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(Kendra Massey, 2013) Etude Gestion Feux Vegetation Tchad
(Kendra Massey, 2013) Etude Gestion Feux Vegetation Tchad
• Le terme « feux de forêts », seule la zone méridionale sera concernée par l’étude aux
termes de l’article 13 alinéa 1 de la Loi N°14/PR/2008 du 10 juin 2008 sur la
terminologie du mot « forêt ». Cet article définit le mot « forêts » comme des
« espèces occupés par des formations végétales d’arbres et d’arbustes, à l’exclusion
de celles résultant d’activités agricoles ». Le Petit Larousse (2003) le définit à son
tour comme « formations végétales composées principalement d’arbres mais, aussi
d’arbustes et arbrisseaux », Larousse Agricole (1981) quant à lui, parle de « grande
étendue de terrain couverte d’arbres».
• Par contre pour le mot « brousse », le Tchad n’a pas une définition propre, car aucune
des lois relatives à l’environnement n’y fait mention. Le Petit Larousse (2003), le
définit comme « brousse égale à broussailles, une végétation caractéristique des
régions tropicales composées d’arbrisseaux, d’arbustes ». Cette définition concernera
la zone sahélienne du Tchad. Le terme « ressources naturelles » qui est assez large ne
saurait être utilisé en raison de sa complexité parce qu’elle inclut le sous-sol.
Pour une conformité et pour couvrir tout le territoire ou la grande partie puisque le sera
baptisé « Rapport National », nous utiliserons le terme « feux de végétation» ou « incendie
de végétation ». Ce terme est défini comme suit « Tout incendie de végétation
indépendamment de la source d’d’allumage, du dégât ou du bénéficie » ou bien « tout
incendie ou feu dont l’origine peut être connue ou inconnue quelque soit l’importance des
dégâts causés sur la végétation ».
Malgré les écosystèmes endémiques très précieux, le Tchad subit des conséquences très
considérables du fait. Chaque année et surtout en pleine saison sèche, toutes ses formations
végétales sont touchées par les feux de végétation attribués aux facteurs anthropiques. Ces
végétations sont menacées par des feux sauvages et incontrôlés et subissent la dégradation
successive des sols.
Les dégâts occasionnés par les feux de végétation arrivent un stade critique et sont la cause
d’une inquiétude confirmée certaines ONGs qui ont diligenté des études à ce sujet. La
documentation réelle sur les études des feux de végétation au niveau national reste très très
insuffiantes. Seules deux Régions celles du Mayo-Kebbi Est et du Chari ont fait l’objet des
études sur les feux de végétation proprement dites. Et, même dans ces deux régions, une petite
infime des localités sont prises en compte
4
Les feux de végétation détruissent la richesse du pays faute de maîtrise sufissante et des
moyens octroyés aux services en charge de l’environnement tout au niveau régional,
départemental, cantonal et villageois. Un fort pourcentage de végétation est brulé ainsi que le
stock des céréales entassés pour être battus, bannés avant de les déplacer ou mettre dans les
sacs. Il en n’est pas moins vrai qu’il manque de detéction et de lutte contre les feux de
végétation. Donc, parler d’une gestion des feux au niveau national, n’est que théorique. Il est
urgent d’établir et de diffuser au Tchad, un système efficace de lutte contre les feux sauvages
en s’inspirant des expériences d’autres pays (Sénegal, Mali, Madagascar, Niger, Indonésie,
USA, Canada, etc.) afin de les maîtriser dès detection. De cette lutte anticipée dans dans ces
pays permettra au Tchad de bénéficier du savoir-faire pertinent en rassemblant ces
nombreuses techniques et connaissances dèjà développées.
Outre cette fonction d’habitats de la biodiversité, les formations végétales jouent aussi un rôle
primordial dans la protection et la régulation de l’écosystème terrestre, elles procurent
également des valeurs économiques, sociales et culturelles au Tchad. Les ressources
forestières naturelles restent la source de subsistance d’une grande majorité de la population,
la population active occupée dans l’agriculture de rentabilité faible, le souvent de subsistance
représentant 80% de la population totale.
La destruction des écosystèmes forestiers est due aux pressions exercées par les activités
humaines comme la surexploitation des espèces forestières, les feux de végétation, le
développement des infrastructures. Mais la principale source de déforestation reste la pratique
des cultures sur brûlis, qui consiste à défricher espaces forestiers naturels en mettant le feu en
vue de l’extension des surfaces agricoles.
Les feux de brousse constituent une des causes de dégradation de l’environnement. A défaut
des données et des études sérieuses réalisées à partir de l’acquisition des données feux et
nuages, couvrant le territoire national par la voie des satellites, il est cependant difficile de
quantifier les superficies ravagées. Les feux sont essentiellement dus au renouvellement de
pâturage, à des opérations de nettoiement incontrôlées, au mécontentement individuel et/ou
populaire, à de pur vandalisme ou à des raisons liées au vol de bétail et provocation au flambé
de prix..
Ce présent rapport est le résultat du travail basé pour l’essentiel sur la documentation
existante au sujet de «feux de végétation ». Ce qui fait que tous les contours des feux ne
seront pas traités. Mais, il représente à partir des données et informations collectées une
compilation en la matière.
Cette publication a été dressée dans le cadre de la Coopération Technique entre le Ministère
de l’Environnement et des Ressources Halieutiques du Tchad et la FAO dans le domaine
forestier.
