Expose Exemple 1

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1.

Exposé (60 minutes de préparation, 8 à 10 minutes de passation)

À partir des documents proposés, vous préparerez un exposé sur le thème


indiqué et vous le présenterez au jury. Votre exposé présentera une réflexion
ordonnée sur ce sujet. Il comportera une introduction et une conclusion et
mettra en évidence quelques points importants (3 ou 4 maximum).

Attention : les documents sont une source documentaire pour votre exposé.
Vous devez pouvoir en exploiter le contenu en y puisant des pistes de réflexion,
des informations et des exemples, mais vous devez également introduire des
commentaires, des idées et des exemples qui vous sont propres afin de
construire une véritable réflexion personnelle. En aucun cas vous ne devez vous
limiter à un simple compte rendu des documents.

L’usage de dictionnaires monolingues français / français est autorisé.

2. Entretien (sans préparation, 15 à 20 minutes de passation)

Le jury vous posera ensuite quelques questions et s’entretiendra avec vous à


propos du contenu de votre exposé.

DOCUMENT 1
Thème de l’exposé : les écrans sont-ils toxiques pour nos enfants ?
QI, langage, comportement : les effets de la surexposition aux écrans chez
les enfants

C’est l’une des principales préoccupations des parents, bien conscients que cette
activité n’est pas la meilleure pour leur progéniture : limiter le temps passé
devant les écrans. Dans l’émission « Bienfait pour vous » sur Europe 1, ce
mercredi, la Dr Anne-Lise Ducanda, médecin de protection maternelle et
infantile et autrice des Tout-petits face aux écrans (éditions du Rocher), a
rappelé à quel point télévision, téléphone, ordinateur et tablettes avaient un effet
délétère sur les jeunes générations. Et donné quelques conseils pour s’en passer.
[…]
Ce qu’il faut comprendre, explique la spécialiste, c’est que « le cerveau de
l’enfant est programmé génétiquement pour parler, marcher, se concentrer. Mais
ensuite, tout dépend de l’environnement. » Et, dans le cas des jeunes en
difficulté, « je me suis rendu compte que 95 % d’entre eux étaient surexposés
aux écrans ».

Le cerveau des plus jeunes se développe « en fonction des expériences que va


faire l’enfant, mais seulement si ces expériences sont dans le monde réel, en
trois dimensions », insiste Anne-Lise Ducanda. Autrement dit, « ce qu’il voit, il
faut qu’il le touche, qu’il bouge son corps. » Pour développer la motricité des
mains par exemple, « il faut que les enfants aient des expériences de geste :
porter, appuyer, glisser, pousser. »

Dès lors, devant les écrans, le cerveau des plus petits « va être privé de sa
nourriture essentielle : interagir avec les humains, en premier lieu les parents, et
découvrir le monde avec tous les sens combinés ». L’enfant ne va, par exemple,
pas faire de gestes. « Les connexions cérébrales ne se font pas et, pire, le
bombardement du tout-petit par les shoots visuels et sonores des dessins animés
créeraient de mauvaises connexions cérébrales qui remplaceraient les bonnes »,
avertit la médecin.

Les troubles qui se manifestent sont variés. Au niveau du langage par exemple,
« un enfant ne peut apprendre à parler que si un humain lui parle face-à-face.
Avec les écrans, l’enfant va répéter sans mettre de sens dans les mots. Quand
c’est à travers un écran, les mots ne captent pas, ne veulent rien dire », détaille
Anne-Lise Ducanda. Les jeunes n’apprennent donc pas, ou très lentement, à
parler, et leur vocabulaire s’appauvrit. « Il y a plus de 5 100 études qui montrent
le lien entre écran et retard intellectuel », poursuit la médecin. « L’Inserm en
juin a montré que les enfants qui ont souvent la télé à table ont une baisse de QI
de trois points. »

Les troubles se retrouvent aussi dans la capacité d’interaction de l’enfant.


Certains au niveau de la relation et de la communication peuvent même être
confondus « avec des syndromes autistiques », alerte Anne-Lise Ducanda. Du
côté de la motricité fine, le constat de la spécialiste est alarmant : « On a des
enfants de 3 ans qui n’attrapent pas un stylo parce qu’ils ne font pas assez de
gestes. » […]

Une bonne nouvelle dans ce marasme, toutefois : beaucoup des conséquences


néfastes des écrans sont réversibles. « Le cerveau de l’enfant est très plastique
», des progrès peuvent intervenir immédiatement dès que le temps d’écran
diminue. Même chose chez les adolescents. « Un trouble de concentration à 14
ans peut disparaître en trois semaines si vous limitez les écrans à 6h/semaine »,
explique la médecin.

