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Planification d’un lieu

culturel de proximité
Trousse d’accompagnement
à l’intention des gestionnaires culturels
La réalisation de ce document s’inscrit

dans les actions menées pour la mise en

œuvre du Plan d’action 2010-2014 du réseau

Accès culture. Il a été réalisé par le Bureau

des équipements et des espaces culturels

et la Division de l’action culturelle et des

partenariats avec le concours du Comité

du plan d’action formé de représentants

des arrondissements.

Août 2012

Photo de page couverture


Centre culturel Notre-Dame-de-Grâce, perspectives
préliminaires présentant le hall d’entrée,
Atelier Big City
Planification d’un lieu culturel
de proximité dans le réseau accès
culture
La planification d’un lieu culturel Phases de planification et de réalisation
La section, sous forme de tableau, présente un survol des principales étapes du projet
de proximité dans le réseau Accès dans ses phases de planification et de réalisation, de l’avant-projet jusqu’au début de
l’exploitation. Pour chaque étape, on trouve une brève description, la durée moyenne et
culture est une démarche complexe. le niveau décisionnel visé pour l’arrondissement et pour la Ville. Cet outil permet d’éta-
blir un échéancier réaliste tant pour la planification que pour la réalisation du projet.
C’est pourquoi, le Comité sur le plan
Réseau accès culture
d’action Accès culture et la Direction de Une fiche synthèse présente le réseau Accès culture, ses orientations et son
fonctionnement.
la culture et du patrimoine souhaitent
Quartiers culturels
faciliter le travail des arrondissements Une fiche synthèse rappelle, dans ses grandes lignes, la démarche relative aux Quar-
tiers culturels.
qui entreprennent la réalisation
Avant-projet
d’un tel lieu ou qui veulent poser un La section est conçue comme un guide destiné à faciliter l’élaboration de l’avant-projet.
On y propose des sujets de réflexion à prendre en compte dans la planification d’un
nouveau regard sur les équipements lieu, comme, par exemple, les critères devant guider le choix de l’emplacement et de
l’équipement ou les éléments utiles pour personnaliser le lieu en fonction des caracté-
existants en proposant une trousse ristiques de l’arrondissement et des orientations du réseau Accès culture. Finalement,
il décrit et questionne chacune des composantes de base d’un lieu culturel de proximité.
destinée à accompagner et à orienter
Programme fonctionnel et technique (PFT)
cette démarche. Une fiche synthèse donne les grandes lignes de ce qu’est un PFT, ses éléments et son
utilisation.

Financement
La trousse comprend plusieurs sections La section présente les grandes lignes du Programme de soutien aux équipements culturels
municipaux qui est la principale source de financement des projets.
dont voici une courte description.
Concours d’architecture
Une fiche synthèse présente brièvement les objectifs d’un concours d’architecture.

Documents de références
La section présente une liste des documents mentionnés dans la trousse ainsi que
d’autres références qui pourraient être utiles.

Suivi des projets


La section reprend l’évaluation qualitative présentée dans le Plan d’action 2010-2014
du réseau Accès culture et présente, sous forme de tableau, l’état d’avancement des
projets en cours.
Phases de planification
et de réalisation
Rendez-vous culturel de

Planification présentation
Rosemont–La-Petite-Patrie
Photo Kamba Sita, RACRPP

Étapes Décisions DCP ARR Description des étapes 6 mois 12 mois 16 mois Légende :

Avant-projet CA ● • Si requis pour l’arrondissement, autorisation du CA pour réaliser l’avant-projet ARR : Arrondissement
(voir section Avant-projet) ● ● • Élaboration de l’avant-projet avec les services-conseils de la DACP, du BÉEC et de la DSTI BÉEC : Bureau des
équipements
Au besoin, des analyses ou études réalisées en parallèle peuvent être jointes à l’avant-projet. Par exemple : et des espaces
- études d’évaluation/ d’opportunité culturels
- analyse de site/étude de potentiel 6 à 9 mois
CA : Conseil
- Établissement du budget (coût objectif)/ calendrier d’arrondissement
- Rapport administratif et recommandations
CE : Comité exécutif
Cette étape est réalisée aux frais de l’arrondissement CCU : Comité de
consultation
Programme fonctionnel CA ● • Si requis pour l’arrondissement, autorisation du CA pour réaliser le PFT en urbanisme
et technique ● ● • Embauche d’un professionnel pour la réalisation du PFT en collaboration avec la DSTI
DACP : Division
(voir section PFT) 6 à 8 mois de l’action
Le PFT accompagné de l’avant-projet constituent le programme architectural culturelle et des
Cette étape est réalisée aux frais de l’arrondissement partenariats

DCP : D
 irection de
Financement CA ● • Résolution du CA pour réserver le budget d’immobilisation au PTI et les budgets annuels de fonctionne- la culture et
(voir section Financement) ment et d’exploitation du patrimoine
● • Demande de financement au Forum (axe 4 de l’entente sur le développement culturel de Montréal) par
l’envoi par le directeur d’une lettre de l’arrondissement au directeur de la DCP accompagné des docu- DSTI : Direction des
stratégies et
ments suivants :
transactions
- Avant-projet immobilières
- PFT
- Validation externe du budget de construction Forum : Forum des
- Budget estimatif des équipements équipements
3à4 culturel
- Échéancier des travaux mois
- Résolution du CA MCCCF : Ministère de
● • Analyse du BÉEC la Culture, des
Forum ● • Recommandation par le Forum et transmission aux partenaires, dont le MCCCF et réponse à l’arrondis- Communications
et de la
sement quant au financement du projet
Condition
CA ● • Résolution du CA demandant au CE d’autoriser le virement budgétaire à même le budget du Programme féminine
triennal d’immobilisation (PTI) de la DCP
CE ● • Autorisation du CE pour effectuer le transfert budgétaire requis OAQ : Ordre des
● • Intervention du BÉEC architectes du
Québec

Comité ● ● • Création d’un comité de suivi composé de représentants de l’arrondissement, de la DCP, du MCCCF (s’il
participe au financement), de la DSTI et autres partenaires, selon le cas. 1à2 * L’échéancier est donné à
• Lors des étapes décisives (plans préliminaires, 50 % et 100 % d’avancement des plans et devis), le comité mois titre indicatif. Il est basé
de suivi fait des recommandations à l’arrondissement sur la poursuite du projet sur la plus courte des
périodes indiquées.
Pavillon de l’entrepôt, Lachine, salle de spectacle,
Photo Ville de Montréal

Phases de planification
et de réalisation

présentation réalisation
Étapes Décisions DCP ARR Description des étapes 22 mois 30 mois 32 mois 44 mois Légende :

