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DEMOGRAPHIE

CH II : ANALYSE DEMOGRAPHIQUE


Ce chapitre s’intéresse principalement aux concepts
de la fécondité, de la mortalité, de la nuptialité et de
la migration.

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DEMOGRAPHIE

A. ANALYSE DE LA FECONDITE
Le mouvement d’une population dans le
temps est conditionné par deux
principaux facteurs déterminants : la
fécondité et la natalité.
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DEMOGRAPHIE
1) Définition
La fécondité est l’étude de la procréation humaine en
rapport avec la population en âge de procréer.
Généralement, c’est la population féminine en âge de
procréer qui est concernée : 15 à 49 ans ou 15 à 44 ans.
La natalité est l’étude de la procréation humaine en
rapport avec la population d’ensemble au cours d’une
période donnée de temps. La population est considérée
ici sans distinction d’âge ou de situation matrimoniale.
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DEMOGRAPHIE

La fécondité est à distinguer de la fertilité. Ce dernier


concept est défini comme la capacité biologique de «
faire » des enfants. En effet, alors que biologiquement
un couple peut engendrer jusqu’à 15 enfants durant sa
vie commune, il n’en donne effectivement, selon les
statistiques mondiales, que 3 enfants en moyenne. Ce
dernier chiffre correspond à la fécondité alors que le
premier traduit la fertilité. Page 4
DEMOGRAPHIE

La fécondité est à distinguer de la fertilité. Ce


dernier concept est défini comme la capacité
biologique de « faire » des enfants. En effet,
alors que biologiquement un couple peut
engendrer jusqu’à 15 enfants durant sa vie
commune, il n’en donne effectivement, selon
les statistiques mondiales, que 3 enfants enPage 5
DEMOGRAPHIE

On appelle naissance vivante tout produit de conception


qui a manifesté un signe de vie quelconque à la
naissance (respiration, cri, mouvement de membres,
etc.).
La fertilité est l’aptitude à procréer, quel qu’en soit le
résultat. Il peut arriver qu’une femme soit fertile sans
pour autant avoir eu au moins une naissance vivante ;
on dit alors qu’elle est inféconde. Dans le cas contraire
on dit qu’elle est féconde. Page 6
DEMOGRAPHIE

La stérilité est l’antonyme de la fertilité.


Lorsqu’une femme est devenue stérile après avoir
eu une naissance vivante au moins, on parle de
stérilité secondaire ou acquis par opposition à la
stérilité primaire qui est l’absence totale de
naissance vivante.
L’analyse de la fécondité peut se faire selon :
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DEMOGRAPHIE

L’âge : fécondité des adolescentes, des adultes ;


L’état matrimonial : fécondité générale (toutes les femmes en
âge de procréer sont prise en compte), fécondité légitime
(concernant seulement les femmes mariées ou en union),
fécondité illégitime;
Des variables démographiques ou non : fécondité passée,
actuelle, urbaine, fécondité selon l’instruction ou le niveau de
revenu.
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DEMOGRAPHIE

2. INDICATEURS DE LA FECONDITE
Plusieurs indicateurs sont proposés pour
apprécier le niveau de l’activité reproductive
dans une population.

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a) Le taux brut de natalité TBN


Le taux brut de natalité d’une population au cours d’une année
civile est le nombre annuel moyen de naissances par habitant
dans cette population. Il est exprimé en «  pour 1000
habitants » noté 0/00.

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DEMOGRAPHIE

Population moyenne = population totale au 1er Juillet ou


Population moyenne = moyenne simple des effectifs de
population du 1er Janv. au 31 Déc.
 

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DEMOGRAPHIE

 
Au cours d’une période non annuelle, le TBN se
calcule :

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Exemple illustratif  : Taux de natalité sur une période de
référence inférieure à l’année
naissances en juillet 2016 : 20 000
Population au 1er juillet  2016: 6 530 000
Population au 31 juillet 2016 : 6 545 000
 

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DEMOGRAPHIE

étant le nombre total de naissances en j


jours, et est une estimation de la
population totale en milieu de la période
considérée.
Le TBN varie en fonction de 3 éléments :
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DEMOGRAPHIE

La fécondité des femmes à chaque âge ;


L’importance relative des femmes de 15 – 49 ans dans la
population totale ;
La distribution selon l’âge de ces femmes, à l’intérieur du
groupe 15 - 49 ans.
 

