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1 Contenu du chapitre
Dans un premier temps, ce chapitre définira les écoulements en charge puis fera un rappel des
principes de la mécanique des fluides qui s’appliquent aux écoulements en charge. On passera par
la suite les méthodes de calcul des écoulements dans le but essentiel d’en connaître les
caractéristiques hydrauliques. Pour ce faire, nous passerons en revue les moyen d’évaluer les
pertes de charge par frottement dans les conduites et dans divers composants tels que des coudes,
des jonctions ou des vannes.
Nous verrons ensuite comment établir la ligne de charge et la ligne piézométrique d’un circuit
hydraulique ce qui sera fort utile pour en calculer le comportement hydraulique. Nous étudierons
par la suite les cas des conduites en parallèle et en série. Enfin nous étudierons les méthodes de
calcul des réseaux de conduites.
2 Définitions
2.1 Écoulements en charge
Les écoulements en charge sont des écoulements confinés à l’intérieur d’un contenant, en général
une conduite. La pression à l’intérieur de ces écoulements peut être de beaucoup plus élevé que la
GCI 21429 - Systèmes hydrauliques Les écoulements en charge en régime permanent
pression atmosphérique ou encore s’abaisser à des valeurs aussi faibles que la pression de vapeur
saturante. Même si la pression à l’intérieur de ce type d’écoulement peut atteindre la pression
atmosphérique, en aucun cas nous considérerons la présence de surface libre dans cette catégorie
d’écoulements.
VL
Re = 1
"
où :
V : vitesse moyenne de l’écoulement
L :longueur caractéristique de l’environnement de l’écoulement
ν : viscosité cinématique du fluide (de l’eau en hydraulique)
Dans le cas d’une conduite circulaire, on considère le diamètre intérieur de la conduite comme
longueur caractéristique, le nombre de Reynolds s’exprime donc ainsi :
VD
Re = 2
"
où :
D : diamètre intérieur de la conduite
2
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La viscosité varie avec la température. À 15° C, ν = 1,15 × 10-6 m2/s alors à 20° C, elle baisse à
ν = 1,0 × 10-6 m2/s.
50
40
30
20
Vitesse [cm/s]
10
-10
-20
0 2 4 6 8 10 12
Temps [s]
Fig 1 – Composante de la vitesse mesurée au moyen d’un vélocimétre ADV (Acoustic Doppler
Velocimeter).
La figure 1.1 illustre le phénomène de la turbulence. Des mesures de la vitesse d’écoulement ont
été réalisées à un taux de 25 mesures par secondes. Pour chaque temps, on mesure les
composantes longitudinales et transversales (horizontale et verticale) de la vitesse instantanée.
L’appareil de mesure étant orienté dans le sens de l’écoulement, on observe en bleu une vitesse
de l’ordre de 30 cm/s alors que les composantes transversales sont en moyenne nulles. Si
l’écoulement avait été laminaire le graphique aurait présenté des lignes horizontales pour chaque
composante de la vitesse. Cet écoulement avait un nombre de Reynolds d’environ 37 500.
3
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p V2
+ z+ = H = constante 3
" 2g
où :
p : pression en un point du système, [F/L2]
z : élévation par rapport à une référence commune à tout le système, [L]
V : vitesse moyenne de l’écoulement, [L/T]
g : accélération gravitationnelle, [L/T2] (9,81 m/s2)
H : charge hydraulique exprimée en hauteur de liquide, [L]
γ : poids spécifique, [F/L3]
Si on considère que partie de l’énergie est dissipée par frottement entre deux points d’un système
en négligeant les pertes thermiques et mécaniques présentes aussi dans le principe de
conservation d’énergie vu en mécanique des fluides, on devra compléter le niveau de charge
perdue par une perte de charge. L’équation de Bernoulli avec pertes de charge s’écrit donc :
2 2
p1 V p V
+ z1 + 1 = 2 + z2 + 2 + #H1$2 = H = constante 4
" 2g " 2g
où :
4
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Les indices 1 et 2 font références à deux points dans le même système hydraulique.
