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COM/WSNWS

VENDREDI 26 ET SAMEDI 27 JUILLET 2019

séries « On a volé le sceptre de Jupiter » « L’homme à la conquête de l’espace »

d’été Notre roman politique épisode 10 // P. 10 Essaimer d’étoile en étoile // P. 11

Petite baisse
du chômage
au deuxième
trimestre

Croissance : SOCIAL Le nombre d’inscrits à Pôle

emploi sans activité a diminué de
15.000 au deuxième trimestre. La

l’inquiétude
baisse a été plus lente que sur les
trois premiers mois de l’année. La
France métropolitaine compte
3,377 millions de demandeurs
d’emploi de catégorie A. Le chô-

monte en Europe
mage de longue durée reste à des
niveaux record. // PAGE 2
ET L’ÉDITORIAL DE JEAN-MARC
VITTORI PAGE 10

La France
l Face à la dégradation va armer
des perspectives économiques ses satellites
dans la zone euro, la BCE DÉFENSE Face à la prolifération des
est prête à se mobiliser. menaces en orbite, la France lance
son premier programme d’arme-
l Elle prépare une baisse ment spatial. Il prévoit d’armer les
des taux d’intérêt et un nouveau satellites militaires et de doter la
f u t u r e « a r m é e d e l ’a i r e t d e
programme de rachats d’actifs. l’espace » de nouveaux moyens,
comme les nanosatellites, les lasers
// PAGE 4 de puissance et de nouveaux lan-
Bloomberg

ceurs. Le programme bénéficiera

d’une rallonge budgétaire de
700 millions d’ici à 2025. // PAGE 16

Sous pression, Casino veut accélérer sa

transformation et son désendettement
DISTRIBUTION Le groupe, dont la maison mère, Rallye, est sous procédure de sauve-
garde, aura achevé son plan de désendettement de 2,1 milliards d’euros début 2020. Neymar au PSG :

nture/AFP
leçons d’un échec

En présentant les comptes semes-
triels de Casino jeudi, son PDG,
Jean-Charles Naouri n’aura pas
éclairé davantage les investisseurs
sur les conditions dans lesquelles
sa maison mère, Rallye, placée
sous procédure de sauvegarde en
mai dernier, pourrait résoudre la
difficile équation d’un très lourd
endettement. La première consé-
quence pour sa filiale est que cel-
le-ci ne versera pas de dividendes
aux actionnaires de Rallye en 2020
Shutterstock
nave
Quant au désendettement du dis-
tributeur, Jean-Charles Naouri a managérial
Lionel Bo
assuré que le plan visant à rame-
ner la dette à 1,5 milliard sera
achevé au premier trimestre. Sur Libre propos
un plan opérationnel, le chiffre d’Olivier Wierzba
d’affaires a connu une croissance et de Laurent Acharian
organique de 3,5 % au premier
semestre, tandis que son résultat La greffe entre Neymar et le Paris
opérationnel courant (hors crédits Saint-Germain n’a jamais pris.
fiscaux au Brésil) a fortement D’un côté, le joueur se comporte
progressé, de 12,9 %. En France, comme une diva. De l’autre, le
l’évolution du parc de magasins PSG n’a jamais su imposer son

au titre de l’exercice 2019, assurant progresse. autorité. Deux directeurs du BCG

à Casino une économie de cash // PAGE 12 ET « CRIBLE » proposent des pistes pour sortir
d’environ 500 millions d’euros. PAGE 28 de la crise. // PAGE 7

Economies budgétaires : l’essentiel

SUR
le patronat s’alarme Espagne : Sánchez Amazon chipe à France Danone se redresse
rate l’investiture Télévisions une partie en Chine et accélère
DÉFICIT Le patronat s’alarme des Sans l’appui de Podemos, le lea- de Roland-Garros Fort d’un premier semestre en
pistes d’économies du gouverne- der socialiste, Pedro Sánchez, L’édition 2021-2023 de Roland- croissance, le numéro un mon-
ment pour le projet de loi de finan- n’a p a s r é u s s i à o b t e n i r l a Garros sera visible sur France dial du yaourt table, cette
ces pour 2020. L’exécutif est à la confiance de la majorité du Par- Télévisions, mais aussi, et c’est année, sur une marge opéra-
recherche de 3 milliards d’euros lement espagnol pour un nou- une surprise, sur Amazon, qui tionnelle courante supérieure
ÉTIENNE LEFEBVRE d’économies supplémentaires pour veau mandat comme chef du signe sa première incursion à 15 % et sur une croissance
À 7H40 DU LUNDI AU VENDREDI boucler son budget, et étudie plu- gouvernement. Nouveau vote dans l’acquisition de droits TV organique de l’ordre de 3 %.
DANS LE 6H-9H DE PIERRE DE VILNO sieurs mesures susceptibles de tou- prévu en septembre. // P. 5 sportifs en France. // P. 11 // P. 14
cher les entreprises. « Les dossiers
qui sont sur la table suscitent de vives F1 : plongée chez Renault Orange redresse la barre Le fonds Temasek,
inquiétudes dans nos rangs. Nous à Enstone Après avoir baissé au premier une relation durable
n’avons pas besoin de cela en ce Depuis son retour en trimestre, une première en avec la France
moment, alors que la conjoncture Formule 1 il y a trois deux ans, les ventes de La société d’investissement
Romuald Meigneux/Sipa

XPB/James Moy Photography Ltd.

ralentit sévèrement », explique aux ans, le construc- l’opérateur en France étatique de Singapour Tema-
« Echos » Patrick Martin, le prési- teur tricolore ont légèrement aug- sek a investi 2 milliards d’euros
dent délégué du Medef. Une réu- imagine et menté au deuxième en France lors des cinq derniè-
ISSN0153.4831 112eANNÉE
NUMÉRO 22998 28 PAGES nion doit se tenir vendredi à Mati- conçoit ses trimestre. Cette fois, res années, dont les deux tiers
Antilles-Réunion 4 €. Guyane-St Martin
gnon sur le sujet, qui devrait monoplaces sur Orange est surtout sur les actions cotées. Très
5,20 €. Belgique 3,40 €. Espagne 4,30 €. Gran- notamment permettre d’étudier la ce site situé dans chahuté en Espagne, investie en Asie, elle fait fructi-
de-Bretagne 3,70 £. Grèce 4 €. Italie 4,30 € piste d’un resserrement des abais- Patrick Martin, président le berceau anglais tandis que l’Afrique fier son p ortefeuille selon
Luxembourg 3,70 €. Maroc 30 DH. Suisse
5,70 FS. Tunisie 4,8 TND. Zone CFA 3000 CFA. sement de charges pour les entre- délégué, et Geoffroy Roux de la course auto- continue de tirer la l’approche de l’investissement
prises. // PAGE 3 de Bézieux, président du Medef. mobile. // P. 17 croissance. // P. 18 durable. // P. 21

FRANCE
Chômage : la baisse se poursuit au ralenti
l Le nombre d’inscrits à Pôle emploi sans activité a diminué de 15.000 au deuxième trimestre.
l La France métropolitaine compte 3,377 millions de chômeurs de catégorie A.
SOCIAL
Leïla de Comarmond
@leiladeco
La tendance reste positive mais
poussive, signe que le pari
d’Emmanuel Macron de revenir à
un taux de chômage de 7 % de la
population active à la fin du quin-
quennat n’est pas encore gagné.
Selon les chiffres publiés ce jeudi
par Pôle emploi, le nombre de
demandeurs d’emploi n’ayant pas
du tout travaillé a baissé pour le
troisième trimestre consécutif.
Mais dans des proportions plus
limitées qu’au trimestre précédent.
A la fin juin, 3,37 millions de chô-
meurs de catégorie A en France
métropolitaine (3,63 France entière
hors Mayotte) ont été dénombrés
par Pôle emploi. Soit un recul de
14.600 personnes (– 0,4 %) au
deuxième trimestre, après une
chute de 24.200 au premier
(–0,7 %). Sur le semestre, la situation
est cependant clairement orientée à
la baisse : le nombre de deman-
deurs d’emploi n’ayant pas du tout
travaillé a diminué de 38.000,
après 50.000 sur la totalité de
2018. Au total, le nombre de deman-
deurs d’emploi immédiatement
disponibles en France métropoli-
taine, qu’ils aient travaillé ou non, a
diminué de 23.000, à 5,579 millions,
en baisse de 0,4 % sur un trimestre
et de 0,9 % sur un an.
Retours d’inactivité
L’évolution du nombre de chô-
meurs ayant partiellement travaillé
confirme la lenteur de la décrue. Le
nombre de personnes ayant eu une
activité réduite courte (catégorie B
ayant travaillé moins de 78 heures)
a diminué au deuxième trimestre
(de 1,6 %) tandis que celui des caté-
gories C, ayant travaillé plus, a légè-
rement augmenté (de 0,2 %). Ces
populations, qui sont majoritaire-
ment des femmes, seront à suivre de
près dans les prochains mois, car ce
seront elles qui seront le plus forte-
ment impactées par la réforme de
l’assurance-chômage décidée par le
gouvernement. Cette dernière, qui
va commencer à entrer en vigueur
en novembre prochain, réduira
leurs droits à indemnisation en dur-
cissant les conditions d’ouverture de
ces droits.
Du côté des inscriptions à Pôle
emploi, il faut noter la poursuite de
l’augmentation du nombre de
retours d’inactifs sur le marché du
travail. La hausse de 0,8 % sur le tri-
mestre et de 5,9 % sur l’année reflète
Quatre millions de seniors en perte d’autonomie en 2050
DÉPENDANCE
La France devrait
compter, en 2050,
1,8 million de seniors
dépendants de plus
qu’en 2005, selon l’Insee.
RETROUVEZ « L’ÉDITO ECO »
À 7H45 DU LUNDI AU VENDREDI
РЕЛИЗ ПОДГОТОВИЛА ГРУППА "What's News" VK.COM/WSNWS
l’effet d’aspiration provoqué par
l’amélioration de la situation. Les
fins de contrats courts sont, a con-
trario, en nette baisse : respective-
ment – 1,1 % et – 2,5 % sur le trimes-
tre, respectivement pour les fins de
CDD et fins de missions d’intérim
(–4,6 % et – 3,4 % sur un an).
Du côté des sorties, ce sont les
entrées en formation qui affichent
la progression la plus marquée, en
hausse de 5,6 % sur le trimestre et
de 20,9 % sur un an. Les reprises
d’emploi ont connu une baisse de
1,2 % sur le trimestre, mais appa-
raissent dynamiques par rapport à
la même période de 2018, avec une
hausse de 4 %.
Taux de chômage
mi-août
Le ministère du Travail s’est, comme
à son habitude, refusé à tout com-
mentaire sur ces chiffres, se réser-
vant pour la publication par l’Insee
du taux de chômage, dont le chiffre
sera publié mi-août. Au premier tri-
mestre, il a baissé de 0,1 point par
rapport au précédent et de 0,5 point
sur un an, pour représenter 8,7 % de
la population active, selon les der-
niers chiffres publiés mi-mai.
( Page
Lire l’éditorial
de Jean-Marc Vittori
10
C’est un enjeu primordial des
années à venir. En 2050, une per-
sonne sur trois sera âgée de plus
de 60 ans. Et 4 millions seront en
perte d’autonomie, soit 16,4 %
des seniors, selon une étude de
l’Insee publiée ce jeudi. En com-
paraison, 15,3 % des seniors
SUR
Le nombre de demandeurs d’emploi
de longue durée reste à des niveaux record
Près de 1,5 million de
demandeurs d’emploi de
longue durée n’ont pas du
tout travaillé pendant au
moins 12 mois dans les
15 derniers mois, selon
des chiffres de Pôle
emploi que « Les Echos »
se sont procurés.
Pour la première fois depuis le
premier trimestre de 2017, le
chômage de longue durée a
diminué, selon les données
publiées ce jeudi par le ministère
du Travail et Pôle emploi.
La bonne nouvelle doit cepen-
dant être relativisée car la baisse
tient de l’épaisseur du trait :
après avoir atteint au premier
trimestre le record absolu de
2,656 millions, le nombre de
demandeurs d’emploi depuis un
an ou plus est revenu à
2,649 millions, soit une baisse de
0,3 %. Surtout, elle est plus faible
que pour les chômeurs ayant
peu d’ancienneté, aboutissant à
ce que le poids du chômage de
étaient en perte d’autonomie en
2005, soit 2,2 millions de per-
sonnes.
Cet accroissement de la dépen-
dance liée à l’âge devrait se faire en
deux temps, selon l’institut statis-
tique. D’ici à 2027, le pourcentage
de personnes non autonomes
diminuera, de 15,3 à 14,8 %,
« essentiellement du fait de l’arri-
vée des baby-boomeurs dans les
âges seniors ». Le vieillissement
des baby-boomeurs, terme qui
désigne les enfants nées après la
Seconde Guerre mondiale, contri-
buerait alors « à rajeunir globale-
ment la population des seniors et
augmenterait ainsi la proportion
des seniors autonomes dans les
actes de la vie quotidienne », expli-
que l’Insee.
A partir de 2027, leur vieillisse-
ment fera augmenter de facto la
longue durée continue à pro-
gresser, à 47,5 % du nombre de
sans-emploi. Ce qui en
fait encore et toujours un des
sujets majeurs du gouvernement.
A manier avec précaution
Cette donnée doit être maniée
avec précaution, car le chiffre
publié par Pôle emploi et le
ministère du Travail embrasse
un large champ : il concerne tous
les inscrits à Pôle emploi, qu’ils
Le poids du
chômage de longue
durée continue
à progresser.
aient ou non travaillé. Cela signi-
fie qu’une partie de ces chômeurs
de longue durée sont des tra-
vailleurs alternant des périodes
d’activité et d’autres sans emploi,
navigant entre les catégories A, B
et C. Si, à ce titre, ils devraient être
concernés à plein par la réforme
proportion de personnes en perte
d’autonomie, pour atteindre
16,4 % en 2050. En effet, selon
l’institut, celle-ci affecte majori-
tairement les 75 ans et plus. Ils
sont 30,2 % à être concernés,
contre seulement 6,6 % chez les
60-74 ans.
Besoin de places
en hébergement
Comment ces 4 millions de per-
sonnes seront-elles prises en
charge ? En 2019, la majorité des
seniors en perte d’autonomie vit à
domicile. Sans changement de
politique sur le maintien à domi-
cile, la France sera confrontée à
une demande massive de prise en
charge dans les Ehpad. « Il fau-
drait que le nombre de places en
hébergement permanent en éta-
blissement pour personnes âgées
Vendredi 26 et samedi 27 juillet 2019 Les Echos
d e l ’a s s u r a n c e - c h ô m a g e ,
l’ancienneté de leur inscription à
Pôle emploi ne signifie pas forcé-
ment qu’ils aient décroché dura-
blement du marché du travail.
Autre chose est le cas des deman-
deurs d’emploi de longue durée
qui ont été durablement sans
activité (catégorie A).
Un chiffre permet d’approcher
l’ampleur de ce phénomène. Pôle
emploi calcule chaque mois le
nombre de personnes ayant
cumulé 12 mois d’inscription en
catégorie A, donc sans aucune
activité, dans les 15 derniers mois.
Ces données, auxquelles « Les
Echos » ont eu accès, montrent
l’ampleur du phénomène et per-
mettent de mesurer le chemin qui
reste à parcourir pour sortir du
chômage de masse.
Niveau très élevé
En mai 2019, dernière donnée
connue, 1,43 million de person-
nes inscrites à Pôle emploi
n’avaient pas du tout travaillé
pendant au moins 12 mois dans
« Il faudrait
que le nombre
de places en
hébergement
permanent en
établissement
pour personnes
âgées augmente
de 20 % d’ici à 2030
et de plus de 50 %
à l’horizon 2050. »
INSEE
les 15 derniers mois. Cela repré-
sente 24,8 % des 5,78 millions de
demandeurs d’emploi disponi-
bles immédiatement (catégories
A, B ou C) ce mois-là. Ces chiffres
sont certes en repli par rapport
aux records – en pourcentage
comme en valeur absolue – du
quinquennat Hollande (27,2 %
en mai 2016 et 1,52 million de
personnes en janvier 2017). Mais
ils restent à un niveau très élevé.
Pour mémoire, le cap du million
a été franchi en décem-
bre 2011. Si le gouvernement
veut tenir l’objectif que lui a fixé
Emmanuel Macron de ramener
le taux de chômage de 7 %, il va
devoir s’attaquer à ce noyau dur.
— L. de C.
2,649
MILLIONS
Le nombre de demandeurs
d’emploi depuis un an ou plus.
augmente de 20 % d’ici à 2030 et de
plus de 50 % à l’horizon 2050 »,
souligne l’Insee.
Une question sur laquelle le
gouvernement devrait se pencher
rapidement. Dans son rapport
remis en mars à la ministre des
Solidarités et de la Santé, Agnès
Buzyn, le président du Haut Con-
seil pour le financement de la pro-
tection sociale, Dominique
Libault, préconisait d’accroître la
dépense publique consacrée à la
dépendance de 9,2 milliards d’ici à
2030. Un chiffre concordant avec
le montant évoqué en juin 2018
par Emmanuel Macron.
Dans l’attente de la présentation
par Agnès Buzyn du projet de loi
prévu au deuxième semestre, le
flou persiste sur la manière dont
ces moyens vont être mobilisés.
— T. C.

Les Echos Vendredi 26 et samedi 27 juillet 2019
Budget : le patronat s’alarme
des pistes d’économies
FINANCES
PUBLIQUES
Patrick Martin,
le numéro deux du
Medef, met en garde
le gouvernement
contre tout projet
de remise en question
des allégements
de charges patronales.
Renaud Honoré
@r_honore
et Solveig Godeluck
@Solwii
Coup de froid sur les relations entre
le patronat et l’exécutif. Les pistes
d’économies sur lesquelles travaille
le gouvernement pour boucler son
budget 2020 provoquent une levée
de boucliers du côté des entreprises.
« Les dossiers qui sont sur la table sus-
citent de vives inquiétudes dans nos
rangs. Nous n’avons pas besoin de cela
en ce moment, alors que la conjonc-
ture ralentit sévèrement », explique
aux « Echos » Patrick Martin, le pré-
sident délégué du Medef. Edouard
Philippe réunit en effet aujourd’hui
Canicule : le
gouvernement affiche
sa mobilisation
SANTÉ
Pas moins de
12 ministres se sont
déplacés jeudi pour
marteler les messa-
ges de prévention.
Isabelle Ficek
@IsabelleFicek
A épisode de canicule excep-
tionnel, communication excep-
tionnelle. Jeudi, alors que se
sont égrenés les records de cha-
leur dans les vingt départe-
ments placés par Météo France
e n v i g i lan ce r o u g e – avec
notamment plus de 42 degrés à
Paris, pas moins de douze
ministres se sont déplacés pour
délivrer des messages de pré-
vention et afficher leur soutien
aux secteurs en première ligne.
Des transports à l’agriculture en
passant par les personnels de
santé, de la petite enfance et de
sécurité.
Vigilance pour tous
Edouard Philippe, qui s’était
exprimé la veille avec la minis-
tre de la Santé, Agnès Buzyn, en
prévision du pic de chaleur, s’est
à nouveau prêté à l’exercice
avec elle, dans un centre de
vacances pour enfants de la
région parisienne. L’occasion
pour le chef du gouvernement
de souligner le caractère « très
particulier » de cet épisode –
« Ça n’est jamais arrivé » a-t-il
insisté –, de rappeler les consi-
gnes en temps de canicule et de
« vérifier si elles sont respec-
tées ». Mais Edouard Philippe a
aussi voulu marteler son « mes-
sage de prudence, de vigilance »
aux publics « en bonne santé »
puisque, a renchéri Agnès
Buzyn, « en vigilance rouge, tout
le monde est concerné ».
Car si les leçons de la canicule
de 2003, qui avait entraîné la
mort de 15.000 à 20.000 person-
nes, ont été tirées en termes de
communication politique et de
plans de prévention auprès des
personnes âgées en Ehpad
РЕЛИЗ ПОДГОТОВИЛА ГРУППА "What's News" VK.COM/WSNWS
à Matignon les deux ministres de
Bercy (Bruno Le Maire et Gérald
Darmanin) et leur homologue à la
Santé (Agnès Buzyn) pour tenter de
faire émerger les 3 milliards d’euros
qui manquent encore pour contenir
le déficit à 2,1 % du PIB l’an prochain.
Les entreprises ont déjà été mises
à contribution au début du mois :
outre un coup de rabot de plus de
600 millions d’euros sur certaines
niches fiscales, le gouvernement a
réduit la baisse de l’impôt sur les
sociétés pour les grands groupes et
resserré le crédit impôt recherche.
« Ces deux mesures représentent
1,3 milliard d’euros. L’Etat a une
grande capacité à faire des économies
sur le dos des autres ; ce serait mieux
s’il pouvait les faire sur son propre
fonctionnement », critique Patrick
Martin.
« Ne plus jouer le jeu »
Pourtant, les entreprises pourraient
à nouveau être mises à contribution
ce vendredi. L’idée de revenir sur la
baisse des charges au-delà de
1,6 SMIC est ainsi sur la table. « Ce
sont des signaux négatifs très déstabi-
lisants qui sont envoyés. Nous avons
joué le jeu l’an dernier avec la prime
défiscalisée pour les salariés, on ne s’y
notamment, elles ne l’ont pas
toujours été par la population
en bonne santé, qui a parfois des
comportements à risque. D’où
l’insistance des mises en garde à
l’ensemble de la population. Les
plans de prévention auprès des
publics fragiles « se sont amélio-
rés », expliquant que les urgen-
ces, à ce stade, ne soient pas
engorgées, a assuré Agnès
Les plans
de prévention
auprès des publics
fragiles « se sont
améliorés ».
Buzyn. En revanche, pour
l’ensemble de la population, les
risques d’hydrocution et donc
de noyades, tout comme les
efforts sportifs, sont particuliè-
rement pointés du doigt.
« Aller plus loin »
Le message était essentielle-
ment concentré jeudi sur la
prévention. La nouvelle minis-
tre de la Transition écologique,
Elisabeth Borne, a toutefois
fustigé – pour leur gaspillage –
les pratiques telles que l’ouver-
ture sauvage des bouches
incendie, rappelant que « l’eau
est un bien précieux » alors que
77 départements connaissent
des restrictions en raison de
la sécheresse.
D’autres, à l’instar du député
Matthieu Orphelin (ex-LREM),
se sont emparés de ce nouvel
épisode pour demander d’aller
« plus loin ». Et Matthieu
Orphelin d’évoquer comme
une « priorité » des plans
d’adaptation au changement
climatique, avec des efforts
accrus de recherche, la végétali-
sation des villes, la rénovation
des bâtiments, etc. Un sujet qu’il
voudrait voir au menu du pro-
chain Conseil de défense écolo-
gique, installé au printemps par
Emmanuel Macron pour
l’acte II du quinquennat, censé
connaître une « accélération de
la transition écologique ». n
« Ce sont des
signaux négatifs
très déstablisants
qui sont envoyés. »
PATRICK MARTIN
Numéro deux du Medef
prendrait pas mieux si l’on voulait
nous dissuader de le faire cette
année », menace le numéro deux du
Medef. Au sein du gouvernement,
Bruno Le Maire est opposé à cette
mesure, qui ne provoquerait pas
non plus d’enthousiasme à l’Elysée.
« Ce serait donner un signe d’instabi-
lité fiscale, tout en relevant à nouveau
les prélèvements obligatoires, soit
deux gros inconvénients », com-
mente un bon connaisseur du dos-
sier. La piste aurait en revanche
l’avantage de dégager des écono-
mies conséquentes.
Outre ce dossier, les entreprises
s’inquiètent également d’une nou-
velle offensive de l’exécutif pour
freiner la progression des dépenses
d’indemnités journalières pour
maladie. « Nous n’avons pas envie de
revivre le feuilleton de l’an dernier »,
POURSUITE DE
LA CROISSANCE
RENTABLE AU
PREMIER SEMESTRE
2019
OBJECTIFS CONFIRMÉS
CHIFFRE
D’AFFAIRES T2
+ 2,5 %
6,5 milliards €
« Notre performance du premier
semestre reflète la priorité donnée
à une exécution de qualité,
et les progrès réalisés dans la
transformation de Danone afin
d’être plus agiles et résilients,
et générer une croissance rentable
durable. Je me réjouis de
l’accélération des ventes au deuxième
trimestre, avec une croissance dans
tous les pôles. La dynamique
d’innovation reste soutenue, et nous
CALENDRIER 2019-2020
17 octobre 2019 :
chiffre d’affaires
du 3e trimestre 2019
18 février 2020 :
résultats annuels 2019
FRANCE // 03
commente Patrick Martin. A l’été
2018, l’exécutif avait braqué
l’ensemble des partenaires sociaux
en prévoyant de transférer 900 mil-
lions d’euros de dépenses de l’assu-
rance-maladie obligatoire vers les
organismes complémentaires.
Edouard Philippe avait dû faire
marche arrière – sans renoncer à
faire des économies, plus tard.
Coût pour l’employeur
Cette année, le gouvernement vise-
rait 600 à 700 millions d’écono-
mies. Les grosses mesures de trans-
fert ont été écartées, mais elles n’ont
pas disparu. Parmi les schémas étu-
diés, les indemnités journalières
pourraient être rabotées pour les
familles nombreuses. Aujourd’hui,
les parents de trois enfants et plus
bénéficient d’une majoration de
leurs indemnités à partir du 31e jour
d’arrêt maladie en continu : au lieu
de percevoir 50 % du salaire journa-
lier de base, ils touchent 66,66 %,
dans la limite de 60 euros par jour.
Si la Sécurité sociale se désengage,
les entreprises qui assurent un
complément légal de salaire pen-
dant le deuxième mois d’arrêt vont Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef, et le président
devoir prendre le relais. Ce qui aura délégué de l’organisation patronale, Patrick Martin.
un coût pour l’employeur. n Photo Chamussy/Sipa
MARGE BNPA
OPÉRATIONNELLE COURANT S1
COURANTE S1
+ 42 PB + 6,3 %
(1)
14,69 % 1,87 €
avons également redressé la plupart Nos perspectives pour 2019
de nos activités moins performantes. sont inchangées : j’ai pleinement
L’amélioration de la marge brute, et confiance dans la poursuite de
les économies générées par notre l’accélération de la croissance
programme d’efficacité ‘Protein’ ont et de la progression de la marge
(1) En données comparables.
permis une bonne progression de opérationnelle sur la deuxième
notre marge opérationnelle. Cette partie de l’année, grâce
performance est portée par notre aux fondamentaux solides
objectif de long-terme de création de nos activités. »
de valeur responsable et inclusive ;
nous sommes en bonne voie pour Emmanuel Faber
l’atteinte de nos objectifs 2020. Président-Directeur Général de Danone
Informations actionnaires :
N° Vert 0800 320 323
www.danone.com
@Danone
Une information complète sur
les résultats semestriels 2019 de Danone
est disponible sur www.danone.com

MONDE
La BCE prépare le terrain
à une nouvelle action accommodante
l Face à la dégradation des perspectives économiques en Europe, la BCE envisage une éventuelle baisse des taux.
l Elle ouvre aussi clairement la porte à un nouveau programme de rachats d’actifs.
EUROPE
Pauline Houédé
@Pauline_H
— Correspondante à Francfort
Après avoir préparé les esprits
l’année dernière à une potentielle
remontée des taux, la BCE fait mar-
che arrière et prépare maintenant
une nouvelle série de mesures
monétaires accommodantes : face
aux risques qui pèsent sur l’écono-
mie européenne, le Conseil des gou-
verneurs, réuni jeudi à Francfort, a
ouvert la porte à une nouvelle baisse
des taux, déjà à des points bas histo-
riques, ainsi qu’au lancement d’un
nouveau programme de rachats
d’actifs (« QE »).
Dans le sillage de ces annonces,
les taux d’emprunt allemand et fran-
çais à dix ans sont tombés à un point
bas historique. L’euro est, quant à lui,
brièvement tombé à son plus bas
face au dollar depuis mai 2007. Ces
forts signaux, qui annoncent poten-
tiellement une action dès septem-
bre, étaient attendus, alors que le
président de la BCE, Mario Draghi,
avait laissé entendre en juin que
l’institution agirait en l’absence
d’améliorations quant aux perspec-
tives économiques européennes.
Guerre commerciale
et « hard Brexit »
« Les perspectives ne font que s’aggra-
ver, en particulier dans le secteur
manufacturier, […] dans des pays où
ce secteur est très important », a
déclaré jeudi Mario Draghi, pointant
l’Allemagne et l’Italie. « Ceci se pro-
page dans toute la zone euro », a
ajouté le dirigeant, pour qui un
rebond économique est maintenant
« moins probable » au deuxième
semestre. L’Italien, qui devrait lais-
ser son fauteuil fin octobre à la Fran-
çaise Christine Lagarde, explique
ces difficultés par les « incertitudes
générales » qui persistent depuis des
mois, liées à la guerre commerciale
de Washington, à la perspective d’un
« hard Brexit », ou encore au ralen-
L’euro est quant à lui
brièvement tombé
à son plus bas
face au dollar
depuis mai 2007.
tissement de l’économie chinoise.
Sur le front de l’inflation, Mario Dra-
ghi a également répété la claire insa-
tisfaction des gouverneurs. Etablie à
1,3 % en juin dans la zone euro, la
hausse des prix reste éloignée de
l’objectif de moyen terme de la BCE
« inférieur à, mais proche de 2 % ».
Les anticipations d’inflation sur les
marchés sont quant à elles tombées
à des points bas historiques.
Cette évolution pousse la BCE à
préparer un nouveau soutien moné-
taire, même si Mario Draghi a par
ailleurs pointé un risque de réces-
sion « plutôt faible », et souligné la
vigueur du marché du travail ou
encore la résistance des secteurs des
services et de la construction. En cas
de détérioration de la conjoncture,
Mario Draghi a souligné le caractère
« essentiel » de la politique budgé-
taire pour soutenir l’économie, avec
des effets plus rapides et moins
d’effets secondaires.
Dans le détail, l’institution a modi-
fié sa communication sur les taux en
ajoutant que ces derniers pouvaient
être abaissés. Les experts s’attendent
à ce que la BCE décide d’abaisser de
10, voire 20 points de base son taux
sur les dépôts, en territoire néga-
tif depuis 2014, actuellement fixé à
РЕЛИЗ ПОДГОТОВИЛА ГРУППА "What's News" VK.COM/WSNWS
–0,40 %. Avec ce taux négatif, la BCE
taxe les liquidités excédentaires que
les banques font dormir au guichet
de la banque centrale afin de les inci-
ter à prêter ces fonds aux ménages et
aux entreprises. En 2018, plus de la
moitié de la facture pour les établis-
sements bancaires, qui s’est élevée
à plus de 7 milliards d’euros, a été
réglée par les banques allemandes et
françaises.
Effet défavorable
Pour compenser l’effet défavorable
d’une nouvelle baisse de ces taux sur
la rentabilité des banques, la BCE a
chargé les comités de l’Eurosystème
d’examiner l’introduction d’un sys-
tème de modulation (« tiering ») qui
permet d’exempter de taux négatifs
un certain montant de dépôts des
banques.
La BCE a également demandé à
ces comités d’étudier des « options
concernant la taille et la composition
de potentiels nouveaux achats
d’actifs », étape préalable à un nou-
veau « QE », programme auquel elle
a pourtant mis fin en décembre der-
nier. Ces signaux accommodants
francfortois interviennent alors
que les marchés s’attendent à ce
que la Fed abaisse ses taux lors de sa
réunion du 31 juillet pour soute-
nir l’économie américaine. n
La Réserve fédérale américaine se prépare
à sa première baisse des taux depuis dix ans
Si elle s’est montrée
prudente jusqu’ici, la Fed
devrait pencher pour
une baisse modérée, lors
de sa réunion de politique
monétaire, la semaine
prochaine. D’autant
que les perspectives
économiques sont toujours
aussi incertaines.
Nicolas Rauline
@nrauline
— Bureau de New York
C’est peut-être la réunion de la Fed
la plus attendue depuis plusieurs
années. Depuis que Jerome Powell
en est le président, en tout cas. En
plein cœur de l’été, la Réserve fédé-
rale américaine pourrait bien
décider, mercredi et jeudi pro-
chain, de baisser ses taux d’intérêt.
Ce serait la première fois depuis
plus de dix ans et la crise finan-
cière… Un tournant dans la politi-
que monétaire qui devrait ravir
Donald Trump, qui l’appelle de ses
vœux depuis plusieurs mois. Le
mois dernier, la Fed avait laissé la
porte ouverte à une baisse des
taux, lors de sa dernière réu-
nion. Les « arguments pour une
politique plus accommodante se
renforcent », avait reconnu Jerome
Powell, qui avait cité les négocia-
tions commerciales ou la crois-
sance mondiale comme facteurs
d’incertitudes.
Ces dernières semaines, les
déclarations se sont multipliées
dans ce sens. Le patron de la Fed de
New York, John Williams, a ainsi
comparé une baisse des taux à une
vaccination. « C’est mieux de faire
face à la douleur d’un coup, à court
terme, que de prendre le risque de
contracter une maladie plus tard »,
a-t-il lancé. Avant que, chose inha-
bituelle, l’institution ne modère
ses propos, une porte-parole préci-
sant que Williams s’exprimait de
manière générale, et non à propos
de la situation actuelle.
Mais il était imité aussitôt par le
vice-président de la Fed, Richard
Vendredi 26 et samedi 27 juillet 2019 Les Echos
L’accueil très mitigé des
marchés aux annonces de la
Banque centrale européenne
Les marchés avaient bien
accueilli les annonces de
la BCE, laissant présager
d’un nouvel assouplisse-
ment monétaire.
Ils ont fait volte-face après
la conférence de presse
de Mario Draghi.
Guillaume Benoit
@gb_eco
Rarement réunion de politique
monétaire de juillet de la Banque
centrale européenne avait été
autant attendue par les marchés.
Après le discours choc de Mario
Draghi – son président – à Sintra
(Portugal) en juin et les différents
messages envoyés par les mem-
bres de la BCE, les investisseurs
pressentaient que l’institution de
Francfort s’apprêtait à prendre
un virage très accommodant.
Mais les annonces n’ont pas for-
cément été aussi fortes qu’ils
l’espéraient.
Pourtant, la publication du
communiqué de la banque cen-
trale, à 13 h 45, semblait répon-
dre à leurs attentes. Celle-ci a été
immédiatement saluée par les
marchés. Les taux d’emprunts
d’Etat de la zone euro ont plongé à
des niveaux jamais atteints. Le
rendement français à 10 ans a
touché –0,18 %. Celui du Bund
allemand est tombé à –0,42 %. Le
taux grec est même passé sous les
2 %. Le mouvement le plus spec-
taculaire est venu de Suisse, où,
par ricochet, le taux à 50 ans est
passé sous zéro. Toute la dette de
la confédération traite désormais
avec des rendements négatifs.
L’euro s’est enfoncé face au
billet vert, à 1,1101 dollar, son plus
bas niveau depuis 2017. Une nou-
velle baisse des taux aurait en
effet pour conséquence d’affaiblir
la devise européenne. Une pers-
pective qui irrite d’ailleurs au plus
haut point le président améri-
Clarida. « Il n’est pas nécessaire
d’attendre que les choses aillent mal
pour effectuer une série de baisses
des taux, a confié le lieutenant de
Powell à Fox Business. Nous devons
prendre une décision en fonction de
l’orientation de l’économie et sur-
tout de l’orientation des risques. »
Croissance ralentie
Résultat : dans un sondage paru ce
jeudi, 95 % des économistes inter-
rogés par Reuters penchent pour
une baisse des taux de 0,25 point.
Autres scenarii possibles : le statu
quo, mais aussi une baisse plus
radicale de 0,5 point. Celles-ci a ses
adeptes mais ne devrait pas rallier
la majorité des gouverneurs.
Depuis la dernière réunion de
politique monétaire, les perspecti-
ves économiques ne se sont pas
améliorées. Même si les négocia-
tions commerciales entre
Washington et Pékin doivent
reprendre la semaine prochaine,
en Chine, les positions des deux
camps semblent encore très éloi-
cain, Donald Trump. A la Bourse
de Paris, le CAC 40 a bondi de
1,20 %, atteignant 5.670 points en
séance, du jamais vu en douze
ans.
Mais, alors que se déroulait la
traditionnelle conférence de
presse qui suit la réunion du Con-
seil des gouverneurs de la BCE, on
a assisté à une véritable volte-face
sur les marchés. Les taux d’Etat
de la zone euro ont terminé en
hausse. Le dollar a perdu tous ses
gains face à l’euro. Quant au
CAC 40, il a terminé la séance
dans le rouge, en baisse de 0,50 %.
Revirement
Un revirement qui paraît difficile
à comprendre. En répondant aux
journalistes, Mario Draghi a réi-
téré l’engagement de la BCE à agir
si nécessaire, d’autant que les
perspectives économiques se
détérioraient encore. Et il a
insisté, à de nombreuses reprises,
sur le fait que la banque centrale
ne se satisfaisait pas du niveau
actuel de l’inflation, qui constitue
le paramètre central de sa politi-
que monétaire.
Mais, pour certains investis-
seurs, il s’est encore montré trop
optimiste, estimant que « les ris-
ques de récession étaient faibles ».
De quoi laisser penser que la
réponse de la BCE pourrait être
moins forte, selon eux. Le mes-
sage de Mario Draghi a pu aussi
être parasité par les déclarations
du ministre allemand des Finan-
ces. Olaf Scholz s’est montré assez
hostile à l’idée d’un plan de
relance en Allemagne, réduisant
les espoirs d’une reprise de la
croissance européenne. n
–0,50 %
Le CAC 40 a terminé
la séance dans le rouge.
gnées. Et la publication des chiffres
de la croissance du deuxième tri-
mestre, ce vendredi, devrait confir-
mer le ralentissement de l’écono-
mie américaine, avec une
progression du PIB attendue
autour de 2 %, contre 3,1 % au pre-
mier trimestre.
Certains pensent toutefois que
les marchés, portés récemment par
la perspective de plusieurs baisses
de taux dans les prochains mois,
risquent d’être déçus. La plupart
des indicateurs restent bons, avec
un taux de chômage au plus bas et
une consommation qui résiste. Ce
qui pourrait inciter la Fed à rester
prudente d’ici à la fin de l’année.
« L’inflation n’est pas si faible. Or,
une partie des baisses que les mar-
chés attendent de la Fed se basait sur
ce calcul d’une inflation très faible, a
expliqué cette semaine Joseph
Zidle, responsable des investisse-
ments chez Blackstone. Et, si la
croissance économique ralentit, je
pense que nous éviterons une réces-
sion pendant un long moment. » n

Les Echos Vendredi 26 et samedi 27 juillet 2019
Pedro Sánchez rate l’investiture
ESPAGNE
Le leader socialiste
n’a pas réussi
à obtenir la confiance
de la majorité du
Parlement espagnol.
Ses alliés potentiels
de Podemos
conditionnaient
leur soutien
à l’obtention
de postes clefs
au gouvernement.
Cécile Thibaud
@CecileThibaud
— Correspondante à Madrid
Pari raté pour Pedro Sánchez. Le
dirigeant socialiste n’a pas réussi à
obtenir l’investiture du Parlement
espagnol. Deux jours après le pre-
mier vote, l’échec s’est répété. Le
sprint final des négociations avec
ses alliés potentiels de Podemos a
débouché jeudi sur une impasse
totale et sa candidature à la prési-
dence du gouvernement a été reje-
tée par 155 voix contre, sur un total
de 350 députés dans l’hémicycle.
Il n’a obtenu en sa faveur que les
123 voix du groupe socialiste ainsi
que celle du seul élu du petit parti
régionaliste de Cantabrie, tandis
que Podemos, qui aurait dû être le
partenaire de référence des socia-
listes, décidait finalement de s’abs-
tenir et de faire échouer la constitu-
tion d’un gouvernement.
Reproches croisés
« A quoi sert une gauche qui perd
même quand elle gagne ? » lançait
Pedro Sánchez depuis la tribune,
quelques minutes avant le vote,
accusant durement Pablo Iglesias
d’avoir sabordé tout projet de gou-
vernement progressiste, en dépit,
dit-il, des « grandes similitudes entre
les deux partis en matière de pro-
gramme social, écologique, fémi-
niste ». Face à lui, Pablo Iglesias per-
sistait : « Nous demandons des
compétences, pas des portefeuilles,
des compétences pour augmenter le
SMIC, pour freiner les privatisations
dans la santé, pour une loi sur l’eutha-
nasie, pour abaisser les frais d’inscrip-
tion universitaires », assurait-il.
Le suspense aura duré jusqu’à la
dernière minute, après des jours
d’un feu croisé de reproches, entre
des négociations rompues, des con-
versations réamorcées et une suc-
cession de déclarations fracassan-
tes, p endant que les équip es
Kim Jong-un asticote Donald Trump en tirant deux missiles
ASIE
L’armée nord-
coréenne a tiré,
jeudi matin, vers
la mer du Japon
deux missiles
à courte portée.
Yann Rousseau
@yannan
— Correspondant à Tokyo
Un mois seulement après avoir ren-
contré Donald Trump sur la fron-
РЕЛИЗ ПОДГОТОВИЛА ГРУППА "What's News" VK.COM/WSNWS
La candidature de Pedro Sánchez à la présidence du gouvernement a été rejetée par 155 voix contre,
sur un total de 350 députés dans l’hémicycle. Photo Oscar Del Pozo/AFP
négociaient pied à pied le décou-
page des responsabilités au sein de
la future coalition.
« Podemos voulait gérer plus de la
moitié du budget. Ils nous ont
demandé littéralement les clefs du
gouvernement », protestait jeudi
matin la socialiste Carmen Calvo en
critiquant les exigences « irréalis-
tes » de Podemos, qui a préféré par-
ler portefeuilles plutôt que pro-
gramme. Elle accusait le petit parti
de gauche radicale de ne pas avoir
« bougé de ses positions maximalis-
tes », et d’avoir refusé la proposition
socialiste qui passait par une vice-
présidence des affaires sociales qui
aurait été confiée à la numéro deux
de Podemos, Irene Montero, ainsi
tière entre les deux Corées et pro-
mis une reprise des négociations
sur la dénucléarisation, Kim
Jong-un a décidé de tester, une nou-
velle fois, la patience du président
américain en faisant tirer, jeudi
matin, deux missiles de nouvelle
génération. Selon l’état-major de
l’armée sud-coréenne, ces deux
missiles à courte portée ont été lan-
cés, juste avant 6 heures du matin
(heure locale) depuis une base
située près de Wonsan, sur la côte
sud-est de la Corée du Nord, en
direction de la mer du Japon. Ils ont
atteint une altitude de 50 kilomè-
tres et sont tombés en mer, avant
Un nouveau vote
devrait avoir lieu en
septembre mais tout
laisse présager des
élections législatives
anticipées en
novembre prochain.
que trois ministères : celui du loge-
ment et de l’économie sociale, celui
de la santé, de la consommation,
ainsi que celui de l’égalité.
« Nous ne pouvons pas accepter
qu’on nous donne des boîtes à outils
vides », répliquait Pablo Echenique,
en charge des négociations du côté
d’entrer dans la zone exclusive du
Japon, à 430 kilomètres des côtes
coréennes.
Dans les minutes qui ont suivi, les
gouvernements japonais et sud-co-
réen ont fermement condamné ces
tests. Le ministre japonais de la
Défense, Takeshi Iwaya, les a ainsi
qualifiés de « très regrettables ».
« Nous appelons la Corée du Nord à
mettre fin aux actions qui n’aident pas
à apaiser les tensions militaires dans
la péninsule coréenne », a expliqué
Choi Hyun-soo, la porte-parole du
ministère de la Défense sud-coréen.
Elle a encore expliqué que ces tirs de
Pyongyang ne représentaient pas
de Podemos. « Nous ne sommes pas
là pour avoir un rôle décoratif, nous
voulons des ministères et des postes
pour pouvoir vraiment changer les
choses », insistait-il en manifestant
son scepticisme face aux intentions
des socialistes.
Incertitude
Faute d’accord à gauche, pour un
gouvernement progressiste, et sans
possibilité non plus d’alternative à
droite, le pays s’enlise dans une lon-
gue incertitude. Une nouvelle tenta-
tive de vote devrait avoir lieu en sep-
tembre. Mais nombre d’analystes
politiques tablent déjà sur la convo-
cation d’élections anticipées pour
novembre prochain. n
une violation directe des récents
accords signés entre les deux
Corées. « Mais ils vont contre leur
esprit », a pointé Choi Hyun-soo.
Comme il l’avait fait en mai der-
nier, Kim Jong-un a pris soin de tes-
ter une catégorie de missile qui n’est
pas présentée, par la Maison-Blan-
che, comme une remise en ques-
tion du cadre de négociation établi
entre les deux pays. Washington
ayant expliqué qu’il interromprait
ses discussions avec Kim Jong-un si
la Corée du Nord venait à reprendre
des tirs de missiles balistiques à lon-
gue portée ou à tester des charges
nucléaires. « Je ne considère pas du
La mort
de son président,
un nouveau test
pour la Tunisie
AFRIQUE DU NORD
Le président
tunisien
Beji Caïd Essebsi
s’est éteint, jeudi,
à quatre-vingt-
douze ans.
Michel De Grandi
@MdeGrandi
avec C. P.
Trois semaines après un pre-
mier malaise sérieux, le prési-
dent tunisien Béji Caïd Essebsi,
s’est éteint, jeudi, à l’âge de qua-
tre-vingt-douze ans. Ironie du
sort, il est mort le jour de la fête
de la République, qui célèbre la
création de la Tunisie moderne.
Le président du Parlement,
Mohammed Ennaceur, assu-
rera l’intérim à la tête de l'Etat.
Béji Caïd Essebsi a joué un
rôle-clef dans la transition
démocratique entamée en 2011
après la chute de l’autocrate
Zine el Abidine Ben Ali. L’accord
de partage du pouvoir qu’il avait
conclu entre son parti, Nidaa
To u n e s , e t l e s i s l a m i s t e s
d’Ennahdha a permis de stabili-
ser la situation politique et d’évi-
ter la dérive autocratique cons-
tatée dans d’autres pays touchés
par le « printemps arabe »,
comme l’Egypte.
Réussite démocratique
De bout en bout à partir de la
« Révolution de jasmin », Béji
Caïd Essebsi a été présent sur la
scène politique. Comme Pre-
mier ministre d’abord, en 2011,
puis comme chef de l’Etat trois
ans plus tard lors de la première
présidentielle démocratique au
suffrage universel direct. Il avait
alors quatre-vingt-huit ans. Il ne
lui a manqué que quelques
semaines pour boucler
son mandat présidentiel qu’il
avait décidé de toute manière de
ne pas renouveler. Des élections
législatives doivent avoir lieu le
6 octobre, avant un scrutin pré-
sidentiel le 17 novembre, le troi-
sième depuis 2011. La Tunisie a
été saluée comme la seule réus-
site démocratique des soulève-
tout cela comme une rupture dans la
relation de confiance », avait expli-
qué Donald Trump, en mai, lorsque
l’armée nord-coréenne avait repris,
pour la première fois depuis
novembre 2017, ses tests de missiles
à courte portée.
Rompre le pacte
de confiance
Au sein même de l’administration
américaine, cette indulgence fait
toutefois grincer quelques dents.
Plusieurs responsables, dont John
Bolton, le conseiller à la sécurité
nationale du président américain,
estiment, eux, que Pyongyang a
MONDE // 05
ments du « printemps arabe »
en se dotant d’une nouvelle
constitution, en organisant des
élections libres et en formant un
gouvernement de coalition réu-
nissant laïcs et islamistes modé-
rés. De l’ère Essebsi, on retiendra
aussi le travail effectué pour
faire en sorte que les femmes
arrivent à égalité des hommes.
Le chef de l’Etat a ainsi fait annu-
ler une circulaire empêchant le
mariage des Tunisiennes
musulmanes avec des non-mu-
sulmans. Il a également oeuvré à
l’égalité homme-femme dans
les questions d’héritage.
Mécontentement social
Ces avancées politiques n’ont
pourtant pas été accompagnées
par des progrès économiques de
même importance. « Beji Caïd
Essebsi laisse un pays dans une
situation économique précaire
qui alimente un mécontentement
social », résume Ruben Nizard,
économiste Afrique de
Coface. Le taux de chômage
s’établit à 15,5 % contre 12 % en
2010 et touche surtout les moins
de vingt-cinq ans. La croissance
est faible (+2,7 % cette année
après 2,5 % en 2018) et les étran-
gers ne viennent pas. « La fai-
blesse des investissements directs
étrangers s’explique avant tout
par l’instabilité sécuritaire » qui
persiste et dont le pays n’arrive
pas à se défaire, poursuit l’éco-
nomiste.
Fin juin, deux attentats ont de
nouveau secoué la capitale et
jeté une ombre sur une saison
touristique prometteuse. Les
recettes dégagées pour le pre-
mier semestre de cette année
ont bondi de 42,5 % sur un an, le
nombre de visiteurs étant en
hausse de 16,7 % à 3,8 millions.
Cette renaissance du tourisme
tunisien est cruciale pour le pays
sachant qu’il a généré 13,8 % de
son PIB en 2018, selon une étude
de KPMG réalisée p our le
compte de la Fédération tuni-
sienne. Au-delà de l’indicateur
macro-économique, la donne
est tout particulièrement sensi-
ble sur le plan social. Le secteur
employait l’an dernier 9,4 % de
la population active. n
clairement rompu, par ces tirs, le
pacte de confiance entre les deux
pays. En titillant une fois encore
Donald Trump, Kim Jong-un sem-
ble signifier son agacement face à la
laborieuse reprise des pourparlers
sur le nucléaire nord-coréen. Pyon-
gyang pourrait envisager des opé-
rations militaires beaucoup plus
provocantes si les Etats-Unis et la
Corée du Sud refusaient de renon-
cer à leurs exercices militaires con-
joints, programmés dans les pro-
chains jours. Le pays pourrait
même aller jusqu’à revoir son
moratoire sur ses essais balistiques
et nucléaires. n
 РЕЛИЗ ПОДГОТОВИЛА ГРУППА "What's News" VK.COM/WSNWS

