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COURS:D’HEMATOLOGIE GENERALE

Département: Techniques de laboratoire, Filière laboratoire Biologie


Prof chargé du cours:
M. Mamadou Lamarana SOUARE
Tel: 628426739/669666800
E-mail: lamaranamali@gmail.com
Promotion 15, Laboratoire-Biologie.
PROGRAMME D’HEMATOLOGIE GENERALE

• CHAPITRE I: Le sang et les éléments figurés


• CHAPITRE II: l’Hématopoïèse
• CHAPITRE III: l’Hémostase
• CHAPITRE IV: Les Groupes Sanguins
• CHAPITRE V: Les analyses de sang (TP et TD)
DEFINITION DU SANG
• Le sang est un liquide plus ou moins épais de couleur rouge qui
circule dans les vaisseaux à travers tout l’organisme où il joue
des rôles essentiels et multiples : nutrition, respiration,
régulation, défense… C'est un tissu vivant, composé de cellules,
qui baignent dans un liquide appelé plasma. Le volume de cette
masse sanguine (qui varie en fonction du sexe, du poids et de la
taille) se situe en général, pour un adulte, entre 3,5 et 5 litres.
On distingue trois types de cellules (globules blancs, rouges et
plaquettes sanguines
RÔLE DU SANG
• Le sang est un transporteur. Il transporte rapidement des substances a une partie
du corps à une autre . Ses fonctions les plus importantes sont :
• TRANSPORT :
• Le sang transporte l'oxygène des poumons aux cellules
• Transporte le gaz carbonique mauvais pour le corps jusqu'aux poumons , afin que
ces derniers l'expulsent.
• Transporte des produits miscibles , tels que l'urée des différents tissus .
• Transporte l'eau et les sels minéraux partout où il est nécessaire .
• Transporte les substances vitales (glucose) aux différent tissus.
COMPOSITION DU SANG
• Le sang est de couleur rouge .Il reçoit sa couleur rouge de
l'hémoglobine , un composé chimique contenant du fer, auquel
l'oxygène se relie.
• Le sang est composé de:
• 1) Globule rouge : c'est une cellule dont le cytoplasme est
riche en hémoglobine et qui assure le transport du dioxygène.
Chez les mammifères ces cellules sont dépourvues de noyau. Il
y a environ 5 à 5,5 millions de globules rouges par mm3 de
sang.
COMPOSITION DU SANG
• 2) Globule blanc : c'est une cellule présente dans le
sang, dont le rôle est de défendre l'organisme. Les
adultes en bonne santé possèdent, normalement,
entre 4 milliards et 11 milliards de globules blancs
par litre de sang.
COMPOSITION DU SANG
• 3) Plaquettes :c'est une cellule du sang, formée dans la moelle
osseuse mais qui se fragmente immédiatement en petits
éléments. Les plaquettes permettent la formation d'une croûte
rouge sombre, qui bouche la plaie, et qui finira par se décrocher
à la fin de la cicatrisation. Les plaquettes sont donc importantes
pour la coagulation sanguine.
• 4) Plasma : Le plasma est le liquide jaunâtre surnageant dans le
sang total. Il sert à transporter les cellules sanguines à travers le
corps.
COMPOSITION DU SANG
LES GLOBULES ROUGES
• Les globules rouges sont des cellules anucléées dont le
constituant essentiel est une hémoprotéine de liaison de
l'oxygène : l'hémoglobine (environ 14,5 g / 100 ml). Le
rôle principal de ces cellules est d'assurer le transport de
l'oxygène et du gaz carbonique entre les alvéoles
pulmonaires et les tissus.
Aspect en microscopie optique
• Il s'agit d'une cellule de 5 à 7 µ de diamètre d'aspect homogène,
coloré en orangé au May Grünwald Giemsa.
• Son épaisseur est de 1,8 µm.
• Son volume moyen est de 90 fentolitres (µm3).
• Le nombre de globules rouges est d'environ 5tera/l
(millions/mm3), taux un peu plus élevé chez l'homme que chez
la femme (5,7 et 4,5 tera/l).
Aspect en microscopie électronique
• Ce sont des cellules biconcaves, aplaties au centre ayant un aspect de
disque.
• Elles ne possèdent ni mitochondrie, ni ribosome, ni REG.
• La membrane plasmique de l'hématie est le siège des antigènes qui
déterminent les groupes sanguins (Système ABO, système rhésus et
autres systèmes érythrocytaires) qui sont des récepteurs portés par les
molécules de glycophorine.
• Ces cellules ont une durée de vie de 120 jours. Leur production est de
200x109 nouvelles cellules par jour.
Aspect en Microscopie Electronique
LES GLOBULES BLANCS
Ces cellules participent aux défenses spécifiques de l'organisme.
Les monocytes
• Ces cellules ont une durée de vie dans le milieu sanguin très courte
(environ 24 heures). Elles passent ensuite dans les tissus où elles se
différencient en macrophages. Elles appartiennent au système
mononuclée phagocytaire. En microscopie optique, elles apparaissent
arrondies, ayant un diamètre de 15 à 20µm. Le cytoplasme est gris
bleuté (ciel d'orage) au MGG et a un aspect un peu granuleux. Il existe
en périphérie des voiles cytoplasmiques, visibles en microscopie
optique. Le noyau est central. Ils représentent 10% des leucocytes.
Les Monocytes: Microscopie optique
LES lymphocytes
• Ce sont des cellules mononuclées, au rapport nucléo/
cytoplasmique élevé. Leur durée de vie est variable, certains
lymphocytes mémoires peuvent avoir une durée de vie très
longue. En microscopie optique, ce sont des cellules de petites
tailles, environ 7 µm de diamètre avec un noyau occupant la
quasi totalité de la cellule. Leur forme est régulière et arrondie.
Il existe une petite frange cytoplasmique périphérique d'aspect
mauve au MGG. Le noyau est sphérique, dense. Ils
représentent 22% des leucocytes.
Les Lymphocytes: Microscopie optique
Fonction des lymphocytes
• Ces cellules sont responsables des réponses spécifiques immunitaires.
• Les lymphocytes B effectuent leur différenciation dans la moelle
osseuse (organe lymphoïde primaire). Ils sont responsables de
l'immunité humorale et peuvent fabriquer les anticorps ou
immunoglobines après présentation de l'antigène par une cellule
présentatrice d'antigène (macrophages, cellules folliculaires, cellules
dendritiques).
• Les lymphocytes B possèdent des immunoglobulines de membrane qui
constituent le marqueur phénotypique de ces cellules. La fabrication
des anticorps se fait au niveau des organes lymphoïdes secondaires où
FONCTION SUITE
• Les lymphocytes T , acquièrent leur différenciation au niveau
du thymus (organe lymphoïde primaire).
• Les lymphocytes T , participent à la réponse immunitaire
humorale en stimulant ou en freinant la production d'anticorps
par les lymphocytes B mais sont également impliqués dans
l'immunité cellulaire et secrètent des cytokines ou lymphokines.
Les Polynucléaires
• Ce groupe de cellules possède des caractéristiques communes.
Elles contiennent un noyau plurilobé. Les lobes sont reliés les
uns aux autres par des ponts fins de chromatine. Dans le
cytoplasme, il existe deux types de granulations: des
granulations non spécifiques primaires, riches en hydrolases et
en peroxydases, communes à l'ensemble des polynucléaires et
des granulations secondaires spécifiques à chaque groupe ayant
des propriétés tinctoriales différentes. Dans la cellule mature,
les granulations non spécifiques diminuent.
Neutrophiles
• Ce sont les polynucléaires les plus nombreux - 40 à 75 % de l'ensemble des
globules blancs. Leur durée de vie est de l'ordre de 24 heures. Leurs granulations
spécifiques sont neutrophiles. le nombre de lobes varie de 2 à 5 lobes. Ils
représentent 65% des polynucléaires.

