Vous êtes sur la page 1sur 186

ROYAUME DU MAROC

OFPPT Office de la Formation Professionnelle et de la Promotion du Travail


DIRECTION RECHERCHE ET INGENIERIE DE FORMATION

MODULE
DE CULTURE ET CIVILISATION
FRANCAISE

Niveau : OPERATEUR DE VENTE ET SERVICES


CLIENTS OFFSHORE

L’équipe pédagogique de la DRIF – CDC Génériques


2
REMERCIEMENTS

Le DRIF/OFPPT remercie toutes les personnes qui ont contribué ou permis


l’élaboration du présent document.

Pour la conception :

¾ Mme HENNEBICQUE Charlotte : Formatrice-animatrice au CDC


Génériques – Volontaire du Progrès
(AFVP)

Pour la supervision :

¾ M. Said SLAOUI : Directeur de la Recherche et de


l’Ingénierie de Formation

¾ M. BAHAR Rédouane : Chef de la Division Formation des


Formateurs

¾ Mme MADANI Yamina : Responsable de la formation en


pédagogie et en communication

3
4
SOMMAIRE
Page
Présentation 7
SEQUENCE 1 A LA DECOUVERTE DE LA FRANCE 9

Séance 1 Aspects généraux 10


Séance 2 Paris et l’Île-de-France 22
Séance 3 Paris et l’Île-de-France 32
Séance 4 La région Provence-Alpes-Côte-d’azur 46
Séance 5 La région Rhône-Alpes 57
Séance 6 La région Nord-Pas-de-Calais 66
Séance 7 La France d’outre-mer 73
SEQUENCE 2 IL ETAIT UNE FOIS… 78

Séance 1 L’Ancien régime (XVIe-XVIIIe siècle) 79


Séance 2 Les temps modernes (XIXe-XX siècle) 86
SEQUENCE 3 LA SOCIETE FRANCAISE 98

Séance 1 Population et famille 99


Séance 2 Au travail 110
SEQUENCE 4 REPERES CULTURELS 118

Séance 1 La francophonie 119


Séance 2 Les pratiques culturelles 126
Séance 3 Les médias 137
SEQUENCE 5 LA FRANCE AU QUOTIDIEN 146

Séance 1 A table ! 147


Séance 2 Au jour le jour 155
SEQUENCE 6 REPERES ECONOMIQUES 165

Séance 1 Les atouts de l’économie française 166


SEQUENCE 7 LA VIE POLITIQUE 175

Séance 1 La vie politique 176

5
6
PRESENTATION

Le module Culture et Civilisation française constitue la dernière partie du module


de Communication professionnelle destiné aux stagiaires de la filière offshore.
Si la maîtrise parfaite de la langue française constitue un pré requis nécessaire à
la formation, une bonne connaissance de la culture française paraît indispensable
à la réussite dans les métiers de l’offshore.
Ce module vise donc à familiariser le stagiaire avec la culture française et à lui
fournir des clés de compréhension de certaines réalités. Il présente une vue
simple et complète de cette culture. Il se compose de sept parties qui
constituent un ensemble de repères. Les séances sont organisées en courts
chapitres donnant les informations essentielles pour comprendre la France
d’aujourd’hui, les tendances actuelles de la société, les évolutions mais également
les traditions et les valeurs. L’ouvrage a pour objectif d’informer sur les
nouvelles réalités françaises et les références culturelles communes aux
Français et de rendre les stagiaires capables de les interpréter.
Le module offre à chaque stagiaire la possibilité d’approfondir ses connaissances
et d’explorer plus en détail les pistes proposées, individuellement ou en groupe,
selon les besoins et la curiosité de chacun.

Ce module couvre 30 heures de formation et comprend 7 séquences qui se


présentent comme suit :
1- Séquence 1 : Découverte de la France (géographique et administrative) ;
2- Séquence 2 : Histoire ;
3- Séquence 3 : La société française;
4- Séquence 4 : Repères culturels ;
5- Séquence 5 : La France au quotidien ;
6- Séquence 6 : Repères économiques ;
7- Séquence 7 : La vie politique.
Chaque séquence est déclinée en plusieurs séances comprenant chacune :
1- Une fiche pédagogique comprenant :
ƒ Des éléments de connaissances relatifs au thème à traiter, des photos
informatives et des encadrés mettant en relief des spécificités
françaises ainsi que des directives pour la mise en œuvre des activités;
ƒ Des activités orales sous forme d’exercices et d’exposés à réaliser;
2- Des fiches supports contenant chacune le document à utiliser comme base
à chaque activité;

7
8
SEQUENCE 1

A LA DECOUVERTE DE LA FRANCE

9
Séquence 1 : A LA DECOUVERTE DE LA FRANCE

Séance 1 : ASPECTS GENERAUX

Objectifs • Maîtriser des connaissances géographiques simples


• Identifier le découpage administratif de l’espace français
• Situer les régions et les départements
• Situer les principales villes
Durée 2 heures

Matériel
Support ¾ Carte de l’Europe
¾ Carte de la France hexagonale
¾ Carte de la France des fleuves
¾ Carte de la France des 22 régions
¾ Carte de la France des départements
¾ Tableau de la liste des départements
¾ Carte de la France des grandes villes
¾ Carte de la France des indicatifs téléphoniques
¾ Fond de carte de la France des régions
¾ Fond de carte de la France des villes

Prérequis aucun

10
ELEMENTS DE CONNAISSANCE

I. UN PEU DE GEOGRAPHIE
1. Repères
¾ Avec une superficie d’un peu plus de 551 000 km2, la France est le plus
grand pays d’Europe occidentale.
En comparaison, la superficie du Maroc est de 710.000 Km² (dont 252.000
Km² pour le Sahara Occidental).
¾ Ouverte à la fois sur la mer du Nord, la Manche, l’océan Atlantique et la mer
Méditerranée, la France a toujours été une plaque tournante entre les pays du
Nord, les pays méditerranéens et l’Europe centrale.
¾ Elle a une frontière commune avec 6 pays et le tunnel sous la Manche la relie
maintenant au Royaume-Uni.

La situation de la France, en Europe et dans le bassin méditerranéen.

Activité : nommer les pays limitrophes de la France.

11
2. L’Hexagone
¾ La France métropolitaine est souvent appelée « l’Hexagone », parce qu’avec
ses trois côtés maritimes et ses trois frontières terrestres, elle s’inscrit
dans une forme géométriques à 6 côtés.

L'Hexagone.

3. La météo
¾ La France bénéficie d’un climat tempéré, dû à sa latitude et aux vents d’ouest.
¾ Le Sud est nettement plus chaud et plus sec que le Nord.

4. Les rivières
Le réseau hydrographique s’organise essentiellement autour de 4 grands fleuves :
¾ La Seine, qui passe à Paris, est le fleuve le plus utilisé pour la navigation ;
¾ La Loire se jette dans l’océan atlantique ;
¾ Le Rhône passe à Lyon et se jette dans la mer Méditerranée ;
¾ La Garonne passe à Toulouse et Bordeaux.

La carte des fleuves.

12
II. LE DECOUPAGE ADMINISTRATIF
La France métropolitaine (France + Corse) compte 22 régions, 96 départements,
et plus de 36 000 communes.

1. Les régions
¾ La France compte 22 régions métropolitaines (incluant la Corse), auxquelles il
faut ajouter les quatre départements d'outre-mer (DOM) de la Guadeloupe,
de la Guyane, de la Martinique et de La Réunion, qui sont reconnus comme des
«Régions» depuis 1982.
¾ Les régions correspondent aux plus grandes unités territoriales
administratives.
- C'est en 1972 que la région s'est vu reconnaître une personnalité juridique
dont la mission est de «contribuer au développement économique et social de
la région».
- La région est dotée d'un Conseil régional et d'un Comité économique et
social.
- Les conseillers régionaux élisent le président du conseil régional qui gère le
budget, dirige le personnel et conduit la politique de la région.
- Les compétences propres de la région concernent principalement
l'aménagement du territoire, le développement économique, la formation
professionnelle, la construction ou l'entretien des lycées, les transports
ferroviaires de voyageurs.

Les 22 régions de France métropolitaine


1. Alsace
2. Aquitaine
3. Auvergne
4. Basse-Normandie
5. Bourgogne
6. Bretagne
7. Centre
8. Champagne-Ardenne
9. Corse
10. Franche-Comté
11. Haute-Normandie
12. Île-de-France
13. Languedoc-Roussillon
14. Limousin
15. Lorraine
16. Midi-Pyrénées
17. Nord-Pas-de-Calais
18. Pays de la Loire
19. Picardie
20. Poitou-Charentes
21. Provence-Alpes-Côte-d’Azur
22. Rhône-Alpes
Les 22 régions métropolitaines.
13
2. Les départements
¾ La Révolution française a créé les départements en supprimant les anciennes
provinces. Chaque département a son chef-lieu (ville) de département, siège
de la préfecture de département, où réside le préfet.
¾ Le département est la deuxième subdivision du territoire français, après la
région. Chaque région comporte plusieurs départements.
¾ Aujourd’hui, on compte 100 départements (dont 4 d'outre-mer). Un
département appartient à une région et une seule. Chaque région d'outre-mer
n'est formée que d'un seul département.
¾ Le département a de larges compétences : action sociale, construction et
entretien des collèges, remembrement rural, organisation des transports
scolaires...

La carte des départements.

14
¾ A chaque département est attribué un numéro. Ils sont classés par ordre
alphabétique : le numéro 1 est attribué à l’Ain et le 89 à l’Yonne. Il faut y
ajouter le 90, Territoire de Belfort, constitué comme département plus tard,
et les départements de l’Ile de France (75, 78, 91-95). Les départements et
territoires d'outre-mer portent les numéros 971 à 974 et 975-76, 986-88.
¾ Les numéros de départements font partie de la vie quotidienne des
Français. On les retrouve
- au début des codes postaux (ceux des deux départements de la Corse
débutent toujours par 20),
- dans les numéros de sécurité sociale,
- sur les plaques d'immatriculation des véhicules depuis 1950, mais plus pour
longtemps: à partir de 2008, la numérotation deviendra nationale.

Liste des départements


1 Ain 32 Gers 64 Pyrénées-Atlantiques
2 Aisne 33 Gironde 65 Pyrénées Hautes
3 Allier 34 Hérault 66 Pyrénées Orientales
4 Alpes de Haute Provence 35 Ille et Vilaine 67 Rhin bas
5 Alpes Hautes 36 Indre 68 Rhin Haut
6 Alpes Maritimes 37 Indre et Loire 69 Rhône
7 Ardèche 38 Isère 70 Saône haute
8 Ardennes 39 Jura 71 Saône et loire
9 Ariège 40 Landes 72 Sarthe
10 Aube 41 Loir et Cher 73 Savoie
11 Aude 42 Loire 74 Savoie haute
12 Aveyron 43 Loire Haute 75 Paris
13 Bouches du Rhône 44 Loire Atlantique 76 Seine Maritime
14 Calvados 45 Loiret Orléans 77 Seine et Marne
15 Cantal 46 Lot Cahors 78 Yvelines
16 Charente 47 Lot et Garonne 79 Sèvres deux
17 Charente Maritime 48 Lozère Mende 80 Somme
18 Cher 49 Maine et Loire 81 Tarn
19 Corrèze 50 Manche 82 Tarn et Garonne
2 A Corse du sud 51 Marne 83 Var
2 B Corse Haute 52 Marne Haute 84 Vaucluse
21 Côte d'or 53 Mayenne 85 Vendée
22 Cotes d'Armor 54 Meurthe et Moselle 86 Vienne
23 Creuse 55 Meuse 87 Vienne Haute
24 Dordogne 56 Morbihan 88 Vosges
25 Doubs 57 Moselle 89 Yonne
26 Drôme 58 Nièvre 90 Territoire de Belfort
27 Eure 59 Nord 91 Essonne
28 Eure et Loir 60 Oise 92 Hauts de seine
29 Finistère 61 Orne 93 Seine st Denis
30 Gard 62 Pas de Calais 94 Val de Marne
31 Garonne Haute 63 Puy de dôme 95 Val d'Oise

15
Les codes postaux
Le code des départements, qui correspond à leur classement
alphabétique, est utilisé notamment pour les adresses postales
et pour les numéros d’immatriculation de voitures.

• Exemple de codes postaux


21000 : Dijon, chef-lieu du département de la Côte-d’or
(21).
75013 : Paris, 13e (75 : Paris, 13e arrondissement)
• Exemples de plaques d’immatriculation
428 CI 21 : propriétaire de la voiture est domicilié en Côte-
d’or
570 COR 75 : le propriétaire de la voiture est domicilié à
Paris.
• Exemple de numéro de sécurité sociale
1 12 02 88 350 134 : le numéro 12 correspond au
département de naissance de l’assuré. Ici c’est le
département de l’Aveyron.

3. 36 000 communes
- La commune est une division administrative de la France, qui correspond
généralement au territoire d'une ville ou d'un village.
- Les communes furent créées lors de la Révolution française afin d'uniformiser
le territoire français, divisé jusque là en paroisses, villes ou villages.
- Il existe 36 782 communes en France (dont 214 en outre-mer) qui couvrent
l'intégralité du territoire français (à l'exception de Wallis-et-Futuna et de
quelques territoires sans population permanente).
- Une commune est administrée par un conseil municipal, dont les membres sont
élus au suffrage universel (suffrage direct) pour six ans. Le conseil municipal élit
en son sein le maire, qui est chargé – entre autres choses – d'appliquer les
décisions du conseil, et ses adjoints, qui peuvent recevoir certaines délégations.
Le conseil siège à la mairie de la commune.
- Les trois communes les plus peuplées (Paris, Marseille et Lyon) sont encore
divisées en arrondissements municipaux.

16
Les 10 premières communes françaises

Commune Nombre
d’habitants
1 Paris 2 153 600
2 Marseille 820 900
3 Lyon 466 400
4 Toulouse 435 000
5 Nice 347 900
6 Nantes 281 800
7 Strasbourg 272 700
8 Montpellier 244 300
9 Bordeaux 230 600
10 Lille 225 100
Source : Insee

Lille

Paris

Strasbourg

Nantes

Lyon

Bordeaux
Nice
Montpellier
Marseille

Toulouse

Les principales villes de France.

17
4. Téléphoner en France

¾ Les indicatifs
En France, les numéros de téléphone comportent 8 chiffres précédés d’un
indicatif.
- En France, il faut composez le 01, 02, 03, 04 ou 05 avant le numéro selon la
région. Exemple : 02 37 46 43 86 pour l’Ouest de la France.
- Les numéros de portable commencent tous par le 06.
- Les numéros verts sont gratuits et commencent par 0 800.
Attention : les autres numéros en 08 ont un tarif spécial (plus cher) !

La carte de France des indicatifs téléphoniques.

¾ Les renseignements
Les numéros des renseignements comportent 6 chiffres et commencent tous par
le 118 + 3 chiffres selon les opérateurs (France Télécom, SFR…).
Ex. : 118 000

¾ Les numéros d’urgence sont :


- le 15 : le SAMU (Service d’aide médicale d’urgence)
- le 17 : la police
- le 18 : les pompiers

18
▀ ACTIVITE 1 :

Complétez la carte suivante avec le noms des régions.

19
▀ ACTIVITE 2 :

Complétez la carte suivante avec le nom des principales villes de France.

▀ ACTIVITE 3 :

Et chez vous, de quelle façon est administré le territoire ?


Quelles instances régissent les différentes unités administratives du territoire
(équivalents du préfet de région, de département, du maire) ?

20
21
Séquence 1 : A LA DECOUVERTE DE LA FRANCE

Séance 2 : PARIS ET L’ÎLE-DE-FRANCE

Objectifs • Identifier la région Île-de-France et ses départements


• Identifier l’importance et le dynamisme de cette région
en France
• Présenter un aspect de cette région
Durée : 2 heures

Matériel :
Support ¾ Carte de France
¾ Carte des départements de la région Île-de-France
¾ Carte des départements de la petite couronne
¾ Photo du château de Versailles
¾ Photo du quartier de la Défense
¾ Texte intitulé « Une puissance reconnue »
¾ Texte intitulé « Île-de-France: ces entreprises qui
recrutent »
Prérequis : aucun

ELEMENTS DE CONNAISSANCE

I. L’ÎLE-DE-FRANCE

REPERES

Capitale régionale: Paris


Superficie : 12 011 km2
Population : un peu plus de 11 millions d’habitants
Part dans le PIB français : 28,28%
7 départements : Paris, Val de Marne, Seine-Saint-
Denis, Hauts-de-Seine, Val d’Oise, Essonne, Yvelines.

22
La région Île-de-France.

- La région Île-de-France se situe au cœur d’un ensemble beaucoup plus


vaste : le Bassin parisien.
- Elle est la région la plus riche de France. Elle représente 2 % du
territoire national mais 1/3 du PIB français.
- L’influence de Paris s’exerce sur toute l’Île-de-France. L’extension de
l’agglomération a largement urbanisé toute la région.

1. Repères administratifs
La région comprend huit départements :
- Paris : chef-lieu de la région et capitale d’État, Paris a la particularité
d'être à la fois une commune et un département (75).
La petite couronne formée par les départements : Hauts-de-Seine (92),
Seine-Saint-Denis(93), Val-de-Marne (94), qui jouxtent directement Paris.
- La grande couronne, au-delà, constituée des départements : Seine-et-Marne
(77), Yvelines (78), Essonne (91) et Val d’Oise (95).

23
L’Île-de-France et ses 8 départements
(petite et grande couronne).

93

75

92
94

Paris et la petite couronne.

24
2. Les Franciliens
¾ Les Franciliens sont les habitants de l’Île-de-France. Elle est la région la
plus peuplée de France avec 11, 36 millions d’habitants, soit environ 19 %
de la population française et 22,5 % de la population active.
¾ La population est fortement concentrée à Paris et en première couronne.
¾ La population francilienne se caractérise notamment :
• un important taux de natalité : plus d’une naissance sur cinq en France a
lieu en Île-de-France,
• sa jeunesse : 56,8 % de la population a moins de quarante ans,
• son espérance de vie à la naissance, parmi les plus longues en France :
83,5 ans pour les femmes et 77,5 ans pour les hommes (source : Insee,
2002),
• sa diversité : l’Île-de-France reste la région qui accueille le plus
d’immigrants depuis les années 1930.

3. Une région riche et attrayante


¾ Des ressources naturelles :
- La première région agricole de France : 80 % du territoire est composé de
forêts, d’exploitations agricoles et d’espaces verts.
- La région compte quatre grands parcs régionaux.

¾ Un musée à ciel ouvert : Notre-Dame de Paris, Le Louvre, Saint-Denis,


Saint-Germain-en-Laye, Versailles, Vincennes… L’Île-de-France parle encore de
son long passé royal.

¾ Une vie culturelle intense


- La région se caractérise par un foisonnement culturel et de multiples
lieux:salles d’art et essai, librairies de quartier, maisons pour tous, salles de
concert, théâtre, galeries…
- 350 films passent chaque semaine dans les salles de cinéma de la région.

¾ Une région dynamique


- Première destination touristique au monde : le parc hôtelier de l’Île-de-
France (plus de 2.400 établissements) place la région nettement en tête
des capitales européennes.
- Une région riche : le quartier d’affaires de la Défense dans le
département des Hauts-de-Seine (92) symbolise la richesse de cette
région.

25
Deux visages de la région…

Le château de Versailles, résidence des rois de France.

Le quartier d’affaires de la Défense, dans le département des Hauts-de-Seine (92).

26
▀ ACTIVITE 1 :
Lisez le texte intitulé « Une puissance reconnue » (Séquence 1, Séance 2, fiche
support 1), puis répondez aux questions suivantes :
1) Traditionnellement, l’emploi en Île-de-France relevait de quel type
d’activité ? Et aujourd’hui ? En quoi cette mutation vous concerne-t-elle
directement ?
2) « Deuxième plate-forme aéroportuaire d’Europe » : citez et situez sur la
carte de l’Île-de-France les aéroports franciliens.
3) Quels atouts font de l’ Île-de-France une région attractive au plan
international ?
4) Quels sont les domaines de pointe récemment développés dans la
région ?
5) Que pouvez-vous dire de ses points faibles ? Ce texte dresse-t-il un
tableau positif ou négatif de la région ? Que pensez-vous de l’objectivité de
ce texte ?
6) D’après la réponse à la question précédente et la teneur du discours,
pouvez-vous déterminer l’origine de cette présentation ?

▀ ACTIVITE 2 :
Choisissez une attraction touristique, une curiosité, un lieu de la région et
présentez-le oralement sous forme d’exposé.

▀ ACTIVITE 3 :
Lisez maintenant le deuxième texte intitulé «Île-de-France : ces entreprises
qui recrutent » (Séquence 1, Séance 2, fiche support 2).
1) Quelles sont les trois régions françaises qui emploient le plus de
cadres ?
2) D’après les chiffres fournis dans le premier paragraphe, pouvez-vous
conclure à un déséquilibre dans la répartition de l’emploi en France et donc
de la richesse ? Comment qualifier la position de la région Île-de-France ?
3) Quels sont les secteurs qui embauchent ?
4) Pourquoi est-il plus facile de recruter en Île-de-France ? Quels sont les
atouts de cette région en terme de recrutement ?

27
SEQUENCE 1 SEANCE 2
TEXTE SUPPORT 1

Une puissance reconnue


Pôle économique parmi les plus importants au monde, l’Île-de-France séduit les
entreprises : main d’œuvre qualifiée, recherche et formation de haut niveau,
transports, télécommunications, offre immobilière : un accès privilégié au marché
européen.

Un territoire très attractif


L’Île-de-France rivalise avec le Grand Londres à la tête des régions européennes
pour l’implantation des entreprises internationales. C’est la première région
d’Europe et la seconde au niveau mondial, après Tokyo, pour l’accueil des fonctions
décisionnelles des 500 plus grandes entreprises. C’est également la seconde région
au monde pour l’accueil des organisations internationales (O.C.D.E., Unesco, Agence
spatiale européenne…), après Bruxelles.
Depuis de nombreuses années, l’Île-de-France est la première destination mondiale
en matière de rencontres d'affaires, et la première région européenne pour les
foires et salons. Offrant la plus grande capacité d'exposition au monde, elle
accueille chaque année environ 1.700 événements d’envergure.

Une offre immobilière variée et compétitive


L’Île-de-France constitue le premier parc immobilier d’entreprise en Europe. La
région fait l'objet de la plus grande demande immobilière du continent… et
continue à offrir le plus important volume disponible. Rentabilité, liquidité du
marché, diversité de la demande locative et sécurité des transactions font partie
des qualités régionales très prisées par les investisseurs venus des États-Unis,
d’Europe ou d’ailleurs.

Des compétences reconnues


La région concentre une main d’œuvre particulièrement qualifiée à l’échelle
européenne : près de la moitié des cadres français et 78.000 chercheurs y
travaillent. École polytechnique, Sciences po, École des hautes études
commerciales (H.E.C.), École des mines ou des ponts et chaussées, Université
Pierre et Marie Curie, Sorbonne… Autant de prestigieux établissements
d’enseignement supérieur situés en Île-de-France.

Une région dynamique


Berceau de la révolution industrielle, l’Île-de-France a conservé un tissu dense
d’entreprises couvrant de nombreux domaines. Les usines ont cédé de leur
importance au profit de l’emploi tertiaire : près de 83 % de l’emploi francilien
relève aujourd’hui des activités de service. L’Île-de-France est la seule région

28
d’Europe à avoir progressé à la fois dans les secteurs industriel et tertiaire en
2005, ce qui témoigne de son dynamisme exceptionnel.

À la pointe de la technologie
La région d’Île-de-France occupe la première place européenne pour l’accueil des
centres de recherche et développement. Logiciels et systèmes complexes, santé,
automobile, image et multimédia, développement durable : c’est autour de ces
thèmes de pointe que cinq « pôles de compétitivité » ont été lancés en 2005 en
Île-de-France. Ces pôles regroupent sur une même zone géographique des
entreprises, des centres de formation et des unités de recherche publiques ou
privées.

Au carrefour de l’Europe, un territoire connecté


Deuxième plate-forme aéroportuaire d’Europe, l’Île-de-France bénéficie également
de l’interconnexion des Trains à grande vitesse (T.G.V.), qui relie Paris à Bruxelles
en moins d’une heure et demie et Londres en trois heures. Métro, Réseau express
régional (R.E.R.), voies ferrées, bus, routes et autoroutes : des milliers de
kilomètres d’infrastructures de transport facilitent les liaisons.

Ce réseau de transports se double d’un réseau de télécommunications privilégié et


toujours plus performant : avec ou sans fil, l’accès à Internet à haut ou très haut
débit s’est pratiquement étendu à l’ensemble du territoire francilien, permettant
aux entreprises de bénéficier de conditions technologiques très favorables à leur
essor.

http://www.iledefrance.fr

29
SEQUENCE 1 SEANCE 2
TEXTE SUPPORT 2
Ile-de-France : ces entreprises qui recrutent

Véritable locomotive, l'Ile-de-France est la région qui accueille le plus


d'entreprises. Avec Rhône-Alpes et la région Paca, elle rassemble plus de la moitié
des emplois cadres, mais rafle 35 % des postes, quand ses challengers se placent
respectivement à 11 % et 7 %.
Sur un marché très porteur, la concurrence s'est exacerbée pour attirer les
profils, particulièrement dans le domaine technique, où le bâtiment, les hautes
technologies... continuent d'embaucher à tour de bras des candidats qui ne sont pas
extensibles.
Apave, spécialiste du contrôle technique, prévoit de recruter 600 nouveaux
collaborateurs en CDI sur toute la France, dont 250 ingénieurs et cadres et 300
techniciens. La société de conseil en innovation et technologies Altran poursuit sur
sa lancée avec 2 200 embauches prévues, essentiellement d'ingénieurs.
Sur le millier de recrutements annoncés en France par Siemens, Siemens Building
Technologies, spécialiste de la sécurité des bâtiments, captera 200 cadres et
techniciens, alors que l'activité froid et climatisation de Johnson Controls prévoit
plus de 200 embauches de techniciens.
« 2006 était tendu en matière d'emploi. 2007 l'est encore plus. Nos clients se
développent et les projets technologiques se multiplient », explique Julien Esposito,
responsable du sourcing France d'Altran.

Un vivier dynamique
Tensions dans le bâtiment bien sûr, mais aussi les télécommunications, les services
liés aux nouvelles générations de téléphones portables, la finance, le nucléaire ou la
santé. Très fortes attentes également sur les profils ingénieurs en génie civil pour
Apave ou sur les fonctions commerciales pour Siemens.
Dans le domaine du froid, on ne parle plus de tensions, mais de pénurie. « L'activité
compte 25 000 personnes en France, pourtant peu de gens connaissent ce secteur
qui recouvre un marché de plein-emploi, non délocalisable, qui travaille pour les
groupes alimentaires ou pharmaceutiques, la grande distribution», s'insurge Pascal
Duquesne, responsable recrutement et formation de la division bâtiment de
Johnson Controls.
Certes, la concurrence est forte en Ile-de-France. Néanmoins, elle ne doit pas faire
oublier l'importance d'un vivier dynamique. « Il est plus facile de recruter sur la
région parisienne que dans des villes moyennes aux bassins d'emploi plus limités »,
souligne Jérôme Decaux, DRH de Siemens Building Technologies. Une réalité parfois
trompeuse, témoigne la DRH d'Apave, Isabelle Gozdowski. Avec 15 à 20 % de ses
recrutements concentrés sur l'Ile-de-France, la société draine de nombreuses

30
candidatures, mais toute la question est d'entrer en contact avec les meilleures.
« La motivation des candidats, leur perception des métiers du contrôle, la
compréhension des contraintes du métier et des atouts nécessaires pour réussir
sont parfois problématiques », observe-t-elle.

Dépasser les salons traditionnels


Trouver la perle rare, voilà le défi, qui suppose un déploiement d'énergie et de
créativité. Les sources de candidatures sont démultipliées. Et si la notoriété est un
facteur clé, elle ne permet pas de se reposer sur ses lauriers. Siemens Building
Technologies s'appuie largement sur la cooptation pour attirer les expérimentés. Le
groupe intervient parallèlement dans les écoles pour mieux faire connaître ses
métiers aux futurs diplômés. Une carte école qu'Altran joue à fond. « Nous axons
notre communication étudiants sur les grands projets technologiques français, voire
mondiaux que nous menons pour nos clients », souligne Julien Esposito. Reste à le
faire savoir dans les écoles. Altran mise ainsi sur le sport et notamment la course-
croisière de l'Edhec.
Enrichir et diversifier sa palette, c'est aussi étendre sa présence au-delà des
salons traditionnels des grandes écoles. Apave s'intéresse de plus en plus à ceux
organisés par les collectivités locales. « Cela évite les critères standardisés de
sélection autour du seul diplôme. Et les techniciens et ingénieurs qui font la
démarche de venir se renseigner sur ce type de salons sont bien souvent les plus
motivés », confie Isabelle Gozdowski. Pour porter la bonne parole, Johnson Controls
s'est rapproché des associations de parents d'élèves, des instituts de formations
au froid, et fait même des interventions dans les écoles dès la 4e. « Et nous
réfléchissons avec notre syndicat à intervenir dès la 6e, avant l'orientation »,
précise Pascal Duquesne.
Trouver les profils ne signifie pas pour autant des collaborateurs immédiatement
opérationnels. Pour Johnson Controls, comme pour Apave ou Siemens, il faut au
moins compléter une formation initiale parfois inexistante dans le secteur... Avec
complexité supplémentaire : « La plupart de nos collaborateurs sont des itinérants,
explique Jérôme Decaux. Apprendre la technique prendra plus ou moins de temps.
Mais la difficulté tiendra dans leur capacité à devenir autonomes, à prendre des
risques et des responsabilités face au client. »
Christine Piedalu, lefigaro.fr, 19/05/2007

31
Séquence 1 : A LA DECOUVERTE DE LA FRANCE

Séance 3 : PARIS ET L’ÎLE-DE-FRANCE (SUITE)

Objectifs • Maîtriser la géographie de Paris


• Identifier le patrimoine parisien
• Se repérer et se déplacer dans Paris
Durée : 2 heures

Matériel :
Support ¾ Carte de Paris et ses arrondissements
¾ Plan de RER/plan de métro
¾ Photos des principaux monuments parisiens
Prérequis : aucun

ELEMENTS DE CONNAISSANCE

II. PARIS
1. Repères
¾ Paris, la capitale de la France, est un centre culturel, économique et
touristique.
¾ Elle compte 2 millions d’habitants qui vivent dans les 20 arrondissements de
Paris intra-muros.
- Les arrondissements s’enroulent autour de la Seine en dessinant la
forme d’un escargot. Les numéros des arrondissements, de 1 à 20, furent
attribués en suivant une spirale partant du centre de la ville (quartier du
Louvre) et tournant dans le sens des aiguilles d’une montre.
- Chaque arrondissement est subdivisé administrativement en quatre
quartiers.
¾ Les quartiers :
- Sur la rive gauche de la Seine, on trouve la plupart des ministères,
l’ancienne université (la Sorbonne et le « Quartier latin »), les grandes
librairies.
- La rive droite de la Seine est plutôt le quartier des affaires et des
commerces de luxe.
- Les quartiers Ouest sont plus chics que ceux de l’Est.