Concours d’architecture ● ● • Organisation du concours d’architecture se fait en collaboration avec le comité de suivi ARR : Arrondissement
(voir section Concours CA ● • Résolution du CA pour l’octroi d’un contrat au conseiller professionnel et l’approbation de procéder par concours BÉEC : Bureau des
d’architecture) ● • Intervention du BÉEC équipements
• Demande de dérogation au MAMROT pour procéder par concours et des espaces
• Élaboration des documents de concours, choix du processus en collaboration avec Design Montréal culturels
• Précision du budget du concours et formation du jury CA : Conseil
CA ● • Approbation du concours par l’OAQ et le CA : programme, règlement et jury (Intégration des communications) d’arrondissement
● • Intervention du BÉEC
● • Lancement du concours 6 à 9 mois CE : Comité exécutif
• Période de préparation des prestations des concurrents
Phase de PLANIFICATION d’un projet à l’intérieur du rabat

CCU : Comité de
• Choix des finalistes par le jury (selon le type de concours) consultation
CA ● • Octroi du contrat aux finalistes en urbanisme
● • Intervention du BÉEC
DACP : D
 ivision
• Choix du lauréat de l’action
CA ● • Octroi du contrat à l’architecte et des contrats aux consultants (ingénieur, scénographe, acousticien,…) culturelle et des

● • Intervention du BÉEC partenariats

DCP : Direction de
● ●

Plans et devis • Analyse du projet gagnant par le comité de suivi la culture et


• Préparation du concours pour l’intégration de l’art à l’architecture par le Bureau d’art public du patrimoine
• Dépôt des plans et devis préliminaires

• Analyse du comité de suivi DSTI : Direction des


stratégies et
• Demande de permis de construction
transactions

• Recommandation du CCU immobilières


• Plans et devis à 50 % 8 à 12 mois
• Analyse du comité de suivi Forum : Forum des
• Plans et devis à 100 % équipements
culturel
• Analyse du comité de suivi
CA ● • Octroi du permis de construction MCCCF : Ministère de
• Dépôt des plans et devis définitifs et préparation du cahier des charges la Culture, des
Communications
et de la
Appel d’offres CA ● • Autorisation du CA pour le lancement d’un appel d’offres
Condition
● • Intervention du BÉEC féminine
• Préparation de l’appel d’offres
• Soumissions et choix 2 à 3 mois OAQ : Ordre des
CA ● • Octroi du contrat de construction architectes du
Québec
● • Intervention du BÉEC

Construction • Ouverture du chantier de construction * L’échéancier est donné à


● • Exécution des travaux de construction, rénovation ou agrandissement (Intégration des communications) 12 à 18 mois titre indicatif. Il est basé
• Réception des travaux sur la plus courte des
périodes indiquées.
Maison culturelle et communautaire
de Montréal-Nord,
Photo Ville de Montréal

réseau
Accès culture
Voici comment on définit un lieu La création du réseau Accès culture est le fruit d’une démarche de coopération entre les
municipal culturel de proximité dans 19 arrondissements de la Ville de Montréal, accompagnés de la Direction de la culture
le réseau Accès culture : et du patrimoine (DCP).

Lieu répondant aux normes reconnues de Accès culture, c’est un réseau municipal de 22 diffuseurs culturels pluridisciplinaires,
1 diffuseur spécialisé et le Théâtre de Verdure. Le réseau propose annuellement plus
la diffusion culturelle professionnelle dans de 2 000 représentations publiques gratuites et à tarif modeste ou du marché ainsi que
200 expositions. Il rejoint près de 600 000 spectateurs et visiteurs par année. Sa mission
les domaines des arts de la scène, des arts est « d’assurer l’accès aux Montréalais à la culture selon les principes de démocratie et
d’équité et de favoriser la participation de ces citoyens à la vie culturelle, contribuant
visuels et médiatiques, du patrimoine, de ainsi à la vitalité de leur milieu et au rayonnement de Montréal comme métropole
culturelle. »
la littérature, du cinéma et conçu pour
Depuis 2007, le réseau s’est doté de documents de référence qui contiennent des rensei-
accueillir de la médiation culturelle et des gnements précieux pour la conception d’un lieu de diffusion culturelle de proximité. Ce
sont le Diagnostic du réseau municipal de diffusion culturelle Accès culture (2009), en particulier
résidences artistiques. Les orientations l’Annexe 1 qui fait un diagnostic par arrondissement, et le Plan d’action du réseau Accès
culture 2010-2014 qui présente les orientations artistiques du réseau ainsi que les cibles
artistiques propres à la diffusion municipale visées pour les prochaines années.

sont la diffusion culturelle professionnelle, Les trois composantes de l’action culturelle des diffuseurs municipaux sont la diffusion
proprement dite, la médiation et l’incubation. L’importance donnée à chacune de ces
la pluridisciplinarité, la complémentarité composantes peut différer d’un arrondissement à l’autre en fonction de ses caracté-
ristiques, de ses orientations et de son environnement urbain. De plus, elle aura des
avec le secteur privé, l’ouverture à la relève, effets sur les choix architecturaux.

aux disciplines de pointe et aux nouvelles

pratiques ainsi que la diversité culturelle.


Café sur la rue Bernard, Outremont,
Photo Emma Buttin

Quartiers
culturels présentation

La démarche des Quartiers culturels Les objectifs du projet des Quartiers culturels se retrouvent dans l’engagement 30 de la
peut se résumer de la façon suivante : Politique de développement culturel de la Ville de Montréal 2005-2015 : « […] enrichir les
expériences en matière d’art, de culture, de patrimoine vécues par les Montréalais non
« Tout en valorisant les fonctions classiques seulement au centre-ville, mais tout au cours de la découverte de leur ville, et renforcer
l’attrait de Montréal comme métropole culturelle dans le respect de la personnalité
des arts et de la culture (formation, création, et du cadre de vie des secteurs urbains ciblés ». Le Plan d’action 2007-2017 – Montréal,
métropole culturelle, intègre également les Quartiers culturels au chapitre de ses prio-
production, diffusion et conservation), le projet rités dans l’orientation générale visant à enrichir la qualité culturelle du cadre de vie.

des Quartiers culturels intègre des éléments En 2011, le projet a franchi une étape importante lors de sa présentation devant la
Commission permanente sur la culture, le patrimoine et les sports et lors du dépôt du
liés à la diversité de sa population, à la nature, rapport et de l’adoption des recommandations en 2012.

au style de vie des résidents, au patrimoine Le projet des Quartiers culturels porte une vision décentralisée, rassembleuse et inclusi-
ve du développement culturel de l’ensemble du territoire montréalais. La consolidation
matériel et immatériel, aux espaces publics, et le développement de quartiers culturels vise à mettre en valeur les particularités et
les richesses des différents quartiers. En ce sens, les équipements culturels municipaux
aux lieux de socialisation, aux commerces, à des arrondissements, offrant dans bien des cas les seuls services culturels de proximité
et accessibles, jouent un rôle de premier plan et doivent être au cœur du développement
l’apprentissage, à la science, et ce, en faisant des quartiers culturels.

appel à une pluralité d’intervenants locaux Liant les enjeux urbanistiques et culturels, le projet des Quartiers culturels s’inscrit
également dans plusieurs autres initiatives de la Ville de Montréal prônant un déve-
de différentes sphères d’activité. Les quartiers loppement urbain intégré : les Promenades urbaines, le Parcours riverain, les Quartiers
verts, les Quartiers durables, etc.
culturels deviennent ainsi des espaces culturels
Pour plus d’information : www.ville.montreal.qc.ca/culture/quartiersculturels
urbains uniques, aux multiples facettes ».1