• Polynucléaire
Fonctions des Neutrophiles
• La fonction de ces neutrophiles est la défense non spécifique de
l'organisme et notamment la lutte antibactérienne. Cette fonction est
permise par les propriétés des neutrophiles :
• Les phénomènes de diapédèse leur permettent de quitter le milieu
sanguin en passant entre les cellules endothéliales.
• Le chimiotactisme les attire sur les lieux de l'inflammation.
• Les propriétés de la phagocytose lui permettent de détruire les agents
étrangers notamment les bactéries.
• bactéricide, qui lui permet de détruire les bactéries phagocytées.
Eosinophiles
• Ces cellules représentent 1 à 3 % des globules blancs. Elles ont
une demi-vie dans le sang circulant de 4 à 5 heures puis passent
dans les tissus (peau, poumon, tractus digestif) où elles restent
8 à 10 jours. La proportion d'éosinophiles dans les tissus est
100 fois plus importante que celle du sang. En microscopie
optique, leur diamètre est de 10 à 14 µm, le noyau est
généralement bi-lobé, le cytoplasme apparaît en orangé au
MGG, d'aspect granuleux à cause de la présence des
granulations spécifiques. Ces granulations sont volumineuse et
acidophiles. Ils représentent 2% des polynucleaires.
Fonction des éosinophiles
• Ces cellules participent en synergie avec d'autres
cellules, aux réactions d'hypersensibilité immédiate
et retardée. Elles ont à des degrés moindres que les
neutrophiles, des propriétés de bactéricidie et de
phagocytose. Elles interviennent essentiellement
dans la destruction des parasites par l'intermédiaire
de protéines de haut poids moléculaires.
Basophiles
• Ces cellules sont les moins nombreuses des polynucléaires, (0 à 1 % de
l'ensemble des globules blancs). La durée de vie de ces cellules est de 3
à 4 jours. En microscopie optique, ces cellules ont un diamètre de 10 à
14 µm. Leur noyau est irrégulier. Il peut prendre un aspect de trèfle, qui
est généralement masqué par les nombreuses granulations
métachromatiques (prennent une coloration rouge avec les colorants
acides comme le bleu de toluidine ou le bleu alcian) qui apparaissent
pourpres au MGG.
LES PLAQUETTES
• Leur durée de vie est de 8 à 12 jours.
• En microscopie optique, les plaquettes sanguines ou thrombocytes sont des
fragments cellulaires anucléés de 2 à 5 µm de diamètre. On distingue deux
zones : le centre de la cellule (chronomère) contenant des granulations et la
périphérie (hyalomère) plus homogène.
Fonction des plaquettes
• Elles jouent un rôle fondamental dans les phénomènes
initiaux de coagulation. Le feuillet externe de la membrane
plasmique contient un épais glycolemme riche en molécule
d'adhésion qui sont exprimées quand la plaquette est activée.
Elles adhèrent ainsi au collagène quand il y a effraction de
l'endothélium. L'actine et le système de microtubules
provoquent une adhésion des plaquettes entre elles.
CHAPITRE II
• L'HÉMATOPOÏÈSE
• Définition
• Siège de l’hématopoïese
• Les compartiments de l’hématopoïese
• Les cellules souches
DEFINITION
• Ensemble des phénomènes qui concourent à la
fabrication et au remplacement continu et régulé des
cellules sanguines.
• Érythrocytes 120 jours
• Leucocytes 2 à 10 jours
• Thrombocytes10 jours
• Nécessité de les remplacer !
PRODUCTION
• 200. 109 par jour Hématie (soit 2 millions par sec)

