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RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
SAISON 2004-2005
RAMEAU
LES
Opéra
d national
Thin
Nicholas Snowman
DIRECTEUR GÉNÉRAL
faute
saison
DIRECTEUR DE L A PUBLICATION Le Concert d'Astrée est soutenu
Nicholas Snowman par la Fondation France Telecom
RÉDACTEUR EN CHEF Le Concert d'Astrée bénéficie de l'aide
Jean-Jacques Groleau à la structuration du Ministère de la Culture
SECRÉTAIRE DE RÉDACTION et de la Communication DRAC
Monique Herzog Nord-Pas-de-Calais.
CONCEPTION GRAPHIQUE
MaiiiùmdVjUa
IMPRESSION Projection des Boréades sur grand écran
Sicop à Strasbourg et Mulhouse le 2 1 juin 2 0 0 5 ,
en partenariat avec France 3 Alsace,
Programme imprimé à 1 5 0 0 exemplaires dans le cadre de la fête de la musique.
N° ISSN 1 2 5 7 - 1 4 7 3 Réalisation: Alain Jomy
Prix de vente: 7 € Coordination artistique
de la vidéo: Sarah Schinasi
Les programmes de l'Opéra national du Rhin
19, place Broglie- BP 320
67008 Strasbourg cedex-France
Téléphone 03 88 75 48 43
Télécopie 03 88 24 09 34
Site internet www.operanationaldurhin.fr
Courriel mherzog@onr.fr
SOMMAIRE
DISTRIBUTION 5
COMPOSITION DE L'ORCHESTRE 29
UN CERTAIN RAMEAU 38
Claude Debussy
UN AIR ANTIQUE... 47
Jean-Jacques Groleau
DES HYPERBORÉENS 48
Hérodote / Diodore de Sicile
LIVRET 63
BIOGRAPHIES 81
Nouvelle production
RAMEAU
LES BORÉADES
Tragédie lyrique en cinq actes de Jean-Philippe Rameau ( 1 6 8 3 - 1 7 6 4 )
Livret a t t r i b u é à Louis de Cahusac - Créée en c o n c e r t par l'O.R.T.F.
à la M a i s o n de la Radio, à Paris, le 1 6 o c t o b r e 1 9 6 4
Création s c é n i q u e le 2 1 j u i l l e t 1 9 8 2 au festival d ' A i x - e n - P r o v e n c e
NDANGES TARDIVES
DE CELLES DONT ON EXTRAIT LE MEILLEUR, L'ESSENCE MEME DE L'ART
ULTIMA OPERA
Henri Mallier
L a s ! et n o u s c e p e n d a n t n o u s c o n s u m o n s n o t r e â g e
S u r le b o r d i n c o n n u d ' u n é t r a n g e rivage
O ù le m a l h e u r n o u s f a i t c e s tristes v e r s c h a n t e r :
C o m m e on voit q u e l q u e f o i s , q u a n d la m o r t les a p p e l l e .
A r r a n g é s flanc à flanc p a r m i l ' h e r b e n o u v e l l e ,
B i e n loin s u r un é t a n g t r o i s c y g n e s l a m e n t e r .
Des reflets d'outre-tombe sont partout répandus sur son dernier tableau. La
mort, le chant : tel est le dernier mot, le plus tardif et le plus profond, que l'on
entend, indéfiniment répété, à travers Les Mémoires cf Outre-tombe ou La Vie
de Rancé. Mais ce qui donne sa matière au chant est cet élément diffus auquel
Chateaubriand prête une nature féminine : « la lune pâle » ; « une belle femme »
«assise sur le rivage de la mer», Venise. Ainsi ce chant que fait entendre l'ar-
tiste dans ses paroles ultimes nous dit qu'il est encore un espace pour le désir et
que la proximité de la mort rend celui-ci d'autant plus sensible.
Cette efflorescence poétique trouve dans l'opéra une expression moins
immédiate et plus joueuse: le compositeur n'a cure de s'y attendrir sur soi, il
anime des personnages ; mais combien de ceux qu'il invente, au moment où
sa fin (mort et accomplissement en tant qu'artiste) est proche, disent l'attrait
d'être aimé ! «Fleur charmante que je ne veux point cueillir, je t'adresse ces
derniers chants de tristesse» : Chateaubriand interpelle ainsi une jeune fille
dans un fragment détaché de ses Mémoires, intitulé Amour et vieillesse. Verdi
lui fait écho littéralement sur le mode burlesque quand Falstaff évoque la
femme de Ford :
È quella ! O amor ! Sguardo di Stella !
Collo di cigno ! e il labbro ? Un fior. Un fior che ride.
Alice è il nome e un giorno come passar mi 'vide
Ne'suoi paraggi, rise. M'ardea l'estro amatorio
Nel cor.
Les sortilèges de l'amour se font d'autant plus sensibles, ses atteintes plus
vénéneuses quand l'artiste est un très vieil homme, comme l'est Monteverdi
quand il met dans la bouche d'une très jeune femme, Poppée, une demande
amoureuse qui se fait déchirante :
Appena spunta l'alba, e tu che sei
L'incarnato mio sole,
La mia palpabil luce
El'amoroso di délia mia vita,
Vuoi si repente far da me partita ?
Dans l'opéra, qui est d'une humeur plus versatile, les larmes n'ont pas
toujours cette intensité tragique. On l'a vu avec la fleur qui intéresse Falstaff :
« Unfior. Unfior chi ride ». Chez Monteverdi on pleure aussi, mais pour atten-
drir: «Amoreggio con lacrime un balcone », (je pleure d'amour pour une
fenêtre), dit Othon qui se lamente sur ses malheurs devant la fenêtre de la
volage Poppée.
11 arrive aussi que l'on renonce aux larmes et que l'œuvre ultime se pare de
fantaisie : comme Beethoven écrit les Bagatelles pour piano opus 126 après les
dernières sonates, Mozart compose La Flûte enchantée après Don Giovanni et
Verdi octogénaire Falstaff après Otello. Moqué, berné, Falstaff est bientôt
entraîné dans la ronde des joyeuses commères par Alice :
Puis il se fait piquer (la ronde des «pizzica»), traiter d'«Otre di malvasia»
(outre de malvoisie) au cours d'une féerie où les crécelles crépitent, les fouets et
les castagnettes claquent, les feux follets et farfadets volent avant que tous
ensemble ils tirent la leçon de la comédie, qui est celle même de Shakespeare :
« Tutto nel mondo è burla » , t o u t au m o n d e e s t b o u f f o n n e r i e :
On pense à Papageno :
Infinies sont les formes que l'amour de la vie prend chez des artistes tour-
mentés par l'idée de leur fin prochaine et le besoin de dire encore la beauté de la
nature et de l'amour. Mais deux idées ressortent, obsédantes : la présence de la
mort et la puissance du désir.
La mort souvent se cache, tapie au cœur du drame. Elle menace l'homme
vieillissant quand il ne sait plus être aimé (Othon) ou qu'il s'oppose à la vio-
lence de la passion (Sénèque). Dans Lulu, tous ceux qui aiment meurent, broyés
par l'immorale jeunesse de Lulu : « Es ist ihm ernst. Der Tanz ist aus ».
Soit le désir prend l'aspect d'un déferlement irrépressible, d'une torture,
comme celui que ressent Parsifal à l'acte II devant Kundry :
Soit le désir est sublimé dans un dénouement heureux. C'est ainsi que Poppée
et Néron chantent ensemble à la fin du Couronnement de Poppée un chant de
grâces, paroles d'amour qui ont chez Monteverdi une résonance testamentaire :
Pur ti miro, pur ti godo,
Pur ti stringo, pur t'annodo ;
Più non peno, più non moro,
O mia vita, o mio tesoro.
Je te regarde, j e te veux,
j e t'étreins, j e t'enchaîne,
plus de souffrance, plus de mort,
ô ma vie, ô mon amour.
Nulle scène n'est plus opératique que la mort d'Œdipe à la fin de la pièce,
on le voit chez Sacchini ou Enesco, qui ne sont pas assez représentés.
Disparaissant aux yeux de ses filles et des habitants de Colone il rejoint les
dieux: ellipse de l'événement central, matériel immatériel, «thaumastos».
Figuration de la mort avec la grotte « d'où sort brusquement une immense et
éblouissante lumière », et négation de la mort dans une épiphanie. Les fautes
d'Œdipe sont pardonnées, toute la fureur d'une vie est effacée dans une apo-
théose. On croit entendre Parsifal annonçant la délivrance à Kundry :
Tu p l e u r e s . . . vois, la prairie n o u s sourit.
Écoutons une dernière fois Chateaubriand. Nul n'a mieux cerné les rapports
du temps, qui est donné ou promis à la mort, et du chant. Nous sommes en 1833
à Padoue ; il a revu Zanze, l'ancienne « petite geôlière » dont parle le poète Silvio
Pellico dans ses souvenirs de prison. Cela inspire à Chateaubriand cette
réflexion désabusée :
Oui, Z a n z e , v o u s p r e n d r e z place p a r m i les o m b r e s de f e m m e qui n a i s s e n t
autour du poète, lorsqu'il rêve au son de sa lyre : les o m b r e s délicates, orphe-
lines d ' u n e h a r m o n i e expirée et d ' u n songe évanoui, restent vivantes entre le
ciel et la terre et habitent à la fois leur double patrie.