06 // Vendredi 26 et samedi 27 juillet 2019 Les Echos

idées&débats

Pourquoi tant de flou, en Europe,
autour du cas Huawei
L e débat continue en Europe
sur l’inclusion des équipe-
ments Huawei dans la 5G à
venir. Il est bien moins nourri au
Japon, en Corée du Sud, en Australie
et aux Etats-Unis, où des disposi-
tions administratives ou légales
excluent largement l’entreprise. A
l’inverse, la plupart des pays en déve-
loppement ou émergents d’Afrique,
du Moyen-Orient et d’Asie ne sem-
blent pas mettre en question
Huawei. Seule l’Inde est en proie à
une hésitation « à l’européenne ».
Est-ce parce que les Européens ne
veulent pas s’aligner sur l’adminis-
tration Trump, ni déroger aux règles
de l’Organisation mondiale du com-
merce (OMC) en bannissant une
entreprise de marchés publics qu’ils
restent ainsi dans le flou ? Ce n’est
qu’une partie de l’explication.
L’autre raison, c’est que la structu-
ration du marché européen des télé-
coms l’a rendu très fragile. Il y a trop
d’opérateurs et surtout des réseaux
fragmentés entre 28 Etats membres.
L’action résolue de l’Union euro-
péenne en faveur des consomma-
teurs a réduit les marges. Enfin, les
pouvoirs publics sont âpres au gain
lors de la vente des fréquences. A
cela, s’ajoute l’angoisse d’être en
retard sur la concurrence pour la
digitalisation de l’industrie, une
révolution proche.
Huawei a des arguments impor-
tants aux yeux d’opérateurs télé-
coms de taille limitée ou financière-
ment faibles. L’entreprise offre des
solutions intégrées à 100 %, à un coût
initial réputé au-dessous de ses
concurrents. Les inconvénients –
failles logicielles importantes révé-
lées par diverses enquêtes, coûts de
maintenance élevés – n’apparaissent
que plus tard et très peu pour qui ne
prête pas attention à la sécurité des
réseaux et à la dépendance ulté-
rieure. Ce dernier point n’a pas assez
été débattu. La question de sécurité
nationale ne peut être tranchée que
par des services étatiques. Mais la
dépendance ultérieure est aussi un
problème en soi. L’inconvénient des
solutions intégrées de Huawei, c’est
qu’au sein d’un même réseau elles se
mélangent mal avec d’autres four-
nisseurs d’équipements. Passer de la
4G à la 5G chez Huawei, c’est relati-
vement facile. Changer de fournis-
seur, cela exige de remplacer toute la
génération 4G pour un coût plus
élevé, bien sûr. Ce sera encore plus
vrai de la 5G.
En préemptant la demande avec
des prix bas et une facilité indéniable
d’installation, Huawei s’assure pour
l’avenir d’une position dominante
LE POINT non seulement dans la 5G, mais
DE VUE
aussi de façon prévisible dans
l’Internet des objets et donc la révo-
de François Godement lution manufacturière. Il le fait avec
une recette supplémentaire par rap-
port aux tactiques de « dumping »
auxquelles la Chine nous a habitués :
l’entreprise ne veut pas renoncer à
cet aspect intégré et fermé de ses
équipements. Tout au plus propose-
t-elle d’ouvrir ses codes sources aux
autorités de cybersécurité dans
quelques pays. Pour preuve, elle
n’adhère pas (à la différence de l’opé-
rateur chinois China Mobile ou de
ZTE) à l’alliance internationale
O-RAN. Constituée en Allemagne
par de grands opérateurs télécoms
(y compris Deutsche Telecom et
Orange) et rejointe par les autres
grands fabricants de réseau,
l’alliance œuvre pour l’architecture
ouverte, standardisée, en code
source libre des équipements
réseaux, et pour la virtualisation de
ceux-ci – réduisant les coûts et ren-
dant plus facile leur sécurisation.
Bien entendu, le choix
a des implications
de sécurité.
Mais les implications
économiques sont tout
aussi importantes.
Huawei justifie son refus en argu-
mentant que sa solution intégrée est
meilleure que ce qui résulterait
d’une coopération quasi universelle.
Faut-il s’en étonner, les grands opé-
rateurs américains et japonais,
d’ATT à Rakuten, qui ne sont pas ou
peu entrés dans l’écosystème
Huawei, militent pour l’ouverture et
la virtualisation des réseaux. Au
Japon, Rakuten commence à mettre
en place ces réseaux virtualisés, où le
Stefan Wermuth/Bloomberg
rôle des clouds dans la transmission
est bien plus important que celui des
relais usuels. Les grands opérateurs
européens, bien moins rentables
pour les raisons évoquées ci-dessus,
penchent souvent, même quand ils
sont membres d’O-RAN, pour la
solution de facilité à court terme de
Huawei.
Bien entendu, le choix a des impli-
cations de sécurité. Mais les implica-
tions économiques sont tout aussi
importantes. Les mêmes opérateurs
européens, qui voudraient réduire le
nombre de leurs concurrents, mili-
tent parfois pour la présence de
Huawei, parce qu’elle assure plus de
concurrence chez les équipemen-
tiers : on les comprend sur ce point.
Mais, à plus long terme, ce sont bien
les solutions ouvertes et interchan-
geables, y compris au sein d’un
même réseau, et plus encore à l’ère
de l’Internet des objets, qui assure-
ront non seulement la sécurité, mais
aussi la concurrence.
François Godement
est conseiller pour l’Asie
à l’Institut Montaigne.

DANS LA PRESSE
ÉTRANGÈRE

Vers des métropoles sans enfants, aux Etats-Unis ?

•ceDes villes sans enfants aux Etats-Unis ? C’est peut-être

qui attend les métropoles américaines, explique le
magazine « The Atlantic » dans un article long format.
Depuis 2011, le nombre de naissances à New York a
diminué de 9 %. Manhattan enregistre, à lui seul, une
baisse de 15 %. A ce rythme, la population infantile
y serait réduite de moitié d’ici 30 ans dans l’île. De
même à San Francisco, Seattle et Washington, le nom-
bre de familles avec enfants de six ans ou plus est
en déclin.
L’implantation de grandes sociétés du numérique et
de la tech, dans ces métropoles américaines, attire
comme un aimant « une population blanche, aisée et
diplômée », explique le magazine. Celle-ci préfère se
consacrer à sa carrière plutôt qu’à la fondation
d’une famille. Ces nouveaux citadins font grimper en
flèche le coût de la vie, et en particulier le prix du mètre
carré, à l’achat comme à la location. Cela décourage les
couples d’avoir des enfants. En 2018, le taux de fécondité
des Etats-Unis est tombé à son plus bas niveau depuis
trente-deux ans, explique le magazine.
Autre conséquence, les familles avec enfants sont
contraintes de migrer vers des quartiers résidentiels en
périphérie. Ainsi, Los Angeles, Chicago, New York et
Philadelphie ont perdu, au total, 2 millions de résidents
entre 2010 et 2018. Plus économique, la banlieue est
aussi plus adaptée aux familles. Les écoles, les parcs, les
espaces réservés aux poussettes, les restaurants avec
des chaises hautes, les baby-sitters et les places de sta-
tionnement pour voiture familiale y sont beaucoup plus
nombreux.
— S. F.

Les Echos Vendredi 26 et samedi 27 juillet 2019
LE POINT
DE VUE
de Jérôme Dubus
P aris est une ville de paradoxes.
Pôle d’attractivité européen que
fuient ses habitants. Cité fantas-
mée des « riches » où la location est la
norme et la propriété l’exception. Ville
Lumière à l’espace public ravagé par les
affres de la négligence. Bref, aux yeux
du monde, Paris restera toujours Paris,
mais, si cette apparence est préservée,
c’est bien au prix et au mépris de la qua-
lité de vie des ménages parisiens. Le
premier des sujets est sans nul doute
celui du logement. Faute d’offres immo-
bilières suffisantes à des prix aborda-
bles, le parcours résidentiel à Paris reste
désespérément bloqué. Le prix de vente
moyen approche 10.000 euros le mètre
carré, tandis que celui de la location
frôle déjà les 25 euros mensuels. Paris,
troisième ville la plus chère du monde,
expulse ainsi les classes moyennes et les
familles de ses murs.
La responsabilité première incombe
aux locations saisonnières, qui rédui-
sent le parc locatif dans une ville si
dense que les constructions ne peuvent
plus suivre. La Mairie a fait de cette
question son cheval de bataille, mais
force est de constater qu’elle contribue
elle-même à l’aggravation de la situa-
tion. Depuis dix-huit ans, elle produit
une politique du logement déséquili-
brée : conventionnements tous azi-
muts, encadrement des loyers, le HLM
en guise d’unique horizon pour les Pari-
siens. Sans surprise, le résultat n’est pas
à la hauteur des espérances : spécula-
tion immobilière, explosion des
demandes de logements sociaux dou-
blée d’un taux de rotation trop margi-
LE POINT
DE VUE
de Fatima Orsatelli
et Alain Trannoy
L
’affluence des candidatures à la
mairie de Marseille étonne, tant
la tâche pour relever la ville
s’annonce ardue. Au-delà d’une façade
maritime attrayante, les failles sont visi-
bles. L’anarchie des embouteillages est
la conséquence du manque d’infras-
tructures et de services de transport. Le
mistral pousse les déchets mal triés et
mal ramassés. Plus grave, on peinerait à
citer un secteur où la ville est en avance,
malgré un endettement record. Mais
l’essentiel n’est pas là. Avant même de
miser sur ses atouts, il faut poser un dia-
gnostic sur les handicaps de Marseille,
pour avoir une chance de les résoudre.
Alors qu’il est désormais d’usage
d’opposer les métropoles dynamiques à
la France des villes moyennes en déclin,
la création d’emplois place Marseille à
l’avant-dernier rang des villes de plus de
200.000 habitants. Quand Lyon et Tou-
louse créaient 20.000 emplois supplé-
mentaires, entre 2011 et 2016, Marseille
n’en gagnait même pas 1.000. Quand
Aix-en-Provence (Bouche-du-Rhône)
tire la croissance en matière de start-up,
Marseille sous-performe. Elle reste une
grande ville pauvre, à croissance lente,
terriblement inégalitaire.
Un seul nom résume cette béance :
les quartiers nord. Le taux de pauvreté y
dépasse 40 % en 2015, p our une
moyenne nationale de 14 %, avec un
record national pour le 3e arrondisse-
ment, à 54 %, en hausse de trois points
par rapport à 2012. La malédiction de
ces quartiers au nord de la Canebière
РЕЛИЗ ПОДГОТОВИЛА ГРУППА "What's News" VK.COM/WSNWS
Attirer les classes
moyennes à Paris
nal, désinvestissement locatif, défaut
d’entretien par les bailleurs, effet de
rétention ou a contrario de mise en
vente, qui conduira toujours à réduire le
parc locatif privé, recul de la mixité
sociale d’une ville divisée entre proprié-
taires aisés et locataires précarisés.
Néanmoins, il n’y a pas de fatalité à ce
que les classes moyennes soient victi-
mes du logement à Paris. La réforme de
nos politiques de logement est devenue
une nécessité à laquelle les élections
municipales devront répondre, car nos
choix en matière d’habitat définiront
l’avenir de notre ville.
Aux yeux du monde,
Paris restera toujours
Paris, mais, si cette
apparence est
préservée, c’est bien
au prix et au mépris
de la qualité de vie des
ménages parisiens.
Il faudra tout d’abord reconstituer
l’offre, via la transformation de bureaux
en logement (1.200 par an) et la cession
de biens du parc social à leurs occu-
pants (1 % du parc par an). Nous
devrons ensuite mettre en œuvre un
plan de relance de l’accession sociale à
la propriété (1.000 logements par an)
tout en offrant des aides accrues aux
propriétaires en vue de l’amélioration
de leur résidence.
Sortir Marseille
de la pauvreté
vient de loin. Une étude récente révèle
l’importance historique des facteurs
environnementaux dans la ségrégation
urbaine. Lors de l’industrialisation, le
prolétariat s’est installé à proximité des
usines. Une fois la population pauvre
fixée dans ces parties par défaut, une
très légère préférence pour l’entre-soi,
comme l’a révélé le sociologue Thomas
Schelling, Nobel d’économie 2005, suf-
fit à en faire partir les couches moyen-
nes.
Dans les quartiers
nord de Marseille, la
pauvreté dépasse 40 %,
pour une moyenne
nationale de 14 %.
Les quartiers nord de Marseille, coin-
cés entre le port, les entrepôts, l’auto-
route et la ligne de chemin de fer ont
suivi la règle et ont été choisis comme
réceptacle des vagues d’immigration.
La fumée des usines a été remplacée par
le nuage de pollution aux hydrocarbu-
res, à l’ozone et aux particules fines des
voitures et des bateaux. Même si toute
la ville est impactée, les quartiers nord
sont en première ligne.
Aussi faut-il dire avec force que tant
que la ville ne fera pas le choix de résou-
dre le problème posé par les quartiers
nord, la croissance de la ville restera
anémique. Trop d’inégalité et de pau-
vreté fixe les trafics et freine la crois-
Enfin, le logement social devra rester
une chance pour les plus fragiles ainsi
qu’une opportunité pour chacun d’enga-
ger son parcours résidentiel. En revan-
che, il ne devra plus être ce lieu d’assigna-
tion à vie. Pour cela, la Ville doit
s’engager pour une répartition plus
équilibrée en matière de catégories de
logements afin qu’aucun arrondisse-
ment ne soit exclu de la production
de logements sociaux. Demandons
aussi l’annulation de toutes les opéra-
tions de conventionnement de prêt loca-
tif intermédiaire (PLI) en cours et enga-
geons pour les classes moyennes un
plan quinquennal de création de loge-
ments intermédiaires (3.000 PLI par
an), notamment là où le seuil légal de
20 % de logement social est déjà atteint.
Pensons l’enjeu du logement avec
modernité et à l’échelle métropolitaine.
Paris doit lancer une collaboration avec
les collectivités voisines afin de réaliser
de nouvelles opérations avec la Métro-
pole du Grand Paris, en apportant un
potentiel financement. En somme, per-
mettons simplement à nouveau aux
Parisiens de jouir de leur ville, de s’y loger
et d’y vivre sans crainte du déclasse-
ment. Permettons aux plus fragiles
comme aux plus fortunés ou aux classes
moyennes de se dire tous également
« parisiens ». Bref, permettons à Paris de
retrouver enfin son rôle universel de ville
des différences sociales embrassées.
Jérôme Dubus, conseiller
de Paris, est président du groupe
Parisiens progressistes, constructifs
et indépendants (PPCI).
sance. Ce constat universel fonctionne
aussi pour Marseille. Or, la politique de
la municipalité actuelle est d’ignorer les
quartiers nord. Ne devant pas son élec-
tion à ces quartiers, le maire s’en est
désintéressé. Sous-dotés en infrastruc-
tures et en transports, ghettos commu-
nautaires, scolaires et culturels, aban-
donnés des politiques publiques, la
participation électorale aux dernières
législatives n’y a pas dépassé 17 % des
inscrits. La pauvreté économique est
entretenue par la pauvreté politique. A
Marseille, la « fabrique de Français »
qui tournait à plein régime par l’apport
des générations successives d’immi-
grants s’est enrayée. Désormais deux
villes se tournent le dos.
Nommer les problèmes, c’est com-
mencer à les résoudre. La prochaine
élection municipale devra poser cet
enjeu de casser le ghetto des quartiers
nord en retissant une trame urbaine.
L’économie de toute la ville en dépend.
Le social et l’économique vont de con-
cert. Avant de demander une aide à
l’Etat, les Marseillaises et Marseillais
doivent se saisir de l’enjeu. C’est la clef de
la renaissance de Marseille.
Fatima Orsatelli, militante
associative, est une ancienne élue
au Conseil régional de Provence-
Alpes-Côte d’Azure, chargée
de la politique de la ville.
Alain Trannoy est professeur
à l’école d’économie d’Aix-Marseille.
Le Français Kylian Mbappé enlace la star brésilienne du PSG Neymar,
sur le départ. Photo Filippo Monteforte/AFP
Neymar au PSG : les leçons
d’un échec managérial
LIBRE
PROPOS
Par Olivier Wierzba
et Laurent Acharian
R
ien ne va plus entre Neymar et le
PSG. Le Brésilien a exprimé ses
envies de départ. La relation s’est
vite détériorée entre l’un des joueurs les
plus talentueux de sa génération et le club
de la capitale. Neymar a bien sûr gagné, au-
delà de ses 37 millions d’euros par an, six
trophées en deux ans. Mais il n’a jamais per-
mis à Paris Saint-Germain de dépasser les
huitièmes de finale de la Ligue des cham-
pions, qui était le principal objectif de sa
venue en 2017 pour 222 millions d’euros.
La situation n’a rien d’original dans le
monde de l’entreprise. Et il existe des leviers
qui permettraient au club de sortir de cette
situation par le haut. Le problème réside
principalement dans le comportement du
joueur. Il fait à peu près ce qu’il veut. Sur le
terrain cela s’entend. Sa créativité nécessite
une liberté importante dans un cadre
donné. Mais, en dehors, moins. A l’occasion
de ses deux blessures graves au pied en 2018
et 2019, le joueur s’est fait soigner selon un
protocole médical qui n’était pas celui
choisi par le club. Le joueur a par ailleurs
quitté Paris pour rejoindre le Brésil sans
l’accord de son entraîneur, Thomas Tuchel,
au lendemain de la finale de la Coupe de
France, perdue fin avril. Il a, enfin, repris
l’entraînement cet été avec sept jours de
retard sur la convocation du club.
Le comportement d’un joueur ou d’une
personne en entreprise répond toujours au
contexte dans lequel il évolue. On agit de
façon rationnelle par rapport à ses objectifs
individuels, à la part des objectifs collectifs
dans ceux-ci et aux conséquences potentiel-
les de ses actes. Pour faire évoluer le com-
portement de Neymar, il faut donc que le
cadre soit modifié, que des éléments struc-
turels de l’entreprise PSG le soient égale-
ment. Cela signifie que les objectifs indivi-
duels et collectifs doivent être connus, que
les modes d’évaluation et de rémunération
doivent être liés à ces objectifs. Il s’agit aussi
de redéfinir et surtout d’appliquer les règles.
Il doit y avoir des sanctions quand elles ne
sont pas suivies. Neymar ne peut pas être
au-dessus. Cela implique du courage mana-
gérial. Unai Emery, ex-coach du PSG, et
Thomas Tuchel sont de grands entraîneurs.
IDEES & DEBATS // 07
Ils n’ont pourtant jamais réussi à faire valoir
leur autorité sur le joueur ni celle de la
structure.
Le respect des règles générales ne signifie
pas pour autant que le joueur n’a pas une
valeur particulière dont il faut tenir compte
et qu’il faut, bien sûr, utiliser et développer.
Les responsabilités doivent être distribuées
au sein du groupe en fonction des qualités
des uns et des autres. Neymar n’est pas un
joueur comme les autres. Il fait partie de ces
éléments capables sur une action de faire la
différence. Il est donc essentiel de lui définir
un territoire pour qu’il exprime sa créati-
vité. Autrement dit, il doit pouvoir être auto-
risé à moins défendre, à concentrer son
énergie sur l’attaque ou bien à tirer les
penaltys afin de renforcer ses statistiques et
sa réussite perçue.
Pour faire évoluer
le comportement
de Neymar, il faut que
le cadre soit modifié, que
des éléments structurels
de l’entreprise PSG
le soient également.
Il s’agit aussi de redéfinir
et surtout d’appliquer
les règles.
Le PSG d’un point de vue sportif ne gran-
dira que quand il aura défini ces règles et ces
responsabilités. Si Neymar finit par partir, il
y aura deux interprétations possibles et
contradictoires. Tout d’abord, cela pourra
se lire comme l’incapacité du club à gérer
les fortes personnalités au sein d’un collectif
et donc à définir un cadre et des règles. Ce
serait en somme une sorte de faillite du
management. Ou, au contraire, cela pour-
rait marquer la capacité ultime de l’institu-
tion à sanctionner et à ériger le club au-des-
sus des individus.
Une chose est sûre : seules les grandes
entreprises gagnent la Ligue des cham-
pions. Pas seulement les grandes équipes.
Au club, Leonardo, le nouveau directeur
sportif, en a sûrement déjà pleinement
conscience.
Olivier Wierzba est directeur associé
senior chargé de l’activité sport du BCG.
Laurent Acharian est directeur
du marketing du BCG.

08 // IDEES & DEBATS
Branquignoleries,
saison 2
J.-L. Mélenchon, M.
Le Pen et N. Dupont-
Aignan font alliance
pour renverser
E. Macron et le général
de Villiers accepte de
porter leurs couleurs.
Marion Maréchal,
soutenue par une large
fraction de la droite
au Rassemblement
national, se lance
dans la présidentielle.
L
a Bourse du travail de Paris était
pleine à craquer. Tout le ban et
l’arrière-ban de la gauche de la gau-
che avaient fait le déplacement. Les
cohortes de syndicalistes
d’info’Com-CGT occupaient une aile entière
avec une sono crachant les notes de « L’Interna-
tionale ». Collés à eux, les camarades de SUD-
rail et SUD-éducation, dont l’ampli diffusait les
accents d’une chanson de rap intitulée « Nique
la France ». La rédaction du « Monde diplomati-
que » boudait ostensiblement Edwy Plenel et les
quatre journalistes de Mediapart l’entourant,
prêts à noter la moindre de ses paroles tel saint
Jean Moustache d’Or. Dans un coin, les amis de
Julien Coupat complotaient, et dans un autre,
ceux de Besancenot s’agitaient.
Une bande venue du Parti des indigènes de la
République avait entouré leurs fauteuils d’un
ruban semblable à ceux dont la police se servait
sur les scènes de crime et avaient élevé une pan-
carte sur laquelle était inscrit : « Espac.E de sécu-
rité.E.s pour Personn.e.s non blanch.e.s, racisé.e.s et
métis.sé.es. Mort à la République blanche. » Juste
au-dessus, l’intersyndicale LGBT avait également
suspendu un calicot : « Safe space pour LGB-
TQIAP+ ». Le comité pour Adama, du nom d’un
jeune homme mort lors d’un contrôle policier et
« Espèce d’ignare singeante
des élites corrompues, tu n’es
qu’une bourgeoise vendue à
Macron. J’ai fait Sciences Po,
j’ai fait Normale sup, j’ai fait
une thèse, j’ai défendu
WikiLeaks, je suis l’avenir du
peuple, je sais mieux que toi
ce qu’il faut faire ! »
composé principalement de gars au look Black
Blocs et à l’allure fort patibulaire, déambulait en
jetant des regards pleins de mépris et de violence
pour tous les participants. L’une des membres les
plus en vue du Syndicat de la magistrature était en
train de discuter avec l’un des représentants de
l’Association contre le contrôle au faciès, qui
essayait de négocier la mainlevée de son contrôle
judiciaire. Tous attendaient l’énoncé des raisons
de cette réunion. Des rumeurs folles couraient, et
chacun avait fait savoir que s’il s’agissait vraiment
d’endosser une candidature Branco, il était hors
de question qu’ils approuvent une aventure per-
sonnelle mégalomaniaque et menant leur lutte
dans le mur. Ils allaient montrer de quel bois (pro-
venant de forêts au développement durable) ils se
chauffaient (en minimisant les émissions de CO2).
Les couteaux étaient tirés, la tension était à son
comble. Juan Branco et Aude Lancelin regar-
daient toute cette agitation, un peu anxieux. Con-
РЕЛИЗ ПОДГОТОВИЛА ГРУППА "What's News" VK.COM/WSNWS
ON A VOLÉ LE SCEPTRE DE JUPITER
UNE INTRIGUE POLITIQUE EN 15 ÉPISODES
voquer cette réunion pour battre le rappel des
troupes leur avait paru être une bonne idée sur le
papier. Mais maintenant qu’ils y étaient, les divi-
sions très nombreuses leur sautaient aux yeux et
risquaient de leur exploser au visage.
« Bon, Juan, tout le monde a l’air d’être là, il faut
prendre la parole », avança timidement Lancelin.
–Vas-y, lui répondit Branco, ouvre le bal, et
annonce notre idée, je prendrai la parole juste der-
rière. » Elle resta interloquée un court moment.
« Juan, c’est toi qui as voulu y aller, tu ne peux
pas te défiler comme ça.
– MAIS JE NE ME DÉFILE PAS, hurla Branco,
pleurant à moitié et trépignant du pied, c’est juste
que, là, les conditions objectives de conformation
idéologique de la sérénité du débat ne me semblent
pas acquises. Je ne veux pas entraver les dynami-
ques d’action luttante qui sont mises en place ici.
Tu ne comprends vraiment rien à rien.
– Mais qu’est-ce que tu veux faire ?
– Opérons une retiration stratégique le temps
d’évaluer les possibles ouverts à nous par le champ
politique.
– Tu veux qu’on se barre ? Mais c’est de la folie !
Et de la lâcheté !
– Mais tais-toi, tais-toi ! »
Branco s’agitait dans tous les sens et parlait
très vite.
« Espèce d’ignare singeante des élites corrom-
pues, tu n’es qu’une bourgeoise vendue à Macron.
J’ai fait Sciences Po, j’ai fait Normale sup, j’ai fait
une thèse, j’ai défendu WikiLeaks, je suis l’avenir
du peuple je sais mieux que toi ce qu’il faut faire !
– Tu as fait Sciences Po en entrant par la porte de
service et Normale sup en passager clandestin,
arrête l’esbroufe », pensa Aude, mais elle ne dit
rien pour ne pas jeter de l’huile sur le feu.
Tout à leur engueulade, ils ne s’étaient pas aper-
çus du silence de mort qui régnait à présent dans
l’immense édifice. Tout le monde se taisait et les
regardait. Des micros branchés de la tribune
avaient retransmis en direct leur altercation.
Branco comprit immédiatement le caractère criti-
que du moment, et, pris d’une inspiration, s’écria :
–Voilà camarades, voilà où nos divisions nous
mènent, nous sommes obligés Aude et moi de
jouer et de prétendre avoir des désaccords pour
capter votre attention. Amis, nos luttes valent
mieux que cela, tous ensemble, dans nos chairs,
dans nos corps, dans notre corporalité nous souf-
frons des politiques au pouvoir, et des pouvoirs en
politique, nous devons nous y opposer par là
même où nous en sommes blessés. C’est mon corps
par Le Baron de S.
Sous ce pseudo se dissimule un familier du pouvoir et de ceux qui l’occupent,
dont l’identité surprendrait et amuserait beaucoup, ô lecteur !
si nous pouvions la révéler…
dont je vous fais don, afin qu’il porte les vôtres, qu’il
soit en première ligne à souffrir pour que le prin-
temps bourgeonne à nouveau. Unissez-vous der-
rière moi, pour que vous soyez enfin devant. »
Lancelin était éberluée. Ce trouillard pleurni-
chant était capable de véritables accès de
démence confinant au génie, ou l’inverse. La
salle entière hurla de joie. Un discours illuminé
soulevait toujours mieux le peuple de gauche
que les exposés théoriques, fussent-ils de grande
qualité. Branco continuait son envolée lyrique
en citant les noms des oligarques à pendre, avec
les tripes des journalistes. Lancelin tweetait des
photos de la salle : « Pour le peuple, Juan notre
président, acte I. » Au même moment, chez Pas-
cal Praud sur CNews, ça s’empaillait brutal. Ses
habituels chroniqueurs autour de la table se
coupaient la parole et le présentateur débon-
naire aux lunettes rouges tentait, amusé, de
maintenir un semblant d’ordre :
– Je suis DÉSOLÉE, je ne sais pas si on a encore le
droit de parler quand on n’est pas de gauche », éruc-
tait Elisabeth Lévy, dont la voix éraillée réussissait
à se faire entendre au-dessus des autres.
– Mais si bien sûr qu’on a le droit, Elisabeth,
simplement il faut le faire dans le calme, reprenait
tranquillement l’ancien présentateur de maga-
zines consacrés au football, alors allez-y, nous
vous écoutons.
– Oui, donc, je disais, c’est très bien ces candida-
tures contre Macron, ça permet de lutter contre
le politiquement correct de la bien-pensance de
France Inter, qui découvre, horrifiée, que tous les
Français ne sont pas sur la longueur d’onde de
radio gaucho.
– D’accord Elisabeth, répondit Clément Vikto-
rovitch, un jeune chroniqueur autrefois profes-
seur de rhétorique, obsédé du fact checking et
Vendredi 26 et samedi 27 juillet 2019 Les Echos
10/15
rencontrant un certain succès à gauche. Mais si
on s’intéresse une minute aux faits, on voit bien
que ce que peuvent dire les soutiens de De Villiers
ou de Marion Le Pen sur l’immigration est tout
bonnement faux. Et d’ailleurs, leur langage corpo-
rel témoigne de leur connaissance du caractère
mensonger de leurs propos. Ils croisent les mains
chaque fois qu’ils en parlent, c’est un signe. »
– Ah , b a h , a l o rs ç a , c ’ e s t v ra i m e n t l a
meilleure, hurla Elisabeth Lévy, avec un accent
Titi parigot un peu trop prononcé pour ne pas
être feint. « Alors, en fait, ce que tu dis, c’est quand
on n’est pas de gauche, on est un menteur, c’est ça ?
Mais c’est juste dingue.
– Bon, bon, on s’éloigne du débat là, fit remar-
quer Pascal Praud, qui surveillait le cadran
horaire, la vraie question c’est, est-ce qu’entre le
général de Villiers, Marion Maréchal, le jeune
Branco, dont on apprend à l’instant qu’il se met
dans la course, est-ce que l’un d’eux peut envisager
de battre Macron ?
– C’est un truc de dingue », dit Serge July, le
cofondateur de « Libération », invité par David
Pujadas sur LCI à 18 heures, en même temps
qu’Alain Duhamel, le commentateur octogé-
naire de la politique française qui avait été viré
de BFM pour s’être endormi plusieurs fois sur le
plateau. « On n’a jamais vu un tel souk. C’est
incroyable. C’est à y perdre son latin. »
– On va tout de même essayer d’y voir clair, dit
David Pujadas. Bon, on va commencer par le géné-
ral de Villiers et ses étranges soutiens. Alain, com-
ment vous comprenez cela ? »
Duhamel embraya en commençant par rappe-
ler qu’il était le premier à l’avoir vu venir. Lui, rien
ne le surprenait jamais, il avait réponse à tout et
des théories sur le reste. Il partit donc dans une
docte explication des trois droites et des deux gau-
ches, au terme de laquelle, si le téléspectateur
avait eu des lumières avant, il les avait sûrement
perdues maintenant. Tout est dans tout et le con-
traire est vrai aussi, telle était la philosophie jour-
nalistique de l’éditorialiste d’extrême centre qui
avait aimé successivement Giscard, Mitterrand,
Chirac, Sarkozy, Hollande et Macron.
Serge July embraya sur son vieux complice
que ses confrères avaient surnommé « lèche-
majesté ».
Illustrations Marion Moulin pour « Les Echos » Photos Shutterstock
– Le vrai problème, c’est que la gauche est complè-
tement à l’Ouest dans cette histoire. Le jeune
Branco, ça ne tient pas une minute, Jadot, on com-
prend pas ce qu’il veut, j’ai des bruits contradictoires
à ce sujet, et maintenant que Mélenchon s’est fait
plus brun que rouge, il n’y a absolument plus per-
sonne. Défendre les valeurs de la gauche, l’idéal de la
gauche aujourd’hui, c’est voter Macron. En réalité
même, défendre la France, aujourd’hui, c’est voter
Macron, entre lui et les populistes, il n’y a plus rien. »
Le plateau semblait approuver, tout le monde
était content. n
6
Lundi : Gaffe aux GAFA !

Les Echos Vendredi 26 et samedi 27 juillet 2019
Essaimer d’étoile
en étoile
Yann Verdo
E
@verdoyann
t si l’an I de l’ère des voyages
interstellaires était… 2019 ! C’est
en effet cette année, en pleine tor-
peur estivale, que s’est déroulé
quelque part au-dessus de nos
têtes un événement qui, s’il est passé presque
inaperçu sur le moment, pourrait bien,
rétrospectivement, être considéré comme
l’acte fondateur d’un nouvel âge de l’huma-
nité. Le 25 juin, une fusée Falcon Heavy de la
firme privée SpaceX a décollé de Cap Canave-
ral pour mettre en orbite un tout petit satellite
d’un genre un peu particulier. LightSail2 –
c’est son nom – est un appareil développé par
la Planetary Society, l’ONG américaine fon-
dée en 1980 par le visionnaire et regretté Carl
Sagan. Pas plus gros qu’un pain, il ne se distin-
gue des autres Cubesat que par la voile qu’il a
déployée une fois dans l’espace. Oui, une
voile, même si celle-ci ne ressemble pas vrai-
ment à celles qui emportaient les caravelles
de Christophe Colomb vers le Nouveau
Monde. Imaginez plutôt un très mince et très
léger film polyester de 32 mètres carrés. Faite
de Mylar, un matériau connu depuis les
années 1950, elle n’a d’autre but que de réflé-
chir la lumière du Soleil. C’est ce que les aficio-
nados de l’exploration spatiale appellent une
« voile solaire ». Et ce sont peut-être les voiles
solaires qui nous permettront, un jour, de
gagner les autres étoiles.
Pendant longtemps, la Nasa s’est désinté-
ressée des voiles solaires, au point de se faire
doubler par les Japonais qui ont été les pre-
miers, en 2010, à tester ce mode de propul-
sion sur un satellite (il s’agissait d’Ikaros). Le
principe de fonctionnement des voiles solai-
res est simplissime. De même que les molé-
cules d’air portées par le vent gonflent une
voile de toile et, par la poussée qu’elles exer-
Le 25 juin dernier, une fusée Falcon Heavy de la firme SpaceX a mis en orbite le petit satellite LightSail2
qui a déployé une voile une fois dans l’espace afin de réfléchir la lumière du Soleil. Photo Josh Spradling/The Planetary Society/AFP
РЕЛИЗ ПОДГОТОВИЛА ГРУППА "What's News" VK.COM/WSNWS
SÉRIE D’ÉTÉ
L’HOMME À LA CONQUÊTE DE L’ESPACE
cent sur elle, font avancer le bateau, de même
ces grains de lumière que sont les photons,
quand ils rebondissent sur un objet, transfè-
rent leur énergie à cet objet, ce qui le pousse
en avant. En temps normal, l’effet de cette
« pression radiative » – l’analogue pour le
rayonnement de la pression gazeuse – est
imperceptible. Mais, si la surface est suffi-
samment grande et réfléchissante, la pous-
sée se fait bel et bien sentir. Une voile solaire
n’est rien d’autre qu’un piège à photons.
Le projet de Stephen Hawking
La pression radiative est un phénomène
connu depuis longtemps – Kepler, au
XVIIe siècle, a été le premier à en avoir l’intui-
tion. Mais ce n’est qu’au XXe siècle, celui des
débuts de la conquête spatiale, que l’on a
compris quel immense avantage les photo-
voiles avaient sur les classiques fusées à pro-
pulsion chimique. Dans ces dernières, la
majeure partie du carburant sert à soulever
l’énorme masse que représente… ce même
carburant. C’est un cercle infernal : plus une
fusée doit aller loin, plus elle doit emporter de
carburant ; plus elle emporte de carburant,
plus elle est lourde… Avec une photovoile, qui
ne produit pas son énergie mais la reçoit pas-
sivement d’une source extérieure (le Soleil,
ou un puissant rayon laser tiré depuis la
Terre), 100 % de cette énergie sert à la propul-
sion, il n’y a aucun gaspillage. Ensuite et sur-
tout, si la poussée est faible, elle est continue.
Aussi une voile solaire accélère-t-elle tou-
jours, ce qui lui permet au bout d’un certain
temps d’atteindre des vitesses proprement
vertigineuses. Le genre de vitesses qui met les
autres étoiles à portée de l’homme.
L’un des plus ardents défenseurs des voiles
solaires aura été le génial Stephen Hawking.
En 2016, deux ans avant sa mort, il a relancé
l’intérêt des scientifiques et des ingénieurs du
monde entier pour ces caravelles de l’espace
par Florian Maussion
avec son projet Breakthrough Starshot, qui a
notamment suscité l’enthousiasme de Marc
Zuckerberg. Ce projet nous propose une
vision des voyages interstellaires bien diffé-
rente – mais plus réaliste – que celle de « Star
Trek » ou « Star Wars ». Oui, nous irons bien
visiter les autres étoiles, mais ce ne sera ni
avec l’« Enterprise » ni avec le « Millenium
Falcon ». Les premiers vaisseaux humains
qui les atteindront ne seront pas plus gros
que des timbres-postes. Ce seront des puces
électroniques, bardées de capteurs miniatu-
risés, et que propulseront des photovoiles
bombardées de photons, depuis la Terre, par
un faisceau convergent de puissants rayons
laser.
Stephen Hawking avait calculé que, avec
un ensemble de batteries laser totalisant une
puissance de 100 gigawatts, les nanosondes
de 25 grammes pourraient être accélérées
jusqu’à un cinquième de la vitesse de la
lumière – une vélocité qui mettrait la Lune à
cinq secondes de voyage et Mars à une heure
et demie –, ce qui leur permettrait d’atteindre
le système stellaire le plus proche du nôtre,
celui d’Alpha du Centaure, en vingt années. Si
cela vous paraît encore un peu longuet, dites-
vous qu’avec une fusée classique, à supposer
qu’on puisse en fabriquer une capable d’aller
aussi loin, il faudrait compter au bas mot
70.000 ans.
Les nanosondes étant d’un coût dérisoire
(ce sont les batteries laser, sur Terre, qui coû-
tent cher), l’idée serait d’en envoyer en grande
quantité, un essaim de plusieurs milliers,
dans l’espoir qu’au moins l’une d’elles par-
vienne au terme de son périlleux voyage. Fen-
dant l’espace à un cinquième de la vitesse de
la lumière, cette heureuse élue, une fois par-
venue dans le système d’Alpha du Centaure,
n’aurait alors que quelques heures pour ana-
lyser avec ses capteurs les planètes qu’elle y
rencontrerait avant de sortir du système et se
IDEES & DEBATS // 09
10/10
perdre dans l’infinité. Dans une phase ulté-
rieure du projet Breakthrough Starshot, les
batteries laser pourraient être installées sur
la Lune, où elles seraient alimentées en éner-
gie par d’immenses panneaux photovoltaï-
ques. Ainsi éviterait-on aux lasers d’avoir à
traverser l’atmosphère terrestre avant
d’atteindre les voiles des nanosondes, ce qui
leur fait perdre plus de 50 % de leur efficacité.
Mais pourquoi s’arrêter à la Lune ? Avant
Stephen Hawking, un autre prophète de
l’espace, le physicien Freeman Dyson de Prin-
ceton, avait suggéré que, pour atteindre les
autres étoiles, les humains du futur seraient
bien avisés de s’inspirer des Polynésiens du
passé. Plutôt que d’envisager de traverser
d’un coup l’immense Pacifique, ces hardis
navigateurs avaient opté pour la stratégie des
petits pas. Ils essaimaient d’île en île. Chaque
fois qu’ils en abordaient une, ils s’y établis-
saient de façon permanente. La colonie gros-
sissait, mettant au monde de futurs nou-
veaux navigateurs prêts à partir explorer les
alentours.
Une voile solaire accélère
toujours, ce qui lui permet
au bout d’un certain temps
d’atteindre des vitesses
proprement vertigineuses.
Le genre de vitesses
qui met les autres étoiles
à portée de l’homme.
Tout cela est bien beau, mais encore fau-
drait-il, pour mettre cette stratégie en prati-
que à l’échelle de l’espace, qu’il y ait un archi-
pel sur l’océan de vide séparant notre étoile de
ses voisines. Eh bien, cet archipel existe !
Notre Système solaire est enveloppé d’un
immense nuage de débris rocheux, bien plus
volumineux qu’il ne l’est lui-même et s’éten-
dant dans toutes les directions, appelé le
« nuage d’Oort ». Les astronomes ne savent
pas exactement jusqu’où s’étend ce nuage de
débris, constitué pour l’essentiel de comètes
si éloignées de nous qu’elles en paraissent,
depuis la Terre, immobiles, mais certains
suggèrent qu’il pourrait se déployer jusqu’à
trois années-lumière du Soleil. Trois années-
lumière, c’est environ 70 % de la distance
nous séparant d’Alpha du Centaure, qui est à
peu près de 4,4 années-lumière. Et il est pro-
bable qu’Alpha du Centaure, tout comme la
plupart des autres étoiles, possède son pro-
pre nuage d’Oort. D’où l’idée de Freeman
Dyson – reprise par Stephen Hawking – d’uti-
liser cet archipel de comètes pour naviguer
dans l’espace comme les Polynésiens sur le
Pacifique, lorsque la technologie des voiles
solaires sera suffisamment bien maîtrisée
pour servir de mode de propulsion à des vais-
seaux plus gros que des nanosondes.
« Road 66 » cosmique
L’étude des comètes (celle de « Tchouri » par
la sonde européenne Rosetta, notamment)
nous a en effet appris que celles-ci sont cons-
tituées d’un noyau dur fait de glace et de
roches, suffisamment robuste pour suppor-
ter la construction à sa surface, par des robots
autoréplicables, d’une base elle-même entiè-
rement robotisée. Ainsi, toute une série de
comètes, choisies sur la longue traînée
reliant le Soleil à Alpha du Centaure ou à
d’autres étoiles, pourraient servir de stations-
relais, dont les lasers s’activeraient automati-
quement chaque fois qu’une voile solaire pas-
serait à proximité… Certes, plusieurs
décennies, voire plusieurs siècles s’écoule-
ront encore avant que l’humanité ne soit
capable de construire cette « Road 66 » cos-
mique. Mais il est probable qu’elle le fera,
pour son propre salut. Car, comme le disait
Stephen Hawking lui-même, « notre seule
chance de survie à long terme n’est pas de nous
voiler la face sur la planète Terre, mais d’attein-
dre l’espace […] Je reste optimiste. Si nous réus-
sissons à éviter un désastre durant les deux siè-
cles à venir, notre espèce sera en sécurité, pour
autant que l’on se disperse dans l’espace. Dès
l’instant où nous y aurons établi des colonies
indépendantes, notre avenir tout entier sera
assuré. » n
6
Lundi : Nouvelles Séries
Les rues les plus chères du monde
et Des stars et des marques
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« Le Tour de France » par Eliza Southwood pour « Les Echos »