• 50-100. 109 par jour Leucocytes

• 100.109 par jour Plaquettes


LES CELLULES SANGUINES
La numération globulaire
• Nombre de globules rouges (GR),
• globules blancs (GB ou leucocytes) et plaquettes par unité de volume de sang.
Résultats normaux :
• GR : 5 000 000 ± 500 000 par microlitre, chez l'homme
• 4 500 000 ± 500 000 par microlitre, chez la femme
• GB : 7 000 ± 3 000 par microlitre, chez l'adulte
• Plaquettes : 150 000 à 450 000 par microlitre
La formule sanguine (ou formule leucocytaire)
• Nombre de chacune des différentes populations de leucocytes.
actuellement, les résultats sont exprimés en nombre absolu par
microlitre
(1 µl = 1 mm3) plutôt qu'en % des différentes variétés de leucocytes :
• Granulocytes neutrophiles : 1 800 à 8 000
• Granulocytes éosinophiles : 50 à 500
• Granulocytes basophiles : < 100
• Lymphocytes : 1 500 à 4 500
• Monocytes : 100 à 1 000
Siège de l’HEMATOPOIESE

• chez l’homme : la MOELLE OSSEUSE


• vie intra-utérine :
• tissu conjonctif jusqu’au 2e mois foie fœtal du 2e au 6e
mois médullaire à partir du 4e mois après la naissance :
exclusivement médullaire
• chez la souris : moelle osseuse + rate
Section d’une tête fémorale montrant la moelle rouge et la
moelle jaune
Les compartiments de l’hématopoièse

• Toutes les cellules sanguines sont produites à partir d’une même


cellule indifférenciée : la «cellule SOUCHE TOTIPOTENTE »
• Sous l’influence de facteurs stimulants une cellule souche
totipotente va s’engager dans la différenciation d’une «LIGNEE
CELLULAIRE »
• La cellule souche pluripotentielle prolifère et se différencie en
précurseurs hématopoïétiques de plus en plus engagés dans un
lignage pour générer au final des cellules sanguines matures
Les compartiments de l’hématopoièse(suite)
• 4 compartiments :
• cellules souche totipotentes
(multipotentialité)
• les PROGENITEURS
(cellules souches qui se sont engagées dans un lignage cellulaire)
• les PRECURSEURS
(se divisent et maturent)
• les cellules matures
(fonctionnelles qui passent dans le sang).
Les compartiments de l’hématopoièse(suite
LES CELLULES SOUCHE TOTIPOTENTES
Totipotence
LES PROGENITEURS
2)Auto renouvellement
3)Différenciation
LES PRECURSEURS

Localisées dans la moelle osseuse


Ont perdu toute capacité d’auto-rénouvellement
Les premières cellules morphologiquement identifiables de chaque
lignée
Modifications spécifiques
Noyau : polylobulation
Cytoplasme : granulations
Membranes : expression de marqueurs de surface
LES PRECURSEURS
Les étapes de l’hematopoïese
Schéma général de l’hématopoïèse
HEMOGRAMME NORMAL
• L'hémogramme est un ensemble de mesures qualitatives
et quantitatives permettant d'apprécier le nombre et la
qualité des éléments figurés du sang (compteurs, cellule
de Malassez, etc.) Il mesure Les taux de cellules
circulantes (GR, Réticulocytes, GB, plaquettes)

Le taux d'Hb "Hb", est mesurée après hémolyse par


spectrophotométrie.
L'hématocrite "Htc" est calculée par:
Htc = Volume de GR/ Volume de sang total.
Le volume globulaire moyen "VGM est calculé par l'équation
VGM = Htc/GR x 10
La concentration corpusculaire moyenne en Hb "CCMH" est calculée
par:
CCMH = Hb/Htc x 100
La teneur globulaire moyenne en Hb "TGMH« = Hb/GR x 10
Le frottis sanguin est l'examen du sang prélevé et étalé sur une lame puis
coloré au MGG.
Il permet d'établir la formule leucocytaire .
CHAPITRE III: L’HEMOSTASE
I- DEFINITION :
L'hémostase est l'ensemble des mécanismes
physiologiques visant à prévenir toute hémorragie
spontanée et permettant l'arrêt du saignement après
rupture vasculaire.
On distingue 2 aspects d'hémostase:
ASPECTS DE L’HEMOSTASE
• L'hémostase continue ou permanente:
Qui assure le maintient du sang fluide à l'intérieur des vaisseaux
intacts et prévient tout saignement spontané grâce à l'intégrité et
à l'imperméabilité de la paroi vasculaire et grâce aux plaquettes
qualitativement et quantitativement normales.
• L'hémostase correctrice ou réactionnelle:
Qui assure l'arrêt du saignement après lésion des petits
vaisseaux. Par contre, une lésion d'un gros vaisseau nécessite
une hémostase chirurgicale.
II- PHYSIOLOGIE – EXPLORATION DE L'HEMOSTASE :
A. L'HEMOSTASE PRIMAIRE ou TEMPS VASCULO-PLAQUETTAIRE:
Définition:
Assure l'occlusion de la brèche vasculaire par la formation du thrombus blanc
(thrombus plaquettaire ou clou plaquettaire.)
Facteurs intervenants:
- La paroi vasculaire avec ses 3 tuniques (intima, média et adventice) par
vasoconstriction.
- Les plaquettes (thrombocytes) Vn entre 150.000 et 400.000/mm3, durée de
vie 8 à 12 jours.
MECANISMES
1- La phase vasculaire:
• La brèche vasculaire provoque une vasoconstriction
réflexe qui entraîne le rapprochement des berges de la
plaie et le ralentissement du courant sanguin favorisant
la margination des plaquettes.
• Cette vasoconstriction réflexe est favorisée par la
libération de la Sérotonine lors du release plaquettaire.
2- La phase plaquettaire:
Les plaquettes adhérent au collagène sous-endothéliale mis à nu par
la brèche vasculaire grâce au Facteur de Willebrand (VIII).
• L'adhésion plaquettaire déclenche la synthèse de Thromboxine
plaquettaire.
• L'agrégation des plaquettes entre elles se fait grâce à l'ADP libéré
par les GR, les plaquettes et les cellules endothéliales lésées.
• Cette adhésion devient irréversible sous l'action de la Thrombine
qui apparaît aussitôt autour des plaquettes par activation du système
intrinsèque sous l'effet du collagène et du système extrinsèque, les
GR et les cellules endothéliales lésées libérant la Thromboplastine
tissulaire.
B- L'HEMOSTASE SECONDAIRE ou COAGULATION:

