La Grande Époque

EpochTimes.com
ÉDITION 165
WWW.LAGRANDEEPOQUE.COM UN REGARD NOUVEAU SUR UN MONDE EN ÉVOLUTION 1 – 15 NOVEMBRE 2009 • BIMENSUEL

► P. 14 Santé ► P. 9 Nouveau regard ► P. 16 Traditions

Maigrir en Le film Liés par le
consommant plus d’amour et destin
de protéines de passion

Chine P. 5
Prix Pinocchio 2009 De la viande de
Votez pour responsabiliser les entreprises porc malade en
vente

International P. 2
La liberté
de la presse
en recul, les
journalistes
payent le prix

Page 15
Royaume-Uni P. 3
Les fonds vautours et la dette du tiers monde Keir Starmer
’éthique et la finance feront peut-être
vés peu connus du grand public. Ils ont tional, Kensington International, et Elliot entreprises. Cependant, au lieu de parti-
L bon ménage un jour, mais les exhor- été créés il y a une quinzaine d’années
tations des dirigeants du G20 et les char-
environ, aux États-Unis tout d’abord puis
Partners. Comme beaucoup de fonds
d’investissement, ils sont souvent domi-
ciper à la restructuration des entreprises
et de les aider à survivre, ils s’invitent à
allume le feu chez
tes de bonne conduite des institutions ensuite en Europe. La presse les a par- ciliés dans les paradis fiscaux anglo- la table des négociations avec les autres
financières ne suffisent pas. Par exem- fois cités, par exemple lors de la rené- saxons (Îles Vierges, Îles Caïmans, créanciers afin d’obtenir la revalorisa- les conservateurs
ple, le comportement des fonds vautours gociation de la dette d’Eurotunnel, des Bermudes, Delaware...), ce qui leur per- tion de leurs créances ou de les conver-
avec la dette du tiers-monde, motivée faillites d’Enron et de WorldCom, ou de met d’agir de façon plus discrète. On en tir en fonds propres de la société, avec
par le souci unique du profit financier et
celle de l’Argentine. On en recense une compte aussi deux en France. pour seul but de réaliser un profit moyen
sans respect du droit international. cinquantaine, dont les plus connus sont Leur activité consiste à racheter de d’au moins 15 % en six mois. Ces fonds,
Cerberus Management, Strategic Value gré à gré et à bas prix les dettes d’en- qui portent bien leur nom, s’enrichissent
Des fonds riches du mal- Partners, Oaktree Capital Management, treprises en difficulté dont les banques donc du malheur des autres.
heur des autres Trafalgar Asset Managers, Donegal cherchent à se dessaisir pour alléger leur
Les fonds vautours sont des fonds pri- International, Debt Advisory Interna- bilan, puis de prendre le contrôle de ces Lire la suite page 7

GUINÉE ÉCONOMIE ENVIRONNEMENT SANTÉ

Les conséquences d’un
massacre.
Page 3
Page 2 ................ International
Page 3 ................ International
Page 4 ................. International
Indice de Développement Découverte d’un supervolcan Le charbon végétal, détoxifiant Australie P. 2
Humain : une mesure à dans les Alpes italiennes. puissant et antidote universel.
repenser. Son implication en
Page 7 Page 10 Page 14 Afghanistan repensée
Page 5 .............................. Chine Page 8 ................................. Insolite Page 11 .............................................. Outre-mer Page 14 ........... Santé et bien-être
Page 6 .............................. Chine Page 9 ................... Nouveau regard Page 12 .............................................. Rencontre Page 15 ..................... Art de vivre
Page 7 ....................... Économie Page 10 .................. Environnement Page 13 ................................... Petites annonces Page 16 ...... Traditions chinoises

Epoch Times Paris Genève Bruxelles Londres Berlin New York Dublin Lima Taipei Tokyo... 1 700 000 exemplaires
2 International www.lagrandeepoque.com 1 – 15 NOVEMBRE 2009 ● La Grande Époque

La liberté de la presse en recul, les journalistes payent le prix

EW YORK – La liberté de presse cyberdissidents sont incarcérés en

N en Israël est en chute libre et des

journalistes sont assassinés en
Russie et au Mexique. Reporters sans
Chine, selon RSF. « Il y a des blogueurs
et des militants qui nous envoient cons-
tamment des courriels, disant être en
frontières (RSF) a publié son Classe- danger dans chaque coin du pays. »
ment mondial de la liberté de presse, et Ali Alnaemi, un autre panéliste, a tra-
une tendance à la baisse est observée vaillé comme gestionnaire de la salle de
dans les 175 pays étudiés. nouvelles du bureau de Baghdad du New
Des pays européens ont raflé les 13 York Times de 2004 à 2007.
premières positions, mais on témoigne Il affirme que le gouvernement irakien
d’un déclin général selon Clothilde Le augmente son contrôle d’Internet, y com-
Coz, directrice de RSF à Washington. pris des sites comme Facebook. Et bien
« Non seulement en raison des agres- que les citoyens soient de plus en plus
sions physiques dont les journalistes sont habitués à la présence des journalistes,
victimes, mais parce que ces pays adop- « il se produit encore des évènements
tent des lois qui sont dangereuses pour inquiétants… la situation est encore ins-
la liberté de presse et la liberté d’expres- table à Baghdad », explique-t-il.
sion », a-t-elle déclaré en conférence au John Solomon, directeur exécutif du
Overseas Press Club à New York. Seule- Washington Times, raconte pour sa part
ment cinq organisations médiatiques ont avoir obtenu de l’aide de RSF à deux
couvert l’évènement. reprises durant sa carrière. En 2001,
« Internet est vraiment une question quand le FBI a épluché ses relevés télé-
importante dans ces pays [européens]. phoniques à domicile afin de démasquer
Les lois qui sont adoptées en termes de l’identité de ses sources, et l’année sui-
liberté sur Internet sont contraignantes vante quand son courrier a été confisqué
pour la liberté d’expression en général. » pour la même raison.
« Maintenant, je suis rédacteur en chef
Des hauts et des bas et je prends les décisions lorsque vient le
Israël a glissé de 47 places à la 93e temps d’envoyer des journalistes vers le
position, tandis que les habitués des danger », mentionne-t-il.
bas-fonds restent les mêmes (Vietnam, « Ça nous rappelle que le monde
Yémen, Chine, Laos, Cuba, Birmanie, demeure un endroit dangereux pour les
Iran, Turkménistan, Corée du Nord, journalistes. Nous voyons encore la vio-
Érythrée). lation quotidienne des libertés de presse
Les États-Unis sont quant à eux pas- fondamentales. »
sés du 40e au 20e rang cette année, ce M. Solomon estime qu’une plus
qui est un « progrès remarquable » selon grande collaboration est nécessaire
Mme Le Coz. « Ceci est attribuable en entre les journalistes au front. « Je crois
majeure partie au fait que les journalis- que nous sommes en train de perdre du
tes aux États-Unis ne se retrouvent pas S. KODIKARA/AFP/Getty Images terrain important que nous avions gagné
en prison pour des raisons de sécurité Le journaliste tamoul J. S. Tissainayagam, accompagné en prison par des policiers sri-lankais. pour les journalistes […] La solidarité a
nationale, comme c’était le cas durant disparu. »
l’administration Bush. » Elle affirme,
aujourd’hui un des endroits les plus dan- landées, des massacres dans des res- Les homicides demeurent irrésolus et les Dans une conférence de presse de
cependant, qu’il y a encore des problè-
gereux pour exercer le métier de journa- taurants populaires, des assassinats enquêtes ne mènent souvent nulle part. RSF à Paris, le secrétaire général Jean-
mes au niveau de la protection des sour-
liste. Angela Kocherga, chef de Bureau dans des cliniques pour toxicomanes, François Julliard avait un message simi-
ces. pour la frontière avec la chaîne de télé- des décapitations. » Journalistes en prison laire : « La liberté de presse doit être
Cinq journalistes américains ont été
vision Belo, traverse au Mexique chaque Elle affirme que 55 journalistes ont été Les restrictions visant la presse ont défendue partout dans le monde avec la
détenus en pays étrangers l’année der-
jour avec un photographe pour documen- tués dans la région depuis 2000, alors été resserrées en Chine l’année dernière même énergie et la même insistance. »
nière, dont un des cas les plus récents
ter l’effet de la violence liée à la drogue que les cartels de drogue se font la lutte et le pays occupe maintenant le 168e RSF effectue chaque année un classe-
est celui de Laura Ling et Euna Lee, sur les communautés. pour le contrôle des routes de passage rang sur 175 dans le classement RSF. ment basé sur des questionnaires rem-
qui ont été détenues, condamnées pour « Nous avons passé beaucoup de vers les États-Unis. « Vous savez exactement ce que Repor- plis par des centaines de journalistes
« actes hostiles », puis ensuite libérées
temps à Ciudad Juarez, de loin la capi- « Le meurtre d’un journaliste envoie ters sans frontières pense de la Chine », et d’experts des médias partout dans le
en Corée du Nord. tale du meurtre au Mexique », men- une onde de choc dans un pays où l’im- a commenté Mme Le Coz. « C’est encore monde. Le Classement 2009 représente
tionne-t-elle. « Nous avons vu un niveau punité est maître et où l’autocensure est le pays où le plus de journalistes sont les violations enregistrées entre le 1er
Frontière hostile de violence incroyable : des fusillades en devenue un moyen de survie pour les emprisonnés. » septembre 2008 et le 31 août 2009.
La frontière États-Unis-Mexique est plein jour au beau milieu de rues acha- journalistes », explique Mme Kocherga. Actuellement, 30 journalistes et 57 CHARLOTTE CUTHBERTSON

L’Australie reconsidère son implication en Afghanistan

e ministre de la Défense austra- procéder mais je dois reconnaître que où les soldats australiens côtoient leurs

L lien John Faulkner a demandé la

SAMUEL KUBANI/AFP/Getty Images
BRATISLAVA - Le Premier ministre
slovaque Robert Fico (d.) avec le Secrétaire
Général de l’OTAN Anders Rasmussen
La Slovaquie promet plus
de soutien à la coalition
en Afghanistan
es ministres de la Défense de l’OTAN se sont réu-
L nis pour deux jours à compter du 22 octobre dans
la capitale slovaque. Le Secrétaire Général Anders Ras-
mussen y a encouragé les membres de l’Alliance à se
focaliser sur l’Afghanistan et à plus s’y impliquer. « Nous
devons tous en faire plus dans l’entraînement et la four-
niture d’équipement aux forces de sécurité afghanes » a
déclaré Rasmussen.
« Abandonner l’Afghanistan transformerait à nouveau
le pays en camp d’entraînement pour Al Qaida », a ajouté
le chef de l’OTAN
Dans ses entretiens avec Rasmussen à Bratislava, le
Premier ministre Slovaque Robert Fico a promis davan-
tage de soutien en Afghanistan, tout en rejetant l’idée d’y
envoyer plus de troupes. « Mais nous souhaitons que nos
équipes d’ingénieurs aient plus d’opportunités d’agir dans
plus de régions en Afghanistan. Nous aimerions aussi
leur offrir notre propre protection », a précisé M. Fico.
En conférence de presse, le Premier ministre a
exprimé son soutien aux troupes étrangères de l’OTAN
dans une période où, dit-il, existe un but légitime de
« combattre contre le terrorisme ou aider les pays rui-
nés. » Un cas qui n’est pas celui de l’Irak d’après lui, où
« l’utilisation de la force militaire n’a été motivée que par
le pétrole », ce qui l’a amené à retirer les troupes slova-
ques du pays.
PETER SEDIK
semaine dernière l’émission de
recommandation pour une fin accélérée
des opérations en Afghanistan, un signal
clair de la volonté australienne d’aller
vers un retrait de ses 1.500 hommes sur
place. Ce message arrive au moment
précis où le commandement des for-
ces alliées en Afghanistan réclame plus
de troupes et en a obtenu par les États-
Unis. Le contingent australien est le
plus large hors forces de l’OTAN et si la
déclaration de John Faulkner ne signifie
pas un retrait prochain, il est à parier qu’il
entend prévenir que des troupes supplé-
mentaires ne seront pas envoyées mal-
gré les appels du général américain
Stanley McChrystal.
« J’ai parlé de cela avec les chefs des
forces de défense et c’est évidemment
une question de grande importance
pour moi », indique Faulkner, cité par
la BBC. « Je ne veux pas parler dans
les détails de la façon dont nous allons
L’Inde s’oppose au retour des restes de Mère Teresa en Albanie
e président albanais Alfred Moisiu a salué
L avec respect à Calcutta une statue en bronze
de Mère Teresa, née de parents albanais, peu
de temps après avoir inauguré le monument à
Tirana.
Le ministère des Affaires étrangères indien a
catégoriquement refusé la demande de l’Alba-
nie de restituer les restes de Mère Teresa à sa
patrie d’origine. « Mère Teresa était une citoyenne
indienne et elle repose dans son propre pays, sa
propre terre », a expliqué le porte-parole du minis-
tère des Affaires étrangères Vishnu Prakash dans
une interview donnée aux médias.
Quelques jours auparavant, le Premier ministre
albanais Sali Berisha publiait une déclaration de
presse expliquant que son gouvernement intensi-
fierait les discussions officielles pour rapatrier les
cela impactera l’approche que l’OTAN et
l’ISAF [international security assistance
force] prendront ».
homologues hollandais.
La Hollande, cependant, devrait reti-
rer ses troupes dans les prochains
L’Australie a perdu onze hommes en dix-huit mois ce qui signifie, d’après l’As-
Afghanistan et la guerre y est impopu- sociation pour la Défense australienne,
laire, et si le Premier ministre Kevin que la position australienne va deve-
Rudd a envoyé 450 hommes supplé- nir intenable. Pour compenser le retrait
mentaires en avril en préparation des hollandais, « il va quand même falloir
élections présidentielles afghanes, il a que nous accroissions substantielle-
déjà indiqué ne pas souhaiter poursui- ment notre contingent, quelque chose
vre l’accroissement du contingent. entre 1.000 et 1.500 soldats supplé-
mentaires », indique Neil James, direc-
Tiraillements teur de l’association cité par la chaîne
La position australienne est difficile à
un moment où le commandement amé- WILLIAM WEST/AFP/Getty Images
ABC News.
Depuis l’annonce le 23 octobre du
ricain a prévenu que, sans ressources John Faulkner, ministre de la soutien des membres de l’OTAN à la
supplémentaires, la guerre pourrait être Défense australien. stratégie McChrystal, dont le point-clé
perdue d’ici un an, au point que le prési- est justement un renforcement massif
dent Obama envisage l’envoi de 40.000
troupes en plus de 100.000 déjà présen-
tôt que celles de son vice-président Joe
Biden.
des troupes étrangères pour sécuriser
les villes et permettre la formation rapide
tes sur place. Barack Obama suivrait La mission première des troupes aus- des troupes afghanes, le ministre Faulk-
ainsi les recommandations du général traliennes est l’entraînement de la qua- ner est assez indisponible pour répon-
Stanley McChrystal – largement soute- trième brigade de l’armée nationale dre aux questions de la presse.
nues par les membres de l’OTAN - plu- afghane, dans la province d’Uruzgan AURÉLIEN GIRARD
restes de Mère Teresa avant août 2010, une date La demande de l’Albanie a provoqué des
qui marque le 100e anniversaire de sa naissance.
L’Albanie a débuté des négociations semblables
remous à tous les niveaux de la société indienne.
Les représentants du Vatican sont d’accord avec
sur le retour des restes d’autres icônes nationa- le gouvernement indien que la dépouille de la
les, y compris ceux du Roi Zog I, actuellement en soeur doit rester à Calcutta, le lieu où elle avait
France. choisi de vivre et travailler.
Mère Teresa est née de parents albanais, et Malgré cela, le Premier ministre albanais main-
son nom d’enfance était Agnesë Gonxhe Bojaxhiu. tient que la question reste ouverte : « Je pense
Elle est venue en Inde en 1929 et a consacré sa qu’elle ne pourrait être plus paisible qu’ici si elle
vie aux malades et indigents de Calcutta, où elle a pouvait rester proche de sa mère et de sa soeur,
fondé l’ordre des Missionnaires de la Charité. Elle enterrées à Tirana », affirme-t-elle.
a obtenu la nationalité indienne en 1951 et a vécu Mère Teresa avait dit : « Par le sang, je suis
dans le pays jusqu’à sa mort en 1997. En 1979 Albanaise. Par la nationalité, je suis indienne. Par
elle a reçu le prix Nobel de la paix et a été béatifiée la foi, je suis religieuse catholique. Par ma voca-
par le Vatican en 2003. Beaucoup pensent que sa tion, j’appartiens au monde. » Une déclaration à
béatification a préparé le chemin vers une canoni- méditer et encore d’actualité.
sation certainement imminente. ERKANDA BUJARI
La Grande Époque ● 1 – 15 NOVEMBRE 2009 www.lagrandeepoque.com International 3
Guinée : les conséquences d’un massacre
ans un climat de condamna-

