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Cours d’économie internationale

Pr Lalla Latifa Alaoui


Chap. I/ l’évolution du commerce
international
I. Concept et Définition :
1.1 Concept :
 Ce type de commerce existe depuis des siècles ( route de la soie)mais il
connaît un essor récent du fait de la mondialisation, dont il est une
composante majeure. La théorie du commerce international est la
branche de l‘ économie qui cherche à fournir un cadre d'explication
au commerce international .
I. Concept et définition
2.2 Définition :
 Le commerce international est l'ensemble des activités commerciales
requises pour produire, expédier et vendre des biens et des services sur la
scène internationale, à partir de la production jusqu'à la consommation ;
terme qui inclut le commerce, l'importation et l'exportation de biens et des
services, la concession de licences dans d'autres pays et les
investissements étrangers. En l'occurrence, ce dernier permet à un pays de
consommer plus qu'il ne produit, notamment par ses ressources propres, ou
d'élargir ses débouchés afin d'écouler sa production.
II. Les outils du commerce
international
 Par ailleurs il existe un droit des opérations de commerce international,
formalisé notamment par les incoterms de la Chambre de commerce
internationale.
 incoterms :
 Souvent abrégés en sigles de trois lettres .
 Norme Incoterms 2000 Cette norme définit 13 Incoterms ;
 En 2010, la nouvelle réforme introduit des modifications au niveau des
incoterms de l’année 2000.
2.1 Le groupe E et F

 Group E - Departure
 EXW : Ex Works, au départ non chargé, non dédouané/sortie d'usine
 Group F - Main Carriage Unpaid
 FCA : Free Carrier, chargé "au départ" ou acheminé à "tel lieu" dans le pays de
départ (tous transports)
 FAS : Free Alongside Ship, sur le quai du port de départ
 FOB : Free On Board, chargé sur le bateau, au port de départ
2.2 Le groupe C
 Group C - Main Carriage Paid
 CFR : Cost and Freight, chargé sur le bateau, livraison au port de départ, frais
payés au port d'arrivée, sans assurance pour le transport, non déchargé du
navire à destination
 CIF : Cost, Insurance and Freight, chargé sur le bateau, frais au port d'arrivée,
avec l'assurance marchandise transportée souscrite par le vendeur pour le
compte de l'acheteur
 CPT : Carriage Paid To,livraison au premier transporteur, frais jusqu'au
déchargement du mode de transport, sans assurance pour le transport
 CIP : Carriage and Insurance Paid to, jusqu'au déchargement du mode de
transport, avec assurance marchandise transportée souscrite par le vendeur
pour le compte de l'acheteur
2.3 Le groupe D

 Group D - Arrival
 DAF : Delivered At Frontier, à la frontière désignée
 DES : Delivered Ex Ship, sur le bateau au port d'arrivée
 DEQ : Delivered Ex Quay, déchargé sur le quai du port d'arrivée
 DDU : Delivered Duty Unpaid, à destination finale mais avant le dédouanement
import
 DDP : Delivered Duty Paid, à destination finale, dédouanement import effectué
2.4 Evolution des incoterms
 ces termes définissent les responsabilités et les obligations d'un vendeur et d'un acheteur dans le
cadre de contrats de commerce internationaux, notamment en regard du chargement, du
transport, du type de transport, des assurances et de la livraison. Il s'agit donc ici d'une répartition
des frais de transport, première fonction des incoterms. Le deuxième rôle des incoterms est de
définir le lieu de transfert des risques, c'est-à-dire qui du vendeur ou de l'acheteur aura à supporter
l'avarie en cas de mauvaise exécution du transport.
 DAP et DAT sont deux nouveaux incoterms issus de la réforme des « Incoterms 2010 ».
 Les incoterms « 2000 » DAF, DES, DEQ et DDU n'ont pas été repris dans les nouvelles règles de 2010. Il
reste possible de continuer à les utiliser, mais les nouveaux incoterms sont recommandés : DAF, DES
et DDU peuvent être remplacés par DAP, et DEQ par DAT.
III. Evolution du commerce
international
une innovation due à un transporteur routier américain, Malcolm MAC LEAN,
en 1956. l eut l’idée de transporter par bateau des remorques de camion, puis
de dissocier la caisse du châssis de la remorque ce qui donna naissance au
container.

le container
une révolution dans le
transport international
Introduction
A la fin de la Première Guerre Mondiale, le commerce est hésitant,
les économies nationales tirent leur dynamisme et leur croissance
en s'appuyant essentiellement sur leur marché intérieur. C'est
notamment le cas des Etats-Unis qui profitent des " Roary Twenties ",
période d'intense activité économique et d'accroissement de
richesses. Parallèlement, il y a peu de coopération, de concertation
internationale. On est alors amené à se demander comment le
commerce international va réagir face à la crise économique qui
éclate en 1929. Comment a-t-il évolué à partir de cette date en
fonction de la conjoncture économique mondiale ?
Introduction

On distingue nettement trois grandes périodes. En premier lieu, on constate


un commerce international contracté et perturbé durant la dépression des
années 1930 et la Guerre Mondiale qui suit,
 puis une expansion considérable de ce commerce durant les " Trente
Glorieuses ".
 Pour finir, il faut également analyser l'évolution du commerce international
face à la crise des années 1970 jusqu'à nos jours.
3.1 Le commerce internationale : pays
développés et pays en développement

 Même si les pays en développement ont accru leur participation au


commerce mondial au cours des années 70 et 90, les échanges
commerciaux ont surtout lieu entre pays développés.
 la part des pays les moins avancés s’est encore réduite.
 · Bien que le commerce des produits agricoles augmente en termes
absolus et par rapport à la production agricole, sa place au sein des
échanges mondiaux tend à diminuer.
3.1 Le commerce internationale :pays
développés et pays en développement

 Les entreprises transnationales occupent une place


croissante au sein des échanges de sorte qu’on estime
qu’elles représentent maintenant de l’ordre de 40% du
commerce international.
 Les prix des produits agricoles ont chuté aussi bien en
termes réels qu’en termes relatifs face au prix des biens
industriels. De plus, ils sont extrêmement fluctuants.
 Les futures négociations de l’OMC offrent aux pays en
développement une occasion majeure de renforcer leur
position commerciale et de mieux tirer profit de la
libéralisation des échanges internationaux
3.2 Les tendances récentes du commerce
international
3.2.1 Le commerce moteur de la croissance /
Les échanges sont pratique courante depuis l’âge de la pierre. Depuis les premiers
échanges de fourrures animales contre des céréales jusqu’au développement des
monnaies et des premiers titres de paiement au Moyen Âge, les échanges
commerciaux n’ont cessé de croître au cours de l’histoire, parallèlement à
l’amélioration des moyens de transport. Après la révolution industrielle, le
développement des échanges internationaux a connu un nouvel essor.
Le volume des échanges
commerciaux
 Ainsi entre 1720 et 1971, le volume du commerce international a été
multiplié par 460, soit une croissance moyenne de 2,7% par an.
 Entre 1948 et 1997, le commerce international a cru à un taux annuel de
6% alors que la production mondiale n’augmentait que de 3,7 %par an.
 Entre 1985 et 1997, le rapport entre les échanges extérieurs
(importations et exportations) et le PIB est passé de 17% à 24% pour les
pays développés et de 23% à 38% pour les pays en développement.
Le volume des échanges
commerciaux
 Le commerce international a également continué à augmenter plus vite
que l’économie mondiale. Cette dernière a ainsi progressé à un rythme
de 3,1% l’an entre 1980 et 1990 et de 2% l’an entre 1990 et 1995.
Tandis que le commerce international croissait en temps de 5,3%et 6,8
%par an.
La progression des échanges commerciaux s’est en outre accompagnée
d’une transition progressive d’un commerce de matières premières à un
commerce de produits plus élaborés, à forte valeur ajoutée
3.2.2 Les raisons de la forte croissance
du commerce
 Plusieurs raisons peuvent être invoquées pour
expliquer cette tendance:
 A-· Les formidables progrès techniques :
 en matière de transports, de communications et de
technologies de l’information constituent une
explication à la forte augmentation du commerce
international.
 Les nouvelles techniques ont facilité le commerce et
réduit les coûts des échanges de façon considérable.
Par exemple, le coût du transport aérien a ainsi été
réduit, entre 1930 et 1960, de plus de 80% et celui des
télécommunications, de plus de 98%.
 Les coûts de l’informatique ont connu une diminution
comparable entre 1960 et 1990.
3.2.2 Les raisons de la forte croissance

du commerce
B-les institutions internationales
 Le développement du commerce international peut aussi être mis au
compte des longues et intenses négociations visant à améliorer les
conditions de fonctionnement du commerce international.
 Ces négociations ont eu lieu tant au niveau international (CNUCED,
GATT et plus tard OMC) qu’au niveau régional (accords commerciaux
régionaux). Elles ont contribué à l’abaissement continu des droits de
douanes entre 1976 et 1994 et à l’élimination progressive des barrières
non-douanières.
 Conseil des Nations Unies pour le Commerce et le DEVELOPPEMENT
3.3 La structure des flux commerciaux
internationaux
3.4.1 Les flux commerciaux sont dominés par les pays développés...

Le commerce entre les pays développés représente l’essentiel des


échanges internationaux. Le commerce entre les États-Unis, le Japon et
l’Union européenne (UE) constitue à peu près un tiers du commerce
mondial tandis que le commerce interne à l’UE représente lui aussi près
d’un tiers des échanges internationaux. Quant à l’Asie, elle a vu sa part
augmenter fortement entre 1980 et 1990.
3.3.1 Les flux commerciaux sont dominés
par les pays développés...

 L’Afrique et l’Amérique latine n’ont à leur actif qu’une part beaucoup plus
réduite du commerce mondial. Les échanges internationaux internes à ces
continents y sont minimes, le commerce étant principalement réalisé avec
les pays développés.
3.3.1 Les flux commerciaux sont
dominés par les pays développés...
 La mise en place de blocs économiques régionaux a renforcé les
échanges entre pays voisins. Les blocs régionaux tendent en effet à faciliter
le flux des produits entre pays membres en réduisant des barrières
commerciales et en augmentant la vitesse et le nombre des transactions.
C’est particulièrement le cas avec la mise en place du MERCOSUR en
Amérique latine, de l’ASEAN en Asie du sud-est, de l’ALENA en Amérique et
de l’Union européenne en Europe.
3.3.2 l’évolution du commerce extérieur des pays
en développement
 Durant les années 70 puis après 1990, la croissance
du commerce extérieur des pays en développement
a été plus forte que celle des pays développés.
 . Même pendant la récession mondiale des années
1992-1993, les pays en développement ont continué
d’accroître leur commerce extérieur alors même que
le commerce mondial, et en particulier celui des pays
développés, se contractait. Par opposition à ces
résultats relativement bons des pays en
développement, les pays les moins avancés ont
connu une croissance de leurs échanges extérieurs
nettement inférieure à celle du commerce mondial.
Leur participation au total des échanges
commerciaux a diminué d’environ 0,9% en 1980 à
moins de 0,5% en 1995 .
Conclusions
 Les échanges internationaux se sont considérablement accrus depuis la
fin de la Deuxième Guerre mondiale. Aujourd’hui, un tiers environ de la
production mondiale participe aux échanges internationaux. Les
progrès techniques dans les domaines des transports et des
communications, et la libéralisation des politiques du commerce
extérieur soutenue par de nouveaux accords internationaux constituent
les principales raisons expliquant cette dynamique.
Chapitre II
Théories économiques :Economie internationale
Introduction

 Si l'on cherche à comprendre la nature du commerce international en cette fin de


siècle, il faudrait certes faire appel aux données statistiques, mais les chiffres ne peuvent
parler d’eux mêmes. Le recours à l’analyse théorique est indispensable sachant que les
théories du commerce international présentent une certaine dualité.
I. Théories prônant le libre-échange
 Les économistes classiques, Smith et Ricardo étaient l'un et l'autre
favorables à l'échange international qui, selon eux, permet à tous
les pays de bénéficier des avantages acquis par chaque pays
dans la fabrication de certains biens.
 Ils prônaient le libre-échange intégral qui en substituant la
spécialisation des tâches accroît le bien être de l'ensemble de la
collectivité mondiale[1].

