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IMPUTATION RATIONNELLE DES CHARGES FIXES

fr
La méthode de l’imputation rationnelle (IR) des charges fixes est un outil d’aide à la décision, éliminant l’influence sur le
montant des charges de structure imputées, de modifications parasites et temporaires du volume de l’activité de
l’entreprise.

ee.
1- Contexte économique et objectifs de la méthode de l’imputation rationnelle
Charges fixes totales
Coût de revient unitaire = Coût variable unitaire +

r
Quantités produites

o.f
11- Effet du niveau de l’activité sur le coût variable unitaire
¾ En principe, le coût variable unitaire est fixe (à l’intérieur d’une zone donnée).
¾ En général dans les entreprises, on constate que la courbe du coût variable unitaire profite d’une zone de rende-
ments croissants puis décroissants.

ott
Représentation graphique du coût variable unitaire en fonction des quantités :

Coût

mb
Courbe en U
variable
unitaire

/za
Quantités

Rendements Rendements
décroissants
p:/
croissants

111- Facteurs de rendements croissants


Les facteurs de croissance des rendements sont nombreux. On peut citer :

htt

la diminution du coût d’achat des matières (remises quantitatives des fournisseurs) ;


• la meilleure organisation du travail évitant les déchets et rebuts ;
• le travail en séries plus longues (diminuent les « temps morts » dus aux lancements de production) ;
• la « montée en cadence » du personnel de fabrication, dont les tâches répétitives s’automatisent progressivement
(courbe d’apprentissage).

112- Facteurs de rendements décroissants


Lorsque le niveau d’activité oblige l’entreprise à produire au-delà de sa capacité de production normale (optimum écono-
mique) les mauvaises conditions de production augmentent les coûts. Parmi les facteurs les plus importants, on peut
des

citer :
• le coût plus important du personnel (recours aux heures supplémentaires ou au personnel intérimaire) ;
• la fatigue et la lassitude du personnel qui conduisent à une baisse de la productivité ;
• l’encombrement des ateliers qui ralentit la circulation des hommes et des matières ;
• le raccourcissement des séries : en période de suractivité, pour éviter les ruptures, l’entreprise peut multiplier les
’ai

petites séries afin de satisfaire partiellement un grand nombre de clients.

12- Effet de l’activité sur le coût fixe unitaire


sZ

Charges fixes totales


Coût fixe unitaire = ⇒ Le coût fixe unitaire est variable
Quantités produites
Le

Imputation rationnelle des charges fixes 1


Représentation graphique du coût fixe unitaire en fonction des quantités :

Coût fixe

fr
unitaire Branche d’hyperbole

ee.
a
Coût fixe unitaire =
Quantités

r
o.f
Quantités

ott
13- Objectif de filtrage des seuls écarts sur activité
Pour mettre sous contrôle l’appareil de production, il faut suivre les coûts et isoler les écarts dus à l’activité. Il faut défi-
nir une méthode permettant :

mb
• d’une part, de calculer des coûts corrigés des variations saisonnières d’activité quelles que soient les rai-
sons ;
• d’autre part, d’évaluer l’incidence de ces variations sur le résultat de l’entreprise.
/za
2- Fondements techniques et organisationnels de la méthode de l’imputation ration-
nelle
L’imputation rationnelle des charges fixes n’est pas en elle-même une méthode de calcul des coûts, elle n’est qu’un com-
plément destiné à filtrer les effets des variations d’activité.
p:/

21- Fondements de la méthode


L’imputation rationnelle a pour but d’isoler et d’évaluer les effets des variations d’activité sur les seules charges
fixes. Elle consiste à variabiliser les charges fixes incorporées aux coûts en fonction du niveau d’activité.
L’effet des variations d’activité sur le coût fixe unitaire peut être isolé ainsi :
htt

Coût fixe Coût fixe


- Q et Q’ mesurant deux niveaux d’activité
Q Q'
22- Principe
La mise en oeuvre de l’imputation rationnelle passe par plusieurs étapes :

Etape 1 : Isoler les charges fixes (CF) dans l’ensemble des charges

Etape 2 : Déterminer le coefficient d’imputation rationnelle K


des

Activité REELLE R
K= =
Activité NORMALE N

Etape 3 : Calculer les charges fixes incorporables (CFi) aux coûts


’ai

CFi = CFr × K CFr : Charges fixes réelles

Etape 4 : Calculer la différence « e » entre charges fixes réelles et charges fixes incorporées (imputées)
sZ

e = CFr − CFi

Deux cas peuvent se présenter :


¾ R > N : il y a boni de suractivité (e < 0)
¾ R < N : il se dégage un mali de sous activité (e > 0)
Le

Le boni de suractivité ou le mali de sous activité sont des différences d’incorporation.

