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Toxicologie vétérinaire

Introduction
• Comparaison de la toxicité des substances
Extrêmement toxique: £ 1 mg/kg
Fortement toxique: 1 – 50 mg/kg
Modérément toxique: 50 – 500 mg/kg
Légèrement toxique0,5 – 5 g/kg
Pratiquement non toxique:5 – 15 g/kg
Relativement inoffensif: > 15 g/kg

Phénomène d’accumulation: dose chronique << dose aigue


Phénomène de tolérence: dose chronique< dose aigue
Elimination rapide dose chrinique ± dose aigue

Substance nocive: Engendre des risques de gravité limitée pour la santé =


substance de classe B-> Xa= nocif; Xi= irritant; C= corrosif

Substance toxique: Engendre des risques graves, aigus ou chroniques,


voire même la mort = substance de classe A-> T+= très toxique; T=toxique

Classification des pesticides à usage agricole:


Classe A: acheteur agréé, vendeur agréé ou professionnel
Classe B: acheteur agréé, vendeur libre
Non classé:acheteur et vendeur libre
Annexe X: acheteur agréé; vendeur spécialement agréé; ex. : Témik ®

• Les unités les plus utilisées:

1 ppm = 1 partie par million (106) = 1 mg/kg ou 1 mg/l ou 1g/g ou 1 g/ml


1ppb = 1 partie par billion (109) ‚ 1 000 ppb = 1 ppm
1 % = 1 g/100 g ou 1 g/100 ml ou 10 mg/ml= 10 000 ppm
Donc 1 ppm = 0,0001 %

Les Métaux
LE PLOMB

• Introduction : L'intoxication par le plomb est appelée le «saturnisme».


Intoxication devenue moins fréquente mais toujours d’actualité (usage
passé abusif et persistance dans l’environnement). Espèces sensibles :
Bovins-Oiseaux > Chiens-Chats > Chevaux > Porcs. Sources les plus
courantes : peintures, plombs de chasse.
Caractéristiques : Intoxication le plus souvent subaiguë. Une ingestion
pendant plusieurs jours est nécessaire pour atteindre les concentrations
toxiques. Les objets métalliques persistant dans le tractus digestif
représente une source continue d’intoxication. Le jeune CN (< 1 an) est plus
sensible que le vieux

• Sources :
Peintures à base de Pb : Minium (plomb rouge) : Pb3O4 = agent des peintures
anti-rouille (peut contenir 10 à 90 % de Pb). Siccatif (catalyseur) : 1 % de Pb.
Solvant. Fraîchement déposées ou anciennes (chips). La peinture antirouille
est une source fréquente d’intoxication chez BV(ainsi que chez le CN)
même quand elle est recouverte de plusieurs autres couches de peinture
sans Pb.
Pâturages : Origine tellurique : présence naturelle de Pb dans les sols (ex : La
Calamine, les Plombières) mais reste une source anecdotique pour les
ruminants. Contamination industrielle : (ex : automobile, essence + plomb,
lubrifiants, batteries, matériaux de construction…)
Eau : Canalisations en plomb + un pH acide de l’eau, Conseil: éliminer les
premiers jets !
Objets en plomb : Soldats, balles, balatum, céramiques contenant du Pb…
Plombs de chasse : Dans gésier : mortel; Dans rumen : rien. Enkystés dans
l'organisme : rien sauf si radio, stress,… Avec ensilage acide : libération
progressive.
Batteries : le Pb métallique des batteries est appétant pour les BV en raison
du sulfatage des cosses qui donne un goût salé.
Anciens pesticides (arsenate de Pb) : contamination persistante des
surfaces (vergers) traitées dans le passé par des pesticides contenant du
Pb.

•Toxocinétique :
Absorption :
-Gastro-intestinale: lente et incomplète: seulement 2 –10 % du Pb ingéré est
absorbé, le reste est éliminé au niveau des MF.  si régime acide
(dissolution du Pb) et déficient en Ca, Zn, protéines.
-Pulmonaire: 40-50 % du Pb inhalé est retenu (=aérosols).
-Cutanée: non sauf via les plaies.
-Musculaire: variable.
95 % du plomb circulant est transporté sous forme de complexe Pb-prot sur
la membrane des érythrocytes fi diagnostic sur sang entier !

Tissus mous : Inclusions nucléaires dans les reins (complexes Pb-protéine


visibles en microscopie électronique). Passage de la barrière placentaire ->
fœtus (malformations neurologiques, congénitales, avortements et
mortinatalité). Passage de la barrière hémato-méningée: l’immaturité de
cette barrière chez les nouveaux- nés permet une accumulation du Pb au
niveau du SNC.
Os : Accumulation préférentiellement dans les régions à croissance osseuse
active (au niveau des épiphyses chez l’animal en croissance). Trappe à Pb
(intoxication chronique): 60 % du Pb corporel peut s'accumuler dans les os
avec une t _ élevée (10 ans). Augmentation de l’opacité osseuse à
l'examen radiologique. Dépression de l’hématopoièse. Libération possible
du Pb osseux en cas de remaniements du tissus osseux. {ex. : lactation, vit D3
(soleil), PTH,…}

Excrétion : Si Pbémie faible : Excrétion hépatique: Transport actif par la bile


(transport effectif même aux concentrations les plus faibles). Si Pbémie
forte : Excrétion rénale: Selon la concentration sanguine;Le stockage limite
l'excrétion aux doses les plus faibles; Risque de néphrite accentué par les
moyens thérapeutiques augmentant l'élimination rénale de Pb(EDTA-Pb).
Lait : faible excrétion (5% de la concentration sanguine). Attention au Lait
reconstitué avec une eau riche en Pb.

Dose létale unique (en aigu) (Pb acétate) : Bovins adultes : 600-800 mgkg fi ±
100 g/bovin. Veaux : 200 mg/kg. Dose létale chronique : Bovins : 6-7 mg/kg/j
= 200-300 ppm (matière sèche). Oiseaux : 1 gr (= 1 plomb de chasse) dans le
gésier.

• Mécanismes toxicologiques : Le mécanisme exact au niveau moléculaire


n’est pas complètement élucidé. Liaison avec les groupes SH et
interférence avec les enzymes qui en contiennent. Compétition avec le zinc
et remplacement du zinc par le Pb dans certains enzymes.

Effets neurologiques :Lésions des capillaires (œdème cérébral) et nécrose


neuronale du SNC. Démyélinisation et chute de la vitessse de conduction
dans le SNC périphérique. Interférence avec GABA, dopamine, Ca (protéine
kinase). -> encéphalopathie (forte dose) et neuropathie périphérique (faible
dose) Ho : stupeur, foot drop, diminution de l'attention en classe, diminution
du QI, convulsions,…

Effets gastro-intestinaux : Mécanismes inconnus (secondaires aux troubles


neurologiques).

Effets hématologiques : Inhibition d'enzymes-clés de la synthèse de


l'hème:Enzyme gamma-aminolevulinique acide déshydratase; Enzyme hème
synthétase; Enzyme ferrochélatase. ->Accumulation dans le sang de
précurseurs de l’hème: Augmentation de l'acide amino-lévulinique (ALA)
dans le sang et les urines. Augmentation de la protoporphyrine:
fluorescence rouge des globules rouges. L’inhibition de l’enzyme 5’-
nucléotidase provoque une rétention de fragments d’acide nucléique et
de ribosomes, ce qui provoque une fragilisation des érythrocytes et une
granulation basophile.
• Symptomatologie et diagnostic : = Coexistence de troubles nerveux et
digestifs.

Bovins : «Forme d’encéphalopathie» Nerveux (90% des cas) : cécité, pousser


au mur, cris déchirants, ataxie, phases d'agitation et de dépression,
tremblements musculaires, grincements de dents, convulsions (rare).
Digestif (60% des cas) : anorexie, stase du rumen, ptyalisme, déshydratation,
alternance diarrhée/constipation. Avortement. Augmentation des
porphyrines érythrocytaires libres au niveau du plasma et sang, fluorescence
du plasma sous lumière U-V.

Chien : Nerveux : dépression, hystérie, convulsions, changements de


comportement (intermittents), crises épileptiformes. Digestifs : anorexie,
vomissements, coliques, constipation. Sanguins : anémie, GR nucléés.

Dosage du Pb : Sang entier : No = < 0,1 ppm; entre 0,1 et 0,4 = pas clinique; >
0,4 ppm = intoxication clinique. Organes : No = 1 ppm.; > 10 ppm =
intoxication.

Plomburie provoquée : Dosage Pb urinaire avant et 24 h après EDTA (20


mg/kg SC). Si X 4 ou plus = intoxication au Pb.

Autres tests : ALAD urinaire. Protoporphyrine Zn (chiens). Fluorescence UV


(porphyrines) (bovins).Hémato : GR nucléés et granulations basophiles
(chiens).

• Traitement :
Antidote = EDTA disodico-calcique. Chélateur du plomb : aggrave les signes
cliniques (nécrose tubulaire + signes nerveux du fait de l'absence de
chélation dans le SNC). Pas tétrasodique (4 Na) sinon hypocalcémie. SC ou
IV lente : 75-100 mg/kg/j répartis en 2-4 prises. 5 j maximum sinon toxicité
rénale-> 2 j traitement, 2 j arrêt, 2 j traitement. Potentialisation si
dimercaprol avant:Améliore l'excrétion biliaire et rénale.
Evite les effets nerveux car la chélation intervient dans le SNC.

Autres : D-pénicillamine; Vitamine B1, Zn; Corticoïdes et diurétiques


osmotiques en cas d'œdème cérébral; Tranquillisants mineurs et
barbituriques; Laxatifs (sulfate de Mg ou Na) pour décontamination du TD.

• Santé publique :
Les animaux de compagnie peuvent révéler l'intoxication des enfants
vivant dans le même milieu (bio-indicateurs). Contamination des denrées
alimentaires d'origine animale. Contamination du lait.
LE MERCURE

• Les formes chimiques du mercure :


Forme inorganique : Forme élémentaire : Sources : thermomètres,
baromètres, piles. Per os: absorbé à 0,01 %  non toxique. Par voie aérogène
(vapeurs)  toxicité ++ (bronchite, pneumonie interstitielle, déficience
rénale et cardio-vasculaire). Les sels (mono- ou divalents) : Sources :
onguents, purgatifs (calomel),…importance uniquement historique. Toxicité
gastro-intestinale et rénale.
Forme organique : Alkylmercuriels (méthyl-, éthyl-) : Sources: certains
fongicides. Très liposolubles (absorption GI +++)  toxicité SNC .
Arylmercuriels (phenyl-) : Sources: teintures antiseptiques (mercurochrome).
Toxicité GI et rénale car métabolisés en sels divalents.

• Exposition : Intoxication RARE car rarement dose toxique atteinte (A et C).


Intoxication par consommation accidentelle.