Introduction
1.1 Les feux de végétation sont des facteurs de façonnement des paysages de savanes
africaines. De nos jours, les scientifiques admettent que les feux jouent un rôle important
dans la structuration des paysages. Ils maintiennent en état, ou modifient la morphologie et la
composition spécifique du couvert végétal. A long terme, ils ont des effets sur les sols. Ils
déstructurent ceux-ci avec pour conséquences, l'érosion et les pertes de fertilités. Les
structures hydriques des sols sont perturbées entraînant ainsi un ruissellement accru, la faible
infiltration, le colmatage des bas fonds et la forte évaporation (VALEA, 2005).
1.2. Au Tchad comme partout en Afrique des savanes, la pratique des feux est inféodée au
mode de vie des populations. Les feux sont en effet utilisés dans le cadre des aménagements
de l'espace (gestion des pâturages, chasse, feux de nettoyage, etc.) et des pratiques agricoles.
1.3 L’importance accordée aux feux de brousse en Afrique se justifie également par le fait que
les feux sont employés par les gestionnaires des milieux à des fins environnementaux. Feux
de végétation qu’ils soient précoces, tardifs, d’origines agropastorales, accidentelles, ou
criminelles induisent toujours des impacts sur le milieu naturel, sur l’homme, sur la sécurité
alimentaire.
1.4 Au Tchad, le problème majeur des feux de végétation, est lié au peu de souci accordé à ce
phénomène. Ce problème ne se pose pas en termes d’interdiction ou d’autorisation des feux
de végétation mais, l’on note qu’ aucune étude n’est faite sur les dégâts occasionnés par les
feux sur les formations végétales, les biens et la faune alors que le pays compte neuf forêts
classées, des réserves et trois parcs nationaux qui sont annuellement parcourus par les feux.
Malheureusement, aucun inventaire sur ce plan n’est fait.
1.5 La présente étude fait une compilation des connaissances documentaires existantes et
prospecte quelques lignes d’actions à envisager pour ne serait ce que commencer à
s’intéresser au phénomène.
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Le Tchad avec ses 1.284.000 Km2 et une population de 9,3 millions d’habitants est situé au
centre septentrional du continent entre les 7ème et 24ème parallèle de latitude nord et les 13ème et
24ème méridien de longitude Est. Nouveau producteur du pétrole depuis 2003, le Tchad est
caractérisé par son enclavement intérieur et extérieur, sa diversité linguistique, culturelle et
ethnique. Selon l’Indice de Développement Humain (IDH) du PNUD, le Tchad est classé au
rang 173e sur 177 pays et près des deux tiers des habitants vivent en dessous du seuil de
pauvreté.
Le relief du Tchad est très accidenté : des plaines alternent avec les montagnes plus ou moins
hautes. Dans l’ensemble, il se présente sous forme de dépression bordée des zones
montagneuses.
Le climat de la zone est de type sahélien. Les conditions climatiques ainsi que leurs actions
sur l'état et la nature de la végétation, constituent des facteurs déterminant pour les feux de
végétation. Les éléments qui déterminent le climat et qui entrent en compte dans la
propagation des feux sont (i) le vent par sa direction et sa force ; (ii) les précipitations pour
leurs effets indirects sur l'état et la nature de la végétation ; (iii) l'humidité relative qui agit sur
l'humectation du combustible et ; (iv) l'influence des températures sur les feux.
• Les vents
L’harmattan et la mousson sont les vents qui soufflent dans la zone.
L’harmattan est un vent de saison sèche. Il est chaud la journée et frais la nuit. Il a un effet
desséchant sur la biomasse végétale et accentue l’effet des températures élevées. Cela favorise
les feux qui sont intenses et violents du fait de l'assèchement et du réchauffement des
végétaux. Il agit également sur la direction des feux et participent à la progression plus ou
moins rapide des feux,
La mousson quant à elle est un vent humide qui s’installe progressivement à partir de mai et
s'épuise vers les mois de septembre et d'octobre. Son arrivée marque le début de la saison
pluvieuse et de facto un accroissement de biomasse favorable à un éventuel feux de brousse.
La zone de rencontre entre ces deux masses d’air d’origines différentes, appelée Front
Intertropical (FIT) ou Equateur Météorologique, détermine les saisons.
En effet, la plus ou moins forte remontée du FIT vers le Nord a une importance capitale sur
le régime climatologique car de ce mouvement, dépendent le début et la fin de la saison des
pluies.
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• Les précipitations
Les précipitations sont variables aussi bien dans le temps que dans l'espace au Tchad. Pendant
la saison pluvieuse, la végétation est à son optimum. Mais la teneur en eau ne permet pas une
mise à feu du potentiel végétatif. La saison sèche par contre, présente une végétation plus ou
moins sèche permettant au feu de passer.
• L'humidité de l'air
Elle traduit la saturation en eau de l'atmosphère. Elle est variable avec l'alternance des saisons.
En saison pluvieuse, l'humidité relative croît (supérieure à 50%) du fait de l'influence de la
mousson. De novembre à Mai, elle est faible (inférieure à 40%) du fait de l'air sec des alizés.
L'action de l'humidité de l'air sur les feux consiste à humecter le combustible et à rendre
difficile le départ et la propagation du feu. L'humidité relative peut favoriser également la
propagation des feux surtout en saison sèche lorsqu'elle est faible.
• Les températures
Les températures présentent également une variation saisonnière même si l’on constate que
toute l’année, l'ensemble du pays jouit de températures élevées. Les plus fortes chaleurs se
situent pendant la saison sèche, entre mars et mai, où la température maximale absolue diurne
peut s’élever au dessus de 40°C. Les températures chutent par contre pendant les mois de
novembre à février.
Ces variations des températures influent également sur l'état du combustible. Elles peuvent
participer au refroidissement ou au réchauffement du combustible. Indirectement, elles
influencent certains paramètres climatiques comme l'humidité de l'air. En général, plus la
température est forte, plus le feu est violent.