1. Les Quartiers culturels. Document d’orientation présenté


devant la Commission permanente sur la culture, le
patrimoine et les sports, Direction de la culture et du
patrimoine, septembre 2011, p.7
La planification d’un lieu culturel de
proximité est une démarche longue et
complexe. Il est parfois tentant d’al-
ler directement à l’identification des
besoins fonctionnels, sans prendre le
temps de réfléchir aux divers aspects du
projet. Pourtant, la qualité du produit
Avant-projet

Vision
1
L’établissement de la vision d’un projet se fait par différents niveaux de questionne-
ment. Ils sont présentés ici en partant du contexte urbain vers l’échelle fonctionnelle
des espaces de diffusion et des équipements proprement dits, donc du macro au micro.
Cette étape précède l’élaboration du PFT (dimension des espaces, équipement requis,
fonctionnement prévu...) et la réalisation d’un programme architectural.

fini est indissociable de cette étape de Esprit du lieu culturel et choix d’un site
réflexion. À l’étape de l’avant-projet et au moment de choisir un site, il est important de prendre
en considération les aspects subjectifs et immatériels du projet avant d’aborder les
Avant d’entreprendre la rédaction de considérations fonctionnelles et techniques.
l’avant-projet, il est important de se
familiariser avec les orientations du C’est là qu’intervient la notion de genius loci dans le parcours de réalisation d’un projet
réseau Accès Culture, les constats du pour lier le choix du site et le sens du projet. Le genius loci, l’esprit du lieu que Christian
Diagnostic ainsi que la démarche des Norberg-Shulz a refait surgir en 1981 dans Genius loci paysage, ambiance, architecture, per-
Quartiers culturels afin de situer la met d’approfondir le phénomène du lieu et ce, particulièrement en lien avec la notion
réflexion dans un contexte plus large. Il d’identité de ce lieu, une notion qui avait été complètement oubliée dans l’approche
faut repérer les équipements existants formelle de l’architecture.
ou en développement dans l’arrondisse-
ment ainsi que les lieux de diffusion des « ...Le but essentiel de la construction (de l’architecture) est celui de transformer
arrondissements voisins. Finalement, un site en un lieu, ou plutôt de découvrir les sens potentiels qui sont présents dans
il est opportun de vérifier si l’arrondis- un lieu donné à priori ».
sement a déjà entrepris une démarche
d’identification de son ou ses quartiers Pour donner un sens au projet, il importe donc de fouiller au-delà des aspects fonc-
culturels. tionnels et de la disponibilité d’un site. L’histoire, le paysage naturel, l’activité, les
événements marquants, les qualités formelles de l’espace, les traces, sont autant de
Cette section est destinée à faciliter l’éla- pistes qui mènent à la découverte des sens potentiels d’un site propice à la réalisation
boration de l’avant-projet. Elle compor- d’un lieu culturel de proximité.
te 2 parties. Dans un premier temps, on
y définit ce qu’est un avant-projet ainsi
que les principaux éléments qui doivent
alimenter la réflexion et être considérés
dans la création d’un lieu culturel. Dans
un second temps, les composantes d’un
lieu culturel de proximité sont présen-
tées et évaluées quant à leur pertinence
et leurs considérations techniques. Marché couvert dans l’église Sainte-Marie, Sarlat.
Photo Antoine Bouchard (Flickr)
L’église Sainte-Marie a été rapidement désaffectée et a connu plusieurs usages avant
d’être convertie en 2001, en marché couvert, sous la direction de l’architecte Jean
Nouvel qui a doté le lieu d’immenses portes noires en acier. En plus des activités
commerciales du marché, on y trouve des salles destinées à diverses activités culturelles.
Avant-projet présentation
La localisation, un enjeu stratégique La culture de proximité La visibilité du lieu et son urbanité
• La position du lieu de diffusion dans le • Une présence culturelle, visible et • Le lieu de diffusion doit être conçu
contexte urbain est un élément crucial conviviale dans le quotidien des ci- comme le prolongement de l’espace
afin que le projet puisse être identifia- toyens, est un aspect intéressant à public et la frontière entre l’intérieur
ble comme un lieu culturel facilement développer dans des quartiers. et l’extérieur doit être perçue comme
accessible, fonctionnel, en lien avec • Il est intéressant de jumeler l’activité facilement franchissable.
les transports actifs et en réponse au culturelle à une autre activité qui a un • La création d’un espace intérieur en
Diagnostic du réseau Accès culture, caractère public ou qui est fréquentée continuité avec l’espace extérieur est
tout cela en fonction du quartier dans par les citoyens. Par exemple, une rue un atout, de manière à ce qu’en soirée,
lequel il s’installe. commerciale, un carrefour d’activi- la transparence permette à la lumière
• Comme tous les critères reliés au choix tés culturelles, un endroit marqué intérieure de certains espaces d’être
de l’emplacement ne peuvent être par la mixité d’activités diurnes et perceptible par les passants.
satisfaits pour chacun des projets, il nocturnes. • S’il s’agit d’un bâtiment existant, la
est donc essentiel de déterminer ses • Un espace culturel sera plus apprécié transparence de l’espace public est-elle
priorités. des citoyens s’il est accessible à pied, possible ?
dans l’esprit du développement dura- • Durant le jour, la transparence permet
ble, et s’il est situé dans un endroit d’amener une lumière à l’intérieur et
marqué par la densité de l’activité fait en sorte que les expériences soient
urbaine. On doit éviter de projeter l’es- plus agréables pour les utilisateurs.
pace culturel dans un secteur parsemé • La signature culturelle et artistique est
d’espaces de stationnements. D’après un aspect important à intégrer à l’ex-
un sondage mené auprès des publics pression architecturale de l’ensemble
du réseau en 2012, 40 % de la clientèle du lieu, y compris des espaces publics
se déplace à pied ou en vélo. extérieurs.
• Enfin, il est important de situer l’espa-
ce culturel municipal dans un secteur
qui est déjà attrayant sur le plan de
l’environnement urbain.

Place Igor-Stravinsky, près du Centre Pompidou, Paris.