[1]- Guillochon (B.) : «Théorie de l'échange international », Edition
l'économiste, 1976, p. 11.
1.1. Théorie du commerce extérieur chez A.
SMITH : L’avantage absolu

Loi des avantages absolus


Selon Adam Smith, chaque pays est plus
efficace que les autres dans la production d'un
bien au moins. Le pays en se spécialisant dans
la production d'un bien ce qui signifie l'abandon
de la production des autres biens, approfondit
la division du travail et ainsi la liberté des
échanges va accroître le bien-être de
l'ensemble des pays. C'est l'avantage absolu
dans la production d'un bien qui détermine la
spécialisation de chaque pays.
Adam smith
Adam smith

Naissance :5 juin 1723 (Kirkcaldy (Écosse))Décès :17 juillet 1790 (Édimbourg)


École/tradition :Libéralisme, École classiquePrincipaux intérêts :Philosophie, Économie,
Morale
Idées remarquables :Main invisible, Marché, Libre-échange, Libéralisme économique
L’apport

«si un pays étranger peut nous²² fournir une marchandise


moins cher que nous la produisons, il vaut mieux
l'acheter avec une partie de notre propre travail
consacré à un produit pour lequel nous avons un certain
avantage »[1].

[1]- Henry (G.M.) : « Dynamique du commerce
international, nouveau protectionnisme ou libre-
échange ?», Edition Eyrolle, 1992, p. 109.
L’apport

 Par cet apport, Smith est le premier théoricien qui prônât le libre- échange. Il est
considéré comme le père fondateur des théories de l’échange international.
Conclusion

 Smith voyait déjà, entre autre, que l'échange sans entraves est un moyen
de promouvoir l'efficacité, à la fois parce qu'il favorise la concurrence et
parce qu'il ouvre des possibilités de spécialisation et d'économie d'échelle.
1.2. Loi des avantages comparatifs de D.
RICARDO

 Comme Smith, Ricardo est un partisan du libre-échange. Cependant, pour


lui, quelle que soit la situation de l’économie considérée, elle tire
nécessairement profit du commerce international, à la seule condition que
ce dernier soit fondé sur une division du travail.
 ricardo
 Pour comprendre cette théorie, voyons les détails
Nous allons raisonner sur un cas particulier théorique très
simple, sans nous inquiéter du réalisme des chiffres,
choisis pour simplifier les calculs.
Hypothèses
Ces hypothèses

 Deux pays agricoles, la France et l'Italie, ne produisent


que deux choses : du blé et du vin.
Les coûts de production de ces deux choses, exprimés
dans chaque pays en heures de travail, sont :
exemple

France Italie

1 tonne de 1 heure 2heure


blé

1 hectolitre 1 heure 4 heure


de vin
L’analyse

En somme, 1 hectolitre de vin coûte le prix de 1


tonne de blé en France et de 2 tonnes de blé
en Italie.
Dans cet exemple, la France est plus efficace
que l'Italie aussi bien pour produire du blé que
pour produire du vin ; on dit qu'elle jouit d'un
avantage absolu. L'Italie ne pourrait vendre du
blé à la France que si l'heure de travail céréalier
y coûtait au moins 2 fois moins cher et l'heure de
travail viticole 4 fois moins.
L’analyse
 Dans chaque pays on suppose que les heures de travail
des céréaliers et des viticulteurs sont payées au même prix et
sont interchangeables : un ouvrier agricole peut produire aussi
bien du blé que du vin, et même passer d'une de ces
productions à l'autre d'une année sur l'autre. Mais les salaires
peuvent différer entre les deux pays.
 § Dans son secteur agricole, la France travaille 2 milliards
d'heures par an (2000 heures par an pour 1 million de
travailleurs) et l'Italie 4 milliards d'heures. On suppose que les
autres ressources (surfaces cultivables, matériel agricole, etc.)
sont suffisantes dans tous les cas et que leur coût est inclus
dans le coût de l'heure de travail.
 Si elle vivait en autarcie (c'est-à-dire sans exporter ni importer),
la France pourrait produire par an 2 milliards de tonnes de blé
et pas de vin, ou 2 milliards d'hectolitres de vin et pas de blé,
ou 1 milliard de tonnes de blé et 1 milliard d'hectolitres de vin,
etc. En autarcie, l'Italie pourrait produire 2 milliards de tonnes
de blé et pas de vin, etc.
Le Marché commun ou libre échange

 Supposons à présent que l'adoption du Marché commun libère le


commerce et que, pour simplifier, le transport du blé et du vin ne
coûte rien. Les Français et les Italiens songent à commercer et
comparent les valeurs respectives du blé et du vin dans leurs deux
pays.
 Un viticulteur français s'aperçoit qu'avec 1 hectolitre de son vin il
peut acheter 1 tonne de blé en France et 2 tonnes de blé en
Italie : il voudra exporter son vin en Italie pour pouvoir y acheter
plus de blé qu'en France.
 Un céréalier italien s'aperçoit qu'avec 1 tonne de son blé il peut
acheter 1/2 d'hectolitre de vin en Italie et 1 hectolitre de vin en
France : il voudra exporter son blé en France pour pouvoir y
acheter plus de vin qu'en Italie.
Conclusion

 Les deux pays ont donc avantage à commercer, la France


exportant du vin et achetant du blé, l'Italie exportant du blé et
achetant du vin. La France ne produira plus que du vin, l'Italie ne
produira plus que du blé : il y aura eu spécialisation. Donc bien
que la France sache produire du blé avec moins d'heures par
tonne que l'Italie, elle a intérêt à cesser de produire du blé et à
acheter son blé en Italie. De même l'Italie a intérêt à produire
seulement du blé et à l'exporter, bien que ce blé soit plus coûteux
en heures de travail qu'en France.
 En effet, Ricardo a fourni, sans le vouloir, une
justification théorique à la solution de long terme au
problème de la croissance que l'Angleterre adopta
au XIXème siècle, elle devint la "fabrique du monde"
et importa pratiquement tous les biens alimentaires
dont elle avait besoin[1].
[1]- Blaug (M.) : « La pensée économique - origine
et développement », Edition Economica, Paris, 1981,
p. 159.
1.3 Théorie de la dotation en facteur D’Hecksher-
Ohlin- Samuelson (H-O-S)
par l'analyse de l'école suédoise : Heckscher (1919), Ohlin
(1933) et Samuelson (1971)
La loi des proportions de facteurs a été énoncé par Ohlin,
et se fonde sur l'origine des différences de coût d'un pays
à l'autre[1], "un pays tend à se spécialiser dans la
production pour laquelle la combinaison de facteur dont-
il dispose, lui donne le maximum d'avantages ou (le
minimum de désavantages)".
(H-O-S)

 Par conséquent, chaque pays importe les biens qui incorporent de manière intensive les
facteurs qui sont rares sur son territoire, car il les produit à coût élevé, il exporte les biens
dont la fonction de production est intensive en facteurs abondants sur le territoire "et
donc disponible a faible prix", car il peut les produire à un coût plus faible que ces
concurrents étrangers. Le prix des facteurs, dépend donc de leur abondance relative.
(H-O-S)

En absorbant ainsi beaucoup de facteurs les moins


onéreux, la nation tire le meilleur parti de sa dotation et
peut, dès lors, développer ses marchés étrangers. Elle
économise, par là, les facteurs rares et chers en
substituant les importations aux productions domestiques
qui exigent une forte proportion de facteurs rares[1].
(H-O-S)

 En effet, Heckcher, Ohlin et Samuelson considéraient l'abondance relative en facteur


de production comme principal déterminant des échanges[1]. Le théorème de
Heckcher-Ohlin découle directement de la loi de proportions de facteur :
(H-O-S)

le commerce international conduit chaque pays


à se spécialiser dans la production intensive en
facteur abondant sur le territoire, ce qui tend à
rendre ce facteur plus rare et donc à faire croître
son prix, parallèlement le facteur rare est
relativement moins demandé, si bien que son prix
devrait tendre à diminuer, le même schéma se
déroule dans le deuxième pays, l'ordre des
facteurs étant inverse : il en résulte que les
rémunérations des facteurs doivent tendre à
s'égaliser entre les deux pays.
Conclusion (H-O-S)

 En définitive, le théorème HOS affirme ainsi que les nations tendent à se spécialiser dans
les productions intensives pour lesquelles les facteurs disponibles sont relativement
abondants
1.4 Paradoxe de W. Léontief

Léontief, créateur avec Kantorovitch de la technique


des Tableaux Entrées-Sorties de la comptabilité
nationale (ou matrice input-output, au tableau
d'échanges inter-industriels), fût le premier à disposer
d'un instrument permettant de calculer "facilement" le
contenu factoriel direct des produits importés ou
exportés ; il devenait alors possible de voir si l'économie
américaine (la seule pour laquelle on disposait d'un T.E.S)
se conformait ou non aux règles définies par la théorie
suédoise de l'échange[1].
1.4 Paradoxe de W. Léontief

 Wassili Léontief a pu étudier ainsi la structure du commerce des Etats-Unis en 1947 et


1952. « La participation américaine à la division international du travail repose sur une
spécialisation caractérisée par le type de production comprenant relativement plus de
travail que de capital. En d'autres termes, ce pays participe à l'échange international en
vue d'économiser son capital et d'utiliser son surplus de main-d'œuvre, plutôt que
l'inverse.
1.4 Paradoxe de W. Léontief

 L'opinion généralement répandue selon laquelle - comparée au reste du monde -


l'économie des Etats-Unis est caractérisée par un surplus relatif du capital et une
insuffisance relative du travail apparaît donc fausse »[1].
1.4 Paradoxe de W. Léontief

 Les Etats-Unis exportaient ainsi, des produits à fort contenu de travail et importaient
des biens contenant beaucoup de capital[1]. Ce qui apparaît opposé au résultat
que l'on attendait, compte tenu des hypothèses faites sur la dotation factorielle
américaine et sur la validité du modèle HOS. La théorie HOS semble apparemment
démentie.
Pour conclure