En général, dans un système hydraulique, les pertes de charges ont deux causes :
• les pertes de charge par frottement le long d’un tuyau appelées aussi pertes de charge
linéaires
• les pertes de charge locales causées par des frottements dans des objets de géométrie
complexe comme des coudes, des robinets, des jonctions ou autre. On appelle aussi ce
type de perte : pertes de charge singulières.
fL V 2
"H = 5
D 2g
où :
f : facteur de frottement, [sans dimension]
L : longueur de la conduite, [L]
D : diamètre intérieur de la conduite, [L]
V : vitesse moyenne de l’écoulement, [L/T]
g : accélération gravitationnelle, [L/T2] (9,81 m/s2)
La perte de charge par frottement peut aussi s’écrire en fonction du débit puisque :
5
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"D2
Q = AV et A =
4
Ainsi on obtient :
!
!
8 fL
"H = 2 5 Q2 6
# gD
A
Rh =
P
"D2 D
Dans le cas d’une conduite circulaire Rh = "D = , d’où D = 4Rh . En introduisant D dans
4 4
! l’expression 5, on obtient une expression applicable à une conduite de section quelconque :
fL V 2 fL 2 !
"H = = V ! 5a
4Rh 2g 8gRh
! fL
"H = Q2 6a
128# 2 gRh5
6
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La première méthode est simple, rapide et peu précise. La seconde est plus compliquée mais elle
permet l’évaluation du facteur de frottement dans des méthodes de calcul utilisant des moyens
électroniques.
VD
• Le nombre de Reynolds Re =
"
64
f =
Re
1 $ # D 2,51 '
= "2,0log10 && + )) 7
f % 3,7 Re f (
!
7
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8
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9
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V2
"H = CL 8
2g
Lorsque la géométrie de la pièce comporte une entrée et une sortie de section différente, les
vitesses d’entrée
! et de sortie sont différentes. Il est important de connaître par rapport à laquelle
de ces deux vitesses le coefficient CL est associé.
CL 2
"H = Q 9
2gA2
!
8CL
"H = 2 4 Q2 10
# gD
Ici encore, il faut savoir à quelle section est associé CL si elles sont différentes.
!
On trouvera dans « A brief introduction to fluid mechanics » de Young et al., à la section 8.4.2
plusieurs exemples de valeurs de ce coefficient.
4 Diagramme d’énergie
4.1 Principes
La ligne d’énergie est utilisée pour connaître la répartition des énergies potentielle, de pression,
cinétique ainsi que les pertes et les gains d’énergie le long d’un circuit hydraulique. L’énergie
totale est définie par l’équation de Bernoulli :
10
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p V2
E= + z+ ± #H 7
" 2g
ΔH est soit une perte d’énergie (positif) ou un gain d’énergie (négatif) apporté en général par une
pompe.
On trace le long du circuit à chaque point du trajet l’altitude z, la pression p " , l’énergie de
vitesse V 2 2g et le niveau de pertes accumulé.
4.2 Exemples
Ce qui suit présente quelques exemples de difficulté croissante pour mieux comprendre comment
tracer systématiquement les diagrammes d’énergie.
V2
2g
"H
P
ligne
! d'én
ergie
ligne
piéz
omé
triqu V2
e 2g
P
!
A
z
B
z
!
11
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V2
2g
ligne "H
d'én
P ergi
e
!
ligne
piéz
omé V2
triqu
e 2g
P
!
A
z
B
z
Fig 4 – Conduites de diamètres différents entre deux réservoirs avec perte de charge locale à la
restriction.
V2
2g
ligne
d'én
ergi
e "H
V2
2g
P ligne
piéz
! omé
triqu
e
P
!
A B
z z
Fig 5 – Réduction de diamètres de conduite entre deux réservoirs avec pertes de charge locales
aux changements de diamètre.
12
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V2
2g
ligne d'énergie
ligne piézométrique
P "H
!
V2
2g
P
!
ligne d
'énerg
V2 ie
2g "H
P
! ligne
piézom
étriqu V2
e
2g
13
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V2
2g
! p
"
HA HB
!
