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Atomistique Année : 2023/2024

Filière : T C
Chapitre II: Les Modèles classiques de l’atome BIOSCIENCES(S1)

Pr TOUIL M’HAMED
m.touil@uae.ac.ma
touilmhamed1@gmail.com
A) Modèle de Rutherford (Modèle Planétaire)
1- Expérience de Rutherford
Rutherford a bombardé une feuille d'or ultra-mince avec des particules α et a observé que la majorité des
particules traversent la feuille d'or sans déviation ni absorption. En revanche, certaines particules sont
légèrement déviées et d'autres sont même rejetées.

2
Interprétation
Bombardant de très fines feuilles d’or par des particules alpha, les étudiants de Rutherford, observèrent qu’une fraction
minime (1 sur 8000) de ces particules étaient défléchies à grand angle comme si elles rebondissaient sur un obstacle massif.
Les impacts étaient observés dans l’obscurité au microscope sur un écran de sulfure de zinc scintillant. Rutherford en
conclut que l’atome contenait un cœur massif, de charge électrique positive, capable de repousser les particules α .

3
2- Modèle de Rutherford

Ce modèle est basé sur l'existence du noyau dans lequel est pratiquement concentrée toute la masse de l'atome et
autour duquel gravitent des électrons. La stabilité du système (noyau-électron) résulte de la compensation
de la force d'attraction électrostatique par la force centrifuge due à la vitesse de l’électron autour du noyau.

 Bilan des forces : On négligera la masse de l’électron.

o Force d’attraction électrostatique: Est la force d’attraction coulombienne


pour ramener l’électron de l’infini à une distance r du noyau;
′ 2
⃗ 𝑞𝑞 ⃗ −𝑒 ⃗
𝐹 𝑒= 2
𝑢 𝑟 ⟹ 𝑢
2 𝑟
4 𝜋 𝜀0 𝑟 4 𝜋 𝜀0 𝑟

o Force centrifuge: Due au mouvement circulaire de l’électron;

4
è 𝑟𝑒 ′
1 𝐿𝑜𝑖 𝑑𝑒𝑛𝑒𝑤𝑡𝑜𝑛(𝑃𝑟𝑖𝑛𝑐𝑖𝑝𝑒 𝑑 𝑖𝑛𝑒𝑟𝑡𝑖𝑒)
2 2
⃗ ⃗⇒ −𝑒
2
𝑚𝑒 v 𝑚𝑒v 𝑒
2
𝐹 𝑒+ ⃗
𝐹 𝑐 =0 ⃗
𝑢 𝑟 + ⃗ 𝑟 = ⃗0 ⇒
𝑢 =
4 𝜋 𝜀0 𝑟
2
𝑟 𝑟 4 𝜋 𝜀0 𝑟
2

2
𝑚𝑒 v 𝑒
2
(1)
⇒ 2
=
8 𝜋 𝜀0 𝑟

 L’énergie totale du système est :


2
o est l’énergie cinétique: 𝑒
𝑬 𝒄=
8 𝜋 𝜀0 𝑟
o est l’énergie potentielle du système:

2
−𝑒
𝑬 𝒑=
4 𝜋 𝜀0 𝑟

2
−𝑒
Par conséquent: 𝑬𝑻= (2)
8 𝜋 𝜀0 𝑟 5
3- Inconvénients du modèle de Rutherford

Une chute rapide de l’électron sur le noyau.


L’énergie de l’électron est donc fonction du rayon de sa trajectoire.
Cette trajectoire est circulaire, il y a donc une accélération, Nécessairement (cette accélération est d’ailleurs
normale à la trajectoire ). D’après les lois de l’électrodynamique, toute particule électrisée, animée d’un
mouvement de rotation doit perdre de l’énergie (rayonnement de l’énergie).

𝑪𝒆𝒍𝒂𝒄𝒐𝒏𝒕𝒓𝒆𝒅𝒊𝒕 𝒍𝒂𝒓 é 𝒂𝒍𝒊𝒕é !!!

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La discontinuité du spectre d’émission de l’hydrogène ne peut pas être expliquée par ce modèle

 Spectre continu
Lorsque l'on décompose la lumière blanche du Soleil à l'aide d'un prisme on observe un évantail de couleurs.
On dit que la lumière blanche possède un spectre continu, car on passe d'une couleur à une autre sans
interruption dans la succession des couleurs.

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 Spectre discontinu
Si on analyse la lumière émise par une lampe à vapeur de sodium (gaz peu dense et chaud) à l'aide d'un prisme, on
constate que le spectre de la lumière émise est constitué de deux raies fines très intenses dans la partie jaune du spectre,
se détachant sur fond noir. Le spectre obtenu est discontinu et il est constitué d'un nombre limité de radiations.
Un gaz, à basse pression et à température élevée, émet une lumière constituée d'un nombre restreint de radiations : on
obtient un spectre de raies d'émission.

