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FISCALITE DES ENTREPRISES

COURS DROITS D’ENREGISTREMENT


CEPECS MASTER CGAO ANNEE 2022-2023

TITRE I - PRINCIPES D’EXIGIBILITE ET DE PERCEPTION DE L’IMPOT

CHAPITRE I : DISPOSITIONS GENERALES


L’enregistrement est une formalité fiscale obligatoire ou volontaire consistant en l’analyse et la
mention d’un acte ou d’un fait juridiques sur un registre, donnant lieu à la perception de droits
au profit de l’Etat et conférant date certaine aux actes qui en sont assujettis.

A la lumière de cette définition, on peut noter que le mot enregistrement désigne à la fois une
formalité mais aussi un impôt.

SECTION I- L’ENREGISTREMENT EST UNE FORMALITE


1 - DEFINITION
L’enregistrement peut être défini d’une manière générale comme étant une formalité accomplie
par un fonctionnaire public appelé jadis Receveur de l’enregistrement et aujourd’hui Chef du
Bureau de Recouvrement ou, pour les actes soumis à la formalité fusionnée, conservateur de
la propriété et des droits fonciers.

La formalité s’applique soit à des actes, soit à des opérations juridiques non constatées par des
actes, d’après leur forme extérieure ou la substance de leurs dispositions, sans égard à leur
validité ni aux clauses quelconques de résolution ou d’annulation ultérieures.

2- LES EFFETS CIVILS DE LA FORMALITE (L’ENREGISTREMENT)

La formalité de l’enregistrement une fois accomplie, revêt un certain nombre d’effets civils :

➢ L’enregistrement donne date certaine aux actes sous seing privé à l’égard des tiers.
➢ Contrôle de la régularité extérieure des actes : la formalité permet d’assurer une surveillance
de la forme et du contrôle des actes.

➢ Publicité des actes : l’enregistrement contrairement aux formalités hypothécaires ne joue


pas un rôle de publicité.
➢ Force probante de la formalité de l’enregistrement :
• Dans les rapports entre les parties : l’enregistrement d’un acte peut être invoqué à titre
de présomption, alors que la déclaration d’opérations non constatées par un acte
constitue un commencement de preuve par écrit.
• Dans les rapports entre les redevables et l’administration : l’enregistrement fait foi jusqu’à
preuve du contraire.

SECTION II - L’ENREGISTREMENT EST UN IMPOT


La formalité a un rôle essentiellement fiscal. Elle constitue un mode particulier de taxation des
opérations de la vie juridique. L’enregistrement est classé dans la catégorie des impôts indirects.
La formalité a un rôle essentiellement fiscal. Elle constitue un mode particulier de taxation des
opérations de la vie juridique. L’enregistrement est classé dans la catégorie des impôts indirects.
Les droits d’enregistrement participent au financement du budget annuel de l’Etat (Voir loi de
finance initiale pour 2024).
L’impôt est payé en espèce, par chèque ou par mandat au profit de l’Etat sous la dénomination
de droit d’enregistrement.

L’impôt est payé en espèce, par chèque ou par mandat au profit de l’Etat sous la dénomination
de droit d’enregistrement.

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Chargé de cours Abdoulaye NDIAYE
SECTION III – LA FORMALITE FUSIONNEE
Les formalités de l’enregistrement et de la publicité foncière sont fusionnées pour les actes
notariés soumis à la publication au Livre foncier. Elle concerne les actes des notaires relatifs
aux mutations de propriété de biens immeubles immatriculés au livre foncier. Le fonctionnaire
compétent pour la formalité de l’enregistrement et de l’inscription au livre foncier est le
conservateur de la propriété et des droits fonciers du lieu de situation de l’immeuble.
Sont exclus de ce régime, les décisions de justice ainsi que les actes qui consacrent des droits
réels immobiliers sur le domaine privé de l’Etat.

SECTION IV – PAIEMENT DES DROITS AVANT L’ENREGISTREMENT


Les droits d’enregistrement sont payés avant l’accomplissement de la formalité. Nul ne peut en
atténuer ni différer le paiement sous prétexte de contestation sur la quotité, ni pour quelque
motif que ce soit, sauf à se pourvoir en restitution s’il y’a lieu.
Aucune autorité publique, ni l’Administration, ni ses préposés, ne peuvent accorder de remise
ou modération des droits, ni en suspendre ou faire suspendre le recouvrement, sans en devenir
personnellement responsables.

SECTION V – OBLIGATION AU PAIEMENT


Les droits d’enregistrement sont acquittés :
- par les notaires, les huissiers et autres personnes ayant pouvoir de faire des exploits ou
procès-verbaux pour les actes de leur ministère,
- par les parties pour les actes sous seing privé et les décisions de justice,
- par les secrétaires des administrations,
- par les héritiers, légataires et donataires, leurs tuteurs ou curateurs pour les testaments et
autres libéralités pour cause de décès.

SECTION VI – CONTRIBUTION AU PAIEMENT


Les officiers publics qui ont payé pour le compte des parties l’avance des droits d’enregistrement
peuvent en poursuivre le remboursement, conformément aux dispositions de la loi relative au
recouvrement des frais dus aux notaires et huissiers.
Les droits des actes civils et judiciaires portant vente de meubles ou d’immeubles sont supportés
par les nouveaux possesseurs et ceux de tous les autres le sont par les parties auxquelles les
actes profitent.

SECTION VII - SOLIDARITE DES PARTIES


Les parties et les cohéritiers sont solidaires vis-à-vis du Trésor public pour le paiement des droits
simples et des amendes ou pénalités.

CHAPITRE II : ACTES JURIDQUES SOUMIS À L’ENREGISTREMENT


Les actes les plus importants de la vie civile et économique sont obligatoirement soumis à
l’enregistrement. Les actes pour lesquels il n’y a aucune obligation d’enregistrer peuvent l’être
sur présentation volontaire.

Enfin, l’usage des actes pouvant entraîner certaines conséquences sur leur régime fiscal
implique que ceux-ci soient, au préalable, enregistrés.

SECTION I : ACTES ASSUJETTIS OBLIGATOIREMENT A L’ENREGISTREMENT


PARAGRAPHE 1- ACTES ASSUJETTIS EN FONCTION DE LA PERSONNE QUI LES REDIGE

➢ Les actes des notaires, les testaments reçus par les notaires ou déposés chez les notaires ;
➢ Les actes des huissiers de justice et autres personnes ayant le pouvoir de faire des exploits
et des procès-verbaux ;
➢ Les actes des greffiers relatifs aux décisions des juridictions de l’ordre judiciaire (les arrêts,
les jugements, les ordonnances et les sentences).

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PARAGRAPHE 2 - ACTES ASSUJETTIS EN CONSIDERATION DE L’OPERATION QU’ILS
CONSTATENT

La loi soumet obligatoirement à la formalité de l’enregistrement dans un délai déterminé, les


actes portant mutation entre vifs à titre gratuit ou onéreux de propriété ou de jouissance de biens
immeubles ou de droits immobiliers (les hypothèques, le bail emphytéotique, les droits de
superficie, les servitudes etc.) et certains meubles (les fonds de commerce, la clientèle, les
offices, les cessions de droit au bail ou au bénéfice d’une promesse de bail portant sur tout ou
partie d’un immeuble).
Sont également assujettis à la formalité de l’enregistrement les cessions d’actions ou de parts
sociales, de créances, ou de véhicules à moteurs.
Il en est de même des actes constatant la formation, la prorogation ou la dissolution d’une
société, l’augmentation, la réduction ou l’amortissement de son capital et les actes constatant
un partage de biens à quelque titre que ce soit.
Enfin, les actes portant acceptation ou répudiation de succession, les legs ou communautés,
les certificats de propriété, les inventaires de meubles et les promesses sous seing privé de
vente d’immeubles de fonds de commerce ou de droit au bail ainsi que les marchés doivent être
enregistrés dans un délai déterminé.

PARAGRAPHE 3 - LES ACTES ASSUJETTIS EN RAISON DE LA PROFESSION OU DE


L’ACTIVITE À LAQUELLE ILS SE RATTACHENT

Il s’agit essentiellement des actes des marchands de biens, c’est à dire ceux qui font profession
d’acheter ou de vendre des biens immobiliers ou des fonds de commerce.
Sont également concernés les intermédiaires dans les opérations relatives aux mêmes biens.
Exemple : Cabinet d’affaires.

SECTION II : LES ACTES PRESENTES VOLONTAIREMENT A LA FORMALITE

Les actes autres que ceux énumérés ci-dessus (A), ne sont pas assujettis à l’enregistrement
dans un délai déterminé.
Toutefois, ils peuvent être soumis à la formalité sur réquisition expresse des parties et dans
cette hypothèse, il n’est du, en général, que le droit fixe applicable aux actes innomés.

SECTION III : ACTES SOUMIS A LA FORMALITE EN RAISON DE L’USAGE QU’ON EN


FAIT
Paragraphe 1- USAGE PAR ACTE PUBLIC
Les notaires, les huissiers, les greffiers, les avocats et les autorités publiques ne peuvent faire
rédiger un acte en vertu ou en conséquence d’un acte soumis obligatoirement à
l’enregistrement, l’annexer à leurs minutes, le recevoir en dépôt ou le délivrer en brevet, en
extrait, en copie ou expédition sans que la formalité n’ait été exécutée même si le délai prévu
pour l’enregistrement n’a pas encore expiré.

CHAPITRE IV : PRINCIPES GENERAUX APPLICABLES AUX DROITS


D’ENREGISTREMENT

I - CLASSIFICATION DES DROITS


Les droits d’enregistrement sont des droits fixes ou des droits variables (proportionnels).
Les droits fixes sont ceux dont la quotité est invariable pour tous les actes classés dans une
même catégorie. Tandis que les droits variables sont ceux dont les quotités sont fonction de
taux proportionnels.
Les droits fixes sont prévus pour tous les actes qui ne contiennent pas de dispositions
susceptibles par leur nature de donner ouverture au droit proportionnel.
Un droit fixe dit des actes innomés est exigé pour tout acte présenté volontairement à la
formalité.

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Les droits proportionnels s’appliquent aux mutations, aux partages, aux actes des sociétés et
aux échanges.

II - CONDITIONS GENERALES D’EXIGIBILITE


a) - LE TITRE TAXABLE
En dehors des mutations taxables par elles-mêmes (voir chapitre III), les faits juridiques ne sont
taxables qu’à condition d’être constatés par écrit.

Mais le droit édicté pour une opération juridique déterminée n’est exigible sur l’acte qui la
constate que si cet acte en forme le titre complet, c’est à dire est susceptible d’en faire la preuve.

b) - LES ACTES NULS ET IMPARFAITS


L’Administration dont le rôle doit être seulement fiscal n’est point juge de la validité des actes,
même les actes nuls peuvent être enregistrés dans les conditions de droit commun.
Mais à l’inverse l’acte imparfait, c’est à dire l’acte qui ne fournit même pas en apparence, aucun
titre de l’opération juridique ne donne ouverture qu’au droit fixe des actes innomés.

c) - LES LIMITES A L’EXIGIBILITE DES DROITS

➢ L’acte qui intervient uniquement pour constater un fait juridique dérivant de la loi est affranchi
du droit d’enregistrement tel est le cas des acquisitions par voie d’accession ou de
prescription.
➢ La règle «non bis in idem » pas deux fois la même chose : il est de principe que la même
opération ne peut être frappée deux fois des droits proportionnels, progressifs ou dégressifs
prévus d’après sa nature quel que soit le nombre d’actes qui la constate.
L’enregistrement est unique et indivisible et n’est donné qu’une seule fois au même acte.

III - DETERMINATION DE LA NATURE DES ACTES ET DES OPERATIONS JURIDIQUES


Les droits d’enregistrement sont acquis à l’Etat tels qu’ils résultent des stipulations des actes
sans pouvoir être subordonnés à des faits extérieurs ou à des dispositions étrangères au
contrat.
Mais l’Administration n’est pas liée par les termes du contrat en ce qui concerne les conventions
simulées et la propriété apparente.

a) – LES CONVENTIONS SIMULEES


Si les stipulations de l’acte ne correspondent pas aux conventions conclues, l’Administration a
le droit de restituer à l’acte son véritable objet. C’est ainsi qu’elle peut établir qu’une vente
dissimule une donation ou inversement un contrat de gérance d’un fonds de commerce occulte
la vente de ce dernier.

b) – LA PROPRIETE APPARENTE
L’administration est fondée à tenir pour propriétaire véritable d’un bien celui qui apparaît comme
tel aux yeux des tiers en vertu des clauses formelles de titres, de la loi ou de ses comportements.
Cette règle trouve son application dans les cas de prête-nom, d’annulation, de résolution ou de
transaction.