Définition: C'est le passage du sang de l'état liquide à l'état


de gel par la formation du thrombus rouge après précipitation
du Fibrinogène plasmatique soluble en un réseau de Fibrine
insoluble constituant l'armature du caillot sur lequel se fixent
les plaquettes et les leucocytes.
Facteurs intervenants
- Le Fibrinogène (I) (synthèse hépatique.)
- La Prothrombine (II) (synthèse hépatique et vit K-dépendante.)
- La Thromboplastine tissulaire ou facteur tissulaire (III)
- Le Ca (IV)
- La Proaccélérine (V) (synthèse hépatique.)
- La Proconvertine (VII) (synthèse hépatique et vit k-dépendante.)
- Le facteur anti hémophilique A (VIII)
- Le facteur anti hémophilique B (IX) (synthèse hépatique et vit k-dépendant.)
- Le facteur de Stuart (X) (synthèse hépatique et vit K-dépendant.)
- Le facteur Rosenthal (XI)
- Le facteur Hageman (XII)
- Le facteur sensibilisant la Fibrine (XIII)
Les facteurs II, V, VII et X font partis du système prothrombinique.
C- LA FIBRINOLYSE:
• Définition: C'est un processus physiologique permettant la dissolution
du caillot de Fibrine par l'action d'une enzyme protéolytique dite
Plasmine et reperméabilisation du vaisseau.
• Mécanismes :
• 1. Activation du Plasminogène en Plasmine sous l'effet d'activateurs
sanguins (Kallicréine) tissulaires (Kinases) ou exogènes thérapeutiques
(Streptokinase et Urokinase.)
• 2. Il existe également des inhibiteurs de cette activation et des
antiplasmines pour former un système complexe d'équilibre à l'état
normal. 3. La Plasmine dégrade la Fibrine et donne des produits de
dégradation de la Fibrine "PDF".
LES ANEMIES MEGALOBLASTIQUES
I- DEFINITION :
L'anémie est la diminution du taux d'Hémoglobine en dessous de
13g/dl chez l'homme, de 12g/dl chez la femme et l'enfant, de
10.5g/dl chez la femme enceinte, de 11g/dl chez le nourrisson et
de 16g/dl chez le nouveau-né (de 3 à 7 jours.)
L'anémie macrocytaire définit des globules rouges "GR" de
grande taille, dépourvus de pâleur centrale et dont le VGM est
sup à 100fl.
L'anémie mégaloblastique
est une anémie macrocytaire caractérisée par la présence
d'érythroblastes anormalement grands dans la moelle osseuse et
qui sont appelées Mégaloblastes. Elle est dans la grande majorité
des cas liée à une carence en facteurs antipernicieux (Vit B12 et
acide folique) mais elle peut aussi être d'origine toxique ou
néoplasique.
II- EPIDEMIOLOGIE
En Algérie, avant 1970, la carence en acide folique était de
loin la plus fréquente. Actuellement, du fait de la
supplémentation en acide folique des femmes enceintes, sa
fréquence a beaucoup diminuée. Par contre, la carence en
vit B12 semble plus fréquente. Probablement en rapport
avec l'absence de prescription de cette vit comme
fortifiant. Ainsi, la carence en vit B12 représente environ
3% des causes d'anémies chez l'adulte et est donc moins
fréquente que la carence en Fer, évaluée à 25%.
III- RAPPEL PHYSIOLOGIQUE
• Les facteurs antipernicieux sont représentés par:
Les folates (acide folique et ses dérivés): Interviennent dans la
synthèse de l'ADN et donc dans la réplication cellulaire.
L'acide folique devient actif après réduction par la dihydrofolate
Réductase en DiHydrofolate "DHF" et en TétraHydroFolate "THF".
Les folates sont exclusivement apportés par l'alimentation sous forme de
polyglutamate, présents dans de nombreux aliments (légumes verts frais,
fruits, foie.) Et sont détruits par la cuisson prolongée.
SUITE
• L'absorption digestive se fait au niveau du duodénum et du
jéjunum proximal. Les besoins quotidiens chez l'adulte sont
estimés entre 100 et 400µg/jr et sont largement couverts par
un régime alimentaire normal mais ces besoins augmentent
au-cours de la croissance et la grossesse. Les réserves
principalement hépatiques sont faibles (de 7 à 12mg) et
représentent une autonomie de 3 à 4 mois.
 La vit B12 ou cobalamine
Intervient dans la synthèse de la Méthionine et dans la conversion de
l'acide propionique en acide succinique. Le déficit de la synthèse de
l'ADN, observé dans les carences en vit B12 n'est pas dû à un
mécanisme direct, mais semble faire intervenir un blocage du
métabolisme des folates, c'est le piège des folates. Les besoins
quotidiens en vit B12 sont estimés entre 2 et 5µg/jr et sont apportés
principalement par le foie, les viandes, les poissons, les œufs et le
laitage.
SUITE
L'absorption digestive se fait au niveau de l'iléon distal, après
avoir fixé le facteur intrinsèque (secrété par les cellules
pariétales de la muqueuse gastrique) indispensable à
