Introduction
• Comparaison de la toxicité des substances
Extrêmement toxique: £ 1 mg/kg
Fortement toxique: 1 – 50 mg/kg
Modérément toxique: 50 – 500 mg/kg
Légèrement toxique0,5 – 5 g/kg
Pratiquement non toxique:5 – 15 g/kg
Relativement inoffensif: > 15 g/kg
Les Métaux
LE PLOMB
• Sources :
Peintures à base de Pb : Minium (plomb rouge) : Pb3O4 = agent des peintures
anti-rouille (peut contenir 10 à 90 % de Pb). Siccatif (catalyseur) : 1 % de Pb.
Solvant. Fraîchement déposées ou anciennes (chips). La peinture antirouille
est une source fréquente d’intoxication chez BV(ainsi que chez le CN)
même quand elle est recouverte de plusieurs autres couches de peinture
sans Pb.
Pâturages : Origine tellurique : présence naturelle de Pb dans les sols (ex : La
Calamine, les Plombières) mais reste une source anecdotique pour les
ruminants. Contamination industrielle : (ex : automobile, essence + plomb,
lubrifiants, batteries, matériaux de construction…)
Eau : Canalisations en plomb + un pH acide de l’eau, Conseil: éliminer les
premiers jets !
Objets en plomb : Soldats, balles, balatum, céramiques contenant du Pb…
Plombs de chasse : Dans gésier : mortel; Dans rumen : rien. Enkystés dans
l'organisme : rien sauf si radio, stress,… Avec ensilage acide : libération
progressive.
Batteries : le Pb métallique des batteries est appétant pour les BV en raison
du sulfatage des cosses qui donne un goût salé.
Anciens pesticides (arsenate de Pb) : contamination persistante des
surfaces (vergers) traitées dans le passé par des pesticides contenant du
Pb.
•Toxocinétique :
Absorption :
-Gastro-intestinale: lente et incomplète: seulement 2 –10 % du Pb ingéré est
absorbé, le reste est éliminé au niveau des MF. si régime acide
(dissolution du Pb) et déficient en Ca, Zn, protéines.
-Pulmonaire: 40-50 % du Pb inhalé est retenu (=aérosols).
-Cutanée: non sauf via les plaies.
-Musculaire: variable.
95 % du plomb circulant est transporté sous forme de complexe Pb-prot sur
la membrane des érythrocytes fi diagnostic sur sang entier !
Dose létale unique (en aigu) (Pb acétate) : Bovins adultes : 600-800 mgkg fi ±
100 g/bovin. Veaux : 200 mg/kg. Dose létale chronique : Bovins : 6-7 mg/kg/j
= 200-300 ppm (matière sèche). Oiseaux : 1 gr (= 1 plomb de chasse) dans le
gésier.
Dosage du Pb : Sang entier : No = < 0,1 ppm; entre 0,1 et 0,4 = pas clinique; >
0,4 ppm = intoxication clinique. Organes : No = 1 ppm.; > 10 ppm =
intoxication.
• Traitement :
Antidote = EDTA disodico-calcique. Chélateur du plomb : aggrave les signes
cliniques (nécrose tubulaire + signes nerveux du fait de l'absence de
chélation dans le SNC). Pas tétrasodique (4 Na) sinon hypocalcémie. SC ou
IV lente : 75-100 mg/kg/j répartis en 2-4 prises. 5 j maximum sinon toxicité
rénale-> 2 j traitement, 2 j arrêt, 2 j traitement. Potentialisation si
dimercaprol avant:Améliore l'excrétion biliaire et rénale.
Evite les effets nerveux car la chélation intervient dans le SNC.
• Santé publique :
Les animaux de compagnie peuvent révéler l'intoxication des enfants
vivant dans le même milieu (bio-indicateurs). Contamination des denrées
alimentaires d'origine animale. Contamination du lait.
LE MERCURE
•Toxicocinétique :
Absorption : Variable suivant la forme chimique du mercure. Mercure
inorganique: Par inhalation (mercure élémentaire, volatil). Par ingestion
(mercure élémentaire, sels de mercure inorganiques): absorption G.I. très
lente. Composés organiques méthyl et éthyl: lipophiles - hautement
absorbés par la muqueuse G.I.
Distribution : Sels inorganiques: via érythrocytes et plasma " accumulation
cortex rénal (au niveau des lysosomes). Composés organiques alkyl "
accumulation SNC. Toutes les formes: passage barrière placentaire " fœtus.