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DEMOGRAPHIE

b) Le taux global de fécondité général (TGFG)


Il est défini comme le nombre annuel de naissances pour
1000 femmes en âge de procréer (15-44 ou 15-49 ans)
en milieu de période.

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DEMOGRAPHIE

• est le nombre annuel de naissances et ou est


l’effectif moyen des femmes en âge de procréer.
c) Le taux de fécondité générale à l’âge x
• Il correspond au rapport des naissances annuelles
des femmes d’âge x à la population féminine
d’âge x.

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DEMOGRAPHIE

Par exemple:

est le nombre annuel de naissances issues


des femmes d’âge x révolus durant l’année
d’observation, ou issues de la génération de
femmes atteignant le xième anniversaire durant
l’année d’observation. Page 18
DEMOGRAPHIE

• est l’effectif moyen des femmes d’âge X


révolus, ou l’effectif moyen de la
génération de femmes atteignant le x ième

anniversaire.

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d) Le taux de fécondité générale du groupe


d’âges x, x+4 révolus ou entre
anniversaires x, x+5
Le taux de fécondité entre les anniversaires x
et x+5 est le rapport des naissances
survenues entre ces anniversaires à la
population féminine du groupe d’âge (x, x+4)
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DEMOGRAPHIE

• Remarque :
• Le taux de fécondité générale ne fait pas de distinction
entre naissances légitimes et illégitimes; de même, au
dénominateur on ne fait pas de distinction entre les
femmes qui ont procréé ou pas durant l’année
d’observation.
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DEMOGRAPHIE

Comme le taux de fécondité générale, les taux


de fécondité légitime ou illégitime peuvent
être calculés par année d’âge, par groupes
d’âges et entre anniversaires.

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DEMOGRAPHIE

e) Le tableau de fécondité générale de générations


Il fournit la répartition des naissances survenues dans
une génération ou un groupe de générations féminines,
selon l’âge des femmes (pour 1000).

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x n(x, x+1) Dx
15 n(15,16) 0 = D15
16 n(16,17) n(15,16) = D16
17 n(17,18) n(15,16) + n(16,17) = D17
     
     
     
     
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f) La descendance moyenne atteinte et


descendance finale
La descendance moyenne d’une femme à un âge
donné est le nombre moyen d’enfants nées vivants par
femme de cet âge. La série Dx du tableau de fécondité
générale de générations donne les descendances
atteintes à chaque âge. La valeur D50 est appelée
descendance finale.
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B. ANALYSE DE LA MORTALITE
En Démographie et de façon générale,
l’étude de la mortalité est l’analyse des effets,
sur une population, de la mort des individus
qui la composent. La mortalité s’inscrit donc
dans l’analyse du mouvement naturel dont
elle constitue la composante négative. Page 26
La décomposition de cette mortalité générale
a généré d’autres concepts tels que :
mortalité infantile, mortalité juvénile, mortalité
néo-natale, etc. Nous nous contenterons de
donner la définition de quelques-uns de ces
concepts.
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La mort : selon OMS est « la disparition
durable de toute évidence de la vie à quelque
moment que ce soit après la naissance
vivante ».
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1. Définition des concepts
Mortalité infantile : c’est la mortalité des enfants de moins
d’un an.
Mortalité néonatale : c’est la mortalité au cours de la
période allant de la naissance aux 29 premiers jours de la
vie.
Mortalité périnatale : c’est la mortalité qui, selon les
auteurs, désigne la mortalité intra-utérine tardive (7eme ou 9eme
mois de grossesse) plus la mortalité néonatale précoce
(première semaine de la vie). Page 29
Mortalité juvénile ou post-infantile : c’est
la mortalité des enfants de 1 à moins de 5
ans.
Mortalité fœtale précoce : C’est la
mortalité qui se produit avant 20 semaines
de gestation.
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Mortalité endogène :
c’est la mortalité survenant dans les premiers
mois de la vie selon les causes générales dues
à la constitution génétique de l’individu, des
malformations congénitales, du traumatisme
obstétrical.
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Mortalité exogène :
c’est la mortalité dont les causes, à l’opposé de
la mortalité endogène, sont extérieures. Comme
les maladies infectieuses ou parasitaires,
traumatisme accidentels, autres que obstétricaux
et tout autre cause de décès.

