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Kinshasa, la capitale de la République Démocratique du Congo (RDC), est une mégalopole de

17,07 millions d’habitants qui a connu une croissance rapide depuis son indépendance. La ville,
située sur la rive gauche du fleuve Congo, remplit plusieurs fonctions, notamment
administratives, industrielles, commerciales, culturelles et touristiques.
La gestion des déchets à Kinshasa est assurée par la Régie d’Assainissement de Kinshasa
(RASKIN), un organe technique du gouvernement provincial. Malgré le soutien de l’Union
européenne à travers le Projet d’Appui et de Réhabilitation des Infrastructures Routières en RDC
et d’Amélioration de l’Assainissement Urbain de Kinshasa (PARAU), la gestion des déchets
solides est devenue problématique en raison du manque de ressources financières après la fin
du projet. Pour y remédier, une taxe d’assainissement a été introduite.
Légalement, les municipalités sont responsables de la collecte, du transport et de l’élimination
des déchets, ainsi que de la construction d’installations de traitement. Cependant, à Kinshasa,
elles manquent de moyens financiers pour assumer ces responsabilités. Plusieurs lois et arrêtés
régissent la gestion des déchets dans la ville, y compris l’édit 003/2013 relatif à l’assainissement
et à la protection de l’environnement.
La Politique Nationale d’Assainissement (PoNA) a été formulée en 2013, avec les déchets solides
comme l’un des secteurs concernés. Une stratégie nationale d’assainissement pour sa mise en
œuvre a été préparée en 2017, mais n’est pas encore appliquée.
Avec une production de déchets estimée à 0,7 kg par personne et par jour, la ville produirait
environ 11900 tonnes de déchets par jour. Le taux de collecte organisée est estimé à 25 %. Les
déchets municipaux à Kinshasa ont un taux d’humidité de 60-70 %.
Stockage et élimination / Collecte et transport / Balayage des rue

Des ONG et des petites entreprises collectent les déchets des ménages et les transportent vers 61
stations de transfert. Ces déchets sont ensuite acheminés par la RASKIN vers un site
d’élimination finale. Cependant, la plupart des équipements fournis par l’UE sont en panne,
entraînant une pénurie de matériel. La propreté des routes principales est maintenue par des
balayeuses et environ 60 ONG nettoient les routes dans cinq communes, financées par le BCECO.

Traitement intermédiaire / Recyclage


De petits recycleurs de plastique, de déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE)
et de compost - souvent dénommés « ONG » - s’établissent progressivement. La ville de Kinshasa
les soutient en leur prêtant des terrains gratuitement.
Élimination finale
Le site d’élimination finale, situé à 35 km à l’est du centre de Kinshasa, reçoit environ 1 500
tonnes de déchets par jour, collectés par la RASKIN et certains producteurs de déchets. Bien que
le site soit équipé de diverses installations, il manque une machine de pesage. Actuellement,
aucun récupérateur de déchets n’est actif sur le site, malgré les nombreuses demandes
d’opérateurs, notamment pour la production d’énergie.
Système financier
Actuellement, les producteurs de déchets tels que les ménages et les magasins payent
directement les collecteurs de déchets. La RASKIN fonctionne avec le budget général du
gouvernement provincial de Kinshasa. Une Régie provinciale appelée « FONAK » a été mise en
place pour percevoir les redevances pour le secteur de l’assainissement. À ce jour, elle
commence à récolter quelques fonds de la part des partenaires.
Améliorations nécessaires

 En ce qui concerne la collecte des déchets, le matériel fourni par le projet de l’UE est en
quantité limitée en raison notamment de la détérioration et les déchets s’accumulent
dans la communauté. Du point de vue de la santé publique, il est également urgent
d’apporter des améliorations pour prévenir la propagation des maladies infectieuses
d’origine hydrique.
 En ce qui concerne le site d’élimination finale, comme le site construit par l’UE est en
activité, le besoin d’aide d’urgence est faible. Toutefois, étant donné que la ville a une
population de plus de 10 millions d’habitants (soit 17,07) et devrait atteindre presque
20 millions en 2030, il y a grandement besoin d’un plan pour construire de multiples
sites d’élimination.
 À l’heure actuelle, il n’y a que quelques petites entreprises de recyclage, mais compte
tenu de la taille de la ville et de la quantité de déchets, le besoin de réduire les déchets
par le traitement intermédiaire et le recyclage dans l’avenir semble grand.
 Dans l’avenir, on prévoit que l’activité économique va se développer et que
l’urbanisation se poursuivra. Étant donné la grandeur de l’échelle, il est important de
développer précocement un système juridique pour les déchets difficiles à traiter. Une
série de projets de type programme, tels que l’assistance à la préparation d’un plan
directeur, la coopération technique et la coopération financière pour la mise en œuvre
d’un plan directeur, est recommandée à Kinshasa.

Décharge sauvage à Kinshasa.


Les gens se débrouillent comme ils peuvent. Ils les jettent dans les caniveaux, les ravins, sur les
places publiques abandonnées, dans les marécages ou les cours d’eau etc. Des ONG tentent des
opérations de collecte ici et là. Néanmoins, dans une capitale comme Kinshasa, ce n’est pas une
ONG qui peut s’occuper de la gestion des déchets. Il revient au gouvernement provincial de le
faire. Il faut définir une politique et la mettre en œuvre. Quand le projet de l’Union européenne
fonctionnait, une soixantaine de stations de transfert avaient été installées dans les 9 communes
concernées et des camions bennes passaient cinq à six fois pour vider ces stations. Aujourd’hui,
elles sont devenues des décharges sauvages. Aucun camion ne ramasse les ordures qui y sont
déposées. La ville de Kinshasa est devenue une vaste poubelle.

 Chez nous, la plupart des gens jettent leurs déchets par terre. La première chose serait
d’éduquer et d’informer la population sur les effets néfastes des déchets. Cette
sensibilisation doit se faire à la radio et à la télévision et dans les quatre langues
nationales. Une fois cette campagne engagée, une politique de gestion basée sur le tri des
déchets pourrait être lancée. Cela passe par l’installation sur les grandes artères, de
dépôts-poubelles, l’un pour ce qui est biodégradable et l’autre pour les déchets non
biodégradables, dans lesquels la population déposerait les ordures, qui seraient
récupérées par des camions-bennes et emportées vers les centres d’enfouissement.
 Il faudrait diviser la ville en trois zones fédérales comprenant chacune un centre
d’enfouissement technique. La première décharge contrôlée, de 50 000 m², serait celle
de Mpasa, à N’sele qui recevrait les déchets provenant des communes de la zone Est.
Etablie dans la commune de Mont-Ngafula, entre les quartiers Cogelos et Tchad, la
deuxième décharge contrôlée, de 30 000 m², recevrait les déchets provenant des
communes de la zone Centre. Installée à Lutendele, dans la commune de Ngaliema, la
troisième, de 60 000 m², réceptionnerait les déchets des communes de la zone Ouest.
 Tous les déchets n’ont pas qu’un impact négatif à condition de les valoriser et de les
recycler. On parle aujourd’hui d’économie circulaire. Les restes alimentaires peuvent
être transformés en compost pour les maraîchers ou en charbon pour cuire les aliments.
On peut utiliser le gaz méthane qu’ils dégagent pour produire de l’électricité. Le
plastique peut être recyclé. Ce qui ne peut être valorisé et recyclé devra être enfoui ou
subir un traitement particulier.

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