 On peut donc conclure que les vocations exportatrices d'un pays ne sont pas fixés une
fois pour toute, ne serait-ce que pour la raison suivante : Certaines spécialisations
avantageuses dans le cours terme ne portent pas en elles les promesses du
développement industriel qui a creusé aujourd'hui un écart, difficile à combler en
quelque décennies, entre la poignée des pays avancés et le reste des nations.
1.5 Théorie du cycle de produit de R.
Vernon
 Les tentatives contemporaines d'explication du commerce international reste dans la
ligne Ricardienne. L'approche néo-technologique des échanges internationaux va dans
ce sens, elle essaie de mieux appréhender la différence de technologie et donne alors
un rôle prédominant à l'innovation dans la genèse des avantages absolus et
comparatifs. De plus il tente d'établir une vision dynamique des spécialisations
internationales
1.5 Théorie du cycle de produit de R.
Vernon
le commerce mondial, n'est plus justifié par les dotations
naturelles et statiques comme le démontraient Smith et
Ricardo. Mais par l'avantage comparatif dynamique
fondé sur les écarts internationaux de technologie ou les
niveaux de formation de la main-d'œuvre. De nombreux
hauteur sont à la base de cette nouvelle approche
parmi lesquels on peut citer les "précurseurs" tel Tuker
(1758) Marshal (1919), Shumpeter (1934),"les
propagateurs" comme Kravis (1956), Vernon (1966).[1]
cycle de vie de produit

 La théorie du cycle de vie de produit de Vernon, constitue une des théories les
plus anciennes et les plus couramment utilisées pour analyser les évolutions des
structures de marché et pour comprendre le bien fondé de certaines méthodes
de planification stratégique des firmes[1].
cycle de vie de produit

 Dans sa théorie du cycle de vie du produit, Vernon montre qu’une


production traverse généralement une série de phases :
 -Le démarrage
 -La croissance exponentielle-
 Le ralentissement-
 Le déclin
cycle de vie de produit

 Ces quatre phases correspondent à l’introduction du produit sur le marché,


sa diffusion, sa maturation et la sénescence.
cycle de vie de produit

 Au cours des premières phases, la firme exploite son innovation sur le marché
national, mais peu à peu, son avance technologique diminue et le marché
national du nouveau produit se stabilise. Dès lors, la firme cherche à exploiter son
avance technologique sur le marché européen dans un premier temps. Elle le fait
exporter par la suite. La demande extérieure augmente elle sera tentée de
produire directement à l’étranger[1].
cycle de vie de produit

 Or, si les théories traditionnelles font reposer l'échange international sur une
différence qui s'exprime le plus souvent en termes d'avantages comparés,
de dotations en facteurs ou de niveau technologique. Le volume des
échanges entre deux nations devrait donc être d'autant plus dissemblable
que les nations échangistes sont différentes sur ces critères[1].
cycle de vie de produit

 De nos jours l'accroissement des échanges entre pays économiquement


proches se réalise pourtant, par l'intensification des échanges croisés de
produits similaires (échanges intra-branche). Les automobiles ne
s'échangent pas contre du blé, mais contre d'autres automobiles
cycle de vie de produit

 La principale cause de cet échange intra-branche entre pays supposé,


par commodité, sans différences "objectives", réside dans la présence
simultanée d'économies d'échelle et de produits différenciés
2. Théories protectionnistes

 La première justification théorique du protectionnisme, formulée au XIXème siècle, s’est


exprimée dans la thèse dite "protectionnisme éducatif " de List et du "protectionnisme
provisoire" de Carey
2.1- Critique du libre -échange par F. List

Selon List, le libre-échange ne peut être appréhendé


comme un principe universel, et s'il est imposé en tant
que tel, c'est que la nation qui tire profit de son
application use de tous les moyens pour parvenir à ses
objectifs. Cependant, le protectionnisme prôné par List
ne doit pas être permanent. Il ne devra durer que le
temps nécessaire pour permettre aux nations les moins
avancées de rattraper le retard qui les sépare des
nations très développées. C'est un protectionnisme
éducateur[1].
[1]- Raja Amrani (M.) : « Histoire de la pensée économique et théorie économique contemporaine», op. cit., p.
172.
2.1- Critique du libre -échange par F. List

 On peut dire que malgré la critique de List pour le libre-échange, il


n'encourage pas le protectionnisme pour le long terme, mais
seulement pour une période assez limitée. Puisque, les "industries
naissantes" ou les premiers producteurs d'une "jeune nation"
opèrent avec des coûts supérieures à ceux des concurrents
étrangers déjà installés, en raison des économies d'échelles,
d'effet d'apprentissage, il est donc indispensable de protéger les
débuts d'une industrie, cette protection transitoire était appelée à
disparaître avec l'égalisation des conditions internationales de
concurrence.
2.2- Opposition au libre-échange par H. Carey

 Avant sa remise en cause des théories ou des thèses classiques,


Carey fut pendant de nombreuses années, partisan des idées
libérales énoncées par les économistes de cette école. Pour
construire sa critique, il part des faits. D'après lui, le libre-échange
est avantageux pour toutes les nations qui participent au
commerce international, mais en théorie seulement. Il va tout
autrement en pratique, y compris les auteurs de ce principe
théorique. Il se réfère à Smith, qui avait approuvé le " Gromwel
Act" une mesure d'essence purement protectionniste car, le libre
échange en pratique permet a une seule nation d'extorquer les
richesses des autres nations[1].
[1]- Raja Amrani (M.), op. cit., p. 176.
2.2- Opposition au libre-échange par H.
Carey
Carey recommande ainsi, un protectionnisme provisoire
qui ne durera que le temps nécessaire pour permettre
aux Etats-Unis de rattraper leur retard par rapport à
l'Angleterre. Il précise, toutefois, que le protectionnisme
ne devrait pas être limité au seul secteur de l'industrie, il
est censé concerner également l'agriculture.
L'exportation des produits agricoles est préjudiciable du
fait que les éléments fertilisants ne sont pas restitués par
la terre. Ainsi, le protectionnisme recommandé par
Carey est sensiblement différent de celui prôné par List
En résumé

 Celui-ci, recommandait cette mesure de politique économique pour permettre à


l'Angleterre d'enclencher un développement rapide de l'industrie. En revanche, Carey
souhaitait que son pays, les Etats-Unis, se forgeait des moyens de protection contre
l'agression des industriels anglais.
Chapitre III
Cycle libre-échange protectionniste
Introduction

 L'économie internationale a toujours été un champs d'étude particulièrement animé et


sujet à controverse.
 Les clefs qui ont permis de comprendre l'économie moderne ont émergé dès le début
du XVIIIème siècle sur les échanges internationaux.
Introduction

 Pourtant, l'étude des politiques commerciales depuis le début du XIXème


siècle révèle qu'il n'y a pas de tendance lourde orientée d'une part, dans
une politique dite protectionniste, ou d'autre part, d'une politique dite
libérale. Bien au contraire, il existe des cycles marqués par l'affaiblissement
ou par le renforcement du protectionnisme qui peuvent être rapprochés
des fluctuations générales de l'activité économique.
Introduction

 En règle générale, les périodes de récession favorisent la montée du


protectionnisme, alors que celles d'expansion sont plus favorables au libre-
échange. Dans les deux cas, il existe une rétroaction des politiques
commerciales sur l'activité économique, la protection renforçant la
récession et le libre-échange nourrissant la croissance.
I. Les politiques commerciales avant le GATT

 Le commerce international existait avant l'arrivée des nations, comme


l'attestent les découvertes de pièces grecques ou romaines sur les voies
antiques de communication.
I. Les politiques commerciales avant le GATT

 L'échange "moderne", tel qu'il apparaît au cours du XVIIIème siècle, se


caractérisait par de nouvelles formes d'échange : affinement des
instruments de paiements et généralisation des lettres de change,
modernisation des moyens de transport, expansion du commerce colonial,
diversification des biens échangés (biens manufacturés, notamment
textiles, produits exotiques), création de grandes compagnies, etc.
I. Les politiques commerciales avant le GATT

 la création de richesses nouvelles apparaît moins déterminante que


l'accaparement des richesses existantes[1].

 [1] -Siroën (J.M) : «Commerce International, l'Approche scientifique », Encyclopaedia a


universalis, France, version C.D-Rom, 1997, p. 6.
1.1. Libre - échange et protectionnisme au XIXème
siècle

 Le libre-échange s'est répondu au XIXème siècle à partir de 1846,


date de l'abrogation, en Grande Bretagne, des célèbres Corn laws,
c'est-à-dire un ensemble de lois protégeant les producteurs de blé
avec, notamment en 1815, l'instauration d'une taxe sur les
importations qui permet de maintenir le cours des céréales[1] et par
l'instauration des lois de navigation en 1849, puis parla signature
du traité de libre-échange Franco-anglais en 1860.

[1]- Rainelli (M.) : « Le GATT », Edition la Découverte, Paris, 1993, pp.


8-9.
1.1. Libre - échange et protectionnisme au XIXème
siècle

 Ces techniques progressèrent alors plus vite et les échanges internationaux augmentèrent
en volume (Tableau ci après )
Tableau : Évolution du commerce international de 1720 à 1913
en valeur aux prix de 1973 (Milliard de dollars)

Année Exportation Mondiale en


(Md)
1720 1,02

1820 2,44

1870 18,87

1913 75,48
1.1. Libre - échange et protectionnisme au XIXème
siècle

 NB /"Le volume du commerce mondial est aujourd’hui 14 fois supérieur à ce qu’il était en
1950. Dans le même temps, la planète a perdu environ 30% de ses richesses naturelles. En
1980, les 1,3 milliards d’habitants des pays pauvres étaient 22 fois moins riches que la
population américaine. Aujourd’hui, ils le sont 86 fois moins."
1.1. Libre - échange et protectionnisme au XIXème
siècle

 En revanche, de 1880 à 1913, le protectionnisme marque des points dans


un environnement dépressionniste. En effet, la survenance de crise
économique Pousse les opinions publiques à réclamer des mesures
protectionnistes et incite les gouvernements à répondre à ces pressions par
l'instauration des barrières douanières.
1.2- Le protectionnisme dans l'entre-deux-guerres

 La première guerre mondiale est à l'origine d'un renforcement de la


protection des nations avec des restrictions aux importations liées
notamment à la nécessité de disposer des devises indispensables pour
financer l'effort de guerre. Mais le retour de la paix ne s'accompagne pas
d'un désarmement douanier, bien au contraire, ce mouvement sera
amplifié avec le déclenchement de la crise de 1929 et se poursuit pour
l'essentiel, sur la totalité de la période 1929-1939
1.2- Le protectionnisme dans l'entre-deux-guerres

 Ainsi, en 1939, environ la moitié du commerce mondial


était concerné par des barrières tarifaires (en Juin 1930,
les Etats-Unis adoptent le tarif "Smmot-Hawley", ce
dernier prévoit des droits de douane allant jusqu'à 90%.
En mars 1932 , la Grande-Bretagne établit un droit de
10% sur la valeur des importations. Ces mesures se sont
aggravées en avril 1932 puisque les droits généraux sur
les produits manufacturés sont passés à 20% et
pouvaient aller jusqu'à 33%)[1].

[1] - Rainelli (M.) : « Le GATT », op. cit., p. 13.


1.2- Le protectionnisme dans l'entre-deux-guerres

 Les échanges internationaux pendant cette période ont été également


perturbés par l'effondrement du système monétaire international, le Gold
Exchange Standard, avec l'abandon de la convertibilité de la livre sterling
en 1931 et le flottement des monnaies .
II. Le pourquoi du protectionnisme?