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2. Indicateurs de mesure de la mortalité
Pour l’étude spécifique de la mortalité, le
démographe privilégie la méthode
transversale du fait que la mortalité dépend
étroitement des conditions du moment
(développement économique et social,
niveau sanitaire et médical, météorologie,
etc.). Page 33
Ce choix se justifie également par le fait que les
données nécessaires à une analyse transversale
peuvent être facilement obtenues (même si leur
qualité reste à désirer). L’analyse longitudinale
suppose un enregistrement correct des décès,
des naissances et mouvements migratoires
jusqu’à l’extinction complète de la génération
étudiée.
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a) Le taux brut de mortalité (TBM)
Il correspond au rapport entre le nombre de décès sur la
période et la population moyenne.

= nombre de décès annuels et = population moyenne


peut être la population au 1er Juillet ou encore la
moyenne arithmétique des populations au 1er Janvier et
au 31 Décembre.

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Remarque : Si la période n’est pas annuelle

D désigne dans ce cas le nombre des décès


enregistrés en j jours.

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Exemple illustratif 1
Population du Gondwana au 1er juillet 2016 :
41 000 000
Nombre estimé des décès en 2016 : 861 000

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Exemple illustratif 2
Décès observés en 2015 : 115 388
Population au 1er janvier 2015 : 9 837 000
Population au 31 décembre 2015 : 9 842 000

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Exemple illustratif 3 : Taux de mortalité sur une
période de référence inférieure à l’année
Décès en mars 2014 : 15 950
Population au 1er mars 2014: 5 550 000
Population au 31 mars 2014 : 5 555 000
 

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Exemple illustratif 4 :
Taux de mortalité sur une période de référence supérieure à
l’année
Décès en 2014-2016 : 270 000 avec j=365+365+365=1095j
Population 1er janvier 2014 : 4 000 000
Population au 31 décembre 2016 : 5 555 000

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Remarque:

Les TBM peuvent être calculés pour des


sous-populations spécifiques (population
masculine, population féminine, etc.).
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b) Le taux de mortalité par âge
Il constitue un instrument d’analyse de la mortalité plus
précis que le TBM et ne souffre pas de distorsions des
structures par âge.
Les données requises pour le calcul des taux de mortalité
par âge sont :
Décès répartis par années d’âge ou groupes d’âges de la
période ;
Effectif moyen par âge (groupes d’âges de la population) sur
la période.
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Notation :
nmx = taux de mortalité entre x et x + n (x = âge et
n = amplitude de la classe)
D(x, x + n) = Décès entre x et x + n
Pm(x, x + n) = population moyenne d’âge (x, x + n)
L’âge dans ce cas précis est exprimé en années
révolues.
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Dans le cas courant d’observations portant sur
un an (l’année civile le plus souvent), le taux de
mortalité se définit par :

Le calcul d’un tel taux est facilité par le recours


au diagramme de Lexis.

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C) LA NUPTIALITE
1. Définitions des concepts
Le mariage est l’union entre personnes de sexes
opposés, instaurée dans des formes prévues par
la loi ou la coutume. On parle alors d’union légale
ou d’union légitime ;
Epoux ou conjoints : ce sont les individus unis
par les liens de mariage ;
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Célibataire : c’est toute personne qui remplit les
conditions requises par la loi ou la coutume et qui n’a
jamais contracté de mariage ;
Marié (e) : c’est une personne qui a été mariée et
dont le conjoint actuel est encore en vie ;
Divorcé (e) : c’est une personne dont le dernier
mariage a été dissout sans décès du conjoint,
Veuf (veuve) : c’est une personne dont le dernier
mariage a été dissout par décès du conjoint ;
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Nuptialité : c’est l’étude statistique des
mariages et des ruptures d’unions. Par
extension, on y inclut aussi l’étude des unions
illégitimes ou libres ou bien consensuelles ;
Les législations matrimoniales et les coutumes
matrimoniales présentent une grande diversité.
C’est ainsi, qu’on rencontre plusieurs concepts :
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Monogamie : c’est lorsqu’un individu ne peut être uni qu’à
un seul conjoint ;
Polygamie : c’est lorsqu’un individu peut être uni à
plusieurs conjointes ;
Polyandrie : c’est lorsqu’une femme peut être unie
simultanément à plusieurs époux ;
Polygynie : c’est lorsqu’un homme peut être uni
simultanément à plusieurs épouses ;
Endogamie : c’est lorsque les mariages ne sont autorisés
qu’entre individus appartenant à un même groupe (ethnie,
clan, tribu, etc.) ; Page 48
Exogamie : au sens strict, c’est lorsque le
choix du conjoint ne peut se faire qu’en dehors
du groupe d’appartenance,
Mariage mixte : ce sont les mariages
contractés entre individus différent par un
caractère tel que la religion, la nationalité, la
race, etc.
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2. Indicateurs de la nuptialité
Les aspects démographiques de la nuptialité sont
moins apparents que pour la fécondité ou la mortalité.
La nuptialité présente quelques caractéristiques qui
rendent son étude mal aisée :
La définition du mariage varie d’une société à l’autre
dans ses formes juridiques et culturelles, ce qui pose
des problèmes de comparabilité ;
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Le mariage constitue un évènement
renouvelable ;
Le mariage est un évènement qui met en
rapport deux unités statistiques qu’il
conviendrait d’étudier conjointement ;
Les interférences se produisent entre mortalité
et nuptialité.
Dans la pratique, la nuptialité de chaque sexe
est étudiée séparément. Page 51
a) Le taux brut de nuptialité
Il correspond au rapport des mariages d’une
période donnée à la population moyenne de la
période.