B
! !
A z
!
Fig 8 – Conduites et coudes entre deux réservoirs
V2
2g
#HB$C
!
!
HC $ HA
p
"
!
HC
#HA$B
V2 p !
2g "
!
!
HA
A ! ! Pompe C
z
!
! et pompe entre deux réservoirs
Fig 9 – Conduites
14
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Dans cette configuration, on peut évaluer le débit qui passe d’un réservoir à l’autre en utilisant
l’équation de Bernoulli (eq.3). Sachant que la charge dans le réservoir du côté A est :
PA V2
EA = + zA + A = H A
" 2g
!
H A ! HB = "H
La perte de charge totale étant causée par le frottement dans la conduite si on néglige les pertes
locales aux entrée et sortie des réservoirs, donc :
fL V 2 8 fL
"H = = 2 5 Q2
D 2g # gD
La perte de charge totale étant égale à la différence de niveau entre les réservoirs, seul le débit est
inconnu : !
g ( H A # HB )
Q="
fL
8
D5
15
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• La perte de charge totale est égale à la différence de niveau entre les réservoirs et elle est
composée de la perte par frottement dans la première conduite de longueur L1 et diamètre
D1, de la perte par frottement dans la deuxième conduite de longueur L2 et diamètre D2 et
de la perte singulière dans le rétrécissement
8 $ f L1 f L2 CL ' 2
"H = & + + 4 )) Q
# 2 g &% D15 D2
5
D2 (
d’où :
!
g ( H A # HB )
Q="
$fL fL CL '
8 && 51 + 2
5
+ )
4)
D
% 1 D2 D2 (
d’où :
!
" g ( H A # HB )
Q= 2
D $ f L f L2 f L3 '
8& 1 + + + CL2 + CL3 )
% D1 D2 D3 (
!
4.3.4 Conduite et robinet-vanne entre deux réservoirs
Dans un robinet – vanne, le coefficient de perte de charge locale CL varie de près de zéro à
l’infini, d’où :
16
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g ( H A # HB )
Q="
$fL C '
8 & 5 + L4 )
%D D (
# V2&
H A " % zB + B ( = )H
$ 2g '
En posant :
!
2Q2
V = 2
A
!
" D2
A=
4
Il vient :
!
8 $ f L' 2
H A " zB = 2 &1+ )Q
# g D4 % D (
finalement :
!
g ( H A # zB )
Q="D
$ f L'
8 &1+ )
% D (
17
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" g ( H A # HB )
Q=
D2 $fL '
8& + CL1 + CL2 )
% D (
La pompe!apporte un supplément d’énergie que l’on peut voir comme une perte de charge
négative. En écrivant l’équation de Bernoulli aux deux réservoirs, il vient :
PA V2 P V2
+ z A + A = B + zB + B + #H AB $ #H P + #H BC
" 23 {
1 2g 1 " 23 { 2g
HA 0 HB 0
En simplifiant, on obtient :
!
fL V 2 fL V 2
"H = H A # H B = # "H P +
D 2g AB
D 2g BC
Le gain de charge ΔHP varie en fonction du débit selon une courbe décroissante dont l’allure est
donnée à la
! figure 10.
!HP
H0
Q
Fig. 10 – Courbe de pompe.
"H P = H0 + BQ + CQ2
18
!
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8 fL 2
"H = H A # H B = 2
$ gD 5 ( ) (
Q # H0 + BQ + CQ2 = RQ2 # H0 + BQ + CQ2 )
En regroupant les facteurs, on obtient le polynôme quadratique suivant :
!
2
( R " C)Q " BQ " ( H0 + H A " H B ) = 0
!
B ± B2 + 4( R " c)( H0 + H A " H B )
Q=
2( R " C )
Il faudra, bien entendu, choisir la solution physiquement acceptable, c’est-à-dire celle qui
correspond!à un point sur la courbe de pompe.
• le débit entrant dans un réservoir est le même que celui qui en sort ainsi que celui qui
coule dans la conduite qui relie les deux réservoirs;
La seconde constatation provient du principe général de conservation de l’énergie qui stipule que
l’énergie perdue ou consommée doit être égale à l’énergie disponible.