 Il serait possible d'avancer que, l'institution à nouveau du protectionnisme


lors de la crise de 1929, peut être expliqué par deux raisons différentes:
II. Le pourquoi du protectionnisme?

 La première concerne la prise de contre-mesures d'un pays, lorsque ses


exportations sont menacées.
 La deuxième trouve, au contraire, ses fondements dans l'impact général
des politiques protectionnistes. Celles-ci sont prises pour atténuer l'impact
de la crise d'une nation, en cherchant à substituer des importations, une
production nationale. (théorie de l'industrialisation par substitution
d'importation (I.S.I) Hirschman).
II. Le pourquoi du protectionnisme?

 Ainsi, l'analyse des faits économiques de l'entre-deux-guerres démontre à


l'évidence la contraction des rapport commerciaux internationaux et les
effets négatifs d'un système où les conflits économiques exacerbés allaient
déboucher sur une confrontation militaire généralisée.
II. Le pourquoi du protectionnisme?

 En effet, si la Grande Bretagne est libre échangiste au XIXème siècle, c'est


parce qu'elle est la nation qui occupe une part prépondérante dans la
production et dans les échanges mondiaux. (le Royaume-Uni effectua 18%
des échanges mondiaux en 1850)[1].
 Le pays dominant 'économie mondiale a tout intérêt à être libre-
échangiste, afin de se procurer les importations au plus faible coût et
d'assurer à ses produits le plus large marché.
II. Le pourquoi du protectionnisme?

 De prime abord, c'est la prise de conscience de ce mécanisme qui


conduit, après la seconde guerre mondiale, à mettre en place de
nouvelles institutions destinées à éviter le retour à de telles situations.
 La plus importante d'entre-elles reste le GATT (Général Agrement on Tariffs
and Trad ou Accord Général sur les Tarifs Douaniers et le Commerce)
devenu O.M.C (Organisation Mondial du Commerce).
III. REGIONALISME CONTRE MULTILATERALISME

 Multilatéralisme et régionalisme peuvent apparaître comme


deux étapes de la libéralisation des échanges à laquelle nous
assistons depuis la fin de la deuxième guerre mondiale
3.1. Le régionalisme

 Le régionalisme apparaît sous forme de projets d'intégration régionale. Il


a toujours eu un statut ambigu, quelque soit la forme qu'il peut prendre
[1] :

1. Zone de libre-échange
2. Union douanière :
3. Marché commun
4. Union économique

[1]- Lettre de Centre Marocain de Conjoncture n°14-15, décembre 1992, p. 15.


3.1.1. Zone de libre-échange

 Zone de libre-échange : "La formation d'une zone de libre-


échange est considérée comme une première étape dans un
processus d'intégration économique entre un groupe de nations".
Les étapes qui suivent sont constituées par l'union douanière, le
marché commun et l'union économique
3.1.2. Union douanière

 Union douanière : "va un peu plus loin que la zone de libre-échange par
l'adoption entre les Etats membres d'une politique commerciale et d'un
tarif douanier commun envers les pays tiers".
3.1.3. Marché commun

 Marché commun : "va au delà des exigences de l'union douanière. Il


autorise la libre circulation des hommes, des capitaux et la liberté
d'établissement sur l'ensemble du territoire du marché commun. L'objectif
étant de localiser les activités là où les unités de production sont les plus
efficaces".
3.1.4. Union économique

 Union économique : "Va encore au delà en harmonisant les politiques


économiques des membres. Elle découle du fait que la répartition optimale
des facteurs de production peut être faussée par les disparités, dans les
réglementations nationales. La suite logique de l'intégration économique
est l'union politique qui atténue la notion même des pays partenaires".
Résumé
 Le régionalisme peut apparaître comme une étape vers une plus
grande ouverture à l'extérieur, ou comme la constitution d'une
zone privilégiée et se protégeant de l'extérieur.
3.2. Régionalisme : ouverture vers l'extérieur

 La création d'une zone de libre-échange ou d'une union


douanière entre différents partenaires ou pays, peut
apparaître comme une étape de la libération des économies,
ou encore, comme une étape vers une plus grande
ouverture vers l'extérieur. Les frontières s'ouvriraient, les droits
de douanes seraient abolis, les firmes les plus efficaces des
unions verraient leur marché s'élargir et pourraient
éventuellement bénéficier d'économie d'échelles grâce à
l'augmentation de leur production permise par la création du
trafic. Elles pourront alors devenir compétitives vis-à-vis des
firmes extérieurs à l'union et être confrontées, ultérieurement,
à la concurrence mondiale .
3.3. Régionalisme : Création d'une zone privilégiée

 Le régionalisme peut au contraire être considéré, comme la création d'une


zone économique privilégiée, réservée à quelques pays et à leur
entreprises. Cette réalité prend forme par la construction d'une zone
protégée de la concurrence extérieure au moyen d'un tarif extérieur
commun et de réglementation commune.
3.3. Régionalisme : Création d'une zone privilégiée

 Il y aura alors un détournement de trafic au détriments des firmes des pays


extérieurs, à l'accord et, dans une optique libérale, le régionalisme
apparaît comme critiquable et dommageable pour le bien être mondial,
puisque des firmes plus efficaces sont interdites de marché parce qu'elles
n'appartiennent pas à l'union[1].

[1]- Henner (H.F.), op. cit., pp. 2-3.


3.3. Régionalisme : Création d'une zone privilégiée

 Aujourd'hui, la constitution de sous-ensembles régionaux se généralise; les


échanges commerciaux étant d'abord régionaux avant d'être
internationaux, l'Union Européenne, l'Accord Nord Américain et la zone
pacifique illustrent bien ce phénomène.
3.3. Régionalisme : Création d'une zone privilégiée

 On assiste de plus à la création de zone d'intégration Nord-Sud, par les


accords privilégiés signés par l'Union Européenne avec nombre de pays en
développement, et même les chantres du libéralisme pur et dur, les Etats-
Unis d'Amérique, ont choisi de développer un partenariat avec le Canada
et le Mexique, qu'ils souhaitent étendre à l'ensemble de l'Amérique latine :
les ambitions économiques et politique se rejoignent ici.
Chapitre 4 :
La mondialisation
INTRODUCTION

 La mondialisation économique
 (ou économique et financière) concerne l'ensemble des échanges
économiques devenus mondiaux :
 des services et des biens
 et aussi des facteurs de production correspondant (capital, travail,
connaissance...),
 devenus de nos jours plus mobiles.
INTRODUCTION
 Certains de ces échanges peuvent former des marchés mondiaux.
 Le terme mondialisation est parfois pris comme synonyme de
l'anglicisme globalisation, alors qu'il faudrait plutôt se référer dans ce
cas à la locution « market globalisation » ou « corporate
globalisation ».
 En France, la notion est fortement connotée de libéralisme, au sens
de "Libéralisation mondiale".
 À titre de première approche, cet article mettra l'accent sur
l'historique du processus.
I. Les étapes de la mondialisation du XXe siècle
sur le plan économique
 Issue d'un processus historique.
 la mondialisation économique contemporaine est apparue en
trois étapes, qui tendent en fait à se chevaucher :
1. Internationalisation des flux financiers et commerciaux
2. Implantations à l'étrangers des entreprises
3. Globalisation de l'économie
1.1. Internationalisation des flux commerciaux et
financiers

 Les différentes périodes de mondialisation économique (des


Foires de Champagne à la mondialisation libérale actuelle, en
passant par la Route de la soie) présentent des points communs
du développement du commerce international sous l'effet :
1. d'une expansion des transports (maritime, chemin de fer ou aérien);
2. de mises en place d'outils monétaires et financiers internationaux (remontant
dans le temps aux lettres de change et de crédit et aux comptoirs des Templiers)
3. d'une diversification de produits et services due à des innovations;
4. d'un développement des modes de communication et de circulation des
personnes qui a fait naître un attrait des consommateurs pour les produits venant
d'ailleurs;
5. d'accords internationaux e amélioration du niveau de vie d'une couche de la
population, ce qui a favorisé ou créé une demande;
6. d'un de libre-échange qu'ils soient multilatéraux ou bilatéraux.
 Dans la période contemporaine, le commerce international
a évolué dans un sens de spécialisation géographique qui a
développé les flux commerciaux entre pays.
 C'est ainsi que :

 La portion du commerce international qui se développe le


plus est celle qui est
 « intra-groupe », autrement dit entre les filiales de chacun
des groupes d'entreprises à implantation mondiale.
 Chacune est spécialisée dans des activités données en
fonction notamment du principe de l'avantage compétitif
local.
 La sous-traitance internationale se développe également fortement dans
le même esprit de spécialisation locale.
 Dans le même temps, un fort développement des marchés financiers, avec
en parallèle une libération des changes, a créé un large système de
financement des opérations de commerce et d'investissement au niveau
international.
1.2. Implantations à l'international
1. L'implantation des entreprises à l'international se
développe dans un triple but :
2. distribuer leurs biens et services dans tous les pays pour
couvrir le marché mondial et ainsi assurer la croissance
du chiffre d'affaires et obtenir l'économie d'échelle
qu'apportent de plus gros débouchés,
3. produire chaque élément dans le pays où les conditions
sont les plus favorables,
( la spécialisation)
4. accéder à des produits et des matières premières rares.
la courbe ou phénomène d’expérience

 Le taux d’apprentissage correspond au pourcentage de réduction


de coût ou de temps obtenu lorsque la production cumulée double.
 au fur et à mesure de la répétition d’une tâche, le temps nécessaire
á son accomplissement tend á diminuer, abaissant ainsi son coût.
la courbe ou phénomène d’expérience
1.3. « Globalisation » de l'économie
 Le Résultat de l'internationalisation des flux économiques et
financiers par l'implantation à l'international grâce à la
révolution technologique, la globalisation de l'économie est
illustrée par les firmes transnationales (FTN), appelées
communément multinationales dites mondiales ou globales
(aussi appelées FMN pour Firmes Multi Nationales), et
marque une nouvelle étape dans l'histoire du capitalisme.
 Au même temps, des capitaux circulent par milliards d'un pays
à l'autre, en raison d'une très grande facilité de communication
procurée par les technologies de l'information. Cela crée des
opportunités spéculatives pouvant être source de
déstabilisation financière
 (voir crise financière).
II. Phénomènes économiques concomitants

2.1. Développement de l'économie de la connaissance


 En parallèle, une certaine saturation de l'économie de type industriel issue des siècles
précédents (on parle ainsi d'économie post-industrielle), fait que l'information sous forme
électronique (informatique), l'économie de la connaissance, les services, l'organisation et la
gestion financière tendent à prendre le pas, en terme de poids économique, sur la
production de biens matériels, dans les pays dits développés.
2.1. Développement de l'économie de la
connaissance

 Ces phénomènes sont indirectement liés à la mondialisation, et sont un volet concomitant du schéma
de développement économique contemporain.
 Le développement du commerce électronique (B2B…) sur le Web en est l'expression la plus manifeste
 L'économie devient extrêmement volatile, les flux entre partenaires pouvant être réalisés en quelques
fractions de secondes à l'échelle mondiale.
2.2. la Spécialisation des productions à l'échelle mondiale

 Les évolutions récentes des échanges internationaux conduisent à envisager des


répartitions assez nettes des différents types de production :
2.2. la Spécialisation des productions à l'échelle mondiale

