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Charpente Metallique Cours Et Exercices GC M1 Hamrat Mostefa
Charpente Metallique Cours Et Exercices GC M1 Hamrat Mostefa
Polycopié
(Tome 1)
CHARPENTE METALLIQUE
(COURS ET EXERCICES)
Présenté par
Dr HAMRAT Mostefa
Ce document présente aux étudiants et aux jeunes ingénieurs un état de l’art aux
métiers de la construction en acier. Il inspire aux étudiants le goût de la
construction en acier et recense les avantages que procure l'acier pour la
construction, en insistant sur ses potentialités et sur les satisfactions qu'il peut
apporter à ceux qui voudront bien l'étudier sérieusement.
SOMMAIRE
CHAPITRE 1: Présentaon du rôle de l’acier et élaboraon de l'acier et des
produits en acier
1.1. Présentation de l’acier .................................…………………………..………………….........………….………………...1
1.2. Les avantages de l’acier ..........................................…….............................................………………….……..2
1.3. Propriétés des aciers laminés .......………......................................…………………………...............................4
1.1. Introduction
Aujourd'hui de nombreuses et remarquables structures démontrent les possibilités
qu'offre un matériau bien connu et largement répandu, avec des architectures
claires, transparentes (Fig.1).
Une longue durée de vie et de faibles coûts d'entretien s'obtiennent par une
conception judicieuse des détails de construction en acier, par un haut niveau de
préfabrication dans des usines modernes et bien équipées, avec un personnel
compétent et également grâce à des systèmes modernes de protection contre la
corrosion.
1
1.2. Les avantages de l’acier
1.2.1. La vitesse d'exécution
Il y a une demande croissante, dans tous les projets de génie civil et de bâtiment,
pour une réduction des temps d'exécution.
- Les bacs acier sont facilement montés à la grue en paquets et ensuite mis en
place à la main (Fig. 2),
- Les goujons connecteurs, éléments essentiels des liaisons entre poutre,
platelage et béton, peuvent être placés par un seul opérateur (Fig. 3).
- Le béton est mis en place par pompage (Fig. 4),
- Les réseaux sont fixés facilement en dessous du platelage (Fig. 5)
- Des escaliers préfabriqués peuvent être transportés à la grue et mis en place
pour donner un accès rapide et sûr aux hommes de chantier (Fig. 6).
Figure 5. Figure 6
2
1.2.2. Légèreté, raideur et résistance
- Les structures en acier sont généralement plus légères que celles qui utilisent
d'autres matériaux. Pour les immeubles de bureaux de grande hauteur, de très
nombreuses approches nouvelles dans la conception sont mises en œuvre pour
permettre des portées libres de 12 à 18 mètres et au-delà (Fig. 7).
Figure 7
- Pour les ponts, la résistance et la ténacité de l'acier ont permis les élégantes
solutions des ponts à haubans et des ponts suspendus (Figs. 8 et 9).
Figure 8 Figure 9
1.2.4. Qualité
La mise en place d'éléments préfabriqués sur le chantier, c'est une opération qui
peut être facilement contrôlée.
3
1.3. Propriétés des aciers laminés
Le tableau 1 donne les nuances d’acier Fe 360, Fe 430 et Fe 510 conformes à la
norme EN 10025 et pour les nuances Fe E 275 et Fe E 355 conformes à la norme
prEN 10113 (profilés creux).
Pour les aciers couverts par l’Eurocode 3, les valeurs de propriétés prisent en
compte dans les calculs sont:
- Module d’élasticité longitudinale E = 210000 MPa,
E
- Module de cisaillement G = ,
2(1 + ν )
- Coefficient de poisson ν =0.3,
- Masse volumique ρ =7850 kg/m3,
- Coefficient de dilatation α = 12. 106 par °C.
4
Chapitre 02: calcul aux états limites et les
coefficients partiels de sécurité
2.1. Introduction
Les objectifs fondamentaux de la conception générale sont de créer une structure
sûre, utilisable et économique à construire.
Ce chapitre présente le calcul aux états limites des structures métalliques selon
l’Eurocode 3.
En calcul de structure métallique, les aspects qui doivent être vérifiés sont la
résistance et la stabilité au renversement (Fig.1).
(a) Rupture due une charge (b) Rupture par flambement (c) Perte d’équilibre
Rotule
Plastique
(c) Transformation en un mécanisme
5
Les états limites de service concernent des états auxquels la structure, bien que
encore debout, commence à se comporter d'une manière peu satisfaisante due, à
des déformations ou à des vibrations excessives (Fig. 2).
Le concepteur doit alors chercher à vérifier que la structure remplit sa fonction de
manière satisfaisante lorsqu'elle est soumise à son chargement de service ou de
fonctionnement.
6
2.3.2. Les valeurs des actions (Gd, Qd et Ad) à prendre en compte dans les
calculs
La valeur de calcul d'une action est égale à sa valeur caractéristique multipliée par
un coefficient partiel de sécurité approprié.
Les valeurs réelles des coefficients partiels qu'il faut utiliser dépendent de la situation
de calcul (normale, transitoire ou accidentelle), l'état limite et la combinaison
particulière des actions prises en compte.
Les valeurs correspondantes des effets de calcul des actions, telles que les forces
intérieures et les moments, contraintes et déplacements sont déterminées à partir
des valeurs de calcul des actions, des données de géométrie et des propriétés du
matériau. Pour l'acier utilisé dans les structures métalliques, la propriété la plus
importante dans ce contexte est la limite d'élasticité.
γG peut prendre deux valeurs : γG,sup et γG,inf, qui représentent respectivement les
valeurs « supérieure » et « inférieure ».
Quand les actions permanentes ont une action défavorable sur les conditions de
calcul prises en compte, le coefficient partiel de sécurité prend la valeur supérieure.
Cependant, quand l'effet d'une action permanente est favorable (par exemple dans le
cas de charges appliquées à une console lorsqu'on considère le calcul de la travée
adjacente), on prend pour le coefficient partiel de sécurité la valeur inférieure.
Par principe, les valeurs caractéristiques (Fk) sont multipliées par des facteurs
partiels de sécurité relatifs aux charges (γF) afin d'obtenir les charges de calcul (Fd),
c'est-à-dire :
Fd = γF Fk (1)
Les conséquences de l'application des charges de calcul à la structure, c'est-à-dire le
moment fléchissant, la force de cisaillement sont appelés les « effets de calcul »,
notés Ed.
7
La résistance de calcul Rd s'obtient en divisant la résistance caractéristique Rk par le
coefficient partiel de sécurité du matériau γM.
Pour que le calcul soit satisfaisant, la résistance de calcul devrait être plus
importante que « l’effet de calcul » (Ed ≤ Rd)
a) Ed,dst ≤ Ed,stb
où: Ed,dst et Ed,stb sont les effets de calcul respectivement des action
déstabilisantes et stabilisantes. Il s'agit là de l'état limite ultime
de l'équilibre statique.
b) Ed ≤ Rd
L’Eurocode3, par exemple, présente sur un tableau les flèches verticales limites pour
les poutres, dans six catégories qui sont:
- les toitures en général,
- les toitures supportant fréquemment du personnel autre que celui d'entretien,
8
- les planchers en général,
- les planchers et toitures supportant des cloisons en plâtre ou autres matériaux
fragiles ou rigides,
- les planchers supportant des poteaux (à moins que la flèche ait été incluse dans
l'analyse globale de l'état limite ultime),
- cas où la flèche peut nuire à l'aspect du bâtiment.
2. 7. Glossaire
- Un état limite est une condition au-delà de laquelle la structure ne satisfait plus les
exigences de fonctionnement de la conception.
- L'état limite ultime est l'état associé à l'effondrement et montre l'incapacité à
reprendre des charges plus importantes.
- La limite d'élasticité (fy) d'un matériau est la résistance spécifiée.
- Les coefficients partiels de sécurité (γG, γQ, γM) sont les coefficients qui
s'appliquent aux charges caractéristiques, aux résistances et aux propriétés des
matériaux, de manière à pouvoir prendre en compte la probabilité que les valeurs
des charges ont d'être dépassées ou la résistance de calcul déterminée de ne pas
être atteinte.
- Les charges de calcul (ou charges pondérées) (Gd, Qd, Ad) sont les charges
caractéristiques multipliées par le facteur partiel de sécurité correspondant.
- La résistance de calcul est la limite élastique divisée par le coefficient partiel de
sécurité correspondant du matériau.