L’espace tchadien est à 50% en zone sahélienne et 10% en zone soudanienne. La zone
soudanienne concentre 50% de la population.
1.2 Hydrologie.
L’essentiel du réseau fluvial national est constitué de deux fleuves : le Chari, long de 1200 km
prend sa source en territoire centrafricain et le Logone, 1000 km naît au Cameroun. Les deux
fleuves forment un confluent proche de N’Djaména et cheminent ensemble sur près de 125
km pour se déverser dans le Lac Tchad. En plus de ce principal Lac, il existe les lacs Fitri Iro,
Léré, Tikem, deux lacs Ounianga, tous doux et de moindre importance. D’autre part, le lac
Tchad reçoit certains cours d’eau dont les plus importants sont Batha, Barh El-Gazal, Barh
Aouk, Barh Keita, Mandoul, Pendé. Malgé la présence de ces fleuves et cours d’eau, ces
sources ne parviennent pas freiner l’évaporation du Lac Tchad. Des ressources en eau
renouvelables évaluées à 45 km³/an. Le volume prélevé chaque année est de l’ordre de 1,27
km³, dont 2/3 prélevés dans les eaux de surface, et 1/3 dans les eaux souterraines (en grande
partie dans un aquifère non renouvelable) ;
Il convient de remarquer qu’à cette diversité de milieux et des conditions, est associé une
diversité faunique et floristique remarquable. Les espèces de faune les mieux connues sont
chez les mammifères, les oiseaux, et les poissons : 131 espèces de mammifères (UICN), 532
espèces d’oiseaux dont 354 résidents, 117 migrants paléarctiques et 260 migrants afro
9
tropicaux (Bororo & demey, 2001)1 ; la faune de reptiles et de batraciens n’est que
partiellement documentée.
L’environnement tchadien se caractérise par un milieu naturel fragile, soumis à des aléas
climatiques et conjoncturels et à une pression anthropique non maîtrisée (épuisement des sols,
utilisation non rationnelle des ressources, destruction de la grande faune, transhumance non
régulée dans un contexte de conflits ethniques). Dans ce contexte, l’agriculture de faible
rentabilité et le plus souvent de subsistance utilise des techniques rudimentaires dont les feux
de brousse qui constituent un facteur majeur d’accélération de la diversification. Chaque
année ces ressources naturelles font l’objet des conflits intercommunautaires
Le secteur privé
L'exploitation, la transformation et la commercialisation des ressources naturelles sont de plus
en plus effectuées par le secteur privé. C'est ainsi que la collecte et l'exploitation de la gomme
arabique (Acacia senegal) fait l'objet d'une vive concurrence entre les entrepreneurs
Tchadiens associés à des hommes d'affaires étrangers. Le secteur privé Tchadien est dominé
par l’informel. Cependant quelques institutions représentatives du secteur formel sont
opérationnelles.
Même s’il n’existe pas à l’heure actuelle un code nationale consacré à la gestion des feux de
végétation, de ces textes énumérés quelques articles y sont consacrés dans le cadre de gestion
des feux. La Constitution du 31 Mars 1996 dans ses articles 47 modifiée et suivants y fait par
l’utilisation du terme « Environnement ». De tous les autres textes mentionnés : sur le régime
domanial et foncier, sur le régime de la faune, sur le régime des forêts et Les textes sur le
régime de la pêche, la Loi Cadre sur l’Environnement (des articles 23 à 30 ainsi que les
articles 37 à 40) dont les premiers traitent de la protection de la faune te flore et les dernier de
la protection de l’air et de l’atmosphère. Aussi les textes internationaux sur l’environnement
n’en demeurent pas moins. La Loi 14/PR/2008 du 10 juin 2008 portant régime des forêts, de
13
la faune et des ressources Halieutiques consacre huit (8) articles à la gestion des feux. De
l’article 56 à l’article 60, il est traité la question de la prohibition, les conditions de mise à
feux de la végétation, de la collaboration de la population riveraine et des techniciens appelés
à gérer les feux. Aussi, la Loi 904/PR/2009 du 6 août 2009, si bien ne traitant pas
spécialement de la gestion des feux de végétation mais en donnant les définitions de certains
mots tels que : environnement, pollution, nuisance, nuisance olfactive et dommage écologique
n’a pas non plus passé sous silence ce sujet.
Le Tchad comme beaucoup des pays d’Afrique a élaboré des lois et autres textes pour une
bonne gestion des ressources naturelles. Force est de constater que ces textes bien étoffés
restent de la littérature grise. Les principales observations à faire aux plans législatifs et
réglementaires sont de cinq ordres :
1. L’insuffisance des ressources financières et humaines pour le suivi effectif de
l’application des textes.
2. le déphasage et la grande lenteur dans le processus d’élaboration et d’adoption des
textes d’application de ces lois.
3. la méconnaissance de ces lois et leurs textes d’applications ainsi que d’autres ne sont
accessibles et connus que par une minorité des acteurs, notamment au niveau
déconcentré et décentralisé. Ce qui traduit leur non application effective sur le terrain ;
si des dispositions ont été théoriquement prévus pour assurer le suivi évaluation de
l’application de ces textes, dans la pratique elles ne sont pas encore suffisamment mises
en œuvre. Même parfois une grande méconnaissance des techniciens qui sont sensés
être les premiers à appliquer.
4. Certains ayant comme rôle conseillers vulgarisateurs de ces textes, pratiquent la
répression et créent une méfiance entre eux et les communautés rurales. Ceux-ci en
l’absence de l’agent de répression y mettent les feux de végétation ;
5. Parmi ces lois aucunes d’entre elles ne traitent uniquement de la gestion des feux de
végétation.