D tion internationale du régime

militaire guinéen, l’Organisa-
tion des Nations Unies (ONU)
a annoncé vendredi qu’elle allait mener
une enquête officielle sur le massacre
dont les manifestants de l’opposition ont
été victimes à Conakry, le 28 septem-
bre dernier. Au moins 150 personnes ont
été tuées par les soldats et beaucoup
d’autres ont été battues ou violées pour
s’être rassemblées dans un stade de
football afin de protester contre le gou-
vernement du Capitaine Dadis Camara.
Ce dernier a pris le pouvoir en décembre
2008, à la mort de Lansana Conte, prési-
dent de la Guinée durant près de 25 ans.
Depuis, les internautes guinéens conti-
nuent à essayer de traiter et évaluer la
signification de l’événement.
Dans une publication officielle datée
du 1er octobre, l’Union des forces répu-
blicaines atteste du caractère prémédité
de la violence meurtrière : « Comment
peut-on expliquer que les forces de l’or-
dre aient laissé les gens entrer dans le
stade sans aucune résistance, attendre
que le stade soit rempli [et] des milliers
se disperser tout autour du stade avant
de lancer l’assaut… Cela relève bien
de la plus macabre des stratégies mili-
taires ».
Le 15 octobre, Kouyaté a envoyé un
reportage accompagné de photos au site
observers.france24.com, témoignant
des atrocités commises par les forces
armées (attention, images choquantes) :
« Deux soldats sont restés à côtés de
SEYLLOU/AFP/Getty Images
l’homme qui se vidait de son sang sur le
sol. L’un deux avait un couteau. Il s’est Conakry - Les soldats évacuent les corps de victimes de la répression du 28 septembre.
approché de l’homme et l’a poignardé
trois fois, une dans la poitrine, une dans CNND, vous soutenez les opposants… tantes ont été violées, souillées et tuéesdémission des ministres civils. miers rendre son tablier. Dans sa lettre
l’estomac et une dans le dos. Une voi- Vous êtes contre Dadis, mais toi tu vas en pleine journée et en public par cette Les Guinéens vivant à l’étranger ont de démission, adressée au Capitaine
ture appartenant à la garde présiden- partir avant lui, toi le traître. On vous a dit bande. Elle a eu beaucoup de chance : organisé des manifestations aux quatre Camara et publiée par la radio en ligne
tielle est ensuite venue les chercher. » que c’est lui ou la mort ». celle d’être ‘simplement’ violée ! » coins du monde, notamment dans les Radio-Kankan le 16 octobre, il écrit :
Il raconte qu’après la conférence de Dans son billet intitulé « Le viol, nou-
principales capitales, y compris Paris, « En acceptant ma nomination, j’étais
Des journalistes menacés presse organisée conjointement par velle arme de la junte », Thierno de Berlin, Londres, Bruxelles, New York, particulièrement heureux de contribuer
de mort Blaise Compaoré, l’Union africaine et un Guineelibre.com écrit : « Des photos pri- Ottawa et Montréal. Elles ont été filmées à vos côtés à la réalisation de certaines
Suite aux massacres, de nombreux modérateur de la CEDEAO, un soldat a ses à l’aide de téléphones portables cir- et les vidéos sont disponibles sur Face- valeurs explicitement contenues dans
journalistes guinéens ont été victimes menacé de le tuer s’il croisait sa route. culent dans le pays. Terribles, difficiles à
book. l’acte de prise du pouvoir par le CNDD
de harcèlement et d’intimidation, cer- Puis, il a été menacé une troisième fois, démentir, ces images suscitent la colère. Après ces sanglants événements, la et souvent réitérées dans vos discours :
tains ont reçu des menaces de mort. après avoir écrit l’article « En Guinée la Elles montrent que les femmes ont été diaspora guinéenne fait pression sur l’instauration d’un État de droit, la pro-
Guineenews.org, blog populaire lancé vie des journalistes est en danger depuis spécifiquement prises pour cible par les les ministres civils pour qu’ils présentent motion et la défense de la démocratie,
par un Guinéen établi au Canada, décrit le 28 Septembre » pour le site web de soldats guinéens, qui, il y a deux semai- leur démission du gouvernement. Ces des libertés et des droits humains, la cul-
la situation des journalistes : « Les jour- Guineenews. nes, ont réprimé une manifestation qui derniers sont des personnes ayant reçue ture de la bonne gouvernance, la fin de
nalistes de Guineenews et d’autres orga- a eu lieu dans un stade de la capitale. une excellente éducation, ils possèdent l’impunité, la lutte contre la corruption,
nes de presse de Guinée continuent de Le viol, une arme de Victimes et témoins parlent de viols, de de nombreuses années d’expérience l’organisation d’élections transparentes
recevoir des menaces de la part des guerre passages à tabac et d’humiliations inten- dans un environnement démocratique et et crédibles.
autorités militaires. Leur crime réside Dans les semaines qui ont suivi le tionnelles. ‘Après ce que j’ai vu, je ne certains sont membres actifs de l’Asso- Hélas, les derniers événements du 28
dans le fait qu’ils rapportent les événe- massacre, il est apparu que des dizai- peux plus dormir la nuit’ reconnaît une ciation des victimes du Camp Boiro. En septembre 2009 constituent, à mon hum-
ments minute par minute ». nes de femmes avaient été battues et femme d’âge moyen issue d’une famille restant dans le gouvernement, ils cau- ble avis, au nom du patriotisme, de l’hon-
Hamidou Sow, un de leurs corres- violées. Kouyaté publie la photo d’une aisée. Elle raconte qu’elle a été frappée tionnent les atrocités commises. À ce nêteté et de la sincérité toujours prônées
pondants à Conakry, décrit les événe- femme violée par des soldats. Sur et violentée. ‘J’ai peur, j’ai vu beaucoupjour, seuls trois ministres civils et fonc- dans vos déclarations, une autre raison
ments qui ont suivi sa participation à un Guineepresse.info : « Tu as aidé ce de femmes violées et beaucoup d’autres tionnaires de haut niveau ont démis- de me démettre d’une fonction dont les
forum organisé par une station de radio malade frustré, qui a déclaré avoir été tuées’ ». sionné. apparences exposent son occupant aux
locale : « Après l’émission, je n’ai cessé mis au monde par une femme de plus Abdoulaye Condé, conseiller en com- fâcheuses conséquences des dégâts
de recevoir des coups de fil anonymes de 60 ans, à devenir plus fou et ivre Mobilisation munication et en Technologies de l’in- provoqués par l’improvisation, l’amateu-
me menaçant de mort : « Vous êtes des de pouvoir. Voici comment tes filles, Dans le monde entier des manifesta- formation et de la communication du risme et la fuite en avant ».
apatrides parce qu’au lieu de soutenir le tes femmes, tes sœurs, tes mamans et tions contre les massacres appellent à la Bureau du président, a été parmi les pre- GlobalVoicesOnline

Royaume-Uni : Keir Starmer allume le feu chez les conservateurs

Le responsable des poursui- une atteinte à ses droits de l’homme.
tes judiciaires britannique, Keir Le Human Rights Act se revendiquant
de la Convention Européenne des Droits
Stramer, a déclenché un incen- de l’Homme, le Parti conservateur sou-
die politico-médiatique mercredi haite le remplacer par un Traité des
22 octobre en se faisant défen- Droits britanniques lors de la formation
seur du Human Rights Act (Plan du prochain gouvernement, et ainsi se
distancier de la législation européenne
pour les droits de l’homme), sur le sujet.
que le parti conservateur veut M. Starmer, avocat spécialiste des
annuler – ou en langage officiel, droits de l’homme, a été nommé pour
cinq ans, ce qui signifie qu’il conser-
« rendre plus britannique ». vera son poste jusqu’à la mi-législature
du prochain parlement britannique. Cer-
ans un discours marquant l’anni- tains parlementaires demandent cepen-
Conservateurs, titrait le 24 octobre :
« L’homme qui est une honte pour la jus-
tice », article dans lequel la journaliste
Amanda Platell affirme que le « Human
Rights Act a fait plus pour diminuer le
sens naturel de la justice dans ce pays
que toute autre loi .» Un éditorial du
Guardian commence par contre par des
félicitations à Keir Stramer qui « a rejeté
des appels à la réforme basés sur des
analyses biaisées, avertissant qu’elles
seraient une honte pour le pays ».
Cité par le Times, M. Starmer essayait
fin de semaine dernière d’étouffer les
flammes de la controverse en insistant

D versaire de sa prise de fonction,

Keir Starmer a rappelé que le
Royaume-Uni a été l’un des fondateurs
de la convention de 1950 sur laquelle
l’Human Rights Act est basée. Les droits
que celui-ci protège sont pour lui « de
base ; ils sont fondamentaux ; et j’ose-
rais suggérer que, pour la majorité d’en-
tre nous, ils font tellement partie de notre
façon de vivre que nous les prenons pour
naturels ».
Le Human Rights Act, adopté par le
Parlement britannique en 1998 et devenu
loi en 2000, est critiqué pour sa permis-
sivité, qui d’après ses détracteurs per-
Keir Starmer, responsable des poursuites judiciaires.
met à des terroristes de trouver refuge
en Angleterre, et rend difficile la dépor-
tation de personnes accusées de crimes
majeurs.
Le dirigeant conservateur David
Cameron laisse entendre que le Human
Rights Act donne plus de droits aux cri-
Getty Images
minels qu’aux citoyens, et l’illustre par le
cas de Learco Chindamo, assassin de
l’enseignant Philip Lawrence en 1995 :
Condamné en Grande Bretagne, il n’a à
ce jour pas pu être décidé de le déporter
vers son pays d’origine après la fin de sa
sentence, sous prétexte que ceci serait
dant sa démission, jugeant inacceptable
que le responsable des poursuites judi-
ciaires critique les positions d’un parti
politique.
Keir Starmer s’est récemment illustré
en prenant la défense de deux terroristes
suspectés et en obtenant de la Chambre
des Lords que le système de garde à vue
des terroristes présumés soit déclaré illé-
gal. Fin septembre, il a également pris
position en faveur du suicide assisté et
obtenu que les proches d’un malade sou-
haitant se donner la mort ne soient plus
poursuivis pour l’avoir accompagné.
Le Daily Mail, aussi outré que les
sur le fait que ses remarques étaient
non politiques : « Cela ne visait ni une
personne en particulier, ni un parti en
particulier ». Quitte à enfoncer le clou
en insistant sur le fait que la notion de
protection des terroristes par le Human
Rights Act est un mythe : « Le Human
Rights Act s’est montré hautement effi-
cace dans la protection des victimes et
des témoins d’un crime. Je crains que
des modifications affectent la façon dont
nous combattons le crime dans ce pays.
Je crois qu’il est tout à fait approprié que
je m’exprime à ce sujet ».
DAMIAN ROBIN ET AURELIEN GIRARD
4 International www.lagrandeepoque.com 1 – 15 NOVEMBRE 2009 ● La Grande Époque

Nicaragua : coup d’Etat du président Ortega, silence international

Constitution violée pour briguer à nouveau la présidence
Coup d’Etat : conquête ou tenta- briguer à nouveau la présidence en 2011. surpris de pareille « embuscade » et a

« tive de conquête du pouvoir par des

moyens illégaux, inconstitutionnels ».
Cette définition du Petit Robert peut con-
cerner l’actuel président du Nicaragua, le
sandiniste Daniel Ortega. Il tente déjà de
(re)conquérir le pouvoir à l’élection pré-
sidentielle de 2011 en violant dès à pré-
sent la Constitution de son pays. Le silence
international sur ce scandale contraste
avec la clameur entourant la crise au Hon-
duras, qui a une origine comparable.
« Unité totale contre la dictature d’Or-
tega », titre le 22 octobre 2009 le presti-
gieux journal indépendant nicaraguayen
La Prensa.
Les présidents Chavez, Morales et Cor-
rea ont assuré leur droit à la réélection
future, laquelle dépendra tout de même
théoriquement des électeurs, par des réfé-
rendums entérinant des refontes constitu-
tionnelles. La mobilisation des institutions
publiques, y compris l’armée, au service
exclusif du pouvoir lors des campagnes
référendaires a entaché, mais non délégi-
timé le processus.
Au Honduras, ce type de référendum
est prohibé par la Charte suprême, comme
d’ailleurs toute initiative visant à permet-
tre la réélection présidentielle. Prétendant
passer outre en convoquant illégalement
les électeurs, ce qui était en soi une ten-
tative de coup d’Etat correspondant à la
définition du Petit Robert, le président hon-
durien Manuel Zelaya s’est fait défenestrer
le 28 juin dernier par l’armée sur ordre de
la Cour suprême de justice avalisé par le
Parlement. Le coup d’Etat du Honduras, si
l’on admet comme la communauté inter-
nationale que la défenestration présiden-
tielle en était un, y a donc brisé dans l’oeuf
un autre.
Daniel Ortega, lui, a par rapport à
Manuel Zelaya (d.) et Daniel Ortega (g.), même combat.
Manuel Zelaya l’énorme avantage de con-
trôler apparemment l’armée, puisqu’elle ne
dit mot, et la justice, devenue l’instrument
de son coup d’Etat.
L’article 147 de la Constitution nicara-
guayenne stipule que ne peut pas être
candidat à la présidence ni le président sor-
tant ni celui qui a déjà exercé deux man-
dats présidentiels. Ayant présidé le régime
sandiniste de 1979 à 1990 et après sa nou-
velle élection pour un mandat de cinq ans
en novembre 2006, Daniel Ortega serait en
principe frappé du double interdit constitu-
tionnel pour la présidentielle de 2011.
Une révision de la Constitution était la
voie légale pour surmonter cet interdit.
GARCIA/AFP/Getty Images
Mais toute révision partielle de la Charte
suprême doit être, aux termes de son arti-
cle 194, entérinée à l’Assemblée nationale
du Nicaragua par une majorité de 60 % des
députés (56 sur 92) que les sandinistes
tentèrent en vain de réunir.
Daniel Ortega, conseillé par son ami
personnel Rafael Solis, vice-président de
la Cour suprême de justice, porta alors le
dossier devant la chambre constitutionnelle
de cette haute juridiction. Mais au lieu d’in-
terpréter la Constitution, la Cour suprême la
mutila purement et simplement le 19 octo-
bre, déclarant « inapplicable » son article
147 et ordonnant au Conseil suprême élec-
toral de permettre au leader sandiniste de
« Abus de pouvoir » avec
« embuscade »
Les juges ont estimé que les barrières
posées par la Loi fondamentale à la réélec-
tion présidentielle enfreignaient le principe
d’égalité des citoyens, puisque les parle-
mentaires, eux, peuvent se représenter
indéfiniment. Mais ce verdict révise de fait
la Constitution, ignorant l’exclusivité réser-
vée constitutionnellement en la matière au
pouvoir législatif.
Dénonçant cet « abus de pouvoir », le
constitutionnaliste et ex-président de l’As-
semblée nationale Cairo Manuel Lopez
estime que « les magistrats sont sortis du
cadre de leur compétence, se convertis-
sant en législateurs et en Constituante ».
Selon Daniel Ortega, l’assentiment
exprimé par le Conseil suprême électo-
ral fait de la décision de la Cour suprême
de justice un verdict « sans appel » possi-
ble. Sur le Canal 4 de télévision, propriété
de la famille Ortega, le député sandiniste
Edwin Castro a célébré cette « victoire du
peuple ».
Mais outre le mépris des prérogatives de
l’Assemblée nationale, le scandale est ali-
menté aussi par la composition même de
la chambre constitutionnelle de la Cour
suprême qui a statué. Elle comprend d’or-
dinaire six magistrats, trois sandinistes et
trois libéraux. N’ayant pas été convoqués,
sans doute à dessein, les trois juges libé-
raux ne purent pas siéger et ils furent rem-
placés par... trois suppléants sandinistes!
C’est donc à l’unanimité de six magistrats
idéologiquement acquis à Daniel Ortega
qu’a été pavé son droit supposé à la con-
tinuité présidentielle.
Le propre président de la Cour suprême
de justice, Manuel Martinez, s’est déclaré
reproché aux six membres sandinistes de
la chambre constitutionnelle leur « irrespect
complet de la Constitution ».
Le libéral Eduardo Montealegre, princi-
pal adversaire de Daniel Ortega à la prési-
dentielle de 2006, appelle pour sa part « la
société civile et la communauté internatio-
nale à rejeter ce coup d’Etat ».
Candidat aussi en novembre 2008 à la
mairie de Managua, capitale du Nicara-
gua, Eduardo Montealegre avait attribué sa
défaite municipale face au candidat sandi-
niste et les revers d’autres candidats libé-
raux dans l’ensemble du pays à une vaste
fraude organisée par le pouvoir. Cette
fraude supposée a été dénoncée égale-
ment par l’Eglise et de nombreuses ONG,
ainsi que par les Etats-Unis et l’Union euro-
péenne, qui ont depuis gelé partiellement
leur coopération avec le régime sandiniste
de Daniel Ortega.
Quasi généralisée en Amérique latine
jusqu’au début des années 90 du siècle
dernier, l’interdiction constitutionnelle de la
réélection présidentielle, considérée parfois
comme l’antidote d’aventures dictatoriales,
est depuis battue en brèche dans de nom-
breux pays de la région, la plupart gouver-
nés par la gauche. Mais même le président
conservateur de la Colombie, Alvaro Uribe,
briguera peut-être en 2010 un troisième
mandat consécutif si aboutit une nouvelle
révision constitutionnelle prônée par ses
partisans.
La réélection présidentielle n’est ni de
gauche ni de droite. L’essentiel est qu’elle
suive une voie constitutionnelle et démo-
cratique. Ce n’est pas celle choisie par
Daniel Ortega et des doutes entourent celle
empruntée par Alvaro Uribe.
CHRISTIAN GALLOY
LatinReporters.com

Condamnation de Gregorio Alvarez, Vers une révision des règles de sécurité

ancien dirigeant uruguayen
Vingt-cing ans de prison pour
meurtres et violations des droits
de l’homme. A l’âge de 82 ans,
l’ancien dirigeant militaire uru-
guayen Gregorio Alvarez a été
rattrapé par la justice de son
pays. Un tribunal de Montevi-
deo le reconnaît coupable de 37
meurtres alors qu’il était à la tête
de l’armée dans les années 70,
puis dans sa fonction de président
entre 1981 et 1985.
rrêté en 2007, Alvarez qui ne s’est pas
A présenté devant la cour, « du fait de son
état de santé » d’après ses avocats, avait
fait kidnapper des centaines d’activistes
politiques exilés en Argentine.
L’avocat des plaignants, Oscar Lopez
Goldaracena, a indiqué à la télévision
Canal 4 que la dignité était enfin rendue
aux victimes, insistant sur la reconnais-
sance par la cour de la qualification de cri-
mes contre l’humanité.
Le verdict a été prononcé trois jours
avant un référendum national pour l’an-
nulation d’une loi d’amnistie protégeant
les anciens responsables de la junte. Les
juges de la Cour Suprême ont déjà déclaré
CERN MEYRIN
(terminus bus 56-CERN)
entrée B - bâtiment 500 - amphithéâtre
MARDI 03 NOVEMBRE 2009
20h 30
Le trio :
Kiyoko ICHISHIMA
piano
David REICHENBACH
violon
Mi-Kyung FRIEDLI
violoncelle
Au programme :
BEETHOVEN - BRAHMS
Entrée libre
Nos concerts sur notre site : www.concerts-cern.com
et sur les sites : www.whys.org et www.agendadegeneve.ch
VICTORIA RODRIGUEZ PORRAS/AFP/Getty Images
inconstitutionnels trois articles de cette loi.
Celle-ci n’a pas été considérée comme
applicable pour Alvarez, ses crimes faisant
partie du Plan Condor, une collaboration
entre tous les régimes militaires sud-amé-
ricains.
C’est la première fois que la justice uru-
guayenne se positionne contre l’amnistie.
Elle le fait au moment précis où les élec-
tions générales uruguayennes préparent
l’arrivée au pouvoir d’un ancien opposant
à la junte militaire, Jose Mujica.
AURÉLIEN GIRARD
MARDI 10 NOVEMBRE 2009
20h 30
Ayako ISHIZUKA
piano
Au programme :
HAYDN
LISZT
TAKEMITSU SCRIABINE
alimentaire aux Etats-Unis
EW YORK – Selon un rapport du ministère américain
N de l’Agriculture (USDA) paru ce mois, un échantillon de
steak haché sur 300 serait aux Etats-Unis contaminé par la
bactérie Escherichia coli. Suite à cette découverte, la séna-
trice américain Kirsten Gillibrand (New-York) a présenté un
projet de loi « d’éradication du E. coli », qui exigerait un con-
trôle systématique de chaque lot de viande avant distribution
et mise en vente.
« En 2009, aux États-Unis il est inconcevable que les ali-
ments arrivent dans nos assiettes, dans nos cantines et res-
taurants sans avoir été contrôlés et avérés sains », a dit la
sénatrice Gillibrand. « Elle cause trop de maladies et fauche
trop de vies. Nous devons faire de notre mieux, pour détec-
ter la nourriture contaminée avant qu’elle n’arrive dans nos
assiettes », a-t-elle ajouté. Wikimedia commons
L’appel à l’action lancée par la sénatrice Gillibrand est aussi
motivée par les informations supplémentaires recueillies par La bactérie E.Coli vue au microscope.
son service, qui indiquent qu’à partir de 2005, plus de 900
produits alimentaires ont été rappelés des magasins de New que année d’une intoxication alimentaire liée aux salmonelles
York, parmi lesquels dinde, jambon, poulet, légumes, fruits ou à E. coli, un problème également visible au niveau euro-
secs. péen. On se souvient par exemple des dizaines de personnes
La sénatrice propose donc une révision urgente des règles intoxiquées en France en mars 2008 par de la viande conta-
fédérales de sécurité alimentaire qui s’orienterait vers la pré- minée par E. Coli. Diarrhées et nausées pour tous, mais heu-
vention des contaminations et de la diffusion des maladies. reusement pas de décès à déplorer, dont E. Coli peut être
La proposition nécessite un échange actif d’information entre responsable en provoquant une insuffisance rénale chez des
l’Organe de certification des aliments et des médicaments personnes sensibles.
(FDA) et l’USDA, la principale agence fédérale en charge de La bactérie Escherichia Coli est naturellement présente
la sécurité alimentaire. Elle comprend en outre des stratégies dans le système digestif des bovins comme des humains. Sa
pour une inspection alimentaire améliorée et des processus contamination des denrées alimentaires est prévenue par des
de rappel. En résumé, plus d’inspections et de pouvoir pour procédures d’hygiène appropriées avant et lors de l’abattage
la FDA, plus de tests en laboratoire, et une procédure d’alerte et par des auto-contrôles réguliers – mais non systématiques
accélérée en cas de détection de contamination. – des lots de viande produits.
Aux Etats-Unis, deux millions de personnes souffrent cha- JULIA KANTOR ET AURELIEN GIRARD
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La Grande Époque ● 1 – 15 NOVEMBRE 2009 www.lagrandeepoque.com Chine 5
De la viande de porc
malade vendue en Chine
Les officiels ignorent l’épidémie de choléra
du porc dans 19 villages.
ne épidémie à grande échelle
U de choléra du porc a été igno-
rée pendant plus de deux mois par
les responsables de la province de
Zhejiang, à l’Est de la Chine, racon-
tent des habitants.
Le choléra du porc, connu aussi
comme la peste porcine (ne pas con-
fondre avec H1N1, la grippe porcine),
est une maladie très contagieuse qui
affecte les porcs. Les symptômes
sont la fièvre, des lésions de la peau, LAURENT FIEVET/AFP/Getty Images

et des convulsions qui n’apparaissent Un marchand vend du porc sur

pas avant deux à quatre semaines un marché de viande en Chine.
après que le porc ait été contaminé.
Selon l’Organisation Mondiale de
la Santé Animale, le virus peut sur-
« Ils ont acheté les
vivre à certains procédés de prépara-
tion de la viande comme le fumage.
porcs mourants, les
« Chaque ménage élève un ou
deux porcs, et la plupart des gens
ont abattus et ont
élèvent trois porcs », explique M. Lei,
un fermier proche du village du Min-
vendu la viande sur
STR/AFP/Getty Images glian dans le comté de Kaihua. « Un les marchés. »
Symbole – La Cour de justice d’Urumqi, quadrillée par l’armée chinoise. de mes porcs est mort, et d’ici peu, la
totalité va suivre ». M. Chen, habitant
« La plus grande épidémie a été