•Toxicocinétique :
Absorption : Variable suivant la forme chimique du mercure. Mercure
inorganique: Par inhalation (mercure élémentaire, volatil). Par ingestion
(mercure élémentaire, sels de mercure inorganiques): absorption G.I. très
lente. Composés organiques méthyl et éthyl: lipophiles - hautement
absorbés par la muqueuse G.I.
Distribution : Sels inorganiques: via érythrocytes et plasma " accumulation
cortex rénal (au niveau des lysosomes). Composés organiques alkyl "
accumulation SNC. Toutes les formes: passage barrière placentaire " fœtus.
Métabolisation : Composés élémentaires " composés divalents (par
oxydation par catalases tissulaires). Composés aryl " sels inorganiques
(rapidement). Composés alkyl " composés divalents (lentement).
Excrétion : Inorganiques : " via urine; Organiques : " via bile

•Mécanismes toxicologiques : Sels inorganiques : " nécrose tissulaire et


nécrose tubulaire (reins). Composés organiques alkyl : " interférence avec
activité métabolique et synthèse protéines essentielles " dégénérescence
et nécrose cellulaire. Organe cible : le cerveau.

• Toxicité : Variable suivant : Espèce animale; Forme chimique du mercure;


Composé méthyl: suite à exposition continue à des doses 0,2 à 0,5 mg/kg.

• Symptomatologie :
SNC : Homme : incoordination motrice (>cervelet), élocution difficile,
mouvements fins, sensations de picotement, paresthésie, réduction du
champ visuel (tunnel), problèmes d'audition. Chat : incoordination motrice,
anomalies de la vision, syndrome cérébelleux, rigidité musculaire,
incontinence,… Bovin: dépression SNC, anorexie et chute de la lactation.
Peau:Dépilations, eczéma, prurit, dermatite exfoliante (nez et museau).
Tractus gastro-intestinal (bovins, moutons) : Diarrhée sanguignolente
(ulcères, méléna, anémie).
Reins : Nécrose tubulaire (accumulation).

•Diagnostic :
Signes cliniques :
Sels de mercure: Intoxication aiguë : stomatite, pharyngite, vomissement,
diarrhée, choc, mort. Intoxication subaiguë : oligurie.
Composés alkyl mercuriels : Signes précoces : érythème, conjonctivite,
stomatite. Signes tardifs : symptômes nerveux, dermatite, méléna,
hématurie.
Diagnostic de laboratoire : Dosage dans les reins (> 15 ppm), le foie, l'urine,
le sang.

•Traitement :
Intoxication aiguë par des sels de mercure : Inactivation : blanc d'œuf ou
charbon activé ou thiosulfate de Na (1 g/kg) visant à complexer le mercure
dans le TD. Pénicillamine (15-50 mg/kg en PO): pour augmenter l'élimination.
Intoxication par les composés aryl-Hg :Symptomatique : rapport vit E/Sél.

L'ARSENIC

•Sources :
Inorganique : Élémentaire : Mines, sols, eaux. As2O3 (trioxyde) : jadis
herbicide, source d'As peu soluble  peu toxique.
Sels ( Na+, K+, Ca++) : Trivalents (arsenites): appâts rodenticides. Liaison SH
++; Solubilité ++  toxique. Pentavalents (arsenates) : appâts. Pas de liaison
SH  peu toxique.
Organique : Métabolisés : herbicides (méthanearsonate monosodique),
agent de dopage, antiparasitaires (méthanearsonate disodique) :
Métabolisés en As trivalents. Vite excrétés (5 jours > < 20-30 jours pour les
inorganiques).
Non métabolisés (= phénylarsenicaux) : Additifs alimentaires (porc). Toxicité
nerveuse.

•Circonstances d'intoxication : Ingestion de vieux pesticides. Sol ou eau


contaminés. Appâts rodenticides attractifs (CN, CT). Usage thérapeutique :
Liqueur de Fowler à 1% d'arsénite potassique (tonique, dopant) (CV) > <
parasites sanguins (trypanosomes, filaires cardiaques). Surdosage d'additifs
alimentaires (phénylarsoniques: acide arsalinique, roxarsone) chez la volaille
ou le porc.

•Toxocinétique : Bonne absorption orale et transcutanée.


Métabolisme : méthylation de l'As inorganique (favorise l'élimination). L'As
pentavalent peut être réduit par les reins en As trivalent (plus toxique).
Excrétion : As trivalent:bile. As pentavalent: urine. Rapide (quelques jours).

•Pathogénie :
A. As trivalent: liaison aux groupements SH :
Inhibition de la respiration cellulaire : liaison aux groupements SH,
spécialement groupements SH des oxydases. Enzymes du cycle
tricarboxylique sont touchées. Les tissus à haut pouvoir oxydatif (comme
peau, foie, rein…) sont les plus affectés.
Dilatation capillaire et dégénérescence : intégrité capillaire touchée par un
mécanisme inconnu. Organe le plus affecté= tractus digestif.
Digestif : Œdème, cloques, fèces "rice-water" puis sanguignolentes.
Lambeaux de muqueuses intestinales.
Respiratoire : Bronchodilatateur (pousse CV). Empoisonnement de l'acide
lipoïque (co-facteur intervenant dans le cycle de l'acide tricarboxylique) fi
impact sur les tissus ayant un métabolisme oxydatif important : épithélium
digestif, reins, poumons, foie, peau…
Pelage : VD  meilleure nutrition du poil  brillance.
Antiparasitaire : Pénétration à l'intérieur du parasite : nécrose cellulaire.

B. As pentavalent inorganique : (ex: arsenates) Substitut du phosphate dans


la chaîne de phosphorylation oxydative (élévation de température, déficit
énergétique cellulaire).

C. As pentavalent organique : (ex : additifs alimentaires) Démyélinisation


(mécanisme inconnu) et dégénérescence axonale.

•Toxicité :
Inorganiques : les doses toxiques sont variables suivant les valences ! Les
formes trivalentes sont 10 fois plus toxiques que les formes pentavalentes.
-Aigu : pour la plupart des espèces animales: DL unique trivalent: 1-25 mgkg.
CT>chevaux>BV et MT>PC>Oiseaux.
-Subaigu : doses plus faibles (?) données pendant plusieurs jours.
-Chronique : généralement non décrite chez les animaux.
Organiques : Porc : dans compléments alimentaires: 500ppm arsanilic acid
pendant 7- 10 jours. 250ppm 3-nitro-4-hydroxy-phenylarsonic acid. Volaille :
lorsque 2X dose chez le porc

• Symptomatologie :
Inorganiques ou organiques trivalents :
Aiguë : Coliques, diarrhée aqueuse puis sanguignolente, vomissements, soif
intense, déshydratation, douleurs abdominales ++ Hypotension, faiblesse,
ataxie, hypothermie, choc. Congestion des muqueuses et de la peau.
Si l'animal survit après 2-3 jours : Diarrhée continue. Oligurie et protéinurie,
puis polyurie et dilution de l'urine (> insuffisance rénale). Acidose,
déshydratation, urémie, mort. Hyperkératose (truffe du chien et coussinets
plantaires).
Organiques (phénylarsenicaux) = Toxicité nerveuse (après 2-4 jours). Surtout
chez le porc : Ataxie, torticolis, hyperesthésie, cécité. Faiblesse, position en
chien-assis, décubitus latéral avec paraplégie. Appétit et conscience
normaux.

•Lésions : Gastro-intestinales : congestion, œdème, nécrose épithéliale,


liquide et lambeaux de muqueuse dans la lumière. Rénales : reins pâles,
nécrose tubulaire.

•Diagnostic : Ante-mortem : dosage de l’As dans les urines, fèces,


vomissures, poils (chronique). Post-mortem : dosage de l'As dans le foie, les
reins et le tissu nerveux.

•Pronostic : Inorganique trivalent : mortalité élevée en aigu. Organic


pentavalent : haute morbidité mais faible mortalité si traitement de soutien
adéquat. Récupération en 2 ou 4 semaines.

•Traitement : Vomissement provoqué ou lavage gastrique. Charbon activé


et purgatifs salins. Corriger le choc et la déshydratation. Sodium thiosulfate
en IV ou per os (après charbon). Dimercaprol (BAL) : après apparition des
symptômes: 2-5 mg/kg IM profonde toutes les 4 heures pendant 2 jours puis
toutes les 12 heures pendant maximum 10 jours. Régime hypoprotéiné et
hyperglucidique.

LE CUIVRE

•INTOXICATION AIGUË : Pas courante en MVT !


• Sources : Bains de sulfate de cuivre >< pododermite interdigitée.
Fongicides à base de cuivre. Algicides.

• Mécanismes toxicologiques :Par action directe: irritation tissulaire+++;


Oxydation tissulaire+++ " nécrose de coagulation de la muqueuse G.I.

•Toxicité : DL50 unique : 25- 50 mg/kg.

•Diagnostic sur base de : Signes cliniques : salivation, vomissements,


coliques, diarrhée aqueuse ou hémorragique (verdâtre), déshydratation,
choc et mort.
Lésions : Gastro-entérite sévère. Congestion du foie, des reins et de la rate.
Laboratoire : Cu au niveau du contenu G.I. et reins. Cu au niveau du foie et
du sang n’est pas habituellement augmenté !
Diagnostique Différenciel : arsenic, mercure, sélénium, gastro-entérite
infectieuse (salmonellose, parvovirose…).
• INTOXICATION CHRONIQUE : à évolution brutale " chez le mouton.
• Sources : Complexes minéraux prévus pour les bovins et administrés aux
moutons dont la sensibilité est connue; Pollution industrielle (ponctuelle);
Graines traitées à base de fongicides ( "bouillie bordelaise" = 1 à 3% de Cu);
Eau ou aliments conservés dans un récipient en cuivre; Lisier de porc
(épandage sur des prairies avec des moutons) et fientes de volaille.

• Pathogénie :
Plantes, régime trop riche en Cu ->Accumulation hépatique ->
Changements ultrastructuraux (accumulation dans les mitochondries et les
lysosomes, éclatement des organelles cellulaires). Peut induire soit:
Souffrance hépatique par aug. enz. hépatiques(GPT, GOT, LDH, gGT) soit:
Dégénérescence hépatique aiguë-> Libération brutale de Cu dans la
circulation: Muscles -> dim. GSH -> dim. NADPH; GR -> hémolyse-> Hb ->
MetHb; Reins-> néphrite tubulaire , IRA ->glomérulaire.

• Diagnostic sur base de Symptomatologie :


Période d'accumulation (2 à 3 mois) : Peu ou pas de symptômes.
Augmentation passagère de certaines enzymes hépatiques.
Crise hémolytique (stress) (4 à 5 jours) : Cu dans GR x 10, ictère,
hémoglobinurie, méthémoglobinémie, enzymes hépatiques ++. Faiblesse,
anorexie, fièvre, ictère, muqueuses de couleur jaune pâle (anémie),
dyspnée.

