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SÉQUENCE 2 - DE LA STRUCTURE DES ENTITÉS

AUX PROPRIÉTÉS PHYSIQUES DE LA MATIÈRE

CHAPITRE 1

De la structure à la polarité d’une entité

1. De l’atome à la molécule

A. Électrons de valence d’un atome


Le tableau ci-dessous résume les configurations électroniques, le nombre d’électron de valence, et le
nombre de liaisons covalente que doit faire un atome pour respecter la règle de l’octet (ou du duet pour
l’hydrogène).

Nombre de Nombre de
Élément Configuration
NEV liaisons doublets non
chimique électronique
covalentes liants
1
Hydrogène H 1s 1 1 0
2 2 2
Carbone C 1s 2s 2p 4 4 0
2 2 3
Azote N 1s 2s 2p 5 3 1 (2 électrons)
2 2 4
Oxygène O 1s 2s 2p 6 2 2 (4 électrons)
Chlore Cl 1s2 2s2 2p6 3s2 3p5 7 1 3 (6 électrons)
Représentation de la répartition des électrons de valence :

Méthode pour que les schémas de Lewis soient corrects


a. Écrire le nom et la formule brute de la molécule.
b. À partir des numéros atomiques, écrire la structure électronique de tous les atomes de la molécule.
En déduire le nombre d’électrons de la couche externe pour chaque atome.
c. Établir le nombre de liaisons (valence) que doit former chaque atome en utilisant la règle du « duet » ou
de l’octet.
d. Écrire le schéma de Lewis de la molécule en plaçant des doublets liants (formant donc des liaisons)
entre les atomes.
e. Déterminer le nombre de doublets non liants pour chaque atome en comptant le nombre d’électrons de
la couche externe non engages dans des liaisons avec d’autres atomes.
f. Répartir ces doublets non liants autour des atomes concernes.

g. Vérifier de nouveau les règles du « duet » et de l’octet.

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En suivant cette méthode, on peut écrire la formule de Lewis, en montrant la
répartition des électrons de valence :
• Les 6 électrons de valence de l’oxygène sont représentés par les points rouges •
• L’électron de valence de l’hydrogène est représenté par les points bleus •
On vérifie que H respecte la règle du « duet » : • + • = 2 électrons.
On vérifie que O respecte la règle de l’octet : 2 • + 6 • = 8 électrons.

Remarque : les électrons d’un doublet liant sont indiscernables : ils ne sont associés
spécifiquement ni à l’atome de carbone, ni à celui d’hydrogène.
La stabilité de la liaison est justifiée du fait que l’énergie des électrons associés par paire est plus
basse que celle des électrons considérés séparément.
Pour vous aider : https://prezi.com/eajznuootus1/la-notation-de-lewis-1ere-s/

Déficience d’électrons par rapport à l’octet : lorsqu’il manque un


doublet pour satisfaire l’octet, on représente ce déficit par une lacune
électronique, symbolisée par un petit rectangle au-dessus l’atome
concerné.
Il s’agit d’une exception à la règle de l’octet.

B. Schéma de Lewis d’une molécule

1. Ion monoatomique
On appelle ions monoatomiques les ions constitués d’un seul atome, qui a perdu ou gagné, un ou
plusieurs électrons. Ceux sont des espèces qui vont accéder en cédant ou gagnant un ou plusieurs
électrons, à la configuration électronique du gaz noble le plus proche (soit placé avant lui, soit placé
après lui).
Dans le cas particulier de l’atome d’hydrogène, il va chercher à céder son électron pour n’avoir qu’un
noyau chargé positivement.
Les ions monoatomiques sont formés par excès ou défauts d’électrons, de sorte que l’élément ait une
configuration électronique d’un gaz noble.
• Configuration électronique de O : 1s2 2s2 2p4
• Configuration électronique de l’ion O2- : 1s2 2s2 2p6 ↔ Configuration électronique du Ne
• Configuration électronique de Na : 1s2 2s2 2p6 3s1
• Configuration électronique de l’ion Na+ : 1s2 2s2 2p6 ↔ Configuration électronique du Ne
• Configuration électronique de Cl : 1s2 2s2 2p6 3s2 3p5
• Configuration électronique de l’ion Cl- : 1s2 2s2 2p6 3s2 3p6 ↔ Configuration électronique de Ar
• Configuration électronique de H : 1s1
+
• Configuration électronique de l’ion H+ : 1s0 H

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2. Ions polyatomiques
Dans le cas des ions polyatomiques, on écrit la charge à droite de la formule brute. Il n’est donc pas
possible de savoir qui porte la ou les charges. De plus, certaines molécules sont globalement neutres,
mais porte localement des charges électriques.
Il est donc nécessaire d’écrire les ions et molécules sous schémas de Lewis afin de faire apparaître les
charges électriques.
Pour comprendre la répartition des électrons, il est possible de les représenter lors de la construction du
schéma de Lewis.
L’ion H3O+ :
• NEV (O) = 5 < 6 : charge 1+
• NEV (H) = 1
• O est entouré de 8 électrons : respect de la règle de l’octet

+
L’ion NH4 :
• NEV (N) = 4 < 5 : charge 1+
• NEV (H) = 1
• N est entouré de 8 électrons : respect de la règle de l’octet

-
L’ion OH :

• NEV (O) = 7 > 6 : charge 1−


• NEV (H) = 1
• O est entouré de 8 électrons : respect de la règle de l’octet

C. Géométrie des molécules

La formule brute d’un corps donne son atomicité, c’est-à-dire le nombre d’atomes qu’il comporte. Si sa
connaissance constitue une condition nécessaire, elle est loin d’être suffisante pour prévoir des propriétés,
dont beaucoup découlent de la géométrie des molécules.
En effet, les schémas de Lewis représentent les molécules à plat, sans prendre en compte la répulsion
électronique entre les électrons.