On peut rattacher à la règle de la propriété apparente l’établissement par le législateur d’un


certain nombre de présomptions fondées sur des faits de possession et destinés à assurer la
perception de l’impôt sur certaines mutations assujetties à la formalité de l’enregistrement, en
l’absence d’actes.

Sont concernées notamment, les mutations de propriété ou d’usufruit d’immeubles, de fonds de


commerce ou de clientèle ainsi que la jouissance de ces mêmes biens.

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IV - ACTES CONTENANT PLUSIEURS DISPOSITIONS
A) – LA THEORIE DES DISPOSITIONS DEPENDANTES ET INDEPENDANTES
Les dispositions multiples d’un acte ne sont considérées comme dépendantes les unes des
autres que si le lien qui les unit, résulte non pas de la seule volonté des parties mais de la loi
elle-même.

Il faut donc que ces dispositions soient liées dans l’intention des parties contractantes, qu’elles
concourent ensemble à la formation d’un contrat principal et en constituent les éléments
corrélatifs et nécessaires.

En d’autres termes, les dispositions sont dépendantes lorsqu’il est impossible de scinder l’acte
sans dénaturer le contrat.

A contrario, les dispositions sont dites indépendantes lorsque chacune d’elles peut constituer
un contrat à part.

A) – LES DROITS APPLICABLES AUX DISPOSITIONS DEPENDANTES ET INDEPENDANTES


Lorsque plusieurs dispositions d’un même acte sont dépendantes, il n’est dû qu’un seul droit
pour l’ensemble du contrat ; c’est le droit le plus élevé qui est perçu.

Toutefois lorsque les dispositions dépendantes sont assujetties à des droits de natures
différentes qui rendent impossible la comparaison c’est le droit afférent à la disposition principale
qui est exigé.

Lorsqu’un acte quelconque comprend plusieurs dispositions indépendantes ou ne dérivant pas


nécessairement les unes des autres, il est dû pour chacune d’elles et selon son espèce un droit
particulier.

Ainsi, si l’acte ne donne ouverture qu’à des droits variables, tous ces droits sont perçus.
Si l’acte ne donne ouverture qu’à plusieurs droits fixes, seul le droit fixe le plus élevé doit être
perçu.

Si l’acte donne ouverture à la fois à des droits variables et à un ou plusieurs droits fixes, le droit
fixe n’est perçu sauf à titre de minimum de perception si le montant de la somme des droits
variables est inférieur à ce droit fixe.

NOTA BENE : Le droit fixe ne se cumule jamais ni avec un autre droit fixe, ni avec des
droits variables. Il est perçu seul ou non.

Exemple 1 : dispositions dépendantes

Soit un acte ayant plusieurs dispositions ainsi tarifées.


Droit proportionnel 40.000
Droit proportionnel 50.000
Droit proportionnel 175.000
Droit fixe 60.000
NB : Réclamer 175.000 Francs qui correspondent au taux le plus élevé.

Exemple 2 : dispositions dépendantes.


Soit un acte qui contient plusieurs dispositions ainsi tarifées.
Droit proportionnel 70.000
Droit proportionnel 100.000
Droit proportionnel 50.000
Droit fixe 100.000
Droit fixe 75.000

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NB : le montant à percevoir 100.000 Francs – qui peut être le droit proportionnel ou le droit fixe
(taux le plus élevé). La disposition considérée comme principale déterminera le montant à
percevoir. Ici, on choisit le droit fixe comme étant la disposition principale.

Exemple 3 : dispositions indépendantes

Soit un acte contenant plusieurs dispositions indépendantes.


Droit variable : 10.000
Droit fixe : 75.000
Droit fixe : 13.000
Droit variable : 25.000
Droit fixe : 27.500

La somme des droits variables égale (10.000 + 25.000) = 35.000 < 75.000 (droit fixe le plus
élevé). Donc, le droit à percevoir est égal au droit fixe le plus élevé qui est supérieur à la somme
des droits variables.

Exemple 4 : dispositions indépendantes.

Droit variable : 13.000


Droit variable : 75.000
Droit variable : 27.500
Droit variable : 25.000
Droit variable : 10.000
Il n’y a que des droits variables, donc on perçoit la somme des droits variables, soit
(13.000 + 75.000 + 27.500 + 25.000 + 10.000) = 150.500

Exemple 5 : dispositions indépendantes.


Droit fixe : 13.000
Droit fixe : 75.000 NB : On doit percevoir le droit fixe le plus élevé soit 75.000
Droit fixe : 27.500
Droit fixe : 25 000
Droit fixe : 10 000

V - CONVENTION AFFECTEE D’UNE MODALITE


Le droit prévu pour une opération juridique déterminée ne peut être perçu que si celle-ci a un
effet actuel et certain.

Certaines modalités pouvant affecter les conventions sont donc susceptibles d’exercer une
influence sur l’exigibilité des droits. Il en est ainsi de la condition, du terme, des clauses
alternatives et facultatives.

A) - LA CONDITION SUSPENSIVE
Elle a pour effet de suspendre et de rendre incertaine l’existence de l’obligation. La convention
qui en est affectée donne seulement ouverture au droit fixe des actes innommés.
Toutefois, lorsque la condition suspensive est liée à la délivrance d’une autorisation
administrative, les droits doivent être immédiatement perçus, sauf restitution ultérieure en cas
de non réalisation de la condition.
Lors de la réalisation de la condition suspensive, le régime fiscal applicable et les valeurs
imposables sont déterminés en se plaçant à la date de cette réalisation.

L’article 454 du CGI prévoit le différé de la perception des droits d’enregistrement sur les
mutations affectées d’une condition suspensive. Toutefois, il reste entendu que la condition
suspensive dont il s’agit est celle qui a pour effet de suspendre la formation du lien de droit. Il
en résulte que la convention assortie d’une telle condition, présentée à la formalité de

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l’enregistrement, est soumise au droit fixe des actes innommés de 5.000 francs, sous réserve
des dispositions prévues au deuxième alinéa de l’article 454 du CGI qui soumet au droit
proportionnel les conventions affectées d’une condition suspensive liée à une autorisation
administrative, sauf restitution ultérieure des droits perçus en cas de non réalisation de la
condition.

En ce qui concerne la promesse de vente sous condition suspensive, il convient de distinguer


selon qu’il s’agit d’une promesse unilatérale ou d’une promesse synallagmatique de vente. Ainsi,
un acte portant promesse de vente dans lequel le vendeur s’engage à vendre à un prix fixé
d’avance, sans que l’acquéreur ne promette d’acquérir en raison d’un évènement ultérieur dont
la réalisation n’est pas certaine et ne dépend pas des parties au contrat, est soumis au droit fixe
des actes innommés de 5.000 francs.

Il en est différemment de la promesse synallagmatique de vente qui remplit les conditions fixées
à l'article 322 du Code des obligations civiles et commerciales (COCC), c’est-à-dire dans
laquelle il y a un accord entre les parties sur l’objet de la vente et sur le prix, Une telle convention
vaut vente parfaite et est en conséquence soumise au régime fiscal des ventes.

B) - LA CONDITION RESOLUTOIRE
La condition résolutoire ne suspend point l’existence de l’acte juridique qui en est affecté. Celui-
ci produit immédiatement ses effets et doit être tarifé dès sa rédaction au droit qu’il comporte
d’après sa nature.
Si la condition ne se réalise pas, la perception est définitive. Dans le cas contraire et afin d’éviter
la fraude, la restitution n’est autorisée que si la résolution dérive de la loi.

C) – LE TERME
Le terme diffère de la condition en ce qu’il ne suspend point l’existence de l’acte mais retarde
seulement l’exécution. C’est un événement futur mais certain qui n’empêche pas la perception
de l’impôt dans les conditions ordinaires.

D) - CLAUSES ALTERNATIVES
L’obligation alternative donne aux parties le droit d’opter entre deux ou plusieurs prestations.
Seule doit être soumise à l’impôt l’obligation qui sera exécutée.
Si l’acte comporte plusieurs obligations au choix des parties, le service taxe l’obligation donnant
lieu au montant le moins élevé.
Un supplément de droit est réclamé le cas échéant, si c’est l’autre obligation qui est exécutée.

E) – CLAUSES FACULTATIVES
L’obligation facultative donne à l’une des parties la possibilité de se libérer d’une prestation en
accomplissant une autre prestation ; la première obligation est immédiatement taxée sauf à
régulariser si c’est l’autre prestation qui est exécutée.

CHAPITRE V : FAIT GENERATEUR – L’ASSIETTE ET LA LIQUIDATION DES DROITS


A - FAIT GENERATEUR
Pour les actes et les mutations obligatoirement soumis à la formalité, la créance de l’Etat résulte
de la rédaction de l’acte ou de la mutation.
Par la suite, l’impôt constitue un droit immédiatement acquis échappant aux modifications de
tarifs survenues entre l’époque de son ouverture et celle de son paiement.
Pour les actes non soumis obligatoirement à la formalité, le fait générateur se place à la date de
la présentation volontaire.

B – ASSIETTE
Les droits d’enregistrement sont assis sur les valeurs des biens transmis.
La valeur d’un bien correspond au prix que le jeu normal de l’offre et de la demande permet
d’obtenir à un moment donné de la vente d’un bien déterminé, abstraction faite de toute valeur
de convenance qui pourrait être offerte.

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En général, la valeur du bien figure dans l’acte. Mais, si la valeur imposable ne résulte pas de
l’acte, les parties sont tenues d’y suppléer par une déclaration estimative faite au pied de l’acte
sous peine de refus de la formalité.

C - LIQUIDATION ET PAIEMENT
Pour la perception des droits, il est fait abstraction des sommes ou des valeurs inférieures à
1.000 F.

Le montant de la base taxable est arrondi au millier de franc inférieur.


L’ensemble des droits variables exigibles sur un acte ou une mutation ne peut être inférieur à
cinq mille (5000) francs correspondant au minimum de perception en matière de droits
d’enregistrement.

D - LES BUREAUX COMPETENTS


Les actes publics, les actes judiciaires et les actes sous seing privé portant sur un immeuble,
un droit réel immobilier, un fonds de commerce ou une clientèle sont enregistrés au bureau de
recouvrement dans le ressort duquel se situe le bien. Toutefois, la formalité fusionnée a lieu au
bureau de la conservation de la propriété des droits fonciers de la situation de l’immeuble.
Les autres actes publics et sous seing privé sont enregistrés au bureau dans le ressort duquel
se situe l’adresse professionnelle de l’officier public ayant dressé l’acte ou de l’une des parties
contractantes.

1 - LES ACTES NOTARIES PASSIBLES DE DROITS FIXES


Dans les conditions fixées par un arrêté du ministre chargé des finances, les notaires peuvent
recevoir l’autorisation de procéder à l’enregistrement des actes établis ou reçus par eux, lorsque
ceux-ci sont uniquement soumis à des droits fixes et de reverser au Trésor public les droits
collectés.

2- LES MARCHES
Les marchés publics soumis à la formalité de l’enregistrement sont présentés obligatoirement
au bureau dans le ressort duquel l’attributaire est domicilié.

3 - LES TESTAMENTS
Les testaments faits hors du Sénégal ne peuvent être exécutés sur les biens situés au
Sénégal qu’après avoir été enregistrés au bureau du domicile ou du dernier domicile connu au
Sénégal du testateur.

4 – LES ACTES SOUS SEING PRIVE


Les actes sous seing privé non soumis obligatoirement peuvent être enregistrés dans n’importe
quel bureau indistinctement.

5 – LES BUREAUX COMPETENTS POUR LES MUTATIONS PAR DECES


Si le défunt avait un domicile au Sénégal, le bureau compétent est celui de son domicile. A
défaut de domicile au Sénégal, la déclaration est enregistrée au bureau du domicile du
déclarant.