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Conformément aux tâches du consultant identifiées dans les termes de références, le travail
s’est déroulé comme suit :
Les entretiens avec les responsables des projets, personnes ressources et ONG ont tourné sur
les points suivants : les informations sur les aspects techniques, juridiques et institutionnels,
les causes des incendies, les facteurs de risques, les modes locaux de gestion de feux de
brousse, les actions mises en œuvre pour lutter contre les feux de brousse (prévention,
prévision, lutte, réhabilitation). Il n’a pas toujours été possible de rencontrer directement les
responsables du projet. Dans ce cas le consultant s’est appuyé sur les responsables de services
ou de cellule suivi – évaluation des institutions ou départements ministériels concernés.
• Préparation de l’atelier
Il s’agit de préparer les différents documents essentiels nécessaires à l’organisation de
l’atelier (la mise sous PowerPoint des présentations, la documentation à l’attention des
participants,…)
Atelier
Il s’agit enfin ici de recueillir les informations pertinentes issues de cet atelier pour la
finalisation du rapport.
Ainsi, le consultant, sur la base des éléments d’information collectées auprès des centres de
documentation, à celles des institutions telles que la FAO, la Direction des Forêts et de la
Lutte contre la Désertification après analyse prospective sur ‘état des lieux sur le sujet, une
stratégie de gestion des feux de végétation au Tchad ainsi que des recommandations sont
faites.
3.2 Etat de lieux des politiques environnementales sur les feux de végétation
3.1.1 Contraintes majeurs favorisant l’utilisation des feux de végétation
Ces contraintes constituent les motivations profondes des incendiaires. Les principales
identifiées:
• Faible perception et/ou prise de conscience des phénomènes de dégradations des
ressources forestières et fauniques par les populations (manque d’information, de
motivation, de concertation) ;
• La capacité limitée de mise en valeur durable des terres et des eaux ;
• La faible productivité des ressources existantes ;
• Abandon progressif de la jachère et raccourcissement de sa durée ;
• La faible capacité d’adaptation des paysans à d’autres systèmes de production ;
• La faible capacité biologique et la grande vulnérabilité de l’environnement.
3.1.2 Les causes essentielles d’ordre politique, juridique et institutionnel sur les feux de
végétation
• Le non prise en compte de la dimension des feux de végétation dans les lois, décrets et
ordonnances relatives à la gestion de l’environnement ;
• l'absence de sensibilisation suffisante sur les méfaits des feux de végétation;
• la plupart des textes de lois édictés avant l'indépendance sont tombés en désuétude et
par conséquent inadapté à la situation actuelle. Ces lois ne traduisent plus les réalités
d'aujourd'hui ;
• beaucoup des textes de lois et règlements sont pris en dehors de toutes considérations
législatives et socioculturelles, ce qui ne permet pas l'adhésion libre et spontanée des
2
Ministère de Développement Rural
3
Ministère du Plan et du Commerce
4
Association pour la protection de l’Environnement. 1992. Compte rendu de la mission de la délégation de
APPE dans la Préfecture du Mayo Kebbi. 6 P.
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populations et de tous ceux qui sont concernés par manque de concertation et de
compréhension. Il en découle des abus par ignorance et défis;
• l'insuffisance des moyens humains, matériels et financiers nécessaires à la mise en
application des textes de lois, cas notamment de poursuite d'infractions.
• absence de coordination intersectorielle avec comme conséquence que les institutions
agissent de façon isolée et cloisonnée. Certes, des collaborations existent mais elles
sont informelles et dépendent de la bonne volonté des acteurs, donc pas structurées et
partant fragiles ;
• manque de sensibilisation des Ministères et d'autres intervenants sur l'impératif de la
protection de la biodiversité.
3.3 Typologie des feux de brousse et les principaux acteurs
Il est à noter que les feux tardifs peuvent être incontrôlés. Lorsque c’est incontrôlé, ils
surprennent en pleine saison sèche ou à la fin de celle-ci mais, bien avant les premières
pluies. Ils causent d’importants dégâts sur la végétation.
5
DJEKOTA Christophe NGARMARI. 2009. Etat des lieux en matière d déforestation au Sud du Tchad : cas de
16 villages pilotes sur l’axe Moundou-Doba-Koumra-Sarh. 39 p.
19
• Les agriculteurs brûlent les tas constitués après abattage pour dégager le terrain,
fertiliser les sols et obtenir une meilleure récolte. Cette méthode est ancrée dans
l’esprit des populations et peut difficilement être interdit dans les conditions actuelles
de l’économie tchadienne. Ils en pratiquent comme outil de défrichement.
Malheureusement, les feux de défrichement ne sont pas toujours bien contrôlés, et
bien souvent pour un petit champ défriché ce sont des milliers d'hectares qui partent en
fumée.
En fonction de matériel incendié, il est distingué trois types de feux de forêts : les feux de sol,
les feux de surface, et les feux de cime.
• Les feux de sol brûlent la couche superficielle d'humus de la forêt mais pas la
végétation haute.
• Les feux de surface brûlent les broussailles et la litière des forêts.
• Les feux de cime se propagent au sommet des arbres ou des buissons par transmission
de chaleur.