32
¾ La population de Paris ne cesse de diminuer, au profit de la proche banlieue
(« la petite couronne ») et des banlieues plus lointaines (« la grande
couronne »).

Les arrondissements de Paris qui s'enroulent autour de la Seine.

Paris, ses arrondissements et ses principaux monuments.

33
2. Se déplacer à Paris
Paris dispose d’un réseau de transport très développé. Il est géré par la RATP
principalement et par la SNCF pour certaines lignes de RER.

¾ Le métro
Le « métro » fait partie de la vie quotidienne du Parisien, avec sa régularité, sa
publicité sur les murs, ses cohues aux heures de « pointe ».
- Le réseau comprend 15 lignes, dont une complètement automatique (la 14).
- Les trains sont fréquents. Il passe une rame en moyenne toutes les 2
minutes aux heures de pointe.
- Les trains circulent depuis environ 5 h du matin jusqu’à 1 h du matin, tous
les jours de l’année, s’arrêtent à toutes les stations et le tarif est unique (1,40
euro).

¾ Le RER
Le réseau express régional d'Île-de-France, couramment appelé RER, est un
réseau ferroviaire de transport en commun desservant Paris et son
agglomération jusqu’à 50 km du centre. Le RER compte cinq lignes : A, B, C, D
et E.

¾ Le bus et le tramway
- Le réseau de bus parisien est constitué de 76 lignes numérotées de 20 à 96.
L’aménagement de couloirs réservés aux bus depuis 2001 a nettement
contribué à améliorer la circulation des bus dans Paris.
- Depuis décembre 2006, une ligne de tramway circule dans Paris intra muros.

¾ Les titres de transport


Le ticket, à l’unité ou par carnet de 10, pour les habitants de l’Ile-de-France, la
Carte Orange (ou Pass Navigo) ou, pour les touristes de passage, la carte Paris
Visite.

¾ Les gares : Paris possède 6 gares qui desservent chacune des régions
différentes de France :
• Gare du Nord
• Gare de l’Est
• Gare de Lyon
• Gare Saint-Lazare
• Gare Montparnasse
• Gare d’Austerlitz

34
Le sigle de la RATP, qui gère le
métro. Il symbolise Paris et la
Une rame de métro parisien (blanche et verte). Seine, tracée en forme de visage.

35
Le plan de RER.

Les célèbres bouches de métro


parisien (XIXe-début XXe siècle).

36
3. Paris, ville musée

Au cœur de Paris : l’Île de la Cité et l’Île Saint-Louis


¾ L'île de la Cité est le berceau de Paris. C’est là que s'est développé le noyau
initial de la ville.
Les pouvoirs de la région s'y sont implantés et y ont construit leurs palais. Les
évêques de Paris ont fait édifier la cathédrale Notre-Dame au XIIe siècle.
L'île de la Cité conserve donc de nombreux monuments symboliques du vieux
Paris: Notre-Dame de Paris, le Palais de Justice (ancien Palais Royal et
Parlement), la Sainte Chapelle, la Conciergerie....
¾ A partir de ce moment, l'île de la Cité n'est plus suffisante pour accueillir
tous les habitants qui s'implantent dans l'île Saint Louis et sur les deux rives
de la Seine.

L'Île de la Cité avec Notre-Dame, et l'Île Saint-Louis au fond.

37
La
cathédrale
Notre-Dame
de Paris.

Le Louvre
¾ Avant d’être un musée, le château du Louvre fut la résidence des rois de
France.
¾ Aujourd’hui, c’est le plus grand musée de France (255 salles), créé en 1981
par le président Mitterrand.
¾ Parmi les œuvres les plus célèbres de la collection, il faut citer la Joconde,
peinte par Léonard de Vinci au XVIe siècle.
¾ Dans les années 1980, le président Mitterrand fait construire une pyramide
de verre et de métal au cœur du musée, la Pyramide du Louvre, inaugurée en
1989.

Le Louvre et
la Pyramide.

38
La Joconde ou «Portrait de Mona Lisa» (1503-1507), l’un des
joyaux du musée du Louvre.

39
Le Quartier latin, autour de la Sorbonne (université fondée au XIIIe siècle),
entre la Seine et la Montagne Sainte-Geneviève, Saint-Germain-des-Prés et le
jardin du Luxembourg, est le quartier historique des universités et des
étudiants. Il tire son nom de l'usage exclusif du latin dans les cours dispensés
dans ces écoles.

L’université de la Sorbonne, au cœur du Quartier latin.

Paris, c’est aussi :


¾ Des monuments et des édifices: la tour Eiffel, les Invalides, l’Opéra, le
Sacré-cœur, la Bastille…
¾ Les quais de la Seine, les ponts, les bouquinistes ;
¾ Des quartiers pittoresques : Montmartre, Belleville, le canal Saint-
Martin, le marché Mouffetard, le Marais, Saint-Germain-des-Prés,
Pigalle…
¾ Des marchés aux puces :Saint-Ouen, Montreuil ;
¾ Des espaces verts : le jardin du Luxembourg, le parc Monceau, le parc
des Buttes-Chaumont, le bois de Boulogne, le bois de Vincennes ;
¾ Une multitude de musées : Musée national d’Art moderne (Beaubourg),
Musée Carnavalet, Petit Palais et Grand Palais, Musée Grévin, Musée
d’Orsay, Musée Rodin, Musée du Quai Branly…

40
Photo 1

Photo 4

Photo 2

Photo 5

Photo 6

Photo 3 41
Photo 7

Photo 8

42
Paris et la province

La province, c’est l’ensemble de la France, à l’exception de la capitale. Un


provincial est tout simplement une personne qui vit en dehors de Paris. Pour
les Français, Paris est le centre de la France. Il faut « monter » à Paris pour
réussir.
La « province » peut avoir des connotations différentes. Un quartier de Paris
charmant et tranquille est qualifié avec bonheur de « provincial » (« on se
croirait en province »). Mais une personne qui fait « provinciale » a un air
nigaud (elle semble débarquer de sa province).
Il ne faut pas confondre provençal et provincial. Un Provençal est un habitant
de la Provence, une région du Sud de la France…Un Provençal est donc aussi
un provincial.

Une publicité pour la région Centre, qui utilise l’opposition Paris-Province si


familière aux Français pour vanter les atouts de cette région enclavée.

43
▀ ACTIVITE 1 :
Dans le tableau, associez les noms des monuments à leurs photos page 9 et aux
descriptions correspondantes ci-dessous.

Sites et monuments N° et descriptions


Le Pont-Neuf
La place de la Concorde
Les Invalides
La tour Eiffel
L'Opéra de Paris
L’Arc de triomphe
Le Sacré-cœur
Le Panthéon

a) Malgré son nom, c’est le plus ancien pont en pierre de Paris, qui traverse
la Seine et qui soit toujours intact. Il a été inauguré au XVIIe siècle par
Henri IV.
b) Construite pour l'Exposition universelle de 1889, ce monument parisien,
symbole de la France et de sa capitale est le troisième site le plus visité
du pays.
c) Située au sommet de la butte Montmartre, surplombant Paris, cette
basilique a été édifiée entre 1875 et 1914 à la mémoire des victimes de
la guerre.
d) Situé sur la montagne Sainte-Geneviève, au cœur du quartier latin, ce
monument a vocation à accueillir les cendres de grands personnages
ayant marqué l’histoire de France.
e) A ses pieds se trouve la tombe du Soldat inconnu de la Première Guerre
mondiale. Il est situé sur la place de l’Étoile, à l’extrémité de l’avenue
des Champs-Élysées.
f) Situé à l'extrémité de l'avenue de l'Opéra, l'édifice s'inscrit dans la
continuité des transformations de Paris menées par Napoléon III et le
préfet Haussmann.
g) Cet hôtel est un monument dont la construction fut ordonnée par Louis
XIV en 1670 pour abriter les invalides de ses armées. Aujourd'hui, il
accueille toujours des invalides, mais également plusieurs musées et une
nécropole militaire.
h) Cette place est située au pied de l'avenue des Champs-Élysées. Elle est
la deuxième plus vaste place de France. Méhémet Ali, vice-roi d'Égypte,
offrit à la France, au début de 1830, l’obélisque du temple de Louxor, qui
fut placé au centre de la place.

44
▀ ACTIVITE 2 :
Choisissez une attraction touristique, un lieu, un monument, un musée…et
présentez-le oralement sous forme d’exposé.

▀ ACTIVITE 3 :
A votre avis, pourquoi Paris est-il l’une des principales destinations touristiques
du monde ? Donnez des exemples.

▀ ACTIVITE 4 :

Vous arrivez du Maroc pour des vacances en France, vous n'avez que quelques
jours pour visiter Paris. Pour optimiser votre court séjour, vous devez élaborer
votre programme de visites, en privilégiant les sites historiques de la ville (la
plupart ont été cités dans le cours) et en vous appuyant sur des recherches
personnelles (internet, guides touristiques…).
N’omettez pas de mentionner les modalités de transport et de déplacements,
du Maroc vers Paris et dans Paris et sa région si il y a lieu.
Le plan qui suit vous suggère un itinéraire, que vous êtes libre de suivre ou pas.

45
Séquence 1 : A LA DECOUVERTE DE LA FRANCE

Séance 4 : LA RÉGION PROVENCE-ALPES-CÔTE-D’AZUR

Objectifs • Maîtriser la géographie de la région Provence-Alpes-Côte-


d’azur (PACA)
• Identifier deux villes de la région : Marseille et Cannes
• Présenter des aspects intéressants de la région

Durée : 2 heures

Matériel :
Support ¾ Carte de France
¾ Photo de Marseille
¾ Photo de Notre-Dame de la Garde à Marseille
¾ Photo de la Croisette à Cannes
¾ Texte intitulé « Marseille, l’histoire en face »
¾ Texte intitulé « Cannes se vend comme une marque de luxe »
Prérequis : aucun
ELEMENTS DE CONNAISSANCE

La région PACA.

46
I. LA PROVENCE ET LA COTE D’AZUR

REPERES
Région Provence-Alpes-Côte d’Azur
(PACA)
Capitale régionale: Marseille
Population : 4,6 M
3e région de France après IDF et
Rhône-Alpes
Part dans le PIB français : 6,95%
6 départements : Alpes-de-Haute-
Provence, Hautes-Alpes, Alpes-
Maritimes, Bouches du Rhône, Var et
Vaucluse.

1. Le Midi
C’est ainsi qu’on a baptisé le sud-est de la France. Il bénéficie d’un climat
méditerranéen : les étés sont chauds et secs, le ciel est toujours bleu, les hivers
sont doux. Un vent violent, le mistral, balaie parfois la région.

Le Midi, c’est le pays des oliviers, des figuiers, des mimosas, de la lavande…et de la
pétanque !

Deux ensembles géographiques le composent :


- La Provence
- La Côte d’Azur : c’est la Riviera, paradis du tourisme, constituée de plages de
sable et de criques et de villes prestigieuses comme Cannes, Nice, Grasse,
Antibes…

2. Les villes du Midi


La région compte :
- Trois des villes les plus peuplées de France (Marseille, Toulon, Nice).
- Cannes et son rayonnement international avec le festival du film.

3. Son point fort : le tourisme


- Agriculture : cultures maraîchères, cultures de fleurs et de lavande, vignobles.
Activité traditionnelle : les parfums (à Grasse).
- Transports
♦ Marseille est le premier port français.
♦ Le TGV méditerranée relie Paris à Marseille en 3 heures (1000 km).

47
♦ L’aéroport de Nice Côte d’Azur est le 2e aéroport français.

- Tourisme :
♦ La région PACA bénéficie de 2 500 heures d’ensoleillement en moyenne à
l’année, 3 000 sur le littoral.
♦ PACA est la première région d’accueil pour les touristes français et la
deuxième pour les touristes étrangers.
♦ Ce tourisme concerne le tourisme d’affaires, le tourisme culturel, le tourisme
de loisirs et sportif, le tourisme thermal. La mer et la montagne permettent
de faire se succéder saisons d’été et saisons d’hiver.

Les spécialités régionales


La cuisine à l’huile d’olive, l’ail, les herbes de Provence ;
L’aïoli (sauce à base d'ail et huile d'olive), la soupe au pistou, les
olives, les anchois, la tapenade (préparation à base de petit morceaux
d'olives broyées).
La bouillabaisse de Marseille (plat à base de poissons de roche, de
sauces et de légumes), la salade niçoise, la ratatouille niçoise, la
panisse (galette de farine de pois chiche),
Les melons de Cavaillon
Les fromages : fromages de chèvre
Les vins : les rosés de Provence
Apéritif : le pastis (boisson alcoolisée à base d'épices et d'anis)

48
Une plage du sud de la France, endroit favori des vacanciers français.

Marseille en bref
- Marseille est, après Paris, la deuxième ville la plus peuplée de France.
Ses habitants sont appelés les Marseillais.
- Surnommée la cité phocéenne, elle est la plus ancienne implantation
urbaine de France.
- Elle est également le premier port de France.
- Marseille est la préfecture du département des Bouches-du-Rhône et le
chef-lieu de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
- Elle abrite l'un des clubs les plus titrés du football français, l'Olympique
de Marseille. La ville s'est développée autour de l'ancien port grec
devenu « Le Vieux-Port », notamment au cours de la deuxième moitié du
XIXe siècle, période pendant laquelle elle a connu un développement
important, stimulé par la croissance du commerce vers le nouvel empire
colonial français : l'Algérie, le Levant et l'Extrême Orient.

Marseille cosmopolite
- Marseille a toujours été le « carrefour du monde ». A la fin du XVIIIe
siècle, la moitié de la population n’était pas d’origine marseillaise. Au XXe
siècle, elle a accueilli Italiens, Grecs, Russes, Arméniens, Espagnols,
Maghrébins, Africains, Pieds-Noirs.
- Marseille est la première ville corse de France, la seconde ville
arménienne et compte environ 200 000 musulmans (25% de la population)
et 80 000 israélites.

49
Marseille et le Vieux-Port dominés par Notre-Dame de la Garde.

Notre-Dame de la Garde, construite


en 1870, culmine à 162 m d’altitude sur
les hauteurs de Marseille, au Sud du
Vieux-Port.
Au fil des années, elle est devenue,
dans le cœur des Marseillais, la
protectrice de la ville et porte le
surnom de « Bonne Mère », en raison
de la présence d'une immense statue
dorée de la Mère à l'Enfant de
plusieurs mètres de haut.
Elle est l'objet de toutes les demandes
des citadins qui lui font des présents
sous la forme de cierges, d'ex-voto, de
processions qui ont lieu de 15 août lors
de l'Assomption, et même de maillots à
La basilique Notre-Dame de la Garde. l'effigie de l'Olympique de Marseille !

50
La Croisette à Cannes.

Les fameuses marches du Festival de Cannes.

51
▀ ACTIVITE 1
Lisez le texte intitulé « Marseille, l’histoire en face » (Séquence 1, Séance 4, fiche
support 1) et répondez aux questions suivantes :
1) Sur quel mythe repose la fondation de Marseille ? De quelle origine sont les
fondateurs ?
2) Comment Marseille s’est-elle développée économiquement ?
3) Que signifie cette phrase « on ne naît pas marseillais, on le devient » ?

▀ ACTIVITE 2
Lisez maintenant le texte intitulé « Cannes se vend comme une marque de
luxe » (Séquence 1, Séance 4, fiche support 2) et répondez aux questions suivantes:
1) Quel événement international a lieu tous les ans au mois de mai à Cannes ? En
quoi l’année 2007 est-elle particulière ?
2) En quoi Cannes est-elle la « capitale du glamour et des paillettes » ?
3) Que désigne la Croisette ?
4) Quel type de tourisme est pratiqué à Cannes ? Quelle catégorie de visiteurs
s’y rend ? Pour quelles raisons ?
5) Peut-on dire de Cannes qu’elle est la vitrine du luxe français ? Argumentez.

▀ ACTIVITE 3
Réalisez un exposé oral (15mn environ) sur l’un des thèmes suivants (ou d’autres
thèmes à choisir avec votre formateur). Vous pouvez utiliser cartes, documents,
photos pour illustrer vos propos et situer les lieux cités.
- Le tourisme en région PACA
- Le festival de Cannes
- Marseille…
Ou
Choisissez une attraction touristique, un lieu, un monument, une curiosité de la
région et présentez-le oralement sous forme d’exposé.

52
SEQUENCE 1 SEANCE 4
TEXTE SUPPORT 1
Marseille : l’histoire en face

On ne naît pas marseillais, on le devient... Un livre de Pascal Blanchard fait


resurgir la réalité, trop souvent niée, de l’immigration coloniale.
La légende a la peau dure autant qu’elle semble douce aux oreilles des Marseillais.
Il y a vingt-six siècles, donc, des navigateurs phocéens posèrent l’ancre dans une
paisible anse de la Méditerranée habitée par les Ségobriges. Leur chef donna au
capitaine grec, Protis, sa fille, Gyptis, et son territoire. Ils se marièrent et
vécurent heureux. Leur union fonda Massalia. L’étranger venant de la mer accueilli
à bras ouvert comme matrice de l’histoire de la ville : Marseille tient et entretient
son mythe fondateur. Mais, manifestement, Marseille a beaucoup plus de
problèmes avec la réalité et l’actualité de l’immigration. Voilà ce que nous rappelle
un magnifique ouvrage réalisé sous la direction de Pascal Blanchard et Gilles
Boëtsch.

Malgré les incompréhensions et les doutes, les deux historiens ont mené un travail
de recherche qui, au final, remet en lumière un siècle d’immigration coloniale à
Marseille. Si personne n’a oublié « l’âge d’or » de l’économie marseillaise (jusqu’en
1960), tout le monde feint d’ignorer que le système reposait sur les « flux » de
marchandises et d’hommes de l’empire colonial. Les auteurs notent d’ailleurs qu’« il
manque une mémoire aux nouvelles générations, une "mémoire" qui n’est pas celle
d’une minorité dans la ville mais celle de la majorité de ses habitants ». Autant dire
que la « Marseille des Marseillais » tant de fois magnifiée par Jean-Claude Gaudin
relève de l’image d’Épinal.
Car tout au long du XXe siècle, entamé avec la première exposition coloniale en
1906, au cours de laquelle Marseille se proclama « capitale d’empire », le visage de
la deuxième ville de France n’a cessé d’être modelé par les immigrations. On
connaît assez bien l’histoire de ces Italiens, immigrés économiques d’abord, puis à
partir des années vingt réfugiés politiques, qui marqua tant la ville jusque dans les
années cinquante. Mais sait-on qu’en 1905 les employeurs firent venir des ouvriers
kabyles afin de remplacer justement des salariés italiens, jugés trop
revendicatifs ? Que le recrutement en Algérie se fit massif dès la fin de la
Première Guerre mondiale ? La presse voit cette nouvelle vague organisée par la
bourgeoisie d’un bon oeil, avant que le « travailleur colonial » ne soit confiné dans
un statut de « citoyen inférieur, mais en permanence infériorisé » (Michel Peraldi).
Difficile d’aller expliquer aujourd’hui à leurs descendants qu’ils sont « issus de
l’immigration », alors que leurs familles sont « marseillaises » depuis parfois un
siècle. Qui se souvient que le « commerce colonial » a attiré dans la cité phocéenne
des Indochinois ? Pourquoi a-t-on oublié l’immigration militaire, ces soldats

53
malgaches, ces tirailleurs sénégalais qui ont fait « souche », comme on dit ? Et le
fameux « petit Harlem » des années trente ? Où se trouve le monument honorant
la mémoire des tabors marocains et tirailleurs algériens de la 1re armée française
en première ligne lors du débarquement de Provence en août 1944 ? « À Marseille,
les mécanismes d’oubli sont à l’oeuvre », constate Pascal Blanchard.
C’est un peu plus que de l’amnésie : un effacement de l’histoire réelle derrière une
version officielle. Pour preuve, cette déclaration de Jean-Claude Gaudin en 2001 au
quotidien la Tribune : « Le Marseille populaire, ce n’est pas le Marseille maghrébin,
ce n’est pas le Marseille comorien. Le centre a été envahi par la population
étrangère, les Marseillais sont partis. » Pourtant, comme le dit le sociologue André
Donzel, « on ne naît pas marseillais ». Vaste programme que la simple
reconnaissance de ce fait.
Christophe Deroubaix.

54
SEQUENCE 1 SEANCE 4
TEXTE SUPPORT 2
Cannes se vend comme une marque de luxe

Alors que débute aujourd'hui le 60e Festival international du film, la ville capitalise
sur sa signature, symbole de glamour.

Avec, à la tête de la ville, un grand nom de la publicité comme Bernard Brochand,


Cannes ne pouvait que développer une stratégie marketing offensive. La capitale du
glamour et des paillettes s'est en effet taillé une place de choix dans les Salons et
congrès liés à l'univers du luxe et des médias, du MIP TV au Midem, du Millionaire
Fair au Cannes Shopping Festival. Depuis son arrivée en 2001, l'enfant du pays n'a
eu de cesse d'imposer la Croisette comme un décor pour longs-métrages ou shows
TV, dont les NRJ Music Awards. Il a développé une politique culturelle autour du
cinéma destinée à diffuser l'ambiance festivalière dans l'ensemble de la ville et à
encourager les tournages (un film par an depuis ces cinq dernières années).

Pas question, donc, de laisser passer l'opportunité du 60e anniversaire du Festival


international du film, dont une édition classique génère déjà des retombées médias
estimées à environ 40 millions d'euros. Les projecteurs n'ont donc jamais autant
été braqués sur la capitale mondiale du 7e art, faisant des « 60 ans de cinéma à
Cannes » une « marque » affichée en lettres géantes sur les murs du Palais des
Festivals, mais aussi sur des cartes postales, sur 50.000 programmes culturels de
la ville, et lors des événements qui jalonnent l'année : la rétrospective de 60 chefs-
d'oeuvre projetés dans les salles cannoises, les huit séances spéciales avec montée
des marches en musique, les deux concerts de l'Orchestre régional de Cannes
consacrés aux musiques de films, l'exposition de photographies de stars dans tous
les quartiers, le Festival international du making of ... La « marque » Cannes a même
été déposée dans 25 pays, selon Martine Giuliani, directrice générale du Palais. Les
palaces jouent bien évidemment le jeu : le Carlton organise des fêtes encore plus
spectaculaires, Le Majestic reconfigure sa plage, Le Martinez sort sous la houlette
du chef du restaurant, « La Palme d'or », un livre de cuisine consacré aux petits
plats pour grand écran en l'honneur de 60 films mythiques et a commandé à un
artisan potier de Vallauris 60 assiettes dédiées au cinéma.

Renforcer sa notoriété
Pour augmenter la visibilité de la « marque » Cannes sur la scène internationale, la
ville ne compte pas uniquement sur les stars. Les professionnels se fédèrent autour
d'un label et d'une charte de qualité « Only Cannes », renforçant l'image
d'exception de la cité. Commerçants, hôteliers, restaurateurs, plagistes, taxis (qui
se sont mis à l'anglais) et responsables des parkings l'ont signée et se prêtent aux
visites inopinées de clients-mystères chargés de vérifier le respect des

55
engagements pris.

Le Palais* a, pour sa part, choisi de communiquer sur le thème « 60 ans de cinéma


à Cannes, 60 ans d'excellence », qui doit permettre à la Croisette d'accroître
encore son attractivité en matière de tourisme d'affaires et de loisirs, face à
l'émergence de nouveaux concurrents de taille comme l'Inde et la Chine. Avec sa
campagne « Cannes, meilleure expérience de l'année », le centre de congrès
promet à ses clients potentiels de théâtraliser leur manifestation avec tapis rouge
et montée des marches. Hors saison, il propose aussi des promotions marketing de
la destination, telles « The city is yours », « Smart your event » ou « Février
Obsession », imaginées pour améliorer encore le taux de remplissage de ce «
bunker » qui vit déjà 300 jours par an et génère 815 millions d'euros de
retombées directes et indirectes. Ces actions auprès des professionnels du
tourisme d'affaires concernent des dates pour lesquelles il reste des
disponibilités au Palais. « Nos messages sont axés sur l'émotion, le plaisir, la
découverte », explique David Lisnard, président de la Société d'économie mixte
des évènements cannois (Semec) qui gère le Palais. Avec 481.000 congressistes
par an, La Croisette occupe la deuxième place hexagonale après Paris. Si les pays
cibles demeurent l'Italie, l'Allemagne, le Royaume-Uni, une offensive commerciale
particulière est menée vers les Pays-Bas, le Luxembourg et la Belgique, qui
hébergent de nombreux sièges de multinationales européennes. Une
représentation a même été ouverte à Shanghai, et des contacts engagés avec les
pays de l'Est et le Moyen-Orient.

Alors que l'intercommunalité est plutôt compliquée à mettre en place sur la Côte,
Cannes a su s'allier à ses voisines, Grasse réputé pour ses parfums, Mougins pour
son offre golfique et gastronomique, et Antibes pour son animation culturelle, afin
de lancer conjointement la saison culturelle estivale « Euphories » pour la
deuxième année consécutive. Ce concept « 4 more », les acteurs d'Euphories sont
allés le vendre de janvier à avril jusqu'aux Etats-Unis, aux Emirats arabes unis, ou
en Australie. Au total, en 2007, le Palais va consacrer 1,24 million d'euros à ses
actions marketing pour que Cannes reste sous les projecteurs une fois la palme
d'or décernée.

Martine Robert, Les Echos, 16/05/07


*le Palais des festivals

56
Séquence 1 : A LA DECOUVERTE DE LA FRANCE

Séance 5 : LA RÉGION RHÔNE-ALPES

Objectifs • Identifier la région Rhône-Alpes et ses départements


• Identifier la capitale régionale, Lyon
• Présenter les activités de la région

Durée : 2 heures

Matériel :
Support ¾ Photos de Lyon et de la région
¾ Texte intitulé « Au cœur d’une région touristique. La
montagne été comme hiver ! »
¾ Texte intitulé « Le Mont Blanc ne doit pas devenir un Luna
park »
¾ Texte intitulé « La gastronomie lyonnaise »
Prérequis : aucun

ELEMENTS DE CONNAISSANCE

Repères
Rhône-Alpes
Capitale régionale : Lyon
Superficie : 43 698 km2
Population : 5,7M
Part dans le PIB français :
9,56%
8 départements :
- 3 départements de
montagne : Savoie, Haute-
Savoie, Isère
- Ain, Ardèche, Drôme,
Loire, Rhône.

La région Rhône-Alpes.

57
1. Lyon : ville phare
C’est une région de très grande diversité géographique, dont l’unité s’est faite
autour de la ville de Lyon, qui joue un rôle économique très important.
¾ Lyon est située au carrefour du Rhône et de la Saône.
¾ Les Alpes sont les plus hautes montagnes d’Europe (le Mont Blanc
culmine à 4807 mètres).

2. Une région énergique


¾ Agriculture : vignobles (Beaujolais, Côtes-du-Rhône, Savoie), élevages
d’ovins et de bovins.
¾ Activités traditionnelles : l’industrie textile à Lyon depuis le XVIIe
siècle.
¾ Industries importantes, grâce à l’énergie hydroélectrique.
¾ Tourisme : stations de ski (Chamonix, Megève, Courchevel, Tignes…).

Spécialités régionales :
La région lyonnaise est réputée pour sa gastronomie :
charcuterie (saucisson), quenelles.
Fondue savoyarde, tarte aux myrtilles.
Nougat de Montélimar.
Fromages : saint-marcellin, bleu de Bresse, reblochon,
tomme de Savoie.
Vins : Beaujolais, Côtes-du-Rhône, vin blanc de Savoie

Le reblochon de Savoie (Alpes).