Politesses américaines dans le canton Yinkeng où 19 des 37

sur le système légal chinois
our suivre l’évolution du système
d’interférence de l’État dans la relation nor-
villages ont été contaminés », dit-il.
« Quelques fermiers ont même
du village de
Yangjia
jeté les porcs morts dans les riviè-
res. L’odeur a envahi les lieux, et
sans averse importante, les porcs
morts se sont accumulés dans la
entre 50 et 500 yuans (entre 5 et 50
euros par bête).
« Ils ont acheté les porcs mou-
Lois et règlements environ- rivière. Personne n’achète de por- rants, les ont abattus et ont vendu

P juridique chinois et de la situation

des droits de l’homme, la Commis-
sion exécutive du Congrès américain sur
la Chine (CECC) a demandé à un groupe
d’experts de dresser un état des lieux.
Constat sans concession qui ne devrait pas
manquer de provoquer une réaction offi-
cielle des autorités chinoises.
« Dans son rapport 2009, la Commission
a exprimé ses inquiétudes quant aux viola-
tions des droits de l’homme continuelles et
la stagnation du développement de l’État
de droit », a mentionné le sénateur Byron
L. Dorgan (Démocrate – Dakota du Nord),
coprésident de la Commission, dans sa
déclaration d’ouverture. Le rapport annuel
2009 de la CECC a été publié en ligne le
13 octobre.
« Ce que nous avons vu en Chine n’est
pas l’émergence d’un système de loi, mais
d’une autorité se servant de la loi. Le déve-
loppement des structures légales chinoi-
ses, des institutions réglementaires, des
agences bureaucratiques n’est pas sujet au
male entre un accusé et son représentant
est celui de la règle mise en vigueur suite
aux manifestations de Tiananmen en 1989.
L’État dictait aux avocats de faire pression
sur les accusés pour qu’ils admettent, entre
autres, leur culpabilité de « rébellion con-
tre-révolutionnaire ».
Plus spécifiquement, Donald Clarke a
témoigné que les conditions pour les avo-
cats impliqués dans des cas sensibles
(Falun Gong, Tibet, confiscation de terres,
manifestations environnementales ou le fait
de critiquer directement ou indirectement
un dirigeant) « se sont aggravées durant
les six derniers mois. »
Exemple saillant, la suspension de la
firme d’avocats pékinoise Yitong, qui a
pris en charge de nombreux cas « sensi-
bles ». Celle-ci a ainsi représenté Hu Jia,
un des militants contre le sang contaminé,
et Chen Guangcheng, l’avocat autodidacte
non voyant qui a lutté contre les avorte-
ments forcés et les stérilisations illégales
dans sa province natale du Shandong. Plu-
nementaux
Les dirigeants communistes chinois
savent qu’ils doivent se pencher sur la
question de l’environnement en Chine puis-
qu’il limite les opportunités de croissance
économique et qu’il est la cause d’un nom-
bre de plus en plus élevé de problèmes
sanitaires. Cette situation est devenue « la
source principale du malaise social dans le
pays », a déclaré Elizabeth Economy, C.V.
Starr, Senior Fellow et directrice d’études
pour l’Asie au Conseil des relations étran-
gères américain.
La détérioration de l’eau et de l’air par la
pollution pourrait expliquer la hausse dra-
matique du nombre de personnes atteintes
du cancer – hausse d’environ 20 % depuis
2005 d’après les statistiques officielles du
gouvernement. « Plus de la moitié de la
population du pays boit de l’eau contaminée
tous les jours », affirme Mme Economy.
Le nombre de protestations environne-
mentales a dépassé le cap de 50.000 en
2005 selon le ministère de la Protection de
celets maintenant, parce qu’il n’y a
aucun plan sanitaire et que la mala-
die continue de s’étendre ».
L’épidémie semble avoir éga-
lement incité la vente illégale de
viande. Des porcs malades ont été
achetés par des vendeurs de viande
à bas prix et vendus ensuite à des
gens qui ne se doutaient de rien dans
les provinces avoisinantes et les vil-
les. Le prix de vente est ajusté à la
gravité de la maladie, et se situe
Chen Guangcheng, avocat
aveugle, est privé de soins
en prison
ans un entretien avec Radio Free
D Asia du 14 octobre, l’épouse de
l’avocat et défenseur des droits de
la viande sur les marchés », dit M.
Chen du village de Yangjia. « Ce
n’est pas mangeable. Nous avons
enterré nos porcs morts. Ces ven-
deurs font de l’argent en violant leur
conscience ».
La Grande Époque a appelé le
Bureau d’Elevage et Vétérinaire du
comté de Kaihua, mais selon l’opéra-
teur, personne n’était disponible pour
répondre aux questions.
GU QINGER
famille de le laisser sortir pour rai-
son médicale.