• Lésions : Ictère généralisé; Foie : de volume augmenté, de couleur jaune,


friable; Néphrite grave (reins pulpeux); Concentration hépatique en Cu ++.

•Laboratoire : Cu hépatique: > 150 ppm; Cu rénal : > 15 ppm; Cu sanguin : >
1,5 ppm; Analyse sanguine.

•DD :
Maladies infectieuses (leptospiroses, hémoglobinémie bacillaire, babésiose,
anaplasmose); Plantes toxiques (oignons,Brassica, Acer rubrum);
Médicaments (anthelmintique phénothiazine).

• TRAITEMENT : La mort survient dans les 24 à 48 h après le début de la crise


hémolytique, le taux de mortalité parmi les animaux affectés est élevé.
C’est pourquoi l’accent devrait être placé sur la prévention de
l’accumulation de Cu.
Préventif : Rapport max [Cu: molybdate] = [6:1] dans la ration destinée aux
moutons. Supplémentation en sulfate de CU (><déficience). Ajout de
molybdate aux rations de mouton (2-4 ppm). Molybdate d'ammonium 50 mg
+ thiosulfate 0.3 à 1 g/jour en PO. Supplémentation en Zinc (250ppm) pour
diminuer accumulation de Cu au niveau hépatique.
Curatif : Tétrathiomolybdate d'ammonium 3-4 mg/kg tous les 2 jours SC ->
dim.contenu du foie en Cu, dim. taux de mortalité (même après crise). D-
Pénicillamine (50mg/kg PO >6jours) mais CHER !!! ->pour augmenter
l’excrétion rénale. Si cas moins toxique: phosphate de Cu molybdenisé
appliqué sur pâture à la concentration de 120g/are.

•ACCUMULATION CHRONIQUE DE CU AU NIVEAU HÉPATIQUE CHEZ LE CHIEN :


• races prédisposées : Bedlington terrier; West Highland White terriers;
Doberman; Pinschers.
• Etiologie :Héréditaire (gène récessif autosomal: incapacité à excréter le
Cu). Age d’apparition : 2-6 ans.
•Mécanisme toxicologique : Accumulation de Cu au niveau des lysosomes
jusqu’à capacité de stockage dépassée. Lysosomes libèrent Cu au niveau
du cytoplasme où responsable de nécrose et d’inflammation.
•Diagnostic : sur base de :Symptomatologie : Jeunes CN (<6ans):
vômissements, anorexie, faiblesse, déshydratation. Vieux CN: anorexie,
perte de poids, ictére, ascite, encéphalopathie hépatique.
Occasionnellement: crise hémolytique.
• Lésions : Macroscopique : hypertrophie et nécrose hépatique (foie
cirrhotique). Microscopique : hépatite focale, hépatite chronique active et
cirrhose.
• Laboratoire : Enzymes hépathiques (ALT, phosphatase alkaline, bilirubine).
[Cu]>1000ppm (poids sec) biopsie hépatique + [Céruloplasmine] normale
au niveau du plasma (protéine produite par le foie et libérée dans le
plasma où liaison au Cu).
•Traitement : Chélation avec D-pénicillamine nécessaire parfois à vie.
Thérapeutique : corticoïdes (0.5 à 1.0 mg/jour) pour stabiliser les membranes
des lysosomes. Acide ascorbique (vit C): 500-1000mg/jour pour augmenter
l’excrétion de Cu.
•Prévention : Cu au niveau alimentation: 5-10 ppm.

AUTRES SPÉCIFICITÉS :

Homme : Maladie de Wilson : incapacité à excréter le Cu dans la bile;


déficience en céruloplasmine ?

Ruminants :Déficience en méthallothionéine (1/3 cystéine) = protéine


"antidote" stocke de manière inoffensive le Cu, Zn, Cd, Hg,… Concentration
toxique au niveau du foie = 1 000 ppm

LE FER

• Sources : Préparations orales à base de fer (fumarate, sulfate, phosphate,


carbonate,…).Préparations injectables (fer dextran) pour prévention des
anémies néonatales (porcs) ou stimulation hématopoièse (CV de
compétition). Ingestion accidentelle ou surdosage.
• Toxicité : Voie orale : 20-60 mg/kg = modérément toxique.; > 60 mg/kg =
sévèrement toxique; > 200 mg/kg = Régimes > 5 000 ppm: retard de
croissance (porcelets). Voie injectable : + toxique que la voie orale.
•Symptomatologie :Si voie orale : Signes précoces (dans les 6 h): dépression,
faiblesse, vomissements, diarrhée hémorragique. Amélioration apparente
entre 6-24 h. > 24 h : diarrhée, déshydratation, nécrose hépatique aiguë,
choc, adicose, coma. Parfois: anémie hémolytique, ictère, coagulopathie,
hémoglobinémie. Si voie injectable : Soit dépression, choc, acidose " Fe
circulant aug . Soit choc anaphylactoïde (CV) " Libération histamine; non
lié à la dose; dans les minutes qui suivent l'injection.
•Traitement : Décontamination du tractus digestif : si ingestion récente (< 4
h): charbon activé ou lait de magnésie. Traitement symptomatique du choc.
Chélateur du Fe : desferrioxamine (Desferal ®) IV:Soit vitesse de 15 mg/kg/h
mais risque d’arrythmie et hypotension par libération d’histamine. Soit 40-60
mg/kg toutes les 4-6 h. Vitamine C per os pour augmenter excrétion. Urines
brun-rouge au début du traitement.
Diagnostic : Sang : No = 1-3 ppm. Foie : difficilement interprétable: Adultes : =
< 400 ppm. Porcelets nouveaux-nés: = 100-200 ppm mais 600 ppm après
injection de 100 mg de Fe. Chiots : = 900 ppm.

Les gaz et les particules


ASPECTS GÉNÉRAUX ET DÉFINITIONS:

Toxicité par inhalation liée à la contamination de l'air ambiant dans les


locaux (indoor pollution) ou à l'extérieur (outdoor pollution).
Facteurs influençant la toxicité des gaz :nature, solubilité, concentration
/durée d'exposition.
Facteurs influençant la toxicité des particules :taille, densité et nature,
concentration/durée d'exposition.

Classification des particules selon le lieu de dépôt dans l'arbre respiratoire :


Fraction inhalable ou "totale": particules inhalées par le nez et la bouche
susceptibles d'être déposées dans tout le tractus respiratoire.
Fraction thoracique: particules pénétrant au-delà du larynx.
Fraction alvéolaire ou respirable: particules pénétrant dans les voies non
ciliées.
Classification des particules selon leur taille :
Particules fines (0.1  à 1 ).
Ultrafines (< 0,1 ) : diesel (augmentation des allergies au pollen) poumon.
Classification des particules selon la nature chimique :
Fibres minérales ou végétales (amiante, silice, laine de verre, de roche,…);
Poussières "biologiques" (aliments, MF, bactéries, virus,…);
Endotoxines.
Réactivité du système respiratoire :
Aigu : œdème pulmonaire, irritation; "Pneumoconiose": accumulation de
macrophages fi libération de cytokines, facteurs de croissance fi
multiplication des fibroblastes fi fibrose; Carcinogenèse : mésothéliomes,
carcinomes (ex: amiante); Conséquences économiques : infections
secondaires, allergie,…

LE MONOXYDE DE CARBONE (CO)

Affinité pour Hb 210 x > à celle de l'oxygène; 0,1 % de CO (1 000 ppm) dans
l'air inspiré transforme 50 % de l'Hb en COHb (carboxyhémoglobine); pO2
artérielle ne change pas fi peu d'hyperpnée ou de tachypnée.
•Sources : Combustion mazout sans assez d'air; Gaz d'échappement;
Chauffe-eau; Fumeurs (5-10 % COHb).
•Symptômes : Évanouissement >> dyspnée; Tachycardie, maux de tête,
nausées, troubles de la vision, de la marche; Sang rouge cerise.
• Doses toxiques : 10-40 ppm : traffic routier intense. 100 ppm pendant 11
semaines: troubles EEG. 200 ppm : 25 % de mortalité chez les porcelets. 1 000
ppm : troubles graves.
•Diagnostic : No : < 10 % COHb (carboxyhémoglobine). 10-20 % = signes
vagues. >60 % = mort
•Traitement : O2 : saturer le sang en O2 pour déplacer le CO. Temps de
récupération différent selon pression : à 1 atm (air) = 5h20; à 1 atm (O2) = 80
min; à 3 atm (O2) = 23 min

L'Ozone (O3)
•Sources : Stratosphérique > < troposphérique; Production photochimique
:UV + NO2 + O2 fi O3 Conditions favorisant la pollution par l'O3 dans les
milieux urbains: traffic intense, industries + ensoleillement; Sources
naturelles: orage de montagne; Indoor pollution : photocopieuses (odeur
caractéristique); Transfert des oxydes d'azote de la ville vers la campagne
(destruction des forêts); Normes : 0,09 ppm en CEE fi cellule CELINE en
Wallonie.
•Cinétique : 95 % de l'ozone inhalé sont captés par le système respiratoire.
L'ozone est peu soluble -> absorbé dans le nasopharynx, le reste pénètre
dans les alvéoles. La quantité d'ozone captée par le système respiratoire
est fortement influencée par la quantité d'air ventilé (volume minute) et par
le type de respiration (nasale, buccale), effort. Très instable : vite détruit à
l'endroit d'absorption; non résorbé par le sang, les organes; vite détruit par
les matériaux : "outdoor" pollution. L'ozone réagit avec les acides gras de la
bicouche lipidique membranaire pour former des produits lipidiques
d'ozonisation (PLO).
•Effets fonctionnels et lésionnels : Surtout étudiés chez l'homme;
Augmentation de la fréquence respiratoire; Augmentation de la résistance
pulmonaire; ( VC, diminution de la compliance); Effets réversibles après 1 à 2
semaines (accoutumance); D selon l'âge (jeunes plus sensibles); D selon
l'état de santé (asthme); Hyperréactivité non spécifique des voies
aériennes (bronches); Oedème pulmonaire; Mécanismes : Prostaglandines,
radicaux libres. Dose = concentration dans l'air inhalé x temps d'exposition.
A faible concentration (< 0,5 ppm): lésions des alvéoles et des bronchioles
terminales; sourtout pneumocytes I (nécrose); prolifération des
pneumocytes II fi régénération fi fibrose. A forte concentration (> 0,8 ppm):
lésions qui s'étendent aux grosses voies (trachéobronchique, nasopharynx);
surtout les cellules ciliées (perte de cils) et cellules de Clara fi fibrose.
Induction d'une réaction inflammatoire (neutrophiles, macrophages,
fibrocytes) contribuant à l'accentuation des symtômes associés à l'asthme
et la bronchite chronique. Recrutement de cellules de défense non
spécifique (neutrophiles, macrophages) dans les petites voies aériennes;
Activation des lymphocytes T;Sensibilité accrue aux infections -> études
épidémiologiques

LES OXYDES D'AZOTE (NOX)

Les oxydes d'azote rassemblent plusieurs types de molécules : N2O :


anesthésique gazeux NO (monoxyde d'azote) : substance VD (traitement
hypertension : donneurs NO); NO2 (dioxyde d'azote) et N2O4 (tétraoxyde
d'azote) : > ensilages (réduction des nitrates); forment avec l'eau du NO et
HNO3- (acide nitrique irritant); gaz jaune-brun. Nox : gaz d'échappement,
ville (max. entre 9 h et 18 h) fi ozone avec UV

"silo filler's disease": Emphysème;Pneumonie, bronchiolite, dilatation espaces


aériens, augmentation du poids des poumons, hyperplasie; Augmentation
du volume pulmonaire à la déflation; Méthémoglobinémie.

