SPONDLODISCITES INFECTIEUSES

« étude rétrospective sur 4 ans»

A.TALBI , M.BERBADJ, N.BENSOUICI, K.HEKKAR , S.INOURI
SERVICE DES MALADIES INFECTIEUSES
éme
HOPITAL MILITAIRE REGIONAL UNIVERSITAIRE CONSTANTINE/5 RM

INTRODUCTION:
L’infection disco-vertébrale représente un tiers des infections ostéo-
articulaires. Elle est fréquente au-delà de 50 ans et 10 à 30 % de formes sont
multifocales et elles sont définies comme étant une atteinte septique du ra-
chis par un micro-organisme vivant, touchant à la fois le disque interverté-
bral et les vertèbres adjacentes. Elle résulte le plus souvent d’une dissémina-
tion hématogène ou de plus en plus d’une inoculation directe par ponction ou
chirurgie rachidienne surtout discale et exceptionnellement d’une diffusion
par contiguïté à partir d’un foyer de voisinage .
OBJECTIFS:
étude des caractéristiques epidémio-cliniques et étiologiques des spondylo-
discites infectieuses colligés au niveau de notre service des maladies
infectieuses.
MATERIEL ET METHODE:
Il s’agit d’une étude rétrospective sur dossier qui porte sur l’ensemble des
malades adultes diagnostiqués et pris en charge pour spondylodiscite infec-
tieuse, au service des maladies infectieuses du l’hôpital militaire régional
universitaire de Constantine . Ils ont été recrutés durant la période allant du
01 JANVIER 2016 au 31 DECEMBRE 2019 .
RESULTATS:
42 cas ont été recensé durant cette période d’étude .
L’âge moyen était de 52ans avec des extrêmes de 23ans et 85ans. Le sexe
masculin a prédominé (25H/17F).Nous avons relevé chez 09 patients (21%)
des affections qui ont pu fragiliser le terrain :
cinq patients étaient diabétiques (12%), un patient en hémodialyse chro-
nique, un cas de polyarthrite rhumatoïde (sous corticoïdes), un cas d’éthy-
lisme chronique et une patiente suivie pour une sclérodermie .
La douleur a été le motif de consultation dans 100% des cas. La localisation
lombaire était retrouvée dans 21 cas (50%), viennent ensuite les atteintes
dorsales:13cas (31%) ,la charnière lombosacré :4cas(10%) et cervicales:3cas
(7 %). A noter la présence d’un cas avec atteintes de plusieurs niveaux (2%).
L’horaire de la douleur était typiquement inflammatoire. Le syndrome rachi-
dien était retrouvé chez tous les patients documentés.
Les abcès para vertébraux étaient associé à l’atteinte discale dans 19 cas
(45% ) et l’abcès de psoas dans 08 cas (19%).10 cas(24%) ont été associé à
une épidurite.
Pour les germes en cause : 20 cas (48%)de spondylodiscites d’origine tuber-
culeuses et 22 cas (52%) non tuberculeuse .
Les spondylodiscites tuberculeuses ont été prouvé dans 07 cas(35%)(4 cas
sur étude de ponction biopsie discovetebrale et 2 cas sur étude bactériolo-
gique de drainage d’abcès de psoas et 1 cas sur le pus de drainage d’une
pleurésie associée) Dans 65%, le diagnostic de mal de Pott était présumé en
raison des antécédents ainsi que des caractères cliniques, radiologiques et
biologiques de la spondylodiscite .
Pour les non tuberculeuses : 17 cas (40%) de brucelloses où le diagnostic est
basé sur la sérologie de wright et 5cas(12%) pyogenes où le germe a été
identifier dans 3 cas (staphylocoque doré meti -S et 2 E.coli) pour les 2
autres cas le diagnostic est basé sur les données epidémio-cliniques radiolo-
giques et biologiques de la spondylodiscite.
DISCUSSION:
Les spondylodiscites infectieuses constituent 2 à 4% de l’ensemble des
infections osteo-articulaires. Une augmentation de leur incidence a été
rapportée ces dernières années. La tuberculose demeure un problème de
santé publique dans les pays sous développés et en voie de développe-
ment.
Dans notre série la spondylodiscite est fréquente chez l’adulte
à partir de la cinquantaine avec un âge moyen de 52 ans ce qui con-
corde avec les auteurs maghrébins et sub-sahariens qui l’ont objectivé
entre 42 et 51 ans par contre dans les séries européennes, il est supé-
rieur à 60 ans .
La prédominance masculine est nette avec un Sex-Ratio à 1,48 soit
3H/2F ce qui est contre la série de FILALI.A et BENSABER.O où le
Sex-Ratio était respectivement 0,63 et 0,52 mais plusieurs études re-
trouvent que les hommes sont majoritaires et que le Sex-Ratio varie de
1,1 à 3,0 .
Pour ce qui est de comorbidité, le diabète est retrouvé chez 12% des cas
qui concorde avec l’étude de FILALI. A (14 %) et avec la plupart des
études ,L’insuffisance rénale terminale, au stade de dialyse chez 3% et
l’éthylisme chronique chez 3% des cas concordants avec la plus part
des études maghrébines.
Les signes cliniques retrouvés dans notre série sont superposables à
ceux des séries antérieures . Il s’agit d’un syndrome rachidien majeur
dans un contexte fébrile .
Pour les étiologie, dans notre série ,le diagnostic de mal de pott est re-
tenu dans 48 % et ce taux se rapproche des études où la tuberculose a la
même endémicité que la nôtre (58,5 % des cas d’après FILALI.A)
Le rapport SDNT/SDT dans notre étude est de 22/20 cas; ce rapport est
comparable à celui de Cissé en 2004 , Il est cependant contraire à
celui de FILALI.A 42/58 cas.
Pou l’étiologie Brucellienne qui représente 40% dans notre série où le
sérodiagnostic de Wright reste le meilleur moyen d’investigation, se
concordant avec une étude tunisienne 2003-2012.
L’absence d’identification pour les germes pyogène rend difficile la
comparaison avec d’autres études qui ont des critères d’inclusions spé-
cifiques et les germes les plus incriminés :staphylocoque doré , les ba-
cilles à gram(-) et les streptocoques.
Le rachis lombaire a été le plus fréquemment atteint (50 %), suivi du
thoracique (31 %), puis de la charnière lombo-sacrée (10 %), du rachis
cervical (7 %) et enfin, l’atteinte de plusieurs niveau (2 %) ceci est cor-
rélé a l’étude de FILALI.A mené au CHU Constantine .
Un micro-organisme est considéré comme certainement responsable de
la spondylodiscite :
- Quand il est isolé dans le foyer disco-vertébral mais aussi quand on I
'isole par hémoculture ou simultanément dans plusieurs foyers viscé-
raux (7 %) dans notre étude..
- Quand la biopsie disco-vertébrale montre des aspects histologiques
caractéristiques de follicules épithélio-giganto-cellulaires avec de la né-
crose caséeuse ou quand on décèle une tuberculose viscérale évolutive
(10%) dans notre étude.
- Quand la sérologie spécifique est positive dans un contexte épidémio-
logique évocateur (terrain, profession, zones endémiques) .
L’identification du micro-organisme responsable d’une spondylodiscite
est une étape primordiale de la prise en charge de cette infection.

