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CH 2 LES RISQUES de LA SANTÉ PUBLIQUE

ASSOCIÉS AUX ACTIVITÉS DE PRODUCTION ANIMALE

•Introduction

Au cours des dernières décennies, le développement des productions animales,


a été remarquable.
Cet accroissement a entraîné
- une augmentation notable du volume de déjections animales à gérer tandis
que parallèlement, les superficies d’épandage diminuaient de façon
substantielle.
L’analyse des données disponibles concernant la qualité des eaux des bassins
versants à prédominance agricole montre, au cours des dernières décennies,
des excès notables en azote et en phosphore ainsi qu’une dégradation de la
qualité bactériologique de l’amont vers l’aval,
Des études réalisées en milieu rural démontrent également que les puits
d’alimentation en eau potable sont fréquemment contaminés par des micro-
organismes et des nitrates Parallèlement à ce phénomène, on dénote également
une augmentation importante des odeurs provenant des sites de production.
Les indicateurs microbiologiques de l’eau…
La majorité des microorganismes pathogènes (virus, bactéries ou protozoaires pouvant causer
des maladies) susceptibles de se trouver dans l’eau proviennent de déjections humaines ou
animales. Comme il est techniquement impossible de faire l’analyse de tous les pathogènes,
on utilise plutôt des indicateurs microbiologiques qui sont en soi sans danger : les
bactéries E. coli, les bactéries entérocoques et les bactéries coliformes totales.
1- Les bactéries E. coli : sont très abondantes dans la flore intestinale humaine et animale,
et c’est aussi la seule espèce qui soit strictement d’origine fécale. Les bactéries E. coli sont
considérées comme le meilleur indicateur de contamination fécale. Leur présence dans l’eau
signifie que cette dernière est contaminée par une pollution d’origine fécale et qu’elle peut
donc contenir des microorganismes pathogènes.
La gastro-entérite est la maladie la plus fréquente associée à l’ingestion d’eau contaminée par
des matières fécales. Bien que cette maladie soit souvent bénigne, elle peut parfois avoir des
conséquences très graves sur la santé. D’autres maladies plus rares comme les hépatites ou
les méningites peuvent aussi être provoquées par l’ingestion d’eau contaminée. Ce risque
concerne non seulement les membres d’une famille qui consomment l’eau d’un puits, mais
aussi tous leurs visiteurs.
2- Les bactéries entérocoques : sont moins abondantes dans la flore intestinale des
humains et des animaux que les bactéries E. coli, et certaines espèces de ce groupe ne sont
pas d’origine fécale. La détection de bactéries entérocoques dans l’eau d’un puits peut
indiquer une contamination fécale ou une infiltration d’eau de surface.
3-Les coliformes totaux : constituent un groupe hétérogène de bactéries d’origines fécale et
environnementale. En effet, la plupart des espèces de coliformes totaux peuvent se trouver naturellement
dans le sol et la végétation. Leur présence dans l’eau n’indique pas une contamination fécale ni un risque
sanitaire, mais plutôt une dégradation de la qualité bactérienne de l’eau. Cette dégradation peut être
attribuée, entre autres, à une infiltration d’eau de surface dans le puits, ou au développement progressif
d’une couche de bactéries sur les parois appelée « biofilm ». L’analyse des coliformes totaux permet
notamment d’obtenir de l’information sur la vulnérabilité possible d’un puits à la pollution de surface .