3.4 Le contrôle de l’usage des feux de brousse par les principaux acteurs
Pour la protection des biens et des personnes, les feux étaient surveillés et maîtrisés. Au cas
où un feu soudain advenait, tous les habitants des villages situés sous la direction du feu sont
invités par leur chef de terre à délimiter pendant la nuit « des bandes coupe feu » pour
empêcher ou atténuer les impacts négatifs sur les ressources naturelles à proximité des
villages (conservation de la paille pour confection des habitats, foins pour les animaux,
jachères, régénération des espèces floristiques etc. .). Les dégâts sur les biens naturels
(végétation et faune) étaient moindres et l’auteur de cette mise à feu anticipée paie au chef de
terre une amende dont la nature est fonction du terroir concerné.
Les biens familiaux et individuels sont sous la protection des familles. En cas de perte de
biens ou mort d’homme occasionnée par un incendie involontaire, la famille victime n’en
réclame aucun dommage et intérêt. Toutefois, l’auteur de ce feu est à l’occasion du culte du
«vuntilna», sanctionné par le chef de terre.
De nos jours, le milieu Musey est totalement bouleversé vis-à-vis de la pratique cultuelle du
feu. L’école, le christianisme et l’Islam ont créé un contraste d’idées par rapport aux us et
coutumes, faisant perdre aux jeunes « Museys » ces valeurs culturelles précieuses.
Dans le canton Gounou (ouest de la Kabbia), le chef de terre organise chaque année au mois
d’octobre la fête annuelle de « vuntilna » appelée « Kôdoma » à Dogui. Un rituel par une
mise à feu est organisé. « C’est un moment ultime de paix sur l’étendue du terroir de
Gounou où les familles se réconcilient et aucun homme n’agresse un autre homme, ni sa
femme et vis versa ». Les incendies culturels de végétation étaient autorisés de façon
consensuelle entre les chefs de terre. Après le culte de « vuntilna » de Gounou, il s’en suit les
autres mises à feu pour la chasse prolifique dans plusieurs autres terroirs relevant de ces
circonscriptions.
Pendant le rituel du « vuntilna », le moment est opportun pour chaque famille d’implorer la
bénédiction au sein des familles: « les femmes jettent aux carrefours de routes la cendre et la
fibre restant de l’extraction de la sauce longue issue du Grevia mollis pour chasser des
démons faiseurs des maladies, les portes des maisons et greniers demeurent ouvertes pour
que l’esprit de la prospérité y entre, la paix, etc. ». Le Musey estime qu’après que la la
campagne agricole ait tiré à sa fin, il faudra remercier Dieu (Lona). Si les récoltes sont
bonnes, pour qu’ils puissent en jouir sans danger ou l’implorer pour qu’il soit clément la
prochaine fois si les récoltes sont mauvaises.
6
Le « vuntilna » est un rituel annuel, c'est-à-dire marquant la fin de l’année lunaire. C’est également le moment
de réjouissances aux seins des familles Musey après les récoltes des vivriers et de toutes sortes de cueillettes
(fruits, tubercules, miel, etc.). Ce moment est mémorable dans l’année chez tout le peuple Musey et correspond à
la fin octobre à novembre. Chaque famille peut inviter un proche, partager ses produits récoltés aux personnes en
situation de détresse (personnes âgées, femmes veuves âgées, distribution gratuite des boissons à base des fruits
et du mil pendant la journée de célébration de la fête vuntilna.
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généralement latéritiques, c’est les agriculteurs qui incendient souvent la brousse pour
refouler les éleveurs avec leurs troupeaux.
Le groupe Tupuri/Kéras
L’existence du feu de végétation est très ancienne chez les peuples Kéras et Tupuri. Chez les
peuples Tupuri, le Wang Doré est seul habilité à faire usage le premier du feu de culte, en
limitant l’espace à brûler pour le sacrifice. Sinon, aucune coutume Tupuri n’autorise la
pratique du feu de végétation en tant que telle.
Dans la pratique du feu cultuel, avant le sacrifice du Fèw-Houli, le Wa’ng Doré envoie son
adjoint (premier sacrificateur) auprès du Wang Fekné (résidant à Ourlargo/Cameroun) pour
fixer par un consensus la période d’organiser la cérémonie des de Féw-Houli et du Ménéh.
L’intérêt de protéger la végétation est manifeste chez les peuples Kéras et Tupuri pour la
simple raison qu’il y a dans chaque famille au moins une quinzaine de petits ruminants et une
paire de bœufs. « Brûler l’herbe tue les animaux ». Quand il y a feu de végétation, la
population intervient rapidement pour éteindre ou limiter l’extension du feu.
Les Tupuri et éleveurs transhumants fractionnent ainsi la brousse pour conserver le reste de
biomasse végétale au profit du bétail. Ils brûlent l’herbe watchaï non seulement pour
préserver le pâturage herbacé, mais surtout pour éviter et lutter en même temps contre les
maladies : L’épis de watchaï renferme une aiguille (piquant) qui blesse les animaux aux yeux
causant le larmoiement et perte de vue ; tandis que la cendre de watchaï maintenue au sol par
l’humidité encore forte colle aux sabots et guérit la fente des sabots (?)
Parfois, il est attaché une grosse branche d’arbre feuillée ou d’épineux à un chameau qui la
traîne à terre, faisant coucher les herbes et permettant ainsi aux hommes d’éteindre plus
facilement le feu.
Dans certains villages, il existe des règles selon lesquelles, tout le monde doit participer à la
lutte contre les feux de végétation. Celui qui n’a pas volontairement participé à lutte est écarté
par les autres voir soupçonnés.
3.4.2.5. Sensibilisation
Dans certaines localités où il existe des groupements, les membres font des campagnes de
sensibilisation auprès des populations.
3.4.2.6. Surveillance
Dans certains villages, des parcelles sont mises en défens par des groupements villageois.
Selon un emploi du temps soigneusement établi, les membres font à tour de rôle la
surveillance pour protéger les parcelles d’éventuels feux de végétation.