9
CHAPITRE 03: Méthodes d'analyse des structures en
acier
3.1. Introduction
Le terme «sollicitation» est utilisé de manière générale. Il s'applique aux efforts
normaux, aux efforts tranchants, aux moments fléchissants, aux moments de torsion,
etc.
Les sollicitations dans une structure isostatique peuvent être obtenues à partir des
seules équations de la statique. Dans une structure hyperstatique, ce n'est plus le
cas ; il faut leur adjoindre quelques conditions géométriques supplémentaires sous
chargement. Il est donc important, à ce stade, d'avoir compris la différence
fondamentale qui existe entre les structures isostatiques et les structures
hyperstatiques. Les sollicitations dans une structure peuvent être déterminées à
partir, soit d'une analyse globale élastique, soit d'une analyse globale plastique. Alors
que l'analyse globale élastique peut être utilisée dans tous les cas, l'analyse globale
plastique ne peut l'être que si, à la fois, les sections transversales des éléments et
les caractéristiques mécaniques de l'acier, satisfont à certaines conditions.
10
chargement (Fig.1). Évidemment, les propriétés réelles du matériau, notamment la
limite élastique et la résistance effective, seront prises en compte dans la vérification
si les sollicitations dépassent ou non la résistance des sections transversales et des
éléments.
σ
Dans les structures continues (hyperstatiques), les équations d'équilibre ne sont pas
suffisantes pour déterminer les forces inconnues et elles doivent être complétées par
des considérations géométriques entre certaines déformations de la structure. Ces
relations sont appelées conditions de compatibilité car elles assurent la compatibilité
des déformations dans la géométrie de la structure déformée.
fy
E
εy ε
11
Considérons une section transversale d'aire A, possédant un axe de symétrie et
soumettons-la à une flexion dans le plan de symétrie (Fig. 3). Si le moment
fléchissant est faible, la contrainte et la déformation varient linéairement sur la
hauteur. Quand le moment augmente, la limite élastique est d'abord atteinte au
niveau de la fibre la plus éloignée du centre de gravité (fibre supérieure de la
Fig. 3c). S'il augmente encore, elle est également atteinte dans la fibre opposée
(fibre inférieure de la Fig. 3d). Si le moment de flexion continue à croître, la
plastification se propage à partir des fibres extrêmes vers l'intérieur de la section
jusqu'à ce que les deux zones de plastification se rejoignent ; la section est alors
entièrement plastifiée (Fig. 3(e)).
La valeur du moment ultime, appelé moment plastique, est déduite des conditions
d'équilibre. S'il n'y a pas de force axiale, l'axe neutre de la section entièrement
plastifiée divise cette dernière en deux aires égales A/2 ; les résultantes de la zone
tendue et de la zone comprimée sont égales et forment un couple dont la valeur est
celle du moment ultime :
M pl = 0,5.A.f y (Zc + Z t ) (1)
M pl = Wpl . fy (2b)
où :
Wpl = 2. S : le module plastique de la section pour la flexion selon l'axe considéré.
Où :
Wel : le module élastique de la section pour la flexion suivant le même axe.
Le gain relatif de résistance qui est obtenu en autorisant une plastification complète
de la section, est mesuré par le facteur de forme :
α = M pl / M el = Wpl / Wel (4)
12
qui vaut par exemple 1,5 pour une section rectangulaire, 1,7 pour une section
circulaire pleine et qui varie entre 1,12 et 1,18 pour les profilés en I, en H et en U,
fléchis suivant leur axe fort « yy ».
y y
z M
centre σ= z
I
z (b)
(a)
fy fy
fy
(c) Elastique (d) Elasto-plastique
fy
Zc
Zt
(e) Plastique
fy
13
Rotule plastique
(a)
(c)
(b)
14
3.4.1. Conditions pour la classification des sections transversale
En accord avec l'Eurocode 3, le tableau 2 donne un résumé des conditions que
doivent vérifier les sections transversales en termes de comportement mécanique,
de capacité de résistance à la flexion et de capacité de rotation.
Les moments de résistance en flexion pour les quatre classes définies ci-dessus
sont :
− pour les Classes 1 et 2 : le moment plastique ( M pl = Wpl . fy )
− pour la Classe 3 : le moment élastique ( M el = Wel . fy )
− pour la Classe 4 : le moment de voilement local
( Mo < Mel )
15
Tableau 2. Classification des sections transversales
Voilement
local
Élastique sur section Aucune
complète
fy
4
Voilement
local
Élastique sur section
efficace Aucune
Les quatre classes données ci-dessus sont valables pour les sections de poutres
fléchies
16
3.5. Élancements limites des parois
Le tableau 3 donne quelques unes des valeurs du rapport b/t pour des parois de
sections transversales de profilés en I laminés, comprimées ou fléchies.
17
3.6. Exemples Classification des sections transversales
Exemple 1 : Détermination de la classe d’une section transversale
comprimée.
Classification de la semelle :
c 150
= = 6,5 < 10 ε = 10 : Classe 1
tf 23
Classification de l’âme :
d 390
= = 32,5 < 33 ε = 33 : Classe 1
tw 12
Classification de la semelle :
c 110
= = 5,8 < 10 ε = 8,1 : Classe 1
tf 19
Classification de l’âme :
d 514
= = 42,8 > 42 ε = 34,0 : Classe 4
tw 12
En conséquence, cette section peut être considérée comme appartenant à la Classe
4.
18
Exemple 2 : Détermination de la classe de la d’une section transversale fléchie
Dans ce cas, les semelles peuvent être considérées comme soumises soit à
une compression uniforme, soit à une traction uniforme. Leur classification est
alors :
c 150
= = 6,5 < 10 ε = 10 : Classe 1
tf 23
d 390
= = 32,5 < 72 ε = 72 : Classe 1
tw 12
Supposons que cette section soit complètement plastifiée en flexion pure. Dans
ce cas, les semelles sont soumises à une distribution uniforme de contraintes,
en compression d'un côté de l'âme et en traction de l’autre. Leur classification
est alors :
c 150
= = 6,5 < 10 ε = 10 : Classe 1
tf 23
En flexion pure autour de l’axe z-z, les possibilités de voilement local de l’âme
peuvent être négligées compte tenu de sa position par rapport à l’axe neutre. Ainsi,
cette section peut être considérée comme appartenant à la Classe 1.
19
a) Flexion autour de l’axe y-y
Si les semelles sont considérées soumises soit à une compression, soit à une
traction uniforme, leur classification est :
c 110
= = 5,8 < 10 ε = 8,1 : Classe 1
tf 19
L’âme est fléchie et sa classification est :
d 514
= = 42,8 < 72 ε = 58,3 : Classe 1
tw 12
c 110
= = 5,8 < 10 ε = 8,1 : Classe 1
tf 19
Les observations présentées pour l’âme du HEA 500 soumis à une flexion
autour de l’axe z-z restent vraies dans le cas présent.
Les observations présentées pour l’âme du HEA 500 soumis à une flexion autour de
l’axe z-z restent vraies dans le cas présent.
20
Chapitre 04. Eléments tendus
4.1. Introduction
La stabilité d'une structure résulte de l'équilibre entre des éléments soit tendus, soit
comprimés.
Des exemples simples de structures à éléments tendus sont donnés à la figure 1 : il
s'agit d'une toiture inclinée avec une poutre en traction et d'une structure en treillis
dont la membrure inférieure et plusieurs diagonales sont tendues. Depuis peu, les
câbles sont utilisés comme éléments tendus dans des structures telles que les
toitures, les ponts, les pylônes, les grues, etc.
Compression
T T T T
C C C C C
A C
B
Traction
T : Traction
C : Compression
B
(b)
21
4.2. Comportement des sections d’éléments tendus
Les éléments tendus sont le plus souvent dimensionnés à l'aide de profilés laminés,
barres ou plats. Il est possible de combiner plusieurs profilés ou de reconstituer une
section spécifique à l'aide de plats (Fig.2).
En général, les profilés laminés sont préférés et l'utilisation de sections reconstituées
est réservée à la reprise de charges importantes ou de moment de flexion qui
s'ajouteraient à la traction.