l'absorption de la vit B12 par les villosités iléales. Le transport
plasmatique se fait grâce à une protéine dite Trans cobalamine
II. L'organisme possède d'importantes réserves en vit B12,
principalement hépatiques, estimées entre 3 et 5mg et
représentant 3 à 5 ans d'autonomie. Ceci explique le caractère
retardé des carences en vit B12.
IV- PHYSIOPATHOLOGIE
Anémie mégaloblastique par carence en facteurs
antipernicieux: Le défaut de synthèse d'ADN se traduit par une
réduction des mitoses, cause du gigantisme des érythroblastes,
d'où mégaloblastose.
Anémie mégaloblastique d'origine toxique: Elle est due à la
prise de certains médicaments antinéoplasiques ou
immunosuppresseurs qui sont des inhibiteurs compétitifs de la
synthèse de l'ADN.
 Anémie mégaloblastique d'origine néoplasique: Elle est due à
une anomalie de la cellule souche érythroblastique.
V- DIAGNOSTIC CLINIQUE
Syndrome anémique: 1. Pâleur cutanéo-muqueuse, 2. Subictère conjonctival, 3. Dyspnée
d'effort, 4. Asthénie pouvant au max confiner le malade au lit, d'où le nom d'anémie
pernicieuse, 5. Splénomégalie modérée.
Syndrome digestif:
1. Une glossite atrophique avec sécheresse de la bouche et brûlures au contact des aliments
chauds et épicés.
2. Une langue rouge et dépapillée: c'est la glossite de Hunter.
Syndrome neuro-anémique, survenant électivement dans la carence en vit B12: (sclerosee)
A utres signes:
1. Stérilité réversible chez la femme et asthénospermie chez l'homme.
2. Hyperpigmentation cutanée surtout au niveau de la région palmaire.
DIAGNOSTIC PARACLINIQUE
A. Hémogramme
B. Frottis sanguin
C. Médullogramme
D. Dosage du fer sérique et du CS (coefficient de saturation)
E. Dosages vitaminiques:
F. Autres dosages (bilirubines)
G. Tests thérapeutiques: Utiles quand les dosages sont impossibles ou pas encore
disponibles. Il consiste à injecter quotidiennement et pendant 3 jours en IM les doses
physiologiques de la vitamine suspectée (1µg de vit B12 ou 50µg d'acide folique.) En
cas de doute, on commence par la vit B12 pour éviter le piège des folates. En cas de
carence vitaminique, une crise réticulocytaire est obtenue entre le 5eme et le 10eme
jour et le test est dit positif.
VI- TRAITEMENT :
But:
- Corriger l'anémie et les autres anomalies hématologiques.
- Restituer les réserves vitaminiques.
- Traiter l'affection causale.
Moyens:
Traitement substitutif
Acide folique (Foldine*) en Cp à 5mg.
Acide folinique (Lederfoline*) en Amp à 5mg en IM ou IV.
Vitamine B12 (Hydroxocobalamine* ou Cyanocobalamine*)
Traitement symptomatique
Transfusion sanguine en cas d'anémie mal-tolérée.
Indications
 En cas de carence nutritionnelle ou d'augmentation des besoins en folates:
Foldine, 3 Cp/jr pendant 2 mois.
 En cas d'anémie hémolytique congénitale: Traitement définitif de façon
discontinue, soit 3 Cp. (3cp/jr) pendant 2j.
 En cas de malabsorption digestive ou de troubles d'utilisation des folates:
Lederfoline, 5 à 10mg 3fois/semaine.
 En cas de maladie de Biermer: Traitement d'attaque avec 1000 mg de vit B12 soit
1 à 2 cp/jr pendant 2 mois. Traitement d'entretient avec 1Amp de vit B12 par voie
parentérale chaque mois, à vie. Tout arrêt du traitement provoque une rechute de
l'anémie et l'aggravation des troubles neurologiques. La fibroscopie gastrique doit
être annuelle du fait du risque de cancérisation.
 En cas de gastrectomie totale, le traitement est le même que lors de la maladie de
Biermer.
CONCLUSION
Les anémies mégaloblastiques sont dans la majorité des cas
dues à une carence en facteurs antipernicieux. La carence en
acide folique se rencontre au-cours de la grossesse et du post-
partum , celle de la vit B12 est due à une malabsorption dont il
faut rechercher la cause
LES ANÉMIES FERRIPRIVES
I- DEFINITION : L'anémie ferriprive est une anémie hypochrome, microcytaire
hyposidérémique secondaire à une carence en fer.
II- EPIDEMIOLOGIE :
Fréquence: La carence martiale est de loin la cause la plus fréquente d'anémies
dans le monde (½ milliard.) Dans les pays en voie de développement où elle est
secondaire à la malnutrition, elle frappe 30% de la population globale. Dans les
pays riches, la carence martiale est souvent le fait des hémorragies digestives et
génitales chez la ♀. En Algérie, elle touche 25% de l'ensemble de la population.
Age et sexe: La carence martiale est plus fréquente chez la ♀ avant la ménopause
que chez l'homme. Chez l'enfant, les 2 sexes sont touchés de façon égale. Elle est
plus fréquente entre 6 et 20 mois surtout chez les prématurés.
III- PHYSIOLOGIE DU METABOLISME DU FER