Dans les nouveaux champs, les arbres coupés sont mis en tas autour des souches puis sont
brûlés, le terrain est débarrassé des herbes et des arbres et les souches mortes ne porteront plus
de rejets pour assurer la pérennité de l’arbre qui a vécu. Ainsi le sol est mis à nu. Il est exposé
à l’insolation et à l’érosion, il se dessèche et la matière organique qui lui aurait donné un
humus bienfaiteur part en fumée.
Au niveau des sols, Masse (et al., 1997) 7 estime après expériences que « Le feu, qu’il soit
précoce ou tardif, modifie les états de surface et sensibilise le sol à la dégradation et à
l’érosion. La biomasse herbacée et le couvert végétal constituent de bons indicateurs pour
expliquer les effets des différentes pratiques du feu » et que « La production de biomasse
herbacée est significativement supérieure dans les parcelles sans feu et non pâturées par
rapport à tous les autres traitements (Dembélé 1996) ».
D’une manière générale, la végétation qui s’installe dans les espèces dégradés par les feux de
végétation s’accompagne d’une réduction de la richesse floristique et d’une augmentation
corrélative liée à l’aridité édaphique d’essences sahélienne, d’arbustes épineux et d’espèces à
cycle court. La tendance actuelle va vers une « sahélisation » de la zone soudanienne, de la
destruction du couvert végétal, la diminution du produit bois utile pour les divers usages.
Compte tenu des effets conjugués des sécheresses, surpâturage, feux de végétation, baisse de
la pluviométrie, etc., les formations végétales du Tchad connaissent une sévère dégradation
du couvert végétal et des sols conduisant à la mise en place d’un processus de désertification
dans plusieurs endroits (DJEKOTA, 2009). Les actions en cours pour limiter les méfaits des
feux de végétation ont montré leurs limites.
7
D. Masse, F. Dembélé, E. Lefrloc’h et H. Yossi. 1997 : Impact de la gestion des feux de brousse sur la qualité
des sols des jachères de courte durée dans la zone soudanienne du Mali. In. Soil Fertility Managment in West
African Land Use Systems. G. Renard, A. Neef, K. Beckerand M. von Oppen (Editors); Niamey, Niger, 4-8
March 1997
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• Zone sahélienne
Ressources ligneuses. La vulnérabilité des ressources ligneuses de la zone sahélienne
accentuée actuellement par l’action des feux de végétation entraînera sans doute une
régression progressive du couvert végétal. Aussi, si la tendance ne se corrigeait pas, la
désertification ne manquerait pas de s’installer à long terme. Ces dernières années, l’on
constate un dépérissement accru des ligneux et la fissuration des sols dans la zone.
• Zone soudanienne.
Ressources ligneuses. Les ressources ligneuses dans la zone soudanienne sont relativement
abondantes et variées. Elles subiraient moins les impacts des feux de végétation, compte tenu
de leur potentialité, si les populations riveraines n’y exerçaient pas une forte pression dans
leurs activités de production et dans la satisfaction de leurs besoins en énergie. Aussi, avec la
densité accrue de la population dans cette zone, 2 hbts/km² au Moyen Chari à 70,4 hbts/km²
au Logone Occidental, on peut craindre une exploitation intensive des forêts pour leurs bois et
une extension de plus en plus grande des espaces cultivés aux dépens des terres forestières
pouvant conduire à long terme à des poches de déforestation inexorables.
Les arbres, arbustes et les différentes herbes forestiers rares feront face à des problèmes et
conservation particuliers. Ces végétaux sont plus menacés de d’extinction si les feux
deviennent répétitifs. Ces nombreuses espèces rares ont des caractéristiques qui les mettent à
risque, comme l’exiguité des populations, la spécialisation de l’habitat ou aire de répartition
géographique limitée. Avec les feux de végétation, ces espèces rares pourraient aussi devenir
de plus en plus vulnérables aux espèces envahissantes. Ainsi en absence d’interventions
humaines, de nombreuses espèces d’arbres, d’arbustes et d’herbes pourraient disparaître.
Au niveau des arbres, arbustes et herbes, leurs différents genres et espèces se ne fleurissent
pas ni fructifient pas tous au même moment. Les feux précoces sont dommageables pour les
uns et bénéfiques pour les autres, tout comme les feux tardifs et vis-versa.
Les plantes, éléments vitaux de la diversité biologique, sont essentielles au bien-être humain.
En dehors des plantes cultivées, plusieurs milliers de plantes dans les formations végétales
peu connues revêtent une grande importance culturelle et un fort potentiel économique pour
l’alimentation, les soins, l’énergie, l’habillement et la construction de logements. En Afrique,
les plantes médicinales jouent un rôle traditionnel essentiel pour la santé des populations dont
environ 80% se soignent grâce à ces plantes. Cent douze espèces de 90 genres et 48 familles
sont utilisées pour soigner les enfants de moins de cinq ans du paludisme, des maladies
diarrhéiques et des infections respiratoires. Les principales familles sont les Combrétacées
(utilisées dans 19,6 % des cas) les Cesalpiniacées (11,7%), les Mimosacées (10,1%), les
Rubiacées (5,5%) et les Anacardiacées (3,8%). Les autres familles importantes sont
27
Arecaceae, Capparaceae, Elatinaceae, Pedaliaceae, Rutaceae et les Zygophyllaceae. Dans
certaines familles, plusieurs espèces sont utilisées. Ainsi 13 espèces de Cesalpiniacées sont
utilisées ainsi que 9 Combretacées, 8 Anacardiancées, 7 Rubiacées, 6 Mimosacées, 5
Euphorbiacées et 5 Papilionacées. Les organes des plantes sont récoltés en ville ou dans les
jachères et les formations naturelles voisines. Pour d’autres espèces, les zones de récolte sont
très éloignées entre 30 à 360 km (BASSIROU et al., 2009)8. Et, si ces feux de végétation
passaient avant la récolte, quel serait le sort de ces enfants ? Peu importe la période du
passage de ces feux. Car, certaines espèces de certaines familles fleurissent du début de la
saison sèche jusqu’à la saison des pluies. Pour les Anacardiacées et Annonacées, la floraison
se passe du début de la saison sèche à la fin de celle-ci. Par contre pour les Césalpiniacées,
Mimosacées et Combretacées, les espèces se comportent différemment tantôt en début de la
saison sèche, tantôt en seconde moitié et une autre catégorie en saison des pluies.