Imputation rationnelle des charges fixes 2


Schéma récapitulatif

fr
ee.
Coûts variables (CV) Coût total calculé (CTC) Résultat analytique par produit (RAp)
X CTC = CV + CFi RAp = Chiffre d'affaires - CTC

r
Z [

o.f
Coûts fixes réels (CFr) Coûts fixes imputés (CFi)

ott
X CFi = CFr x R/N
Y

mb
Différence d'incorporation (DI) Résultat réel ou résultat de la
DI = CFr - CFi comptabilité analytique (R)
\/za R = Σ RAp - ΣDI
]
p:/

APPLICATION
Soit un centre de production équipé pour fournir « normalement » 1 000 heures-ouvrier de travail par mois.
L’heure-ouvrier est l’unité d’œuvre.
Les charges fixes mensuelles s’élèvent à 10 000 €.
Les charges variables sont de 30 € par heure/ouvrier.
htt

Au cours du mois de janvier le centre de production a effectivement réalisé l’activité normale de 1 000 heures mais les
activités des mois de février et mars s’établissent respectivement à 800 h et 1 100 h.

Calculer le coût des unités d’oeuvre de chaque période :


• sans recours à la technique de l’imputation rationnelle ;
• avec recours à la technique de l’imputation rationnelle.

Supposons que l’entreprise n’ait que cette activité et vende ses heures 41 €.
des

Calculer les résultats mensuels avec et sans recours à l’imputation rationnelle.

Hypothèse : il n’y a ni variation de productivité, ni variation de prix.

Coût des unités d'œuvre sans imputation rationnelle


Janvier Février Mars
’ai

Activité réelle (en heures) (a) 1 000 800 1 100


Charges fixes réelles (b) 10 000 10 000 10 000
Charge variable horaire (c) 30 30 30
sZ

Charges variables totales (d) = (a) x (c) 30 000 24 000 33 000


Coût total (e) = (b) + (d) 40 000 34 000 43 000
Coût unitaire (f) = (e) / (a) 40,00 42,50 39,09
Résultat mensuel sans imputation rationnelle
Le

Prix de vente de l'heure (g) 41,00 41,00 41,00


Résultat horaire (h) = (g) - (f) 1,00 -1,50 1,91
Résultat réel (a) x (h) 1 000,00 -1 200,00 2 100,00

Imputation rationnelle des charges fixes 3


Coût des unités d'œuvre avec imputation rationnelle
Janvier Février Mars
Activité réelle (en heures) (a) 1 000 800 1 100

fr
Charges fixes réelles (b) 10 000 10 000 10 000
Activité normale (c) 1 000 1 000 1 000

ee.
Coefficient d'imputation rationnelle (d) = (a) / (c) 1,00 0,80 1,10
Charges fixes imputées (e) = (b) x (d) 10 000 8 000 11 000
Charge variable horaire (f) 30 30 30

r
Charges variables totales (g) = (a) x (f) 30 000 24 000 33 000
Coût total avec imputation rationnelle (h) = (e) + (g) 40 000 32 000 44 000

o.f
Coût unitaire (i) = (h) / (a) 40,00 40,00 40,00
Différence d'incorporation (j) = (b) - (e) 0 2 000 -1 000

ott
Résultat avec imputation rationnelle
Prix de vente de l'heure (k) 41,00 41,00 41,00
Résultat horaire (l) = (k) - (i) 1,00 1,00 1,00
Résultat analytique (m) = (a) x (l) 1 000 800 1 100

mb
Résultat réel (m) - (j) 1 000 -1 200 2 100

Avec imputation rationnelle, les coûts unitaires sont stables. Une


/za
variation du coût unitaire viendrait d'un autre facteur que le niveau
d'activité.
3- Mise en pratique et utilisation
Si le principe de l’imputation rationnelle est simple, sa mise en application dans l’entreprise soulève certains problèmes
parfois difficiles à résoudre.
p:/

31- Mise en pratique

311- Niveau de mise en oeuvre de l’imputation rationnelle


Sauf dans les petites entreprises, il est rare que l’évolution de l’activité soit strictement identique dans tous les centres
d’analyse. La rigueur commande de pratiquer l’imputation rationnelle distinctement au niveau de chaque centre, ce qui
htt

implique d’isoler les charges fixes et de déterminer l’activité normale pour chacun d’eux. On applique des coefficients
spécifiques à chaque centre.