code de lois, puisque le Parti communiste et
le gouvernement n’y sont pas soumis », a
déclaré le membre républicain Chris Smith
(New Jersey).
Pour le sénateur Dorgan, il est dans l’in-
térêt des citoyens américains autant que
chinois que le régime cesse de réprimer
la liberté d’expression et la primauté du
droit. « Le harcèlement et la répression de
la critique et de la dissidence empêchent le
contrôle des dommages faits à l’environne-
ment, ce qui peut non seulement nuire aux
citoyens chinois, mais peut également avoir
des conséquences au niveau mondial. »
« Pour maximiser le progrès dans la
sécurité alimentaire, la qualité des produits
et même la pureté de l’air, le gouvernement
chinois ne doit pas s’aliéner les activistes
environnementaux, la presse critique, les
ONG, les avocats défenseurs des droits de
l’homme, et ils ne devraient pas être répri-
més comme des ennemis de l’État », a
ajouté le sénateur Dorgan.
Licences d’avocats non-
renouvelées
Selon Donald Clarke, spécialiste en droit
chinois, les avocats bénéficient mainte-
nant de plus d’indépendance. Auparavant,
ils étaient traités comme des « employés
de l’État exerçant le droit », mais mainte-
nant le régime considère qu’ils sont simple-
ment des « fournisseurs commerciaux d’un
service ».
« [L’État] exerce un contrôle strict sur l’as-
sociation des avocats et il leur impose des
tâches spéciales visant à promouvoir les
intérêts de l’État, même lorsque cela pour-
rait se faire aux dépens de leurs clients »,
indique M. Clarke. Un exemple bien connu
sieurs avocats de la firme Yitong ont éga-
lement remis en question la direction de
l’Association des avocats de Pékin (AAP),
demandant que les dirigeants de cette
organisation soient élus.
Les portes de Yitong ont été fermées
durant six mois, bien qu’elle ait réussi à
rouvrir le mois dernier avec des effectifs
réduits et que sa capacité de fonctionner
ait été « grandement affectée », affirme M.
Clarke. Selon lui, la leçon de cette sanction
sera sans aucun doute gravée dans l’esprit
des avocats militants potentiels. Plusieurs
avocats impliqués dans la contestation des
méthodes de l’AAP, qui a échoué, se sont
vu retirer leur droit de pratiquer.
En juillet, l’organisme en charge d’oc-
troyer les permis de pratiquer à Pékin a
retiré les licences de 53 avocats parce qu’ils
n’étaient pas enregistrés auprès de l’Asso-
ciation des avocats de Pékin. D’autres pré-
textes ont également été utilisés pour radier
un grand nombre d’avocats, dont les plus
réputés sont Jiang Tianyong, Li Heping et
Teng Biao.
Les avocats doivent parfois obtenir la
permission avant de prendre un « cas »
important et ils se font même dire com-
ment le gérer. En 2006, une règle natio-
nale est entrée en vigueur pour forcer les
avocats à informer les autorités locales sur
toute tentative de recours collectif et ils doi-
vent accepter les conseils et la supervision
de l’État, rapporte M. Clarke.
En 2008, des dizaines d’avocats se sont
portés volontaires pour représenter les plai-
gnants dans le scandale du lait contaminé à
la mélamine, mais le régime leur a « décon-
seillé » de le faire, selon M. Clarke.
l’environnement, explique Mme Economy.
« Ces protestations vont de la centaine de
fermiers qui bloquent une route à 30.000
personnes qui s’opposent à une nouvelle
usine chimique au Sichuan, qui causerait
des fausses couches chez les jeunes fem-
mes du village », ajoute-t-elle.
La corruption est également une grande
problématique. Les médias ont exposé des
fonctionnaires qui dissimulent des problè-
mes graves de pollution en faisant pres-
sion sur la justice, la presse et même les
hôpitaux pour que la population n’en sache
rien. De plus, « ces fonctionnaires détour-
nent souvent les fonds dédiés à la protec-
tion de l’environnement ». Mme Economy
cite un rapport officiel qui a révélé que « la
moitié des fonds pour la protection de l’en-
vironnement distribués par Pékin aux fonc-
tionnaires locaux a été détournée vers des
projets non reliés à l’environnement ».
Le Parti communiste a permis l’émer-
gence de 3.000 ONG environnementales
afin de profiter de leur expertise et dans le
but d’amener un peu de transparence aux
problèmes environnementaux. Les médias
peuvent également parfois jouer le rôle de
chien de garde.
Cependant, « les dirigeants chinois crai-
gnent que l’environnement devienne poten-
tiellement la pierre angulaire pour réclamer
de plus grandes réformes politiques », fait
remarquer Mme Economy. Ainsi, ces ONG
sont sujettes à des restrictions sévères et
sont surveillées de près. Plusieurs des émi-
nents environnementalistes en Chine sont
harcelés ou emprisonnés, comme Wu
Lihong, Yu Xiaogang et Tan Kai, pour n’en
nommer que trois.
GARY FEUERBERG
l’homme Chen Guangcheng, qui
venait en aide aux paysans et aux
handicapés, dit être inquiète pour
son mari. Celui-ci a été condamné
à quatre ans et trois mois dans la
Prison de Linyi pour « destruction
volontaire de biens et attroupement
visant à perturber la circulation rou-
tière ».
« Les visites sont interdites en
prison », explique-t-elle. « Je lui ai
demandé s’il y mangeait des fruits.
Il m’a dit que ce n’était pas le cas. Il
m’a dit qu’il avait des ulcères sur la
langue, et qu’il était difficile pour lui
de manger ».
Chen Guangcheng souffre aussi
de diarrhée sévère, et a continuelle-
ment du sang dans les selles depuis
neuf mois. D’après Mme Yuan, la pri-
son ne lui a fait aucun examen médi-
cal et a refusé la demande de sa
Paris Genève Londres
Plus d’articles sur
www.lagrandeepoque.com
Lima Dublin Taipei
Violation des droits des
invalides
Selon un rapport des Avocats de
la China Human Rights Lawyers
Concern Group (CHRLCG), Chen a
demandé une réduction de sa peine.
La Chine a ratifié la Convention des
Nations Unies sur les Droits des
Personnes Handicapées en août
2009. Les actions du régime chinois
à l’égard de Chen sont une violation
de cet accord.
Les normes internationales pour
le traitement des prisonniers han-
dicapés prévoient en effet que M.
Chen purge sa peine hors de prison.
Albert Ho, président du CHRLCG,
est indigné : « Je n’ai vraiment
jamais entendu parler de personnes
aveugles purgeant leur peine en pri-
son dans les pays civilisés ».
JO ARD ET HSIN-YI LIN
New York Berlin
Montréal Genève...
6 Chine www.lagrandeepoque.com
Le siège de CCTV à Pékin.
Vers une « couverture médiatique
facilitée » en Chine ?
e président chinois Hu Jintao a créé la sensation
L lors du Sommet Mondial des Médias, clôturé à
Pékin le 10 octobre, en promettant de « faciliter la
couverture médiatique étrangère en Chine, dans les res-
pect des règles et des lois chinoises ».
Ma Xiaoming, ancien responsable de la télévision
Xiaxi, renvoyé pour avoir sympathisé avec le mouve-
ment prodémocratique de 1989, croit avoir de quoi
illustrer ces propos : « En septembre un journaliste de
Hong Kong voulait m’interviewer à Xian. J’ai été arrêté
et emmené à cause de cela. On m’a gardé pendant près
d’un mois ».
« Aujourd’hui le Parti Communiste est capable d’ache-
ÉDITORIAL NEUF COMMENTAIRES
Suite du septième commentaire
Liu Shaoqi, un ancien président chinois qui a été un
jour le numéro 2 du pays est mort tragiquement. Le
jour de son soixante-dixième anniversaire, Mao Tse
Toung et Zhou Enlai ont spécifiquement ordonné à
Wang Dongxing (le chef des gardes de Mao) de por-
ter un cadeau d’anniversaire à Liu Shaoqi. C’était une
radio afin qu’il puisse entendre le compte-rendu officiel
de la huitième session plénière du XIIe comité central
dans lequel on disait : « Expulsé à jamais du Parti, est
le traître, l’espion et le renégat Liu Shaoqi. Continuez
de dénoncer Liu Shaoqi et ses complices pour crimes
d’abus de confiance et de haute trahison ».
Liu Shaoqi en est resté mentalement anéanti et sa
maladie s’est rapidement aggravée. Pour avoir été
attaché à un lit pendant longtemps sans pouvoir bou-
ger, son cou, son dos, ses hanches et ses talons ont
été couverts d’escarres purulentes. Lorsqu’il souffrait
trop, il attrapait des vêtements, des objets ou les bras
d’autres personnes et ne les lâchait plus. On finissait
par lui mettre une bouteille de plastique rigide dans
chaque main. À sa mort sous la poigne de ses mains
les deux bouteilles avaient pris la forme d’un sablier.
En octobre de l’année 1969, le corps de Liu Shaoqi
commençait à se décomposer et le pus dégageait une
odeur forte. Il était aussi mince qu’un rail de chemin de
fer et était au bord de la mort. Mais les inspecteurs spé-
ciaux du Comité central du Parti ne lui ont pas permis
de prendre une douche ni de se retourner dans son lit
pour changer ses vêtements. Au lieu de cela, ils l’ont
dévêtu, enveloppé dans une couverture et envoyé par
avion de Pékin à Kaifeng pour l’enfermer dans le sous-
sol d’un bunker. Alors qu’il souffrait de forte fièvre, non
seulement ils ne lui ont pas donné de médicament, mais
ils ont transféré le personnel médical ailleurs. Lorsque
Liu Shaoqi est mort, son corps avait complètement
dégénéré et ses cheveux blancs mesuraient soixante-
dix centimètres de long. Deux jours plus tard à minuit il
a été incinéré à la manière d’une personne atteinte de
maladie infectieuse gravement contagieuse. Sa literie,
son coussin et ce qu’il avait laissé derrière lui, tout a
été incinéré. Sur le certificat de décès de Liu est inscrit,
Nom : Liu Weihuang ; emploi : sans emploi ; cause de
sa mort : maladie. Le PCC a torturé à mort le président
de la nation sans même donner de raison.
IV. Exporter la révolution, tuer des
gens à l’étranger
En plus de tuer les gens en Chine par différentes
méthodes, le PCC a aussi participé au massacre de
gens à l’étranger, y compris des Chinois exilés, en
exportant la « révolution ». Les Khmers rouges en sont
un exemple typique.
GOH CHAI HIN/AFP
ter et de contrôler des médias étrangers bien connus. Le
fait que le Sommet Mondial des Médias ait lieu à Pékin
est un pas de plus dans la tentative de contrôle et de
manipulation des médias étrangers par le Parti. »
Le président de l’agence de presse officielle chinoise
Xinhua, appelle lui à « plus de communication, plus de
consensus et plus de coopération », alors que le som-
met s’est conclu par une déclaration commune pour une
couverture médiatique « précise, objective, impartiale et
juste ». Ceci est la formule consacrée des autorités chi-
noises en réponse à chaque grand article de presse tant
soit peu défavorable.
www.sohnetwork.com
2.497.932 Chinois ont démissionné
6 du Parti après avoir lu les Neuf
commentaires sur le Parti Commu-
niste. Ce mouvement de démissions
reste pour le peuple un moyen d’ex-
pression non violent, apolitique et sans
précédent dans la société chinoise.
La Grande Époque publie un extrait
traduit de cette série éditoriale chinoise
dans chacun de ses numéros.
Le régime des Khmers rouges de Pol Pot n’a régné
que pendant quatre ans au Cambodge. Néanmoins
entre 1975 et 1978, plus de deux millions de person-
nes, dont plus de 200.000 Chinois, ont été tués dans
ce petit pays qui ne comptait que 8 millions d’habi-
tants.
Les crimes des Khmers rouges sont innombrables,
mais nous n’allons pas en discuter ici. Nous devons
toutefois traiter de ses relations avec le PCC.
Pol Pot vénérait Mao Tse Toung. Au début de 1965, il
a visité la Chine quatre fois pour écouter les enseigne-
ments de Mao Tse Toung en personne. Dès novembre
1965, Pol Pot est resté en Chine pendant trois mois.
Chen Boda et Zhang Chunqiao ont discuté avec lui de
théories telles que « le pouvoir politique se forge sous
le canon d’un fusil », la « lutte des classes », la « dic-
tature prolétarienne » etc., qui sont plus tard devenues
les bases de son gouvernement au Cambodge. Une
fois rentré au Cambodge, Pol Pot a changé le nom de
son parti en Parti communiste cambodgien et a établi
une base révolutionnaire suivant le modèle du PCC qui
est d’encercler les villes depuis la campagne.
En 1968, le Parti communiste cambodgien a officiel-
lement établi une armée. À la fin de 1969, elle comp-
tait un peu plus de 3.000 personnes. Mais en 1975,
avant d’attaquer et d’occuper la ville de Phnom Penh,
c’était déjà une milice bien équipée, une force armée
de 80.000 soldats. Cela s’est fait grâce au soutien du
PCC. L’ouvrage Documents de soutien au Vietnam
et de lutte contre l’Amérique écrit par Wang Xiangen
raconte qu’en 1970 la Chine a donné à Pol Pot un équi-
pement armé pour 30.000 soldats. En avril 1975, Pol
Pot a pris la capitale du Cambodge, et deux mois plus
tard, il est allé à Pékin rendre visite au PCC et écouter
ses instructions. De toute évidence, sans les théories
et le soutien matériel du PCC, les tueries des Khmers
rouges n’auraient pas pu avoir lieu.
Pour en savoir plus : Les neuf commentaires sur
www.lagrandeepoque.com
Version audio disponible sur le site de la radio Son de
l’Espoir www.sondelespoir.org
1 – 15 NOVEMBRE 2009 ● La Grande Époque
AUJOURD’HUI EN CHINE
Nouvelles des correspondants de la radio Son de l’Espoir
(Sound of Hope Network : www.sohnetwork.com)
L’activiste Guo Quan condamné à dix
ans de prison
e 16 octobre, la cour de justice de Suqian a condamné le démo-
L crate Guo Quan à dix ans de prison pour « incitation à la subver-
sion du pouvoir d’État ». Guo Quan, professeur à l’École Normale
des Arts de Nanjing, a écrit en 2007 des lettres ouvertes aux diri-
geants du parti communiste chinois, le président Hu Jintao et le
Premier ministre Wen Jiabao, demandant une réforme constitu-
tionnelle. En 2008, il a créé le Nouveau Parti Démocrate chinois et
durement critiqué les autorités pour leur responsabilité dans l’écrou- L’activiste Guo
lement d’écoles mal construites lors du séisme du Sichuan. Quan.
Massacre dans le village de Baijia
es nouvelles d’un massacre dans le village de Baijian, province de Shanxi (Nord-Est),
L ont été bloquées par les autorités chinoises. Le 12 octobre, une centaines d’hommes
de main ont attaqué des villageois avec matraques, couteaux et bidons d’essence. Quatre
personnes ont été tuées et dix-sept sont hospitalisées, dont deux dans un état grave.
Les villageois bloquaient depuis des mois la mine de charbon locale vendue d’après eux
illégalement à un investisseur privé. L’expédition punitive a probablement été la réponse
de celui-ci.
Le 15 octobre, un villageois a indiqué à La Grande Epoque que la police avait nettoyé
le site. Des photos prouvant la mort de plusieurs villageois ont cependant pu être obte-
nues avant cela.
Près d’un million d’esclaves sexuelles dans
la province de Guangdong
e site Human trafficking rapporte que depuis le début des années 90 plus d’un million
L de femmes ont été victimes d’un trafic de prostituées et met en lumière la faiblesse
du système législatif de la Chine qui ne punit pas la prostitution de force des mineures
de moins de 14 ans. Plusieurs rapports dénoncent la participation de certaines autorités
locales, incluant des chefs de village, dans ce trafic.
Par exemple d’après le site Boxun.net, les très officiels bureaux du planning fami-
lial (FPO) de la province de Guangdong recruteraient des hommes de main pour enle-
ver les jeunes femmes venues de la campagne pour travailler dans les riches villes de
la côte Est afin d’alimenter le marché de la prostitution créé par cette migration. Celles-
ci sont violées en groupe avant d’être placées sur le trottoir. Celles qui se sont échap-
pées pour dénoncer la situation auprès de la police ont, d’après Boxun, été envoyées
en camps de travaux forcés pour prostitution, les policiers recevant des « gratifications »
par le bureau du planning familial.
Le bureau de planning familial en banlieue de Guangzhou gère 300.000 travailleurs
migrants. Parmi eux, un millier de femmes ont été enlevées et violées, ce que Boxun.net
prend comme base pour estimer que dans la seule province de Guangdong 100.000
femmes sont victimes de tels traitements chaque année.
Pas de procès dans une affaire de
vaccins périmés
n 2006, un lot de vaccins périmés a provoqué la mort de plusieurs person-
E nes dans la province de Shanxi. D’après Chen Tao du Centre de contrôle des
maladies de la province, le prestataire chargé de l’étiquetage de lots de vaccins a
laissé ceux-ci à température ambiante. La suite est que « ces vaccins ont été utili-
sés pour injection alors qu’ils auraient dû être détruits. De nombreuses familles ne
le savaient pas. Quand l’incident a été mentionné, personne n’y a pris garde et cela
a continué pendant un an et demi avant que cela cesse. J’ai identifié une cinquan-
taine de familles victimes ».
Wang Mingliang, du canton Liulin, explique que son fils est mort de convulsions
après avoir reçu une injection de ce lot de vaccin contre l’hépatite B. « La justice
continue de refuser notre dépôt de plainte. Cela fait neuf mois que nous battons du
tambour devant le tribunal, demandant qu’on accepte de juger. De nombreuses per-
sonnes sont mortes dans des villages lointains ».
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La Grande Époque ● 1 – 15 NOVEMBRE 2009
Les fonds vautours et la dette du tiers monde
Suite de la première page
Leur proie préférée : la dette du
tiers monde
Depuis quelques années, leur champ d’activité
s’est cependant étendu à la dette des pays du tiers-
monde, beaucoup plus rémunérateur. Tout d’abord
en Amérique du Sud, et maintenant en Afrique qui
est devenue leur proie préférée. Telle est la conclu-
sion d’un rapport publié en mai 2009 par la Plate-
forme Dette et Développement et le Centre National
de Coopération au Développement, et intitulé Un
vautour peut en cacher un autre, ou comment nos
lois encouragent les prédateurs des pays endettés
(cf. www.dette2000.org).
Leur technique est simple : en premier lieu ils
rachètent, sur le marché secondaire de la dette et
à très bas prix, des dettes de pays en développe-
ment à leur insu. Ils engagent ensuite des poursuites
judiciaires auprès des pays endettés pour les con-
traindre à rembourser leurs dettes au prix fort, autre-
ment dit non seulement le montant initial des dettes,
mais aussi les intérêts, des pénalités et divers frais
de justice. Finalement, à défaut d’accord amiable
pour se faire payer en cash, ils intentent de nou-
velles actions auprès des tribunaux et obtiennent
d’être payés directement à partir des recettes d’ex-
portation des pays condamnés. Selon le rapport, « la
démarche s’apparente à une extorsion de fonds sur
les économies des pays pauvres, tout en n’étant pas
frappée d’illégalité ».
Les plus-values engrangées par les fonds vau-
tours sont très importantes et en forte croissance :
selon le rapport précédemment cité, cette prati-
que aurait rapporté deux milliards de dollars à une
quarantaine de fonds d’investissement, majoritaire-
ment anglo-saxons. De son côté, dans son rapport
2008, le Fonds monétaire international (FMI) avance
le chiffre de 1,168 milliard de dollars qui ne con-
cerne que les pays pauvres très endettés (PPTE) et
ne prend pas en compte les transactions négociées
à l’amiable. Enfin, les actions en cours sont de plus
en plus nombreuses : au moment où le rapport était
édité, plus de dix pays africains étaient traînés en
justice pour une cinquantaine de procès.
Face au silence international,
l’Afrique tente de se défendre
seule
Les conséquences sont désastreuses pour les
pays victimes de ces attaques judiciaires. En effet,
suite à ces condamnations, ils sont contraints de
s’endetter à nouveau, ce qui les place dans une spi-
rale infernale dont ils ne peuvent sortir. Aucun pays
occidental ne leur tend la main, bien au contraire. Le
rapport rappelle que ce sujet a été abordé lors du
sommet de Londres en avril 2009, mais qu’au lieu
d’augmenter leur aide publique au développement,
les pays du G20 ont demandé au FMI de réser-
ver 50 milliards pour de nouveaux prêts à destina-
Indice de Développement Humain : une mesure à repenser
Intégrer les liber-
tés publiques
dans l’IDH
Le rapport 2009 du
Programme des Nations
unies pour le dévelop-
pement (PNUD) sur l’in-
dice de développement
humain (IDH) a été publié
début octobre. Les 182
pays membres des Nations
unies ont été classés dans
ce rapport en se basant
sur trois dimensions : l’es-
pérance de vie, le niveau
d’instruction mesuré par la
durée moyenne de scolari-
sation et le taux d’alphabé-
tisation, ainsi que le niveau
de vie, c’est à dire le PIB
par habitant. À partir des
niveaux minimum et maxi-
mum établis pour chacun
des critères, chaque pays
est évalué sur une échelle
allant de 0 à 1, avec une
pondération d’un-tiers pour
chaque critère. L’IDH est
un indice statistique établi
depuis environ 20 ans dont l’objectif est d’évaluer le
bien-être individuel ou collectif d’un pays.
Pour l’année 2009, les chiffres du PNUD montrent
que les disparités entre les pays riches et pauvres
en matière de bien-être sont très importantes. « Le
développement humain a beaucoup à gagner d’une
levée des obstacles aux déplacements et d’une
amélioration du traitement des migrants », soutient
le rapport 2009. Les chiffres servant de calcul datent
de 2007. Le rapport ne reflète donc pas l’impact de
la récession globale survenue suite à la crise finan-
cière. La Norvège et l’Australie arrivent en tête de
Les fonds vautours portent bien leur nom : ils s’enrichissent du malheur des autres.
« La démarche s’apparente
à une extorsion de fonds
sur les économies des
pays pauvres, tout en
n’étant pas frappée
d’illégalité. »
tion des pays « à faibles revenus », ce qui alourdira
leur dette et accroîtra leur vulnérabilité vis à vis des
fonds vautours.
Face à ce fléau, le rapport préconise l’application
du droit international et la création en urgence d’un
tribunal international de la dette chargé d’auditer les
dettes et de protéger les dépenses essentielles des
pays pauvres. En effet, les lois intérieures des pays
où les fonds vautours intentent leurs procès, comme
la Grande-Bretagne, la France ou les États-Unis,
continuent de faire prévaloir le droit des créanciers
sur le droit à la survie des pays pauvres. Par ailleurs,
les coûts importants induits par les procédures justi-
fient des mesures de protection des investissements
publics des pays pauvres où tout est prioritaire en
matière de santé, d’éducation, d’assainissement,
etc... Ces mesures de bon sens n’ont cependant pas
encore été acceptées par les pays concernés, ni par
l’ONU ni par le G20.
Aussi, en réponse à ce silence du Nord, l’Afrique
classement de l’IDH. La France a rejoint le peloton
des dix premiers pays et se situe à la 8e place, en
amélioration par rapport à l’année précédente. Le
Niger reste un des pires pays au monde en termes
de développement humain à la 182e place avec une
espérance de vie de 50 ans, soit 30 ans de moins
qu’en Norvège, en Australie ou en France.
L’IDH est basée sur des statistiques nationales
officielles, dont la fiabilité est très inégale selon les
pays. Par ailleurs, peut-on vraiment englober le con-
cept de développement humain en le réduisant à
une simple statistique de trois critères cités ci-des-
www.lagrandeepoque.com
Joseph Eid/AFP/Getty Images
tente de s’organiser seule, en particulier grâce à une
initiative de la Banque Africaine de Développement
(BAD) qui regroupe 77 États dont 53 pays africains
et des pays d’Amérique latine. Après deux ans de
consultations, cette dernière a créé fin juin 2009 un
fonds international, intitulé la « Facilité africaine de
soutien juridique » (en anglais : African Legal Sup-
port Facility - ALSF), afin de fournir une assistance
juridique aux États attaqués par les fonds vautours.
Son budget de départ est de 20 millions de dollars,
mais il pourrait rapidement monter à 30 millions de
dollars. Selon Renaud Vivien, du Comité pour l’An-
nulation de la Dette du Tiers Monde (CADTM) « ce
fonds interviendra essentiellement à deux niveaux
contre les fonds vautours. En amont, il financera la
mise à disposition de services juridiques » pour des
négociations amiables, et en cas d’échec, « il finan-
cera l’aide juridique au cours des procès intentés
devant les tribunaux et les organes d’arbitrage ».
La crise financière internationale qui sévit depuis
fin 2007 a touché fortement les populations des pays
du tiers monde, mais a également accru leur endet-
tement à des niveaux jamais atteints. Selon la Pla-
teforme Dette et Développement, la dette totale
extérieure dépasse actuellement les 2.600 milliards
de dollars, dont 300 milliards pour la seule dette
extérieure de l’Afrique, et seuls 21 pays ont bénéfi-
cié de mesures d’allègement partiel. Nul doute donc
que les fonds vautours vont renforcer leurs vols en
toute légalité, si aucune décision internationale n’est
prise pour stopper ce pillage.
PATRICK C. CALLEWAERT
sus ? Pour apporter plus de crédibilité à cet indice,
d’autres facteurs devraient être intégrés dans son
contenu tels que les libertés et droits fondamen-
taux, comme la liberté d’expression ou les droits à
la défense. Il est bien connu que dans les pays de
régime totalitaire comme la Chine par exemple, cette
dimension primordiale du développement humain est
inexistante. Avec l’intégration des libertés publiques
dans l’IDH, l’indice serait plus en rapport avec la
vision initiale de ses deux inventeurs indien et pakis-
tanais, Amartya Sen et Mahbub Ul Haq.
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Économie 7
... ON EN PARLE ...
Par Lauren Smith
Vers une
dépréciation du
billet vert ?
’euro vient de franchir la barre sym-
L bolique de 1,50 dollar. L’affaiblisse-
ment du dollar depuis quelques mois
par rapport à l’euro, mais aussi en
regard des monnaies émergentes et
des devises des pays producteurs de
matières premières, relance le débat
sur un décrochage du dollar. Mais vu la
situation actuelle des États-Unis avec
un déficit public très élevé, il est préféra-
ble pour eux d’avoir un dollar faible. De
plus, dans un environnement de taux
d’intérêt plus bas qu’ailleurs, il y a inci-
tation à s’endetter en dollars et à inves-
tir dans les pays étrangers. Enfin, il faut
intégrer le fort soutien des créanciers
extérieurs des États-Unis, comme la
Chine par exemple, qui n’ont aucun inté-
rêt à ce que le dollar s’affaiblisse exces-
sivement compte tenu de leurs énormes
créances en dollars. Le risque d’effon-
drement brutal du dollar semble donc
assez limité à court terme.
Emploi des
seniors : la
France, mauvais
élève de l’Europe
aurent Wauquiez, secrétaire d’État
L chargé de l’emploi, a annoncé le
14 octobre un accord de partena-
riat avec l’Assemblée des Chambres
de commerce et d’industrie (ACFCI) :
celui-ci doit se traduire par un appui
soutenu à une trentaine de PME
volontaires dans la préparation de
leur accord ou plan d’action senior.
Parallèlement, les pratiques spécifi-
ques aux PME en matière de gestion
des âges seront identifiées et compi-
lées dans un recueil de bonnes pra-
tiques.
Cette action vise à rappeler aux
entreprises que le 1er janvier 2010,
les entreprises de plus de 50 salariés
qui n’auront pas négocié d’accord col-
lectif ou mis en place un plan d’ac-
tion pour l’emploi des seniors, seront
lourdement sanctionnées. À partir de
cette date en effet, la pénalité égale à
1 % de l’ensemble des rémunérations
par mois de retard entrera en vigueur.
En effet, malgré de nombreuses cam-
pagnes de sensibilisation, la France
n’enregistre qu’un taux d’emploi de
38,3 % pour les 55-64 ans et reste à
la traîne en Europe, loin de l’objectif
européen de 50 % en 2010, et encore
plus loin des pays nordiques comme
la Suède qui culminent à 70 %.
Plus de défaut
bancaire ?
i ! DSB Bank, un établissement
S spécialisé dans le crédit aux par-
ticuliers aux Pays-Bas, a été déclarée
en faillite le 19 octobre. En quel-
ques jours plusieurs centaines de mil-
lions ont été retirés par des clients
de la banque. L’opération de reprise
des activités par cinq grands établis-
sements financiers a échoué, ainsi
que les plans d’injection de capital de
l’État ou de conversion d’une part des
dépôts en participation par l’État néer-
landais. Pourtant, il aurait suffi de 100
millions d’euros, estimait la direction
de la banque. D’après le système de
garantie des dépôts néerlandais en
vigueur, il y aura une indemnisation
sous certaines conditions concernant
les sommes déposées sur les comp-
tes, pour un maximum de 100.000
euros par déposant. Une faillite de
plus, mais il faut relativiser cet événe-
ment, car il s’agit d’un acteur « relati-
vement petit » dont les actifs étaient
de 8 milliards d’euros.
8 En images www.lagrandeepoque.com 1 – 15 NOVEMBRE 2009 ● La Grande Époque

PAUL J. RICHARDS/AFP/Getty Images

MEXIQUE - Des touristes s’enfuient de la terrasse d’un hôtel à Medano Beach alors qu’approche l’ouragan Rick. Les premières victimes de l’ouragan ont été emportées par une
vague géante qui a submergé leur hôtel en bord de mer.

PRAKASH SINGH/AFP/Getty Images

(Ci-dessus) INDE – Une grue enlève les wagons d’un train suite à un l’accident ferroviaire de Mathura,
150 kilomètres à l’Est de New Delhi, le 21 octobre. Une vingtaine de personnes ont été tuées suite au choc
frontal de deux trains qui empruntaient la même voie.