6 – LES ACTES PASSES EN PAYS ETRANGERS


Ces actes peuvent être enregistrés dans tous les bureaux indistinctement.

E- LES DELAIS
Les délais fixés par la loi sont des délais de rigueur et ne peuvent être prorogés.
Inversement, ils sont suspensifs du paiement des droits. Aucune poursuite ne peut être engagée
tant qu’ils ne sont pas expirés.

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Pour le décompte du délai, le jour de la date de l’acte n’est pas compté dans le délai, par contre,
le jour de l’expiration du délai fait partie de ce dernier.

Quand le délai est fixé en mois, il se calcule de quantième en quantième (25 janvier - 25 février).
Lorsque le jour de l’expiration du délai est un jour de fermeture totale ou partielle du bureau, le
délai est prorogé jusqu’au premier jour ouvrable qui suit.

1) LE DELAI GENERAL D’UN MOIS


Les actes soumis obligatoirement à la formalité doivent en règle générale être présentés à
l’enregistrement dans le délai d’un mois à compter de leur date ou de l'entrée en possession. Il
en est ainsi :
➢ les conventions écrites ou verbales, sous seing privé ou authentiques, autres que celles
visées au A du présent article portant :
– mutation directe ou indirecte entre vifs, à titre gratuit ou onéreux, de propriété, de nue-
propriété, d’usufruit ou de jouissance d’immeubles immatriculés ou non situés au Sénégal,
de droits réels immobiliers, de fonds de commerce ou de clientèle relatifs à des biens situés
dans ce même pays ;
– cession directe ou indirecte de titres sociaux ou de parts de groupements d’intérêt
économique, d’obligations ou d’autres valeurs mobilières relatifs à des entités situées au
Sénégal ;
– transmission directe ou indirecte de créances entrainant un transfert de propriété au
Sénégal ;
– cession de véhicules à moteur neufs ou d’occasion.

➢ les actes de constitution, prorogation et dissolution directe ou indirecte des sociétés


et des groupements d’intérêt économique, de même que ceux constatant leurs
augmentations, réductions et amortissements de capital ;
➢ les mandats, promesses de vente, actes translatifs de propriété et d’une manière
générale tous les actes se rattachant à la profession d’intermédiaire pour l’achat et la
vente, de façon directe ou indirecte, des immeubles ou des fonds de commerce situés
au Sénégal, ou à la qualité de propriétaire acquise par l’achat, de façon directe ou
indirecte, des mêmes biens en vue de les revendre les actes constatant un partage
direct ou indirect de biens meubles ou immeubles situés au Sénégal, à quelque titre
que ce soit ;
➢ des actes de donation, des sociétés, des notaires, des huissiers et autres personnes
ayant le pouvoir de faire des exploits ou des procès-verbaux, des actes des
marchands de biens, des conventions des successeurs, des acceptations ou
répudiation de succession, legs ou communautés, des rentes ou pensions, des
marchés, des brevets, des procès-verbaux d’adjudication aux enchères publiques de
biens meubles, des partages, des mutations des titres miniers et des actes judiciaires.

2) LES DELAIS SPECIAUX *


➢ Le délai de 10 jours à compter de leur date, les actes des notaires portant mutation de
propriété d'immeubles.
➢ Le délai de 3 mois :
Ce délai concerne :
- les testaments et les sentences arbitrales en cas d’ordonnance d’exéquatur et les accords
survenus en cours d’instance.
- Les déclarations de location verbale d’immeubles doivent être faites chaque trimestre dans les
vingt (20) premiers jours des mois de janvier, avril, juillet et octobre.
➢ Le délai d’un an : Ce délai concerne les déclarations de succession et les successions de
droit sénégalais ou d’un étranger domicilié au Sénégal portant sur des titres, créances et
généralement toutes valeurs mobilières étrangères.

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CHAPITRE VI : LES REGIMES PARTICULIERS
I - ACTES EXEMPTES DE L’ENREGISTREMENT
De nombreux actes qui, par leur forme ou leur objet, devaient être soumis à la formalité, sont,
pour des motifs divers, dispensés de celle-ci et du paiement des droits d’enregistrement. Mais,
en cas de présentation volontaire, ils sont soumis au droit fixe des actes innommés.
Quelques exemples d’actes exemptés :

- Les significations d’actes de procédure d’avocat à avocat,


- les actes ayant pour objet le recouvrement des impôts et taxes,
- les cessions de titres des sociétés cotées à la BRVM,
- les actes d’avances sur titres de fonds d’Etat sénégalais ou valeurs émises par le Trésor,
- les actes portant sur l’eau ou l’électricité,
- les dons et legs aux associations et organismes d’utilité publique,
- les actes bénéficiant aux entreprises franches d’exportation

II - ACTES ENREGISTRES GRATIS


Les actes suivants sont soumis à la formalité, mais ne donnent lieu au paiement d’aucun droit,
ils sont enregistrés gratis.
➢ Les actes pour lesquels les droits sont à la charge de l’Etat, des collectivités territoriales ou
des établissements publics à caractère administratif,
➢ les cessions de créances réalisées par des sociétés habilitées par la BCEAO, de même que
les actes, pièces et écrits concernant la BCEAO ou l’Agence française de développement,
➢ les dons et legs au profit de l’Etat, des conseils départementaux, des communes, ainsi que
des établissements publics hospitaliers nationaux et communaux,
➢ les successions ayant un actif brut n’excédant pas un million de FCFA ;
➢ les dons et legs d’œuvres d’art remis aux services et musées nationaux,
➢ les expropriations,
➢ les marchés passés par le ministère des forces armées et les marchés passés par les
établissements hospitaliers,
➢ l’attribution ou le transfert de biens aux missions religieuses,
➢ les actes concernant les sociétés d’investissement à capital fixe,
➢ les actes des ambassades et missions consulaires,
➢ les actes des associations d’intérêt rural et des coopératives agricoles,
➢ les contrats des sociétés de crédit-bail,
➢ les opérations des établissements de crédit islamique,
➢ les successions dévolues à l’Etat, les successions des militaires et ressortissants sénégalais
décédés pour fait de guerre,
➢ les mutations de véhicule par les transporteurs,
➢ les actes soumis à la taxe spéciale sur les conventions d’assurance
➢ les prises en charge d’un passif en matière de fusions

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TITRE II - LES TARIFS APPLICABLES

CHAPITRE I : LES DROITS FIXES


Un droit est fixe quand tous les actes d’une même catégorie sont passibles du même montant
quelle que soit l’importance des sommes ou valeurs qui sont énoncées dans l’acte ou la
déclaration.
Il y a actuellement trois (03) sortes de droits fixes en matière de droit d’enregistrement.

1°) Le droit fixe de 5.000 F : C’est d’abord le minimum de perception en matière


d’enregistrement. Il est, ensuite, applicable aux actes innommés, c’est à dire ceux qui n’ont pas
fait l’objet d’une tarification spéciale ou qui ne sont pas soumis obligatoirement à la formalité de
l’enregistrement. Il est également exigible si le droit variable applicable est inférieur à 5000
francs.
Ce droit s’applique aussi à tout un ensemble d’opérations énumérées par l’article 471-I du CGI
dont :
➢ les acceptations pures et simples de successions, legs ou communautés,
➢ les actes de constitution d’associations en participation ;
➢ les testaments et tous autres actes de libéralités relatifs à l’événement du décès ;
➢ les résiliations de baux de biens de toute nature,
➢ les actes des notaires, huissiers, officiers et autres personnes ayant pouvoir de faire des
exploits et procès verbaux lorsqu’ils ne portent pas sur des actes ou faits juridiques donnant
ouverture au droit variable ;
➢ les adjudications à la folle enchère ;
➢ les déclarations de command ;
➢ les actes des sociétés d’investissement à capital variable et les fonds communs de
placements ;
➢ les actes de constitution des sociétés de construction d’immeubles en copropriété ;
➢ les actes de partage en nature desdits immeubles au profit de leurs membres à condition
dans le délai de 7 ans ;
➢ Les actes constatant la transformation régulière de sociétés commerciales ;
➢ Les actes de dissolution des sociétés ;
➢ Les cessions subséquentes d’un bien en exécution d’un contrat de financement islamique
ou de crédit-bail.

2°) Le droit fixe de 10 000F:


Ce droit s’applique aux actes de formation et de prorogation de sociétés ou des GIE qui ne
contiennent ni obligation, ni libération, ni transmission de biens meubles ou immeubles entre les
associés ou autres personnes lorsque le capital est au plus égal à 100 millions.
Ce droit correspond au minimum de perception applicable aux droits de mutation à titre gratuit
(donations et successions).

3°) Le droit fixe de 50.000 F : concerne les cessions de véhicules d’occasion qui ne font plus
l’objet de cotation et les actes de fusion, scission et apport partiel d’actif des sociétés à
l’exclusion des sociétés d’investissements à capital fixe.

CHAPITRE II : LES DROITS VARIABLES

L’article 472 du CGI prévoit différents droits proportionnels.


Le droit proportionnel représente un pourcentage constant des valeurs qui font l’objet des actes
et des mutations. Il est établi pour les transmission de propriété, d’usufruit ou de jouissance de
biens meubles ou immeubles, soit entre vifs, soit par décès, les condamnations de sommes et
valeurs, ainsi que les actes constatant un apport en mariage, un apport en société, un partage
de biens meubles ou immeubles, un marché, une convention d’assurances de rente viagère.

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Chargé de cours Abdoulaye NDIAYE
➢ Le taux de 10%
Sont enregistrées au taux de 10% les mutations à titre gratuit entre vifs autres que celles visées
au 5° du IV du présent article.

➢ Le taux de 5%
Sont enregistrées au taux de 5% :
1. les adjudications, ventes reventes, cessions, rétrocessions, les retraits exercés après
l'expiration des délais convenu par les contrats de vente sous faculté de réméré, de tous autres
actes civils et judiciaires de biens immeubles à titre onéreux, ainsi que les mêmes actes
translatifs de droits immobiliers ; sous réserve des dispositions du point I de l'article 471, les
adjudications à la folle enchère de biens de même nature ;
4. les mutations de propriété portant sur des immeubles ou droits réels immobiliers opérées
suite à la dissolution de sociétés ou groupements assimilés, lorsqu'elles sont faites au profit d'un
associé autre que l'apporteur ;
5. les mutations de propriété à titre onéreux de fonds de commerce ou de clientèle ;
6. les mutations de propriété ou de jouissance à titre onéreux des titres miniers ;
7. les mutations par décès autres que celles visées au 5° du IV du présent article ;

➢ Le taux de 3%
Sont enregistrés au taux de 3% :
1. les ventes de biens meubles visées au 11°) de l'article 464 autres que ceux pour lesquels il
est prévu un droit spécifique, de même que les élections ou déclarations de Command ou d'ami
par suite d'adjudication ou contrats de biens meubles, si la déclaration est faite plus de vingt-
quatre heures après l'adjudication ou sans que la faculté d'élire un command ait été réservée
dans l'acte d'adjudication ou le contrat de vente ;
3. les échanges de biens immeubles.
➢ Le taux de 2%
Sont enregistrées au taux de 2% :
1. en sus du droit d'enregistrement exigible sur cet apport, les actes de société, à l'exception
des actes de fusion et assimilés, constatant un apport immobilier qui ne donne pas ouverture, à
raison de cet apport, au droit de mutation entre vifs à titre onéreux ;
2. la partie de l'actif apporté par la ou les nouvelles sociétés fusionnées qui excède le capital
appelé et non remboursé de ces sociétés dans les conditions fixées à l'article 466 ;
4. les cessions de gré à gré de véhicules à moteur d'occasion ;
5. les mutations à titre gratuit entre époux et en ligne directe ;
6. lorsque la durée est limitée, les baux, sous-baux et prorogations conventionnelles ou légales
de baux d'immeubles, de fonds de commerce et autres biens meubles ;
8. les concessions de brevet et autres droits de propriété intellectuelle.