Toutefois, certaines entreprises dont le niveau d’activité varie peu d’un centre à l’autre se contentent de déterminer un
coefficient d’imputation rationnelle unique, commun à tous les centres. Il s’agit généralement des industries où toute
la production transite par les mêmes centres et dont le cycle de fabrication est court.

312- Détermination de l’activité normale


des

Si l’activité réelle peut être aisément déterminée par le nombre d’unités d’oeuvre, il n’existe pas de méthode totalement
satisfaisante pour déterminer le niveau d’activité normale. Plusieurs solutions sont utilisées :

¾ Détermination de l’activité normale par référence au passé


Activité annuelle réelle
On pourrait calculer en fin d’année, l’activité normale de chaque mois par le rapport : .
’ai

12
Mais cela suppose un long décalage entre la période observée et le calcul des coûts de cette période, ce qui en supprime
l’intérêt.

¾ Détermination de l’activité normale par référence aux prévisions


sZ

Si l’entreprise effectue des prévisions, notamment dans le cadre d’un budget, l’activité mensuelle normale peut alors être
Activité annuelle prévue
calculée comme la moyenne mensuelle de l’activité prévue : .
12
La croissance ou la récession prévue est prise en compte. La fiabilité de cette méthode repose sur celle des prévisions.

¾ Détermination de l’activité normale par référence à la capacité de production


Le

En bonne gestion, l’entreprise adapte sa capacité de production, qui détermine ses charges fixes, au niveau de l’activité
prévisible et probable.
Il existe plusieurs interprétations du niveau d’activité :
• La capacité maximale de production
Elle correspond à la capacité théorique des équipements, selon les normes de leur constructeur.

Imputation rationnelle des charges fixes 4


• La capacité normale de production
Elle correspond à la capacité maximale diminuée des contraintes permanentes liées à l’exploitation (réglages, entre-
tien…), à l’organisation (changement des équipes, congés payés…) et sous contrainte des goulets d’étranglements.
• L’activité programmée

fr
Elle intègre les baisses saisonnières d’activité qui viennent en diminution de la capacité normale.

Selon que l’on retienne comme activité normale la capacité normale ou l’activité programmée, le niveau de sous activité

ee.
sera différent.

Arrêts incompressibles

r
100 Sous-activité programmée

o.f
80 Sous-activité
constatée
60

ott
40

20

mb
0
Capacité Activité
Capacité normale Activité réelle
théorique programmée
Valeurs 115 100 /za 80 52

L’activité normale retenue est :


• celle de l’activité programmée, le taux d’activité est de : 52/80
= 65%, le taux de sous-activité de 35%.
• celle de la capacité normale, le taux d’activité est de : 52/100 = 52%, le taux de sous-activité de 48%.
Dans ce dernier cas, deux niveaux de sous-activité peuvent être isolés :
o sous-activité programmée : 100% - 80% = 20%
p:/

o sous-activité constatée : 80% - 52% = 28%


313- Opportunité de l’imputation rationnelle
Toutes les entreprises n’utilisent pas l’imputation rationnelle. Cette méthode n’est véritablement utile que si les conditions
suivantes sont remplies :
htt

• saisonnalité de l’activité ;
• existence de charges fixes importantes ;
• calcul mensuel des coûts. Si les coûts ne sont calculés qu’annuellement, les principales variations d’activité sont
estompées et la méthode perd de son intérêt.

32- Utilisation de l’imputation rationnelle des charges fixes

321- Filtrage
des

Les charges fixes correspondent à une structure donnée de l’entreprise qui détermine elle-même une certaine capacité de
production. Leur montant résulte de décisions de longue période sur le volume normal de production ; les conséquences
de ces décisions présentant une importante inertie, elles ne sont pas remises en cause fréquemment. Puisque l’on
n’envisage pas de modifier immédiatement les décisions liées aux charges fixes, il est préférable de figer la partie du coût
correspondant aux décisions de longue période, de telle sorte que la totalité des variations constatées dans le coût ration-
nel soit en liaison avec les phénomènes ou les variations de courte période.
’ai

Ce filtrage permet d’obtenir des coûts de production non influencés par les variations d’activité. Les services de production
deviennent alors pleinement responsables des coûts calculés.

Les différences d’incorporation relèvent de la responsabilité de la direction générale si elles sont durables ou de la direc-
sZ

tion commerciale si elles sont temporaires, occasionnelles ou conjoncturelles.

322- Evaluation des stocks


La valeur unitaire des produits en cours ou des produits finis qui figurent en stock doit correspondre à leur coût de produc-
tion. Elle pèse donc directement sur la détermination du résultat de l’entreprise.