DERNIÈRE HEURE

Députés et sénateurs Flyboard : Zapata Kiev défie Moscou Reprise des

s’accordent sur promet une nouvelle exécutions fédérales
'
L’ÉDITORIAL MER NOIRE – L’Ukraine a
le texte énergie-climat tentative rapidement annoncé jeudi avoir arrai-
aux Etats-Unis
DES « ÉCHOS »
' ' '
POLITIQUE – En pleine MANCHE – Franky Zapata, sonné dans son port d’Izmaïl, JUSTICE – Le gouvernement
canicule, députés et séna- « l’homme volant », tombé en mer Noire, un tanker russe, le de Donald Trump a annoncé
L’embellie trop fragile teurs sont parvenus jeudi
à un accord sur le projet de loi
en mer alors qu’il tentait de
traverser la Manche sur son Fly-
« Nika Spirit », qu’elle soupçonne
d’être lié à un incident naval ayant
jeudi la reprise des exécu-
tions de personnes condamnées par
du chômage énergie et climat qui prévoit
notamment la « neutralité car-
board, a promis de retenter son
pari très prochainement. « C’est
opposé les deux pays fin 2018, où
3 navires de guerre et 24 marins
des tribunaux fédéraux, dont la
dernière remonte à seize ans. Le
Le chômage continue de baisser en France et c’est tant bone » à l’horizon 2050 et un certain que je vais retraverser. ukrainiens avaient été capturés. « S’il ministère de la Justice a adopté un
mieux. Mais il baisse trop lentement et c’est moins bien. dispositif progressif de rénovation Quand, je ne sais pas, mais dans les s’agit d’une prise en otage des Russes, nouveau protocole d’injection létale
Au printemps, le nombre de demandeurs d’emploi a énergétique des « passoires thermi- jours qui suivent », a-t-il affirmé, se cela sera considéré comme une viola- et programmé cinq exécutions qui
reculé de 15.000, après avoir diminué de 24.000 au ques », les 7 millions de logements disant « déçu » de son échec. Le tion grossière du droit international et auront lieu dans une prison fédé-
premier trimestre 2019 et de 30.000 fin 2018. Sur un an, mal isolés. Le texte, dans sa ver- Flyboard, une machine volante les conséquences ne se feront pas rale de l’Indiana, selon un commu-
la baisse approche les 2 %, poursuivant la fameuse sion de compromis, doit encore autonome alimentée en kérosène attendre », a averti la Russie. Le prési- niqué. La peine de mort est légale
inversion de la courbe amorcée à la mi-2016. Cette être approuvé par les deux assem- stocké dans un sac à dos, est doté dent ukrainien, Volodymyr Zelensky, aux Etats-Unis mais abolie ou, de
amélioration de l’emploi reflète une économie qui blées du Parlement pour être de cinq mini-turboréacteurs qui a demandé fin juin, sans succès, à son fait, non pratiquée dans la moitié
retrouve un peu d’air, après l’accélération de 2017 et la définitivement voté, ce qui n’inter- permettent d’évoluer dans les airs homologue russe, Vladimir Poutine, des Etats et surtout pratiquée dans
rechute de 2018. Le chômage baisse désormais plus vite viendra qu’après l’été. pendant une dizaine de minutes. de libérer les marins. une douzaine d’Etats sudistes.
qu’en Allemagne (où il est, c’est vrai, déjà très bas).
L’industrie embauche. Les économistes de la banque
suisse UBS croient distinguer les premiers effets des LA PHOTO DU JOUR
réformes du travail engagées ces dernières années.
Sans être flamboyante, la croissance résiste. Bruno
Cavalier, l’économiste en chef de la banque Oddo,
n’hésite pas à parler de « surperformance française ».
Dans leurs dernières prévisions, les experts du FMI ont
maintenu leur prévision pour la France en 2019 mais ils
ont abaissé leur chiffre pour
l’Allemagne. Des enquêtes
récentes confirment l’écart
entre les deux pays.
Mais il reste encore près de
3,4 millions de chômeurs en
France. En élargissant la
mesure à ceux qui travaillent
Par Jean-Marc moins qu’ils ne le souhaitent, on
Vittori recense plus de 5,5 millions de
demandeurs d’emploi. La
La baisse proportion de chômeurs est un
du chômage tiers plus élevé en France que
dans l’Union européenne. C’est
est trop trop, beaucoup trop.
limitée D’autant plus que des signes
en France de faiblesse persistent. Le
chômage des femmes ne
pour diminue pratiquement pas, de
résister aux même que celui des seniors. Ce
chocs qui dernier problème risque de
s’annoncent devenir encore plus aigu si le
gouvernement décidait
dans de reculer l’âge de départ à la
le monde. retraite sans pénalisation
financière, comme le lui a
recommandé le haut-
commissaire Jean-Paul Delevoye. L’embellie française
de l’emploi paraît bien fragile au vu des menaces qui
s’accumulent sur l’économie mondiale. Pour la
préserver, le gouvernement devra poursuivre les
réformes, en menant à terme les projets déjà bien
avancés (assurance-chômage) et en mûrissant
rapidement ceux qui sont encore un peu verts (retraite).
Contrairement à une tradition tenace en France, il
devra aussi s’assurer que les réformes déjà enclenchées
portent leurs fruits, qu’il s’agisse de la formation CHALEUR RECORD À PARIS Le record datait de plus de soixante-dix ans ; il a été pulvérisé. Ce jeudi, à 15h20, une température de 42,4 degrés a été enregistrée à
permanente, de la mécanique d’extension des Paris, bien au-dessus des 40,4 degrés de juillet 1947. « Du jamais-vu, tous mois confondus, depuis le début des relevés », a souligné Météo France. Il y a encore un
conventions collectives, de l’apprentissage ou de la demi-siècle, atteindre les 40 degrés en France était exceptionnel. Mais cette barre symbolique est dépassée de plus en plus fréquemment, et pourrait même devenir
présence accrue de salariés votant dans les conseils une « normale » des vagues de chaleur. Le record absolu de chaleur dans le pays est, lui, de 46 degrés. Il a été mesuré le 28 juin dernier à Vérargues, dans l’Hérault.
d’administration. Quitte à corriger, adapter, renforcer. Photo Dominique Faget/AFP
La lutte contre le chômage de masse qui gangrène le
pays depuis si longtemps est trop essentielle pour
supporter la demi-mesure, la pesanteur des habitudes
et l’enlisement dans les méandres de l’administration.
29 SAMEDI DIMANCHE LUNDI MARDI

( Lire nos informations 22/32 20/23 18/23 18/23 17/24

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DEVISES EUR/GBP 0,8942 EUR/JPY 1,2116 EUR/CHF 1,1045 GBP/USD 1,248 USD/JPY 1,0857 USD/CHF 0,9897 TAUX EONIA -0,369 LIFFE EURIBOR 3 MOIS -0,376 OAT 10 ANS -0,1711 T-BONDS 10 ANS 2,0528
Amazon chipe à France Télévisions
une partie de Roland-Garros
TÉLÉVISION
Marina Alcaraz
@marina_alcaraz
Le prestigieux tournoi de Roland-Garros
sera encore en 2021 visible sur France Télé-
visions, le diffuseur historique de l’événe-
ment. Mais aussi, et c’est une surprise, sur
Amazon, qui fait une entrée très remarquée
dans le sport en France. La Fédération fran-
çaise de tennis (FFT) vient, en effet, d’attri-
buer les droits TV pour Roland-Garros à ces
deux acteurs pour les éditions 2021 à 2023.
Après l’appel d’offres infructueux qui
s’était conclu la semaine dernière, les pro-
positions n’ayant pas atteint les prix de
réserve, la FFT avait mis en place des négo-
ciations de gré à gré avec les acteurs intéres-
sés. Celles-ci ont finalement été très rapides.
Si France Télévisions faisait partie des
candidats, le mystère planait sur Amazon,
qui diffuse déjà du tennis à l’international,
notamment aux Etats-Unis et en Grande-
Bretagne, où il avait acquis en 2017 les droits
de toutes les grandes compétitions ATP de
tennis. La FFT n’a pas précisé le prix exact
des droits de diffusion, mais se réjouit de
« montants en hausse » de plus de 25 % par
rapport à la moyenne de ces trois dernières
années. Aujourd’hui, une édition de
Roland-Garros se négocie 20 millions
d’euros.
C’est toutefois moins que n’en espérait au
départ la FFT, dans ses estimations hautes,
qui soulignait, mi-juin, au moment du lan-
cement de l’appel d’offres, que Wimbledon
pointait à 80 millions de dollars (environ
70 millions d’euros). Celle-ci comptait sur la
rénovation des installations du stade,
notamment la couverture du court
Philippe-Chatrier, ainsi que l’éclairage des
courts, qui permet des matchs en soirée,
pour attirer de nombreux prétendants.
Or, selon nos informations, les chaînes
Saint-Gobain tire les premiers
fruits de son plan de croissance et
de transformation
Le géant français des matériaux de
construction a bénéficié au premier
semestre du dynamisme inattendu du
bâtiment en France.
// P. 13
Gucci ralentit
mais continue
de doper la rentabilité
de Kering
Même si la croissance de
Gucci ralentit, la santé de la mar-
que italienne permet au géant du luxe
Shutterstock
d’enregistrer au premier semestre 2019
une hausse marquée de son chiffre
d’affaires. // P. 14
= LES ENTREPRISES
CITÉES
Adjust 23 Ferrari 17
Atos 18, 28 Gucci 14
Carrefour 12 Huawei 18
Casino 12 Kering 14
Crédit Mutuel, 23 LME 24
Danone 14 LVMH 28
Editis 19 Michelin 15
Eurazeo 23 Navya 15
Facebook 19 Nissan 15
FNAC Darty 12 Orange 18, 28
РЕЛИЗ ПОДГОТОВИЛА ГРУППА "What's News" VK.COM/WSNWS
n n
DOW JONES EURO/DOLLAR ONCE D’OR
27.160,47 points 1,116 $ 1.416,1 €
-0,4015 % -1,1317 % -0,7604 %
La FFT n’a pas précisé le prix exact des droits de diffusion, mais se réjouit de « montants en hausse » de plus de 25 %
par rapport à la moyenne de ces trois dernières années. Photo Philippe Lopez/AFP
privées en clair (TF1, M6) et plusieurs « Amazon va nous permettre de toucher les
payantes (RMC Sport et Canal+) n’ont pas jeunes », dit Bernard Giudicelli, le président
participé à l’appel d’offres. de la FFT. Le géant américain précise que la
Dans le détail, France Télévisions nouvelle offre sera disponible pour tous les
acquiert le lot 1, qui permet d’exploiter tous membres Amazon Prime sans frais supplé-
les matchs sauf ceux du court Simonne-Ma- mentaires. Ensemble, France Télévisions et
thieu (le nouveau court du stade) et des Amazon codiffuseront les « grands
matchs de soirées. matchs », notamment les demi-finales et
finales. Fait nouveau, les matchs vont débu-
Codiffusion des grand matchs ter à 11 heures sur France 5 et France 4, ce
Amazon a lui, le lot 2, dit « événementiel », qui n’était plus le cas depuis 2013, et se pour-
avec les matchs du court Simonne-Mathieu suivre sur France 2 (et non France 3). Ces
et 10 soirées, dont les quarts de finale. dernières années, France Télévisions com-
l’essentiel Le prix du timbre aura presque
STMicroelectronics revoit à la
doublé en six ans
baisse son objectif pour l’année
Le fabricant franco-italien de puces élec-
troniques ne prévoit plus qu’un chiffre POSTE
d’affaires compris entre 9,3 et 9,6 mil-
liards de dollars en 2019. Il Lionel Steinmann
envisageait jusqu’ici d’attein- @lionelSteinmann
dre les 9,85 milliards de dol-
lars. // P. 18 Le prix du timbre va à nouveau flamber
en 2020. La Poste a annoncé jeudi que le
Crédit Mutuel Alliance timbre rouge (pour les correspondances
Fédérale bénéficie de son acheminées en 24 heures), après 10 centi-
succès dans l’assurance mes de hausse en 2018 puis 2019, va cette
Le groupe bancaire mutualiste affi- fois augmenter de 11 centimes au 1er jan-
che un résultat net record de 1,6 milliard vier prochain, avec un prix porté de 1,05 à
d’euros au premier semestre. Ses comptes 1,16 euro. En 2014, il ne valait que
sont toutefois marqués par une hausse du 0,66 euro, soit un quasi-doublement en
coût du risque de 113 millions d’euros, en six ans. Pour les envois en 48 heures, le
grande partie liée au dossier Rallye. // P. 23 timbre vert, qui assure désormais les
deux tiers des envois faits par les particu-
liers, restera meilleur marché, mais avec
un tarif tout de même porté de 0,88 à
0,97 euro.
Pour La Poste, ces hausses sont néces-
Rallye 12 Vivendi 19 saires pour « assurer la pérennité du ser-
Saint-Gobain 13 vice universel avec une qualité élevée »,
Samsung 19 AVIS FINANCIERS alors que les volumes de courrier distri-
Bureau Veritas 15
Schneider Electric 13, 28 bué ne cessent de dégringoler. La baisse a
Burelle 23
SNSM 20
Danone 3 atteint un nouveau record l’an dernier,
Sonia Rykiel 14
STMicroelectronics 28
Eurazeo 13 avec –7,3 %. Ce qui fait fondre les revenus,
Groupe ADP 17 alors que les coûts liés à la distribution
TechnipFMC 28
Imerys 19
Temasek 21 6 jours sur 7 sur l’ensemble du territoire
Saint Jean Groupe 22
Total 13 restent très élevés, malgré les efforts de
J
PÉTROLE (BRENT)
63,71 $
0,9187 %
mençait Roland-Garros en milieu d’après-
midi. « On a donc 40 % de tennis de plus en
clair », se félicite Bernard Giudicelli.
Autre nouveauté : c’est la FFT qui va
superviser la production des images, alors
que c’était France TV qui s’en chargeait en
quasi-totalité jusqu’à présent. Diffuseur his-
torique du tournoi pour la partie payante,
Eurosport, qui faisait pourtant partie des
candidats selon nos informations, n’a pas
eu de lot. Comme il n’y a pas de possibilité de
sous-licencier des droits, il apparaît comme
le grand perdant. n
l’entreprise publique pour ajuster son
réseau. La hausse du prix du timbre per-
met de compenser en partie la perte de
recettes… au risque d’accélérer la chute
des volumes.
Modération pour l’envoi de colis
Les prix des autres produits postaux vont
également être augmentés, mais de
manière plus modeste. L’expédition du
courrier de gestion des entreprises à leurs
clients (factures, relevés bancaires…) va
augmenter de 3,6 %, et celui du marketing
direct de 0,3 % seulement, afin que les
entreprises ne soient pas incitées à accélé-
rer leur passage au numérique. Ces deux
segments constituent désormais l’essen-
tiel des lettres transportées par les fac-
teurs dans leur sacoche, les échanges
entre particuliers ne représentant plus
que 8 % du total.
Même modération pour l’envoi de
colis, activité dynamique grâce à l’envolée
du commerce en ligne, mais sur laquelle
se sont positionnés un certain nombre de
concurrents. Pour la troisième année
d’affilée, le prix grand public du Colissimo
France de moins de 250 grammes restera
à 4,95 euros. Sur l’ensemble des produits
postaux commercialisés par La Poste, la
hausse moyenne sera de 4,7 %. n
Vendredi 26 et
samedi 27 juillet 2019
www.lesechos.fr
Bourbon
se place en
redressement
judiciaire
PÉTROLE
Anne Drif
@AnnDrif
Jacques de Chateauvieux a appuyé sur
le bouton nucléaire. Acculé il y a trois
jours par les banques qui exigeaient le
remboursement de leurs créances, le diri-
geant et principal actionnaire de Bour-
bon a placé la structure mère du para-
pétrolier en redressement judiciaire.
Jacques de Chateauvieux a préféré
« saborder » la tête de son principal
actif, plombé par 2,7 milliards d’euros
de dette, plutôt que d’en donner les clefs
aux banques – notamment les grandes
institutions de la place, dont BNP Pari-
bas, Société Générale, Crédit Mutuel et
Natixis.
Le géant ICBC visé
La société motive sa décision par le
souci de « préserver au mieux les activités
opérationnelles du groupe ». Celles-ci
pourront « poursuivre leur fonctionne-
ment normalement et continuer de
répondre aux besoins des clients », pré-
cise le parapétrolier. Dans son commu-
niqué, la société prend cependant soin
de ne charger qu’un seul de ses créan-
ciers pour motiver sa décision, créan-
cier peu susceptible de soulever l’indi-
gnation de la place française : le chinois
ICBC, qui soutient les activités du para-
pétrolier au travers d’un crédit-bail pour
l’usage de ses navires. Cependant,
celui-ci avoisinerait le milliard d’euros,
selon plusieurs sources. En s’attaquant
au groupe chinois, Bourbon ne prend de
front rien de moins que la première ban-
que du monde par la taille de ses actifs.
La société prend soin
de ne charger qu’un seul
de ses créanciers :
le chinois ICBC.
Bourbon pointe ICBC en affirmant
que « ses appels de garantie sont interve-
nus en dépit des négociations à l’amiable
en cours autour de la restructuration
financière de la dette bancaire du
groupe ». La société affirme aussi avoir
proposé à ses créanciers deux règle-
ments de ses engagements et avoir
offert à ICBC le même traitement que
celui réservé aux banques françaises.
Cette approche pourrait diviser les
créanciers. En réalité, les autres banques
de la société, dont les grands noms fran-
çais, auraient aussi appelé au rembour-
sement de leurs créances. Mais comme
elles prêteraient à d’autres entités du
groupe, elles en procédure de concilia-
tion, Bourbon n’aurait pas l’obligation à
l’heure actuelle de placer ces sociétés en
redressement judiciaire. Les intérêts des
créanciers, français ou chinois, seraient
donc, si cela se confirme, plutôt alignés.
Trois voies s’ouvrent désormais à la
structure de tête de Bourbon. La société
pourrait parvenir à négocier un plan de
continuation avec, comme option possi-
ble, un étalement des dettes sur dix ans.
Mais un tel échelonnement, qui doit être
approuvé par le tribunal, pourrait être
difficilement envisageable compte tenu
des sommes en jeu. Et il faudrait pour
cela que les parties acceptent de discu-
ter. La société pourrait aussi s’orienter
vers une cession d’actifs… ou une éven-
tuelle liquidation. La bataille n’est donc
pas terminée. La cotation en Bourse de
Bourbon, elle, reprendra vendredi. n

ENTREPRISES
Sous pression, Casino accélère sa mue
DISTRIBUTION
Le distributeur, dont la
maison mère, Rallye,
est sous procédure de
sauvegarde, aura
achevé son plan de
désendettement de
2,1 milliards d’euros au
premier trimestre 2020.
Antoine Boudet
@ABoudet
A défaut de pouvoir s’exprimer,
comme PDG de Rallye, sur la procé-
dure de sauvegarde de la maison
mère de Casino, arguant de règles de
droit, Jean-Charles Naouri, comme
PDG du distributeur, en a communi-
qué une des premières conséquen-
ces à l’occasion de la publication des
comptes semestriels jeudi. En effet,
le groupe Casino ne versera pas de
dividendes à ses actionnaires, donc
à Rallye, en 2020 au titre de l’exercice
2019. Et pour cause, Rallye étant pro-
tégé de ses créanciers (potentielle-
ment jusqu’à 18 mois), depuis le
23 mai dernier, Casino n’est plus
contraint de lui distribuer des divi-
dendes, lesquels étaient nécessaires
à Rallye pour faire face à ses engage-
ments financiers.
Du coup, Casino va faire « une
économie de cash d’environ 500 mil-
lions d’euros à fin 2020 », précise-t-il
dans un communiqué. Parallèle-
ment, le groupe assure pouvoir
ramener sa dette nette à 1,5 milliard
d’euros à cette échéance, en tenant
compte aussi « des objectifs de cash-
flow et du plan de cession de 2,5 mil-
liards d’euros dont l’achèvement est
prévu d’ici au premier trimestre
2020 », indique-t-il. « La dette finan-
Carrefour améliore ses performances
dans un contexte difficile en Europe
DISTRIBUTION
Si les effets du plan
de transformation
commencent à porter
leurs fruits en France,
son premier marché,
Carrefour, reste à la
peine dans l’Europe
de l’Ouest.
Si la situation reste difficile sur cer-
tains marchés européens (comme
en Italie en particulier), globale-
ment Carrefour va mieux. Au pre-
mier semestre, le distributeur a vu
ses chiffres continuer de s’amélio-
rer en France, son premier marché.
LES GAGNANTS
DES RÉSULTATS
SEMESTRIELS
40 RÉSULTATS ANALYSÉS
Demain chez
d
votre marchan
de journaux
РЕЛИЗ ПОДГОТОВИЛА ГРУППА "What's News" VK.COM/WSNWS
cière nette du groupe était de 7,7 mil-
liards d’euros fin 2014 », s’est plu à
rappeler Jean-Charles Naouri à
l’occasion d’une rencontre avec la
presse.
Son directeur financier, David
Lubek, a souligné que « l’objectif à
terme n’est pas de réémettre de la
dette, mais de la maintenir dans la
durée sous ce niveau de 1,5 milliard
d’euros ». Quant aux 150 millions
d’euros tirés au 30 juin 2019 sur les
lignes de crédit du distributeur, « il
nous a semblé logique de les substi-
tuer à des billets de trésorerie, sachant
que moins d’un quart des 2,7 mil-
liards de lignes confirmées non tirées
suffirait à couvrir la totalité des billets
de trésorerie », a-t-il expliqué aux
analystes, ajoutant malicieusement
au passage que c’était la démonstra-
tion du fait que Casino pouvait tirer
sur ces lignes, contrairement à ce
que d’aucuns ont pu laisser enten-
dre sur les marchés. Sur un plan
opérationnel, le chiffre d’affaires du
distributeur stéphanois s’affiche en
légère hausse de 0,3 %, à 17,84 mil-
liards d’euros, avec une croissance
organique plus soutenue, à 3,5 %. Le
« L’objectif à terme
n’est pas de
réémettre
de la dette, mais
de la maintenir
dans la durée
sous ce niveau
de 1,5 milliard
d’euros. »
DAVID LUBEK
Directeur financier de Casino
Et les performances continuent
d’être très bonnes au Brésil, qui est
en train de devenir le deuxième
marché du groupe devant l’Espa-
gne, tout en confirmant son rôle de
premier contributeur en termes de
profitabilité.
La croissance
s’est accélérée
Sur un plan comptable, le premier
semestre affiche une progression
du chiffre d’affaires de 3,5 % (en
comparable), à 38,8 milliards
d’euros. La croissance s’est accélé-
rée au cours des six premiers mois,
passant d’un rythme de +3,2 % sur
le premier trimestre à +3,9 % sur
les trois mois suivants. La progres-
sion du chiffre d’affaires ne s’est pas
faite au détriment de l’améliora-
tion des marges puisque le résultat
opérationnel courant est en hausse
de 4,5 %, à 618 millions (à taux de
changes constants) et la marge
opérationnelle courante passe de
1,7 % à 1,8 %.
Investir
dans la politique tarifaire
Sur un plan stratégique, le groupe
dirigé par Alexandre Bompard
poursuit son effort en termes de
prix pour regagner des parts de
marchés et mène en parallèle
une transformation de son parc
d’hypermarchés pour s’adapter
aux évolutions des habitudes de
consommation. Le programme
d’économie, qui a permis depuis le
début du plan lancé en 2018
d’abaisser de 1,4 milliard la base de
coûts, redonne des marges de
manœuvre pour investir dans la
politique tarifaire.
Plus que de mettre l’accent sur
les promotions, le distributeur a
poussé des prix bas permanents
sur des fruits et légumes et des pro-
duits du quotidien. Il a aussi mis
l’accent sur son programme de
fidélisation, pour récompenser les
clients les plus réguliers. Conscient
que les très grands hypermarchés
ne sont plus attractifs, le groupe est
engagé dans un gigantesque effort
de « compactage ».
A fin juin 2019, Carrefour a ainsi
réduit les surfaces de ses hypers de
100.000 mètres carrés et l’objectif
est de les réduire au total de
350.000 mètres carrés (400.000 en
incluant la Chine) d’ici à 2022. Dans
un premier temps, la suppression
ou réduction de certains rayons
(bijouterie, électronique blanc et
brun…) pèse sur le chiffre d’affaires
(baisse en particulier du chiffre
d’affaires non-alimentaire de 7,1 %
au deuxième trimestre en France).
Dans un deuxième temps, les
mètres carrés libérés peuvent être
utilisés pour développer l’offre
d’e-commerce de la stratégie omni-
canale, de nouvelles offres ou être
rendus à des enseignes générant
du trafic dans les galeries commer-
ciales. Mais le distributeur ne fait
pas que réduire la surface de ses
hypers, il teste aussi de nouveaux
concepts dans certains de ses
magasins, comme à Avignon.
Carrefour continue notamment
de pousser les feux sur les produits
bio, lesquels affichent une crois-
sance de plus de 25 % au deuxième
trimestre. Quant à l’ e-commerce, il
affiche une progression de plus de
30 % dans les produits alimen-
taires (hors Chine, mais le groupe
ne précise pas son chiffre d’affaires.
— D. Bx. et A. Bo.
Les chiffres clefs
38,8
MILLIARDS D’EUROS
Le chiffre d’affaires
du premier semestre,
en progression de 3,5 %
(en comparable).
618
MILLIONS D’EUROS
Le résultat opérationnel
courant du premier semestre,
en hausse de 4,5 %
(à taux de changes
constants).
Vendredi 26 et samedi 27 juillet 2019 Les Echos
résultat opérationnel courant
(ROC), hors les crédits fiscaux au
Brésil, a, lui, fortement progressé de
12,9 %, à 347 millions. « Ce premier
semestre conforte nos objectifs 2019,
avec un rythme de génération de cash
en ligne avec ceux-ci », a commenté
Jean-Charles Naouri.
Ouvertures de magasins
Le PDG de Casino a souligné l’accé-
lération de la mue du groupe,
délaissant en France les formats les
moins porteurs et les zones les
moins dynamiques, afin de répon-
d r e a u m i e u x a u x n o u ve a u x
besoins des consommateurs dans
les formats et les zones les plus
dynamiques. A ce stade, il n’est
pourtant pas question d’aller au-
delà des 20 hypermarchés qui
seront cédés cette année. En revan-
che, au second semestre il y aura
une cinquantaine d’ouvertures de
magasins premium et de proximité
(Monoprix, Franprix) et un déploie-
ment accéléré de l’offre en partena-
riat avec Amazon à Paris, dans sa
banlieue et dans des grandes villes
de province. En 2019, le volume
d’affaires dans l’e-commerce repré-
sentera 18 % du total, l’objectif étant
d’atteindre 30 % dans les deux ans.
4
À NOTER
Casino a confirmé l’ouverture
du premier entrepôt Ocado
en Ile-de-France début 2020,
avec un objectif de 500 millions
de chiffre d’affaires générés
dans les trois à cinq ans, contre
150 à 200 millions avec Amazon
dans les trois ans.
( Lire « Crible »
Page 28
FNAC Darty pénalisé
par des éléments
exceptionnels
tissements et des charges finan-
DISTRIBUTION cières).
Au-delà de ces éléments
Le chiffre d’affaires techniques, la situation de
du distributeur FNAC Darty est plutôt stable au
progresse mais vu d’un résultat opérationnel
le groupe accuse courant de 42,2 millions
une perte nette d’euros, contre 45,6 millions. Le
semestrielle de groupe souligne notamment
39 millions d’euros. « les premiers signes de reprise de
la consommation en France au
second semestre ». Globale-
Christophe Palierse ment, il enregistre pour sa zone
@cpalierse France-Suisse un chiffre d’affai-
res de 2,5 milliards, en progres-
FNAC Darty a basculé dans le sion de 1,6 % en données com-
rouge au premier semestre. Le parables. L’activité a été tirée
distributeur spécialisé a par les ventes de gros électro-
annoncé jeudi, après Bourse, ménagers, l’informatique, la
une perte nette consolidée part téléphonie et le livre. A contra-
du g ro u p e de 3 9 mi l l i o ns rio, le segment de la télévision a
d’euros au titre des six premiers fléchi avec, il est vrai, un effet de
mois de son exercice 2019, à base défavorable un an après le
comparer à un gain de 8 mil-
lions un an auparavant, pour
Mondial de football. En paral-
lèle, FNAC Darty tire parti de
un chiffre d’affaires de 3,28 mil- son partenariat avec le néerlan-
liards, en progression de 2,7 %. dais Wehkamp et d’un récent
Cette dégradation s’explique redémarrage en Espagne.
en premier lieu par la baisse de
40 % de son résultat opération- Poursuite du plan
nel, à 20,7 millions, du fait des de transformation
charges exceptionnelles liées à S’agissant de la deuxième partie
son plan de transformation, de son exercice, le groupe, qui ne
ainsi que le versement de la communique pas de prévisions
« prime Macron » (pour 5 mil- annuelles, fait notamment état
lions). En outre, ses charges de la poursuite de son plan de
financières ont plus que dou- transformation, de l’intégration
blé, à 54 millions. Cet alourdis- de ses dernières acquisitions – la
sement englobe le coût de son reprise de Nature & Découver-
récent refinancement, soit une tes est sur le point d’être finalisée
charge de 27 millions, et une
autre charge proche de 12 mil-
–, et de son développement. Ce
second semestre est crucial
lions, inhérente à l’application pour l’entreprise puisque repré-
de la norme comptable IFRS 16 sentant 85 % du résultat opéra-
(pour les contrats de bail, on ne tionnel annuel avec, entre
comptabilise plus des loyers autres, le « Black Friday » et les
mais des dotations aux amor- ventes de Noël. n

Les Echos Vendredi 26 et samedi 27 juillet 2019
Total va céder des actifs
pour financer ses acquisitions
ÉNERGIE
Le pétrolier français
compte vendre
pour 5 milliards
de dollars d’actifs
d’ici à l’an prochain.
Vincent Collen
@VincentCollen
Après une série d’acquisitions tous
azimuts ces dernières années, Total
va se délester de quelques actifs pour
réduire la facture. Patrick Pouyanné,
le PDG du pétrolier français, a
annoncé jeudi la cession d’actifs
d’une valeur de 5 milliards de dollars
d’ici à la fin de l’année prochaine,
majoritairement dans le domaine
de l’exploration-production. Il s’agit
d’activités dont le « point mort » est
jugé trop élevé, c’est-à-dire qu’elles
risquent de ne pas être rentables
lorsque les cours du brut tombent
trop bas. « Ce discours est destiné à
compenser la récente frénésie de shop-
ping que l’entreprise a traversée »,
commente Biraj Borkhataria, ana-
lyste chez RBC Capital Markets. La
major tricolore « a fait beaucoup
pour regarnir son portefeuille
d’exploration-production », relève-
t-il, évaluant la dépense totale des
acquisitions « autour de 20 milliards
de dollars » depuis 2016.
Trois opérations de grande enver-
gure représentent l’essentiel de
l’addition : le danois Maersk Oil, qui
a renforcé les positions de Total en
mer du Nord, le gaz naturel liquéfié
(GNL) d’Engie, qui a fait du pétrolier
français le numéro deux mondial
pour cette ressource, et enfin
les actifs africains de l’américain
Anadarko. Cette dernière opération,
Saint-Gobain tire
les premiers fruits de son
plan de transformation
et de croissance
CONSTRUCTION
Le géant français
des matériaux de
construction a bénéfi-
cié au premier semes-
tre du dynamisme
inattendu dans le
bâtiment en France.
Antoine Boudet
@ABoudet
Les comptes semestriels de Saint-
Gobain, publiés jeudi après
Bourse à Paris, devraient agréa-
blement surprendre le marché.
Car si le chiffre d’affaires sur les six
premiers mois de l’année ressort
en hausse de 3,5 % à données com-
parables par rapport à la même
période en 2018, proche du con-
sensus des analystes, à 21,7 mil-
liards d’euros, le résultat d’exploi-
tation s’affiche, lui, en croissance
de 8,3 %, à 1,64 milliard, soit sensi-
blement au-dessus de la progres-
sion attendue entre 4 et 5 %.
Pour le PDG du groupe, Pierre-
André de Chalendar, ce décalage
tient principalement à l’apprécia-
tion du marché français. « Je n’ai
pas encore vu de décrochement du
neuf et la rénovation s’améliore tri-
mestre après trimestre, avec une
croissance à deux chiffres dans
l’isolation, qui sert le marché dyna-
mique de la rénovation énergéti-
que », explique aux « Echos » le
patron de Saint-Gobain. « Nous
gagnons des parts de marché, mais
cela n’explique pas toute la progres-
sion de 4 % au premier semestre »,
ajoute-t-il. Un deuxième élément
contribue à expliquer les bons
РЕЛИЗ ПОДГОТОВИЛА ГРУППА "What's News" VK.COM/WSNWS
La branche raffinage de Total a vu ses volumes reculer de 8 % au deuxième trimestre. Photo Shutterstock
d’un montant de 8,8 milliards de dol-
lars, n’est pas encore finalisée.
Production en hausse
La vente des 5 milliards d’actifs ne
sera pas forcément aisée, souligne le
même analyste, car les concurrents
de Total, Exxon, BP ou Chevron par
exemple, ont tous annoncé des ces-
sions. Cette abondance risque de
favoriser les acheteurs. « Nous som-
mes sceptiques sur la capacité à exécu-
ter ces programmes de cessions à des
prix raisonnables pour les vendeurs »,
écrit-il Les acquisitions récentes ont
permis à Total d’accélérer. Au
deuxième trimestre, la production a
chiffres de Saint-Gobain : « C’est
notre bonne performance indus-
trielle quand nous avions connu
toute une série de difficultés opéra-
tionnelles au premier semestre
2018 », se félicite Pierre-André de
Chalendar. En outre, sur un mar-
ché automobile en baisse de 7 %,
Saint-Gobain affiche un « zéro
plus » pour son activité de verres
automobiles, avec notamment
des gains de parts de marché aux
Etats-Unis, en misant sur le haut
de gamme. Mais le plus grand
motif de satisfaction du PDG du
groupe, c’est sans doute les pre-
miers effets du programme
Transform & Grow, lancé en
novembre dernier. « Je suis très
content de notre nouvelle organisa-
tion. Nous allons plus vite dans sa
mise en œuvre là où certains poin-
taient des risques d’exécution, et
nous voyons déjà son efficacité
dans les chiffres », commente-t-il.
Exemple du Brésil
Le dirigeant prend notamment
pour exemple le Brésil, avec une
force de vente de toute l’offre des
métiers de la construction pour la
distribution, et une force de vente
pour la prescription, apportant
« un ou deux points de croissance
en plus ». Quant au programme
de cessions, il représente à ce
stade un chiffre d’affaires supé-
rieur à 2,8 milliards d’euros, pro-
che de l’objectif à fin 2019 de plus
de 3 milliards, avec un effet sur la
marge d’exploitation en année
pleine de plus de 40 points de
base, objectif du programme
Transform & Grow. Les acquisi-
tions, elles, contribuent à consoli-
der des positions et entrer dans
des « niches technologiques. » n
progressé de 9 %, portée également
par le démarrage de projets en
Angola, au Brésil et en mer du Nord.
Le groupe prévoit d’enregistrer une
croissance similaire pour l’ensem-
ble de l’année.
Bénéfices en chute
Les bénéfices de la major ont chuté
de 19 % sur la période, à 2,9 milliards
de dollars. Total est pénalisé par le
recul des cours du pétrole, le prix de
vente moyen du baril étant inférieur
de 7 % à ce qu’il était au deuxième tri-
mestre 2018. Pour le gaz, la chute est
plus brutale : –17 % en moyenne. La
demande mondiale de gaz a été
RÉSULTATS
SEMESTRIELS
2019
ENTREPRISES // 13
Schneider défie
le ralentissement de
l’économie mondiale
ÉNERGIE
Le spécialiste
des équipements
électriques revoit
ses perspectives
en hausse après
un premier
semestre record.
L’économie mondiale ralentit ?
Schneider Electric n’en souffre
pas. Du moins le spécialiste des
équipements électriques et de
la gestion de l’énergie par-
vient-il à afficher une crois-
sance vigoureuse en dépit de
quelques difficultés dans cer-
tains métiers et certains pays.
L’industriel français a publié
jeudi un chiffre d’affaires en
hausse de 5,4 % au premier
semestre à données compara-
bles, à 13,2 milliards d’euros, et
un résultat d’exploitation
record de 2 milliards, en hausse
de 11 %. L’activité de gestion de
l’énergie progresse partout, en
particulier pour l’alimentation
moins forte que l’an dernier alors électrique des centres de don-
que l’offre progresse rapidement nées informatiques (« data cen-
avec la mise en service d’usines de ters »). « C’est un très bon pre-
GNL géantes en Russie, en Australie mier semestre, avec une belle
et aux Etats-Unis. progression de la marge », se féli-
La branche raffinage est, elle cite le directeur financier,
aussi, mal orientée, avec des volu- Emmanuel Babeau.
mes en recul de 8 % au deuxième tri-
mestre. Total a dû arrêter temporai- Guerre commerciale
rement sa raffinerie de Grandpuits, L’activité d’automatismes
en Seine-et-Marne, en raison d’une industriels a néanmoins vu sa
fuite sur un oléoduc. En Allemagne croissance ralentir. « Le chiffre
orientale, la raffinerie de Leuna a d’affaires réalisé sur le marché
tourné au ralenti à cause du pétrole des industries manufacturières
contaminé en provenance de Russie est en baisse dans plusieurs
qui a bouleversé tout l’approvision-
nement en Europe de l’Est. n
régions », explique le groupe.
La guerre commerciale entre
Eurazeo confirme
la performance de son modèle
CHIFFRES CLÉs
17,7 Mds€ d’actifs sous gestion, en progression de 8,9%
77,8 € d’ANR par action, en progression de +7,1% (dividendes inclus)
1,2 Md€ levés au premier semestre
3,1 Mds€ de chiffre d’affaires économique, en progression de +7,1%
à périmètre Eurazeo et change constants
+13% de commissions de gestion
Commissions nettes de performance multipliées par 2,7 à 74,5 M€
REVIVEZ NOTRE WEB-CONFÉRENCE DU 26 JUILLET 2019
et retrouvez l’intégralité du communiqué sur www.eurazeo.com
Contact actionnaires : actionnaires@eurazeo.com
Suivez-nous sur Twitter (@eurazeo) et LinkedIn
être l’une des valeurs préférées des actionnaires particuliers
Washington et Pékin fait sentir
ses effets.
En Chine, la demande des
fabricants de machines pour
l’industrie manufacturière,
tournée vers l’exportation, con-
naît un sérieux coup de frein
avec la mise en place des bar-
rières douanières aux Etats-
Unis. Mais l’activité reste por-
teuse dans d’autres secteurs
comme le bâtiment, les infras-
tructures de transport et « tout
ce qui est lié à la consommation
l o c a l e ch i n o i s e » , c o m m e
l’agroalimentaire ou la phar-
macie, détaille le dirigeant.
« L’impact du Brexit
reste à venir »
En Grande-Bretagne, « nous
avons réalisé un bon semestre »,
relève Emmanuel Babeau.
« L’impact du Brexit reste à
venir. » Selon lui, il pourrait se
faire sentir au second semestre.
Fort de ce bon début d’année,
Schneider revoit ses objectifs à
la hausse, comme il le fait régu-
lièrement depuis l’an dernier.
Le résultat d’exploitation
devrait progresser de 6 % à 8 %
pour l’ensemble de l’exercice
2019 (contre une croissance de
4 % à 7 % prévue auparavant).
Cette amélioration s’explique
essentiellement par une crois-
sance du chiffre d’affaires
meilleure qu’attendu, décryp-
tent les analystes d’UBS, qui
attendent une réaction positive
des investisseurs. De fait,
l’action Schneider s’est appré-
ciée de 1,88 % jeudi à la clôture
de la Bourse de Paris. — V. C.
( Lire « Crible »
Page 28
 РЕЛИЗ ПОДГОТОВИЛА ГРУППА "What's News" VK.COM/WSNWS

14 // ENTREPRISES Vendredi 26 et samedi 27 juillet 2019 Les Echos

Gucci ralentit mais continue La griffe Sonia Rykiel

de doper la rentabilité de Kering
LUXE
Même si la croissance
de Gucci ralentit, la
santé de la marque
italienne permet au
géant du luxe d’enre-
gistrer au premier
semestre 2019 une
hausse marquée de
son chiffre d’affaires.
Julien Dupont-Calbo
@jdupontcalbo
En compulsant les résultats finan-
ciers de Kering, on comprend pour-
quoi François-Henri Pinault a
recentré son groupe sur le luxe en
satellisant La Redoute, Puma et
plus récemment Volcom. Le géant
du luxe a encore profité des perfor-
mances de Gucci pour afficher au
premier semestre un chiffre d’affai-
res en hausse de 18,6 % à 7,4 mil-
liards d’euros, et surtout un résultat
opérationnel courant de 2,4 mil-
liards, en progression de 24 %.
Commentant un bilan « très
solide » selon lui, le PDG souligne
une rentabilité record qui permet à
Kering de quasiment doubler son
résultat par rapport à la même
période en 2017. La marge opéra-
tionnelle courante dépasse désor-
mais les 29 %. En revanche, le résul-
tat net est grevé par le redressement
fiscal de 1,25 milliard arrivé d’Italie
en mai – il tombe à 580 millions,
une chute de 75 %. La base de com-
paraison a par ailleurs été faussée
par la comptabilisation l’an dernier
La marque italienne Gucci continue d’alimenter la croissance de Kering. Photo Shutterstock
des achats des clients chinois se
sont réalisés dans leur pays), la
griffe transalpine représente 60 %
des revenus et plus de 80 % du
résultat opérationnel de Kering.
« En six mois, Gucci a ainsi réalisé un
chiffre d’affaires supérieur à celui de
l’ensemble de l’exercice 2016 », relève
le communiqué du groupe.
Nouveau directeur artistique
En revanche, la croissance de la
groupe à taux de change et périmè-
tre constants ont progressé de
12,7 % au deuxième trimestre après
une hausse de 20 % en début
d’année. Si Yves Saint-Laurent con-
tinue de voir ses recettes progresser
(+16 % sur les six premiers mois de
l’année), Bottega Veneta est tou-
jours en train d’être raccommodé.
Les ventes ont certes augmenté de
1 %, mais la marge diminue. « La
maison est sur la bonne voie, la nou-
velle direction poursuit la relance de
la marque », assure Jean-Marc
Duplaix. La griffe cherche à rajeunir
sa clientèle avec un nouveau direc-
teur artistique, Daniel Lee.
Un certain nombre de ses créa-
tions arriveront d’ailleurs bientôt en
magasin. Avec ce bilan, Kering
affirme être toujours intéressé par
des acquisitions, mais entend se
montrer « d’une grande discipline
placée en liquidation
judiciaire
MODE
Les 131 salariés
de la société
vont être licenciés.
Enrique Moreira
@EnriqueMoreira
C’est un symbole du glamour à
la française qui va disparaître.
Le tribunal de commerce a pro-
noncé, jeudi après-midi, la liqui-
dation judiciaire à l’encontre de
la griffe Sonia Rykiel, en diffi-
culté depuis le décès de sa créa-
trice emblématique en 2016,
après avoir repoussé trois fois la
date de clôture pour le dépôt des
offres de reprise. Selon nos
informations, les représentants
du personnel et les administra-
teurs judiciaires avait émis un
avis défavorable sur la dernière
offre de reprise encore en lice –
menée par une famille d’indus-
triels dont l’identité n’a pas été
dévoilée et qui évoluerait dans
le secteur médical et l’immobi-
lier. Le tribunal a décidé de sui-
vre cet avis.
Pour les représentants des
131 salariés de Sonia Rykiel,
l’offre « ne tenait pas la route »,
tant sur le plan financier que
pour le projet industriel. « On ne
se faisait pas beaucoup d’illusion
quant à l’issue de l’audience.
Aucune offre sérieuse ne s’étant
présentée avant la veille au soir,
ce qui aurait permis d’obtenir un
nouveau report du dépôt des dos-
siers, la mise en liquidation était
offres restaient encore en lice,
dont un projet mené par Emma-
nuel Diemoz, l’ancien dirigeant
de Balmain, entouré d’un pool
d’investisseurs. Seulement ce
dernier suspendait son offre à
l’obtention d’une réduction de
loyer pour la boutique histori-
que du boulevard Saint-Ger-
main. Condition qu’il ne semble
pas avoir obtenue, et son offre a
été retirée.
30 millions de pertes
Née en 1968, la marque Sonia
Rykiel avait été rachetée en 2012
par le fonds First Heritage
Brands (propriétaire de Delvaux
et Clergerie), associant Jean-
Marc Loubier, la famille Fung de
Hong Kong et le fonds singapou-
rien Temasek. Ceux-ci n’ont pas
réussi à redresser les ventes de la
griffe malgré 200 millions
d’euros d’investissement en sept
ans. L’an dernier, Sonia Rykiel a
vu son chiffre d’affaires tomber
à 35 millions d’euros, pour une
perte nette de 30 millions. La
décision du tribunal de com-
merce implique le licenciement
de tous les salariés. Mais aussi la
vente par un liquidateur judi-
ciaire de tous les actifs, dont les
principaux sont la marque, les
stocks et les fonds de commerce,
« de façon à pouvoir rembourser
les créanciers », précise-t-on
dans l’entourage de l’entreprise.
« Nous avons demandé qu’une
partie de cet argent puisse servir
aux salariés, précise Thomas
Hollande. Désormais, l’objectif
est de négocier les meilleures

de la plus-value liée à la sortie de
Puma, rappelle le groupe, qui pré-
cise que son résultat net récurrent
est en hausse de 25 % à 1,56 milliard.
Dans ce défilé de chiffres, Gucci
tient toujours une place à part. Ali-
mentée par une marge opération-
nelle de 40 % et un bond de 29 % de
ses ventes en Asie-Pacifique (60 %
maison italienne continue de ralen-
tir après deux années exceptionnel-
les – même si elle évolue toujours
sur des bases très élevées (+20 %).
« Gucci a été pénalisé par une
performance en léger retrait aux
Etats-Unis », a expliqué Jean-Marc
Duplaix, le directeur financier.
Conséquence, les ventes totales du
7,4
avec la qualité des marques et leur
prix de ventes », détaille le dirigeant,
qui considère ses options à propos
de la participation restante dans
Puma. « Notre croissance est renta-
MILLIARDS D’EUROS ble, nous investissons avec pru-
Le chiffre d’affaires du géant dence », tranche Jean-François
du luxe au premier semestre, Palus, le directeur délégué
en hausse de 18,6 %. groupe. n
inévitable », précise Thomas
Hollande, l’avocat des représen-
tants des salariés.
« Il y a eu beaucoup de mar-
ques d’intérêt pour l’entre-
prise, mais seulement 10 se sont
matérialisées en offres concrè-
tes », explique l’entourage de la
direction. Début juillet, deux
conditions de départ possibles »,
au-delà des indemnités légales
de licenciement. Il évoque
notamment un cabinet de
reclassement pour accompa-
gner les employés de Sonia
Rykiel ou encore des mesures
financières pour les aider à la
création d’entreprises. n

Danone se redresse en Chine à suivre

et dans les produits laitiers
AGROALIMENTAIRE
Le résultat opération-
nel courant du géant
français de l’alimen-
taire progresse de
6,4 %, pour atteindre
1,9 milliard d’euros.
Si c’était du football, on pourrait par-
ler de « clean sheet » [une victoire
sans encaisser de buts, NDLR].
Danone, numéro 1 mondial du
yaourt et propriétaire des marques
Actimel et Activia, a vu sa croissance
accélérer au deuxième trimestre
dans l’ensemble de ses activités et
dans toutes les régions du monde.
Au deuxième trimestre, le chiffre
d’affaires du géant de l’agroalimen-
taire a progressé de 2,5 %, marquant
ainsi une accélération par rapport
au premier trimestre qui avait enre-
gistré une croissance de +0,8 % seu-
lement. La bonne tenue des pro-
duits laitiers – moitié du chiffre
d’affaires – qui ont renoué avec une
évolution positive (+2,2 %), notam-
ment en Europe, est un point décisif.
Côté nutrition infantile, les ventes en
Chine ont aussi renoué avec la crois-
sance ce trimestre, favorisées par
une focalisation accrue sur les pro-
duits haut de gamme et par le déve-
loppement du commerce électroni-
que. Ce redressement en Chine fait
suite à des reculs de 15 % au premier
trimestre 2019, de 10 % au quatrième
trimestre 2018 et de 20 % au troi-
sième trimestre, dus notamment à
la baisse de la natalité dans le pays.
Les ventes en hausse
Sur l’ensemble du semestre, les ven-
tes de Danone progressent de 1,2 % à
12,6 milliards d’euros, un chiffre
légèrement supérieur au consensus
d’analystes de Bloomberg et aux pré-
visions de la banque d’investisse-
ment Jefferies. Le résultat opéra-
tionnel courant s’établit, quant à lui,
à 1,9 milliard d’euros au premier
semestre (+ 6,4 % à périmètre cons-
tant) et la marge opérationnelle cou-
rante s’améliore pour le septième
semestre d’affilée de 14,27 % à
14,69 %. Le bénéfice net recule de
14,1 %, à 1 milliard d’euros, car l’exer-
cice précédent avait profité de la
plus-value exceptionnelle tirée de la
cession de la participation dans le
japonais Yakult. « Nos résultats du
premier semestre témoignent d’un
niveau d’exécution élevé qui nous a
permis de générer une croissance des
bénéfices et d’être en ligne avec notre
feuille de route », a commenté Cécile
Cabanis, la directrice financière de
Danone. L’avenir se présente sous de
bons auspices. Le groupe a confirmé
son objectif d’une marge opération-
nelle courante supérieure à 15 % et
d’une croissance organique de
l’ordre de 3 % cette année. « Dans les
années à venir, cette croissance vien-
dra essentiellement des produits
d’origine végétale », a indiqué Cécile
Cabanis. Le groupe entend réaliser
5 milliards d’euros de chiffre d’affai-
res d’ici à 2025 pour ces produits
dans lesquels on retrouve notam-
ment les boissons à base d’amandes.
En bonne voie pour
atteindre les objectifs
« Nous nous attendons à une nou-
velle année de solides progrès en ce
qui concerne les objectifs de marge et
de rendement du groupe, en dépit des
vents contraires dans la nutrition
spécialisée avec la contraction de la
nutrition infantile en Chine », souli-
gnent les analystes de Liberum,
interrogés par Reuters. « Nous som-
mes en bonne voie pour atteindre nos
objectifs pour 2020 » a confirmé
Emmanuel Faber. Pour 2020,
Danone vise une marge opération-
nelle supérieure à 16 % et une pro-
gression de son chiffre d’affaires de
4 à 5 % à périmètre constant.
— C.D. (Avec Reuters)
Tesla dévisse en Bourse
après des résultats jugés décevants
AUTOMOBILE Le titre du constructeur de voitures électriques
Tesla s’effondrait jeudi, à Wall Street, perdant plus de 14 % à la mi-
journée après l’annonce de résultats semestriels décevants. Si le
chiffre d’affaires du groupe d’Elon Musk a bondi de 59 %, à 6,35 mil-
liards de dollars, lors des six premiers mois de l’année, la rentabilité
ne suit toujours pas. Tesla a vu sa marge opérationnelle passer de
20 à 18 % et accuse une perte nette de 1,1 milliard de dollars, au-delà
des estimations des analystes. Le groupe a par ailleurs annoncé que
JB Straubel, l’un des fondateurs de la marque, allait quitter son
poste de directeur de la technologie pour devenir conseiller.
Après un bon premier semestre, ADP
revoit à la hausse ses prévisions 2019
AÉRIEN ADP a enregistré de bonnes performances au premier
semestre 2019. Son trafic (hors aéroport d’Istanbul Atatürk) a
augmenté de 3,1 % par rapport au premier semestre 2018, à
101 millions de passagers. Dont 52,3 millions pour les deux aéro-
ports franciliens, Roissy et Orly (+4,8 %). Le chiffre d’affaires
d’ADP est en hausse de 17 %, à 2,185 milliards, son Ebitda de
10,9 %, à 764 millions, et son résultat net de 22 %, à 250 millions.
Le groupe a revu à la hausse sa prévision de trafic en 2019 pour
Paris Aéroport (désormais fixée entre 3 % et 3,5 %), ainsi que sa
prévision d’Ebitda consolidé (entre +2 % et +3 %).