Cela fait écho aux propos que lui inspiraient des retrouvailles à Londres avec
son premier amour de jeunesse, Charlotte Ives : « Douce lueur du passé, rose pâle
du crépuscule qui borde la nuit, quand le soleil depuis longtemps est couché ».Tout
passe, tout est rendu à l'obsolescence et l'insignifiance ; seul le chant ne meurt
pas. Et qu'est-ce que chanter sinon émettre ce souffle qui poétise le rien ?
ACTE I La reine Alphise doit choisir pour époux l'un des deux fils de Borée, le
dieu des Vents du Nord. Mais elle aime en secret Abaris, protégé du
grand prêtre d'Apollon, dont la naissance demeure mystérieuse. Les
deux prétendants, Calisis et Borilée, pressent la reine de se décider.
ACTE II Abaris avoue au grand prêtre Adamas qu'il aime Alphise d ' u n amour
qu'il croit sans espoir. Adamas l'encourage à persévérer. Alphise se rend
au temple d'Apollon et confie à Abaris qu'elle a vu en rêve le dieu Borée
ravager son royaume. L'émotion que manifeste Abaris trahit ses senti-
ments envers la reine, qui, à son tour, confesse son amour. Arrive la cour.
Les deux princes boréades déclarent à nouveau leur transport amoureux.
L'Amour apparaît et remet à Alphise une flèche enchantée qui doit conju-
rer tous les malheurs. Il annonce qu'il approuve son choix, mais que seul
un descendant de Borée a le droit de l'épouser.
ACTE III Alphise et Abaris doutent que leur amour puisse connaître une issue
favorable. Devant l'impatience du peuple à connaître le nom de son nou-
veau roi, Alphise décide d ' a b d i q u e r a f i n de pouvoir épouser l'élu de
son cœur. Calisis et Borilée invoquent la colère de Borée, qui déchaîne
des vents furieux. Au cours d'une violente tempête, Alphise est enlevée
par les Boréades.
ACTE V Alphise a été transportée dans le royaume souterrain de Borée, qui lui
ordonne de choisir entre l'un de ses fils et l'esclavage. Calisis et Borilée
continuent de la poursuivre, mais la reine préfère subir la torture plutôt
que de céder. Abaris, grâce à la flèche enchantée, parvient à calmer les
vents furieux. Apollon paraît alors et révèle qu'il est en fait le père
d'Abaris, qu'il a engendré avec une nymphe du sang de Borée. Rien ne
s'oppose plus aux noces d'Alphise et d'Abaris.
THE PLOT
ACT I Fate obliges Queen Alphise of Bactria to marry one of the two sons of
Boreas, God of the North Wind. However, she is secretly in love with
Abaris, a man of unknown descent brought up by the high priest of
Apollo. The Queen's two suitors, Calisis and Borileas, press her to come
to a décision.
ACT II Abaris confesses his love for Alphise to the high priest Adamas but be-
lieves that his feelings for the queen are without hope. Adamas encour-
ages him to persevere. Alphise visits the temple of Apollo and tells
Abaris of a dream she has had in which the Cod Boreas lays waste to her
kingdom. Abaris's émotion betrays his true sentiments for the queen.
She, in turn, confesses her love for him. The court arrives. Once again,
the two Boread princes each déclaré their love for her. Eros appears and
gives Alphise a magie arrow with the power to ward off ail misfortune.
He announces that although he approves her choice, only a descendant of
Boreas has the right to marry her.
ACT III Alphise and Abaris doubt that their love will ever be able to flourish.
Faced with the impatience of a people ever eager to know the name of
their new king, Alphise décidés to abdicate rather than renounce her love
for the man of her choice. Calisis and Borileas invoke the fury of Boreas,
who in turn unleashes the winds of his wrath. In the midst of a violent
storm, Alphise is abducted by the Boreads.
1. AKT Die Kônigin Alphise soll einen der beiden Sôhne Boreas', des Gottes der
Nordwinde, zum Gemahl nehmen. Sie liebt jedoch heimlich Abaris, ei-
nen jungen Schutzbefohlenen des Hohenpriesters Apollos von unbe-
kannter Abstammung. Die beiden Freier, Kalisis und Borileas, bedrângen
die Kônigin, sich zu entscheiden.
2. AKT Abaris gesteht dem Hohepriester Adamas seine Liebe zu Alphise, die er
jedoch fur aussichtslos hait. Adamas ermutigt ihn zur Bestândigkeit. Al-
phise erscheint im Apollotempel und erzàhlt Abaris, dass sie tràumte, wie
der Gott Boreas ihr Kônigreich verwustete. Abaris' heftige Reaktion ver-
rat seine Gefiihle fur die Kônigin, die ihm ihrerseits ihre Liebe gesteht.
Da erscheint der Hofstaat und die zwei boreasischen Prinzen, die erneut
ihrer Liebe zu Alphise Ausdruck geben. Der Liebesgott tritt auf und iiber-
gibt Alphise einen Zauberpfeil, der ailes Unheil bannen soll. Er billigt
Alphises Wahl, verkundet jedoch, dass nur ein Nachkomme Boreas' das
Reeht hat, sie zu heiraten.
3. AKT Alphise und Abaris beffirchten ein ungliickliches Ende ihrer Liebe. An-
gesichts der Ungeduld, mit der das Volk den Namen seines neuen Kônigs
erwartet, entscheidet sich Alphise, abzudanken, um so den Auserwâhlten
ihres Herzens heiraten zu kônnen. Kalisis und Borileas rufen den Zorn
des Boreas hervor, der wùtende Winde entfesselt. Inmitten eines gewalti-
gen Sturms wind Alphise von den beiden Boreaden entfuhrt.
4. AKT Der verzweifelte Abaris will seinem Leben ein Ende machen, Adamas je-
doch beschwôrt ihn, der Geliebten zu Hilfe zu eilen.
5. AKT Alphise ist in das unterirdische Kônigreich des Boreas versetzt worden,
der von ihr fordert, zwischen einem seiner Sôhne und der Sklaverei zu
wàhlen. Kalisis und Borileas verfolgen sie weiter, die Kônigin aber will
lieber Folterqualen erleiden als nachzugeben. Mit Hilfe des Zauberpfeils
gelingt es Abaris, die wutenden Winde zu beruhigen. Da erscheint Apol-
lo und enthullt die Wahrheit: Abaris ist sein Sohn, hervorgegangen aus
seiner Vereinigung mit einer von Boreas abstammenden Nymphe. Der
Hochzeit zwischen Alphise und Albaris steht somit nichts mehr im Wege.
Alessandro Arbo - En tant que tragédie lyrique (et œuvre ultime par excellence),
Les Boréades regarde en arrière ou en avant ?
Emmanuelle Haïm - Je dirais que ce n'est presque plus une tragédie lyrique. Je
trouve que c'est une espèce d'« émanation » de tragédie lyrique. Qui regarde en
avant, sans aucun doute. On ne sait pas où Rameau va, mais il y va. Certes, il
rentre dans un cadre, mais il tord aussi le cadre, un peu comme tous les grands
compositeurs (Ravel pourrait être un bon exemple).
A. A. - Le fait que Les Boréades soit une œuvre tardive peut-il expliquer les dif-
ficultés rencontrées par les musiciens de son temps ?
E. A. - Je crois que Rameau s'est complètement laissé aller, il a écrit ce qu'il
voulait. «C'est impossible à jouer? Dommage ! ». Il éprouvait d'ailleurs un peu
de rancune à l'égard de certains musiciens d'opéra (entre autres). Déjà le Trio
des Parques, dans Hippolyte, est une pièce enharmonique qui avait soulevé des
protestations. Souvent, il a dû aménager pas mal de choses, puisque sa musique
était un peu trop visionnaire et trop difficile, déjà pour les musiciens.
A. A. - Heureusement que les dernières tragédies lyriques ne sont pas comme les
derniers ouvrages théoriques... 11 avait un peu perdu la boule, n'est-ce pas ?
E. A. - C'est vrai, il n'aurait pas dû les écrire. Il s'est bien attiré les foudres
de Rousseau. Il n'aurait jamais dû d'ailleurs publier les critiques aux articles
de l'Encyclopédie...
Air
ri—6—' » - — » » f-j-i spe-j» F-j
\ r sJi-M / P y
C'est dans cet ai - rna - blc se jour Q uc le plai - sir tient son e m - pi - rc, Des fleurs nou-
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- T
E x . 1 : A c t e I, s c è n e 4 , A i r d e C a l i s i s . P a r t i t i o n S t i l , p . 2 5 .
E.A. - T o u t est absolument noté. Vingt ans auparavant, il n'aurait pas écrit
comme ça. La vitesse des tremblements, l'exécution précise de chaque orne-
ment... C'est peut-être maniaque, mais pas plus que Debussy et Stravinsky !
Et c'est magnifique.
381 Gracieux
?
Le - ki - - re c m - bel - lit dans nos champs es fleurs nais -
_ Basie continue
• ..., ! I.
5 '
© ALAIN VILLAIN. ÉDITIONS STIL. PARIS 199» LES BORÉADES ACTE V • SCÈNE l
E x . 3 : A c t e V, s c è n e 1. P a r t i t i o n S t i l , p . 2 5 7 .
A. A. - C'est une de pages les plus expérimentales de Rameau?
E. A. - En fait, je ne pense pas que soit une «expérience» pour lui. Rameau ima-
ginait la situation : ils sont fatigués, ils n'arrivent pas à se soulever... C'est vrai-
ment l'idée qui guide.
A. A. - Et le côté franc-maçon ?
E. A. - Oui, sans doute, c'est un argument qu'il faudrait approfondir. Mais moi,
je pense surtout en tant que musicienne : c'est d'une incroyable fantaisie et, en
même temps, il y a une structure derrière qui fait fonctionner le tout. Et une poé-
sie et une sensualité extraordinaires.