Le fer est un métal noble de l'organisme humain qui en contient


4 à 5g. Il est le principal constituant de l'hémoglobine (100g
d'Hb contient 33% de fer, soit 340mg. Donc, 1L de sang
contient 500mg de fer.)
Le métabolisme du fer se fait en vase clos, c.à.d. que les pertes
physiologiques quotidiennes, qui sont faibles, sont largement
compensées chez le sujet normal.
REPARTITION DU FER
La répartition du fer se fait dans 2 compartiments:
Le fer héminique retrouvé dans l'Hb qui forme 75% du
fer total.
Le fer non-héminique représente le fer de réserve qui
forme 25% du fer total et qui est retrouvé dans la moelle
osseuse, le foie et la rate ainsi que le fer de transport
retrouvé dans le plasma et qui représente 1% du fer total.
LES APPORTS EN FER
Le fer est retrouvé dans plusieurs aliments notamment: les légumes secs
(pois, lentilles, haricots), les épinards et les choux, la viande rouge, le
veau, le rein, le foie, le jaune d'œuf et les dattes. Par contre, le lait et ses
dérivés sont pauvres en fer. Une alimentation équilibrée apporte 4 à
12mg de fer et couvre donc largement les besoins. Les besoins en fer
varient selon l'âge, le sexe et l'activité génitale chez la ♀. Ils sont
estimés à 1mg chez l'♂, la ♀ ménopausée et l'enfant, à 3-6 mg chez la ♀
enceinte, à 2 mg chez la ♀ non-ménopausée en dehors de la grossesse et
à 1 mg chez le nourrisson.
L'ABSORPTION DIGESTIVE DU FER
L'absorption digestive du fer se fait au niveau de l'intestin, elle est
maximale au niveau du duodénum.
• Le transport du fer dans le plasma se fait grâce à une protéine dite
Sidérophiline ou Transferrine, saturée à l'état normal au ⅓ de ses
capacités.
• La réserve en fer représente 25% du fer total, soit 1 à 1.5g.
• Il existe 2 formes de réserve: la Ferritine et l'Hémosidérine.
• Les pertes en fer sont minimes, estimées à 1 mg/jr. Elles sont fécales
et urinaires.
PHYSIOPATHOLOGIE
La rupture du circuit du fer se fait soit par
• Une diminution des entrées par carence d'apport ou augmentation des besoins vis à vis des
apports.
• Une augmentation des pertes.
La carence martiale évolue en 3 stades de gravité croissante:
La diminution du fer de réserve qui se traduit par une diminution isolée de la Ferritine puis
augmentation de la synthèse de la sidérophiline.
La disparition du fer de réserve induit un état d'érythropoïèse sidéroprive avec une diminution
du fer sérique et de la saturation de la sidérophiline.
Enfin, l'apparition de l'anémie microcytaire hypochrome, conséquence de l'augmentation du
nombre des mitoses.
V- DIAGNOSTIC CLINIQUE
Syndrome anémique:
1. Asthénie.
2. Dyspnée d'effort.
3. Pâleur cutanéo-muqueuse.
Signes neurologiques dus à l'anoxie cérébrale:
1. Vertiges.
2. Céphalées.
Signes cardiaques:
1. Souffle systolique fonctionnel apexien.
2. Conjonctives bleues.
SUITE
Signes de sidéropénie faits de troubles des phanères, de la peau et des
muqueuses:
1- Ongles striés et cassants, puis aplatis et au maximum déformés en cupule,
c'est la coelonichie.
2- Cheveux secs, cassants et chutant facilement.
3- Lèvres sèches avec fissures des commissures labiales, c'est la perlèche.
4- Glossite avec atrophie papillaire +/- nette.
5- Atrophie de la muqueuse gastrique à la fibroscopie. 6- Atrophie de la
muqueuse pharyngo-œsophagienne à l'origine de dysphagie, c'est le
syndrome de Plummer Vincent. On note l'absence de splénomégalie sauf
chez l'enfant où on note parfois une splénomégalie modérée.
VI- DIAGNOSTIC PARACLINIQUE

A. H émogramme: révèle
B. Frottis sanguin : Révèle
C. Dosage du fer sérique + coefficient de saturation de la sidérophiline
D. Evaluation des réserves en fer:
E. Test thérapeutique: Utile en cas d'impossibilité d'appréciation du fer
circulant et du fer de réserve. Il consiste à administrer 4 Cp/jr de
Fumafer.
En cas de carence martiale, une crise réticulocytaire est obtenue au 7eme
jour. La moitié du déficit en Hb est corrigé au bout de 21 jours et
l'anémie est complètement corrigée au bout de 2 mois.
VI- TRAITEMENT
But: - Corriger l'anémie. - Restituer les réserves. - Traiter l'étiologie
A. Traitement substitutif:
Feredetate de sodium (Ferrostrane*) en sirop, où 1cl contient 33 mg de fer.
Fumarate ferreux (Fumafer*) en Cp dosé à 200 mg contenant 66mg de fer.
Poudre chocolatée où 1 cl contient 33 mg de fer.
Fer injectable (Maltofer* ou Jectofer*) en Amp dosée à 100ml par voie IM
profonde. Les effets secondaires sont selles noirâtres, intolérance digestive
(nausées, diarrhées ou constipation) allergie avec le fer injectable
B. Traitement étiologique:
Il est primordial lorsqu'il est possible car il permet la guérison de l'anémie.
VII- INDICATIONS
• Traitement martial curatif utilise le fer par voie orale à prendre pendant le repas
pour favoriser la tolérance.
• A la dose de 240 mg/jr (soit 4 Cp de Fumafer) chez l'adulte et l'enfant de plus de
35Kg. o Lorsque le poids est compris entre 15 et 35Kg, utiliser la moitié de la
dose. o Chez le nourrisson, la dose est de 6 à 10 mg/kg/jr, on utilise le Ferrostrane
ou la poudre chocolatée.
•La durée du traitement est de 6 mois (2 mois pour corriger l'anémie et 4 mois pour
reconstituer les réserves)
• Le fer injectable est indiqué en cas de malabsorption digestive ou d'intolérance
digestive à la dose de 1.5 mg/kg/jr, soit 1 Amp/jr, sans dépasser 2 g/jr.
VIII- CONCLUSION
• L'anémie ferriprive est une affection bénigne extrêmement fréquente,
liée le plus souvent au niveau socioéconomique défavorable au sein
des populations de pays pauvres, aux atteintes digestives et aux
saignements.