Photo Margot Bourgeois
Située près de la place Pompidou, cette place met en valeur la fontaine Stravinsky ou
fontaine des automates, réalisée en 1983 par Jean Tinguely et Niki de Saint Phalle et
évoque l’œuvre musicale du compositeur. Les sculptures, toutes mécaniques, noires
ou colorées sont animées par les jets d’eau.
L’identité du lieu, sa couleur
• I l est important d’approfondir la
réflexion sur la particularité du lieu
à réaliser. Cette particularité n’est pas
qu’une question d’image ou de style,
elle provient d’une intégration dans
le quartier qui est en lien avec la popu-
lation ou l’histoire. Le lieu doit être
présentation
Un lieu de rassemblement
2
• Certains aspects de voisinage sont à considérer par rapport à l’environnement
immédiat.
• La construction du lieu de diffusion imprégnera son site d’une ambiance culturelle et
aura pour effet, entre autres, qu’une foule s’y rassemblera pour vivre une expérience
artistique. En effet, à la sortie d’un spectacle, la présence d’environ 300 personnes
(selon la capacité de la salle) sera fréquente, en journée ou en soirée. L‘effervescence
est souhaitée et elle ne doit pas être contrainte.
Avant-projet

signifiant pour la communauté. • La fréquentation des activités culturelles peut bénéficier de la proximité d’un espace
• La personnalité du lieu est aussi liée extérieur : une place publique, un parvis, une rue piétonne, une cour intérieure. Cet
aux orientations artistiques. Ces orien- espace est le prolongement de l‘expérience artistique qui se vit à l‘intérieur et se veut
tations sont établies en fonction de un signal de la position du lieu culturel dans le quartier.
divers éléments tels que, la discipline
de la compagnie en résidence, les
ressources culturelles présentes sur
le territoire, la présence d’un pôle
culturel ainsi que la complémentarité
avec les diffuseurs privés et les autres
arrondissements.

MuseumsQuartier, place publique, Vienne,


Photo Margot Bourgeois
Installé dans les anciennes écuries impériales, ce « complexe culturel » inauguré en 2001 est l’un des plus grands
au monde (60 000 m2). Mariant l’architecture baroque aux constructions modernes, on y trouve des musées
d’art moderne, des lieux voués au cinéma, au théâtre, à l’architecture, à la danse et aux nouveaux médias, un
centre de créativité pour enfants, ainsi que des boutiques, des cafés et des restaurants.
La place accueille des manifestations extérieures.
Maison de la culture
Maisonneuve,
hall d’entrée,
Photo Ville de Montréal

Avant-projet présentation
Composantes du lieu Composantes et espaces de soutien
culturel
Après avoir réfléchi à la mission, à l’em- ESPACES PRINCIPAUX Espaces de soutien
placement et aux orientations artistiques
du lieu culturel de proximité, il faut en espace public extérieur
définir les composantes. Pour faciliter et terrasse dépôt de la terrasse
ce travail, cette section présente une
description des espaces principaux et des foyer / hall d'entrée poste d’accueil – billetterie
espaces de soutien qui s’y rattachent ainsi vestiaires
que les considérations techniques liées à  installations sanitaires accessibles (H)
ces choix. Cette partie de l’avant-projet  installations sanitaires accessibles (F)
constituera la structure fondamentale  halte famille
du programme fonctionnel et technique  espaces administratifs
(PFT).  cuisine pour événements
 dépôts, papeterie

salle de spectacle et scène dépendances de la salle de spectacle :


Espaces principaux  - arrière-scène et coulisses
Dans un lieu culturel de proximité,  - loges et salon vert
les principales composantes sont les  - régie technique
suivantes :  - dépôt, quai de chargement et dépôt transitoire
• Espace public extérieur/terrasse
• Foyer/hall d’entrée salle(s) d’exposition ( 1 ou 2) dépôt réservé à la salle d’exposition
• Salle de spectacle/scène
• Salle d’exposition salle de médiation vestiaire pour groupes (scolaires ou autres)
• Salle de médiation
salle de répétition
• Salle de répétition
• Studio/salle multimédia studio/salle multimédia
• Espaces de service
Espaces de service cuisine des employés
 salle d’entretien ménager
 salle de mécanique
 salle des poubelles et de recyclage
 aire de circulation

 bureaux ou espaces de travail pour compagnie


 en résidence (selon la discipline)
3
Thierry Schickes, 2009,
Maison de la culture
Maisonneuve,
Photo Michel Pinault

présentation Avant-projet

espace extérieur et terrasse foyer et hall d’entrée


L’espace extérieur ou la terrasse est un C’est l’accueil dans le lieu culturel. Il est directement relié à l’espace public extérieur
espace représentatif et symbolique qui et doit être accessible de plain-pied. L’organisation de cet espace doit favoriser la com-
donne un caractère civique à l’ensemble munication et la socialisation entre les individus, inviter le visiteur à s’y arrêter pour
tout en apportant une ambiance résolu- le plaisir. Ce lieu est baigné de lumière naturelle et a un caractère particulièrement
ment artistique. Il accueille les citoyens artistique.
en tout temps et plus particulièrement
lors d’un spectacle ou d’un événement. Il assure le lien physique direct avec la salle d’exposition avec laquelle il a un lien
Il est essentiel dans l’ensemble du projet. visuel direct et avec la salle de spectacle pour laquelle il sert en partie de foyer. Il est
aussi en lien avec la salle de médiation. L’espace doit faciliter la circulation du public
Une terrasse peut être aménagée lorsque vers la salle de spectacle et les autres aires de service. Il reçoit la foule à la sortie des
la réglementation d’urbanisme le permet. événements et permet une prolongation de l’expérience artistique. Il faut imaginer
La terrasse sert à prolonger l’expérience qu’autant de personnes peuvent se retrouver dans cet espace, en même temps, que la
et peut servir lors d’événements comme capacité maximale de la salle de spectacle.
des vernissages ou des lancements. Un
accès direct à la terrasse doit permettre Poste d’accueil-billetterie • Le comptoir de renseignements doit être
d’assurer facilement le service. Le poste d’accueil est visible dès l’entrée pourvu de toutes les connexions usuelles
dans l’édifice. Il est aménagé avec un (téléphone, internet, etc.).
Dépôt de la terrasse comptoir de renseignements et un pré- • I l faut non seulement prévoir les accès
On y range le mobilier de la terrasse. sentoir incorporé. Tout près, un vestiaire techniques, mais s’assurer que l’aménage-
• Il faut prévoir des manutentions et de l’entre- pourra accueillir les objets et les vête- ment permette de s’adapter à l’évolution
posage, notamment pour le mobilier. ments du public. technologique.
• Des connexions électriques et des équipements • Pour les présentations publiques, il faut pré-
d’éclairage sont à prévoir. Le foyer peut être conçu pour servir à voir des sorties pour un micro et un éclairage
l’occasion de salle de diffusion pour des d’appoint.
petits spectacles de type cabaret ou servir • Le plafond de cette salle doit recevoir une herse
à divers événements tels que des inaugu- d’éclairage métallique conçue pour dégager un
rations, lancements ou vernissages. espace sous-jacent de 4 m minimum.