représente la population moyenne

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b) Le taux de nuptialité par âge (ou mariages
réduits)
Le taux de nuptialité par âge est le rapport du
nombre de mariages de femmes (ou d’hommes)
d’une même génération atteignant l’âge x +1,
l’année considérée à l’effectif moyen de ces
femmes (ou hommes) la même année.
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c) Le taux de nuptialité des célibataires
ou taux de primo-nuptialité (ou 1ers
mariages réduits
C’est le rapport du nombre de mariages de
femmes (ou d’hommes) célibataires d’une
même génération, atteignant l’âge x + 1,
l’année considérée à l’effectif moyen de ces
femmes (ou hommes) la même année. Page 54
d) Le quotient perspectif de nuptialité
C’est le rapport des mariages de célibataires
d’âge x révolu au 1er janvier, célébrés l’année
considérée à l’effectif de ces célibataires au 1er
janvier de cette même année.
Considérer :
Px et Px+1 les effectifs des femmes aux âges x et
x+1 révolus ;
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Cx les femmes célibataires à l’âge x révolu au 1 er

janvier ;
M(x, x+1) les mariages célébrés entre les âges
révolus x et x+1 révolus ;
Mc(x, x+1) les mariages de célibataires.

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Le taux de nuptialité est : 

Le taux de primo-nuptialité est :

Le quotient de nuptialité est :

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e) La proportion de célibataires par âge
C’est le rapport des effectifs de célibataires
à la population d’âge x. La proportion
mesure la fréquence du célibat définitif. Le
complément à 1 de cette proportion mesure
l’intensité de la nuptialité des
célibataires.
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La proportion des célibataires, bien que
sensible aux effets d’âge et de
génération permet de juger de la
précocité du mariage et de l’intensité de
la nuptialité des célibataires.
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f) L’indice synthétique de nuptialité
des célibataires
C’est la somme des 1 mariages réduits,
ers

c’est-à-dire la somme des taux ou


quotients de nuptialité par âge. C’est un
indicateur de l’intensité du phénomène
de la nuptialité. Page 60
g) L’âge moyen au mariage
Il correspond à la moyenne pondérée des âges
des célibataires au moment de leur mariage par
leurs effectifs.

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h) Le taux de divorce
C’est le rapport du nombre de divorces durant
une année donnée à la population moyenne de
l’année.
i) Le taux de remariage
C’est le nombre de remariages dans l’année
rapporté au nombre moyen de divorcés et
veufs.
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j) Le taux de polygynie (p)
C’est la proportion d’hommes polygynes parmi les hommes mariés.
k) Le nombre d’épouses par homme marié (m)
C’est le rapport du nombre de femmes mariées au nombre
d’hommes mariés.
l) Le nombre moyen d’épouses par homme polygyne (e)
Il correspond au rapport du nombre de femmes au nombre
d’hommes polygynes.
On établit la relation suivante entre les 3 derniers indicateurs :

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Exemple démonstratif:
Supposer une économie avec les caractéristiques suivantes :
20 hommes mariés, 30 femmes mariées et 4 hommes polygynes.
Donc : on a 14 femmes pour 4 polygynes soit 30 – 16
Par définition on aura :

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m) L’espérance de vie maritale
C’est le nombre moyen d’années vécues en
tant que femme mariée par une femme
mariée qui survit de 15 à 55 ans (compte
tenu des risques de divorce et de veuvage).