1. La Production manufacturière en Asie du Sud, Asie de l'Est et Asie du Sud-


Est
2. La Production de biens à forte teneur en travail qualifié et à forte teneur
capitalistique, recherche, conception dans les pays développés : Japon, États-
Unis et Europe de l'Ouest.
3. le Positionnement à la marge de l'Afrique et de l'Amérique du Sud, jouant
un rôle de fourniture de matières premières et de production spécialisées.
REMARQUE

 Cette vision très simplifiée est contestable ; les particularismes régionaux et les
coûts de transport font que les spécialisations des zones resteront incomplètes.
REMARQUE

 Dans la « lutte » entre pays développés pour accueillir les principaux centres de recherche
interviennent différentes politiques des états. L'Union européenne, en légère perte de
vitesse face aux États-Unis, a mis en place la stratégie de Lisbonne.
 La stratégie américaine s'appuie sur une concentration des moyens de recherche et sur une
politique de prédominance dans les technologies de l'information.
La stratégie de Lisbonne

 La stratégie de Lisbonne désigne un axe majeur de la politique


économique et de développement de l'Union européenne
arrêtée au Conseil européen de Lisbonne en mars 2000 et
précisé par la suite par les États-membres lors du Conseil
européen de Göteborg.
 Le conseil européen de Lisbonne a fixé un objectif stratégique visant à faire
de l’Union européenne:
 « l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique
du monde d'ici à 2010, capable d’une croissance économique durable
accompagnée d’une amélioration quantitative et qualitative de l’emploi
et d’une plus grande cohésion sociale ».
 Selon les conclusions de la présidence du Conseil européen de Lisbonne, la
réalisation de cet objectif nécessite une stratégie globale visant à :
1. préparer la transition vers une société et une économie fondées sur la
connaissance, au moyen de politiques répondant mieux aux besoins de la société
de l’information et de la recherche et développement, ainsi que par l’accélération
des réformes structurelles pour renforcer la compétitivité et l’innovation et par
l'achèvement du marché intérieur ;
2. moderniser le modèle social européen en investissant dans les ressources
humaines et en luttant contre l’exclusion sociale ;
3. entretenir les conditions d’une évolution saine de l’économie et les perspectives
de croissance favorables en dosant judicieusement les politiques
macroéconomiques.
III Aspects institutionnels

 La diminution des pouvoirs des institutions nationales face à une


économie devenue mondiale a conduit à monter des
organisations multilatérales et mondiales.
Parmi ces organisations, on peut citer
principalement :
 l'OMC (Organisation mondiale du commerce)
basée à Genève,
 d'autres organisations soit à objectifs parallèles
(Banque mondiale, FMI,), soit spécialisées dans des
secteurs économiques et professionnels très précis,
par exemple la navigation, les télécommunications
(Union internationale des télécommunications).
 la Chambre de commerce internationale,
 le Business Action for Sustainable Development,
 les Nations unies, qui disposent d'un organisme
réglementant le commerce électronique à l'échelle
mondiale, UN/CEFACT, sur la base du registre
ebXML.
Chapitre V
LE F.M.I
I. Naissance du FMI

 Le FMI est né en juillet 1944 lors de la conférence de Bretton Woods afin


d'essayer de garantir la stabilité du système monétaire international de
l’après Seconde Guerre mondiale. (voir le cour de l’économie monétaire)
 L'objectif était d'empêcher les grandes économies mondiales de retomber
dans la situation des années 1930, où les dévaluations de monnaie et les
décisions de politique économique unilatérales avaient aggravé les
tensions internationales.
I. Naissance du FMI

 Le nouvel ordre économique proposé par le représentant américain Harry Dexter White reposait
sur trois règles :
 Chaque État devait définir sa monnaie par rapport à l’or, ou au dollar américain lui-même
convertible en or. Il en découlait pour chaque monnaie une parité officielle en or ou en dollar
(système dit d’« étalon de change-or » ou « gold exchange standard »).
 la valeur des monnaies sur le marché des changes ne devait fluctuer que dans une marge de 1 %
par rapport à leur parité officielle.
 chaque État était chargé de défendre cette parité en veillant à équilibrer sa balance des
paiements.
I. Naissance du FMI

 Le rôle du système monétaire international est donc de promouvoir l’orthodoxie monétaire afin
de maintenir un contexte favorable à l’essor du commerce mondial, tout en accordant des
prêts à certains pays en difficultés dans le contexte de la reconstruction d’après guerre.
 Le FMI est plus ou moins complémentaire des autres grandes institutions économiques créées à
l’époque : la BIRD (Banque internationale pour le développement et la reconstruction, aussi
appelée Banque mondiale) qui fut créée en même temps que le FMI, et le GATT (General
Agreement on Tariffs and Trade) signé peu de temps après.
I. Naissance du FMI

 Lors des négociations de Bretton Woods, le représentant britannique, l’économiste John Maynard
Keynes, souhaitait la création d’une institution bien plus importante, une véritable Banque
centrale mondiale destinée à émettre une monnaie internationale, le « Bancor ».
 Cette proposition fut rejetée. Elle aurait signifiée pour les États-Unis une perte de souveraineté vis-
à-vis d’une institution internationale et les aurait empêché de profiter de la position dominante
du dollar américain à l’époque
II. Le FMI dans le cadre du système de Bretton
Woods

2.1 Son fonctionnement


 Le rôle du FMI a été de tenter de garantir le bon fonctionnement du
système monétaire de Bretton Woods.
 Lorsque certains pays se révélaient incapables de maintenir la valeur de
leur monnaie dans la marge des 1 % prévue par les accords de 1944, ils
pouvaient recourir à des dévaluations ou à des réévaluations selon les cas.
 Si leurs réajustements monétaires étaient supérieurs à 10 %, ils devaient
alors obtenir l’accord préalable de l’organisation.
2.1 Son fonctionnement

 Pour tenter d’éviter ce genre de situation, le FMI joue un rôle


d’intermédiaire financier entre États membres. Ainsi chaque État doit verser
à l’organisation une certaine somme, nommée « quote-part » et dont le
montant est déterminé par sa puissance économique, elle-même mesurée
par son PNB et par l'importance de son commerce extérieur.
 25 % de cette quote-part doivent être payés en or, le reste en monnaie
nationale.
2.1 Son fonctionnement
 En cas de déséquilibre de sa balance des paiements risquant de
menacer l’équilibre monétaire sur le marché des changes, chaque
pays membre peut obtenir automatiquement 25 % de sa quote-part
(« droit de tirage »), lui permettant de soutenir, par l'achat, sa
monnaie nationale.
 Si le FMI le juge nécessaire, il peut prêter à ce pays jusqu’à 125 % de
sa quote-part. Ses prêts sont censés permettre aux banques
centrales de défendre leur monnaie sur le marché des changes.
2.1 Son fonctionnement
 L’octroi de ces crédits est soumis à conditions et le pays demandeur
doit s’engager dans une politique d'ajustement conseillée par
l’organisation afin de remédier aux causes de la dépréciation de sa
monnaie.
 Le FMI fonctionne par ailleurs sur un système d'élection à majorité, où
les voix sont pondérées par le montant de la « quote-part ». Ainsi à sa
création, les États-Unis à eux seuls détiennent 25 % des voix. Les États-
Unis sont par ailleurs les seuls à disposer d’un droit de veto au sein de
cette organisation.
 On remarque que dans un tel système, seuls les États-Unis n’ont pas
besoin de se soucier, a priori, du cours de leur monnaie vu qu’elle fait
office d’étalon.
 Ainsi les États-Unis pouvaient connaître d’importants déficits sans être
soumis aux remarques du
FMI??????????????????????????????????????????????????????
?????????????????????????????????
2.2 Premières propositions de réforme
 Dans le cadre du système de Bretton Woods, chaque banque
centrale nationale devait être en mesure échanger en or ou en
dollar, toute somme de sa monnaie nationale qui lui serait présentée
par un détenteur étranger (principe de la convertibilité externe).
 C’est-à-dire qu'une banque nationale comme la Banque de France
devait, si un allemand possédant des francs lui demandait, lui
échanger contre des dollars américains ou de l’or
2.2 Premières propositions de réforme

 Dans ce système, le dollar s’était d’abord révélé trop rare pour assurer
cette fonction, mais à partir des années 1950, les déficits américains
permirent de faire du dollar une monnaie abondante.
 En 1959, certains pays demandèrent aux États-Unis la conversion de leurs
dollars en or, ce qui provoqua une première crise du système. Face à cette
crise, l’économiste américain Robert Triffin (L’or et la crise du dollar, 1960)
propose une réforme du FMI .
2.2 Premières propositions de réforme

 Selon lui le système monétaire de Bretton Woods est confronté à un


dilemme, aujourd'hui connu sous le nom de dilemme (ou paradoxe)
de Triffin car :
2.2 Premières propositions de réforme

 1/ les États-Unis doivent fournir au reste du monde des quantités


importantes de dollars afin de permettre l’essor du commerce mondial
dont les règlements s’effectuent grâce à cette monnaie ;
2.2 Premières propositions de réforme

 2/en même temps, ils se doivent de maintenir la valeur du dollar par rapport à l’or, ce qui
revient au contraire à limiter l’émission monétaire.
 Pour Robert Triffin, les emprunts concédés par le FMI sont insuffisants pour permettre aux
banques centrales en difficulté de maintenir la parité officielle de leur monnaie sur le
marché des changes. Il souhaite donc un renforcement du rôle de l’organisation en
permettant des prêts plus importants qui seraient octroyés, non en monnaie nationale, mais
dans une unité de compte commune et propre au FMI.
2.2 Premières propositions de réforme
 Dans un tel système tous les pays devraient déposer une proportion
uniforme de leurs réserves monétaires. Ses dépôts seraient
comptabilisés dans une unité commune qui ne serait pas le dollar
mais qui serait aussi convertible en or.
 Cette nouvelle unité de compte sous le contrôle du FMI permettrait
la stabilité du système monétaire international, et résoudrait la
contradiction qui découle du rôle prépondérant du dollar américain.
Cette proposition célèbre ne sera pas retenue, bien que le
diagnostic de Robert Triffin se révélera exact.
2.3 Création des droits de tirage spéciaux

 Une crise similaire à celle de la fin des années 1950 se produit à la fin de la
décennie suivante. À nouveau les spéculateurs jouent contre le dollar. Les
détenteurs de la monnaie américaine demandent sa conversion en or, ce qui
provoque en mars 1968 la suspension de la convertibilité externe du dollar, mesure
visant à limiter la sortie d’or des coffres américains. En 1969, face à l’incapacité du
dollar à jouer son ancien rôle, le FMI va créer de toute pièce une nouvelle monnaie,
toujours existante, le DTS (droit de tirage spécial).
2.3 Création des droits de tirage spéciaux

 Le DTS est alors une monnaie définie par une parité en or ; elle fut à plusieurs reprises
octroyées aux différents pays membres, selon leur quote-part, afin de créer de nouvelles
liquidités internationales (en 1970, 1978 et 1981 puis récemment à certains pays n’étant
pas membres de l’organisation aux dates précédentes, et ce dans un souci d’ « équité »).
2.3 Création des droits de tirage spéciaux