Un café peut être aménagé dans le foyer. Dans le cas d’une utilisation pour le spec-
Cet aspect n’est pas négligeable, puisque tacle, il faut aussi prévoir que :
la fréquentation de ce lieu de rencontre • Le foyer doit avoir un accès facile aux loges
assure une animation en dehors des heu- de la salle de spectacle, aux dépôts et aux
res de spectacle et d’exposition. débarcadères.
• L’insonorisation entre le foyer et les autres
espaces est à prendre en considération.
• Cette utilisation suppose des budgets supplé-
mentaires pour les équipements et pour le
fonctionnement.
Maison de la culture Ahuntsic-Cartierville,
salle de spectacle,
Photo Ville de Montréal

Avant-projet présentation
Installations sanitaires hommes/ salle de spectacle
femmes La salle de spectacle est de forme rectangulaire, sans décroché et libre de toute obstruc-
Il faut éviter qu’elles soient adjacentes à tion structurale et mécanique, d’une hauteur minimum de 6 mètres au-dessus de la
la salle de spectacle pour des raisons de scène. La salle peut être conçue en fonction d’une utilisation polyvalente à condition
transmission du bruit. que cette caractéristique soit étudiée à l’étape du PFT. Dans le réseau Accès culture, la
jauge optimale se situe entre 200 et 300 places.
Halte famille
C’est une pièce dans laquelle se trouve un Les particularités de la salle sont déterminantes pour l’évaluation des budgets de fonc-
équipement adéquat, propre et sécuri- tionnement et d’immobilisations, des configurations, des solutions architecturales,
taire afin d’offrir à la clientèle familiale de la matérialité, des structures et de la mécanique. Le choix doit être judicieux. Dans
les conditions nécessaires pour bien pro- le réseau, les types les plus courants sont les salles à l’italienne ou les boîtes noires.
diguer les soins aux enfants, soit pour
l’allaitement et pour langer. Cette pièce Voici les définitions de quelques types de salle :
doit être facilement repérable. Une salle à l’italienne présente une configuration typique de la Renaissance italienne
dans laquelle la scène, délimitée par le cadre de scène, fait face à toute la salle. Les
Espaces administratifs sièges sont fixes et disposés en rangées.
Les espaces administratifs sont fermés
et situés à proximité des activités quoti- Une boîte noire est une salle de spectacle dont les murs, plancher et plafond sont noirs.
diennes. Ils comprennent les bureaux du Les sièges sont amovibles. Elle offre un espace scénique adaptable et polyvalent pouvant
personnel permanent et occasionnel, du adopter diverses configurations grâce à la flexibilité du lieu, de la scène et des gradins.
personnel supplémentaire pour les pro-
jets ponctuels ainsi qu’une salle de réu- Une salle continentale est une salle de spectacle dont les rangées renferment plus de
nion. La dimension d’un bureau type et 16 sièges sans être séparés par des allées transversales.
son aménagement devrait être conforme
aux normes de la Ville. • Les qualités techniques et acoustiques de la salle sont des aspects importants qui permettront une
diffusion de qualité professionnelle. Il est opportun de se questionner sur la proportion de chaque
Cuisine discipline artistique dans l’offre du lieu pour les déterminer.
Si on souhaite tenir des événements Voici quelques unes des questions que l’on doit se poser :
dans le hall, il faut prévoir une cuisine - musique (Quel genre ? Quel est le nombre maximum de musiciens sur scène ?)
à proximité. Elle peut aussi être connexe - théâtre (nombre de comédiens, décors, etc)
au café. Selon le cas, il faut aussi prévoir - arts du cirque (hauteur, équpements, etc)
des équipements spécialisés. - danse (nombre de danseurs, type de revêtement)
- chanson (nombre de personnes en scène, sonorisation, etc)
- variétés (nombre de personnes en scène, etc)
Ces aspects seront à préciser lors de la rédaction du PFT.

• Pour assurer que le bruit ambiant ne dépasse pas le maximum fixé (NC30), l’enceinte de la salle de
spectacle incluant la scène doit être isolée acoustiquement de tous les espaces adjacents, intérieurs
et extérieurs, y compris l’arrière-scène et les sas d’entrée. De même, dans la plupart des cas, la salle
sera isolée acoustiquement du foyer par une disposition de portes particulières.
• Le système de ventilation doit être silencieux et traité pour le résultat acoustique attendu.
4
Maison de la culture Mercier,
salle de spectacle,
Photo Ville de Montréal

présentation Avant-projet

• Aucune lumière extérieure ne devrait pénétrer dans la salle. Des sas permettant d’atténuer la
pénétration de la lumière et du bruit depuis le foyer doivent être prévus en conséquence aux accès
du public.
• La salle est pourvue du nombre de sorties de secours requis par le Code du bâtiment ; ces sorties
doivent être étanches au bruit et à la lumière lorsqu’elles sont fermées.
• Le revêtement des murs doit posséder des caractéristiques acoustiques propres aux genres de spec-
tacles présentés. De plus, ils doivent être de couleurs sombres et non réfléchissantes. Le plafond et
les éléments apparents doivent être noirs (dans le cas d’une boîte noire).
• Un éclairage de service suffisant pour éclairer les techniciens et les différents travailleurs lors des
installations et de l’entretien est à prévoir.

Scène
• Pour déterminer les caractéristiques de la Loges et salon vert Régie technique
scène, il est souhaitable de consulter une firme • Deux loges, d’environ 18 m2 chacune, doivent • Elle doit être située dans la salle de spectacle
spécialisée en scénographie et en acoustique être prévues de façon à accommoder 6 person- en partie supérieure des gradins.
qui travaillera en fonction des besoins, du nes chacune. • La régie doit être ouverte. Elle sert à contrôler
budget de fonctionnement et des règles de • Les loges sont situées très près de l’arrière- l’éclairage, le son et la projection vidéo. Elle
sécurité de la Commission de la santé et de la scène et, idéalement, au même niveau que doit être située de manière à avoir une vue
sécurité du travail (CSST) lors de l’élaboration la scène. d’ensemble de la salle et particulièrement sur
du PFT. • Dans chaque loge, on trouve 2 lavabos, une toute la scène.
• En général, la hauteur idéale de la scène est douche, un cabinet de toilette séparé et un • La régie doit être directement accessible de
de 6 m, à l’exception d’une scène pouvant comptoir. la salle et, par un couloir et un escalier, de
accueillir les arts du cirque. La dimension • Au-dessus du comptoir, on trouve des miroirs l’aire de jeu.
idéale de la scène est de 10 m x 10 m. avec un éclairage spécialement conçu pour le • Il faut prévoir un espace dont les dimensions se-
• Le piano doit être entreposé au niveau de la maquillage. ront établies en fonction de l’équipement prévu.
scène. La location d’un piano peut être envi- • Chaque loge doit aussi recevoir 6 casiers de
sagée pour éviter l’entretien et le remisage de rangement.
l’instrument. • Un système d’appel sectoriel doit permettre Dépôt, quai de chargement
la communication entre la régie et chacune et dépôt transitoire
Arrière-scène et coulisses des loges. • Le dépôt de la salle de spectacle sert à remiser
• Les caractéristiques de l’arrière-scène dépen- • Un salon ouvert sur la circulation d’arrière- les chaises, les tables, les chariots et les décors.
dent de son utilisation, il est souhaitable d’en scène est situé à proximité des loges. Il est distinct du dépôt de la salle d’exposition
discuter avec le scénographe. • Le salon sert d’espace d’attente pour les et il est situé à un emplacement qui permet
• L’espace des coulisses est calculé en plus de la artistes avant leur entrée en scène, il pourrait aussi le rangement du mobilier utilisé dans le
scène et se retrouve sur les 3 côtés. comporter un comptoir avec un évier, des foyer. L’accès à ce dépôt peut être direct ou par
armoires et un four à micro-ondes. un corridor de service utilisé exclusivement
par les employés et visiteurs autorisés.
• Un dépôt transitoire est à prévoir près du quai
de chargement.
• Le ou les débarcadères doivent être accessibles
par la rue (à condition que ce soit permis par
le règlement d’urbanisme), par une ruelle ou
à l’arrière.
Maison de la culture Frontenac,
salle d’exposition, Collectionner,
Photo Ville de Montréal