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3. Les déterminants de la nuptialité
Les déterminants de la nuptialité sont rarement
étudiés du fait de la grande stabilité du
phénomène contrairement à la mortalité et la
fécondité. La stabilité de la nuptialité est due
principalement aux facteurs suivants :

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La fréquence des mariages de célibataires dans
une génération varie dans les limites assez
étroites (entre 75% et moins de 100%) ;
L’âge moyen au mariage varie très lentement.

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On considère davantage la nuptialité comme un
facteur explicatif de la fécondité surtout dans les
populations à fécondité quasi-naturelle, utilisant
très peu la contraception. Mais, de plus en plus,
l’étude de la fécondité tend à se dissocier de
celle de la nuptialité. Par ailleurs, on assiste
davantage à un accroissement des divorces.
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Comme facteurs susceptibles de modifier les
comportements en matière de nuptialité, on peut
citer (R. Dixon, 1971) :
La disponibilité des partenaires sur le marché
matrimonial ;
Les conditions économiques qui rendent le
mariage possible (faisabilité) ;
Les facteurs émotionnels (désirabilité). Page 69
C. LA MIGRATION
1. Définition des concepts
Les migrations constituent un domaine
particulier de l’étude plus générale de la
mobilité spatiale ou mobilité dite physique
ou géographique.

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Sous ces termes génériques, sont étudiés des
phénomènes quantitatifs liés aux déplacements dans
l’espace géographiques d’individus appartenant à une
population donnée.

Cette population peut être caractérisée par des


critères d’âge, de sexe ou de type socio-économique
(agriculteur, pasteur, travailleurs ayant une
qualification professionnelle déterminée, etc.). Page 71
Dans ce cadre général, l’objet d’étude
« migration » ou « mouvement migratoire » est
spécifié par une référence à un critère essentiel,
celui de la résidence. Cette notion est elle-même
définie par rapport au temps et à l’espace (Louis
Henry, 1981).

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La population résidente est formée par l’ensemble des
personnes vivant habituellement au lieu de l’enquête
et dont la durée de résidence atteint au moins six
mois. Généralement, sont prisent en compte les
personnes dont la durée de résidence n’atteint pas six
mois mais qui ont l’intention de rester au lieu de
l’enquête pendant au moins six mois ; par exemple
une femme rejoignant son époux, une partie de la
population scolaire etc. Page 73
Le phénomène de migration, les produits et les
principales notions qui lui sont associées sont
définies ainsi que suit :
Migration ou mouvement migratoire : c’est un
« ensemble de déplacement ayant pour effet de
transférer la résidence des intéressés d’un certain
lieu de départ à un certain lieu de destination ou
lieu d’arrivée ». Page 74
Ne sont donc pas considéré comme mouvements
migratoires, les déplacements des individus sans
domicile fixe, les nomades, ou semi nomades par
exemple. En milieu sahélo-sahélien, cette restriction
est assez pertinente si elle se réfère à la mobilité
saisonnière des communautés pastorales, mais elle
semble critiquable lorsqu’il s’agit d’étudier la mobilité
spatiale de pasteur (individu) dont la zone de
rattachement et le lieu de naissance peuvent être
identifiés. Page 75
Migrant, émigrant, immigrant, émigré,
immigré : Est migrant «  tout individu dont les
résidences en début et en fin de périodes sont
différentes ; au départ de la résidente en début
de période, ce migrant était un émigrant ; à
l’arrivé dans la résidence actuelle, il est un
immigrant.
Page 76
Une autre définition courante du migrant considère
comme tout individu ayant effectué au moins une
migration au cours de la période considérée. Cette
définition est jugée peu pertinente par les auteurs du
dictionnaire démographe multilingue, car dans les
opérations de collecte, « un migrant est le plus
souvent déceler à l’aide d’une question sur la
résidence à une date antérieur et non sur les
migrations depuis cette date ». Page 77
Mouvements définitifs et mouvement
temporaires : les critères fondés sur la durée
d’absence du lieu d’origine et sur la durée de
présence au lieu de destination permettent de
distinguer la migration du déplacement
temporaire.
Page 78
Quand les données sont également collectées
sur les lieux de naissances, on peut faire une
analyse des migrations qui distinguent les
mouvements définitifs des mouvements
temporaires, lesquels désignent les migrations
des visiteurs et des résidents absents.
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La notion de « visiteur » recouvre entre autre, ce
qu’on désigne par ailleurs par les termes de
migrants circulaires ou plus simplement migrants
cours terme, dont une fraction importante est
constituée par les migrants saisonniers. Enfin on
notera, le recensement d’une population fermée
conduit à une égalité entre le nombre de
résidants absents et le nombre de visiteurs.
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Migrations internes, Migrations
internationales :
Lorsque les lieux d’origines et de destination
d’une population donnée sont situés dans les
limites administratives d’un Etat souverain, les
migrations de cette population sont dites
internes ou intérieur.
Page 81
Le franchissement des frontières de cet Etat par
tout migrant, quel qu’en soit le point de départ, est
à l’origine de migrations internationales, encore
appelées externes ou extérieurs à cet Etat.