Métabolisation : Composés élémentaires " composés divalents (par
oxydation par catalases tissulaires). Composés aryl " sels inorganiques
(rapidement). Composés alkyl " composés divalents (lentement).
Excrétion : Inorganiques : " via urine; Organiques : " via bile
• Symptomatologie :
SNC : Homme : incoordination motrice (>cervelet), élocution difficile,
mouvements fins, sensations de picotement, paresthésie, réduction du
champ visuel (tunnel), problèmes d'audition. Chat : incoordination motrice,
anomalies de la vision, syndrome cérébelleux, rigidité musculaire,
incontinence,… Bovin: dépression SNC, anorexie et chute de la lactation.
Peau:Dépilations, eczéma, prurit, dermatite exfoliante (nez et museau).
Tractus gastro-intestinal (bovins, moutons) : Diarrhée sanguignolente
(ulcères, méléna, anémie).
Reins : Nécrose tubulaire (accumulation).
•Diagnostic :
Signes cliniques :
Sels de mercure: Intoxication aiguë : stomatite, pharyngite, vomissement,
diarrhée, choc, mort. Intoxication subaiguë : oligurie.
Composés alkyl mercuriels : Signes précoces : érythème, conjonctivite,
stomatite. Signes tardifs : symptômes nerveux, dermatite, méléna,
hématurie.
Diagnostic de laboratoire : Dosage dans les reins (> 15 ppm), le foie, l'urine,
le sang.
•Traitement :
Intoxication aiguë par des sels de mercure : Inactivation : blanc d'œuf ou
charbon activé ou thiosulfate de Na (1 g/kg) visant à complexer le mercure
dans le TD. Pénicillamine (15-50 mg/kg en PO): pour augmenter l'élimination.
Intoxication par les composés aryl-Hg :Symptomatique : rapport vit E/Sél.
L'ARSENIC
•Sources :
Inorganique : Élémentaire : Mines, sols, eaux. As2O3 (trioxyde) : jadis
herbicide, source d'As peu soluble peu toxique.
Sels ( Na+, K+, Ca++) : Trivalents (arsenites): appâts rodenticides. Liaison SH
++; Solubilité ++ toxique. Pentavalents (arsenates) : appâts. Pas de liaison
SH peu toxique.
Organique : Métabolisés : herbicides (méthanearsonate monosodique),
agent de dopage, antiparasitaires (méthanearsonate disodique) :
Métabolisés en As trivalents. Vite excrétés (5 jours > < 20-30 jours pour les
inorganiques).
Non métabolisés (= phénylarsenicaux) : Additifs alimentaires (porc). Toxicité
nerveuse.
•Pathogénie :
A. As trivalent: liaison aux groupements SH :
Inhibition de la respiration cellulaire : liaison aux groupements SH,
spécialement groupements SH des oxydases. Enzymes du cycle
tricarboxylique sont touchées. Les tissus à haut pouvoir oxydatif (comme
peau, foie, rein…) sont les plus affectés.
Dilatation capillaire et dégénérescence : intégrité capillaire touchée par un
mécanisme inconnu. Organe le plus affecté= tractus digestif.
Digestif : Œdème, cloques, fèces "rice-water" puis sanguignolentes.
Lambeaux de muqueuses intestinales.
Respiratoire : Bronchodilatateur (pousse CV). Empoisonnement de l'acide
lipoïque (co-facteur intervenant dans le cycle de l'acide tricarboxylique) fi
impact sur les tissus ayant un métabolisme oxydatif important : épithélium
digestif, reins, poumons, foie, peau…
Pelage : VD meilleure nutrition du poil brillance.
Antiparasitaire : Pénétration à l'intérieur du parasite : nécrose cellulaire.
•Toxicité :
Inorganiques : les doses toxiques sont variables suivant les valences ! Les
formes trivalentes sont 10 fois plus toxiques que les formes pentavalentes.
-Aigu : pour la plupart des espèces animales: DL unique trivalent: 1-25 mgkg.
CT>chevaux>BV et MT>PC>Oiseaux.
-Subaigu : doses plus faibles (?) données pendant plusieurs jours.
-Chronique : généralement non décrite chez les animaux.