Avant-projet présentation
salle d’exposition salle de médiation
La salle d’exposition est adjacente au foyer et située au même niveau. Le lien visuel La salle de médiation culturelle accueille
entre les deux espaces est très important pour que les gens qui circulent dans le foyer des groupes et permet des échanges entre
soient attirés par les expositions. La salle est de forme rectangulaire (dans un rapport les artistes et le public de tous âges. Elle
de 2 sur 3) et sans décroché. Elle est libre de toute obstruction structurale et mécanique. doit être en lien direct avec le hall et
Elle doit pouvoir accueillir différents types d’exposition, sans en faire un espace poly- même l’extérieur. Elle peut être adjacente
valent. Cette salle doit pouvoir être fermée avec un contrôle autonome pour la sécurité. à la salle d’exposition, mais doit avoir son
S’il y a de l’éclairage naturel, cet aspect doit être conçu avec soin. caractère propre. Un éclairage naturel et
un dispositif permettant de faire le noir
L’aménagement de la salle doit comprendre les caractéristiques suivantes : facilement sont souhaitables.
• Les murs, sans nuisance pour l’accrochage des tableaux ou les accessoires de présentation, sont d’une
couleur claire et ne comportent pas de design précis (même chose pour le plancher). • Cette pièce contient un comptoir avec range-
• Le plafond de cette salle doit être équipé d’une structure d’éclairage assurant un dégagement ments, un lavabo (plutôt profond), des tables,
sous-jacent de 4 m. des chaises et d’autres accessoires selon le cas.
• Il faut prévoir des systèmes de sécurité pour les œuvres. • Il est utile de prévoir une petite salle de dépôt.
• Il faut prévoir l’intégration des nouvelles technologies (connexions au plancher ou au mur selon • Il est souhaitable de prévoir un traitement
le cas). acoustique simple pour éviter une réverbéra-
• Un éclairage de service doit être prévu. tion trop forte pour les discussions en groupe.
• Il faut prévoir un accès au débarcadère.
• Il est souhaitable de se conformer aux normes muséales pour l’accueil d’exposition itinérante, par Vestiaire pour les groupes
exemple, prévoir un contrôle de la température à l’intérieur de la salle. • Un vestiaire, surtout pour les enfants, est
• Il faut prévoir un système de mécanique et de ventilation silencieux. à prévoir, à proximité ou dans la salle de
• Il faut prévoir l’installation d’un rail au plafond si on veut doter la salle d’un rideau noir. médiation.

Pour en savoir plus, on peut consulter le guide pratique du ministère de la Culture, des
Communications et de la Condition féminine mentionné dans la Liste des documents salle de répétition
de référence. Les caractéristiques de la salle de répé-
tition dépendent des orientations artis-
Dépôt de la salle d’exposition tiques du lieu ou de la discipline de la
• Le dépôt doit contenir un lavabo et être sécu- compagnie en résidence.
ritaire puisqu’il peut contenir des œuvres. Elle doit être accessible au public à
• Ce dépôt doit être distinct de celui de la salle l’occasion.
de spectacle. • Le mobilier peut varier selon les besoins.
• Une salle de répétition doit avoir un support
technique au plafond.
5
Maison culturelle et communautaire
de Montréal-Nord, salle de répétition,
Photo Ville de Montréal

présentation Avant-projet

Studio/salle multimédia Accessibilité universelle


Cet espace peut être aménagé selon les besoins. Ces espaces sont encore rares dans le Avec l’adoption d’une Politique municipa-
réseau. Toutefois, avec l’évolution des technologies et la place de plus en plus grande le d’accessibilité universelle en juin 2011, la
que prennent les arts médiatiques, on peut prévoir, qu’au cours des prochaines années, Ville de Montréal confirme sa volonté
un tel espace serait très utilisé tant pour la production que pour la diffusion. On de poursuivre ses efforts pour faire de
peut aussi penser à offrir un espace de ce type dans le cadre d’une résidence pour un Montréal une ville universellement
organisme en arts visuels. Si cet espace est choisi, il doit faire l’objet d’une attention accessible. Fondée sur une approche
particulière lors du PFT. d’inclusion, l’accessibilité universelle
permet à toute personne, quelles que
soient ses capacités, l’utilisation iden-
Espaces de service tique ou similaire, autonome et simul-
En plus des espaces liés à la fonction de diffusion du lieu culturel, il faut aussi prévoir tanée des services offerts à l’ensemble
des espaces de service essentiels dans un édifice. de la population.
La Ville de Montréal et ses arrondis-
Cuisine des employés sements mettent donc en application
• Cette pièce constitue une aire de repos et de repas pour les employés. Il faut prévoir les équipements une notion élargie de l’accessibilité,
nécessaires tels que, évier, four micro-ondes, réfrigérateur, comptoir de cuisine et rangements. bien au-delà des exigences techni-
ques du Code national du bâtiment.
Salle d’entretien ménager La notion d’accessibilité universelle
• Il est utile de prévoir une salle d’entretien ménager munie d’un lavabo à chaque étage. concerne tous les types de handicaps :
auditif, visuel, intellectuel, physique.
Salle de mécanique Ainsi, aucune distinction d’accès ne
• Cette salle accueille les équipements mécaniques. doit exister dans le bâtiment ; tous
• Idéalement, elle ne doit pas être adjacente à la salle de spectacle ou être située au-dessus de celle-ci entrent et se déplacent dans le même
à cause des bruits et des vibrations. réseau de circulation.
• Plusieurs arrondissements ne permettent pas que la salle de mécanique soit située sur le toit à moins Les solutions doivent être simples et
qu’elle ne soit intégrée à l’architecture. Cette règlementation est d’ailleurs souhaitable, car elle a intégrées.
pour but de minimiser les impacts visuels des appareils mécaniques au toit. On peut consulter les documents sur
le site de la Ville de Montréal, sous
Salle des poubelles et de recyclage l’onglet Services aux citoyens.
• On y range les poubelles et les bacs de recyclage.
• Elle est située à proximité des quais de chargement.

Aire de circulation
• Les aires de circulation doivent être minimisées pour optimiser l’espace.

Bureaux ou espaces de travail pour la compagnie en résidence


• Il faut prévoir des bureaux et des espaces administratifs pour l’organisme en résidence.
• Ils doivent être à proximité des espaces administratifs du diffuseur parce qu’il est utile de partager
certains services tels que le salles de réunion, la photocopie, etc.
• Il faut aussi prévoir que la compagnie en résidence doit avoir accès à ses espaces de façon autonome,
sans restriction et ce, même en dehors des heures d’ouverture du lieu de diffusion.
Maison de la culture
Maisonneuve, terrasse,
Photo Ville de Montréal

Avant-projet

Calibrage des dimensions des espaces


La liste qui suit propose des superficies pour les espaces principaux et les espaces de
soutien. Dans certains cas, aucune superficie n’est indiquée lorsque celle-ci dépend du
site et de l’orientation donnée au projet. Ces indications devraient faciliter la rédaction
d’un PFT en vue de réaliser un bâtiment fonctionnel.