➢ Le taux de 1%
Sont enregistrés au taux de 1% :
➢ les actes portant ventes d'immeubles à usage de logement par les personnes physiques
ou morales qui se consacrent, avec l'agrément et sous le contrôle de l'Etat, au
développement de l'habitat social et selon des modalités fixées par décret pris sur
proposition conjointe du Ministre chargé des Finances et du Ministre chargé de l'Habitat
;

➢ les actes de formation, de prorogation et d'augmentation de capital de sociétés ou de


GIE, quelle que soit la modalité, qui ne contiennent ni obligation, ni libération, ni
transmission de biens meubles ou immeubles entre les associés ou autres personnes
lorsque le capital est supérieur à cent (100) millions ;

➢ les actes de société, à l'exception des actes de fusion et assimilés prévus à l'article 466,
constatant un apport immobilier qui ne donne pas ouverture, à raison de cet apport, au
droit de mutation entre vifs à titre onéreux et portant engagement écrit de la société

12
Chargé de cours Abdoulaye NDIAYE
bénéficiaire, de conserver, à l'actif du bilan, le bien pendant une durée minimale de dix
ans. Cet engagement est inscrit au Livre foncier et joint à l'acte soumis à la formalité ;

➢ les marchés publics ;

➢ les partages de biens meubles et immeubles entre copropriétaires, cohéritiers,


coassociés à quelque titre que ce soit, pourvu qu'il en soit justifié ;

➢ les cessions d'actions, d'obligations et de parts sociales des sociétés ainsi que les
cessions d'obligations.

Toutefois :
- les cessions d'actions, de parts sociales, conférant à leurs possesseurs la propriété ou le droit
à la jouissance d'immeubles, sont réputées avoir pour objet lesdits immeubles ou fractions
d'immeubles, pour la perception des droits d'enregistrement et des taxes assimilées ;
- les cessions d'actions d'apport et de parts de fondateurs effectuées pendant la période de non
négociabilité, sont considérées comme ayant pour objet les biens en nature représentés par les
titres cédés ;

➢ les transferts, cessions et autres mutations à titre onéreux de créances ;


➢ les cessions de gré à gré de véhicules à moteurs neufs ;
les marchandises neuves garnissant le fonds à condition qu'il soit stipulé en ce qui les concerne
un prix particulier et qu'elles soient désignées et estimées article par article dans un état distinct.

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Chargé de cours Abdoulaye NDIAYE
TITRE III : LES OPERATIONS DE L’ENTREPRISE SOUMISES AUX DROITS
D’ENREGISTREMENT

Il n’y a pas de définition juridique de l’entreprise. Selon une approche économique, l’entreprise
peut être considérée comme étant une unité économique impliquant la mise en œuvre de
moyens humains et matériels de production ou de distribution reposant sur organisation
préétablie.

L’entreprise peut prendre la forme individuelle ou la forme sociétaire dans ce dernier cas elle
est incarnée dans la personne morale de la société.

L’entreprise est à tous les stades de sa création et de son développement assujetti à des droits
d’enregistrement.

De tels droits sont tout d’abord dus par l’entreprise lorsqu’elle réalise certaines opérations et
principalement des mutations de propriété. A cet égard, l’entreprise est particulièrement
concernée au moment où elle réunit le potentiel économique qui lui permet d’exercer son
activité. Elle est alors imposée pour l’acquisition d’immeuble, de droit au bail, de fonds de
commerce. Mais ces mêmes opérations de transfert de propriété seront imposées par des
droits d’enregistrement lorsque l’entreprise cessera son activité et qu’à la suite de cette
cessation d’activité l’entrepreneur réalisera les biens qui, jusqu’alors, étaient affectés à
l’entreprise.

Ainsi qu’il a été vu, les droits sont calculés de façon différente lorsque la cession ou cessation
de l’entreprise est due au décès de l’entrepreneur. La mutation de l’entreprise est alors soumise
aux droits de succession.

Ce sont également des droits d’enregistrement qui frappent la cession de l’entreprise lorsqu’elle
s’effectue à travers à travers la cession des droits sociaux.

Si l’enregistrement s’applique largement aux opérations de l’entreprise, il intéresse également,


d'une façon importante, les structures de l'entreprise lorsqu’elle est exploitée sous la forme
sociale. À cet égard, la constitution de la société est largement soumise droits d'enregistrement
avec les droits d’apport ; mais la société est également assujettie à de tels droits tout au long
de sa vie sociale lorsqu’elle modifie ses structures, qu'elle modifie son capital, change de forme
ou participe à une fusion avec une autre société.

Enfin, les droits d'enregistrement viendront lourdement taxer la société au moment de sa


dissolution en raison notamment de l'exigence des droits de partage et parfois de droit de
mutation.

Si toute entreprise doit connaître la charge des droits d'enregistrement entraîné par certaines
de ses opérations ou par certains de ses choix concernant ses structures, il lui est tout à fait
nécessaire de connaître un certain nombre de règles générales qui lui permettront de connaître
l'ensemble de ses droits et de ses obligations.

Concernant les obligations de l'entreprise relatives à l'enregistrement elle a évidemment dans


certains cas l'obligation de faire enregistrer certaines opérations. Cette obligation entraîne tout
naturellement l'obligation de payer les droits d'enregistrement correspondant.

Mais comme les droits d'enregistrement sont assis sur la valeur du bien objet de l'opération
c'est à dire le plus souvent le prix l'entreprise aura certaines obligations relatives à la déclaration
du prix.

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Chargé de cours Abdoulaye NDIAYE
Cependant, le Code général des Impôts (CGI) accorde beaucoup de régimes de faveur au profit
des sociétés dans leur création et leur évolution (modification, transformation, réduction, fusion,
augmentation de capital).

CHAPITRE I : LES MUTATIONS A TITRE ONEREUX DE BIENS IMMEUBLES


La mutation est définie comme le passage d’un droit d’une tête à une autre.
C’est donc la transmission réelle ou apparente d’un droit entre deux ou plusieurs personnes.
Traditionnellement, les immeubles sont considérés l’élément le plus important du patrimoine des
particuliers c’est pourquoi leur vente donne lieu à une taxation au taux de 5%.
Cependant, il existe par rapport à ce taux, un certain nombre de règles dérogatoires pouvant
faire bénéficier de tarifs de faveur.

SECTION I - CHAMP D’APPLICATION DU DROIT DE VENTE D’IMMEUBLE


A- LES BIENS IMPOSABLES
Le tarif de vente d’immeuble de 5 % s’applique :
• Aux immeubles par nature, c’est- à- dire aux fonds de terres, aux bâtiments, aux récoltes
pendantes, sur racines ou aux fruits des arbres non encore cueillis.
• A l’usufruit ou à la nue-propriété des biens immeubles.
• A la jouissance des immeubles, c’est- à- dire les autres droits réels immobiliers.

L’exigibilité du droit de vente d’immeubles est donc soumise à la double condition suivante :
Que l’opération s’analyse en une mutation à titre onéreux et que la mutation porte sur un bien
présentant un caractère immobilier tel que défini ci-dessus.

B- LES CONVENTIONS TAXABLES : LA VENTE


La vente est le contrat par lequel le vendeur s’engage à transférer la propriété d’une chose
corporelle ou incorporelle à l’acquéreur, moyennant un prix fixé en argent.

La chose vendue doit exister au moment du contrat. Néanmoins, la vente de choses qui
n’existent pas encore est conclue sous la condition résolutoire qu’elles existeront et seront
délivrées.

II - ASSIETTE DE L’IMPOT
La base de perception de l’impôt est constituée par le prix exprimé dans l’acte augmenté de
toutes les charges en capital ainsi que de toutes les indemnités stipulées au profit du cédant à
quelque titre et pour quelque cause que ce soit ; à défaut de prix, la base imposable est
déterminée d’après la valeur vénale de l’immeuble sur une déclaration détaillée et estimative.

A- LE PRIX ET LES AUTRES ELEMENTS IMPOSABLES


1 – LE PRIX
Le prix peut consister non seulement en une somme d’argent mais également en une créance
mobilière, en obligation de faire ou par la remise de meubles de toute nature.
Lorsqu’il n’est pas exprimé en argent, les parties doivent fournir une évaluation pour permettre
la perception des droits.
Lorsqu’il est payable à terme avec des intérêts, ces derniers ne sont pas taxables.
Par contre, si le prix est formé d’une rente viagère, la perception est alors établie sur le capital
de la rente exprimée dans l’acte ou sur une déclaration estimative des parties.
Si le prix est stipulé payable en nature ou sur la base du cours de certains produits, le droit est
liquidé d’après la valeur des produits au jour du contrat.
Lorsque le prix est assorti d’une clause de variabilité en fonction d’indices économiques,
l’Administration admet dans un souci de simplification que l’impôt soit liquidé de manière
définitive sur le prix porté dans l’acte.

2 - LES CHARGES AUGMENTATIVES DU PRIX


Ces charges sont constituées par les prestations supplémentaires que le contrat impose à
l’acquéreur ainsi que par les avantages indirects que l’acquéreur procure au vendeur.

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Chargé de cours Abdoulaye NDIAYE
Il en est ainsi :
- du paiement par l’acquéreur des dettes du vendeur ;
- des frais antérieurs au contrat mis à la charge de l’acquéreur ;
- des rentes à servir par l’acquéreur à la place du vendeur ;
- des constructions et travaux à exécuter au profit du vendeur
- réserve de jouissance au profit du vendeur si le prix de vente est payé comptant ;
Par contre, les frais d’actes incombent normalement à l’acquéreur sous réserve de l’application
de la règle de la solidarité des parties. A l’inverse lorsque le contrat met à la charge du vendeur
une obligation incombant normalement à l’acquéreur le montant de ces charges est déduit pour
la liquidation des droits.

B- LA VALEUR VENALE
Selon une jurisprudence assez abondante, la valeur vénale réelle d’un immeuble est constituée
par le prix qui pourrait être obtenu par le libre jeu de l’offre et de la demande dans le marché
réel compte tenu de l’état dans lequel se trouve l’immeuble avant la mutation et les clauses de
l’acte de vente.
Il convient, donc, pour appréhender cette valeur de se placer du point de vue d’un acheteur
quelconque et non d’une personne déterminée (pas de prix de convenance).

Exemple :
Monsieur BA vend à Monsieur DIOP un immeuble au prix de 10 000 000 FCFA à charge pour
Monsieur DIOP de payer outre le prix :
- l’hypothèque de 3 000 000 grevant l’immeuble vendu,
- les impôts fonciers de l’immeuble et dont les rôles sont sortis au nom de Monsieur BA
pour un montant de 300.000 francs,
- de rembourser une somme de 500.000 francs représentant la dette de Monsieur BA au
niveau de sa banque
- et enfin de régler les frais et loyaux coûts du contrat estimés à 1 500 000 Francs.

Travail à faire : Déterminer la base taxable et préciser le délai de présentation à la formalité si


l’acte a été passé le 04/06/2023.

Solution :
Prix (10 000 000 + 3 000 000 + 300 000 + 500 000) = 13 800 000
Délai : 1 mois => 04 juillet 2023

CAS PRATIQUES

III - LES REGIMES SPECIAUX


1 - LES CESSIONS FAITES PAR LES PROMOTEURS IMMOBILIERS
Sont enregistrés à 1%, les actes de vente d’immeubles à usage de logement faits par les
personnes physiques ou morales qui se consacrent avec l’agrément et sous le contrôle de l’Etat
au développement de l’habitat social et selon des modalités fixées par décret pris sur proposition
conjointe du ministre chargé des Finances et du Ministre chargé de l’Habitat.

2 - LES IMMEUBLES SITUES À L’ETRANGER


Les actes de vente d’immeubles situés à l’étranger sont enregistrés à 2 %.

CHAPITRE II : LES MUTATIONS A TITRE ONEREUX DE BIENS MEUBLES


Le régime fiscal des mutations à titre onéreux de meubles varie en fonction du caractère
juridique de ces meubles.

SECTION I - LES VENTES DE MEUBLES EN GENERALE (gré à gré)


Les actes portant mutation de propriétés, d’usufruit de biens meubles doivent être enregistrés
dans un délai d’un mois à compter de leur date (de l’acte) et à un droit de 3%.

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Chargé de cours Abdoulaye NDIAYE
Ce tarif s’applique à toutes les ventes de meubles en général pour lesquels un autre tarif n’a
pas été édicté. Les ventes soumises au taux de 3% ne sont assujetties à l’enregistrement que
si elles sont constatées par un acte notamment les procès-verbaux d’adjudication.