Organiques : Porc : dans compléments alimentaires: 500ppm arsanilic acid
pendant 7- 10 jours. 250ppm 3-nitro-4-hydroxy-phenylarsonic acid. Volaille :
lorsque 2X dose chez le porc
• Symptomatologie :
Inorganiques ou organiques trivalents :
Aiguë : Coliques, diarrhée aqueuse puis sanguignolente, vomissements, soif
intense, déshydratation, douleurs abdominales ++ Hypotension, faiblesse,
ataxie, hypothermie, choc. Congestion des muqueuses et de la peau.
Si l'animal survit après 2-3 jours : Diarrhée continue. Oligurie et protéinurie,
puis polyurie et dilution de l'urine (> insuffisance rénale). Acidose,
déshydratation, urémie, mort. Hyperkératose (truffe du chien et coussinets
plantaires).
Organiques (phénylarsenicaux) = Toxicité nerveuse (après 2-4 jours). Surtout
chez le porc : Ataxie, torticolis, hyperesthésie, cécité. Faiblesse, position en
chien-assis, décubitus latéral avec paraplégie. Appétit et conscience
normaux.
LE CUIVRE
• Pathogénie :
Plantes, régime trop riche en Cu ->Accumulation hépatique ->
Changements ultrastructuraux (accumulation dans les mitochondries et les
lysosomes, éclatement des organelles cellulaires). Peut induire soit:
Souffrance hépatique par aug. enz. hépatiques(GPT, GOT, LDH, gGT) soit:
Dégénérescence hépatique aiguë-> Libération brutale de Cu dans la
circulation: Muscles -> dim. GSH -> dim. NADPH; GR -> hémolyse-> Hb ->
MetHb; Reins-> néphrite tubulaire , IRA ->glomérulaire.
•Laboratoire : Cu hépatique: > 150 ppm; Cu rénal : > 15 ppm; Cu sanguin : >
1,5 ppm; Analyse sanguine.
•DD :
Maladies infectieuses (leptospiroses, hémoglobinémie bacillaire, babésiose,
anaplasmose); Plantes toxiques (oignons,Brassica, Acer rubrum);
Médicaments (anthelmintique phénothiazine).
AUTRES SPÉCIFICITÉS :
LE FER
Affinité pour Hb 210 x > à celle de l'oxygène; 0,1 % de CO (1 000 ppm) dans
l'air inspiré transforme 50 % de l'Hb en COHb (carboxyhémoglobine); pO2
artérielle ne change pas fi peu d'hyperpnée ou de tachypnée.
•Sources : Combustion mazout sans assez d'air; Gaz d'échappement;
Chauffe-eau; Fumeurs (5-10 % COHb).
•Symptômes : Évanouissement >> dyspnée; Tachycardie, maux de tête,
nausées, troubles de la vision, de la marche; Sang rouge cerise.
• Doses toxiques : 10-40 ppm : traffic routier intense. 100 ppm pendant 11
semaines: troubles EEG. 200 ppm : 25 % de mortalité chez les porcelets. 1 000
ppm : troubles graves.
•Diagnostic : No : < 10 % COHb (carboxyhémoglobine). 10-20 % = signes
vagues. >60 % = mort
•Traitement : O2 : saturer le sang en O2 pour déplacer le CO. Temps de
récupération différent selon pression : à 1 atm (air) = 5h20; à 1 atm (O2) = 80
min; à 3 atm (O2) = 23 min
L'Ozone (O3)
•Sources : Stratosphérique > < troposphérique; Production photochimique
:UV + NO2 + O2 fi O3 Conditions favorisant la pollution par l'O3 dans les
milieux urbains: traffic intense, industries + ensoleillement; Sources
naturelles: orage de montagne; Indoor pollution : photocopieuses (odeur
caractéristique); Transfert des oxydes d'azote de la ville vers la campagne
(destruction des forêts); Normes : 0,09 ppm en CEE fi cellule CELINE en
Wallonie.
•Cinétique : 95 % de l'ozone inhalé sont captés par le système respiratoire.
L'ozone est peu soluble -> absorbé dans le nasopharynx, le reste pénètre
dans les alvéoles. La quantité d'ozone captée par le système respiratoire
est fortement influencée par la quantité d'air ventilé (volume minute) et par
le type de respiration (nasale, buccale), effort. Très instable : vite détruit à
l'endroit d'absorption; non résorbé par le sang, les organes; vite détruit par
les matériaux : "outdoor" pollution. L'ozone réagit avec les acides gras de la
bicouche lipidique membranaire pour former des produits lipidiques
d'ozonisation (PLO).