A. A. - Pour finir : quel conseil donneriez-vous au spectateur qui voit pour la pre-
mière fois une tragédie lyrique de Rameau?
E. A. - Pour un public français, on pourrait dire que c'est un peu comme quand
on assiste à une tragédie de Corneille ou de Racine : on se trouve face à une
langue qui garde une certaine distance par rapport à nous, qui n'est plus celle
qu'on utilise aujourd'hui. Mais assez rapidement, passé deux scènes, on finit
par s'y mettre : on oublie cette distance, on est dans la situation. Ainsi, on se
laisse porter, au-delà d'un premier contact qui serait forcément «maniéré»,
parce que la langue n'est plus la même. J'aimerais que le public se laisse prendre :
qu'il se laisse toucher par cette relation au temps qui est très différente.
COMPOSITION DE L'ORCHESTRE
12 violons
6 altos
6 violoncelles
2 contrebasses
4 flûtes
4 hautbois
2 clarinettes
4 bassons
2 cors
Clavecin
Machines à tonnerre et à vent
M a q u e t t e d u c o s t u m e d e Borée par Hervé Poeydomenge.
ÉCRITS SUR DU VENT
Entretien avec Laurent Laffargue et Andonis Foniadakis
tacle a évolué. Laurent prend des libertés pour proposer sa vision, j'en prends
également. Nous ne sommes pas censés illustrer de manière stricte ce que
Rameau a bien pu vouloir dire. Le cas échéant, il aurait fallu créer un ballet plus
historique et documenté. J'aurais dû alors m'appuyer sur la danse baroque pour
la reproduire. J'ai bien repris ici et là, à ma façon, le ballet baroque, mais ce
n'est pas le sens de ma recherche. J'ai cherché à faire un spectacle plus com-
plet. À cet égard, je suis un mauvais garçon, qui ne fait pas des choses très cor-
rectes ! Les danses étaient répertoriées, gavotte, etc., ce qui impose des codes
très précis, mais je m'en suis totalement éloigné.
C. J. - Certains ont prétendu que l'œuvre avait été censurée car elle prônait la
liberté et se heurtait de fait à l'autorité du roi qu'on glorifiait dans les tragédies
lyriques. Rameau et ses idéaux anticiperaient en quelque sorte ceux de la
Révolution. Qu'en pensez-vous?
L. L. - Ses personnages sont très éloignés d'un Figaro. Chez Marivaux, Trivelin
remet également en question l'allégeance à son maître. Chez Rameau, c'est
autre chose, sauf peut-être si l'on veut y voir une sorte de princesse de Monaco
tombée amoureuse de son chauffeur... Mais je ne vois pas de liens directs avec
la Révolution.
C.J. - Les chanteurs qui vont interpréter les Boréades vont plutôt faire du
Shakespeare ou du Feydeau ?
L. L. - Un peu des deux. C'est très français, très précieux, très xvni c siècle. La
musique propose des sentiments dilatés dans la longueur, tout en restant une tra-
gédie. Mais il s'agit d'un univers en soi qui ne s'assimile ni à du Marivaux, ni à
du Shakespeare.
Rameau avait cinquante ans lorsqu'il commença d'écrire pour le théâtre et l'on
ignorait presque tout de sa vie. Grâce aux efforts de l'érudition française nous
le connaissons aujourd'hui bien mieux que ses contemporains eux-mêmes ; au
moins à un point de vue anecdotique ; car, au point de vue purement musical, il
reste pour beaucoup de personnes l'auteur du Rigaudon de Dardanus, et c'est
tout ! Il était d'un physique long et maigre ; d'un caractère à la fois difficile et
enthousiaste. Il détestait le monde dans un temps où justement on raffinait sur
les bonnes manières, et, où n'être pas courtisan n'était qu'une singularité nulle-
ment appréciée. Musiciens et chanteurs le craignent et le détestent, à l'Opéra. Il
leur gardera éternellement rancune pour les passages qu'ils l'ont contraint de
supprimer, faute de pouvoir ou de vouloir les exécuter convenablement. Son
amour presque exclusif pour la musique lui fera passer sur toutes les tracasse-
ries qu'une époque d'élégante indifférence ne manque pas d'infliger à son génie.
Il était né philosophe; pourtant la gloire ne lui est pas indifférente. Mais la
beauté de son œuvre lui est plus chère encore. Vers la fin de sa vie, quelqu'un
lui demande un jour «si le bruit des applaudissements plaisait plus à son oreille
que la musique de ses opéras ». Il resta quelques instants sans répondre, puis il
dit : «J'aime encore mieux ma musique. » Le besoin de comprendre - si rare
chez les artistes - est inné chez Rameau. N'est-ce pas pour y satisfaire qu' il écri-
vit un Traité de l'harmonie, où il prétend restaurer les «droits de la raison» et
veut faire régner dans la musique l'ordre et la clarté de la géométrie. On peut
lire dans la préface de ce même traité que « la musique est une science qui doit
avoir des règles certaines», ces règles doivent être tirées d'un principe évident
et ce principe ne peut guère nous être connu sans le secours des mathématiques.
En somme, il ne doute pas un instant de la vérité du vieux dogme des pytha-
goriciens... La musique entière doit être réduite à une combinaison de
nombres ; elle est l'arithmétique du son, comme l'optique est la géométrie de
la lumière. On voit qu'il en reproduit les termes, mais il y trace le chemin par
Portrait de R a m e a u par Latour.
M u s é e d e S t . Q u e n t i n . B. N . Paris.
Article écrit à la demande d ' A n d r é Caplet en 1912, repris dans Monsieur Croche e1 autres écrits,
L'Imaginaire, Gallimard, 1987.
M a q u e t t e d u c o s t u m e d ' A l p h i s e par Hervé Poeydomenge.
L'OUBLI FORCE
DES « BORÉADES »
Sylvie Bouissou
Quand bien même les rénovations du théâtre n'auraient pas été à la hauteur des
exigences techniques de mise en scène des Boréades, quand bien même les
grèves réitérées des artistes dont se plaint Papillon de La Ferté (administrateur
des Menus Plaisirs du roi) auraient gêné le bon déroulement des répétitions,
quand bien même la difficulté technique de l'œuvre aurait découragé certains
interprètes, une œuvre inédite du grand Rameau n'aurait pas pu être ainsi sus-
pendue et déprogrammée sans qu'en soit donné l'ordre. À cette situation très
inhabituelle, il fallait une «raison» particulière qu'on ne discute pas, une raison
irrévocable, dictée par les autorités chargées de réprimer toute ébauche de
contestation du système ou de dérogation aux convenances ; une raison donc
politique et sociale, la censure royale. Comme par une ironie du sort, telle une
boucle qui se ferme, cette même censure avait déjà interdit Samson, le premier
opéra mort-né de Rameau sur un livret de Voltaire, estimant que Dalila y arbo-
rait davantage le profil d'une « putain » que celui d'une héroïne d'histoire sacrée.
Pour Les Boréades, dernière œuvre de Rameau, la censure jugea probablement
plus sage de ne pas risquer un scandale. Il ne fut d'ailleurs question ni de la
reprogrammer à l'automne 1763 à Fontainebleau ou à Versailles ni l'année sui-
vante à l'occasion de la réouverture de l'Opéra après son incendie. Pour cette
occasion solennelle et officielle, on lui préféra Castor et Pollux, dont le livret à
sujet mythologique préservait l'image d'un Rameau rassurant et garant de la
tradition de cet Ancien Régime à bout de souffle et d'autorité.
•Cf. Sylvie Bouissou, Jean-Philippe Rameau, Les Boréades ou la tragédie oubliée, Paris, Méridiens/Klincsieck,
1992, p. 43-50.
Quels messages les censeurs du xvni c siècle voulaient-ils étouffer alors
qu'encore au milieu du XXE siècle, la musicologie ne voyait dans l'opéra baroque
français de l'Ancien Régime qu'une manifestation élitiste à la solde du pou-
voir en place, dénuée de toute substance intellectuelle, réduite au statut secon-
daire de divertissement ? Écrit par Cahusac et probablement retouché par un
autre poète ou par Rameau lui-même (Cahusac étant mort en 1759), le livret
des Boréades se lit comme un véritable plaidoyer en faveur de la liberté et de
l'égalité des hommes, comme une dénonciation de l'abus de pouvoir et de la
tyrannie, comme une remise en cause des privilèges nobiliaires. Le texte véhi-
cule des concepts qui préfigurent de façon incisive la mouvance des idées pré-
révolutionnaires auxquelles, consciemment ou pas, Rameau, de fait, adhérait.
Comme le résume Pierre Chaunu dans La Civilisation de l'Europe classique
(Paris, 1996, p. 334):
Toute la première partie de l'opéra est construite autour des menaces qui
pèsent sur la reine. Au cours du premier acte, dans l'ariette « Un horizon serein »,
Sémire, sa confidente, lui trace le tableau d'un paysage idyllique ravagé par un
orage subit. Au deuxième acte, Alphise fait un cauchemar dans lequel Borée
l'avertit sans ménagement de son destin en cas de désobéissance («Tremble,
malheur à qui m'outrage/Je te suivrai jusqu'aux enfers») et la menace de
détruire son peuple et son pays. Le divertissement de ce même acte relate le mar-
tyre de la nymphe Orithie, qui, refusant de s'offrir à Borée, est enlevée et violée.
