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Définition:

Méthode organisée systémique d'analyse des risques


La méthode MOSAR, méthode organisée systémique d'analyse des risques,
est une méthode d'analyse des risques a priori, de type sûreté de fonctionnement.
Elle consiste en la décomposition du système à étudier en sous-systèmes (ou
sous-unités), à étudier chaque sous-système indépendamment ainsi les
interactions possibles entre ceux-ci.
2.Processus:
Elle se décompose généralement en dix étapes

Elle comprend deux modules.


Le premier module ou module A

permet de réaliser une analyse des risques principaux. A partir d’une


décomposition de l’installation en sous-systèmes, on commence par identifier
de manière systématique en quoi chaque sous-système peut être source de
dangers. Pour cela, on fait référence à une grille de typologie des systèmes
sources de dangers et on utilise le modèle MADS qui relie source de dangers et
cibles. L’utilisation de la technique des boîtes noires permet de générer des
scénarios de risques d’interférence entre les sous-systèmes qui, rassemblés sur
un même événement constituent un arbre logique ou arbre d’événements.
La négociation d’objectifs entre les acteurs concernés, par construction de
graphes probabilités-gravité permet de hiérarchiser les scénarios identifiés.
La recherche des moyens de prévention (barrières techniques et barrières
opératoires) nécessaires pour neutraliser les scénarios assure la prévention des
risques. Ce premier module se termine par la qualification dans le temps des
barrières identifiées.
Le deuxième module ou module B 
permet de réaliser une analyse détaillée de l’installation et notamment il met en
œuvre les outils de la sûreté de fonctionnement pour la recherche des
dysfonctionnements techniques des machines et appareils. Il met aussi en œuvre
les approches de l’analyse opératoire pour la recherche des dysfonctionnements
opératoires.
A partir des événements primaires des arbres logiques construits dans le premier
module :
pour les événements de nature technique on recherche leur origine en
construisant des AMDEC sur les dispositifs concernés.
pour les événements de nature opératoire on pratique l’analyse d’opération ou
des outils tels qu’HAZOP pour en rechercher l’origine.
On peut alors structurer des arbres de défaillance à partir de toute l’information
disponible :
arbres logiques du premier module et détails de leurs événements primaires.
Il est alors possible de mettre en œuvre les propriétés de cet outils notamment
dans certains cas pour calculer la probabilité du risque final.
Un autre développement possible est l’allocation d’un nombre de barrières sur le
risque final pour le neutraliser. Cette allocation fait l’objet d’un deuxième niveau
de négociation des acteurs par construction d’une correspondance niveaux de
gravité (de la grille probabilité gravité du premier module), nombre de barrières.
L’utilisation de la logique des arbres de défaillances permet de répartir les
barrières sur les événements primaires et de choisir la meilleure répartition coût-
efficacité.
La connaissance des scénarios et de leur neutralisation facilite la construction
des plans d’intervention (POI ou PUI).
3.FONCTIONNEMENT DE LA METHODE : 
La mise en œuvre se fait niveau par niveau et chaque niveau apporte un
enrichissement en information. Il est possible de s’arrêter à des niveaux choisis.
Le module A donne une bonne analyse des risques principaux d’une
installation. Il est praticable par tout ingénieur ou technicien et nécessite une
durée de trois jours pour une installation classique. 
Le module B prend beaucoup plus de temps suivant le degré de détail exigé. Il
nécessite la connaissance des outils et leur mise en œuvre.
Il est aussi possible d’utiliser les niveaux d’analyse et leur contenu comme une
boîte à outils dont on sélectionne ceux répondant à une démarche fixée. Par
exemple EDF a choisi d’analyser ses installations de recherche et d’essais dans
ses trois centres avec la démarche ci-après.
4.Décrire le système
Il existe plusieurs découpages possibles, le but étant de rendre l’entité complexe à
étudier en sous-unités (sous-systèmes) plus simples. On peut distinguer le
découpage par :
zones géographiques
catégories de fonctions
5.Identifier les sources de danger
Dans chaque système et sous-système, il faut identifier les dangers.
6.Identifier les événements non-souhaités (ENS)

On attribue à chaque sous-unité les événements qui peuvent arriver et déclencher


l'événement principal.
Chaque élément déclencheur peut avoir plusieurs évènements principaux et chaque
événement principal plusieurs éléments déclencheurs.

Note : Les évènements principaux sont aussi appelés "évènements non-souhaités


(ENS)".

On écrit ces enchaînements sous forme de tableau :


7.Représentation sous forme de boîtes noires
On change uniquement la représentation du tableau établi dans le point 3.
8.Établir les scénarios d'événements non-souhaités
On connecte les différentes boîtes noires pouvant influer les unes sur les autres.
Cette étape permet de visualiser les enchaînements possibles d'accidents et les
interactions entre les ENS 2.
Représentation sous forme de pré-arbre logique
On peut schématiser différents ENS possibles conduisant à un même événement
principal sous forme d'arbre.

Exemple il existe trois scénarios occasionnant l'évènement principal « Blessure d'un


opérateur »
9.Évaluer les risques

•Pour chaque scénario on doit évaluer l’importance des événements et


l’importance des impacts qu’ils génèrent afin de prendre la mesure de leur
importance, leur impact, leur probabilité...

•On peut par exemple pour cela utiliser une grille de criticité

10. Hiérarchiser les risques


•On différencie les risques inacceptables des risques assumés en s’appuyant sur
les méthodes d’évaluation. Cela va nous permettre de définir les actions qui vont
nous aider à lutter contre les accidents.
Remarque : On parle bien de risque assumé et pas de non-risque.

11.Définir les barrières de prévention et de protection


On cherche des dispositifs en cherchant soit à :
Éliminer les dangers (action en amont)
Diminuer les risques (actions en amont ou en aval)
12.Qualifier les barrières de prévention
Il s'agit de regrouper les données sous forme de tableau pour conclure.
Qualifications : attributions de la barrière, ou en quoi elle consiste (ex : Port des
EPI, mise en place d’un limiteur de puissance, installation de rambarde dans les
escaliers, formations spécifiques…).

CONCLUSION :

L’analyse des risques d’une installation industrielle est une démarche complexe
car cette dernière est elle-même une structure complexe constituée de
machines, de stockages, en interaction entre eux, avec les opérateurs ainsi
qu’avec l’environnement. Pour se donner le maximum de chances de mettre en
évidence la majorité des risques d’une installation, une méthode logique est
proposée : la méthode organisée systémique d’analyse des risques ou
MOSAR. Elle fait appel à la modélisation systémique 

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