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Chapitre 3 : Spectres lumineux

L’étude des spectres lumineux (la spectroscopie) a permis l’avènement de l’astrophysique au XVIIème siècle.
La lumière nous renseigne ici sur la composition et la formation de systèmes inaccessibles depuis la Terre (étoiles,
nébuleuses, ...).
Il faut bien distinguer :
- les spectres d’émission, des spectres d’absorption
- les spectres continus, des spectres de raies

I. Les spectres d’émission

I.1. Spectres continu (d’émission)

Pour réaliser expérimentalement un spectre, il est possible de réaliser le montage suivant (voir TP).

Sur l'écran, on observe un spectre d'émission

Conclusion : Un corps dense élevé à haute température, très chaud, (le filament de la lampe, un gaz sous haute
pression, … par exemples) émet une lumière dont le spectre est continu.

I.2. Spectre et température

Si à l'aide du curseur du rhéostat, on fait varier l'intensité lumineuse. On obtient les spectres suivants :

Lorsque l'intensité lumineuse de la lampe augmente (donc lorsque la température du filament de la lampe
augmente), on assiste à l'apparition progressive des couleurs vers le bleu-violet.
Pour une température supérieure à 2000°C, toutes les couleurs (du rouge au violet) sont visibles, mais elles n’ont
pas la même intensité lumineuse. La couleur dominante, c’est-à-dire la couleur la plus lumineuse, nous renseigne
sur la température de la source.
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Thème n°1 : l’Univers 1
T = 2500 K T = 5000 K T = 12500 K

Exemple : Dominante Rouge pour T=2500K, dominante Jaune pour T=5000K

Conclusion : Un corps chaud émet un rayonnement dont le spectre s’enrichit progressivement vers le bleu lorsque
sa température augmente : il passe du rouge sombre au blanc brillant … puis au bleu.

I.3. Spectre de raies d'émission

Le spectre donné par une lampe à vapeur basse pression (lampe à vapeur de sodium ou à vapeur de mercure par
exemple) est discontinu. On ne voit que des raies (ou radiations).
La lumière émise par ces lampes est composée d'un nombre limité de radiations. Leur spectre est un spectre de
raies d'émission.

Spectre d'une lampe à vapeur de sodium

Spectre d'une lampe à vapeur de mercure

A chaque raie correspond une radiation monochromatique. Chaque entité chimique (atome ou ion) possède un
spectre de raies bien déterminé : on peut donc identifier un élément chimique sans ambiguïté.

Le spectre de raies est la signature de l'élément chimique.

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Thème n°1 : l’Univers 2
II. Les spectres d'absorption

Lorsqu’une substance est traversée par de la lumière blanche, le spectre observé est le spectre d’absorption de
cette substance.

II.1. Spectres de raies d'absorption

Spectre d'absorption du sodium

Spectre d'absorption du mercure

La substance absorbe certaines radiations. Le spectre est composé de raies noires se détachant sur un fond coloré.
Les raies d'absorption correspondent aux raies d'émission (elles « se superposent » sur un spectre).

Un élément chimique absorbe les radiations qu'il est capable d'émettre. Les raies d'absorption et d'émission ont
la même longueur d'onde.

La raie noire du spectre d'absorption du sodium correspond à la raie jaune de son spectre d'émission.

Les raies noires du spectre d'absorption du mercure correspondent aux raies colorées de son spectre d'émission.

II.2. Spectres de bandes d’absorption

Spectre de bandes d'absorption


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Thème n°1 : l’Univers 3
Le spectre d’absorption d’une solution colorée présente des bandes sombres correspondant aux radiations
observées : une solution de permanganate de potassium de couleur magenta (rose) absorbe dans le vert alors qu’une
solution de sulfate de cuivre de couleur cyan (bleu clair) absorbe dans le rouge.

Le spectre de bandes d’absorption d’une solution est caractéristique de l’espèce chimique présente dans la
solution colorée.

III. Application à l'astrophysique

« En 1835, Auguste Comte affirmait dans son cours de philosophie : « Nous ne saurons jamais étudier par aucun
moyen la composition chimique des étoiles ! ». Depuis Fraunhofer (1854), c’est faux !

III.1. Spectre d’une étoile

Le spectre d’une étoile que l’on observe au spectroscope est un spectre d’absorption de raies : fond continu +
raies sombres (pour le soleil, il en existe 20000 !! On les appelle « raies de Fraunhofer »). C’est grâce aux
informations contenues dans ces spectres que les astronomes classent les étoiles.

III.2. Température de surface

Une étoile est une énorme boule de gaz très chaud qui émet de la lumière au niveau de sa
surface, la photosphère. La couleur dominante du spectre continu nous renseigne sur la
température de surface de l’étoile.

Bételgeuse Soleil Sirius Rigel


Couleur Rouge Jaune Blanche Bleue
Temp. de surface 3000°C 6000°C 11000°C 20000°C

III.3. Composition chimique

La lumière, en quittant la photosphère où elle est émise, traverse la chromosphère, qui est l’atmosphère de l’étoile.
La chromosphère de l’étoile est formée de gaz sous basse pression. Les raies sombres observées dans le spectre
correspondent aux radiations d’absorption des gaz présents dans la chromosphère.

Classe
O B A F G K M
spectrale
Température
de surface 50000 20000 11000 7500 6000 5000 3500
(°C)
Principales He, He+, H, He, H, Ca, Fe, TiO, Ca,
H, Ca+ métaux
raies H Mg+ métaux métaux Ca2+

Conclusion :
En observant le spectre de la lumière émise par une étoile, on peut déterminer :
- la composition chimique de son atmosphère (position des raies sombres du spectre) ;
- la température en surface (couleur dominante du fond du spectre).

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Thème n°1 : l’Univers 4

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