Impact des polluants atmosphériques sur la résistance aux maladies


respiratoires infectieuses : le cas de l'ammoniac

Sources : fermentation du lisier (concentration comprises entre 5-30 ppm


dans les porcheries); Effets environnementaux : participe à la formation des
pluies acides;Sensibilise le système respiratoire aux infections respiratoires.
Effet paradoxal : inhibition du réflexe de la toux
Effets sur l’immunité : Inhibition de la phagocytose (poussières) et de
l’activité bactéricide (ammoniac); Production de TNF-a et de radicaux
«oxygène» par les macrophages; Inhibition des taux circulants de
lymphocytes; Inhibition de la capacité de multiplication des lymphocytes in
vitro; Production d’anticorps en réponse à la stimulation antigénique. Les
polluants atmosphériques sont susceptibles de sensibiliser le tractus
respiratoire des animaux aux infections.
Mécanismes d’action multiples: induction de l’inflammation; inhibition du
système immunitaire; altérations de la fonction respiratoire; induction de
lésions microscopiques. Nécessité de disposer des bases scientifiques
permettant une évaluation des risques liés à l’exposition des animaux aux
polluants atmosphériques.
les biocides et les produits phytosanitaires
LES FONGICIDES: Lutte contre les champignons parasites des végétaux et
maladies cryptogamiques. Pesticides relativement peu toxiques. Utilisés sur
végétaux frais ou stockés, ou dans le sol avant plantation, ou en traitement
du bois. Circonstances: accidents rares (ingestion accidentelle de produits
purs) Sauf si mélange fongicide/insecticide. Excipients parfois plus toxiques
que la (les) substance(s) active(s). Symptomatologie peu spécifique:
anorexie, dépression, faiblesse, diarrhée. Lésions peu spécifiques: gastro-
entérite, stase rumenale, congestion hépatique, rénale et pulmonaire.
Traitement symptomatique le plus souvent.
Benzimidazoles: Action systémique, large spectre d’action. Sur les céréales,
les fruits et les plantes ornementales. Exemples: bénomyl, carbendazime,
thiabendazole, thiophanate. DL50 CN: = 4g/kg. Effets: cfr. Cours de
pharmacologie.
Dithiocarbamates: Large spectre d’action. Utilisé en agriculture et
arboriculture. Exemples: mancozèbe, manèbe, propinèbe, thirame,
méthirame, zinèbe, zirame. DL50 rat: = 0.7 (thirame) à 17 g/kg. Effets:
irritations cutanées, hépatotoxicité, carcinogénicité à très fortes doses (?).
Produits à base de cuivre: Sels insolubles déposés sur les feuilles. Mode
d’action: par libération progressive des ions cuivre. Exemple: bouillie
bordelaise (20 % Cu), CuOH, CuOCl. Surtout contre oïdium, mildiou. Effets: cfr.
toxicité du cuivre (mouton) fi hépatotoxicité.
Produits à base d'étain: Sur les pommes de terre et le céleri.Triphényltin
(acétate, hydroxyde). DL50: = 100-300 mg/kg. Pas de toxicité nerveuse (><
trialkyl).
Soufre: Surtout sur les vignes, les céréales et les fruits. DL50 Bv, Cv = 250
mg/kg. Effets: gastro-entérite, coliques ++, diarrhée, congestion rénale et
hépatique.
Dérivés phtalimides: DL50 rat: = 10 g/kg. DL50 Bv: = 250-500 mg/kg. Exemple:
captane. Effets: gastro-entérite, anorexie, ascite.
Dérivés sulfamidés: Tolyfluanide, dichlofluanide; Traitement bois (Cuprinol‚,
Sadolin ‚).
Dérivés du triazole: Inhibition ergostérol systémique. Exemples:
propiconazole (Sadolin), cyproconazole, hexaconazole,…
Cfr. Cours de pharmacologie.
Pentachlorophénol: N’est plus autorisé en Belgique actuellement!!!
Utilisé comme fongicide, herbicide, bactériocide, et comme agent
conservateur du bois. Est dérivé du trichlorophénol tout comme le 2, 4, 5-T
et les dioxines.DL50: = 30-50 mg/kg. Mécanisme toxicologique: par
découplage de la phosphorylation oxydative production ATP; catabolisme-
> hyperthermie ++. Irritant pour la peau et les voies aériennes. Neurotoxicité
(tremblements) > déficit en énergie.
Les Herbicides

Chlorates:NaClO3 et KClO3
Classification: herbicide total, racinaire Spécialité: Netosol®, Herbicide
total®, Solnet®,…
Source d’intoxication: Produit très appétissant (goût salé); Ingestion dès que
les sacs sont à la portée des herbivores; Distribution erronée au lieu de sel
de cuisine; Consommation de pâturages aspergés.
Mécanisme d’action: Oxydant fort, transforme l’hémoglobine en
méthémoglobine inapte au transport de l’oxygène (Fe3+); Hémolyse; Très
caustique Æ irritations gastrointestinales.
Symptômes et lésions: Douleur abdominale, diarrhée, dyspnée, cyanose,
sang et les tissus brun chocolat (methémoglobinisant). Hématurie et
hémoglobinurie.
Diagnostic: L’anamnèse permet de le différencier des autres agents
méthémoglobinisants comme les nitrates, la phénacétine, le cuivre et les
colorants. Recherche de méthémoglobine dans le sang ou de chlorates
dans l'estomac.
Traitement:
Bleu de méthylène en IV stricte, solution à 1%, à la dose de 10mg/kg
(réduction de la méthémoglobine en hémoglobine). Injection pouvant être
répétée si nécessaire à quelques heures d’intervalle. Pronostic
généralement sombre.

Dinitrodérivés:
Classification: herbicides sélectifs, de contact.
Spécialité: DNOC: Supersinox®, Cresilex® crème. DNBP: Dinoseb®.
Source d’intoxication: Absorbtion pulmonaire, digestive et transcutanée
Mécanisme d’action: Ruminants: métabolisation ruménale en composés
diaminés (Ø de la toxicité), mais les métabolites sont méthémoglobinisants.
Tous: découplage de la phosphorylation oxydative de la chaîne respiratoire.
Chien: lente détoxification pouvant expliquer un effet cumulatif
Symptômes et lésions: Syndrome fébrile (chaleur dégagée au cours des
réactions métaboliques), diminution de l’appétit et de l’activité musculaire,
respiration lente et profonde, soif intense, oligurie, prostration, mort.
Diagnostic: Signes cliniques et anamnèse. Recherche de la substance dans
le contenu stomacal, les urines, le foie et la peau. La méthémoglobinémie
des ruminants n’est pas spécifique.
Traitement: Uniquement symptomatique: maintenir au froid, sous sédatifs,
réhydrater, diurétiques. Proscrire l’atropine (supprime la sudation et
accentue l’hyperthermie).

Les dipyridiliurns: paraquat et diquat


Classification: total ou sélectif (selon la dose).
Spécialité: Paraquat: Gramoxone®, Pardi®; Diquat: Reglone®
Source d’intoxication: Ingestion accidentelle ou volontaire volontaire du
liquide concentré, plus rarement des plantes traitées (la rémanence est
faible). La peau est peu perméable.

le paraquat : Absorption intestinale très faible, excrété dans les fèces et


peu dans l’urine. Forte affinité pour les poumons (redistribution) où il
s’accumule (transport actif au niveau des pneumocytes 1 et 2). Formation
de radicaux libres. Beaucoup plus toxique que le diquat.
Symptômes et lésions: 2 groupes d’animaux: morts en moins de 5 jours ou
plus. Vomissements, dépression. Ulcérations buccales. Dyspnée, œdème et
fibrose pulmonaires.

le diquat: Mécanisme d’action: Peu absorbé par les intestins et la peau.


Transformation par la flore en 2 produits moins toxiques. Elimination rénale
(l’herbicide s’y accumule) et biliaire.
Symptômes et lésions: Atteinte principalement rénale et digestive.
Vomissements, diarrhée verdâtre, anorexie, ulcérations digestives multiples,
léthargie, déshydratation. Protéïnurie, polyurie.
Eventuellement cataracte (intoxication aiguë).

paraquat et diquat:
Diagnostic: Signes cliniques et anamnèse, la dyspnée est le seul symptôme
constant. Recherche du poison dans les urines, dans les cas suraigus.
L’analyse toxicologique est inutile dans les cas subaigus, vu l’élimination
rapide du paraquat.
Traitement Symtomatique: lavage gastrique, protecteurs hépatiques,
accélérateurs de l’excrétion rénale. Vit.E et C, antioxydants, chlorpromazine
ont été envisagés sans succès.

Phénoxy-dérivés: Phytohormones de synthèse, formées à partir d’acides


gras à courte chaîne et d’un noyau phénolique.
Classification:Sélectif
Source d’intoxication: Ingestion de produits purs, d’eau contaminée ou de
fourrages traités. La contamination de ces substances par les dioxines en
augmentent considérablement le danger.
Mécanisme d’action: Peu toxiques pour les mammifères excepté le chien.
Absorbé par voie orale, cutanée ou par inhalation. Elimination urinaire sous
forme inchangée. Après exposition importante, plusieurs métabolites actifs
sont formés chez le chien (ÆLD50 =100mg/kg). Toxicité indirecte: augmente
l’appétabilité et les concentrations en nitrates, cyanures et glucose des
plantes toxiques.
Symptômes et lésions: Ruminants: après 10j d’exposition: perte de poids,
apathie, vomissements et diarrhée; avortements, chaleurs irrégulières,
atrophie des ovaires. CN: troubles musculaires, faiblesse du train postérieur,
spasmes musculaires, rigidité. Tous: en cas d’intoxication aiguë, ulcérations
gastro-intestinales, congestions pulmonaire et hépatique, dégénérescence
du foie et des reins.
Diagnostic: Recherche du toxique dans le contenu stomacal, le foie et les
reins. L’analyse des urines par chromatographie gazeuse peut permettre de
détecter des résidus en cas d’exposition chronique.
Traitement: Uniquement symptomatique. Diurèse alcaline (bicarbonate
sodique à 1,3%) pour faciliter l’excrétion de ces composés acides.