!
êtr
e 67 % des Français considèrent que ce sont les petits plaisirs au quotidien qui génèrent
n-
le bie

5
ons le plus de bonheur et de bien-être.
lé
br Appel à candidature e En France, de nombreux entrepreneurs imaginent, chaque jour, des produits ou des services simples et originaux,
cé
pour améliorer notre bien-être au quotidien.Les Trophées du Bien-être ont pour vocation de les mettre en avant.

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POUR PARTICIPER Télécharger le dossier de candidature et le règlement sur : http://lestropheesdubienetre.com/comment_participer.html
Clôture des inscriptions le 15 août 2019 Remise des Trophées le 16 septembre 2019 au Théâtre de la Gaîté-Montparnasse,lors de la soirée événement autour du bien-être

Les Echos Vendredi 26 et samedi 27 juillet 2019
En crise, Nissan réduit
sérieusement la voilure
AUTOMOBILE
L’associé de Renault
affiche ses pires
résultats depuis dix ans.
Ces quatre prochaines
années, le constructeur
japonais va supprimer
12.500 emplois
dans 14 usines
dans le monde.
Yann Rousseau
— Correspondant à Tokyo
Tête dans les épaules, traits tirés,
petite voix. Hiroto Saikawa semblait
sortir d’une étape alpine et canicu-
laire du Tour de France terminée
dans le gruppetto lorsqu’il s’est pré-
senté, jeudi soir, devant les journalis-
tes pour présenter les résultats tri-
mestriels catastrophiques de Nissan.
Entre les mois d’avril et de juin, le
deuxième plus grand constructeur
du Japon a vendu 1,23 million de
voitures dans le monde – dont plu-
sieurs centaines de milliers ont été
écoulées à perte. Sur ce premier tri-
mestre de son exercice fiscal, il n’a
ainsi généré que 1,6 milliard de yens
de profits opérationnels, soit seule-
ment… 13 millions d’euros. Cela
représente une chute de 99 % par
rapport aux profits qu’il dégageait
sur la même période il y a un an. Au
passage, c’est aussi une bien mau-
vaise nouvelle pour Renault, qui a
l’habitude de s’alimenter avec ses
dividendes nippons.
Pour relancer Nissan après ce
gros coup de mou, Hiroto Saikawa a
annoncé un durcissement du vaste
plan de réduction des coûts dévoilé
au printemps. Les usines de l’asso-
cié de Renault ne sont plus utilisées
qu’à 69 % de leur potentiel. Le
groupe va donc en fermer certaines
et supprimer des lignes d’assem-
blage dans d’autres.
D’ici à mars 2023, ce sont
12.500 emplois, répartis sur 14 sites,
qui devraient être supprimés un peu
partout sur la planète. Cela repré-
sente près de 10 % des effectifs mon-
diaux du constructeur. En 1999,
quand il s’agissait de sauver Nissan,
Carlos Ghosn avait baissé de 14 % les
effectifs du constructeur nippon.
Navya piégé par le retard du
marché des navettes autonomes
TRANSPORT
Le constructeur
tricolore a vu son
chiffre d’affaires
reculer de 32 % au
premier semestre 2019.
Lionel Steinmann
@lionelSteinmann
Navya s’enfonce dans les difficul-
tés. Le constructeur de navettes
autonomes basé dans la banlieue
lyonnaise a annoncé jeudi des
résultats semestriels sinistrés, qui
le contraignent à abandonner ses
objectifs financiers 2019-2021
(pourtant annoncés il y a un an à
peine lors de son introduction sur
Euronext) et à changer de modèle
économique.
Fin 2018, l’éviction surprise du
patron et cofondateur de la société,
décidée par les actionnaires majori-
taires, avait annoncé l’entrée dans
une période de turbulences. Les
chiffres publiés ce jeudi le confir-
ment : sur les six premiers mois de
l’année, le chiffre d’affaires a dégrin-
golé de 9 à 6,1 millions d’euros, soit
une baisse de 32 %. Pis, sur la même
РЕЛИЗ ПОДГОТОВИЛА ГРУППА "What's News" VK.COM/WSNWS
Lors de la présentation des résultats trimestriels de Nissan, Hiroto Saikawa a annoncé un durcisse-
ment du vaste plan de réduction des coûts dévoilé au printemps. Photo Toshifumi Kitamura/AFP
Sur le document présenté à la
presse pour expliquer la restructu-
ration, Hiroto Saikawa avait dissi-
mulé, sous une grosse case jaune,
les lignes présentant les usines con-
cernées par la restructuration.
« C’est trop sensible », a répété le diri-
geant. Il a toutefois accepté de dire
que des usines en Espagne et en
Indonésie seraient touchées par des
fermetures de lignes. La France n’est
pas concernée, il n’y a pas d’usine
Nissan dans l’Hexagone. « Cela va se
passer un peu partout dans le monde,
même au Japon », souffle un cadre
au fait des discussions.
Pour se redresser dans un marché
automobile mondial en repli, la
société va plutôt travailler sur l’amé-
lioration de sa profitabilité que sur
une envolée des ventes. Nissan va
ainsi abandonner la production de
tous les modèles sur lesquels il ne
gagne pas d’argent, notamment sur
les voitures compactes ou celles de
sa marque Datsun, qui était à la
relance. Au final, un modèle sur dix
devrait disparaître de la gamme.
« C’est difficile mais nous plantons
période, le nombre de véhicules
vendus a chuté de 36 à 18.
Un marché
qui ne décolle pas
Comme l’a reconnu Navya dans son
communiqué, le décollage du mar-
ché « est plus ciblé et plus long qu’ini-
tialement anticipé ». Si les véhicules
autonomes restent vus comme les
piliers de la mobilité du futur, le
fonctionnement en autonomie
complète, c’est-à-dire sans techni-
cien à bord pour reprendre les com-
mandes au besoin, n’est toujours
pas atteint.
Par ailleurs, le cadre réglemen-
taire n’est pas encore stabilisé. Les
différents acteurs en restent donc
au stade des expérimentations,
sans passer au déploiement à
grande échelle, et Etienne Hermite,
le nouveau président du directoire,
confesse qu’il n’attend pas d’évolu-
tion significative sur ce point dans
les deux prochaines années.
Navya admet dans ce contexte
que les objectifs financiers annon-
cés lors de l’introduction en Bourse,
comme un excédent brut d’exploi-
tation (Ebitda) à l’équilibre à la fin
2019, sont désormais inatteigna-
bles, et n’a pas cherché à en fournir
d’autres. La société n’a manifeste-
aujourd’hui les graines de notre
future renaissance », a avancé, sans
enthousiasme, Hiroto Saikawa.
Succession sur la table
L’ancien bras droit de Carlos Ghosn
a d’ailleurs présenté un vague plan
de relance courant jusqu’à l’exercice
fiscal qui s’achèvera en mars 2023,
promettant des modèles électri-
ques de plus en plus autonomes.
Tout ira bien à cette date, a promis le
PDG, qui n’a toutefois pas su décrire
la situation pour la fin de 2019.
Ce futur risque de toute façon de
s’écrire sans lui. Ses proches assu-
rent qu’il ne s’accroche pas au poste
de PDG qu’il occupe depuis seule-
ment deux ans, et qu’il est d’accord
pour évoquer dès à présent les plans
de succession. Tout juste mis en
place, le nouveau conseil d’adminis-
tration a indiqué qu’il allait lancer le
processus d’identification d’un futur
patron. Un travail long et délicat,
aucune personnalité n’apparaissant
comme évidente dans la direction
actuelle à Yokohama. « Il faudra au
moins un an pour faire des change-
ment pas les ressources financières
nécessaires pour attendre le décol-
lage de la demande en restant sur sa
stratégie initiale, positionnée sur
l’ensemble de la chaîne de valeur
(développement du logiciel, con-
ception, fabrication et déploiement
des véhicules).
Changement de modèle
économique
Navya a donc annoncé jeudi un
nouveau modèle économique, et se
positionne désormais comme un
fournisseur de technologies (logi-
ciel et architecture de capteurs)
pour les acteurs du transport de
passagers ou de marchandises qui
souhaitent rendre leurs véhicules
autonomes. La production de
navettes est maintenue, mais elle
n’est clairement plus la priorité, en
tout cas pour l’instant. Quant au
modèle de robot-taxi présenté en
fanfare à la fin 2017, il en est tou-
jours au stade de prototype.
La Bourse a très mal réagi aux
annonces de Navya, et plus particu-
lièrement à l’absence de visibilité
sur le chiffre d’affaires ou les ventes.
Le cours de l’action a perdu près de
20 % à la clôture de la Bourse, à
1,315 euro, très loin du cours d’intro-
duction à 7 euros il y a un an. n
ENTREPRISES // 15
Michelin profite
de sa montée
en gamme
tion dans ses ventes de la part
AUTOMOBILE des pneus de plus de 18 pouces,
plus rentables. Résultat, son
Le manufacturier chiffre d’affaires a grimpé de
clermontois a réussi 11 %, à 11,8 milliards d’euros.
à augmenter
son chiffre d’affaires Hausse des matières
de 11 %, malgré premières
une baisse Sa marge opérationnelle a toute-
des volumes de 0,9 % fois légèrement reculé, de 12,5 à
sur les six premiers 12,3 %. Michelin a continué à se
serrer la ceinture (137 millions
mois de 2019.
d’euros de gains de compétitivité
sur la période), mais a subi la
Le groupe hausse des matières première et
a confirmé tous ses des droits de douane. Les gros-
objectifs sur l’année. ses acquisitions réalisées depuis
deux ans dans les pneus de spé-
Anne Feitz cialité (pour engins en tout
@afeitz genre), notamment Fenner
et Camso, ont aussi pesé sur la
Désormais seul aux manettes, le rentabilité – même si leur
nouveau président de Michelin, contribution a atteint le niveau
Florent Menegaux, prend ses attendu. Son résultat net a
nouvelles responsabilités en reculé de 8 %, à 844 millions.
pleine zone de turbulences pour Plus significatif, l’endette-
l’industrie automobile. Mais, sur ment de Bibendum a gonflé ce
les six premiers mois de l’année, semestre de 2,6 milliards
Bibendum a plutôt bien résisté d’euros, portant le ratio dette
aux vents contraires. Alors que nette sur fonds propres de 31 à
les ventes de voitures neuves sur 54 %. Une bonne partie de ce
la planète ont plongé de 7 %, le bond (815 millions) est due à un
ments dans la direction de l’entre- fabricant de pneumatiques n’a changement de normes comp-
prise », a soufflé Hiroto Saikawa, qui vu ses volumes reculer que de tables, mais le groupe s’est aussi
pour la première fois n’a pas accusé 0,9 %, grâce à la bonne tenue des endetté pour payer ses dividen-
Carlos Ghosn d’être le responsable ventes de pneus pour poids des (665 millions) et financer
de tous les maux du constructeur. n lourds et pour engins miniers. son activité (cash-flow libre
Surtout, le groupe de négatif de 592 millions). Ce qui
69 %
Clermont-Ferrand a réussi à ne l’a pas empêché de confir-
maintenir, voire à augmenter mer ses objectifs sur l’année
ses prix, grâce à sa stratégie de d’une croissance des volumes
montée en gamme, qui lui a en ligne avec le marché, d’un
permis de vendre des pneus à résultat opérationnel en hausse
DE LEUR POTENTIEL plus forte valeur ajoutée. Il a hors effets de change et d’un
Le rendement actuel aussi bénéficié du boom des cash-flow libre structurel supé-
des usines Nissan dans le monde. SUV, qui a entraîné l’augmenta- rieur à 1,45 milliard d’euros. n
BUREAU VERITAS, UN LEADER MONDIAL DE L’INSPECTION, DE LA CERTIFICATION ET DES ESSAIS EN LABORATOIRE
VARIATION / S12018
Résultats semestriels 2019
2,48 Mds€ + 5,3 % à taux
constant
Une très bonne dynamique au 1er semestre Chiffre d’affaires
Perspectives 2019 confirmées
380 M€ + 6,9 %
Faits marquants du premier semestre 2019 à taux
constant 2
- Les Initiatives de Croissance ont généré une croissance organique de Résultat opérationnel ajusté1
5,1 % tandis que les autres activités ont enregistré une croissance de Marge opérationnelle ajustée de 15,4 % 1
3,4 %
- 4 transactions clôturées depuis le début de l’exercice en soutien
aux Initiatives de Croissance dans les activités Agroalimentaire
et Bâtiment & Infrastructures, ajoutant environ 45 millions d’euros
de chiffre d’affaires annualisé 207 M€ + 10,2%
à taux
- Cession de l’activité non stratégique de services de conseil HSE
Résultat net ajusté 1
constant 2
en Amérique du Nord (env. 30 millions de dollars américains de chiffre
d’affaires en 2018)
- Succès du paiement du dividende en actions, plébiscité par 78 %
des actionnaires
Perspectives 2019 confirmées
141 M€ + 54,4 %
à taux
constant 2
Flux de trésorerie
- Solide croissance organique du chiffre d’affaires
- Amélioration continue de la marge opérationnelle ajustée à taux
disponible1
de change constant
- Génération de flux de trésorerie maintenue à un niveau élevé
1
2
Après application d’IFRS 16
Avant application d’IFRS 16
« Au premier semestre 2019, nous avons enregistré une solide croissance organique du chiffre d’affaires
de 4,0 %, résultant de la bonne dynamique enclenchée en 2018. Grâce à la transformation réussie
du Groupe, nous sommes prêts à poursuivre notre développement à un rythme soutenu et à améliorer
davantage notre résilience aux cycles. Nous continuons à nous concentrer sur l’amélioration de la marge,
qui a atteint 15,4 % au premier semestre avec une amélioration significative dans l’activité Agroalimentaire
& Matières Premières.
Nous avons également continué à gérer activement notre portefeuille durant le premier semestre pour
atteindre à la fois une croissance du chiffre d’affaires, une diversification géographique et une amélioration
de la marge. Les nouvelles acquisitions ont été axées sur nos Initiatives de Croissance dans les activités
Bâtiment & Infrastructures et Agroalimentaire aux États-Unis, en France et en Asie.
Au vu de la performance réalisée au cours du premier semestre, nous confirmons nos perspectives
2019 ; nous visons une croissance organique solide du chiffre d’affaires avec une amélioration continue
de la marge opérationnelle ajustée à taux de change constant, et une génération de flux de trésorerie
maintenue à un niveau élevé. »
Didier Michaud-Daniel, Directeur général
Retrouvez l’intégralité du communiqué sur group.bureauveritas.com 0 800 43 42 41

16 // ENTREPRISES
La France lance
son premier programme
d’armement spatial
l La ministre des Armées, Florence Parly, a dévoilé jeudi
le premier programme d’armement spatial.
l Parmi les projets, des essaims de nanosatellites de pro-
tection, un laser pour aveugler les satellites indiscrets.
DÉFENSE
Bruno Trévidic
@BrunoTrevidic
Après la déclaration de principe du
président de la République sur la
nécessité de « durcir » la stratégie
de défense spatiale, la ministre des
Armées, Florence Parly, est passée
aux choses concrètes, jeudi. Dans
un discours sur la base aérienne de
Lyon-Mont Verdun, qui abrite le
Centre de surveillance militaire des
objets spatiaux (Cosmos), la minis-
tre a détaillé les projets et les
moyens prévus pour permettre à la
France de passer de la simple sur-
veillance de l’espace à la protection
de ses satellites. Un discours très
attendu aussi bien par les militai-
res, dont l’organisation va être
chamboulée avec la création d’un
« g ra n d c o m m a n d e m e n t d e
l’espace » à Toulouse, dès le 1er sep-
tembre, que par les industriels de
l’espace et de l’armement, qui voient
s’ouvrir de nouveaux marchés.
La loi de programmation mili-
taire 2019-2025 avait déjà considé-
rablement renforcé les moyens
alloués au spatial, avec une enve-
loppe de 3,6 milliards d’euros con-
sacrée à la modernisation des satel-
lites d’obser vation (CSO), de
télécommunications (Syracuse),
« Là où ils sont précurseurs, les Chinois
définissent la norme et Bureau Veritas les y aide »
l Bureau Veritas confirme une croissance solide pour l’ensemble de l’année, avec une amélioration de sa marge.
l La Chine est le premier marché du géant de la certification et de l’inspection, où il vise le milliard d’euros dans deux ans.
Propos recueillis par
Antoine Boudet
@ABoudet
A
ux commandes du géant
français de la certifica-
tion et de l’inspection
depuis sept ans, le patron de
Bureau Veritas déroule son plan
visant à optimiser son portefeuille
d’activités et consolider ses gran-
des zones géographiques.
Bureau Veritas vient de publier
ses comptes semestriels. Quels
en sont les éléments saillants ?
Au premier semestre, tous les indica-
teurs de performance sont au vert, et
un vert bien soutenu ! Le groupe a
réalisé un chiffre d’affaires de 2,5 mil-
liards d’euros, soit une croissance de
4 % en organique par rapport à la
même période de 2018, et de 5,9 %
avec les acquisitions. La rentabilité a
progressé de 30 points de base, à
15,2 % pour la marge opérationnelle
ajustée. Dans un environnement
macroéconomique assez complexe,
l’optimisation de notre portefeuille
d’activités nous permet de compen-
ser des petits ralentissements ici ou
là. C’est la démonstration du succès
de notre plan de transformation et de
notre plan stratégique. Nous confir-
mons une croissance solide pour
l’ensemble de l’année, avec une amé-
lioration de la marge et une solide
génération de trésorerie disponible.
La Chine est votre premier
marché. Etes-vous impactés
РЕЛИЗ ПОДГОТОВИЛА ГРУППА "What's News" VK.COM/WSNWS
d’écoutes électromagnétiques et du
radar de surveillance spatiale Gra-
ves. Ce dernier sera bientôt capable
de détecter des objets de la taille
d ’u n e b o î t e à c h a u s s u r e s à
1.500 kilomètres d’altitude.
L’objectif de cette nouvelle straté-
gie est d’ajouter à ces moyens de
« connaissance et d’anticipation »
des moyens de protection et de
riposte à de possibles agressions
dans l’espace. Une inflexion straté-
gique dictée par l’évolution des
menaces, illustrée notamment par
les essais de tirs de missiles contre
des satellites menés avec succès par
les Etats-Unis, la Chine et, tout
récemment, l’Inde.
Mais aussi par la tentative
d’espionnage d’un satellite français
par le satellite russe Luch-Olymp,
rapportée l’an dernier par Florence
Parly. « Depuis, ce satellite indiscret a
laissé sa carte de visite auprès de huit
autres satellites, appartenant à diffé-
rents pays, a raconté la ministre. Des
satellites espionnés, brouillés ou
éblouis [...] La menace est bien réelle
[...] Nous devons y faire face, car c’est
de notre indépendance qu’il s’agit »,
a-t-elle souligné
Les limites du traité de 1967
Pas question, pour autant, de sortir
des clous du traité spatial de 1967,
qui proscrit, entre autres, les armes
de destruction massive en orbite.
DIDIER
MICHAUD-DANIEL
Directeur général
de Bureau Veritas
par les tensions commerciales ?
La Chine pèse 17 % de notre chiffre
d’affaires, soit environ 800 millions,
et compte 16.000 personnes. Notre
objectif est d’y atteindre le milliard
d’euros d’ici à deux ans : nous avons
donc confiance dans notre poten-
tiel de développement. Le groupe
est notamment présent dans le sec-
teur de la construction, des infras-
tructures et de l’énergie et des pro-
duits de consommation. Bureau
Veritas est d’ailleurs la seule entre-
prise étrangère à y intervenir. Et là je
peux vous assurer qu’il n’y a pas de
ralentissement. Le taux d’urbanisa-
tion en Chine est d’environ 60 %,
contre près de 90 % en Europe et
aux Etats-Unis ; des villes nouvelles
vont apparaître, quelque 260 aéro-
ports vont sortir de terre d’ici à trois
ans, et pas moins de 30.000 kilomè-
tres d’autoroutes seront construits !
Autant d’équipements
que vous contrôlez ?
Comme partout dans le monde,
Bureau Veritas vérifie, certifie, réa-
lise des contrôles techniques pour
vérifier la bonne conception des
ouvrages, selon les règles de l’art et
l’application des standards requis
en termes de sécurité, performan-
ces et solidité, qualité et respect de
« La France ne se lance pas dans une
course aux armements spatiaux, a
expliqué Florence Parly. Notre prio-
rité reste de garantir un usage pacifi-
que de l’espace. » Mais, comme le
souligne l’un de ses conseillers,
« le traité n’interdit pas la militarisa-
tion de l’espace, ni la légitime
défense ».
A la militarisation de l’espace,
déjà bien engagée avec plus de
400 satellites militaires en orbite
(dont 13 de l’armée française), va
donc s’ajouter son « arsenalisa-
tion », avec le lancement d’un nou-
veau programme d’armements
baptisé « Maîtrise de l’Espace » qui
regroupe plusieurs projets.
La ministre en a mentionné cer-
tains, tels que des « nanosatellites
patrouilleurs », qui seront déployés
en essaim à quelques kilomètres
autour des gros satellites, « à partir
de 2023 », afin de prévenir une
menace potentielle. Mais aussi le
développement de « lasers de puis-
sance » capables d’aveugler les
satellites adverses trop curieux.
« La France a du retard dans ce
domaine ; nous le comblerons », a-t-
elle affirmé.
Ces lasers ainsi que d’autres
moyens d’autodéfense, comme de
simples mitraillettes selon une
source ministérielle, équiperont
certains satellites militaires. La
f u t u r e « a r m é e d e l ’a i r e t d e
l’environnement. C’est ainsi que
nous sommes devenus partenaires
de State Grid. L’énergéticien chi-
nois, deuxième groupe mondial
derrière Walmart, avec 350 mil-
liards d’euros de chiffre d’affaires et
1,5 million d’employés, est désor-
mais notre deuxième client au
niveau mondial.
Le groupe est aussi historique-
ment présent dans le maritime…
Le secteur maritime est, lui, davan-
tage cyclique et soumis à la volatilité
des marchés. Toutefois, Bureau
Sébastien Borda/Bureau Veritas
Veritas a l’avantage d’intervenir
aussi bien sur les porte-conteneurs
que les pétroliers et gaziers, et les
bateaux de passagers. De ce fait,
nous ne cessons de prendre des
parts de marché, comme dans la
croisière, où nous certifions le pre-
mier paquebot chinois. Plus large-
ment, l’économie chinoise tourne
de plus en plus par elle-même, et
dépend moins de l’export. On note
cependant un certain attentisme
chez des clients, avant d’y voir plus
clair pour faire des choix en matière
de chaîne logistique.
Des productions entières
sont délocalisées de Chine…
C’est vrai. La production a com-
mencé à se déporter vers le Viet-
nam, où notre activité a crû de
14 % depuis le début de l’année, ou
vers le Cambodge et l’Inde… C’est
une opportunité pour les entre-
prises chinoises de s’implanter
dans des pays d’Asie du Sud-Est,
Les satellites de communication militaires nouvelle génération (Comsat-NG) font partie des outils
indispensables à l’armée française qu’il faut désormais protéger. Photo : ministère des Armées
l’espace » envisage aussi de se doter
de petits lanceurs de satellites
« réactifs », plus faciles à mettre en
œuvre que la fusée Ariane, afin de
pouvoir remplacer rapidement des
satellites endommagés.
L’objectif fixé par la ministre est
de commencer à déployer une par-
tie de cet arsenal « durant l’actuelle
loi de programmation », d’ici à 2025,
et d’atteindre « une pleine capacité
opérationnelle en 2030 ».
« Pour cela, nous aurons besoin de
tous nos industriels, a poursuivi Flo-
rence Parly. La France est l’un des
rares pays à disposer des compéten-
ces nécessaires, avec trois indus-
triels majeurs – Airbus, Safran et
Thales – dans le domaine spatial,
mais aussi plusieurs PME. Le tout en
Il a dit
« Aujourd’hui, la
Chine est première
en chiffre d’affaires,
la France et
les Etats-Unis
sont pratiquement
au même niveau. »
où la main-d’œuvre est moins
chère. En outre, le gouvernement
chinois a infléchi sa stratégie
industrielle pour passer du
modèle « high speed » au modèle
« high quality », l’idée n’étant plus
d’être seulement l’atelier du
monde, mais de se développer sur
les nouvelles technologies.
Une façon de passer
du made in China
au « designed in China »…
Et même au « invented in China ».
Bureau Veritas collabore, par
exemple, avec le ministère de
l’Industrie et de l’Information
Vendredi 26 et samedi 27 juillet 2019 Les Echos
collaboration étroite avec le Centre
national d’études spatiales (CNES) et
l’Office national d’études et de
recherches aérospatiales (Onera).
En revanche, l’armée française
devra faire avec un budget sans
commune mesure avec les 50 mil-
liards de dollars consacrés chaque
année par les Etats-Unis à l’espace,
ou les 10 milliards de la Chine.
« Nous allons consentir un effort
budgétaire supplémentaire de
700 millions d’euros sur la durée de
la loi de programmation militaire,
qui s’ajouteront aux 3,6 milliards de
la LPM [loi de programmation mili-
taire], a indiqué la ministre des
armées. Sur trois LPM, cela repré-
sentera 2,2 milliards d’euros supplé-
mentaires. »
(MIIT) sur les connectivités du
futur liées au déploiement de la 5G.
Nous l’aidons à développer ce qui
sera la future réglementation.
Autre exemple, aujourd’hui en
Chine, 100 % des chantiers dans le
bâtiment sont fait sous « BIM »
(pour « Building Information
Modeling », ou bâti immobilier
modélisé). J’étais dernièrement
avec le patron d’une entreprise
française de BTP qui me disait n’en
être qu’à 10 %.
Les Chinois définissent-ils
aujourd’hui les normes
de demain ?
D’une certaine manière, là où ils
sont précurseurs, comme dans la
5G, les Chinois définissent la norme
et nous les y aidons, car c’est notre
métier. Mais ils nous demandent
aussi de les aider pour se mettre au
même niveau de réglementation
qu’en France. C’est notamment le cas
dans la chaîne de l’alimentation. Le
rachat d’une entreprise austra-
lienne, DTS, spécialiste de contrôle
de produits laitiers, nous a permis
de nous ouvrir sur le marché chi-
nois. Nous avons, depuis, investi
dans un laboratoire dans le nord du
pays, puis à Shenzhen. Et nous avons
l’intention de continuer pour répon-
dre à une demande très forte de qua-
lité de la population chinoise. C’est
une opportunité phénoménale.
Bureau Veritas participe-t-il
au programme Belt & Road ?
Le programme Belt & Road est clai-
Une disproportion des moyens
qui ne semble pas effrayer les
acteurs du spatial français. « Si
c’est en plus du budget initial, c’est
une très bonne nouvelle », estime
un industriel. « Nous avons tou-
jours réussi à obtenir de très bons
résultats avec des budgets très infé-
rieurs à ceux de l’hyperpuissance »,
souligne Jean-Yves Le Gall, le pré-
sident du CNES, « très satisfait des
décisions prises ».
Toutefois, des coopérations avec
des partenaires européens ne
seraient pas de refus. « La France ne
saurait rester isolée, a souligné Flo-
rence Parly. Je compte particulière-
ment sur l’Allemagne et l’Italie pour
bâtir une structure commune de sur-
veillance spatiale. » n
rement « LE » projet d’envergure
internationale qui doit être le signe
au monde entier que la Chine passe
dans une phase de développement
marquée par la qualité. C’est une
réelle opportunité d’accompagner
nos clients chinois dans la cons-
truction, dans l’énergie, sur la nou-
velle route de la soie, dans de nom-
breuses régions où nous sommes
déjà implantés : Asie du Sud-Est,
Moyen-Orient, Afrique et Améri-
que latine.
Aux Etats-Unis, quelle
est votre stratégie ?
Quand j’ai pris la direction de l’entre-
prise il y a sept ans, les Etats-Unis et
la Chine étaient à un niveau très bas
au regard de l’activité globale de
Bureau Veritas. Aujourd’hui, la
Chine est première en chiffre d’affai-
res, la France et les Etats-Unis sont
pratiquement au même niveau.
J’entends continuer à développer
ces pays, et à faire des acquisitions
outre-Atlantique, en ciblant très
strictement sur les secteurs sur les-
quels on a décidé d’être leader, à
savoir la construction et les infras-
tructures, l’agroalimentaire, les ser-
vices à l’industrie et le « smart
world », en clair tout ce qui est lié
aux nouvelles technologies, à la con-
nectivité et aux nouvelles mobilités,
comme la voiture autonome.
Bureau Veritas fait ainsi partie de la
direction technique du comité
OmniAir aux Etats-Unis, chargé de
définir les standards d’interopérabi-
lité des voitures autonomes. n

Les Echos Vendredi 26 et samedi 27 juillet 2019
A Enstone, dans le « laboratoire »
des Formule 1 de Renault
l Le constructeur tricolore conçoit ses monoplaces sur ce site situé dans le berceau anglais de la course automobile.
l Seules quatre à cinq voitures sortent de cette usine, aux allures de laboratoire, qui permet au constructeur
d’imaginer l’automobile de demain.
SPORT
AUTOMOBILE
Romain Gueugneau
@romaingueugneau
— A Enstone (Royaume-Uni)
C’est un joli coin de campagne
anglaise, avec ses vallons, ses bois et
ses routes sinueuses. Les villages
sont coquets, les maisons en pierre
et les jardins bien entretenus. On est
bien loin du bruit et de la fureur des
circuits de Formule 1. C’est pourtant
ici, à Enstone, à une vingtaine de
kilomètres au nord d’Oxford, que
Renault confectionne ses bolides.
Cette région du centre de l’Angle-
terre est connue pour être le berceau
de la course automobile. Le circuit
de Silverstone est situé à 40 kilomè-
tres. Renault a racheté le site à Lotus
fin 2015, pour son retour en F1. Près
de 750 personnes y travaillent. Le
moteur reste fabriqué à Vir y-
Châtillon, en banlieue parisienne.
Salle blanche
Le site ressemble davantage à un
laboratoire géant qu’à une usine
automobile. Il faut dire que la pro-
duction reste très limitée : seules
quatre à cinq voitures sortent d’Ens-
tone chaque saison. Des exemplai-
res uniques, d’une valeur de 60 à
La marque au losange
attend 2021
L’écurie tricolore s’est fixé
comme objectif de redeve-
nir championne du monde
à partir de 2021. Le change-
ment des règles dans
la conception des F1
pourrait rebattre les cartes.
Ce week-end, le monde de la For-
mule 1 aura les yeux rivés sur l’Alle-
magne et le circuit de Hockenheim,
onzième épreuve du championnat
du monde, qui en compte 21.
L’occasion pour les constructeurs
de faire un premier bilan à mi-sai-
son. Comme, depuis 2014, Merce-
des domine le championnat avec
déjà huit victoires pour ses deux
pilotes, Lewis Hamilton et Valtteri
Bottas. Ferrari et Red Bull complè-
tent le podium. Renault pointe seu-
lement à la cinquième place au
classement des constructeurs, der-
rière McLaren.
Depuis son retour en Formule 1
en 2016, le constructeur clame son
ambition de reconquérir le titre de
champion du monde, raflé en 2005
et 2006 avec l’espagnol Fernando
Alonso. Il s’est fixé six ans pour y
parvenir, soit à partir de 2021.
« Nous sommes dans la quatrième
année de notre plan. Nous conti-
nuons à faire progresser l’équipe
pour atteindre notre objectif »,
assure Marcin Budkowski, le direc-
teur exécutif de l’usine d’Enstone.
Une progression constante
Depuis trois ans, l’écurie grimpe au
classement : 9e en 2016, 6e en 2017,
4e en 2018. Petit à petit, elle se rap-
proche des « top teams ». Mais
l’écart reste encore important et
l’objectif éloigné si l’on se fie aux
résultats de la saison en cours.
Comme souvent en Formule 1,
le nerf de la guerre reste l’argent.
Avec un peu plus de 300 millions
d’euros de budget annuel, Renault
n’e s t p a s à p l a i n d r e , m a i s i l
demeure moins riche que les trois
leaders, qui dépensent plus de
400 millions par an. « Plus on
passe de temps sur une voiture,
plus on dépense d’argent, et plus on
РЕЛИЗ ПОДГОТОВИЛА ГРУППА "What's News" VK.COM/WSNWS
80 millions d’euros, rapporté au
budget annuel de 320 millions de
l’écurie française. « Une voiture com-
plètement finalisée est un animal très
rare, qui apparaît seulement en
course, indique Rob White, le res-
ponsable des opérations. Le reste du
temps, elle est toujours en cours de
rénovation et d’amélioration. » En ce
début de mois de juillet, les ingé-
nieurs travaillent sur la partie
arrière de la monoplace de Daniel
Ricciardo, le pilote numéro un de
l’écurie. L’avant du bolide trône sur
un présentoir dans un couloir
d’Enstone. La voiture doit être prête
pour le Grand Prix de Grande-Bre-
tagne, sur le circuit de Silverstone,
quelques jours plus tard.
Pour fabriquer
une Formule 1,
il faut compter près
de 150.000 heures
de travail.
Pour fabriquer une Formule 1, il
faut compter près de 150.000 heu-
res de travail. Dans un open space
géant, une centaine de designers
effectuent près de 19.000 dessins en
CAO (conception assistée par ordi-
nateur) pour définir les 14.500 piè-
ces qui composent une monoplace.
est sûr d’améliorer les performan-
ces d’une voiture. Il n’y a pas vrai-
ment de limite », estime Rob
White, le directeur des opérations
à Enstone. Les seules limites sont
finalement celles fixées par la FIA,
la fédération automobile qui orga-
nise le championnat du monde.
Changement de règles
Et les règles sont justement en
passe d’évoluer. En 2021, la FIA va
revoir la régulation sur la concep-
tion des monoplaces, afin de resser-
rer l’écart entre les écuries et rendre
les courses plus spectaculaires. Peu
de changements sont à prévoir sur
le moteur. En revanche, de nouvel-
les règles en termes de design,
d’aérodynamique, de taille des
roues vont notamment être mises
en place.
Surtout, la FIA va imposer une
limite en termes de budget pour le
développement du châssis. « De
quoi améliorer la compétitivité de
toutes les équipes », se réjouit Mar-
cin Budkowski, qui y voit un moyen
de rattraper le retard sur les leaders.
Chez Renault, on a déjà commencé
à travailler sur la voiture de la sai-
son 2021. « Les règles ne sont pas
encore totalement écrites, mais on en
sait suffisamment pour élaborer nos
premiers modèles et les étudier en
soufflerie », confie Cyril Abiteboul,
le directeur général de Renault
Sport Racing.
« Il faut que les règles changent,
pour le bien de notre sport. Quel inté-
rêt y a-t-il encore à courir si ce sont
toujours les mêmes qui gagnent,
interroge Bob Bell, conseiller tech-
nique chez Renault. Cela peut
décourager certains constructeurs,
même Mercedes ! »
En travaillant dès maintenant
sur la voiture de 2021, Renault sait
qu’il sacrifie en partie sa saison
2020, avec une monoplace qui ne
devrait guère évoluer par rapport à
celle de l’année en cours. Le risque
est assumé par les équipes, toutes
concentrées sur leur rêve de recon-
quête du trône.
— R. G.
ENTREPRISES // 17
A l’étage inférieur, des machines
ultrasophistiquées produisent les
pièces. Elles sont fabriquées à partir
de métaux légers et résistants,
comme le titane, l’aluminium et
l’Inconel, un alliage à haute teneur
en nickel, utilisé pour les systèmes
d’échappement. Dans une salle
blanche, identique à celles que l’on
voit dans l’industrie des semi-con-
ducteurs, des ingénieurs en blouse
blanche coiffés d’une charlotte
manipulent la fibre de carbone qui
doit habiller le châssis. Ici, la pres-
sion de l’air doit rester constante et
la poussière doit être inexistante
pour éviter toute aspérité.
Pour tester l’aérodynamique de
ses bolides, Renault dispose d’une
soufflerie de 2.700 mètres carrés.
Limité à 65 passages par semaine
par la FIA, le constructeur peut
compléter ces tests avec de puis-
sants ordinateurs qui simulent la Sortie de l’usine d’Enstone, au Royaume-Uni, cette Formule 1 de l’écurie française représente
complexité des flux à l’intérieur et à un investissement de 60 à 80 millions d’euros. Photo Andrej Isakovic/AFP
l’extérieur de la voiture.
nieurs s’y enferment pour analyser moderne. Face à ce concentré de La pression de la concurrence, le
Des ingénieurs enfermés les milliers de données récoltées technologie et cette quête de la per- poids de la réglementation, les con-
tout le week-end par les 200 capteurs fixés sur les voi- formance, difficile d’imaginer les traintes de ressources : tout ça on
Modernisé depuis son rachat par tures. « C’est comme si on était sur le passerelles entre Enstone et les connaît ! »
Renault, qui y a investi, depuis, circuit. On peut apporter notre autres usines Renault. « Aucune des L’hybridation, le refroidissement
50 millions d’euros, le site s’est doté expertise et prodiguer les conseils pièces que l’on fabrique ici ne se des batteries, la gestion des flux
d’une salle d’observation ultramo- aux mécaniciens sur place », témoi- retrouvera dans les voitures de série, d’énergie sont autant de techniques
derne, qui permet de scruter les F1 gne le responsable de l’unité. L’ana- confirme Cyril Abiteboul, le patron sur lesquelles les équipes d’Enstone
en course. Chaque week-end de lyse des data en temps réel est deve- de l’écurie. En revanche, on peut travaillent qui aideront à construire
Grand Prix, une vingtaine d’ingé- nue une compétence clef dans la F1 apporter beaucoup en méthodologie. la voiture de demain. n
RÉSULTATS SEMESTRIELS 2019 :
BONNE PERFORMANCE DE L’ENSEMBLE DES ACTIVITÉS
ET FERMETURE DE L’AÉROPORT D’ISTANBUL ATATÜRK
CHIFFRE D’AFFAIRES *
en millions d’euros en millions d’euros
2185 764
+17,0% +10,9%
DONT DONT
hors effet de l’intégration globale d’Airport
+15,3% International Group et de TAV Airports +7,5%
hors effet de l’intégration
globale d’Airport International
RÉSULTAT NET PART DU GROUPE Group et de TAV Airports
en millions d’euros
250
+22,0% PERSPECTIVES 2019
Révision de l’hypothèse
de croissance du trafic
AGENDA de Paris Aéroport
23.10.2019 +3,0% à +3,5%
Chiffre d’affaires des 9 mois de l’année 2019
Révision de la prévision
CONTACT ACTIONNAIRES d’EBITDA* consolidé 2019,
N° : 0 800 101 800 hors intégration globale
d’Airport International
(appel gratuit depuis un poste fixe) Group et de TAV Airports
Communiqué complet disponible sur +2% à +3%
www.groupeadp.fr/groupe/finance
Les chiffres de progression affichés s’entendent sur le premier semestre 2019 en comparaison du
premier semestre 2018.
*Earnings Before Interest, Taxes, Depreciation, and Amortization : EBITDA (bénéfice avant intérêts,
impôts, dépréciation et amortissement).
 РЕЛИЗ ПОДГОТОВИЛА ГРУППА "What's News" VK.COM/WSNWS

HIGH-TECH&MEDIAS Vendredi 26 et samedi 27 juillet 2019 Les Echos

Orange redresse la barre sur fond

d’accalmie dans la guerre des prix
l Après avoir baissé au premier trimestre, une première en deux ans, les ventes de l’opérateur en France
ont légèrement augmenté au deuxième trimestre.
l Cette fois, Orange est surtout chahuté en Espagne, tandis que l’Afrique continue de tirer la croissance.
TÉLÉCOMS
Raphaël Balenieri
@RBalenieri
Orange redresse la barre et repasse
dans le vert. Après avoir baissé au
premier trimestre, pour la pre-
mière fois en deux ans, les ventes de
l’opérateur en France sont cette fois
en hausse au deuxième trimestre,
selon les derniers résultats publiés
jeudi matin. Pour son PDG, Sté-
phane Richard, relaxé début juillet
dans l’affaire Tapie et premier des
quatre opérateurs télécoms à
publier ses résultats, c’est donc un
deuxième « ouf » de soulagement.
Dans l’Hexagone, le chiffre
d’affaires d’Orange progresse légè-
rement de +0,4 %, à 4,4 milliards
d’euros, après avoir baissé de 1,8 %
sur la période précédente. Un « trou
d’air » que l’opérateur avait attribué
à la guerre des prix dans les télé-
coms, même si ses concurrents esti-
maient alors, eux, que le marché
vivait plutôt une accalmie. « On
avait deux sons de cloche différents
sur l’environnement concurrentiel,
ce qui pose toujours question, recon-
naît Alexandre Iatrides, analyste
chez Oddo. Mais en fait, c’est
qu’Orange, ayant moins participé à
la guerre des prix, n’était pas sur la
même dynamique que les autres. »
Abonnés à la pelle
L’accalmie, quand elle se produit,
favorise en effet les opérateurs qui
ont été plus agressifs au cours des
mois précédents. Lorsque les prix
remontent, les abonnés recrutés à
la pelle grâce aux promotions par-
tent moins vers la concurrence.
« Orange s’est tenu à l’écart de cette
agitation : 15 % seulement de nos ven-
tes nettes se font sur des promos, con-
tre 70 % chez nos concurrents », a
rappelé Stéphane Richard.
L’amélioration au deuxième tri-
mestre suggère peut-être aussi,
selon certains, un effet « gilets jau-
nes » sur le premier trimestre. Quoi
qu’il en soit, sur le semestre, les ven-
tes accusent toujours un repli
(0,9 %) à 8,8 milliards d’euros, pour
un résultat d’exploitation à 1,6 mil-
liard d’euros. En Bourse, le retour
dans le vert a néanmoins été salué,
l’action Orange progressant de
2,93 % à la mi-journée.
Premier réseau fibré
de France
Orange va mieux grâce au recrute-
ment de 61.000 abonnés dans le
mobile et de 41.000 dans le fixe.
L’opérateur est désormais d’accord
pour dire qu’une accalmie, certes
encore fragile, s’installe en France,
après une année 2018 marquée par dables, il dispose du premier réseau 20,6 milliards d’euros, pour un Ce sont, encore une fois, ses acti-
les promos géantes de SFR et de Dans l’Hexagone, fibre du pays. SFR de son côté résultat d’exploitation lui aussi en vités en Afrique et au Moyen-Orient
Bouygues Telecom. le chiffre d’affaires compte 13,3 millions de prises, mais hausse. qui « tirent » le groupe, où ses ven-
Orange bénéficie par ailleurs une partie est en réalité du câble En Europe, Orange est surtout tes ont augmenté de presque 6 %.
toujours de son avance sur la fibre.
d’Orange progresse coaxial offrant du très haut débit, pénalisé par l’Espagne, son « L’Afrique, c’est 5 % de croissance
En France, plus d’un abonné sur légèrement de +0,4 %, mais pas de la fibre jusqu’à l’abonné, deuxième marché après la France, tous les ans depuis dix ans, se réjouit
deux à cette technologie est un à 4,4 milliards d’euros. comme Orange. où les ventes ont plongé de 1,6 % à une source interne. Mais il faut être
client d’Orange. Sur les trois der- cause, selon l’opérateur, de fortes présent dans davantage de pays pour
niers mois, l’opérateur en a capté
En Europe, Orange est L’Afrique pour locomotive promotions des concurrents. Le pays pouvoir mutualiser le risque. »
160.000 nouveaux. Du jamais-vu Au total, le chiffre d’affaires global a pourtant longtemps été une source Orange se heurte toutefois à des
pour un deuxième trimestre. surtout pénalisé par d’Orange progresse de 0,5 % au de satisfaction pour le groupe. Sur problèmes de gouvernance
Au global, Orange détient désor- l’Espagne, où les ventes deuxième trimestre, après une qua- place, l’opérateur engrange malgré locale. Il a ainsi dû quitter l’Irak
mais 2,9 millions de clients fibre. Et ont plongé de 1,6 %. si-stabilité sur la période précé- tout 38.000 abonnés sur le mobile et après un long conflit et s’apprête à
avec 13,5 millions de foyers raccor- dente. Il s’établit désormais à 71.000 sur la fibre. évacuer également le Niger. n