Les feux de végétation ont des impacts négatifs sur le maintien de la diversité biologique. Ils
provoquent la disparition des communautés/espèces suite à des perturbations physiques et
polluantes atmosphériques causant des altérations sur des arbres et arbustes, et le changement
dans la morphologie, l’adaptation, dans la présence ou la composition des différents types de
communautés (prolifération des espèces envahissantes). On assiste à la raréfaction de
certaines plantes utiles et à la prolifération des associations végétales inhabituelles à partir de
leur présence dans certains types de couverts.
La corrélation entre les changements climatiques et les feux de végétation semble évidente par
la pollution de l’atmosphère par l’émission de gaz carbonique, un des constituants principaux
des gaz à effets de serre. Ainsi les impacts à ce niveau peuvent être. GIEC 9 (2007) a conclu
que le réchauffement est un processus univoque, dû probablement à l’augmentation observée
dans l’atmosphère de gaz à effets de serre d’origine (…). Les forêts influencent à leur tour le
climat, en tant que sources de gaz à effet de serre lorsqu’elles sont détruites et comme puits de
carbone quand elles se développent ou s’étendent10:
8
Bassirou Belem et Pascaline SANOU NANA. 2009 : Plantes médicinales utilisées pour le soin des enfants
dans la ville de Ouagadougou (BF), Afrique de l’Ouest. In FLAMBOYANT. Août 2009. P-9-12
9
Groupe d’Experts Intergouvernement sur l’évolution du climat
10
Pierre Bernier et Dieter Schoene. 2009 : Adapter les forêts et leur gestion aux changements climatiques : un
aperçu. In Unasylva N°231/232 : Adaptation au changement climatique. P-5-11
28
Les feux de brousse contribuent à la réduction de la qualité de l’air à l’échelle locale et
régionale. La toxicité est aiguë et chronique pour les humains, la faune et la végétation. Ils
contribuent également au réchauffement planétaire (au changement climatique), aux pluies
acides et au smog.
L'effet de serre est la conséquence de la présence dans l'atmosphère de gaz dont le dioxyde de
carbone (CO2). Les forêts constituent des réservoirs stables de carbone, alors que les jeunes
plantations et forêts en reconstruction fixent le dioxyde de carbone de l'air sous forme de
carbone organique. D'autre part, les incendies et la combustion du bois correspondent à des
libérations de carbone dans l'atmosphère tandis que les usages qui prolongent l'existence du
bois en retardent la restitution. Le ralentissement de la déforestation, la lutte contre les
incendies et contre l'usage excessif des feux de brousse constitue des voies majeures pour
limiter, voire renverser les tendances actuelles.
3.5.1.5 La faune
Il est extrêmement difficile de déterminer les densités absolues des différentes espèces
animales peuplant les trois parcs nationaux, sept réserves de faune et une réserve de
Biosphère. Pour le Parc de Zakouma, un inventaire complet réalisé en mars 2009 11, montre
que la population de différentes espèces animales est en augmentation, ou du moins est restée
stable, à l’exception de la population d’éléphants. Eléphants 617, Buffles 6270, Girafes
(612), Hippotragues (686), Damalisques (1071), Bubales (1807), Cobe défassa (941),
Autruches (290).
Le braconnage a fait diminuer la population d’éléphants par rapport aux inventaires
précédents (dont celui de fin de la saison sèche de 2008) qui comptait 3500 individus. Il est à
reconnaître que ces troupeaux vont des va-viens entre le Tchad, la Centrafrique et le Soudan.
11
Sur 400 pieds (122 mètres) avec une bande d’observation de 300 mètres de large de chaque côté de l’avion
CESSNA 182, et une vitesse d’environ 180km/h.
29
Dans le plan de gestion du Parc National de Zakouma (2008) 12, il est affirmé que l’absence
des formations forestières denses limite la présence des primates et seules quatre espèces, le
babouin doguéra, le patas et le singe vert et grivet se rencontrent dans le parc.
Les feux de « saison sèche » constituent un élément structurant du fonctionnement des
écosystèmes soudano-sahéliens. Ils influencent la structure de la végétation, sa composition et
sa dynamique et régulent les cycles géochimiques de certains éléments minéraux en activant
la décomposition de la matière organique. Leur apparition, leur fréquence et leur intensité sont
essentiellement régulées par les facteurs climatiques et par la quantité de biomasse végétale
pouvant être brulées. Dans les aires protégées, les feux constituent un outil de gestion des
milieux naturels. Au PNZ comme dans la plupart des aires protégées d’Afrique
Subsaharienne, une politique des feux précoces a été mise en place. Ces feux, allumés en
début de saison sèche (octobre-novembre) permettant de brûler des herbacées (Graminées)
sèches tout en ayant tout ayant un impact faible (voir nul) sur les ligneux en raison de leur
teneur hydrique encore relativement élevée. Il est donc prioritaire de maintenir dans PNZ une
politique de feux précoces et d’en renforcer en la corrélant avec les données (dates, lieux et
surfaces brûlées) (DPNRFC, 2008)
Du fait du braconnage qui s’est amplifié et des pressions anthropiques sous forme
d’occupation anarchique d’espace touchant les habitats des animaux, le potentiel faunique du
Tchad a été suffisamment entamé pour compromettre le développement de l’écotourisme. Le
changement dans la disponibilité ou la qualité de l’habitat fragmenté par les feux de
végétation, l’obstruction des itinéraires, la mortalité directe ou le stress énergétique, ce qui
reste du potentiel existant dans la région, est en effet en voie de reconstitution.