L’ « image fidèle » que doit donner la comptabilité générale nécessite une évaluation fiable des stocks fondée sur leur
Le

valeur économique. Or, si une entreprise est en sous-activité et ne pratique pas l’imputation rationnelle, ses coûts unitaires
se trouvent artificiellement majorés et par conséquent, ses stocks, son actif et son résultat.

Imputation rationnelle des charges fixes 5


Le PCG exprime nettement que :
• l’évaluation des stocks doit être effectuée à partir d’une imputation rationnelle des charges fixes ;
• c’est la capacité normale qui sert de référence ;

fr
les frais fixes non imputés en cas de sous-activité constituent une charge de l’exercice ; cela revient à dire
que la comptabilité doit prendre en compte les charges réelles.

APPLICATION 1 :

ee.
Soit un centre de production dont les conditions d’exploitation sont les suivantes :
• charges variables unitaires 30 €
• charges fixes mensuelles 10 000 €
• production normale 1 000 unités

r
• prix de vente unitaire 41 €
L’entreprise a produit 800 unités et en a vendu 600. Il n’y avait pas de stock initial.

o.f
Après avoir procédé à l’évaluation des stocks, sans, puis avec imputation rationnelle, présenter les comptes de
résultat schématiques de la comptabilité générale qui en résultent.
Commenter.

ott
Rappel : à l’arrêté des comptes, les stocks sont évalués à la plus faible des deux valeurs : coût de production ou prix de
marché.

Solution sans imputation rationnelle

mb
Compte de résultat de la comptabilité générale
Coût Prix
Quantité Valeur Quantité Valeur
unitaire unitaire
Charges fixes réelles 10 000 Production vendue 600 41,00 24 600
Charges variables 800 30,00 24 000 Production stockée 200 42,50 8 500
Dotations aux dépréciations 200 1,50
/za
300 Perte 1 200
Totaux 34 300 34 300

Coût
p:/

Quantité Valeur
unitaire
Coût de production
de la période sans IR 800 42,50 34 000

Coût de production unitaire : 42,50 € Stocks évalués à 41 €


htt

Il faut constater une dépréciation


Prix de vente 41 € du stock de 1,50 € par produit.

Attention, cette situation ne respecte pas les prescriptions du PCG. On a l’obligation


de tenir compte de la sous-activité dans la valorisation des stocks et donc de prati-
quer l’imputation rationnelle des charges fixes.
des

Solution avec imputation rationnelle


Compte de résultat de la comptabilité générale
Coût Prix
Quantité Valeur Quantité Valeur
unitaire unitaire
’ai

Charges fixes réelles 10 000 Production vendue 600 41,00 24 600


Charges variables 800 30,00 24 000 Production stockée 200 40,00 8 000
Perte 1 400
Totaux 34 000 34 000
sZ

Coût
Quantité Valeur
unitaire
Charges fixes imputées 80% 10 000 8 000
Charges variables 800 30,00 24 000
Le

Coût de production
de la période avec IR 800 40,00 32 000

Imputation rationnelle des charges fixes 6


Coût de production unitaire avec IR : 40 € Stocks évalués à 40 €
Prix de vente 41 € Pas de dépréciation

fr
Sans imputation rationnelle :
• les stocks sont majorés de 200 € : 8 200 (8 500 – 300) au lieu de 8 000 € ;

ee.
• le résultat est également majoré de 200 €.

Attention :
¾ L’exercice enregistre la totalité des charges réelles (34 000 €) quelle que soit la

r
méthode (avec ou sans imputation rationnelle).

o.f
¾ En cas de suractivité, on ne pratique pas l’imputation rationnelle pour valoriser
les stocks, en application du principe de prudence.
APPLICATION 2 (d’après DECS - Ancien régime)

ott
Une entreprise industrielle a pour activité unique la fabrication de deux produits en grès émaillé A et B, pour le compte
d’un fabricant de poteries auprès duquel elle agit comme sous-traitant, ce dernier se chargeant de l’enlèvement des pro-
duits terminés.

La fabrication de ces deux produits est faite suivant un même processus dans deux ateliers : Préparation et Cuisson. On

mb
affecte directement à chacun des produits la matière première et les frais de main d’oeuvre directe.

La matière première est représentée par le grès émaillé commun aux deux produits. Les matières consommables et les
autres charges sont réparties dans les différents centres de frais. Une analyse des frais fixes et des frais variables est
effectuée à la saisie des données. /za
Au cours du mois de janvier de l’année N, on a fabriqué 10 000 produits A et 8 000 produits B.