Le tableau est indicatif et peut servir à l’étape de l’avant-projet afin d’établir les
dimensions préliminaires du lieu de diffusion, faciliter la recherche du site adéquat
et permettre d’évaluer sommairement le budget. Il sera repris, point par point, lors de
l’élaboration du PFT.

ESPACES PRINCIPAUX Superficie m2 Espaces de soutien Superficie m2


espace public extérieur -
terrasse - dépôt de la terrasse -
foyer / hall d'entrée 140 à 200 poste d’accueil – billetterie 12 à 14
vestiaire (pour la salle de spectacle) 15 à 20
installations sanitaires accessibles : H 10 à 27
installations sanitaires accessibles : F 22 à 32
halte famille 9
espaces administratifs* 65 à 85
cuisine pour événements (espace traiteur) 12 à 20
dépôts, papeterie 15
salle de spectacle et scène 250 dépendances de la salle de spectacle :
(en moyenne) arrière-scène et coulisses 100
loges et salon vert 40
régie technique 10
dépôt, quai de chargement et dépôt transitoire 140
salle(s) d’exposition (1 ou 2) 100 à 220 dépôt réservé à la salle d’exposition 60
salle de médiation 80 à 125 vestiaires pour groupes (scolaire ou autre) -
salle de répétition 90 -
studio/salle multimédia 100 à 120
Espaces de service - cuisine des employés 10
salle d’entretien ménager 6
salle de mécanique -
salle des poubelles et du recyclage -
aire de circulation 20 à 30 %
bureaux ou espaces de travail pour -
compagnie en résidence

* Se référer aux normes de la Ville.


Maison de la culture
Frontenac, salle de spectacle,
Photo Ville de Montréal

Programme
fonctionnel et
technique (pft)
Définition But du PFT
Élaborer un programme fonctionnel et technique consiste à comprendre les besoins
Le programme fonctionnel et technique du client/utilisateur afin de les communiquer adéquatement aux décideurs et de les
convaincre d’octroyer les budgets nécessaires à la réalisation d’un lieu culturel de
est un processus méthodologique dont qualité. Le document est précieux pour la rédaction du programme architectural lors
du concours d’architecture. Il est aussi essentiel pour les personnes participant à la
l’aboutissement est la synthèse claire des réalisation du projet, tant les professionnels de la construction (architectes, ingénieurs,
acousticiens, scénographes et autres designers) que les intervenants municipaux et
nécessités fonctionnelles et techniques, autres gestionnaires ayant la responsabilité d’assurer la réalisation du lieu culturel
de proximité.
considérées sous l’angle des contraintes de
Le PFT vise donc à :
coûts et des délais de réalisation du projet. • identifier les besoins en termes d’aménagement et d’immobilisation ;
• entendre et faire connaître les points de vue des différents utilisateurs et créer un
Ce processus, encadré par un architecte ou consensus autour d’une organisation et du sens à donner au lieu ;
• valider et prioriser les besoins et les travaux à réaliser afin d’assurer une utilisation
un spécialiste en programmation, fait appel efficace du financement alloué ;
• donner aux concepteurs du projet une description claire des nécessités du projet :
aux expertises des utilisateurs et tient compte les exigences fonctionnelles et techniques ;
• créer l’adéquation entre le contenu du projet, son budget (d’immobilisation et
des attentes de tous les usagers. D’autres d’exploitation) et son échéancier ;
• fournir les données nécessaires à l’octroi des subventions afférentes au projet.
professionnels peuvent intervenir au besoin.
Ainsi, le programme fonctionnel et technique :
L’ensemble de ces interventions constitue • décrit la problématique et l’argumentaire du projet ;
• fait l’analyse fonctionnelle et techniques des besoins ;
l’équipe de programmation du projet. • définit un budget de construction conforme aux besoins ;
• conçoit un calendrier de construction réaliste ;
• comptabilise le budget d’exploitation de façon fiable.

Enfin, le PFT permet de s’assurer que la commande est réalisable, c’est-à-dire que les
budgets et conditions pour construire sont adéquats et que les éléments spécifiques et
essentiels à la fonctionnalité du projet sont clairement identifiés.
Programme fonctionnel et technique (pft) présentation
Professionnels à engager
• La rédaction du PFT peut se faire par • Le programmateur devra :
un architecte spécialisé en program- - Traduire les besoins en termes d’ar-
mation ou par un programmateur. chitecture et d’ingénierie et les com-
Le travail de programmation va aider muniquer clairement aux instances
l’organisme culturel à faire le point sur et futurs concepteurs ;
sa situation existante, ses intentions - Arriver à une adéquation entre les be-
et leur réalisme. Il faut au départ que soins, la demande d’espace et les bud-
l’organisme soit prêt à se remettre en gets de construction et d’exploitation ;
question, à revoir ses activités, à revoir - Fournir les bonnes informations,
les solutions qu’il a peut-être envisa- revoir les façons de faire et les acti-
gées et mises de l’avant. Le programme vités jusqu’à ce qu’il y ait adéquation
est le résultat des discussions entre entre la demande et le projet ;
l’organisme et le programmateur. - Considérer la programmation com-
me une étape de questionnement et
non de concept ;
- Envisager toutes sortes de solutions :
c’est une étape de questionnement où
il est important de voir l’ensemble des
besoins, de les questionner, de consi-
dérer toutes sortes de possibilités. Le
fait de changer d’idées à l’étape du
PFT est constructif et est moins cou-
teux qu’à une étape ultérieure.
Maison de la culture Ahuntsic,
équipements salle,
Photo Ville de Montréal