Sorte de miroir déformant où Orithie se confond avec Alphise, cet épisode doit
être compris comme un avertissement lancé à l'encontre de la reine. Rameau
insiste sur ce point et sollicite notre mémoire en réutilisant le matériau musical
de l'enlèvement d'Orithie pour celui d'Alphise, au troisième acte. Après ces
trois formes de menace, la funeste prémonition d'Alphise s'accomplit. Borée,
ivre de colère, poussé par les princes boréades, déclenche un cataclysme à la fin
du troisième acte. Ce passage paroxystique, d'une qualité musicale extraordi-
naire, s'avère être la clé de voûte dramaturgique de l'ouvrage, le pivot central
d'une balance entre le Bien et le Mal. Dès lors tout bascule ; les attentions des
princes envers Alphise n'étaient qu'intérêt politique et se transforment en hargne
alimentée par leur orgueil blessé d'avoir été éconduits ; l'euphorie du peuple à
l'annonce des fiançailles d'Alphise et d'Abaris est anéantie par un tremblement
de terre qui dévaste familles et contrées. Les menaces de Borée se réalisent : le
pays est saccagé ; le peuple est persécuté ; la reine est enlevée. La tyrannie sévit
dans toute son ignominie.
Abaris crie son malheur, occasion pour Rameau de composer l'un de ses
plus beaux airs «Lieux désolés» (IV, 2). Par pusillanimité, le jeune homme se
retranche derrière des lois qui lui sont hostiles en raison de l'inconnu de ses ori-
gines : « Mes rivaux ont pour eux leur naissance et la loi » (III, 2). S'associant au
désespoir du peuple opprimé, il exprime sa douleur dans un chœur aux accents
pathétiques « Ô fatale vengeance » et tente de se suicider avec la flèche magique
que lui a confiée Adamas, son tuteur. Le charme opère soudain ; nous sommes
dans le théâtre des enchantements. Le Merveilleux l'aide à se révéler et, en dépit
de ses craintes, il décide d'affronter ses ennemis : « Mais n'en dérobez pas ma
gloire à mon courage» s'écrie-t-il. Métamorphosé après le divertissement du
quatrième acte qui résonne comme une initiation franc-maçonnique, il sort
grandi de l'épreuve ; les lois ne le font plus trembler, l'injustice le stimule, l'abus
de pouvoir le révolte.
Que ce soit grâce au Merveilleux (la flèche magique) ou grâce à son initia-
tion maçonnique, Abaris est passé de l'état de vagabond lâche et timoré, à l'état
de héros, défenseur de la liberté. La chose est dite. La noblesse, symbole de
loyauté, honnêteté et courage, ne se résume pas à un privilège ; elle se mérite.
Car en somme, ce n'est qu'en faisant preuve de courage et de vertu qu'Abaris,
héros malgré lui, découvre par son père son origine divine, et donc noble, qui
lui donne le droit de prétendre d'épouser Alphise.
Règne avec l'un des deux [princes boréades] ou vis dans l'esclavage
Un empire ou des fers, ton sort est à ton choix (V, 2).
Eh pourquoi m e laisser la v i e ?
O r d o n n e z m o n trépas, vous m ' y verrez courir,
Mais de m o n désespoir vous aimez à jouir,
Il flatte votre barbarie (V, 2).
L'image de la femme suppliciée sous nos yeux pendant les deux premières
scènes du cinquième acte (une dérogation inacceptable aux bienséances) devient
alors intolérable, choquante et perverse. Et la tyrannie suscite la révolte, et son
injustice sublime la liberté pour laquelle l'individu doit lutter. Alphise, suppli-
ciée, résiste à ses tourments tandis qu'Abaris, arborant l'image du vengeur sal-
vateur, affronte les barbares tortionnaires, armé de son courage, de son amour et
de sa flèche magique (Merveilleux oblige). Le pouvoir de Borée s'effondre.
L'amour et la tendresse ont vaincu la violence et la terreur. « Ah ! c'en est trop »
s'indignent Calisis et Borilée. Cette réplique fut peut-être celle des censeurs.
Le pouvoir remis en cause à ce point n'insultait-il pas la politique de Louis XV ?
Comment interpréter l'Enlèvement d'Alphise autrement que comme un
«remake» inversé de l'Enlèvement d'Orithie, qui souligne que ce qui était
admis hier apparaît comme étant révolu aujourd'hui ? Le moteur psychologique
de ce changement phénoménal se résume en une phrase provocatrice : « Le bien
suprême, c'est la liberté». L'œuvre crie sa vérité, tant à travers la femme, objet
de désir et victime du pouvoir, qu'à travers l'homme anti-héros, victime des
lois et d'une fatalité qu'il croit infaillible. Subversif, le thème de la lutte contre
l'injustice crève la toile de ce théâtre dit de «divertissement». De ces élans
libertaires et de fraternité (Abaris ne pardonne-t-il pas aux bourreaux?) se
dégagent les prémices d'une devise brûlante vouée à la postérité « liberté,
égalité, fraternité».
Février 2005.
Sylvie Bouissou est directrice de recherche au C N R S et rédactrice en chef des Opéra omnia de
Rameau (distribution mondiale Barenreiter Verlag). Elle a publié plusieurs o u v r a g e s sur la
musique baroque dont Jean-Philippe Rameau. Les Boréades ou la tragédie oubliée, 1992;
Vocabulaire de la musique baroque, 1996 ; Jean-Philippe Rameau. Catalogue thématique de ses
œuvres musicales, t. 2. Livrets, 2003 et vient d ' a c h e v e r une Histoire de la notation musicale à
l'époque baroque et classique.
UN AIR ANTIQUE...
Jean-Jacques Groleau
Pour Les Boréades, Rameau et son librettiste ont pris de belles libertés
avec la tradition gréco-latine, dont ils n'utilisent que certains archétypes.
Petit vade mecum pour mieux comprendre les principaux personnages de
cette œuvre.
De même que les Enéades sont les descendants d'Enée, les Boréades sont les
enfants de Borée, dieu du vent du Nord, dont les Grecs pensaient qu'il habitait
en Thrace, pays froid par excellence à leurs yeux. Fils de l'Aurore, Borée est
donc de la race des Titans, ces êtres personnifiant les forces élémentaires de la
nature. On raconte qu'il enleva la jeune Orithie, fille du roi d'Athènes Erechthée.
C'est de cette union que naquirent ses deux fils Zétès et Calais, que nous retrou-
vons ici sous les noms de Borilée et Calisis.
Borilée (Zétès) et Calisis (Calais) sont, comme leur père, des génies du vent.
Selon une étymologie indo-européenne, Calaïs était «celui qui souffle douce-
ment», et Zétès «celui qui souffle fort». Divinités essentiellement associées à
l'idée de rapidité, ils ont tous deux participé à l'expédition des Argonautes, grâce
à laquelle Jason conquit la Toison d'Or. On raconte qu'Héraclès, furieux contre
eux (ils auraient causé la mort de son jeune amant Hylas), les tua de sa main.
Alphise est, quant à elle, un personnage totalement inventé par Louis de
Cahusac. Elle est reine de Bactriane, royaume du nord de l'actuel Afghanistan
qu'Alexandre le Grand rendit célèbre en y installant sa cour quelques mois avant
de repartir à la conquête de l'Orient. Soumise au bon vouloir de Borée, Alphise
habite donc bien des contrées lointaines et quasi inconnues du monde grec...
Abaris (Abasis dans la tradition) se rattache de diverses manières à cette
geste : personnage hyperboréen (littéralement, habitant des contrées par-delà le
grand nord, là où même Borée ne souffle peut-être plus !), il fait donc partie de
ce monde utopique qui lie Alphise et les dieux du vent. Mais c'est par Apollon
qu'il rejoint ici la légende : en effet, le dieu solaire lui aurait confié la flèche
avec laquelle il venait de tuer les Cyclopes, faisant de lui un être élu. Avec cette
flèche, Abaris aurait parcouru le monde en volant, laissant dans les cieux une
trace indélébile de son passage : la constellation du Sagittaire...
DES HYPERBORÉENS
Hérodote
[...] J'ai dit ce qu'on raconte des contrées les plus reculées. Mais, des
Hyperboréens, ni les Scythes ne disent mot, ni personne d'autre qui habite
de ce côté, si ce n'est les Issédons ; et, à mon avis, ceux-là non plus n'en disent
rien ; car, autrement, les Scythes eux aussi en parleraient, comme ils parlent
des hommes n'ayant qu'un œil. C'est chez Hésiode qu'il est question des
Hyperboréens, c'est aussi chez Homère, dans les Epigones, si réellement
Homère est l'auteur de ce poème. Mais ce sont les Déliens qui, de beaucoup, en
disent sur eux le plus long : des offrandes enveloppées de paille de froment,
venant de chez les Hyperboréens, étaient, affirment-ils, apportées chez les
Scythes ; à partir de la Scythie, les peuples, les recevant chacun de son voisin,
les transportaient dans la direction du Couchant, au plus loin jusque sur les côtes
de l'Adriatique; de là, elles étaient acheminées vers le Midi...
[...] En voilà assez sur les Hyperboréens. Car je ne parle pas du récit que l'on
fait au sujet d'Abaris, qui serait Hyperboréen, où il est dit qu'il promena par
toute la terre sa fameuse flèche sans prendre aucune nourriture. S'il y a des
hommes qui sont «hyperboréens», il y en a d'autres aussi qui sont «hyperno-
tiens». Je ris, quand je vois que beaucoup déjà ont dessiné des images d'en-
semble de la terre, sans qu'aucun en ait donné un commentaire raisonnable ; ils
représentent l'Océan enveloppant de son cours la terre, qui serait toute ronde
comme si elle était faite au tour, et s'imaginent l'Asie égale à l'Europe. Je vais
en effet, en peu de mots, montrer quelle est la grandeur de chacune de ces par-
ties et donner une idée de sa figure.