Page 82
Suivant que ces déplacements migratoires
ont le pays en question pour origine ou
pour destination, ils prennent alors le nom
d’émigration ou d’immigration.
Page 83
Les migrations internes à une zone
(circonscription administrative) d’un pays sont
désignées sous le terme de mobilité locale ou de
mobilité résidentielle. Les migrations externes à
cette zone sont les migrations internationales ou
des migrations internes proprement dites.

Page 84
Migrations par étapes ou avec relais et
migration par chaine :
On dira alors que l’émigration rurale est réalisées
selon les migrations par étapes ou migration avec
relais lorsque les déplacements de l’individu se
font de manières successive vers les villes de
taille croissante.
Page 85
« on parle de migration en chaine entre une série
de tailles de villes lorsque la migration nette d’une
ville de taille donnée est positive par excédent
d’immigration du secteur rurale et des villes de
tailles inferieure, sur l’émigration vers les villes de
taille supérieure »

Page 86
Différents types de migrations :
Migration spontanée
Migration forcée
Migration individuelle
Migration familiale

Page 87
Migration par mariage
Migration collective
Migration par travail
Migration par retraite.
Page 88
Indicateurs 
Les mouvements migratoires sont mesurés par les
effectifs de migrants ou par les taux de migration. Les
taux de migration mesurent la fréquence des
mouvements migratoires, et impliquent donc que l’on
enregistre tous les mouvements, sachant qu’un même
individu peut accomplir plusieurs migrations au cours
de la période d’observation.
Page 89
L’enregistrement de la fréquence des
mouvements migratoires d’un individu, n’est
possible que dans le cadre d’une investigation
approfondie ; par exemple une enquête
migratoire nationale ad hoc. Cette condition est
rarement réalisée, et le moyen pratique de
connaitre les phénomènes migratoires est
d’identifier les migrants. Page 90
Le taux d’immigration
Il correspond au nombre d’immigrant qui arrivent
à une destination pour 1000 personnes habitant
cette destination, durant une année donnée.

Page 91
Le taux d’émigration
C’est le nombre d’émigrant qui quittent leur
région d’origine par 1000 habitants de cette
région d’origine durant une année donnée.

Page 92
Le taux de migration nette
Le taux de migration nette indique l’effet nette de
l’immigration et de l’émigration sur la population d’une
région ou d’un pays, exprimé sous la forme
d’augmentation ou de diminution pour 1000 habitants
de la région (ou du pays) durant une année donnée.

Page 93
CHAPITRE III:

DIAGRAMME DE  « LEXIS »

Page 94
Origines et définition du graphique

Vers 1870, plusieurs démographes allemands et italiens


ont cherché un moyen de représenter graphiquement
l'évolution dans le temps d'une population et de ses
caractéristiques.
Le graphique dit de "LEXIS", du nom du statisticien
démographe allemand Wilhelm LEXIS (1837-1914),
est le fruit de cette recherche. Page 95
C’est un graphique qui permet de caractériser
une cohorte à partir de 3 variables
démographiques sur un plan à deux dimensions :
ces trois variables sont l'âge, le moment de
naissance et une date quelconque, par exemple
la date de décès ou celle du mariage. Page 96
Le premier démographe à proposer un graphique de la
dynamique d’une population ne fut pas LEXIS, mais Georg
KNAPP (1842-1926) en 1868. C'est cependant en 1875 que
le statisticien allemand Wilhelm LEXIS a utilisé ces différents
graphiques et les a fait connaître, de sorte que l'on appelle
aujourd'hui "graphique de LEXIS", le graphique initialement
développé par KNAPP.
Page 97
A. Signification des axes et localisation
d’évènements

Graphique de Lexis avec une ligne de vie.