(À droite) BRESIL – Scène de guerre. Un hélicoptère de la police survole le bidonville Jacarezinho à Rio
de Janeiro le 22 octobre. Les chefs de gang et la police ont combattu une semaine entière, les gangs
réussissant même à abattre un hélicoptère.
ANTONIO SCORZA/AFP/Getty Images

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NOUVEAU REGARD ÉDITION 165

WWW.LAGRANDEEPOQUE.COM UN REGARD NOUVEAU SUR UN MONDE EN ÉVOLUTION 1 – 15 NOVEMBRE 2009 • BIMENSUEL

►Chronique d’un observateur du 7e

Le film d’amour et de passion : de la légèreté à la raison

istoires d’amour et de sentiment
H au cinéma ou essor de la fiction et
abandon provisoire du documen-
taire : à l’essence du cinéma, les films tis-
sent des intrigues où les histoires d’amour
sont reines.
Dès le départ le cinéma a compris tous
les avantages que le thème de l’amour
pouvait exploiter grâce notamment au
recours au gros plan et aux mouvements
de caméra. Les films sur ce thème sont si
nombreux, que dix volumes d’un diction-
naire ne suffiraient pas à les répertorier.
Les classiques permettent de revisionner
ces œuvres avec le dynamisme de l’imagi-
naire que procure la mémoire, après la tra-
versée de chefs d’œuvres. Les ouvrages
de référence sont souvent ceux de Shakes-
peare, telles les adaptations de Roméo et
Juliette. Celle de Franco Zefirelli (1968) est
l’une des plus belles : la musique rythme
les images. Les acteurs sont jeunes et
d’une sensibilité à fleur de peau. L’adapta-
tion d’André Cayatt a donné un film brillant,
Les amants de Vérone (1949).
Le diable au corps
Les films d’amour ont permis de met-
tre en lumière les distorsions de la société
entre les intentions et les actions. C’est
pour cela que certains romans, mis en ima-
ges, ont été refusés par les institutions. Le
diable au corps, roman de Raymond Radi-
guet publié en 1923, a provoqué un scan-
dale.
En 1947, le cinéaste Claude Autant-Lara
fait adapter Le Diable au corps par les scé-
naristes Jean Aurenche et Pierre Bost. Ils
écriront également les dialogues. Sa pro-
jection au cinéma Le Champollion a provo-
qué une autre façon de considérer l’œuvre. Les films s’inspirent de
Un goût de passion semble suinter de la l’histoire
distribution. La jeunesse des héros est divi- Cette œuvre tournée en 1947 se situe
Mère et fille (2009) de Julie Lopes
Curval.
nement incarnée par Gérard Philippe et
Micheline Presle. Le film donne une idée
précise et quasi documentaire des tragé-
dies résultant des conflits, bien au-delà
de la mort présente à chaque instant dans
l’œuvre.
C’est une étude sur une passion impos-
sible entre un lycéen et une jeune femme,
plus âgée, fiancée, infirmière, avec tous les
préjugés engendrés par ce type de relation.
Dans ce contexte de guerre, alors que les
hommes sont au front, certaines femmes
n’hésitent pas à oublier leur compagnon
pour vivre la passion amoureuse. En noir et
blanc, Le diable au corps renforce l’aspect
de réalité sociale et visuelle de l’œuvre de
Claude Autant-Lara.
comme dans le roman à la fin de la pre-
mière guerre mondiale. Des journalistes
ont exigé que le film soit retiré de l’affiche
à sa sortie. Selon eux, ce dernier prônait
l’adultère tout en étant antimilitariste. Au
festival de Bruxelles, l’ambassadeur de
France a dû quitter la salle lors de la pro-
jection. Tous ces mini-scandales n’ont pas
empêché l’œuvre d’être récompensée et
d’obtenir le prix d’interprétation masculine.
Le jury a salué la vision pertinente de l’ado-
lescence.
Une vie tranquille sans pro-
blème
Mademoiselle Chambon (2008) de Sté-
phane Brizé ramène l’histoire d’amour à
une passion plus réfléchie, loin des tragé-
dies qu’elle entraine comme dans L’amour
fou (1969) de Jacques Rivette, ou L’amour
c’est gai l’amour c’est triste (1969) de Jean-
Daniel Pollet.
Dans Mademoiselle Chambon, Jean
(Vincent Lindon) est maçon. Il vit avec
sa femme (Aure Atika). Son fils fréquente
l’école primaire. Les rapports du couple
semblent raisonnables. Jean est un bon
père. Sa vie lui convient et le rend heureux.
Elle est réglée comme le mécanisme d’une
horloge. Mademoiselle Chambon, l’insti-
tutrice de son fils, interprétée par Chan-
tal Kiberlain, va troubler l’équilibre de cette
petite famille. L’actrice s’est imposée, pour
être au plus près de son personnage pas-
sionné, d’apprendre à jouer du violon. Le
réalisateur, contrairement au roman qui ne
permettait pas à ses personnages de con-
sommer leur amour, a permis aux acteurs
d’improviser cette rencontre physique. Elle
va être le point déterminant du film : l’aban-
don de leur histoire par Jean, trop impliqué
dans une autre, celle de sa vie. La passion
se joue dans la retenue et le souvenir d’une
seule nuit d’amour jamais plus renouvelée.
Le réalisateur parvient à installer une
atmosphère de sensualité sans excès ou
passion dévorante. Les attitudes sont pro-
fondes et retenues mais puissantes pour
ce couple qui ne pourra pas se former : à
cause de la morale et d’une histoire que
Jean ne désire pas réécrire. La profonde
blessure, c’est l’institutrice Véronique qui
va la subir, emportant avec elle un fruit
d’amour qui ne murira jamais.
Je suis heureux que ma
mère soit vivante
Ce qui est troublant dans les sentiments
au cinéma, c’est le lien entre l’amour et
la mort, renouant avec la tragédie grec-
que. Eros et Thanatos ont toujours coha-
bité sans faire trembler la terre. Dans le
film excellent de Claude Miller l’amour va
très loin. Il s’agit de l’amour d’un fils pour
sa mère qui l’a abandonné. Je suis heureux
que ma mère soit vivante (2009) de Claude
et Nathan Miller, prend en compte toute
la frustration d’un fils et l’amour insatis-
fait d’une mère. Les réalisateurs montrent
tous les sentiments qui résultent du man-
que de préparation psychologique avant
des retrouvailles forcées et l’affrontement
entre un fils délaissé et une mère frustrée
de l’amour d’un fils qu’elle ne pouvait pas
élever du fait de son jeune âge et de son
instabilité psychologique.
L’analyse des situations est peinte avec
pertinence. Claude et Nathan Miller ont
construit une œuvre où la violence n’est
que la conséquence de tout cet amour
perdu pour l’enfant, toute la souffrance que
seul un être abandonné, voire trahi, peut
saisir. Les réalisateurs nous ont amené
à comprendre une histoire en maintenant
notre attention. Ils ont eu recours à des
rebondissements qui prônent la vie.
J’ai tué ma mère
Le film québécois J’ai tué ma mère
(2009) de Xavier Dolan est un scénario écrit
par un jeune de 17 ans qui a réalisé son film
avec ses économies. Toutes ses angoisses
sont consignées dans son film. Il a engagé
des comédiens qu’il a payés. Il reçoit finale-
ment, une fois son œuvre lancée, une aide
de la société de développement des entre-
prises culturelles du Québec. L’intrigue est
celle d’un jeune adolescent amoureux de sa
mère qui voudrait redécouvrir la féérie de
son enfance. Pour cela, il pense à séduire
sa mère, pour obtenir ses secrets dont il
ne se souvient pas et qu’elle seule peut lui
révéler. Un film beau et déroutant puisqu’il
fait appel à une approche psychanalytique.
Ce film a été sélectionné, à la 41e quinzaine
des réalisateurs à Cannes en 2009.
Une disparition inquiétante
Mère et fille (2009) de Julie Lopes-Curval
décrit la rivalité naturelle de trois générations
de femmes qui vont, tout en s’opposant,
trouver une réponse à un secret de famille
bien enfoui. Qu’est devenue la grand-mère,
Louise, qui a disparu sans laisser de trace ?
Audrey, sa petite fille, va trouver son journal
qu’elle va éplucher, pour trouver le secret
de sa disparition.
Avec finesse, Marie-Josée Croze inter-
prète une Louise qui évoque bien l’univers
des années cinquante avec ce ton poli et
courtois. Elle donne la réplique à Audrey
au-delà du temps. Catherine Deneuve
interprète parfaitement la fille en manque
d’amour. Les décors simples évoquent tout
un monde disparu depuis un demi-siècle.
Le cinéma sait retirer de l’histoire ce qu’il
y a de meilleur. Il sait nous projeter dans les
fantasmes de ses débuts où la passion peut
faire basculer un individu.
ALAIN PENSO

Instant terrestre www.instanterrestre.com Le prix Nobel de littérature donne

son appui aux dissidents chinois
erta Müller, prix Nobel de littérature 2009, a déclen-

H ché une rafale de flashs en se rendant au stand de La

Grande Époque lors du Salon du livre de Frankfort der-
nièrement.
L’écrivaine timide a gardé son sang froid durant le bombar-
dement médiatique alors qu’elle saluait les auteurs dissidents
chinois Bei Ling, qui habite maintenant aux États-Unis, et Zong
Weiguang, résidant en Allemagne, ainsi que Lea Zhou, rédac-
trice en chef de Da Ji Yuan, version chinoise de La Grande
Epoque en Europe.
«Je suis heureuse de pouvoir les soutenir d’une manière
ou d’une autre. Si je pouvais utiliser le prix [Nobel] pour leur
offrir un refuge... Je sais, toutes les dictatures traitent les êtres
humains de la même façon. L’individu n’est rien, aucun indi-
vidu n’a le droit à sa propre opinion. » Herta Müller, qui a grandi
en Roumanie sous le régime de Ceausescu, sait de quoi elle
parle. Elle a perdu son emploi en 1979 après avoir refusé de
travailler pour la Securitate, la police secrète roumaine.
« J’insiste toujours sur la chance que j’ai eu de survivre à Jason Wang/The Epoch Times
la dictature », dit-elle. Mme Müller a également exprimé sa L’écrivain prix Nobel Mme Muller signe une