 Aujourd’hui défini par rapport à un panier de monnaies (les 5 plus importantes), le DTS est
surtout utilisé par les banques centrales (et à des usages très ponctuels : elle sert par
exemple de monnaie de compte aux opérateurs téléphoniques pour le règlement des taxes
d'interconnexions internationales .
2.4 La fin du système de Bretton Woods

 En janvier 1976, les membres du FMI signent les accords de la Jamaïque qui
permettent le flottement des monnaies. Le rôle initial principal du FMI, garantir la
stabilité des taux de change dans une marge de 1 %, a disparu.
les accords de la Jamaïque
 Les accords de la Jamaïque font suite à la réunion de Kingston en Jamaïque les 7
et 8 janvier 1976, du Comité intérimaire du Fonds monétaire international (FMI)
qui met un terme définitif au système monétaire de parités fixes mais ajustables.
les accords de la Jamaïque

 Après l'échec du Système monétaire européen, les responsables européens cherchent une
nouvelle approche pour assurer la stabilité de leurs monnaies. Au même moment, le 8
janvier 1976, les ministres des Finances qui forment le Comité intérimaire du Fonds
monétaire international (FMI) présidé par le ministre belge Willy De Clercq, adoptent à
Kingston une réforme du système monétaire international. Les "Accords de la Jamaïque"
légalisent en effet le système des taux de changes flottants et mettent fin au régime des
parités fixes mais ajustables.
les accords de la Jamaïque
 Il ne s'agit en fait que d'une régularisation, les monnaies flottant depuis le 19
mars 1973.
 Les accords de la Jamaïque s'appuient sur trois dispositions essentielles :
1. l'abandon du système des taux de changes fixes et la légalisation du nouveau
système de taux de change.
2. le rôle de surveillance attribué au FMI.
3. l'élimination du rôle de l'or au sein du Système monétaire international et place
prépondérante accordée aux droits de tirage spéciaux (DTS).
III. Le FMI, de 1976 à nos jours

3.1 Objectifs du FMI aujourd’hui


 Depuis 1976, le rôle du FMI consiste en premier lieu à soutenir les pays connaissant des
difficultés financières.
 Lorsqu’un pays est confronté à une crise financière, le FMI lui octroie des prêts afin de
garantir sa solvabilité et d’empêcher l’éclatement d’une crise financière semblable à celle
qui frappa les États-Unis en 1929.
3.1 Objectifs du FMI aujourd’hui

 L'article I des statuts du FMI en fixe les buts : « Encourager la coopération monétaire
internationale; faciliter l'expansion et l'accroissement harmonieux du commerce mondial;
promouvoir la stabilité des changes; aider à établir un système multilatéral de paiements;
mettre temporairement, moyennant des garanties adéquates, ses ressources générales à la
disposition des États membres qui font face à des difficultés de balance des paiements.
3.1 Objectifs du FMI aujourd’hui

 Plus généralement, et conformément à ses autres buts, le FMI a pour


responsabilité d'assurer la stabilité du système financier international. »
 Le FMI est en ce sens, le responsable de dernier ressort de la liquidité du
système financier international, pour éviter le blocage des échanges et la
contagion à tout le système (risque systémique) de problèmes
momentanés de solvabilité d'un pays ou d'une banque centrale donné.
C'est une sorte de « banque centrale des
banques centrales et trésors publics ».
3.1 Objectifs du FMI aujourd’hui
3.1 Objectifs du FMI aujourd’hui
 Dans le cadre des prêts qu’il accorde, le FMI se doit de garantir auprès de ses
contributeurs la bonne utilisation des fonds alloués à tel ou tel pays.
 Il ne s’agit pas seulement de retarder la crise par l’octroi d’une aide monétaire
temporaire, mais de profiter du répit accordé par le prêt pour corriger les causes
structurelles des difficultés économiques. Ainsi le FMI exige des emprunteurs qu’ils
mettent en place les politiques économiques qu’il préconise :
 les « politiques d'ajustement structurel ».
3.1 Objectifs du FMI aujourd’hui
 Finalement les trois grandes missions du FMI sont :
1. d’accorder des prêts aux pays en difficulté financière
2. de conseiller les États membres quant à leur politique économique
3. d’apporter une assistance technique et des offres de formation aux États
membres dans le besoin.
3.2 Fonctionnement et ressources

 Le FMI est gouverné par ses 185 pays membres, chacun ayant une voix pondérée par sa
participation financière à l’organisation (sa « quote-part »).
 Il prend de nombreuses décisions en concertation avec la Banque mondiale au sein du
« Comité de développement ».
3.2 Fonctionnement et ressources

 Sa gestion courante est confiée à un conseil d’administration composé du président de


l’organisation et de 24 administrateurs représentant chacun une nation.
 8 d’entre elles ont un représentant permanent (États-Unis, Royaume-Uni, France,
Allemagne, Japon, Chine, Russie et Arabie saoudite), les 16 autres sont élus par les pays
membres.
3.2 Fonctionnement et ressources

 La plupart des décisions sont prises dans les faits à l’unanimité. Cependant, compte tenu
des modalités de prise de décision au sein du FMI, qui supposent une majorité qualifiée
correspondant à 85 % des droits de vote, les États-Unis, ou l’Union européenne dans son
ensemble, disposent de fait d'un droit de veto sur les décisions du FMI puisqu'ils disposent
chacun de plus de 15 % des droits de vote. Cependant, les pays de l’UE ne sont pas
toujours coordonnés.
3.2 Fonctionnement et ressources

 Les ressources du FMI liées aux quotes-parts sont d’environ 210 milliards de DTS
(soit 300 milliards de dollars américains), auxquels s’ajoute la possibilité pour le
FMI de recourir à des emprunts envers les grandes puissances économiques (ces
crédits sont de l’ordre de 50 milliards de dollars).
3.3 Les politiques préconisées par le FMI
 Là où il intervient, le FMI, avec l’aide d’autres organisations internationales octroyant des prêts (comme la
Banque mondiale), négocie donc des plans dits d’Ajustement structurel.
 Ils consistent généralement à améliorer les conditions de production et d’offre via la promotion des
mécanismes du marché. Parmi les mesures concrètes souvent exigées on trouve, l’ouverture du pays aux
capitaux étrangers et au commerce international, la libéralisation du marché du travail et la réduction du poids
de l’État, c’est-à-dire la privatisation de nombreuses entreprises.
3.3 Les politiques préconisées par le FMI

 L’économiste américain John Williamson a regroupé l’ensemble de ces


idées sous le terme de « consensus de Washington », en soulignant qu’elles
sont partagées par la plupart des grandes organisations internationales
(Fond monétaire international, Banque mondiale, Organisation mondiale
du commerce…) dont la plupart ont leur siège à Washington.
3.3 Les politiques préconisées par le FMI

 Ces plans ne prévoient pas de baisses d'impôts, mais en général des


baisses de dépenses conjuguées à des hausses d'impôts afin de rétablir
l'équilibre budgétaire des états à problème.
 Par exemple, au Cameroun, le plan d'ajustement s'est traduit par des
hausses de la fiscalité au point que le groupement patronal a dû
demander une « pause fiscale » de deux ans pour pouvoir faire face aux
nouveaux impôts .
3.3 Les politiques préconisées par le FMI

 Les interventions du FMI se sont multipliées dans les pays en développement à partir des
années 1980 qui virent éclater la crise de la dette du Tiers Monde, notamment à partir de
1982 et la cessation de paiement du Mexique. Toutefois le FMI est aussi parfois intervenu
dans des pays développés, comme en Corée du Sud à la fin des années 1990.
3.3.1. L’encouragement à la dérégulation du marché
du travail
 La déréglementation du marché du travail est une idée fréquemment mise en avant par le
FMI pour soutenir la croissance économique. Le FMI utilise ainsi l'« indice de protection
de l'emploi »
 (créé par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)), pays
par pays, et encourage à sa diminution.
3.3.1. L’encouragement à la dérégulation du marché
du travail

 Par exemple, le FMI a étudié le cas de la France et encourage le gouvernement à lutter


contre les rigidités sur le marché du travail.
 Il encourage le gouvernement à éviter de nouvelles revalorisations du SMIC, et à limiter
les phénomènes de « passager clandestin » pour le versement des revenus d'inactivité.
3.4 Le FMI depuis les années 1980

 Pour ce qui est des pays en développement, l’analyse des experts du FMI est simple.
 Depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, les pays ayant choisi d’opter pour une
croissance introvertie, comme longtemps la Chine et l’Inde, n’ont pas connu de réussite
économique, tandis que d’autres, comme les « dragons asiatiques », ont su profiter de leurs
avantages, une main-d’œuvre abondante en particulier, pour s’ouvrir au commerce
international et prospérer
3.4 Le FMI depuis les années 1980

 Le FMI cherche donc généralement à contraindre les pays en


développement à s’ouvrir au commerce extérieur.
3.4 Le FMI depuis les années 1980

 Lors des années 1980, le FMI prend un nouveau rôle face à l’éclatement de la crise
de la dette du tiers monde et impose ses politiques économiques d’ajustements
structurels et de lutte contre la pauvreté à de nombreux pays d’Afrique et
d’Amérique latine.
3.4 Le FMI depuis les années 1980

 Le début des années 1990 est marqué par l’éclatement du bloc soviétique et la nécessité
pour le FMI d’organiser le système monétaire des pays d’Europe de l'Est et de la Russie en
vue d’une intégration dans le système financier mondial et d’une meilleure transition de ces
économies dirigées vers l’économie de marché.
3.4 Le FMI depuis les années 1980

 Au début des années 1990, les financiers internationaux avaient relancé leurs prêts au
Mexique dans un contexte de réforme de marché qui visait à libéraliser l’économie.
Toutefois à la fin 1994, les marchés financiers changèrent soudainement leur appréciation
de la situation mexicaine, craignant d’avoir prêté davantage que le pays ne pourrait
rembourser
3.4 Le FMI depuis les années 1980

 La crise financière qui découla de ce soudain changement d’humeur des marchés entraîna
un renflouement immédiat des investisseurs par le FMI et la Réserve fédérale des États-
Unis .
 La crise fut rapidement surmontée. Pour certains analystes, le redressement rapide du
Mexique n’est pas imputable au FMI mais au rôle des crédits commerciaux américains et à
l’intégration du pays dans la toute nouvelle ALENA (Accord de libre-échange nord-
américain).
3.4 Le FMI depuis les années 1980
 La crise financière asiatique touche d’abord l’Indonésie en 1997 où le FMI
impose une politique d’austérité monétaire et de rigueur budgétaire, malgré
l’instabilité sociale et ethnique du pays. Plusieurs banques furent fermées, ce
qui provoqua selon certains analystes un aggravement de la crise. Face à
l’expansion de la crise, les pays d’Asie ont adopté des positions différentes vis-
à-vis des politiques préconisées par le Fonds monétaire international.
 Certains pays comme la Chine ont évité la crise en adoptant des politiques
d’expansion économique (le contraire des recommandations du FMI).
3.4 Le FMI depuis les années 1980
 La Malaisie n’a elle non plus pas suivi les conseils de l’institution et a pris des mesures telles que le contrôle des
mouvements de capitaux ce qui a suscité des reproches du FMI. Toutefois d’autres pays ont connu un relèvement rapide
en adoptant partiellement les mesures préconisées par le FMI.
 C’est le cas de la Corée du Sud, qui se garda pourtant d’adopter toutes les mesures proposées.
 Durant la crise asiatique certains pays se sont par ailleurs montrés extrêmement critiques vis-à-vis de la gestion de cette
dernière par le FMI.
 Le Japon, en se gardant de critiques ouvertes vis-à-vis de l’institution, a pourtant proposé la création d’un Fonds
monétaire asiatique auquel il se déclarait prêt à contribuer à hauteur de 100 milliards de dollars.
3.4 Le FMI depuis les années 1980