Les mutations à titre onéreux ne revêtant pas la forme d’une vente aux enchères publiques et
ayant pour objet des meubles dont la mutation n’est pas soumise à un régime particulier, sont
dispensées de la formalité si elles sont constatées par un acte sous seing privé ou si elles sont
verbales.
Ainsi, lorsqu’elles sont présentées volontairement à la formalité ou constatées par acte notarié,
ces mutations donnent ouverture au droit fixe des actes innomés de 5.000 Francs.

SECTION II - LES VENTES PUBLIQUES DE MEUBLES


Les ventes publiques qui sont réalisées par les Commissaires-priseurs, les agents des
Administrations financières ou à la barre du Tribunal sont constatées par des procès- verbaux
qui sont obligatoirement assujettis à la formalité de l’enregistrement à un taux proportionnel de
3% liquidé sur le prix exprimé augmenté éventuellement des charges.

Mais l’officier public chargé de procéder à la vente doit au préalable faire une déclaration de
cette vente au bureau d’enregistrement compétent. Toutefois les agents de l’administration
préposés à la vente du mobilier de l’Etat sont dispensés de cette déclaration.

Pour ces ventes aux enchères publiques de meubles, le droit est perçu sur le montant total des
recettes indiquées dans le procès-verbal des séances

CHAPITRE III : CESSIONS DE FONDS DE COMMERCE, DE CLIENTELE ET CONVENTIONS ASSIMILEES


SECTION I - DEFINITION DU FONDS DE COMMERCE
Le fonds de commerce est constitué par un ensemble de moyens qui permettent au commerçant
d’attirer et de conserver une clientèle. Il regroupe différents éléments mobiliers, corporels et
incorporels.
Le fonds de commerce comprend obligatoirement la clientèle et l’enseigne ou le nom
commercial. Ces éléments sont désignés sous le nom de fonds commercial.

Le fonds de commerce peut comprendre en outre, mais à condition qu’ils soient nommément
désignés, les éléments suivants :
➢ les installations
➢ les aménagements et les agencements
➢ le matériel
➢ le mobilier
➢ les marchandises en stock
➢ le droit au bail
➢ les licences d’exploitation
➢ les brevets d’invention, marques de fabrique et de commerce, les dessins et les modèles,
et tout autre droit de propriété intellectuelle nécessaire à l’exploitation.

Un fonds de commerce se compose ordinairement de trois éléments et subsidiairement de
quatre :

➢ la clientèle ou l’achalandage
➢ le droit au bail
➢ le matériel ou le mobilier
➢ les marchandises neuves

Il n’est indispensable que ces éléments tous réunis pour constituer l’entité juridique qu’est le
fonds de commerce.

La vente du fonds de commerce obéit aux règles générales de la vente, sous réserve des
dispositions et des textes spécifiques à l’exercice de certaines activités commerciales.
17
Chargé de cours Abdoulaye NDIAYE
La cession de fonds de commerce a obligatoirement pour objet le fonds commercial tel que
défini ci-dessus.

Elle peut porter aussi sur d’autres éléments du fonds de commerce, à condition de les préciser
expressément dans l’acte de cession. Ces dispositions n’interdisent pas la cession d’éléments
séparés du fonds de commerce.

Mais en tous les cas, il ne peut y avoir de cession de fonds de commerce s’il n’y a pas cession
d’une clientèle sans laquelle le fonds de commerce ne peut exister.

La vente d’un fonds de commerce peut être réalisée soit par acte sous seing privé soit par acte
authentique.

SECTION II - CHAMP D’APPLICATION DES DROITS D’ENREGISTREMENT


L’impôt frappe les cessions de fonds de commerce, les cessions de clientèle et certaines
conventions assimilées qu’elles soient constatées par un écrit ou simplement verbales.

PARAGRAPHE 1 : CESSION DE FONDS DE COMMERCE


A - ELEMENTS CONSTITUTIFS DU FONDS DE COMMERCE
1)- Eléments incorporels
L’achalandage ou la clientèle : Ils constituent les droits accessoires qui concourent à former
et à maintenir entre l’établissement et le public un lien tel que le nom commercial, l’enseigne,
les droits de propriétés industrielles (procédé de fabrication, la marque de fabrique, le
commerce, le brevet d’invention, le dessin, les modèles, les licences etc.).

Le droit au bail ou indemnité de départ ou denier d’entrée ou pas de porte : C’est le droit
de prendre la suite du cédant dans le bail consenti au locataire des locaux où s’exploite le fonds.

a) - Les éléments corporels


Le matériel ou mobilier : comprend tous les objets mobiliers servant à l’exploitation du fonds.
Ces objets doivent donner lieu à un inventaire détaillé et estimatif dans un état distinct.

Les marchandises neuves : Il s’agit des biens qui font l’objet direct du commerce exploité dans
le fonds, c’est-à-dire ceux qui sont destinés à être vendus.

2 – CESSION ISOLEE DE FONDS DE COMMERCE


Les cessions d’éléments du fonds de commerce autres que la clientèle, sont soumises au
régime ordinaire prévu pour les biens cédés.

B - CESSION DE CLIENTELE
Sont concernés les cessions de clientèle exercée au moyen d’un courant d’affaires avec le
public (cas des Architectes, Dentistes, Avocats etc.). Ces éléments peuvent faire l’objet d’une
cession distincte des autres éléments du fonds de commerce.

C - LES CESSIONS ASSIMILEES A DES CESSIONS DE CLIENTELE OU DE FONDS DE


COMMERCE :
Convention des successeurs
Toute convention à titre onéreux ayant pour effet de permettre à une personne d’exercer fût-ce
partiellement une profession, une fonction ou un emploi occupé par un précédant titulaire même
lorsque ladite convention conclue avec le titulaire ou avec ses ayants causes ne s’accompagne
pas d’une cession de clientèle est taxée au même titre qu’un fonds de commerce.

PARAGRAPHE II - ASSIETTE DU DROIT


Les droits sont perçus sur le prix de la vente de l’achalandage, de la cession du droit au bail et
objets mobiliers ou autres servant à l’exploitation ou sur la valeur vénale réelle si elle est

18
Chargé de cours Abdoulaye NDIAYE
supérieure. Les charges sont reparties, s’il y a lieu, proportionnellement aux prix respectifs des
marchandises neuves et des autres éléments du fonds de commerce.

Pour les conventions assimilées à des cessions de fonds de commerce, les droits sont exigibles
sur toutes les sommes dont le paiement est imposé au successeur sous quelque dénomination
que ce soit et sur les charges lui incombant au même titre.

PARAGRAPHE III- LE TARIF


Les mutations à titre onéreux de fonds de commerce, de clientèle et les conventions assimilées
sont soumises à un taux de 5 %.

Mais les marchandises neuves cédées en même temps que les autres éléments du fonds de
commerce et à l’acquéreur même du fonds de commerce sont taxées à un tarif de faveur de 1%
à condition qu’elles soient estimées article par article dans un état détaillé et distinct avec un
prix particulier pour chaque article.
A défaut, elles sont taxées au même titre que les autres éléments de fonds de commerce c’est-
à-dire à 5 %.

Exemple 1 :
Soit un fonds de commerce de 50 000 000 FCFA qui se décompose comme suit :
Clientèle ou achalandage = 15 000 000 ;
Droit au bail = 10 000 000 ;
Matériels et mobiliers = 20 000 000 ;
Marchandises en stock ou marchandises neuves = 5 000 000.

Hypothèse 1 : Les marchandises neuves ne sont pas détaillées et estimées article par article
dans un état distinct avec un prix particulier pour chaque article.

Comme il n’y a pas d’inventaire des marchandises en stock, on taxe la totalité du fonds de
commerce au taux de 5 %.
Droit d’enregistrement = 50 000 000 x 5 % = 2 500 000

Hypothèse 2 : Les marchandises neuves ont fait l’objet d’un inventaire détaillé article par article
dans un état distinct avec un prix particulier pour chaque article et ont été vendues à l’acquéreur
même du fonds de commerce. L’état d’inventaire des marchandises neuves a été présenté à la
formalité en même temps que l’acte de vente du fonds de commerce.
Droit d’enregistrement = 45 000 000 x 5 % + 5 000 000 x 1 % = 2 300 000.
CAS PRATIQUES

CHAPITRE IV : CESSION DU DROIT A UN BAIL D’IMMEUBLE


La cession du droit au bail ne doit pas être confondue avec la cession de bail.

La cession du droit au bail est la vente d’un élément incorporel personnel ou réel. Souvent la
cession du droit au bail n’est que la cession déguisée de clientèle, c’est pourquoi la cession du
droit au bail donne ouverture aux droits de vente de fonds de commerce (5%).

Il y a lieu de rappeler qu’en application de la théorie des dispositions dépendantes et


indépendantes dans un même acte, le droit fixe de cessions de bail est souvent négligé en
présence du droit proportionnel de 5 %.

Le droit au bail est le droit de prendre la suite du cédant dans le bail consenti par le propriétaire
des locaux. La transmission de ce droit est soumise à la formalité de l’enregistrement et à l’impôt
quelle que soit la forme qui lui est donnée par les parties : (cession de droit au bail, cession de
pas - de - porte, indemnité de départ et même cession du bénéfice d’une simple promesse de
bail) qu’elle comporte ou non le versement d’une indemnité, qu’elle ait donné lieu ou non à la
rédaction d’un écrit, l’impôt est perçu au taux de 5 %.

19
Chargé de cours Abdoulaye NDIAYE
L’assiette est constituée du montant de la somme ou de l’indemnité stipulée au profit du cédant
ou sur la valeur vénale réelle du droit cédé déterminée par une déclaration estimative des parties
lorsque la convention ne mentionne aucune indemnité ou lorsque cette indemnité est inférieure
à la valeur vénale.

Le régime de cession du droit à un bail ou du bénéfice d’une promesse de bail portant sur tout
ou partie d’un immeuble est applicable à tous les actes ou conventions quelle que soient la
nature, les modalités, la forme ou la qualification ayant pour effet direct ou indirect de transférer
le droit à la jouissance d’immeubles.

Ce régime n’a institué au profit de l’administration qu’une présomption relative de cession dont
la force probante doit être corroborée par des présomptions simples tirées des circonstances
de fait.

CHAPITRE V : CESSION A TITRE ONEREUX DE DROITS SOCIAUX


La société émet des titres sociaux en contrepartie des apports faits par les associés. Ils
représentent les droits des associés et sont dénommés actions dans les sociétés par actions et
parts sociales dans les autres sociétés.

Le capital social représente le montant des apports faits par les associés à la société et
augmenté, le cas échéant, des incorporations de réserves, de bénéfices ou de primes
d’émission.

Les associés de la société possèdent alors seulement un droit social incorporel désigné selon
les cas sous le nom d’action ou de part sociale.

Les parts sociales sont les titres représentatifs de droits d’associés dans les sociétés autres que
les sociétés par actions (SNC, SCS, SARL, SOCIETE CIVILE).

L’action est un titre négociable, au porteur ou nominatif, ayant une valeur nominale qui
correspond à la part qu’elle représente dans le capital.

Les obligatoires négociables sont des créances sur la société et non des droits sociaux. Elles
sont soumises à la formalité de l’enregistrement dans les mêmes conditions que les actions.

Les cessions de droits sociaux donnent ouverture à un droit spécifique de 1% ou bien sont
soumises au droit de vente d’après la nature des biens représentés par les titres cédés.

SECTION I - LE REGIME DE DROIT COMMUN


Les actes portant cessions d’actions ou de parts sociales des sociétés commerciales ainsi que
les cessions d’obligations sont assujetties à un droit de mutation de 1%.

PARAGRAPHE I – CHAMP D’APPLICATION


Les cessions d’actions, de parts sociales ou d’obligation sont taxables dès qu’il y a mutation.
Peu importe qu’il y ait ou non un acte établi pour les constater.

L’acte s’entend de tout écrit formant titre à l’égard de chacune des parties quelle que soit sa
forme. L’administration est fondée à exiger le paiement du droit proportionnel dès qu’il est
constaté l’accord des parties sur la vente d’actions, de parts ou des obligations.

PARAGRAPHE II - L’ASSIETTE
Pour les cessions de titres des sociétés, des groupements d’intérêt économique et des valeurs
mobilières, le droit est liquidé sur la valeur vénale des biens ou sur le prix stipulé si celui-ci est
supérieur à la valeur vénale.