Triazines: atrazine, cyanazine, métribuzine et aminotriazole.


Classification:Herbicide principalement racinaire et sélectif à dose réduite.
Spécialité:Amitrol® (aminotriazole)
Mécanisme d’action: Peu de travaux sont consacrés à leur métabolisme.
Subissent une désalkylation qui précède l’excrétion urinaire. Ces produits
font partie des herbicides à plus faible toxicité.
Symptômes et lésions: Manifestations cliniques peu caractéristiques.
Anorexie, diarrhée, dépression, ataxie, faiblesse musculaire, paralysie
postérieure après 3 semaines d’exposition. Congestion du foie et des reins,
foie pâle et friable, pétéchies sur le cœur. L’aminotriazole provoque une
stimulation de la musculature lisse intestinale et bronchique et de l’œdème
pulmonaire. Cancers hépatiques et thyroïdiens chez la souris.
Diagnostic: Difficile en raison du caractère peu spécifique des symptômes.
Traitement: Lavage gastrique, diurèse acide, administration de protecteurs
hépatiques.

Les urées substituées


Classification: Racinaire, total ou sélectif (selon la dose).
Spécialité: Diuron®, Linuron®, Néburon®, Métoxuron® (-uron).
Source d’intoxication: Accidents rares, ces substances étant peu
dangereuses pour les mammifères.
Mécanisme d’action: Induction des enzymes microsomiaux, celle-ci
expliquerait leur toxicité hépatique.
Symptômes et lésions: Symptômes vagues (différant peu de ceux des autre
herbicides de toxicité faible). Signes digestifs (…) et neuro-musculaires
(dépression, faiblesse, incoordination motrice, paralysies ou spasmes…). La
mort peut survenir par épuisement après une phase plus ou moins longue.
Diagnostic: Anamnèse.
Autopsie: peu de lésions spécifiques: dégénérescence hépatique et rénale,
congestion plus ou moins généralisée (foie, rate poumons, méninges).
Traitement: purement symptomatique
Les Rodenticides
= Produits destinés à lutter contre les "petits" vertébrés nuisibles (rongeurs).

Contre les rats, souris, campagnols, mulots ou rats musqués : La strychnine.


Les anticoagulants. L’alpha-chloralose. Le scilliroside. Le cholécalciférol:
supprimé en Belgique. Le thallium (souris).
Contre les taupes: Le phosphure d'aluminium. Le sulfate de thallium.
Cartouches fumigènes (phosphate tricalcique d'aluminium): pour vertébrés
fouisseurs (campagnols, taupes).

STRYCHNINE:

•Structure chimique et caractéristiques:


1. Structure: Est un alcaloïde extrait de Strychnos-nux vomica, arbre d'Asie
du Sud et d'Australie.
2. Caractéristiques: Peu soluble dans l'eau mais soluble dans l’éthanol et
autres solvants. Ses sels sont plus solubles dans l’eau que sa forme pure.
Relativement stable, persiste dans la nourriture ou l’environnement (appât).

•Sources: Autrefois utilisée comme rodenticide (interdit en Belgique) ou


comme médicament (tonique, analeptique ou comme antidote de
l’intoxication aux barbituriques).

•Expositions: ± 10-20 % des intoxications "confirmées" par l'analyse


toxicologique chez le chien et le chat révèlent la présence de strychnine.

•Toxicité et les circonstances d'intoxication: Par voie orale: strychnine


facilement absorbée. Intoxication toujours intentionnelle: USAGE ILLEGAL.
La strychnine, d'un goût amer , est cachée dans un appât (stable).

Doses toxiques: Chien: = 0,75 mg/kg.; Chat: = 2 mg/kg; Equin, bovins, caprins,
ovins: = 0,5 mg/kg; Rat: = 3 mg/kg; Volaille: = 5 mg/kg.

•Cinétique: Absorption très rapide dans l'intestin. Rapidement métabolisée


dans le foie (en strychnine-N-oxyde) par la cytochrome P450. Une partie
atteint le SNC (cible), le foie et les reins. Une partie est excrétée inchangée
dans les urines fi & si acidification des urines (ammonium chloride en Per Os).
Le temps de demi-vie = ± 10 heures. Éliminée presque totalement en 24
heures. Prélèvement d'urine dans les 24 heures. Si l'animal survit au-delà des
premières 18-24 heures, il est sans doute sauvé ( le pronostic s’améliore).

•Mécanisme d'action: Antagoniste compétitif et réversible de la glycine. La


glycine est le neuromédiateur des interneurones inhibiteurs de l'arc réflexe
spinal. L'occupation du récepteur par la strychnine entraîne la levée de
l'inhibition des réflexes. Il en résulte une stimulation exagérée de tous les
muscles, déclenchant leurs contractions, surtout celles des muscles
extenseurs. La rigidité et les convulsions toniques figurent parmi les
symptômes majeurs. L'hypertonicité des muscles respiratoires entraîne
l'asphyxie.

•Signes prémonitoires: Rares! Nervosité, halètement. Vomissements (parfois


salvateurs). Tremblements musculaires, "tics" nerveux en réponse aux bruits,
à la lumière (rictus)… Démarche raide, nuque raide, abdomen tendu.

•Signes précoces: 15' à 2 h après ingestion. Hyperréflexivité: crise de


convulsions toniques au moindre stimulus.

•Signes plus tardifs: Après quelques heures. Tétanie, convulsions toniques


continues, membres en extension et de l’opisthotonos. Température plus ou
moins élevée. Conscience conservée. Myoglobinurie éventuelle.

•Pronostic: Si les muscles respiratoires sont touchés: apnée, anoxie


cérébrale et perte de conscience entraîne une mort rapide. Si forte dose:
mort en moins de 30 minutes. Si dose moins forte: mort en 1 à 6 heures. Le
pronostic s'améliore si l’animal survit plus de 12 à 24 heures.

•Diagnostic:
Diagnostic ante-mortem:convulsions, hyperréactivité, vomissements,
hyperthermie et opisthotonos.
Diagnostic post-mortem: rigidité cadavérique rapide et absence de lésions
significatives.
Recherche du toxique: Sur l'animal vivant: Prélèvement d'urine dans les 24
heures suivant l'intoxication ou prélèvement des vomissures. Sang: acidose,
élévation des CPK et présence de myoglobine. Recherche de l'appât
potentiel. Sur le cadavre: Prélèvement de 10 à 20 g de reins, de foie ou de
contenu stomacal.

•Traitement: Faire vomir (si et seulement si l’animal est dans la phase des
signes prémonitoires, cfr les contre-indications de faire vomir) ou lavage
gastrique. Charbon activé: 2 g/kg. Mettre au calme (pièce sans luminosité
excessive, sans bruit…) et protéger des coups (sur des coussins,
couvertures…).
Valium: Chien = 0,5 à 1,5 mg/kg en IM ou IV; Chat = 2 à 3 mg/kg en IM ou IP;
Répéter selon besoins;Si surdosage de valium (coma): flumazénil
Pentobarbital: 3 à 15 mg/kg en IV. Répéter selon les besoins.
Acidifier les urines (NH4Cl).
Pas de kétamine ni de morphiniques.

ANTICOAGULANTS: Dérivés de l'indanedione ou de la coumarine, proches


de la vitamine K.
•dérivés coumariniques: Brodifacoum (Klerat® ). Bromadiolone(Rati-
maths®, Makaber®, Supercaid®, Rastop, super flocons B® …). Coumatétralyl
(Racumin poudre appât® …). Difénacoum (Ratak®, Rodan overdose®,
Rastop bloc D®, Belgara rouge® …). Warfarin (Toxa-warfarin®, Rodan® …).
Diféthialone (Frap®, Target® …).
•dérivés de l'indanedione: Chlorphacinone (Kaput®, Rastop bloc C®,
Finito®, Caid solution huileuse® …). Diphacinone et pindone.

•Toxicité et les circonstances d'intoxication: Par voie orale: ingestion de


grains, de blocs ou d’appâts empoisonnés. Généralement: les préparations
contiennent de faibles concentrations (0.005%) mais des solutions
concentrées à 0.25 % existent.

Difénacoum :granulés à 0.005 % (5 mg dans 100 g de granulés). DL 50 souris:


0.8 mg/kg fi 16 mg de difénacoum pour tuer une souris de 20g, soit 0.3g
granulés à 0.005%. DL 50 chat: 100 mg/kg; 300 mg de difénacoum pour tuer
un chat de 3 kg, soit 6kg de granulés !!! Mais des signes cliniques
apparaissent bien avant.

Warfarin:granulés à 0.025 % (25 mg dans 100 g de granulés). DL 50 rat: 5 x 1


mg/kg ou 1 x 50-100 mg/kg fi5-10 mg de warfarin pour tuer un rat de 100 g,
soit 20-40 g de granulés ou 5 x 0.1 mg soit 5 x 0.4 grammes de granulés. DL 50
chat: 5 x 1 mg/kg ou 1 x 5-50 mg/kg fi15-150 mg warfarin pour tuer un chat
de 3 kg, soit 60-600 g de granulés ou seulement 5 x 12 g de
granulés!!!Importance du phénomène de bioaccumulation de certains
anticoagulants.

Via des souris ou des rats empoisonnés ? Peu probable mais pas impossible
surtout chez des jeunes ou des animaux débilités !!!

•Cinétique et mécanisme d'action: L'inhibition compétitive de la vitamine K


époxyde réductase (=enzyme du foie) aboutit à une carence en vitamine K
active nécessaire à la synthèse des facteurs de coagulation. 90 % de la
dose administrée per os sont absorbés dans le tube digestif (Tmax = 12 h).
Métabolisés par MFO (= un des systèmes enzymatiques du foie) en
métabolites inactifs excrétés dans les urines. Liaison à l'albumine
plasmatique importante (interaction possible avec la phénylbutazone et la
coumarine!).

•Symptomatologie et évolution:
Tableau clinique (1 à 3 j après):
Syndrome hémorragique: épistaxis, hématémèse, hématurie, muqueuses
blanches, hématomes sous-cutanés, hémorragies sous-muqueuses, liquide
intra-thoracique et intra-abdominal, diarrhée hémorragique.
Anémie: pouls faible et irrégulier.
Troubles fonctionnels: dyspnée, troubles locomoteurs (hémorragies intra-
musculaires et intra-articulaires), ataxie, faiblesse,Hypothermie.