 Selon Joseph Stiglitz (Quand le capitalisme perd la tête), les aides accordées par le Trésor américain et le FMI ont
contribué à réunir les conditions d’une crise en Argentine.
 D’après lui, les emprunts concédés à ce pays ont permis aux créanciers d’accorder des prêts sans se soucier de la
condition économique réelle des emprunteurs : ils pensaient qu’ils seraient de toute manière renfloués par le FMI .
 De leur côté les emprunteurs ont effectué un raisonnement similaire ce qui au final a déstabilisé la situation financière
du pays et alimenté la spéculation. Les États-Unis, via le FMI, avaient aussi imposé une libéralisation des flux de
capitaux et une déréglementation du système bancaire
3.4 Le FMI depuis les années 1980

 Certains pays d’Amérique latine, en particulier l’Argentine et le Chili ont été montrés comme exemples de la bonne
mise en application des principes du « consensus de Washington ».
 Si les deux pays ont connu en effet une certaine réussite, l’Argentine a fini par voir son économie s’écrouler en 2001.
Ensuite, c’est au contraire en n’appliquant pas les recommandations du FMI que l’économie du pays s’est redressée.
 Le Chili continue quant à lui son développement sur un très bon rythme de croissance.
3.4 Le FMI depuis les années 1980

 Depuis l'année 2005, les crédits accordés par le FMI se sont réduits drastiquement, du fait de la bonne santé
économique du monde et des pays d'Amérique latine en particulier.
 Selon Daniel Cohen, le FMI qui a préconisé pendant un temps un libéralisme très idéologique (au cours des années
1990), est passé depuis à une situation de « pragmatisme absolu ».
Les principales interventions

 1997 : Asie (crise économique asiatique)


 1998 : Russie et Mexique (crise financière russe, crise économique
mexicaine)
 1998 : Brésil (41,5 milliards de dollars)
 2000 : Turquie (11 milliards de dollars)
 2001 : Argentine (21,6 milliards de dollars) (crise économique argentine)
IV. Critique du FMI

4.1. Vote censitaire et partialité


 Les États-Unis sont le contributeur principal du FMI, et possèdent ainsi 16,79 % des droits de vote. L'Union
européenne possède 32,1 % des droits de vote. Les 10 premiers pays, qui représente plus de 50 % du PIB
mondial, ont la majorité des droits de vote alors que le FMI compte 185 pays membres.
 Ce qui fait dire aux détracteurs du FMI qu'il est un instrument au service des grands pays, qui financeraient le
FMI pour imposer les vues économiques de l'organisation sur les pays qui choisissent d’avoir recours aux
financements du FMI. Ce système de vote censitaire est critiqué, notamment par les tenants de la mondialisation
démocratique.
4.1. Vote censitaire et partialité
 Selon une règle tacite, le directeur du FMI est un européen (l’Europe se choisit un candidat susceptible de recueillir
l'approbation du conseil d’administration), alors que le président de la Banque mondiale est un américain.
 Certains dirigeants des pays en développement s'insurgent contre cette règle, tels le président de la Commission de
l'Union africaine Alpha Oumar Konaré qui voudrait en finir définitivement avec cette règle.
 Cette règle est également critiquée par le ministre russe des Finances, Alexeï Koudrine, qui estime que ce système
de sélection est également injuste envers les autres grands pays du monde tels le Brésil, l'Inde ou la Chine.
4.1. Vote censitaire et partialité

 La répartition des droits de vote pose pour certains la question de l'équité du FMI : dans
La Grande Désillusion, l'économiste américain Joseph Stiglitz fait par exemple du FMI
une institution au service de son principal actionnaire, les États-Unis.
 Sa critique met régulièrement en lumière la partialité du FMI qui risque d'entraîner le
déclin de cette institution : « si l'analyse des déséquilibres mondiaux par le FMI n'est pas
équitable, si le Fonds n'identifie pas les États-Unis comme étant le principal coupable, s'il
ne concentre pas son attention sur la nécessité de réduire le déficit budgétaire américain
par des impôts plus élevés pour les citoyens les plus riches et de dépenses plus faibles en
matière de défense, la pertinence du FMI risque fort de décliner au cours du
XXIe siècle ».
4.2 Politique considérée néfaste pour les pays en
développement

 Des critiques ont pour source la plupart des organisations altermondialistes et proviennent
également d'économistes réputés libéraux (cf. Friedman…) ou de la Banque mondiale.
 Elles considèrent que les interventions du FMI, même si elles permettent un dépannage
momentané des pays du tiers monde qui les acceptent, aggravent la pauvreté et les dettes en
supprimant ou diminuant la capacité d'intervention de ces États, ce qui les empêcherait de
mieux régler leurs problèmes.
4.2 Politique considérée néfaste pour les pays en
développement

 L'argument principal se base sur le fait que le FMI préconise les mêmes recommandations
économiques et globalement les mêmes plans d'ajustement structurel (essentiellement des
privatisations et des ouvertures du marché intérieur) à tout pays demandeur d'aide, sans
analyser en profondeur la structure de chacun .
4.2 Politique considérée néfaste pour les pays en
développement

 Sur la base du « Consensus de Washington », il préconiserait le plus souvent une plus


grande ouverture aux capitaux, aux services et biens mondiaux, la privatisation des
entreprises publiques ainsi que l'austérité budgétaire.
 On peut prendre comme exemple l'Argentine, qui était considérée comme un pays modèle
par le FMI (pour avoir suivi à la lettre ses recommandations), mais qui a connu une grave
crise économique en 2001, entraînant le chaos (avec cinq présidents en dix jours en 2001).
4.2 Politique considérée néfaste pour les pays en
développement

 À ce sujet, l'américain Joseph E. Stiglitz a développé ces critiques, notamment sur la


période 1990-2000, dans son livre La Grande Désillusion (2002). Au sujet de l'intervention
du FMI dans les pays asiatiques, notamment l'Indonésie, l'économiste libéral Milton
Friedman, a même déclaré que
 « sans le FMI, il n'y aurait pas le problème de l'Asie »
4.2 Politique considérée néfaste pour les pays en
développement
 Il y aurait peut-être des cas isolés, comme la
Thaïlande, mais [qu']il n'y aurait pas une si grande
crise à travers l'Asie ». La direction de la Banque
mondiale s'est également montrée distante par
rapport à la position du FMI et a renforcé
l'impression que les deux institutions ne parlent plus
systématiquement d'une même voix.
 M. James Wolfensohn neuvième président de la
Banque mondiale, dans son discours du 6 octobre
1998, a déclaré « qu'il souhaiterait que les
programmes de sauvetage financier attachent plus
d'importance aux préoccupations sociales (comme
le chômage) et que le FMI insistait trop en revanche
sur la stabilisation des monnaies ».
Protestation contre le FMI et la
Banque mondiale à Jakarta en 2004
4.2 Politique considérée néfaste pour les pays en
développement

 Dans son livre The Globalisation of Poverty, Michel Chossudovsky impute au FMI
l'éclatement de la fédération yougoslave, qui «est directement relié au programme de
restructuration macro-économique imposé au gouvernement de Belgrade par ses créanciers
de l'extérieur.»
4.2 Politique considérée néfaste pour les pays en
développement

 Adopté en plusieurs étapes depuis 1980, ce programme a contribué à déclencher


l'effondrement de l'économie nationale qui a mené à la désintégration du secteur industriel
et au démantèlement graduel de l'État providence.
 Les tendances séparatistes alimentées par les divisions sociales et ethniques ont justement
pris leur élan pendant une période d'appauvrissement brutal de la population yougoslave. »
4.2 Politique considérée néfaste pour les pays en
développement
 Les populations peuvent être très critiques face aux politiques d'ajustement structurel
(PAS).
 Par exemple, la population sénégalaise ne comprend pas pourquoi ce pays a dû privatiser
tant ses chemins de fer, ce qui a abouti à la suppression de la ligne, que son Office national
vétérinaire, mesure conduisant à l'élévation des prix des produits vétérinaires, entraînant un
développement des épidémies et des parasites et aboutissant à décimer des troupeaux,
abaisser la qualité sanitaire des animaux, et empêchant les exportations du bétail. La
situation en Guinée et au Ghana est sensiblement la même.
4.2 Politique considérée néfaste pour les pays en
développement

 En Mauritanie, la suppression de la propriété collective traditionnelle de la


terre a entraîné une concentration de la propriété foncière dans les mains
de transnationales agro-alimentaires.
4.2 Politique considérée néfaste pour les pays en
développement
 Enfin, le FMI a subi un second revers en Amérique Latine, notamment en
Argentine, dont le président Néstor Kirchner a rééchelonné
unilatéralement la dette avec les créanciers privés, tout en escamotant
75 % de celle-ci. Après avoir retrouvé dès 2003 d'importants taux de
croissance (autour de 9 %), elle a finalement décidé en 2005 le
remboursement total de sa dette de façon anticipée prévue
normalement en 2007, afin d'éviter l'étranglement de son économie par
les intérêts, ce qui avait conduit à la crise financière selon Néstor Kirchner.
 Avec le remboursement de sa dette de 9,6 milliards de dollars au FMI,
« L'Argentine commence à construire son indépendance », a dit M.
Kirchner.
 Le FMI s'est félicité du remboursement intégral de la dette de l'Argentine.
Les retraits de pays

 La Pologne s'est retirée du FMI en 1950, avant d'y revenir en 1986.


