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Déontologie

et
Corruption
(Suite 3)
Autres classifications de la corruption

o La corruption occasionnelle et la corruption systémique


o La corruption publique et la corruption privée
o La corruption discrète
La corruption occasionnelle et la corruption systémique (1)

 La corruption occasionnelle: souvent appelée


corruption "mineure". Elle se produit lorsqu’une
personne soudoie des fonctionnaires, dans le but de
bénéficier d’un traitement préférentiel ou d’accélérer des
démarches bureaucratiques.
Elle implique le paiement de petits pots-de-vin ou frais de
facilitation pour l’obtention d’un service public.
La corruption occasionnelle et la corruption systémique (2)

 La corruption systémique: ou corruption "majeure".


Quant à elle, concerne des sommes considérables et
implique en général des hauts dirigeants et décideurs
des secteurs publics et privés. Elle décrit généralement
une situation où la corruption fait partie intégrante du
système économique, social et politique d’un pays,
dominant les institutions et les processus.
En effet, les politiciens et les agents du gouvernement qui
se voient confier l’exécution des lois, sont eux-mêmes
corrompus.
La corruption publique et la corruption privée (1)

 La corruption publique: Dans ce cas l’une des parties


de l’acte de corruption est un agent public (national ou
étranger). Puisqu'il s'agit du gouvernement, les
contribuables et les citoyens ne peuvent obtenir auprès
d’autres organisations les mêmes services qu’offre le
gouvernement, telle que la sécurité publique.
La corruption publique et la corruption privée (2)

 La corruption privée: Elle implique uniquement des


personnes travaillant dans le secteur privé. C’est
pourquoi elle est parfois appelée "corruption entre
organismes privés".

La corruption discrète
Elle constitue le manquement des fonctionnaires au devoir
de fournir les biens ou services. Un exemple de corruption
discrète serait l’absentéisme d’un fonctionnaire payé par
l’Etat.
Les causes et les conséquences
de la corruption

 Les causes de la corruption


 Les conséquences de la corruption
Les causes de la corruption

o Les causes culturelles et sociales


o Les causes économiques
o Les causes institutionnelles et politiques
Les causes culturelles et sociales (1)

Des attitudes et des pratiques sociales, peuvent favoriser


et soutenir la corruption, quand les individus sont
motivés par des allégeances personnelles, de clan ou de
tribu, plutôt que par la règle de loi. Dans de telles
circonstances, l'avantage personnel est plus important
que l’intérêt général de la société.
Les causes culturelles et sociales (2)

 La culture:
Il y a des sociétés et des pays où la corruption est
normale et acceptée. Dans de nombreux pays, il est
reconnu que les gens proposent facilement des pots-de-
vin, supposant que c’est ce que l’on attend d’eux, même
lorsque le fonctionnaire n’a pas tenté de le solliciter.
Autrement dit, les individus développent à long terme
une tolérance qui permet à de telles pratiques de
perdurer sans difficultés.
Il faut noter, que même dans les pays où la corruption est
censée être un mode de vie, il existe des lois incriminant
ce comportement.
Les causes culturelles et sociales (3)

 La pauvreté:
On explique souvent que si des fonctionnaires exigent des
pots-de-vin c’est parce que les salaires de l’administration sont
si bas qu’ils doivent être "complétés". Les fonctionnaires
s’abritent derrière une excuse : "Si seulement je percevais un
salaire qui me permettait d’assurer une vie décente à ma
famille, je n’aurais pas besoin d’accepter des pots-de-vin".
Cependant, on peut contester cet argument par le fait que c’est
la corruption qui est la cause de la pauvreté.
De plus, des salaires de la fonction publique en hausse ne
mettront pas fin à la corruption dans des contextes où celle-ci
est pratiquée et répandue.
Les causes culturelles et sociales (4)

 La cupidité:
l’une des explications les plus fréquemment citées est celle de
Klitgaard, MacLean‑Abaroa et Parris, pour qui "la corruption
est un crime par calcul, pas passionnel. Les gens auront
tendance à se livrer à la corruption lorsque les risques sont
faibles, que les sanctions sont bénignes et la récompense
importante".
La principale critique à l’égard de cette justification est qu’elle
ne tient pas compte des convictions morales ou éthiques qui
feront que certains ne saisiront pas l’occasion d’enrichissement
personnel, même dans le cas de figure où toutes les conditions
sont réunies.
Les causes économiques

La corruption est souvent décrite comme étant un crime


économique. Les pratiques de corruption sont plus dans des
économies à faible niveau de croissances. Afin de continuer sur
cette marche difficile, les entreprises vont employer des
méthodes interdites, ce qui permet aux fonctionnaires de tirer
profit de ces inquiétudes.
Des études ont montré qu’un niveau de concurrence faible
dans une économie contribue à augmenter le niveau de la
corruption.
En effet, lorsque la concurrence est limitée, les profits
augmentent et les fonctionnaires auront l’opportunité de
demander des pots-de-vin.
Les causes institutionnelles et politiques (1)
 L'institution:
Les restrictions et les interventions de l’État aboutissent à la
création de rentes, ce qui risque fort de multiplier les occasions
de corruption. Ces occasions sont crées par les différentes
interventions du gouvernement dans l'économie, par les
restrictions commerciales (tel que les droits de douane), les
contrôles des prix, les taux de change multiples et les
politiques industrielles discrétionnaires (subventions).
La vente et l'extraction des ressources naturelles, tel que le
pétrole, peuvent aussi être occasion pour corrompre les
fonctionnaires chargés d’octroyer les permis.
L'absence de transparence crée une base solide pour la
corruption.
Les causes institutionnelles et politiques (2)