Au royaume de conviction dans la possibilité de la chute de la dictature chi-

Lo Mantang
Avec les éternels Annapurna et Dhaulagiri comme sentinelles, le royaume du
Mustang offre un spectacle vertigineux. Un chaos minéral aux couleurs sul-
fureuses, ponctué de canyons et de falaises ravinées balafrant des plateaux
dénudés où le vent s’engouffre avec force et fracas dans une vallée où coule
l’impétueuse Kali Gandaki. Lo Mantang, en tibétain, ne signifie t-il pas « terre
fertile ». Et malgré un climat sec et austère, la vie y a pris racine. Cette enclave
tibétaine, inféodée aux traditions ancestrales, dont le bouddhisme, a préservé
son autonomie depuis sa fondation en 1380. Aujourd’hui, si la région est proté-
gée par les autorités népalaises, elles ont laissé au roi le soin de gérer les affai-
res du royaume contre l’invasion touristique et celle d’un voisin controversé,
l’ogre chinois.
Photo et texte de Stéphane Cabaret
noise, ajoutant : « Il est lamentable de penser que d’autres vies
humaines puissent périr avant que cela arrive. J’ai beaucoup
d’amis qui n’ont pas pu être témoins de la chute du régime de
Ceausescu. » Tonnerre d’applaudissements quand elle parle
de toutes les dictatures qui ont tué pour rester au pouvoir, citant
des exemples : « Après la Chine, il y a Cuba, par exemple, ou
l’Iran et la Corée du Nord. Il faut avoir du courage, leur tenir tête
et être responsable. » Mme Müller s’est adressée directement
aux auteurs chinois dissidents : « Le courage c’est le contraire
de la peur. Vivre dans une dictature demande du courage et le
sens de la responsabilité. Bien sûr tout le monde a peur. Mais
je suis convaincue que la peur est la meilleure émotion pour
survivre, par rapport au courage. »
Lea Zhou, a qualifié Herta Müller « d’écrivain contre l’oubli »
en lui remettant un exemplaire du journal Da Ji Yuan, qui com-
porte un extrait de son roman Atemschaukel traduit en chinois.
Müller continue à sourire malgré la foule et les flashs qui la sui-
vent comme une traînée de lumière. En raison de problèmes
de santé, l’écrivain a dû annuler quelques rendez-vous la veille.
Si elle garde une expression mélancolique durant tout le salon,
son discours est résolument tourné vers l’avenir et ne s’attarde
pas sur le passé.
Aux dissidents chinois et aux journalistes de La Grande
pétition pour faire libérer l’avocat des droits de
l’homme Gao Zhisheng au stand du journal
La Grande Epoque lors de la Foire du livre de
Francfort.
Epoque, elle lance : « J’espère que vous serez récompensés
pour votre travail, et que la Chine sera bientôt sous pression
pour changer la situation des droits de l’homme là-bas. »
Nouveaux applaudissements. Elle se tourne vers Mme Zhou
Lea. « J’admire votre position, et j’imagine à quel prix vous per-
sistez, et que vous prenez des risques. »
Un journaliste de Radio Free Asia, qui est interdit en Chine
communiste où il est pourtant très apprécié, lui demande si elle
a déjà écouté Radio Free Europe en Roumanie. « J’écoutais
Radio Free Europe plusieurs fois par jour, et ceux qui ne le fai-
saient pas étaient des idiots. »
Au stand de La Grande Epoque, une pétition lui a été pré-
sentée, qu’elle signe — pour contribuer à ce qu’un jour l’avocat
chinois des droits de l’homme Gao Zhisheng soit libre et témoin
de la chute du régime chinois.
Gao Zhisheng a disparu en février 2009. Le rapporteur spé-
cial des Nations unies sur la torture Manfred Novak a confirmé
qu’il avait bien été torturé.
FLORIAN GODOVITS
10 Environnement
L’armée au service des oiseaux sauvages :
le gypaète barbu
La Ligue pour la Protection des
Oiseaux (LPO), les ministères
de la Défense, de l’Écologie, du
Développement durable et de la
Mer ont signé un protocole d’ac-
cord pour assurer la protection
du gypaète barbu. Le gypaète
barbu est un rapace particuliè-
rement menacé qui vit dans les
massifs montagneux des Pyré-
nées, des Alpes et de la Corse.
Ce rapace est unique, il est con-
sidéré comme le plus grand vau-
tour de la faune européenne.
Le casseur d’os
Il est surnommé le « casseur d’os »,
parce qu’il consomme les restes osseux
des animaux sauvages ou domestiques
morts. Les os qu’il avale sont dissouts par
ses sucs digestifs. Il joue un rôle majeur
dans l’environnement puisqu’il assure une
fonction naturelle d‘équarrisseur des mon-
tagnes. Il se nourrit aussi de proies vivan-
tes - de jeunes oiseaux -, qu’il repère sur
son territoire. Depuis le début du XIXe siè-
cle, il a disparu peu à peu des montagnes Un jeune gypaète barbu né en captivité.
d’Europe, ayant été victime d’empoisonne-
ment et traqué par les chasseurs.
Troublé par le survol d’aé- planeurs, parapentes) qui peuvent pro- nefs de l’armée sur les lieux de reproduc-
ronefs
Actuellement il est troublé dans sa nids et ainsi nuire à la reproduction de Protection des Oiseaux transmettra à l’ar-
reproduction par les activités humaines l’espèce. En conséquence, le ministère mée la liste des zones à protéger, donc à
Découverte d’un supervolcan
dans les Alpes italiennes
Un groupe d’études composé
de chercheurs italiens et amé-
ricains a découvert un gigan-
tesque volcan dans les Alpes
Occidentales, situé au coeur
des reliefs de la Valsesia (vallée
alpine italienne) au Nord du Pié-
mont. Ce genre de volcan est
nommé supervolcan. L’équipe,
co-dirigée par les professeurs
James Quick - de l’université
de Dallas - et Silvano Sindo-
gio - de l’université de Trieste,
affirme qu’il s’agit d’une décou-
verte géologique d’une impor-
tance capitale.
Éruption titanesque
Par le passé, un supervolcan était
un volcan qui produisait des éruptions
colossales, les plus importantes et les
plus volumineuses sur terre. L’intensité
des explosions qu’il produisait pouvait
créer des dommages éléphantesques,
à l’échelle du continent, voire à celle de
la planète, créant des effets cataclys-
miques. D’après l’Institut géophysique
américain (USGS), « les volcans forment
des montagnes que les supervolcans
détruisent. Les volcans tuent plantes et
animaux à des kilomètres à la ronde .
Les supervolcans menacent d’extinction
des espèces entières et provoquent des
changements climatiques à l’échelle pla-
nétaire ».
À l’origine de grands pla-
teaux basaltiques
Par le passé, un supervolcan pourvu
d’une telle dimension et ses éruptions ont
été à l’origine de grands plateaux basal-
tiques, comme ceux des trapps du Dec-
can en (Inde) ou d’Ethiopie. « En avoir
découvert et décrit un, en Europe occi-
dentale, est certainement une grande
satisfaction », affirme le professeur Sin-
dogio de l’université de Trieste (Italie).
Ce volcan a déjà été actif au cours de
la période Permienne, (il y a 300 millions
www.lagrandeepoque.com
aériennes, notamment le survol d’aéro- de la défense prévoit, en collaboration
nefs de l’armée (avions, hélicoptères, avec la LPO, d’éviter le survol des aéro-
voquer chez ce rapace l’abandon de ses tion des gypaètes barbus. La Ligue de la
Région italienne du Piémont, situé à 60 kilomètres à l’ouest de Turin.
d’années), les scientifiques pensent qu’il
avait rejeté à chacune de ses éruptions
des centaines de milliers de kilomètres
cube de cendre et de lave. Ces rejets ont
eu une influence sur le climat de l’ensem-
ble de la planète et ont pu entraîner la
disparition instantanée des espèces.
Un hiver nucléaire mondial
Le professeur Stix, directeur du dépar-
tement des sciences de la terre et des
planètes de l’université McGill à Mon-
tréal, avait déjà souligné en novembre
2008 dans la revue Nature Géoscience,
les manifestations gigantesques des
super volcans. « Un gros supervolcan
pourrait engendrer l’équivalent d’un hiver
nucléaire mondial. Il sèmerait la dévasta-
tion sur plusieurs centaines de kilomètres
près de l’éruption, et les récoltes seraient
déficitaires à l’échelle mondiale en raison
de la pluie de cendres et du refroidisse-
ment rapide du climat. »
Selon les chercheurs de l’université
McGill de Montréal et de l’université de
la Colombie-Britannique, le seul phé-
nomène supervolcanique de l’histoire
moderne remonterait à 1815 (l’éruption
du mont Tambora en Indonésie). Cepen-
dant, il existe aujourd’hui des sites super
volcaniques potentiels partout sur la pla-
nète, notamment sous le parc natio-
éviter. Ces lieux seront préservés du bruit,
de la période d’accouplement fin novem-
bre jusqu’à l’envol des jeunes oiseaux
début août.
ration vise à rétablir cet oiseau dans un actualites.html
Giuseppe Cacace/Getty Images
nal Yellowstone au Wyoming. Pourtant
l’éruption du mont Tambora était modé-
rée. « Il ne s’agissait que d’un petit
supervolcan », souligne le professeur
Stix. Il a cependant provoqué la mort de
100.000 personnes et projeté dans l’at-
mosphère une colonne de cendre qui
s’est élevée de 70 kilomètres.
Il y a 250 millions d’années
avant notre ère
La particularité de cette découverte
faite dans les Alpes Occidentales est
que la chambre magmatique, qui se trou-
vait autrefois à 25 kilomètres de profon-
deur, (il y a 250 millions d’années avant
notre ère) a refait surface lors de l’oroge-
nèse alpine. Aujourd’hui elle affleure en
de nombreux endroits. Ces travaux per-
mettront sans doute de faire des avan-
cées concrètes sur la connaissance des
éruptions, mais aussi sur la formation du
massif alpin. Comme l’explique le profes-
seur Quick, « il y aura tôt ou tard dans
le monde une nouvelle explosion super-
volcanique, mais nous ignorons où. Le
super volcan de la Valsesia nous per-
mettra sans doute d’avancer sur ces
questions ».
HÉLOÏSE ROC
avec l’ambassade de France, d’Italie
et du Canada
1 – 15 NOVEMBRE 2009 ●
Frank Perry/Getty Image
Ce protocole national en cours d’élabo- h t t p : / / g y p a e t e . l p o . f r / a c t u a l i t e s /
Une réintroduction de
la chouette de l’Oural
réussie en forêt de
Bohême
Considérée en voie d’extinc-
tion en Bohême, la chouette
de l’Oural a bénéficié depuis
1995 d’un plan de réintroduc-
tion fondé sur la coopération
internationale. Une réussite au
regard des résultats quantita-
tifs et qualitatifs. La chouette
de l’Oural reprend sa place
progressivement au sein du
parc national de Sumava en
Bohême.
onsidérée en voie d’extinction
C dans cette région à la fin du
XXe siècle, les ornithologues ont
recensé, en 2009, entre 15 et 20 cou-
ples, dont quatre femelles ont donné
naissance à plus de 100 petits. Cette
espèce bénéficie, depuis 1995, d’un
plan de réintroduction. Un projet qui
n’aurait pas été possible sans une coo-
pération étroite avec d’autres institu-
tions. Les principaux coordinateurs du
programme sont à la fois des parcs
zoologiques tchèques comme ceux
d’Ohrada, Chomutov et des partenaires
d’autres pays européens.
La dimension internatio-
nale du projet
La dimension internationale du pro-
jet est d’autant plus pertinente qu’elle
présente principalement en Eurasie et
Scandinavie, le seul foyer de nidification
historique européen. La chouette de
l’Oural vit dans les régions frontalières
de République tchèque, d’Autriche et
d’Allemagne. C’est pourquoi les ornitho-
logues du Parc national de la Forêt de
Bavière ont joué un rôle central dans ce
plan, avec l’élevage en captivité de plu-
sieurs petits avant leur réintroduction.
De même, la collaboration et le croi-
sement de plusieurs espèces, de la
chouette de l’Oural, ont permis de con-
server son patrimoine génétique et sa
La Grande Époque
état de conservation favorable, par la mise
en œuvre d’actions concrètes telles que la
préservation et la restauration de son habi-
tat, la réduction des menaces qui pèsent
sur lui et la sensibilisation du public.
Une espèce toujours en
danger
Selon la LPO, cette espèce est très fra-
gile. En effet, un couple de gypaètes bar-
bus n’élève avec succès qu’un poussin
tous les trois ans et un tiers des oisillons
accèdera à l’âge adulte (sept ans). La vita-
lité de l’espèce repose sur sa longévité :
elle peut dépasser 30 ans.
Aujourd’hui, en Europe, le gypaète
barbu survit dans les Pyrénées, en Corse
et en Crète. Il revit dans les Alpes depuis
1986. L’effectif européen s’élève à 130
couples. La France comptait, au printemps
2001, 37 couples (dix en Corse, deux dans
les Alpes et 25 dans les Pyrénées) qui ont
donné naissance à seulement sept pous-
sins. Tous ces chiffres sont insuffisants
pour le maintien de l’espèce.
Ce protocole d’accord illustre ainsi la
collaboration définie en avril 2008 entre
l’armée de Terre, la Direction régionale
de l’environnement (Diren Aquitaine) et la
LPO, sur les modalités de survol des héli-
coptères militaires au dessus des Pyré-
nées.
HÉLOÏSE ROC
LPO
Pour en savoir plus :
Micah Walter/Getty Image
La chouette de l’Oural existe
sous deux couleurs, l’une gris
blanchâtre, l’autre ocre brun.
diversité, évitant ainsi la perte de sa faculté
d’adaptation à la vie sauvage.
Les facteurs de la disparition progres-
sive de cette espèce dans le parc national
de Šumava sont assez difficiles à définir
rétrospectivement. Mais celle-ci résulte
probablement d’une conjonction de fac-
teurs comme la perte d’un habitat con-
venable (forêts mixtes et de feuillus) en
raison d’une mauvaise gestion forestière,
les fluctuations climatiques et la baisse
de la population de certains mammifères
et amphibiens, principale nourriture de la
chouette de l’Oural.
Cet oiseau est classé par l’Union Inter-
nationale pour la Conservation de la
Nature (IUCN), au niveau « Préoccupa-
tion mineure » (LC), catégorie au sein
de laquelle sont incluses des espèces
abondantes et répandues, à l’instar de
l’homme.
BARBARA GANDRIAUX
Ambassade de France
en République Tchèque
La Grande Époque ● 1 – 15 NOVEMBRE 2009
Awala-Yalimapo,
ville nouvelle
Située à l’extrême nord-ouest de
la Guyane française, au confluent
des fleuves Mana et Maroni, la
ville d’Awala-Yalimapo créée en
décembre 1988 est la plus jeune
du département. Recouvrant une
superficie de 18.740 hectares,
ce territoire abrite environ 1.200
habitants.
Un peu d’histoire
La communauté amérindienne, bien
qu’affaiblie par un passé tumultueux lié
aux effets de la colonisation, représente
aujourd’hui 10 % de la population guya-
naise. Ceci étant, la reconnaissance de
ce peuple n’a pas toujours été établie.
C’est donc dans un esprit et une volonté
d’identification culturelle que sont apparus
les premiers signes de revendication. En
1981, sous l’impulsion des autorités coutu-
mières de l’époque, est créée la première
association amérindienne de Guyane fran-
çaise (AAGF). Ce n’est qu’en 1988, sous la
pression de la communauté amérindienne
Kali’na de la région de Mana, que fut créée
la ville d’Awala-Yalimapo. S’ensuit la créa-
tion de la première Fédération des Organi-
sations Amérindiennes de Guyane (FOAG)
qui continue à œuvrer pour la reconnais-
sance des droits des peuples amérindiens
au niveau départemental, national, et leur
représentation au niveau européen.
Un système bien rôdé
Constituée de trois villages amérin-
diens, Awala, Yalimapo et Ayawande, la
ville d’Awala-Yalimapo est à ce jour dou-
blement administrée par la municipa-
lité représentée par le maire Jean-Paul
Fereira et pour les autorités coutumières,
par les deux chefs, Daniel William pour
Yalimapo et Michel Pérez pour Awala.
D’un commun accord pour le respect des
us et des coutumes amérindiens, au sein
d’une administration française, cette coha-
bitation de pouvoir est une réussite.
Côté nature
Cet endroit singulier est aussi un terri-
toire riche en sites naturels exceptionnels.
Awala-Yalimapo a su conserver l’authen-
ticité de ses ressources naturelles, ce qui
lui confère un statut particulier aux yeux
des écologistes et des scientifiques. En
effet, cette ville recèle un des parcs natu-
rels les plus remarquables. Et sur la plage
des Hattes, les tortues luth offrent chaque
année à la période des pontes un specta-
cle inoubliable.
Une éco-économie
L’ensemble des activités économiques
et culturelles est rattaché de près ou de
loin aux conditions naturelles du site. De
par la richesse de ses parcs naturels,
Awala-Yalimapo a développé un écotou-
risme en grande partie basé sur la pré-
sence des tortues marines. D’autre part, la
culture amérindienne a su conserver l’en-
semble de ses activités dites traditionnel-
les, ce qui a permis de développer nombre
d’activités festives, de découverte et de commune ?
partage des savoir-faire coutumiers.
Awala-Yalimapo se révèle être une apporté un certain « confort » grâce à la
véritable source d’inspiration. Un accueil construction d’un groupe scolaire de neuf
chaleureux, une générosité sans comp-
ter feront redécouvrir la simplicité d’une
vie respectueuse de la nature. Pour une
expérience unique à la rencontre des tra-
ditions, n’hésitez pas à faire escale dans
ce havre de paix.
L’événement rarissime de découvrir une
ville nouvelle en devenir, où tout reste à
faire, à développer, nous pousse à porter
une attention particulière aux raisons qui
ont permis l’émergence de cette « nou-
velle cité ».
LGE : Franck Appolinaire, pouvez-
vous vous présenter ?
Franck Appolinaire : Je suis un amé-
rindien du peuple Kali’na. Je suis origi-
naire du village d’Awala, situé à l’extrême
nord-ouest de la Guyane française, zone
frontalière avec le Surinam et le Brésil au
nord-est. En toute modestie, je peux dire
que j’ai contribué à ce que cette commune
devienne ce qu’elle est maintenant.
LGE : Pourquoi avoir voulu la sépara-
tion avec la ville de Mana ? Est-ce que
les Amérindiens l’ont souhaité ?
Franck Appolinaire : Les tribus amérin-
diennes étaient assez nombreuses à l’épo-
que mais, au fil du temps et des péripéties
de l’histoire, il ne reste que six entités
réparties en trois groupes cités ci-des-
sus. Il y a eu des conseillers municipaux
amérindiens qui ont étudié tout le système
politique, gestionnel, social et autre de
l’administration française et ont commencé
à prendre en compte ce qu’ils ont appris
pour effectuer la construction d’un territoire
amérindien en toute légalité. Cette démar-
che a duré plusieurs années et n’a pas été,
naturellement, au goût des habitants de la
ville de Mana dont il dépendait.
Depuis la construction d’Awala-Yali-
mapo et la mise en place de son con-
seil municipal en 1989, que voyons-nous,
vingt ans après ? La question de la terre
et de l’espace de vie ont-ils été résolus ?
Je pense que nous en sommes très loin.
La population n’a fait qu’augmenter. De
630 au départ, nous sommes maintenant
à environ 1.200 habitants et cela va conti-
nuer compte tenu des paramètres de crois-
sance de la population.
Par contre, il s’agit d’avoir la combinai-
son gagnante entre l’ancien et le nouveau
venant d’ailleurs. En effet, tout ce qui vient
de l’extérieur n’est pas forcément mau-
vais. Il faut pouvoir l’analyser et essayer
de prendre des éléments extérieurs à
notre fonctionnement mais qui ne le heur-
tent pas. Il est certain qu’humainement et
socialement une organisation est néces-
saire dans le temps et dans l’espace. Cela
est très important.
Voilà la voie dans laquelle nous voulons
nous inscrire. En même temps, je me pose
plusieurs questions aujourd’hui, car plus
de 60 % de la population a moins de 25
ans. Nous avons une jeunesse forte mais
qui a du mal à s’approprier la sphère poli-
tique La prise de conscience des jeunes à
notre époque est essentielle.
LGE : Qu’avez-vous apporté à cette
Franck Appolinaire : Nous avons
www.lagrandeepoque.com Outre-mer 11
Un carbet traditionnel amérindien.
Photo fournie par Frank Appolinaire – Awala-Yalimapo
classes, de la maternelle au cours moyen
deuxième année, comprenant 197 élèves.
La ville a apporté en plus une couverture
sanitaire, une négociation menée, par la
collectivité et le conseil général.
En 1991, des routes ont été construites
ainsi qu’une médiathèque car les élus ont
compris que la commune doit être un outil
de travail au service du territoire et du bien-
être de la population.
Aujourd’hui, nous pouvons dire que
nous pensons aux jeunes amérindiens
Kali’na. Nous essayons de leur faire com-
prendre que nous sommes des milliards
sur terre, qu’il y a plusieurs pays, plusieurs
langues, plusieurs cultures et Internet.
Après la création de cette commune, il y
a eu une forme de repli sur nous-mêmes.
Nous sommes Amérindiens, attachés à
notre identité, à notre langue, et avons
peur de l’autre, d’êtres envahis par l’autre.
Depuis 2001, avec la nouvelle génération, Photo fournie par Frank Appolinaire – Awala-Yalimapo
il nous faut nous inscrire dans une autre Le maire et les chefs coutumiers.
démarche. En quelques mots, « aller vers
l’autre, accepter l’autre, s’enrichir de la dif-
férence de l’autre » même si, effective-
ment, un territoire comme la commune
d’Awala-Yalimapo s’exprime en kali’na.
LGE : Que veut dire Awala et Yali-
mapo ?
Franck Appolinaire : Awala (awara) est
un mot kali’na qui désigne un palmier et en
français le fruit de celui-ci.
Yalimapo était le nom d’un grand chef
amérindien.
LGE : Que sont les Hattes ?
Franck Appolinaire : Sur les Hattes,
l’actuelle plage des Hattes, il y avait des
bâtiments où résidaient des bagnards qui
avaient comme activité principale l’élevage
et la culture. Les familles de l’époque ne
voulaient pas faire d’abatis(1), parce que
Photo fournie par Frank Appolinaire – Awala-Yalimapo
les bêtes paissaient sur les cultures et les
endommageaient. Les gens habitaient sur Danse traditionnelle Kali’na.
la Pointe Isère qui n’existe plus mainte-
nant. Elle a été complètement absorbée Franck Appolinaire : À Awala-Yali- pagne date de 1977 et les écologistes de
par le phénomène d’érosion côtière. Les mapo, le carbet prend généralement la l’époque avaient bien intégré que richesse
premières naissances ont eu lieu à cet forme d’une couverture végétale à deux naturelle et culture étaient liées. À partir de
endroit en 1949. Après la fermeture de pans et parfois deux croupes, qui pen- cela, que peut-on faire ? Comment peu-
l’administration pénitencière, la population dent jusqu’à un mètre cinquante du sol vent-elle servir au développement éco-
qui y résidait s’en est allée. De ce fait, les (plus ou moins cinquante centimètres) et nomique ? Nous avons traversé plusieurs
personnes restantes se sont appropriées sur des poteaux faiblement enfouis dans le époques.
le territoire. La période de francisation sol sableux. Le carbet offre alors une pro- À l’époque des premières tortues mari-
a été extrêmement courte, car si l’on se tection hors de l’eau, largement ventilée, nes, avec la volonté des Français, la
réfère à la période de 1965 à 1969, plus de abaissant la température de 5 à 7 degrés Réserve de la Mana a été créée. Actuelle-
65 % de la population de la Guyane avait et modérant les variations jour-nuit. Il offre ment la question, c’est comment la popu-
accédé à la citoyenneté française. en outre une ombre assez intense qui à lation locale a-t-elle été associée aux
elle seule permet l’intimité. Mais la vision différents projets et quel rôle joue-t-elle
LGE : Quelles sont les attractions sur le monde extérieur est nette. aujourd’hui ?
d’Awala-Yalimapo ? Ce sont des enjeux auxquels nous
Franck Appolinaire : Nous accueillons LGE : Parlez-nous de la gastrono- devons apporter des éléments de réponse.
un très grand nombre de touristes. D’une mie. Savoir mobiliser les gens, leur faire pren-
part pour la plage, car c’est la seule où l’on Franck Appolinaire : Notre gastrono- dre conscience de comment nous allons
peut se baigner. Puis la ponte des tortues mie est excellente, naturelle et très saine. développer le territoire et qui nous attire-
marines est très réputée. La culture kali- Le manioc, aussi appelé couac, est la base rons. De plus, nous avons aussi un rôle à
nienne attire aussi beaucoup de visiteurs. de notre alimentation. Il peut être préparé jouer sur le plan de la Guyane mais tou-
Les cérémonies traditionnelles d’Oma- en farine, en galette, sous forme de bois- jours avec « bienveillance et tolérance qui
kano Epekotono sont réputées (2). La son, etc. Nous disposons par ailleurs d’une sont nos qualités premières ».
culture kalinienne est très vivace et la lan- très grande variété de gibiers et de pois- JADE RENATA
gue régionale largement pratiquée. Finale- sons.
ment, la vannerie, le tissage et l’artisanat (1) déboisement, défrichage pour terres
font partie intégrante de la vie d’Awala- LGE : Y a-t-il des projets pour l’envi- agricoles.
Yalimapo. ronnement ? (2) cérémonie de levée de deuil
Franck Appolinaire : Les écologistes
LGE : Pouvez-vous nous décrire un protègent la richesse naturelle du territoire, Pour en savoir plus :
carbet ? en particulier les tortues. La première cam- www.awala-yalimapo.fr
12 Entretien www.lagrandeepoque.com 1 – 15 NOVEMBRE 2009 ● La Grande Époque