Lorsque l’élément est assemblé par boulonnage, la section est affaiblie ; la réduction
de section s'élève à environ 10 à 20 % de l'aire de la section brute. Deux problèmes
en découlent: tout d'abord, la réduction de l'aire de la section dès lors qualifiée de
nette ; ensuite, la concentration de contraintes qu'induise les trous (Fig. 3) qui peut
22
conduire à des valeurs de contraintes trois fois supérieures à celles obtenues dans
une distribution uniforme. σ
(a)
fy
Figure 3. Distribution des contraintes dans une section percée d'un trou
23
ABE = l ABE − d ,
S2
ABCD = l ABE − 2d +
4g
A net = min(ABCD, ABE).t
d : diamètre du trou,
A
B
g
C
s s D E
(a). Trous en quinconce (b). Cornières avec des trous dans les deux ailes
4.6. Vérification
La formule de vérification est la suivante :
N Sd ≤ N Rd (4)
Où : - NSd : l'effort de dimensionnement en traction,
- NRd : la force résistante de dimensionnement définie comme la plus faible des
valeurs fournies par les équations (1) et (3)
24
4.7. Références Bibliographique
Eurocode 3 ; Conception et calcul des structures en acier, 1993-1-1 ; Partie 1.1 ; Règles
générales et règles pour les bâtiments, CEN Bruxelles, 1992
Exercices
EX01. Calculer la résistance de calcul à la traction des éléments suivants assemblés
au moyen de boulons (Fig.01).
• Acier Fe E 360
• Diamètre nominal des boulons d b = 12 mm
• Diamètre nominal des trous de boulons d 0 = 13 mm.
20 30 30 30 30 20 t p=6
N N
t p =6
20
40
N b p =120 N
40
20
Ex.02 : Choisir un tirant en Fe 360 pour supporter une force de traction de 81 kN (kp
= 4/ 3), en admettant que la section nette a un diamètre égale à 80% de celui de la
section brute.
25
D
P=104N/m
Ex.04 : Une structure est constituée 2m
comme l’indique dans la Fig.3.
Les réactions horizontales, verticale B C A x
et moment d’encastrement en A sont 2m 2m
32280N, 17430N et 15480N.m respectivement. y Fig.3
Fig. 4. Dimensions en mm
Ex.06 : Soit l’assemblage dans la Fig. 5. Déterminer Pmax admissible d’une paire de L
150x75x9mm en Fe 360, destinée à supporter une combinaison de charge
permanente (75%) et une surcharge (25%). En admettant que P est transmise au
gousset par des rivets sur les lignes a et b (les trous de rivets ont un ∅19mm).
P P
50
Fig. 5 40 35
50 50 50
26
Chapitre 05
Poutres maintenues latéralement
(Flexion)
5.1. Introduction
La poutre constitue l'élément structural de base de toute construction ; elle franchit la
portée comprise entre ses deux appuis et transmet principalement par flexion les
charges qui lui sont appliquées. Les poutres métalliques réalisées à partir d'une
grande diversité de formes et de sections structurales, peuvent souvent être
dimensionnées en utilisant la théorie élémentaire de la flexion.
Les sections pour lesquelles les rapports largeur/épaisseur de semelle,
largeur/épaisseur d'âme ont été limités de manière que leur plein moment de
résistance plastique puisse être développé, appartiennent à la Classe 1 ou à la
Classe 2, selon la terminologie utilisée dans l’Eurocode 3. La plupart des profilés
laminés à chaud, en particulier les sections de type HE ou IPE répondent à cette
exigence.
fd fd
h h
fd fd
Figure 1 .Distribution des contraintes de flexion pour une section fléchie autour d'un
axe de symétrie : théorie élastique
27
En la limitant à une fraction de la limite d'élasticité du matériau, le module de flexion
est de la forme suivante:
M
W≥ (2)
fd
I
où : W = , fd est la contrainte normale limite en flexion
h/2
Selon la théorie moderne des états limites, fd est obtenu en divisant la limite
d'élasticité nominale fy du matériau par un coefficient approprié
γM et M est le moment fléchissant produit par les charges pondérées, c'est-à-dire les
charges de service majorées de façon adéquate pour assurer une marge de sécurité
au calcul.
L'équation (2), correspond à la condition de première plastification. Les valeurs de W
pour les profilés standardisés du commerce sont fournies dans les catalogues établis
par les producteurs.
Propriétés de
la section
A : Aire 1 1 1 1
Wy : Module
1 3,5 6,2 2,3
élastique
Wpl : Module
1,5 3,9 7,2 2,9
plastique
28
Lorsque la section a atteint un état de plastification complète, la distribution des
contraintes de flexion dans une section doublement symétrique devient celle illustrée
à la figure 2; la moitié de la section y est plastifiée en compression tandis que l'autre
moitié est plastifiée en traction.
tf fy
tw
h
r
fy
M pl = f y Wpl (3)
Où :
fy: la limite d'élasticité du matériau (admise la même en traction et en compression)
Wpl: le module de flexion plastique
Dans les codes tels que l’Eurocode 3, il est de pratique courante d'adopter pour fyd
une valeur légèrement minorée de la limite d'élasticité, de manière à se prémunir
contre d'éventuelles variations de la valeur nominale.
29
La figure 3 montre la distribution élastique des contraintes de cisaillement obtenue
dans une section rectangulaire et dans une section en double té. Dans les deux cas,
la contrainte de cisaillement varie paraboliquement sur la hauteur; elle atteint sa
valeur maximale au droit de l'axe neutre. Dans la section en double té, la différence
entre les valeurs minimale et maximale de la contrainte de cisaillement dans l'âme -
celle-ci supportant pratiquement l'entièreté de l'effort tranchant.
3.V
τ= V.h.b
2.h.t b τ=
4.I
τ τ τ
h h
τ
Section transversale Variation de la contrainte V.h.b h
de cisaillement
τ max = 1 +
V.h.b 2.I 4b
τ=
2.I
Elle est utilisée conjointement (parallèlement) à une section cisaillée Av, donnée par
exemple comme suit :
− profil laminé en I, charge parallèle à l'âme : Av = A - 2btf + (tw + 2r) tf
− plats et sections pleines : Av = A
− sections circulaires creuses : Av = 2A/π
5.4. Flèche
Les flèches excessives peuvent néanmoins affecter l'aptitude au service de la
structure.
Elles sont par exemple susceptibles de produire :
− une fissuration des plafonds en plâtre,
− un défaut d'alignement des rails de pont-roulant,
− des difficultés d'ouverture des portes de grandes dimensions.
Dans l’Eurocode 3, il est proposé de limiter au 1/300 de la portée, la flèche
maximale, sous charges de service, des poutres supportant des planchers.
30
5.5. Flexion de sections non symétriques
En raison du défaut de symétrie par rapport à l'axe neutre, les contraintes dans les
semelles supérieure et inférieure ne sont pas égales (Fig.4). Ainsi, la contrainte dans
la plus petite des semelles d'une poutre en double té à semelles inégales sera
supérieure à la contrainte existant dans la plus grande des semelles. C'est pourquoi
il est nécessaire, dans un calcul élastique, de se référer au plus petit des deux
modules de flexion élastique, Wmin.
fd fy
A.N
fd fy
31
α β
My
+ Mz ≤ 1 (7)
M M
ply plz
où :Mpl,y et Mpl,z sont les résistances plastiques en flexion autour des axes y et z
respectivement
Les valeurs des exposants α et β dépendent du type de section considérée. Adopter
α = β = 1 place en sécurité
32
Exercices
Ex.02 : Choisir un profil IPE en Fe360 pour le porte à faux (cantilever) avec les
dimensions données dans la figure 1. P
g =2.25T/m: charge permanente
q= 2 T/m: charge d’exploitation l
q
On donne fadm =L/300, E = 2.1 106 kg/cm2
g
Pl 4
fcal= Fig. 1
8 EI 3m 6m 4m
L = 6,0 m
Fig. 2
Ex.04 : Soit une poutre supportant deux charges concentrées (P). La charge P étant
la combinaison des charges permanentes (Pp= 40.5 kN) et des charges
d’exploitations (Ps= 48.6 kN). La poutre qui est un IPE en Fe360, supporte également
son poids propre, q (Fig. 3).
Sélectionner un profilé pour la poutre (fadm =L/300)
P P
q
Fig. 3
3m 3m 3m
33
EX.05: Soit une poutre en IPE en FeE360 (fy =235 MPa) supportant une charge
permanente pondérée concentrée (Pp =220 kN, y compris le poids propre de la
poutre) au milieu de la portée et une charge d’exploitation uniformément répartie non
pondérée q =10kN/m (Fig.4).
pl 3 5ql 4
Choisir un profilé pour la poutre (fadm =L/300, f P = , fq = );
48 EI 384 EI
PP
q
9m
Fig.4
EX.06: La poutre en IPE500 est sollicitée en flexion (Fig. 5). 2 trous de ∅20mm
existent sur chaque semelle du profil juste au milieu de la poutre.