Chien: warfarin; dose unique 5- 50 mg/kg; dose multiple: 5 mg/kg pdt 5-15 j
brodifacoum; dose unique: 0.25- 3.6 mg/kg
Chat: warfarin; dose unique 5- 50 mg/kg; dose multiple: 1 mg/kg pdt 5 j
brodifacoum; dose unique: 25 mg/kg

•Diagnostic: Clinique et différentiel: sur base du temps de coagulation,


temps de prothrombine,… Laboratoire: foie, appât.

•Traitement:
Chiens et chats: L’antidote: phytonadione (= vit.K1):Konakion® vendu en
Belgique sous forme d’ampoule (10mg/kg) pour injection IM ou IV ou sous
forme d’ampoule pédiatrique (2mg/0.2ml) pour injection IM, IV ou Per Os.
Posologie: 2-5 mg/kg/jour. Pendant 5 à 7 jours pour les anticoagulants de
première génération. Pendant 3 à 4 semaines pour ceux de deuxième
génération (phénomène d’accumulation).
Voie d’administration: En Per Os (avec 1 repas riche en graisse ): voie idéale
(aussi efficace que les autres voies, pas d’injection donc pas d’hémorragie
provoquée) si l’état du chien le permet sinon IV via cathéter puis Per Os.
Si voie IV (risque de réaction d’anaphylaxie): injection IV très lente (15min).
Si voie SC: utiliser une aiguille très fine aiguille.

Porcs: Posologie: 2-5 mg/kg en SC ou en IV.

Chevaux: Posologie: Ne pas dépasser 2mg/kg! NB: Ménadione peut


provoquer une insufisance rénale fatale chez cette espèce.

Ruminants: Posologie: 0.5 à 1.5 mg/kg en SC ou IM (ne pas dépasser 10


ml/site d’injection).

THALLIUM: Métal lourd utilisé sous forme de sels comme rodenticide; sans
odeur ni goût. Infernal ®: grains à 0.5 % contre les souris. Talpatox IV ®: appât
à 1 % contre les taupes. Interdit aux USA et en France. Utilisé en
cosmétologie (dépilatoire car poils=site de prédilection).
Dose létale: = ± 20 mg/kg (DL 50 rat: 16 mg/kg). Chat > chien.

•Voie d'intoxication: Orale: ingestion de grains empoisonnés. Bien résorbé


par la peau et les muqueuses (digestive, respiratoire); accumulation car
cycle entérohépatique.

•Mécanisme d'action: Affinité pour les groupements SH = poison cellulaire et


mitotique. Affinité pour la cystéine (peau, poils). Ressemble au K+ =
interférence avec pompe ATPase des tissus excitateurs.

•Tableau clinique:
Aigu: de 1 à 4 j après l'ingestion: troubles digestifs sévères (vomissements
répétés, diarrhée hémorragique, ulcères de la langue), mort.
Subaigu: de 4 à 6 j: troubles digestifs moins prononcés; troubles cutanés
(peau rouge, pustules, début de chute des poils, peau encroûtée);
muqueuse orale rouge brique; conjonctivite et ulcères de la cornée.
Chronique: de 7 à 10 j (et plus): surtout troubles cutanés (érythème, chute
des poils, peau sèche, croûtes, ulcérations); troubles nerveux centraux et
proprioceptifs (chat: hyperesthésie, spasticité musculaire, ataxie).

N.B. : lésions cutanées : surtout autour de la bouche, des yeux, de la truffe,


de la face interne des membres, des creux axillaires, de l'espace interdigité.

• Diagnostic: Clinique: selon le stade. Sur animal vivant: prélèvement d'urine


(30 ml), matière fécale ou de sang hépariné (3-10 ml) fi on peut en retrouver
même plusieurs mois après l'ingestion. Sur cadavre: reins (20-30 gr).

•Traitement: Bleu de Prusse : interfère avec le cycle entéro-hépatique;


chélate le thallium fécal et urinaire; 200 mg/kg en per so, en 3 prises.
pendant 1 à 3 semaines.+ traitement Symptomatique.

ALPHA-NAPHTYL THIOURÉE (ANTU): Forte sensibilité des rats à ce toxique.


Chien: LD 50 orale: 10 – 100 mg/kg. Chat, lapin, volaille: très peu sensibles.
Capté et métabolisé par le tissu pulmonaire, l'ANTU exerce sa toxicité au
niveau microvasculaire expliquant l'œdème pulmonaire aigu.

ALPHA-CHLORALOSE: = All-Muis Kill® (poudre-appât à 4 %). Anesthésique


pour animaux de laboratoire. Souris très sensible: déprime la température
corporelle. Inhibe la réaction de réveil. CN, CT: excitation puis dépression,
aveuglement psychique, faiblesse cardiaque et respiratoire, apnée, coma.
Traitement: analeptiques cardio-respiratoires si dépression; valium si
excitation.

SCILLIROSIDE: Bloc-appât ou granulés Silmine® (0.02-0.03 %). = Hétéroside


cardiotonique «digitalic-like». symptômes: Bradycardie sinusale, parfois
tachycardie, blocs ou fibrillation, mort en 2-3 jours. Vomissements, diarrhée,
hypothermie, prostration. Traitement: Faire vomir (si < 2 h). Charbon activé.
Atropine (sauf si tachycardie): 0.05-0.1 mg/kg. Anti-arythmiques.
Les molluscides

LE MÉTALDÉHYDE: Molluscicide (anti-limaces) vendu sous forme d'appât à 6


%, de granulés bleutés -> sécrétion +++. Bloc solidifié pour allumage.
• Dose toxique: de l’ordre de 100-500 mg/kg. Chiens: dose létale minimale =
100 mg/kg. Bovins: 200 mg/kg.
•Voie d'intoxication: Par voie orale: forte appétence pour chien (et chat)
malgré l’existence de répulsifs dans la plupart des granulés. Intoxication
souvent accidentelle; parfois criminelle. Rapidement absorbé par le tube
digestif et métabolisé en acétaldéhyde (comme éthanol). Excrété dans les
urines.
•Mécanisme d'action: Mal connu : diminution des taux de GABA, sérotonine
et 5-HT. Mort due à une dépression des centres bulbaires de contrôle = ±
comme le dernier stade d'une anesthésie.
•Symptomatologie:
Signes précoces: évolution: Anxiété, inquiétude, mâchonnements.
Signes intermédiaires: 15' à 2 h après ingestion. Salivation, agressivité,
ataxie, spasmes musculaires, mydriase.
Signes avancés: Tachycardie, polypnée, hyperthermie++. Fléchissement des
membres postérieurs puis parésie spastique. Mydriase, nystagmus (surtout
CT). Convulsions cloniques continues. Pas d'hyperesthésie. Indifférence vis-à-
vis du monde extérieur.
•Pronostic: Dépend de la dose. Mort en quelques heures par dépression
bulbaire ou en quelques jours par «insuffisance hépatique aiguë».
• Diagnostic: Clinique et différentiel (strychnine, Carré, éthylène glycol, rage,
OP/carbamates…). Acidose (métabolisation du métaldéhyde en
acétaldéhyde). Identification: prélèvements de: appât ou contenu
stomacal. urines (dans les 24 h). foie ou reins (sur cadavre).

III.c.B.1.6.- Signes cliniques:

Strychnine Méta OP/carbamates


Hyperesthésie +++ non non
Hyperthermie ± ± ±
Salivation ± ± +++
Diarrhée n on ± +++
Yeux No mydriase myose (mydriase)
Convulsions toniques cloniques cloniques
(hyperhestésie) (tremblements
musculaires)
Opisthotonos +++ ± non
Cholinestérase No No inhibée
Bronchospasme - - +++

•Traitement: Faire vomir (durant le stade précoce) ou lavage gastrique (si


existence de contre-indications à faire vomir); Fluidothérapie; Charbon
activé; Valium (2-5 mg/kg); Eviter les barbituriques (car hépatotoxique et
dépression respiratoire) si possible sauf en cas d’échec après
l’administration de tranquillisants mineurs.
Les Insecticides
ORGANO-PHOSPHORÉS ET CARBAMATES:
Quelques noms: En agriculture : Regent Plus®; Dursban®; Disonex®,
Diazinon®, Basurine®. A la maison : Baygon® ;Vapona®.
En médecine vétérinaire : Tiguvon® (fenthion); Collier canine/feline forte®
(tétrachlorvinfos); Prevender /preventef collier® (diazinon). Nuvan Top
spray® (dichlorvos + fénitrothion). Bolfo poudre/®spray®, … (proxopur).
Armes chimiques : SARIN (cfr. Japon, mars 1995);SOMAN.

• Voie d'intoxication: Substances lipophiles, qui traversent tous les


téguments. Voie cutanée: pour on, spot on. Voie pulmonaire: inhalation.
Voie digestive: ingestion accidentelle ou volontaire. Voie placentaire:
fœtus intoxiqué par la mère.

• Mécanismes d'action: Inhibent les cholinestérases = accumulation


d'acétylcholine au niveau des synapses cholinergiques. Liaison réversible =
carbamates >< liaison irréversible = OP; Stimulation exagérée des
récepteurs: Muscariniques (post-ganglionnaires); Nicotiniques N1
(ganglionnaires); Nicotiniques N2 (plaque motrice muscle).

•Facteurs prédisposants: Type d'organo-phosphorés. Voie orale > voie


percutanée. Oiseau > chat > chien. Jeune > vieux. Race. Sexe. Association
avec d'autres médicaments: Cholinomimétiques. OP. Curare. Mg.

•Symptomatologie:
En aigu: Syndrome muscarinique: Myose. Bronchospasmes, sécrétions
bronchiques accrues, paralysie respiratoire, œdème pulmonaire. Salivation,
diarrhée, vomissements, crampes abdominales. Incontinence urinaire.
Bradycardie. Syndrome nicotinique: Fasciculations musculaires, ataxie,
crampes, convulsions, hyperthermie. Membres raides. Paralysie respiratoire
fatale. Tachycardie. Mydriase. Effets centraux: Anxiété, dépression. Vertiges,
hypotension. Coma.
En chronique : Un ou plusieurs des symptômes aigus. + Nonchalance,
faiblesse généralisée, anorexie.
Neurotoxicité retardée : Dégénérescence des axones due au viellissement
de l'enzyme = paralysie. Dans les 8 à 15 jours après l'exposition.
Développement progressif: membres inférieurs d'abord, puis supérieurs.
Chats plus sensibles. Pas avec tous les OP (fénitrothion, dichlorvos ?,
haloxon, butyphos,…).
NB : Chez le chien, myopathie possible suite à la surstimulation des muscles.

•Diagnostic: Apparition rapide des symptômes (dans les 12 heures suivant


l'exposition). Diminution du taux des cholinestérases: des globules rouges
(cholinestérases vraies). du plasma (pseudo-cholinestérases). du cerveau.
En pratique: Prélèvement de sang hépariné, le plus vite possible (le
congeler si possible). Éventuellement, prélèvement du cerveau (sur
cadavre) (congeler). Garder l'appât ou le contenu stomacal ou les
vomissures si possible, pour l'identification du toxique (Témik® = grains bruns-
rouges).

