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REPUBLIQUE DU SENEGAL

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UN PEUPLE UN BUT UNE FOI

MINISTRE DE L’EDUCATION NATIONALE

INSPECTION D’ACADEMIE DE KAOLACK LYCÈE VALDIODIO


PROFFESSEUR NDIAYE DE

Mr KAOLACK

LES EXPOSANTS
TIDA SANE FATY BA AMY DIOP
PAPE SALIOU DIOP AISSATOU DIOUF
CHEIKH OMAR FAYE AMINATA DIOUF
ALY KHOUDIA DIOP AMINATA SOW
INTRODUCTION
AISSATOU NDIAYE AMY DIAWO
LA RÉVOLUTION TOROODO : Comprise entre la Mauritanie semi-désertique
au nord et les âpres steppes du Ferlo sénégalais au sud, le Fouta Tooro est une
région prospère, vivifiée par la crue annuelle du fleuve Sénégal. En raison de ses
possibilités agricoles et pastorales immenses, il attira très tôt d'importants
établissements humains depuis le XVème siècle. Ayant embrassé l'Islam avant
l'intrusion des almoravides du XIème siècle. Le Fuuta Toro connut entre 650 et
1127, le règne de cinq dynasties et vécut tour à tour sous la dépendance des
empires du Ghana et du Mali puis celui du DJolof. Envahi par Koli Tengella au
XVIe siècle, le Fuuta alla par la suite subir la plus grande révolution islamique
de l'époque : celle menée par Ceerno Suleymaan Baal entre 1770 et 1776 : ce fut
le début l'Almamiyat
I) LE FOUTA AU XVIII ème SIECLE
Au XVIIIème siècle, un mouvement de réforme transforme profondément le
Fouta Toro. A l’époque, le Fouta abrite une population diversifiée comprenant
un groupe dominant, les Toucouleurs, puis, les Soninké, les Wolof, les Maures,
les Peuls. La dynastie régnante est celle des Dényanké, mais les Toroobé
constituent l’élite intellectuelle, religieuse et politique. L’islam pratiqué par les
Dényanké est mêlé de paganisme.
Cette entorse à l’orthodoxie est le prétexte invoqué pour organiser la révolte
dans le pays. Mais de nombreuses crises secouent le Fouta :
 Au plan politique : des crises de successions, la pression des maures
voisins
 Au plan économique et social : de fréquentes famines, une traite négrière
active
II) LE CONTEXTE DE LA REVOLUTION THIERNO
SOULEYMANE
Attiré par la fertilité du pays et l'importance de ces pâturages, Koli Tengella,
un chef peul, soumit à sa domination les roitelets locaux et fonda la dynastie
des Deeniyankoobe (1527-1770). Les deeniyankes bien que musulmans,
pratiquaient un islam tiède. Ayant pris naissance à l'aube du XVIème siècle,
le régime fondé par Koli Tengella allait être profondément secoué au
XVIIIème siècle, par des difficultés multiples qui contribuèrent grandement à
son affaiblissement et à sa chute.
III) LE MOUVEMENT DE RÉFORME TOROODO
A partir du 18ème siècle, en effet, le Fuuta devait continuellement faire face aux
pillages des Maures, les famines répétitives, la traite négrière et les luttes intestines
qui opposaient les différents princes deeniyanke. Au même moment, l'Islam
s'infiltrait paisiblement et gagnait de plus en plus d'adeptes. Et au moment crucial
de l'affaiblissement du royaume peul de Koli Tengella, les musulmans, devenus
nombreux, prirent conscience du rôle qu'ils pouvaient jouer. Ils décidèrent
d'entreprendre une révolution religieuse dirigée à la fois contre la tiédeur islamique
des deeniyankoobe et la tutelle des Maures.
L'instigateur de ce mouvement victorieux était Ceerno Suleyman Baal de Boodé.
Entre 1770 et 1776, le mouvement islamique de Ceerno Suleymaan Baal
renversa le dernier Saltigi deeniyanke et y établit une théocratie :
l'Almamiyat (1776-1880).
 Les Campagnes de Suleyman Baal
Suleyman Baal, après de brillantes études en Mauritanie, au Cayor, au Bundu et
au Fuuta Jalon, revint au bercail avec la ferme intention de promouvoir le
développement de l'Islam. Dès son au Fouta, il parcourait inlassablement le
pays, exhortant la population à se convertir à la religion musulmane. Il réussit
ainsi à rallier à sa cause son cousin Suleymaan Yero Samba Bukar, Amadou
Ly de Jabba, Ceerno Molle Mamadu Aali Ly de Thilogne.
Le cercle maraboutique s'agrandit rapidement et devint un véritable « parti »
avec l'adhésion massive de la grande majorité des sommités intellectuelles du
pays et principalement celles du Fuuta Central à l'image d'Alfa Amar Ba du
Hooré-Fondé, Tafsir Amadou Hamatt Wan de Kanel, Tafsir Sawa Kudi
Kan de Mbolo Biraan, Sire Ama Hann de Ngijilon, Abdul kader Kan de
Kobbilo.
Intelligemment, le « parti maraboutique », sous la conduite de Suleymaan Baal,
gagna à sa cause plusieurs chefs traditionnels fulbe. Sa victoire apparaissait
inéluctable à partir du moment où il sut attirer définitivement à lui les Sebbe
Koliyaabe, guerriers indomptables sur lesquels reposait essentiellement la
puissance des Satigi des deeniyankes.
IV) LA REVOLUTION TOROODO
Les Toroobe réussirent à vaincre les Ulad Abdallah à Mboya. En 1776, ils
renversent les Dénianké et proclament l'islam religion d'Etat. Ils battent les
Maures Trarza en 1786, puis lancent la guerre sainte contre le Walo, le Cayor, le
