer l’acte de
reconnaissance.
La demande de reconnaissance contient la dénomination de la fondation, son siège et son
adresse complète. Doivent également être annexés à la demande :
- les statuts en trois copies légalisées ;
-le règlement intérieur en trois copies légalisées ;
-un acte notarié qui comprend l’attestation d’ouverture d’un compte courant ainsi que la
certification de l’approvisionnement dudit compte ;
- un état des apports en nature ou en industrie ;
- les engagements de périodicité de versement ;
- la liste des fondateurs, etc.
Toute modification dans les textes constitutifs et/ou de changement intervenu dans l’organe
dirigeant est portée à la connaissance du ministre en charge des libertés publiques qui en
délivre récépissé dans un délai n’excédant pas trois mois.

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Le terme « fondation » ne peut être utilisé par une organisation autre que celles régies par la
présente loi.
La fondation se compose uniquement de fondateurs. A ce titre, elle ne comprend ni membres,
ni adhérents.
La fondation étrangère qui désire exercer au Burkina doit adresser une demande de
reconnaissance au ministre chargé des libertés publiques.
Contenu des statuts
-les nom, prénom(s), domicile, date et lieu de naissance de chaque fondateur pour les
personnes physiques ;
- la dénomination sociale, la forme juridique et l’adresse du siège social pour les fondateurs
personnes morales ;
- la dénomination de la fondation ;
- la désignation précise du ou des buts en vue desquels elle est constituée ainsi que les
activités qu’elle se propose de mettre en œuvre pour atteindre ces buts ;
- la précision de la dotation initiale ;
- l’adresse du siège de la fondation qui doit être situé au Burkina Faso ;
- la durée de vie de la fondation ;
- le mode de nomination, de révocation et de cessation de fonction des administrateurs,
l’étendue de leurs pouvoirs et la manière de les exercer ;
- la destination du patrimoine de la fondation en cas de dissolution ;
- les conditions dans lesquelles les statuts peuvent être modifiés
Conditions d’exercice de la fondation étrangère
L’autorisation d’exercice est accordée par arrêté du ministre en charge des libertés publiques,
après avis d’un comité de suivi et de contrôle des fondations dont la composition est précisée
par voie règlementaire. Elle est renouvelable tous les cinq ans.
Après la reconnaissance ou en cas de renouvellement de celle-ci, la fondation étrangère signe
dans un délai de trois mois un accord d'établissement avec le ministre en charge des finances
après avis du comité de suivi et de contrôle des fondations.

Section 3. Le fonctionnement, le contrôle et la dissolution


Paragraphe 1. Le fonctionnement
La fondation peut avoir deux modes de fonctionnement.
1. Le conseil de fondation et le comité de gestion. Le conseil de fondation est composé du
ou des fondateur(s). Il est l’organe suprême de la fondation qui est investi d’une mission
générale de réalisation du but de la fondation, de l’affectation à ce but des biens de la

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fondation et de la surveillance de la gestion du patrimoine et des ressources de la fondation.
Le conseil de fondation désigne en son sein un président. Le président du conseil de fondation
veille à la bonne exécution des objectifs de la fondation.
Le conseil de fondation peut se faire assister par une ou plusieurs personnes ressources.
La durée du mandat du président, ses compétences et les conditions d’exercice de ses
fonctions sont fixées par les statuts de la fondation.
Le comité de gestion est chargé de l’administration et de la gestion du patrimoine et des
activités de la fondation sur délégation de pouvoirs du conseil de fondation. Le comité de
gestion est composé d’au moins deux membres nommés par le conseil de fondation. Les
conditions de nomination et de révocation des membres, leurs compétences et la durée de
leurs mandats sont déterminées par le règlement intérieur de la fondation.
Conseil de fondation et administrateur général. L’administrateur général est chargé de
l’administration et de la gestion des activités et du patrimoine de la fondation sur délégation
de pouvoirs du conseil de fondation. Les statuts de la fondation déterminent son mode de
nomination et de révocation, ses pouvoirs et les modalités d’exercice de ses fonctions.
Paragraphe 3 : Les ressources
A. Nature et composition.
Les ressources des fondations sont constituées de ressources propres que sont la dotation
initiale, les biens, droits et ressources affectés irrévocablement par le fondateur ainsi que les
ressources issues des libéralités que sont les dons, legs et subventions. Il est à noter que les
dons et legs consentis au profit des fondations doivent être reçus par acte authentique.