• Traitement: Si symptômes muscariniques: Atropine (sulfate) 0.2-0.5 mg/kg


IV puis IM ou SC toutes les 15 min jusqu'à "atropinisation" (càd mydriase et
tachycardie) ou disparition des symptômes muscariniques.
Si organo-phosphorés (seulement): Pralidoxine (Contrathion®) 40 mg/kg IV à
renouveler après 1 h puis toutes les 6 h. Obidoxine (Toxogonin®) dose
humaine: 5 mg/kg. NB: Atropine inutile contre les symptômes nicotiniques!
Curarisant (en théorie , lourd en pratique car respirateur indispensable…).
Myorelaxant. Refroidir l'animal.

ORGANO-CHLORÉS:
3 catégories selon structure chimique: Composés aliphatiques diphényl:
DDT, métoxychlore. Aryl-hydrocarbures: lindane (interdit en Médecine
vétérinaire et est interdit en agriculture). Cyclodiènes: aldrin, dieldrin,…
Résidus dans l'environnement: Car lente élimination (demi-vie DDT = 4 ans).
Liposolubles fi bio-accumulation dans la chaîne alimentaire (comme les
PCB et les mercuriels). Circonstances: Via chaîne alimentaire (cachalots,
rapaces). Accidents, mauvais emploi. Intoxications devenues rares (mais
toujours d’actualité par utilisation de vieux OC comme DDT).

•Toxocinétique: Bien absorbés par la peau, les muqueuses (peu par


inhalation car peu volatiles). Accumulation dans le tissu adipeux.
Métabolisés par MFO (=un des systèmes enzymatiques du foie). Excrétion
surtout biliaire et dans le lait.
•Mécanismes d'action: Interférence avec canaux à Na des neurones fi seuil
potentiel d'action abaissé fi symptômes en «hyper». Lindane : inhibition du
GABA fi «hyper»(>< ivermectine = GABA-like). Métabolites du DDT (o,p'DDD):
pourrait être utilisé dans le traitement du Cushing (=hyperadrénocorticisme)
car nécrose des glandes surrénales. Induction du système MFO (=un des
systèmes enzymatiques du foie).
•Symptômes: Nervosité, tremblements, hyperesthésie, convulsions, crises
épileptiformes, hyperthermie. DDT: pseudo-oestrogène fi troubles de la
fertilité (cfr. Chapitre: xéno-œstrogènes).
•Diagnostic: Différentiel: convulsivants, plomb, causes biologiques. Dosage
dans sang, foie, cerveau, lait.
•Traitement: Symptomatique fi charbon activé, lavage de la peau à l'eau
savonneuse, valium, barbituriques.
• Effets sur la faune sauvage: Binding du DDT et du récepteur oestrogénique,
antagonisme vis-à-vis des récepteurs androgéniques. Augmentation du
poids de l'utérus et des oviductes chez les mammifères. Diminution de la
fertilité chez le mâle. Amincissement de l'épaisseur de la coquille d'œuf des
faucons pélerins (effet inhibiteur sur les ATPases calciques des glandes
coquillères). Diminution de l'effectif d'alligators en Floride (mortalité
néonatale accrue et troubles endocriniens chez les adultes).

LES PYRETHRINOÏDES: Pyrèthre = chrysanthème contenant de la pyréthrine


(insecticide naturel). Pyréthrinoïdes (ou pyréthroïdes) = dérivés synthétiques
de la pyréthrine. Plusieurs dizaines de composés différents (-thrine). Utilisés
en agriculture, jardinage, ménage, et médecine vétérinaire. Considérés
comme inoffensifs pour les mammifères car des estérases les inactivent.
Circonstances: Surdosage involontaire; Pulvérisation dans les espaces clos;
CT > CN; poils longs; poissons; Animaux < 3 mois.
•Toxocinétique:Vite absorbés par les poumons, le tube digestif car
liposolubles. Vite métabolisés et excrétés.
•Mécanismes d'action: Diminution seuil potentiel d'action (action sur
canaux Na et ATPases). Inhibition GABA.
•Symptômes: Prostration ou agitation. Hyperexcitabilité nerveuse et
neuromusculaire, tremblements, convulsions, ataxie. Mydriase. Signes
digestifs: hypersalivation, vomissements (±), pas de diarrhée. Délai: 1 à 6
heures. Disparaissent dans les 24 à 72 heures.
•Traitement: Symptomatique: lavage, charbon activé, valium ou les
barbituriques, atropine.

L'Ethylène Glycol
Composé utilisé comme antigel, l'éthylène glycol donne lieu à des
intoxications à caractère saisonnier (période hivernale). Alcool dihydrique -
>soluble dans l'eau. Sensibilité particulière: Chiens > chats; mâles > femelles.
Dose létale: 4-5 ml/kg (chien). 2-4 ml/kg (chat).

•Voie d'intoxication: Orale: forte appétence pour chien (goût sucré,


incolore); Rapidement absorbé et distribué dans tout l’organisme; Tmax: = 1-
4 h; T : = 2-4 h; Métabolisation ou excrétion quasi totale dans les 16-24 h; Une
partie de la dose ingérée est excrétée inchangée dans les urines dans les 4
h après ingestion.

•Mécanismes d'action: Molécule mère: passage de la barrière hémato-


méningée expliquant les effets narcotiques et euphorisants comparables à
ceux de l’ éthanol. Transformation en métabolites de plus en plus toxiques

•Symptomatologie et évolution: Entre 1 et 4 h après ingestion: ébriété,


ataxie, tachycardie, polypnée, déshydratation (l'alcool augmente
l'osmolarité du plasma). Entre 4 et 6 h après ingestion: anorexie, dépression,
faiblesse, myose, vomissements, hypothermie, ataxie, perte d e
réflexes, polypnée, coma, (acidose métabolique). S'il survit (au-delà de 24-
36 h): urémie, oligurie et symptômes associés à une insuffisance rénale
(>précipitation de cristaux d’oxalate dans le rein). Mort: en quelques heures
par acidose métabolique ou en quelques jours voire en quelques semaines
par insuffisance rénale.

•Diagnostic: Clinique: selon le stade. Sur l’animal vivant: Prélèvement


d'urines (20 ml) ou de sang hépariné (10-15 ml) pour l'identification du
toxique. Biochimie clinique: hématurie, urémie, acidose, albuminurie,
cristallurie, pH sang < 7.3, hyperglycémie, osmolarité du plasma accrue,
hypocalcémie. Sur cadavre: reins (cristaux oxalate). Appât ou vomi ou
contenu stomacal: identification.

Traitement: Pour éviter l'absorption: charbon activé dans les 4 h qui suivent
l'ingestion.
Spécifique (inhibiteurs de l'alcool déshydatase): éthanol: si < 18 heures:
solution à 20 % 5 ml/kg IV ou IP puis répéter 1 ml/kg toutes les 6 heures.
4-méthylpyrazole: 20 mg/kg (solution à 5 %) en IV puis 15 mg/kg à 12 et 24
heures puis 5 mg/kg à 36 heures (= doses humaines).
Lutter contre acidose: NaHCO3 (solution à 1.4 %) 6-24 ml/kg toutes les 4-6
heures en IP ou IV. Borogluconate de Ca++, glucocorticoïdes.

Intoxication par des contaminants alimentaires et


de l'eau de boisson
INTOXICATION PAR LES NITRATES/NITRITES

Les nitrates (NO3-) et les nitrites (NO2-) sont des produits de la dégradation
de l’ammoniac (NH3 qui est présent sous forme d’ion ammonium NH4+ dans
l’eau et le sol ) par des bactéries du sol.C’est le procédé de la
NITRIFICATION. Les animaux concernés sont les herbivores, et plus
particilièrement les ruminants. Les 2 sources principales d’intoxication
animale par les nitrates sont les plantes et l’eau de boisson.

• Sources:
Les Plantes: La teneur en nitrates varie selon le rapport Absorption
/Assimilation. Ce rapport peut être influencé par: facteurs génétiques:
certaines espèces de plantes accumulent plus facilement les nitrates
(choux, colza, épinards, amarante, betteraves, …) utilisation d'herbicides
(2.4-D): l’assimilation est stoppée plus rapidement que l’absorption. facteurs
climatiques: l’assimilation est diminuée : en automne > printemps. en cas de
gel ou de sécheresse. stade de croissance: les jeunes feuilles contiennent
plus de nitrates que les vieilles. la dose d'azote à l'hectare: à partir de 100
kg, absorption > assimilation.
L’Eau, via le sol: Apports directs par les engrais chimiques azotés, riches en
nitrates; Apports indirects par la nitrification de l’ammoniac d’origine
organique (cfr. Cycle de l'azote).
•Mécanisme d'action: Intoxication aiguë: Les nitrites provoquent
l’oxydation de l’hémoglobine en methémoglobine
Rapport taux nitrates/taux metHb: Le rapport nitrates/met Hb varie selon:
les modalités d'administration des repas: le fractionnement des repas
entraîne une alcalinisation moindre du rumen et donc moins de formation
de nitrites. le type de ration: l'abaissement du pH (acidification du rumen)
faisant suite à l'administration de glucides inhibe la formation des nitrites. la
nature des aliments (eau > herbe fraîche > foin):les nitrates étant fortement
solubles, plus il y a d’eau, plus ils sont disponibles.

•Sensibilité particulière des ruminants: (n’existe pas chez les carnivores vu le


pH acide de l’estomac) Réduction des nitrates en nitrites dans le rumen. Hb
facilement oxydable. MetHb réductase moins active. Les jeunes sont moins
sensibles.

•Doses toxiques: Si >1 à 3 % de la matière sèche dans le fourrage; 500-1500


ppm dans l'eau de boisson.

•Symptomatologie: L’apparition peut être rapide: 30 min à quelques heures.


Action irritante sur le tractus digestif Æ salivation, diarrhée, douleur
abdominale. Si 30-50 % de metHb: anoxie fi cyanose, dyspnée, pouls rapide
et faible, sang brun, faiblesse, ataxie, miction en jets. Hypotension
consécutive à une vasodilation (cfr. NO). Si 80-90 % de metHb: mort en 12-
24 heures.
Lésions: Cadavre de couleur brun-foncé (cette couleur ne persiste que
quelques heures car la metHb réductase continue son travail). Cyanose des
muqueuses. Décomposition rapide du cadavre.

•Diagnostic: MetHb dans le sang: congeler rapidement le prélèvement dans


un tube avec du NaF (=fluorure de sodium permettant un bloquage de la
glycolyse du prélèvement). Dosage des nitrates dans le sang, LCR (liquide
céphalo-rachidien), œil, rumen. Dosage des nitrates dans l'eau et les
aliments.