Les nitrates-nitrites…
Les principales sources de nitrates-nitrites sont les fertilisants agricoles, le fumier, les rejets sanitaires et la
décomposition d’organismes végétaux et animaux. Les nitrates et nitrites que contiennent ces matières sont
entraînés vers les eaux de surface et les nappes d’eau souterraine par l’infiltration de la pluie ou la fonte des neiges.
La présence de nitrates-nitrites dans l’eau
Au-delà de 5 mg/l
Une concentration de nitrates-nitrites supérieure à 5 mg/l dans un puits indique généralement une influence du milieu
agricole et justifie un suivi de ce paramètre au moins deux fois par année, puisque les concentrations peuvent
augmenter avec le temps.
Au-delà de 10 mg/l
Si la concentration de nitrates-nitrites détectée dans l’eau excède la norme précisée dans le Règlement sur la qualité de
l’eau potable, soit 10 mg/l, cette eau ne doit pas être utilisée pour l’alimentation des nourrissons ni consommée par les
femmes enceintes. La population en général doit également éviter le plus possible de consommer régulièrement une
eau dont la concentration en nitrates-nitrites excède la norme.
Déterminer la source de contamination
Il est important de déterminer la source de contamination et de procéder, si possible, aux travaux requis. La
contamination peut être causée par l’épandage de fumier ou d’engrais chimiques à proximité du puits, ou par les
installations septiques avoisinantes.
Globalement, la charge d’odeura provenant uniquement des bâtiments d’élevage et
des structures d’entreposage s’est accrue d’environ 500 %, à laquelle il faut ajouter
les odeurs ponctuelles provenant des épandages.
Nous présentons ici une évaluation de l'impact possible des répercussions
environnementales causées par la production animale sur la santé des populations
susceptibles d’y être exposées.

L’approche utilisée pour cette évaluation est de type qualitatif puisqu’il n’est pas
possible, dans l’état actuel des connaissances, de quantifier le degré d’exposition
de la population rurale aux contaminants générés dans l’environnement par les
activités de production animale.
•L’exposition potentielle des populations du milieu rural

Les populations résidant en milieu rural sont, pour la plupart, regroupées dans de petites
municipalités. Les réseaux de distribution d’eau desservant moins de 5 000 personnes sont
plus vulnérables à la contamination que les réseaux de plus grande taille parce qu’ils
dérogent plus souvent à la fréquence d’échantillonnage réglementaire, que plusieurs
d’entre eux ne désinfectent pas leur eau ou sont dotés de chaînes de traitement
incomplètes ou non appropriées, ou encore qu’ils sont opérés par du personnel ne
possédant pas les qualifications requises.
L’importance des épidémie d’origine hydrique survenue illustre d’ailleurs la
vulnérabilité des petits réseaux de distribution d’eau potable. Par ailleurs, il
n’existe à ce jour aucun contrôle réglementé de la qualité microbiologique ou
physico-chimique de l’eau des puits individuels, qui alimentent une forte
proportion des gens résidant en milieu rural.
De plus, l'exposition aux odeurs provenant de l'entreposage, de la manutention et de
l'épandage dans les secteurs à haute densité d’élevage, représente maintenant un
problème pour un grand nombre de citoyens du milieu rural, incluant des membres
de la communauté agricole.
•Les problèmes de nature infectieuse

Les animaux d’élevage sont les hôtes d’une quantité importante de micro-organismes,
dont certains ont un pouvoir pathogène.

Nous avons sept genres bactériens


Nous avons sept genres bactériens

Campylobacter sp,
Coxiella sp,
Escherichia sp,
Leptospira sp,
Listeria sp,
Salmonella sp et
Yersinia sp
deux genres de parasites
Cryptosporidium sp et
Giardia sp
d’un virus
Influenza
sur la base d’une littérature scientifique confirmant une transmission possible de
l’environnement à l’humain. Ces agents infectieux ont été retenus en considérant
principalement les risques pour les personnes résidant dans des régions à fortes
activités agricoles, en excluant les risques habituellement associés au contact direct
avec les animaux ainsi que ceux découlant d’une contamination alimentaire. Nous
n’aborderons ici que les principaux constats ressortant de notre analyse.