Extrait du Livre IV des Histoires d'Hérodote (vers 484 - 420 av. J.-C.), texte établi et traduit par
Ph.-E. Legrand, Les Belles Lettres, 1985.
DES HYPERBOREENS II
Diodore de Sicile
Pendant que nous en sommes aux peuples de l'Asie voisins du Nord, nous dirons
un mot de ceux qu'on a appelés Hyperboréens. Entre les écrivains qui ont
ramassé les antiquités du monde, Hécatée et quelques autres disent qu'au-delà
des Gaules, dans l'Océan et du côté du septentrion, il y a une île aussi grande
que la Sicile. C'est là qu'habitent les Hyperboréens, ainsi nommés parce qu'on
les croit au-dessus de l'origine du vent Borée. Le terroir de l'île est excellent. Il
est propre à toutes sortes de fruits et fournit deux récoltes par an. C'est, disent-
ils, le lieu de la naissance de Latone et de là vient que ces insulaires révèrent
particulièrement Apollon, son fils. Ils sont tous, pour ainsi dire, prêtres de ce
dieu; car ils chantent continuellement des hymnes en son honneur. Ils lui ont
consacré dans leur île un grand terrain au milieu duquel est un temple superbe,
de forme ronde, toujours rempli de riches offrandes. Leur ville même est consa-
crée à ce dieu et elle est pleine de musiciens et de joueurs d'instruments qui
célèbrent tous les jours ses vertus et ses bienfaits. Ils parlent une langue parti
culière. Ils ont aimé de tout temps les Grecs et surtout ceux d'Athènes et de
Délos. Ils prétendent que plusieurs membres de cette nation sont venus chez eux
et qu'ils y ont laissé des offrandes chargées d'inscriptions grecques. Ils ajoutent
que de leur côté Abaris vint autrefois dans la Grèce pour renouveler l'ancienne
alliance des Hyperboréens avec les Déliens. Les mêmes historiens rapportent
que la lune paraît là très proche de la terre et qu'on y découvre clairement des
montagnes semblables aux nôtres. Les Hyperboréens croient qu'Apollon des-
cend dans leur île tous les dix-neuf ans qui sont la mesure du cycle lunaire. Les
Grecs appellent cette période le cycle de Méton. Le dieu lui-même joue de la
lyre et danse toutes les nuits l'année de son apparition, depuis l'équinoxe du
printemps jusqu'au lever des Pléiades comme s'il se réjouissait des honneurs
que l'on lui rend. La dignité royale et en même temps sacerdotale est possédée
dans cette île par les Boréades descendants de Borée, dont la succession n'a
point encore été interrompue.
Extrait de l'Histoire universelle, II, 28, de Diodore de Sicile (vers 90 - fin du l " s i è c l e av. J.-C.).
L'ENLÈVEMENT D'ORITHIE
PAR BORÉE & LA NAISSANCE
DES PRINCES BORÉADES
Ovide
Longtemps le dieu [Borée] se vit refuser l'objet de son amour, Orithie : tant qu'il
se borne à implorer et préfère user de la prière plutôt que de la force. Mais quand
il voit que, par la persuasion, il n'obtient rien, hérissé de cette colère où se com-
plaît d'ordinaire ce vent et qui ne lui est que trop familière : «Je l'ai bien mérité,
dit-il ; aussi, pourquoi n'ai-je pas usé de mes armes, la rudesse et la violence, la
colère et les dispositions menaçantes, pour faire appel aux prières, dont l'em-
ploi me convient vraiment mal ! La violence est faite pour moi : c'est par la vio-
lence quej'agite les flots, que je renverse les chênes noueux, que je durcis les
neiges, fouette la terre avec la grêle. C'est encore moi, qui, lorsque je rencontre
mes frères dans le champ sans limite du ciel - car c'est là que je me donne libre
carrière - me dépense à la lutte en de tels efforts que l'éther, entre nous, résonne
de nos assauts et que jaillissent au choc, du creux des nuages, les éclairs. Moi
encore qui, lorsque je me suis insinué sous les voûtes des galeries creusées dans
la terre, et farouche, jette la terreur par mes secousses chez les Mânes et dans
tout l'univers. Voilà avec quelle aide j'aurais dû chercher à conquérir une épouse ;
c'est en recourant non pas aux prières, mais à la violence, qu'il fallait faire
d'Erechthée mon beau-père. »
Ayant parlé en ces termes et même avec plus de fureur encore. Borée secoua
ses ailes. A leur battement, un souffle passa sur toute la terre, et la mer, au loin,
se hérissa de vagues. Traînant après soi, sur les plus hautes cimes, son manteau
de poussière, il balaie le sol ; à la faveur de l'obscurité qui le cache, tout à son
amour, il enveloppe de ses ailes fauves Orithie tremblante de peur. Son vol attisa
encore, par le mouvement, le feu qui le brûle. Le ravisseur ne pesa pas sur les
rênes, dans sa course à travers les airs, avant d'avoir atteint le peuple et les
murailles des Cicones. C'est là que la vierge du pays d'Acté, désormais épouse
du tyran au souffle glacé, devint mère et enfanta deux jumeaux qui avaient tous
les traits de leur mère, hormis les ailes qu'ils tenaient de leur père. Elles ne leur
poussèrent cependant pas, dit-on, dès leur naissance, et, tant qu'au-dessous de
leur chevelure de flamme, leur visage resta imberbe, les petits Calais et Zétès
n'eurent pas de plumes. Mais bientôt, comme cela se passe chez les oiseaux,
des ailes enveloppant leurs deux flancs leur poussèrent, en même temps que de
blonds poils sur leurs joues. Donc, dès qu'à la période de leur enfance eut suc-
cédé la jeunesse, en compagnie des descendants de Mynias, ils partirent pour la
quête de la toison au poil lustré, aux irradiations d'or, fendant de la première
carène les flots d'une mer inconnue.
Peter Paul Rubens, Borée enlevant Orithie, Akademie der bildernden Kunst, Vienne.
L'IMITATION DE LA NATURE
Le principe remonte à la Poétique d'Aristote. Le philosophe y définit l'essen-
ce du poétique comme une imitation de la nature (mimésis). Descartes, au
XVIIesiècle, en reprendra les idées essentielles dans son Traité de l'Âme (1649),
établissant pour les siècles à venir les bases de l'art classique et sa façon d'ap-
préhender la fiction esthétique. S'installe alors une vision rationaliste du monde,
qui conçoit l'art comme organisation des artifices susceptibles de rendre pal-
pable l'idée que l'on se fait de la Nature. Il s'agit de démontrer des vérités abs-
traites au moyen de constructions matérielles et sensibles. L'une des grandes
activités créatrices de l'époque fut donc d'inventer et de développer les moyens
de cette rencontre entre rationalisme et sensualisme.
Dans le cadre de la théorie classique de l'imitation, c'est «l'expression»
qui a la fonction essentielle dans la musique. Il faut «imiter», «caractériser»,
«peindre». Plusieurs théoriciens ont écrit à ce sujet : le Traité de l'expression
des passions de Charles Le Brun est une sorte de catalogue des principales
«expressions» de la physionomie, indiquant les particularités de dessin qui per-
mettent de représenter la joie, la tristesse, l'admiration, la haine, la terreur... Un
autre ouvrage développe la même théorie : Réflexions critiques sur la poésie et
sur la peinture (1733) de l'abbé J. B. Dubos. II parle de la vraisemblance musi-
cale dans l'opéra merveilleux qui, tenue par les grandes lignes de la littérature
fabuleuse, obéit, mutatis mutandis, aux mêmes principes généraux de la vrai-
semblance dramatique et picturale. Quelques années plus tard, l'abbé Batteux
soutient, dans Les Beaux-Arts réduits à un seul principe ( 1746), qu'il faut ras-
sembler les expériences artistiques pour les « réduire » à un même principe :
l'imitation de la nature.
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: A/#*j«f /te IHffijfttti>rxt y,
Les Boréades de Rameau (1763) est l'un des exemples les plus accomplis
d'une catastrophe traitée comme objet dramaturgique. La catastrophe repré-
sente même l'axe porteur de l'opéra.
LE MERVEILLEUX, MACHINES ET DÉCORS
«L'illusion d'optique devient un art». Sous cette prémisse, on voit que le mer-
veilleux, la magie, la métamorphose, l'enchantement, le trompe-l'œil jouent un
rôle déterminant dans l'élaboration des opéras et des ballets. La scénographie
dite à «l'italienne» se développe alors en France, et ce à partir de 1645, date à
laquelle la richesse inventive des Italiens se met au service du spectacle de
l'opéra français. Les interventions surnaturelles des dieux, des fées, des magi-
ciens, démons et satyres, mettent en œuvre une machinerie spectaculaire.
Giacomo Torelli introduit les premières nouveautés sur la technique théâtrale.
Les frères Sloodtz, Vigarani, Bérain, vont contribuer au développement des
décors et des machines. Servandoni révolutionnera l'espace scénique introdui-
sant le principe de scène per angolo puisé d'une idée initiale des frères Bibiéra
La m a c h i n e à v e n t
e t la machine
à tonnerre du
théâtre du chateau
de Drottningholm
d'après un dessin
de Gustav Kull.
t ^ M
Scène première :
CITHÉRON:
« D i e u x qui t e n e z l ' U n i v e r s d a n s v o s m a i n s
Voyez les É l é m e n t s n o u s d é c l a r e r la g u e r r e :
S ' i l est de c o u p a b l e s h u m a i n s ,
P u n i s s e z - l e s p a r le t o n n e r r e ,
Et r e n d e z à la terre
L e c a l m e et la d o u c e u r de ses p r e m i e r s d e s t i n s . . . »
M a c h i n e p o u r r e p r o d u i r e le b r u i t d u t o n n e r r e .