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B) Spectre d’émission de l’atome d’hydrogène
1- Situation problème
L’expérience montre que les atomes n’émettent de rayonnement que si on les soumet à une excitation. Cette excitation
peut se réaliser par chauffage ou par l’action d’un champ électrique : décharge dans un gaz.
En effet, l’atome d’hydrogène excité (par décharge électrique) émet de la lumière dans le visible dont l’étude peut être
faite par spectroscope à prisme. Le spectre d’émission est un spectre discontinu et comprend 4 radiations dans le visible.

But : Détermination d’une relation entre les


caractéristiques des différentes raies du spectre
9
.
2- Observation et étude expérimentale des spectres

 En 1885, le mathématicien suisse Johann Balmer (1825-1898) propose une formule empirique pour
décrire les ondes présentes dans le spectre de l’hydrogène:

1 1 1
σ = =𝑅 𝐻 2 − 2
𝜆 2 𝑝 ( ) p≻2
constante de Rydberg (relative à l’hydrogène),

 La formule de Rydberg permet de calculer les longueurs d'onde des raies spectrales de beaucoup d'
éléments chimiques. Elle fut établie empiriquement en 1888 par le physicien suédois
Johannes Rydberg
1 1 1
σ = =𝑅 𝐻 2 − 2
𝜆 𝑛 𝑝 ( ) p

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3- Nature ondulatoire (onde)

Les ondes lumineuses sont des ondes électromagnétiques : champ électrique + champ magnétique
𝟏 𝝂
Cette onde est caractérisée par sa longueur d'onde λ ou par son nombre d'onde σ : 𝝈= =
𝝀 𝒄

Théorie de Maxwell () explique la plupart des phénomènes : réflexion, réfraction, interférences,


diffraction, …

Toutefois, cette nature ondulatoire de la lumière ne permettait pas d’expliquer quelques phénomènes
tel que : l’effet photoélectrique.
11
Mais, la théorie classique de la lumière s’est avérée incapable d’interpréter les résultats obtenus
expérimentalement. 12
4- Nature corpusculaire (particule)
Effet photoélectrique Théorie des quanta (Planck, 1900 ; Einstein, 1905)

« 𝑔𝑟𝑎𝑖𝑛»𝑑𝑒 𝑟𝑎𝑦𝑜𝑛𝑛𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑜𝑢 𝑝h𝑜𝑡𝑜𝑛

𝐸=h 𝜈

avec ̄ν= 1 λ =nombre d'onde(cm−1 ou m −1 )


Le photon est une particule sans masse propre

Avec (nombre d’onde en


13
𝑨𝒃𝒔𝒐𝒓𝒑𝒕𝒊𝒐𝒏

14
É𝒎𝒊𝒔𝒔𝒐𝒏 𝒔𝒑𝒐𝒏𝒕𝒂𝒏é 𝒆

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C) Modèle de Bohr
1) Description (cas de l'atome d'hydrogène)
Vu les contradictions entre la théorie classique et l’expérience, Bohr avait proposé en 1913 une
autre théorie, soit la théorie quantique.
Hypothèses de Bohr :
Dans l'atome, le noyau est immobile alors que l'électron de masse m se déplace autour du
noyau selon une orbite circulaire de rayon r.
L'électron ne peut se trouver que sur des orbites privilégiées sans émettre de l'énergie ;
on les appelle "orbites stationnaires".
Lorsqu'un électron passe d'un niveau à un autre , il émet ou absorbe de l'énergie, telle que :
Δ 𝐸=|𝐸 𝑝 − 𝐸𝑚|=h 𝜈

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La quantification du moment cinétique

Le moment cinétique de l'électron ne peut prendre que des valeurs


entières (quantification du moment cinétique) :
h
𝐿𝑧 =𝑛 ℏ 𝑚 v 𝑟 =𝑛
2𝜋
2 2
𝑛 h
On peut écrire que : 2
v = 2 2 2
(3)
4𝜋 𝑚 𝑟

2 2
𝑚𝑒 v 𝑒2 2 𝑒
= (1) v= ( 4)
2 8 𝜋 𝜀0 𝑟 4 𝜋 𝜀0 𝑚 𝑟

h2 𝜀 0 2
et on dédit que : 𝑟 𝑛= 2
𝑛 (5)
𝜋 𝑚𝑒

On voit que r, rayon de la trajectoire de l’atome de Bohr, est quantifiée. 17


Par ailleurs, si on remplace (4) dans (2), 2
h 𝜀0 2
𝑟 𝑛= 2
𝑛 (5)
L’énergie totale du système devient : 𝜋 𝑚𝑒
2
4 −𝑒
𝑚𝑒 𝑬𝑻=
𝑬 𝑻 =− 2 2 2 8 𝜋 𝜀0 𝑟 (2)
8 𝜀 0❑ h 𝑛

