En français Deuxième partie: les procédures foncières • Chapitre premier : la procédure d'immatriculation • Paragraphe 1 : la réquisition d’immatriculation • Paragraphe 2 : les publications, le bornage • Paragraphe 3 : les oppositions • Paragraphe 4 : l’immatriculation proprement dit • Chapitre II : la procédure d’inscription • Paragraphe 1 : les modalités d’inscription • Paragraphe 2 : les radiations • Paragraphe 3 : la responsabilité du conservateur Deuxième partie: les procédures foncières • Chapitre II : la procédure d’inscription • Paragraphe I : les modalités d’inscription • A/ Les droits objet d’inscription • B/le délai d’inscription • C/la réquisition d’inscription • D/les vérifications • E/la prénotation • F/Les effets d’inscription • Paragraphe II : les radiations • A/La réquisition de radiation • B/les vérifications • Paragraphe III : la responsabilité du conservateur Deuxième partie : chapitre II L’inscription • Chapitre 3/ L’inscription foncière • L’inscription foncière est un prolongement de l’immatriculation des immeubles, • sa fonction est de permettre de tenir les livres fonciers à jour de tous les événements ou actes susceptibles de modifier, ultérieurement, l’état des droits réels existant sur les immeubles immatriculés. • Le livre foncier est une sorte d’état civil immobilier ayant valeur récapitulative et probante des droits acquis sur les biens immatriculés. • On ne peut atteindre cette finalité, qu’en soumettant à inscription sur les titres fonciers originaires les modifications intervenues dans la titularité de ces droits. • L’inscription opérée donne lieu à la délivrance d’un certificat spécial d’inscription. Deuxième partie : chapitre II L’inscription • Paragraphe I: les modalités d’inscription • A ⁄ Les droits objet d’inscription: • Les droits réels immobiliers, • Certains droits de créance (droits personnels/opposabilité au tiers), • Certaines décisions judiciaires, Deuxième partie : chapitre II L’inscription • A⁄ les droits objets d’inscription : • Seuls les actes et faits et les opérations désignés par la loi peuvent faire l’objet d’inscription sur les livres fonciers , (article 65 ; 69 et 82 du dahir de 1913 tel qu’ il a été modifié). • Les faits, dispositions et conventions volontaires , à titre gratuit ou onéreux, ayant pour objet de constituer, de transmettre, déclarer, modifier ou éteindre un droit réel immobilier: la propriété, l’usufruit, droit d’usage , emphytéose, antichrèse, droit de superficie, des servitudes, privilèges et hypothèques, habous et droits coutumiers musulmans, les droits réels résultant de l’ouverture d’une succession. Deuxième partie : chapitre II L’inscription • Peuvent faire l’objet d’inscription : • -les baux immobiliers de plus de trois ans, • -toutes quittances ou cession d’une sommes équivalentes à plus d’une année de loyers non échues. • -tous PV et ordonnances de saisie immobilière, tous jugements passés en force de chose jugée portant sur un droit réel immobilier, • -les prénotations accordées par le conservateur ou en justice, Deuxième partie : chapitre II L’inscription • B/le délai d’inscription • Le délai pour effectuer l’inscription est fixé à trois mois. Ce délai court : • 1) pour les décisions judiciaires, à compter de la date où elles ont acquis la force de la chose jugée ; • 2) pour les actes authentiques, à compter de la date de la rédaction de l’acte ; • 3)pour les actes sous seing privés, à compter de la dernière légalisation de signature. • Toutefois, ce délai ne s’applique pas aux : • -actes ayant fait l’objet d’une prénotation ; -baux, quittances ou cessions de loyers. • Sanction: le requérant doit opérer l’inscription sous peine d’être passible d’une pénalité égale à 5% du montant des droits exigibles à la conservation pour le premier mois qui suit la date d’expiration dudit délai, et 0,5% desdits droits pour chaque mois ou fraction de mois ultérieur. Deuxième partie : chapitre II L’inscription • C/la réquisition d’inscription • Toute personne demandant une inscription, mention ou prénotation sur le titre foncier, doit déposer auprès du conservateur une réquisition datée et signée. • La réquisition doit contenir : le numéro du titre foncier, de l’immeuble que doit affecter l’inscription ; la nature du droit à inscrire ; le mode d’acquisition ; l’état civil du bénéficiaire de l’inscription à opérer ; • Les réquisitions d’inscriptions sont constatées au fur et à mesure, et par numéro d’ordre, sur un registre des dépôts : elles sont ensuite exécutées dans le même ordre, en conservant sur les titres fonciers la date même de leur dépôt. Deuxième partie : chapitre II L’inscription • D/les vérifications • Le conservateur: • l’inscription est opérée sous forme d’énonciations sommaire, Datée et signée par le conservateur sous peine de nullité, • après vérification sous sa responsabilité, de