Machinerie pour une scène de mer démontée. Encyclopédie de Diderot.
M a c h i n e p o u r r e p r o d u i r e le b r u i t d e
l'écroulement d'une construction.
L'article de J. Baggers Artifices de théâtre employés dans les coulisses, ainsi
que celui de Moynet dans L'envers du théâtre, nous donnent la définition d'une
autre machine utilisée pour ces effets :
« T a m b o u r à deux côtés en bois, reliés par des traverses sur lesquelles est
passée une toile métallique ou une étoffe de soie. Ce tambour est placé sur
un cadre en bois portant deux supports, sur lesquels il tourne, actionné par
une manivelle. »
Ce même type de machine a été retrouvé avec les décors xvm e dans le
théâtre de Drottningholm (Suède, 1750). Celle-ci a dû être assurément utilisée
dans les passages où le livret nous le précise (Platée et Indes Galantes). Il est
aussi pensable qu'elles ont été utilisées dans les opéras où seuls les passages
musicaux le suggèrent fortement afin de renforcer l'action scénique. Cette idée
est largement exploitée dans les enregistrements actuels ou représentations
d'opéras baroques.
DISCOGRAPHIE,
DVD & BIBLIOGRAPHIE
DISCOGRAPHIE
DVD
PERSONNAGES
ALPHISE, Reine de la Bactriane
SÉMIRE, Confidente de l a reine
BORILÉE, Prétendant d'Alphise, descendant de Borée
CALISIS, Prétendant d'Alphise, descendant de Borée
ABARIS, Amant d'Alphise
ADAMAS, Grand prêtre d'Apollon
U N E NYMPHE
L'AMOUR
SCENE 3 CALISIS
ADAMAS
Se répand sur la terre et brille dans Interprète sacré du dieu qui nous éclaire,
les cieux, Puis-je en aimant Alphise espérer
Apollon fait régner le bonheur en du retour ?
ces lieux. Elle est du sang des dieux. Nos lois,
Le destin d'Apollon est d'éclairer tout m'est contraire,
le monde Et je n'attends rien de l'amour.
Et d'apprendre aux mortels à devenir ADAMAS
Cruel Borée, hélas ! Quel peut-être son Moi ! Vous haïr, ah dieux !
crime? ABARIS
ABARIS LA N Y M P H E
Loure
Gavotte vive pour les suivants de Borée
Gavotte pour Orithie
Tout mon bonheur s'évanouit.
Que je vais payer cher l'espoir qui m'a
SCÈNE 1 séduit !
J'ai vu luire à mes yeux l'aurore la plus
Alphise portant sa flèche.
belle :
Le jour le plus sombre la suit.
ALPHISE
ALPHISE
Songe affreux, image cruelle Je ne vis que pour vous, ma tendresse
Qui renaissez de mon effroi, est extrême.
Fuyez : l'objet que j'aime est tout Votre amour remplit tous mes vœux.
ce que je vois. Vous n'aurez que des jours heureux,
Plongez-vous pour jamais dans la nuit Si vous m'aimez toujours autant que
éternelle. je vous aime.
Vole, triomphe, doux espoir, ABARIS
Prête de nouveaux feux à l'ardeur qui
Tout mon bonheur renaît à cet aveu
m'enflamme.
flatteur.
Tes charmes, de l'amour assurent
Que d'un objet aimé l'empire est
le pouvoir.
enchanteur !
Viens offrir, viens peindre à mon âme
Qu'un mot de sa bouche a de charmes !
Les biens qu'il promet à ma flamme.
Vous parlez, je n'ai plus d'alarmes ;
C'est en jouir que les prévoir.
Le plaisir vole dans mon cœur.
Vole, triomphe, doux espoir,
Prête de nouveaux feux à l'ardeur qui
SCÈNE 3
m'enflamme.
Peuple, Calisis, Borilée et les précédents.
SCÈNE 2
Abaris, Alphise.
LE CHŒUR
Je vous perds, je le sens à ma douleur Dans ces beaux lieux, tout nous
mortelle. enchante,
Tout célèbre et tout chante votre La beauté par un doux retour,
félicité. Ranime les feux qu'elle inspire.
Des plaisirs, la troupe riante Tout ce qui respire doit se rendre un jour,
Vous offre une chaîne charmante, Et le plus aimable empire
Plus douce que la liberté. Est celui que donne l'amour.
Alphise sous les lois d'un maître Régnez, belle Alphise, régnez !
Serait contrainte de fléchir ! A l'objet de vos vœux que l'hymen
Non, non, n'écoutez que la gloire, vous unisse.
Qu'elle triomphe de l'amour. CALISIS e t BORILÉE
Ils vous porteront sur leurs ailes. Je cours fléchir un dieu sévère.
L E S S A I S O N S (Petit chœur)
Il faut que ce jour éclaire
Sur vos pas les fleurs plus belles Mon triomphe ou mon trépas.
Naîtront au gré de vos désirs. Je vole, amour, où tu m'appelles.
POLYMNIE
Loin de moi, tendre Alphise, hélas !
Les Heures, à vos vœux fidèles, Tu gémis sous des lois cruelles.
Conduiront toujours avec elles Je meurs où je ne te vois pas.
La troupe aimable des Plaisirs. Je vole, amour, où tu m'appelles.
LE CHŒUR
BORÉE
Obéissez ! Volez et soulevez les flots.
Obéissez, quittez vos cavernes
obscures. SCÈNE 2
Partez, vents orageux, effrayez Alphise, Borée, Borilée
l'univers. et Calisis.
Vous ne me répondez que par de vains ALPHISE
ABARIS
SCÈNE 3
Que vois-je, ô Dieux ! Qu'osez-vous
Borée, Chœur et Alphise faire?
Arrêtez, cruels, arrêtez !
BORÉE
CALISIS, BORILÉE e t BORÉE
BORÉE
On fait couler vos pleurs, on vous
Descends dans ces demeures sombres, charge de chaînes,
Où, par l'ordre du sort, les vents sont Et les dieux ne vous vengent pas ?
CALISIS, BORILÉE e t BORÉE
enchaînés.
Dans ces antres voisins de l'empire Tu causes ses maux et nos peines ;
des ombres, Les dieux pour te punir guident ici
Traîne des jours infortunés. tes pas.
A L P H I S E (à Borée et aux deux autres)
Chaque instant qu'un nouveau supplice
Venge ces malheureux amants. Barbares, tout mon sang se glace dans
mes veines.
CALISIS, BORILÉE, BORÉE SCÈNE 5
e t LE CHŒUR
Apollon et les précédents.
Tu causes ses maux et nos peines,
Vil mortel, tremble, tu mourras !
APOLLON
(Abaris fait briller sa flèche, qui
étonne le dieu même.) Je rends pour ce héros ma tendresse
ABARIS éclatante.
Trop superbes rivaux, fiers de votre Borée, en ce grand jour, cessez
naissance, d'être ennemis.
La terreur et la violence Une nymphe jeune et charmante
Annoncent aux mortels les voeux que Etait de ton sang même, et mère
vous formez. d'Abaris.
Votre orgueil ne voit point de refus Une origine si brillante
légitime : Doit te faire chérir la gloire de mon fils.
BORÉE
Tout ce qui le blesse est un crime.
Qu'il règne, et que d'aimables
Vous voulez être craints, pouvez-vous
chaînes
être aimés?
Couronnent leurs tendres soupirs.
CALISIS e t BORILÉE
(en les unissant)
Ah, c'en est trop !
Ne vous souvenez de vos peines
ABARIS (les touchant de sa flèche)
Que pour mieux sentir vos plaisirs.
Cruels ! Je borne ma vengeance
A B A R I S (àApollon)
A calmer malgré vous vos transports
Quels bienfaits éclatants !
furieux.
(à Alphise)
BORILÉE
Quel prix de ma constance !
Ciel ! Quel charme victorieux !
Dieux puissants ! Chère Alphise, ah !
BORILÉE e t CALISIS
Dans cet heureux jour,
Ah ! Je fais en vain résistance.
Je sens que les transports de la
reconnaissance
Descente d'Apollon
Donnent un nouveau charme aux
transports de l'amour.
BORÉE avec LE CHŒUR
Reine, de ce jour d'allégresse
Quel éclat ! Quels brillants concerts !
Que rien ne trouble les douceurs.
Û ciel ! Le dieu de la lumière
(en touchant les princes de sa flèche)
S'ouvre une nouvelle carrière
Reprenez vos esprits, et que le charme
Pour pénétrer dans ces déserts.
cesse.
Que le calme et la paix renaissent ABARIS (Ariette)
dans nos cœurs. Que l'amour embellit la vie,
APOLLON Quand rien ne trouble ses faveurs !
L'aurore a fait son cours, l'heure C'est un ruisseau dans la prairie,
du jour m'appelle. Qui serpente au milieu des fleurs.
Lieux sombres, où régnait une Comme un torrent, quand on le gêne,
éternelle nuit, La violence le conduit ;
Conservez les attraits de l'éclat qui Partout où sa fureur l'entraîne,
me suit. C'est le ravage qui le suit.
Brillez à chaque instant d'une beauté Que l'amour embellit la vie,
nouvelle. Quand rien ne trouble ses faveurs !