20
Chargé de cours Abdoulaye NDIAYE
La valeur mathématique d'une action correspond à l'actif net comptable corrigé, divisé par le
nombre de titres. On peut rajouter ensuite le montant du dividende, s'il y a lieu, à la valeur
obtenue.

SECTION II – LE REGIME PARTICULIER (Cession de droits sociaux dans les 3 ans de


l’apport)
Les cessions d’actions d’apport et de parts de fondateurs effectuées pendant la période de non-
négociabilité, sont considérées, au point de vue fiscal, comme ayant pour objet les biens en
nature représentés par les titres cédés.
Ces dispositions sont applicables aux cessions de parts d’intérêts dans les sociétés dont le
capital n’est pas divisé en actions, quand ces cessions interviennent dans les trois (03) ans de
la réalisation définitive faite à la société.

Les cessions d’actions et de parts sociales conférant à leurs possesseurs, la propriété ou la


jouissance d’immeubles ou fractions d’immeubles, sont réputées avoir pour objet, lesdits
immeubles pour la perception des droits d’enregistrement et des taxes assimilées.

CAS PRATIQUES

CHAPITRES VI : LES CESSIONS DE CREANCES


La cession de créance est un contrat par lequel le créancier cédant transmet, à titre onéreux ou
gratuit, tout ou partie de sa créance contre le débiteur cédé à un tiers appelé le cessionnaire.

En ce qui concerne son contenu, la cession de créance peut porter sur une ou plusieurs
créances présentes ou futures, déterminées ou déterminables et s’étend aux accessoires de la
créance, « de sorte que le cessionnaire dispose de toutes les actions qui appartenaient au
cédant et qui se rattachaient à cette créance avant la cession ».

Par ailleurs, il est à noter que le consentement du débiteur n’est pas requis, sauf si la créance
avait été stipulée incessible. Il s’agit d’une différence fondamentale entre la cession de créance
et la novation par changement de créancier, qui requiert le consentement du débiteur.

La cession de créance doit être constatée par écrit, à peine de nullité. En principe, le transfert
de la créance s’opère à la date de l’acte.

Les transferts, cessions et autres mutations à titre onéreux de créances, sont assujettis à un
droit de 1 % liquidé sur le capital nominal de la créance et non sur le prix de cession.

CAS PRATIQUES

CHAPITRE VII : LES CESSIONS DE VEHICULES


Par dérogation aux actes de commerce qui sont exemptés et aux ventes de meubles en général
tout acte portant mutation de gré à gré de véhicules à moteurs neufs ou d’occasions est soumis
à un droit d’enregistrement dont le taux est fixé comme suit :
1 % pour les véhicules à moteur neuf
2 % pour les véhicules à moteur d’occasion.

L’enregistrement est gratuit pour les véhicules de transport public de voyageurs ou de


marchandises acquis par des transporteurs agréés comme tels et munis de l’attestation
d’imposition à la patente.

Le droit proportionnel de 1 % est perçu sur le prix de vente T.T.C. à l’exclusion de la TVA.
Pour les véhicules à moteur d’occasion, le droit d’enregistrement ne peut être perçu sur un
montant inférieur à leur dernière valeur cotée dans le journal «argus » majoré de 50 %.

21
Chargé de cours Abdoulaye NDIAYE
Pour les véhicules à moteur d’occasion importés, le droit est perçu sur la valeur CAF augmentée
des droits et taxes perçus au cordon douanier à l’exclusion de la TVA.

Le droit de mutation est fixé à 50 000 francs pour les véhicules d’occasion qui ne font pas l’objet
cotation.
Traditionnellement, on considère qu'en moyenne, une voiture décote de 25 % la première
année, puis de 18 % la deuxième, 15 % la troisième et 12 % la quatrième. Ensuite, on
considère qu'elle va perdre 10 % supplémentaires chaque année. C‘est la dépréciation
mathématique. Globalement, après 10 ans on dit qu'une voiture n'est plus cotée.

CAS PRATIQUES

CHAPITRE VIII - VENTE SIMULTANEE DE MEUBLES ET D’IMMEUBLES


Lorsqu’un acte de vente simultanée de meubles et d’immeubles comporte un prix unique, le
droit d’enregistrement est perçu sur la totalité du prix au tarif de 5 % à moins qu’il ne soit stipulé
un prix particulier pour les objets mobiliers et que ces derniers ne soient désignés et estimés
article par article dans le contrat ou dans un état annexé audit contrat. Cet état annexé donnera
lieu au paiement du droit 3 %.

Cette règle permet en outre de contrôler si le prix fixé pour les immeubles correspond à leur
valeur vénale.

CHAPITRES VIII : LES ECHANGES D’IMMEUBLES


SECTION I - DEFINITION ET CARACTERE DE L’ECHANGE
L’échange est un contrat par lequel les parties se donnent respectivement une chose pour une
autre.

Au point de vue fiscal, seuls les échanges d’immeubles sont soumis à une tarification spéciale.
Les autres formes d’échanges constituent de véritables ventes et sont taxées comme telles
suivant la nature des biens ou des opérations concernées.
L’échange est un contrat consensuel à titre onéreux et s’apparente à la vente avec laquelle il
est soumis aux mêmes règles.

Il existe, cependant, des différences entre la vente et l’échange :


L’échange n’est pas rescindable, pour cause de lésion comme en matière de vente.
L’échange étant un contrat dans lequel chacune des parties est en même temps vendeur et
acheteur. Il échappe de ce fait au principe de l’interprétation des pactes obscurs qui se fait
contre le vendeur.

Les frais et loyaux coûts du contrat sont à la charge des coéchangistes. Les charges se
partagent entre les parties moitié- moitié sauf stipulation contraire alors qu’en matière de vente,
l’acquéreur doit supporter le prix et les loyaux coûts du contrat.

PARAGRAPHE I - ECHANGE PUR ET SIMPLE


C’est l’échange portant sur des immeubles d’égale valeur et qui est soumis à un droit
d’enregistrement de 3 % sur la valeur de l’un des lots. Ce même taux est appliqué sur le moindre
part, lorsque l’échange est à parts inégales.

CAS PRATIQUES

PARAGRAPHE II - ECHANGE AVEC SOULTE OU PLUS VALUE


Lorsque les immeubles échangés sont de valeurs inégales la différence entre les valeurs
constitue la soulte si elle est exprimée en argent ou la plus-value lorsqu’aucune soulte n’est
stipulée.

La soulte ou la plus-value est taxée comme en matière de vente.

22
Chargé de cours Abdoulaye NDIAYE
Ainsi, on pourrait dire que l’opération s’analyse en un échange pur et simple à concurrence de
la valeur du lot le plus faible et en une vente à concurrence de la différence des valeurs des
deux lots ou de la soulte.

L’acte donne ouverture au taux de 3% sur la valeur du lot le plus faible et le tarif prévu pour la
vente de l’immeuble compris dans le lot le plus important à concurrence du montant de la soulte
ou de la plus-value.

Exemple :

Soit un échange d’immeubles A et B valeur (A = 10 000 000 : B = 13 000 000).

Calculez les droits dus sur cet échange

Solution :
Jusqu’à 10 000 000, l’échange est à parts égales et les droits sont de :
10 000 000 x 3 % = 300 000 F
Droit sur la soulte ou la plus-value : (13 000 000 – 10 000 000) x 5 % = 150 000 F

CAS PRATIQUES

CHAPITRE IX - ECHANGE D’UN IMMEUBLE CONTRE UN MEUBLE ET ECHANGE D’UN


MEUBLE CONTRE UN AUTRE MEUBLE
Ces échanges constituent fiscalement parlant de véritables ventes. L’obligation de transférer un
des deux biens échangés a pour conséquence l’obligation de transférer l’autre bien, de sorte
que ces deux transmissions sont dépendantes et qu’un seul droit de mutation à titre onéreux
est exigible.

Le régime fiscal applicable à ces échanges est le suivant :

- Si les biens échangés sont des biens soumis en cas de vente à des droits de même nature,
il y a lieu de percevoir le droit dont le taux est le plus élevé. Le bien auquel s’applique ce taux
est réputé être l’objet transmis, tandis que l’autre bien est considéré comme étant le prix.

- Ainsi, l’échange d’un immeuble contre des parts sociales, par exemple, donne ouverture aux
droits de vente d’immeuble sur la valeur des parts sociales qui en constituent le prix. D’un autre
coté comme le tarif immobilier de 5% appliqué aux immeubles est supérieur au taux de 1 %
appliqué aux parts sociales, on considère l’immeuble comme l’objet vendu et les parts sociales
son prix de cession.

- Si les biens échangés sont des biens soumis en cas de vente à des droits de nature
différente, il convient de taxer la transmission qui doit être considérée comme principale.

Ainsi l’échange d’un immeuble contre un meuble corporel ou une créance donne lieu à la
perception du droit de vente d’immeuble.

Au total, il convient de retenir que la loi fiscale considère comme de véritables ventes
immobilières les échanges de meubles et d’immeubles, et comme de véritables ventes
mobilières les échanges de meubles contre un autre meuble.

CAS PRATIQUES

23
Chargé de cours Abdoulaye NDIAYE
CHAPITRE X : LES MARCHES PUBLICS
SECTION I : DEFINITION
Les personnes morales de droit public peuvent contracter. Les contrats conclus par les
personnes morales de droit public sont soumis aux règles établies par le Code des Obligations
civiles et commerciales sauf s’il s’agit de contrats administratifs.
Le Code des Obligations Civiles et Commerciales définit le marché comme étant le contrat
d’entreprise qui oblige l’entrepreneur à effectuer un travail pour le maître d’ouvrage sans créer
entre les parties un lien de subordination.

Selon l’article 2 du décret n°2022‐2295du28 décembre2022portantCode des marchés publics :


« Les dispositions du présent décret s’appliquent aux marchés conclus par les autorités
contractantes suivantes :

a) l’État, y compris ses services déconcentrés, les organismes non dotés de la personnalité
morale placés sous son autorité et les institutions constitutionnelles ;

b) les collectivités territoriales, y compris leurs services déconcentrés et les organismes non
dotés de la personnalité morale placés sous leur autorité ainsi que les groupements mixtes mis
en place par les collectivités territoriales et les établissements publics locaux ;
c) les établissements publics, à l’exception des ordres professionnels ;
d) les sociétés publiques ;
e) les agences, autres structures administratives similaires ou assimilées prévues par la loi
d’orientation relative au secteur parapublic et les organismes, personnes morales de droit public
ou privé, autres que les établissements publics, les sociétés publiques, dont l’activité est
financée majoritairement par l’Etat ou une collectivité territoriale et s’exerce essentiellement
dans le cadre d’activités d’intérêt général ;
f) les institutions de protection sociale ;
g) les associations et groupements formés uniquement par les personnes visées aux points a)
à e) du présent article. »

SECTION II – MARCHES ASSUJETTIS A LA FORMALITE


Les marchés publics sont soumis à la formalité de l’enregistrement dans un délai d’un mois.
Toutefois, le délai pour l'enregistrement des marchés assujettis, avant de recevoir exécution, à
l'approbation de l'autorité supérieure, ne prendra cours qu'à compter de la date de notification
de cette approbation à la personne qui doit acquitter les droits. Cette date sera mentionnée en
marge de l'acte par le fonctionnaire dépositaire de la minute ou de l’original.

Les marchés soumis au code des marchés public sont assujettis à un droit de 1 %.

Cependant, ne sont assujettis que les marchés publics c’est-à-dire les marchés passés par
l’Etat, les Collectivités publiques, notamment les Régions, les Communes, les Communautés
rurales, les Communes d’arrondissement et les Etablissements publics autres que les EPIC
(Etablissement Public à Caractère Industriel ou Commercial).

Les EPIC sont des entreprises publiques bénéficiant de l’autonomie financière.

SECTION III - ASSIETTE ET LIQUIDATION DU DROIT DE MARCHE


Le droit de marché est liquidé sur le prix hors taxes exprimé ou sur l’évaluation de l’ensemble
des livraisons et travaux incombant au fournisseur.

Le droit proportionnel exigible sur les marchés publics est fractionné d'office :

24
Chargé de cours Abdoulaye NDIAYE
a. S’il s'agit d'un marché à durée fixe, en autant de paiements qu'il y a de périodes triennales
dans la durée du marché ;

b. s'il s'agit d'un marché à périodes, en autant de paiements qu'il y a de périodes.