58
Le quartier de Fourvière à Lyon.

59
▀ ACTIVITE 1 :
Lisez les textes intitulés «Le Mont-Blanc ne doit pas devenir un Luna Park » et
«Au cœur d’une région touristique. La montagne, été comme hiver !» (Séquence
1, Séance 5, fiche support 1 et 2) et répondez aux questions suivantes :
Texte 1 :
1. Quelle est l’atout principal de la région Rhône-Alpes ? Que désigne le « toit
de l’Europe » ? Pourquoi utiliser cette appellation ? Trouve-t-on des massifs
montagneux au Maroc ? Des stations de ski ? Lesquelles ?
2. Quels sports peut-on pratiquer dans cette région française ?
Texte 2 :
1. Quels genres de sites ou de monuments l’Unesco classe-t-elle généralement
au patrimoine mondial ? Dans quel but ? Connaissez-vous des sites ou des
monuments marocains inscrits au patrimoine mondial ?
2. Pourquoi classer le Mont-Blanc ? De quels maux le Mont-Blanc souffre-t-il ?
Que signifie la phrase « Si on ne réagit pas, le Mont-Blanc deviendra
définitivement un luna park » ?
3. Qu’est-ce que le développement durable ? Quelle personnalité citée dans le
texte est emblématique de ce courant en France ?
4. Essayez pour finir de faire le lien entre les deux textes.

▀ ACTIVITE 2 :
Lisez le texte intitulé «La gastronomie lyonnaise » (Séquence 1, Séance 5,
fiche support 3) et répondez aux questions suivantes :
1. Que représente Lyon pour la gastronomie mondiale ?
2. Qui a donné son caractère spécifique à la cuisine lyonnaise ? Pourquoi ?
3. Et aujourd'hui ?
4. Connaissez-vous la classification du Guide Michelin ? A votre avis, que
récompense-t-il ?
5. Qu’appelle-t-on les « bouchons » ? Participent-ils du folklore lyonnais ?
6. Quels évènements ou quelles structures appuient le savoir-faire lyonnais ?
7. Quels grands vignobles contribuent à la réputation de la région ?

▀ ACTIVITE 3 :
En vous inspirant des thèmes évoqués dans ce dossier, présentez sous forme
d’exposé oral un des aspects de la région qui vous semble représentatif de son
dynamisme, de sa renommée et de sa diversité (le tourisme, la gastronomie, les
Alpes…). L’un des exposés devra porter sur Lyon.

60
SEQUENCE 1 SEANCE 5
TEXTE SUPPORT 1
Au cœur d’une région touristique
La montagne, été comme hiver !
Le plus grand domaine skiable mondial, les plus beaux sentiers de randonnées
pédestres, ou quelques-uns des plus beaux greens se trouvent parfois à moins d’une
demi-heure de Lyon !
L'hiver
Rhône-Alpes possède le plus grand domaine skiable du monde. Idéalement situé au
niveau géographique, Lyon permet ainsi de gagner les premières pistes de ski en
seulement quelques heures de train ou de voiture.
Cadre exceptionnel, équipements haut de gamme, ambiance chaleureuse, Rhône-
Alpes est la seule région à avoir accueilli les Jeux Olympiques trois fois!
Au total, ce sont plus de 200 stations qui offrent une multitude d’activités à vivre
en famille, seul, entre amis, ou avec un guide…
Plaisir de la glisse, visite de villages traditionnels, dégustation des spécialités telles
la fondue savoyarde, la raclette ou la tartiflette... Tout est conçu pour un accueil
convivial dans les grandes stations comme les plus petites.
Bien entraîné, vous pouvez relier 17 domaines skiables sans déchausser. La nature
préalpine et alpine peut dévoiler en une journée la diversité de ses panoramas aux
plus endurants.
Le ski est l’activité reine des massifs régionaux.
Entre autres stations, les plus reconnues pour la pratique du ski de piste sont les
Deux-Alpes, la Plagne, Megève, Tignes, Val d’Isère, Courchevel, Chamonix…
Autrans est capitale internationale du ski nordique, et accueille chaque année la
course « la Foulée Blanche».
D’autres villages se distinguent par l’organisation de compétitions comme le
Marathon International du ski de fond à Bessans en Haute-Maurienne ou la Vattay
au cœur du Haut-Jura.
La randonnée en raquette ou avec des chiens de traîneau permet d’accéder aux
endroits les plus méconnus des Bauges ou d’explorer les plateaux du Vercors et de
la Chartreuse. Les expéditions, souvent sur plusieurs jours, laissent aux participants
le souvenir inoubliable de l’immensité, de la beauté naturelle, d’une luminosité
unique…
Les disciplines plus intenses, voire extrêmes, comme ski de vitesse, snowboard, ski
de bosses, scooter des neige, free-style ou free-ride se pratiquent aussi beaucoup.
Les passionnés arrivent déjà de toute l’Europe pour défier les snowparks, half pipes
ou autres boarder – cross. Les meilleurs spots se situent aux Arcs, à
Flaine, Chamrousse ou à La Norma.
Alpinisme et escalade attirent les sportifs en quête de sensations fortes.
Les décors naturels évoluent au fil des saisons.

61
Gravir les 4807 m du Mont Blanc est l’un des objectifs les plus prisés par les
montagnards confirmés. L’ascension du toit de l’Europe est une expédition hors du
commun grâce au panorama, aux glaciers, aux conditions climatiques extrêmes…
La Maurienne, la Drôme, l’Ardèche ou encore l’Isère abritent les plus beaux
parcours de via ferrata et voies d’escalade.
Les plus courageux, entre baudriers, cordes et nœuds de huit, défient
régulièrement la loi de la gravité pour atteindre le sommet.

L'été
A la fonte des neiges et au retour des beaux jours, la région Rhône-Alpes prend des
couleurs verdoyantes et chaleureuses, les cours d’eau se gonflent et deviennent
puissants, la faune et la flore s'éveillent doucement de l’hiver.
L’été appelle à la pratique de loisirs sportifs tels que canoë, kayak, spéléologie,
VTT, randonnée équestre ou pédestre, montgolfière, plongée, ULM, parapente, saut
à l’élastique, pêche… Sur terre, sous l’eau ou dans les airs, tout est possible à une
demi-heure de Lyon. Les sports nautiques ou aquatiques favorisent l’approche
insolite des reliefs régionaux.
Les gorges de l’Ardèche, la vallée de la Drôme, les nombreux lacs et rivières
permettent la pratique d’activités extrêmes. Parmi elles : canoë, kayak, plongée
sous-marine, voile, ski nautique, jet ski, rafting, canyoning…
Des excursions d’un ou plusieurs jours avec bivouacs relient les sites touristiques
régionaux et livrent des panoramas exceptionnels et insolites. Au pied des falaises
ou au milieu d’un lac, l’environnement prend une autre dimension.
Le relief rhônalpin peut se découvrir depuis le ciel ou par des voies souterraines.
Du haut des montagnes, nombreuses sont les plates-formes de départ pour les
parapentes, ULM, deltaplanes.
Les disciplines aussi intenses que la chute libre, le vol libre, le saut en parachute se
partagent aujourd’hui le ciel régional. Pendant les journées ensoleillées, il suffit de
lever la tête pour apprécier les voiles multicolores descendant du ciel.
Le saut à l’élastique vers Grenoble, la spéléologie en Savoie, Haute-Savoie, Isère…,
la via ferrata dans l’Ain, la montgolfière en Ardèche et les parcours acrobatiques
dans les arbres attirent de plus en plus d’amateurs de montées d’adrénaline !
http://www.lyon-france.com

62
SEQUENCE 1 SEANCE 5
TEXTE SUPPORT 2
“Le Mont-Blanc ne doit pas devenir un Luna Park”

Le Conseil régional Rhône-Alpes apporte son soutien aux associations qui militent
pour que le massif du Mont-Blanc devienne un joyau du patrimoine mondial.
L’enjeu est d’en faire un site emblématique du développement durable.

Le 23 mars dernier, le Conseil régional de Rhône-Alpes a voté un vœu pour le


classement par l’Unesco du massif du Mont-Blanc au patrimoine mondial de
l’humanité comme site naturel de “valeur universelle exceptionnelle”. Un projet
dans les cartons depuis plusieurs années, porté par le collectif d’associations Pro
Mont-Blanc. Sur le fond favorable à cette mesure, le conseiller UMP et sénateur
de Haute-Savoie Jean-Claude Carle a voté contre, arguant qu’il s’agit d’”une
“récupération politique”. “Le fait que le Conseil régional se prononce avant les
collectivités locales me semble être une injonction et un non respect de
l’expression de la démocratie locale”. Pour Jean-Jack Queyranne président de
région (PS), si quelques unes des 35 communes du massif du Mont-Blanc n’ont pas
encore donné leur feu vert, craignant les contraintes nouvelles liées à cette
inscription, “Rhône-Alpes devait prendre position car le Mont-Blanc est
fortement emblématique ; il faut préserver ce joyau naturel et lui donner une
dimension internationale”.
“Ce vœu est une bonne nouvelle” commente Jean-Paul Trichet, vice-président du
collectif Pro Mont-Blanc, pour qui “ce n’est pas le label Unesco, mais le plan de
gestion qui nous intéresse surtout”. Déposer la candidature du Mont-Blanc, c’est
en effet s’entendre sur un ensemble détaillé de règles de protection pour
endiguer les problèmes qui ravagent le toit de l’Europe : pollution générée par les
transports, nuisances liées au survol aérien, urbanisation excessive et bien sûr
tourisme de masse.
Si 25 000 à 30 000 personnes se sont lancées en 2005 à la conquête du Mont-
Blanc, avec l’ouverture de nouveaux marchés (Russie, Chine, Inde…) des
projections font état de 100 voire 200 000 personnes !
Enfin, cette reconnaissance de l’Unesco permettrait de “redonner du sens au
Mont-Blanc qui est trop souvent devenu une simple marchandise. Si on ne réagit
pas, le Mont-Blanc deviendra définitivement un Luna Park !” Le collectif Pro
Mont-Blanc a d’ailleurs reçu le soutien de Nicolas Hulot qui souhaite faire du
Mont-Blanc “un symbole du développement durable et d’une autre politique de
gestion de nos sites naturels”. Avec le Syndicat Espace Nature Mont-Blanc, les
associations Pro Mont-Blanc devraient être reçues très prochainement par la
ministre de l’Ecologie Nelly Olin.
Anne-Caroline Jambaud

63
SEQUENCE 1 SEANCE 5
TEXTE SUPPORT 3
La gastronomie lyonnaise
Au palais du bon goût, la cuisine lyonnaise est reine.
Majeure depuis des siècles, elle est indissociable de l'art de vivre lyonnais. En
effet, s'il est un titre incontesté et incontestable en ce qui concerne Lyon, c'est
bien celui-là : la ville est la capitale mondiale de la gastronomie.
Depuis le XVIe siècle, la cuisine lyonnaise fait des heureux dans ses bouchons, et
ses restaurants. Ces plaisirs gustatifs et ces délices ne démériteront pas et
aujourd'hui les saveurs gastronomiques sont intactes.
Sa maestria, la cuisine lyonnaise la doit d'abord à la richesse et à la qualité des
produits du terroir. A ses portes les élevages de la Bresse et du Charolais, les
gibiers de la Dombes, les poissons des lacs savoyards, les primeurs et les fruits de
la vallée du Rhône et du Forez ont fourni la matière pour engendrer des plats et des
mets savoureux. Ils ont engendré des spécialités culinaires nombreuses et variées :
cochonnailles et cervelle de Canut, bugnes, grattons, salade lyonnaise, tablier de
sapeur, gras-double, petit salé, quenelles (mélange de beurre, de panade et de
poisson), boudin, andouillette, paillasson…
Mais la cuisine s'élève au rang de gastronomie lorsque les hommes amènent leur
tour de main et leur imagination créative. Ou plutôt les femmes : les "mères",
fameuses et robustes cuisinières qui ont donné son caractère spécifique à la cuisine
lyonnaise. De grandes familles bourgeoises durent, dans la première moitié du XXe
siècle, se séparer de leur cuisinière. Certaines d'entre elles s'installèrent à leur
compte et mirent leur compétence au service de la restauration. La première
d'entre elles fut la Mère Guy, suivie par la Mère Filloux, la Mère Brazier, la Mère
Bourgeois, la Mère Léa, qui ont vécu dans la première partie de notre siècle et les
plus grands de l'époque sont passés par leurs restaurants. Qui ne connaît pas la
poularde demi-deuil, les cardons à la moelle, le gâteau de foie de volaille ?
Aujourd'hui, ce sont des hommes qui assurent la relève et de nombreux restaurants
classés "3 étoiles" au Guide Michelin portent haut les couleurs de la gastronomie
lyonnaise en France et partout dans le monde. Ainsi les chefs célèbres côtoient les
bouchons, ces petits restaurants traditionnels servant dans un décor pittoresque
des spécialités à base de cochonnaille, arrosées de pots de Beaujolais ou de Côtes
du Rhône.
Plus de 1000 restaurants contribuent grandement à la convivialité et l'animation
chaleureuse de la ville dont les grands chefs sont des ambassadeurs. La pérennité
du savoir-faire culinaire lyonnais est assurée également grâce à des initiatives
comme le Salon des métiers de Bouche ou l' Ecole des Arts culinaires et de
l'Hôtellerie.

64
Des vins prestigieux
Lyon est encadrée par le Beaujolais et les coteaux du Lyonnais au nord et les Côtes
du Rhône au sud.
-Le Beaujolais
Le Beaujolais est une région qui s'étend des portes de Lyon à la basse-Bourgogne. Il
comporte 10 crus, dont le Beaujolais nouveau, célèbre primeur dont l'arrivée est
fêtée chaque 3ème jeudi de novembre.
-Le Côte du Rhône
Au sud de Lyon, l'un des plus anciens vignobles du monde - des vestiges d'une
viticulture gallo-romaine l'attestent- domine la vallée du Rhône.
http://www.lyon.fr

65
Séquence 1 : A LA DECOUVERTE DE LA FRANCE

Séance 6 : LA RÉGION NORD-PAS-DE-CALAIS

Objectifs • Identifier la région Nord-Pas-de-Calais et ses


départements
• Identifier Lille, capitale régionale
• Présenter des activités ou des aspects intéressants de la
région
Durée : 2 heures

Matériel :
Support ¾ Photos de Lille
¾ Photo d’une ancienne mine
¾ Texte intitulé « Lille, capitale européenne de la culture
2004 »
Prérequis : aucun

ELEMENTS DE CONNAISSANCE

LE NORD DE LA FRANCE : UNE REGION QUI BOUGE

Repères
Le Nord-Pas-de-Calais

Capitale régionale: Lille


Population : 4 M
Part dans le PIB français :
5,3%
2 départements : Nord et
Pas-de Calais

La région Nord-Pas-de-Calais.

66
1. Le plat pays
La Flandre (c’est ainsi qu’on nomme cette région géographique) est une vaste
plaine qui se prolonge en Belgique : c’est le « pays noir », avec ses buttes formées
par les débris de charbon (les terrils). Elle est bordée par la mer du Nord.

2. Une poignée d’atouts


- Agriculture très riche : céréales, betteraves, pommes de terre et élevage.
- Industries agroalimentaires : brasseries et sucreries.
- Industries textiles très anciennes : coton, lin , laine, dentelle.
- Mines de charbon depuis le XIXe siècle, fermées depuis quelques années.
- Ports importants : Calais, Dunkerque, Boulogne.

3. Lille, capitale régionale


Lille est située au sud d’une vaste conurbation transfrontalière (avec la Belgique)
qui comprend également les villes de Roubaix et Tourcoing.
L'agglomération lilloise est la quatrième agglomération française ( par sa
population) derrière celles de Paris, Lyon et Marseille.

4. Une région en crise


Depuis plusieurs décennies, la région est confrontée à de graves difficultés
structurelles et à une crise économique et sociale aiguë. Le taux de chômage y est
plus élevé que dans le reste de la France.

La Grand Place de Lille.

67
Spécialités régionales : le Nord,
c’est le pays de la bière, des moules et
des frites. On mange traditionnellement
les moules accompagnées de frites le
premier week-end de septembre, jour de
la grande braderie de Lille.

Fromages : le maroilles, le vieux-Lille, Les moules-frites, plat


la boulette d’Avesnes. typique de la région.

Le beffroi de Lille.

68
Une ancienne mine de charbon, emblématique de la région du Nord.

Le terril, symbole du bassin minier du Nord de la France, est une butte formée des
débris de charbon extrait des mines, d’où sa couleur noire.

69
▀ ACTIVITE 1 :
Lisez le texte intitulé « Lille, capitale européenne de la culture 2004 » (Séquence
1, séance 6, texte support 1) et répondez aux questions suivantes :
1. Quels sont les faiblesses et les atouts de la région Nord évoqués dans ce
texte?
2. Sur quel secteur la ville s’est-elle appuyée pour opérer sa reconversion ?
Quelles activités recouvre-t-il ?
3. En quoi la situation géographique de Lille est-elle un atout ?
4. Quels moyens de transport mettent la ville à proximité d’Amsterdam,
Bruxelles et Londres ? Pouvez-vous citer leur nom ?
5. Selon vous, quels atouts doit posséder une capitale européenne de la culture ?
Lille correspond-elle à cette description ? Argumentez.
6. Quelle ville de votre pays est-elle en course pour accueillir une grande
manifestation du même type dans les années à venir ? De quels atouts dispose-
t-elle à votre avis ?
▀ ACTIVITE 2 :
Choisissez une attraction touristique, une curiosité, un lieu de la région et
présentez-le oralement après avoir effectué les recherches nécessaires.
▀ ACTIVITE 3 :
Deux suggestions d’activités :
• A partir des informations contenues dans le texte (traditions culturelles
lilloises, patrimoine, histoire, lieux, évènements), un groupe réalisera un exposé
sur la ville, au cours duquel il explicitera et illustrera ces informations à l’aide de
photos, de documents, en s’appuyant sur des recherches annexes (ouvrages,
internet...).
• Un autre groupe pourra comparer les atouts de la ville de Lille, capitale
européenne de la culture 2004, avec ceux de Tanger, candidate à l’Exposition
universelle de 2012. Cette étude prendra la forme d’une présentation orale.
Le groupe évaluera les chances de la ville marocaine au regard des critères
énoncés dans le texte et des atouts indispensables à la réussite de ce type de
manifestation.
1. Effectuez d’abord des recherches sur les expositions universelles
précédentes et sur les villes qui les ont organisées.
2. Faites une liste des atouts dont dispose la ville de Tanger, à partir du texte
et des critères suivants : situation géographique, histoire, patrimoine,
développement, position stratégique, rayonnement international…
3. Etablir aussi une liste des inconvénients qui pourraient desservir sa
candidature.
4. Présenter les chances de Tanger à l’exposition 2012, en illustrant vos propos
d’images, de photos et en situant les lieux cités sur des cartes de la région, de la
ville….

70
SEQUENCE 1 SEANCE 6
TEXTE SUPPORT 1
Lille, capitale européenne de la culture en 2004

2004 marque pour la ville de Lille une consécration : la métropole lilloise est en
effet proclamée pour l’année « capitale culturelle européenne ». L’occasion pour
la ville de revenir sur son passé régional, de s’inscrire dans son présent européen
et de rêver d’un destin…mondial ?

Quatrième agglomération française en nombre d’habitants (si l’on y ajoute les


deux villes qui la jouxtent immédiatement, à savoir Roubaix et Tourcoing), la ville
de Lille est la capitale de la région Nord-Pas de Calais, la plus septentrionale des
régions françaises. À ce titre, elle souffre, d’un point de vue franco-français
d’une réputation pour le moins mitigée due aux rigueurs de son climat. S’ajoute à
cela une histoire régionale récente calamiteuse au plan économique et social : la
désindustrialisation des années 70-80 a en effet eu raison du bassin minier du
Nord-Pas de Calais et de son textile, principales ressources jusqu’alors de la
région, entraînant avec elle son cortège de chômage et la disparition d’une
certaine classe ouvrière.
Cette réputation négative tenace se nuance fortement à l’examen de la situation
de Lille du point vue européen : située à une heure de train de Paris, à une heure
quarante de Londres, à quarante minute de Bruxelles (capitale administrative de
l’Europe) et à trois heures trente d’Amsterdam, Lille bénéficie d’une situation
géographique privilégiée au carrefour européen de ces pôles nationaux. La ville
de Lille a réussi, en jouant de cette proximité, une brillante reconversion dans
les activités du secteur tertiaire.

La capitale des Flandres


La désignation de Lille comme capitale culturelle de l’Europe en 2004 résonne
alors comme une consécration pour cette ville naguère meurtrie mais au passé
lointain prestigieux, trop rapidement oublié : Lille est en effet la capitale des
Flandres et à ce titre fut un objet de convoitise constant entre les royaumes
d’Espagne et de France au XVIIe siècle. C’est cette singularité flamande en
France que la ville de Lille, après avoir réhabilité son centre historique et
notamment sa Bourse du commerce, due à Philippe IV d’Espagne, a choisi de
mettre en avant dans la cadre de Lille 2004, en offrant, en son Palais des Beaux
Arts (deuxième collection permanente française après le Louvre) une vaste
rétrospective de la carrière d’un des plus célèbres peintres flamands, Pierre Paul
Rubens (1577-1640). 160 œuvres majeures (tableaux, tapisseries, esquisses ou
dessins) montrent un peintre à l’aise dans tous les genres, champion de la
peinture de la Contre-Réforme d’une très catholique Flandre. Depuis Anvers en

71
1977, jamais une aussi vaste exposition ne lui avait été consacré. Enfin la fête
des Géants du 10 juillet complètera cet hommage de sa capitale à la culture
flamande : un projet de création d’une Maison des Géants à Lille est par ailleurs à
l’étude.

Lille, capitale européenne


À l’heure où l’Europe s’élargit, Lille étend sa propre dimension en célébrant les
cultures d’Europe et du monde entier, dans le cadre de ses « mondes parallèles »,
30 mondes qui correspondent à trente week end thématiques (l’eau, la soupe, le
tango, etc.) ou géographiques qui constituent la colonne vertébrale de cette
année culturelle lillloise. L’Europe d’avant l’élargissement est ainsi à l’honneur
avec les fallas de Valence, ces sculptures monumentales de bois léger et de
papier mâché, dont l’embrasement marque l’ouverture de la deuxième saison de
Lille 2004 : hommage de Lille à son passé espagnol et à son présent européen…
L’Europe de l’élargissement est également célébrée avec le monde parallèle
consacré à la Pologne : Nova Polska accueille les talents théâtraux, picturaux, et
surtout musicaux (jazz, house, rock, rap et punk) des jeunes artistes. Hommage
de Lille aux immigrants polonais qui vinrent travailler dans les mines du nord et
accueil de la nouvelle et jeune Pologne de 2004.

Pour un rayonnement international


Mais Lille entend bien également étendre son rayonnement au monde. Le combat
francophone n’est pas absent de Lille 2004 avec le monde parallèle consacré à
Montréal : soixante artistes du Canada français sont ainsi invités à faire
découvrir leurs talents. Enfin en cette année 2004 qui est aussi celle de la Chine,
Lille se met aux couleurs de l’Empire du Milieu : Shanghaï offre sa rambla à
l’avenue Faidherbe en face de la gare Lille-Flandre et son pavillon du thé
s’installe sur la place du Théâtre. Enfin l’opéra de Lille accueille la compagnie
shanghaïenne de l’Opéra de Pékin pour des représentations de la légendaire
histoire du serpent blanc. Une ambition de rayonnement international pour la
capitale des Flandres.
Laurent Hermeline
Le Français dans le monde, Juillet-août 2004 - N°334

72
Séquence 1 : A LA DECOUVERTE DE LA FRANCE

Séance 7 : LA FRANCE D’OUTRE-MER

Objectifs • Identifier les départements et collectivités d’outre-mer


• Procéder à une étude de cas : les Antilles
Durée : 2 heures

Matériel :
Support ¾ Carte des DOM français
¾ Photo de la Martinique
¾ Texte intitulé « Les Antilles en danger »

Prérequis : aucun

ELEMENTS DE CONNAISSANCE

La France a conservé de son ancien empire colonial des « départements et


territoires d’outre-mer », un ensemble de terres éparpillées, situées pour la
plupart dans des régions tropicales, que l’on continue à appeler « les DOM-
TOM ». Ils sont peuplés de près de 2 millions d’habitants. Ces territoires
comprennent :
- les Antilles françaises: Martinique, Guadeloupe, et de petites îles (Marie-
Galante, la Désirade, les Saintes, Saint-Barthélemy, St-Martin)
- La Guyane française
- L’île de la Réunion
- Des territoires océaniens : Polynésie, Wallis-et-Futuna, Mayotte, la
Nouvelle-Calédonie
- En Amérique du Nord : Saint-Pierre-et-Miquelon
1. Des statuts diversifiés
Certains territoires sont des DOM (départements d’outre-mer) : Martinique,
Guadeloupe, Guyane, Réunion. Mayotte, Saint-Pierre-et-Miquelon, Wallis-et-
Futuna et la Polynésie française sont des « collectivités d’outre-mer ». La
Nouvelle-Calédonie a depuis 1988 un statut proche de l’indépendance.
2. Des points communs
¾ L’héritage colonial marque encore fortement ces pays, leur économie reste
globalement très dépendante de la France.
¾ Les populations sont fortement métissées, issues d’un brassage entre
habitants d’origine, descendants des esclaves et colons.

73
¾ Le français est la langue officielle, bien que la langue usuelle soit le créole.
¾ Le tourisme est la principale activité des pays tropicaux.

L’image quelque peu stéréotypée des Antilles. Ici l’île de la Martinique.

74
▀ ACTIVITE 1
Lisez le texte suivant (Séquence 1, séance 7, texte support 1) et répondez aux
questions, après avoir situé les Antilles françaises sur la carte :
1) Connaissez-vous des établissements (hôtels, clubs…) du groupe Accor ?
Le groupe est-il installé au Maroc ?
2) Sur quelles activités repose traditionnellement l’économie antillaise ?
3) Pourquoi le groupe Accor a-t-il décidé de quitter les Antilles
françaises ?

▀ ACTIVITE 2
Vous organisez un séjour d’une semaine aux Antilles françaises. Sélectionnez la
ou les île(s) où vous allez faire escale et les sites ou curiosités intéressantes à
voir, en vous appuyant sur des recherches préalables. Présentez rapidement
votre programme à la classe (par groupe) en justifiant vos choix.

▀ ACTIVITE 3
Par groupes, présentez sous forme d’exposé oral des capitales régionales que
nous n’avons pas étudiées dans ce dossier (parmi les 10 principales villes de
France).

75
SEQUENCE 1 SEANCE 7
TEXTE SUPPORT 1
Les Antilles en danger
La décision du groupe hôtelier Accor de quitter les Antilles françaises ouvre
une crise existentielle pour la Guadeloupe et la Martinique. L'avenir des deux
îles est sombre, puisque leurs trois principales activités sont très gravement
menacées : le tourisme, qui ne sait pas relever le défi des autres îles
caraïbes, le commerce de la banane, dont le prix de revient est trois fois
supérieur au cours sur le marché de Rungis, et le bâtiment, en plein marasme
parce que les collectivités endettées n'investissent plus. La grève générale de
quatre jours déclenchée par l'Union générale des travailleurs guadeloupéens
(UGTG), la centrale syndicale indépendantiste, vient dégrader encore le
climat social. « La situation est catastrophique », a reconnu Léon Bertrand,
secrétaire d'Etat au tourisme, en expliquant que le gouvernement préparait
un plan d'urgence en faveur des îles.
Le groupe Accor a mis les pieds dans le plat, expliquant ouvertement ce que
beaucoup de professionnels sur place disent tout bas depuis des années. Dans
une lettre adressée à l'Elysée et publiée par Le Parisien, le leader mondial du
tourisme explique : « Nous sommes convaincus de l'impossibilité pour une
entreprise privée d'hôtellerie et de tourisme de rentabiliser même très
modestement un investissement [aux Antilles], quelles que soient les mesures
d'aides possibles apportées par l'Etat. » Et de dénoncer le climat social
«détestable» qui règne aux Antilles, où « les grèves à répétition perturbent
systématiquement l'organisation du travail » et où « l'attitude du personnel
vis-à-vis de la clientèle est inamicale, voire agressive ». Accor ajoute que le
coût du travail est « 4 ou 5 fois supérieur » à celui des autres îles caraïbes «
en dépit des aides de l'Etat », que la productivité est « franchement
mauvaise » et qu'enfin les aides sociales, en particulier le RMI, « n'incitent
pas à travailler ». Le nombre de touristes a décru de 20 % l'an dernier au
profit de Cuba ou de la République dominicaine, où les prix sont moins bas et
l'accueil meilleur.
Le diagnostic est accablant, dénonçant à la fois le comportement des Antillais
eux-mêmes et la politique de soutien des gouvernements successifs qui,
inquiets de la poussée indépendantiste qu'alimente la situation dégradée, ont
additionné les subventions et les dégrèvements fiscaux.
Cette politique de replâtrage peut-elle suffire une fois encore ? Le
gouvernement semble le croire puisqu'il prépare de nouvelles défiscalisations
au sein de la future loi sur l'outre-mer. Il veut alléger les charges sociales,
offrir des aides à l'entretien des hôtels, relancer un plan de formation et
subventionner les transports.
On peut pourtant douter du bien-fondé de la méthode, le soutien à bout de

76
bras, lorsqu'elle en vient à décourager à ce point le travail et à envenimer le
mal. La fiscalité ne parvient plus seule à enrayer une dégradation plus
profonde. Il faut, comme l'a dit Léon Bertrand, «faire évoluer les mentalités»
pour établir « un consensus global » sur l'avenir des îles.
Le Monde, 13.11.02

77
SEQUENCE 2

IL ETAIT UNE FOIS…

78
Séquence 2 : IL ETAIT UNE FOIS…
Séance 1 : L’ANCIEN RÉGIME (XVIe-XVIIIe siècle)

Objectifs • Maîtriser l’histoire des rois de France et de la


monarchie
• Identifier l’importance de la Révolution française
• Présenter des évènements marquants de l’histoire
française et marocaine
Durée : 2 heures
Matériel :
Support ¾ Photos, gravures d’époque
Prérequis : aucun
ELEMENTS DE CONNAISSANCE

I. L’ANCIEN REGIME : LES ROIS CAPETIENS


¾ La Renaissance est une période qui commence avec le règne de François Ier
(1515-1547). C’est une époque d’intense activité artistique, celle du peintre
Léonard de Vinci, de la construction des châteaux de la Loire, de la
philosophie humaniste.