•Effets fonctionnels et lésionnels : Surtout étudiés chez l'homme;
Augmentation de la fréquence respiratoire; Augmentation de la résistance
pulmonaire; ( VC, diminution de la compliance); Effets réversibles après 1 à 2
semaines (accoutumance); D selon l'âge (jeunes plus sensibles); D selon
l'état de santé (asthme); Hyperréactivité non spécifique des voies
aériennes (bronches); Oedème pulmonaire; Mécanismes : Prostaglandines,
radicaux libres. Dose = concentration dans l'air inhalé x temps d'exposition.
A faible concentration (< 0,5 ppm): lésions des alvéoles et des bronchioles
terminales; sourtout pneumocytes I (nécrose); prolifération des
pneumocytes II fi régénération fi fibrose. A forte concentration (> 0,8 ppm):
lésions qui s'étendent aux grosses voies (trachéobronchique, nasopharynx);
surtout les cellules ciliées (perte de cils) et cellules de Clara fi fibrose.
Induction d'une réaction inflammatoire (neutrophiles, macrophages,
fibrocytes) contribuant à l'accentuation des symtômes associés à l'asthme
et la bronchite chronique. Recrutement de cellules de défense non
spécifique (neutrophiles, macrophages) dans les petites voies aériennes;
Activation des lymphocytes T;Sensibilité accrue aux infections -> études
épidémiologiques
Chlorates:NaClO3 et KClO3
Classification: herbicide total, racinaire Spécialité: Netosol®, Herbicide
total®, Solnet®,…
Source d’intoxication: Produit très appétissant (goût salé); Ingestion dès que
les sacs sont à la portée des herbivores; Distribution erronée au lieu de sel
de cuisine; Consommation de pâturages aspergés.
Mécanisme d’action: Oxydant fort, transforme l’hémoglobine en
méthémoglobine inapte au transport de l’oxygène (Fe3+); Hémolyse; Très
caustique Æ irritations gastrointestinales.
Symptômes et lésions: Douleur abdominale, diarrhée, dyspnée, cyanose,
sang et les tissus brun chocolat (methémoglobinisant). Hématurie et
hémoglobinurie.
Diagnostic: L’anamnèse permet de le différencier des autres agents
méthémoglobinisants comme les nitrates, la phénacétine, le cuivre et les
colorants. Recherche de méthémoglobine dans le sang ou de chlorates
dans l'estomac.
Traitement:
Bleu de méthylène en IV stricte, solution à 1%, à la dose de 10mg/kg
(réduction de la méthémoglobine en hémoglobine). Injection pouvant être
répétée si nécessaire à quelques heures d’intervalle. Pronostic
généralement sombre.
Dinitrodérivés:
Classification: herbicides sélectifs, de contact.
Spécialité: DNOC: Supersinox®, Cresilex® crème. DNBP: Dinoseb®.
Source d’intoxication: Absorbtion pulmonaire, digestive et transcutanée
Mécanisme d’action: Ruminants: métabolisation ruménale en composés
diaminés (Ø de la toxicité), mais les métabolites sont méthémoglobinisants.
Tous: découplage de la phosphorylation oxydative de la chaîne respiratoire.
Chien: lente détoxification pouvant expliquer un effet cumulatif
Symptômes et lésions: Syndrome fébrile (chaleur dégagée au cours des
réactions métaboliques), diminution de l’appétit et de l’activité musculaire,
respiration lente et profonde, soif intense, oligurie, prostration, mort.
Diagnostic: Signes cliniques et anamnèse. Recherche de la substance dans
le contenu stomacal, les urines, le foie et la peau. La méthémoglobinémie
des ruminants n’est pas spécifique.
Traitement: Uniquement symptomatique: maintenir au froid, sous sédatifs,
réhydrater, diurétiques. Proscrire l’atropine (supprime la sudation et
accentue l’hyperthermie).
paraquat et diquat:
Diagnostic: Signes cliniques et anamnèse, la dyspnée est le seul symptôme
constant. Recherche du poison dans les urines, dans les cas suraigus.
L’analyse toxicologique est inutile dans les cas subaigus, vu l’élimination
rapide du paraquat.