Chez les bactéries


Campylobacter sp, responsable d’intoxication alimentaire,
représente un risque potentiel pour la santé des populations rurales.
En effet, sa prévalence élevée chez plusieurs animaux de ferme, sa capacité de
survie environnementale et sa faible dose minimale infectante donne un
risque de contracter l’infection par ingestion d’eau, de même que par contact
avec l’eau du milieu naturel (ex. baignade).
Escherichia coli, responsable d’entérites sévères chez les humains, soit surtout
associée à la consommation d’aliments contaminés, des cas récents dus à
l’ingestion d’eau potable ont mis en évidence la possibilité d’une transmission
d’origine environnementale.
Les ruminants, principalement les bovins et les ovins seraient porteurs de la
bactérie qui peut survivre assez longtemps dans les déjections et qui résiste
bien à des conditions environnementales défavorables.
Coxiella burnetii, responsable de la fièvre Q ou (coxiellose), pourrait
représenter un risque potentiel pour la santé publique dans les secteurs où
l’élevage ovin est important.

La dose minimale infectante est très faible et la contamination se fait par


inhalation, principalement lors de la mise bas de petits ruminants.
La grande résistance environnementale de C. burnetii et sa transmission par voie
aérienne favorisent la contamination de personnes éloignées du foyer infectieux
d’autant plus que les poussières peuvent transporter le micro-organisme. Par
ailleurs, plusieurs cas d’infection seraient asymptomatiques ou passeraient
inaperçus.
La leptospirose :
zoonose; qui affecte divers animaux domestiques et sauvages, peut être
asymptomatique ou symptomatique et parfois fatale chez l'homme.
Leptospira sont maintenues dans la nature par une infection rénale chronique
d'animaux porteurs, généralement des rats, des chiens, des bovins, des chevaux, des
moutons, des chèvres et des porcs.

- La contamination à l'homme se fait par


contact direct, avec les urines ou les tissus infectés
ou indirecte, avec l'eau ou le sol souillés.
-Les abrasions cutanées et les muqueuses exposées (conjonctivales, nasales, buccales)
constituent les portes d'entrée habituelles.

La leptospirose peut être une maladie professionnelle (p. ex., des agriculteurs,
égoutiers ou employés d'abattoirs), mais la plupart des patients sont infectés après
exposition pendant les activités de loisir (p. ex., baignade en eau douce contaminée).

- Leptospira peut survivre plusieurs semaines ou mois dans les sources d'eau douce (p.
ex., lacs, étangs). Cependant, il ne peut survivre que quelques heures dans l'eau salée.
La période d'incubation dure de 2 à 20 jours.
La leptospirose est typiquement biphasique, bien que quelques patients n'aient qu'une maladie
monophasique fulminante.
La phase septicémique a un début brutal et associe céphalées, myalgies intenses, frissons fièvre,
toux, pharyngite, douleur thoracique, et chez certains patients, une hémoptysie.
L'injection conjonctivale apparaît habituellement vers le 3e ou le 4e jours.
- Cette phase dure 4 à 9 jours avec récidive de frissons et de fièvre avec des pics > 39° C. Puis vient la
défervescence.
La 2e phase ou phase immunitaire, se produit entre le 6e et le 12e jour de la maladie et correspond à
l'apparition des anticorps dans le sérum. Il y a alors une recrudescence fébrile et une réapparition des
symptômes précédents, associés parfois à une méningite. L'atteinte pulmonaire peut être sévère en cas
d'hémorragie pulmonaire.
Cette phase dure généralement de 4 à 30 jours.
- Si elle est contractée pendant la grossesse, la leptospirose peut entraîner une fausse couche, même
pendant la période de convalescence.
Le syndrome de Weil (leptospirose ictérique) est une forme grave avec ictère et, habituellement,
urémie, anémie, trouble de la conscience et fièvre continue. Le début est similaire à celui des formes
moins sévères.
Une thrombopénie peut apparaître. Les signes de dysfonctionnement hépatocellulaire et rénal
apparaissent du 3e au 6e jours.
Les anomalies rénales comprennent une protéinurie, une pyurie, une hématurie et une hyperazotémie.
L'atteinte hépatocellulaire est minime et la guérison est complète.