(La décoration change.) C'est un ruisseau dans la prairie,
APOLLON Qui serpente au milieu des fleurs.
Délices des mortels, doux charmes
du loisir, Contredanses très vives
Heureux talents, troupe aimable
et légère, Fin
Fixez dans ce séjour, si vous voulez
Les Boréades, œuvre posthume de
me plaire, Jean-Philippe Rameau, 1764.
Les jeux, l'amour et le plaisir. Origine : Manuscrit Bibliothèque Nationale
de France, Paris, Rés. Vmb Ms 4
© 1982, Alain Villain Éditions Stil, Paris.
ALPHISE e t ABARIS
Air andante
Pas de deux
Menuets
BIOGRAPHIES
Emmanuelle Haïm d ' U r f é , q u i d é p e i n t t o u t e s les m a n i f e s t a t i o n s
Concert d'Astrée d e l ' a m o u r et des s e n t i m e n t s . Ensemble
DIRECTION M U S I C A L E à g é o m é t r i e v a r i a b l e , Le C o n c e r t d ' A s t r é e v e u t
r e n d r e v i v a n t e s t o u t e s les f o r m e s
à s e c o n s a c r e r à la d i r e c t i o n d u c h a n t , s u r les s c è n e s i n t e r n a t i o n a l e s e n t a n t q u e
u n i q u e d a n s les r é p e r t o i r e s b a r o q u e V I R G I N C l a s s i c s . La s o r t i e d u p r e m i e r d i s q u e
e t c l a s s i q u e . E l l e se p r o d u i t s u r l e s s c è n e s ( n o v e m b r e 2 0 0 2 ) , d e s Duos arcadiens de
c a r e s s é d e p u i s l o n g t e m p s . D ' a b o r d à la t ê t e En 2 0 0 3 , Le C o n c e r t d ' A s t r é e r e ç o i t
p a r t a g e a n t l ' a m o u r d e la v o i x , u n t e m p é r a m e n t ( a u t o m n e 2 0 0 4 , en c o - p r o d u c t i o n avec
e t u n e v i s i o n s t y l i s t i q u e à la f o i s e x p r e s s i v e le T h é â t r e d e C a e n ) . L ' O p é r a n a t i o n a l d u R h i n
et n a t u r e l l e : elle crée ainsi son propre e n s e m b l e projette une collaboration régulière avec
de J e a n - M i c h e l Déprats. Ce s p e c t a c l e ,
r e m a r q u é p a r la c r i t i q u e e t l e p u b l i c ,
L a u r e n t L a f f a r g u e s i g n e t o u t e s les m i s e s la F r a n c e . E n o c t o b r e 2 0 0 5 , il m e t t r a
L e t r a v a i l d e m i s e e n s c è n e d e Sauvés se
d i s t i n g u e e n o b t e n a n t le P r i x d e s R e n c o n t r e s
Né e n C r è t e , A n d o n i s F o n i a d a k i s se f o r m e
Charles Dullin. Cette rencontre avec Edward
à la d a n s e c l a s s i q u e e t c o n t e m p o r a i n e
Bond, déterminante, conduit Laurent
à l ' É c o l e n a t i o n a l e d e G r è c e , p u i s il e n t r e
Laffargue à explorer l'œuvre de Bertolt Brecht
e n 1 9 9 2 d a n s la c o m p a g n i e R u d r a
(création d'Homme pour homme) de Maurice Béjart à Lausanne. Dès 1 9 9 4 ,
et d e Shakespeare, a u t e u r q u i nourrit
il c h o r é g r a p h i e In Between p o u r le B é j a r t
sa r é f l e x i o n d e p u i s t o u j o u r s . Il m e t e n s c è n e
B a l l e t L a u s a n n e , p u i s Court métrage
Le Songe d'une nuit d'été et Othello. d e u x a n s p l u s t a r d , t o u j o u r s p o u r le B é j a r t
Ce diptyque, intitulé Nos nuits auront raison B a l l e t . D u r a n t c e s d e u x a n n é e s , il d a n s e
de vos jours, est présenté dans t o u t e
de nombreuses créations de Maurice Béjart :
la F r a n c e d u r a n t t r o i s s a i s o n s c o n s é c u t i v e s .
King Lear, Shéhérazade, L'Oiseau de feu, etc.
C e s d e u x s p e c t a c l e s , s a l u é s p a r le p u b l i c
E n 1 9 9 6 , il e n t r e a u B a l l e t d e l ' O p é r a
e t r e c o n n u s p a r la c r i t i q u e , o n t é t é r e p r i s
national de Lyon, dirigé par lorgos Loukos.
e n 2 0 0 2 à la M a i s o n d e l a c u l t u r e
P a r a l l è l e m e n t à sa c a r r i è r e d e d a n s e u r ,
de Seine-Saint-Denis. Associé à l'Opéra
il c o n t i n u e s a c a r r i è r e d e c h o r é g r a p h e
de Bordeaux, Laurent Laffargue signe,
e n F r a n c e e t e n E u r o p e : il p r é s e n t e Fila Filon
e n 1 9 9 9 , sa p r e m i è r e m i s e e n s c è n e d ' o p é r a
au festival de danse de Cannes, puis en 1999
a v e c Le Barbier de Sévillede Rossini.
Lava Nama, à l'opéra de Lyon. En 2 0 0 1 ,
Il r é i t è r e e n 2 0 0 2 a v e c Don Giovanni
Pénombre est p r o g r a m m é au festival
de Mozart, présenté également à Caen
i n t e r n a t i o n a l d e C o p e n h a g u e e t In memorium
e t à l ' O p é r a d e N a n c y . L a m ê m e a n n é e , il m e t
Suberbiaeau Concert Hall d'Athènes.
e n s c è n e , p o u r la p r e m i è r e f o i s e n F r a n c e
L ' a n n é e s u i v a n t e , il c r é e l e s o l o p o u r
Terminusde l'auteur australien Daniel Keene.
Email.comedie musicale de Dominique
S u i t Paradise, nouvelle collaboration avec
B o i v i n , Pièce Inconnue p o u r le C o n s e r v a t o i r e
D a n i e l K e e n e à L a R o c h e l l e . E n 2 0 0 4 il m e t
d e d a n s e d e L y o n e t Handle With Care pour
le N a t i o n a l T h e a t e r of N o r t h G r e e c e . La Cousine Bette. Outre la scénographie
C e t t e m ê m e a n n é e , il c r é e l ' a s s o c i a t i o n u r b a i n e et t h é m a t i q u e (événements,
Apotosoma, Sensitive Screams Skins expositions...), ils m è n e n t plusieurs é t u d e s
Intervalls qui est présenté au festival et projets a r c h i t e c t u r a u x p r i n c i p a l e m e n t axés
de danse de Kalamata en Grèce, en 2003. s u r la r é h a b i l i t a t i o n d e l i e u x a n c i e n s
E n 2 0 0 4 , il c r é e Ce long désir sur en espaces scéniques ou culturels.
une musique de Bach au Grand Théâtre I l s e n s e i g n e n t la s c é n o g r a p h i e e t a n i m e n t
d e G e n è v e , t a n d i s q u e sa c h o r é g r a p h i e Use des stages de sensibilisation, pour l'École
e s t p r o g r a m m é e à la B i e n n a l e d e la d a n s e des Beaux-Arts, l'ODAC Lot-et-Garonne,
à L y o n . A u c o u r s d e c e t t e s a i s o n , il a c o n ç u , le T h é â t r e M o l i è r e - S c è n e d'Aquitaine.
p o u r le B a l l e t d e l ' O p é r a n a t i o n a l d u R h i n ,
la chorégraphie de la X'Symphonie
de Gustav Mahler.
Hervé Poeydomenge
COSTUMES
des c o s t u m e s d e p u i s 1 9 8 6 et a c o l l a b o r é ,
V o l l a r d ( S a i n t - D e n i s d e la R é u n i o n ) ,
ils c o l l a b o r e n t avec de n o m b r e u s e s P o u r l e c i n é m a il a p a r t i c i p é a u x f i l m s
c o m p a g n i e s d o n t la C o m p a g n i e T r a n s f e r t e r , d e B e r t r a n d T a v e r n i e r (La Fille
la C o m p a g n i e d e s T a u p e s s e c r è t e s la C o m p a g n i e T a m d e m (Bruxelles).
Tafurs (Dans l'intimité des cabines de Séville et de Don Giovanni mis en scène
de bains de R.Checchetto)... Depuis 1993, par Laurent Laffargue à l'Opéra National
ils s ' a s s o c i e n t r é g u l i è r e m e n t a u x p r o d u c t i o n s d e B o r d e a u x . Il t r a v a i l l e à l a r é a l i s a t i o n
d e la C o m p a g n i e L e S o l e i l B l e u m i s e s d e c y c l e s d e c o n f é r e n c e s et d ' e x p o s i t i o n s
i l s t r a v a i l l e n t p o u r la c o m p a g n i e d e d a n s e d e la m o d e e t d u c o s t u m e . P l u s r é c e m m e n t
Transferter, s i g n e n t les d é c o r s d e f i l m s
Éric Laporte
Paul Agnew ténor
ténor CALISIS
ABARIS
se p o u r s u i v r a avec d e s p r o d u c t i o n s l y r i q u e s
e n t r e a u t r e s à N i c e e t K a s s e l . Il s e p r o d u i t
«
A n t h o n y Lewis. On l ' e n t e n d d a n s les rôles
* Prise de rôle
Delphine Gillot"
soprano Malia Bendi Merad
SÉMIRE soprano
L'AMOUR
Originaire de Lausanne, où elle étudie
d a n s L'Orfeo de M o n t e v e r d i et A r m i d a
d e s C h a m p s - É l y s é e s , D e h l i a d a n s Le Voyage
a u s s i à La Rondineet C l a r a d a n s Un Chapeau
Thomas Dolié d u c o n s e r v a t o i r e s o u s la d i r e c t i o n
baryton de Véronique Lacroix. Elle aborde des rôles
APOLLON et ADAM AS t r è s d i v e r s i f i é s : le C o m p o s i t e u r d a n s Ariadne
à l ' O p é r a d e M o n t p e l l i e r s o u s la d i r e c t i o n
Luanda Siqueira
de Marc Minkowski, puis Guglielmo dans
soprano
Cosi fan tutte à l'Opéra national de Bordeaux.