Déterminer la charge maximale, Pmax (kp=1.35), pouvant être supporté par la poutre
(sachant que la poutre est en acier Fe360 et son poids propre est ignoré).
On donne : ∆I= (trous à réduire) = Ay2(x2)
z
(∆I)net = Ibrut - ∆I, ∆w = (∆I/V)net 100 mm
5P
Fig. 5 ∅ 20 mm
9m
z
Fig. 6
N.B. Dans le cas où la flèche fy n’est pas vérifiée, prendre un appui intermédiaire/à
l’inertie y (lierne)
34
EX.08: On veut dimensionner et vérifier la panne intermédiaire en Fe360 d’une
toiture (Fig. 7), soumise à une flexion bi-axiale. La panne (IPE) simplement appuyée
dans les deux sens, est soumise à un ensemble de charges et surcharges non
pondérées données de la manière suivante :
-poids de la couverture TN40………………………10,6 daN/m2
-poids propre de la panne (estimé)……………...…...12,9 daN/ml
-poids de la neige Normale………………………… 25 daN/m2
- surcharge d’exploitation………………………. …..100 daN/m2
1.2 m
Fig. 7
12° 5m
35
Chapitre 06: Phénomènes d’instabilité élastique
Part I : Flambement des éléments structuraux
I.1. Introduction
Les poteaux sont des membrures verticales utilisées pour la reprise de charges
axiales de compression.
Un élément est comprimé lorsqu’il est soumis à des charges axiales de compression.
Du fait de l'élancement relativement important de la plupart des membrures
comprimées en acier, le flambement peut apparaître; cette instabilité qui se
caractérise par l'apparition d'un moment de flexion dans le poteau soumis à effort
axial, doit être soigneusement vérifiée.
Le flambement qui affecte les éléments structuraux principalement comprimées
(flambement simple) ou comprimés et fléchis (flambement- flexion) qui est très
dangereux.
L'Eurocode 3 considère des poteaux comme courts lorsque leur élancement réduit λ
(voir §I.2.2) est tel que λ ≤ 0,2 .
36
π2 E I
N cr = 2
(2)
λf
N cr π 2 E I
σ cr = = 2 (3)
A λf A
I l
Avec le rayon de giration i= et l’élancement λ = f (lf longueur de flambement)
A i
L'équation (3) devient :
π2 E
σ cr = (4)
λ2
235
ε= (6)
fy
37
Le risque de flambement n’est considéré que si λ > 0,2
Avec:
1
χ= ≤ 1 : le coefficient de réduction considéré dans l'Eurocode 3 [4].
2 2
φ+ φ −λ
φ = 0,5 1 + α λ − 0,2 + λ
( ) 2
Le tableau 1 donne les valeurs du coefficient de réduction χ en fonction de
l'élancement réduit λ .
38
Tableau 1. Coefficients de réduction
Coefficient de réduction χ
λ Courbe a Courbe b Courbe c Courbe d
0,2 1,0000 1,0000 1,0000 1,0000
0,3 0,9775 0,9641 0,9491 0,9235
0,4 0,9528 0,9261 0,8973 0,8504
0,5 0,9243 0,8842 0,8430 0,7793
0,6 0,8900 0,8371 0,7854 0,7100
0,7 0,8477 0,7837 0,7247 0,6431
0,8 0,7957 0,7245 0,6622 0,5797
0,9 0,7339 0,6612 0,5998 0,5208
1,0 0,6656 0,5970 0,5399 0,4671
1,1 0,5960 0,5352 0,4842 0,4189
1,2 0,5300 0,4781 0,4338 0,3762
1,3 0,4703 0,4269 0,3888 0,3385
1,4 0,4179 0,3817 0,3492 0,3055
1,5 0,3724 0,3422 0,3145 0,2766
1,6 0,3332 0,3079 0,2842 0,2512
1,7 0,2994 0,2781 0,2577 0,2289
1,8 0,2702 0,2521 0,2345 0,2093
1,9 0,2449 0,2294 0,2141 0,1920
2,0 0,2229 0,2095 0,1962 0,1766
2,1 0,2036 0,1920 0,1803 0,1630
2,2 0,1867 0,1765 0,1662 0,1508
2,3 0,1717 0,1628 0,1537 0,1399
2,4 0,1585 0,1506 0,1425 0,1302
2,5 0,1467 0,1397 0,1325 0,1214
2,6 0,1362 0,1299 0,1234 0,1134
2,7 0,1267 0,1211 0,1153 0,1062
2,8 0,1182 0,1132 0,1079 0,0997
2,9 0,1105 0,1060 0,1012 0,0937
3,0 0,1036 0,0994 0,0951 0,0882
39
Tableau 3. Choix de la courbe de flambement correspondant à une section [4]
Section transversale Limites Axe de Courbe de
flambement flambement
Sections laminées en I h/b > 1,2 :
tf < 40 mm y-y a
z-z b
40 mm < tf < 100 mm y-y b
z-z c
h/b < 1,2 :
tf < 40 mm y-y b
z-z c
tf > 100 mm y-y d
z-z d
Sections soudées en I
tf < 40 mm y-y b
z-z c
tf > 40 mm y-y c
z-z d
Sections tubulaires laminées à chaud quel qu'il soit a
formées à froid :fyb quel qu'il soit b
formées à froid : fya quel qu'il soit c
40
I.3. Flambement-flexion
Deux types de comportements distincts d'une barre comprimée et fléchie sont
illustrés aux figures 2 (a et b).
N N
y y
z
- Section de classes 1 et 2.
N k M k M
y y.Sd
Sd + + z z.Sd ≤ 1 (11)
f f f
y y y
χ min A W W
γ pλ. y γ pλ.z γ
M1 M1 M1
µ N
y Sd
k =1− ≤ 1,5 Coefficient d’amplification des contraintes de flexion
y χ Af
y y
Wpλ.y − Weλ.y
µ y = λ y 2 β My − ψ + ≤ 0,90
Weλ.y
βMy tient compte de l'allure du diagramme des moments fléchissants entre les
extrémités de la barre. Ses valeurs sont données dans le tableau 4.
41
N Sd k LT M y.Sd k M
+ + z z.Sd ≤ 1 (12)
fy fy fy
χz A χ LT Wpλ.y Wpλ.z
γ M1 γ M1 γ M1
Remarque 2 : Les formules de vérification ci-dessus ((11) et (12)) sont valables pour
les sections de Classe1 et 2; dans le cas de sections de Classe 3, il faudra remplacer
Wpl par Wel.
Remarque 3 : Dans le cas des barres soumises à compression et flexion biaxiale (My
et Mz), la formule (11) est valable.
42
Tableau 4. Facteurs de moment uniforme équivalent βM
Diagramme des moments Facteur de moment uniforme équivalent
βM
Moments d'extrémité
β M, ψ = 1,8 − 0,7ψ
β M, Q = 1,3
β M, Q = 1,4
MQ
β M = β m, ψ + ∆M (
β M ,Q − β M , ψ )
43
I.4. Flambement des éléments triangulés
La démarche de calcul adoptée par l'Eurocode 3 peut être résumée comme suit :
44
Tableau 5. Eléments comprimés à treillis
Treillis SV
d
π.E.A d .a.h 02
a
2d 3
Ad
h0
d a
π.E.A d .a.h 02
Ad
d3
a
h0
d π.E.A d .a.h 02
3 Ad .h03
a
d 1 + 3
AV .d
a
Ad
h0
n est le nombre de plans de treillis
Ad et AV sont données pour un seul plan
45
I.5. Références bibliographiques
[1]. Dowling P.J., Knowles, P. and Owens G.W., "Structural Steel Design", The Steel
Construction Institute, Butterworths, 1988.
[2] European Convention for Constructional Steelwork, "Manual on Stability of Steel
Structures", June 1976.
[3] Structural Stability Research Council, "Guide to Stability Design Criteria for Metal
Structures", Edited by B.G. Johnson, John Wiley & Sons, 1976.
[4] Eurocode 3 - Part 1, "Design of Steel Structures - General and Building".
Commission of the European Communities, Novembre 1990.
46
Exercices N
q = 5kN/ml
FeE360.