François Ier.

79
Un château de la Loire : Azay-le-Rideau.

¾ En 1589, Henri IV devient roi au moment des guerres de religion entre


catholiques et protestants. Il rétablit la paix religieuse. Il fit aménager de
superbes ensembles architecturaux à Paris comme la place des Vosges.

La place des Vosges à Paris, ancienne place Royale, aménagée par Henri IV.

80
¾ Le XVIIe siècle est appelé « le Grand Siècle » car c’est une période de
calme et de grandeur après les troubles du siècle précédent. La France domine
l’Europe sur le plan militaire, artistique et littéraire : c’est l’apogée du
classicisme.
De 1617 à 1642, Louis XIII et son ministre le cardinal de Richelieu forment un
duo de choc.

¾ Le rayonnement du Roi-Soleil
ƒ Louis XIV règne à partir de 1661 et renforce ses pouvoirs en instaurant
une monarchie absolue. Monarque de droit divin, le roi représente Dieu sur
terre et n’a de comptes à rendre à personne.
ƒ Louis XIV s’installe à Versailles à 20 km de Paris et y fait construire le
fameux château. Plus de 10 000 personnes vivent à la Cour, dans un milieu
fermé et fastueux, participant à « l’Etiquette », véritable culte mis en place
par le Roi-Soleil autour de sa personne ! La noblesse est ainsi éloignée de ses
terres et privée de pouvoirs politiques.
ƒ Le rayonnement culturel est sans égal. C’est le triomphe du classicisme.
L’art consacre la gloire du roi. Le théâtre est florissant : Molière, Racine,
Corneille.

Louis XIV.

81
L'entrée du château de Versailles.

¾ Le XVIIIe siècle : le Siècle des Lumières


C’est l’ère de la philosophie des Lumières, c’est-à-dire la raison, l’esprit
scientifique, le progrès. La morale des philosophes se veut celle du bonheur
humain ; il faut garantir certains droits de l’homme : la défense contre le
despotisme, la liberté des personnes et des biens, la tolérance, la justice sociale.
Diderot, aidé par de nombreux collaborateurs, publie l’Encyclopédie.

¾ Fin du XVIIIe siècle : le mécontentement contre l’absolutisme royal


grandit.
Louis XVI arrive au pouvoir en 1774. Il est sous l’influence de sa femme Marie-
Antoinette très impopulaire. Les mauvaises récoltes, les famines, les impôts
écrasants font grandir le mécontentement. La noblesse refuse de payer et de
renoncer à ses privilèges et la bourgeoisie exige plus de participation au pouvoir.

82
Caricature de l'époque de la Révolution représentant les trois ordres
de la société : le Tiers-Etat (le peuple) portant la noblesse et le
clergé (ordres privilégiés).

Activité : décrivez cette gravure (situation, personnages, vêtements et


accessoires…). Comment l’interprétez-vous ?

II. LA REVOLUTION FRANÇAISE (1789-1799)


¾ Le 14 juillet 1789, la population parisienne se soulève et prend la Bastille. Ce
jour est devenu celui de la fête nationale. Dans toute la France, on tire des
feux d’artifice. La prise de la Bastille est considérée comme le début de la
Révolution et la fin de la monarchie absolue.
¾ 1789-1792 :
ƒ Abolition des privilèges des nobles.
ƒ Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, inspirée des
doctrines des philosophes des Lumières.
ƒ 1792 : l’Assemblée prononce la chute de la royauté et la proclamation de
la République.

83
¾ 1792-1799 : après des années de troubles politiques et de guerres, qui ont
vu le roi Louis XVI condamné à mort et guillotiné, le général Bonaparte prend
le pouvoir par un coup d’Etat en 1799.

La déclaration
universelle des
droits de l’homme
et du citoyen
de 1789.

84
▀ ACTIVITE 1 :
Réalisez un exposé sur un thème, un événement, une période de l’histoire de la
France moderne ou de votre pays (avant le XIXe siècle). Effectuez des
recherches dans des ouvrages d’histoire, sur Internet…et essayez d’illustrer
votre propos... Vous pouvez vous inspirer de ces sujets :
ƒ Louis XIV
ƒ Versailles
ƒ La Révolution française….

▀ ACTIVITE 2 :
Quelles sont les dix personnalités mondiales les plus importantes pour l’histoire
de l’humanité ?
ƒ Débat en groupe de deux ou trois étudiants et élaboration de la liste.
ƒ présentation (et explication des choix) à la classe.
ƒ Débat avec les autres stagiaires.

▀ ACTIVITE 3 :
Une date importante dans l’histoire de votre pays ou de France.
3. Choix de la date (groupe de deux ou trois étudiants)
4. Recherche de documents dans des livres d’histoire…(ne pas oublier de
présenter les causes de l’événement, son cadre socio-économique…)
5. Mise en commun dans chaque groupe.
Exposé en classe.

85
Séquence 2 : IL ETAIT UNE FOIS…

Séance 2 : LES TEMPS MODERNES (XIXe-Xxe siècle)

Objectifs • Maîtriser l’histoire contemporaine de la France


• Maîtriser l’histoire de la République française
• S’interroger sur l’enseignement de l’histoire
• Présenter un événement marquant de l’histoire
contemporaine
Durée : 2 heures
Matériel :
Support ¾ Texte intitulé «Nos ancêtres n’étaient pas tous des
« Gaulois » ».
¾ Photos, gravures d’époque
Prérequis : aucun

ELEMENTS DE CONNAISSANCE

I. LE XIXE SIECLE : UN SIECLE POLITIQUE TOURMENTE


1. Une succession de régimes
• 1799-1815 : le Premier Empire. C’est le règne de Napoléon Bonaparte,
devenu en 1804 l’empereur Napoléon Ier. Le Premier Empire est une période
de guerres incessantes.
• 1815-1848 : le retour de la monarchie modérée
• 1848-1851 : une toute petite république
• 1852-1870 : le Second Empire. Napoléon III exerce le pouvoir de façon
très autoritaire mais son règne est une période de grand développement
économique (industrie, banque, agriculture).
- Napoléon mène une politique d’expansion coloniale en Indochine, en
Syrie, en Afrique du Nord et en Afrique noire.
- Les travaux d’urbanisme du préfet de Paris, le baron Haussmann,
assainissent la capitale. Les vieux quartiers ouvriers, véritables foyers
révolutionnaires, sont détruits et remplacés par des jardins et de larges
avenues qui permettent à la police d’intervenir rapidement en cas de
barricades !

86
Les immeubles haussmanniens à Paris.

• 1870-1940 : la IIIe République, la plus longue des Républiques


- 1871 : la Commune et les communards. Le peuple de Paris ne veut pas
capituler face aux Prussiens qui ont gagné la guerre et se rebellent. Ils
élisent un conseil municipal : la « Commune de Paris ». C’est la guerre civile,
qui s’achève par un carnage : c’est la « semaine sanglante » au cours de
laquelle plus de 30 000 communards sont tués. Des dizaines de milliers
d’autres sont déportés ou emprisonnés.
• 1870-1899
- Renforcement des libertés : liberté d’association et de réunion (18884),
liberté de presse (1881)
- les lois de Jules Ferry (1881-1882) mettent en place l’enseignement
primaire, gratuit, laïc et obligatoire.
- Mais de graves crises ébranlent la République:
♦ Le boulangisme, autour du général Boulanger, regroupe tous les
mécontents du régime
♦ L’affaire Dreyfus, qui divise profondément la France (1894-1899),
oppose « dreyfusards », partisans de l’officier juif Dreyfus et
représentants de la France de gauche et « anti-dreyfusards », qui
regroupent la droite nationaliste et antisémite.
♦ Le scandale financier de Panama, qui révèle une affaire de
détournement de fonds destinés à la construction du canal de Panama
par des hommes politiques.

87
L'affaire Dreyfus est une erreur judiciaire
sur fond d’espionnage et d'antisémitisme,
dont la victime est le capitaine Alfred
Dreyfus (1859-1935), Juif et alsacien
d'origine, et qui pendant douze ans, de 1894
à 1906, a bouleversé la société française.
La révélation de ce scandale, dans J'accuse,
un article d’Émile Zola en 1898, provoque
une succession de crises politiques et
sociales uniques en France.
À son paroxysme en 1899, elle révèle les
clivages de la France de la Troisième
République.
Elle divise profondément et durablement les
Français en deux camps opposés,
dreyfusards et anti-dreyfusards. Enfin, elle
suscite de très violentes polémiques
nationalistes et antisémites diffusées par
une presse influente.

La dégradation militaire d’Alfred Dreyfus.


Le Petit Journal, 1895.

• 1899-1914 : « la Belle Epoque »


- les Français privilégiés s’amusent. Progrès, expansion, insouciance, c’est la
période qu’on a appelé « la Belle Epoque ». Mais pour d’autres, les difficultés
économiques s’accumulent : les troubles sociaux sont sévèrement réprimés.
- 1905 : les radicaux intensifient la politique de laïcisation et votent la loi
de séparation de l’Eglise et de l’Etat.

Les bâtiments
construits sur le
champ de Mars à
l’occasion de
l'Exposition
universelle de
1900, symbole de
la Belle Epoque.

88
2. Bilan du XIXe siècle
¾ Une économie en pleine mutation
ƒ L’agriculture se modernise car les campagnes surpeuplées doivent aussi
nourrir les citadins.
ƒ L’industrie progresse grâce au machinisme : c’est la révolution
industrielle.
ƒ Les échanges se multiplient grâce au chemin de fer.
¾ Des droits pour les travailleurs
ƒ La législation évolue : limitation du travail des enfants (13 ans) et des
femmes (11 heures par jour maximum), institution du repos obligatoire
(1907), loi sur les retraites ouvrières (1910).
¾ L’Eglise reste forte
ƒ Après la tourmente révolutionnaire, l’Eglise catholique se reconstitue.
Mais l’anticléricalisme progresse : la séparation de l’Eglise et de l’Etat
est votée en 1905 pour diminuer le pouvoir de l’Eglise.
ƒ Les protestants sont influents et les juifs jouent un rôle important dans
les affaires et la vie politique, mais l’antisémitisme éclate avec l’Affaire
Dreyfus.
¾ Au-delà des mers : l’empire colonial
ƒ Le XIXe siècle est pour la France une nouvelle période de conquêtes
coloniales.
ƒ L’esclavage dans les colonies est définitivement aboli en 1848.

La locomotive à vapeur,
symbole de la Révolution industrielle.
II. LE XXE SIECLE
1.

Affiche symbolisant l'Empire colonial.


89
3. 1914-1918 : la Première guerre mondiale
Appelée « la Grande Guerre » pour sa barbarie, elle a opposé l’Allemagne,
l’Autriche et l’Italie d’un côté et la France, l’Angleterre et la Russie de l’autre.

Cette guerre fut très meurtrière : 1/4 des jeunes sont morts au combat,
beaucoup sont revenus invalides. Le pays sort très affaibli de cette guerre.

4. 1939-1945 : la Seconde Guerre mondiale


ƒ La France et la Grande-Bretagne déclarent la guerre à l’Allemagne nazie en
1939.
ƒ En 1940, la France capitule et le maréchal Pétain signe une armistice avec
l’Allemagne. La France du Nord est occupée par les Allemands qui contrôlent tout
le pays. Les lois antisémites sont appliquées et des dizaines de milliers de Juifs
sont déportés dans les camps d’extermination.
ƒ La résistance s’organise à l’extérieur avec le général de Gaulle et à l’intérieur
du pays avec la création du Conseil national de la Résistance.
ƒ En 1944, les troupes alliées (Américains, Britanniques) débarquent et libèrent
toute la France.
A l’issue de la guerre, la situation du pays est catastrophique : de nombreuses
villes ont été détruites, les équipements industriels ne fonctionnent plus, les
produits agricoles se font rares (il y aura des tickets de rationnement jusqu’en
1949).

Des soldats américains et la population parisienne le jour de la Libération de Paris


(25 août 1944).

90
3. 1946-1958 : la IVe République
ƒ En 1946, de grandes réformes sont entreprises:
- droit de vote accordé aux femmes
- création d’un système de Sécurité sociale
ƒ 1946 : la IVe République est votée.
ƒ Des conflits coloniaux éclatent. Deux guerres symbolisent le mouvement de
décolonisation :
- La Guerre d’Indochine
- La Guerre d’Algérie qui commence en 1954 et se termine en 1962 par
les Accords d’Evian.

Le jour de l'indépendance de l'Algérie en 1962.


A l’issue d’une guerre meurtrière, l’indépendance accordée à
l’Algérie marque la dernière étape de la liquidation de l’Empire
colonial.

91
4. 1958 à nos jours : la Ve République
C’est un régime présidentiel : les pouvoirs du président (élu pour 7 ans) sont
renforcés.
ƒ De 1958 à 1969, la Ve République est marquée par le pouvoir personnel du
général de Gaulle.

ƒ La « révolution de mai 68 » : en mai 68, de grandes manifestations


étudiantes éclatent au Quartier latin à Paris. La répression policière fait réagir
une partie de la population ; le mouvement s’étend : en quelques semaines, toute
la France est paralysée par les grèves. La jeunesse étudiante et les syndicats
ouvriers dénoncent les inégalités et contestent les valeurs de la société.

Les barricades dans les rues de Paris durant les évènements de mai 68.

92
ƒ Après De Gaulle…
Deux forces politiques s’affrontent : la droite, au pouvoir depuis 1958, et la
gauche.
- Georges Pompidou (1969-1974)
- Valéry Giscard d’Estaing (1974-1981) : le gouvernement doit faire face à
la crise économique mondiale.
- Les années Mitterrand (1981-1995)
- Les années Chirac (1995-2007)

François Mitterrand, 1981-1995.

Jacques Chirac, 1995-2007.

93
5. Bilan du XXe siècle : le siècle du progrès ?
ƒ La construction de l’Europe :
Le siècle s’est achevé avec une Europe réunifiée : « l’Europe des 25 ».

ƒ La décolonisation :
Des mouvements nationaux anticolonialistes se sont développés dès la fin de la
Première Guerre mondiale et se sont intensifiés après la Seconde. Les anciennes
colonies françaises ont pour la plupart acquis leur indépendance.

ƒ Une économie fluctuante : le XXe siècle a connu globalement la plus forte


croissance économique jamais enregistrée, mais avec des périodes contrastées :
- La crise des années 30 puis la Seconde Guerre mondiale ont affaibli
considérablement l’économie.
- Les « Trente Glorieuses » (1945-1973) ont été des années de croissance
extraordinaire :le pays a connu le plein emploi et un accès massif des Français
à la consommation.
- Depuis les années 80, une crise économique durable a provoqué un
chômage de masse et le retour de la pauvreté.

ƒ Les droits de l’homme et du citoyen en progression :


- Le travail des enfants a été aboli.
- La peine de mort a été supprimée en 1981.
- La vie associative n’a cessé de se développer.

ƒ L’urbanisation :
Au début du XXe siècle, 60% des Français vivent en milieu rural. Aujourd’hui, les
agglomérations urbaines concentrent plus des 3/4 de la population.

ƒ L’enseignement pour tous


- Au début du XXe siècle, la France comptait encore 15% d’analphabètes.
Aujourd’hui, l’analphabétisme a pratiquement disparu.
- La durée moyenne des études a plus que doublé.

ƒ Une vie plus longue et plus agréable


- Des progrès fabuleux ont été réalisés dans le domaine de la santé. Grâce
au système de protection sociale, les Français ont davantage accès aux
soins et vivent de plus en plus longtemps.
- En un siècle, la durée du travail a été diminuée de moitié.
- Parallèlement, le temps consacré aux vacances, aux loisirs, à la culture et
au sport a constamment progressé.

94
▀ ACTIVITE 1 :
Réalisez un exposé sur un thème, un événement, une période de l’histoire de la
France contemporaine ou de votre pays (XIXe-XXe siècle). Effectuez des
recherches dans des ouvrages d’histoire, sur Internet et essayez d’illustrer
votre propos à l’aide de photos, de documents...
Vous pouvez vous inspirer de ces sujets (pour la France): les deux guerres
mondiales, la colonisation, la décolonisation, l’exposition universelle de 1900 à
Paris, les transformations haussmanniennes de Paris, les Trente Glorieuses, la
révolution de Mai 68….

▀ ACTIVITE 2 :
Faites le portrait d’une personnalité historique de votre pays (ou française).
1. Choix de la personnalité (groupe de deux ou trois étudiants)
2. Recherche de documents et d’illustrations dans des livres d’histoire, des
dictionnaires, des vidéos, sur Internet…
3. Présentation orale

▀ ACTIVITE 3 :
Lisez attentivement le texte intitulé « Nos ancêtres n’étaient pas tous des
« Gaulois » » (Séquence 2, Séance 2, Texte support 1) et répondez aux questions
suivantes :
1. Quel est le thème de cet article ?
2. Quels sont les problèmes soulevés par l’auteur ?
3. Quelles en sont les conséquences ?
4. Quelles sont les solutions proposées ? Et chez vous ?
5. L’enseignement de l’histoire occupe-t-il une place importante dans le
système scolaire ? Dans quelles classes ?
6. Comment est-il organisé (chronologique, par grands dossiers ou thèmes…. ) ?
7. Enseigne-t-on l’histoire très récente dans votre pays ?Jusqu’à quand ?
8. Y a-t-il dans votre pays des problèmes liés à l’enseignement de l’histoire
(colonialisme, guerres récentes, conflits …) ? Pourquoi ?

▀ ACTIVITE 4 :
Quels sont les personnages historiques les plus importants de votre pays ?
Présentez-les rapidement.
Avez-vous assisté à un événement historique ? Quel est, à votre avis,
l’événement historique le plus important des dix dernières années dans votre
pays ? Sur la planète ?
A quelle époque auriez-vous aimé vivre ? Pourquoi ?

95
SEQUENCE 2 SEANCE 2
TEXTE SUPPORT 1
«Nos ancêtres» n’étaient pas tous des «Gaulois»

De plus en plus de jeunes, issus de l’immigration ou des départements d’outre-


mer, peinent à se sentir concernés par l’histoire qu’on leur apprend.

On sourit aujourd’hui en pensant à ces instituteurs de la IIIè République parlant


de « nos ancêtres les Gaulois » aux petits élèves des anciennes colonies françaises.
Mais, de nos jours, de nombreux jeunes ne se retrouvent guère davantage dans
l’histoire telle qu’elle leur est racontée dans les manuels scolaires. «Un certain
nombre d’élèves, des départements d’outre-mer ou issus de l’immigration,
considèrent l’histoire de France comme une histoire étrangère qui ne les concerne
pas et n’a pas de sens pour eux», observe François Durpaire. D’où parfois des
réflexions comme celle qu’il rapporte dans son livre Enseignement de l’histoire et
diversité culturelle : «Monsieur, on s’en fiche de Charlemagne. Nos ancêtres
étaient des esclaves »…
Ce type de réactions, François Durpaire en a lui-même fait l’expérience.
Enseignant, il exerce en effet dans un lycée de la banlieue parisienne où, si l’on
prend en compte les multiples vagues d’immigration, des plus anciennes – italienne,
espagnole ou portugaise – aux plus récentes – en particulier d’Asie du Sud et du
Sud-Est –, 75 % des élèves sont d’origine immigrée, et un lycéen sur deux d’origine
africaine ou antillaise. C’est d’ailleurs ce constat (valable dans bien d’autres
établissements français) qui, raconte-t-il, lui a fait prendre conscience de
l’obligation d’adapter l’enseignement de l’histoire aux Français d’aujourd’hui.

Les cultures d’origine vues comme un obstacle à l’intégration


Mais si le multiculturalisme est aujourd’hui une réalité dans de nombreuses écoles
françaises, il est en revanche encore «peu pris en compte dans les orientations et
les programmes scolaires». Une lacune que l’auteur explique par « les réticences
qu’il y a en France à reconnaître la diversité au sein de l’école et de la société. Les
cultures d’origine sont vues comme des handicaps bloquant les apprentissages,
voire comme un obstacle à l’intégration, une menace pour l’unité nationale ». Une
tendance qui peut aboutir à des absurdités, comme lorsque l’on enseigne à un élève
d’origine africaine que son pays, la France, était colonisateur, alors que lui-même
vient d’une ancienne colonie…
Certes, reconnaît François Durpaire, l’institution scolaire a déjà démontré une
certaine évolution sur ces questions. Mais les orientations définies dans les textes
officiels restent encore souvent confuses, voire contradictoires, comme lorsque
l’on demande de «prendre en compte la diversité culturelle tout en transmettant
des valeurs communes»… Ce que chaque enseignant interprète à sa façon : c’est

96
ainsi que dans une école de La Réunion, l’une des deux classes de CM1 étudie les
étapes du peuplement de l’île quand l’autre n’entend parler que de l’histoire de la
métropole (les Mérovingiens ou le traité de Verdun…) Et si F. Durpaire se réjouit
de l’insertion dans les programmes de thèmes tels que la traite négrière et
l’esclavage grâce à la loi du 10 mai 2001 proposée par Christiane Taubira, il
remarque cependant que tous les nouveaux manuels n’accordent pas à ces sujets la
place qu’ils méritent – quand ils ne les éludent pas totalement : «La mise à l’écart
prolongée de cette histoire est-elle si profonde que les recommandations
officielles ne suffisent pas à la faire sortir de l’oubli ?»

L’Afrique noire, grande absente des programmes d’histoire


L’absence totale de l’Afrique noire dans les programmes d’histoire de sixième et de
cinquième où est étudiée la notion de civilisation est un autre « oubli »
particulièrement regrettable. Car « il conforte certains dans leurs préjugés et
d’autres dans le sentiment de ne pas avoir un passé aussi riche que leurs voisins »,
déplore François Durpaire. Or, indique l’enseignant, les jeunes originaires
d’Afrique, surtout ceux nés en France qui connaissent mal leur pays d’origine, sont
particulièrement demandeurs d’un enseignement concernant leur continent.
La prise en compte de la culture de l’élève peut constituer ainsi un formidable
levier pédagogique. «Certains élèves qui semblent totalement désinvestis de leurs
études deviennent soudain des bourreaux de travail quand il s’agit d’effectuer des
recherches sur un thème qu’ils ont choisi en rapport avec leur histoire», témoigne
l’enseignant. Surtout, estime-t-il, «intégrer l’histoire des groupes minoritaires à
l’histoire nationale est l’une des clés pour intégrer les groupes minoritaires à la
nation». Et c’est là aussi l’un des principaux défis posés aujourd’hui à l’école
française : parvenir à offrir un enseignement qui s’adresse réellement à l’ensemble
des élèves dont elle a la charge, quels que soient leur milieu ou leur origine.

Catherine Le Palud, MFI HEBDO, 02/05/2002

97
SEQUENCE 3

LA SOCIETE FRANCAISE

98
Séquence 3 : LA SOCIETE FRANCAISE

Séance 1 : POPULATION ET FAMILLE

Objectifs • Caractériser la population française


• Retracer les étapes de l’évolution de la famille
française
• Décrire la situation des immigrés en France
• Maîtriser quelques règles de savoir-vivre en société

Durée : 2 heures

Matériel :
Support ¾ Texte intitulé «Les immigrés en France : une situation
qui évolue»
¾ Texte intitulé «En France, on ne se marie plus mais on
fait des enfants»
Prérequis : aucun

ELEMENTS DE CONNAISSANCE

I. QUELQUES CHIFFRES SUR LA POPULATION FRANÇAISE

¾ La population est estimée à 62 millions de personnes.


¾ 76% de la population vit dans les villes.
¾ Une population qui vieillit :
- La part des moins de 20 ans décroît : elle représente 25 % de la population.
- La part des plus de 60 ans augmente et représente 20% de la population.
¾ L’espérance de vie est de 75,6 ans pour les hommes et de
82,8 ans pour les femmes.
¾ La population active (qui travaille) est estimée à environ 43% de la
population totale.

99
II. L’IDENTITE
1. Qu’est-ce que l’identité française ?
Qu’est-ce qui fait qu’on est français ? Comment tant d’origines, de coutumes, de
cultures ont-elles pu se transformer en une unité ?

On naît ou on devient français tout à la fois par la langue, par l’école, par le
partage des valeurs de la République et de l’humanisme au nom des droits de
l’homme.
La France « black, blanc, beur » célébrée à l’occasion de la Coupe du Monde de
football, c’est cela : une France qui joue, travaille, se bat ensemble pour gagner.
Les Français se rassemblent aussi autour de symboles : la devise de la République
« Liberté, Egalité, Fraternité », l’hymne La Marseillaise, le drapeau tricolore
bleu, blanc, rouge ; tous ces symboles viennent de la Révolution française.
L’identité française a aussi ses lieux symboliques : Versailles, Notre-Dame, l’Arc
de triomphe, le Panthéon…Enfin, elle a ses lieux familiers : la mairie, le clocher et
le monument aux morts de chaque village de France.

La mairie.

Le monument aux morts,


présent dans chaque ville et
village, commémore et honore
les soldats victimes des deux
guerres mondiales.

Le clocher de l'église.
100
Marianne incarne la République
française et les valeurs
contenues dans la
devise « Liberté, égalité,
fraternité ». Elle porte le La carte d'identité.
bonnet phrygien, symbole de la
Révolution française.

2. Les noms et prénoms


Il existe des prénoms qui sont :
- toujours masculins (and, ien, el…comme dans Bertrand, Julien, Michel)
- toujours féminins (ine, itte, a, ane, ène comme dans Justine, Léa, Brigitte)
- mixtes (Claude, Michel(e), )
- composés : deux prénoms séparés par un trait d’union. Dans ce cas, la
nature du premier prénom détermine le sexe. Ex. : Anne-Marie ou Jean-
Claude. Les prénoms composés masculins les plus courants commencent par
Jean (Jean-Pierre) et féminins par Anne (Anne-Laure).
- régionaux : bretons (Gaël, Loïc), du sud (Marius…),
Faites une liste la plus longue possible de prénoms.

III. LA FAMILLE
1. Les modèles familiaux
Depuis les années 70, le modèle traditionnel de la famille a profondément évolué.
20 % des familles aujourd’hui ne correspondent plus au schéma traditionnel de
famille : père, mère, enfants. Il n’y a plus un seul modèle de famille, mais
plusieurs.
¾ La famille nucléaire ou traditionnelle : deux parents avec un ou plusieurs
enfants biologiques ou adoptés.
¾ La famille élargie : parents, enfants, tantes, oncles, grands-parents.
¾ La famille recomposée : parents divorcés, remariés, vivant avec les
enfants d’un ou deux mariages précédents et les enfants de leur union
actuelle.
¾ Le couple sans enfants.

101
¾ La famille monoparentale : un parent unique (souvent la mère) vivant avec
un ou plusieurs enfants. Elles sont 7%.
¾ L’union libre : familles similaires aux autres modèles mais sans mariage
légal. Plus de la moitié des jeunes vivent en couple sans être mariés.
¾ Les familles pacsées : le PACS donne la possibilité à 2 partenaires
d’établir devant un tribunal un contrat de vie commune.
¾ Les personnes qui vivent seules, par choix ou par contrainte, sont un peu
plus de 30% (une personne sur deux à Paris).

- L’âge du mariage est de plus en plus tardif : 27 ans en moyenne pour les
femmes, 29 ans pour les hommes.
- L’âge moyen du premier enfant se situe à plus de 29 ans. Plus de 40% des
enfants naissent hors mariage.
- Le divorce a beaucoup augmenté : il concerne un couple sur 3 (1 sur 2 en
région parisienne).

2. Les jeunes
Les jeunes partent de plus en plus tard de chez leurs parents. Ce phénomène est
du :
- à l’allongement de la durée des études.
- aux difficultés d’insertion sur le marché du travail : le chômage touche plus
durement les jeunes.

Les jeunes franciliens restent à la maison

En Ile-de-France, les jeunes restent un peu plus longtemps chez leurs


parents que dans les autres régions françaises.

Est-ce que c’est aussi comme ça dans votre pays ?


Mais pourquoi cette tendance des jeunes à rester chez leurs parents
s’accentue-t-elle en région parisienne ?
Observez le tableau ci-dessous. Que remarquez-vous ?
D’après vous, pourquoi les filles partent-elle plus jeunes de la maison ?

HOMMES FEMMES
20-24 ans 71% 56%
25-29 ans 27% 15%

102
IV. DES FRANÇAIS VENUS D’AILLEURS
¾ La France est depuis toujours une terre de mélanges de population. La
population française s’est constituée à l’occasion d’invasions successives, avant
de devenir une terre d’accueil pour de nombreux étrangers, pendant les périodes
de croissance économique et de fort besoin de main-d’œuvre (dans les années
20-30 et entre 1945 et 1974).
Plus de 18 millions de Français ont un parent, un grand-parent ou un arrière-
grand-parent d’origine étrangère.

¾ Plusieurs vagues d’immigration se sont succédées :


- De 1850 à 1945 : immigrants européens (belges, italiens, espagnols,
polonais).
- 1962 : plus d’un million de Français d’Algérie rapatriés (les « Pieds
noirs »).
- De 1945 à 1974 : les nouveaux immigrants sont Portugais et Maghrébins.
- Au milieu des années 70, la France a accueilli de nombreux réfugiés
asiatiques.

¾ Une immigration irrégulière subsiste, difficile à évaluer (300 000 ?) en


provenance du Maghreb, d’Afrique noire et de Chine. Le sort des « sans papiers »
est peu enviable puisque le travail au noir est non seulement sous-payé mais
sévèrement réprimé.