• Le traitement est facile m ais long (6 mois en moyenne) Son diagnostic


incite une recherche étiologique minutieuse et un traitement en
conséquence.
LES ANEMIES HEMOLYTIQUES
LA DRÉPANOCYTOSE
I- DEFINITION
La drépanocytose est une anémie hémolytique congénitale
chronique caractérisée par la présence d'hématies falciformes
dites drépanocytes en cas de diminution de la PO2. L'anomalie
biochimique est une substitution de la Glycine par une Valine en
position ε sur le segment A de la chaîne β de l'hémoglobine
donnant une Hb anormale dite Hbs (sikla.)
II- EPIDEMIOLOGIE
La drépanocytose touche 5 à 20% de la population
originaire d'Afrique centrale et occidentale. La forme
homozygote est une forme très rare se révélant à la petite
enfance par une altération de l'état général ou par des
manifestations particulières fébriles des mains et des
pieds.
III- DIAGNOSTIC CLINIQUE
1. Syndrome anémique.
2. Ictère hémolytique.
Crises vasculo-occlusives avec:
3. Douleurs abdominales (thromboses artérielles au niveau de l'abdomen.)
4. Douleurs osseuses très importantes (thromboses artérielles au niveau de l'os.)
5. Splénomégalie chez l'enfant qui disparaît lorsque l'enfant grandit (thrombose
artérielle au niveau de la rate.)
6. Les thromboses artérielles peuvent également siéger au niveau des reins, de la
rétine, des poumons et du mésentère.
IV- EVOLUTION
L'évolution se fait vers la chronicité. Chez la ♀,
les grossesses sont souvent mal-tolérées du fait de
l'hémolyse.
V- DIAGNOSTIC PARACLINIQUE
A.Hémogramme: Révèle
- Une anémie normochrome, normocytaire et régénérative.
B. Frottis sanguin : Permet de mettre en évidence les
drépanocytes.
C. Electrophorèse de l'hémoglobine: Permet de mettre en
évidence l'Hbss (homozygote) et de faire l'enquête
familiale pour le dépistage.
D. Dosage de la bilirubine libre : Elevée.
VI- FORMES CLINIQUES
A. LES FORMES HETEROZYGOTES AS: Sont arégénératives.
B. LES DOUBLES HETEROZYGOTES Hbs + THALASSEMIE.
C. LA THALASSO-DREPANOCYTOSE: Associée à une hémoglobulinocytose.
VII- TRAITEMENT
A. Traitement symptomatique
 Prévenir et traiter toute infection par la vaccination et les soins
dentaires.
 Traiter les crises aiguës par les antalgiques et la réhydratation par voie
parentérale.
 Traiter l'anémie sévère mal-tolérée par la transfusion ou les échanges
transfusionnels.
 Traiter la carence en folates par l'administration de folates et
d'Hydroxyurée (Hydréa*) pour diminuer la fréquence des crises.
SUITE
Traiter l'hypoxie par oxygénothérapie.
Traiter la déshydratation par la perfusion de sérum salé, glucosé,
bicarbonaté pour éviter l'acidose respiratoire.
Faire des hémocultures avec antibiogramme.
PRÉVENTION
B- PREVENTION
Puisqu'il s'agit d'une maladie génétique, la prévention doit se
baser sur le diagnostic prénatal par étude de l'ADN. Lorsqu'un
embryon est reconnu comme étant homozygote, une
interruption de la grossesse doit être proposée.
CHAP IV: LES GROUPES SANGUINS ET LES
TRANSFUSIONS SANGUINES
I- INTRODUCTION
Le système ABO fut découvert en 1900 par Landsteiner et lui valut le prix Nobel de
médecine. Le système rhésus fut découvert à son tour en 1939. Ces 2 systèmes
jouent un rôle dans
- La transfusion sanguine, essentiellement.
- La transplantation d'organes.
- Certaines pathologies telle les maladies hémolytiques chez le nouveau-né.
- L'application à la médecine légale (recherche de paternité, crimes, etc.)
- Le rôle dans les défenses de l'organisme contre les infections (mise en évidence
récemment.)
LES SYSTEMES DE GROUPES SANGUINS