Graphique 1 : cours Demographi.pdf

Page 98
Sur l'axe des abscisses, on lit le temps et sur l'axe
des ordonnées on lit l'âge. De cette façon on peut
facilement repérer la date de naissance d'une
personne et son âge à n'importe quel moment. Sur
le graphique, on voit par exemple qu’Aline
MICHALCO est née le 23 janvier 1953.
Page 99
Le 12 avril 1971, elle a eu un premier
enfant. Elle avait alors 18 ans révolus. La
date de naissance de l'enfant se lit en
abscisse, alors que l'âge de la mère se lit
sur l'ordonnée. Page 100
Le 8 août 1975, elle a eu un second enfant. Elle
avait alors 22 ans révolus. Le 5 juin 1979, elle a
eu un 3ème enfant. Elle avait alors 26 ans
révolus. Enfin, le 20 juin 1983, elle a eu son
4ème et dernier enfant. Elle avait alors 30 ans
révolus. Page 101
Ce graphique permet aussi de visualiser l'écart
d'année entre le premier et le dernier enfant, soit
13 années (en comptant 1971 et 1983).

Page 102
B - Utilisation du graphique
Le graphique de LEXIS permet d'étudier des
phénomènes démographiques dans le temps. Nous
allons le voir à partir d'un exemple hypothétique
simplifié :
celui du calendrier de la fécondité d'une cohorte
hypothétique de 54 femmes nées en 1953 dont le
calendrier de la fécondité, c'est-à-dire le nombre et, le
cas échéant, les dates de naissance de leurs enfants
éventuels, est donné dans le tableau ci-après
Page 103
Tableau préliminaire

Calcul de l'âge des mères au moment de la


naissance de leurs enfants

Page 104
Nom de la mère Année de nais des Mères Année de nais des enfants Age de la maman à la nais de l'enfant
F1 1953 1971 17
F2 1953 1971 18
F3 1953 1972 18
F4 1953 1972 18
F5 1953 1972 19
F6 1953 1973 19
F7 1953 1973 19
F8 1953 1973 19
F9 1953 1973 20
F10 1953 1973 20
F11 1953 1974 20
F12 1953 1974 20
F13 1953 1974 21
F14 1953 1974 21
F15 1953 1974 21

Page 105
F16 1953 1975 21
F17 1953 1975 21
F18 1953 1975 22
F19 1953 1975 22
F20 1953 1975 22
F21 1953 1975 22
F22 1953 1975 22
F23 1953 1976 23
F24 1953 1976 23
F25 1953 1977 23
F26 1953 1977 23
F27 1953 1977 24
F28 1953 1977 24
F29 1953 1977 24
F30 1953 1977 24

Page 106
F31 1953 1977 24
F32 1953 1978 25
F33 1953 1979 25
F34 1953 1979 25
F35 1953 1979 26
F36 1953 1979 26
F37 1953 1979 26
F38 1953 1980 26
F39 1953 1980 26
F40 1953 1981 27
F41 1953 1981 28
F42 1953 1981 28
F43 1953 1982 29
F44 1953 1983 29
F45 1953 1983 30

Page 107
F46 1953 1983 30
F47 1953 1984 31
F48 1953 1984 31
F49 1953 1984 32
F50 1953 1984 32
F51 1953 1987 33
F52 1953 1994 41
F53 1953 1995 41
F54 1953 2001 48

Page 108
Répartition des 54 enfants dans le LEXIS,
selon leur date de naissance et l'âge de leur
mère au moment de leur naissance,
Graphique II : (Voir feuille 2) au:
cours Demographi.pdf page 71

Page 109
Pour comprendre cette présentation, prenons
l'année 1975. Nous savons par le graphique
d'avant qu'il y a 7 enfants nés cette année-là.
Le LEXIS nous apprend, en outre, que 2 des
mères avaient 21 ans au moment de la
naissance de leur enfant, tandis que 5 d'entre
elles avaient 22 ans.
Page 110
C - Avantages de l’utilisation du graphique de
LEXIS