V. EN SOCIETE
1. Comment saluer ?
En France, pour saluer :
- On dit bonjour (le matin et dans la journée) ou bonsoir (en fin de journée
et le soir).
- Vous serrez la main des collègues (le niveau hiérarchique n’est pas
important).
- Vous pouvez aussi faire un geste de la tête ou de la main.
- Vous embrassez les amis et les personnes proches, les collègues.
Comment salue-t-on dans votre pays ?

2. Epeler un prénom au téléphone


Au moment de noter le nom ou le prénom de votre interlocuteur, épeler chaque
lettre en vous référant à un prénom connu afin d’éviter les erreurs.
Par exemple, pour épeler Marcel: « votre nom s’écrit de la manière suivante : M
comme Marcel, A comme Anatole, R comme Roger…C’est bien cela ? »

103
A ANATOLE N NICOLE
B BERNARD O OSCAR
C CECILE P PIERRE
D DANIEL Q QUENTIN
E EUGÈNE R ROGER
F FRANÇOIS S SYLVIE
G GASTON T THOMAS
H HENRI U URSULE
I IRÈNE V VICTOR
J JOSEPH W WILLIAM
K KEVIN X XAVIER
L LOUIS Y YVONNE
M MICHEL Z ZOE

Le savoir-vivre au téléphone
Dix règles de politesse
- Laisser sonner 7 fois avant de raccrocher.
- Respecter les heures d’appel : de 9h à 21h.
- Ne pas téléphoner le dimanche.
- Ne pas appeler aux heures des repas : entre 12h30 et 13h30 et 19h30 et
20h30.
- Raccrocher le premier ou la première.
- Couper son téléphone portable au restaurant, au cinéma, au théâtre, au
spectacle, pendant une conférence, une réunion, dans un stade, un musée, un train, en
voiture…
- Ne pas déposer son téléphone allumé sur une table pendant un repas.
- Sélectionner une sonnerie discrète.
- Votre portable sonne en public : s’excuser et s’éloigner pour parler.

3. Comment s’adresser à quelqu’un ?


♦ Le nom ou le prénom ?
- Le prénom pour les personnes proches (famille, ami (e), voisin (e),
collègue).
- Madame, Mademoiselle ou Monsieur + le nom pour un supérieur ou une
personne inconnue.
♦ Tu ou vous ?
- En français, on dit « tu » à une personne proche (famille, ami(e),etc.).
- On dit « vous » à une personne inconnue ou peu connue.

Est-ce qu’il y a cette différence dans votre langue ?

104
▀ ACTIVITE 1 :
Lisez le texte intitulé « Les immigrés en France : une situation qui évolue »
(Séquence 3, séance 1, texte support 1) et répondez aux questions suivantes :
1. Quelles sont les principales caractéristiques de l’immigration en France ?
2. Comment la situation a-t-elle évolué ?
3. Quels sont les principaux problèmes des immigrés ?
4. La situation de l’immigration dans votre pays est-elle similaire ? En quoi
diffère-t-elle ?
5. Pourquoi les immigrés sont-ils plus présents en Île-de-France ?
6. Quels sont les motifs d’immigration ?
7. A votre avis, quels facteurs expliquent l’augmentation du taux d’activité
féminine immigrée ?

▀ ACTIVITE 2 :
Lisez le texte intitulé « En France, on ne se marie plus mais on fait des enfants »
(Séquence 3, séance 1, texte support 2) et répondez aux questions suivantes.
1. Qui sont les baby-boomers ?
2. Que recouvre le « modèle français » ?
3. Quel déséquilibre démographique menace la France ?
4. A votre avis, pourquoi les femmes ont-elles des enfants tard et se
marient-elles plus tard?
5. Comment la famille a-t-elle évolué depuis 50 ans ? Qu’en pensez-vous ?
Prenez position.
6. Et dans votre pays, le modèle familial correspond-il au modèle français ?
Est-il soumis à des évolutions ?

▀ ACTIVITE 3 :
Vous êtes en France, vous rencontrez :
- un(e) ami(e)
- un(e) collègue
- le directeur général de votre société
- un client
Comment saluez-vous : poignée de mains ou bises ?

105
SEQUENCE 3 SEANCE 1
TEXTE SUPPORT 1
Les immigrés en France : une situation qui évolue
Depuis 1975, la part des immigrés dans la population est restée stable, mais
l’immigration a beaucoup changé : les entrées pour motif familial ont augmenté, la
population immigrée s’est féminisée et les immigrés proviennent de pays de plus en
plus lointains. Les immigrés vivent plus souvent que le reste de la population en
couple, notamment avec enfants. Plus de la moitié des couples composés d’au moins un
immigré sont des couples mixtes. Du fait de la taille de leur famille, de la faiblesse
de leurs revenus et de leur concentration dans les grandes villes, les immigrés sont
plus souvent locataires du secteur social et vivent plus fréquemment dans des
logements surpeuplés. Les immigrés sont davantage affectés par le chômage. Ils
occupent plus souvent des postes d’ouvriers ou d’employés, notamment non qualifiés.
Leur sur-représentation dans l’industrie et la construction s’atténue.
Les personnes nées en France ayant deux parents immigrés représentent 5 % des
moins de 66 ans. Les enfants d’immigrés sont souvent en difficulté scolaire, mais
pas plus que les autres enfants ayant les mêmes caractéristiques sociales. À origine
sociale donnée, les descendants de migrants ont le même destin social que
les autres.
Après avoir doublé entre 1946 et 1975, le nombre d’immigrés a ensuite progressé de
façon très modérée, mais leur part dans la population est restée stable. En 1999, ils
représentent 7,4 % de l’ensemble de la population résidant en France métropolitaine.
Parallèlement, les motifs d’immigration se sont modifiés. Ainsi, le ralentissement de
la croissance au milieu des années soixante-dix a mis un terme à l’immigration de
travailleurs venant répondre aux besoins nés de la reconstruction puis de la
croissance ; le regroupement familial et les demandes d’asile ont alors pris une part
croissante. Les migrations pour motif familial prédominent désormais et se
traduisent par une féminisation de la population immigrée : en 1999, les femmes
représentent la moitié des immigrés vivant en France contre 45 % en 1946. Dans les
dernières décennies, les origines géographiques des immigrés se sont beaucoup
diversifiées et sont devenues de plus en plus lointaines. En 1962, les immigrés venus
d’Espagne ou d’Italie représentaient à eux seuls la moitié des immigrés résidant en
France ; en 1999, ils n’en représentent qu’à peine un sur six. À l’inverse, la part des
immigrés nés au Maghreb a doublé : ils représentent désormais 30 % des immigrés.
De même, même si ces origines restent encore minoritaires, de plus en plus
d’immigrés viennent d’Afrique subsaharienne, de Turquie ou d’Asie.
Comme pour le reste de la population, le niveau d’études des immigrés a nettement
progressé. De plus, en 1982, les immigrés étaient deux fois moins nombreux que les
non-immigrés à être diplômés du supérieur ; en 1999, ils le sont presque aussi
souvent.

106
Les immigrés sont davantage présents dans les zones frontalières et les régions
urbanisées ou industrielles, soit l’Île-de-France, la façade est et les régions
méridionales. En 1999, ils sont deux fois plus nombreux que le reste de la population
à vivre dans l’agglomération parisienne (35 % contre 15 %). Entre 1990 et 1999, la
part des immigrés s’est renforcée en Île-de-France et en Alsace, mais aussi dans les
régions de l’Ouest où ils étaient peu présents. À l’inverse, elle a reculé dans les
anciennes régions industrielles du Nord et du Nord-Est et en Provence - Alpes - Côte
d’Azur.
Plus souvent locataires, notamment du secteur social
Plus de la moitié des couples (53 %) composés d’au moins un immigré sont des couples
mixtes.
Les familles immigrées comptent plus d’enfants en raison d’une fécondité plus élevée,
notamment dans les premières années qui suivent la migration : un couple d’immigrés
sur trois vit avec trois enfants ou plus, contre seulement un sur dix pour les couples
de non-immigrés.
Disposant de revenus plus faibles et vivant dans des grandes villes où les logements
sont plus chers, les immigrés sont globalement moins souvent propriétaires (35 %
contre 57 %).
Si la quasi-totalité des ménages immigrés bénéficie, comme les autres, du confort
sanitaire de base (eau courante, W.-C. intérieurs, baignoire ou douche), ils vivent
dans des logements plus petits (75 m² contre 91 m²) alors qu’ils comprennent plus de
personnes (2,9 contre 2,3).
Les femmes immigrées : un taux d’activité plus faible, mais en progression
Si à âge donné le taux d’activité des hommes immigrés est comparable à celui des
autres hommes, celui des femmes immigrées est nettement inférieur à celui des non-
immigrées, notamment pour celles originaires du Maghreb ou de Turquie.
Malgré un recul de l’activité aux âges les plus jeunes dû à l’allongement de la durée
des études, le taux d’activité des femmes, notamment immigrées, a fortement
progressé entre 1992 et 2002 : + 7,8 points pour les immigrées âgées de 25 à 59 ans
et + 4,7 points pour les non-immigrées.
Chloé Tavan, Insee Première

107
SEQUENCE 3 SEANCE 1
TEXTE SUPPORT 2
En France, on ne se marie plus, mais on fait des enfants

Au fil des ans, l'Insee dessine dans ses bilans démographiques le portrait d'une
France en pleine mutation. Les familles d'aujourd'hui n'ont plus grand-chose à voir
avec celles des années 1950 : le mariage a peu à peu cessé d'être le passage obligé
de la constitution d'une famille, le pacte civil de solidarité est devenu un mode de
conjugalité à part entière, et l'augmentation spectaculaire de l'espérance de vie
conjuguée à l'abondance des baby-boomers de l'après-guerre a fait de la France un
pays en voie de vieillissement.
Au chapitre des naissances, la France demeure l'un des pays les plus dynamiques de
l'Europe des Vingt-Cinq. Bien que le nombre de femmes de 20 à 40 ans ne cesse de
reculer, les naissances progressent : en 2004, plus de 800 000 bébés sont venus au
monde, ce qui correspond à un indice de fécondité de 1,91 enfant par femme.
Pour le ministre délégué à la famille, Philippe Bas, comme pour beaucoup de
chercheurs, ce dynamisme est lié à l'attrait du "modèle français" : les femmes de
l'Hexagone, qui ont l'un des taux de fécondité les plus élevés d'Europe, sont aussi
celles qui ont le plus investi la sphère professionnelle - en France, 80 % des femmes
âgées de 25 à 49 ans travaillent. "Le travail des femmes n'est pas l'ennemi de la
natalité, au contraire, il y contribue", résumait M. Bas, en juin, devant l'Union
nationale des associations familiales (UNAF).
Cette vitalité démographique place la France au deuxième rang de l'Union
européenne, juste derrière l'Irlande et loin devant la moyenne de l'UE (1,5 enfant
par femme). L'Hexagone se distingue ainsi très nettement des pays qui viennent de
rejoindre l'Europe, comme la Slovénie ou Chypre, mais aussi de ses partenaires plus
anciens de l'Europe des Quinze : certains pays méditerranéens à forte tradition
catholique comme la Grèce, l'Italie ou l'Espagne affichent une fécondité qui ne
dépasse pas 1,35 enfant par femme.

Vieillissement accéléré
En France, les bébés naissent aujourd'hui dans des familles bien différentes de
celles dans lesquelles leurs parents ont grandi. Le mariage n'est plus une obligation
sociale incontournable, mais un choix de vie qui intervient de plus en plus tard : en
2004, l'âge moyen lors de la célébration des noces atteint près de 29,5 ans pour les
femmes et 31,6 ans pour les hommes. "En l'absence de plus en plus fréquente du
mariage, c'est l'enfant qui fait famille", résumait en février le rapport de la mission
de l'Assemblée nationale sur la famille, dont la rapporteure était Valérie Pecresse
(UMP).
Depuis les années 1970, le nombre d'enfants nés hors mariage a progressé d'une
manière spectaculaire : en 2004, près de la moitié des bébés sont nés au sein d'un

108
couple vivant en union libre, contre moins de 6 % en 1965. Pour les aînés des
fratries, le chiffre est plus élevé encore : près de 60 % d'entre eux naissent hors
mariage. Ce chiffre place la France en tête des pays européens qui ont délaissé
l'institution du mariage : seuls trois pays du nord de l'Europe - la Suède, la Norvège
et le Danemark - affichent des taux aussi importants.
Le gouvernement a fini par en tirer les conséquences : depuis 2005, la distinction
entre enfants "naturels" et enfants "légitimes" - l'un des héritages du code
Napoléon de 1804 - a disparu du droit civil français.
Mais, alors que le mariage recule, le pacte civil de solidarité s'installe durablement
dans le paysage. Cette forme d'union que Jacques Chirac disait en 1999 "inadaptée
aux besoins de la famille" séduit de plus en plus de couples : plus de 40 000 pacs ont
été signés en 2004, soit une augmentation de 27 % par rapport à 2003. Depuis la
création du contrat, en 1999, plus de 500 000 personnes ont choisi ce mode d'union
ouvert aux homosexuels comme aux hétérosexuels.
Enfin, le bilan annuel de l'Insee met l'accent sur le vieillissement continu de la
population. L'espérance de vie a nettement progressé en 2004, atteignant 76,7 ans
pour les hommes et 83,8 ans pour les femmes. De 1950 à aujourd'hui, les femmes
ont gagné près de quinze ans d'espérance de vie et les hommes plus de treize.
Les générations des baby-boomers de l'après-guerre arrivant peu à peu à l'âge de la
retraite - les bébés de 1946 fêtent leur 60 ans cette année -, la France est
confrontée à un vieillissement accéléré de la population. Au 1er janvier 2005, les
personnes de plus de 60 ans représentaient plus de 20,6 % de la population, contre
19 % il y a encore vingt ans. Ce vieillissement va s'accélérer au cours des décennies
à venir : selon les projections réalisées par l'Insee, en 2050, la France devrait
compter 22,3 millions de personnes de plus de 60 ans, ce qui représentera une
hausse de... 80 % en quarante-cinq ans (Le Monde du 8 juillet).
Anne Chemin, 17.09.06

109
Séquence 3 : LA SOCIETE FRANCAISE

Séance 2 : AU TRAVAIL

Objectifs • Retracer l’évolution récente de la législation du travail


en France
• Identifier les problèmes du marche du travail
• Comparer les situations française et marocaine
Durée : 2 heures

Matériel :
Support ¾ Texte intitulé « La vie en 35 heures »
¾ Texte intitulé « Les difficultés d’insertion des jeunes
s’aggravent en France, selon l’Insee »
Prérequis : aucun

ELEMENTS DE CONNAISSANCE
I. LE TEMPS DE TRAVAIL
1. La vie professionnelle
- 25 millions d’actifs (un Français sur trois) travaillent. Les autres, ce sont les
enfants, les étudiants, les adultes qui ne travaillent pas, les chômeurs et les
retraités.
- Aujourd’hui, on entre de plus en plus tard dans la vie active (entre 25 et 29
ans) et on en sort plus tôt (entre 55 et 59 ans).
- On constate aujourd’hui une nette baisse du nombre d’ouvriers, de
commerçants et d’artisans. Les employés sont désormais le groupe dominant :
deux emplois sur trois concernent les services.
- Deux phénomènes dominent les changements dans la vie professionnelle :
l’augmentation du nombre de femmes et l’augmentation du nombre de
fonctionnaires (5 millions).
- Mais le phénomène majeur est le chômage. Véritable révolution culturelle, il a
changé le rapport des Français au travail, il est à l’origine des emplois
précaires, de la diminution du temps de travail (35 heures), d’une baisse de
confiance dans les diplômes, du doute sur le modèle français. En France, le
taux de chômage s’élève à 10%, mais celui des jeunes dépasse 22%, et atteint
40% dans certains quartiers.

110
L’évolution du taux de chômage des jeunes en France.

2. Le temps de travail
- En France, un temps plein est de 35 heures par semaine depuis l’application de
la loi sur les 35 heures (au lieu de 39) ou « loi des RTT » (Réduction du temps
de travail). Elle vise à créer des emplois pour réduire le chômage et améliorer les
conditions de vie des Français. Mais les cadres travaillent plus. Avec la loi sur les
35 heures (1998), les salariés français ont plus de temps libre. Les salariés
peuvent désormais partir en week-end le jeudi soir grâce une «journée de RTT».
- On peut aussi travailler à temps partiel (par exemple 30 heures), ou à mi-
temps (17h30).

3. L’organisation du travail en France


ƒ Le droit du travail protège les salariés.
ƒ Les cotisations sociales servent à financer :
- La Sécurité sociale, qui permet la prise en charge de la maladie, de la
maternité — avec le bénéfice d’un congé pour les femmes —, des accidents, y
compris ceux du travail. Les assurés ont une carte électronique, la Carte Vitale.
Cette carte contient leurs informations médicales personnelles. Avec la feuille
de soins, elle permet de se faire rembourser. Les Français sont très fiers de
leur système de santé.

La Carte
Vitale (verte).

111
- Les retraites. L’âge de départ à la retraite est fixé à 65 ans (60 ans pour
ceux qui ont travaillé 40 ans).
ƒ L’assurance chômage : chaque travailleur, tout comme chaque patron, paye
tout au long de la durée du contrat une indemnité à l’État qui lui sera en
quelque sorte « rendue » s’il perd son emploi : c’est l’assurance chômage. Elle
n’est versée que pendant une certaine durée.
ƒ Le RMI : le Revenu minimum d’insertion est une des dispositions phares du
régime de solidarité. Il garantit à toute personne de plus de 25 ans un revenu
minimum en cas de perte d’emploi ou d’incapacité de travail.
ƒ En France, il existe un salaire minimum : le SMIC (salaire minimum
interprofessionnel de croissance). Il est de 8,03 euros/heure ou de 1217,88
euros/mois pour 35 heures hebdomadaires (montants bruts).

Bon à savoir !
ANPE : Agence nationale pour l’Emploi
CDI : contrat de travail à durée indéterminée
CDD : contrat de travail à durée déterminée

112
▀ ACTIVITE 1 :
Lisez le texte intitulé «La vie en 35 heures » (Séquence 3, séance 2, texte
support 1) et répondez aux questions suivantes :
1. Dans votre pays, quel est le temps de travail légal ?
2. Y a-t-il un temps partiel, complet ?
3. Avez-vous des congés payés ? Combien de jours de vacances pouvez-vous
prendre par an ?
4. Que font les Français quand ils ne travaillent pas ?
5. Et vous, quels sont vos loisirs pendant votre temps libre ?
6. Quel bilan tirer des 35 heures ? Diriez-vous que c’est une loi positive ou
négative ? Justifiez votre réponse.

▀ ACTIVITE 2 :
Lisez le texte intitulé « Les difficultés d’insertion des jeunes s’aggravent en
France » (Séquence 3, séance 2, texte support 2) et observez les graphiques du
document 1, puis répondez aux questions suivantes :
1. Pour quelles catégories de la population l’insertion est-elle plus difficile ?
Comment pouvez-vous l’expliquer ?
2. Est-ce identique dans votre pays ?

▀ ACTIVITE 3 :
Le travail à mi-temps ou à temps partiel est-il possible chez vous ?
Organisez un débat sur le thème : « pour ou contre les 35 heures ». Discutez-en
entre vous et prenez position. Vous désignerez un médiateur chargé de
distribuer la parole et d’arbitrer le débat.

113
SEQUENCE 3 SEANCE 2
TEXTE SUPPORT 1
La vie en 35 heures...
On travaille de moins en moins. La semaine de travail –de 84 heures en 1900–, s’est
fortement réduite dans tous les pays au cours du siècle dernier. La France a
notamment adopté, il y a deux ans, la semaine d’une durée légale de 35 heures pour
tous les salariés.

En 1930, J.M. Keynes, le célèbre économiste britannique, pronostiquait qu’en 2030,


nous ne travaillerions plus que 15 heures par semaine. Et en 1998, la France adoptait
en effet une loi sur la réduction du temps de travail. Cette loi française est née de
la volonté du gouvernement de réduire le chômage de masse : quand l’emploi se fait
rare, il est nécessaire de le partager. Mais la Réduction du Temps de Travail, la
fameuse « RTT », est-elle une solution pour l’emploi ? Même si les économistes ne
sont pas tous d’accord sur ce point, beaucoup d’entre eux reconnaissent y perdre
leur latin : ils ont appris (et, pour certains, enseigné) que c’est la croissance qui crée
les emplois et non pas la réduction du temps de travail. Celle-ci, au contraire, dans
un contexte de concurrence internationale de plus en plus vive, risque même de
supprimer des emplois en entraînant une hausse des coûts de production.

Plus de charges
Les chefs d’entreprise ont, eux aussi – du moins au début –, beaucoup contesté
cette loi. Elle leur posait de grandes difficultés en alourdissant leurs charges et
parfois même menaçait la survie de leur entreprise. « Tout le monde ne chausse pas
du 35 », clamait un slogan du patronat. Mais aujourd’hui, beaucoup de patrons (81 %)
reconnaissent que le passage aux 35 heures a permis d’améliorer le climat social
dans leur établissement. La négociation des accords RTT a constitué une formidable
opportunité pour relancer le dialogue social au sein des entreprises où les syndicats
sont souvent absents. L’adoption des 35 heures a aussi été l’occasion, pour 65 %
d’entre eux, de repenser et d’améliorer l’organisation du travail. Et puis, avec le
ralentissement économique actuel, certains chefs d’entreprise découvrent des
vertus à la RTT. Elle est perçue comme un moyen d’amortir le choc. À défaut de
créer des emplois, elle peut en sauver, en évitant ou en limitant les licenciements.

Plus de temps libre et de stress


Avec les 35 heures, les salariés français, dans leur grande majorité, estiment avoir
gagné en qualité de vie. Plus de temps libre, c’est plus de souplesse dans
l’organisation de la vie quotidienne, c’est l’impression de ne plus tout sacrifier à son
travail, c’est la possibilité de se forger une identité en dehors de la sphère de
l’entreprise. Pourtant, quand on regarde ce que les salariés ont fait de leur temps

114
libéré, on ne décèle pas de réels changements de comportement. Ils utilisent leurs
jours de congés supplémentaires à faire un peu plus de la même chose : plus de
voyages pour ceux qui voyageaient déjà, plus de bricolage pour les bricoleurs, plus
de ménage pour les ménagères... Certains en profitent cependant pour se former,
s’investir dans une association, faire des escapades de trois ou quatre jours,
pratiquer leur sport favori ou tout simplement pour souffler, sans compter ceux qui
utilisent le temps dégagé pour faire un double travail et arrondir ainsi leurs fins de
mois.
Une ombre au tableau toutefois : pour 45 % des personnes interrogées, les
conditions de travail n’ont pas changé. Certains, 29 %, s’inquiètent même de
l’augmentation de leur charge de travail et de l’irrégularité des horaires. « Il faut
travailler au moins autant, en moins de temps ». Pas de véritable révolution donc,
mais un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Le chantier de la
RTT aura au moins eu un mérite : montrer que le temps de travail renvoie au vécu
des personnes dans et hors de l’entreprise.
Michel Danilo
Le Français dans le monde, Janvier-février 2002 - N°319

115
SEQUENCE 3 SEANCE 2
TEXTE SUPPORT 2
Les difficultés d’insertion des jeunes s’aggravent en France, selon l’Insee

Si l’on en croit les Données sociales de l’Institut national de la statistique et des


études économiques (Insee) publiées, jeudi 11 mai, les difficultés des jeunes et des
seniors à s’insérer sur le marché du travail français, à trouver des emplois stables
ou à les conserver, s’aiguisent.
Quelques semaines après le succès du mouvement social contre le contrat première
embauche (CPE), que le premier ministre avait voulu imposer pour, disait-il, faciliter
l’insertion des moins de 26 ans, et à quelques jours de la présentation du plan senior
censé permettre aux plus de 50 ans de retrouver une meilleure place dans le monde
du travail, la 12e édition de ce rapport sur "La société française" montre une grande
vulnérabilité des jeunes et des seniors et une structure de l’emploi (type de
contrats, rémunération, sécurité, etc.) qui fragilise encore ceux qui sont déjà les
plus exposés à l’intérieur de ces tranches d’âge.
Selon l’une de ces Données sociales consacrées à "l’accès des jeunes à l’emploi", ces
derniers "terminent leurs études de plus en plus diplômés", mais trouvent un emploi
"plus souvent temporaire ou déclassé".
Ce déclassement touche un jeune sur quatre, si l’on considère que "trois ans après la
fin de leurs études, de 20 % à 28 % des jeunes occupent un emploi salarié" pour
lequel ils possèdent un "niveau de formation supérieur à celui normalement requis"
pour cet emploi. Selon les auteurs de l’étude, "aucun niveau de diplôme ne garantit
une protection absolue contre le déclassement", même si les diplômés de troisième
cycle et des grandes écoles sont moins exposés à ce phénomène. Conséquence, "les
jeunes déclassés sont plus souvent insatisfaits et quittent plus fréquemment leur
emploi".

Risque d’instabilité accru


Une autre étude démontre le poids prépondérant des origines socioculturelles dans
l’accès à l’emploi. L’insertion est "plus lente et difficile" pour les enfants d’ouvriers,
les jeunes issus de l’immigration extra-européenne ou les "individus confrontés dans
leur enfance à diverses difficultés sociales ou familiales", dont le chômage des
parents, les problèmes de santé, etc. Le risque de non-emploi est accru de 30 %
lorsqu’un parent a connu le chômage de longue durée. Et le cumul de ces
"événements précarisants", fréquent selon les auteurs de cette recherche, aggrave
le risque d’instabilité.
Parmi les jeunes interrogés en 2003, issus de l’enquête Génération 1998, qui ont
connu une période continue d’emploi de plus de dix-huit mois au cours des cinq
années qui ont suivi leur sortie de formation initiale, les enfants de cadres ou de

116
professions intermédiaires sont deux fois moins concernés que les enfants
d’ouvriers par les parcours où domine le non-emploi. Et ces derniers connaissent
aussi une "sur-représentation des périodes d’emploi temporaire".
Les jeunes issus de l’immigration extra-européenne, dont le père est d’origine
maghrébine, ont des difficultés plus importantes : "La moitié d’entre eux n’a pas
d’emploi stable contre un tiers des jeunes dont le père est né en France."
Une fois insérés sur le marché du travail, les jeunes sont confrontés, plus que les
autres salariés, aux emplois de courte durée (moins d’un an) : "40 % des heures
rémunérées aux salariés de moins de 25 ans le sont dans le cadre d’emplois de
courte durée."
Enfin, les perspectives de fin de carrière n’incitent pas à l’optimisme. Selon une
autre étude, qui porte sur l’évolution des conditions de départ en retraite au fil des
générations et qui intègre les effets de la réforme Fillon de 2003, les salariés
partiront plus tard et toucheront des pensions moins élevées, le taux de
remplacement - ce que représente la première retraite en pourcentage du dernier
salaire perçu - diminuant. Ce serait alors les "très qualifiés", ayant terminé leurs
études après l’âge de 23 ou 24 ans, qui subiraient le plus souvent des pertes de
pensions.
Le Monde, Rémi BARROUX, 11/05/06

117
SEQUENCE 4

REPERES CULTURELS

118
Séquence 4 : REPERES CULTURELS

Séance 1 : LA FRANCOPHONIE

Objectifs • Identifier l’évolution de la langue française


• Identifier la place du français dans le monde
• Evaluer l’importance de la langue française au Maroc
Durée : 2 heures

Matériel :
Support ¾ Texte intitulé «Enquête : qu’est-il advenu de l’usage du
français dans les lycées marocains ?»
¾ Texte intitulé « Témoignage d’une jeune lycéenne
algérienne »
Prérequis : aucun

ELEMENTS DE CONNAISSANCE

I. LE FRANÇAIS QUI BOUGE


¾ Les Français adorent jouer avec leur langue : écrivains, hommes politiques,
chauffeurs de taxi, dialoguistes de films, enfants des cités de banlieue,
humoristes, passionnés de Scrabble, humoristes, tous ont en commun la passion
des mots.
¾ Une académie, l’Académie française, veille sur les mots eu sur leur bon
usage.
¾ A côté de l’Académie française, il y a une vraie académie de la rue.
Aujourd’hui, ce sont les adolescents et les cités qui donnent le ton : ils
trouvent leur vocabulaire dans la rue, dans les publicités, dans les sitcoms ; la
« tchatche » des banlieues puise, elle, ses mots dans l’arabe (ouallah pour je te
jure), le créole ou le tzigane. Ainsi la « teuf » (fête), le « taf » (travail), les
« beurs » (arabes), « kiffer » (apprécier), « bouffon » (un nul), « caillera »
(racaille) sont passés dans le langage courant.
Les chanteurs de rap ont beaucoup utilisé ou récupéré ce vocabulaire.
Mais chaque époque fabrique aussi ses tics de langage : les années 1980 nous
ont laissé : « c’est la galère » ou « ça craint »… Aux années 1990, on doit :
« j’te dis pas »…et les mots venus de l’Internet.

119
La culture vivante est le lieu principal d’expression de cette langue qui bouge :
la chanson, la bande dessinée, les humoristes, les émissions satiriques sont tout
à la fois des capteurs et des producteurs de mots.

II. UNE LANGUE EN PARTAGE


Aujourd’hui, le mot francophonie a 4 sens :
♦ un sens linguistique : celui qui parle le français ;
♦ un sens géographique : l’ensemble des peuples et des hommes dont la
langue maternelle, officielle, courante administrative est le français.
♦ un sens spirituel : le sentiment d’appartenir à une même communauté et
une solidarité née du partage des valeurs communes aux différents
individus des communautés francophones ;
♦ un sens institutionnel : une communauté organisée de concertation et de
coopération.
La francophonie fait du français la deuxième langue de communication
internationale présente sur cinq continents. La langue française est partagée
par une cinquantaine de pays et parlée par environ 150 millions de personnes à
travers le monde.
Elle est :
♦ soit langue maternelle comme en France ou au Québec ;
♦ soit langue officielle comme au Cameroun ;
♦ soit langue d’enseignement comme à Madagascar ou en Côte-d’Ivoire ;
♦ soit langue étrangère privilégiée comme au Maroc ou en Tunisie.