Diagnostic de la leptospirose
Hémocultures ,Tests sérologiques, ou, réaction en chaîne par polymérase (PCR)
La listériose :

Listeria est un bacille Gram positif de petite taille, non acido-résistant, non encapsulé,
sporulant, bêta-hémolytique, aérobie et anaérobie facultatif qui possède une motilité
caractéristique qui ressemble à celle d'une pierre qui roule. Elles se trouvent partout dans le
monde, dans l'environnement et dans l'intestin des humains, des mammifères autres que
l'homme, des oiseaux et des crustacés. Il existe plusieurs espèces de Listeria, mais
L. monocytogenes est le pathogène primaire pour l'homme.
L. monocytogenes étant omniprésent dans l'environnement, les possibilités de contamination
sont nombreuses au cours de processus de production alimentaire. Presque tous les types
d'aliments peuvent héberger et transmettre L. monocytogenes, mais l'infection est
habituellement contractée par ingestion de produits lactés et de légumes crus ou de viande
contaminée ou, en particulier, les aliments réfrigérés qui ne nécessitent pas de cuisson
avant d'être consommés.
La contamination est favorisée par la capacité de L. monocytogenes à survivre et croître aux
températures du réfrigérateur.
L'infection peut également survenir par contact direct et pendant l'abattage des animaux
infectés.
L. monocytogenes se multiplie en intracellulaire, le contrôle de la listériose fait donc appel
à l'immunité à médiation cellulaire; de ce fait, les sujets suivants sont à risque élevé:
•Patients immunodéprimés
•Nouveau-nés
•Personnes âgées
Chez les femmes, l'infection peut aller antepartum et intrapartum de la mère à l'enfant et provoquer
un avortement, une mort fœtale tardive, une naissance prématurée ou une mort prématurée du
nourrisson.
Listeria peut provoquer une infection potentiellement mortelle chez le nouveau-né, dont une bactériémie
et une pneumonie, et sont une cause fréquente de méningite bactérienne néonatale .
Symptômes:
La bactériémie listérienne primitive est rare et produit une forte fièvre sans symptomatologie de
localisation. Une endocardite, une péritonite.
Une gastro-entérite fébrile peut se produire après l'ingestion d'aliments contaminés.
La bactériémie à Listeria pendant la grossesse peut entraîner une infection utérine, une chorioamnionite,
un accouchement prématuré, une mort fœtale ou une infection néonatale.

La méningite est due à Listeria jusqu'à 20% des cas, chez le nouveau-né et chez les patients > 60 ans.
Environ 20% des cas évoluent vers une cérébrite, soit une encéphalite diffuse, soit, rarement, une
rhombencéphalite et un abcès; la rhombencéphalite se manifeste par un trouble de la conscience, des
paralysies des nerfs crâniens, des signes cérébelleux, et des pertes motrices ou sensorielles.

La listériose oculoganglionnaire peut entraîner une ophtalmie et une hypertrophie ganglionnaire


régionale (syndrome de Parinaud). Cela peut être dû à une contamination de la conjonctive qui, si elle
n'est pas traitée, peut se compliquer de bactériémie et de méningite.

Diagnostic : Culture : Les infections listérioses sont diagnostiquées par la culture du sang ou

du liquide céphalorachidien
La salmonellose:
est une maladie provoquée par la bactérie Salmonella.
Elle se caractérise habituellement par une apparition brutale de fièvre, des douleurs abdominales, de la
diarrhée, des nausées et parfois des vomissements.
-Les symptômes apparaissent de 6 à 72 heures (généralement de 12 à 36 heures) après l’ingestion de
salmonelles, et l’affection dure de 2 à 7 jours.

Les symptômes de la salmonellose sont relativement bénins. Dans certains cas cependant, notamment
chez les très jeunes enfants et les personnes âgées, la déshydratation associée peut devenir grave et
engager le pronostic vital.