Si le marché est à périodes et si la période dépasse 3 ans, le fractionnement triennal peut être
requis pour chaque période.

Chaque paiement représente le droit afférent à la première période du marché et est seul
acquitté lors de l'enregistrement de l'acte ; celui afférent à chacune des périodes suivantes est
payé dans le mois du commencement de la nouvelle période, à la diligence de l'une des parties.

SECTION III - LES EXONERATIONS ET LES EXEMPTIONS


Sont exonérés les marchés passés par le Ministère des Forces Armées pour l’entretien et
l’approvisionnement en denrées du service des substances militaires et les marchés passés par
les établissements hospitaliers nationaux ou communaux ou pour leur compte.
Sont exempts de la formalité les marchés de production, du transport et de la distribution d’eau
et d’électricité.

CAS PRATIQUES

25
Chargé de cours Abdoulaye NDIAYE
CHAPITRE XI – LES ACTES DE LA VIE D’UNE SOCIETE COMMERCIALE
Les actes de constitution, prorogation et dissolution des sociétés et des groupements d'intérêt
économique, de même que ceux constatant leurs augmentations, réductions et amortissements
de capital sont obligatoirement soumis à la formalité de l’enregistrement.

SECTION I : LA CONSTITUTION DE LA SOCIETE COMMERCIALE


PARAGRAPHE 1 : Généralités sur les sociétés commerciales

Définition de la société commerciale : Selon l’article 4 de l’acte uniforme relatif au droit des
sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique (AUDSCGIE) : « la société
commerciale est créée par deux ou plusieurs personnes qui conviennent par un contrat,
d’affecter à une activité des biens en numéraire ou en nature, dans le but de partager le bénéfice
ou de profiter de l’économie qui pourra en résulter. Les associés s’engagent à contribuer aux
pertes dans les conditions prévues par le présent acte uniforme. La société commerciale doit
être créée dans l’intérêt commun des associés. »

L’AU / D.S.C.G reconnait cinq (5) formes de société, qui sont commerciales en raison de
leur forme juridique quel que soit leur objet, il s’agit :

• de la société en nom collectif (S.N.C) ;


• de la société en commandite simple (S.C.S) ;
• de la société à responsabilité limitée (S.A.R.L) ;
• de la société anonyme (S.A.) ;
• et de la société par actions simplifiées (S.A.S).

La société à responsabilité limitée (SARL) :


C’est une société hybride empruntant à la fois les règles des sociétés de personnes et celles
des sociétés de capitaux. Malgré l’existence de l’intuitu personae dans cette forme de société,
la cession des parts sociales à des tiers est admise mais à la majorité des associés détenant
les trois quarts du capital social. D’autre part, la transmission des parts sociales entre associés
est libre. Outre, la responsabilité des associés est limitée à leurs apports. C’est pourquoi, la loi
exige que le sigle SARL soit mentionné sur tous les actes de la société afin que les tiers soient
informés de la portée des engagements qu’ils prennent avec ce type de société.

La société anonyme :
Elle se caractérise par l’absence d’intuitu personae des personnes qu’elle regroupe ; raison pour
laquelle elle est classée parmi les sociétés de capitaux. Cependant, comme dans la SARL, la
responsabilité des associés est limitée au montant de leurs apports qui prend la dénomination
d’actions. Ces actions sont des titres aux porteurs ou nominatifs librement négociables auprès
des associés appelés actionnaires.

On peut distinguer deux sortes de société anonyme : celle qui ne fait pas appel à l’épargne
publique constituée généralement entre amis, parents, ou patrons et salariés ; et celle qui fait
appel à l’épargne publique qui est une société de grande taille dont les actions sont cotées en
bourse. Cette dernière est la plus répandue dans la pratique. Malgré cette différence, la loi leur
applique quasiment les mêmes règles.

Leur constitution est effective à compter de la signature des statuts ou le cas échéant, dès leurs
adoptions par l’assemblée générale constitutive (AGC), et elles jouissent de la personnalité
juridique à compter de leur immatriculation au registre du commerce et du crédit mobilier
(R.C.C.M).

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Chargé de cours Abdoulaye NDIAYE
La constitution d’une société commerciale entraîne des formalités juridiques et fiscales.

Les apports sont des biens dont les associés ont transféré la propriété ou la jouissance à la
société lors de sa constitution. L’Article 40 de l’AU OHADA portant D.S.C et G.I.E distingue trois
types d’apports :

• l’apport en nature (immobilisations, stocks, créances …) ;


• l’apport en numéraire (constitués de sommes d’argent) ;
• l’apport en industrie (l’associé met à la disposition de la société ses connaissances).

En contrepartie de ces apports les associés reçoivent des titres (Droits sociaux : Actions ou
parts sociales) représentant leurs parts dans le capital de la société.

Lorsque les associés ont consenti à faire des apports à la nouvelle société en constitution, on
dit qu’ils sont débiteurs de la société. Cette promesse d’apport est appelée la souscription, qui
est en d’autre termes l’engagement pris par chaque associé de souscrire une partie du capital
de la société.

PARAGRAPHE 2 : Droits d’enregistrement applicables


Les droits d’enregistrement applicables à la constitution de la société s’apprécient aux moyens
des types d’apport en cause. A la création de l’entreprise, les droits sont fonctions de la nature
des apports, il existe deux types d’apports : les apports purs et simples et les apports à titre
onéreux. Ces apports constituent la base d’imposition.

A°) Les apports purs et simple


Les apports opérés à titre pur et simple peuvent être de nature diverse et être effectués :
- en espèces ;
- en nature ;
- ou en industrie.

1. Apports à titre pur et simple en espèces


L'apport en espèces doit être distingué du contrat de prêt.
Le prêteur reçoit l'intérêt convenu alors que l'apporteur d'un capital en jouissance n'a droit qu'au
produit éventuel de ses parts ou actions.

2. Apports à titre pur et simple en nature


Les apports en nature ont pour objet des biens ou des droits sur un bien. C'est ainsi qu'ils
peuvent porter sur des biens mobiliers ou immobiliers, corporels ou incorporels (immeubles,
fonds de commerce, brevet d'invention, droit au bail, etc.).

Les apports en nature ne sont pas nécessairement faits en propriété. Ils peuvent également être
faits en jouissance.

L'apport en jouissance est la mise d'un bien à la disposition de la société pour un temps
déterminé sans transfert au profit de celle-ci du droit de propriété.
Il peut porter sur tous les biens susceptibles d'un apport en propriété (immeuble, matériel, fonds
de commerce, etc.).

3. Apports à titre pur et simple en industrie


L'associé qui apporte son industrie met à la disposition de la société ses connaissances
techniques ou professionnelles, ses services, son crédit ou ses relations. Il doit être distingué,
en principe, du mandataire et en l'absence de lien de subordination, du salarié.

Les apports en industrie doivent, comme pour les apports en nature ou en numéraire, être
mentionnés dans les statuts.

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Chargé de cours Abdoulaye NDIAYE
Lorsque l'acte de société ne détermine pas la part de chaque associé dans les bénéfices ou
pertes, prévoit que la part de celui qui n'a apporté que son industrie est équivalente à celle de
l'associé qui a le moins apporté.

B - Les apports à titre onéreux (ATO)


Les ATO sont des apports dont la contrepartie est une reconnaissance de dette, un
remboursement ou la prise en compte d’un passif. Les ATO sont effectués en cas d’apport
mixte ; cas où l’associé fait des apports purs et simples et des apports à titre onéreux. Les
ATO sont assimilés à une mutation ; à cet effet l’on applique les droits de mutations.
Les droits de mutations sont fonction de la nature des biens qui les engendre (immeubles,
meubles, fonds de commerce).

C- Base imposable
Pour les actes de formation et de prorogation de sociétés qui ne contiennent ni obligation, ni
libération, ni transmission de biens meubles ou immeubles entre les associés ou autres
personnes, le droit est calculé sur le montant total des apports mobiliers et immobiliers déduction
faite du passif.

D - Tarifs applicables
1 - Droits fixes
Sont enregistrés au droit fixe de dix mille (10 000) francs : les actes de formation et de
prorogation de sociétés ou de GIE qui ne contiennent ni obligation, ni libération, ni transmission
de biens meubles ou immeubles entre les associés ou autres personnes, lorsque le capital est
au plus égal à cent (100) millions.

2- Droits variables
Sont enregistrées au taux de 1% :
1. les actes de formation, de prorogation et d'augmentation de capital de sociétés ou de GIE,
quelle que soit la modalité, qui ne contiennent ni obligation, ni libération, ni transmission de biens
meubles ou immeubles entre les associés ou autres personnes lorsque le capital est
supérieur à cent (100) millions ;

2. les actes de société, à l'exception des actes de fusion et assimilés prévus à l'article 466,
constatant un apport immobilier qui ne donne pas ouverture, à raison de cet apport, au droit de
mutation entre vifs à titre onéreux et portant engagement écrit de la société bénéficiaire, de
conserver, à l'actif du bilan, le bien pendant une durée minimale de dix ans.
Cet engagement est inscrit au Livre foncier et joint à l'acte soumis à la formalité.

Sont enregistrées au taux de 2% en sus du droit d'enregistrement exigible sur cet apport, les
actes de société, à l'exception des actes de fusion et assimilés, constatant un apport immobilier
qui ne donne pas ouverture, à raison de cet apport, au droit de mutation entre vifs à titre onéreux.

Pour les actes de formation et de prorogation de sociétés qui ne contiennent ni obligation, ni


libération, ni transmission de biens meubles ou immeubles entre les associés ou autres
personnes, le droit est calculé sur le montant total des apports mobiliers et immobiliers déduction
faite du passif.

SECTION II : La prorogation, la transformation ou la dissolution d'une société,


l'augmentation, l'amortissement ou la réduction de son capital

Sont enregistrés au droit fixe de cinq mille (5000) francs les actes constatant la transformation
régulière de sociétés commerciales et les actes de réduction de capital ou de dissolution de
sociétés ou groupements qui ne portent aucune transmission de biens meubles ou immeubles
entre les associés ou autres personnes.

28
Chargé de cours Abdoulaye NDIAYE
Les actes concernant la vie des sociétés (la prorogation, la transformation ou la dissolution d'une
société, l'augmentation, l'amortissement ou la réduction de son capital) doivent en principe être
enregistrés dans le délai d'un mois à compter de leur date.

Paragraphe 1 : Les actes de fusion, scission et apport partiel d’actif


La scission est l'opération par laquelle le patrimoine d'une société est partagé entre plusieurs
sociétés existantes ou nouvelles. Une société peut transmettre son patrimoine par voie de
scission à des sociétés existantes ou nouvelles.

La scission entraîne transmission à titre universel du patrimoine de la société, qui disparaît du


fait de la scission, aux sociétés existantes ou nouvelles.

L'apport partiel d'actif est l'opération par laquelle une société fait apport d'une branche autonome
d'activité à une société préexistante ou à créer. La société apporteuse ne disparaît pas du fait
de cet apport. L'apport partie d'd'actif est soumis au régime de la scission.

La fusion est l'opération par laquelle deux (2) ou plusieurs sociétés se réunissent pour n'en
former qu'une seule soit par création d'une société nouvelle soit par absorption par l'une d'entre
elles.

Une société, même en liquidation, peut être absorbée par une autre société ou participer à la
constitution d'une société nouvelle par voie de fusion.

La fusion entraîne transmission à titre universel du patrimoine de la ou des sociétés, qui


disparaissent du fait de la fusion, à la société absorbante ou à la société nouvelle.

Sont enregistrés au droit fixe de cinquante mille francs les actes de fusion, scission et apport
partiel d’actif des sociétés, sous réserve des conditions fixées à l’article 466 ci-dessus.

Sauf disposition contraire du présent Acte uniforme, les opérations de fusion, de scission et
d'apport partiel d'actif peuvent intervenir entre des sociétés de forme différente.

Sont enregistrés au droit fixe de cinquante mille francs (25 000 FRS) les actes de fusion,
scission et apport partiel d’actif des sociétés, sous réserve des conditions fixées à l’article 466
ci-dessus.

Sont enregistrées au taux de 2% la partie de l'actif apporté par la ou les nouvelles sociétés
fusionnées qui excède le capital appelé et non remboursé de ces sociétés dans les conditions
fixées à l'article 466 du CGI.