Djolof, la Galam, la Gambie. Ces deux dernières contrées résistent à la poussée
toucouleur y voyant une invasion maure.
Le nouvel Etat qui surgit des ruines du royaume deeniyanke s'étendait de
Dagana à l'Ouest à Dembakané l'Est, de part et d'autre du fleuve Sénégal. Il
comprenait successivement les provinces du Dimar, du Tooro, des Halaybe, du
Laaw, du Yir-laabe-Hebbiyaabe, du Booseya du Ngenaar et enfin du Damga. Sa
structure administrative avait été fortement influencée par l'Islam. Le Fuuta
reconnaissait l'autorité unique d'un chef politique et religieux élu par l'ensemble
des Fuutankoobe. Selon les directives de Suleyman Baal, le régime almamal doit
se revêtir du manteau démocratique ; le titre d'Almaami, au lieu de se limiter à
une même famille, un même clan, une même province, doit revenir au
musulman le plus digne et le plus méritant.
Le premier Almaami fut Abdul Qaadiri Kan ou Abdel Kader Kane,
assassiné en 1807 à Guuriki Samba Joom. Le corps électoral, assez
large au début et composé des marabouts du pays, dut se réduire à la
mort de Abdel Kader Kane, à un conseil restreint de quelques super-
dignitaires inamovibles appelés Jaagordé. Ainsi, le régime almamal,
qui se voulait démocratique, devint l'instrument de domination d'une
oligarchie toute issue du Yirlaabe-Hebbiyaabe et du Booseya.
V) LA CONQUETE FRANÇAISE ET L’EFFONDREMENT DU
REGIME ALMAMAL (1850 – 1880)
Les trente dernières années de l'Almamiyat furent loin d'être glorieuses. Elles
correspondaient en fait à l'ère de graves crises du régime politico-religieux fondé
en 1776. Celui-ci allait être profondément secoué avant de s'effondrer
irrésistiblement. En effet, agressé par l'impérialisme français et rongé par des
déchirements internes, le Fuuta Tooro vécut dans une tourmente sempiternelle
qui ne prit fin qu'en 1881, avec la mort d'Abdul Bokar Kan et de la soumission
complète du pays toucouleur.
L'Almamiyat, quant à lui, périclitait en octobre 1880, date de la fuite à Hooré-
Fonde de Mamadu Lamin Ly, dernier almaami. Entre 1850 et 1859, le Fuuta
Tooro eut à faire face à l'offensive militaire de la France et aux exigences du
Sayku Umar Taal. Confronté à ce grand dilemme, il fut incapable de réagir
efficacement et dut passivement subir les coups de boutoir de l'impérialisme
français. Faidherbe imposa dès lors à l'Almaami Mustafa Bâ de Hooré-Fondé la
signature du traité du 15 août 1859 qui stipulait le placement sous protectorat
français du Tooro et du Damga. Tout cela contribuait ainsi à affaiblir davantage
l'Almamiyat mais ce qui n'empêche en rien un nouvel sursaut nationaliste mené
par Abdul Bocar Kan. Son action se solda par un cuisant échec.
Vaincus, ayant subi d'importances pertes en hommes et en biens à la bataille de
Dirmboya (Juillet 1862), à l'expédition coloniale de janvier-février 1863, à
l'expédition de Faidherbe contre le Booseya de Juin 1864 sanctionnée par la
signature du traité de Dirmboya du 5 Novembre 1864, l'almamiyat
connut une quasi-dislocation. L'Almamiyat, désormais circonscrit aux
seules provinces du Laaw, du Yirlaabe-Hebbiyaade et du Booseya
allait de nouveau devenir le théâtre de guerres d'influence et de luttes
intestines sanglantes entre Abdul Kan et Ceerno Birahim Kan qui
sera assassiné par le Tunka (souverain) du Gajaga en mai 1869.
Le déchirement du Fouta atteignit le summum, lorsqu'éclata une
sanglante lutte fratricide qui opposa, de 1871 à 1877, Abdul Bokar Kan et
Ibra Almaami Wan.
Cette crise accentua considérablement l'effervescence sociale et politique et
plongea le Fuuta dans une profonde détresse et facilita grandement la tâche du
colonisateur.
VI) LA FIN DE REVOLUTION
Dans les années 1790, les Toroobe rencontrent de multiples difficultés
 L’almamy Abdel Kader exerce un pouvoir tyrannique ; il s’attaque à des
royaumes musulmans. Ces expéditions finissent par affaiblir le Fouta qui
est battu par le Fouta à Bungoy. Cette défaite donne le coup d’envoi à
l’insurrection des Etats voisins.
 Les Jaggorde chassent l’almamy de la capitale. Ses opérations militaires
deviennent incertaines. Il meurt en 1807 dans une guerre contre une
coalition du Bundu et du Kaarta.
Après Abdel Kader, de grands électeurs choisissent l’almamy. Ils seront les
véritables maîtres du pays.
CONCLUSION
Du XVIIe au XIXe siècle, le Fouta a connu deux grandes dynasties régnantes :
celle des Dénianké et celle des Toorodo. L'Almamiyat instauré par Suleyman
Baal avec ses cent ans d'existence a suffi à implanter solidement l'Islam et à
faire du Fuuta Tooro, une forteresse inexpugnable de la religion musulmane. La
portée du mouvement Toorodo dans l'expansion et la consolidation de l'Islam ne
peut cependant être appréciée à sa juste valeur que replacée dans la perspective
de l'évolution en cours : l'émergence en Afrique occidentale des théocraties
musulmanes des 18ème et 19ème siècles dont Peul et Toucouleur ont été

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