Sources d’infection:
•On retrouve les salmonelles chez la plupart des animaux domestiques et sauvages. Elles sont présentes
chez les animaux destinés à l’alimentation humaine tels que les volailles, les porcs et les bovins, mais
aussi chez les animaux de compagnie, chats, chiens, oiseaux et reptiles, comme les tortues.
•Les salmonelles peuvent passer dans toute la chaîne alimentaire, à partir des denrées pour les animaux,
dans la production primaire et remonter toute la filière jusqu’aux ménages, aux services de restauration et
aux institutions.
•L’être humain contracte en général les salmonelloses en consommant des aliments contaminés
d’origine animale (principalement des œufs, de la viande, de la volaille et du lait), bien que d’autres
denrées, comme les légumes verts contaminés par du fumier, aient été impliqués dans la transmission.
•La transmission interhumaine par voie féco-orale est également possible.
Yersinia est un genre de bacilles Gram négatifs de la famille des Yersiniaceae.

3 espèces sont pathogènes pour l’homme :


1) Y. pestis, l’agent de la peste, pathogène de classe III, MOT (Micro-organismes et
toxines hautement pathogènes), arme biologique.
2) Y. enterocolitica biovars 1B, 2 à 5 (le biovar 1A est avirulent) et
3) Y. pseudotuberculosis (5 sérotypes) sont responsables de pathologies digestives
bénignes (yersinioses).

Modes de transmission et épidémiologie:


Les 3 espèces de Yersinia pathogènes pour l’homme sont responsables d’anthropozoonoses.
Y. pestis
Principal réservoir : les rongeurs (souris, rat, mulot, écureuil…) Principal vecteur : la puce
L’homme est un hôte accidentel, il développe la forme bubonique suite à une piqûre de puce.
La transmission interhumaine a lieu uniquement en cas de forme pulmonaire par voie aérienne.
Y. enterocolitica et pseudotuberculosis :
transmission féco-orale par ingestion d’aliments ou d’eau contaminés, plus rarement, par contact
direct avec les animaux infectés.
En ce qui concerne les parasites
Cryptosporidium parvum
Cryptosporidium est un parasite unicellulaires pathogène pour l'Homme, de
l'embranchement Apicomplexa ou sporozoaires, capables de provoquer des
diarrhées appelées cryptosporidioses chez plusieurs espèces de vertébrés.
Ce sont des organismes qui causent des maladies sévères, dont des
pancréatites. Chez les enfants en bas âge et chez des adultes
immunodéprimés ou infectés par le VIH , ils provoquent une malnutrition
secondaire pouvant être mortelle, pourrait également représenter un risque
potentiel pour la santé des populations rurales.
En effet, le parasite est fortement présent chez les bovins et particulièrement le veau
(prévalence variant entre 83 % et 93 %). La grande résistance et la survie environnementale
des oocystes de C. parvum sont à l’origine de sa dissémination et de sa capacité à causer des
infections loin de son point d’origine. Il est par ailleurs à noter que plusieurs usines de
traitement d’eau éprouvent actuellement de la difficulté à réduire le nombre d’oocystes dans
l’eau puisée.
L’analyse des donnés provenant des éclosions de maladies hydriques laissent supposer que
certaines d’entre elles pourraient être associées aux activités de production animale.
d’importantes quantités d’antibiotiques sont administrées aux animaux dans le but
de prévenir les infections et d’accélérer leur croissance.
En Algérie, près de la moitié de toutes les utilisations d’antibiotiques se fait en
agriculture. Cette utilisation intensive d’antibiotiques contribue à augmenter la
résistance parmi les populations bactériennes, lesquelles sont ensuite susceptibles
d’être transmises aux humains. Il est ainsi à craindre que ce phénomène ait pour
conséquence d’accroître la difficulté à combattre les germes responsables de diverses
maladies chez l’humain à l’aide des médicaments actuellement disponibles.