6m
Ex. 02 : Soit un poteau articulé aux deux
extrémités (dans les deux plans) (Fig. 1), ayant
Fig. 1
pour section HEA 300 en Fe360 supportant
une charge latérale uniformément répartie de 5 kN/m (kp =1.5)
(dans le plan Y-Y) et un effort axial N= 803 kN (kp =1.35).
Vérifier la stabilité du poteau. 0.1N
F
Ex. 03 : Soit un poteau en HEB 400 encastrée en bas
(dans les deux plans) et libre en tête (dans les deux plans),
10 m
supportant un effort normal de compression et une force
horizontale (Fig. 2)
-Déterminer l’effort normal maximal de compression N (kp= 1.35),
-Déterminer Fmax (kp= 1.5), sachant que F est appliquée Fig. 2
perpendiculairement à l’axe y-y et en présence de l’effort axial 0.1 N.
Fig. 3
47
Nmax= ?
Ex. 06: Soit un poteau articulé aux deux extrémités
(dans les deux sens) (Fig. 4), ayant pour section HEA 300
q= 4kN/m
en Fe360 (fy =235 MPa) supportant une charge latérale
5m
uniformément répartie de 4 kN/m (kp =1.35).
Déterminer la valeur maximale de l’effort axial
de compression Nmax= ? ((kp =1.5). Fig. 4
N
Ex. 07: 1-a. Soit un poteau articulé aux deux extrémités
et dans les deux plans, ayant pour section un profilé
HEA550 en Fe360, destiné à supporter une force axiale
pondérée Np =1800kN.
Déterminer la hauteur maximale du poteau.
q = 5kN/ml
9m
1-b. Soit une barre articulée aux deux extrémités
(dans les deux plans) (Fig. 5), ayant pour section HEA 300
en Fe360 supportant une charge latérale uniformémentFig. 5
répartie de 5 kN/m (kp =3/2).
On demande de calculer la valeur maximale
admissible de compression (Nmax) (kp =4/3).
Y Y
Ex. 08: Soit un poteau en HEA 160 (Fe360), supportant un effort axial NSd de 250
kN, alors il peut également supporter un moment de flexion de 6 kN.m selon l’axe
faible (Fig. 6)
Vérifier la stabilité de ce poteau.
Fig.6
48
Ex. 09: Soit un poteau en treillis simple dont les membrures sont des IPE en Fe360,
reliées par des diagonales. Ces diagonales sont constituées de plats disposées sur
les deux faces opposées comme le montre la figure 7 (a+b). L’effort axial N est égal
à 3.103 kN et la longueur du poteau est de 9 m. Il est supposé bi-articulé à ses
extrémités.
Vérifier la stabilité de ce poteau.
N= 3.103 kN
IPE
9000
Diagonales
(a) (b)
Fig. 7. Dimensions en mm
49
Chapitre 06 : Phénomènes d’instabilité élastique
Part II : Déversement
II.1. Introduction
Le comportement d'une poutre console chargée d'une charge verticale à son
extrémité libre est illustré à la figure 1 et figure 2; ce phénomène est appelé «
déversement ». Bien que celui-ci implique à la fois un déplacement latéral (u) et une
distorsion autour d'un axe vertical passant par l'âme (φ), ainsi qu'indiqué à la figure 3,
ce type d'instabilité est tout à fait similaire à celui, plus simple, du flambement par
flexion d'une barre chargée axialement. La mise en charge de la poutre dans son
plan de grande raideur (le plan de l'âme) entraîne une ruine par instabilité dans une
direction de moindre raideur (produisant un déplacement latéral et une torsion).
Le déversement influence le dimensionnement des poutres non tenues latéralement,
de la même manière que le flambement par flexion.
50
Figure 2. Chargement déstabilisant
51
II.2. Rôle favorable du contreventement
La résistance d'une poutre en danger de déversement peut être très sensiblement
améliorée si cette poutre est dotée à un contreventement approprié.
-Le contreventement doit être suffisamment raide pour empêcher le déplacement
latéral des points tenus
- Le contreventement doit résister en toute sécurité aux efforts qui lui sont transmis
par la membrure principale.
Où :
MRd : le moment résistant de calcul de la section transversale,
1
χ LT = (2)
2 2
φ LT + φ LT − λ LT
avec : [ ( )
φ LT = 0,5 1 + α LT λ LT − 0,2 + λ LT 2 ]
et αLT = 0,21 pour les sections laminées ;
52
M Rd
λ LT ≤ (3)
M cr
53
Exercices
Ex. 01: Soit une poutre en IPE en FeE360 (fy =235 MPa) supportant une charge
permanente pondérée concentrée (Pp =220 kN, y compris le poids propre de la
poutre) au milieu de la portée et une charge d’exploitation uniformément répartie non
pondérée q =10kN/m (Fig .1).
pl 3 5ql 4
1. Choisir un profilé pour la poutre (fadm =L/300, f P = , fq = );
48 EI 384 EI
2. Effectuer la vérification au déversement, justifiez votre réponse. On donne E = 2.1
106 kg/cm2.
PP
q
Fig. 1
9m
Ex. 02: Une poutre de portée 9,8 m est chargée par des poutres transversales
disposées à 4,3 m et 6,6 m de son extrémité de gauche. Les deux extrémités de la
poutre et les deux points de chargement peuvent être considérés comme étant
complètement maintenus au déversement.
D
A B C
260
208
-130
Fig. 2.
54
Ex. 03: Vérifier la capacité d’un IPE500 en acier Fe360 à supporter une charge de
service uniformément distribuée de 30 kN/m pour une portée de 6 m.
Les deux extrémités de la poutre sont attachées aux semelles des poteaux à l’aide
de doubles cornières (Fig.3).
Fig. 3.
55
Chapitre 06: Phénomènes d’instabilité élastique
Part III : Voilement
III.1. Introduction
Les poutres planes sont généralement dimensionnées pour supporter des charges
lourdes, avec de grandes portées, dans les cas où il est nécessaire d'atteindre un
bon rapport résistance/poids propre de la poutre. Ceci conduit à des situations
délicates, en particulier pour l'âme. Pour réduire le poids propre, il faut réduire
l'épaisseur tw de l'âme. En conséquence, l'âme devient très souvent une plaque
mince susceptible de voiler par cisaillement. De même, si les semelles sont
également des plaques minces, elles peuvent voiler sous la compression axiale due
au moment de flexion.
Le voilement de l'âme peut être provoqué par des contraintes de compression ou par
des contraintes de cisaillement supérieures à la contrainte critique de voilement.
Dans les deux cas la contrainte réelle de voilement dépend de l'élancement de l'âme.
Cependant, le voilement ne signifie pas nécessairement la ruine de l'élément si un
équilibre post-critique peut être obtenu [1].
Généralement, les profilés laminés normalisés (IPE, HEA, ...) sont peu ou pas
sensible au voilement, leurs âmes étant surdimensionnées. En revanche, les âmes
profilées reconstitués soudés (PRS) sont très sensibles au voilement.
Les poutres peuvent, dans certains cas, être soumises à des charges transversales
importantes, localisées sur de faibles surfaces, en dehors des positions des
raidisseurs. Ceci peut entraîner un enfoncement local de l'âme
tw
d
1 2 3 4 5 6
âme A-A
raidisseurs
transversaux A
Figure 1. Vue en élévation d'une poutre plane typique
56
Les raidisseurs servent à augmenter la résistance en voilement de l'âme. Les
poutres sans raidisseurs, sauf aux extrémités et sous les charges concentrées,
portent le nom de poutres non raidies
Lorsque la minceur d'une âme non raidie d/tw dépasse une valeur limite (69ε dans
l'Eurocode 3), l'âme voilera en cisaillement avant d'atteindre sa pleine capacité de
résistance en cisaillement Aw τy. Des bosses diagonales se produisent (Fig. 2). Elles
résultent de la compression diagonale associée en cisaillement de l'âme. Le
rattachement de raidisseurs verticaux peut éliminer ce voilement puisque la charge
de voilement en cisaillement est une fonction de d/tw et de a/d.