 La Tchécoslovaquie a été forcée de se retirer en 1954, avant de revenir en
1990.
 Cuba s'est retiré depuis 1964.
 L'Indonésie s'est retiré pendant deux ans, de 1965 à 1967.
 Le 1er mai 2007, le président du Venezuela, Hugo Chavez a annoncé son
intention de retrait de son pays de la Banque mondiale et du Fonds
monétaire international avec ces mots: « Il vaut mieux que nous en
sortions avant qu'on nous ait pillés »et ce après avoir remboursé sa dette
auprès du FMI en 2006. La menace n'a pas été mise à exécution.
V. Critique des conditionnalités dites d'ajustement
structurel

 Les critiques pensent que les conditions négociées avec le FMI, une
entité supranationale, sous forme de plans d'ajustement structurel
limitent la souveraineté des économies nationales en encadrant
certains aspects de la politique de l'État.
 Ils critiquent aussi l'impact de ces plans sur l'économie. De leur
point de vue, l'action sur les salaires diminue d'autant le pouvoir
d'achat nominal, la privatisation des entreprises publiques réduit la
capacité de l'État à intervenir.
 De plus l'augmentation des importations mettrait souvent à mal les
économies locales des systèmes de production traditionnels.
V. Critique des conditionnalités dites d'ajustement
structurel

 Selon eux, certains de ces plans, en entravant la réforme des terres


agricoles tout en incitant à accroître le commerce des denrées
agricoles, seraient parmi les causes des flux migratoires vers les
villes, de l'extension des bidonvilles et de la pauvreté et de
l'émigration vers les pays du Nord.[réf. nécessaire]
 Ces plans sont aussi tenus pour responsables de la stagnation
économique qui a frappé certains des pays qui les ont appliqués.
Par exemple, la suppression ou la diminution des aides publiques
pour l'éducation aurait dans certains pays handicapé la formation
et nuit à la croissance. De même, des suppressions de programmes
de santé auraient laissé le SIDA dévaster des populations, ainsi que
l'économie en décimant la main-d’œuvre.
Pour conclure

 Les dirigeants
 Depuis 1946, le poste de directeur général du FMI a été successivement occupé par :
 1946 à 1951 - Camille Gutt (Belgique),
 1951 à 1956 - Ivar Rooth (Suède),
 1956 à 1963 - Peter Jacobsson (Suède),
 1963 à 1973 - Pierre-Paul Schweitzer (France),
 1973 à 1978 - H. Johannes Witteveen (Pays-Bas),
Les dirigeants

 1978 à 1987 - Jacques de Larosière (France),


 16 janvier 1987 au 14 février 2000 - Michel Camdessus (France),
 1er mai 2000 au 4 mars 2004 - Horst Köhler (Allemagne),
 4 mars 2004 au 4 mai 2004 - Anne Krueger (États-Unis),
 4 mai 2004 au 1er novembre 2007 - Rodrigo Rato (Espagne)
 Depuis le 1er novembre 2007 - Dominique Strauss-Kahn (France)19
 Un gentlemen's agreement passé entre Américains et Européens veut
que le directeur du FMI soit un Européen et celui de la Banque
mondiale, un Américain.
Chapitre 6
Commerce et distribution de la
richesse : Inégalité et pauvreté
Mesurer la performance
La valeur ajoutée

Facteurs de production

Travail Capital

Entreprise

Consommation Richesse créée


Production
intermédiaire par l’entreprise

VA = Production – Consommations intermédiaires


Mesurer la performance
La valeur ajoutée

 Valeur ajoutée ≠ Rentabilité


 Richesse effectivement créée par les organisations productives
 La valeur ajoutée correspond donc à la création de richesse dans une :

Economi
e

Entreprise
s
Mesurer la performance
Le produit intérieur brut

 Le PIB est un indicateur qui permet de mesurer la richesse créée

 Le PIB ne mesure pas la richesse dans sa globalité, mais seulement la richesse créée en
une année
Mesurer la performance
Le produit intérieur brut

Production des unités résidentes

Demande adressée aux unités de


PIB
production résidentes

Revenus distribués par les unités de


production résidentes
Mesurer la performance

Le produit intérieur brut

Production des unités


PIB
résidentes

 PIB au prix du marché = ∑ VA + Impôts – Subventions sur les produits


Mesurer la performance

Le produit intérieur brut

Demande adressée aux unités


PIB
de production résidentes

 PIB aux prix du marché = Dépenses de consommation finale + FBCF +


Exportations – Importations
 FBCF : Formation brute de capital fixe
Mesurer la performance

Le produit intérieur brut

Revenus distribués par les unités


PIB
de production résidentes

 PIB aux prix du marché = Rémunérations des salariés + EBE (et revenus mixtes) + Impôts
(sur la production et les importations) - Subventions
Mesurer la performance
Le produit intérieur brut

 Le PIB ne prend pas en compte le secteur informel


 Le PIB ne prend pas en compte la nuisance causée par l’activité économique
 Le PIB mène parfois à des incohérences (exemple : accidents de la route)
Mesurer la performance
Le produit intérieur brut
 Comparer les PIB des pays :
 Démographie
 Comparaison dans le temps
 Comparaison dans l’espace
 Définitions et modes de calculs différents

 PIB / habitant
 Déflateur du PIB
 Parité de pouvoir d’achat (PPA)
 Efforts des organisme mondiaux pour uniformiser les méthodes de calcul
Mesurer la performance
Capital immatériel


Mesurer la performance
L’indice de Développement
Humain
 Mesurer le développement d’un pays sans le confiner aux aspects
économiques

 L’indice de Développement Humain (IDH) :


 Longévité : Espérance de vie à la naissance
 Education : Durée moyenne de scolarisation
 Niveau de vie : Revenu National Brut
Mesurer la performance
L’indice de Développement
 Humain
Mesurer la performance
L’indice de Développement
Humain
Mesurer la performance
L’indice du bonheur
 L’indice du bonheur :
 Paix et sécurité
 Liberté et démocratie
 Qualité de la vie
 Intelligence et information
 Une évaluation de plusieurs aspects :
 L’économie
 L’environnement
 La santé physique
 La santé mentale
 Le bien-être au travail
 Le bien-être social
 La santé politique
Mesurer la performance
L’indice du bonheur
Commerce et distribution de la richesse

 Théories du commerce internationale :


 Libre échange
 Protectionnisme

 Le libre échange profiterait au pays développés comme aux pays en voie


de développement
Commerce et distribution de la richesse

 Le commerce international met en relation des pays développés et pays


en voie de développement
 Système commercial multilatéral
 Organisation Mondiale du Commerce
Pays en voie de
développement

Pays
développés
Commerce et distribution de la richesse

 Organisme internationaux :

 L’OMC

 La Banque Mondiale

 BIRD

 FMI

 CNUCED
Commerce et distribution de la richesse

 L’OMC :

 GATT → OMC

 Système des préférences généralisés (SPG) :


 Développé par Raul Prebisch et Hans Singer à la fin des années 50 et début des années 60
 Programme de préférences commerciales pour les biens provenant des pays en
développement
Commerce et distribution de la richesse

 Objectifs du SPG :

 Augmenter les recettes d’exportation des pays en voie de développement

 Favoriser l’industrialisation et accélérer le rythme de la croissance économique


des PED

 Diminution des tarifs douaniers pour les produits provenant des PED
Commerce et distribution de la richesse

 La Banque Internationale pour la reconstruction et de développement (BIRD) :


 Financer des grands projets d’équipement dans les pays PED

 CNUCED :
 Affecter 1,5% du PNB des pays industrialisés aux PED

 OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economique)


 Aide publique au développement (APD) : Dons et prêt préférentiels des PD vers les PED
Commerce et distribution de la richesse

 Consensus de Monterrey :
 Lors de la conférence de l’ONU pour le financement du développement , qui s’est tenue
à Monterrey au Mexique en Mars 2002, l’ensemble des pays se sont mis d’accord pour
réduire la pauvreté dans le monde, Le Consensus de Monterrey est l'accord issu de la
conférence sur le financement du développement tenue du 18 au 22 mars 2002
 Les États signataires se sont notamment engagés à dédier chaque année 0,7% de leur PIB
à l'aide publique au développement.
 En réalité ce taux ne dépasse pas 0,22%
Commerce et distribution de la
richesse
 Exemple :
 L’éleveur et le cultivateur travaillent tous les deux 48h par semaine

Cultivateur Eleveur
Pomme de Pomme de
Viande Viande
terre terre
Production 0 32 18 12
Echange +5 - 15 - 5 + 15
% de la
15/32 = 46,8% 5/18 = 27,7%
production

46,8%
Cultivateur Eleveur
27,7%
Commerce et distribution de la richesse


46,8%
Cultivateur Eleveur
27,7%
Inégalités

Pays Développés Etats-Unis, Canada, Europe de Entre 13% de la


(PD) l’ouest, Japon, Australie. 20.000 et population
30.000 $ mondiale avec 55%
de la richesse
mondiale
Pays émergents Corée du sud, Chine, Inde, Faible coût de main
(NPI) Mexique, Brésil, Argentine, d’œuvre.
Russie. Inégalités interne
entre populations
urbaines et rurales
Pays à revenus Afrique du sud, Afrique du Fortes inégalités
intermédiaires (PRI) nord, anciens pays de l’est, internes
pays exportateurs de pétrole.
Pays moins avancés Afrique centrale, Moins de Prédominence
(PMA) Madagascar, Haïti, Népal, 900 $ d’une agriculture
Myanmar, Afghanistan … de susbistance.
Inégalités
Mesurer les inégalités


Mesurer l’inégalité

• La population est divisée en plusieurs fractiles. % cumulé % cumulé du patrimoine


des Situation Situation
• Chaque fractile contient le même nombre de ménages égalitaire d’iniquité
personnes.
0% 0% 0%
• La population est divisée en 10 fractiles appelés 10% 10% 0,5%
décile classés du plus pauvre au plus riche. 20% 20% 5%
• En situation égalitaire 10% de la population cumulée 30% 30% 12%
détient 10% du patrimoine cumulée, et 20% de la 40% 40% 20%
population cumulée détient 20% du patrimoine 50% 50% 28%
cumulée, … 60% 60% 35%
70% 70% 45%
• En situation d’inégalité, 10% de la population la plus
80% 80% 55%
défavorisée détient 0,5% du patrimoine, et 10% de la
90% 90% 70%
population cumulée des plus riche détient 30% du
100% 100% 100%
patrimoine cumulée (100% - 70%)
Mesurer les inégalités

10% des plus pauvres détiennent 0,5% du patrimoine


10% des plus riches détiennent 30% du patrimoine
Mesurer l’inégalité

Répartition égalitaire Situation d'iniquité


100 100
90 90

% CUMULÉS DU PATRIMOINE
80 80
70 70 70
60 60 60
50 50 50
40 40 40 C
30 30 30
20 20 20 B
10 10
5
10
Triangle 1
0 0 0.5 A
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
% CUMULÉS DES MÉNAGES
Pauvreté

 Différents types de pauvreté :


 Pauvreté alimentaire
 Situation dans laquelle l’individu est incapable de subvenir à ses besoins caloriques
minimales recommandés par l’OMS.
 Pauvreté absolue
 Situation dans laquelle l’individu est incapable de subvenir aux besoins élémentaires.
(pauvreté alimentaire + minimum de biens et services non alimentaire)
 Pauvreté relative
 Situation dans laquelle l’individu est en dessous du seuil de pauvreté.
 Vulnérabilité
 Situation dans laquelle l’individu risque de tomber sous le seuil de pauvreté. (1,5x le seuil de
pauvreté)
Pauvreté

 L’Homme le plus pauvre du monde est la femme africaine

 Seuil de pauvreté alimentaire au Maroc :


 Panier équivalent à 1984 Kcal par jour et par personne.

2001 2007 2014


Seuil de pauvreté 1752 Dhs / an 2012 Dhs / an 2331 Dhs / an
alimentaire
Pauvreté relative 3098 Dhs / an 3569 Dhs / an 4667 Dhs / an
rurale
Pauvreté relative 3421 Dhs / an 3834 Dhs / an 4812 Dhs / an
urbaine
Pauvreté
Seuil de pauvreté rurale et urbaine au Maroc
5000.00

4800.00

4600.00

4400.00

4200.00

4000.00

3800.00

3600.00

3400.00

3200.00

3000.00

2800.00

2600.00

2400.00

2200.00

2000.00
2001 2007 2014

Zone rurale Zone urbaine


Pauvreté

 Pour réduire la pauvreté :


 Maintenir la croissance économique
 Politique efficace de redistribution des revenus
 Maîtrise des tensions inflationniste

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