•Traitement: Bleu de méthylène en solution acqueuse à 1 % en IV lente et


stricte 5 à 10 mg/kg à répéter si nécessaire (dose toxique = 30 mg/kg).
Adrénaline contre hypotension et VD. Acide ascorbique (10-20 g) (comme
agent réducteur).

•Normes : max 50 ppm de nitrates dans l'eau.

•Autres effets des nitrates (chroniques) : Retard de croissance; Carence en


vitamine A (destruction dans le foin et inhibition de la provitamine A fi vit
A); Troubles de la reproduction: avortements, infertilité, chute de la
lactation; Hypothyroïdie (inhibition de l’incorporation d’anions iodures dans
la thyroïde); Lésions cardiovasculaires et respiratoires; Immunodépression:
morbidité ++; Insuffisance hépatique; Formation d'amines cancérigènes
(nitrosamines) car interactions nitrites/amines; Formation d'oxydes d'azote
dans l'ensilage; -> Impact économique.

INTOXICATION PAR L'URÉE

•Sources: Apport volontaire dans la ration (source d'azote non protéique)


Apport normal en urée: < 1 % ration totale < 33 % azote total
Accidents si: excès; déséquilibre ration (pH); manque d'adaptation.
Certains engrais azotés: sulfate d'ammonium, urée, engrais nitratés (traces).
Chlorure d'ammonium: acidifiant urinaire utilisé contre l’urolithiase.

•Doses toxiques: paramètres influançant la dose toxique:


Espèce:hydrolyse de l’ urée en NH3: sensibilité interspécifique variable selon
le type de composés azotés. ruminants(uréase dans rumen)>cheval(uréase
dans caecum) >monogastriques (chien,veau). sels d'NH4 : pas de sensibilité
interspécifique variable car ammoniac directement disponible.
Accoutumance à l'urée (chez les ruminants qui en reçoivent fréquemment).
Age. PH et la température du rumen. Fonction hépatique: sensibilité accrue
en cas d’insufisance.

•Symptomatologie: Apparition rapide, évolution aiguë.


Symptômes nerveux: centraux: anomalies du comportement; périphériques:
tremblements, grincements de dents, spasmes, opisthotonos, tétanie.
Symptômes gastro-intestinaux: coliques, salivation, atonie du rumen.
Respiration rapide et forcée.
Hyperkaliémie (inhibition du cycle du citrate) -> insufisance cardiaque->
pouls jugulaire.
Acidose métabolique car inhibition du cycle Krebs -> glycolyse anaérobie ->
lactate.
Ex.:Une ferme où l’on constate de l'hyperthermie et de l'hyperpnée (sans
lésion pulmonaire) disparaissant après la mise en prairie, est suspecte.

•Lésions: Odeur d'ammoniac à l'ouverture du cadavre. Lésions peu


spécifiques :congestion généralisée; œdème pulmonaire; gastro-entérite;
pétéchies; dégénérescence spongieuse du cerveau. Animaux en
putréfaction. PH alcalin du rumen (> 7.5) (à mesurer tout de suite après la
mort).

•Diagnostic: Clinique. Différentiel: avitaminose B1, encéphalite, ESB, viroses,


plantes (belladone,…), toxiques (organo-chlorés, organo-phosphorés, sel,
plomb, nitrofuranes,…). Dosage ammoniac dans le sang, rumen, urine
(congeler rapidement).

• Traitement Curatif:
Avant tétanie:acide acétique administré dans le rumen: 2 à 5l d’une
solution à 5 % ou du vinaigre; avec de l'eau froide (20-30 l). antibiotiques:
pour lutter contre les bactéries à uréase. solution glucosée pour stimuler la
diminution de pH. borogluconate calcium: 250-500 ml à 23 % en IV ou SC
(lentement).
Après tétanie:ruménotomie;acide acétique (diminuer le pH).

INTOXICATION PAR LE SEL:

• Sources: Constituant naturel de l'eau de boisson et de la nourriture (0.5 à 1


%). Minéral appétent surtout chez les animaux carencés.

•Doses toxiques: Sensibilité: porc et volaille > vache > chien > mouton.
Teneur en sel de l'aliment: < 1 % = valeur normale.
> 2 % = peut être toxique mais des concentrations de
13 % peuvent être supportées si l'eau est disponible.

Circonstances d'intoxication: Transpiration excessive; Manque d'eau: panne


dans distribution, mauvais goût, désorientation,… Prés salés; Privation
récente en sel fi consommation élevée (blocs); Pâturages près d'un puits de
pétrole (sol salé); -> ce qui est important c’est le Rapport sel/eau

Pathogénie: Hypertonicité du sang (150-210 mEq/l Na+); Activation des


osmorécepteurs Æ soif ++ fi correction si eau disponible. Reins: polyurie
transitoire -> déshydratation cellulaire. anurie. Cerveau: œdème cérébral;
œdème cellulaire. Diffusion du sel: hypersalivation, jetage, ascite,
hydrothorax, œdème pulmonaire. Porc: infiltration d’éosinophiles dans le
cerveau.

Symptomatologie: Soif intense et constipation sont les premiers symptômes.


Crises épileptiformes (porc) indépendantes des stimulations extérieures et
dont la durée est de 2-3 minutes toutes les 2 h. L'intervalle entre les crises
diminue ensuite. D'autres symptômes peuvent s'ajouter: dépression,
comportements anormaux, excitation, cécité… Polyurie suivie d'anurie.
Jetage, ascite, diarrhée, colique, gastro-entérite.

Diagnostic: Clinique: cfr. Symptomatologie; Laboratoire: dosage du NaCl


dans le plasma et les tissus (SNC).

Traitement: Eau: apport fréquent de petites quantités pour éviter l'œdème


(0.5 % PV toutes les heures).
pollution industrielle
Dioxines – Polychlorobiphényles (PCB) – Polybromobiphényles (PBB)

•Source et nature chimique: Point commun entre tous ces composés: peu
dégradables (POP = polluants organiques persistants: dioxines, PCB, PBC,
organo-chlorés). Les dioxines, PCB et PBC font partie d'une vaste famille de
molécules constituées de 2 noyaux benzéniques reliés entre eux par un ou
deux atomes d'oxygène (furannes et dioxines) ou directement (PCB – PBC).
Dioxine de Séveso

Il existe:75 congénères de dioxine portant du Cl au moins en position 2, 3, 7,


8.135 congénères de furannes. 209 PCB. Si les positions en ortho (près du
second cycle) sont occupées par des atomes de Cl, la molécule perd sa
structure coplanaire. Plus il y a du Cl à ce niveau, moins la structure se
rapproche de celle des dioxines (PCB coplanaire).

Les dioxines et les furannes: Ne sont pas issus de procédés de synthèse


volontaire alors que les PCB trouvent de nombreuses exploitations
industrielles jusqu'en 1979 (1986) (isolants électriques, retardateurs de
flamme, lubrifiants, agent de suspension, liquide de refroidissement,
peintures, colles). En Belgique, leur utilisation est tolérée dans les
transformateurs et condensateurs jusqu'en 2015.

Sources de dioxine et de furannes: Combustion (incinération des déchets,


origine volcanique…); Métallurgie (procédés de traitements à chaud…);
Synthèse des herbicides; Industrie du papier (blanchiment du papier par le
chlore); Trafic routier.

• Dispersion et devenir dans l'environnement:


Caractéristiques: très grande stabilité + liposolubilité + peu volatils
Absorption: aérogène possible mais pression de vapeur faible;
transcutanée: faible car solubilité plus importante dans les triglycérides que
dans les phospholipides. per os: contamination des aliments.
Distribution:foie puis dans les graisses corporelles.
Métabolisation: peu efficace.
Elimination lente, surtout chez homme. T 1/2 élimination chez le bébé: 6
mois fi Mieux vaut allaiter l'enfant malgré la contamination du lait maternel!

•Doses toxiques: Différence interspécifique très marquée: DL50 orale =


0.6 mg (cobaye). DL50 orale = 283 mg (hamster). Un facteur de sécurité de
1000 est appliqué à la DJA
DJA = 10 pg/kg/j (QTA = 600 pg/j) (1990)
= 1-4 pg/kg/j (1999; OMS)
= 0.006 pg/kg/j (selon EPA
EPA = Agence de Protection de l'Environnement qui a calculé cette DJA par
extrapolation des effets cancérigènes détectés au cours d'études
épidémiologiques).

Approche de l'OMS: ces substances (dioxines) sont des promoteurs du


cancer.
Approche de l'EPA: les dioxines sont des initiateurs NOEL = 0. Selon cette
hypothèse, l'apport journalier en dioxine moyen (2, 3 pg/j) induit une
élévation du nombre de cancer de 100 par 106 habitants.

Mécanismes d'actions :
 Dioxines et PCB = pertubateurs endocriniens.

OC + PCB
(non récepteurs
dioxine- oestrogéniques
like)

Ah altération de effets tératogènes


la synthèse croissance du foie
dioxine de protéines perturbation du
système immunitaire

Cyt P450
Perturbation du
métabolisme de T3/T4 et des
hormones sexuelles

 Affinité du récepteur Ah humain est faible.

• Effets toxicologiques:
Aigus (type SEVESO):la dioxine tue un cobaye en 15 jours du fait d'une baisse
de l'immunité et donc tue d'infection secondaire. Poulet très sensible aux
dioxines et PCB: œdème généralisé et hémorragies des reins (chick edema
disease). Acné (homme, singe, lapin).
Chroniques:
- Hépatotoxicité induite par les dioxines (dégénérescence, nécrose,
cirrhose, tumeur) + photosensibilisation secondaire + clairance hépatique
du système MFO  + bioactivation de certaines substances cancérigènes
(hydrocarbures aromatiques).
- Immunotoxicité induite par les dioxines (atrophie du thymus et des
ganglions).
- Système reproducteur: Effets anti-oestrogéniques des dioxines et PCB
dioxine-like: endométriose; inhibition de la croissance des tumeurs
mammaires ?; atrophie des ovaires; hyperplasie des cellules de Sertoli;
altération de la différentiation des organes sexuels chez le fœtus.
Effets oestrogéniques des PCB:chute de la ponte; accouplements entre
femelles chez les goélands des grands lacs américains; dérive du sex ratio;
féminisation et troubles comportementaux (cfr. Organo-chlorés).
Diminution de la concentration plasmatique en T3/T4
Tératogenèse:
24 g/kg de dioxine administrés au 10ème jour de gestation chez la souris
entraînent une hydronéphrose chez 100 % des embryons. Fente palatine
chez le rat et avortement chez le singe à la dose de 2 g/kg/jour. Effets
tératogènes chez les vietnamiens (cause: agent orange ou dioxine ?)
Sensibilité de l'être humain <<< à celle des animaux ?
Carcinogenèse: Effet carcinogène au niveau du foie, de la thyroïde et des
organes génitaux chez le mâle. Agirait comme promoteur.

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