Les écrivains francophones Henri Lopes (congolais), Tahar Ben Jelloun (marocain)
et Edouard Maunick (mauricien) lors de la remise du prix Unesco à Paris.

120
Les pays membres de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF).

121
▀ ACTIVITE 1 :
Quelle influence les « mots de la rue » exercent-ils aujourd’hui sur la version
parlée de votre langue maternelle ?

▀ ACTIVITE 2 :
Lisez les deux textes suivants (Séquence 4, séance 1, texte support 1 et 2) et
répondez aux questions suivantes :

1. Partagez-vous les opinions des lycéens interrogés sur l’utilité du


français ?
Pour quelle(s) raison(s) utilisez-vous le français ? Est-ce une exigence ou
une nécessité pour vous ?
2. Considérez-vous que «la francophonie fait partie intégrante de votre
vie» ?
3. De quelle manière utilisez-vous le français : pour parler, pour lire, pour
écrire ?
4. Regardez-vous comme 56% des lycéens interrogés les chaînes de
télévision francophones ?
5. Considérez-vous que la communication en français permet une ouverture
sur le monde et sur d’autres cultures ?
6. Quelle langue utilisez-vous lorsque vous surfez ou « tchatez » sur
Internet ? Pourquoi ?
7. Partagez-vous l’idée que la culture française se transmet de génération
en génération, comme « un fil invisible qui les lie » ?

122
SEQUENCE 4 SEANCE 1
TEXTE SUPPORT 1
Enquête :
Qu'est il advenu de l'usage du français dans les lycées marocains?

Bien que toutes les matières de l'enseignement secondaire soient arabisées,


le français reste une langue seconde enracinée au sein des lycées marocains.
Ce constat a été élucidé par une enquête réalisée auprès des élèves de la
périphérie de Rabat.
L'enquête menée a permis de constater que la quasi-totalité des lycéens de
l'établissement Abdellah Chefchaouni, estiment que le français est utile pour
leurs études, soit une fraction de même ordre d'importance chez les garçons
(85%) et chez les filles (87%).

Apprendre le français est une exigence


Interrogés sur les raisons de l'utilité de cette langue, la majorité des
garçons déclarent qu'ils s'y intéressent soit parce qu'elle est une " matière
d'examen " (36%), soit parce que c'est "une langue d'études supérieures"
(31%), proportions qui sont respectivement de l'ordre de 25% chez les
garçons et 35% chez les filles ; autrement dit, le français est une exigence
plutôt qu'une nécessité.
Cette explication semble être corroborée par le fait que le français est jugé
plus utile chez les élèves de la branche scientifique que chez ceux de la
branche littéraire : 92% contre 75%. En effet, toutes les études
scientifiques supérieures sont enseignées en français. En revanche, la
majorité des études littéraires supérieures se font en arabe.

Le français est fortement pratiqué en dehors de l'école


Les lycéens utilisent le français comme langue parlée à raison de 80%, comme
langue d'écrit pour 83%, et comme langue de lecture chez 93% des élèves.
Bien entendu, ces différents usages ne sont pas nécessairement fréquents.
Force est de constater, également, que tous les lycéens déclarent écouter
des émissions en langue française à la radio et à la télévision, " toujours "
dans 56% des cas, "souvent" parmi 24% des enquêtés, et " rarement " pour
20%. Il est vrai que le bilinguisme est fortement présent dans les différents
types de mass média marocains.

Quel avenir pour le français dans les lycées marocains ?


Certes le français a actuellement un statut privilégié au Maroc. Toutefois, au
cas où l'enseignement supérieur serait arabisé, la langue française gardera-t-
elle son importance chez les lycéens marocains ? Bien que selon notre

123
enquête, seuls un quart des garçons et un tiers des filles interrogés aient
justifié l'utilité du français en tant que " langue de référence et de
documentation ", nous pensons que oui. En effet, d'une part le français est
intégré dans pratiquement tous les domaines de la vie quotidienne des
Marocains et, d'autre part, l'enseignement privé bilingue (arabe-français)
prend de plus en plus d'ampleur.
Enquête réalisée à l’occasion de la journée internationale de la francophonie par les
élèves du lycée Abdellah Chefchaouni à Rabat.

124
SEQUENCE 4 SEANCE 1
TEXTE SUPPORT 2
Témoignage d’une jeune lycéenne en Algérie.
« La francophonie fait partie intégrante de ma vie, chez moi, au lycée mais
aussi dans la rue.
La communication en français est devenue chose courante pour ma famille et
moi car elle est primordiale et permet d'avoir une ouverture sur le monde. Je
communique aisément en français depuis mon jeune âge car mes parents
discutent en langue française. C'est pour cela que nous n'avons pas de
difficultés de compréhension, mon frère et moi.
Pendant mon temps libre, je préfère regarder les chaînes de langue française.
C'est pour cela qu'une base est fondamentale pour suivre les informations,
s'instruire et regarder des films et des séries…
Je vais aussi au cybercafé, j'envoie des mails et je " tchache " en français, ce
qui me permet de faire des connaissances diverses. J'emprunte aussi les
moteurs de recherche pour mes exposés et ma culture personnelle.
Le français est ma deuxième langue grâce à mes origines, car j'ai une double
nationalité : algérienne et française.
La littérature française me fascine aussi et j'adore lire les romans qu'ils
soient de science-fiction ou d'horreur ainsi les films classiques.
L'enseignement supérieur notamment celui des sciences est donnée en langue
française ; il faut donc avoir une connaissance de la langue en termes et
expressions.
La francophonie en Algérie prend toute son importance en ce moment. Avec la
possibilité d'échange franco-algérien. Il y'a donc une véritable relation entre
deux pays.
Et la culture française s'est transmise à travers les générations.
Il y a un fil invisible qui les lie, je bénéficie des fruits de ce mariage en ayant
une fenêtre vers le futur et une culture plurielle.»
Témoignage d’une lycéenne d’Annaba (Algérie) à l’occasion de la journée
internationale de la francophonie.

125
SEQUENCE 4 : REPERES CULTURELS

Séance 2 : LES PRATIQUES CULTURELLES

Objectifs • Identifier les pratiques culturelles françaises


• Identifier les caractéristiques des vacances des Français
• Identifier les types de loisirs des Français
• Situer la place des loisirs dans la vie des Français
Durée : 2 heures

Matériel :
Support ¾ Texte intitulé « La France demeure la destination
première »
¾ Texte intitulé « Grandes vacances pour retrouvailles
en famille »
Prérequis : aucun

ELEMENTS DE CONNAISSANCE
I. LES SPORTS
¾ Les Français sont de plus en plus sportifs : plus de 80% d’entre eux, dont 35% de
femmes, affirment entretenir leur forme physique. Il s’agit d’être bien dans son
corps et dans sa tête, d’être efficace et de plaire.

¾ Tous les sports sont concernés : les Français pratiquent volontiers la randonnée,
le cyclotourisme, la natation, le ski, mais aussi la course à pied, le tennis,
l’escalade, la planche à voile, le surf ou la plongée sous-marine. Les femmes en
particulier sont très attirées par la danse, la gymnastique et l’équitation.

¾ Les sports collectifs sont surtout pratiqués dans les clubs. La France compte 13
millions d’adhérents. Les sports les plus populaires sont le football (2 millions), le
tennis (un million), le judo (500 000), le basket (450 000), le rugby (300 000), le
ski (260 000) mais également le golf, la voile, le handball, la natation.

¾ Les nouvelles pratiques sportives reflètent le goût de la vitesse (motocyclisme),


la violence urbaine (taekwondo, karaté, aïkido), la recherche d’activités
extérieures (parapente, VTT, rafting), l’importance de l’individualisme (golf).

126
La France est aussi le pays du sport-spectacle avec le Tour de France cycliste,
Roland Garros, le Grand Prix automobile de Monaco et le rallye automobile Paris-
Dakar.

Le tour de France, l’un des grands rendez-vous sportif de l’été en France.

127
II. LES LOISIRS
Les loisirs représentent le quatrième poste de dépense des Français après le
logement, les transports et l'alimentation. Cette aspiration aux loisirs et au temps
pour soi est une spécificité française.

Les Français travaillent en moyenne 1700 à 1800 heures par an ; ils ont cinq
semaines de vacances et une partie d’entre eux profite aujourd’hui de la semaine de
35 heures ou encore de jours de congés supplémentaires dans le cadre de la loi sur
la réduction du temps de travail (RTT). Le temps libre est donc en augmentation.

Réaliser ses désirs, faire le vide de ses soucis sont les deux raisons qui guident
l’organisation de loisirs de plus en plus diversifiés.
- C’est l’offre médiatique et audiovisuelle qui occupe le plus de temps (6
heures par jour environ) grâce aux équipements en téléviseurs, magnétoscopes
et DVD, chaînes hifi et micro-ordinateurs. Mais le bricolage (50%), les
collections de toutes sortes (25%), les jeux de cartes ou de société (50%) sont
aussi des activités très pratiquées.
- Quand ils sortent, les Français se consacrent au sport, à la vie associative
(20%), aux activités culturelles : grâce à l’équipement de leur ville ou village, ils
sont 80% à avoir accès à une bibliothèque, 75% à une école de musique ou de
danse, 50% à une salle de spectacle ou à un centre culturel.

Les Français dépensent en moyenne 1200 euros pour leurs activités culturelles :
achat de presse, de magazines et de livres, achat de vidéos et de CD, abonnements
télévision, spectacles, cinéma, photo, brocante.
Ils sont de plus en plus nombreux à se rendre aux expositions, à fréquenter des
festivals, à visiter des monuments, à s’intéresser aux techniques et à la science.
Certaines activités culturelles restent très élitistes malgré de gros efforts de
démocratisation : l’opéra, les concerts de musique classique…

Au total, le budget des loisirs est en train de devenir la plus importante des
dépenses (25%) des Français.

♦ Sortir
Quand ils sortent, les Français vont d’abord au cinéma (50%), visiter un
musée ou un monument (35%), voir une exposition (25%), assister à un
spectacle amateur (20%), au théâtre (16%), au cirque (13%), dans un parc
d’attractions (11%), au music-hall, assister à un concert de rock, jazz ou de
musique classique (9%), à l’opéra (3%).

128
Que font les Français quand ils ne travaillent pas ?

LE CINEMA
180 millions de spectateurs, 160 films produits, 4000 salles, le cinéma
français occupe la première place en Europe.
Le cinéma est en France une véritable culture : il a ses revues populaires
(Première et Studio) et savantes (Les Cahiers du cinéma), ses émissions
télé, ses librairies, ses collectionneurs, un réseau important de ciné-clubs et
de cinémas d’art et d’essai, ses festivals (Cannes) ; les médias lui consacrent
beaucoup de place. De même qu’un livre, un film est l’objet d’analyse et de
débat et les réalisateurs sont considérés comme des auteurs.

Les principaux festivals et salons en France


Festivals de cinéma
Le festival de Cannes : choix du meilleur film international au mois de mai.
Le festival d’Avoriaz : cinéma fantastique.
Le festival de Cognac : film policier en avril.
Le festival de Deauville : film américain au mois de septembre.

Théâtre, musique, arts graphiques…


Le festival d’Angoulême : bande dessinée.
Le festival d’Avignon : théâtre au mois de juillet (100 000 spectateurs en 2007).
Le festival de Juan-les–pins : jazz au mois de juillet.
Le festival inter celtique de Lorient : musique celtique au mois d’août (500 000
visiteurs).

Salons
Le salon de l’agriculture (Paris) : plus de 600 000 visiteurs en 2007.
Le salon de l’automobile (Paris) : plus d’1,4 million de visiteurs en 2006.

129
Le cinéma est la première sortie des Français : ici, au Rex à Paris, le plus
grand cinéma d’Europe, Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain, qui a été le plus
grand succès du cinéma français en 2001.

130
III. LES VACANCES
1. Le temps du repos
Le temps du repos est devenu un élément central et déterminant de l’existence des
Français : 52 % d’entre eux partis en vacances en 2004 expliquent qu'il s'agit là d'un
« besoin vital ».
- Les Français ont cinq semaines par an de congés payés par leur entreprise.
- Il y a 10 jours fériés par an en France (on ne travaille pas). Ce sont des fêtes
nationales ou religieuses.
- 40 % des Français ne partent pas en vacances.
- L’été reste la période principale des vacances. 13 millions de Français partent en
juillet et 20 millions en août.
- Et pourtant, on constate une multiplication des courts séjours et des longs week-
ends en dehors de cette période. Les congés brefs et fractionnés sont devenus
la règle - la majorité des déplacements personnels des Français sont des séjours
inférieurs ou égaux à quatre jours, selon le ministère du Tourisme.
- L’hiver et les sports de neige attirent également un peu plus de 10% des Français.

2. Les activités des Français en vacances


Quand ils partent, les Français choisissent d’abord la mer, puis la campagne, d’abord
la France, puis l’étranger, d’abord la Méditerranée puis l’Atlantique.
- La baignade et les sports nautiques, la randonnée à pied, la promenade, la
visite de monuments sont parmi les activités les plus pratiquées.
- Mais de nouvelles formes d’activités plus sportives se développent :
parapente, rafting, escalade, VTT…..
- Les parcs à thèmes (Astérix, Disneyland, Futuroscope), le tourisme
industriel (visite des fromageries de Roquefort, des usines Perrier, de la
centrale nucléaire de Chinon…), les séjours dans des parcs de détente (Center
Parcs) dessinent de nouvelles pratiques vacancières.

3. Les destinations préférées des Français


La France reste la première destination des Français, mais les séjours de vacances
à l’étranger augmentent. Environ 12% des Français partent en vacances à l’étranger,
principalement en Europe : Espagne, Grande-Bretagne, Italie, Allemagne…
Quand ils partent pour des vacances plus lointaines, les Français choisissent
l’Afrique du Nord mais aussi les Etats-Unis, l’Asie du Sud-Est, Cuba, les Antilles ou
l’île Maurice.

131
▀ ACTIVITE 1 :
Lisez les textes intitulés «La France demeure la destination première» et «Grandes
vacances pour retrouvailles en famille» (Séquence 4, Séance 2, Fiche Support 1 et
2).
1. Pourquoi les Français plébiscitent-ils les régions PACA, Rhône-Alpes et
Bretagne ?
2. Une nette majorité de Français passent leurs vacances en France. Les
Marocains optent-ils aussi pour des vacances au Maroc ? Recherchent-ils eux
aussi le soleil, la mer, la montagne ?
3. 65% des Français partent en famille. Cela vous-étonne-t-il ? Et au Maroc ?
4. L’offre touristique en France est diversifiée et adaptée à différents types de
clientèles. L’offre touristique marocaine permet-elle aux Marocains de
profiter pleinement du pays ? Est-elle adaptée aux besoins et au mode de vie
des Marocains ?

▀ ACTIVITE 2 :
Cette activité peut également clore les séances de la séquence 1 (géographie).

Sur le modèle du document intitulé « circuit Provence » (Séquence 4, Séance 2,


Fiche Support 3), élaborez un circuit touristique dans une région française ou
marocaine de votre choix, en précisant l’emploi du temps des journées, les lieux à
visiter et leur intérêt touristique (historique, esthétique…), Vous présenterez votre
itinéraire oralement en l’illustrant autant que possible.

▀ ACTIVITE 3 :
Imaginez un programme pour des invités français qui viendraient passer un week-end
dans votre ville.
Quels endroits pourriez-vous leur recommander en fonction de leurs goûts ?
Est-ce qu’il y a actuellement des évènements (spectacles, expositions, concerts,
festivals…) qui pourraient les intéresser ?
Parlez-en en petits groupes et présentez oralement votre programme.

132
SEQUENCE 4 SEANCE 2
TEXTE SUPPORT 1
La France demeure la destination première
Si, traditionnellement, les familles se « posent » en vacances, elles ont aussi
de plus en plus nombreuses à opter, l’été, pour un circuit découverte. Certes,
le phénomène est encore balbutiant : seules 13 % d’entre elles disposent à la
fois des moyens, du goût et de l’énergie nécessaires pour jouer les nomades.
N’empêche. L’itinérance familiale a le vent en poupe. Et ce ne sont pas les
voyagistes qui diront le contraire, puisqu’ils proposent des produits adaptés
à cette nouvelle tendance. De quoi découvrir la planète entière, ou presque,
avec ses enfants.
Reste, sans surprise, que la France demeure la destination première des
familles (72 %) autour de deux destinations phares, la Région Provence-
Alpes-Côte d’Azur et la Bretagne, suivies par la Région Rhône-Alpes.
L’Europe séduit également, avec dans le trio de tête, l’Italie, l’Espagne et la
Grèce. Hors de l’Union européenne, ce sont les îles Caraïbes (principalement
Martinique et Guadeloupe), l’Afrique du Nord, les États-Unis et l’océan
Indien qui remportent la majorité des suffrages. Pas de mystère : les
familles aiment le soleil, la mer et, dans une moindre mesure, la montagne.
Comme tout le monde, en somme.
Caroline Sallé, 22/05/2007, Le Figaro

133
SEQUENCE 4 SEANCE 2
TEXTE SUPPORT 2
Grandes vacances pour retrouvailles en famille

Au bout du monde ou dans l’Hexagone, dans la maison de campagne ou à


l’abri d’une villa de location, en hôtel-club ou en version itinérante… Les
Français veulent bien partir, mais en tribu.

Quand il s’agit des vacances, la famille c’est sacré ! L’étude réalisée ce mois-
ci par voyages-sncf.com pour Le Figaro le confirme : 65 % des personnes
interrogées déclarent partir le plus souvent en famille, contre 20 % en
couple, 10 % entre amis et 5 % en solo. Aujourd’hui comme hier, les congés
demeurent donc un moment privilégié pour se retrouver tous ensemble. Mais,
avènement des 35 heures oblige, ce sont désormais les vacances courtes qui
sont plébiscitées. En moyenne, les tribus (56 %) déclarent partir deux fois
et plus dans l’année pour des séjours de 4 à 10 jours, tandis qu’une petite
moitié affirment encore organiser au moins trois week-ends par an.
Conséquence, les familles ne s’offrent de longues vacances qu’une seule fois
dans l’année, principalement l’été et pour une durée de trois semaines. A une
écrasante majorité, elles décident de leur lieu de villégiature de manière
collégiale et démocratique. Et dans 16% des cas, la mère choisit seule ce qu’il
y a de mieux pour tout le monde.
D’une manière générale, ce sont les séjours en hôtel-club ou en résidence
de loisirs qui recueillent le maximum de suffrages (59 %), tandis que 49 %
des personnes interrogées partent aussi volontiers chez des amis ou dans
leur famille. La location de villa ou d’appartement arrive en troisième
position. Ce qui n’empêche pas ce secteur justement, de connaître ces
derniers temps un développement fulgurant. Normal : l’offre s’étant
nettement diversifiée, elle est devenue plus attractive. Surtout, on trouve
aujourd’hui plus facilement de luxueuses villas proposant une palette de
services qui valent ceux des hôtels. Évidemment, la volupté a un prix : de
l’ordre de deux fois plus élevé qu’une location normale. Mais la formule
séduit car elle cumule les avantages : l’ambiance cocooning et l’entre-soi,
sans la corvée des courses, de la préparation des repas, du ménage…
Caroline Sallé, 22/05/2007, Le Figaro

134
SEQUENCE 4 SEANCE 2
FICHE SUPPORT 3
CIRCUIT PROVENCE
9 jours / 8 nuits
Ce circuit, basé sur des excursions régulières en minibus(maximum 19 personnes) au départ d’Aix-en-Provence, assure
une découverte vraiment très complète de la Provence à partir de 2 participants seulement et à un prix TRES
COMPETITIF !

JOUR 1 : Assistance et transfert arrivée de la gare de Marseille ou d’Aix-en-Provence ou de l’aéroport de Marseille-


Provence à Aix-en-Provence.
Réunion et pot d’accueil.
Soirée libre

JOUR 2 : Excursion journée LES BAUX / ARLES / LA CAMARGUE


de 08h45 à 19h30
Par les petites routes, dans le magnifique paysage des Alpilles, arrivée dans
l'exceptionnel village Les Baux. Séjour de fiers seigneurs et de troubadours, ses ruelles
du Moyen Age et le paysage grandiose depuis les ruines de son château vous
émerveilleront. Continuation vers Arles, "la porte de La Camargue" et temps libre
pour déjeuner. Entrée en Camargue, Parc Naturel Régional : La Route de Cacharel et
ses nombreux flamants roses, Les Saintes-Maries-de-la-Mer à la célèbre légende
(visite de l’église, temps libre en bord de mer, possibilité de baignade). En fin d’après
midi, arrêt au Parc Ornithologique de Pont de Gau pour une découverte, à pied, entre
marais et roselières, du milieu naturel Camarguais. Retour à Aix.

JOUR 3 : Journée ST REMY DE PROVENCE / AVIGNON


de 09h00 à 19h00.
Arrivée à St Rémy de Provence aux pieds des Alpilles et temps libre au marché
provençal. Après le déjeuner (libre), départ pour Avignon. Entourée de ses remparts du
XIVème siécle, cette ville est marquée à tout jamais par le séjour des papes. Visite du
Palais des Papes, du jardin de ND des Doms (panorama sur le "Pont d’Avignon").
Retour à Aix en fin d’après midi.

JOUR 4 : Matinée (jour de marché à Aix) et déjeuner libres


Après-midi : MARSEILLE
de 13h30 à 19h00.
Un tour de ville ponctué d’arrêts à la découverte d’une grande ville méconnue : la Mairie, le Vieux Port (traversée du port
à bord du ferry-boat "César "), le vieux quartier du Panier, la Cathédrale de La Major et la Vieille Major, Le Palais du
Pharo, La Corniche, le pittoresque petit port du Vallon des Auffes, la plage, l’Avenue du Prado, le Château et le Parc
Borély, Castellane, la Rue de Rome, la Préfecture, le Palais de Justice, Notre Dame de la Garde (panorama), la
Canebière, le Palais Longchamp.

JOUR 5 : Excursion journée MARCHE DE LOURMARIN / ROUSSILLON / ABBAYE DE SENANQUE / GORDES


De 09h00 à 19h15
Arrivée à Lourmarin, au pied du Luberon. Temps libre (marché provençal, château, village… ) En fin de matinée, départ
vers le village éclatant de couleurs de Roussillon et ses falaises d’ocre (Visite, puis déjeuner libre). Continuation vers l'
Abbaye de Sénanque et visite de l'abbaye cistercienne du XIIème siècle. Dernier arrêt dans le très beau village perché
de Gordes (panorama). Retour sur Aix.

JOUR 6 : Matinée et déjeuner libres


Après-midi : LA MONTAGNE SAINTE VICTOIRE
de 13h30 à 19h00.
Tour complet de la majestueuse montagne immortalisée par Cézanne. Evocation de l’oeuvre et de la vie du peintre:
propriété familiale du Jas de Bouffan, carrières de Bibémus, La Route Cézanne: Château Noir (vue extérieure), Le
Tholonet, Le Pont des Trois Sautets. Nombreux arrêts dans la campagne Aixoise: Barrage de
Bimont, Vauvenargues (château Picasso, vue extérieure), Col des Portes (631m), Pourrières,
Puyloubier, plateau du Cengle, Saint Antonin

JOUR 7 :Excursion journée LES GORGES DU VERDON


de 08h45 à 19h30.
Au débouché d’une campagne sereine, un horizon immense : les plateaux calcaires de Haute
Provence, profondément entaillés par les splendides Gorges du Verdon.
Circuit complet des Gorges : entrée dans le Grand Canyon par la Corniche Sublime(Col
d’Illoire, Cirque de Vaumale, Falaise de Bauchet, Falaise des cavaliers, Tunnels de Fayet, Pont de
l’Artuby, Balcons de La Mescla). Des vues vertigineuses, un spectacle grandiose.

JOUR 8 : Matinée et déjeuner libres


Après-midi : VILLAGES PERCHES DU LUBERON : Bonnieux / Lacoste / Ménerbes / Oppède-
le-Vieux
de 13h30 à 19h30.
Villages sentinelles du Temps, au charme irrésistible : Bonnieux, ancien domaine pontifical. Lacoste et les ruines de son
château (château du Marquis de Sade) continuation vers Ménerbes "l’Imprenable" sur son "vaisseau de pierre" puis vers
le romantique Oppède-le-Vieux.
135
JOUR 9 : Assistance et transfert départ de Aix-en-Provence vers la gare de Marseille ou d’Aix-en-Provence ou
l’aéroport de Marseille-Provence.
Séquence 4 : REPERES CULTURELS

Séance 3 : LES MEDIAS

136
Objectifs • Distinguer la presse nationale, régionale, spécialisée française
• Identifier les principales chaînes de télévision et stations radio
• Analyser des unes de grands quotidiens nationaux
• Débattre d’un phénomène de société télévisuel
Durée : 2 heures

Matériel :
Support ¾ Texte intitulé « La presse quotidienne régionale et nationale »
¾ Carte de France des principaux quotidiens régionaux
¾ Tableau des principaux journaux et magazines français
d’actualité
¾ 4 unes de quotidiens nationaux
¾ Texte intitulé « Les jeunes et les médias »
¾ Texte intitulé « Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur
la telé-réalité »

Prérequis : aucun

ELEMENTS DE CONNAISSANCE

I. LA PRESSE

Lisez le texte suivant et répondez aux questions suivantes :


1. Existe-t-il une presse régionale au Maroc ? Et une presse gratuite ?
2. A votre avis, à quelle catégorie de presse le quotidien L’Equipe appartient-il
Et Les Echos ? Que vous suggère le titre La Croix ? Que pouvez-vous e
déduire ?
3. De quelles régions les quotidiens régionaux cités relèvent-ils ? Pouvez-vou
les situer ?

La presse quotidienne régionale et nationale


Les journaux paraissent le matin ; seuls Le Monde et La Croix sortent l’après-
midi. Ils ont, pour la plupart, une couleur politique même si le ton général est
assez neutre, à l’exception de l’éditorial et des pages opinions. Le journal

137
régional Ouest France a le plus gros tirage quotidien (près de 800 000
exemplaires). Le Parisien, qui propose une édition nationale Aujourd’hui en
France, arrive en deuxième position avec ses 500 000 exemplaires vendus
chaque jour et ses deux millions lecteurs.
L’Equipe arrive en tête des quotidiens nationaux avec 350 000 exemplaires
vendus en 2004.
Vient ensuite Le Monde, quatrième tirage français avec ses 330 000
acheteurs, suivi du Figaro, du Journal du Dimanche, de Libération, des Echos,
de La Croix, de La Tribune et de l’Humanité.
Les grands titres de la presse régionale (La Voix du Nord, Sud Ouest, Le
Progrès, etc.) dominent dans leur région respective et le tirage de certains
d’entre eux tels que La Voix du Nord ou Sud Ouest dépasse le tirage des
grands journaux nationaux que sont Le Figaro et Libération.
Avec environ 7 millions d’exemplaires vendus quotidiennement, soit plus de 20
millions de lecteurs, la presse quotidienne régionale est donc le premier média
national.
Depuis 2002, la presse gratuite d’information a fait son apparition et sa
diffusion ne cesse de progresser. Les éditions de Métro et 20 minutes sont
les plus distribuées.
D’après : Observatoire Français des Médias, www.observatoire-medias.info

Les Français lisent beaucoup plus les magazines : magazines d’actualité (Paris
Match, L’Express, Le Nouvel Observateur, Le Point), magazines féminins (Elle,
Marie-Claire, Femme actuelle), magazines sur le cinéma (Studio, Première),
magazines générationnels (L’Etudiant, Phosphore, Notre Temps), mais aussi
magazines sur le sport, la cuisine, la santé…

Sur les dix hebdomadaires les plus lus, sept sont des magazines de télévision
(Télé 7 jours, TV magazine…).

138
PRINCIPAUX JOURNAUX ET MAGAZINES FRANÇAIS D’ACTUALITE
La presse La presse La presse d’actualités Quelques
quotidienne quotidienne générales magazines
nationale régionale spécialisés
- Libération - Le Parisien Le Nouvel Observateur L’Expansion
- Le Monde - Ouest France Le Point Télérama
- Le Figaro - La Voix du Nord L’Express Elle
- L’Humanité Marianne
- Aujourd’hui en Politis
France VSD
- La Croix Paris Match
- Les Echos Courrier International
- La Tribune
- L’Equipe

II. LA TELEVISION
La télévision française comporte 6 chaînes gratuites (TF1, France 2, France 3,
Arte, France 5, M6), et, depuis l’apparition du câble et du satellite, une multitude
de chaînes payantes thématiques.

III. LA RADIO
Il existe deux types de radio en France :
¾ Les stations de radio publique, gérées par le groupe Radio France :
- FIP et France Musique : stations musicales
- France Culture: station consacrée à la culture.