Les consignes d’Anne-Lise Ducanda sont d’une rigueur proportionnelle à la


noirceur du tableau. « Il ne faut aucun écran de 0 à 2 ans », assène-t-elle. «
Après, les études montrent que c’est délétère à partir de 15 minutes par jour. Je
préconise donc 30 minutes les mercredi, samedi et dimanche seulement de 2 à 6
ans. » L’idéal restant d’arriver à faire encore moins. « Il faut donner de bonnes
habitudes dès le début, il faut des règles », poursuit la spécialiste, fervente
amatrice des contrôles parentaux et qui estime judicieux, par exemple, de mettre
un chronomètre et de s’y tenir. […]

Europe 1, 15/09/2021

DOCUMENT 2
Voici pourquoi il ne faut pas tenter d’éloigner vos enfants des écrans à tout
prix

« Ce n’est pas l’écran qui pose problème », entame le docteur Aymeric de


Fleurian, psychiatre directeur du Centre médico-psycho-pédagogique (CMPP)
de Caen (Calvados), dans un entretien donné à l’édition du soir.

Il casse l’idée reçue selon laquelle il serait forcément mauvais pour les enfants
de passer du temps devant les écrans. L’essentiel est de trouver l’équilibre entre
ces appareils et les autres choses dont les plus jeunes ont besoin, explique-t-il.
Le temps passé devant les écrans « entre en compétition avec d’autres activités
et il doit rester pour l’enfant un moment de détente et de loisir. » […]

« L’écran n’est ni toxique, ni profitable en tant qu’objet pris individuellement.


C’est la manière dont il est utilisé qui peut en faire quelque chose d’intéressant,
insiste Aymeric de Fleurian. C’est un objet constructif dans l’attention partagée.
» Et comme le développement de l’enfant ne se fait que dans la relation, il est
important de faire de l’écran un objet utilisé en commun avec quelqu’un
d’autre, au moins jusqu’à l’adolescence.

« Un jeune enfant ne sait pas se débrouiller seul, il faut impérativement


commencer par faire avec lui », rappelle Aymeric de Fleurian. Devant des
dessins animés, par exemple, « il faut être avec lui pour lui expliquer » et tout
au long de l’enfance, il faut « maintenir l’accompagnement et s’intéresser à ce
qui passe sur les écrans ».

L’écran ne prend une dimension négative que lorsqu’il prend trop de temps dans
la vie de l’enfant. « Il faut réserver du temps à l’apprentissage de la préhension
et du relationnel », poursuit le psychiatre. Ce qui ne peut se faire qu’en face-à-
face, avec des interactions physiques. Il n’y a donc pas d’inquiétude à laisser un
adolescent jouer aux jeux vidéo s’il partage son temps avec des activités qui lui
apportent des interactions non virtuelles.

Aymeric de Fleurian avertit : « Empêcher un enfant d’utiliser les écrans peut


avoir des conséquences sur son développement ». Jusqu’à 8 ou 9 ans, le
problème ne se pose pas de manière trop prononcée, mais « passé cet âge,
l’enfant devient plus sensible à la pression de ses pairs ». L’absence d’écran,
vraisemblablement présent chez ses camarades, risque de créer un manque. Et
l’interdiction amène le risque de transgression, créant un conflit potentiel entre
parents et enfants.

Le médecin recommande donc de « trouver le temps d’écran raisonnable qui


convient aux parents et aux enfants ». Pour définir la durée autorisée par les
parents, « il faut prendre en compte les activités de l’enfant sur les écrans ». Le
temps alloué pour des dessins animés ne peut pas être le même que pour un jeu
de stratégie par exemple : « L’enfant doit avoir le temps de construire quelque
chose. » Les écrans ne doivent pas empiéter sur les temps familiaux. Une étude
de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) montre que
le fait de laisser la télévision allumée pendant les repas est associé à un plus
faible développement du langage chez les jeunes enfants. […]

Les règles d’utilisation des écrans doivent être posées en concertation entre les
parents et les enfants et convenir à tout le foyer, « en veillant à l’équilibre des
activités », insiste Aymeric de Fleurian. Il faut se mettre d’accord sur un temps
restreint établi en semaine, mais le week-end ou pendant les vacances, on peut
laisser de la marge. « Si un enfant a envie de passer plus de temps devant
l’écran, il est possible de l’y autoriser tant que ça lui apporte quelque chose de
constructif. »

Reste la question de l’exemplarité : « Le parent doit avoir un comportement


cohérent avec les règles qu’il fixe ». Autrement dit, ne pas passer trop de temps
sur les écrans, alors qu’il limite leur usage chez ses enfants. […]

Charles Deyrieux, Ouest France, 16/07/2021

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