l’identité et de la capacité du disposant ainsi que de la régularité en la forme et au fond des documents appuyant la réquisition: • Acte authentique : la signature du notaire • Acte sous seing privé: les signatures, l’identité et capacité des parties. • Le conservateur est tenu de s’assurer que l’inscription n’est pas en opposition avec les énonciations du titre foncier et que les pièces produites autorisent l’inscription. Deuxième partie : chapitre II L’inscription • Personne morale: vérifier l’identité du représentant de la personne morale et voir s’il est habilité à céder les biens de la personne morale: copie récente du registre de commerce, ou le cas échéant une autorisation (SA à directoire et Conseil de surveillance: autorisation du Conseil de surveillance), • Vérifier la chaîne des différents propriétaires qui se sont succédés au fil de temps conformément au principe de la continuité des inscriptions. • Le refus éventuel d’inscrire, opposé par le conservateur donne lieu à recours devant le conservateur général puis en justice. Deuxième partie : chapitre II L’inscription • Seules les inscriptions figurant sur le TF sont opposables aux tiers. • l’inscription opérée est en principe définitive imprescriptible. • Toutefois, certaines circonstances prévues par la loi peuvent justifier: • qu’une inscription soit annulée (anéantissement judiciaire de l’acte publié), • radiée (cas d’un droit réel à durée limitée : usufruit, créance hypothécaire payée) • rectifiée (cas d’erreur, d’omission ou d’irrégularité). Deuxième partie : chapitre II L’inscription • E⁄La prénotation : • La prénotation consiste en une mention sur le titre foncier, n’a cependant qu’un caractère conditionnel et provisoire; • sa seule fonction est de tendre à préserver momentanément : • soit un droit prétendu mais contesté en justice, • soit un droit en formation dont l’acte générateur n’a pas encore atteint la perfection requise. Deuxième partie : chapitre II L’inscription • La prénotation : • la prénotation est inscrite sur le titre foncier par le conservateur de la propriété foncière soit : • en vertu d’un titre attestant d’un droit sur l’immeuble que le conservateur ne peut inscrire en l’état ; • en vertu d’une ordonnance rendue par le président du tribunal de première instance dans le ressort duquel est situé l’immeuble ; • en vertu d’une copie de requête sur le fond introduite devant les juridictions compétentes. • La date de la prénotation fixe le rang de l’inscription ultérieure du droit dont la conservation est requise. Deuxième partie : chapitre II L’inscription • les délais de validité des prénotations: • par décision du conservateur: • lorsque la réquisition d’inscription définitive, fondée sur un titre entaché d’une irrégularité mineure, ne peut être reçue, la prénotation est valable 10jours. • Par requête sur le fond introduite devant la juridiction compétente: • La durée de validité de la prénotation opérée sur production par le prénotant d’une copie de requête sur le fond est fixée à un mois. Cette prénotation est radiée d’office, à l’expiration dudit délai, sauf si le prénotant produit une ordonnance rendue par le président du tribunal de première instance. • Par ordonnance du président du TPI: La validité de la prénotation est fixé à trois mois à partir de la date de sa prononciation. Cette durée peut être prorogée sur ordonnance du président du TPI, à condition qu’une action sur le fond soit introduite. L’effet de cette prorogation reste valable jusqu’à prononciation du jugement définitif. Deuxième partie : chapitre II L’inscription • La prénotation n’a aucune valeur juridique propre. elle ne fait que préfigurer l’inscription ultérieure du droit régulièrement constaté, • Toutefois, aucune autre inscription ne peut être porté sur le titre sans accord des parties, • lorsque l’inscription définitive a lieu, elle prend rang à la date de la prénotation. Deuxième partie : chapitre II L’inscription • F⁄ les effets de l’inscription • 1- Effet constitutif • le principe/ constatation légale des droits • Selon les articles 66 et 67du dahir de 1913, tous les actes tendant à constituer, transmettre, modifier ou éteindre un droit réel, ne produisent effet à l’égard des parties et des tiers qu’à dater de leur inscription sur le titre foncier. Deuxième partie : chapitre II L’inscription • Effet constitutif • le principe: • Entre les parties • L’inscription est comme une condition essentielle de l’existence des droits réels ou de leur transfert même dans les rapports des parties à l’acte. • A l’égard des tiers • C’est-à-dire toutes les personnes étrangères à l’acte qui a donné naissance au droit, les ayants causes et les ayants droits. • Le droit inscrit sur le titre devient opposable aux tiers, dans le cas contraire, ils seront considérés comme n’ayant jamais pris connaissance de