STMicroelectronics revoit à la baisse Atos en passe

son objectif pour l’année
ÉLECTRONIQUE
Le fabricant franco-
italien de puces électro-
niques ne prévoit plus
qu’un chiffre d’affaires
compris entre 9,35
et 9,65 milliards
de dollars en 2019.
Il envisageait jusqu’ici
d’atteindre les
9,85 milliards
de dollars.
Florian Dèbes
@FL_Debes
A contretemps. Optimiste au prin-
temps quand ses concurrents pres-
sentaient des temps difficiles,
STMicroelectronics revoit mainte-
nant à la baisse ses objectifs pour
l’année 2019. Dans un contexte de
tensions commerciales entre la
Chine et les Etats-Unis qui affectent
ses clients, l’industrie des puces
électroniques navigue à vue.
En dépit de nouveaux
contrats 5G en Asie
L’e n t r e p r i s e , q u i e m p l o i e
45.000 personnes dans le monde,
dont une majorité en Europe, anti-
cipe désormais un chiffre d’affaires
annuel compris entre 9,35 et
9,65 milliards de dollars, à compa-
rer aux 9,66 milliards de dollars
enregistrés sur l’exercice fiscal 2018.
« Cette révision est principalement
due aux conditions de marché dans
l’automobile et l’industrie », expli-
que son PDG, Jean-Marc Chéry.
Plus connu pour ses puces conçues
pour les smartphones et autres
objets électroniques, « ST » fabri-
que aussi des composants semi-
conducteurs pour les batteries et les
-4,2 %
Le groupe franco-italien
constate néanmoins une baisse
de 4,2 % de son chiffre d’affaires
comparé à la même période l’an
passé, à 2,17 milliards de dollars.
habitacles automobiles ainsi que
pour les équipements industriels.
Tout en se félicitant d’un retour
de la croissance de ses recettes sur
son deuxième trimestre par rap-
port au début de l’année, le groupe
franco-italien constate néanmoins
une baisse de 4,2 % de son chiffre
d’affaires comparé à la même
période l’an passé, à 2,17 milliards
de dollars. Le résultat opérationnel
à travailler avec le groupe franco-
italien. STMicroelectronics indique
de son côté avoir gagné des nou-
veaux contrats pour ses puces desti-
nées aux stations de base 5G, dont le
déploiement a commencé en Asie
et où Huawei domine le marché.
Ajustement de commandes
Mi-mai, STMicroelectronics fixait
p ourtant son objecti f haut à
9,85 milliards de dollars sur l’année,
qui devait lancer l’entreprise vers
son objectif maintenu de 12 mil-
liards de dollars de recettes à
moyen terme. « Depuis les prévi-
sions pour le marché automobile se
sont fortement dégradées, notam-
ment en Chine, et nos clients ont réa-
justé leurs programmes de comman-
des pour la fin d’année », indique
aux « Echos » Jean-Marc Chéry. A
la hausse en Bourse depuis sept
séances grâce aux communica-
tions financières optimistes de ses
concurrents, STMicroelectronics a
perdu 2,95 % ce jeudi.
Mardi soir, l’autrichien AMS
de redresser
sa principale activité
INFORMATIQUE
En recul, la division
IDM devrait retrou-
ver la croissance
au second semestre.
D’une pierre, deux coups. A
croire la direction d’Atos, le
groupe informatique français est
en bon chemin pour retrouver à
la fois la croissance en Amérique
du Nord et celle de sa division
baptisée « Infrastructure & Data
Management » (IDM), qui pèse
pour 54 % de ses revenus. Mais il
est encore un peu tôt pour crier
victoire. Au total, l’entreprise
enregistre un chiffre d’affaires de
5,74 milliards au premier semes-
tre, en croissance à périmètre
constant de 0,8 % (hors Worl-
dline dont Atos s’est désengagé).
Les divisions spécialisées dans
l’intégration de logiciels, dans
mestre est bien moins fort que les
3 % perdus au trimestre précé-
dent. « Nos clients aux Etats-Unis
élargissent le périmètre des con-
trats et/ou les prolongent car nous
avons amélioré notre relation
client », pointe Elie Girard, le
directeur financier d’Atos, par
ailleurs nommé directeur géné-
ral délégué en mars dernier.
Plongeon en Bourse
Les investisseurs notent toute-
fois que les activités américaines
du groupe sont elles aussi tou-
jours en recul au second semes-
tre (-5,3 %) sur un an et que le
mieux attendu en deuxième par-
tie de 2019 sera dû à un effet de
base de comparaison plus clé-
ment. En Bourse, Atos a cédé
5,39 % ce jeudi, également péna-
lisé par une déception sur les flux
de trésorerie disponibles. « La
reprise de l’activité infogérance
s’appuie aussi en partie sur
l’Europe », relève Matthieu Lavil-

n FORMATION
LES ECHOS a lui aussi baissé (-32 %), à 196 mil-
lions de dollars.
Les malheurs de son client chi-
CFO nois Huawei – qui fait l’objet de
Le Chief Financial Officer : un véritable Business sanctions américaines lui fermant
Partner ! Le CFO est sujet à de nombreux des marchés et lui interdisant de
changements en matière de réglementation, travailler avec des fournisseurs
de technologie et dans les process de américains dans certains cas – ne
l’organisation. Bénéficiez d’un panorama
semble pas porter préjudice à
complet et renforcez votre posture de CFO à l’ère du digital.
l’entreprise européenne.
Rendez-vous le10 septembre 2019 ou le 19 novembre 2019 à Paris Dans une interview publiée dans
En savoir plus sur www.lesechos-formation.fr/cfo.htm « Le Point », le fondateur de Huawei
Un service proposé par Les Echos Solutions assurait récemment que les inter-
dictions américaines l’encouragent
avait annoncé des revenus
meilleurs que prévu pour son
deuxième trimestre tout en espé-
rant une hausse de la livraison de
ses capteurs 3D pour smartphones
pour le reste de l’année. Mercredi
matin, c’était au tour de Texas Ins-
truments de surprendre positive-
ment les observateurs par sa con-
fiance pour le trimestre en cours : le
groupe de Dallas indiquait ne pas
avoir constaté d’effets négatifs sur
ses ventes en raison des tensions
commerciales sino-américaines. n
l’analyse de données et dans la
cybersécurité compensent les
difficultés de la branche IDM. Le
taux de marge opérationnelle
passe à 9,2 %, contre 9 % il y a un
an. « Toutes les actions que nous
avons engagées en Amérique du
Nord se sont accélérées et ont con-
duit comme prévu à une amélio-
ration de la division IDM vers une
croissance de son chiffre d’affaires
au second semestre », souligne
Thierry Breton, le PDG. Le recul
de ses revenus au deuxième tri-
lunière, analyste pour Invest
Securities, qui note par ailleurs
qu’Atos profite de l’engouement
du marché pour le cloud
hybride, c’est-à-dire l’orchestra-
tion entre les serveurs apparte-
nant aux entreprises et les ser-
veurs loués à des tiers, comme
Amazon Web S er vices ou
Microsoft. L’entreprise a con-
firmé tous ses objectifs pour
l’année en cours, notamment
une croissance des revenus
comprise entre 1 et 2 %. — F. D.

Les Echos Vendredi 26 et samedi 27 juillet 2019
Les internautes sont toujours plus nombreux sur la plate-forme : 1,59 milliard d’entre eux utilisent désormais Facebook chaque jour
(+8 % sur un an). Photo A. Gandolfi/Parallelozero-RÉA
Facebook affiche une
croissance insolente
INTERNET
Le réseau social
continue de séduire
toujours plus d’utilisa-
teurs et d’annonceurs,
malgré la pression
des régulateurs.
Anaïs Moutot
@AnaisMoutot
— Correspondante à San Francisco
Les amendes et les enquêtes des
autorités contre Facebook se multi-
plient, mais le réseau social conti-
nue de séduire toujours plus d’utili-
s a t e u r s e t d ’a n n o n c e u r s . L e
contraste était saisissant mercredi :
après que la Federal Trade Com-
mission (FTC) a infligé une amende
de 5 milliards de dollars au réseau
social le matin, l’entreprise califor-
nienne a publié des résultats tri-
mestriels meilleurs que prévu
l’après-midi. Le chiffre d’affaires de
l’entreprise a crû de 28 % sur un an,
Le smartphone pliable de
Samsung attendu en septembre
TÉLÉPHONIE
Le nouveau « Galaxy
Fold » devrait être
commercialisé au prix
de 2.000 dollars. Le
lancement est crucial
pour le sud-coréen.
Yann Rousseau
— Correspondant à Tokyo
C’est fois-ci c’est la bonne. Samsung
a annoncé jeudi la mise en vente en
septembre de sa première généra-
tion de smartphone pliable bapti-
sée « Galaxy Fold », expliquant
l’ensemble des modifications qu’il a
apportées, après la découverte, en
avril dernier, de plusieurs défauts
dans les premiers modèles de
« Fold » distribués à des journalis-
tes. Redoutant un nouveau fiasco,
après le coûteux rappel en 2016 de
ses Galaxy Note 7 « explosifs »,
Samsung Electronics avait
renoncé, à la dernière minute, à
mettre en vente dès le 27 avril son
nouveau téléphone dont le prix
avoisinera les 2.000 dollars.
Affirmant que l’appareil fonc-
tionne maintenant parfaitement,
Samsung Electronics va organiser
РЕЛИЗ ПОДГОТОВИЛА ГРУППА "What's News" VK.COM/WSNWS
pour atteindre 16,8 milliards de dol-
lars fin juin. Les internautes sont
toujours plus nombreux sur la pla-
te-forme : 1,59 milliard d’entre eux
utilisent désormais Facebook cha-
que jour (+8 % sur un an).
Soulagement de Wall Street
La société a annoncé dans le même
temps que la FTC avait ouvert une
enquête sur ses pratiques anticoncur-
rentielles au mois de juin. La nouvelle
n’a pas suffi à refroidir les marchés : le
titre a augmenté de 1 % à la clôture de
la Bourse, après avoir déjà grimpé de
56 % depuis le début de l’année. Les
investisseurs sont rassurés par la
teneur de l’accord avec l’autorité de
régulation du commerce. Si elle crée
de nouveaux garde-fous contrai-
gnant Facebook à mieux intégrer la
protection de la vie privée dans ses
produits, elle ne va pas jusqu’à l’obli-
ger à réduire l’ampleur des données
collectées et à modifier ses techni-
ques de ciblage publicitaire.
La société ne sort cependant pas
indemne de cet épisode : son béné-
fice a été réduit de 49 % au
des lancements sur plusieurs mar-
chés, dont probablement les Etats-
Unis et la Corée du Sud. Le prix
d’achat exact du smartphone dans
chaque pays et les partenariats avec
les opérateurs n’ont toutefois pas
encore été révélés. Pour le leader
mondial de l’électronique, ce lance-
ment est crucial.
Pas d’objectif
de gros profits
Le groupe n’espère aucune progres-
sion de ses profits avec le Fold. Il n’en
vendra probablement que quelques
centaines de milliers d’exemplaires,
sur les douze premiers mois, alors
qu’il écoule chaque année 300 mil-
lions de téléphones portables dans le
monde. Mais le smartphone pliable
doit lui permettre de mettre en scène
la force de son innovation
et son avance technologi-
que par rapport aux mar-
ques concurrentes,
notamment chinoises,
qui contestent son lea-
dership sur le marché des
smartphones. D’autres
groupes ont toutefois
aussi annoncé la sortie
rapide de smartphones
pliables. Huawei a ainsi
promis un « Mate X »
pliable pour septembre.
deuxième trimestre. Après avoir
mis de côté 3 milliards de dollars au
premier trimestre pour faire face à
l’amende de la FTC, elle en a ajouté
deux autres. Un changement
comptable sur les déductions fisca-
les l’a également conduit à une
charge de 1,1 milliard de dollars. La
croissance de l’entreprise est aussi
moins forte qu’avant : ses revenus
ont crû de 28 % en un an, contre
42 % au deuxième trimestre 2018.
Le prix de ses publicités a décliné à
cause de la transition vers les « sto-
ries », ces courtes vidéos verticales
de plus en plus populaires sur Insta-
gram et Facebook. Le format étant
encore récent et expérimental, il ne
rapporte pas autant que les publici-
tés classiques dans le fil d’actualités.
Deuxième facteur : les poches de
croissance de la société se situent
désormais dans les pays en dévelop-
pement, notamment en Inde, en
Indonésie et aux Philippines, où un
utilisateur rapporte dix fois moins
qu’un américain. Le directeur finan-
cier de Facebook a indiqué que la
« décélération » allait se poursuivre à
Samsung Electronics n’a pas
évoqué les problèmes d’achats de
composants qui pourraient éven-
tuellement perturber, à moyen
terme, la production du Galaxy
Fold. Voulant punir Séoul dans un
différend diplomatique remontant
au début du XXe siècle, Tokyo vient
de restreindre l’exportation de plu-
sieurs produits chimiques Made in
Japan dont les géants de l’électro-
nique sud-coréens ont cruelle-
ment besoin. « La production de
l’écran du Samsung Galaxy Fold uti-
lise un film de polyimide fluoré du
groupe japonais Sumitomo Chemi-
cal », pointe ainsi Tadashi Uno, un
analyste d’IHS Markit. Redoutant
de manquer de certains compo-
sants, les groupes coréens pres-
sent le gouvernement de les aider.
Mais la situation semble
plutôt s’envenimer.
Tokyo pourrait même
décider dès cette
semaine d’élargir la
liste des produits japo-
nais frappés par des
restrictions à l’export
vers la Corée du Sud. n
Le Galaxy Fold.
Photo DR
HIGH-TECH & MEDIAS // 19
Vivendi porté
par Universal Music
MÉDIAS
Le groupe affiche
un chiffre d’affaires
en hausse au premier
semestre, grâce à sa
division musicale.
Canal+ a en revanche
perdu des abonnés
en France.
Marina Alcaraz
@marina_alcaraz
Vivendi bénéficie encore des
résultats de sa pépite Universal
Music Group (UMG), dont il est
pourtant en train de vendre une
partie du capital. Le groupe de
médias et de communication a
enregistré un chiffre d’affaires
en croissance de 13,6 %, à
7,4 milliards d’euros, au pre-
mier semestre, au-dessus des
attentes des analystes finan-
ciers, en intégrant Editis, la mai-
son d’édition acquise l’été der-
n i e r. A t a u x d e c h a n g e e t
périmètres constants, le chiffre
d’affaires progresse de 6,7 %.
Le résultat opérationnel
ajusté (Ebitda) du groupe est en
progression de 32,4 %, à
718 millions d’euros, là aussi
cause de plusieurs « vents contrai- supérieur au consensus. Son
res » : le virage de l’application vers résultat net fait plus que tripler
les échanges privés, le règlement sur à 520 millions d’euros.
les données personnelles en Europe
et les évolutions des systèmes L’avenir d’UMG scruté
d’exploitation – une référence possi- par les marchés
ble aux limitations introduites dans Universal Music Group (avec
les nouvelles versions d’Android et un revenu de 3,3 milliards, en
iOS sur le temps passé sur les progression de 24 %) a large-
réseaux sociaux. Apple prévoit aussi ment contribué aux perfor-
de lancer son propre « sign in », limi- mances du groupe, sur fond de
tant les données collectées par Face- dynamisme du streaming
book via des tierces parties. n notamment. Le résultat opéra-
Imerys valorise une gamme unique de minéraux
pour apporter des fonctionnalités essentielles
aux produits et procédés de production
de ses clients dans les biens de consommation,
l’équipement industriel ou la construction.
Imerys : résultats du premier semestre 2019
2 263 M€ 245 M€
Chiffre d’affaires Résultat opérationnel Résultat courant net,
courant
Prochain rendez-vous : résultats du troisième trimestre 2019 le lundi 28 octobre 2019 après bourse.
ISIN : FR0000120859 – NK ; Reuters : IMTP.PA ; Bloomberg : NK.FP.
Une information complète sur les résultats du premier semestre 2019 est disponible
sur le site Internet du Groupe : www.imerys.com
Contacts : 01 49 55 66 55 – actionnaires@imerys.com
tionnel ajusté de cette filiale de
Vivendi grimpe ainsi de plus de
40 %, à 481 millions.
Alors que l’avenir d’UMG est
scruté à la loupe par les mar-
chés, Vivendi a donné quelques
indications sur le processus de
cession, annoncé l’an dernier,
d’une partie du capital (jusqu’à
50 %), sans être toutefois très
dissert. Vivendi note que « plu-
sieurs contacts » ont été établis
avec d’éventuels partenaires
stratégiques et que le processus
« suit son cours ».
Les banques conseil ont été
choisies et elles devraient être
entre 5 et 7, selon un b on
connaisseur du dossier. Les
« due diligences » seront mises
à jour à la rentrée. « Les bons
chiffres d’UMG devraient facili-
ter la cession si Vivendi va au
bout du processus. Vu le délai, on
pourrait finir par en douter »,
indique Jean-Baptiste Sergeant,
analyste chez Mainfirst.
« Vivendi n’était pas très pressé,
vu sa bonne situation financière
et il était intéressant d’avoir les
comptes du premier semestre
dans la valorisation », répond
un proche du dossier.
Plan de départ à Canal+
En ce qui concerne les autres
filiales, les regards se tournent
vers Canal+ qui affiche un résul-
tat opérationnel courant et un
chiffre d’affaires en légère
baisse, alors que le groupe a
lancé un plan de départs dans le
futur. La chaîne cryptée a perdu
263.000 abonnés individuels
en France au premier semestre
et pointe désormais à moins de
4,6 millions. Havas affiche une
croissance organique faible
(+0,2 %), mais une rentabilité
en hausse. n
Crédits photos : Imerys, Corbis, iStockphoto by Getty et Getty image. Réalisation : Makheia
Transform to perform :Transformer pour valoriser.
159 M€
part du Groupe

20 // PME & REGIONS
La Castagniccia a fait les frais de l’exode campagnard
Jadis peuplée et prospère, la Casta-
gniccia, à la fois centre et âme de la
Corse, est la région qui a subi le plus
durement le phénomène de l’exode.
On y survit plus qu’on y vit…
Jean-Marc Raffaelli
— Correspondant à Bastia
U
n océan de verdure
qui domine la mer
Tyrrhénienne, dont
l’horizon est festonné
par les silhouettes des
îles toscanes. Nous pénétrons dans
la parcelle la plus authentique de
Corse, la Castagniccia – la châtai-
gneraie en corse –, accessible jus-
que dans ses bourgs les plus solitai-
res grâce à un entrelacs de lacets
d’asphalte étroits et usés jusqu’à
la corde. Au cœur du parc
naturel régional, au sud
de Bastia, les villages
aux maisons de
schiste et de lauze
s e d é ve r s e n t e n
grappes sur les ver-
sants d’une multi-
tude de vallées verti-
gineuses. Ici, c’est la
patrie de Pasquale Paoli,
le père de la Corse. Dans sa
maison natale, à Morosaglia, repo-
sent ses cendres.
Jusqu’au début du siècle dernier,
la Castagniccia était la région la plus
peuplée de Corse. La plus dynami-
que aussi. L’immense verger de châ-
taigniers, dont la plantation avait
été stimulée sous la République de
Gênes, assurait le pain quotidien. Il
s’étirait sur plus de 30.000 hectares,
il n’en reste qu’un gros millier. Le
maquis et plus encore le chêne ont
reconquis le terrain au fil de la lente
agonie de la désertification.
Aguettant dope sa
production de seringues
préremplies en Ardèche
AUVERGNE-
RHÔNE-ALPES
Le laboratoire,
investit dans une
cinquième ligne
de production
à Champagne.
Vincent Charbonnier
— Correspondant à Lyon
Faute de disponibilité foncière à
proximité de son siège à Lyon, le
laboratoire Aguettant, spécialisé
dans les médicaments injectables
à destination des professionnels,
privilégie son usine ardéchoise de
Champagne pour ses développe-
ments industriels. Une cinquième
ligne de production d’une capacité
annuelle de 23 millions de serin-
gues préremplies devrait entrer
en production en début d’année
prochaine et représente un inves-
tissement de 9 millions d’euros.
L’usine produit
de 35 à 40 millions
d’ampoules,
9 millions de flacons,
600.000 bidons
par an.
D’autres projets immobiliers
sont dans les cartons à Champa-
gne. 300 m2 de bureaux seront
construits en bordure du bâti-
ment actuel. Une extension plus
РЕЛИЗ ПОДГОТОВИЛА ГРУППА "What's News" VK.COM/WSNWS
« Le déclin de la Castagniccia a
commencé avec la Première Guerre
mondiale, de nombreux jeunes Cor-
ses ne sont jamais revenus, l’essentiel
des forces vives a disparu. Une châtai-
gneraie est un verger, si on ne l’entre-
tient pas, il dépérit et les maladies s’y
installent », explique Carine Fran-
chi, animatrice au sein du Groupe-
ment régional des producteurs et
transformateurs de châtaignes et
marrons de Corse. Le processus
d’exode rural s’accentuera encore
dans les années 1960. « Dès qu’ils
ont pu, les hommes ont migré vers
les villes et les terres planes
pour bâtir la Corse
d’aujourd’hui, litto-
ra l e , u rb a i n e e t
périurbaine », expli-
que Pierre -Jean
Stefani, maire de
Piedipartino, village
de 19 habitants.
« Au milieu de rien
et au centre de tout »
Tout le monde ne baisse pas les bras.
La Castagniccia fait l’objet d’un plan
de sauvetage au milieu des années
1970. La filière castanéicole s’orga-
nise, et une partie de la production
obtient le label AOC en 2006. Mais le
cortège des nuisibles lui porte un
coup quasi fatal : les maladies de
l’encre et du chancre de l’écorce, puis
depuis dix ans le cynips, qui arrête la
croissance de l’arbre. En l’espace de
ces cinq dernières années, la filière
de la région est passée de 560 à
130 tonnes de farine.
importante est projetée sur un
terrain mitoyen. La commune et
la communauté de communes
Porte de l’Ardèche sont prêtes à
faire le nécessaire pour faciliter ce
projet, en particulier à détourner
une voie communale. Cette unité
avait été conçue à l’origine en 1988
pour « une production de masse
assez simple », explique son direc-
teur, Olivier Mevel. Elle fabriquait
des ampoules remplies de chlo-
rure de sodium. Au fil des années,
l a s o c i é t é s’e s t d i ve r s i f i é e .
Aujourd’hui, elle extrude des
amp oules, des flacons, des
poches, des bidons remplis de
solutions fabriquées sur place.
L’usine, qui emploie 120 person-
nes, produit de 35 à 40 millions
d’ampoules, 9 millions de flacons,
600.000 bidons par an. Une
même machine moule une
ampoule en PET et la remplit.
69 brevets actifs
Ces projets confirment la bonne
santé du laboratoire familial
lyonnais spécialisé dans les médi-
caments injectables à destination
des professionnels dans trois
domaines : l’anesthésie, la neuro-
logie et la pédiatrie. Ces cinq der-
nières années, l’entreprise créée
en 1903 a connu une croissance
annuelle de 17 % de son Ebidta. En
2019, son chiffre d’affaires devrait
progresser de près de 20 millions,
à 149 millions d’euros. Le labora-
toire investit 5 % de son chiffre
d’affaires en recherche-dévelop-
pement. Le pipeline de projets en
phase de prédéveloppement est
rempli au moins jusqu’en 2025. n
SÉRIE D’ÉTÉ
LES NOUVEAUX DÉSERTS FRANÇAIS
En hiver, les 44 communes rurales de la Castagniccia ne cumulent pas 3.000 habitants. Photo Pascal Pochard Casabianca / AFP
L’entreprise artisanale de la
famille Vincensini, implantée
depuis cinquante ans au village de
San Lorenzo (140 habitants) ne s’est
pas résignée et s’est attelée à faire de
cette calamité une aubaine en
s’orientant sur la transformation de
la châtaigne, alimentant ainsi les
épiceries fines et les hôtels de luxe
en confitures, biscuits, terri-
nes, etc., en mode bio. Elle fabrique
aussi de la charcuterie AOP. Pour
Philippe Vincensini, vivre et tra-
vailler en Castagniccia est à la fois
un atout et un handicap : « On est
au milieu de rien et, en même temps,
au centre de tout pour fournir
La SNSM choisit Couach comme maître
d’œuvre de sa flotte du futur
NOUVELLE-
AQUITAINE
Les Sauveteurs en mer
doivent renouveler
au moins 70 navires
sur les dix ans à venir.
Frank Niedercorn
— Correspondant à Bordeaux
Spécialiste des bateaux de plai-
sance et militaires, Couach va se
diversifier dans le sauvetage. La
Société nationale de sauvetage en
mer (SNSM) vient de choisir le
chantier naval basé en Gironde
« pour la maîtrise d’œuvre de sa flotte
Relais Thalasso se propage sur le littoral français
BRETAGNE
La société familiale
prévoit trois nouveaux
centres sur l’Atlanti-
que, la mer du Nord
et la Méditerranée.
Emmanuel Guimard
— Correspondant à Nantes
Malgré la rareté des emplacements
en front de mer, Relais Thalasso va
ouvrir trois nouveaux centres de
thalassothérapie, doublant ainsi de
taille. Le groupe de La Baule, gérant
déjà trois établissements, s’instal-
l’ensemble de la Corse. Mais, avec
l’arrivée de l’hiver, la route a été fer-
mée pendant cinq mois, rendue
impraticable par les intempéries.
Nos véhicules de livraison ont dû
emprunter des déviations sans fin.
Vivre ici, c’est magnifique, mais ça
relève de la vocation sacerdotale… »
Randonneurs
Campile est une commune qui, à
son apogée, hébergeait 1.400 âmes
avec des auberges, un hôtel des pos-
tes, une grande école et même un
médecin en résidence. Aujourd’hui,
elle ne compte plus que quelque
150 sur vivants en hiver avec
du futur ». Un contrat qui doit être
finalisé d’ici la fin de l’année et pour-
rait conduire au renouvellement
d’au moins 70 navires sur la pro-
chaine décennie. Le recours à un
maître d’œuvre constitue une
approche nouvelle pour la SNSM,
qui avait l’habitude de travailler en
direct avec des architectes navals
puis de passer des contrats avec des
chantiers. « Nous recherchons de la
souplesse. Nous voulons acheter des
engins avec des capacités d’interven-
tion et des performances et reporter
sur le maître d’œuvre la gestion des
relations entre architectes et chantier.
Et s’il y a des dépassements de délais
ou de prix, c’est son problème »,
résume Jean-Christophe Noureau
directeur technique de la SNSM.
lera à Berck-sur-Mer, à Larmor, et à
Villefranche-sur-Mer. Il sera exploi-
tant de centres de thalassothérapie
intégrés à des complexes hôteliers ,
ces trois projets, créant chacun
150 emplois et représentant 80 mil-
lions d’euros d’investissement.
Cure spécial dirigeants
Jean-Pascal Phélippeau, qui pré-
side le groupe familial, estime à
trois ans le temps nécessaire pour
faire aboutir ces projets car, au-delà
des deux années de construction,
des autorisations, dont celle du
pompage en mer, doivent être obte-
nues. Pour le dirigeant, de tels pro-
jets ne sont concevables qu’avec
une volonté forte des collectivités
Vendredi 26 et samedi 27 juillet 2019 Les Echos
quasiment plus d’actifs. Parmi eux,
le maire, Jean-Marie Vecchioni,
qui produit du miel, de l’huile
d’olive et de la farine de châtaigne
grâce au séchoir et au moulin de la
famille. « La production annuelle
était de 4 tonnes, mais, avec le cynips,
elle atteint péniblement les 500 kilos.
Ici, tout tourne au ralenti. Seul le
tourisme apporte un semblant de vie
avec quelques gîtes et maisons
d’hôte. »
Avec l’été, les randonneurs et les
touristes, le retour au bercail des
Corses de la diaspora aussi,
quelques volets s’ouvrent. Mais en
hiver les 44 communes rurales ne
A l’issue d’un appel à candidatu-
res lancé en avril 2018, deux candi-
dats sont restés en lice face à
Couach selon le journal en ligne
Mer et Marine : CMN, le chantier de
Cherbourg, et le groupe Grand
Large. Ce dernier, propriétaire
d’Alumarine, qui réalise des
bateaux de travail en aluminium, a
déjà travaillé pour SNSM.
35 millions d’euros
sur cinq ans
Une expérience dont ne dispose pas
Couach qui n’a pas non plus de com-
pétence dans le domaine des
bateaux semi-rigides, dont est aussi
dotée la SNSM. Le chantier de
Gujan-Mestras au bord du bassin
d’Arcachon produit des yachts et des
acceptant d’arbitrer entre ce type
d’activités et d’autres projets. « La
thalasso, explique-t-il, permet de
prolonger la saison et d’attirer des
consommateurs qui dynamisent le
commerce et la restauration. » Le
groupe vient d’investir 2,5 millions
sur son site de Bénodet et prévoit la
même somme sur l’île de Ré. En
2013, il avait mobilisé 27 millions
dans la rénovation du Château des
Tourelles à Pornichet. Ces trois
sites emploient 310 salariés et réali-
sent un chiffre d’affaires de 24 mil-
lions d’euros. Le développement de
Relais Thalasso tient à un concept
de suite permettant de recevoir les
soins dans un même endroit sans
d é a m b u l er e n p e i g n o i r. U n e
6/10
cumulent pas 3.000 habitants
aujourd’hui… Il faut pourtant à
chaque désert son oasis. Ici, c’est la
source d’eau minérale d’Orezza sur
la commune de Rapaggio. L'usine
d’embouteillage emploie trente-
deux salariés locaux et produit
annuellement 16 millions de cols
dont un tiers est exporté. L'eau
pétillante d'Orezza est sponsor de
l'AS Monaco et du tournoi interna-
tional de tennis de Monte-Carlo. n
,6
Et demain Durbon, l’oasis
des électrosensibles
navires militaires aux qualités mari-
nes reconnues mais en matériaux
composites. « Couach nous a fait la
meilleure proposition globale. Ils ont
des produits d’excellente qualité, une
capacité d’innovation et ont su être
flexibles », précise Jean-Christophe
Noureau. Le contrat dont les condi-
tions précises restent à fixer pourrait
porter sur une première tranche de
35 millions d’euros sur les cinq pro-
chaines années. « C’est un mini-
mum », précise-t-on à la SNSM.
L’association entretien une flotte de
450 navires qu’il faut renouveler
régulièrement avec des moyens qui
fluctuent, puisqu’elle est « financée à
80 % par des ressources privées, essen-
tiellement issues de la générosité du
public et des entreprises ». n
gamme de séjours pour dirigeants
intègre des soins, des activités phy-
siques, la méditation et la sophrolo-
gie… « Au-delà des habitués, nous
cherchons à faire venir une clientèle
d’actifs », résume Jean-Pascal Phé-
lippeau, qui mène également un
développement en franchise de
l’enseigne.
Le groupe vient de renforcer ses
fonds propres à hauteur de 5 mil-
lions d’euros, faisant entrer DJL
Financière, société de Didier
Levionnais, ex-propriétaire d’un
magasin Leclerc, les investisseurs
Ouest Croissance, Océan Participa-
tions et France Invest demeurant
au capital auprès de la famille,
majoritaire. n

Les Echos Vendredi 26 et samedi 27 juillet 2019
« Les investisseurs de Singapour ont
un a priori positif sur la France »
FONDS
La société d’investisse-
ment étatique singa-
pourienne, Temasek,
est très axée sur les
actions, notamment
non cotées, et en Asie.
Benoit Valentin,
son responsable
des investissements
en Europe, qui repré-
sente 10 % des actifs,
évoque les placements
du fonds en France et
sur le Vieux Continent.
Nessim Aït-Kacimi
@NessimAitKacimi
Dans la famille des fonds d’inves-
tissement au rayonnement plané-
taire, Temasek tient une place à
part. Ce n’est pas un fonds souve-
rain, à la différence de son cousin
singapourien le Government of
Singapore Investment Corpora-
t i o n (G I C ) , m a i s u n e s o c i é t é
d’investissement dont le gouverne-
ment de Singapour est actionnaire.
« No u s n e b é n é f i c i o n s p a s d e
l’immunité fiscale [régime fiscal
préférentiel accordé aux Etats,
NDLR] et nous ne recevons pas de
financement régulier de la part de
l’Etat singapourien », rappelle
Benoit Valentin, responsable des
investissements de Temasek dans
la région Europe, Moyen-Orient et
Afrique. Quant aux liens avec GIC,
ils sont très clairs. « Nous ne som-
mes pas liés. Nos mandats restent
très différents, et nous fonctionnons
indépendamment de GIC. Aucun
représentant de l’Etat n’est présent
dans notre conseil d’administra-
tion », souligne Benoit Valentin.
Implantée sur
tous les Continents
Temasek est né en 1974 avec une
mise de fonds initiale de 354 mil-
lions de dollars singapouriens, soit
la valeur du transfert par Singapour
d’un portefeuille de 35 entreprises
commerciales. Depuis, ce sont les
produits de cessions, et les dividen-
des de son portefeuille qui sont
réinvestis et permettent à son porte-
L’Esma veut mettre de l’ordre dans
les frais de performance des gérants
FONDS
D’INVESTISSEMENT
Les frais de perfor-
mance ne sont pas
toujours compris
par les investisseurs
particuliers.
Le régulateur
européen a décidé
d’encadrer la pratique.
Bastien Bouchaud
@BastienBouchaud
De 10 % au minimum en France, en
Islande ou en Finlande, jusqu’à 30 %
en Autriche et en Estonie, calculés
sur la base d’un indice de référence
ou d’un seuil fixe, justifiés auprès des
investisseurs ou du régulateur… les
frais de performance se distinguent
par leur hétérogénéité en Europe. Il
s’agit pourtant d’une caractéristique
fondamentale pour l’épargnant : ces
РЕЛИЗ ПОДГОТОВИЛА ГРУППА "What's News" VK.COM/WSNWS
Temasek n’est pas un fonds souverain, mais une société d’investissement dont le gouvernement de Singapour est actionnaire. Photo Shutterstock
feuille de croître. Ses capitaux
étaient de 313 milliards de dollars
singapouriens (230 milliards de
dollars) à fin mars. Deux fois par an,
« nous rencontrons les investisseurs
obligataires. Notre programme de
levée de dette est surtout un moyen
pour rester au contact du marché ».
La valeur de son portefeuille est
20 fois supérieure à sa dette, qui est
de l’ordre de 15 milliards de dollars
de Singapour. Temasek se revendi-
que comme un investisseur actif,
surtout positionné sur les actions,
qui prend principalement des posi-
tions minoritaires et qui investit sur
le long terme. « En tant qu’investis-
frais variables s’ajoutent aux frais de
gestion habituels et rognent
d’autant ce qu’il peut espérer récu-
pérer à sa sortie du fonds.
Le sujet de ces disparités locales
est d’autant plus important que
les « fonds UCITS », les plus
communs pour la clientèle des par-
ticuliers, sont librement commer-
cialisés à travers toute l’Union euro-
péenne. L’Autorité européenne des
marchés financiers (Esma en
anglais) vient donc d’ouvrir une
consultation, première étape vers
leur harmonisation.
« Un élément clef
pour l’investisseur »
« Les frais de performance sont un
élément clef pour les investisseurs
comme pour les fonds eux-mêmes »,
a déclaré le président de l’Esma, Ste-
ven Maijoor, dans un communiqué.
« Mais des pratiques différentes exis-
tent, ce qui crée des risques injustifiés
d’arbitrage réglementaire et des diffé-
rences dans le niveau de protection
des investisseurs. »
FINANCE&MARCHES
seur générationnel, nous prenons le
temps de sélectionner finement les
entreprises dans lesquelles nous
investissons dans une logique parte-
nariale avec un objectif de création de
valeur durable et responsable. »
L’Asie représente près des deux
tiers de la valeur du portefeuille,
dont 26 % en Chine, et une même
proportion à Singapour, « et l’Asie
est peu susceptible de descendre sous
la barre des 60 %. En Chine, nous
n’investissons pas dans les entrepri-
ses détenues par l’Etat, et les sociétés
dans lesquelles nous avons investi
bénéficient fortement de la consom-
mation intérieure ».
Dans leur philosophie, les frais
de performance permettent d’ali-
gner l’intérêt du gérant sur celui de
ses investisseurs. C’est pourquoi on
ne les trouve qu’en gestion de con-
viction, et non dans les fonds indi-
ciels qui cherchent simplement à
reproduire la performance d’un
L’Esma privilégie
pour l’instant
la transparence
auprès
des investisseurs.
indice. Lorsque le gérant réussit à
faire mieux que son indice de réfé-
rence, la société de gestion peut tou-
cher une partie de la « surperfor-
mance ». Face à la popularité
croissante des fonds indiciels cotés,
certains gérants actifs en ont même
fait un argument commercial :
ils renoncent aux frais de gestion
traditionnels pour se rémunérer
uniquement à la performance.
La société d’investissement est
implantée sur tous les continents
(Inde, Brésil, Etats-Unis, Chine…).
Son bureau de Londres compte
près de 25 collaborateurs dans le
domaine de l’investissement. Ils
suivent plusieurs secteurs et sont
généralement plus focalisés sur un
pays. « Pour l’instant, le Brexit n’a
pas d’impact sur notre présence.
Nous réfléchirions s’il se traduisait
par de fortes difficultés pour recru-
ter des nouveaux collaborateurs
étrangers. Nos investissements au
Royaume-Uni sont dans l’immobi-
lier, les sciences de la vie, l’éducation
et la finance (Funding Circle). » En
Si le principe général des frais de
performance est simple, son appli-
cation pratique se prête toutefois à
de nombreuses interprétations,
que ce soit sur le choix de l’indice de
référence, la période sur laquelle la
performance est calculée ou encore
la part récupérée par le gérant.
La consultation ouverte par
l’Esma jusqu’au 31 octobre prochain
ouvre la voie à la publication de
lignes directrices par le superviseur
européen. L’Esma privilégie pour
l’instant la transparence auprès des
investisseurs plutôt que d’imposer
une seule méthode de calcul des
frais de performance. Le régulateur
envisage tout de même d’encadrer
plus strictement leur déclenche-
ment. En cas de chute de son indice
de référence, un fonds peut en effet
afficher un rendement négatif tout
en réalisant une « surperfor-
mance ». Certains fonds facturent
dans ce cas des frais de surperfor-
mance, une pratique difficilement
acceptable pour l’épargnant et qui
pourrait donc bientôt disparaître. n
Il a dit
« Nous n’investis-
sons pas dans
les pays qui ne
garantissent pas
un certain niveau
de transparence,
gouvernance
et lutte contre
la corruption. »
BENOIT VALENTIN
Responsable
des investissements
de Temasek
dans la région Europe,
Moyen-Orient et Afrique.
Photo DR
Europe, qui pèse pour 10 % de ses (agriculture), Tikehau Capital
capitaux, il détient des participa- (finance) et Safran.
tions dans Repsol et Bayer. « Nous n’investissons pas dans les
pays qui ne garantissent pas un cer-
2 milliards en France tain niveau de transparence, gouver-
« Les investisseurs de Singapour ont nance et lutte contre la corruption. »
un a priori positif sur la France, qui a Temasek a investi une modeste
toujours eu une place à part dans ce fraction de ses actifs dans des hedge
pays. » Ces cinq dernières années, funds dans le cadre notamment de
Temasek a investi 2 milliards sa gestion de trésorerie. « Nous pou-
d’euros en France, dont les deux vons procéder ponctuellement à des
tiers sur des actions cotées et un opérations de couverture de certains
tiers privées. La société d’investis- de nos investissements. » « Nous
sement a investi dans Neonen n’avons pour l’instant pas investi
(énergies renouvelables), Innova- dans le secteur des cryptomonnaies,
Feed (biotechnologies), Ceva Santé car nous prenons encore le temps de
Animale (pharmacie), Axéréal suivre ce nouveau secteur. » n
en bref
Charly Triballeau/AFP
La Turquie baisse ses taux de 4,25 %
BANQUE CENTRALE Le président Erdogan a finalement eu
gain de cause. Le nouveau gouverneur de la banque centrale de
Turquie, Murat Uysal, a annoncé une baisse de taux de 4,25 %, la
première depuis 2016 et la plus importante depuis 2002. Le taux
directeur turc atteint désormais 19,75 %. Cette décision inter-
vient quelques semaines après le limogeage de son prédéces-
seur, accusé par le président turc de maintenir artificiellement
les taux d’intérêts à un niveau élevé. La banque centrale avait
porté le taux d’intérêt à 24 % en septembre dernier pour contrer
l’inflation galopante et la dépréciation de la livre turque.
 РЕЛИЗ ПОДГОТОВИЛА ГРУППА "What's News" VK.COM/WSNWS

22 // FINANCE & MARCHES Vendredi 26 et samedi 27 juillet 2019 Les Echos

Comment les banques européennes

tentent de ralentir le train de Bâle III
l Les banques du Vieux Continent
s’unissent contre Bâle III.
l Elles craignent une note, à l’horizon
2027, à 135 milliards d’euros.
à cette occasion. « Cette phrase mon-
RÉGULATION tre que le pouvoir politique prend la
main », veut croire un grand ban-
Edouard Lederer quier français, pour qui le sujet ne
@EdouardLederer peut pas être que technique.