Identification des informations fournies

Page 111
Nous avons ici une population de base de 54
unités statistiques : ce sont les naissances.
Chacune de ces unités est représentée par deux
dimensions. La première de ces dimensions est
la date de naissance de l'enfant et la seconde
dimension est l'âge de sa mère au moment de la
naissance.
Page 112
Il y a aussi une troisième dimension,
l'identificateur de l'enfant, ici le nom de sa mère.
Mais en fait la procédure d'identification pourrait
se faire par numéro si l'on voulait préserver
l'anonymat des personnes (quand celles-ci
existent réellement par exemple), mais nous n'en
tenons pas compte directement ici.
Page 113
Grâce au graphique de LEXIS, on peut
caractériser n'importe quelle naissance, non
seulement par rapport aux deux dimensions
précédentes, mais aussi par rapport au temps qui
s'écoule. Cela signifie que l'on peut savoir, entre
autre l'âge qu'ont aujourd'hui les mères qui ont eu
leur enfant en 1971, en 1972, etc., ainsi que l'âge
de leurs enfants.
Page 114
L'information la plus nouvelle par rapport au
tableau du calendrier de la fécondité, est la
distribution des naissances en fonction de l'âge
des mères au moment de la naissance. Elle se lit
directement sur le graphique de LEXIS. On
obtient ainsi la distribution suivante : Page 115
Age = {{17, 1}, {18, 3}, {19, 4}, {20, 4}, {21, 5}, {22,
5}, {23, 4}, {24, 5}, {25, 3}, {26, 5}, {27, 1}, {28, 2},
{29, 2}, {30, 2}, {31, 2}, {32, 2}, {33, 1}, {34, 0},
{35, 0}, {36, 0}, {37, 0}, {38, 0}, {39, 0}, {40, 0},
{41, 2}, {42, 0}, {43, 0}, {44, 0}, {45, 0}, {46, 0},
{47, 0}, {48, 1}}
Page 116
Dans cette matrice, le premier élément de chaque couple
donne l'âge de la mère au moment de la naissance de
l'enfant et le second élément donne l'effectif des mères qui
avaient cet âge là au moment de la naissance de leur enfant.
Par exemple, il y avait 1 mère de 17 ans au moment de la
naissance de son enfant, d'où le premier couple {17,1}. Il y
avait 3 mères de 18 ans, 4 mères de 19 ans, etc. Page 117
2. Age moyen des mères au moment de la
naissance de leur(s) enfant(s)

Il faut faire la somme du produit des âges par leurs


effectifs respectifs et diviser par 54.
Calcul de l'âge moyen des mères au moment de la
naissance de leur enfant.
Page 118
Age (Xi) Effectifs (Ni) Ni. Xi
17 1 17
18 3 54
19 4 76
20 4 80
21 5 105
22 5 110
23 4 92
24 5 120
25 3 75
26 5 130
27 1 27
28 2 56
29 2 58
30 2 60

Page 119
31 2 62
32 2 64
33 1 33
34 0 0
35 0 0
36 0 0
37 0 0
38 0 0
39 0 0
40 0 0
Page 120
41 2 82
42 0 0
43 0 0
44 0 0
45 0 0
46 0 0
47 0 0
48 1 48
Page 121
= 1349
On a donc finalement un âge moyen des
mères qui est égal à :
= = 24,98 soit 25 ans.

Page 122
Âge médian des mères à la naissance de leur(s)
enfant(s).
Il faut revenir à la série de base des 54 âges (dernière
colonne du tableau de calcul de l’âge des mères à la
naissance de leur enfant) et la trier par âge croissant,
ce qui donne :
Page 123
âges triés par ordre croissant = {17, 18, 18, 18, 19, 19,
19, 19, 20, 20, 20, 20, 21, 21, 21, 21, 21, 22, 22, 22,
22, 22, 23, 23, 23, 24, 24, 24, 24, 23, 24, 25, 25, 26,
26, 26, 25, 26, 26, 27, 28, 28, 29, 29, 30, 30, 31, 31,
32, 32, 33, 41, 41, 48}.
Page 124
Cette série contient un nombre pair d'éléments.
Elle se partage en deux sous séries de 27
éléments chacun. Le dernier chiffre de la première
sous série est 24. Le premier chiffre de la
deuxième sous série est aussi 24.
Page 125
On peut donc en conclure que l'âge médian est
égal à 24 ans. En effet, il y a autant de mères qui
ont eu leur enfant avant 24 ans ou à 24 ans, qu'il
y a de mères qui ont eu leur enfant à 24 ans ou
après 24 ans.
L'âge médian est inférieur de près d'un an à l'âge moyen.
Page 126

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