CONCLUSION:
En Algérie et dans les pays en voie de développement la tuberculose et la brucellose restent les étiologies les plus fréquentes des spondylodiscites infec-
éme ére
tieuses comme le montre notre étude et les pyogènes viennent en 3 position tandis que chez les pays développer les pyogènes occupent la 1 place .
La rachialgie n’est pas un symptôme banal ;elle doit attirer l’attention de tout praticien ,Le délai diagnostique reste long dans de nombreuses études faite
dans ce sens , ce qui témoigne sans doute d’une reconnaissance insuffisante de cette affection par les omnipraticiens .
La recherche de l’agent pathogène est fondamentale et la ponction-biopsie disco-vertébrale est un geste simple qui permet d’obtenir une certitude diagnos-
tique dans 60 à 65% des cas selon la littérature, mais les spondylodiscites sans germe identifié restent nombreuses et un diagnostic rapide associé à une
prise en charge thérapeutique précoce et adéquat. Il réduit, certainement, la durée du séjour hospitalier et sera un facteur d’un pronostic favorable.

REFERANCE:
-BenFredj H, Baccouche K, Hachfi W. la spondylodiscite infectieuse au centre tunisien : à propos d’une série 106 cas,Méd Mal Infect 2009 .
-Modibo Diarra M et al,Spondylodiscites infectieuses dans le service de médecine interne : A propos de 26 cas, Thèse de médecine, Bamako, 2005.
-Recommandations de prise en charge des spondylodiscites infectieuses SPILF 2007 .
-Revue Malienne d’Infectiologie et de Microbiologie 2014, Tome 3
-THÈSE Pour l’obtention du grade de DESM :Dr Aissa FILALI « LES ASPECTS ÉPIDÉMIOCLINIQUES DES SPONDYLODISCITES INFECTIEUSES À CONSTANTINE «