Cet article précise que sont enregistrés gratis la prise en charge partielle ou totale d’un passif
en matière de fusions et absorptions, aux conditions suivantes :

a. en cas de fusion : la société absorbante ou nouvelle doit avoir son siège au Sénégal,
l’opération doit se traduire principalement par un apport de moyens permanents d’exploitation
et le passif pris en charge ne doit pas comprendre l’emprunt ayant financé la prise de contrôle ;

b. en cas de scission : les sociétés bénéficiaires des apports doivent avoir leur siège au Sénégal
et les conventions d’apport doivent prendre effet à la même date, de sorte à entraîner, dès leur
réalisation, la dissolution immédiate de la société apporteuse ;

b. en cas d’apport partiel d’actif : l’opération doit être préalablement agréée par le Ministre
chargé des Finances.

29
Chargé de cours Abdoulaye NDIAYE
Paragraphe 2 : Dissolution de la société
Sont enregistrées au taux de 5% les mutations de propriété portant sur des immeubles ou
droits réels immobiliers opérées suite à la dissolution de sociétés ou groupements assimilés,
lorsqu'elles sont faites au profit d'un associé autre que l'apporteur

Paragraphe 3 : Régime des fusions


A : Contenu du régime fiscal de faveur
Le régime fiscal des fusions et opérations assimilées est prévu aux articles 466, 471 et 536 du
CGI. Il consiste en :
➢ l’exonération de droits d’enregistrement de la prise en charge partielle ou totale du passif
➢ l’enregistrement au droit fixe de 50.000 francs des actes de fusion et opérations
assimilées ;
➢ la dispense du paiement de la surtaxe immobilière par la société absorbante, la société
nouvelle ou par la société bénéficiaire de l’apport ;
➢ l’enregistrement au taux de 3% de l’excédent de l’actif apporté par la ou les nouvelles
sociétés fusionnées sur le capital appelé et non remboursé ;
➢ l’exonération de la taxe de publicité foncière des actes de fusion et opérations assimilées.

B : Extension du régime fiscal des fusions aux scissions


Est soumise au régime fiscal des fusions de sociétés, l’opération par laquelle une société
anonyme ou à responsabilité limitée apporte l’intégralité de son actif à deux ou plusieurs
sociétés constituées à cette fin sous l’une de ces formes, à condition que :

1°) les sociétés bénéficiaires des apports aient toutes leur siège au Sénégal ;
2°) les apports résultent de conventions prenant effet à la même date pour les différentes
sociétés qui en sont bénéficiaires, et entraînent, dès leur réalisation, la dissolution immédiate
de la société apporteuse.
C : Extension du régime fiscal des fusions aux apports partiels d’actif
L’assimilation établie par le paragraphe I est applicable aux actes qui constatent l’apport par
une société anonyme ou à responsabilité limitée, à une autre société constituée sous l’une de
ces formes, d’une partie de ses éléments d’actif à condition que :

1°) la société bénéficiaire de l’apport ait son siège social au Sénégal ;


2°) l’apport ait été préalablement agréé par le ministre chargé des Finances ;
3°) la société apporteuse et la société bénéficiaire de l’apport aient expressément manifesté
dans l’acte d’apport, la volonté de bénéficier de cette assimilation.

Constitue, du point de vue fiscal, un apport partiel d’actif, l’opération par laquelle une des
sociétés visées au paragraphe précédent, apporte à une société relevant du même statut, en
formation ou existante, l’ensemble des éléments qui forment une ou plusieurs branches
complètes et autonomes d’activité, lorsque l’opération n’entraîne pas la dissolution de la société
apporteuse.

Paragraphe 4. Augmentation de capital


A- Les modalités de l’augmentation de capital
L’augmentation du capital des sociétés est réglementée par l’Acte uniforme relatif aux sociétés
commerciales et au groupement d’intérêt économique. Cette « opération consiste à augmenter
la valeur du capital, de telle sorte qu’elle soit supérieure à la valeur figurant antérieurement dans
les statuts ». Le capital social doit être entièrement libéré, avant toute émission d’actions
nouvelles à libérer en numéraire ou d’obligations. Cette exigence n’est, toutefois, pas requise
si l’augmentation du capital se réalise par apport en nature.
L’augmentation de capital par apports extérieurs vise, pour l’essentiel, l’augmentation par
émission d’actions nouvelles, qui peuvent être soit des actions en numéraire soit des actions
d’apport. En cas d’émission d’actions en numéraire à la suite d’une augmentation de capital, le
législateur, en vue de sauvegarder les droits des anciens actionnaires, leur accorde un droit
préférentiel de souscription des actions émises.

30
Chargé de cours Abdoulaye NDIAYE
Par droit préférentiel de souscription, il y a lieu d’entendre « le droit dont dispose les actionnaires
proportionnellement au montant de leurs actions d’acquérir de nouvelles actions émises dans
le cadre de l’augmentation ». Pour exercer leur droit préférentiel de souscription, les anciens
actionnaires disposent d’un délai de vingt jours à dater de l’ouverture de la souscription. Ils
peuvent toutefois y renoncer au profit d’autres personnes ou le supprimer en tout ou partie.

Par ailleurs, les nouveaux actionnaires, appelés à participer à l’augmentation de capital, sont
tenus de payer une prime d’émission, en plus de la valeur nominale de l’action.

En cas d’augmentation de capital par création d’actions d’apport, aucun droit préférentiel de
souscription n’est, en revanche, reconnu aux anciens actionnaires, dans la mesure où les
souscripteurs de l’augmentation sont déjà connus. Le capital initial ne doit pas être entièrement
libéré. En revanche, le droit d’entrée de nouveaux actionnaires dans la société sera représenté
par une prime d’apport, qui sera ajoutée à la valeur nominale des anciennes actions, lorsque
des réserves seront constituées par la société.

L’augmentation de capital peut se réaliser également par incorporation de réserves, bénéfices


ou primes d’émission. Dans ce cas, les actionnaires doivent renoncer, au moins en partie, à se
prévaloir de leur droit sur ces avoirs économisés par la société. En échange de quoi, la valeur
de leurs actions augmente, sans qu’aucune action nouvelle ne soit créée. Ils peuvent se voir
également attribuer des actions gratuites proportionnellement au droit qu’ils avaient sur ces
sommes.

L’augmentation de capital peut également se faire en partie par apports nouveaux et en partie
par incorporation des réserves, bénéfices ou primes d’émission. Dans cette hypothèse, la
libération des actions souscrites en numéraire doit être intégrale lors de la souscription.

Enfin, elle peut intervenir à la suite d’une réduction du capital social. Il s’agit alors du fameux
coup d’accordéon

B- Liquidation des droits d’enregistrement


Le point 2 du V de l’article 472 du CGI soumet au droit proportionnel de 1% les actes de
formation, de prorogation et d’augmentation de capital de sociétés ou de GIE lorsque le capital
est supérieur à cent (100) millions. Lorsqu’une société qui a un capital initial de 10 millions,
décide, par exemple, d’une augmentation de celui-ci à 250 millions, la question de la base de
calcul du droit proportionnel se trouve posée.
Le droit proportionnel est alors liquidé sur la base de 150 millions.
Lorsqu’une augmentation n’a pas pour effet de porter le capital à plus de 100 millions de francs,
il n’est perçu que le droit fixe de 5.000 francs CFA.

En cas d’augmentation de capital, le droit proportionnel s’applique, le cas échéant, sur la valeur
nominale des titres nouveaux et sur les primes d’émission ou d’apport. L'administration a la
possibilité d'asseoir en définitive le droit d’enregistrement sur la valeur vénale réelle lorsqu'elle
est supérieure au prix déclaré ou à l'estimation des parties.

Les méthodes d'évaluation des droits sociaux sont décrites par l’administration dans le cadre
des procédures de contrôle.

Paragraphe 5 :LA REDUCTION ET L’AMORTISSEMENT DU CAPITAL


A) Réduction du capital
La réduction de capital est la diminution du capital de la société. Cette opération peut
s’accompagner ou non du remboursement ou de la restitution de leurs apports aux associés.
Elle peut revêtir plusieurs formes. Mais les réductions du capital par suite de pertes subies par
la société, les réductions du capital non appelé et les réductions résultant de la réévaluation en
baisse d’un élément d’apport et qui ne s’accompagne d’aucun remboursement ou de la
restitution de leurs apports aux associés sont soumises au droit fixe des actes innommés de
5.000 F.

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Chargé de cours Abdoulaye NDIAYE
Par contre la réduction avec remboursement ou attribution de biens sociaux s’analyse en un
partage partiel. Elle donne ouverture à l’impôt de partage sur les valeurs sociales attribuées. Le
tarif de ce droit de partage est fixé à 1 % par du Code Général des Impôts. Le plus souvent le
remboursement a lieu par remboursement en numéraire à tous les associés ou à certains
d’entre eux d’une fraction du capital.

Lorsque la réduction à lieu au moyen de l’abandon aux associés de corps certains on perçoit le
droit de partage de 1 % mais sous réserve de l’application de la théorie de la mutation
conditionnelle des apports. Selon cette théorie, si les corps sont attribués à un associé autre
que l’apporteur, le droit de mutation à titre onéreux afférent à ces biens est exigible lors du
partage (réduction du capital).

Mais si les corps certains sont repris par l’apporteur initial aucun droit n’est du car il est considéré
comme n’ayant jamais cessé d’en être propriétaire. C’est l’application du principe selon lequel
l’apport en société n’est pas translatif en droit fiscal.

Il est à préciser que cette théorie de la mutation conditionnelle des apports s’applique
exclusivement aux corps certains apportés à titre pur et simple. N’en relèvent pas par contre les
choses fongibles (notamment les numéraires) et les sociaux acquêts (biens apportés à titre
onéreux, les acquis de tiers ou les biens créés par la société).

Paragraphe 6 : L’AMORTISSEMENT DE CAPITAL


L’amortissement de capital est le remboursement des apports (total ou partiel) par prélèvement
sur les réserves ou les bénéfices. Il se distingue de la réduction du capital en ce qu’il n’entraîne
aucune diminution du capital aux statuts et au bilan, et n’étant pas opposable aux tiers il n’est
pas publié. Le capital de la société demeure inchangé, il y a seulement création au compte
capital d’une réserve égale au montant de l’amortissement.

Les actions amorties deviennent des actions de jouissance. Le caractère de partage partiel ne
s’aurait être attribué à une répartition de valeurs sociales ne correspondant pas à une réduction
de capital, notamment aux distributions en cours de société soit de bénéfices ou de dividendes
soit de réserves accumulées.

Le droit fixe des actes innommés est donc seul exigible sur l’acte constatant l’amortissement de
capital. Ainsi lorsqu’il n’entraîne pas une réduction du capital social l’amortissement ne rend
pas exigible le droit de partage mais seulement le droit fixe des actes innommés.

Paragraphe 7 : LE CHANGEMENT DE FORME JURIDIQUE


Le régime fiscal des changements de forme des sociétés dépend des effets qu’entraînent ces
opérations à l’égard de la personnalité de la société mais la société peut survivre aux
modifications régulièrement apportées à ses statuts primitifs comme elle peut disparaître de sa
forme initiale et donner naissance à un être moral nouveau.
Pour qu’il y ait survivance du même être moral l’opération doit être autorisée par la loi ou par les
statuts et ne pas s’accompagner de modifications importantes de statuts non nécessitées par le
changement de forme lui-même.

La question de savoir s’il y a ou non création d’une société nouvelle doit être résolue par
l’examen de chaque cas d’espèce ou en fonction des circonstances et des modalités de
l’opération. En principe la société survit aux modifications régulièrement apportées à ses statuts
primitifs. L’acte modificatif revêt généralement dans cette hypothèse un simple acte de
complément qui n’est passible que du droit fixe des actes innommés.
Lorsque le changement de forme emporte dissolution de la société et création d’une personne
morale nouvelle les impôts prévus pour les constitutions de sociétés sont exigibles à savoir le
droit frappant les apports purs et simples sur l’intégralité de l’actif net, l’impôt de mutation à titre
onéreux sur le passif de la société primitive et éventuellement la surtaxe immobilière sur les
actifs immobiliers de la société.

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Chargé de cours Abdoulaye NDIAYE

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