- La méthode post-critique simple qui est d'application générale et peut servir tant
pour les poutres avec raidisseurs que pour les poutres non raidies;
- La méthode du champ diagonal qui n'est applicable qu'aux poutres avec raidisseurs
transversaux :1,0 ≤ a/d ≤ 3,0
57
III.2.1. Méthode post-critique simple
La résistance de dimensionnement au voilement par cisaillement (VbaRd) est
donnée par :
d.t .τ
VbaRd = w ba (1)
γ M1
Avec :
τba : la résistance post-critique en cisaillement. Le calcul de ce terme dépend de la
minceur de l'âme qui s'exprime de la manière suivante:
d / tw
λw = (2)
37,4 ε k τ
Les âmes sont appuyées simplement sur les bords. L'expression obtenue pour ce
coefficient dépend de l'espacement des raidisseurs:
5,34
- Pour des raidisseurs peu espacés (a/d < 1,0) : k τ = 4 +
(a/d) 2
4
- Pour des raidisseurs fort espacés (a/d ≥ 1,0) : k τ = 5,34 +
(a/d) 2
(b). Âme intermédiaire ( 0,8 < λ w < 1,2 , région BC de la figure 3); cette zone
représente une transition entre plastification et voilement. La résistance est donnée
par la relation :
[
τ ba = 1 − 0,625 (λ w − 0,8) ] f yw3
58
(c). Âme mince ( λ w ≥ 1,2 , région CD de la figure 3); dans ce cas le voilement de
l'âme se produit et le comportement post-critique est pris en compte, de manière
empirique, à l'aide de la formule :
0,9 f yw
τ ba =
λw 3
En introduisant la valeur de τba dans la relation (1), on obtient la résistance au
voilement par cisaillement de l'âme.
(b) Âme intermédiaire ( 0,8 < λ w < 1,25 , région BC de la figure 4); zone de transition
entre plastification et voilement :
59
[ (
τ bb = 1 − 0,8 λ w − 0,8 )] f yw
3
(c) Âme mince ( λ w < 1,25 , région CD de la figure 4); la théorie linéaire du
voilement donne:
1 f yw
τ bb =
2 3
λw
sc et st donnent les positions des rotules plastiques dans les semelles comprimées
et tendues, respectivement (Fig. 5 (c)).
60
Les positions des rotules sont calculées en sachant qu'elles sont situées aux points
de moment maximum et donc de cisaillement nul, dans les semelles; ce qui donne
[3]:
2 M Nf
S= ≤a
sin φ t w σ bb
2
1 - N f.Sd
M Nf.Rk = 0,25 b t f2 f yf (4)
b tf f yf /γ M0
La résistance varie peu avec φ; la valeur correcte de φ étant comprise entre θ/2 et θ
si θ est la pente de la diagonale du panneau tan-1(d/a) [2] (Fig. 6).
Figure 5. Comportement jusqu'à rupture d'un panneau typique sollicité en cisaillement [2]
61
Toute section droite d'une poutre plane est sollicitée non seulement en cisaillement,
mais également par des moments de flexion. Cette combinaison d'efforts complique
la distribution des contraintes dans l'âme des poutres [3].
La prise en compte de ces différents effets est complexe. Dans l'Eurocode 3 [1], il
existe une procédure qui dépend de la méthode utilisée pour l'étude du cisaillement,
à savoir la méthode post-critique simple ou la méthode du champ de traction
diagonal.
- Dans la région AB, le moment appliqué Mad est petit et la poutre peut résister à un
effort tranchant Vad égal à la pleine valeur de la résistance au voilement par
cisaillement calculée à l'aide de l'équation (1). Dans cette région, il y a :
M Sd ≤ M f .Rd et VSd ≤ Vba.Rd (5)
- Dans la région CD (Fig. 7), le cisaillement Vad est faible. A condition qu'il ne
dépasse pas 0,5 Vba au point C, le plein moment plastique de la section droite
complète, Mpl.Rd, peut être utilisé [1].
- Dans la région intermédiaire BC, le moment de flexion MSd et l'effort tranchant VSd
doivent satisfaire la condition :
62
2
(
)
M Sd ≤ M f .Rd + M pl.Rd − M f .Rd 1 −
V
2 VSd
− 1
(6)
ba.Rd
- Dans la région CD, la procédure est identique à celle utilisée avec la méthode post-
critique simple en limitant toutefois, au point C, l'effort tranchant à 0,5 Vbw.
63
III.4. Références Bibliographiques
[1] Eurocode 3 - Part 1, "Design of Steel Structures - General and Building".
Commission of the European Communities, Novembre 1990.
[2] Bulson, P.S. "The Stability of Flat Plates", Chatter & Winders, London,
1970.Ouvrage général sur le voilement, avec des valeurs de kτ pour de nombreux
cas.
[3] Narayanan, R. (ed), "Plated Structures ; Stability and Strength", Applied Science
Publishers, London 1983.
64
Chapitre 07. ASSEMBLAGES
Partie I : Assemblages de bâtiments
I.1. Introduction
Les ouvrages en acier sont constitués de différents types d'éléments structuraux qui
doivent être chacun et de manière appropriée, relié aux parties environnantes de la
structure. Cela implique le recours à de nombreuses formes d'assemblages. Les
classes principales d'assemblages sont les suivantes :
- La longueur des éléments de structure est limitée; les poteaux, par exemple, sont
ainsi normalement assemblés tous les deux ou trois étages;
65
I.2. Composantes d’assemblages
Les assemblages ouvrages en acier sont, en règle générale, réalisés par soudure
et/ou boulonnage.
I.2.1. Soudures
Divers types de soudure soient possibles, les soudures d'angle telles qu'illustrées à
la figure.2a sont normalement préférées aux soudures en bout représentées à la
figure 2b, dans la mesure où elles ne nécessitent qu'une préparation limitée des
pièces à connecter, où elles peuvent d'habitude être réalisées à l'aide d'un
équipement relativement simple et où elles ne nécessitent aucune art particulière du
soudeur.
Les assemblages sur chantier sont dès lors réalisés, d'habitude, à l'aide de boulons.
I.2.2. Boulons
En fonction de la configuration de l'assemblage et de la position des boulons, ces
derniers sont sollicités en traction, en cisaillement ou en traction et cisaillement
combinés ainsi qu'illustré aux figures 3 et 4.
66
Figure 3. Boulons sollicités en traction et en cisaillement
Les diamètres des boulons, les trous sont généralement forés à un diamètre
supérieur de 2 mm à celui du diamètre des boulons (jeux des trous de boulons).
67
Figure 5. Parties d'assemblages boulonnés
− - assemblages poutre-poutre,
− - assemblages poutre-poteau,
− - raboutage de poteaux,
− - pieds de poteaux,
− - assemblages de contreventements.
68
Figure 6. Raboutages de poteaux.
69
Figure 8. Assemblages poutre-poteau articulés
70
Figure 10. Assemblages verticaux de contreventements
71
Chapitre 07. ASSEMBLAGES
Partie II: Assemblages soudés:
-Bases du calcul des soudures-
II.1. Introduction
Le but de cette partie est de présenter les fondements du calcul de la résistance des
soudures selon l'Eurocode 3. Cette partie aborde principalement le cas des
soudures d'angle
L'Eurocode 3 précise que le métal d'apport doit posséder des propriétés mécaniques
(limite d'élasticité, limite ultime, élongation à la ruine et énergie minimale) égales ou
supérieures aux propriétés correspondantes du matériau de base. En conséquence,
pour le calcul et le dimensionnement des soudures, la résistance du matériau de
base est normalement considérée comme la résistance de référence.
- Le métal d'apport ou métal de soudure est la matière dont est constituée l'électrode
utilisée dans le processus de soudage.
72
Figure 1. Soudure en bout à pénétration complète
La méthode de base pour le dimensionnement des soudures d'angle est décrite ci-
dessous selon l'Eurocode 3.
La charge qui agit sur le cordon d'angle est décomposée en charges parallèles et
perpendiculaires à l'axe longitudinal de la soudure ainsi que normales et
transversales à la section de gorge (Fig.3). Les contraintes correspondantes peuvent
ainsi être calculées:
73
F
σ1 = σ⊥ : la contrainte normale perpendiculaire à la section de gorge
al
F
τ1 = τ⊥ : la contrainte de cisaillement dans la section de gorge, perpendiculaire à
al
l'axe de la soudure
F
τ 2 = τ// : la contrainte de cisaillement dans la section de gorge, parallèle à l'axe de
al
la soudure
F: force extérieure
l: longueur de la soudure
74
En résistance des matériaux, il est préférable de rester dans le domaine élastique
(critère de résistance).
La contrainte équivalente (σe) découle des critères de plasticité. Cette contrainte est
comparée à la limite d'élasticité ou encore la contrainte de rupture obtenue par essai
de traction.