Q v1
Q2 zv1
HR
1 3 Q v2
QR Q1 Q3
zv2
Examinons le principe de continuité; le débit sortant du réservoir se sépare en deux débits, pas
nécessairement égaux, au niveau de la bifurcation. Comme il y a continuité des débits, il faut
que :
QR = Qv1 + Qv2
ou encore :
!
QR " Qv1 " Qv2 = 0
Nous avons ici trois inconnues car les débits vont dépendre de la hauteur d’eau dans le réservoir
! élévations des vannes.
ainsi que des
pR V2 p V2
+ zR + R = v1 + zv1 + v1 + #H R1
" 24
1
4 3 { 2g { " 2g
HR 0 0
20
!
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où ΔHR1 et ΔHR2 sont les pertes de charges accumulées respectivement du réservoir jusqu’à la
vanne 1 et!du réservoir jusqu’à la vanne 2. En simplifiant on obtient :
Vv12
H R " zv1 = + #H R1
2g
Vv22
H R " zv2 = + #H R 2
2g
Exprimons maintenant les termes d’énergie cinétique et les pertes en fonction des débits Q1, Q2 et
Q3 : !
8 fL1 2 8 fL2 2 8
H R " zv1 = 2
Q + 2 5 Q2 + 2 4 Q22
5 1
# gD1 # gD2 # gD2
8 fL1 2 8 fL3 2 8
H R " zv2 = 2
Q + 2 5 Q3 + 2 4 Q32
5 1
# gD1 # gD3 # gD3
De façon générale, les résistances Ri peuvent inclure, outre les effets du frottement sur la paroi de
! !
la conduite, ! localement et associées au débit Qi, soit :
les résistances causées
% (
8 ' fLi *
Ri = 2 4 ' 1{ + $ CL + *
" gDi ' sortie à l#air libre 123 D
{ i *
pertes locales
& pertes par frottement )
21
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Q1 " Q2 " Q3 = 0
R1Q12 + R2Q22 = H R " zv1
R1Q12 + R3Q32 = H R " zv2
Ce système d’équations est non linéaire et il n’est pas possible de le résoudre tel quel. Pour
! solution, il est nécessaire de le linéariser puis d’utiliser une méthode itérative.
obtenir une
RiQi2 = Ri Q0i Qi
Q1 " Q2 " Q3 = 0
R1 Q01 Q1 + R2 Q02 Q2 = H R " zv1
R1 Q01 Q1 + R3 Q03 Q3 = H R " zv2
5) Comparer la norme avec une précision acceptable, si elle est atteinte on arrête sinon on
continue à l’étape suivante : !
6) Calculer de nouvelles valeurs de Q01, Q02 et Q03 en faisant la moyenne des valeurs des
deux ensembles précédents : Q0i = (Q0i + Qi ) 2
7) Retourner à l’étape 2)
!
Une feuille Excel, disponible sur le site du cours, illustre cette méthode.
22
GCI 21429 - Systèmes hydrauliques Les écoulements en charge en régime permanent
À partir de cet exemple, on constate que l’application de la continuité des débits et l’équilibre des
pertes de charge avec les différences de charge disponible permet de décrire complètement le
comportement du système hydraulique sous pression.
B
2
A
1
C
3
Continuité à la jonction
Q1 " Q2 " Q3 = 0
Équilibre entre les pertes de charge et les différences de charge disponibles de A vers B et de A
vers C. !
Ce n’est pas la seule façon de voir le problème, si les sens des débits sont différents, il faut en
! dans l’écriture des équations de continuité et d’équilibre des pertes de charge :
tenir compte
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GCI 21429 - Systèmes hydrauliques Les écoulements en charge en régime permanent
B
2
A
1
C
3
Continuité à la jonction
Q1 + Q2 " Q3 = 0
Équilibre entre les pertes de charge et les différences de charge disponibles de A vers C et de B
vers C. !