13 ,6
𝑬 𝑻 =− 2
𝑒𝑉
𝑛

L'énergie totale d'un électron est donc quantifiée

Pour n=1 (état fondamental) :


l'électron occupe l'orbite de rayon et d'énergie
o

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Pour n =2 (Premier état excité)

Pour n =3 (Deuxième état excité)

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2) Spectre d’émission de l’atome d’hydrogène
Si l’électron passe d’un niveau d’énergie à un niveau d’énergie , il y a émission de rayonnement de
fréquence telle que :

Δ 𝐸=𝐸𝑝 − 𝐸𝑛 =h 𝜈

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Le nombre d’ondes σ s’écrit :

1 𝜈 𝐸𝑝 − 𝐸𝑛
𝜎= = ¿
𝜆 𝑐 h𝑐

( )
4 4
1 − 𝑚𝑒 𝑚𝑒
¿ +
h𝑐 8 𝜀02❑ h2 𝑝 2 8 𝜀0❑
2 2 2
h 𝑛

( )
4
𝑚𝑒 1 1
¿ 2 3 2
− 2
8 𝜀0❑ h 𝑐 𝑛 𝑝


𝐷 𝑜ù 𝑙𝑎 𝑟𝑒𝑙𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒 𝑅𝑦𝑑𝑏𝑒𝑟𝑔
1 1 1
𝜎 = = 𝑅𝐻 2 − 2
𝜆 𝑛 𝑝 ( )
Où est la constante de Rydberg pour l’hydrogène

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Selon la théorie de Bohr, on aura : différentes transitions électroniques
Chaque transition correspond à l’émission d’une raie du spectre de l’atome d’hydrogène. La formule de
Ritz nous permet de calculer les différentes longueurs d'onde.
En général, on trouve plusieurs séries de spectre selon l'état où se trouve l'électron :

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23
 L’énergie d’excitation

L’énergie d’excitation de l’atome d’hydrogène est l’énergie nécessaire pour faire passer l’électron
de l’orbite à une orbite ().

Exemple:
une transition de à

∆ 𝐸=𝐸 2 − 𝐸1

𝐸2
⇜𝐸
13 ,6 13 , 6
( )
1
∆ 𝐸=− 2 − − 2
2 1
∆ 𝐸=− 13 , 6 1− ( 1
4 )
∆ 𝐸=− 13 , 6 ()
3
4
=− 10 , 2 𝑒𝑉

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 L’énergie d’ionisation

L'énergie d'ionisation indique la quantité d'énergie nécessaire pour retirer un électron de la


couche externe d'un atome. C’est une transition particulière : de n à l’infini.
Exemple:
L'énergie d'ionisation de l’hydrogène est l’énergie nécessaire
pour ramener l’électron de son orbite (à l’état fondamental)
+ ¿+1 𝑒 ¿
vers l’infini (loin du noyau) : 𝐻 →𝐻

𝐸 𝐼 =𝐸 ∞ − 𝐸1
¿ 0 − 𝐸1
¿ − 𝐸1
𝐸 𝐼 =13 , 6 𝑒𝑉

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4- Application aux hydrogénoïdes
Hydrogénoïde : ion constitué par un noyau avec Z protons et un électron. C'est un atome auquel on a
arraché les (Z-1) électrons. Il s’agit toujours d’un cation. Formule générale des hydrogénoïdes :
Exemple:

Le rayon d'une orbite n d'un ion Hydrogénoïde est :


𝑛2 ( )
𝑟 𝑛 =0 ,53 Å
𝑍
L’énergie de l’électron d‘un Hydrogénoïde est donnée par l’expression :
2
𝑧
𝐸 =−13 ,6 2 ( 𝑒𝑉 )
𝑛
La formule de Ritz devient :
1
𝜆
2 1 1
𝜎 = =𝑧 𝑅 𝐻 2 − 2
𝑛 𝑝 ( ) 26
Conclusion
Malgré ces modifications, le modèle de Bohr est incapable d’interpréter Les spectres des atomes à plusieurs
électrons.

Parmi les inconvénients du modèle de Bohr :

 Relier la quantification de l’énergie à celle du moment cinétique.


 Appliquer une théorie macroscopique (mécanique classique) à une particule microscopique.
D’où, la nécessité d’une nouvelle physique, soit :

La mécanique ondulatoire

Werner Heisenberg, Louis de Broglie, Erwin Schrödinger (~1925)

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