σ eq = σ 2 + 3 τ 2 (1)
Dans la section de gorge de la soudure, la contrainte équivalente σeq est comme suit
σ eq = σ 12 + 3 (τ 12 + τ 22 ) (2)
fu
σ eq ≤ (3)
β w γ Mw
fu
et : σ1 ≤ (4)
γ Mw
où:
75
Tableau 1. Valeurs de γMw et βw
Nuance d’acier fy fu
γMw βw γMwβw
EN10025 MPa MPa
Fe 360 235 360 1,25 0,80 1,00
Fe 430 275 430 1,30 0,85 1,10
Fe 510 355 510 1,35 0,90 1,20
76
Seules les composantes de contraintes σ1 et τ1 sont définies dans la section de
gorge de la soudure.
F
σ1 = τ1 =
2 2 al
τ2 = 0
De la formule (2)
fu
σ12 + 3 τ12 ≤
β w γ Mw
On déduit :
F2 3 F2 fu
+ ≤
2 2 2 2 β w γ Mw
8a 1 8a l
2 F
a≥ β w γ Mw (5)
2 fuλ
2
a.∑ l ≥ .F .β w γ Mw (6)
fu
F
τ2 =
2al
σ1 = τ1 = 0
77
La formule (2) donne
3F fu
3 τ 22 = ≤
2 al β w γ Mw
3 Fy
a≥ β w γ Mw (7)
2 fu λ
3
a.∑ l ≥ .F.β w γ Mw (8)
fu
3
a.∑ l ≥ .F 3 − sin 2 α .β w γ Mw (9)
fu
79
Exercices
L1
d1
419 kN
d2
L2 Fig. 1
Exo.02: Soit l’assemblage soudé avec les dimensions données dans la figure 2
Déterminer les longueurs utiles des cordons (cordons mixtes) pour développer la
capacité de traction de la barre en Fe360, sachant que a =0.85tmin.
Gousset = 6mm
F3, L3 120x120x10
F2
=120mm
.L2=120
Fp
L2/2
ZS
A
F1, L1
Fig.2
Exo.03: Soit un tube 80x80x5 (FeE360) soudé sur une platine par un cordon
périphérique d’épaisseur a =5mm (Fig. 3)
Fig. 3
80
Chapitre 07. ASSEMBLAGES
Partie III: Assemblages à boulons ordinaires
III. 1. Introduction
La résistance d'un assemblage boulonné est déterminée sur la base de la résistance
des éléments assemblés.
Le positionnement doit également être en conformité avec les limites de validité des
règles de calcul utilisées pour déterminer les résistances de calcul des boulons selon
l'Eurocode3.
P1 e1
e2
Compression
P2
81
III. 2.2. Pince transversale minimale
La pince e2 entre le centre d'un trou de boulon et le bord longitudinal qui lui est
adjacent, mesurée dans la direction perpendiculaire à celle de l'effort appliqué
(Fig.1), ne doit normalement pas être inférieure à 1,5 do.
Dans les autres cas, ces pinces ne doivent pas excéder la plus grande des deux
valeurs suivantes : 12 t ou 150 mm.
Compression
P2≤ 14t et ≤ 200 mm
82
III. 2.5. Entraxe maximum dans les membrures comprimées
Entraxe p1 dans chaque file et entraxe p2 entre les files ne doivent pas être
supérieurs à la plus faible des deux valeurs suivantes : 14 t ou 200mm. Les rangées
adjacentes d'éléments d'attache peuvent être disposées symétriquement en
quinconce (Fig.2).
Rangée
extérieure Traction
Rangée
intérieure
Remarque: Ces deux valeurs peuvent être multipliées par 1,5 dans les membrures
qui ne sont pas exposées aux intempéries et aux atmosphères corrosives.
Les dimensions des boulons sont désignées par la lettre m suivie d'un nombre
multiplié par un autre nombre ; par exemple, un boulon M20×60 correspond à un
diamètre de fût de 20mm et une longueur de fût, y compris la zone filetée, de 60 mm.
La lettre M signifie « métrique ».
83
III. 4. Nuance d’acier
La nuance des boulons est désignée par deux nombres. Les nuances les plus
habituelles sont les suivantes: 4.6, 5.6, 6.5, 6.8, 8.8 et 10.9.
84
Figure 4. Transmission d'effort dans un assemblage à recouvrement
Pour les assemblages travaillant en pression diamétrale, ce jeu peut être la cause de
glissements des plats lorsque le chargement est appliqué.
π .d 2
A= (1)
4
85
π .d 2S
A= (2)
4
ds est la valeur moyenne entre le diamètre à fond de filet (dc) et le diamètre de filet
(df); le diamètre de filet se défini comme la moyenne entre le diamètre à fond (dc) de
filet et le diamètre nominal (d):
d +d d + dc
df = c et d s = f (3)
2 2
86
III. 7. ASSEMBLAGES SOLLICITES AU CISAILLEMENT
Dans les assemblages à recouvrement à un seul boulon où le chargement tend à
aligner les plats et à provoquer la rotation du boulon, comme indiqué à la figure 6, ce
qui induit du cisaillement et de la traction dans le boulon ainsi que des contraintes de
flexion locales sous la tête et l'écrou.
La résistance de calcul d'un boulon au cisaillement (Fv.Rd) vaut, dans des conditions
normales, par plan de cisaillement :
0,6 f ub A s
Fv,Rd = (4)
γ Mb
0,5 f ub A s
Fv,Rd = (5)
γ Mb
(b). Pour un plan de cisaillement situé dans la partie non filetée du boulon :
0,6 f ub A
Fv, Rd = (6)
γ Mb
87
III. 8. Assemblages sollicités à la traction
Dans le cas d'un chargement flexionnel seul (M), la composante de traction est
transmise par effort axial dans le boulon (Fig. 7).
Ft = 0,9 fub As
0,9 f ub A s
Ft.Rd = (7)
γ Mb
88
III. 9. Boulons soumis à la traction et au cisaillement
Lorsqu'un moment de flexion (M) et un effort tranchant (V) sont appliqués, les
boulons sont susceptibles de devoir transmettre un effort transversal de cisaillement
et un effort axial de traction.
Fv (cisaillement) et Ft (traction).
Fv Ft
+ ≤ 1,0 (8)
Fv.Rd 1,4 Ft , Rd
89
III. 10. Résistance à la pression diamétrale
La distance (e1) séparant le boulon de l'extrémité du plat doit être suffisante pour
fournir une résistance adéquate vis-à-vis du mode de ruine par arrachement décrit à
la figure 9.
(b) Lorsque la ruine est due au cisaillement des boulons, la capacité de déformation
de l'assemblage est très faible et son comportement est dit «fragile» (Fig. 9(b)).
2,5 α f u d t
Fb.Rd = (9)
γ Mb
e1 p1 1 f ub
; − ; ou 1,0
3 do 3d 4 fu
P1 e1
Pression diamétrale
e2
Zone cisaillée
(a) Ruine par arrachement
90
III. 11. Cornières connectées par une aile
Pour les cornières assemblées par une file unique de boulons dans une des ailes
(Fig.10), la résistance ultime de calcul de la section nette peut être déterminée
comme suit:
2,0 ( e 2 − 0,5 d o ) t f u
avec 1 boulon : N u.Rd =
γ M2
β 2 Anet f u
avec 2 boulons : N u. Rd =
γM2
β A f
avec 3 boulons ou plus: N u.Rd = 3 net u
γ M2
e1
e2
d0
(a) 1 boulon
e1 P1 e1 P1 P1
91
III. 12. Références bibliographiques
Eurocode 3 - Part 1, "Design of Steel Structures - General and Building".
Commission of the European Communities, Novembre 1990.
Exercices
F/2
F
Fig.1 F/2
80x80x8
Exo.N°02: Soit un boulon de diamètre 20mm de classe 10.9, sollicité à la traction par
un effort F dont la valeur de calcul pour la vérification de la sécurité structurale
correspond à 50 % de sa résistance en traction. Déterminer la valeur de calcul de
l’effort de cisaillement FVRD que ce boulon peut encore transmettre en admettant que
la section cisaillée se situe dans la tige du boulon.
Exo.N°03: Déterminer le nombre et diamètre des boulons (attache d’une cornière sur
un gousset (egousset =8mm, N= 200kN):), Cornière L70x70x7, Boulons classe.8.8,
Acier Fe 360 (Fig. 02).