On vous communique les informations ci-dessous :


• Consommation de matières premières par unité fabriquée :
o Produit A : 1 kg
o Produit B : 1,25 kg
p:/

• Heures de main d’oeuvre directe pour la production totale :


o Produit A : préparation 200 heures ; cuisson 1275 heures
o Produit B : préparation 175 heures ; cuisson 1500 heures
• Tableau de répartition des charges indirectes :

Centres auxiliaires Centres principaux


htt

Éléments Montant Électricité Entretien Préparation Cuisson


fixes variables fixes variables fixes variables fixes variables
Matières consommables 21 200 12 000 1 500 7 700
Frais de personnel indirects 218 450 20 000 2 890 38 810 10 000 13 000 8 000 80 500 45 250
Autres charges indirectes 122 375 6 000 1 110 10 040 7 000 18 400 10 700 49 825 19 300
Totaux 362 025 26 000 4 000 48 850 29 000 31 400 20 200 130 325 72 250
des

• Imputation des frais des centres principaux :


o préparation : proportionnellement au nombre de kilogrammes de matière première utilisée
o cuisson : proportionnellement au nombre d’heures de main d’oeuvre directe.
Au cours du mois de janvier, l’activité des centres principaux correspond à un taux d’activité de 0,9.
’ai

• Répartition secondaire des frais d’électricité et entretien :

Centres auxiliaires Centres principaux


Electricité Entretien Préparation Cuisson
Electricité 10% 90%
sZ

Entretien 20% 50% 30%

Calculer le montant des prestations réciproques entre les centres Electricité et Entretien pour les frais fixes d’une
part et les frais variables d’autre part.
Compléter le tableau de répartition des charges indirectes en imputant rationnellement les frais fixes.
Le

Préalable : quand pratiquer l’imputation rationnelle des charges fixes : avant ou après la répartition secondaire ?
Situation 1 : les centres auxiliaires ont un coefficient d’imputation rationnelle propre
Pratiquer l’imputation rationnelle des charges fixes dans chaque centre auxiliaire,
faire ensuite la répartition secondaire.
Imputation rationnelle des charges fixes 7
Situation 2 : les centres auxiliaires n’ont pas de coefficient d’imputation rationnelle propre
Faire la répartition secondaire, puis pratiquer l’imputation rationnelle des charges
fixes.

fr
Nous sommes donc dans cette seconde situation.

Soient XF, le coût fixe du centre Electricité,

ee.
YF, le coût fixe du centre Entretien,

XF = 26 000 + 0,2.YF XF = 36 500

r
YF = 48 850 + 0,1.XF YF = 52 500

o.f
Soient XV, le coût variable du centre Electricité,
YV, le coût variable du centre Entretien,

ott
XV = 4 000 + 0,2.YV XV = 10 000
YV = 29 000 + 0,1. XV YV = 30 000

Centres auxiliaires Centres principaux

mb
Éléments Montant Électricité Entretien Préparation Cuisson
fixes variables fixes variables fixes variables fixes variables
Totaux après
répartition primaire 362 025 26 000 4 000 48 850
/za 29 000 31 400 20 200 130 325 72 250
Centre Électricité
Charges fixes -36 500 3 650 32 850
Charges variables -10 000 1 000 9 000
Centre Entretien
Charges fixes 10 500 -52 500 26 250 15 750
Charges variables
p:/
6 000 -30 000 15 000 9 000
Totaux après
répartition secondaire 362 025 0 0 0 0 57 650 35 200 178 925 90 250
Coefficient
d'imputation 0,90 0,90
51 885,00 35 200,00 161 032,50 90 250,00
htt

Charges imputées
87 085,00 251 282,50
Différences
d'incorporation 23 657,50 5 765,00 17 892,50

4- Appréciation critique de la méthode


des

41- Avantages
• Les coûts complets ne sont pas affectés par des variations du niveau d’activité. Les coûts d’imputation rationnelle
permettent de mesurer les conséquences :
o des variations de prix et des rémunérations,
o des variations de productivité,
o de l’efficacité de la gestion et de l’organisation.
’ai

• La méthode de l’imputation rationnelle permet la fixation du prix de vente de longue période. La méthode des
coûts complets ne donne pas une bonne référence pour fixer les prix de vente car ils sont trop changeants avec les
niveaux d’activité. Ce n’est plus le cas des coûts calculés avec imputation rationnelle.
• L’imputation rationnelle des charges fixes constitue un premier pas vers la méthode des coûts standards et la ges-
tion prévisionnelle. Sa mise en oeuvre implique une « réflexion » sur le niveau d’activité normale.
sZ

• Les coûts d’imputation rationnelle permettent de bien mesurer l’efficacité des centres de responsabilité.
• L’imputation rationnelle est compatible avec la méthode des coûts par activités.