Coup de chaud pour les banquiers L’espoir d’un moratoire

du Vieux Continent. Depuis le
2 juillet dernier, la planète finance
tire toutes les sonnettes pour ten-
ter de ralentir le train de Bâle III, qui
doit être traduit dans le droit par la
future Commission européenne. Ce
jour-là, l’Autorité bancaire euro-
péenne (EBA) a publié un chiffre
choc : selon une évaluation, les ban-
ques auraient à renforcer leurs
fonds propres de 135 milliards
d’euros à l’horizon 2027, pour res-
pecter les termes de cet accord.
« L’affichage de ce chiffre par l’EBA a
eu pour effet de stimuler les banques
européennes. A présent, elles font
rugir les moteurs », remarque un
bon connaisseur de la supervision.
Mercredi, à Berlin, les fédérations
bancaires française, allemande et
néerlandaise, ont rencontré Olaf
Scholz, le ministre allemand des
Finances, laissant penser au secteur
que les autorités allemandes avaient
« saisi l’importance » du dossier.
Dans un récent courrier, que les
« Echos » ont pu consulter, elles
enfoncent le clou… et jouent l’union
sacrée. Les associations regroupant
les banques commerciales, les cais-
ses d’épargne ainsi que les mutualis-
tes demandent au ministre finlan-
dais des Finances (dont le pays
assure la présidence du Conseil
européen)… d’attendre. « Il semble
nécessaire de lancer une grande dis-
cussion politique », explique le texte.
« Sujet fondamentalement
politique »
Enfin, les banques françaises ont
obtenu un soutien de poids lors du
dernier Forum international Paris
Europlace. La transposition de
l’accord « est un sujet qui est fonda-
mentalement politique » a déclaré
Edouard Philippe, le 9 juillet dernier,
Reste que les banques ont dû revoir
leurs attentes à la baisse. Certains
caressaient l’espoir d’un moratoire,
mais l’accord à bel et bien vocation
à être transposé, indique Bercy, car
il est issu d’une négociation inter-
nationale. Le gouvernement se
montre dans le même temps sensi-
ble à la recherche d’un équilibre. Il
s’agit de rendre le système plus sûr,
sans charger trop en capital. Ces
considérations restent proches de
celles affichées, également à Paris
Europlace, par la Banque de
France. « Cette transposition doit
être équitable – impliquant bien sûr
les Etats-Unis – et raisonnable »,
commentait alors le gouverneur de
la Banque de France, François Vil- Le Premier ministre, Edouard Philippe, lors du Forum international de Paris Europlace, le 9 juillet dernier à Paris. Photo Jacques Demarthon/AFP
leroy de Galhau, rassurant sur la
portée des charges en capital à
venir. « Bâle III est pour chaque ban-
que française compatible avec la
mise en réserve normale des résul-
Bruxelles maintient la pression sur les Etats
tats dans les années à venir, après
distribution ; elle ne nécessitera pour La Commission européenne « Nos règles strictes ne sont pas ves » des réponses apportées par les chiment, qu’ils devaient transpo-
aucune banque d’augmentation de a publié un rapport sur appliquées de la même manière régulateurs concernés. « Les super- ser pour juin 2017. Et il ne leur reste
capital dédiée ». les derniers gros scandales. dans toutes les banques et tous les viseurs et services de surveillance que cinq mois pour transposer la
Si les banques appellent réguliè- pays de l’UE. Nous sommes face à un nationaux n’en font pas assez, spé- cinquième directive…
rement à une pause réglementaire, Derek Perrotte problème structurel qui doit être cialement quand il s’agit d’opéra-
la finalisation de Bâle III a provo- @DerekPerrotte résolu. Le plus tôt sera le mieux », tions transfrontières », a condamné Nouvelle réforme de l’EBA
qué un émoi supplémentaire. Pré- — Bureau de Bruxelles a-t-il insisté. Věra Jourová, la com- Věra Jourová. En avril, la Commis- Cette sortie et les rapports visent
sentée comme la réforme finan- missaire à la Justice, a rappelé que sion avait déjà relancé les hostilités aussi à appeler la prochaine Com-
cière ultime, elle va graver dans le Même le placide Valdis Dombrov- dans un marché unique, « il ne avec l’Autorité bancaire euro- mission, qui prendra place le
marbre de nouvelles charges en skis, vice-président de la Commis- peut y avoir aucun point faible » et a péenne (EBA), en fustigeant sa clé- 1er novembre, à maintenir la pres-
capital. Ce qui tend les positions, sion européenne en charge de la souligné « l’urgence » que chacun mence dans l’affaire Danske Bank. sion, politique et légale. Les rap-
c’est aussi la crainte de voir les ban- stabilité financière, finit par y per- comble ses lacunes. Le gendarme européen n’a, de fait, ports lui ouvrent le chemin en
ques américaines poursuivre leur dre son calme. Mercredi, dans un pas donné suite à une enquête com- pointant la nécessité d’imposer
offensive, aujourd’hui dans la ban- exercice qui se répète trop souvent Enquête sans suite mandée par la Commission sur les « une coopération renforcée entre
que d’investissement… Et demain à son goût, il a de nouveau appelé En appui, la Commission a publié manquements des autorités de les cellules de renseignement finan-
vers une clientèle de particuliers ? les Etats membres et les banques à une série de rapports et de recom- contrôle danoises et estoniennes. cier » et d’avancer l’intercon-
« Souvenons-nous que Goldman mieux mettre en œuvre et faire mandations. Celui dédié aux der- Ce nouveau coup de pression nexion des registres centralisés
Sachs vise à s’étendre sur la banque respecter les directives anti-blan- niers gros scandales souligne que, intervient alors que la majorité des des comptes bancaires. Une nou-
de détail en Europe », note un grand chiment de capitaux, que Bruxel- les banques concernées « n’ont pas 28 Etats membres sont déjà sous le velle réforme de l’EBA pourrait
établissement français dans une les a beaucoup renforcées ces der- respecté de manière effective, ou par- coup de procédures d’infraction aussi être lancée tant celle adoptée
note interne. n nières années sur fond de lutte fois pas du tout » le cadre européen, pour leur application insuffisante difficilement au printemps est déjà
contre le terrorisme. et pointe les « différences significati- de la quatrième directive anti-blan- jugée par beaucoup trop timide. n

SAINT JEAN GROUPE

(ex SABETON)
SCOR profite des hausses de tarifs
RESULTATS SEMETRIELS 2019
Progression du chiffre d’affaires de 11,7 %
dans la réassurance
Le Conseil d’Administration de la société réuni le 25 juillet 2019 a arrêté les RÉASSURANCE
groupe sur lequel l’assureur Covéa Les chiffres clefs ces annonces, le cours du réassu-

comptes semestriels 2019 qui font ressortir, au niveau consolidé, un bénéfice
net de 663 K€.
Comptes consolidés audités
(en milliers d’euros)
Chiffre d’affaires
Résultat opérationnel courant
Coût de l’endettement financier net
286
a t e n té d e m e t t r e l a m a i n e n reur s’est replié de plus de 1 % à Paris
2018. On pense que cela devrait con- sur fond de Bourse dans le rouge.
Le groupe a publié tinuer en 2020. Si c’est vraiment
30.06.2019 30.06.2018 31.12.2018 jeudi un bénéfice net l’amorce d’un cycle, c’est vraiment Environnement incertain
IFRS IFRS IFRS en hausse de 61,5 % au une excellente nouvelle ». La direction du réassureur reste
40 677 36 411 74 165 deuxième trimestre. Forte de ces augmentations tari- MILLIONS D’EUROS discrète sur les grandes lignes de
712 (728) 668
faires, la branche de SCOR centrée Au premier semestre, son nouveau plan stratégique qui
Il présentera son sur les dommages et la responsabi- le résultat net a progressé sera présenté début septembre.
67 148 304
nouveau plan stratégi- lité a connu une croissance soute- de plus de 9 % sur un an. « Ne vous attendez pas à une révision
nue de son chiffre d’affaires (+ 11,8 % complète du modèle de développe-

6,3 %
Charge d’impôts (123) 288 94 que en septembre.
de primes brutes émises sur un an ment », s’est contenté de déclarer
Résultat net part du groupe 663 (278) 982
au deuxième trimestre). En matière Denis Kessler. « Plus le temps passe,
Capitaux propres du groupe 66 897 65 852 67 142 Solenn Poullennec de risques « vie », les primes brutes plus l’environnement dans lequel on
Trésorerie 45 471 43 695 40 657 @SolennMorgan émises ont augmenté moins forte- opère est incertain et difficile à antici-
ment (+3,5 %), mais cela est attribué DE HAUSSE DES PRIMES per », a-t-il souligné évoquant les
Le rapport financier semestriel 2019 de SAINT JEAN GROUPE sera disponible au Les vents sont favorables pour le à un changement de comptabilisa- Au premier semestre, les incertitudes pesant sur l’évolution
plus tard le 2 août 2019 sur le site internet de la société : www.saint-jean-groupe.fr. groupe de réassurance SCOR. A tion. « Les deux moteurs du groupe primes brutes émises ont des taux ou sur la réglementation.
Perspectives :
l’occasion de la présentation de ses […] continuent à fonctionner parfai- notamment progressé Interrogé par ailleurs sur le conflit
La société SAINT JEAN :
résultats semestriels jeudi, le tement partout dans le monde », a dans la branche dommages. qui l’oppose à Covéa, le dirigeant a
• augmente les capacités industrielles du site de Romans sur Isère groupe français, qui permet aux assuré Denis Kessler. fait valoir que l’affaire était désor-
(Investissement global de 48 M€), assureurs de couvrir leurs risques, mais entre les mains de la justice.
• développe la marque SAINT JEAN au niveau national par des a souligné l’impact positif des haus- Multiples imprévus En septembre dernier, Covéa avait
investissements publicitaires télévisuels et sur le net, et déploie son ses de tarifs dans la réassurance de Le résultat net de SCOR a par révélé avoir proposé en vain une
partenariat avec l’Olympique Lyonnais, dommages sur son activité. Déjà ailleurs augmenté de 61,5 %, à offre de rachat au réassureur s’atti-
• intensifie ses efforts commerciaux au niveau de l’activité restauration signalées par les professionnels du 155 millions d’euros au deuxième rant les foudres de sa cible. Le
en renforçant son équipe commerciale et sa présence sur les salons secteur, celles-ci étaient notam- trimestre. Compte tenu de son groupe SCOR accuse le patron de
professionnels, ment attendues aux Etats-Unis où niveau de rentabilité, soit un rende- Covéa, Thierry Derez, d’avoir pro-
• développe ses activités à l’export en Allemagne et en Chine, des sinistres d’ampleur comme les ment des capitaux propres de 9,8 % fité de son poste d’administrateur
• recherche activement des acquisitions dans le secteur agroalimentaire. incendies en Californie ou les oura- au premier semestre et de sa solva- au sein de son conseil d’administra-
gans en Floride, se sont produits. bilité, un ratio de 212 %, le groupe tion pour détourner des informa-
La CIE AGRICOLE DE LA CRAU poursuit la cession des terrains du domaine « Cela fait des années qu’on attendait estime que les objectifs fixés dans tions confidentielles utiles à son
de la Peronne.
que le cycle en réassurance de dom- son dernier plan stratégique ont été projet d’acquisition. Le gendarme
Contact : Marie-Christine FAURE - Tél : 04.72.52.22.00 - mcfaure@sabeton.fr mages s’inverse. Enfin, le retourne- atteints. Et ce, malgré de multiples des banques et des assurances,
Euronext Paris - compartiment C - N° Isin : FR0000060121 ment de marché vient », s’est félicité imprévus, tels que le Brexit ou la l’ACPR, a tenté une médiation
D e n i s K e s s l e r, l e P D G d u réforme fiscale américaine. Après sans y parvenir. n
 РЕЛИЗ ПОДГОТОВИЛА ГРУППА "What's News" VK.COM/WSNWS

Les Echos Vendredi 26 et samedi 27 juillet 2019 FINANCE & MARCHES // 23

Crédit Mutuel Alliance Fédérale profite

de son succès dans l’assurance
BANQUE
Le groupe bancaire
mutualiste affiche
un résultat net record
de 1,6 milliard d’euros
au premier semestre.
Ses comptes sont
toutefois marqués par
une hausse du coût du
risque de 113 millions
d’euros, en grande
partie liée au dossier
Rallye.
Sharon Wajsbrot
@Sharonwaj
Alors que la Banque centrale
européenne ouvre la porte à une
n o u ve l l e b a i s s e d e t a u x q u i
devrait renforcer la pression sur
la rentabilité des banques de la
zone euro, le Crédit Mutuel
Alliance Fédérale continue à tirer
son épingle du jeu. Au premier
semestre, le groupe, qui rassem-
ble onze fédérations du Crédit
Mutuel, affiche un produit net
bancaire en croissance de 6,4 %,
à 7,537 milliards d’euros et un
résultat net en progression de
5,2 %, à 1,629 milliard d’euros.
« C’est notre meilleur résultat net
semestriel et celui-ci est constitué
de manière saine, puisqu’il reflète
surtout la hausse de nos revenus
dans nos métiers », se félicite
Nicolas Thér y qui préside le
groupe bancaire mutualiste.
Ces derniers mois, les activités
d’assurance ont notamment tiré
les performances du groupe.
Entre janvier et juin, le résultat
net généré par ce pôle a grimpé
de 9,8 %, à 505 millions d’euros.
De sorte qu’aujourd’hui l’assu-
rance pèse à hauteur de 28 %
dans les résultats de la banque
mutualiste. « On se développe
notamment dans l’assurance de
dommages et de biens. Il y a une
vraie appropriation de ces métiers
par nos réseaux. Demain nous
allons également mettre un très
fort accent sur le développement
d’offres d’assurance santé, de
retraite et de prévoyance pour les
entreprises », explique Nicolas
Théry.
1,9 million d’abonnés
dans la téléphonie
Pénalisé comme tous les acteurs de
la place par la potion des taux néga-
tifs administrée par la Banque
centrale européenne, le groupe
parvient aussi à faire croître ses
revenus en banque de détail (+2 %
sur le semestre, à 5,265 milliards
d’euros). « L’effet volume a été
favorable », pointe Daniel Baal, le
directeur général du groupe, qui
souligne une croissance de
l’encours de crédit de 6 %.
Les services de diversification
qui génèrent des commissions
pour les réseaux du groupe conti-
nuent aussi de gagner du terrain : à
fin septembre, le Crédit Mutuel
revendique 1,9 million d’abonnés
sur ses offres de téléphonie et près
de 20.000 abonnés sur ses offres de
sa box fibre à très haut débit, lan-
cées en débu t d’année. D ans
l’immobilier neuf, la banque s’est
par ailleurs fait l’intermédiaire de
Le groupe mutualiste affiche un produit net bancaire en croissance de 6,4 %, à 7,537 milliards 4.400 ventes ces six derniers mois
d’euros. Photo Stéphane Audras/RÉA pour lesquelles elle revendique une
commission moyenne de
9.000 euros. Au global, la division
banque de détail affiche toutefois
un résultat avant impôt quasi sta-
ble, à 1,490 milliard d’euros.
L’impact des difficultés de Ral-
lye, la maison mère de Casino,
vient toutefois ternir le tableau.
Ce dossier contribue en grande
partie à faire grimper le coût du
risque du Crédit Mutuel Alliance
Fédérale. Sur le semestre il pro-
gresse au total de 113 millions
d’euros. Selon nos informations,
ces montants viennent couvrir
plus de 60 % de la dette « unsecu-
red » détenue par la banque.
Dans leurs comptes trimestriels,
la plupart des grandes banques
de la place devraient aussi renfor-
cer leurs provisions face au ris-
que Rallye. « Toutes les provisions
seront prises soit au premier
semestre, soit au second, car cer-
taines discussions sont encore en
cours », explique un banquier
français. n
« On se développe
notamment
dans l’assurance
de dommages
et de biens.
Il y a une vraie
appropriation
de ces métiers
par nos réseaux. »
NICOLAS THÉRY
Président du Crédit Mutuel
Alliance Fédérale

Eurazeo réussit son « pivot »

vers la gestion
pour compte de tiers
gressé de 7,1 %, à 77,8 euros par
CAPITAL- action à fin juin. Ses revenus de
INVESTISSEMENT gestion ont bien progressé
(+13 % des commissions, à
Le cap mis 95,6 millions d’euros, et multi-
sur la gestion plication par 2,7 de ses revenus
pour le compte tirés des plus-values de cession).
de grands investis- Après l’intégration d’Idinvest,
seurs produit les prises de participation dans
ses premiers effets. l’américain Rhône et l’espagnol
MCH, et son alliance avec le chi-
nois CIC, Eurazeo a démultiplié
La société d’investis- ses capacités d’investissement
sement a publié (par 4,4 à fin juin 2019 par rap-
un actif net réévalué port à la période 2011-2015), et de
en hausse de 7,1 % levée de capital. Le closing du
et accélère ses levées partenariat avec le géant chinois
auprès des grands est attendu courant 2020. Mais
institutionnels. signe de l’intérêt prononcé de
CIC, le spécialiste de la chirurgie
ophtalmique Dorc, fraîchement
Anne Drif acquis par Eurazeo, est déjà
@Anndrif identifié comme une opportu-
nité future pour la nouvelle
Eurazeo change de ligue. La alliance sino-française.
société d’investissement pilotée En l’espace d’un semestre,
par Virginie Morgon a enregistré 1,2 milliard d’euros de fonds nou-
les premiers effets du changement veaux sont venus irriguer ses
de cap opéré vers la gestion pour canaux d’investissement, et son
compte de tiers, dans les pas véhicule historique phare Eura-
des grandes plates-formes anglo- zeo Capital vient d’annoncer une
saxonnes de « private equity ». levée de fonds auprès de tiers en
En un semestre, la firme
installée sur les deux rives de
l’Atlantique a vu son total d’actifs
augmentation de 40 % par rap-
port à la précédente.
Dans la foulée des Etats-Unis
et de la Chine, Virginie Morgon
poursuit l’expansion internatio-
nale de la firme avec l’ouverture
d’un bureau à Séoul afin de sui-
vre ses grands pourvoyeurs de
capital… et dans le même temps,
consolide son ancrage euro-
péen en Allemagne et à Lon-
dres, en particulier pour son
pôle tech (Eurazeo Growth).
Grosse accélération
dans la tech
Issu de l’alliance entre Idinvest et
les équipes d’Eurazeo, celui-ci
confirme sa montée en puis-
sance avec quatre investisse-
ments totalisant 218 millions
d’euros en six mois, dans les fran-
çais ManoMano, Meero, PayFit
et l’allemand Adjust. « Entre les
Etats-Unis et l’Europe, le flux
d’opportunités d’investissements
se rééquilibre au profit des entre-
preneurs européens. On estime à
2,5 milliards d’euros les besoins
des champions de la tech sur le
continent dans les dix-huit pro-
chains mois et Eurazeo a bien
l’intention d’être leur partenaire
de premier plan », souligne la
dirigeante, alors qu’Eurazeo

croître de 8,9 %, à 17,7 milliards
d’euros, dont près 12 milliards
d’euros apportés par des investis-
seurs tiers.
Premiers pas
avec le chinois CIC
Indicateur clef des sociétés de
« private equit y » cotées, la
valeur des participations du hol-
ding (actif net réévalué) a pro-
17,7
MILLIARDS D’EUROS
Le montant des actifs
de la société d’investissement
franco-américaine, soit
une croissance de 8,9 %
en un semestre.
Growth s’est engagé dans une
nouvelle levée de 1 milliard
d’euros.
A ce jour, la firme franco-amé-
ricaine a financé 5 des 9 licornes
françaises, dont Doctolib et
Meero. Mercredi, elle a encore
annoncé la cession de Smile,
champion du logiciel libre,
m o ye n n a n t u n m u l t i p l e d e
2,3 fois. n

24 // FINANCE & MARCHES
Le LME propose une réforme
du stockage des métaux
MATIÈRES
PREMIÈRES
La Bourse des métaux
de Londres cherche
à enrayer la chute des
volumes gardés dans
ses entrepôts.
Elle veut inciter
les propriétaires à
déclarer le métal qu’ils
stockent en dehors
de chez elle quand ils
veulent pouvoir
le déplacer, à terme,
dans ses hangars.
Muryel Jacque
@MuryelJacque
Quels sont les volumes globaux de
métaux stockés dans le monde ? La
réforme proposée jeudi au marché
par London Metal Exchange (LME)
pourrait apporter un éclairage sur
cette question, à laquelle il a tou-
jours été impossible de répondre
avec précision. En effet,
aujourd’hui, seules les quantités de
métaux contenus dans les entre-
pôts agréés par les Bourses sont
chiffrées. Les autres ne sont qu’esti-
mées, parfois difficilement.
Pour y remédier, la Bourse des
métaux de Londres a élaboré de
nouvelles mesures qui permet-
traient de regonfler les stocks
qu’elle administre et, par la même
occasion, de lever le voile sur ces
masses d’aluminium, de cuivre, de
zinc ou de nickel emmagasinées
dans des entrepôts privés, qui
échappent à sa gestion. Elle veut
inciter les propriétaires – la plupart
du temps des maisons de négoce de
matières premières et des banques
– à déclarer le métal qu’ils stockent
ailleurs que chez elle quand ils envi-
sagent de le transporter à terme
carnet
ENTREPRISES
RAKUTEN MARKETING
Anthony Capano
accède au poste de managing
director international. Il prend
en charge tous les territoires
en dehors des Etats-Unis et du
Japon (Europe, Moyen-Orient,
Asie-Pacifique et Amérique latine).
Anthony Capano, titulaire d’un
bachelor of business, marketing de
l’université of Western Sydney, est
diplomé organizational leadership
de la Harvard Business School Exe-
cutive Education. En tant qu’ancien
managing director Apac, il a lancé
Rakuten Marketing sur le marché
australien en 2012, puis il a contribué
à son expansion à Singapour et au-
delà des frontières de la zone Asie-
Pacifique en 2017. Il y a un an, il est
devenu managing director Emea.
TOFANE GLOBAL
Jean-Claude Geha
devient chief operating officer. Il
prendra ses nouvelles fonctions
le 1er août.
Les Echos est une publication du
PRINCIPAL ASSOCIÉ UFIPAR (LVMH)
PRÉSIDENT-DIRECTEUR GÉNÉRAL Pierre Louette
DIRECTRICE GÉNÉRALE PÔLE LES ECHOS Bérénice Lajouanie
DIRECTEUR DÉLÉGUÉ Bernard Villeneuve
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION
& PRÉSIDENT DE LA SAS LES ECHOS Pierre Louette
Edité par Les Echos, SAS au capital de 794.240 euros RCS 582 071 437
10, boulevard de Grenelle, CS10817, 75738 Paris Cedex 15
Tél. : 01 87 39 70 00. www.lessechos.fr
SERVICE ABONNEMENTS LES ECHOS 4, rue de Mouchy 60438 Noailles Cedex. Tél. : 01 70 37 61 36. Fax: 01 55 56 70 38 du lundi au vendredi de 9h à 18h. IMPRESSION L’Imprimerie (Tremblay-en-France), Midi Libre (Montpellier). TIRAGE DU 25 JUILLET 2019 : 68.933 exemplaires. Origine du papier : Belgique. Taux de fibres recyclées : 100%.
Ce journal est imprimé sur du papier porteur de l’Ecolabel européen sous le numéro FI/37/002. Eutrophisation : Ptot 0.013kg/tonne de papier Membre de membre ACPM OJD CPPAP : 0421 c 83015. Toute reproduction, même partielle, est interdite sans l’autorisation expresse de l’éditeur (loi du 11 mars 1957)
РЕЛИЗ ПОДГОТОВИЛА ГРУППА "What's News" VK.COM/WSNWS
Le « ring » (la corbeille) du London Metal Exchange, où les traders
négocient le prix des métaux industriels. Photo Leon Neal/AFP
dans ses entrepôts. Le LME envi-
sage des pénalités pour ceux qui ne
s’y plieraient pas volontairement,
selon Bloomberg.
Plus grande transparence
Le LME pourrait dès lors agréger
ces données et les rendre accessi-
Jean-Claude Geha, 56 ans, est titu-
laire d’un bachelor of science de
l’university of Maryland et d’un
master of science in telecoms de la
Southern University (Etats-Unis) et
d’un executive MBA - Insead. Il
apporte au groupe son expertise en
matière de développement à forte
croissance, de technologie et de
transformation numérique. Il béné-
ficie de vingt-cinq années d’expé-
rience dans l’industrie et les rela-
tions internationales, à travers des
postes occupés aux Etats-Unis, en
Europe et en Afrique. Précédem-
ment, il était vice-président senior
pour Deutsche Telekom et Ericsson.
ACADOMIA
Dominique Laroche
est nommée directrice
marketing, communication
et qualité expérience client.
Dominique Laroche, 51 ans, diplô-
mée de Neoma Business School
Reims, a commencé sa carrière chez
Sara Lee. En 2003, elle a poursuivi
dans le groupe Dim au poste de
directrice marketing France et
ÉDITRICE ADJOINTE Clémence Callies
DIRECTEUR DES DÉVELOPPEMENTS
ÉDITORIAUX DU PÔLE LES ECHOS Henri Gibier
DIRECTEUR DE LA RÉDACTION
Nicolas Barré
DIRECTEURS DÉLÉGUÉS DE LA RÉDACTION
Dominique Seux et François Vidal
RÉDACTEURS EN CHEF
David Barroux (Entreprises)
Laura Berny (Enquêtes)
bles à l’ensemble du marché. Jus-
qu’à présent, les investisseurs
comme les acheteurs physiques se
réfèrent aux chiffres publiés cha-
que jour par le LME sur les volumes
stockés par les sociétés qui possè-
dent une licence délivrée par la
Bourse. Mais ils n’ont qu’une idée
Europe. Après avoir travaillé pour
Hybrid Consulting à Londres, elle est
devenue directrice marketing et
communication de l’enseigne Krys
en 2015.
GENERALI
Jean Benoit Bordes
François-Xavier Dub
Jean Benoit Bordes est nommé
directeur général de Prudence
Créole, filiale de Generali à La
Réunion. François-Xavier Dub lui
succède à la tête des solutions
d’assurance de dommages de la
direction des partenariats de
Generali France.
Jean Benoit Bordes, 50 ans, titu-
laire d’un diplôme d’actuaire
Isup, a d’abord travaillé dans le
groupe Axa jusqu’à accéder au
poste de directeur technique
IARD d’Axa Global Direct en
2009. L’année suivante, il a rejoint
Generali France comme direc-
teur technique particulier. Il est
ensuite nommé directeur sinis-
tres dommages aux biens & RC et
construction en 2014, puis direc-
Daniel Fortin (Magazine, Opinions,
Innovation)
Arnaud Le Gal (Les Echos Entrepreneurs
et opérations spéciales)
Etienne Lefebvre (France et International)
Clémence Lemaistre (Information digitale)
Pascal Pogam (Information
et transformation digitale)
RÉDACTEUR EN CHEF TECHNIQUE
Didier Boileau
Capacité des grands
entrepôts du London
Metal Exchange
l Rotterdam (Pays-Bas) :
695.823 m2
l Busan (Corée) : 559.891 m2
l Port Kelang (Malaisie) :
417.724 m2
l Anvers (Belgique) :
292.238 m2
l Nouvelle-Orléans (Etats-
Unis) : 233.791 m2
Au total, le LME gère environ
500 entrepôts, qui abritent
plus de 4 millions de mètres
carrés dans quatorze pays.
La Bourse précise
que « d’autres produits »
que des métaux peuvent
y être stockés.
approximative des stocks globaux.
Les réserves d’aluminium, par
exemple, sont bien plus importan-
tes en dehors des lieux estampillés
LME : pour 1 million de tonnes
entreposées au LME, les analystes
estiment généralement qu’il y a un
total de 8 à 9 millions de tonnes hors
LME. Le London Metal Exchange
fait face depuis plusieurs années à
une baisse de « ses » stocks. La
réforme qu’il a faite en 2013 pour
réduire les files d’attente à la sortie
de ses entrepôts explique en partie
ce recul. Actuellement, les réserves
d’aluminium sont au plus bas
depuis plus de dix ans, celles du nic-
kel au plus bas depuis plus de six
ans. En janvier, celles de zinc ont
atteint un plancher depuis 2007.
Mais un spécialiste souligne
aussi que les coûts de stockage de la
Bourse londonienne pour l’alumi-
nium sont « prohibitifs », à 15 dol-
lars par mois, contre 4 dollars pour
les entrepôts extérieurs. Selon lui,
« l’essentiel des flux physiques évite
donc ces entrepôts ». n
teur solutions des partenariats
IARD en 2016.
François-Xavier Dub, 35 ans,
ancien élève de l’Ecole polytechni-
que, titulaire d’un master of science
du MIT, conserve ses responsabili-
tés de directeur des solutions
d’assurances de personnes. Débu-
tant à l’inspection générale de la
Société Générale, il a officié chez
Exton Consulting. C’est en 2014 qu’il
a intégré la direction des partena-
riats de Generali France, où il est
successivement nommé responsa-
ble des opérations en 2014, direc-
teur des solutions d’assurances de
personnes en 2015, puis directeur
des solutions d’assurance-domma-
ges et de personnes en juin dernier.
SOLOCAL
Philippe Besnard
rejoint le conseil d’administration
en qualité de censeur.
Philippe Besnard, 52 ans,
diplômé de HEC Paris, est action-
naire de Solocal Group depuis
2016. Actuellement, il est associé
DIRECTEUR DE CRÉATION Fabien Laborde
DIRECTRICE ARTISTIQUE ADJOINTE
Marion Moulin
EDITORIALISTES
Cécile Cornudet, Jacques Hubert-Rodier,
Eric Le Boucher,Jean-Francis Pécresse,
Jean-Marc Vittori, Sabine Delanglade,
Laurent Flallo, Sylvie Ramadier (Le Crible)
LES ECHOS EXECUTIVES
RÉDACTRICE EN CHEF Muriel Jasor
Vendredi 26 et samedi 27 juillet 2019 Les Echos
en bref
Lazard divise de moitié ses bénéfices
BANQUE La banque d’affaires franco-américaine Lazard a
publié un bénéfice net de 66 millions de dollars au deuxième
trimestre, en recul de 55 % sur un an. Sur six mois, ses profits
s’affichent également en baisse de 47 %, à 163 millions de
dollars. Tant les revenus du conseil (–21%) que de la gestion
d’actifs (–12%) ont reculé. Des chiffres cependant au-dessus du
consensus des analystes. « Nous sommes bien positionnés pour
la seconde moitié, avec la reprise du conseil financier et la
croissance des actifs sous gestion », a commenté Kenneth Jacobs,
le président et CEO de Lazard. L’action a bien réagi en Bourse, à
+6,67 % en milieu de journée à 40,32 dollars.
L’assurance-vie attire de plus en plus
les avoirs des épargnants
ÉPARGNE En juin, le marché français de l’assurance-vie a réalisé
une collecte nette de 2,4 milliards d’euros, un niveau nettement
supérieur à la collecte du mois de mai qui s’élevait à 1,9 milliard
d’euros. C’est le sixième mois de collecte nette positive depuis le
début de l’année. Au total, 15,1 milliards d’euros ont été placés sur
les assurances-vie depuis janvier, soit 3,4 milliards d’euros de
plus qu’en 2018 à la même période. Ces placements favorisent les
fonds euros : en juin, sur un an, la part des unités de compte
a diminué, passant de 31,1 % à 25,6 % des cotisations.
Nouveau record de dette à rendement
négatif au niveau mondial
MARCHÉS Au niveau mondial, 13.700 milliards de dollars
d’obligations affichent un taux négatif, c’est-à-dire que les
investisseurs paient pour détenir ces titres jusqu’à leur terme.
C’est un nouveau record. Pour la première fois, il est désormais
plus facile de trouver de la dette européenne à rendement
négatif que de la dette japonaise. Les obligations souveraines
constituent la majorité de ces titres, en premier lieu le Japon,
l’Allemagne et la France, mais de plus en plus d’obligations
d’entreprises sont également concernées.
UBS va renforcer sa position au capital
de La Maison de Gestion
GESTION D’ACTIFS UBS France va monter au capital d’UBS
La Maison de Gestion. La filiale de la banque suisse a signé un
accord de principe pour porter sa participation au capital de
51 % à 95 %. UBS La Maison de Gestion avait été créé en 2017
suite au rapprochement des activités de gestion d’actifs d’UBS
France et de Banque Leonardo. Le projet a bénéficié du soutien
de plusieurs grands noms du capitalisme français, dont le
groupe Dassault et Michel David-Weill, l’ancien patron de
Lazard. La société affiche à ce jour environ 5 milliards d’euros
d’actifs sous gestion.
fr
gérant de Fast-Up Partners. Préa-
lablement, il a cofondé Quantum +
Advertising. Ils sont nés
un 26 juillet
ORGANISATION
UIC
•55Sandra
ans.
Bullock, actrice,
François Davenne
est le nouveau directeur général
•neuropsychiatre,
Boris Cyrulnik,
82 ans.
de l’UIC, organisation mondiale
des chemins de fer.
•PDGJacques Desclaux,
de Roxel France, 64 ans.
François Davenne, 54 ans, diplômé
•51 Frédéric
ans.
Diefenthal, acteur,
de l’Ecole nationale supérieure des
télécommunications d’Evry, est un
•et Nicholas Evans, journaliste
écrivain, 69 ans.
ancien élève de l’ENA. Au cours de
sa carrière, il a assumé diverses res-
•pâtissière,
Claire Heitzler, chef
41 ans.
ponsabilités, notamment à la ville
de Paris et au ministère des Trans-
•76Mick
ans.
Jagger, chanteur,
ports, dans lequel il passe trois ans
avant d’être élu en 2012, secrétaire
•74Helen
ans.
Mirren, actrice,
général de l’Organisation intergou-
vernementale pour les transports
•ancienne
Nicole Notat,
secrétaire générale
internationaux par fer (Otif). En jan- de la CFDT, PDG de Vigeo Eiris,
vier dernier, il a rejoint l’UIC en qua- 72 ans.
lité de directeur général adjoint. •économiste,
Edmund Phelps,
86 ans.
, Envoyez vos nominations à
carnetlesechos@nomination.fr
•43Alice
ans.
Taglioni, actrice,
LES ECHOS WEEK-END DIRECTEUR DE LA DIFFUSION ET DU MARKETING CLIENTS
DIRECTEUR DE LA RÉDACTION Etienne Porteaux
Henri Gibier DIRECTEUR STRATÉGIE ET COMMUNICATION Fabrice Février
RÉDACTEURS EN CHEF Gilles Denis, PUBLICITÉ Les Echos Le Parisien Médias
Karl de Meyer et Lucie Robequain Tél. : 01 87 39 78 00.
DIRECTRICE ARTISTIQUE Cécile Texeraud PRÉSIDENTE Corinne Mrejen
SÉRIE LIMITÉE DIRECTEUR GÉNÉRAL Philippe Pignol
RÉDACTRICE EN CHEF Frédérique Dedet DIRECTRICE PUBLICITÉ FINANCIÈRE Céline Vandromme
DIRECTRICE ARTISTIQUE DIRECTRICE PUBLICITÉ COMMERCIALE Emmanuelle Denis
Clarice Fensterseifer DIRECTRICE PUBLICITÉ LIFESTYLE Anne-Valérie Oesterlé
 РЕЛИЗ ПОДГОТОВИЛА ГРУППА "What's News" VK.COM/WSNWS

Les Echos Vendredi 26 et samedi 27 juillet 2019 // 25

CESSION D’ENTREPRISE GROUPE SPECIALISE DANS LA FABRICATION DE RECHERCHE REPRENEUR EN PLAN DE CESSION
Maître Frédéric siège social : TIGNIEU-JAMEYZIEU (38230) VANNES, ROBINETTERIE ET NEGOCE DE TUYAUX
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AGENCE DE COMMUNICATION SPÉCIALISÉE
BRUNET Activité : Travaux d’installation électrique PARTENAIRES/REPRENEURS
EN IDENTITÉ DE MARQUE
dans tous locaux Maître Nicolas
DESHAYES Chiffre d’affaires au 31/12/18 : 1.592 K € Agence de communication créée en 2012 spécialisée
Administrateur Effectif : 67 salariés 8, rue de Signeulx Effectif : 19 dans le conseil en identité de marque.
Activité : fonderie, forge, parachèvement, contrôles RCCM, RX
judiciaire Chiffre d’Affaires 2018 : 6 373 531 € 41000 BLOIS
sur site 7 salariés / 678 k€ de chiffre d’affaires en 2018
55, Rue Aristide à l’égard de laquelle une procédure de redressement judiciaire a été Localisation : Maine-et-Loire Date limite de dépôt des offres :
Briand ouverte par le Tribunal de Commerce de VIENNE par jugement en date CONTACT: Clients : nucléaire, marine, O & G, ferroviaire, industrie
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77100 MEAUX Maître Frédéric BRUNET invite tout candidat intéressé
Tél.: 02.47.20.47.50 Date Redressement Judiciaire : 19 juillet 2019
Fax: 02.47.66.27.28 La date limite de dépôt des offres est fixée au : 06/09/2019 à 12h00 Les candidats repreneurs sont invités à contacter par écrit, pour accéder à la data room :
Tél : 01 60 24 41 34 par la reprise de cette société à lui adresser une offre de rachat blois@ajassocies.fr
conformément au dispositions de l’article L.642-1 et suivants du
Une data room hébergée sur notre site www.ajadataroom.fr sera accessible Maître Florent HUNSINGER
Fax : 01 60 24 82 74 www.ajadataroom.fr après acceptation d’un engagement de confidentialité. Réf. à rappeler : 22511
Administrateur judiciaire - 22 avenue Victoria - 75001 PARIS
Code de Commerce au plus tard le 5 septembre 2019 à 15h00. F. MICHEL - A. MIROITE - C.GORINS - N.DESHAYES - C.BIDAN - Y.BOURGOIN
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Me Franck MICHEL PARTENAIRES/REPRENEURS RÉGION AUVERGNE
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37000 TOURS agricoles tout terrain, quads, pièces détachées et accessoires. Agences localisées
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de chauffages. Localisation : Indre-et-Loire Clientèle : agriculteurs à 90 % et communes
Frédéric BLANCHARD Actifs à céder : Fonds de commerce
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maisons individuelles (25%) et pour des bâtiments agricoles (75%). Tél.: 02.47.20.47.50 Date Redressement Judiciaire : 3 juillet 2019 Exercice clos le 30/09/2017 : CA : 11.306 K€ / Résultat : 402 K€
Chiffre d’affaires au au 31.12.2018 : 1 086 135 €
Chiffre d’affaires au au 31.12.2017 : 968 976 € Fax: 02.47.66.27.28 La date limite de dépôt des offres est fixée au : 06/09/2019 à 12h00 Exercice clos le 30/09/2018 : CA : 8.563 K€ / Résultat : -221 K€
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repreneur et justifiant de sa capacité commerciale et financière à intervenir dans une telle affaire. F. MICHEL - A.MIROITE - C.GORINS - N.DESHAYES - C.BIDAN - Y.BOURGOIN
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Mise à Prix : 230.000 €
Pour consulter le cahier des conditions de vente, s’adresser :
au Greffe du Juge de l’Exécution du TGI de PARIS, où il a été déposé
sous la Référence Greffe 18/00037, à Maître Denis LANCEREAU, Avocat
associé du Cabinet TOCQUEVILLE, demeurant 22 rue de Tocqueville,
75017 PARIS, Tél. : 01 56 33 26 26 (uniquement de 14 H à 16 H)
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enchères publiques, au palais de justice de BOBIGNY (93)
93 VENTE aux enchères publiques, au palais de justice de BOBIGNY (93)
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BOBIGNY Tél. 01.48.30.11.11, dépositaire d’une copie du cahier des CCV
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est déposé - Sur les lieux pour visiter, où une visite sera organisée. - Sur les lieux pour visiter, le : Lundi 2 septembre 2019 à 14 h
Retrouvez toutes les informations sur le site www.vlimmo.fr (réf : 125414) Retrouvez toutes les informations sur le site www.vlimmo.fr (réf : 125331)

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Mise à Prix : 50.000 €
Pour consulter le cahier des conditions de vente, s’adresser :
au Greffe du Juge de l’Exécution du TGI de PARIS, où il a été déposé
sous la Référence Greffe 18/00385, à Maître Denis LANCEREAU, Avocat
associé du Cabinet TOCQUEVILLE, demeurant 22 rue de Tocqueville,
75017 PARIS, Tél. : 01 56 33 26 26 (uniquement de 14 H à 16 H)
VISITE sur place le Mardi 3 septembre 2019 de 16 h 00 à 17 h 00
93 VENTEleauxmardi
enchères publiques, au palais de justice de BOBIGNY (93)
93 VENTE auxle enchères publiques, au palais de justice de BOBIGNY (93)
93 3 septembre 2019 à 13h30 - EN UN SEUL LOT 93 mardi 10 septembre 2019 à 13h30 - EN UN LOT
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- Au greffe du juge de l’exécution du TGI de BOBIGNY où le CCV est déposé juge de l’exécution du TGI de BOBIGNY où le CCV est déposé - Sur
- Sur les lieux pour visiter, le : Lundi 26 août 2019 à 17 h les lieux pour visiter, le lundi 2 septembre 2019 de 10h.30 à 11h
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93 VENTEleauxmardi
enchères publiques, au palais de justice de BOBIGNY (93)
93 VENTE aux enchères publiques, au palais de justice de BOBIGNY (93)
94 VENTE aux enchères publiques, au palais de justice de CRETEIL (94)
93 3 septembre 2019 à 13h30 - EN UN SEUL LOT 93 le mardi 10 septembre 2019 à 13h30 - EN UN LOT 93 le mardi 12 septembre 2019 à 9h30 - EN UN SEUL LOT
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Consignation pour enchérir : 3.000 € (93) LES PAVILLONS SOUS BOIS, Tél. 01.48.47.43.47, dépositaire d’une copie du Mise à Prix : 15.000 €
S’adresser : - A Maître Valérie GARÇON, avocat de la SCP W2G, 21 av. du général de Gaulle CCV - Au greffe du juge de l’exécution du TGI de BOBIGNY où le CCV est déposé Consignation pour enchérir : 3.000 €
(93) ROSNY SOUS BOIS, Tél. 01.48.54.90.87 dépositaire d’une copie du CCV - Maître - Sur les lieux pour visiter, le lundi 2 septembre 2019 de 9h. à 9h30. S’adresser : - A Maître Francis RAIMON, avocat, membre de la SCP AKPR,
Thierry LAISNE, inscrit au Barreau du Val d’Oise, 9 bis rue Bourgeois (95170) DEUIL LA
Retrouvez toutes les informations sur le site www.vlimmo.fr (réf : 125444) 14 rue Lejemptel (94300) VINCENNES, Tél. 01.43.74.74.94, www.akpr.com
BARRE, Tél. 01.34.28.87.33 - Au greffe du juge de l’exécution du TGI de BOBIGNY où le dépositaire du CCV. - Au greffe du juge de l’exécution du TGI de CRETEIL où le
CCV est déposé – Sur les lieux pour visiter, le : Jeudi 1er août 2019 de 14h30 à 15h30 VENTE aux enchères publiques, au palais de justice de BOBIGNY (93) CCV est déposé - Sur les lieux pour visiter, le : lundi 2 septembre 2019 à 14H
93
Retrouvez toutes les informations sur le site www.vlimmo.fr (réf : 125495) 93 le mardi 3 septembre 2019 à 13h30 - EN UN LOT
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aux enchères et consultez gratuitement les résultats S’adresser : A Maître Alain CIEOL avocat, 27-29 rue de Carency
(93) BOBIGNY, Tél. 01.48.30.11.11, dépositaire d’une copie du CCV
ainsi que notre newsletter - Au greffe du juge de l’exécution du TGI de BOBIGNY où le CCV est agence@immolegal.fr - Tél : 01.42.96.96.72
déposé - Sur les lieux pour visiter, le : Lundi 26 août 2019 à 15h30
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26 // FINANCE & MARCHES Vendredi 26 et samedi 27 juillet 2019 Les Echos

euronext
SÉANCE DU 25 - 07 - 2019 A : Indicateur acompte, solde ou total du dividende. BPA : Bénfice par action. PER : Price Earning Ratio. Les plus hauts et plus bas ajustés sont sur l’année
CAC 40 : 5578,05 (-0,50 %) NEXT 20 : 11675,57 (-0,21 %) civile. Les valeurs classées par ordre alphabétique sont regroupées en trois classes de capitalisation signalées par les lettres A pour les capitalisations
CAC LARGE 60 : 6159,26 (-0,47 %) supérieures à 1 milliard d’euros, B pour les capitalisations comprises entre 1 milliard d’euros et 150 millions d’euros et C pour les capitalisations inférieures
CAC ALL-TRADABLE : 4318,58 (-0,46 %) à 150 millions d’euros. L : Valeurs de l’indice CACNext20. R : Valeurs de l’indice CACLarge60. G : Valeurs de l’indice CACMid60. g : Valeurs de l’indice
DATE DE PROROGATION : 26 JUILLET CACSmall. Les bénéfices par action : source FacSet JCF Estimates. Mise en ligne intégrale des informations réglementées sur www.lesechos-comfi.fr