N
Fig. 2
92
Exo.N°04:Soit un T fixé par 8 boulons de classe 8.8 (d=16mm). Quelle est charge
maximale pondérée (N) peut supporter cet assemblage (Fig. 3).
Fig. 3
Fig.4
F
Exo.N°06: Soit une liaison dans la membrure inférieure d’une poutre à treillis
réalisée à l’aide de diamètre 24mm de classe 10.9 (Fig. 5). La valeur de calcul de
l’effort normal à l’état de service pour aptitude au fonctionnement vaut Nser, Ed = 1470
kN, tandis que celle pour la vérification de la sécurité structurale vaut NED = 2100 kN.
Déterminer le nombre de boulons nécessaire à la transmission par frottement de
l’effort normal en service. Vérifier ensuite que ce nombre de boulons est suffisant
pour assurer la transmission à l’état limite ultime.
F
45°
Fig. 5
93
Chapitre 07. ASSEMBLAGES
Partie IV: Assemblages à boulons précontraints
IV.1. Introduction
Lorsqu'un assemblage est soumis à des chargements alternés ou dynamiques, le
recours à un assemblage cisaillé pour lequel les efforts sont transmis par pression
diamétrale dans les plats et cisaillement dans les fûts de boulons n'est pas
acceptable. Par contre, l'application d'une précontrainte dans les boulons permet le
développement d'une pression de contact entre les plats assemblés et, par
conséquent, la transmission de l'effort par frottement.
Lorsque l'effort F appliqué, dépasse la résistance par frottement entre les plats, ces
derniers glissent l'un par rapport à l'autre jusqu'à ce que les boulons viennent en
contact avec les plats (Fig.1).
Les principaux avantages des assemblages à boulons précontraints sont leur plus
grande raideur et leur capacité à supporter des charges alternées. Leur
comportement en fatigue est également supérieur à celui des assemblages à
boulons non précontraints.
Habituellement, les boulons précontraints sont utilisés pour les ponts, les ponts
roulants et les poutres de ponts roulants.
94
Figure 1. Transmission d'effort par frottement dans un assemblage cisaillé.
Le boulon et son écrou doivent posséder une résistance à la rupture au moins égale
à la « résistance conventionnelle ». La résistance conventionnelle, pour les boulons
diffère un peu de la valeur de calcul de fub.
Une rondelle en acier trempé est placée sous la pièce qui subit la rotation (l'écrou ou
la tête).
95
IV. 5. Trous
Les valeurs des jeux sont similaires à celles prescrites pour les boulons non
précontraints (boulons ordinaires).
Dans des conditions normales, le jeu vaut 2 mm pour des diamètres allant jusqu'à et
y compris 24 mm et 3 mm pour des diamètres plus conséquents.
Afin d'améliorer la résistance de l'assemblage, des trous à jeux plus faibles peuvent
être employés. Il en résulte un surcoût de l'assemblage.
n µ Fp.Cd
Fs, Rd = (2)
γ ms
Pour les boulons à jeux normaux et pour les boulons à trous oblongs (longs) dans la
direction perpendiculaire à l'effort appliqué, le coefficient partiel de sécurité γms à
appliquer vaut :
96
IV. 7. Résistance sous cisaillement et traction combinés
Si, en plus d'un effort de cisaillement Fv qui tend à produire un glissement, un
assemblage est également soumis à un effort de traction Ft, la résistance au
glissement par boulon est définie comme suit:
Fs.Rd =
(
n µ Fp, Cd − 0,8 Ft ) (4)
γ ms
97
Exercices
Exo.N°01: Soit une liaison dans la membrure inférieure d’une poutre à treillis
réalisée à l’aide de boulons HR.10.9 (d= 24mm) (Fig. 1). La valeur de calcul de
l’effort normal à l’état de service pour aptitude au fonctionnement vaut Nser, Ed = 1470
kN, tandis que celle pour la vérification de la sécurité structurale vaut NED = 2100 kN.
45°
Fig. 1
α
Fig.2
98
Chapitre 07. ASSEMBLAGES
Part V: Distribution élémentaire des efforts
V.1. Introduction
Les composantes individuelles peuvent être dimensionnées avec sécurité. Ceci
demande une détermination des efforts auxquels chaque composante est soumise et
des indications sur la manière dont les groupes de composantes transmettent les
efforts entre les éléments assemblés.
- Les efforts intérieurs supposés soient en équilibre avec les efforts et moments
appliqués sur l'assemblage.
- Chaque partie de l'assemblage soit à même de résister aux efforts qui lui sont
appliqués.
99
Figure 1. Grandes lignes de l'analyse des assemblages
100
V. 3.Centres de rotation libre et imposée
V. 3.1. Centre de rotation libre
Pour de petites déformations des connecteurs, une relation linéaire entre les efforts
Ri dans les boulons et les déplacements δi peut être admise ; les efforts Ri sont
proportionnels à la distance ri au centre de rotation et les déplacements δi, à la
rotation θ (figs. 2 et 3).
101
Figure 3. Détermination des efforts dans les boulons
δ i = ri θ (1)
ri
Ri = R max (2)
rmax
yi yi
R xi = Ri = R max (3)
ri rmax
xi xi
R yi = Ri = R max (4)
ri rmax
Si l'assemblage est soumis à flexion pure, la résultante des efforts selon les axes x et
y doit, par équilibre, être nulle :
R
Σ R xi = max Σ y i = 0 ⇒ Σ y i = 0 (5)
rmax
R
Σ R yi = max Σ x i = 0 ⇒ Σ yi =0 (6)
rmax
Le centre de rotation coïncide par conséquent avec le centre de gravité des boulons.
102
r2 R
M = Σ ri .R i = Σ i R max = max Σ r 2 (7)
rmax rmax i
M rmax M rmax
R max = = (8)
Σ ri2 (
Σ x i2 + y i2 )
Dans un cas comme celui-ci où le centre de rotation coïncide avec le centre de
gravité du groupe de boulons, on parle de « centre de rotation libre ».
103
Figure 4. Détermination des efforts dans les boulons pour un groupe de boulons à
centre de rotation libre et sollicité par une charge excentrée
Figure 5. Efforts dans les boulons pour un assemblage par platine d'extrémité à
centre de rotation imposé
104
Dans la zone comprimée, l'effort de compression est transmis directement de la
semelle de la poutre à l'âme du poteau. Les déformations en zone comprimée sont
très faibles par rapport à celles qui se développent en zone tendue où la platine et la
semelle du poteau se déforment en flexion.
Si la rigidité est supposée identique en chaque rangée de boulons, les efforts dans
les rangées de boulons sont directement proportionnels à leur distance au centre de
rotation. Pour un centre de rotation situé au point(1), l'analyse suivante est réalisée:
h1 2 T1 + h 2 2T2 + h 3 2 T3 + h 4 2 T4 + h 5 2 T5 + h 6 2 T6 = M (12)
h
2 T2 = 2 T1 2
h1
h
2 T3 = 2 T1 3
h1
h
2 T4 = 2 T1 4
h1
h
2 T5 = 2 T1 5
h1
De ces équations, l'effort T1 dans le boulon le plus sollicité est comme suit:
2 T1 M h1
Σ hi2 = M ⇒ T1 = (13)
h1 2 Σ hi2
V. 4. Références Bibliographiques
105
Exercices
Exo. 01. Soit l’assemblage entre une poutre (IPE 500) et un poteau (HEB550),
réalisé à l’aide d’une plaque frontale débordante en acier FeE360 (Fig. 1). Cet
assemblage est soumis à M= 100kN.m, N=350 kN et V=160kN. Les boulons
précontraints 10.9 (fub =1000 MPa) (db = 20mm: As =245 mm2), µ = 0,4 .
25
95
HEB550
120
IPE500 120
120
95
25
Centre de rotation
Coupe A-A
A
Fig.1. Dimensions en mm
Exo. 02. Soit le joint de poutre boulonné en Acier FeE 360 (fu=360 MPa), réalisé à
l’aide de couvre-joints d’âme et d’ailes (boulons de diamètre 18 mm (As =192mm2)
de classe 8.8(fub =800 MPa), défini à la Fig. 2. Il doit transmettre entre les deux
poutres IPE500 un moment de flexion M=300 kN.m et un effort tranchant V= 240 kN
(en supposant que le plan de cisaillement passe par la partie non filetée)
90 420x4
240 40 60 40 40 60 40 M
90 V
10
106
Fig.2. Dimensions en mm