42- Problèmes de mise en place


• Le principal problème à résoudre pour mettre en place la méthode est lié à la fixation du niveau d’activité nor-
male.
Le

• Il existe des problèmes particuliers liés à la fixation du niveau d’activité de certains centres d’analyse auxiliaires :
o dans la mesure du possible, raisonner comme pour les centres principaux et déterminer un coefficient
d’activité propre au centre auxiliaire.
o mais, certains centres se prêtent mal à une mesure de l’activité et de plus, ces centres rassemblent des
charges qui sont presque totalement fixes.

Imputation rationnelle des charges fixes 8


Exemple : fonction administrative.
Il semble raisonnable de considérer que, puisque ces centres auxiliaires fournissent des prestations aux centres
principaux, leurs charges fixes doivent être prises en compte en fonction du niveau d’activité des centres
principaux auxquels les prestations sont fournies.

fr
C’est pourquoi la solution la plus satisfaisante est :
o de répartir les charges des centres auxiliaires dans les centres principaux, en distinguant les

ee.
charges fixes des charges variables.
o d’ajouter les charges fixes réparties aux charges fixes des centres principaux.
o d’imputer le total obtenu en prenant le coefficient d’activité de chaque centre principal.

r
5- Exemple récapitulatif

o.f
Soient les informations suivantes :
• Frais fixes de production : 90 000
• Frais variables de production : 100 € par article
• Ventes : 80 articles
• Prix de vente unitaire : 1 500 €

ott
• Aucun stock initial
L’activité normale correspond à une production de 100 articles.

Présenter les comptes de résultat en comptabilité générale et en comptabilité analytique avec imputation ration-

mb
nelle dans les deux cas suivants :
• Cas 1 : production de 90 articles
• Cas 2 : production de 110 articles.

Réaliser la concordance des résultats. /za


Cas n° 1 : production de 90 articles

Compte de résultat de la comptabilité générale


Coût Prix
Quantité Valeur Quantité Valeur
unitaire unitaire
p:/

Charges fixes réelles 90 000 Production vendue 80 1 500 120 000


Charges variables 90 100 9 000 Production stockée 10 1 000 10 000
Résultat 31 000
Totaux 130 000 130 000
htt

Compte de résultat analytique


Coût Prix
Quantité Valeur Quantité Valeur
unitaire unitaire
Charges fixes imputées 90% 90 000 81 000 Production vendue 80 1 500 120 000
Charges variables 90 100 9 000 Production stockée 10 1 000 10 000
des

Coût de production avec IR 90 1 000 90 000


Résultat analytique 40 000
Totaux 130 000 130 000
Concordance
’ai

Résultat analytique 40 000


Différence d'imputation -9 000
Résultat de la comptabilité générale 31 000
sZ
Le

Imputation rationnelle des charges fixes 9


Cas n° 2 : production de 110 articles

Compte de résultat de la comptabilité générale

fr
Coût Prix
Quantité Valeur Quantité Valeur
unitaire unitaire
Charges fixes réelles 90 000 Production vendue 80 1 500 120 000

ee.
Charges variables 110 100 11 000 Production stockée 30 918 27 545
Résultat 46 545
Totaux 147 545 147 545

r
o.f
Attention, en cas de suractivité, on ne pratique pas l'imputation rationnelle pour
évaluer les stocks en comptabilité générale
Coût de production
sans imputation rationnelle 110 918,18 101 000

ott
Compte de résultat analytique
Coût Prix
Quantité Valeur Quantité Valeur
unitaire unitaire

mb
Charges fixes imputées 110% 90 000 99 000 Production vendue 80 1 500 120 000
Charges variables 110 100 11 000 Production stockée 30 1 000 30 000
Coût de production avec IR 110 1 000 110 000
Résultat analytique 40 000
Totaux
/za
150 000 150 000
Concordance
Résultat analytique 40 000
p:/

Différence d'IR des charges fixes 9 000 99 000 - 90 000


Différence d'IR sur stocks -2 455 27 545 - 30 000
Résultat de la comptabilité générale 46 545
htt
des
’ai
sZ
Le