 L'institution (suite):
L’inefficacité de l’appareil judiciaire dans l’application et le
respect de la loi dans un pays ouvre la porte à la corruption.
Sans l’application rigoureuse des codes criminels et
administratifs, les fonctionnaires croient qu’ils peuvent
détourner les lois sans pour étant être poursuivis.

De manière générale, la corruption prospère quand les


institutions étatiques sont faibles et quand le pouvoir judiciaire
et la société civile, notamment la presse et les organisations
non gouvernementales, sont marginalisées.
Les causes institutionnelles et politiques (3)

 La politique:
La corruption peut résulter de la manière dont s’exerce le
pouvoir politique. Le financement des partis politiques et
les campagnes électorales peuvent favoriser la corruption.
La corruption peut être utilisée pour récompenser les
supporteurs, acheter des adversaires et assurer l’appui des
principaux groupes d’électeurs.
En effet, les institutions politiques sont
particulièrement susceptibles à la corruption
Les conséquences de la corruption

o Les conséquences économiques


o Les conséquences sociales
o Les conséquences politiques et civiques
Les conséquences économiques (1)

Le point de vue conventionnel est que la corruption


entrave la croissance économique, car elle entraine:

 L’augmentation des coûts:


La corruption augmente les coûts des entreprises et
désavantage plus particulièrement les plus petites
d’entre elles. Elle ralentit surtout le développement
économique et social, ce qui cause des dommages
importants. La corruption accroît d’au moins 20 à 25%
le coût des prix annoncés dans les contrats de marchés
publics.
Les conséquences économiques (2)
 Un découragement de l'investissement:
la corruption contribue à réduire la croissance, du fait
qu’elle diminue les incitations à l’investissement, étant
donné que les entrepreneurs locaux et étrangers sont
obligés à verser des pots-de-vin avant de pouvoir
entreprendre leurs activités sur le marché et installer
leur entreprise. Dans ce cas, la corruption engendre un
coût supplémentaire et joue le rôle d’une taxe.

 La favorisation des investissements improductifs:


En amenant les individus à se livrer à la recherche de
rentes plutôt qu’à des activités productives et en
déformant la disposition des dépenses publiques.
Les conséquences économiques (3)

 Une limitation du développement:


Car elle réduit les recettes collectées – et redistribuées –
par l’État. Plus la corruption est importante, moins les
recettes fiscales rentrent à mesure que les contribuables
s’arrangent pour ne pas s’acquitter de leurs obligations à
l’égard du fisc.
Les conséquences sociales (1)

 La pauvreté: La corruption peut accroître la pauvreté à


travers:
 Le ralentissement de la croissance économique
 La concentration des investissements publics dans
des projets improductifs
 La promotion d'un système fiscal plus régressif
 Le siphonage/malversation des fonds au détriment
des services publics essentiels
Les conséquences sociales (2)

 La santé:
Les conséquences de la corruption sont importante dans le
secteur de la santé, où les paiements informels ou indus
sont monnaie courante.
Les revenus modestes assurés par le budget national sont
alors, dans les faits, complétés de manière non officielle
par les patients eux-mêmes qui, par voie de conséquence,
se voient refuser des soins s’ils n’ont pas les moyens de se
les payer.
Non seulement cela contribue à rendre l’ensemble du
système de santé inefficace, mais cela sape également les
principes fondamentaux d’égalité et d’équité.
Les conséquences sociales (3)
 L'éducation:
La corruption sévit au sein du secteur de l’éducation ex.
dans les processus de sélection (lorsque des emplois à
pourvoir ne sont pourvus qu’en échange d’un pot-de-
vin); d’accréditation (lorsque les résultats d’un examen
dépendent du niveau de richesse et non des compétences
académiques) et de recrutement ou de promotion des
enseignants.
La corruption dans l’éducation creuse l’inégalité entre
riches et pauvres, et aboutit à la délivrance de permis
d’exercer à des personnes qui ne possèdent pas les
qualifications professionnelles adéquates.
Les conséquences politiques et civiques
Beaucoup de personnes considèrent les partis politiques
comme les institutions les plus corrompues dans leurs
sociétés. La corruption, lorsqu’elle est endémique, elle
peut conduire à:
 La dévalorisation de la confiance et la légitimité
(véhicule une impression de non-droit),
 Démotiver et à bouleverse la participation politique,
 Déformer le résultat des élections,
 Compliquer la mise en œuvre des politiques.
 La démoralisation des agents publics intègres car les
usagers ont de fortes chances de mettre tous les
agents publics dans le même sac en ce qui concerne
la perception de la corruption.

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