Se rassembler pour sortir du nucléaire

26.415 individus et 841 associa- der que la question de ces 20 milliards
tions sont rassemblés au sein du d’euros soit l’objet d’un débat citoyen.
réseau « Sortir du nucléaire ». Les raisons de la fermeture
Leur objectif ? obtenir l’abandon de Fessenheim
du nucléaire en France grâce Une centrale nucléaire représente tou-
à une autre politique énergéti- jours un danger, même neuve. Les ris-
ques augmentent surtout avec le temps.
que, en favorisant notamment la À plusieurs reprises, le risque nucléaire a
maîtrise de l’énergie et le déve- été évoqué en France. Ceci amène cer-
loppement d’autres moyens de tains à évoquer la fermeture des centrales
production électrique. Retour sur après 30 ans de fonctionnement. Tous les
dix ans, elles subissent des inspections
le rassemblement européen qui approfondies dites « visites décennales »
a eu lieu début octobre à Col- qui doivent permettre aux inspecteurs de
mar où 10.000 manifestants sont la sûreté nucléaire de décréter si le réac-
venus de toute la France, d’Alle- teur est apte ou non à continuer à fonc-
tionner. Le réseau « Sortir du nucléaire »
magne, de Suisse et d’Espagne dénonce des décisions favorables impo-
afin d’obtenir la fermeture de la sées à l’avance par EDF et par les auto- Nouara Aci-Scalabre
plus vieille centrale nucléaire rités françaises. Il demande aux citoyens
de se mobiliser pour assurer leur sécurité, Nouara Aci-Scalabre Stéphane Lhomme, porte-parole
française. en imposant la fermeture de la centrale Manifestation sur la place de la gare de Colmar, le 3 octobre 2009. du réseau « Sortir du nucléaire ».
nucléaire de Fessenheim et de toutes cel-
Une mobilisation pour l’ar- les qui atteindront les 30 ans de fonction- des barrières anti-émeutes, des hommes
rêt du fonctionnement de nement. EDF ayant prévu d’investir 400 armés un peu partout dans la ville.
la centrale de Fessenheim millions d’euros par réacteur prolongé, il
Le 31 décembre 1977, puis le 18 mars est donc possible d’envisager d’investir LGE : Avait-on interdit aux commer-
1978, les deux réacteurs de la centrale ces sommes dans les économies d’éner- çants d’ouvrir leurs boutiques ?
nucléaire de Fessenheim entraient officiel- gie et le développement des énergies Stéphane Lhomme : Bien sûr qu’ils
lement en fonction. En ce mois d’octobre renouvelables. avaient le droit d’ouvrir ! Le préfet avait
2009, la plus ancienne centrale nucléaire Rendez vous téléphonique avec Sté- eu très, très peur ! Il a organisé un entraî-
de France en fonctionnement est mise à phane Lhomme, porte-parole du réseau nement aux situations d’émeutes pour la
l’arrêt pour sa troisième visite décennale. « Sortir du nucléaire ». police. Dans les environs de Strasbourg,
L’enjeu reste de taille car cette inspection ils utilisent un village abandonné pour
doit décider de l’arrêt définitif de ses deux LGE : Depuis combien de temps faire des entraînements aux émeutes.
réacteurs ou bien de leur prolongation cette centrale est-elle fermée ? Les journaux locaux ont relayé l’informa-
pour dix années supplémentaires. Stéphane Lhomme : Elle fonctionne tion participant à ce climat de psychose
C’est avec force que le réseau « Sor- depuis 1977 et le réacteur numéro un va de la violence. On a vu des boutiques blin-
tir du nucléaire » dénonce les manœu- être arrêté dans les jours qui viennent, dées avec des grandes planches en bois
vres des autorités : les citoyens se sont pour la visite décennale, grande visite de devant et autour, comme si leurs vitrines
exprimés de façon parfaitement démo- contrôle. Celle-ci est particulière puisque allaient être cassées. C’était hallucinant !
cratique et pacifique. Les raisons de fer- c’est la troisième. Au départ, il était ques- Nouara Aci-Scalabre
mer la centrale nucléaire de Fessenheim tion d’une durée de vie de trente ans pour LGE : Quel est le résultat mainte- Manifestation sur la place de la gare de Colmar, le 3 octobre 2009.
sont nombreuses et le risque nucléaire ces constructions d’où l’importance accor- nant ?
est plus élevé que jamais. La construc- dée à cette troisième visite décennale. Stéphane Lhomme : Beaucoup de Stéphane Lhomme : Nous avons eu d’attaquer la centrale nucléaire. Les gens
tion du parc nucléaire français a coûté gens ont été retenus à la frontière, puis- plus de 10.000 manifestants, alors qu’on sont obligés de vivre avec la centrale
des sommes gigantesques. Des dizai- LGE : Cette centrale, est-elle vrai- que nous sommes proches des frontiè- en attendait 5.000. Nous sommes donc en sachant qu’ils vivent avec une épée
nes de milliards d’euros sont, aujourd’hui, ment très dangereuse ? res. Des Allemands et des Suisses sont très contents. Nous sommes en train de de Damoclès au-dessus de la tête. Des
à nouveau en jeu. À vrai dire, ce sont 20 Stéphane Lhomme : Oui, elle est sou- arrivés en retard ou ont loupé la manifes- faire une lettre ouverte au maire et au Colmariens sont venus manifester, mais
milliards d’euros pour la prolongation des vent arrêtée pour des incidents d’impor- tation, bloqués aux frontières. Evidem- préfet pour dénoncer leurs atteintes au beaucoup nous disent : « Ecoutez, la cen-
réacteurs. tance moyenne, mais qui se multiplient. ment, ils n’ont pas interdit aux gens de droit de manifester. On envisage aussi trale est là, elle n’a pas explosé depuis 30
EDF et l’État ont décidé d’investir 400 Mais surtout, nous ne voudrions pas arri- passer. Les autorités ont procédé à des une procédure. Si vous voulez, quelque ans, donc avec un peu de chance on s’en
millions d’euros dans chaque réacteur ver à l’accident majeur, c’est-à-dire à la contrôles très longs. Ils ont utilisé tous part, cela fait partie de la démonstration sortira ! »
nucléaire français pour lui permettre de catastrophe. On a beau nous dire que leurs artifices pour perturber la manifes- que le nucléaire n’est pas seulement nocif
continuer à fonctionner. Cette somme, c’est vrai, il y a beaucoup d’incidents mais tation. Au début, il était prévu que l’on soit pour la planète et pour les êtres vivants, LGE : Vous attendez quel résul-
multipliée par 58 réacteurs, amène à un pas importants, c’est quand même une dans un stade, on a absolument refusé. mais qu’il l’est aussi pour la démocratie. tat maintenant après le passage des
total de plus de 20 milliards d’euros. Le centrale qui se dégrade énormément et On a décrété que l’on irait à la gare. Car En effet, chaque fois qu’il est question experts ?
réseau « Sortir du nucléaire » pose la les risques sont importants. à moins de fermer la gare de Colmar, ils du nucléaire en France, cela se trans- Stéphane Lhomme : Objectivement,
question : quelles que soient leurs posi- LGE : Avez-vous des soutiens de ne pouvaient pas nous empêcher d’être forme en atteinte grave à la démocratie. pour nous, c’est le début d’un combat,
tions sur le nucléaire, les citoyens sont-ils votre préfet ou de votre maire ? sur la place. Ensuite, ils nous ont imposé Le débat public sur la construction des attirer l’attention sur la dégradation des
vraiment d’accord pour que cet investis- Stéphane Lhomme : Le maire a un parcours. On a refusé et fait un grand réacteurs nucléaires a lieu après la déci- installations nucléaires. Les experts vont
sement soit une fois de plus attribué à essayé de nous mettre des bâtons dans meeting sur place. Bien sûr c’est frustrant sion. C’est souvent pour étudier s’il faut faire leur inspection, mais c’est surtout
l’atome ? les roues avec un arrêté municipal tota- car beaucoup voulaient manifester. On a élargir les routes ou d’autres choses du sur l’état général de la centrale nucléaire
Ces 20 milliards d’euros seraient utiles lement absurde qui interdisait de marcher fait le maximum, dans les conditions les même ordre, mais jamais sur la décision qu’ils doivent se prononcer. Effectivement
dans les plans d’économie d’énergie et le dans Colmar. On a attaqué l’arrêté au tri- plus difficiles, car vraiment c’était insup- en elle-même. Donc quand on manifeste, on essaie de faire savoir qu’il y a toujours
développement des énergies renouvela- bunal. L’arrêté a été retiré avant l’audience portable. les autorités nous mettent des bâtons des émissions de gaz radioactifs autour
bles. Le réseau « Sortir du nucléaire » qui n’avait donc plus lieu d’être. Par con- dans les roues d’une manière absolument des centrales. Une étude a été faite en
va bien évidemment saisir la Commission tre, pendant ce temps, le préfet avait mis LGE : Après cette manifestation intolérable. 2007 en Allemagne. Elle a montré que
nationale du débat public pour deman- en place des dispositifs extraordinaires, avez-vous obtenu des résultats ? des cancers et des leucémies sont réper-
LGE : À votre avis, vont-ils conti- toriés jusqu’à 50 kilomètres autour des
nuer à faire fonctionner cette centrale installations nucléaires, en particulier
nucléaire ? chez les enfants. Évidemment l’industrie
Stéphane Lhomme : Vous savez, il y nucléaire contre attaque en déclarant :
a les déclarations du directeur de l’auto- « Vous ne pouvez pas prouver que c’est
rité de la sûreté nucléaire qui a dit qu’il causé par l’industrie nucléaire », alors
ne voit pas pourquoi on arrêterait la cen- que les présomptions sont énormes.
trale avant même la visite des inspec-
teurs. D’ailleurs, EDF, dans ses comptes LGE : Croyez vous que les experts
publics a déjà, depuis 2003, fixé la durée vont vraiment dire ce qui se passe ?
de vie à 40 ans pour tous les réacteurs. Stéphane Lhomme : Nous avons écrit
On voit que tout est déjà bien établi ! une lettre aux experts, en leur deman-
dant que : « même s’ils sont soumis à
LGE : Vous vous attaquez donc à des pressions pendant leurs inspections,
EDF ? des gens puissants ont déjà décidé à leur
Stéphane Lhomme : Oui, exactement ! place. On vous appelle donc à prendre
C’est ce que l’on appelle le lobby nucléaire toutes vos responsabilités, n’oubliez pas
en France. Ils sont au-dessus des lois, ils que si une catastrophe se produit vous
sont protégés par les dirigeants politiques serez directement responsable de tou-
qui sont au pouvoir depuis plus de 40 ans, tes les personnes irradiées ». Bien sûr
que ce soit la droite ou le parti socialiste, un peu naïve comme démarche, c’est une
ils ont toujours soutenu le nucléaire. goutte d’eau dans l’océan. Devant l’indus-
trie nucléaire en France qui s’installe par-
LGE : Comment se positionne la tout, rappelez-vous de Tchernobyl.
population. Se sent-elle concernée ? SUZI LOU
Stéphane Lhomme : Oui, les gens
sont quand même conscients du risque. Pour en savoir plus :
Il y a eu des manifestations très impor- www.sortirdunucleaire.org
tantes au moment de la construction des www.stop-fessenheim.org
réacteurs nucléaires pour empêcher jus- Documentaire de Laure Noualhat et
tement cette construction en particulier Eric Guéret « Déchets, le cauche-
dans les années 1970. Après, une fois mar du nucléaire » sur le site d’ARTE :
que la centrale fonctionne, même s’ils www.arte.tv/fr/Comprendre-lemonde/
sont conscients du danger, il reste dif- Déchets--le-cauchemar-du-nucleaire/
ficile pour les habitants et les riverains 2766888.html
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14 Santé et Bien-être
Le charbon végétal, détoxifiant puissant et antidote universel
Le charbon végétal activé est un
adsorbant naturel exceptionnel.
Son efficacité le rend indispensa-
ble. Les scientifiques ne cessent
de lui découvrir de nouveaux
champs d’applications : purifi-
cation de l’air, de l’eau, récupé-
ration de solvants organiques,
captation et rétention de gaz, de
substances chimiques, etc.
es effets du charbon actif ont été étu-
L diés au XIXe siècle par Bertrand et
Touéry, des chimistes français. Ils
ont fait des recherches relatives au pou-
voir d’adsorption du charbon végétal sur
les poisons. Ils ont découvert sa puis-
sante efficacité. En fait, le charbon végétal
était déjà utilisé dans l’antiquité. Ainsi, les
Egyptiens s’en servaient comme antidote.
C’est en 1773 que Scheele a redécouvert
l’action du charbon. Il a été le premier à
décrire le phénomène d’adsorption.
Une puissante pompe à
détoxiquer
Le charbon végétal est du carbone pres-
que pur, provenant de la carbonisation du
bois soumis à une température de 600 °C
puis de 900 °C. Il est réduit en poudre très
fine, sans odeur, sans goût et sans aucune
particule granuleuse. Il est capable de cap-
Avec la permission de Fitness Results NYC (Henry Chan / La Grande Époque)
Exercice quotidien
pour améliorer la
posture du dos
Voici un exercice simple, qui ne
prend pas beaucoup de temps
mais qui est idéal pour renfor-
cer le bas du dos et améliorer la
posture.
aire correctement cet exercice est
F excellent pour développer les mus-
cles responsables d’une bonne pos-
ture. Il renforce les muscles abdominaux
et les stabilisateurs de l’épaule.
Version débutant
Positionnez-vous sur vos mains et vos
genoux, les mains à angle droit sous vos
épaules et vos cuisses dans l’alignement
de vos hanches. Gardez le dos bien droit.
Lentement allongez votre jambe droite,
derrière vous, tout en gardant les hanches
droites et rigides. Pendant que vous expi-
rez, contractez vos muscles abdominaux
inférieurs et ramenez votre genou vers
votre poitrine : ce qui va arrondir votre
dos. Inspirez tout en tendant la jambe
comme précédemment. Répétez trois à
six fois de chaque côté. L’équipe de remise en forme de
La Grande Époque est composée de
Version intermédiaire formateurs certifiés. Si vous avez des
Démarrer dans la même position que questions sur la remise en forme, n’hé-
précédemment. Gardez le dos toujours sitez pas à les contacter. Tysan.Lerne
bien droit. Pendant que vous expirez, con- @epochtimes.com
www.lagrandeepoque.com
ter, de pomper les substances étrangères
ou toxiques qui se trouvent dans l’air, dans
l’eau, dans les aliments, dans le sang et de
les fixer, tel un piège.
L’intestin est une paroi poreuse, il s’y
effectue un travail de dialyse grâce au
tractez le bas de vos muscles abdomi-
naux et soulevez vos genoux du sol.
Maintenez cette position pendant dix
secondes. Répétez l’exercice trois à
six fois.
Version avancée
Démarrez dans la même position
que précédemment. Puis soulevez les
genoux, en vous tenant sur la pointe
des pieds. Gardez vos muscles abdo-
minaux contractés et vos épaules poin-
tées vers le bas, dégageant bien les
oreilles. Sur une inspiration, tendez
votre jambe droite alignée avec votre
dos le plus loin possible sans bouger
vos hanches. Maintenez cette position
avec le moins de tension possible. Pen-
dant que vous expirez, ramenez votre
genou vers votre poitrine en impliquant
vos muscles abdominaux inférieurs.
Inspirez et tendez à nouveau votre
jambe vers l’arrière. Répétez trois à six
fois de chaque côté.
TYSAN LERNER
principe de l’osmose. Le charbon activé
a la capacité d’empêcher physiquement
l’intoxication en captant les substances
toxiques dans l’intestin. Il a, de plus, la
possibilité de favoriser et d’accélérer la
détoxication. De cette manière, il adsorbe
Garder la forme en six conseils
essentiels
1. On purge sa penderie
Si on sait que l’habit fait le moine, cer-
tains vêtements vont nous rappeler un peu
trop que l’on a le moral dans les chausset-
tes. Commencez par identifier dans votre
armoire les éléments qui ne correspon-
dent pas du tout avec l’image positive que
vous aimeriez avoir de vous-même. Ras-
semblez-les et offrez-les.
2. On refuse les journées à
rallonge
Ce n’est pas parce que le temps est
moins clément qu’il faut rester au bureau
plus longtemps et avoir une mine de
papier mâché. Restez vigilants sur les
horaires sur lesquels vous vous êtes
engagés, refusez les réunions en fin de
journée. Et profitez de ces précieuses
minutes de liberté pour débrancher votre
cerveau : marcher, faire du sport, faire de
la relaxation, etc.
3. On « crache le vieux »
Une astuce contre la baisse d’énergie tes
via les exercices de respiration. Les Chi-
nois disent qu’ils crachent le vieux et font précieuses de notre forme, certaines font www.sante-naturelle.over-blog.org
Maigrir en consommant plus de protéines
aigrir peut être facile. Toutefois, le
M maintien de cette perte de poids
s’avère plus compliqué. Il n’est
pas rare de voir les kilos perdus revenir
lentement. Souvent, viennent s’y ajouter
quelques kilos supplémentaires.
Les raisons de ces échecs sont variées.
Les deux raisons principales sont le fait de
reprendre une alimentation moins saine et
le fait que la restriction calorique conduit à
ralentir le métabolisme. Les échecs chro-
niques à long terme et des régimes amai-
grissants ont conduit certains médecins et
scientifiques à chercher des solutions.
Les conclusions de quel-
ques études
Des études ont montré qu’un régime
riche en protéines a certains avanta-
ges, quant à la perte et au maintien du
poids et plus particulièrement à la perte
de graisse. Dans une étude, des indivi-
dus ont suivi un régime hypocalorique
durant un mois. Ensuite, ils ont été répar-
tis en deux groupes. Un de ces groupes
recevait un supplément de trente gram-
mes de protéines par jour sur une période
de six mois.
En moyenne, ce groupe a récupéré
moins d’un kilo durant cette période et a
vu son tour de taille diminuer, comparé à
1 – 15 NOVEMBRE 2009 ●
Maggy Sanner/La Grande Époque
les substances toxiques qui se trouvent 3 fois par jour, est indiquée. On peut de
dans le sang en les attirant dans l’intes- cette manière, nettoyer son corps et élimi-
tin par osmose.
Un puissant antidote uni-
versel
entrer le neuf… Installez-vous sur une
chaise le dos droit et relâchez les ten-
sions, décontractez-vous au maximum.
Expirez comme si vous crachiez l’air,
comme si vous aviez avalé un aliment trop
amer, et débarrassez-vous de ce qui vous
encombre. Puis, inspirez doucement par
le nez en imaginant que vous conduisez
l’air jusqu’au fond du ventre vers le nom-
bril. Goûtez l’air, savourez-le comme si
vous vous remplissiez de bonnes choses,
d’énergies nouvelles et de réconfort.
4. On se vitamine la vie
Si vous manquez de tonus, la vitamine
C s’impose. Manger au moins deux fruits
frais chaque jour, mais aussi des légumes
crus en entrée d’un repas. Pour éviter irri-
tabilité et morosité, ce sont les vitamines
du groupe B qui sont indispensables. On
les trouve dans les légumes frais, mais
aussi dans les céréales complètes.
5. On s’offre de belles plan-
Pour contacter l’auteur :
Les huiles essentielles sont des alliées casamayou.annie@yahoo.fr
l’autre groupe qui avait repris du ventre et
3,3 kilos. À signaler que le groupe avec
un supplément de protéine n’a pas repris
de graisse.
Dans une autre étude, des indivi-
dus obèses ont été soumis à un régime
hypocalorique pendant cinq à six semai-
nes. Puis ils ont adopté un régime amai-
grissant avec peu de matière grasse.
Certaines personnes ont complété leur
alimentation avec des glucides (sous
forme de maltodextrine). D’autres ont
complété leur alimentation avec des pro-
téines (50 grammes de caséine ou de
protéines de lactosérum, en prise jour-
nalière). Tous ont mangé à volonté sur
une période de 12 semaines. À la fin de
l’étude, le groupe qui avait consommé
plus de protéines a perdu, en moyenne,
2,5 kilos de plus que celui qui avait con-
sommé de la maltodextrine. De plus, cette
perte de poids était, presque exclusive-
ment, une perte de graisse.
Une autre recherche a suivi pendant un
an des individus qui se nourrissaient soit
avec un pourcentage de protéine plus éle-
vée (1,6 gramme de protéines par kilo de
poids corporel par jour) ou plus faible (0,8
gramme de protéines par kilo de poids
corporel par jour). Le régime alimentaire
des quatre premiers mois a été conçu
La Grande Époque
Les sources d’intoxication sont multi-
ples. Bien souvent il est difficile de toutes
les cerner. Nous pouvons alors faire appel
au charbon activé. En Occident, l’intérêt
pour le charbon repose surtout sur son effi-
cacité à soulager les troubles gastro-intes-
tinaux, les allergies et les intoxications.
Nous pouvons l’utiliser aussi bien pour
la mauvaise haleine, le hoquet chroni-
que, les flatulences, les problèmes ORL,
l’hygiène dentaire, que pour avoir des
dents blanches. Mais il est aussi employé
comme puissant antidote ou contrepoison
dans de nombreux cas d’intoxication aux
métaux lourds, aux médicaments, aux pro-
duits chimiques et aux allergies aux crus-
tacés.
La liste est bien longue et les applica-
tions multiples. Danielle Starenkyj, dans
son ouvrage intitulé Mon petit docteur,
décrit les différentes utilisations de ce pro-
duit.
Ainsi, pour traiter une intoxication grave,
les doses préconisées (de 50 grammes
pour un adulte, de 1 gramme/kilo pour
un enfant) sont soit en prise unique ou en
prise renouvelée. Pour nettoyer le corps, la
carbothérapie, qui consiste en une cure de
plusieurs semaines à raison de 5 grammes
ner tous les métaux lourds et produits chi-
miques absorbés, souvent à notre insu, au
fil des années.
MAGGY SANNER
merveille en cas de fatigue. Une ou deux
gouttes d’épinette noire en friction sur les
reins permettent de soutenir nos facultés
d’adaptation. Il y a aussi la menthe poi-
vrée, le romarin, la cannelle, etc, qui sont