Imputation rationnelle des charges fixes 10


6- Exercice : Cas IMPUTARA
Première partie

fr
L’entreprise IMPUTARA fabrique et vend deux produits A et B à partir d’une même matière première M. Elle pratique
l’imputation rationnelle des charges fixes. Pour le mois de mai N, les opérations de fabrication et de vente peuvent se
résumer ainsi :

ee.
er
• Stocks au 1 mai N :
o Matière première M 7 000 kg à 9,80 € le kg
o Produits A finis 15 000 unités pour 43 040 €
o Produits B finis 9 000 unités pour 11 650 €

r
o Produits en cours de fabrication 1 000 produits A pour 2 436 €
1 000 produits B pour 986 €

o.f
• Achats et charges directes du mois de mai :
o Matière première M 9 000 kg pour 91 400 €
o Temps de fabrication :
ƒ produit A 620 h de MOD à 20 € l’heure

ott
ƒ produit B 430 h de MOD à 20 € l’heure.
o Sorties de matières premières M :
ƒ produit A 6 500 kg
ƒ produit B 4 000 kg

mb
• Production du mois de mai :
o Produits A finis 31 000 unités
o Produits B finis 41 000 unités.

• Ventes du mois de mai :


o Produits A
/za
22 100 unités à 4 € l’unité
o Produits B 32 000 unités à 2,30 € l’unité

• Stocks au 31 mai N :
o Matières premières M 5 450 kg
o Produits A finis 23 900 unités
p:/

o Produits B finis 17 800 unités


o Produits en cours de fabrication :
ƒ Produits A néant
ƒ Produits B néant

Les coûts de centres sont affectés de la manière suivante :


htt

• celui du centre Administration est réparti à raison de 20 % à chacun des ateliers et 60 % au centre ventes ;
• le total du coût de chacun des centres restants est imputé aux coûts en fonction des unités d’oeuvre et de l’activité :
o atelier 1 nombre de kg de matière première traitée,
o atelier 2 nombre d’heures de main-d’oeuvre directe,
o ventes à 100 € de ventes.
• l’activité normale est définie comme suit :
o atelier 1 10 000 kg de matière première traitée,
o atelier 2 1 000 heures de main-d’oeuvre directe,
des

o ventes 180 000 € de ventes.


• les sorties de stocks sont chiffrées au coût moyen pondéré des entrées avec cumul du stock initial.

11- Calculer les pourcentages d’activités des centres principaux.


’ai

12- Compte tenu des résultats de la question précédente, compléter le tableau de répartition des charges indi-
rectes donné en annexe. Arrondir éventuellement le coût de l’unité d’oeuvre à la troisième décimale la plus
proche.
sZ

13- Calculer pour chaque produit :


• le coût de production,
• le coût de revient.
Arrondir éventuellement les coûts moyens unitaires pondérés à la troisième décimale la plus proche.

14- Déterminer les résultats sur ventes pour chacun des produits A et B.
Le

Imputation rationnelle des charges fixes 11


Deuxième partie

L’entreprise IMPUTARA possède une participation dans l’entreprise DREVON et Cie, société en nom collectif installée
dans la région stéphanoise. Dans un de ses ateliers (atelier literie) les ouvriers produisent pour le compte d’une entreprise

fr
commerciale des éléments de lits pour enfants.
Les piètements (article x) et les châlits (article y) sont obtenus à partir de tubes.

ee.
Renseignements concernant le mois de mars N :
• Production du mois :
o articles x 16 000
o articles y 8 000
Il n’y a pas d’en-cours, ni au début, ni à la fin du mois. Les produits fabriqués sont livrés rapidement au client ; on peut

r
donc considérer qu’il n’existe aucun stock de produits finis.

o.f
• Sorties du magasin en mars N :
o Matières premières (au coût moyen pondéré) :
ƒ pour articles x 44 800 €
ƒ pour articles y 26 400 €

ott
• Coût de la main-d’oeuvre directe (charges sociales comprises) pour mars N :
o pour articles x 41 600 €
o pour articles y 25 600 €

mb
• Charges d’atelier : 184 800 € au total (dont 84 000 € de charges fixes). Ces charges d’atelier sont réparties entre les
coûts de production de x et de y proportionnellement au coût de la main-d’oeuvre affectée à chaque article.

• Prix de vente unitaire :


o pour un article x 15 €
o pour un article y 20 €
/za
• Charges de distribution : elles sont proportionnelles au montant des ventes de chaque article et représentent :
o 8 % du chiffre d’affaires pour les articles x
o 7,5 % du chiffre d’affaires pour les articles y.
p:/

21- Calculer le coût de production et le coût de revient unitaire pour chacun des deux articles.