CAC 40 SRD Suite VALEURS FRANÇAISES SRD Suite VALEURS FRANÇAISES

VALEURS MNÉMO / INFO / OUV CLOT % VEIL % AN BPA VALEURS MNÉMO / INFO / OUV CLOT % VEIL % AN BPA VALEURS MNÉMO / INFO / OUV CLOT % VEIL % AN BPA VALEURS MNÉMO / INFO / OUV CLOT % VEIL % AN BPA
OST VOL. + HAUT % MOIS + HAUT AN PER OST VOL. + HAUT % MOIS + HAUT AN PER OST VOL. + HAUT % MOIS + HAUT AN PER OST VOL. + HAUT % MOIS + HAUT AN PER
ISIN / DEVISE / DATE DÉTACH. / DIV NB TITRES + BAS % 52 S. + BAS AN RDT ISIN / DEVISE / DATE DÉTACH. / DIV NB TITRES + BAS % 52 S. + BAS AN RDT ISIN / DEVISE / DATE DÉTACH. / DIV NB TITRES + BAS % 52 S. + BAS AN RDT ISIN / DEVISE / DATE DÉTACH. / DIV NB TITRES + BAS % 52 S. + BAS AN RDT
ACCOR (AC) R A 41,36 40,96 - 0,27 + 10,37 MICHELIN (ML) R A 110,8 107,2 - 2,55 + 23,64 GENFIT (GNFT) G B 16,1 15,95 - 0,31 - 8,07 ROBERTET SA (CBE) B /190719 + 30,09
737168 41,49 +10,29 41,49 851643 111 - 2,77 118,6 334808 16,3 -10,39 24,06 C.I.P. - 0,99 580
FR0000120404 10/05/19 1,05 270.045.923 40,68 - 6,61 32,39 2,56 FR0000121261 21/05/19 3,7 179.885.424 107,15 - 0,33 83,74 3,45 FR0004163111 38.831.421 15,87 - 34,68 15,79 FR0000045601 27/06/19 5,6 143.582 + 39,85 390,2 1
AIR LIQUIDE (AI) R A 124,45 122,7 - 1,21 + 13,14 ORANGE (ORA) R A 13,37 13,39 + 1,79 - 5,4 GENSIGHT (SIGHT) C 1,55 1,542 - 14,99 - 53,69 ROBERTET SA (CBR) B /040119
1049625 124,6 + 0,66 124,95 13508332 13,575 - 3,53 14,91 868548 1,61 + 6,93 3,79 C.D.V. NOM. 44
FR0000120073 20/05/19 2,65 428.780.444 121,3 + 12,21 102,05 2,16 FR0000133308 04/06/19 0,4 2.660.056.599 13,275 - 4,22 13,08 2,99 FR0013183985 28.724.541 1,404 - 31,47 1,35 FR0000045619 44
AIRBUS GROUP (AIR) R A 132,34 130,5 - 1,11 + 55,43 3,4 PERNOD-RICARD (RI) R A 159,2 157,4 - 0,63 + 9,84 GETLINK (GET) LR A 13,52 13,36 - 1,04 + 13,9
1153269 13,54 - 6,25 14,85 ROTHSCHILD & CO (ROTH) G A 28,45 28,3 + 0,18 - 8,27
1303089 133,38 + 4,25 133,86 38,44 356332 159,8 - 3,44 165,45 20550 28,45 + 2,17 31,2
NL0000235190 15/04/19 1,4 778.198.834 129,92 + 24,4 77,5 1,26 FR0000120693 08/07/19 1,18 265.421.592 156,55 + 14,14 136 0,75 FR0010533075 23/05/19 0,36 550.000.000 13,35 + 18,39 11,615 2,7
FR0000031684 20/05/19 0,79 77.567.512 28,2 - 7,52 25,55 2,79
ARCELORMITTAL (MT) A 15,88 15,406 - 1,74 - 15,07 PEUGEOT (UG) R A 23,44 23,05 - 0,04 + 23,63 GL EVENTS (GLO) g B 24 24,2 + 1,47 + 40,53
25345 24,25 + 5,45 24,8 RUBIS (RUI) A 51,15 50,85 - 0,2 + 8,47
6385844 16,042 + 2,8 21,775 2639739 23,59 + 9,24 25,02 FR0000066672 01/07/19 0,65 29.982.787 23,95 + 2,63 15,92 2,69 DIV 2 28/07/17 184557 51,5 + 3,4 53,35
LU1598757687 16/05/19 0,15 1.021.903.623 15,246 - 41,2 12,898 FR0000121501 02/05/19 0,78 904.828.213 22,73 - 2,91 17,87 3,38 FR0013269123 17/06/19 1,59 100.083.076 50,85 + 5,5 43,64 3,13
GROUPE CRIT (CEN) g B 60 60,6 + 1 + 14,34
ATOS SE (ATO) R A 76,7 73,74 - 5,39 + 38,96 PUBLICIS GROUPE (PUB) R A 44,57 45,3 + 2,42 - 9,54 874 60,6 + 0,17 69,9 SARTORIUS STED. BIO. (DIM) A 147,6 144,9 - 1,56 + 65,88
868275 78,18 + 2,7 79,84 1199332 45,56 - 0,4 55,76 FR0000036675 26/06/19 1 11.250.000 59,6 - 21,5 48 1,65 DIV 6 10/05/16 67540 148,1 + 5,23 150,7
FR0000051732 03/05/19 1,7 107.157.904 73,3 - 15,5 50,111 2,31 FR0000130577 25/06/19 2,12 235.887.471 44,4 - 13,68 42,65 4,68
GROUPE FLO (FLO) g B 0,22 0,22 + 12,82 FR0013154002 29/03/19 0,57 92.180.190 143,8 + 42,62 83
AXA (CS) R A 23,61 23,54 + 24,83 RENAULT (RNO) R A 53,5 52,29 - 1,66 - 4,14 EX D S 13/06/17 34384 0,22 - 0,45 0,252
7779984 23,82 + 1,82 23,985 1329133 54,05 - 3,98 64,2 FR0004076891 08/07/14 0,06 765.157.113 0,212 - 19,12 0,185 SAVENCIA (BH) B 64,8 64,6 + 15,77
FR0000120628 02/05/19 1,34 2.414.928.690 23,355 + 12,42 18,428 5,69 FR0000131906 18/06/19 3,55 295.722.284 51,22 - 27,51 49,855 6,79 2138 65,8 71
GROUPE GORGÉ (GOE) g B 14,8 14,7 - 0,81 + 74,79 FR0000120107 13/05/19 1 14.032.930 64,6 - 12,23 55,4 1,55
BNP PARIBAS (BNP) R A 43,17 42,99 + 0,14 + 8,9 SAFRAN (SAF) R A 136,2 132,95 - 2,21 + 26,14 4531 14,94 -11,23 17,46
6937725 44,6 + 6,25 49,315 1081207 137,2 + 1,06 137,2 FR0000062671 04/07/19 0,32 13.502.843 14,54 + 0,41 8,26 2,18 SCOR (SCR) LR A 39,1 38,5 - 1,16 - 2,28
FR0000131104 29/05/19 3,02 1.249.798.561 42,485 - 19,15 38,135 7,03 FR0000073272 27/05/19 1,82 435.767.951 132,8 + 24,14 101,1 1,37 GROUPE LDLC (LDL) g C 6,1 6,16 + 1,32 + 6,57 407473 39,1 + 0,26 42,2
NOM. 6690 6,2 - 6,67 8,9 FR0010411983 30/04/19 1,75 186.540.376 38,12 + 19,49 34,69
BOUYGUES (EN) R A 33,21 33,34 + 1,03 + 6,38 SAINT-GOBAIN (SGO) R A 35,495 35,28 + 0,33 + 20,97
1343457 33,63 + 4,84 35,59 2010555 35,665 + 4,07 37,2 FR0000075442 06/10/16 0,5 6.322.106 6,08 - 63,55 5,5 SEB (SK) G A 152,8 151,7 + 34,49
FR0000120503 30/04/19 1,7 371.696.908 33,14 - 8,81 29,02 5,1 FR0000125007 10/06/19 1,33 546.585.596 34,865 - 4,39 28,275 3,77 GROUPE PARTOUCHE (PARP) 25,7 25,4 - 1,55 + 27 107900 156,4 - 2,13 166,8
CAP-GEMINI (CAP) R A 114,8 113 - 1,01 + 30,18 SANOFI (SAN) R A 76 75,4 - 0,44 - 0,34 REGR. 803 26 + 0,79 26,3 FR0000121709 27/05/19 2,14 50.169.049 151,5 - 5,83 107 1,41
466922 115,45 + 0,49 115,8 2829367 76,85 - 2,14 80,28 FR0012612646 11/09/17 0,31 9.627.034 25,4 - 5,22 17,9 SES-IMAGOTAG (SESL) g B 31,8 31,5 - 0,63 + 73,27
FR0000125338 05/06/19 1,7 167.293.730 112 - 2,38 79,8 1,5 FR0000120578 09/05/19 3,07 1.252.019.921 75,16 + 2,71 71,74 4,07 GTT (GTT) Gg A 90 89,15 - 0,72 + 32,76 1106 31,8 + 1,94 35,7
CARREFOUR (CA) R A 17,75 18,02 + 2,15 + 20,86 SCHNEIDER ELECTRIC (SU) R A 80,4 79 + 1,88 + 32,28 26185 91,45 + 3,3 92,35 FR0010282822 25/06/12 0,5 14.376.762 31,4 + 19,32 16,84
3668405 18,045 + 9,61 18,175 2335268 81,36 + 1,2 81,36 FR0011726835 27/05/19 1,79 37.028.800 89,15 + 76,71 63,7 2,01
SHOWROOMPRIVÉ (SRP) g B 1,298 1,282 - 1,39 - 46,8
FR0000120172 20/06/19 0,46 806.349.406 17,65 + 30,06 14,485 2,55 FR0000121972 30/04/19 2,35 581.982.902 79 + 12,89 57,58 2,98 HAULOTTE GROUP (PIG) B 7,34 7,37 - 0,27 - 16,53 240290 1,316 -39,53 3,39
26117 7,47 - 1,47 9,65 FR0013006558 34.623.503 1,278 - 78,88 1,234
CREDIT AGRICOLE (ACA) R A 11,1 11,05 + 0,09 + 17,18 SOCIÉTÉ GÉNÉRALE (GLE) R A 23,25 22,99 - 0,76 - 17,36 FR0000066755 10/07/19 0,22 31.371.274 7,34 - 43,04 7 2,99
7333323 11,44 + 8,12 12,505 6983874 23,96 + 7,3 30,385 SIPH (SIPH) g B /240719 + 0,99
FR0000045072 24/05/19 0,69 2.866.437.156 10,97 - 4,49 9,095 6,24 FR0000130809 27/05/19 2,2 847.732.648 22,735 - 37,35 20,81 9,57 HEXAOM (HEXA) g B 33,55 33,5 - 0,89 + 4,52
5484 33,55 - 8,97 39,85 + 3,14 85
DANONE (BN) R A 76,06 77,2 + 2,5 + 25,51 SODEXO (SW) R A 102,75 103,25 + 1,42 + 15,36 FR0004159473 11/06/19 1,5 6.937.593 33,4 - 19,66 30 4,48 FR0000036857 30/05/19 0,79 5.060.790 - 3,53 76,5 79
3030919 77,3 + 2,55 77,3 243121 103,6 + 0,73 108,65 HIGH CO (HCO) g C 5,44 5,46 + 23,67 SOITEC (SOI) G A 93,75 93,15 - 0,11 + 84,09
FR0000120644 07/05/19 1,94 686.073.600 75,76 + 18,22 60,2 2,51 FR0000121220 30/01/19 2,75 147.454.887 102,35 + 13,14 86,78 2,66 6612 5,5 + 7,06 5,6 EX-DS 13/05/16 REGR.1P20 75919 94,9 - 0,75 100,5
DASSAULT SYSTEMES (DSY) R A 141,6 136,45 - 3,19 + 31,58 STMICROELETRONICS (STM) R A 17,4 17,08 - 2,96 + 36,8 0,23 FR0000054231 24/05/19 0,16 22.421.332 5,42 + 8,33 4,305 2,93 FR0013227113 30.311.510 91,7 + 31,2 48,6
449686 142,7 - 2,88 147,2 5692261 17,555 +14,82 17,62 75,16 ICADE (ICAD) G A 79,35 78,4 - 1,07 + 17,89 SOLOCAL GPE (LOCAL) g B 0,77 0,77 + 0,39 + 52,93
FR0000130650 29/05/19 0,65 262.927.968 135,8 + 9,47 96,02 0,43 NL0000226223 17/06/19 0,05 911.174.420 16,895 - 9,2 10,635 0,35 93412 79,85 - 0,76 81,95 REGR. 2230093 0,78 - 7,78 0,979
ENGIE (ENGI) R A 14,035 13,95 - 0,61 + 11,38 1,21 TECHNIPFMC (FTI) R A 24,26 25,03 + 4,77 + 41,81 FR0000035081 02/07/19 2,3 74.535.741 78,3 - 6,67 64,05 FR0012938884 584.630.522 0,756 - 29,74 0,391
6383315 14,195 + 4,38 14,215 11,57 2610235 25,04 +15,08 25,04 ID LOGISTIC (IDL) g B 171,6 171,2 + 0,23 + 48,87
FR0010208488 21/05/19 0,75 2.435.285.011 13,865 + 3,3 12,17 5,38 GB00BDSFG982 20/05/19 0,13 446.570.753 24,19 - 2,68 16,6 SOMFY (SO) A 83,1 83,2 + 0,12 + 32,06
1538 172,4 +11,17 174,6 2096 84,3 - 0,36 85,9
ESSILORLUXOTTICA (EI) R A 119,2 119 - 0,13 + 7,74 THALES (HO) LR A 103,95 102,3 - 0,92 + 0,29 FR0010929125 5.643.607 171,2 + 22,81 112,2 FR0013199916 03/06/19 1,4 37.000.000 83 + 12,74 61,7 1,68
952958 120,1 + 8,38 120,1 387965 104,45 - 5,01 112,5 ILIAD (ILD) G A 94,02 93,04 - 0,64 - 24,14
FR0000121667 21/05/19 2,04 436.070.300 118,25 - 3,99 95,5 1,71 FR0000121329 21/05/19 1,58 213.181.224 102,2 - 9,31 94,32 1,54 165780 95,34 - 3,14 123,65 SOPRA STERIA GP (SOP) A 101,6 100 - 0,99 + 23,99
FR0004035913 24/06/19 0,9 59.128.951 93,04 - 34,34 83,1 0,97 47496 102,7 + 3,15 119,2
HERMES INTL (RMS) R A 650 641,2 - 0,4 + 32,26 TOTAL (FP) R A 48,79 47,92 - 1,09 + 3,77 FR0000050809 02/07/19 1,85 20.547.701 99,8 - 42,1 78,1 1,85
68812 652 + 2,1 652 6570367 48,935 - 2,09 52,27 IMERYS (NK) G A 45,86 45,56 - 0,22 + 8,53
FR0000052292 07/06/19 3,05 105.569.412 637,8 + 15,53 462,4 0,48 FR0000120271 11/06/19 0,64 2.666.726.280 47,6 - 9,24 44,775 1,34 139495 46,56 + 0,09 51,65 SPIE (SPIE) G A 16,49 16,29 - 0,61 + 40,55
FR0000120859 20/05/19 2,15 79.485.694 45,18 - 31,95 37,24 4,72 301465 16,52 + 2,07 17,78
KERING (KER) R A 524 508,9 - 2,04 + 23,64 UNIBAIL-R/WFD (URW) A 128,95 126,5 - 1,6 - 6,57 FR0012757854 29/05/19 0,41 150.000.000 16,26 - 7,71 10,99 2,52
327759 524,7 - 0,33 539,8 608638 129 - 2,09 158,16 INGENICO GROUP (ING) LR A 82,42 83,08 + 0,8 + 67,7
FR0000121485 02/05/19 7 126.279.322 506,4 + 1,05 380,7 1,38 FR0013326246 03/07/19 5,4 138.362.710 125,65 - 32,15 124,95 503456 83,5 + 7,56 83,5 SQLI (SQI) 21,45 21 - 2,33 + 27,43
FR0000125346 17/06/19 1,1 63.679.398 81,5 + 15,42 44,41 2988 21,45 + 4,22 24,45
L.V.M.H. (MC) R A 385,85 376,15 - 1,09 + 45,68 VEOLIA ENV. (VIE) R A 22,58 22,6 + 0,67 + 25,87
1096637 392,65 + 1,2 392,65 2046751 22,82 + 4,63 23,04 INNATE PHARMA (IPH) g B 5,91 5,915 - 0,17 - 20,44 FR0011289040 21/07/17 0,88 4.426.597 20,75 - 21,3 15,5
FR0000121014 25/04/19 4 505.431.285 371,55 + 22,7 243,65 1,06 FR0000124141 14/05/19 0,92 565.825.621 22,4 + 18,05 17,5 4,07 179078 6,145 + 5,44 8,08 ST DUPONT (DPT) g C 0,121 0,125 + 1,22 - 0,8
FR0010331421 64.043.905 5,875 + 29,49 5,485
LEGRAND (LR) R A 65,22 64,4 - 0,68 + 30,63 VINCI (DG) R A 93 91,5 - 1,4 + 27,05 2600 0,125 - 1,58 0,152
INSIDE SECURE (INSD) C 1,728 1,738 + 0,58 + 35,2 FR0000054199 16/09/14 0 524.279.556 0,121 - 24,55 0,113
699738 66,02 + 0,91 66,02 1394000 93,78 - 0,61 94,96 95889 1,792 + 8,63 1,92
FR0010307819 03/06/19 1,34 267.471.813 64,34 + 2,81 47,91 2,08 FR0000125486 23/04/19 1,92 600.879.862 91,5 + 8,85 70,2 2,1 FR0010291245 84.731.585 1,728 - 34,84 1,216 STEF (STF) g B 79,5 82 + 3,28 + 6,49
L'ORÉAL (OR) R A 248 248 + 0,36 + 23,26 VIVENDI (VIV) R A 24,88 24,7 - 0,48 + 16,07 INTERPARFUMS (ITP) g A 42,6 42,3 - 0,12 + 25,33 2639 82,1 +12,79 90
584688 251,2 - 2,4 257,8 3462389 25,02 - 0,32 26,69 22725 43,3 + 0,95 49,6 FR0000064271 03/05/19 2,5 13.165.649 79,5 - 17,67 70,5 3,05
FR0000120321 26/06/19 3,85 561.545.934 246 + 19,23 194,55 1,55 FR0000127771 16/04/19 0,5 1.264.684.312 24,5 + 20,37 20,8 2,02 FR0004024222 02/05/19 0,71 47.262.190 42 + 10,73 32,05 1,68 STENTYS (STNT) g C /220719 + 5,99
IPSEN (IPN) G A 114,3 112,1 - 1,41 - 0,66 - 3,56 0,724
170546 114,8 - 3,2 126,85 FR0010949404 26.824.657 - 61,21 0,4
FR0010259150 31/05/19 1 83.808.761 109 - 22,07 98,85 0,89 SUEZ (SEV) LR A 13,05 13,05 + 0,62 + 13,18
IPSOS (IPS) G A 23 24,7 + 6,7 + 20,25 1469788 13,175 + 2,63 13,25
245816 25,3 + 7,86 26,65 FR0010613471 20/05/19 0,65 621.362.579 12,97 + 10,03 10,815 4,98
SRD VALEURS FRANÇAISES
FR0000073298 01/07/19 0,88 44.436.235
JACQUET METAL SERVICE (JCQ) g B 16,7
22,8
16,4
- 15,64 19,34
- 0,97 + 5,67
3,56
SUPERSONIC IM. (SSI) g C 1,454
20900
1,46 + 0,41 + 7,35
1,46 + 0,27 1,5
16256 17,06 - 3,76 18,46 FR0010526814 23.416.627 1,45 - 39,29 0,851
FR0000033904 02/07/19 0,7 24.028.438 16,34 - 33,6 14,76 4,27
VALEURS MNÉMO / INFO / OUV CLOT % VEIL % AN BPA VALEURS MNÉMO / INFO / OUV CLOT % VEIL % AN BPA JCDECAUX (DEC) G A 25,76 25 - 4,36 + 1,96 SWORD GROUP (SWP) g B 30,2 30,6 + 1,33 + 5,52
OST VOL. + HAUT % MOIS + HAUT AN PER OST VOL. + HAUT % MOIS + HAUT AN PER 670795 26,22 - 4,8 29,74 1800 30,6 + 5,15 34,25
ISIN / DATE DÉTACH. COUPON / DIV NB TITRES + BAS % 52 S. + BAS AN RDT ISIN / DATE DÉTACH. COUPON / DIV NB TITRES + BAS % 52 S. + BAS AN RDT FR0000077919 21/05/19 0,58 212.813.204 24,42 - 12,46 23,84 2,32 FR0004180578 07/05/19 1,02 9.544.965 30,2 - 7,97 28,25 7,84
KAUFMAN & BROAD (KOF) B 37,64 37 - 1,54 + 10,78 SYNERGIE (SDG) g B 30,4 30,5 + 1,16 + 24,74
AB SCIENCE (AB) g B 4,39 4,38 - 0,91 + 26,3 CHARGEURS (CRI) g C 17,06 17,04 + 0,24 + 1,43 92547 38,44 +13,5 38,44 2443 30,5 - 2,71 35,9
23827 4,45 + 1,15 5,38 25665 17,12 - 3,29 21,84 FR0004007813 15/05/19 2,5 21.804.032 36,76 - 17,23 31,1 6,76 FR0000032658 19/06/19 0,8 24.362.000 30 - 28,24 22,6 2,62
FR0010557264 40.789.901 4,36 - 1,53 3,378 FR0000130692 10/05/19 0,37 23.756.103 16,84 - 32,65 15,98 1,76
ABC ARBITRAGE (ABCA) g B 6,34 6,34 + 0,16 + 4,28 CHRISTIAN DIOR (CDI) A 480,8 476 - 0,83 + 42,56 KLEPIERRE (LI) LR A 29,89 29,35 - 0,2 + 8,86 TARKETT (TKTT) G A 16,93 15,9 - 3,64 - 9,25
9353 6,38 - 1,86 6,71 EX D OP 08/06/17 21410 485,8 + 4,02 498,2 829996 30,02 + 0,38 32,72 278949 16,93 -23,11 22,36
FR0004040608 09/07/19 0,23 58.512.053 6,34 - 12,19 5,98 3,63 FR0000130403 25/04/19 4 180.507.516 475,4 + 27,07 323,9 0,84 FR0000121964 08/07/19 1,05 304.594.639 29,23 - 6,85 26,26 FR0004188670 12/06/19 0,6 65.550.281 15,76 - 29,89 15,63 3,77
ABIVAX (ABVX) g B 9,92 9,68 - 0,72 - 18,24 CIE DU CAMBODGE (CBDG) A /240719 + 22,32 KORIAN (KORI) A 34,58 34,6 + 0,12 + 11,33 TECHNICOLOR (TCH) G A 0,715 0,79 + 13,59 - 17,19
9281 9,92 +20,7 12,8 + 2,24 7000 133584 35 + 3,9 37,3 11262957 0,805 - 1,74 1,29
FR0012333284 11.788.939 9,45 + 45,13 7,2 FR0000079659 04/06/19 180 559.735 + 3,01 5700 2,63 FR0010386334 11/06/19 0,6 82.728.270 34,5 + 17,45 30,08 1,73
FR0010918292 21/06/17 0,06 414.461.178 0,715 - 31,3 0,687
ACANTHE DEV. (ACAN) C 0,52 0,526 + 1,15 + 6,05 CLARANOVA (CLA) g C 0,775 0,762 - 0,65 + 23,1 LAFARGEHOLCIM (LHN) A 45,42 45,27 - 0,09 + 26,35 4
41486 45,79 + 4,82 47,82 TELEPERFORMANCE (RCF) G A 182,7 180 - 0,66 + 28,94
19035 0,53 + 3,14 0,584 654167 0,784 + 4,96 0,923 CH0012214059 CHF 20/05/19 2 626.212.713 44,8 + 9,08 35,21 100160 183,1 + 4,11 184,4
FR0000064602 08/02/18 0,3 147.125.260 0,52 - 17,3 0,49 FR0004026714 394.428.788 0,762 - 9,07 0,563 FR0000051807 13/05/19 1,9 58.580.600 179,2 + 12,99 133,7 1,06
ACTIA GROUP (ATI) g C 4,595 4,605 + 0,22 + 36,24 CNP ASSURANCES (CNP) GR A 19,8 19,56 - 0,96 + 5,62 LAGARDÈRE (MMB) G A 22,14 21,94 - 0,36 - 0,36
21782 4,68 +10,83 4,68 421785 19,88 - 1,66 21,72 210193 22,24 - 2,05 25,26 TERREIS (TER) B 34,4 34,6 + 0,58 - 3,89
FR0000076655 12/06/19 0,1 20.099.941 4,595 - 41,34 2,99 2,17 FR0000120222 26/04/19 0,89 686.618.477 19,45 + 0,31 17,92 4,55 FR0000130213 14/05/19 1,3 131.133.286 21,92 - 6,16 21,34 5,93 1521 34,6 -41,36 59,6
LATECOERE (LAT) g C 3,83 3,83 + 0,39 + 37,77 FR0010407049 01/07/19 25,38 25.619.774 34,4 - 18,78 32,9
ADOCIA (ADOC) g B 19,4 18,9 - 2,68 + 14,27 COFACE (COFA) G A 10,75 10,61 - 0,47 + 33,8 327608 3,83 +32,99 3,84
18792 19,4 -14,67 22,6 94621 10,79 +23,73 10,79 TF1 (TFI) G A 9,25 8,825 - 0,84 + 24,65
FR0011184241 6.916.753 18,72 + 5,82 13,12 FR0010667147 22/05/19 0,79 153.899.261 10,6 + 16,72 7,64 7,45 FR0000032278 29/06/07 0,75 95.168.518 3,815 - 9,67 2,61 669300 9,47 - 3,23 10,23
AÉROPORTS DE PARIS (ADP) G A 163,8 161 - 1,53 - 2,72 COLAS (RE) A 142,8 141,4 - 0,98 + 1 LE BÉLIER (BELI) g C 28 27,6 - 8 - 8,76 FR0000054900 29/04/19 0,4 210.657.325 8,755 - 3,02 6,36 4,53
60482 164,5 + 1,39 183,1 579 143 + 3,06 147,8 9406 28,85 - 8,61 36,8
FR0000072399 21/05/19 1,18 6.582.120 26,85 - 44,8 26,85 4,28 TFF GROUP (TFF) B 36,9 36,7 - 0,54 + 4,87
FR0010340141 07/06/19 3 98.960.602 161 - 18,23 150 1,86 FR0000121634 29/04/19 5,55 32.654.499 140,2 - 18,83 131,6 3,93 753 36,9 - 3,42 43,6
AIR FRANCE-KLM (AF) G A 9,17 9 - 1,36 - 5,06 COVIVIO (COV) G A 94,35 93,4 - 0,9 + 10,93 LNA SANTÉ (LNA) g B 48,9 49 + 0,2 + 12,51 FR0013295789 06/11/18 0,35 21.680.000 36,5 - 5,9 34 0,95
2605649 9,286 +18,55 12,73 160366 94,35 + 1,85 97,9 7847 49,3 + 9,74 49,95
FR0000031122 14/07/08 0,58 428.634.035 8,89 + 23,76 7,46 FR0000064578 13/05/19 4,6 87.141.661 93,3 + 6,02 81,95 FR0004170017 08/07/19 0,38 9.705.937 48,4 - 7,55 41,85 THERMADOR GROUPE (THEP) B 55,4 55,8 - 0,36 + 25,39
LECTRA (LSS) B 19,68 20,45 + 4,44 + 12,49 986 56,4 + 1,45 58
AKKA TECHNOLOGIES (AKA) g B 70,5 70,3 + 1,01 + 59,05 COVIVIO HOTELS (COVH) A 26,2 26,2 + 0,77 + 7,82 30255 20,65 - 6,41 24 FR0013333432 23/04/19 1,75 9.109.752 55,4 + 0,36 43 3,14
33478 71,9 +12,84 71,9 857 26,2 + 1,95 28,8 FR0000065484 03/05/19 0,4 31.885.155 19,68 + 12,98 17,84 1,96
FR0004180537 28/06/19 0,49 20.291.990 70,1 + 11,23 42,1 1 FR0000060303 10/04/19 1,55 121.036.633 25,9 + 0,38 23,5 TIKEHAU CAPITAL (TKO) g A 20 19,75 - 0,25 + 0,51
AKWEL (AKW) g B 17,74 17,8 + 0,57 + 10,56 DASSAULT AV. (AM) G A 1269 1257 - 0,71 + 3,88 LINEDATA SVICES (LIN) g B 26,7 26,6 + 0,38 - 15,56 EX D S 03/07/17 8272 20,1 - 7,28 22,7
25013 17,8 + 5,95 18,78 4383 1275 + 1,05 1488 3044 26,7 - 1,12 38,3 FR0013230612 24/05/19 0,25 135.977.599 19,75 - 26,85 18,6 1,27
FR0000053027 05/06/19 0,3 26.741.040 17,38 - 21,59 13,5 1,69 FR0000121725 22/05/19 21,2 8.348.703 1246 - 22,69 1103 1,69 FR0004156297 05/07/19 1,35 7.132.856 26,4 - 25,91 26,2 5,08 TOUAX (TOUP) g C 4,8 4,79 - 0,62 - 1,84
ALD (ALD) A 13,4 13,46 + 0,6 + 29,42 DASSAULT SYSTÈMES (DSY) R A 141,6 136,45 - 3,19 + 31,58 LISI (FII) g A 24,3 27 + 15,14 + 31,71 1831 4,85 - 4,58 6,48
43590 13,66 - 1,03 14 449686 142,7 - 2,88 147,2 64414 27,4 -2 30,7 FR0000033003 30/12/14 0,5 7.011.547 4,79 - 43,11 4,03
FR0013258662 29/05/19 0,58 404.103.640 13,38 - 11,62 10,1 4,31 FR0000130650 29/05/19 0,65 262.927.968 135,8 + 9,47 96,02 0,43 FR0000050353 30/04/19 0,44 54.114.317 24,3 - 11,18 20,2 1,63
TRANSGÈNE (TNG) B 2,33 2,33 - 0,43 - 14,65
ALPES (CIE DES ) (CDA) g B 25,5 25,15 - 0,98 + 1,82 DBV TECHNOLOGIES (DBV) G B 18,4 18,09 - 0,55 + 70,5 LUMIBIRD (LBIRD) g C 16 16,26 + 1,12 + 47,82 16982 2,37 - 6,8 3,385
4365 25,5 - 1,95 27 111077 18,65 +24,16 22,32 7379 16,52 + 0,87 18,58
FR0000038242 18.429.867 15,76 + 20,66 10,66 FR0005175080 83.265.464 2,32 - 25,56 2,28
FR0000053324 12/03/19 0,65 24.457.051 25,05 - 15,46 22,55 1,99 FR0010417345 36.157.777 18,02 - 37,58 9,62
M6-MÉTROPOLE TV (MMT) G A 15,19 15,32 + 1,12 + 9,12 TRIGANO (TRI) g A 97,2 95 - 2,06 + 17,79
ALSTOM (ALO) LR A 38,04 38,46 + 1,24 + 9,04 DERICHEBOURG (DBG) g B 3,41 3,372 - 0,06 - 15,66 29433 97,8 +33,43 100,5
763750 38,58 - 8,86 42,75 137694 3,412 + 5,38 4,376 115504 15,35 - 6,36 18,18
FR0010220475 15/07/19 5,5 224.304.386 37,97 + 1,21 33,4 14,3 FR0000053381 12/02/19 0,14 159.397.489 3,35 - 33,82 3 4,15 FR0000053225 15/05/19 1 126.414.248 15,14 - 9,46 12,76 6,53 FR0005691656 11/01/19 2 19.336.269 94,4 - 19,22 66,1 2,11
ALTAREA (ALTA) g A 181,4 184,2 + 0,66 + 11,1 DEVOTEAM (DVT) g C 107,6 108,4 + 0,93 + 31,39 MAISONS DU MONDE (MDM) B 20,94 20,8 + 0,1 + 24,48 UBISOFT ENTERTAINMENT (UBI) LRA 76,24 76,3 + 0,47 + 8,26
2278 186 + 1,43 191,2 5859 108,6 + 7,33 112,4 96161 20,98 + 3,59 24,86 393990 77,06 +13 85,54
FR0000033219 29/05/19 12,75 16.660.596 181,4 - 4,26 163,4 FR0000073793 03/07/19 1 8.332.407 106 + 4,63 76,5 0,83 FR0013153541 02/07/19 0,47 45.241.894 20,54 - 29,11 16,15 2,26 FR0000054470 112.749.210 75,76 - 24,23 62,8
ALTEN (ATE) G A 109,5 109,7 + 0,09 + 50,89 DNXCORP (DNX) g C 3,36 3,42 + 1,79 - 22,8 MANITOU (MTU) g B 26,1 25,4 - 1,36 + 13,39 VALEO (FR) LR A 30 28,68 - 1,98 + 12,43
68858 111,1 + 3,69 111,9 2061 3,42 -12,08 5,88 35000 26,45 - 3,79 30,8 2255544 31,08 + 7,5 33,8
FR0000071946 20/06/19 1 33.905.796 108,9 + 29,44 70,25 0,91 FR0010436584 11/06/19 0,34 2.834.575 3,36 - 50,86 3,1 11,7 FR0000038606 17/06/19 0,78 39.668.399 25,1 - 18,33 20,8 3,07 FR0013176526 30/05/19 1,25 241.036.743 28,59 - 39,13 23,06 4,36
ALTRAN TECHNOLOGIES (ALT) G A 14,6 14,55 + 0,14 +107,71 EDENRED (EDEN) G A 45,9 45,5 - 0,11 + 41,7 MARIE BRIZARD W & S (MBWS) C2 1,98 + 0,51 + 0,57 VALLOUREC (VK) G A 2,9 3 + 11,36 + 84,56
468737 14,74 + 3,82 14,74 407221 46 + 3,03 46,96 35373 2,04 - 8,55 3,295
FR0000060873 27/09/07 0,5 42.762.312 1,98 - 65,2 1,759 43185511 3,19 +22,45 3,19
FR0000034639 27/06/19 0,24 257.021.105 14,46 + 76,9 6,51 1,65 FR0010908533 20/05/19 0,86 243.204.857 44,97 + 34,38 31,44 1,89 FR0000120354 04/06/15 0,81 457.987.760 2,88 - 45,41 1,37
AMPLITUDE SURG. (AMPLI) g 1,455 1,485 + 2,06 - 46 EDF (EDF) LR A 11,03 10,975 - 0,41 - 20,47 MAUNA KEA (MKEA) C 1,566 1,608 + 2,03 - 20
89677 1,65 -25,75 3,39 EX-DS 7/03/17 2095160 11,17 - 0,32 15,475 257132 1,656 -18,79 2,59 VALNEVA (VLA) g B 3,065 3,13 + 2,12 - 1,26
FR0012789667 47.804.841 1,455 - 53,3 1,44 FR0010242511 22/05/19 0,16 3.050.969.626 10,965 - 10,11 10,775 1,46 FR0010609263 25.201.338 1,566 - 43,58 1,412 38128 3,16 - 1,57 3,78
MEDIAWAN (MDW) B 10,76 10,44 - 2,97 - 5,09 FR0004056851 92.106.952 3,065 - 24,21 3,04
AMUNDI (AMUN) G A 63,3 61,9 - 1,75 + 34,1 EIFFAGE (FGR) LR A 91,5 90,58 - 0,79 + 24,15
EX-DS 15/03/17 108958 63,45 + 2,91 65,2 231805 91,98 + 1,89 93,44 7008 10,76 - 9,69 12,7 VICAT (VCT) G A 43,25 43,25 - 0,12 + 4,32
FR0004125920 24/05/19 2,9 201.704.354 61,7 + 6,39 44,59 4,69 FR0000130452 21/05/19 2,4 98.000.000 90,16 - 5,47 71,04 2,65 FR0013247137 31.812.965 10,38 - 26,48 10,38 35116 43,4 - 1,37 50,9
APRIL GROUP (APR) g B 21,7 21,8 + 9,27 EKINOPS (EKI) g 3,7 3,665 - 0,54 + 37,78 MERCIALYS (MERY) g A 11 10,54 - 11,95 FR0000031775 25/04/19 1,5 44.900.000 42,7 - 21,51 40,44 3,47
2149 21,8 + 0,93 21,8 23887 3,715 + 9,08 4,93 288885 11 - 6,14 13,82 VILMORIN & CIE (RIN) G A 49,9 50 + 0,81 - 2,65
FR0004037125 02/05/19 0,17 41.041.461 21,7 + 60,29 19,95 0,78 FR0011466069 23.692.152 3,66 + 6,7 2,535 FR0010241638 29/04/19 0,62 92.049.169 10,35 - 31,6 10,35 3482 50,6 + 3,95 60
ARCHOS (JXR) g C 0,171 0,173 + 1,05 - 52,71 ELIOR (ELIOR) G A 11,89 11,7 + 3,82 - 10,41 MERSEN (MRN) g B 33,45 33,65 + 0,9 + 43,19 FR0000052516 12/12/18 1,35 22.917.292 49,9 - 3 47 2,7
470449 0,178 - 8,68 0,397 537017 12,08 - 0,09 13,74 52884 33,95 - 0,59 34,8
FR0000039620 03/07/19 0,95 20.777.229 33,35 - 0,44 22,8 2,82 VIRBAC (VIRP) g A 176,4 173,2 - 1,37 + 52,2
FR0000182479 65.637.605 0,17 - 77,46 0,17 FR0011950732 27/03/19 0,34 172.289.164 11,61 - 14,97 9,605 2,91 3167 176,4 + 5,61 187,4
ARKEMA (AKE) L A 86,88 85,56 - 0,93 + 14,14 ELIS (ELIS) G A 17,02 17,41 + 3,02 + 19,66 METABOLIC EXPLORER (METEX) g C 1,58 1,576 + 0,13 - 1,99 FR0000031577 26/06/15 1,9 8.458.000 173 + 41,04 111,8
348573 87,1 + 6,71 95,62 668586 17,75 +11,46 17,75 7748 1,58 - 1,87 1,9
FR0010313833 27/05/19 2,5 76.532.456 83,84 - 17,53 72,88 2,92 FR0012435121 27/05/19 0,37 220.227.365 17,02 - 3,17 12,97 2,13 FR0004177046 23.261.500 1,56 - 19,01 1,358 VRANKEN-POMMERY M. (VRAP) B 21,8 22,1 + 0,46 - 6,75
ARTPRICE.COM (PRC) g C 12,3 12,5 + 3,31 - 12,95 EOS IMAGING (EOSI) C 1,054 1,038 - 0,38 - 69,34 NANOBIOTIX (NANO) g B 9,265 9,19 - 0,76 - 21,05 1291 22,1 - 3,49 24,3
8902 12,5 - 2,95 15,94 33964 1,058 -19,41 3,46 52589 9,34 - 3,52 15,8 FR0000062796 08/07/19 0,8 8.937.085 21,8 - 6,75 21,8 3,62
FR0000074783 6.651.515 12,12 - 11,1 11,56 FR0011191766 26.237.907 1,038 - 76,88 1,014 FR0011341205 13/05/19 22.360.039 9,19 - 38,32 9,13 WAVESTONE (WAVE) B 26,9 25,35 - 8,65 + 9,5
ASSYSTEM (ASY) g B 39,95 39,85 - 0,13 + 47,32 ERAMET (ERA) Gg A 51,5 49,25 - 10,52 - 18,39 NATIXIS (KN) LR A 3,789 3,755 - 0,4 - 8,84 19042 26,9 + 2,22 31,1
OPA 24/11/17 7576 40,1 +19,13 40,55 467292 53,9 -11,29 72,9 7525204 3,842 +10,51 5,352 FR0013357621 20.196.492 25,3 - 39,64 23,4
FR0000074148 17/06/19 1 15.668.216 39,7 + 45,97 25,75 2,51 FR0000131757 29/05/19 0,6 26.635.884 48,38 - 46,06 45,84 1,22 FR0000120685 31/05/19 0,78 3.153.078.482 3,703 - 37,42 3,262 20,77 WENDEL (MF) G A 123,9 124,8 + 1,14 + 19,2
ATARI (ATA) C 0,377 0,375 - 0,9 + 10,01 ERYTECH PHARMA (ERYP) g B 5,72 5,78 - 0,35 - 7,52 NEOEN (NEOEN) A 21,3 21,65 + 1,64 + 14,31 69553 126 + 4,96 126
274237 0,379 + 0,38 0,441 8775 5,92 - 5,4 8,94 24212 21,8 + 3,59 21,8 FR0000121204 21/05/19 2,8 45.158.247 123,6 + 0,81 101,4 2,24
FR0010478248 255.105.360 0,372 - 20,13 0,31 FR0011471135 17.940.035 5,72 - 38,18 5,72 FR0011675362 85.049.998 21,25 + 31,21 17,26
NETGEM (NTG) g C 1,12 1,14 + 1,79 + 16,33 WORLDLINE (WLN) G A 65,25 64,9 - 1,14 + 53,79
AUBAY (AUB) g C 31,05 31,35 + 1,13 + 11,37 ESI GROUP (ESI) g C 30,8 30,4 - 1,62 + 9,55 1136633 66,55 + 3,26 66,55
13329 31,7 - 0,32 33,9 827 30,9 - 3,8 33,6 2343 1,14 + 9,62 1,365
FR0000063737 21/05/19 0,33 13.193.296 30,9 - 22,3 25,8 1,05 FR0004110310 6.017.892 30,2 - 26,3 21,5 FR0004154060 20/05/19 0,1 30.721.059 1,11 - 51,28 0,86 8,77 FR0011981968 182.644.703 63,5 + 21,76 38,44
AUREA (AURE) C 6,04 6,04 + 0,33 + 9,82 EURAZEO (RF) G A 60,15 60 - 0,25 + 1,94 NEXANS (NEX) G A 31,9 31,21 - 1,23 + 28,28 X-FAB SILICON (XFAB) A 4,68 4,51 - 2,91 + 5,87
1603 6,18 + 7,47 6,46 72382 61,35 - 3,38 67,857 134562 32,27 + 9,24 33 39706 4,71 - 5,94 5,6
FR0000039232 26/06/19 0,15 12.017.008 6,04 - 19,03 5,1 2,48 FR0000121121 08/05/19 1,25 78.764.149 59,65 - 5,12 57,667 2,08 FR0000044448 17/05/19 0,3 43.606.320 30,97 + 6,37 23,13 0,96 BE0974310428 130.781.669 4,51 - 45,07 4,09
AVENIR TELECOM (AVT) g C 0,046 0,044 - 4,81 - 71,75 EURO RESSOURCES (EUR) C 3,18 3,18 - 0,31 + 14,8 NEXITY (NXI) G A 43,82 43,56 - 0,64 + 10,56 XPO LOGISTICS (XPO) g A - 0,69 - 8,33
668873 0,046 - 6,25 0,188 1510 3,18 - 6,19 3,39 141275 43,84 +16,28 45,2 - 5,3 330
FR0000066052 21/10/11 0,05 112.001.888 0,044 - 81,17 0,042 FR0000054678 11/06/19 0,2 62.491.281 3,08 - 1,24 2,69 6,29 FR0010112524 27/05/19 2,5 56.129.724 43,06 - 20,44 37,02 5,74 FR0000052870 20/06/19 0,6 9.836.241 - 4,03 258 60
AXWAY SOFTWARE (AXW) g B 13 12,5 - 4,58 + 0,64 EUROFINS SCIENTIFIC (ERF) G A 410 400,4 - 2,44 + 22,82 NICOX (COX) B 4,795 4,785 + 0,21 - 4,49
6130 13 - 2,34 14,55 36420 413,6 + 8,04 420,6 34138 4,835 - 1,14 7,145
FR0011040500
BAINS MONACO (BAIN)
02/07/19 0,4 21.210.546
B 59,8
12,3
59,8
- 36,29 11
+ 0,34 + 35,91
3,2 FR0000038259 03/07/19 2,45 17.779.060
EUROPCAR GROUPE (EUCAR) G A 6,27
399,2
6,135
- 16,76 298,2
- 1,53 - 22
0,72 FR0013018124
NRJ GROUP (NRG) g
22.869.669
B 7,06
4,75
7,14
- 40,04
+ 1,42 - 3,77
4,62
AUTRES VALEURS DE LA ZONE EURO
30497 60 +13,69 60 287171 6,31 + 3,2 8,395 950 7,18 + 0,85 8,1
MC0000031187 26/09/14 0,01 24.516.661 59 + 9,12 43,3 FR0012789949 21/05/19 0,26 161.030.883 6,135 - 27,22 5,81 2,61 FR0000121691 03/06/19 0,17 78.107.621 7,04 - 15 6,3 2,38 GEMALTO (GTO) L A /280519 + 1,07 4,21
51,75
BÉNÉTEAU (BEN) A 9,65 9,5 - 1,04 - 17,25 EUTELSAT COM. (ETL) LG A 17,1 17,21 + 1,18 + 0,03 OENEO (SBT) g B 10,36 10,82 + 6,92 + 24,08 NL0000400653 22/05/17 0,43 93.353.912 + 2,81 50,54
150212 9,67 - 1,5 13,48 727432 17,29 + 6,53 19,24 71366 10,84 + 6,29 10,96
FR0000035164 13/02/19 0,26 82.789.840 9,425 - 29,42 9,405 2,74 FR0010221234 20/11/18 1,27 232.774.635 17,08 - 6,03 14,8 7,38 FR0000052680 31/07/18 0,15 64.103.519 10,26 + 7,34 8,58 NOKIA (NOKIA) R A 4,954 4,949 + 6,81 - 2,28 0,3
BIC (BB) G A 67,45 67,5 + 0,37 - 24,28 EXEL INDUSTRIES (EXE) g B 46,9 47 + 0,43 - 30,88 ONXEO (ONXEO) g B 0,731 0,76 + 3,97 - 12,84 1568297 5,039 +13,45 5,762 16,71
144640 67,8 + 1,35 92,45 1305 47,3 - 8,91 79,2 174249 0,784 - 0,78 1,045 FI0009000681 22/05/19 0,04 5.635.968.159 4,855 - 2,32 4,17 1,01
FR0000120966 03/06/19 3,45 46.010.907 67,1 - 16,87 64,9 5,11 FR0004527638 13/02/19 1,14 6.787.900 46,4 - 55,66 44 2,43 FR0010095596 54.816.388 0,731 - 35,04 0,71 SES (SESG) LR 13,255 13,525 + 1,69 - 19,06
BIGBEN INT. (BIG) g C 12,48 12,26 - 1,13 + 53,06 FAURECIA (EO) G A 47,31 44,99 - 4,32 + 36,04 ORPÉA (ORP) G A 109,6 109 - 0,27 + 22,17 1129900 13,57 - 1,71 18,88
27884 12,58 + 1,83 12,58 969482 47,8 +16,46 49,43 114214 110,3 + 6,24 110,4 LU0088087324 23/04/19 0,68 368.193.080 13,255 - 13,36 12,485 5,92
FR0000074072 24/07/19 0,2 19.500.119 12,16 + 8,5 7,8 1,63 FR0000121147 31/05/19 1,25 138.035.801 44,77 - 21,97 30,12 2,78 FR0000184798 12/07/19 1,2 64.615.837 108,8 - 9,51 83,56 1,1
BIOMÉRIEUX (BIM) A 73,7 73,35 + 0,07 + 27,57 FFP (FFP) g A 96 95,5 + 0,11 + 19,08 PHARMAGEST INT. (PHA) 55,8 56,4 + 1,08 + 10,37
FR0013280286
52254
04/06/19 0,35 118.361.220
74,5
73,1
- 1,08 78,85
+ 2,44 53,1 0,48 FR0000064784
14407
20/05/19 2,15 24.922.589
97,2
95
+ 3,13 108
- 16,67 78,1 2,25 FR0012882389
2197
01/07/19 0,85 15.174.125
56,6
55,8
- 4,08 61,9
+ 1,62 50 1,51 VALEURS ZONE INTERNATIONALE
BOIRON (BOI) g A 39,55 39,4 - 0,25 - 19,51 FIGEAC AERO (FGA) g B 12 12,1 - 0,17 + 10 PIERRE & VACANCES (VAC) g B 16,54 16,2 - 1,22 + 1,25 GENERAL ELECTRIC (GNE) 9,35 9,42 - 1,1 + 42,08 1,29
18476 40 + 5,49 57,1 49266 12,16 + 4,13 13,96 53426 16,54 + 4,65 19,38
FR0000061129 30/05/19 1,45 17.565.560 39,05 - 42,73 34,3 3,68 FR0011665280 31.839.473 11,88 - 12,95 10,24 FR0000073041 19/03/12 0,7 9.804.565 16,14 - 39,21 15,02 19954 9,62 + 4,09 10,4
US3696041033 USD 28/06/19 0,01 8.720.808.000 9,3 - 15,14 6,46
BOLLORÉ (BOL) G A 3,976 3,926 - 1,01 + 12,17 FIN. ODET (ODET) A 810 810 + 1,76 PIXIUM VISION (PIX) g C 1,498 1,444 - 3,73 - 13,74
887806 3,996 + 1,55 4,348 732 812 - 1,22 926 20129 1,498 + 4,79 1,978 HSBC (HSB) 7,454 7,353 - 0,1 + 1,81 52,19
FR0000039299 04/06/19 0,04 2.937.545.578 3,916 + 1,55 3,412 1,02 FR0000062234 04/06/19 1 6.585.990 804 - 1,7 734 0,12 FR0011950641 22.449.160 1,44 - 19,33 1,332 25151 7,454 + 2,1 8,02
BONDUELLE (BON) g B 26,7 26,6 - 0,38 - 6,34 FNAC DARTY (FNAC) A 73,4 71,8 - 1,37 + 25,74 PLASTIC OMNIUM (POM) G A 25,02 24,27 - 2,76 + 20,33 GB0005405286 USD 16/05/19 0,1 20.282.291.806 7,317 - 10,42 6,996
6289 26,9 - 8,12 32 66349 74,6 +12,98 78,75 308865 25,45 +11,08 29,3 LAFARGEHOLCIM LTD (LHN) A 45,42 45,27 - 0,09 + 26,35 4
FR0000063935 14/12/18 0,5 32.538.340 26,55 - 15,29 25,2 1,88 FR0011476928 26.615.572 69,35 - 9,8 55 FR0000124570 02/05/19 0,74 148.566.107 23,9 - 30,4 19,1 3,05 41486 45,79 + 4,82 47,82
BUREAU VERITAS (BVI) L A 22,28 22,65 + 4,52 + 27,28 FONCIÈRE LYONNAISE (FLY) A 68 68,6 + 0,88 + 12,83 PLASTIVALOIRE (PVL) B 6,33 6,2 - 1,12 - 30,26 CH0012214059 CHF 20/05/19 2 626.212.713 44,8 + 9,08 35,21
1358826 22,81 + 4,47 22,81 160 68,6 + 0,59 70 DIV 8 02/05/17 86806 6,33 + 2,65 10,8 SCHLUMBERGER (SLB) A 36,1 35,6 - 1,39 + 8,54 3,45
FR0006174348 20/05/19 0,56 451.971.490 22,2 - 2,08 16,99 2,47 FR0000033409 23/04/19 2,65 46.528.974 68 + 17,87 57,8 FR0013252186 18/04/19 0,2 22.125.600 6,1 - 56,03 5,92 3,23 5778 36,6 + 7,23 43,3
BURELLE SA (BUR) A 856 856 + 7,54 FROMAGERIES BEL (FBEL) A 278 278 - 4,79 RALLYE (RAL) A 4,68 4,295 - 8,91 - 52,33 AN8068571086 USD 04/06/19 0,5 1.385.122.304 35,4 - 35,74 30,7
38 866 - 0,47 1025 125 278 - 1,42 342 298855 4,695 -29,13 12,96
FR0000061137 05/06/19 20 1.757.623 856 - 36,12 730 2,34 FR0000121857 24/05/19 4,95 6.872.335 278 - 36,82 278 1,78 FR0000060618 20/05/19 1 52.238.769 4,24 - 58,1 2,8 23,28
CARMILA (CARM) C 15,48 15,34 - 0,52 - 5,07 FUTUREN (FTRN) g B 1,14 1,13 RAMSAY GDS (GDS) A 18,1 18,2 + 1,11 - 14,95
21808 15,48 + 2,82 19,16 N/P REGR. 2906 1,14 - 0,88 1,145 500 18,2 - 0,55 22
FR0010828137 21/05/19 1,5 136.561.695 15,26 - 34,16 14,74 FR0011284991 277.899.787 1,13 1,08 FR0000044471 02/12/14 1,4 110.389.690 18,1 - 7,14 16,1
CASINO (CO) LR A 33,04 32,8 - 0,97 - 9,74 GECI INTERNATIONAL (GECP) g C 0,091 0,09 - 1,75 - 11,09 RECYLEX SA (RX) C 3,97 3,95 + 1,8 - 29,46
648009 33,9 +12,79 47,58 333504 0,091 + 0,9 0,19 38378 3,97 +11,27 7,47
FR0000125585 09/05/19 1,56 109.729.416 32,46 - 7,19 27,29 4,76 FR0000079634 01/10/01 0,1 177.981.960 0,088 - 48,69 0,08 FR0000120388 04/07/90 0,61 25.886.482 3,7 - 55,16 3,11
CATANA GROUP (CATG) g C 2,9 2,94 + 1,38 + 27,83 GECINA (GFC) G A 137,8 138,9 + 0,87 + 22,92 RÉMY COINTREAU (RCO) G A 131,9 131,7 + 0,53 + 33,1
99313 2,96 +11,57 3,03 185221 140,7 + 4,36 141,7 97518 133,7 + 6,99 135
FR0010193052 30.514.178 2,9 + 2,62 2,115 FR0010040865 01/07/19 2,75 76.319.060 136,8 - 4,8 110,3 FR0000130395 31/07/18 1,65 50.149.787 130,6 + 10,95 94,15 1,25
CGG (CGG) G A 1,946 1,95 + 0,96 + 68,69 GEMALTO (GTO) L A /280519 + 1,07 4,21 REXEL (RXL) G A 11,005 10,92 - 0,68 + 17,42
11200919 1,976 +22,91 1,976 51,75 1024053 11,185 + 0,28 12,26
FR0013181864 709.949.912 1,903 - 11,12 1,081 NL0000400653 22/05/17 0,43 93.353.912 + 2,81 50,54 FR0010451203 03/07/19 0,44 303.988.899 10,89 - 10,16 8,752 4,03
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Les Echos Vendredi 26 et samedi 27 juillet 2019 FINANCE & MARCHES // 27

euronext//taux&changes
ACTIONS ACTIONS ACTIONS ACTIONS
EURONEXT HORS SRD FRANÇAISES EURONEXT HORS SRD Suite FRANÇAISES EURONEXT HORS SRD Suite FRANÇAISES EURONEXT HORS SRD Suite FRANÇAISES