POLYMNIE
Il c h a n t e d a n s Die Gezeichneten de Franz
de l'opéra de C l é r a m b a u l t e t D a p h n é d a n s
Née au Canada en 1 9 7 7 , elle étudie Apollo e Daphné d'Haendel avec
au conservatoire de m u s i q u e de Montréal. l e P a r l e m e n t d e m u s i q u e s o u s la d i r e c t i o n
Elle travaille avec l'Orchestre s y m p h o n i q u e d e M a r t i n Gester. Avec l ' e n s e m b l e des Folies
d e M o n t r é a l , I M u s i c i e t la S o c i é t é françoises, elle interprète des motets
A n d r é T u r p s o u s la d i r e c t i o n d ' A g n è s d e C h a r p e n t i e r . Déjà m e m b r e d e s J e u n e s Voix
G r o s s m a n n , de Charles Dutoit, Yuli Turowski d u R h i n p o u r la s a i s o n 2 0 0 3 - 2 0 0 4 , e l l e
et Yannick N e z e t - S e g u i n . Elle p a r t i c i p e i n t e r p r è t e C l o r i n d a d a n s II Combattimento
à l ' É v é n e m e n t H e n r i Pousseur avec di Tancredie Clorinda de Monteverdi,
l'Ensemble de m u s i q u e contemporaine B a r b e r i n e d e s Nozze di Figaro sous
la d i r e c t i o n d e D i e t f r i e d B e r n e t , Richard Bousquet
u n e F i l l e - f l e u r d a n s Parsifal d a n s la m i s e ténor
en scène de Klaus M i c h a e l Griiber
ENSEMBLE VOCAL
e t L e o c a d i a d a n s Reigende Philippe
baryton s y m p h o n i q u e d e T o u r s . Il e s t m e m b r e
se p r o d u i t e n c o n c e r t lors d e s R e n c o n t r e s
N é à P i t h i v i e r s e n 1 9 7 8 , il t r a v a i l l e m u s i c a l e s . E n 2 0 0 3 , il c h a n t e d a n s
d e P a r i s . E n 1 9 9 9 - 2 0 0 0 , il s u i t Jenufa d e J a n a c e k , a i n s i q u e le r ô l e
il s e p r o d u i t a v e c l e t r i o L e s L y r i q u e s F M R , d e Neil B e a r d m o r e et a é g a l e m e n t c h a n t é
à la P é n i c h e O p é r a , a u f e s t i v a l O p é r a d e G l u c k . Il e s t m e m b r e d e s J e u n e s V o i x
Il e s t a d m i s a u c o n s e r v a t o i r e n a t i o n a l
s u p é r i e u r d e P a r i s e n 2 0 0 1 d a n s la c l a s s e
d e M i c h è l e L e b r i s . Il t i e n t le r ô l e d e B e l c o r e
d a n s L'Elisird'amorede Donizetti en 2 0 0 3
à M a n t e s la J o l i e . Il c h a n t e d e s Madrigaux
d e D a l l a p i c c o l a et d e P i z e t t i a v e c le c h œ u r
d e s s o l i s t e s d e C a e n . A v e c le c o n s e r v a t o i r e
s u p é r i e u r d e P a r i s , il i n t e r p r è t e l ' h o r l o g e
il t i e n t l e r ô l e d e P e n t h é e d a n s Les Bacchantes
d ' E u r i p i d e . Il a p a r t i c i p é à Lucrèce de
R e s p i g h i s o u s la d i r e c t i o n d e N e i l B e a r d m o r e
d u R h i n p o u r la s a i s o n 2004-2005.
ROUGET BARBET « LES BORÉADES »
Recette d ' E m i l e Jung Restaurant « A u crocodile» de Strasbourg
Pour imaginer une recette en résonance avec cet opéra propice à la fan-
taisie et à l'émerveillement, Émile Jung et sa brigade se sont baignés dans
ce m o n d e étrange où les vivants c ô t o i e n t les Dieux. I m p r é g n é s des
célèbres légendes grecques, ils ont puisé dans leurs esprits pour ressen-
tir l'évocation de ce pays m y t h i q u e . Leurs sens en éveil, les parfums, les
couleurs et les sons ont œuvré pour i m a g i n e r ce m e t s r a f f i n é , coloré et
ensoleillé rendant h o m m a g e aux Boréades de R a m e a u .
DIRECTION GÉNÉRALE
DIRECTEUR GÉNÉRAL Nicholas Snowman
DIRECTEUR DE LA DANSE Bertrand d'At
DIRECTEUR ADMINISTRATIF ET FINANCIER Lucien Collinet
DIRECTRICE DE L'ADMINISTRATION ARTISTIQUE Isabelle Masset
DIRECTRICE DES RESSOURCES MUSICALES Sarah Plummer
DIRECTRICE DE LA COMMUNICATION ET DU MÉCÉNAT Mélanie Aron
DIRECTEUR TECHNIQUE Jacques Teslutchenko
ÉQUIPE DE RÉALISATION
ÉTUDES MUSICALES Marie-Christine Goueffon et Vérène Rimlinger
Les décors ont été réalisés par les ateliers de décors de l'Opéra national du Rhin
RESPONSABLE DE LA CONSTRUCTION Étienne Andréys
ASSISTANT CHEF CONSTRUCTEUR Philippe Gauer
CHEF DE LA PEINTURE Michel Hirtz
CHEF MENUISIER Robert Lung
RESPONSABLE DES MATÉRIAUX COMPOSITES Thierry Vix
CHEF SERRURIER Bertrand Legin
Les costumes ont été réalisés par les ateliers de costumes de l'Opéra national du Rhin
CHEF COSTUMIÈRE Cathy Strub
PREMIÈRE D'ATELIER Valérie Blackmore
COUPEUSES Valérie Blackmore et Josiane Ehrhard
ASSISTANTE RÉGIE COSTUMES Christine Nicod
DÉCORATION COSTUMES Tania Heildelberger et Hélène Dutrou
MAÎTRE BOTTIER Jean-Claude Wagner
RESPONSABLE DE L'HABILLEMENT Mireille Poth
Les coiffures et maquillages sont réalisés par les ateliers de coiffure de l'Opéra national du Rhin
CHEF PERRUQUIÈRE Isabelle Doit
MAQUILLEUSE RESPONSABLE DU SPECTACLE Audrey Wurtz
Acte IV : le beau Périsophe
enlève la princesse Argolimène
[ et j a m a i s p e r s o n n e n e les r a t t r a p e r a ! ]
m . . ^ A __ _ 3 rue Emile M a t h i s - H o e n h e i i
V TéL 039020 85 50
\ I Y R 11 N F
1
" W 1 1
R N 8 3 Pont d u P é a g e - l l l k i r c
$ « t » r
automobiles
„, « c- o „ 1 1
r » , A c
Tél. 03 90 40 00 40
w w w . p o l y g o n e . f r
OPERA
PAN / Monnet
EUGÈNE ONÉGUINE ,'Tchaikovski
COSl FANTUTTÉ/Mozart
BENVENUTO C'ELLINI / Berlioz
DON GIOVANNI/Mozart
CANTATES PROFANES / Bach
DON CARLOS /Verdi
L'ORFEO/ Monteverdi
SOUVENIRS ENVOLÉS / Dejours
Opéra jeune public
DANSE
ROMÉO ET JULIETTE
BAGOUET / DELENTE / DUATO
ONDINE
RÊVES
JEUNES VOIX
DU RHIN
LA CARMENCITA
CONCERTS SPECTACLES
RÉCITALS DE MIDI
RECITALS
DEBORAH POLASKI
GERALD FINLEY
MIREILLE DELUNSCH
KARITA MATTILA
CONCERTS
GÉRARD LESNE /AMIA
TRIOALTENBERG
LES TALENS LYRIQUES/CHRISTOPHE ROUSSET
QUATUOR ALBAN BERG
CHŒURS DE L'OPÉRA NATIONAL DU RHIN
LES PERCUSSIONS DE STRASBOURG
CONCERTS APÉRITIFS
OUVERTURE
DES A B O N N E M E N T S
STRASBOURG
9 mai 2005 0388754823
MULHOUSE
10 mai 20 0 5 0389362828
COLMAR
9 mai 2005 0389202902
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«La gloire d'un rival s'obstine à t'outrager,
C'est en le surpassant que tu dois t'en venger.
Érige un monument plus haut que ton trophée,
Mais pour siffler Rameau, l'on doit être un Orphée. »
Voltaire, Discours en vers sur l'homme,
Troisième discours -De l'Envie, 1734.
O .
pera
•..national
rhin
Strasbourg:+33 ( 0 ) 3 8 8 7 5 4 8 2 3
Mulhouse: + 3 3 ( 0 ) 3 8 9 3 6 2 8 2 8
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