I- LE SYSTEME ABO
A. ETUDE DES GENES: Le système est codé par 3 gènes allèles, A, B
et O, portés par le chromosome 9. Les gènes A et B sont codominants
alors que le gène O est récessif. Les groupes sanguins déterminés par
les gènes sont regroupés dans le système ABO
LES SYSTEMES DE GROUPES SANGUINS
B- ETUDE DES ANTIGENES
Les groupes sanguins sont définis par les antigènes et les anticorps.
Cependant, les anticorps ne correspondent pas aux antigènes portés à la
surface des hématies d'un même sujet. Ainsi:
- Le groupe A possède l'antigène A et l'anticorps anti-B.
- Le groupe B possède l'antigène B et l'anticorps anti-A.
- Le groupe AB possède les antigènes A et B et n'a pas d'anticorps.
- Le groupe O ne possède pas d'antigène et a les anticorps
anti-A et Anti-B.
SUITE
Le groupe O (zéro) n'a pas les antigènes A et B mais il possède une
grande quantité de l'antigène H (substance H).
La plupart des tissus de l'organisme possèdent les antigènes A +/- B. On
les retrouve au niveau des plaquettes, leucocytes, cellules épidermoïdes
et épithéliales, spermatozoïdes, etc.
Leur présence est inconstante au niveau des sécrétions telle salive, lait,
suc gastrique selon que le sujet est dit sécréteur (80%) ou non-sécréteur
(20%) (le génotype des sécréteurs est "Se-Se" ou Se-se" et celui des non-
sécréteurs est "se-se".)
SUITE
Les sous-groupes A1 et A2 représentent respectivement 80 et 20%
du groupe A.
Les hématies A1 sont agglutinées par l'anti-A et l'anti-A1 alors que
les hématies A2 ne sont agglutinées que par l'anti-A. Notons que seul
2% des sujets A2 ont des anticorps anti-A1. Ainsi, ces sous-groupes
définissent 6 phénotypes, A1, A2, B, A1B, A2B et O.
SYNTHESE DES GROUPES SANGUINS ABO: La fonction des
antigènes A, B et O est de produire des enzymes qui transportent
chacun les sucres suivants, la N-acétyle galactosamine pour A, le
galactose pour B et le fucosyltransférase pour H.
C- ETUDE DES ANTICORPS
Les anticorps anti-A et anti-B sont des anticorps naturels.
Ce sont des IgM.
In vitro, leur optimum thermique est entre 4 et 22°.
Ils sont spontanément agglutinants en milieu salin.
In vivo, ils fixent le complément et provoquent une
hémolyse intra-vasculaire.
Les anticorps immuns sont des anticorps anti-A ou anti-B. Ce
sont des IgG qui apparaissent après immunisation lors de la
grossesse ou après vaccination antidiphtérique ou antitétanique
contenant en général l'antigène A, rarement l'antigène B.
 In vitro, ils agissent en milieu albuminé à 37°.
 In vivo, l'hémolyse est extra-vasculaire. Ils se surajoutent
aux anticorps naturels et sont fortement hémolysants.
D- DETERMINATION DES GROUPES ABO
On décrit 2 méthodes
1. La méthode de Beth – Vincent ou sérum tests: Détermine l'antigène
inconnu par des anticorps connus.
2. 2. La méthode de Simonin ou globule tests: Détermine l'anticorps
inconnu par des antigènes connus.
LE SYSTEME RHESUS OU RH
ETUDE DES ANTIGENES
Ils sont d'un grand intérêt dans la transfusion sanguine et l'obstétrique.
Plus de 40 antigènes ont été décrits, ce qui fait sa complexité. Par
convention, l'antigène D définit les sujets Rh(+) Les sujets Rh(–) n'ont
pas d'antigène D. Les autres antigènes importants sont C, E, c et ē.
Les gènes codant pour les antigènes du système Rh sont portés par le
chromosome 1. L'antigène le plus immunisant est évidemment
l'antigène D. Il est responsable de la majorité des accidents
hémolytiques. Les antigènes C, E, c et ē donnent des immunisations
moins fréquentes.
ETUDE DES ANTICORPS

Les anticorps du système Rh sont toujours des anticorps immuns.


DETERMINATION DU TYPE DE RH
Se fait à 37° par la réaction d'hémagglutination
- Anti-D + hématies = Agglutination D Sujet Rh(+)
- Anti-D + hématies = Pas d'agglutination D Sujet Rh(–)
LES TRANSFUSIONS SANGUINES
LE DON DE SANG
L'âge du donneur va de la majorité à 65 ans, sauf contre-
indication médicale. Le donneur subit un examen médical,
ainsi que des analyses obligatoires pour dépister les sujets
porteurs de syphilis, d'hépatite B ou C et du VIH.
On prélève au max 400ml de sang dans des poches en
plastique contenant une solution anticoagulante. Ils sont
conservés à 4° pendant 21 jours.
LES REGLES DE TRANSFUSION
1. Ne pas transfuser les globules rouges ayant des antigènes
correspondant aux anticorps naturels ABO présents chez le receveur
(Ex: Hématies A à un sujet O, Hématies B à un sujet O.)
2. Ne pas transfuser un antigène immunogène à un receveur qui en est
dépourvu (Ex: antigène D à un sujet d.)
3. Sauf urgence, il fait toujours pratiquer des transfusions iso-groupes.
4. En cas de nécessité, on peut faire des transfusions aniso-groupes.
5. En cas de polytransfusion (Ex: anémies hémolytiques congénitales)
On doit transfuser du sang phénotypé.
Cas du donneur universel dangereux
Il s'agit de sujets du groupe O possédant des anticorps naturels anti-
A et anti-B. Ces sujets, à la suite d'une immunisation, vont fabriquer
des anticorps immuns anti-A (ou anti-B) devenant dangereux pour
les receveurs du groupe A (ou B) On ne peut donc transfuser ce
sang qu'à des sujets O.
Ne transfuser le sang Rh(+) qu'à un receveur Rh(+)
Le sang Rh(–) est transfusé aux receveurs Rh(–) et éventuellement
aux Rh(+)
CONCLUSION
Le sang et les produits sanguins représentent des moyens
thérapeutiques irremplaçables. Il faut cependant respecter
leurs indications et savoir prévenir leurs complications.
La transfusion sanguine est un acte médical qui engage la
responsabilité, en particulier pénale, du médecin qui la
prescrit et de celui qui l'effectue.

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