Les molécules portant des doublets non-liants adoptent une géométrie pour laquelle les doublets sont
éloignés au maximum les uns des autres. Ainsi, la géométrie d’une molécule dépend du nombre de
liaisons (simples, doubles, ou triples) et des doublets non-liants entourant l’atome.
Il est possible de remarquer qu’entre CH4 et NH3, les angles sont différents. Alors que ces schémas
de Lewis de ces deux molécules diffèrent d’une liaison simple et d’un doublet non-liant. En effet, les
doublets non liants prennent même un peu plus de place que les doublets liants autour de l’atome
central puisque l’angle entre les 2 liaisons N – H est légèrement inférieur à celui entre les liaisons
C – H du méthane.
Limites du schéma de Lewis : pour les molécules CH4 et NH3, le schéma de Lewis ne permet pas de
représenter les molécules correctement.

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Molécule Nombre DNL
sur l’atome Angle Géométrie
Modèle Schéma de central
moléculaire Lewis

2 104.5° coudée

pyramide
1 107.8°
trigonale

0 109.5° tétraédrique

0 180.0° linéaire

2. Polarité des molécules

A. Électronégativité des atomes et évolution dans la classification périodique


L’électronégativité augmente de bas en haut, et augmente de gauche
à droite. L’élément le plus électronégatif de la classification périodique Définition de l’électronégativité
est le fluor. d’un atome

Les gaz nobles n’ont pas d’électronégativité car ils ne font pas de L’électronégativité d’un atome
liaison chimique. traduit sa capacité à attirer à lui le
doublet d’électrons d’une liaison
dans laquelle il est engagé. C’est
une grandeur sans unité.

Électronégativité croissante

Électronégativité
croissante

Extrait de la classification périodique des éléments chimiques (les électronégativités sont données)

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Une liaison covalente entre deux atomes correspond à la mise en commun d’un électron externe de
chaque atome. Certains atomes ont tendance à attirer les électrons de la liaison.
Ainsi, plus la valeur de l’électronégativité d’un atome est élevée, plus l’atome a la capacité d’attirer les
électrons des liaisons covalentes dans lesquelles il est engagé.
On considère que la liaison C-H n’est pas polarisée car la différence d’électronégativité est faible.

B. Polarisation d’une liaison covalente

Définition d’une liaison polarisée

Dans une liaison A-B, si l’atome A est plus électronégatif que l’atome B, le doublet liant est plus proche de l’atome
-
A que de l’atome B ; l’atome A possède alors une charge partielle négative δ et l’atome B possède une charge
partielle positive δ .
+

Un peu plus que 1– Un peu moins que 1–

1+

1+
B

L’atome A est globalement un peu négatif (léger excès d’électrons)


L’atome B est globalement un peu positif (léger défaut d’électrons)
On notera δ– pour indiquer la petite charge négative de l’atome A
On notera δ+ pour indiquer la petite charge positive de l’atome B
δ– δ+
A B Conclusion : on dit que A est plus électronégatif que B.
La liaison A-B est dite polarisée, elle est notée Aδ- -Bδ+.

Dès que les deux atomes impliqués dans une liaison ont leur électronégativité est différente, il y aura une
polarisation de la liaison.
• Liaisons polarisées : Oδ--Hδ+ Hδ+-Clδ- Cδ--Hδ+ Oδ--Cδ+
• Liaisons non polarisées : C-C N-N F-F H-H
Selon la différence d’électronégativité entre les deux atomes, la liaison sera plus ou moins polarisée.
Liaison apolaire : ΔE < 0,4 Liaison polaire : 0,4 < ΔE < 1,7 Liaison ionique : 1,7 < ΔE

La différence d’électronégativité entre C et H étant assez faible (~0,35), on considère généralement que
la liaison est apolaire.
La polarité des molécules va dépendre également des molécules étudiées, et de leur géométrie.

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C. Polarité d’une entité moléculaire
Une molécule est dite polaire si elle possède un pôle négatif et un pôle positif.
Pour savoir si une molécule est polaire ou apolaire (c’est-à-dire non polaire), on détermine les positions
des charges partielles pour chaque liaison, puis les positions de G+ et G- des barycentres respectifs des
charges partielles δ et δ .
- +

Si le barycentre G+ des charges partielles positives δ+ et le barycentre G- des charges partielles négatives
δ - ne coïncident pas, la molécule est polaire. S’ils sont confondus, la molécule est dite apolaire.

Cas du dioxyde de carbone (apolaire): Cas de l’eau (polaire) :

Méthode pour savoir si une molécule est polaire il faut :

• Écrire le schéma de Lewis de la molécule et en déduire sa géométrie (linéaire, coudée, pyramide


trigonale ou tétraédrique) ;

• Regarder l’électronégativité des atomes qui la constitue ;

• Repérer les liaisons polarisées ;

• Suivre le raisonnement suivant :

Molécule

NON
Liaisons
OUI Molécule
polarisées ?
apolaire

Les barycentres OUI Dépend de la NON


G+ et G- géométrie de
Molécule Molécule
la molécule
coïncident ? apolaire polaire

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