réputés pour leur effet tonifiant. Veillez à
respecter les précautions d’utilisation. Fai-
tes-vous conseiller par votre praticien de
santé.
6. On teste les massages
énergétiques
Un truc pour recharger ses batte-
ries : une séance de massage énergéti-
que chaque mois permet de rééquilibrer
les énergies trop souvent mises à mal
par accumulation de stress, de fatigue
ou de postures contraignantes. Après une
heure, on en ressort alerte et détendu. Et
on peut reprendre son rythme dans les
meilleures conditions.
ANNIE CASAMAYOU
www.alternativesante.com
pour produire un déficit calorique de 500
calories par jour. Les huit mois suivants,
l’apport calorique a été adapté pour main-
tenir le poids.
À la fin de l’année, alors que la perte
de poids n’était pas significativement dif-
férente entre les deux groupes, la perte
de graisse, elle, l’était. Ceux qui avaient
une alimentation en protéines plus élevée
ont amélioré leur structure corporelle : un
corps plus mince et moins de graisse par
rapport à ceux qui avaient suivi le régime
hypoprotéiné.
Ce dernier constat qui concerne l’amé-
lioration de la structure corporelle est
important car lorsque les individus per-
dent du poids, ils peuvent perdre du mus-
cle, ce qui n’est pas une bonne chose.
Ainsi la preuve est faite : lors d’un régime,
une alimentation riche en protéines peut
réduire la perte musculaire.
L’ensemble de ces études démontre
qu’un régime hyperprotéiné aide à main-
tenir la perte de poids et améliore la struc-
ture corporelle.
Dr. John Briffa est médecin et auteur. Il
s’intéresse à la nutrition et aux médecines
alternatives. Il vit à Londres.
DR. JOHN BRIFFA
Pour en savoir plus : www.drbriffa.com
La Grande Époque ● 1 – 15 NOVEMBRE 2009
Prix Pinocchio 2009, tous aux urnes
Les Amis de la Terre France,
association écologique en réseau
international et Peuples Solidai-
res, une association de solida-
rité internationale, associée au
réseau international ActionAid, se
sont unis pour lancer cette cam-
pagne. Le but est de sensibiliser
le public et de lui donner la parole
pour toucher les entreprises qui
ne respectent pas l’écologie et les
droits de l’homme.
’année passée AREVA avait reçu le
L « premier prix » dans les catégories
‘environnement’ et ‘greenwashing’
et pour la catégorie ‘droits humains’, le
groupe Louis Dreyfus a été « récom-
pensé ». Voici les entreprises nominées
en 2009.
Pour les droits de l’homme
- L’exploitation pétrolière franco-
anglaise Perenco nie l’existence de trois
tribus indiennes au Pérou, car ils veulent à
tout prix posséder ces gisements. Pourtant
ces terres ont été données à ces tribus et
elles s’opposent fermement à cette démar-
che qui nuirait gravement à leur environ-
nement.
- Le Crédit Agricole qui gère 8,9 mil-
lions de dollars appartenant à l’entreprise
chinoise Donfeng qui fournit en camions
et en armes la junte birmane.
- Michelin a créé une plantation d’hé- Votez pour le prix Pinocchio du développement durable : prix-pinocchio.org.
véas sur 3.500 hectares au Nigéria sur la
terre des Aifesoba. Ceux-ci se retrouvent
sans ressources et malgré leur situation prise d’huile de palme au Cameroun. Ses tants ont perdu leurs terres au profit de la
précaire, Michelin nie toute responsabilité. employés travaillent dans des conditions plantation. Ils restent sans ressources. liards de dollars dans un gisement à hauts
L’autorité aux parents (1e partie)
« Ceux qui cherchent vrai-
ment le bien de leurs enfants
devraient exercer leur auto-
rité. » Ainsi pourrait-on résu-
mer la thèse du docteur
Shulamit Blank, pédiatre et
psychiatre, fondatrice de l’Ins-
titut pour enfants en difficulté
Bnei Arazim près de Tel-Aviv
en Israël.
ix ans après la parution de son
S livre Des parents trop bons
(Orim tovim midaï), ouvrage
d’ailleurs toujours en quête d’une tra-
duction française, nous avons inter-
viewé le docteur Shulamit Blank, sur
un sujet plus que jamais d’actualité, à « Quand il a des limites, l’enfant se sent en sécurité, son
savoir : comment rendre leur autorité angoisse s’apaise et il découvre qu’il est capable de faire des
aux parents ? choses positives », docteur Shulamit Blank.
Le constat du Docteur
Blank
D’après le docteur Blank, le pro-
blème principal réside dans le fait
que la société occidentale en elle-
même est chaotique. Elle est sur-
chargée de stimulations de toutes
sortes et n’a aucune autorité. D’une
société trop autoritaire, elle est deve-
nue une société trop laxiste. Les
enfants étaient considérés comme la
propriété de leurs parents et n’avaient
aucun droit. Maintenant, ils sont con-
sidérés comme des individus respon-
sables et ont souvent tous les droits et
aucun devoir.
Souvent, des parents qui ont souf-
fert d’une éducation trop autoritaire
tombent dans l’excès contraire avec
leurs enfants. Finalement les enfants
perdent le nord et les parents sont
dépassés : « Ils veulent être leurs
copains, être aimés et leur plaire ».
L’homme moderne veut tout avoir.
Influencé par cette société de consom-
mation, il pense pouvoir avoir le beurre
et l’argent du beurre tout en gardant le
lait qui a servi à sa fabrication, mais
finalement il se heurte à la réalité.
« Les parents pensent à leur carrière
et veulent profiter de tout dans la vie.
Ils veulent des enfants, mener leur
carrière… Pour tout avoir, les parents
ne sont pas à la maison et ils culpabili-
- Bolloré détient 40 % d’une entre- proches de l’esclavage. De plus les habi- Pour l’environnement
sent », explique le docteur Blank.
Elle ajoute : « Les parents divor-
cent et demandent une double garde
pour les enfants. Parfois ils habitent
dans deux endroits complètement dif-
férents avec des concubins différents.
Dans ces cas-là, l’autorité parentale
s’écroule complètement car plus les
parents tentent de compenser, plus ils
nuisent à leur progéniture ».
Le docteur Blank soigne les enfants
et les adolescents qui souffrent de
troubles émotionnels et comporte-
mentaux. Ces enfants arrivent chez
elle souvent après avoir été hospita-
lisés ou juste avant de l’être, c’est-à-
dire quand les parents sont totalement
désespérés. Elle a découvert que ces
enfants sont en réelle souffrance à
cause d’un manque cruel de repères
dû à un manque total d’autorité : « Les
parents ne savent pas comment réagir
et ils cèdent à toutes les volontés de
leurs enfants, surtout si ces derniers
ont un don ou un talent spécial ou au
contraire des difficultés d’apprentis-
sage et d’attention ».
Pour la plupart, ces jeunes sont
sujets aux angoisses. En l’absence
de limites, leur angoisse s’aggrave
d’autant plus, jusqu’à produire des
troubles émotionnels aigus qui les
conduisent bien souvent à être hos-
pitalisés.
- Total va investir au Kazakhstan 20 mil-
Michal Neeman/La Grande Époque
Les méthodes du doc-
teur Blank
Les méthodes du docteur Blank
sont très strictes et suscitent encore
la controverse bien que ses adversai-
res n’aient pu nier leur succès. Dans
un premier temps, elle assène un dis-
cours très ferme à l’enfant dans lequel
elle lui fait comprendre que ce sont ses
parents qui sont responsables de lui, et
que donc ce sont eux - et non pas lui -
qui ont le pouvoir et qui commandent.
Son discours agit souvent sur l’enfant
comme un électrochoc.
Ensuite, elle recommande aux
parents d’enlever tout ce à quoi l’en-
fant est « accro » (téléphone cellulaire,
ordinateur, télé et même dans certains
cas le gel pour les cheveux). Ainsi, les
parents pourront s’en servir comme
d’une monnaie d’échange et l’enfant
devra désormais changer son compor-
tement et « mériter » ce qu’il désire.
Il s’agit en fait de restaurer l’auto-
rité parentale et de casser la volonté
de l’enfant en lui faisant comprendre
qu’il dépend de ses parents et non pas
le contraire. Ainsi l’enfant revient à une
situation normale (rassurante parce
qu’authentique) en s’inscrivant dans un
cadre bien délimité dans lequel il peut
enfin compter sur ses parents pour
jouer enfin leur rôle de... parents !
MICHAL NEEMAN
www.lagrandeepoque.com Art de vivre 15
risques pour l’environnement et se réfugie
derrière le statut de simple partenaire.
- BNP finance en toute connaissance
de cause un projet pétrolier et gazier qui
menace les dernières baleines grises occi-
dentales en Russie.
- La Société Générale soutient l’entre-
prise minière indienne Vedanta ressources
qui exploite un sanctuaire pour éléphants
sans aucune autorisation.
- AREVA transporte des combustibles
nucléaires dans des conditions tout à fait
critiquables.
Pour le greenwashing
- EDF a lancé une campagne pour con-
vaincre le public qu’elle développait des
énergies renouvelables. La réalité est bien
différente, la part consacrée aux énergies
renouvelables est de 2,1 %.
- Herta avec sa publicité « Jambon
100 % naturel » induit le client en erreur. Le
jambon est issu de porcs d’élevage inten-
sif qui consomment des OGM et qui vivent
dans des conditions abominables.
- Peugeot vante sa voiture bonus écolo-
gique X3 alors qu’il n’existe pas de voiture
propre. La 207 consomme 120 grammes
de CO2 au kilomètre, écologique ?
- France betterave vante son bioé-
thanol de betterave. Or des centaines de
millions de financement proviennent des
subventions publiques. De plus la filière
est fortement industrialisée et donc très
polluante.
CATHERINE KELLER
Pour en savoir plus et pour voter :
www.prix-pinocchio.org. A l’issue du vote,
une cérémonie publique de remise des
prix sera organisée le 24 novembre 2009
à Paris.
Oui aux cosmétiques, non
aux produits toxiques
La chimie s’est invitée dans tous les - les dibenzodioxines polychlorées (PCDD)
produits de consommation que nous - les dibenzofuranes polychlorées (PCDF)
achetons. Les études révèlent que - les biphényles polychlorés (PCB)
- les hydrocarbures aromatiques polycycliques
certains produits sont dangereux (HAP)
pour notre santé et notre environne- - le pentachlorophénol (PCP)
ment. Souvent, elles laissent un doute - les paraffines chlorées à chaîne courte
sur leurs effets par des « est suscep-
(SCCP)
- les isomères de l’hexachlorocyclohexane
tible de… a peu de risque de… ». (HCH)
Mais le plus grand problème, souvent - le mercure et composés organiques mercuriels
- le cadmium
dénoncé par des scientifiques-vigiles,
est que ces produits se stockent dans
nos graisses. Or, on ne connaît pas
- le plomb et composés organiques du plomb
- les composés organoétains
- le nonylphénol / les éthoxylates de nonylphénol
exactement les effets de leur accumu- (NP/NPE) et substances assimilées
lation, ni l’interrelation qu’il y a entre - le musk xylène
- les retardateurs de flamme au brome
les différents produits.
Substances additionnelles :
Les connaissances actuelles - les phtalates, dibutylphtalate (DBP) et diethyl-
Il est connu que plusieurs de ces produits ont hexylphtalate (DEHP)
des effets allergisants ou cancérigènes. Ils per- - les autres muscs synthétiques nitrés et les
turbent notre système immunitaire et notre patri- muscs polycycliques
moine génétique, provoquant la stérilité, voire - les autres phtalates
des malformations chez les fœtus. Il semble - les autres éthoxylates d’alkylphénol
qu’il serait très difficile pour l’industrie de fabri- - le bisphénol A
quer des produits sans adjuvants chimiques. Les - le polychlorure de vinyle (PVC)
prix grimperaient en flèche, pour autant qu’il y ait
assez de matières premières disponibles pour De plus, ces substances sont testées sur des
satisfaire la demande. Ce serait une vraie révo- animaux, résultant en d’horribles tortures inutiles
lution qui devrait pourtant voir le jour si nous sou-
alors que nous avons maintenant des souches
haitons préserver notre longévité. de cellules vivantes qui permettent d’obtenir un
Les États autorisent ces produits car les pour-
résultat encore plus fiable puisque ces cellules
centages autorisés ne sont pas dangereux en sont humaines (1).
eux-mêmes. Cependant, il semble que certai- Pour en savoir plus sur les certifications, con-
nes substances, même en quantité infinitési- sultez les sites des labels « bio » (2). Vous pour-
male, attaquent notre patrimoine génétique. Une rez ainsi comparer leurs cahiers des charges qui
nouvelle réglementation (REACH) est en cours diffèrent de façon non négligeable sur de nom-
d’élaboration au niveau du Parlement européen breux points. Pour avoir la certitude qu’un produit
afin d’introduire une plus grande exigence dans est « bio », vous devez obligatoirement trouver
ce domaine. Greenpeace* œuvre pour que le sur l’emballage la mention « certifiée ».
maximum de personnes puissent bénéficier des Greenpeace a fait un grand travail dans ce
produits non nuisibles pour la santé. domaine. Ils ont questionné les plus grands fabri-
cants de produits cosmétiques sur leur intention
Comment agir de renoncer à ces produits. Les résultats sont
Nous pouvons boycotter ces produits. Mais, publiés sur leur site (3).
il faut s’armer de courage pour déchiffrer les C.K.
étiquettes aux noms si compliqués. Vous pou-
vez conserver dans votre porte-monnaie cette (1) www.antidote-europe.org
liste que l’on retrouve sur le guide Cosmetox de (2) www.ecocert.com, www.cosmebio.org,
Greenpeace. www.natureetprogres.org et www.bdih.de
(3) www.greenpeace.org/france/vigitox/
Liste complète des substances documents-et-liens/documents-telechargeables/
les plus dangereuses guide-cosmetox
16 Traditions chinoises
Liés par le destin
es anciens en Chine croient à la fatalité,
L qui admet que toutes les choses incon-
nues dans la vie sont prédéterminées.
De là, on pensait que l’on devait rarement
forcer les choses de peur de créer du karma.
Les idiomes chinois « Le vieil homme sous
le clair de lune » et « Le fil rouge qui lie le
peuple prédestiné » proviennent tous les
deux d’une histoire antique qui montre com-
ment des événements importants comme
les mariages sont prédéterminés.
Selon l’histoire, Wei Gu, de Dulin, a perdu
ses parents quand il était petit. Il voulait se
marier tôt. Cependant, toutes ses proposi-
tions de mariage étaient infructueuses. Dans
la deuxième année de Zhenguan durant
le règne de l’empereur Tang Taizong, lors
d’un séjour touristique à Chinghe, il séjourna
dans un hôtel de la région sud de Song City.
Un voyageur lui fit une proposition : la fille de
Pan Fang, un ancien fonctionnaire du gou-
vernement de Chinghe. Il fut invité à ren-
contrer la famille Pan en face du Temple
de Longxing, à l’ouest de l’hôtel, le lende-
main matin.
Très tôt le lendemain matin, Wei Gu, dési-
reux de se marier, se précipita vers le tem-
ple. La lune éclairait encore le ciel quand il
arriva. Il y avait un vieil homme assis sur les
marches, appuyé sur un sac. Il lisait au clair
de lune. Wei Gu regarda le livre, mais ne
put reconnaître l’écriture. Alors, il demanda
au vieil homme : « Quel genre de livre lisez-
vous, Monsieur ? Depuis ma jeunesse, j’ai
étudié de nombreuses écritures, même
le sanskrit. Mais je n’ai jamais vu ce livre.
Qu’est-ce donc ? »
Le vieil homme sourit et dit : « Ce n’est
pas un livre du monde humain ». Wei Gu
demanda : « D’où vient ce livre ? » Le vieil
homme dit, « Il vient de l’enfer. » Puis Wei
Gu demanda : « Comment quelqu’un de
l’enfer peut-il apparaître ici ? » Le vieillard
répondit : « Ce n’est pas que je ne devrais
pas être ici, mais c’est que vous êtes arrivé
trop tôt. Tous les officiers de l’enfer ont la
juridiction et administrent les affaires dans le
monde humain. Comment ne pouvons-nous
pas être ici ? »
Wei Gu demanda : « Dites-moi, s’il vous
plaît, quelles sont vos responsabilités ? »
Le vieillard répondit : « Les mariages dans
le monde humain. » Wei Gu enchanté lui
dit : « Mes parents sont morts quand j’étais
petit. Je veux me marier tôt pour m’assu-
rer que mon nom de famille soit transmis
sans interruption. Cependant, toutes mes
propositions de mariage au cours des dix
dernières années et plus ont été rejetées.
Quelqu’un m’a parlé de la fille du fonc-
tionnaire Pan. C’est pourquoi je suis ici
aujourd’hui. Pensez-vous que ce mariage
sera consommé ? »
Le vieillard répondit : « Non, la femme
avec qui vous vous marierez vient de fêter
ses trois ans. Elle sera votre femme, quand
elle aura 17 ans. » Wei Gu demanda :
www.lagrandeepoque.com
Liés par le destin : Un couple de jeunes mariés vêtus de costumes
traditionnels Han boit du vin dans des tasses reliées par un fil rouge
dans la ville de Xian, en Chine. La légende du fil rouge a évolué en
une multitude de traditions.
« Que contient votre sac ? » Le vieil homme
dit : « Des fils rouges utilisés pour attacher
ensemble les pieds des couples. Une fois
qu’ils sont destinés à se marier, je vais leur
lier les pieds ensemble avec ce fil rouge.
Que ces deux soient des ennemis, polari-
sés par l’extrême disparité de richesses et
de pauvreté, ou séparés par de vastes dis-
tances, tant que le fil rouge est lié, ils seront
ensemble. Quand vos pieds sont atta-
chés aux siens, pourquoi en chercher une
autre ? »
Gu Wei demanda : « Qui est ma femme ?
Où vit-elle ? » Le vieillard répondit : « La
petite fille est née dans une famille qui
vend des légumes, au nord de l’hôtel ». Gu
Wei demanda : « Puis-je la voir ? ». Le vieil
homme dit : « Elle est toujours avec la vieille
femme qui vend des légumes. Venez avec
moi et je vais vous la montrer ». Ils atten-
dirent jusqu’au lever du soleil, mais la per-
sonne que Gu Wei était censé rencontrer au
temple ne se présenta pas ce matin là. Le
vieil homme ferma le livre et ramassa le sac.
Gu Wei suivit le vieillard sur le marché.
Là, ils virent une vieille femme avec un œil
aveugle tenant une petite fille de trois ans.
Les deux étaient très sales et laides. Le vieil
homme montra la jeune fille et dit à Gu Wei,
« C’est votre femme. » Gu Wei demanda
avec colère : « Puis-je la tuer ? » Le vieillard
répondit : « Cette fille est destinée à deve-
nir très riche et profitera des bénédictions de
la vie avec vous. Comment pouvez-vous la
tuer ? » Puis le vieil homme disparut.
Gu Wei aiguisa un couteau après être
rentré chez lui. Il donna le couteau à son ser-
viteur et lui dit : « Vous avez toujours bien
mené vos affaires. Si vous pouvez tuer cette
fille pour moi, je vais vous récompenser avec
1 – 15 NOVEMBRE 2009 ● La Grande Époque
tard, mon oncle est venu à Lulong pour pren-
« Que ces deux soient
des ennemis, polarisés
dre ses fonctions. Il m’adopta comme sa fille
et j’ai emménagé avec lui pour ensuite me
marier à vous. »
par l’extrême disparité Gu Wei demanda : « Est-ce que votre
nounou Chen avait un œil aveugle ? » Sa
de richesses et de femme dit : « Oui, comment savez-vous ? »
Gu Wei avoua : « Ce fou avait été envoyé
pauvreté, ou séparés par moi-même. » Puis il raconta à sa femme
par de vastes distances, toute l’histoire.
Par la suite, le couple devint encore plus
tant que le fil rouge est respectueux l’un envers l’autre. Plus tard,
ils eurent un fils, nommé Kun Wei, qui est
lié, ils seront ensemble. devenu le gouverneur de Yanmen. Sa mère
Quand vos pieds sont a également reçu les honneurs du trône
grâce à lui.
attachés aux siens, Le destin ne peut pas être changé par
l’homme. Lorsque le maire de Song City
pourquoi en chercher appris cet incident, il nomma cet hôtel de
l’ouest du Temple de Longxing, « L’Hôtel de
une autre ? » l’engagement ».
China Photos / Getty Images Depuis lors, les intermédiaires nuptiaux
fou m’a poignardé entre les sourcils en lais- sont dénommées « Le vieil homme au clair
sant une cicatrice, que je couvre avec une de lune ».
fleur artificielle. Environ sept ou huit ans plus TAIPING
10.000 pièces ». Le serviteur promis d’ex-
haucer le souhait de Gu Wei. Il alla au mar-
ché, le couteau caché dans sa manche. Il
attendit un instant chaotique lorsqu’il y avait
beaucoup de monde se bousculant autour. Il
poignarda la jeune fille et se sauva.
Après que le serviteur soit revenu, Gu Wei
lui demanda : « L’avez-vous poignardé ? »
Le serviteur répondit: « J’ai essayé de poi-
gnarder son cœur, mais j’ai raté la cible,
et je l’ai poignardée entre les sourcils à la
place. »
Gu Wei continua de proposer des maria-
ges sans succès. Quatorze années s’écou-
lèrent, quand un contact de son défunt père
lui offrit un poste de travail pour Wang Tai,
un officier de l’armée de Xiangzhou. Gu
Wei était chargé d’interroger les prison-
niers. Wang Tai lui donna la main de sa
fille en mariage parce qu’il trouvait Gu Wei
tout à fait capable. La femme de Gu Wei
avait entre seize et dix sept ans et était très
belle. Gu Wei était très satisfait. Cependant,
il voyait sa femme mettre toujours une petite
fleur artificielle entre les sourcils et ne jamais
l’enlever, même en prenant un bain.
À la fin de l’année, il demanda à sa femme
pourquoi elle portait toujours une fleur artifi-
cielle entre les sourcils. Elle lui dit en pleu-
rant : « Je suis en fait la nièce de Wang Tai,
et non sa fille. Mon père était à la tête d’un
comté et il est décédé en fonction. J’étais un
bébé à l’époque. Ma mère et mon frère sont
morts peu après. La seule propriété que mes
parents m’ont laissée était une maison au
sud de la ville de Song. J’ai vécu là avec ma
nounou, Chen. Nous avons survécu en ven-
dant des légumes. Chen avait pitié de moi
et a toujours pris soin de moi. Quand j’avais
trois ans, Chen m’a pris vers le marché où un