Financement
Le Forum des équipements Dans le cadre spécifique des projets d’es-
culturels paces et d’équipements culturels de
Dans le cadre de l’Entente sur le dévelop- proximité, le programme vise la conso-
pement culturel de Montréal 2005-2008, lidation et le développement stratégique
la ministre de la Culture, des Communi- du réseau Accès culture. Il permet ainsi
cations et de la Condition féminine du de financer tout équipement culturel
Québec (MCCCF) et le maire de Montréal municipal de proximité selon les stan-
se sont engagés à créer une table perma- dards professionnels de la diffusion et de
nente de concertation sur les enjeux des la production artistique à partir du PTI
infrastructures culturelles montréalai- de la Ville. Le choix de financer un projet
ses : le Forum des équipements culturels. culturel se fait par consensus des deux
Le mandat de ce Forum est notamment partenaires du Forum des équipements
de sélectionner et de financer conjointe- culturels sur la base des normes et critères
ment des études, ainsi que de sélectionner du Programme.
conjointement et de financer conjoin-
tement ou séparément la réalisation de Le traitement des demandes
projets d’équipements culturels (privés Toute demande de soutien financier pour
ou publics) sur le territoire de la Ville de un projet d’immobilisation culturelle
Montréal. dont le promoteur est un arrondissement
de la Ville de Montréal, doit être trans-
Un accompagnement C’est dans ce contexte général que la Ville mise à la Direction de la culture et du
professionnel de Montréal a créé dans son programme patrimoine.
Les arrondissements qui réalisent triennal d’immobilisation (PTI) le projet
des projets d’équipements culturels Acquisition et valorisation d’équipements cultu- L’arrondissement présente sa demande
municipaux (corporatifs ou de proxi- rels qu’elle a intégré sous la responsabilité par le biais d’une note signée de son direc-
mité) peuvent compter sur l’expertise de la Direction de la culture et du patri- teur accompagnée des pièces justificatives
et l’expérience des professionnels en moine. Ainsi, dans le but de financer le suivantes :
aménagement du Bureau des équipe- plus grand nombre possible de projets • une résolution du conseil d’arrondisse-
ments et espaces culturels (BÉEC) de culturels municipaux de proximité, les ment autorisant le dépôt de la demande
la Direction de la culture et du patri- partenaires du Forum, le MCCCF et la par le directeur et l’assurance de trouver
moine. Cet accompagnement se réalise Direction de la culture et du patrimoine le solde du coût du projet tout en s’enga-
en lien avec les priorités d’affaires de ont approuvé le Programme de soutien aux geant à assurer l’exploitation d’un tel
la Ville dans une perspective de pro- équipements culturels municipaux de la Ville de lieu culturel ;
motion et de développement stratégi- Montréal. La description du programme • le document d’avant-projet, le PFT et
que à long terme de Montréal comme est disponible sur le site de la Ville de le budget de construction validé par
métropole culturelle. Montréal, dans la section de la culture et une firme externe de professionnels en
des programmes d’aide financière. estimation de projets ;
• le budget d’achat du mobilier et des
équipements premiers.
Centre de diffusion culturel,
Perspectives, Concours
d’architecture,
Édifice Guy-Gagnon,
Les architectes FABG

Concours
d’architecture
Définition Le concours met à profit le meilleur de la créativité. Ce processus oblige les promoteurs
à documenter préalablement leurs besoins et à préciser leurs objectifs, il apporte un
« Un concours constitue un mode organisé plus large éventail de points de vue sur un défi en particulier, il peut sensibiliser le
public à la qualité architecturale et développer de l’intérêt pour le projet. Il contribue à
d’attribution de la commande, qui implique l’avancement des connaissances et des idées en architecture et en design urbain. Dans
le cas d’un projet de lieu de diffusion culturelle, le concours enrichit la réflexion sur
plusieurs architectes placés en situation de la vie culturelle en milieu urbain.

compétition et qui établit, pour chacun d’eux, Au Québec, un concours d’architecture doit être sanctionné par l’Ordre des architectes
du Québec (OAQ). Pour être reconnu à ce titre, il doit être organisé conformément aux
des conditions équivalentes de conception, règles du Guide des concours d’architecture de l’OAQ et il doit être approuvé par l’OAQ.

de présentation et d’évaluation des projets ». Le Guide des concours est réputé regrouper l’ensemble des considérations permettant de
contrôler et d’encadrer correctement les concours d’architecture au Québec. Il touche
(Jacques White, architecte 2005) l’élaboration, l’approbation, la conduite et les suites du concours.

Selon l’attribution du financement du projet, le concours peut aussi être régi par le
MCCCF, la Société immobilière du Québec (SIQ), d’autres organismes parapublics, des
grandes entreprises privées ou d’autres associations professionnelles (les architectes
paysagistes en pratique privée ont leur propre guide des concours).

Les architectes sont tenus, en vertu du code de déontologie, de ne participer qu’aux


concours reconnus par l’OAQ et ils doivent se conformer aux règles édictées dans le
guide.

Principales étapes
À la suite de l’élaboration des études préalables, la première étape dans l’organisation
d’un concours consiste à engager un conseiller professionnel. Il assure la réalisation
du projet.

En résumé, en collaboration avec le comité de suivi du projet :


• il précise les objectifs et la formule de concours le plus appropriée ;
• il planifie les étapes de réalisation ;
• il constitue le jury du concours et la commission technique ;
• il rédige le règlement du concours et le programme du concours ;
• il soumet le règlement à l’approbation de l’OAQ.

Une fois les approbations obtenues,


• il participe au lancement du concours et administre les détails du lancement ;
• il assiste au jury en tant que médiateur et rédige le rapport du jury.
Jam de la place de la gare
Jean-Talon, Projet hors les murs.
Photo Michel Pinault

Documents
de référence
ARTEXPERT.CA, Diagnostic du réseau municipal de diffusion culturelle Accès
culture, Rapport final et Annexes, 2009. accesculture.com

ÉCOLE D’ARCHITECTURE DE L’UNIVERSITÉ LAVAL, sous la direction de l’architecte Jac-


ques Plantes, Architectures du spectacle au Québec, Publications du Québec, 2011, 306 pages.

MINISTÈRE DE LA CULTURE, DES COMMUNICATIONS ET DE LA CONDITION FÉMI-


NINE, SSIM – Service de soutien aux institutions muséales (2010), Les institutions muséales.
Rénovation Construction Agrandissement Guide pratique, 2010. mcccf.gouv.qc.ca

NORBERG-SHULZ CHRISTIAN, Genius loci paysage, ambiance, architecture, Mardaga, 1981,


216 pages.

VILLE DE MONTRÉAL, Direction de la culture et du patrimoine , Les quartiers culturels.


Document d’orientation présenté devant la Commission sur la culture, le patrimoine
et les sports, 2011. ville.montreal.qc.ca/culture/quartiersculturels

VILLE DE MONTRÉAL, Direction de la culture et du patrimoine, Plan d’action du


réseau Accès culture 2010-2014, 2010. accesculture.com

VILLE DE MONTRÉAL, Direction du développement culturel, Intégration des arts à


l’architecture. Processus de réalisation de toute nouvelle oeuvre de la collection d’art public dans
le cadre de la planification de projets d’immobilisation municipaux retenus par la Ville de Montréal.
2009. ville.montreal.qc.ca/artpublic

VILLE DE MONTRÉAL, Direction de la culture et du patrimoine, Cadre d’intervention en


art public, 2010. ville.montreal.qc.ca/artpublic

VILLE DE MONTRÉAL, Le plan de développement durable de la collectivité montréalaise


2010/2015.

VILLE DE MONTRÉAL, Bureau du design, Cahier des bonnes pratiques en design


– Imaginer, réaliser la ville du 21e siècle, Publication conjointe avec le MCCCF dans
le cadre de l’Entente sur le développement culturel, 2008. realisonsmontreal.com

Place de la gare Jean-Talon


La présence d’un espace public extérieur permet d’offrir des
activités culturelles tant estivales qu’hivernales comme ce projet
hors les murs, un Jam à la place de la gare Jean-Talon.
accesculture.com
Conception graphique : Caroline Marcant - zigomatik.ca

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