22- Calculer le résultat analytique, pour le mois de mars N :


• sur les ventes d’articles x,
• sur les ventes d’articles y.
htt

23- Calculer :
• la marge unitaire sur coûts variables pour chacun des deux articles,
• le pourcentage de cette marge par rapport au prix de vente ;
• le seuil de profitabilité (mensuel) de l’activité literie (arrondir le résultat au millier d’euros supérieur). Ex-
primer ensuite ce seuil de rentabilité en articles à produire et à vendre.
Remarque : il y a toujours deux articles x pour un article y.

La direction a pris connaissance des résultats analytiques calculés dans la question 2.


des

24- Déterminer un nouveau prix de vente de l’article x tel que le pourcentage de résultat analytique par rapport au
prix de vente soit le même que celui obtenu sur l’article y (tenir compte de toutes les données du texte,
celles-ci étant supposées constantes).

La demande d’articles x et y étant très grande et l’augmentation de la production possible moyennant une augmentation
’ai

mensuelle des charges fixes de 18 000 €.

25- Calculer la nouvelle production d’articles x et y à réaliser pour obtenir un résultat mensuel de 60 000 € (les
charges variables unitaires et les prix de vente à considérer sont ceux de l’énoncé).
sZ
Le

Imputation rationnelle des charges fixes 12


r ee
Annexe

o.f
Répartition Administration Atelier 1 Atelier 2 Ventes
Charges Totaux
fixes variables fixes variables fixes variables fixes variables fixes variables
Fournitures d'entretien 2 000 0 2 000 1 500 500

ott
Charges de personnel 5 100 3 300 1 800 1 400 300 500 600 1 000 1 000 300
Services extérieurs 3 200 2 000 1 200 200 200 400 200 1 100 500 300 300
Transports 700 200 500 200 500
Charges financières 800 500 300 400 100 300

mb
Autres charges de gestion courante 3 150 2 850 300 1 800 100 100 150 800 200
Dotations aux amortissements 3 050 3 050 0 100 1 000 1 550 400
Charges supplétives 178 0 178 71 61 46
Totaux primaires 18 178 11 900 6 278 3 900 300 1 800 2 271 3 400 2 061 2 800 1 646

/za
p:/
htt
es
aid
Z’

Imputation rationnelle des charges fixes 13


7- Travaux dirigés : Cas MELUSINE d’après DECF 1995
La société MÉLUSINE est une PME située dans le Poitou. Elle est spécialisée dans le montage de compresseurs et le

fr
négoce d’accessoires d’air comprimé (outils) vendus en l’état. Un compresseur est un appareil destiné à fabriquer de l’air
comprimé utilisé comme force motrice par des outils. Ces outils commercialisés sont les pistolets à peinture, perceuses,
ponceuses, pistolets pour le gonflage des pneus, clés à choc, etc.

ee.
Un compresseur se compose de trois pièces principales : une cuve, un moteur et une pompe. Les pièces, importées pour
la plupart, sont assemblées par l’entreprise.

Le marché français des compresseurs était un marché protégé par une barrière à l’entrée obtenue par une homologation

r
des cuves (norme plus sévère que dans les pays voisins). Cette barrière a été supprimée en 1993 avec l’ouverture du
marché européen. L’homologation européenne est devenue suffisante pour permettre l’entrée en France.

o.f
L’analyse des charges de juin relatives à ce compresseur 125 fait apparaître :
• les charges de production :
o variables unitaires : 144 € ;
o fixes mensuelles : 1 200 €.

ott
• les autres charges (hors production) du mois :1 800 € dont 600 € de charges fixes.
L’activité normale et programmée correspond à une fabrication et à une vente de 60 compresseurs 125 par mois. En juin,
la production a été de 40 compresseurs ; 35 d’entre eux ont été vendus au prix unitaire (HT) de 240 € et le stock au 30 juin
est de 5 compresseurs.

mb
1. Calculer le coût de production d’un compresseur référence 125 006 fabriqué en juin :
• sans imputation rationnelle ;
• avec imputation rationnelle.

2. Présenter, pour juin, les deux comptes de résultat de comptabilité générale, réduits aux compresseurs 125,
/za
correspondant à ces deux valorisations possibles de la production (sans et avec imputation rationnelle).

3. En vous limitant aux seules charges de production (et au compresseur 125), calculer le coût de sous-activité
du mois et le répartir entre la production vendue et la production stockée.

4. De manière générale, laquelle des deux présentations du compte de résultat proposées en 2. devrait être
p:/

adoptée en comptabilité générale et pourquoi ?

5. Calculer, relativement aux compresseurs 125, le coût global de sous-activité du mois de juin en considérant
que les « autres charges » sont essentiellement des charges de distribution.
htt
des
’ai
sZ
Le

Imputation rationnelle des charges fixes 14

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