B. Régime fiscal.

Les dons, legs, subventions et autres versements effectués par des personnes physiques au
profit d’une fondation ouvrent droit à la réduction d’impôt pour investissement des revenus au
Burkina Faso dans les conditions de droit commun.
Les dons, legs, subventions et autres versements effectués par des entreprises individuelles,
sociétés et autres personnes morales au profit d’une fondation sont considérées comme
charges professionnelles déductibles dans la limite de 1/10e de leur chiffre d’affaire.
Paragraphe 3. Le contrôle
A. Contrôle interne.
Le conseil de fondation met en place une cellule de contrôle interne composée de membres
choisis en dehors des membres du conseil de fondation et du comité de gestion. Les statuts
précisent la composition exacte de la cellule de contrôle interne, son mode de fonctionnement
et la durée des fonctions des membres.
B. Contrôle externe
Le ministère en charge des libertés publiques, en relation avec le comité de suivi et de
contrôle des fondations, exerce le contrôle externe sur les activités des fondations afin de
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s’assurer de leur conformité avec les programmes nationaux de développement ainsi que la
règlementation fiscale et sociale.
Nonobstant les contrôles exercés par les structures de contrôle habilités, un rapport annuel
d’activités, un budget prévisionnel et les états financiers certifiés de la fondation doivent être
adressés par l’administrateur général ou par le comité de gestion selon les cas au comité de
suivi et de contrôle des fondations.

Section 4 La dissolution
Paragraphe 1. Les causes de la dissolution
Dissolution volontaire. Lorsque le but de la fondation cesse d’être réalisable ou qu’il a été
réalisé ou que le fonctionnement de la fondation ne peut plus être assuré, les fondateurs
doivent réunir le conseil de fondation en vue de la dissolution volontaire de la fondation. Dans
ce cas, le conseil de fondation s’assure que l’impossibilité de réaliser le but ou d’assurer le
fonctionnement de la fondation n’est pas temporaire mais permanente.
Il appartient au ministre en charge des libertés publiques de s’assurer que les raisons évoquées
dans la décision du conseil de fondation sont justifiées. Il peut dans ce cas, soit avaliser la
délibération du conseil de fondation à travers un arrêté portant dissolution de la fondation, soit
ne pas l’avaliser à travers une simple correspondance. Dans ce cas, l’autorité dispose d’une
prérogative de substitution. Elle établit un tableau des actifs et passifs et diligente le cas
échéant les mesures conservatoires nécessaires.
Dissolution-sanction. En cas de violation répétée des statuts, ou lorsqu'il est établi, après une
enquête diligentée par des agents assermentés, que la fondation poursuit une cause ou un objet
illicite ou contraire aux bonnes mœurs, ou qu'elle se livre à des activités contraires à ses
statuts, la dissolution de la fondation peut être prononcée par décret pris en Conseil des
ministres, sur rapport du ministre en charge des libertés publique.
Paragraphe 2. Les effets de la dissolution
En cas de dissolution statutaire ou volontaire, les biens de la fondation sont dévolus
conformément aux statuts ou à défaut, suivant les règles déterminées par l'instance ayant
prononcé la dissolution. Dans tous les cas, les biens de la fondation y compris le patrimoine
d’affectation ne peuvent être partagés sous une forme quelconque aux fondateurs ou à leurs
parents et alliés.
En cas de dissolution prononcée par décret, l’actif net est attribué à une autre fondation ou à
une association reconnue d’utilité publique à but similaire ou connexe.
FIN.

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