Voici un exemple où l’on introduit les débits entrant et sortant des réservoirs comme inconnues
! en plus des débits dans les conduites :
A B
1
2
C
Continuité à la jonction
24
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QA " Q1 " Q2 = 0
QB + Q1 " Q3 = 0
Q2 + Q3 " QC = 0
Équilibre entre les pertes de charge et les différences de charge disponibles de A vers B, de B
! A vers C :
vers C et de
H A " H B = R1Q12
H B " HC = R3Q32
H A " HC = R2Q22
2) On établi des liens entre les différentes charges connues dans le circuit (niveau de
réservoir) de façon à pouvoir exprimer une différence de charge sur ces liens. Si R est le
nombre de réservoirs, le nombre de liens sera R-1.
3) On définit comme MAILLES, les circuits fermés du système, y compris ceux formés par
les liens entre les réservoirs
4) On écrit pour chaque nœud la continuité.des débits en tenant compte du signe des débits
aux nœuds :
#" N QN = 0
N = i, j, kK
N est le numéro des débits connectés à un nœud et ε représente le signe du débit et vaut –1
ou 1. !
25
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+
-
-
$" M #H M = 0
M = i, j, kK
+ -
6) Dans les équations de mailles, on remplace les pertes de charge par une fonction du débit,
pour les conduites, on écrit :
7) "H i = RiQi2
26
GCI 21429 - Systèmes hydrauliques Les écoulements en charge en régime permanent
EXEMPLE :
III
1 B
A
I
3
2 4
II
C 5
Nœuds Équations
A QA " Q1 " Q2 = 0
B Q1 " Q3 " Q4 = 0
C Q2 + Q3 " Q5 = 0
!
D Q4 + Q5 " QD = 0
!
III 4 # ( H A # HD ) = 0
"H1 + "H!
! 27
GCI 21429 - Systèmes hydrauliques Les écoulements en charge en régime permanent
Les équations sur les mailles peuvent s’écrire en fonction du débit en introduisant la relation qui
relie le débit à la perte de charge :
Mailles Équations
I "R1Q12 + R2Q22 " R3Q32 = 0
II R3Q32 " R4Q42 + R5Q52 = 0
C = M + N "1 8
où :
C =!nombre de conduites (ou d’éléments hydrauliques entre deux nœuds)
M = nombre de mailles (boucles fermées)
N = nombre de nœuds (points de jonctions)
Dans la théorie des graphes, C est appelé « nombre cyclomatique » et sa définition n’est valide
que pour un graphe plan.
Dans l’exemple précédent, si on élimine les réservoirs ainsi que le lien entre ces derniers, il
subsiste 4 nœuds et 2 mailles, on a donc 4 + 2 – 1 = 5 conduites.
28
GCI 21429 - Systèmes hydrauliques Les écoulements en charge en régime permanent
Nous observons 3 mailles et 6 nœuds le système comporte donc 8 éléments répartis comme suit :
cinq conduites avec une relation perte de charge – débit "H i = RiQi2
deux réservoirs avec une relation perte de charge – débit "H i = 0 . Les réservoirs
transforment du volume en débit ils comportent donc un nœud de débit! nul (nœud de tête)
et un nœud de débit entrant ou sortant du réservoir (nœud de queue). Le nœud de tête doit
!
être connecté un lien piézométrique et le nœud de queue doit être connecté aux conduites.
charge du nœud d’origine du lien et Hk est la charge du nœud d’extrémité du lien. Il n’y a
pas de débit dans ce lien.
!
Ainsi la mise en équations pourra s’écrire :
D Q4 + Q5 " Q6 = 0
E Q7 = 0
F Q7 = 0
!
Un réseau ramifié est un réseau dont chaque nœud n’est connecté qu’à deux éléments et se
terminant par des antennes. Il ne comporte pas de mailles et seules les équations de nœuds
(continuité) sont utilisées pour le calculer.