139
France Info: radio d'information en continu.
-
France Inter: station généraliste.
-
RFI (Radio France Internationale).
-
¾ Les stations privées :
- Radios généralistes : Europe 1, RMC, RTL
- Radios musicales : NRJ, Skyrock, Fun Radio, Nostalgie…

IV. JEUNES ET MEDIAS


Lisez le texte suivant.
SEQUENCE 4 SEANCE 3
TEXTE SUPPORT 2
Les jeunes et les médias
Alors que se déroule la quinzième semaine de la presse à l’école, Médiamétrie
et le Centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information
publient une étude qui révèle que 62 % des jeunes de onze à vingt ans ne
croient pas que les actualités présentées dans les médias sont le reflet
fidèle de la réalité. Néanmoins, pour 61 % des jeunes interrogés, le mot "
média " est d’abord synonyme d’information. 15 % seulement de ces jeunes
associent les médias au divertissement, 10 % au sport, 8 % au cinéma et 6 %
aux jeux, selon l’étude, réalisée en décembre et rendue publique lundi,
premier jour de la semaine de la presse et des médias à l’école. Interrogés
sur le support d’information en lequel ils ont le plus confiance, les jeunes
plébiscitent la télévision (45 %), contre 30 % qui citent la presse écrite,
15 % Internet et 10 % la radio. Pour cette question, on note un décalage
entre les plus jeunes de onze à quinze ans, souvent collégiens, et leurs aînés
de seize à vingt ans. Chez les collégiens, on fait majoritairement confiance à
la télévision (52,6 %), contre 19,7 % à la presse écrite, 15,9 % à Internet, et
11,8 % à la radio. Chez les plus âgés, on fait surtout confiance à la presse
écrite (39 %), contre 36 % à la télévision, 14 % à Internet, 9 % à la radio.
L’Humanité, 25/03/04

Et vous ? Comment vous-situez vous ? Discutez-en en classe.

140
▀ ACTIVITE 1 :
1. Lisez-vous un quotidien ? A quelle fréquence ?
2. Connaissez-vous des magazines ou des journaux français ? Lesquels ?
3. Combien d’heures par jour regardez-vous la télé ? Quelles émissions

141
regardez-vous ? Pourquoi ?
4. Etes-vous satisfaits de la variété et de la qualité des programmes
marocains ?
5. La télévision nuit-elle à la vie de la famille ? Vous empêche-t-elle d’avoir
d’autres activités ?
6. La télévision est-elle l’ennemie de l’école ? Est-elle responsable d’un
phénomène de déculturation ? N’est-elle pas, au contraire, favorable à une
meilleure information ?
7. La télévision incite-t-elle à la violence ?
8. Connaissez-vous quelques chaînes françaises ou francophones ? Voyez-vous
des différences importantes avec la télévision marocaine ?

▀ ACTIVITE 2 :
Lisez le texte intitulé «Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la telé-
réalité» (Séquence 4, séance 3, texte support 3).
Existe-t-il des émissions de télé-réalité au Maroc ? Lesquelles ?

Vous devez organiser un débat : « pour ou contre la télé-réalité », en formant 2


groupes représentant les deux camps adverses. Vous puiserez des exemples dans
la programmation de la télévision de votre pays ou de la télévision française.
Nommez un médiateur qui anime le débat et distribue la parole.

▀ ACTIVITE 3
1. Identifiez les titres de ces parutions. De quelle presse relèvent-
elles (nationale, régionale, spécialisée…) ?
2. A quel événement récent ces unes font-elles référence ?
3. Observez-les attentivement (titre, photo, mise en page…). A partir du
contenu de ces unes, pouvez-vous déduire la tendance politique de ces journaux ?

142
SEQUENCE 4 SEANCE 3
TEXTE SUPPORT 3
Entretiens croisés avec les sociologues Monique Dagnaud et Dominique Mehl
“Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la telé-réalité”

143
Label France : Comment définiriez-vous la télé-réalité ?
Monique Dagnaud : Ce sont des émissions qui font du spectacle avec la vie des
gens ordinaires, en particulier avec leur intimité. Dans les années 1980-1990, ces
émissions étaient surtout constituées par des témoignages ou des "confessions" de
personnes qui exposaient leurs problèmes ou leurs souffrances d’ordre privé : les
reality shows. Aujourd’hui, la télé-réalité recouvre davantage des divertissements
dans lesquels les participants sont placés dans des situations de compétition,
donnant souvent lieu à des procédures d’élimination de certains d’entre eux, et où
l’on observe leurs réactions psychologiques ou physiques à un certain nombre
d’épreuves. Ce que l’on teste, c’est leur vulnérabilité. Ces jeux permettent, d’abord,
de gagner des prix. Dans le cas de "Loft story", le prix à gagner c’est tout
simplement le fait de passer à l’écran, c’est-à-dire la notoriété médiatique et tout
ce qui s’y rapporte.
LF : Pourquoi "Loft story" a-t-il suscité un tel engouement, notamment en
France ?
MD : Le succès tient à un phénomène d’identification et d’empathie favorisé par le
fait que les protagonistes de ces émissions sont des personnes qui vous
ressemblent ou pourraient vous ressembler.
“La logique du marché guide aussi bien les diffuseurs que les candidats”
LF : En quoi ce type d’émissions représente-t-il, selon vous, un danger pour les
participants, mais aussi pour les téléspectateurs ?
MD : Le téléspectateur court le danger de s’abêtir, si c’en est un, mais il a, bien
sûr, le choix de ne pas regarder ces émissions. Pour les participants, au contraire,
il existe un danger potentiel. Sortir ainsi de l’anonymat pour être exposés aux feux
de la rampe pendant plusieurs semaines, sans avoir été préparés à une carrière
publique, pour être ensuite, comme c’est presque toujours le cas, "jetés", qu’ils
soient parmi les perdants ou les gagnants de ces jeux, cela représente en effet un
danger, aggravé dans la mesure où ces jeunes sont, psychologiquement, socialement
ou professionnellement, dans des situations de fragilité et de précarité. Mais les
participants peuvent aussi garder de bons souvenirs de cette expérience, et en
tirer parti pour une reconversion professionnelle. Si la logique du marché guide les
diffuseurs, elle guide aussi les candidats.
Label France : Comment définiriez-vous la télé-réalité ?
Dominique Mehl : Les programmes dits de télé-réalité sont de plusieurs genres :
certains sont inspirés par des jeux sportifs ("Les Aventuriers de Koh Lanta", la
version française de "Survivor") ; d’autres relèvent davantage de jeux relationnels
("Loft story", conçu sur le modèle de "Big Brother"). Les reality shows, c’est l’idée
que ce sont "de vraies gens qui vivent de vraies histoires", même si cela se déroule
dans des conditions complètement construites par les médias.
LF : Pourquoi "Loft story" a-t-il suscité un tel engouement, notamment en

144
France ?
DM : Je ne pense pas que dans le cas de "Loft story", il s’agisse d’un rapport
passif, au contraire, le téléspectateur est très actif, il se réapproprie l’émission, il
la réinterprète. Nous avons atteint là, je crois, la plus grande adéquation entre la
demande d’un public et l’offre d’un programme. C’est aussi l’un des premiers
programmes qui met en pratique l’idéologie de l’interactivité, puisque le public
élimine par vote les candidats et influe ainsi sur le cours de l’histoire.
Il y a, de plus, un type d’identification très fort aux participants car ce ne sont pas
des héros, des gens superdiplômés, superintelligents ou supercompétents. Cela
permet au public lambda de se retrouver en eux à l’écran. Le casting a été
extrêmement préparé, on a tiré les leçons de ce qui avait marché dans les
expériences étrangères. On retrouve ainsi les mêmes types de profils
socioprofessionnels et ethniques dans toutes les émissions dérivées de "Big
Brother". Afin de toucher le plus grand nombre de catégories, les producteurs
veillent également à représenter une certaine diversité chez les candidats
sélectionnés. Au final, jamais nous n’avions eu une implication aussi forte du public
par rapport à un programme.
Autre raison du succès de "Loft story", l’émission a mêlé de façon très
mystérieuse la réalité et la fiction, plongeant les spectateurs dans des débats
houleux sur l’authenticité des "lofteurs" et la part de manipulation qu’ils
subissaient. Si bien que ce que les sociologues nomment la "conversation télé" a été
très intense autour de ce programme. En effet, comme très souvent, ce qui compte
dans un programme télé, ce n’est pas le temps passé devant l’écran, mais ce qu’on
en fait après. Ainsi, même ceux qui ne le regardaient pas ont été touchés par "Loft
story" à travers les "conversations du lendemain", sur les lieux de travail, d’études,
dans les médias ou sur internet.
Enfin, ce sont surtout les jeunes (les 15-24 ans) qui étaient les plus assidus, ce
programme étant l’emblème de la culture adolescente, caractérisée par un langage
et une musique propres ainsi que par une attention particulière portée à
l’interrelationnel.
Entretiens réalisés par Béatrix Lafosse.

145
SEQUENCE 5

LA FRANCE AU QUOTIDIEN

146
Séquence 5 : LA FRANCE AU QUOTIDIEN

Séance 1 : A TABLE!

Objectifs • Identifier les comportements alimentaires des Français


• Identifier l’importance de la gastronomie en France
• Distinguer les spécialités gastronomiques régionales
Durée : 2 heures

Matériel :
Support
Prérequis : aucun

ELEMENTS DE CONNAISSANCE

I. LA GASTRONOMIE
¾ Les Français ont autant de plaisir à parler de nourriture qu’à manger.
D’ailleurs, ils font le plus souvent les deux choses en même temps et ça peut
durer des heures ! Si vous êtes invité chez des Français, n’hésitez pas à parler
de ce que vous êtes en train de manger. Vos hôtes apprécieront cette
attention. Il y a certaines règles d’étiquette à suivre, par exemple, vous ne
devez pas commencer à manger tant que la maîtresse de maison n’est pas
servie...

¾ Toutes les occasions sont bonnes pour faire un « gueuleton » : dans les
fêtes familiales, soirées entre amis, repas d’affaires, on n’hésite pas à boire
l’apéritif avant le repas, et le digestif après, les plats eux-mêmes étant
accompagnés de bons vins !

¾ Le succès des livres de cuisine, des ouvrages sur les vins, des guides
gastronomiques (Le Guide Michelin, Le Guide Gault et Millau) mais aussi des
émissions de radio et de télévision confirme l’intérêt bien connu des Français
pour la table.

¾ La gastronomie est devenue un art. Ce sont surtout les femmes, celles qu’on
appelait « les mères » qui ont créé et entretenu les traditions de la

147
gastronomie.
Aujourd’hui, on assiste à une médiatisation très forte des grands chefs du
fourneau, devenus aussi célèbres que les grands couturiers : Paul Bocuse, Joël
Robuchon, Alain Ducasse…
Il ne faudrait pas oublier cette gastronomie du quotidien qui se transmet de
génération en génération, faite de produits régionaux et de traditions
familiales qui coupent la France en deux : au nord, la cuisine au beurre et au
sud, la cuisine à l’huile.
En effet, il n’y a pas une cuisine française mais plusieurs cuisines. Chaque
région a sa cuisine et utilise des produits différents. Voici quelques-uns de ces
produits.

Quelques spécialités régionales


La Bretagne : les produits de la mer, les crêpes, le cidre.
Le Sud-Ouest : le cassoulet, le foie gras, le canard.
Le Midi : la ratatouille, la bouillabaisse, la salade niçoise.
Les Alpes : la fondue et la raclette au fromage.
Le Centre-Est : le bœuf bourguignon, les escargots, le poulet de Bresse.
L’Alsace : la choucroute (et la bière).

La choucroute
alsacienne.

Les vins
Dans l’art de la table, le vin occupe une place très importante. Les vrais
connaisseurs choisissent avec soin les différents vins qui accompagnent
chaque plat et s’efforcent de les servir à la température idéale.

Au restaurant, on vous demande toujours de goûter le vin avant d’accepter


la bouteille.
Les vins les plus connus sont : le Bourgogne, le Beaujolais, le Côtes du Rhône,
le Bordeaux, les vins d’Alsace, le Muscadet, le Sancerre, le Cahors.

148
Les fromages
Les Français sont les plus grands consommateurs de fromage du monde. Le
camembert, le brie et le roquefort sont les plus connus à l’étranger, mais il
existe plus de 350 sortes de fromages produits en France.

Les fromages de vache sont les plus nombreux : frais, à pâte cuite
(gruyère), à pâte molle (camembert), à pâte pressée (Cantal), à pâte bleue
(bleu d’Auvergne).
On trouve aussi des fromages de chèvre, frais ou secs, et des fromages de
brebis comme le roquefort ou le fromage corse.
« Du pain, du vin, du fromage » : pour beaucoup de Français, c’est ça le
vrai plaisir gastronomique !

Fromages français.

149
II. HABITUDES
¾ Moins d’argent, moins de temps, le rapport que les Français entretiennent
avec la table a profondément changé.
- En effet, l’alimentation ne représente plus aujourd’hui que 18% de leurs
dépenses contre 35% au début des années 1960.
- Par ailleurs, fini le temps où, selon l’expression populaire, on passait deux
heures à table. Pas plus d’une demi-heure pour le déjeuner et le dîner (si l’on
ne reçoit pas) et un bon quart d’heure pour le petit-déjeuner.

¾ L’alimentation quotidienne s’est modifiée. Les Français ont tendance à


manger moins.
- Au petit-déjeuner, c’est café noir, café au lait ou chocolat, plus
rarement du thé ; beurre et confiture accompagnent baguette, biscottes ou
croissants ; à côté de ces ingrédients traditionnels, quelques nouveautés au
petit-déjeuner : les yaourts, les flocons de céréales, les jus de fruits.

Le petit-déjeuner traditionnel

- Le midi, le repas (souvent pris à l’extérieur par les enfants et les gens
qui travaillent) est rapide et plus léger : une entrée, un plat, du fromage ou
un fruit, ou simplement un plat du jour et un café, c’est chacun selon sa
faim. En revanche, en province ou à la campagne, les Français rentrent
majoritairement chez eux pour le déjeuner.

150
- Le soir, la France se met à table devant la télévision : elle dîne et
s’informe en même temps. Le dîner qu’on prend en famille devient le repas le
plus important. Les femmes sont moins disponibles pour faire la cuisine. Les
conseils des médecins et les canons de l’esthétique incitent également les
Français à surveiller leur alimentation.

Habitudes
Au petit-déjeuner, 35% des Français boivent du café noir, 23% y ajoutent
du lait, 15% préfèrent le thé. 6% ne prennent pas de petit-déjeuner.
73% déjeunent chez eux en semaine, 80% le week-end. 11% des femmes
boivent du vin contre 28% des hommes.

¾ Ce rituel quotidien est aujourd’hui souvent perturbé : les croissanteries,


viennoiseries, baguetteries, sandwicheries et autres fast-foods sont en forte
progression. Ils ont adopté les méthodes de distribution anglo-saxonnes au
goût français. Ils témoignent d’une grande diversification et individualisation
alimentaire : c’est chacun selon ses envies et à l’heure qui lui convient.

¾ Les Français retrouvent leurs traditions pour les repas de fêtes. Un repas
de fête se compose de cinq plats : une entrée ou hors-d’œuvre, un plat principal
(viande, volaille, poisson) accompagné de légumes, une salade, du fromage et un
dessert. Ils restent un moment où l’on célèbre le plaisir d’être ensemble et où
l’on prend son temps. Ce sont aussi des moments gastronomiques où s’illustre le
savoir-faire culinaire de chacun.

151
III. TENDANCES
¾ Jeunes et adultes ne mangent plus la même chose : steack-frites,
couscous et hamburgers sont les plats préférés des jeunes qu’ils
accompagnent, pour 25%d’entre eux, de Coca-Cola ; les adultes, eux, continuent
à préférer pot-au-feu, gigot d’agneau et blanquette de veau.

¾ En faisant une visite dans un supermarché, on découvre à quel point les


Français se sont ouverts aux cuisines du monde : italienne, espagnole,
chinoise, indienne, thaï, maghrébine, moyen-orientale, tropicale…Des rayons
spécialisés permettent de s’initier ou de goûter à toutes ces cuisines.

¾ L’attention au corps et à la forme, le souci de manger sain et équilibré


ont modifié sensiblement les habitudes alimentaires des Français. Le succès le
plus spectaculaire est celui des produits « bio » : fruits, légumes, produits
laitiers, viandes. Ce succès s’explique aussi par les difficultés que connaît
l’industrie alimentaire : crise de la « vache folle » et méfiance à l’égard des
produits transgéniques (maïs, soja).

Ils ont mangé…


Dans les assiettes des Français, on trouve plus de légumes frais et moins
de pommes de terre, plus de volaille et de poisson et moins de viande de
bœuf. Les Français sucrent deux fois moins qu’il y a vingt-cinq ans, ont
divisé leur consommation de vin ordinaire par deux et triplé leur
consommation d’eau minérale (110 litres par an et par personne). Ils ont
triplé aussi leur consommation de vin de qualité.

Le logo AB (vert) est un label


délivré par le ministère de
l'Agriculture qui figure sur
certains produits. A ce titre, il
garantit au consommateur qu'au
minimum 95% des ingrédients du
produit sont d'origine agricole
biologique : c'est à dire sans
engrais chimique, sans pesticides,
sans OGM bien sûr, etc...

152
▀ ACTIVITE 1 :
Vous devez organiser un débat sur le thème suivant : pour ou contre les fast-
foods.
1. On définit le nombre des interlocuteurs :
- Modérateurs (4)
- participants
2. Chaque stagiaire tire au sort le personnage qu’il va jouer.
3. Le groupe des « pour » et le groupe des « contre » se réunissent
séparément pour préparer leurs arguments.
4. Les modérateurs organisent le débat.

▀ ACTIVITE 2 :
Chaque groupe de trois étudiants va présenter les spécialités gastronomiques
d’une région de France : Alsace-Lorraine, Bourgogne, Bretagne, Corse, région
lyonnaise, Massif central, Normandie, Provence, Sud-Ouest.
- Choix d’une région.
- Recherche dans les guides, livres de cuisine, sur Internet : plats,
entrées, fruits, légumes, poissons et fruits de mer, fromages,
pâtisseries…
- Choix de photos.
- Mise en commun des recherches dans chaque groupe.
- Présentation en classe.

▀ ACTIVITE 3 :
Observez la photo du jeune couple à table (p. 151). Décrivez l’ambiance,
l’organisation de la table ; qu’est-ce qui vous paraît différent de vos propres
habitudes ?

▀ ACTIVITE 4 :
Répondez aux questions suivantes :
1. Au Maroc, jeunes et moins jeunes mangent-ils la même chose ? La cuisine
marocaine connaît-elle des évolutions, subit-elle l’influence d’autres cultures et
d’autres goûts (produits, plats, goûts, boissons)? Lesquelles ?
2. Les consommateurs de votre pays s’inquiètent-ils des risques alimentaires ?
Veulent-ils connaître l’origine et la qualité de ce qu’ils mangent ?
3. Manger sain et bien, est-ce possible aujourd’hui ? Justifiez votre réponse.

153
▀ ACTIVITE 5 :

Une invitation chez des Français


Quand vous êtes invités à déjeuner ou dîner chez des Français, vous ne
devez pas arriver en avance mais avec un léger retard de 10 à 15 minutes.
Vous pouvez venir avec un bouquet de fleurs ou un petit cadeau (une boîte
de chocolat, une bouteille de vin ou de champagne…).
Vous devez attendre que votre hôte(sse) commence son repas pour manger
(au restaurant, vous devez attendre que tout le monde soit servi pour
commencer).

Donnez des conseils pour un collègue étranger invité chez vous :


1. Comment doit-il se comporter ?
2. Quelles sont les habitudes de votre culture ?
3. Comment se déroule un repas dans votre pays ?
4. Et vous, combien de plats mangez-vous au cours d’un repas traditionnel ?
Est-ce qu’ils sont apportés les uns après les autres ou bien en même temps ?
Finissez-vous par un dessert ? Mangez-vous du fromage, de la viande, du
poisson ?

154
Séquence 5 : LA FRANCE AU QUOTIDIEN

Séance 2 : AU JOUR LE JOUR

Objectifs • Identifier les temps d’une année en France


• Identifier les fêtes traditionnelles des Français
• Identifier les religions des Français

Durée : 2 heures

Matériel :
Support ¾ Photos
¾ Tableau récapitulatif des jours fériés en France
Prérequis : aucun

ELEMENTS DE CONNAISSANCE

I. LE CALENDRIER
¾ Pour les Français, l’année commence deux fois : le 1er janvier et début
septembre.
- En janvier, ils échangent leurs vœux par téléphone, en envoyant des
cartes de vœux ou des messages électroniques.
- Au cours de cette année-là, ils changeront deux fois d’heure (heure
d’hiver : dernier dimanche d’octobre et heure d’été : dernier dimanche
de mars), iront voter au moins une fois, en général au printemps.
- Début septembre commence l’année organisée par le calendrier scolaire :
c’est la rentrée ! On parle de rentrée politique, de rentrée syndicale,
des spectacles de la rentrée….
- Ainsi la France vit aussi au rythme de la rentrée des classes, des
vacances de la Toussaint (1er novembre), de Noël, du Mardi gras ou des
vacances de neige (février) ou de Pâques (printemps).

¾ L’examen du baccalauréat en juin est le grand moment de l’année scolaire.

¾ Les résultats du baccalauréat à peine connus, la France part en vacances :


c’est le temps des embouteillages sur les routes et du bronzage sur les plages.

155
Le calendrier français indique la
fête des saints et des saintes et
les fêtes nationales.

II. LE TEMPS DES FRANÇAIS


Selon l’INSEE, une journée moyenne d’un Français se décompose en 4 temps :
1. le temps physiologique : dormir, manger, se laver, se préparer (50% du
temps).
2. le temps domestique : courses, ménage, lessive (4h).
3. le temps libre : loisirs, hobbies (4h30).
4. le travail ou les études, qui varient en fonction de l’âge et de la catégorie
socioprofessionnelle de chaque individu.
En 10 ans, le temps quotidien consacré au temps libre a augmenté d’une demi-
heure et le temps passé dans les hypermarchés a baissé d’une heure. Les
Français préfèrent les supermarchés, plus petits et plus proches de leur
domicile.

156
III. LES FETES ET JOURS FERIES
1. Les jours fériés
Il existe deux types de jours fériés en France, tout comme au Maroc :
¾ Les fêtes religieuses, catholiques (+), souvent mobiles,
¾ Les fêtes civiles qui commémorent des évènements nationaux ou
internationaux.
Elles peuvent être l’occasion de « faire le pont » : lorsqu’un jour férié tombe un
jeudi, par exemple, le week-end commence alors le mercredi soir et dure
jusqu’au lundi matin !

Les œufs de Pâques, en sucre ou en chocolat, constituent le


cadeau traditionnel que l’on offre le matin du dimanche de
Pâques. Ces œufs sont dissimulés dans les jardins et les enfants
doivent les trouver.

Le 1er mai, jour de la fête du travail, on


offre un brin de muguet « porte-
bonheur » à ses proches.

157
Voici un tableau récapitulatif des jours fériés en France, et leur signification :

Janvier 1er janvier Jour de l’an Le réveillon de la Saint-Sylvestre


dure toute une partie de la nuit du
31 décembre au 1er janvier. On se
souhaite la « bonne année ».
Mars ou Dimanche et Pâques Célébration de la résurrection du
avril lundi Christ. Les cloches des églises
de Pâques (+) sonnent et les enfants reçoivent
des friandises : œufs de Pâques
et poules en chocolat.
Mai 1er mai fête du Travail Défilés syndicaux, vente du
muguet dans les rues : on offre un
brin de muguet à ses proches.
8 mai Anniversaire de Défilés militaires.
l’armistice de 1945
(fin de la 2e guerre
mondiale)
Jeudi Ascension Célébration de l’élévation du
de l’Ascension Christ au ciel.
(+)
Mai ou Dimanche et lundi Célébration de la descente du
juin de Pentecôte (+) Saint-Esprit sur les apôtres du
Christ.
Juillet 14 juillet Fête nationale Anniversaire de la prise de la
Bastille, début de la Révolution
française (1789). Défilés
militaires, feux d’artifice, bals
populaires le soir dans les rues.
Août 15 août (+) Assomption Fête de la Vierge Marie, mère du
Christ.
Novembre 1er novembre la Toussaint Fête des Morts : on fleurit les
(+) tombes de ses proches avec des
chrysanthèmes.
11 novembre Anniversaire de Défilés militaires, cérémonies
l’armistice de 1918
(fin de la 1ère guerre
mondiale)
Décembre 25 décembre (+) Noël Célébration de la naissance du
Christ. Le réveillon du 24
décembre se passe généralement
en famille ; on échange des
cadeaux, les chrétiens vont à la
messe de minuit.

158
2. Les fêtes de fin d’année
Elles sont l’un des moments forts de la vie des Français. Entre Noël et le jour
de l’An (25 décembre-1er janvier), la « trêve des confiseurs » est une période
creuse dans la vie des entreprises et dans l’actualité politique.

Le traditionnel sapin de Noël.

Les enfants attendent avec impatience le matin de Noël


pour découvrir les cadeaux que le Père Noël leur a
apportés : les paquets pour grands et petits sont disposés
au pied du sapin de Noël, décoré de guirlandes.

159
Joyeux Noël !…

Bien au-delà de sa signification religieuse, Noël est devenu avant tout une
fête de famille.

C’est aussi une fête commerciale : durant les semaines qui précèdent, les
rues sont illuminées, les magasins sont décorés et débordent de marchandises
alléchantes.
« La période des fêtes » est le moment où les Français dépensent le plus
d’argent : cadeaux pour tous les proches (pas seulement les enfants),
nourritures raffinées, chocolats, marrons glacés, bons vins et alcools.

Le réveillon de Noël (le soir du 24 décembre) se déroule autour d’un « repas


fin ». Après plusieurs entrées (le plus souvent des huîtres, du foie gras, du
saumon fumé), le plat principal était traditionnellement une dinde, souvent
farcie de marrons. La dinde étant devenue une viande assez ordinaire, elle
tend à être remplacée par un chapon (jeune coq). Le dessert est
généralement la « bûche de Noël » (un gâteau ou une glace en forme de
bûche). Dans le sud de la France, on termine par une corbeille de
« mendiants » (un assortiment de fruits secs : noisettes, amandes, figues et
raisins).

…Et meilleurs vœux !


Le réveillon du jour de l’An (la Saint-Sylvestre) est moins familial, plus
festif. Qu’il se passe entre amis, au restaurant ou dans une boîte de nuit, on
danse généralement jusque tard dans la nuit et le champagne coule à flot. A
minuit, tout le monde s’embrasse pour se souhaiter la « bonne année ». On
présente ses vœux pour la nouvelle année non seulement à ses proches mais
à tous les gens que l’on rencontre…durant tout le mois de janvier !
En revanche, la tradition des cartes de vœux que l’on envoyait par la poste
tend à disparaître…et peut-être à se renouveler grâce aux courriers
électroniques. Le mois de janvier est aussi la période des étrennes, une
somme d’argent que l’on donne à l’occasion de la nouvelle année. Les étrennes
sont essentiellement destinées aux personnes que l’on veut remercier pour
leurs services : la concierge, la femme de ménage, le facteur, les éboueurs.

160
3. Les fêtes familiales
ƒ Le mariage est un contrat civil. Le mariage religieux, s’il y a, ne peut avoir
lieu qu’après le mariage civil. Celui-ci se déroule à la mairie, en présence des
témoins choisis par les mariés, de la famille et des amis proches. Il a souvent
lieu le samedi, pour que les invités soient disponibles. Le mariage est presque
toujours l’occasion de faire une grande fête…
ƒ Le baptême religieux était l’occasion de désigner un parrain et une marraine
pour porter l’enfant pendant la cérémonie. Quand il n’y a pas de baptême à
l’église, cette habitude peut se perpétuer sous une forme laïque. La relation
avec un « filleul » se traduit par des petits cadeaux à Noël et pour les
anniversaires.

4. Des occasions de faire la fête toute l’année


ƒ Les anniversaires sont de plus en plus fêtés, surtout pour les enfants et les
jeunes, mais aussi pour les « passages » importants (30, 40, 50 ans…).

ƒ L’Epiphanie : on tire les Rois !


A l’origine, l’Epiphanie est une fête religieuse. Mais la Fête des Rois est surtout
l’occasion de se réunir pour manger « la galette des Rois », un gâteau
traditionnel dans lequel est caché une « fève », (une figurine en céramique).
Celui ou celle qui trouve la fève dans sa part de galette est applaudi comme
étant le roi ou la reine : il met sur sa tête une couronne en papier doré…le
temps de la soirée. La période de la galette des Rois tend à s’étendre de plus en
plus, du début à la fin du mois de janvier.

ƒ La Chandeleur (2 février) : à l’origine, elle est une fête religieuse. La


tradition veut que ce jour-là, on fasse des crêpes. Le jeu pour les enfants (mais
aussi pour les adultes) consiste à les faire sauter le plus haut possible, en
tenant de l’or (une pièce) dans la main : cela porte bonheur.

La galette des Rois


Les crêpes de la Chandeleur.

161
ƒ Le carnaval et Mardi-gras : Mardi-gras est une fête d'origine catholique.
Cette période pendant laquelle on festoyait précède le mercredi des Cendres
marquant le début du Carême. De nombreux carnavals ont lieu le Mardi-gras.

Le carnaval de Nice.

ƒ Bonne fête maman et papa : pour la fête des Mères (un dimanche de mai)
et la fête des Pères (un dimanche de juin), on organise généralement un repas
de famille. Les parents reçoivent des cadeaux de leurs enfants et de leurs
petits-enfants.

III. RELIGIONS ET CONVICTIONS


En France, la laïcité est inscrite dans la Constitution : tous les citoyens sont
libres et égaux devant la loi, sans distinction de religion ; toutes les croyances
sont respectées mais elles relèvent du domaine privé.

1. Un pays de tradition catholique


Le nombre de Français se déclarant de confession catholique demeure
majoritaire (60%), parmi lesquels 15% se disent pratiquants.
Malgré la crise de l’Eglise catholique, la tradition continue à marquer toute la
vie sociale en France. Les jours fériés correspondent pour la plupart à des
fêtes d’origine catholique, les mariages et les enterrements à l’église sont
encore nombreux, les écoles privées sont en majorité catholiques même si elles
accueillent les enfants sans tenir compte de leurs croyances.