Traitement Symtomatique: lavage gastrique, protecteurs hépatiques,
accélérateurs de l’excrétion rénale. Vit.E et C, antioxydants, chlorpromazine
ont été envisagés sans succès.
STRYCHNINE:
Doses toxiques: Chien: = 0,75 mg/kg.; Chat: = 2 mg/kg; Equin, bovins, caprins,
ovins: = 0,5 mg/kg; Rat: = 3 mg/kg; Volaille: = 5 mg/kg.
•Diagnostic:
Diagnostic ante-mortem:convulsions, hyperréactivité, vomissements,
hyperthermie et opisthotonos.
Diagnostic post-mortem: rigidité cadavérique rapide et absence de lésions
significatives.
Recherche du toxique: Sur l'animal vivant: Prélèvement d'urine dans les 24
heures suivant l'intoxication ou prélèvement des vomissures. Sang: acidose,
élévation des CPK et présence de myoglobine. Recherche de l'appât
potentiel. Sur le cadavre: Prélèvement de 10 à 20 g de reins, de foie ou de
contenu stomacal.
•Traitement: Faire vomir (si et seulement si l’animal est dans la phase des
signes prémonitoires, cfr les contre-indications de faire vomir) ou lavage
gastrique. Charbon activé: 2 g/kg. Mettre au calme (pièce sans luminosité
excessive, sans bruit…) et protéger des coups (sur des coussins,
couvertures…).
Valium: Chien = 0,5 à 1,5 mg/kg en IM ou IV; Chat = 2 à 3 mg/kg en IM ou IP;
Répéter selon besoins;Si surdosage de valium (coma): flumazénil
Pentobarbital: 3 à 15 mg/kg en IV. Répéter selon les besoins.
Acidifier les urines (NH4Cl).
Pas de kétamine ni de morphiniques.
Via des souris ou des rats empoisonnés ? Peu probable mais pas impossible
surtout chez des jeunes ou des animaux débilités !!!
•Symptomatologie et évolution:
Tableau clinique (1 à 3 j après):
Syndrome hémorragique: épistaxis, hématémèse, hématurie, muqueuses
blanches, hématomes sous-cutanés, hémorragies sous-muqueuses, liquide
intra-thoracique et intra-abdominal, diarrhée hémorragique.
Anémie: pouls faible et irrégulier.
Troubles fonctionnels: dyspnée, troubles locomoteurs (hémorragies intra-
musculaires et intra-articulaires), ataxie, faiblesse,Hypothermie.
Chien: warfarin; dose unique 5- 50 mg/kg; dose multiple: 5 mg/kg pdt 5-15 j
brodifacoum; dose unique: 0.25- 3.6 mg/kg
Chat: warfarin; dose unique 5- 50 mg/kg; dose multiple: 1 mg/kg pdt 5 j
brodifacoum; dose unique: 25 mg/kg
•Traitement:
Chiens et chats: L’antidote: phytonadione (= vit.K1):Konakion® vendu en
Belgique sous forme d’ampoule (10mg/kg) pour injection IM ou IV ou sous
forme d’ampoule pédiatrique (2mg/0.2ml) pour injection IM, IV ou Per Os.
Posologie: 2-5 mg/kg/jour. Pendant 5 à 7 jours pour les anticoagulants de
première génération. Pendant 3 à 4 semaines pour ceux de deuxième
génération (phénomène d’accumulation).
Voie d’administration: En Per Os (avec 1 repas riche en graisse ): voie idéale
(aussi efficace que les autres voies, pas d’injection donc pas d’hémorragie
provoquée) si l’état du chien le permet sinon IV via cathéter puis Per Os.
Si voie IV (risque de réaction d’anaphylaxie): injection IV très lente (15min).
Si voie SC: utiliser une aiguille très fine aiguille.
THALLIUM: Métal lourd utilisé sous forme de sels comme rodenticide; sans
odeur ni goût. Infernal ®: grains à 0.5 % contre les souris. Talpatox IV ®: appât
à 1 % contre les taupes. Interdit aux USA et en France. Utilisé en
cosmétologie (dépilatoire car poils=site de prédilection).
Dose létale: = ± 20 mg/kg (DL 50 rat: 16 mg/kg). Chat > chien.
•Tableau clinique:
Aigu: de 1 à 4 j après l'ingestion: troubles digestifs sévères (vomissements
répétés, diarrhée hémorragique, ulcères de la langue), mort.
