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L’eau potable

L’eau pure n’existe pas à l’état naturel. Dans son parcours jusqu’à
nos robinets, elle se charge d’éléments à la fois indispensables à
notre santé mais peut également rencontrer des substances
potentiellement toxiques pour l’organisme. C’est pourquoi l’eau
doit subir plusieurs traitements avant d’être considérée comme
potable. Elle doit ainsi répondre à de nombreux critères pour
permettre à chacun de boire une eau sans aucun risque pour la
santé.
Qu’est-ce que l’eau potable ?
L’eau potable est une eau que l’on peut boire ou utiliser à des
fins domestiques et industrielles sans risque pour la santé. Elle
peut être distribuée sous forme d’eau en bouteille (eau minérale
ou eau de source, eau plate ou eau gazeuse), d’eau courante
(eau du robinet) ou encore dans des citernes pour un usage
industriel.
Eau du robinet : D’où vient-elle ? Et
comment arrive-t-elle jusqu’à nos robinets ?
En France 62 % de l’eau du robinet provient des eaux souterraines
(nappes superficielles et profondes), les 38 % restants proviennent
des eaux superficielles (torrents, rivières, lacs). En Haïti les eaux
souterraines que nous utilisons représente plus de 90 %.
L’eau est prélevée par captage dans un forage ou un puit. Le sol
servant de filtre naturel permet d’assurer une bonne qualité de
l’eau.
Mais un traitement s’impose pour offrir une eau potable,
totalement débarrassée de ses impuretés.
Elle transite dans une usine de traitement pour la décontaminer
puis elle rejoint des réservoirs de stockage ou des châteaux d’eau,
à l’aide de canalisations souterraines.
Des pompes permettent de stocker l’eau en hauteur
afin de la distribuer dans les habitations.
L’eau est alors utilisée pour la consommation
humaine. Puis, après utilisation, les eaux usées sont
acheminées vers une station d’épuration en charge de
son nettoyage.
L’eau nettoyée est ensuite rejetée à la nature, avant
de recommencer son cycle domestique : puisage,
traitement, distribution et dépollution, puis retour de
l’eau dans la nature.
Quelle est sa composition ?
A la différence de l’eau de source qui est généralement
potable au moment de son puisage, la plupart des
eaux que nous consommons contiennent à l’état brut,
des substances minérales et organiques dont certaines
peuvent être nocives pour la santé.
Ces substances proviennent d’une part, des roches et
des couches sédimentaires, et d’autre part, des rejets
provoqués par les activités humaines ou encore la
décomposition de la biomasse.
Quelles sont les critères de potabilité de l’eau ?
Pour pouvoir être consommée en toute sécurité, l’eau doit répondre à des
critères de potabilité très strictes dictés par le Ministère de la Santé et le
Conseil Supérieur du secteur d’Hygiène Publique. Ces normes varient en
fonction de la législation en vigueur et selon qu’il s’agit d’une eau destinée à
la consommation humaine ou d’une eau industrielle.
A ce jour, il existe 63 critères de potabilité de l’eau, que l’on peut regrouper
en 5 grands paramètres :
1- Les paramètres physico-chimiques : ils correspondent aux caractéristiques
de l’eau tels que le pH, la température, la conductivité ou la dureté de l’eau et
délimitent les quantités maximales à ne pas dépasser pour certains
composants comme les ions, les chlorures, le potassium et les sulfates.
Exemples :
La teneur en sulfate doit être inférieure à 250 mg/l
La teneur en chlorures doit être inférieure à 200 mg/l
La teneur en potassium doit être inférieure à 12 mg/l
Le pH de l’eau doit être compris entre 6,5 et 9
Le TH indique la concentration en sels minéraux (calcium et
magnésium), responsables de la dureté de l’eau. Savoir si son
eau est calcaire permet d’optimiser l’utilisation de son
électroménager ou de bien doser sa lessive.
Le TH soit la dureté de l’eau, qui correspond à la mesure de la
teneur d’une eau en ions calcium et magnésium, doit être
supérieur à 15 degrés français. Autrement dit, une eau ne doit
pas posséder moins de 60 mg/l de calcium ou 36 mg/l de
magnésium, sinon elle sera jugée trop douce : pour ne pas
corroder les canalisations, elle devra faire l’objet de
minéralisation et/ou de neutralisation pour retrouver un
équilibre calco-carbonique.