Moins de 2 % des Français se déclarent protestants.

162
Un baptême.
La religion catholique
reste la première religion
de France.

2. L’islam, seconde religion en France


Avec 4 millions de fidèles, l’islam est devenu la deuxième religion de France. Les
musulmans sont nombreux chez les Français « issus de l’immigration »
dont les parents venaient d’Afrique du Nord, d’Afrique noire ou de Turquie.
Les personnes se déclarant de confession musulmane sont environ 6% mais avec
une pratique religieuse plus importante (1/3). Toutes les grandes villes ont
maintenant leurs mosquées ou leurs salles de prières.

3. Les Juifs de France


Il y environ 600 000 Juifs en France, dont moins de 100 000 sont pratiquants.

4. Le développement du bouddhisme
On compterait environ 400 000 bouddhistes d’origine asiatique en France.

5. Hors religion
Près de 40% des Français se déclarent athées. Mais 50% des Français
déclarent « croire en Dieu », 38% « croire en une vie après la mort ». Ce qui
semble se développer, c’est ce qu’on pourrait appeler des croyances
individuelles « hors religion ».

163
▀ ACTIVITE 1 :
Quels sont les mois les plus importants de votre année ? Pourquoi ?
Quelles sont les fêtes les plus importantes de votre calendrier ? Quelles
traditions y sont associées ?

▀ ACTIVITE 2 :
Choisissez un ou plusieurs jours de congé en France et décrivez les
-
traditions qui y sont associées.
- Choisissez un ou plusieurs jours de congé dans votre pays et décrivez les
traditions qui y sont associées.
Comparez les jours de congé en France et dans votre pays. Expliquez les
différences.

164
SEQUENCE 6

REPERES ECONOMIQUES

165
Séquence 6 : L’ECONOMIE DE LA FRANCE

Séance 1 : LES ATOUTS DE L’ECONOMIE

Objectifs • Identifier les atouts et la diversité de la puissance


économique française
• Effectuer des recherches sur un aspect de l’industrie
française : la mode
Durée : 2 heures

Matériel :
Support ¾ Texte intitulé « La mode passe mais le style reste ».
Prérequis : aucun

ELEMENTS DE CONNAISSANCE
I. UNE ECONOMIE QUI S’EXPORTE

1. L’image économique
La France est la 5e puissance économique mondiale et la 4e pour les
exportations.
Pourtant, elle donne l’image d’un pays au caractère agricole et touristique très
marqué, à côté toutefois de quelques réussites industrielles spectaculaires.

Aujourd’hui, l’économie française a su créer de grandes multinationales dans


tous les domaines : TotalFinaElf (pétrole), Alcatel (industries électriques et
électroniques), Vivendi Universal (téléphonie, multimédia, produits culturels),
EADS (Airbus, Ariane, armement), Carrefour (grande distribution), Axa
(assurances), Renault (automobiles), Michelin (pneus), Accor (tourisme
hôtelier), BNP-Paribas (banque), Danone (produits alimentaires et eau
minérale).
Elles ont des établissements en France et des filiales dans plusieurs pays.

166
Les 10 premières entreprises françaises*
Société Secteur
1 TOTAL Pétrole
2 CARREFOUR Distribution (hypermarchés)
3 AXA Assurances
4 PSA PEUGEOT CITROEN Automobiles
5 EDF Energie
6 FRANCE TELECOM Télécoms
7 SUEZ Services
8 RENAULT Automobiles
9 SAINT-GOBAIN Matériaux
10 GROUPE AUCHAN Distribution (hypermarchés)
*Classement d’après le chiffre d’affaire annuel non consolidé, exercice 2006. Source : L’Expansion.com

Un exemple : le groupe Auchan


L’implantation du groupe Auchan dans le monde
(en nombre d’hypermarchés).

46

87 (Chine)

19 (Taiwan)
14 (Maroc)

167
Le groupe Auchan
Le groupe Auchan est présent au Maroc à travers ses
filiales Marjane (hypermarchés) et Acima (supermarchés)
détenues à 51 % par l'ONA et à 49 % par Auchan.
Les deux enseignes comptent ensemble 36 points de vente, dont 4 ont été
ouverts en 2006. Elles mènent une politique discount forte qui les place aux
premiers rangs, en terme de positionnement prix. S'appuyant sur un
partenariat étroit avec les PME marocaines, elles proposent une gamme de
produits premiers prix, fabriqués au Maroc, et vendus moins chers que les
produits d'entrée de gamme des marques.

2. Une puissance commerciale


La France est un des pays les plus ouverts sur l’extérieur. Près d’un quart de sa
richesse dépend de ses ventes à l’étranger. La France est donc plongée dans la
compétition internationale.
Ses points forts sont les exportations agroalimentaires, les produits
manufacturés (avions, automobiles, matériel militaire, bateaux de plaisance et
bateaux de croisière, télécommunications) et les services (distribution
commerciale, assurances, banques, travaux publics, traitement des eaux,
tourisme).

3. Les secteurs en crise


D’autres secteurs sont au contraire en crise, comme la sidérurgie, le textile,
les chantiers navals, l’électroménager.

II. UNE PUISSANCE AGRICOLE

La France est la deuxième puissance agricole mondiale. Premier producteur


européen, deuxième exportateur mondial de produits agricoles et
agroalimentaires, l’agriculture française est devenue une agriculture
industrielle.
¾ L’agriculture s’est spécialisée : élevage industriel en Bretagne, lait dans
le Grand Ouest, céréales dans le Bassin parisien et le Sud-Ouest, culture de la
vigne, arbres fruitiers, légumes dans le Sud-Est.
L’image traditionnelle du paysan ne correspond plus à la réalité d’aujourd’hui :
c’est un entrepreneur.
¾ Les problèmes de pollution (utilisation massive des engrais), les choix
alimentaires (modifications génétiques), une productivité excessive pour

168
l’élevage ont transformé l’image du monde agricole : autrefois paysan
respectueux et protecteur de la nature, aujourd’hui agriculteur pollueur.
¾ L’espace rural est aujourd’hui synonyme de mieux vivre, de vivre
autrement. Cette tendance est visible à travers le succès que connaissent le
tourisme vert, le Salon de l’Agriculture, les marchés de produits fermiers ou
biologiques, le retour à une gastronomie de terroir. Enfin, le monde rural a
trouvé son champion avec José Bové, leader du combat contre la mondialisation
et les OGM.

José Bové, le faucheur d'OGM.

169
III. LE TOURISME
¾ La France accueille chaque année plus de 70 millions de touristes : c’est la
première destination touristique avec les Etats-Unis. Allemands, Anglais,
Néerlandais, Belges et Italiens sont les groupes de visiteurs les plus
importants. La géographie et ses paysages, le climat, le domaine maritime
varié, l’histoire, le patrimoine et la culture expliquent ce succès.
¾ Les principales destinations sont :
ƒ Paris, l’ Île-de-France et la vallée de la Loire avec leur richesse
artistique, leurs châteaux et leurs parcs d’attraction ;
ƒ La Provence et la Côte d’Azur pour leur climat, leurs paysages, leurs
villages et une tradition de villégiature luxueuse (Nice, Cannes, Monaco) ;
ƒ Le Grand Ouest (Normandie, Bretagne, Vendée) pour la beauté de ses
côtes, ses immenses plages et ses sites historiques (plages du
Débarquement, Saint-Malo) et artistiques (Mont-Saint-Michel) ;
ƒ Les Alpes pour les sports de neige ;
ƒ Le Sud-Ouest pour ses côtes, les sports de glisse (surf, planche à voile)
et le tourisme religieux (Lourdes).
¾ La France a su aussi adapter son offre touristique : le Club Med a inventé
le concept de club de vacances pas chères et astucieuses pour un public
jeune ; le monde rural propose aujourd’hui un tourisme vert qui rencontre
toujours plus de succès.

Où vont-ils ?
♦ Monuments les plus visités : Notre-Dame de Paris (12 millions),
Centre Georges-Pompidou (6 millions), Louvre (6 millions), tour Eiffel
(5 à 6 millions), Cité des sciences de la Villette (3,5 millions).
♦ Parcs d’attractions : Disneyland (13 millions), Futuroscope (3
millions), Parc Astérix (2 millions).

Le parc Astérix
accueille 2 millions
de visiteurs chaque
année.

170
IV. UNE INDUSTRIE INNOVANTE
1. Les transports
Airbus, TGV (train à grande vitesse), Renault, Peugeot-Citroën…la France
occupe dans le domaine des transports une place de tout premier plan.
♦ L’aéronautique et l’aérospatiale connaissent des succès spectaculaires.
EADS est aujourd’hui le 3e constructeur mondial : avec Airbus et sa gamme
d’avions, et Ariane, premier lanceur européen, mais aussi avec des hélicoptères
et du matériel militaire.
♦ Dans le domaine des chemins de fer, le lancement du TGV et son succès
commercial ont été à l’origine d’un nouvel intérêt pour ce mode de transport.
TGV Sud-Est et Méditerranée, TGV Atlantique, Eurostar franco-britannique,
Thalys franco-belge forment la base d’un futur réseau européen de TGV.
♦ La France connaît également une grande réussite dans la construction
des métros : Mexico, Montréal, Le Caire, Athènes, Rio ont une métro français.
♦ L’industrie automobile est aussi un des secteurs les plus dynamiques de
l’industrie française. Renault et Peugeot-Citroën ont su s’adapter, se
moderniser et proposer des modèles attractifs comme la Clio, la Scenic,
l’Espace ou la 206. Ils exportent 50% de leur production.
♦ La France dispose de 80 aéroports, ce qui la met au premier rang
européen. Les deux aéroports de Paris (Roissy et Orly) assurent à eux
seuls plus de la moitié du trafic des passagers (8e rang mondial) et 85% du
fret. Roissy-Charles de Gaulle constitue une plate-forme de correspondances
pour le monde entier.
Sur les lignes intérieures, la compagnie nationale, Air France a perdu son
monopole et elle est fortement concurrencée par le TGV.

Le TGV (train à grande vitesse).

171
2. La communication
Partie en retard dans de nombreux domaines des industries de la
communication, la France est pourtant devenue un des opérateurs les plus
importants dans ce secteur.
Le téléphone mobile concerne aujourd’hui 30 millions de Français équipés de
portable et l’Internet progresse rapidement. Au côté de France Telecom, un
nouveau géant du secteur est apparu : Vivendi Universal, qui regroupe les
activités du téléphone, de l’Internet, de la télévision et des industries du
spectacle. C’est aujourd’hui le deuxième groupe mondial de communication.

V. UNE INDUSTRIE DE L’ART DE VIVRE : L’INDUSTRIE DU


LUXE
Place Vendôme pour les bijoux, rue du Faubourg-Saint-Honoré pour le prêt-à-
porter de luxe, avenue Montaigne pour la haute couture, on appelle ça le
triangle d’or. C’est là que se trouve réuni tout ce qui peut faire rêver et fait de
Paris la capitale qui a inventé le luxe. Aujourd’hui, le luxe est une industrie qui
rapporte beaucoup d’argent.
Chanel, Dior, Saint Laurent, Guerlain, Hermès, Vuitton, Fauchon, tous ces noms
sont synonymes de beauté, d’élégance et d’un art de vivre qui contribuent
beaucoup à façonner une certaine image de la France.
De nouveaux créateurs, de nouvelles boutiques d’art de vivre, de nouveaux
designers permettent à ce secteur du luxe de s’adapter aux nouvelles formes
de vie et aux nouvelles exigences de ce marché.
Cette industrie du luxe est aujourd’hui regroupée dans deux grandes
multinationales du luxe qui réunissent la mode, les parfums, les vins fins et
spiritueux, la distribution de luxe et le marché des objets d’art (LVMH dirigé
par B. Arnault et Pinault-Printemps-Redoute dirigé par F. Pinault).

Des logos de marques de luxe françaises.

172
▀ ACTIVITE 1 :
1. Quelles entreprises françaises connaissez-vous ?
Quel est leur secteur d’activité ?
2. Quelles sont les entreprises françaises dans votre pays ?
Quel est leur secteur d’activité ?
3. Quelles sont les 5 premières entreprises de votre pays ?
Complétez le tableau.

Société Secteur Ville


1
2
3
4
5

▀ ACTIVITE 2 :
Comparez la vie rurale et la vie urbaine dans votre pays. Laquelle préférez-
vous ? Pourquoi ?

▀ ACTIVITE 3 :
Plus de 72% des Français possèdent un téléphone portable en 2005 et on
estime que 20% des abonnés au téléphone mobile consultent Internet depuis
leur portable en 2007.
Le portable est-il aussi une forme de communication populaire dans votre
pays ?
Comment peut-on expliquer la rapidité d’adoption du portable et sa popularité ?

▀ ACTIVITE 4 :
1. Depuis plus d’un siècle, Paris est la capitale de la mode. Les collections de
haute couture et de prêt-à-porter qui y sont présentées deux fois par an ont
une influence internationale sur le style et la couleur des vêtements.
Quelle image de la France est ainsi créée ?
2. Lisez le texte intitulé « La mode passe mais le style reste » (Séquence 6,
séance 1, texte support 1) sur la vie de Coco Chanel.
En vous inspirant du texte, choisissez un créateur de mode français ou
marocain (Yves Saint-Laurent, Jean-Paul Gaultier, Christian Dior…) et réalisez
un exposé sur son parcours, sa vie, ses créations, son influence sur la mode et
la société…. Vous pouvez illustrer votre sujet par des photos, des documents….

173
SEQUENCE 6 SEANCE 1
TEXTE SUPPORT 1
«La mode passe mais le style reste.»
Le style de Coco Chanel est aujourd’hui mythique grâce à certains indices
identifiables entre tous : un parfum, le n°5, un tailleur, un sac matelassé, un
rang de perles, une chaîne autour de la taille… Comprendre ce qui les rend
toujours d’actualité, c’est revenir sur la démarche même de leur créatrice :
Coco Chanel a toujours tenu à son statut de femme émancipée, indépendante.
Sa mode relève avant tout du bon sens et du confort. Dès le début du siècle,
à une époque où la femme est encore trop souvent « objet », elle libère ses
mouvements et travaille son bien-être. Féministe avant l’heure, elle réduit le
vêtement à sa plus simple expression, son élégance est dépouillée. Paul
Morand, l’un de ses amis, décrit à merveille la « Chanel Touch ». Elle a inventé
« la pauvreté pour milliardaires, la simplicité ruineuse, la recherche de ce qui
ne tire pas l’œil. » Coco Chanel avant bien d’autres, aura affirmé que le propre
de la mode, c’est de souligner la beauté intérieure… Elle n’aura jamais cessé
d’être une révolutionnaire ; en 1909, à 26 ans, partie de rien elle commence
avec des chapeaux. Un an après, elle ouvre boutique rue Cambon. Première
audace : des tenues en jersey. La matière réservée jusque là aux sous-
vêtements, fait fureur. Viendront ensuite des ensembles pantalons, et dans
les années 20, la fameuse petite robe noire. Inspirée par ses amants, Chanel
adopte le chandail et le tweed, autant d’éléments empruntés pour la première
fois au répertoire masculin. Connaissant un succès phénoménal jusqu’à la
guerre, elle ferme au moment de l’occupation. Elle ne fait sa rentrée à Paris
qu’en 1954 et lance alors son célèbre tailleur. C’est le choc. La couture est
encore sous l’influence « new look », la taille bien prise et la jupe ample.
Décriée par la presse Coco Chanel tient bon. A sa mort en 1971, cette reine
de l’épure laisse derrière elle un empire…
Vogue.com

Coco Chanel a
révolutionné la mode
féminine.

174
SEQUENCE 7

LA VIE POLITIQUE

175
Séquence 7 : LA VIE POLITIQUE FRANCAISE

Séance 1 : LA VIE POLITIQUE

Objectifs • Distinguer les différentes forces politiques en France


• Identifier le système politique français
• Décrypter un dessin de presse politique
• Comparer l’attitude des électeurs à l’égard de la
politique en France et au Maroc

Durée : 2 heures

Matériel :
Support ¾ Logos des partis principaux politiques français
¾ Dessins de presse de Plantu dans le quotidien Le Monde
¾ Affiche électorale de la campagne de B. Delanoë, maire
de Paris
¾ Texte intitulé « Les jeunes et la politique ».
Prérequis : aucun

ELEMENTS DE CONNAISSANCE
I. L’ORGANISATION DES POUVOIRS
ƒ Le président de la République est le chef de l’Etat. Il est élu tous les 5
ans directement par l’ensemble des Français. Il réside au palais de
l’Elysée. Il veille au fonctionnement régulier de l’Etat, au respect de
l’indépendance nationale et des traités. Il nomme le Premier ministre,
préside le Conseil des ministres et peut dissoudre l’Assemblée nationale.
Il est le chef des armées, conduit la politique extérieure et, en cas de
crise grave, peut disposer des pleins pouvoirs. Le Président actuel est
Nicolas Sarkozy, élu en mai 2007.
ƒ Le gouvernement – c’est-à-dire l’ensemble des ministres – avec à sa
tête le Premier ministre conduit la politique de la nation. Il a sous son
autorité l’administration, la police et l’armée. Il est responsable devant le
Parlement. Il réside à l’hôtel Matignon.
ƒ Le Parlement comprend deux assemblées, l’Assemblée nationale et le
Sénat. 557 députés et 321 sénateurs discutent et votent les lois.

176
II. LES PARTIS POLITIQUES
La vie politique s’organise autour de 2 blocs : la gauche et la droite.
ƒ A droite, deux tendances dominent :
- L’UMP : créé en 2002, le parti est l’héritier du RPR (Rassemblement pour
la République) fondé par Jacques Chirac en 1976. Mouvement d’origine
gaulliste, c’est un parti conservateur. Hostile à une trop grande intervention
de l’Etat, il est en faveur de l’économie de marché.
- L’UDF : créé en 1978, ce parti se situe au centre-droit et rassemble des
courants de pensée attachés à une vision plus solidaire des rapports
sociaux.

ƒ A gauche, on trouve également deux traditions :


- Le Parti socialiste (PS), qui doit son renouveau à François Mitterrand,
était la première force politique du pays de 1981 à 2002. Il regroupe
plusieurs tendances. Il est très attaché à la notion de service public
(services administratifs, éducatifs, culturels) et au principe de l’école
laïque. François Mitterrand fut président de la République pendant 14 ans
de 1981 à 1995 et Lionel Jospin, Premier ministre de 1997 à 2002.
- Les Verts : ils regroupent un électorat jeune, urbain et intellectuel,
soucieux de cadre de vie, de respect écologique, de transparence
démocratique, et progressiste sur les questions de société. Il a participé au
gouvernement de la gauche plurielle de 1997 à 2002.
- Le Parti communiste (PC) est aujourd’hui en perte de popularité et n’a
plus l’influence politique, sociale et intellectuelle qu’il avait autrefois.

ƒ Aux deux extrêmes, des forces contestataires :


- Le Front National (FN) : parti d’extrême droite, il a été créé en 1972
par Jean-Marie Le Pen. Racisme et xénophobie sont à la base de son
idéologie. Il exploite les thèmes du chômage, de l’insécurité et du rejet des
immigrés. Partant de 1% en 1973, il a obtenu 18% des suffrages à l’élection
présidentielle de 2002.
- Lutte ouvrière (LO) et la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) :
organisations d’extrême gauche qui pensent que seule la révolution peut
faire tomber le capitalisme. Depuis 1974, Arlette Laguillier, porte-parole de
LO, a popularisé ces idées en France et a obtenu en 2002 5,70% des
suffrages aux élections présidentielles.
- Des questions de société peuvent faire naître des mouvements qui ont
une influence importante sur le comportement politique : ce fut le cas dans
les années 80 de SOS Racisme qui, avec son slogan « Touche pas à mon
pote ! » a mené un combat contre l’idéologie raciste du Front national.

177
178
III. LES RITUELS POLITIQUES

¾ Les élections constituent le moment le plus important de la vie politique et


démocratique. En France, elles ont lieu le dimanche et sont organisées en deux
tours. Si, au premier tour, un(e) candidat(e) obtient plus de 50% des votes, il
(elle) est élu(e). Dans le cas contraire, on vote une deuxième fois et le (la)
candidat(e) qui obtient le plus grand pourcentage de voix est élu(e).
ƒ L’élection présidentielle est celle qui mobilise le plus les Français : elle
est la plus passionnée, riche en coups de théâtre et rebondissements ;
les journalistes politiques observent et analysent les stratégies et les
tactiques des futurs possibles candidats ; les instituts de sondage
donnent régulièrement les chances de l’un ou l’autre des candidats. Le
moment clé de cette élection est l’unique débat entre les deux candidats
qui s’opposent au deuxième tour de l’élection. Cette dernière se gagne
parfois à quelques dizaines de milliers de vois près.
ƒ L’élection des maires des 36 000 communes de France est l’autre
élection qui mobilise les Français, car elle touche aux problèmes de vie
quotidienne et locale, de cadre de vie.

¾ Depuis 1986, les Français imposent par leurs choix aux élections une
nouvelle forme de gouvernement : la cohabitation. Ainsi, un président de
gauche a cohabité avec deux Premiers ministres de droite, et un président de
droite avec un Premier ministre de gauche. Comme si les Français refusaient la
division entre droite et gauche que voudraient leur imposer les partis
politiques.

¾ La vie politique passionne les Français. Elle fait l’objet de nombreux


débats dans la presse, à la radio et à la télévision. Les journalistes
politiques sont les journalistes les plus connus du public.

¾ Mais la vie politique est aussi objet de caricature. Elle a son champion pour
le dessin de presse, Plantu, dessinateur au journal Le Monde ; son
hebdomadaire satirique, Le Canard enchaîné, très attendu chaque
mercredi ; son émission de télévision, Les Guignols de l’info, tous les jours
sur Canal+.

179
Les présidents de la République

François Mitterrand, 1981-1995.

Jacques Chirac, 1995-2007.

Nicolas Sarkozy, président actuel


(depuis mai 2007).

180
Les dessins de presse de Plantu dans le quotidien Le Monde

La cohabitation vue par Plantu.

181
▀ ACTIVITE 1 :
1. Le système politique est-il le même dans votre pays ? Quelles sont les
différences
2. Dans votre pays, quelles sont les élections politiques les plus importantes ?

▀ ACTIVITE 2 :
A l’occasion des élections municipales de 2001, Bertrand Delanoë a été élu
maire de Paris. Faites l’analyse de son affiche électorale (le fond de l’affiche
est bleu) : quel est le slogan ? Quelle image est présentée du candidat ?

▀ ACTIVITE 3 :
Observez attentivement les dessins de presse de Plantu.
1. Identifiez les hommes politiques caricaturés.
2. A quelle prise de pouvoir récente fait référence le deuxième dessin ?
Sous les traits de quels personnages de bande dessinée cet homme est-il
représenté ? Quelle image ces représentations donnent-elles de lui ?
A quoi se réfère la devise inscrite au-dessus du dessin ? Quelle transformation
a-t-elle subi ?
Que vous suggère ce personnage? Que permet le dessin humoristique ?

182
3. A propos du quatrième dessin, qui sont les deux hommes politiques
représentés ?
4. Décrivez la scène représentée dans le cinquième dessin et identifiez les
personnages. A quelle configuration politique typiquement française cette
scène fait-elle référence ? Expliquez la. Dans cette configuration, quelle
fonction paraît désavantagée ?
5. A votre avis, quelle fonction ces caricatures remplissent-elles ?

▀ ACTIVITE 4 :
Lisez le texte intitulé « Les jeunes et la politique » (Séquence 7, séance 1,
texte support 1) et répondez aux questions suivantes :
2. Quelle attitude adopte la jeunesse française à l’égard de la politique ? Est-
ce comparable au Maroc ?
3. Les jeunes Marocains se passionnent-ils pour le débat politique ? Votent-ils
en masse ?
4. Quels évènements ont contribué à l’éveil de la conscience politique des
jeunes ?
5. Par quel biais les jeunes s’informent-ils principalement du scrutin ?
6. Partagez-vous les priorités affichées par la jeunesse française ?
7. Pourquoi 50% des jeunes pensent-ils que quelque soit le résultat de
l’élection, « les choses ne changeront pas vraiment » ? Qu’en pensez-vous ?

183
SEQUENCE 7 SEANCE 1
TEXTE SUPPORT 1
Les jeunes et la politique

Ils votent moins que la moyenne des Français. Ils ne font pas confiance
aux élus. Ils se sentent oubliés des programmes électoraux. Mais ils se
passionnent, malgré tout, pour le débat politique. Les jeunes, en France,
ont un rapport complexe à la politique. On est loin de l’engagement
militant des années 1960, mais l’image d’une jeunesse repliée sur sa bulle
et indifférente aux enjeux de société est tout aussi dépassée.

Quatre jeunes Français sur cinq ont une mauvaise image de leur classe
politique, selon un sondage Ipsos, réalisé du 23 au 30 novembre 2006, pour
l’association Graines de citoyens, qui regroupe plusieurs quotidiens nationaux.
Ils sont aussi nombreux (79 %) à penser que «les personnes qui sont élues
pour représenter les Français» ne sont pas «à l’image de la société actuelle».
87 % des 18-25 ans estiment que les politiques ne sont pas « à l’écoute des
préoccupations des jeunes ». Avec des résultats aussi tranchés, on pourrait
croire la démocratie française atteinte dans ses fondements mêmes. Et
pourtant, ce désenchantement ne se traduit pas par un rejet du système. Au
contraire, 79 % des jeunes interrogés par Ipsos jugent les partis politiques
«indispensables», et 80 % verraient d’un mauvais œil l’élection d’un président
de la République sans «aucune expérience gouvernementale».

Ils sont prêts à accomplir leur devoir


Le 21 avril 2002, 38 % des 18-25 ans se sont abstenus au premier tour de
l’élection présidentielle (près de dix points de plus que la moyenne nationale).
À quelques mois d’un nouveau scrutin présidentiel, ils se disent aujourd’hui
déterminés à accomplir leur devoir de citoyen (94 % selon Ipsos, 85 % selon
un sondage OpinionWay du 10 janvier 2007 pour le quotidien gratuit Métro et
Radio Classique). En décembre, les inscriptions sur les listes électorales ont
fortement augmenté, sous l’effet, notamment, de campagnes de mobilisation
menées par plusieurs associations auprès des jeunes de banlieues. Des stars
du cinéma (Jamel Debbouze) ou du rap (Joey Starr) sont allées inciter la
jeunesse issue de l’immigration à aller glisser un bulletin dans l’urne. Mr R,
rappeur de Combs-la-Ville a même écrit une chanson pour l’occasion : « Vote,
car c’est notre bataille, notre occasion / Vote, ils nous traitent de racaille, de
sauvageons / Vote, pour éviter de voir grimper les nazis / Vote, pour éviter un
autre 21 avril ».
Malgré tout, l’inscription sur les listes électorales n’est pas le remède miracle
contre l’abstention. Aux États Unis, en 2004, de nombreux jeunes s’étaient

184
fait enregistrer, encouragés par la campagne « Vote or die » (« Tu votes ou
tu meurs ») menée par le rappeur P. Diddy. Ça ne les a pas empêchés de
rester chez eux le jour de la réélection de George W. Bush…

Ils sont mobilisés


En France, trois événements ont contribué à un éveil de la conscience
politique de la jeunesse. La qualification de Jean-Marie Le Pen, le 21 avril
2002, au second tour de la présidentielle a fait descendre dans les rues des
dizaines de milliers de jeunes, dont de nombreux abstentionnistes.
Aujourd’hui encore, selon Ipsos, 72 % des 18-25 ans considèrent le Front
National comme « un danger pour la démocratie » (même si l’électorat du
parti d’extrême droite rajeunit). Le mouvement anti-CPE a lui aussi joué un
rôle de mobilisation des jeunes sur la scène politique. En faisant reculer le
gouvernement sur le Contrat première embauche, ils ont réalisé que leur voix
pouvait être entendue. Enfin, les violences de novembre 2005 dans les
banlieues peuvent également jouer sur le rapport des jeunes à la politique,
même si l’impact est plus difficile à évaluer.

Ils sont fatalistes


À l’approche de la présidentielle, on sent donc un léger frémissement. 83 %
des 18-29 ans interrogés par OpinionWay se disent intéressés par le scrutin.
Les jeunes s’informent sur l’élection ; assez peu, contrairement aux idées
reçues, sur internet (14 %, selon Ipsos), très largement par la télévision (72
%), ou les discussions, en famille (45 %), entre amis (34 %). Les priorités
affichées par la jeunesse sont globalement en phase avec l’opinion : le
chômage (45 %) et l’augmentation du niveau de vie (34 %), même si
l’environnement est davantage privilégié (31 %) et l’obsession sécuritaire bien
moindre (19 %). À quelques nuances près, le conformisme de l’électorat
«jeune» se retrouve aussi dans les intentions de vote. Ségolène Royal et
Nicolas Sarkozy sont les deux favoris des 18-25 ans, avec une légère avance
pour la première. La seule surprise vient d’Olivier Besancenot : 34 % des
personnes interrogées l’estiment « à même de répondre aux préoccupations
des jeunes » (contre 56 % pour la candidate socialiste et 44 % pour le
ministre de l’Intérieur). Il faut dire que le porte-parole de la Ligue
communiste révolutionnaire, 32 ans, est le plus jeune des candidats déclarés.
Un dernier chiffre illustre le rapport paradoxal des jeunes à la politique.
Même s’ils se disent massivement prêts à aller voter le 22 avril, 50 % d’entre
eux estiment que, quel que soit le résultat de la présidentielle, « les choses
ne changeront pas vraiment en France ».
Sylvain Biville, Le Français dans le monde, Mars-avril 2007 - N°350

185
186

Vous aimerez peut-être aussi