•Les risques d’origine chimique


•Les nitrates
Le nitrate (NO3-) est un ion produit au cours du cycle de l’azote, particulièrement soluble
dans l’eau et responsable d’une pollution des eaux.
La principale source d’azote réside dans l’atmosphère sous forme de diazote (N2) qui
représente un peu moins de 80% de la composition de l’air.
Des ions nitrates sont formés au terme d’un processus complexe de transformation de l’azote
par des bactéries.

Ils sont ensuite assimilés par les plantes.


La consommation des légumes et de végétaux constitue, pour les animaux, et l’homme, la
base de l’alimentation en azote.

Le nitrate se prête à de nombreuses utilisations industrielles sous forme de nitrate de


potassium, de sodium ou d’ammoniac notamment.

Le nitrate est dangereux par sa capacité à se transformer en nitrite aux effets toxiques
reconnus.

En milieu agricole
les puits d’alimentation en eau souterraine ayant fait l’objet d’échantillonnage
montrent fréquemment des concentrations en nitrates supérieures à 3 mg/l de N-
NO3, niveau reflétant une influence anthropique.
La proportion des puits ayant démontré des concentrations dépassant la norme actuelle de
10 mg/l N-NO3 se situe, selon les études effectuées, autour de 3 %.
Des liens entre la consommation d’eau contaminée par les nitrates et une maladie appelée
la méthémoglobinémie ou syndrome du bébé bleu
La méthémoglobine est une forme de l'hémoglobine dans laquelle le
cation de fer del'hème est à l'état d'oxydation +3, et non à l'état
d'oxydation +2 qui est celui de
l'hémoglobine. Elle présente une coloration brun-chocolat bleutée ;
RQ. Hémoglobine oxydée dans laquelle le fer a perdu son pouvoir
de fixer l'oxygène.
Par ailleurs, certains composés N-nitrosés, qui se forment dans l’estomac suite
à l’ingestion de nitrates, sont de puissants cancérigènes .

Plusieurs études épidémiologiques ont été réalisées afin de vérifier la relation possible
entre la consommation de nitrates et certains types de cancer de l’estomac.

D'autre part, des risques d'avortement spontané et de malformation congénitale


ont aussi été rapportés.

Les sous-produits de la chloration

Compte tenu des phénomènes d'érosion des sols et de


ruissellement de surface, les activités d'épandage représentent une
des sources entraînant un apport considérable de matières en
suspension dans les eaux de surface.
NB . Lorsqu’une eau chargée de matière organique est puisée et traitée pour la
consommation, la matière en excès peut réagir avec le chlore et former des sous
produits susceptibles de représenter un risque à la santé (ex. trihalométhanes et
acides haloacétiques).

Plusieurs études épidémiologiques ont été effectuées pour vérifier le potentiel


cancérigène des sous-produits de la chloration.

À la lumière de ces données, un groupe d’experts réuni a conclu qu’il demeure possible
que les sous-produits de la chloration représentent un risque notable de cancer, en
particulier de la vessie.
Quelques études épidémiologiques ont également porté sur la relation entre l’exposition
aux sous-produits de la chloration et des complications de la grossesse.

Des associations entre l’exposition aux trihalométhanes et l’avortement spontané, le


faible poids à la naissance et les malformations congénitales ont été observées.

NB. On ne peut toutefois conclure actuellement à une relation causale claire


entre l’exposition à ses sous-produits et des effets nocifs sur la reproduction
humaine.
•Les cyanobactéries
La présence en excès de phosphore dans les eaux de surface favorise la croissance
d’algues microscopiques dont certaines peuvent produire des toxines.

Des problèmes de santé reliés au contact avec une eau contaminée par ces toxines
(irritations cutanées et oculaires, maux de gorge, réponses allergiques) ont été
rapportés.
Certains auteurs ont relevé des atteintes hépatiques et des symptômes de gastro-
entérite chez des personnes ayant consommé de l’eau contaminée par ces
toxines.

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