ISIN VALEUR OUV +HT +BS CLÔT ÉCART VOL ISIN VALEUR OUV +HT +BS CLÔT ÉCART VOL ISIN VALEUR OUV +HT +BS CLÔT ÉCART VOL ISIN VALEUR OUV +HT +BS CLÔT ÉCART VOL
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FR0000076887 A.S.T. GROUPEg C 4,35 4,4 4,345 4,35 - 0,12 4412 FR0004010338 GROUPE JAJ C 1,6 FR0010380626 PROLOGUEg C 0,502 0,502 0,491 0,491+ 0,2 20715 CH0308403085 GENEUROg B 2,99 2,99 2,96 2,96 - 0,67 248
FR0013185857 ABEO C 28,1 28,1 27,1 27,9 - 0,71 1157 FR0004050300 GROUPE OPENg C 15,8 15,8 15,68 15,68 - 0,76 17611 FR0000060329 PSB INDUST. B 25,4 26 25,4 25,4 847 US4282911084 HEXCEL 66,5
FR0000076861 ACTEOSg C 0,936 0,938 0,92 0,938 455 FR0010214064 GROUPE PIZZORNO C 15,15 15,15 15,15 15,15 - 0,33 1 FR0010211615 QUOTIUM TECH. C 11,3 MA0000011488 MAROC TELECOM 13,15 13,5 13,05 13,4 + 1,52 671
BE0974269012 AD CAPITAL 0,085 FR0004155000 GROUPE SFPIg C 2,19 2,2 2,19 2,2 + 0,46 3809 FR0000075954 RIBERg C 1,32 1,36 1,302 1,348+ 5,64 32934 US58933Y1055 MERCK AND CO INC 73 74,5 73 74,5 + 0,68 32
FR0000062978 ADL PARTNERg C 15,9 15,9 15,55 15,55 - 2,51 470 FR0000032526 GUERBETg B 53,5 55,7 53,3 55 + 2,23 14055 FR0000039091 ROBERTET SA B642 642 632 633 314 LU0934195610 RORENTO CDH 59,13
FR0012821890 ADUX (EX:HI MEDIA) C 1,83 1,85 1,735 1,845 - 2,38 6127 FR0000066722 GUILLEMOT CORP.g C 2,965 3,08 2,96 3,08 + 4,05 17050 FR0013344173 ROCHE BOBOIS B 18,15 18,15 17,85 18 + 0,28 406 CH0008175645 TELEVERBIER C 42
FR0004152874 ADVENISg C 1,375 1,375 1,375 1,375- 0,36 1 FR0000038531 HF COMPANYg C 5,42 5,54 5,4 5,44 + 0,74 390 FR0000060071 S.A.M.S.E. B 158,5 158,5 158 158,5 420 GA0000121459 TOTAL GABON A 137 137 134 136 - 0,37 275
FR0013296746 ADVICENNE C 12,9 12,9 12,5 12,7 - 1,55 1184 FR0012821916 HIPAY GROUP C 6,7 6,74 6,04 6,68 + 4,7 2930 FR0000060121 SABETON C 23,8 23,8 23,8 23,8 + 1,71 100 US91912E1055 VALE SA A 11,6 + 0,81
FR0000053043 ADVINI C 26,6 26,6 26 26 - 2,26 9 FR0000065278 HOPSCOTCH GROUPEg C 8,4 8,58 8,4 8,4 3517 FR0006239109 SCBSMg C 7,65 7,85 7,65 7,65 - 1,29 2292 BMG9887P1068 ZCI LIMITED C 0,02
FR0000044612 AFONE PART. C 13,6 13,6 13,6 13,6 - 0,73 2 FR0000051393 IDI B 42,8 42,8 42,4 42,6 873 FR0000039109 SÉCHÉ ENV.g B 35,2 35,4 34,7 35,2 - 0,28 6388
FR0000062804 ALPHA MOS C 0,08 FR0000030827 IGE + XAOg C 168 + 4,35 FR0004175842 SELECTIRENTE C 82,5 82,5 82,5 82,5 1
FR0000053837 ALTAMIRg B 16,15 16,18 16,1 16,1 - 0,47 473 FR0000033243 IMMO. DASSAULTg B 63,5 67 63,5 65 + 2,36 274 FR0011950682 SERGEFERRARI GROUP C 5,85 5,85 5,8 5,85 2336
FR0000066219 IND. FIN. ENT. C 50,5 50,5 50,5 50,5 6
FR0000039216
FR0011051598
ALTAREIT
AMOEBAg
B
C 1,698 1,698 1,566
580
1,63 - 2,75 76944 FR0000071797 INFOTELg C 41,4 41,5 39,5 39,5 - 4,59 6809
FR0000060790
FR0000074122
SIGNAUX GIROD
SII
C 12
C 27,5
12,1
27,5
12
27,1
12 - 2,83
27,3 - 0,37
1166
4988 EURONEXT GROWTH (Sélection)
FR0013258589 ANTALIS B 0,732 0,74 0,728 0,728 - 1,36 6378 FR0000064297 INNELEC MULT.g C 5,4 5,56 5,28 5,54 + 1,47 15885 FR0013214145 SMCP A 15,32 15,54 14,92 15,1 - 2,83 94814 ISIN VALEUR OUV +HT +BS CLÔT ÉCART VOL
FR0010481960 ARGANg B 62,6 63 62,6 62,8 + 0,32 3836 FR0000060451 INSTALLUX SA C 340 FR0004016699 SMTPCg B 17,65 17,9 17,6 17,6 - 0,57 1705 FR0010641449 AGROGENERATION 0,125 0,125 0,12 0,125 58856
FR0012185536 ARTEA C 13,7 13,7 13,4 13,4 - 2,9 96 FR0000064958 INTEXA C 2,5 FR0010209809 SOC. FR. CASINOS C 1,75 FR0013410370 AUPLATA 0,38 0,38 0,372 0,379 - 1,02 87924
FR0000076952 ARTOIS A5000 5000 5000 5000 - 1,96 6 FR0013233012 INVENTIVA B 1,86 1,9 1,85 1,85 - 0,27 10971 FR0000072563 SODIFRANCE C 17,2 17,2 17,2 17,2 + 1,18 505 FR0012788065 BIOCORP 11,8 11,9 11,8 11,9 243
FR0011992700 ATEME C 12,04 12,2 11,96 12 - 0,33 5247 FR0000072597 IT LINKg C 11,35 11,4 11,35 11,35 771 FR0000078321 SODITECH ING. C 0,81 0,81 0,81 0,81 - 4,71 200 FR0012816825 BIOPHYTIS 0,73 0,73 0,4 0,566- 23,31 1051745
FR0000061780 AUGROS CP C 6,25 6,25 6,25 6,25 - 3,1 180 FR0004026151 ITESOFTg C 3,06 3,06 2,98 2,98 - 2,61 2762 FR0000038804 SOFIBUS C200 200 200 200 1
FR0000073843 ITS GROUPg C 4,6 4,69 4,56 4,69 + 1,96 2359 FR0011053636 BLOCKCHAIN GROUP 0,213 0,229 0,21 0,224+ 5,91 227595
FR0013183589 AURES TECH. C 24,65 24,65 24,4 24,45 - 0,61 153 FR0000065864 SOGECLAIRg C 28,7 29,3 27,8 27,8 - 0,71 2972
FR0011800218 AWOXg C 1,295 1,38 1,28 1,325+ 4,33 34179 FR0012872141 JACQUES BOGART C 9,14 9,14 9,08 9,14 + 0,22 266 FR0011648716 CARBIO 6,7 6,8 6,66 6,8 + 1,49 2667
FR0000131732 SPIR COM. C 4,06 4,12 4 4,04 - 2,89 2062
FR0000064123 BACCARAT B 196 FR0004029411 KEYRUSg C 4,39 4,75 4,39 4,65 + 5,92 12238 FR0010907956 CARMAT 20,6 20,65 20 20,3 - 1,46 4315
FR0000063307 TAYNINH C 1,35
FR0013258399 BALYO C 2,4 2,4 2,16 2,19 - 8,75 288608 FR0000039638 LA FONCIÈREVERTE C 57 FR0000035818 ESKER 87,5 88,3 85,4 85,4 - 2,18 2061
FR0004529147 TESSIg B120,5 120,5 120,5 120,5 + 0,42 1
FR0000062788 BARBARA BUI C 8,5 8,5 8,5 8,5 23 FR0000066607 LACROIX SA C 19,1 19,1 18,9 18,9 - 1,05 35 FR0000066482 TIPIAK C 72 72 72 72 - 1,37 35 FR0004166197 EVOLIS 30,2 30,2 30,1 30,2 + 1 1481
FR0000035370 BASTIDE C 37 37,4 36,7 36,8 - 0,27 938 FR0000035263 LAFUMA C 19,8
FR0000060949 TIVOLY C 26 26 25,8 25,8 - 0,77 131 FR0000044810 EUROPLASMA 0,036 0,036 0,032 0,034- 6,91 4136950
FR0000062150 BLEECKER C 144 FR0006864484 LAURENT-PERRIER B 88 89,4 88 88,2 + 0,23 341 FR0000039240 TOUPARGEL GROUPE C 0,54 0,56 0,51 0,535 - 4,46 24712 FR0010342329 GAUSSIN 0,218 0,221 0,21 0,22 - 0,45 980727
FR0011592104 BLUE SOLUTIONSg B 16,7 16,7 16,55 16,55 - 0,9 3638 FR0000075673 LE TANNEURg C 2,6 2,6 2,6 2,6 - 7,14 20 FR0000036816 TOUR EIFFEL B 37 37 36,8 36,9 - 0,27 1060 FR0012819381 GROUPE GUILLIN 18,58 18,8 18,48 18,48 - 0,54 2431
FR0004548873 BOURBONGg A 3,96 FR0000121295 LEBON C 126,5 127,5 126,5 127,5 + 0,79 26 FR0000054215 UNIBEL A 525 FR0013204070 GROUPE PAROT 5,42 5,44 5,42 5,44 - 0,73 5
FR0000074254 BOURSE DIRECT C 1,06 1,1 1,06 1,1 + 3,77 1111 FR0004165801 LES HÔTELS DE PARIS C 3,12
FR0000034548 UNION FIN. FR. BQUE g B 17,85 18,15 17,8 17,8 - 1,11 2460 FR0000077562 HIOLLE INDUSTRIES 3,96 3,96 3,86 3,9 - 2,5 3523
FR0000078958 BUSINESS ET DEC.g C 7,65 7,8 7,65 7,8 + 1,96 1092 FR0004023208 LES NX CONSTR. B 46,2 47 45,8 47 + 2,17 1589 FR0000074197 UTIg C 0,5 0,5 0,5 0,5 1 FR0004153930 HYBRIGENICS 0,1 0,1 0,1 0,1 - 0,4 145938
FR0010151589 CAFOM C 4,96 5,1 4,96 5,1 + 2,82 786 FR0000033599 LEXIBOOKg C 0,848 0,848 0,804 0,848+ 1,92 1386 FR0000062465 VERNEUIL PART. C 1,5 FR0010458729 IMPLANET 0,086 0,089 0,086 0,088+ 2,33 178941
FR0012969095 CAPELLI 33,3 34,5 33 34,2 + 3,64 2299 FR0000030074 MALTERIES FR-B C 635
FR0004186856 VETOQUINOLg B 62 62,6 61,6 61,6 - 0,65 1644 FR0004027068 LANSON-BCC 27,6 28 27,6 28 + 1,45 54
FR0000064156 CARP.DE PARTIC. C 59,5 FR0000032302 MANUTAN INTER.g B 73,8 74,2 73,6 74 263
FR0000066680 VIDELIO (EX:IEC) C 1,71 1,76 1,71 1,76 + 2,92 1283 FR0004155687 MASTRAD 0,468 0,493 0,456 0,493 9897
FR0000072894 CASTg C 3 3,08 2,97 3,02 + 1,34 4774 FR0000051070 MAUREL & PROMG A 2,93 2,955 2,885 2,9 - 0,17 112532
FR0000050049 VIEL ET CIEg C 4,99 4,99 4,89 4,95 - 0,8 1008 FR0011584549 MNDg 0,79 0,79 0,764 0,775 - 1,9 46793
FR0000064446 CATERING INTER.g B 11,45 11,65 11,45 11,65 + 2,19 103 FR0011742329 MCPHY ENERGYg 4,555 4,58 4,52 4,565+ 0,33 4135
FR0000035719 VIKTORIA INVESTg C 3,18 3,18 3,18 3,18 11 FR0004032746 NEOVACS 0,116 0,116 0,11 0,111 - 4,65 856628
FR0010193979 CBO TERRITORIAg C 3,6 3,6 3,53 3,57 - 0,83 11961 FR0000061244 MECELEC C 2,08 2,1 2,06 2,1 461
FR0000065765 VISIODENTg C 2,2 FR0004171346 NEXTEDIA 0,698 0,698 0,66 0,688- 1,71 66130
FR0000053506 CEGEDIMg B 24,65 25,6 24,65 25 + 1,42 2995 FR0000052623 DEDALUSg C 0,343 0,35 0,342 0,35 + 2,04 11304
FR0004183960 VOLUNTIS C 1,2 1,215 1,13 1,13 - 7 122551 FR0000064529 NSC GROUPE 80,5
FR0010309096 CEGEREALg B 38,8 38,8 38,8 38,8 + 0,52 76 FR0000064404 MÉDIA 6 C 10,7 10,7 10,5 10,5 - 1,87 631
FR0011995588 VOLTALIA B 10,7 10,85 10,6 10,8 + 1,41 55948
FR0012633360 CELLNOVOg C 0,128 FR0004065605 MEDINCELL C 6,98 7 6,9 7 404 FR0000061608 PISCINES DESJOYAUX 10,7 10,7 10,7 10,7 - 0,93 41
FR0004034072 XILAM ANIMATIONg C 38,5 38,65 37,7 38,55 - 0,39 14589
FR0012616852 CERENISg B 0,31 0,31 0,305 0,31 + 0,16 18446 FR0010298620 MEMSCAPg C 1,9 2,02 1,885 2,02 + 6,32 20187 FR0004197747 THERADIAG 1,075 1,08 1,015 1,065- 3,62 20628
FR0011471291 YMAGISg 1,23 1,28 1,22 1,255+ 2,87 17838
FR0000037475 CFI C 1,2 FR0000077570 MICROPOLEg C 1,33 1,35 1,31 1,35 + 1,12 110007 FR0013263878 UMANIS 6,86 7,02 6,86 7 + 2,04 5583
FR0000060907 CHAUSSERIA SA C 8,9 FR0004034320 MR BRICOLAGE SA B 3,46 3,46 3,39 3,46 + 1,47 25 FR0004155240 VERGNET 0,266 0,266 0,263 0,263- 0,76 16458
FR0000054322 CIBOX INTER.g C 0,114 0,118 0,112 0,118 - 1,34 102737 FR0000060196
FR0000037970
MRM
MUSÉE GRÉVIN
C 1,32
C 64 64
1,32 1,32
64
1,32
64 - 0,78
42295
20
AUTRES VALEURS DE LA ZONE EURO FR0004045847 VOY. DU MONDE 108,5 108,5 107 107 - 1,38 112
FR0000060824 CLAYEUXg C 0,3
FR0000053399 CNIMg B 53,2 53,8 53,2 53,4 - 0,37 166 FR0011341205 NANOBIOTIXg B 9,265 9,34 9,19 9,19 - 0,76 52589 LU0569974404 APERAM A 24,33 24,58 23,67 23,92 - 1,08
FR0013018041 NAVYAg B 1,5 1,575 1,29 1,29 - 21,1 131381
FR0013335742
FR0004031763
COGELEC
COHERISg
C 7,5
C 2,26 2,26
7,5 7,5
2,25
7,5 + 0,27
2,25
1597
133 FR0000120560 NEOPOSTG A 18,62 18,65 18,37 18,49 - 0,05 86933
BE0974260896
NL0010949392
CELYAD
CNOVA NV
C
A
12,9
3
13,14
3
12,38
2,7
12,4 - 1,74
2,82 - 13,5
50839
4447 CERTIFICAT/FONDS INVESTIR 10
FR0000065393 COURTOIS C 112 112 112 112 1 FR0004050250 NEURONESg B 21,1 22 21,1 21,7 - 1,81 4269 BE0974290224 DEXIA C 3,75 3,85 3,75 3,76 - 1,31 843 INVESTIR 10 GRANDES VALEURS I10GS - FR0011630474 127,22 -0,26
FR0000044323 CR ALPES PROV. C 123,38 123,4 120,06 123,38 - 0,02 709 FR0012789386 NEXTSTAGE C 96,5 NL0006294274 EURONEXT A 68,95 70,2 68,55 68,6 114534 INVESTIR PEA PALATINE FR0013284114 101,79 0,55
FR0000185506 CR ATL. VENDÉE C154,98 156 154,02 154,28 - 0,45 358 FR0010298901 OFFICIIS PROPERTIESg C 1,16 1,16 1,16 1,16 20 IE00BJYS1G50 MAINSTAY MEDICAL 3,98 4,12 3,98 4,12 + 3 1617
FR0010483768 CR BRIE PICARD. B 27,47 27,8 27,35 27,65 + 0,64 1887 FR0010428771 OL GROUPEg C 3,33 3,34 3,3 3,31 - 0,6 11705 BE0003853703 MONTEA CVA 78 79,8 77,8 79,4 + 1,8
FR0000045213 CR ILLE VILAINE C 113,86 116,48 113,76 114,08 + 0,19 162 FR0000075392 ORAPIg C 4,85 4,97 4,85 4,97 + 2,47 568 FI0009000681 NOKIAR A 4,954 5,039 4,855 4,949+ 6,81 1568297
FR0010461053 CR LANGUEDOC C 83,49 83,9 83,49 83,9 - 0,12 56 FR0013190410 ORCHESTRA-PRE. C 0,4 0,401 0,4 0,401 - 1,72 536 BE0946620946 RENTABILIWEB GPg C 8,98
FR0000045239 CR LOIRE HTE-LOIRE C102,94 102,94 101,12 102,92 - 0,02 237 FR0010609206 OREGE 1,305 1,305 1,27 1,285 - 1,53 2564 NL0000289783 ROBECO NV 42,37 42,37 42,37 42,37 + 0,14
FR0000045551 CR MORBIHAN C 101,74 101,74 98,05 98,05 - 3,63 157 FR0013318813 PARAGON ID C 34,6 34,6 33,1 33,1 - 1,19 506 NL0000289817 ROLINCO 45,04 45,04 45,04 45,04 + 0,65
FR0000185514 CR NORD FRANCE B 26,75 27 26,75 26,845+ 0,08 3768 FR0010263202 PAREFg C 77 77 76 76 + 0,66 249
FR0000044364 CR NORM. SEINE C 143,1 146,1 143,1 144,64 + 1,08 627 FR0004038263 PARROTg B 3,58 3,58 3,425 3,5 - 0,57 2531
FR0000045528 CR PARIS IDF B103,02 103,6 102,82 103 1476 FR0000038465 PASSAT C 3,9 4,29 3,84 4,2 + 16,02 40362 VALEURS ZONE INTERNATIONALE
FR0000045346 CR RHÔNE-ALPES C227,8 230 227,05 227,05 - 0,33 350 FR0011027135 PATRIMOINE & COM B 18,15 18,2 18,1 18,1 - 0,55 617
FR0000045544 CR TOULOUSE C 125,16 127,38 124,6 124,6 - 0,45 122 FR0000053514 PCAS g B 14 14 14 14 26 CH0008853209 AGTA RECORD B 69 69 69 69 100
FR0000045304 CR TOUR. POITOU C 127 128,48 126,1 126,1 - 0,71 200 FR0000066441 POUJOULAT C 31 31 31 31 1 CM0000035113 BRASS. CAMEROUN B 82,5
FR0000050395 CROSSWOOD C 4,26 FR0012432516 POXELg C 6,67 6,79 6,62 6,64 - 0,9 36485 US1491231015 CATERPILLAR INC. 117 - 1,63
FR0007317813 CS-COM. ET SYST.g C 5,26 5,28 5,22 5,22 6075 FR0000060832 PRECIA g C 178 + 1,63 SN0000033192 CFOA C 4,02
FR0011026749 DALETg C 12,85 12,85 12,55 12,55 - 2,34 5 FR0004044600 PRISMAFLEXg C 5,8 5,8 5,8 5,8 1 GB0002374006 DIAGEO 36,84 37 36,43 36,43 - 2,88 2330
FR0010879056 DEINOVE 1,032 1,062 1,004 1,028 - 3,38 87511 FR0004052561 PROACTISg C 0,13 - 10 US5324571083 LILLY AND CO 95,5 - 2,86
FR0013283108 DELTA PLUS GROUP B 39 39,6 38,6 39,6 + 1,54 1197
FR0000035784 DIGIGRAM C 0,81
FR0012202497 DMS C 1,145 1,145 1,135 1,14 20348
FR0000065260 DOCKS PÉTROLES A C490 490 476 476 - 4,42 25 TAUX ET CHANGES
FR0010099515 ECAg B 22,8 22,8 22,4 22,4 - 0,89 825
FR0000072373 EGIDEg C 1 1,01 1 1,01 + 1 2090 CHANGES : COURS AU COMPTANT COURS DE CHANGES CROISÉS TAUX MARCHÉS MONÉTAIRES ET EURODEVISES MARCHÉ OBLIGATAIRE
FR0000031023 ELECT. STRASBOURG B 110,5 111 109,5 109,5 - 1,35 140 VAR. VAR. 25-07-2019 EUR USD GBP CHF SEK DKK JPY (100) CAD MARCHÉS MONÉTAIRES
FR0012650166 ELECTRO POWERg C 6,78 6,89 6,75 6,78 - 0,29 1596 25-07-2019 COURS VEILLE ANNÉE 25-07-2019 JOUR 1 MOIS 3 MOIS 6 MOIS 1 AN EUROMTS INDICE VAR % 31/12 VAR %
1 EURO EN DEVISE BCE EN % EN % EUR 1 0,896 1,1183 0,9054 0,095 0,1339 0,8254 0,6819
FR0004030708 ENCRES DUBUITg C 5,64 5,64 5,6 5,62 1009 ZONE EURO-0,32/-0,62 -0,27/-0,57 -0,26/-0,56 -0,27/-0,57 -0,24/-0,54
DOLLAR US 1,116 0,16 -2,67 USD 1,116 1 1,248 1,0104 0,106 0,1495 0,9211 0,761 FRANCE 259,82 -0.13 245,87 5.81
FR0000120669 ESSOg B 25,3 25,5 25 25 - 0,79 1691
LIVRE STERLING 0,8942 0,18 -0,75 GBP 0,8942 0,8013 1 0,8096 0,0849 0,1198 0,7381 0,6098 1-3 ANS 172,07 -0.26 171,32 15.28
FR0000061475 EURASIA FONC INV C 0,24 ECARTS DE TAUX AVEC L’ALLEMAGNE
FRANC SUISSE 1,1045 0,66 -1,96 CHF 1,1045 0,9897 1,2351 1 0,1049 0,1479 0,9117 0,7532 25-07-2019 6 MOIS 2 ANS 5 ANS 7 ANS 10 ANS
FR0000075343 EUROMEDIS GROUPEg C 5,75 5,85 5,75 5,85 + 1,74 621 COURONNE DANOISE 7,4669 0,01 0,01 5-7 ANS 248,27 -0.18 236,50 5.16
SEK 10,5314 9,4371 11,7773 9,5351 1 1,4103 0,0869 7,1815 ALLEMAGNE 100,23 -0,77 -0,73 -0,61 -0,39
FR0010490920 EUROPACORPg C 1,29 1,296 1,19 1,224 - 2,86 167650 COURONNE NORV. 9,6695 0,41 -2,41 10-15 ANS 319,21 -0.32 287,33 11.42
KUNA CROATE 7,3822 -0,05 -0,49 DKK 7,4669 6,6903 8,3499 6,7602 0,7091 1 6,163 5,0916 PORTUGAL -0,23 0,35 0,47 0,56 0,72
FR0000064164 EXACOMPTA CLAIREF. C 119 COURONNE SUEDOISE 10,5314 0,29 2,81 JPY 1,2116 1,0857 135,4829 109,685 11,5038 0,1623 1 0,826 PLUS 15 ANS 396,65 -0.27 337,19 17.96
FRANCE 0,00 0,05 0,14 0,21 0,22
FR0000037343 EXPL. PROD. CHIM. C 870 DOLLAR CANADIEN 1,4664 0,17 -5,75 CAD 1,4664 1,3141 1,6399 1,3277 0,1392 19,6402 1,2107 1 PLUS 25 ANS 422,37 -0.43 346,89 22.29
YEN JAPONAIS 121,155 0,57 -4,67 ESPAGNE -0,01 0,24 0,33 0,51 0,58
FR0000039026 EXPL. PROD. CHIM. C 795
DOLLAR AUSTRALIEN 1,6044 0,46 -1,64 ITALIE -0,14 0,82 0,78 1,67 2,00 EMTXI-BE 250,85 -0.25 235,28 6.89
FR0000062341 F.I.E.B.M. C 4,96 ROUBLE RUSSE 70,48 -0,04 -11,30
FR0000062507 F.I.E.B.M. C 96 ROUPIE INDIENNE 77,0567 0,25 -3,58 COURS A TERME DE L’EURO CONTRE LES PRINCIPALES DEVISES
FR0000038184 F.I.P.P. C 0,288 + 8,28 DOLLAR NEO-ZELANDAIS 1,673 0,63 -2,05 25-07-2019 USD GBP CHF SEK DKK JPY (100) CAD
COURONNE TCHEQUE 25,541 0,13 -0,65 INDICES DE RÉFÉRENCE DES EMPRUNTS À TAUX VARIABLES SOURCE CDC IXIS
FR0000063034 FAUVET-GIREL g C 31,8 FORINT HONGROIS 326,155 0,25 1,58 COMPTANT MOY. TMM EURIBOR TME TMOR. MOY. EONIA EURIBOR TEC THE THOR.
FR0011271600 FERMENTALGg C 1,678 1,704 1,666 1,698- 0,35 14269 ZLOTY POLONAIS 4,2596 0,17 -0,75 ACHAT 1,1160 0,8941 1,1045 10,5289 7,4657 121,1500 1,4663 MENS. 1 MOIS 3 MOIS PUB. PRIV. HEBDO 1 MOIS 3 MOIS 10 PUB. PRIV.
FR0000062101 FERMIÈRE CANNES B 1630 LEV BULGARE 1,9561 0,02 -0,28 VENTE 1,1161 0,8944 1,1046 10,5338 7,4680 121,1600 1,4665
DOLLAR HONG-KONG 8,7211 0,16 -3,02 MARS 17 -0,3532 -0,372 -0,329 1,10 1,30 1,30 19-06 -0,369 -0,388 -0,322 0,05 0,17 0,37 0,37
FR0000061418 FIDUCIAL OFFICE C 27,8 27,8 27,8 27,8 1 WON SUD COREEN 1317,8359 0,36 3,25 A 1 MOIS
FR0000060535 FIDUCIAL RE B189 189 189 189 1 PESO MEXICAIN 21,2419 0,02 -5,84 ACHAT 0,0007 0,0010 0,0075 0,0050 0,0023 0,8514 0,0023 AVR. 17 -0,3563 -0,372 -0,33 0,97 1,17 1,17 20-06 -0,368 -0,391 -0,336 0,03 0,17 0,37 0,37
REAL 4,2264 0,51 -5,16 VENTE 0,0003 0,0007 0,0074 0,0050 0,0037 0,8487 0,0020 MAI 17 -0,3585 -0,373 -0,329 0,87 1,07 1,07 21-06 -0,379 -0,396 -0,338 0,05 0,08 0,28 0,28
FR0000076986 FIN. MONCEY A5300 5300 5300 5300 1 JUIN 17 -0,3569 -0,373 -0,33 0,71 0,91 0,91 24-06 -0,368 -0,398 -0,344 0,03 0,08 0,28 0,28
DOLLAR SINGAPOUR 1,5249 0,28 -2,43 A 3 MOIS
FR0000035123 FINATIS B 22,8 22,8 22,8 22,8 - 0,87 63 RAND SUD-AFRICAIN 15,696 1,42 -5,61 JUIL. 17 -0,359 -0,373 -0,33 0,89 1,09 1,09 25-06 -0,368 -0,393 -0,343 0,02 0,08 0,28 0,28
FR0000074759 FLEURY MICHON B 35,9 35,9 35,4 35,4 - 1,12 1100 LIVRE TURQUE 6,3492 -0,19 4,57 ACHAT -0,0048 0,0012 0,0082 -0,0023 0,0048 0,8080 -0,0034 AOÛT 17 -0,3561 -0,372 -0,329 0,78 0,98 0,98 26-06 -0,359 -0,389 -0,345 0,01 0,08 0,28 0,28
FR0000065930 FONCIÈRE 7 INV. C 1,91
RENMIBI YUAN 7,6696 0,15 -2,71 VENTE -0,0052 -0,0012 0,0081 -0,0006 0,0062 0,8040 -0,0038 SEPT. 17 -0,3573 -0,372 -0,329 0,77 0,97 0,97 27-06 -0,37 -0,388 -0,343 0,04 0,08 0,28 0,28
RUPIAH 15601,5458 0,05 -5,50 A 6 MOIS OCT. 17 -0,3589 -0,372 -0,33 0,77 0,97 0,97 28-06 -0,37 -0,391 -0,344 0,01 0,09 0,29 0,29
FR0000064362 FONCIÈRE ATLAND C 162 162 162 162 10 PESO PHILIPPIN 57,1203 0,27 -5,24 ACHAT -0,0131 -0,0042 0,0095 -0,0162 0,0095 0,7854 -0,0127 NOV. 17 -0,3513 -0,372 -0,329 0,65 0,85 0,85 01-07 -0,36 -0,388 -0,345 0,00 0,09 0,29 0,29
FR0000038499 FONCIÈRE EURIS B 11,5 12 11,5 12 149 RINGGIT MALAIS 4,595 0,19 -3,06 DÉC. 17 -0,3411 -0,369 -0,328 0,62 0,82 0,82 02-07 -0,36 -0,392 -0,346 -0,04 0,09 0,29 0,29
BATH THALANDAIS 34,5008 0,16 -6,76 VENTE -0,0139 -0,0044 0,0094 -0,0140 0,0099 0,7532 -0,0132
FR0010341032 FONCIÈRE INEA B 42,2 42,2 42,2 42,2 183 A 12 MOIS JANV. 18 -0,3614 -0,369 -0,328 0,82 1,02 1,02 03-07 -0,366 -0,386 -0,351 -0,09 0,09 0,29 0,29
FR0011277391 FONCIÈRE PARIS NORD C 0,03 0,03 0,03 0,03 33 FÉV. 18 -0,3649 -0,37 -0,329 0,97 0 1,17 04-07 -0,367 -0,39 -0,353 -0,10 0,09 0,29 0,29
PRINCIPAUX TAUX DIRECTEURS ACHAT -0,0278 -0,0101 0,0120 -0,0434 0,0178 0,6425 -0,0301
FR0000053944 FONCIÈRE VOLTA C 6,55
MARS 18 -0,3628 -0,371 -0,328 0,85 0 1,05 05-07 -0,368 -0,393 -0,354 -0,11 -0,05 0,15 0,15
VENTE -0,0284 -0,0105 0,0116 -0,0427 0,0173 0,6225 -0,0307 AVR. 18 -0,3648 -0,372 -0,329 0,80 0 1,00 08-07 -0,367 -0,394 -0,36 -0,08 -0,05 0,15 0,15
FR0013030152 FRANÇAISE ENERGIE C 18,5 18,5 18 18 - 1,37 3526 PAYS TAUX DE RÉFÉRENCE TAUX EN %
MAI 18 -0,3628 -0,371 -0,326 0,83 0 1,03 09-07 -0,367 -0,393 -0,356 -0,05 -0,05 0,15 0,15
FR0010588079 FREY B 32,4 32,4 32,4 32,4 - 0,61 280 BCE TAUX PRET MARGINAL 0.25 % JUIN 18 -0,3614 -0,37 -0,322 0,83 0 1,03 10-07 -0,368 -0,389 -0,358 0,01 -0,05 0,15 0,15
FR0000031973 FSDV C 37,4 Taux repo (refi) 0.00 % TAUX BONS DU TRÉSOR JUIL. 18 -0,3636 -0,37 -0,321 0,68 0 0,88 11-07 -0,368 -0,389 -0,358 -0,02 -0,05 0,15 0,15
Taux depoT -0.40 % BTF TAUX AOÛT 18 -0,359 -0,369 -0,319 0,73 0 0,93 12-07 -0,368 -0,394 -0,364 0,06 0,03 0,23 0,23
FR0000030611 GALIMMO C 18,1 18,1 18,1 18,1 1
ROYAUME UNI TAUX JOUR LE JOUR 0.50 % SEPT. 18 -0,3609 -0,371 -0,319 0,79 0 0,99 15-07 -0,366 -0,393 -0,363 0,04 0,03 0,23 0,23
FR0000034894 GAUMONT B 117 117 112,5 113 - 1,74 178 Taux de base 0.75 % 1 MOIS -0,56
OCT. 18 -0,3662 -0,37 -0,318 0,86 0 1,06 16-07 -0,366 -0,393 -0,363 0,00 0,03 0,23 0,23
FR0000053035 GEA C100 100 100 100 8 USA TAUX JOUR LE JOUR 2.31 % 3 MOIS -0,54 NOV. 18 -0,3614 -0,369 -0,316 0,81 0 1,01 17-07 -0,368 -0,395 -0,367 -0,02 0,03 0,23 0,23
FR0010501692 GENERIXg C 4,89 4,9 4,85 4,9 + 1,03 3246 fonds federaux 2.50 % 6 MOIS -0,60 DÉC. 18 -0,3608 -0,367 -0,312 0,74 0 0,94 18-07 -0,37 -0,397 -0,369 -0,05 0,03 0,23 0,23
2 ans 1.86 % 9 MOIS -0,66 FÉV. 19 -0,3668 -0,366 -0,308 0,58 0 0,78 19-07 -0,37 -0,399 -0,37 -0,06 0,00 0,20 0,20
FR0013399474 GENKYOTEX C 4,085 4,085 3,985 4,08 - 0,24 1792 10 ans 2.05 % 1 AN -0,67 MARS 19 -0,3671 -0,367 -0,309 0,44 0 0,64 22-07 -0,369 -0,403 -0,375 -0,07 0,00 0,20 0,20
FR0011799907 GENOMIC VISIONg C 0,098 0,098 0,093 0,096 256563 JAPON BOJ TOKYO -0.10 % 2 ANS -0,71 MARS 19 -0,3671 -0,367 -0,309 0,35 0 0,55 23-07 -0,369 -0,406 -0,374 -0,06 0,00 0,20 0,20
FR0000061459 GÉRARD PERRIER B 49,3 49,3 48,8 48,9 - 0,41 356 Taux jour le jour -0.25 % 5 ANS -0,59
Taux repo (refi) -0.10 % MAI 19 -0,3657 -0,369 -0,311 0,34 0 0,54 24-07 -0,369 -0,407 -0,373 -0,10 0,00 0,20 0,20
FR0000065971 GRAINES VOLTZ C 59 60 59 60 + 1,7 441 10 ANS -0,09 JUIN 19 -0,3548 -0,369 -0,311 0,14 0 0,34 25-07 -0,369 -0,401 -0,376 -0,12 0,00 0,20 0,20
10 ans -0.14 %

sicav//fcp
VAL. UNIT DATE DERNIER VAL. UNIT DATE DERNIER VAL. UNIT DATE DERNIER VAL. UNIT DATE DERNIER
CLASSIFICATION

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DÉSIGNATION HORS FRAIS DE LA DIVIDENDE NET DÉSIGNATION HORS FRAIS DE LA DIVIDENDE NET DÉSIGNATION HORS FRAIS DE LA DIVIDENDE NET DÉSIGNATION HORS FRAIS DE LA DIVIDENDE NET
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MONT. DATE MONT. DATE MONT. DATE MONT. DATE

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LU0090689299 PICTET-BIOTECH 717,06 24/07 LU0338483075 PICTET-RUSSIAN EQUITIES 71,26 24/07 LU1074511459 RAM (L) TF CONV EUROPE 145,09 24/07

LU0280430660 PICTET-CLEAN ENERGY 94,3 24/07 LU0256846139 PICTET-SECURITY 263,97 24/07 LU0419186167 RAM (L) TF GB BD TOT RET 147,62 24/07

LU0340554913 PICTET-DIGITAL 335,32 24/07 LU0130732364 PICTET-SMALL CAP EUR. 1194,55 24/07 LU0935723782 RAM (L) TF II ASIA BD TOT RET 147,86 24/07

LU0255798109 PICTET-EMERG LC DEBT 171,11 25/07 LU0104884860 PICTET-WATER 339,65 24/07

Valeur unitaire hors frais : valeur de la part ou de l’action hors droits d’entrée ou de sortie éventuels. Les SICAV éligibles au PEA sont signalées par un astérisque *. Le pictogramme P indique la cotation d’un FCP.
Classification des OPCVM : actions françaises (AF), actions de la zone EURO (AE), actions internationales (AI), monétaires EURO (ME), monétaires à vocation internationale (MI), obligations et autres titres de créances libellés en EURO (OE), obligations et autres titres de créances internationaux (OI), sicav luxembour-
geoises (LX), diversifiés (DI), garantis ou assortis d’une protection (GP). ** : en euros ou dans la devise indiquée dans la colonne «DÉSIGNATION DES VALEURS».
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28 // Vendredi 26 et samedi 27 juillet 2019 Les Echos

= Les chiffres de l'économie

// Budget de l’Etat 2019 : 390,8 milliards d’euros // PIB 2018 : 2.350 milliards d’euros courants
// Plafond Sécurité sociale : 3.377 euros/mois à partir du 01-01-2019 // SMIC horaire : 10,03 euros à partir du 01-01-2019
// Capitalisation boursière de Paris : 1.653,35 milliards d’euros (au 16-05-2019)
// Indice des prix (base 100 en 2015) : 104,22 en avril 2019 // Taux de chômage (BIT) : 8,5 % au 4e trimestre 2018
// Dette publique : 2.322,3 milliards d’euros au 3e trimestre 2018

crible

EN VUE
La raison du plus « smart »
Christian Schneider Electric continue de creuser l’écart avec ABB par sa stratégie.

Prudhomme Comparaison n’est pas raison, mais le proverbe n’interdit cependant pas
de mesurer le fossé que leurs stratégies respectives ont creusé entre
Schneider Electric et ABB, parfaitement illustré par leurs comptes
trimestriels. Bien plus électriques qu’attendu chez le premier, au point que
le leader mondial de la basse et moyenne tension a relevé le compteur
de ses objectifs pour la quatrième fois en un an : ils devraient conduire
le consensus des analystes à rehausser d’environ 2 % leurs anticipations
de bénéfice net par action pour l’exercice, observe Oddo BHF. Les ratés
que connaît la mécanique de son grand concurrent des automatismes
industriels n’en sont que plus visibles, tous ses métiers affichant des marges
inférieures aux prévisions qui pourraient être revues légèrement
à la baisse. Une perspective plus longue est encore plus cruelle.
Lorsque Jean-Pascal Tricoire prit les manettes de l’équipementier
électrique tricolore il y a treize ans, l’avantage allait au roi zurichois
de la machine-outil en capitalisation boursière, en chiffre d’affaires
et en résultat d’exploitation. L’abandon de la haute tension et le recentrage
sur une gestion de l’énergie dopée par le numérique, contribuant
aux trois quarts des revenus, ont porté la valeur en Bourse du français 30 %
au-dessus de celle de l’helvético-suédois, tandis que son bénéfice
opérationnel devrait être de plus du double pour des revenus supérieurs
d’environ 5 % cette année. Schneider fait en outre oublier le ralentissement
chinois par les ressorts de croissance de l’Amérique du Nord.
Une autre façon de rester « smart ».

C hristian Prudhomme peut envoyer son CV à

Netflix ou HBO. Le scénariste en chef du Tour
de France a concocté un synopsis haletant
pour la 106e saison de cette série centenaire. Façon
« Game of Thrones », le maillot jaune en guise de trône
L’équilibriste
Casino crédibilise une trajectoire
de fer. Alors que les dernières éditions ont souvent indépendante de celle de Rallye.
réservé moins de suspense qu’une élection soviétique,
rien n’est écrit à l’avance sur celle-là. « Le rassurant de l’équilibre, c’est que rien ne bouge. Le vrai de l’équilibre,
En réalisateur aguerri, Christian Prudhomme a soi- c’est qu’il suffit d’un souffle pour tout faire bouger ». Jean-Charles Naouri,
gné la mise en scène comme jamais. Certes, les fameux le funambule descendu du fil de Rallye mais toujours sur la corde raide
« climax » (temps forts) se déroulent toujours dans la de Casino, n’a toutefois d’autre choix que de réinventer la formule
haute montagne, mais les étapes dites de « transition », gracquienne. L’immobilisme est impossible, la chute inconcevable.
où les favoris peuvent traditionnellement souffler, tien- Et c’est peu dire que l’effet de souffle de la procédure de sauvegarde
nent aussi tout le monde en éveil. Aucun personnage ne de la maison-mère qui contrôle 51,7 % de l’épicier stéphanois continue
semble jamais à l’abri d’un mauvais coup. Même de se faire sentir. En bas de la cascade des holdings, les créanciers
l’équipe Ineos (ex-Sky), sorte de famille Lannister qui du distributeur attendent le faux pas fatal dans un inconfort visible
règne sur la Grande Boucle depuis plusieurs années, dans l’envolée des prix des couvertures (+75 % depuis fin mai).
tremble pour sa couronne solaire. En haut, le patron de Casino poursuit son avancée contre vents
Une réussite pour celui qui fête sa douzième année à et marées. Les comptes semestriels ont permis de confirmer
la tête du Tour. Diplômé de l’école de journalisme de les principaux objectifs annuels auxquels les analystes ne croyaient
Lille, ce Titi parisien a un temps commenté la Grande pas. Les ventes d’actifs – 2,1 milliards d’euros, essentiellement
Boucle chez France Télévisions, avant de rejoindre la des hypermarchés et des murs – ne sont plus loin des 2,5 milliards
direction du Tour, d’abord comme adjoint, en 2004. A que les mêmes pensaient impossibles. La suppression pure et simple
cinquante-huit ans, il a su moderniser une course sou- du dividende, qui permettra d’économiser 500 millions sur dix-huit
vent taxée de ringarde. mois, était anticipée, à l’inverse de l’objectif d’une dette durablement
Peu importe le dénouement, Christian Prudhomme sous le 1,5 milliard en France. Ils forment les deux extrémités
mérite déjà l’oscar du meilleur scénario original. d’une perche qui crédibilise une trajectoire stabilisée de Casino.
Mais qui n’enlève pas un gramme à l’épée de Damoclès
des 3,5 milliards d’euros de dette de la chaîne de contrôle…

La Bourse de Paris rate le coche

•presque
Il s’en est fallu de peu. Le CAC 40 a
renoué avec ses niveaux
d’avant crise. Il a même touché, en
séance, les 5.670 points, du
jamais-vu depuis 2007. Il est finale-
ment retombé à 5.578 points jeudi,
sous la barre symbolique des 5.600.
En baisse de 0,50 %, le marché a été
animé, avec un volume d’échanges
de 4,7 milliards d’euros.
La journée a été marquée par une
avalanche de résultats d’entreprises
et par la prise de parole du patron
de la Banque centrale européenne.
Mario Draghi a ouvert la voie à une
nouvelle baisse des taux, ainsi qu’à
un nouveau programme de rachats
d’actifs. Un message qui a un temps
porté le marché.
CHAQUE MOIS,
CONNAISSANCE
DES ARTS
L’ouverture de Wall Street, en
FAIT DE VOUS
baisse, a également pesé sur les
cours.
Du côté des valeurs, Technip-
UN EXPERT
FMC a grimpé de 4,77 %, porté par
des commandes records. Grâce à
l’annonce de bénéfices nets en
hausse, Schneider Electric et
Orange ont progressé respective-
ment de 1,88 et 1,79 %.
Atos a, à l’inverse, plongé de
5,39 % du fait d’un bénéfice net en
baisse, là où STMicroelectronics
a baissé de 2,95 %. Malgré de bons
résultats, LVMH a baissé de 1,09 %.
H o r s d u C AC 4 0 , E r a m e t a
décliné de 10,52 % après avoir EN KIOSQUE DÈS AUJOURD’HUI
annoncé de grosses pertes, tandis
que Vallourec a bondi de 11,36 %.