Subaigu: de 4 à 6 j: troubles digestifs moins prononcés; troubles cutanés
(peau rouge, pustules, début de chute des poils, peau encroûtée);
muqueuse orale rouge brique; conjonctivite et ulcères de la cornée.
Chronique: de 7 à 10 j (et plus): surtout troubles cutanés (érythème, chute
des poils, peau sèche, croûtes, ulcérations); troubles nerveux centraux et
proprioceptifs (chat: hyperesthésie, spasticité musculaire, ataxie).
•Symptomatologie:
En aigu: Syndrome muscarinique: Myose. Bronchospasmes, sécrétions
bronchiques accrues, paralysie respiratoire, œdème pulmonaire. Salivation,
diarrhée, vomissements, crampes abdominales. Incontinence urinaire.
Bradycardie. Syndrome nicotinique: Fasciculations musculaires, ataxie,
crampes, convulsions, hyperthermie. Membres raides. Paralysie respiratoire
fatale. Tachycardie. Mydriase. Effets centraux: Anxiété, dépression. Vertiges,
hypotension. Coma.
En chronique : Un ou plusieurs des symptômes aigus. + Nonchalance,
faiblesse généralisée, anorexie.
Neurotoxicité retardée : Dégénérescence des axones due au viellissement
de l'enzyme = paralysie. Dans les 8 à 15 jours après l'exposition.
Développement progressif: membres inférieurs d'abord, puis supérieurs.
Chats plus sensibles. Pas avec tous les OP (fénitrothion, dichlorvos ?,
haloxon, butyphos,…).
NB : Chez le chien, myopathie possible suite à la surstimulation des muscles.
ORGANO-CHLORÉS:
3 catégories selon structure chimique: Composés aliphatiques diphényl:
DDT, métoxychlore. Aryl-hydrocarbures: lindane (interdit en Médecine
vétérinaire et est interdit en agriculture). Cyclodiènes: aldrin, dieldrin,…
Résidus dans l'environnement: Car lente élimination (demi-vie DDT = 4 ans).
Liposolubles fi bio-accumulation dans la chaîne alimentaire (comme les
PCB et les mercuriels). Circonstances: Via chaîne alimentaire (cachalots,
rapaces). Accidents, mauvais emploi. Intoxications devenues rares (mais
toujours d’actualité par utilisation de vieux OC comme DDT).
L'Ethylène Glycol
Composé utilisé comme antigel, l'éthylène glycol donne lieu à des
intoxications à caractère saisonnier (période hivernale). Alcool dihydrique -
>soluble dans l'eau. Sensibilité particulière: Chiens > chats; mâles > femelles.
Dose létale: 4-5 ml/kg (chien). 2-4 ml/kg (chat).
Traitement: Pour éviter l'absorption: charbon activé dans les 4 h qui suivent
l'ingestion.
Spécifique (inhibiteurs de l'alcool déshydatase): éthanol: si < 18 heures:
solution à 20 % 5 ml/kg IV ou IP puis répéter 1 ml/kg toutes les 6 heures.
4-méthylpyrazole: 20 mg/kg (solution à 5 %) en IV puis 15 mg/kg à 12 et 24
heures puis 5 mg/kg à 36 heures (= doses humaines).
Lutter contre acidose: NaHCO3 (solution à 1.4 %) 6-24 ml/kg toutes les 4-6
heures en IP ou IV. Borogluconate de Ca++, glucocorticoïdes.
Les nitrates (NO3-) et les nitrites (NO2-) sont des produits de la dégradation
de l’ammoniac (NH3 qui est présent sous forme d’ion ammonium NH4+ dans
l’eau et le sol ) par des bactéries du sol.C’est le procédé de la
NITRIFICATION. Les animaux concernés sont les herbivores, et plus
particilièrement les ruminants. Les 2 sources principales d’intoxication
animale par les nitrates sont les plantes et l’eau de boisson.
• Sources:
Les Plantes: La teneur en nitrates varie selon le rapport Absorption
/Assimilation. Ce rapport peut être influencé par: facteurs génétiques:
certaines espèces de plantes accumulent plus facilement les nitrates
(choux, colza, épinards, amarante, betteraves, …) utilisation d'herbicides
(2.4-D): l’assimilation est stoppée plus rapidement que l’absorption. facteurs
climatiques: l’assimilation est diminuée : en automne > printemps. en cas de
gel ou de sécheresse. stade de croissance: les jeunes feuilles contiennent
plus de nitrates que les vieilles. la dose d'azote à l'hectare: à partir de 100
kg, absorption > assimilation.