30
GCI 21429 - Systèmes hydrauliques Les écoulements en charge en régime permanent
* -
, "1,1 L "1,C /
, /
, M M /0 Q1 4 0 q1 4
, /2 M 2 2 M 2
, " L " N ,C /2 2 2 2
, N #1,1
/2 M 2 2 q N #1
2
,$ n#1 '
1
/ M 5 = 1 5 9
$& n#1 '
h
, &%"R Q )( L
%
"R Q ) /2 2 2 1 2
(1,C 2 2 2
, 1,1
/ M M 2
, M M 2
/ Q 2 2 2
3 C6 3 hM 6
, /
,$& n#1 ' $& n#1 ' /
,+%"R Q ) L "R Q ) /
( M ,1 % ( M ,C .
• Les N-1 premières lignes de la matrice contiennent les signes εi,j relatifs au iième nœud et à
la j!ième conduite. Pour les conduites non connectées à un nœud, ε est nul.
# n"1
• Les M dernières lignes de la matrice contiennent les termes signés $ ! R Q %& relatifs à
i, j
la iième maille et à la jième conduite. Pour les conduites non participantes à une maille, ε est
nul.
• Les débits de consommation imposés aux nœuds qi sont placés dans la première partie du
membre de droite.
• La seconde partie de la matrice contient des débits qui ne sont pas encore connus. On les
remplace par des débits quelconques Q0 qui sont sans rapport avec la loi des nœuds. On
calcule alors une première estimation du débit Q avec ces débits Q0 arbitraires puis on
améliore la solution en procédant à des itérations.
31
GCI 21429 - Systèmes hydrauliques Les écoulements en charge en régime permanent
Q(i ) + Q0(i)
Q0(i +1) =
2
Cette technique assure une convergence efficace mais relativement lente. Une autre technique de
résolution a donc été proposée. Elle est basée sur l’application de la méthode de Newton-Raphson
au système 5.18. Cette méthode a été programmé dans le logiciel CASH1. Les essais poursuivis
jusqu'à maintenant ont prouvé, hors de tout doute, la supériorité de la stabilité de ce schéma
numérique par rapport aux méthodes précédentes.
EXEMPLE
q4
1 2 4
1 4
q1
3 II 6
2
5
3 5 q5
q3
Il n’est pas nécessaire de choisir des Q0 cohérents, il suffit de leur donner une valeur initiale
quelconque mais différente de zéro.
On utilise le système 9 pour construire la matrice et le membre de droite :
32
GCI 21429 - Systèmes hydrauliques Les écoulements en charge en régime permanent
On remplace les Q0,i par les moyennes des Qi et Q0,i précédent et on recommence jusqu’à ce que
les valeurs!du débit se stabilisent.
33
GCI 21429 - Systèmes hydrauliques Les écoulements en charge en régime permanent
$ m"1
' m"1 m"1
&& # m Ki, N H i " H N )) *H i " m Ki, j H i " H j *H j " m Ki, k H i " H k *H k "K
% N = j, k ,K (
$ m
'
= "&& #+ N Ki, N H i " H N + +i qi ))
% N = j, k ,K (
Cette méthode converge bien, la principale difficulté de sa mise en œuvre surgit lors de
l’introduction
! d’éléments hydrauliques comme des pompes.
C'est une méthode itérative matricielle qui permet de repartir sur l'ensemble du réseau les
corrections ∆Q pour obtenir l'équilibre des pertes de charge (loi des mailles) à partir de débits
initiaux Q0 choisis en fonction de la loi des nœuds.
• On écrit le système d'équations non linéaires à partir de la loi des mailles auquel on
applique la méthode de Newton-Raphson (voir encadré théorique) pour chaque maille:
# ( nR M Q0,n!1 )
M "QM = ! #$ M R M Q0n, M 10
M = i, j,k K M = i, j,k K
34
GCI 21429 - Systèmes hydrauliques Les écoulements en charge en régime permanent
• Comme une conduite peut appartenir à au plus deux mailles, la réduction du nombre
d'inconnues se fait en sachant qu'une conduite participant à deux mailles subit les
corrections de chacune de ces mailles adjacentes :
• Cela revient à faire un changement de variables dans lequel chaque correction de débit
appliquée à une conduite M est remplacée par la différence de corrections appliquées
aux mailles A et B communes à la conduite M. Si une conduite n’appartient qu’à une
maille, on lui attribue seulement la correction de cette maille. Le nombre d’inconnues
devient donc égal au nombre de mailles et la résolution est alors possible.