Mesurer la dureté de l’eau
L’unité de mesure du Titre Hydrométrique (aussi appelé degré
hydrotimétrique) est le °f (degré français) ou le °TH. La teneur
mesurée correspond à la somme des ions calcium et magnésium
présents dans l’eau. Ces sels minéraux sont à l’origine des dépôts
de calcaire et des formations de tartre.
Le niveau de dureté de l’eau est évalué comme suit :
- De 0 à 5°f, l’eau est douce
- De 5 à 10°f, l’eau est peu calcaire
- De 10 à 20°f, l’eau est calcaire
- De 20 à 30°f, l'eau est très calcaire
- Au-delà de 30°f, l’eau est extrëmement calcaire
Pourquoi connaître la dureté de l’eau ?
Au quotidien, connaître la teneur en sels minéraux de son eau
permet d’ajuster ses modes de consommation, soit pour préserver
ses appareils et canalisations, soit pour faire des économies. Par
exemple, les doses de lessive indiquées sur les bidons sont valables
pour une eau moyennement dure. Si l’eau de votre logement est
plus douce, il vaudra mieux diminuer les doses, et inversement si
votre eau est plus dure. Afin de profiter d’une eau adoucie en
permanence et ne plus avoir à vous poser ces questions, vous
pouvez faire installer un adoucisseur au point d’arrivée d’eau de
votre logement. Ce système retire les ions calcium et le magnésium,
et libéré des ions sodium (qui ne donne pas de goût salé à l’eau tant
qu’il n’est pas associé à des ions chlorure). Ainsi, vous retrouvez une
eau dépourvue de calcaire, au TH inférieur à 5°f : fini l’entartrage &
la peau sèche.
2- Les paramètres organoleptiques : ils concernent la couleur, le
goût et l’odeur de l’eau. L’eau doit être agréable à boire, claire et
sans odeur. Ces paramètres étant liés au confort de consommation,
ils n’ont pas de valeur sanitaire directe.
3- Les paramètres microbiologiques : ils permettent de contrôler
que l’eau ne contient aucun germe pathogène, comme les virus, les
bactéries ou les parasites, pouvant provoquer des maladies, voire
de épidémies.
4- Les paramètres liés aux substances indésirables : ils concernent
les substances telles que les nitrates, les nitrites et les pesticides.
La teneur en nitrates ne doit pas dépasser 50 mg/l
La teneur en fluor doit être inférieure à 1.5 mg/l
5- Les paramètres liés aux substances toxiques : les micropolluants
tels que l’arsenic, le cyanure, le chrome, le nickel, le sélénium ainsi
que certains hydrocarbures sont soumis à des normes très sévères
à cause de leur toxicité. Leur teneur tolérée est de l’ordre du
millionième du gramme.
Comment l’eau est-elle traitée avant d’arriver
jusqu’à nos robinets ?
Comme nous l’avons vu plus, l’eau puisée à l’état
naturel doit subir plusieurs traitements avant
d’être acheminée dans les circuits de distribution
pour arriver enfin jusqu’à nos robinets.
Les traitements dépendent de la qualité de l’eau
puisée. C’est pourquoi, elle est systématiquement
contrôlée au moment de son captage de manière
à lui appliquer le traitement de potabilisation
adapté.
Voici les différentes étapes de potabilisation de l’eau :
Le captage : l’eau est prélevée par captage dans un forage ou
un puit. Le sol servant de filtre naturel permet d’assurer une
bonne qualité de l’eau. Mais un traitement s’impose pour offrir
une eau potable, totalement débarrassée de ses impuretés.
Pour ce faire, l’eau est conduite dans une usine de production.
Le dégrillage : à son entrée dans l’usine, l’eau transite par des
grillages (dont les interstices mesurent environ 5 cm) qui la
débarrassent des plus gros déchets (cailloux, plastiques,
branches, feuilles…).
Le tamisage : l’eau passe ensuite par un tamis avec des grilles
nettement serrées, permettant de retenir les petits déchets
(petits cailloux, mégots de cigarettes, brindilles…).
La chloration : l’eau de distribution est désinfectée par du chlore
afin de garantir sa qualité durant son parcours dans les
canalisations de l’usine jusqu’aux consommateurs. En France, la
quantité de chlore utilisée pour la désinfection n’est pas fixée par
une norme européenne, le critère à respecter est défini par «
l’absence d’odeur ou de saveur anormale et pas de changement
anormal ».
Le contrôle qualité et le contrôle sanitaire : au terme de toutes
ces étapes, l’eau traitée est contrôlée par le Service des eaux
suivant des normes de qualité et de sécurité sanitaire pour la
consommation humaine.

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