l’existence du droit et ne seront pas tenus de le respecter. Deuxième partie : chapitre II L’inscription • L’inscription produit deux conséquences importantes et complémentaires: • -le contenu d’un droit publié ne peut être modifié que par une inscription ultérieure au profit d’autre bénéficiaire. • -la prescription ne peut faire acquérir ni éteindre aucun droit dûment inscrit aux livres fonciers. Deuxième partie : chapitre II L’inscription • les exceptions : • Consacrées par des textes particuliers : • -les servitudes légales ou dérivant de la situation naturelles des lieux sont dispensées de la publicité et existent indépendamment de toute inscription, • -les créances publiables aux livres fonciers (baux de plus de trois ans, cession ou quittances de loyer non échus et supérieurs à un an) sont effectives, entre les parties dès leur accord, l’inscription aux livres fonciers n’a pour effet que les rendre opposables aux tiers. Deuxième partie : chapitre II L’inscription • les exceptions : • -sur le plan successoral, la transmission héréditaire des biens s’accomplit, selon la loi nationale du défunt et l’inscription est nécessaire pour rendre opposable aux tiers l’investiture de l’héritier sur les immeubles du défunt. • -l’inscription d’une hypothèque conventionnelle peut être différée pendant un maximum de 90 jours, sans altérer l’efficacité de la garantie entre les parties et à l’égard des tiers. Deuxième partie : chapitre II L’inscription • 2-La force probante • A-Dans les rapports entre les parties : • L’inscription emporte normalement garantie, au profit de l’ayant cause, du droit réel transféré, concédé ou modifié. • Toutefois, cette force probante ne se fonde que sur une présomption de validité ou de régularité de l’acte intervenu et n’emporte pas purge, comme l’immatriculation, des contestations ou vices susceptibles d’affecter l’opération juridique publiée. • Toute invalidation ou rectification judiciaire de l’acte constaté sur un titre foncier donnera lieu à radiation et remplacement ou à complément de l’inscription initiale. Deuxième partie : chapitre II L’inscription • Vis-à-vis des tiers : • -l’inscription d’un droit réel permet à son bénéficiaire de le faire respecter, contre tout empiètement de fait de la part d’un tiers qui n’aurait aucune prétention juridique dûment inscrite, à invoquer. • -l’annulation d’une inscription ne peut, en aucun cas, être opposée aux tiers de bonne foi qui auraient acquis sans fraude tout ou partie des droits réels de celui au bénéfice duquel ils étaient nominativement inscrits. • Autrement dit, si un tiers de bonne foi a acquis du titulaire inscrit un droit dûment publié, l’annulation éventuelle du titre de son auteur n’emporte pas anéantissement de l’inscription prise nominativement en sa qualité d’ayant cause de bonne foi. Deuxième partie : chapitre II L’inscription • Paragraphe II : les radiations • A/La réquisition de la radiation • Les inscriptions faites sur le titre foncier peuvent être rayées en vertu de tout acte ou tout jugement passé en force de chose jugée constatant la non existence ou l’extinction du droit auquel elles se rapportent. • Une réquisition datée et signée doit être déposée à la conservation. Elle doit préciser le numéro du titre, l’inscription à radier et la cause de la radiation. • B/les vérifications: • Le conservateur est tenu de s’assurer que la radiation n’est pas en opposition avec les énonciations du titre foncier et que les pièces produites autorisent la radiation. Deuxième partie : chapitre II L’inscription • Paragraphe III : la responsabilité du conservateur: • Le conservateur de la propriété foncière est personnellement responsable du préjudice résultant de • 1) l’omission sur ses registres d’une inscription, mention, prénotation ou radiation régulièrement requise ; • 2) l’omission sur les certificats ou duplicata des titres fonciers délivrés et signés par lui, de toute inscription, mention, prénotation ou radiation portées sur le titre foncier ; • 3) des irrégularités et nullités des inscriptions, mentions, prénotations ou radiations portées sur le titre foncier. Deuxième partie : chapitre II L’inscription • Paragraphe III : la responsabilité du conservateur: • Pour couvrir la responsabilité du conservateur, la loi 14-07 a institué un fonds d’assurance. • Ce fonds destiné à garantir, en cas d’insolvabilité du conservateur, le paiement des sommes auxquelles ils serait condamné envers la partie lésée pour une faute commise lors d’une immatriculation ou d’une inscription subséquente. • Le plafond de ce fonds est fixé à cent millions de dirhams. • Toute diminution de ce plafond suite à l’exécution d’un jugement ayant acquis la force de la chose jugée est composée sur le budget de l’Agence nationale de la conservation foncière, dans l’année qui suit celle où cette diminution a eu lieu.