L’Eau, via le sol: Apports directs par les engrais chimiques azotés, riches en
nitrates; Apports indirects par la nitrification de l’ammoniac d’origine
organique (cfr. Cycle de l'azote).
•Mécanisme d'action: Intoxication aiguë: Les nitrites provoquent
l’oxydation de l’hémoglobine en methémoglobine
Rapport taux nitrates/taux metHb: Le rapport nitrates/met Hb varie selon:
les modalités d'administration des repas: le fractionnement des repas
entraîne une alcalinisation moindre du rumen et donc moins de formation
de nitrites. le type de ration: l'abaissement du pH (acidification du rumen)
faisant suite à l'administration de glucides inhibe la formation des nitrites. la
nature des aliments (eau > herbe fraîche > foin):les nitrates étant fortement
solubles, plus il y a d’eau, plus ils sont disponibles.
• Traitement Curatif:
Avant tétanie:acide acétique administré dans le rumen: 2 à 5l d’une
solution à 5 % ou du vinaigre; avec de l'eau froide (20-30 l). antibiotiques:
pour lutter contre les bactéries à uréase. solution glucosée pour stimuler la
diminution de pH. borogluconate calcium: 250-500 ml à 23 % en IV ou SC
(lentement).
Après tétanie:ruménotomie;acide acétique (diminuer le pH).
•Doses toxiques: Sensibilité: porc et volaille > vache > chien > mouton.
Teneur en sel de l'aliment: < 1 % = valeur normale.
> 2 % = peut être toxique mais des concentrations de
13 % peuvent être supportées si l'eau est disponible.
•Source et nature chimique: Point commun entre tous ces composés: peu
dégradables (POP = polluants organiques persistants: dioxines, PCB, PBC,
organo-chlorés). Les dioxines, PCB et PBC font partie d'une vaste famille de
molécules constituées de 2 noyaux benzéniques reliés entre eux par un ou
deux atomes d'oxygène (furannes et dioxines) ou directement (PCB – PBC).
Dioxine de Séveso
Mécanismes d'actions :
Dioxines et PCB = pertubateurs endocriniens.
OC + PCB
(non récepteurs
dioxine- oestrogéniques
like)
Cyt P450
Perturbation du
métabolisme de T3/T4 et des
hormones sexuelles
• Effets toxicologiques:
Aigus (type SEVESO):la dioxine tue un cobaye en 15 jours du fait d'une baisse
de l'immunité et donc tue d'infection secondaire. Poulet très sensible aux
dioxines et PCB: œdème généralisé et hémorragies des reins (chick edema
disease). Acné (homme, singe, lapin).
Chroniques:
- Hépatotoxicité induite par les dioxines (dégénérescence, nécrose,
cirrhose, tumeur) + photosensibilisation secondaire + clairance hépatique
du système MFO + bioactivation de certaines substances cancérigènes
(hydrocarbures aromatiques).
- Immunotoxicité induite par les dioxines (atrophie du thymus et des
ganglions).
- Système reproducteur: Effets anti-oestrogéniques des dioxines et PCB
dioxine-like: endométriose; inhibition de la croissance des tumeurs
mammaires ?; atrophie des ovaires; hyperplasie des cellules de Sertoli;
altération de la différentiation des organes sexuels chez le fœtus.
Effets oestrogéniques des PCB:chute de la ponte; accouplements entre
femelles chez les goélands des grands lacs américains; dérive du sex ratio;
féminisation et troubles comportementaux (cfr. Organo-chlorés).
Diminution de la concentration plasmatique en T3/T4
Tératogenèse:
24 g/kg de dioxine administrés au 10ème jour de gestation chez la souris
entraînent une hydronéphrose chez 100 % des embryons. Fente palatine
chez le rat et avortement chez le singe à la dose de 2 g/kg/jour. Effets
tératogènes chez les vietnamiens (cause: agent orange ou dioxine ?)
Sensibilité de l'être humain <<< à celle des animaux ?
Carcinogenèse: Effet carcinogène au niveau du foie, de la thyroïde et des
organes génitaux chez le mâle. Agirait comme promoteur.