• Par exemple, pour une maille A adjacente aux mailles B et C, la relation (5.11)
devient :
# &
% " nRM Q0,n!1 n!1 n!1 n
M )QA ! nRAB Q0, AB ! nRA C Q0, A C = ! " * M RM Q0, M
(
$ M = i, j, kK ' M = i, j, kK
• En pratique, le système est organisé sous forme matricielle, en tenant compte que les
sens des débits ne seront pas mis à jour et que le débit gardera son signe, de la façon
suivante :
, % ( BA # 0nR Q M /3
/2
0QB
3 3 # 0 0 36 12
6 = "2 B
8 R Q Q
B
, M O M /3 M 3 3 M 3
, $ n"1 ' 3
n"1 /40QM 7 3 3 n"1 3
,"&% nR Q0 )( L L # 0 /
nR Q 3 # 8 R Q 0 Q03
+ MA M . 4 M 7
! 35
GCI 21429 - Systèmes hydrauliques Les écoulements en charge en régime permanent
• On applique les corrections !Q de chaque maille aux débits des conduites constituant
la maille en tenant compte du signe :
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GCI 21429 - Systèmes hydrauliques Les écoulements en charge en régime permanent
EXEMPLE
q4
1 2 4
1 4
q1
3 II 6
2
5
3 5 q5
q3
Dans un premier temps, il faut calculer des débits initiaux satisfaisant la loi des nœuds :
Q0, 1 = q1 2
Q0, 2 = q1 2
Q0, 3 = q3 ! Q0, 2
Q0, 4 = Q0 ,1 ! Q0,3 ! q2
Q0, 5 = Q0, 2 + Q0, 3 ! q3
Q0, 6 = Q0, 4 ! q4
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GCI 21429 - Systèmes hydrauliques Les écoulements en charge en régime permanent
!
Q1 = Q0 ,1 ! "QI
Q2 = Q0,2 + "QI
Q3 = Q0,3 ! "QI + "QII
Q4 = Q0, 4 ! "QII
Q5 = Q0,5 + "QII
Q6 = Q0,6 ! "QII
On remplace les Q0,i par les Qi et on recommence jusqu’à ce que le membre de droite s’approche
de zéro
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GCI 21429 - Systèmes hydrauliques Les écoulements en charge en régime permanent
Dans la méthode de correction par mailles, on désire que pour chaque maille, la somme
algébrique des pertes de charges s’annule :
"! M hM = 0
M = i, j,k K
Comme on connaît les C débits initiaux Q0 satisfaisant la loi des nœuds et la relation qui lie le
débit à la perte de charge, on peut écrire les M équations précédentes sous la forme suivante :
n
#! M RM (Q0, M + ! M "QM ) = 0
M = i, j,k K
Ce qui signifie que l’on doit déterminer les corrections !QM , pour chaque conduite qui doivent
être appliquées aux débits initiaux Q0 de telle sorte que l’ensemble de ces expressions s’annule.
Pour réussir à résoudre ce problème nous devons développer chaque équation en série de Taylor
en considérant qu’elles sont fonctions de plusieurs variables indépendantes, c’est-à-dire les
corrections de débit à appliquer à chaque conduite :
n $
#!
M = i, j,k K
M RM (Q0, M + ! M "QM ) = #!
M = i, j, kK
M RM Q0,n M + #
M =i, j,k K
! M "QM
$Q0 , M
( )
! M R M Q0n, M = 0
n
#!
M = i, j,k K
M RM (Q0, M + ! M "QM ) = #!
M = i, j, kK
M RM Q0,n M + #
M =i, j,k K
(
! M "QM ! M RM nQ0,n$1 )
M = 0
$ ( nR M Q0,n!1 )
M "QM = ! $# M R M Q0n, M
M = i, j,k K M = i, j,k K
39