Dans les aires protégées (Parcs nationaux, Réserves de Faune et de Biosphère), la mise en
feux pourrait faire des troubles de comportements aux animaux. Aussi, la fuite des animaux
pour se sauver ou se protéger pourrait créer des incidents et accidents. Par exemple, pattes
postérieures et/ou antérieures cassées, brûlés par les feux.
Allumé de façon précoce et intentionnelle sur les berges et dans les plaines inondables du
Logone et autres cours d’eau de la région, le feu de brousse peut rajeunir les pâturages, dont
les jeunes repousses sont fort appréciées du bétail. Mais il n’en demeure pas moins vrai que
chaque année, la région perd ainsi des millions de tonnes de matières organiques
indispensables au cheptel. Entre temps, il y a manque de pâturage et donc amaigrissement du
bétail.
12
Projet CURESS II. 2009. Dry season Serial Count, Zakouma National Park, 4-8 March 2009
30
Pour les pachydermes dont le régime alimentaire est varié (herbes, petites branches, écorces,
racines, fruits) avec 180 à 270 kg de fourrage par jour.
Les feux de végétation ont pour impacts primordiaux au niveau de pâturage, une réduction
importante des ressources fourragères. Cette réduction provoque à son tour deux séries
d’effets : tout d’abord la naissance d’une compétition pour l’accès aux pâturages et ensuite,
une augmentation de la longueur et la durée de la transhumance vers les terres agricoles du
sud, avec des risques accrus de conflits, et finalement l’émigration plus ou moins définitive de
groupes entiers d’éleveurs vers ces nouvelles terres d’accueil. Quant à la faune, une autre
possibilité qui est celle de la migration des animaux vers les zones limitrophes du Tchad où
les conditions seront les meilleures.
Par ces informations, il est de comprendre que les causes de changements des formations
végétales au Tchad évoluent dans un sens négatif. Et, qu’il convenable de déduire que les
écosystèmes connaissent une nette dégradation de leur état. Ainsi, des mesures adéquates
s’imposent afin de redresser la situation.
Les feux de végétation sont à l’origine de plusieurs perturbations sur le milieu biophysique
notamment tant pour la faune sauvage, domestique que l’homme:
• la diminution de la superficie totale des espaces forestiers
• l’insuffisance de la régénération naturelle ;
• la dégradation des sols ;
• la forte érosion éolienne;
• l’ensablement des différents cours d’eau comme le Chari, le Logone, le Mayo Kebbi
et
• autres;
• la perturbation et la modification des écosystèmes ;
• la prolifération d’espèces végétales inutilisables par le bétail et la population ;
• l’affectation des cultures lors de la floraison ;
• l’augmentation de la demande en eau ;
• la réduction des rendements ou l’échec des récoltes ;
• l’affectation des zones humides ;
• la perte de la diversité biologique ;
• les dommages aux habitats et autres infrastructures ;
• l’érosion hydrique des terres ;
Il existe le risque et la confrontation d'un aléa avec des enjeux. Les facteurs qui interviennent
dans le déclenchement et la propagation des feux de végétation sont multiples.
3.8.2.1. Le vent
Il joue un rôle important dans la formation et le développement des feux, car son action est
multiple :
• Il active la combustion par apport d'oxygène.
• Il accélère la progression en développant les flammes et en transportant les particules
incandescentes.
• Il dessèche le sol et les végétaux.
• Il est imprévisible, car sa vitesse et sa direction varient en fonction du relief.
• Il masque les contours du foyer en rabattant la fumée.
• Il accélère la vitesse du feu, et sa vitesse est aussi accélérée par le feu.
• Un feu local se déclare souvent pendant l’incendie à cause du changement fréquent de
la direction du vent.
3.8.2.2. La sécheresse
La sécheresse favorise les feux de forêts. Elle est due à:
1 La faiblesse de la pluviométrie.
2 La faible capacité de rétention d'eau du sol et du sous-sol (calcaire, siliceux).
3 La chaleur et au vent.
3.8.2.3. L’humidité
L’humidité des combustibles est capitale à considérer pour la maîtrise de l’incendie. En
général, les feux s’allument et se propagent lentement pendant la nuit, parce que les
combustibles absorbent l’humidité atmosphérique. L’air plus sec produit l’incendie plus vite
pendant la journée. Pour cette raison, l’extinction des feux est plus facile pendant la nuit,
tandis que l’on est enclin à lutter contre les feux pendant la journée.
3.8.2.4. Température
La température atmosphérique influence les combustibles, le vent, et la vitalité des l’équipe
d’extinction.
.
3.9. Végétation
Les différentes strates. Le risque de feu est davantage lié à l'état de peuplement de la forêt
(disposition des différentes strates, état d'entretien de la forêt, densité, teneur en eau...), qu'à
l'essence forestière.
La litière. Très inflammable, à l'origine d'un grand nombre de départs de feux qui se
consument lentement et sont difficiles à détecter.
La strate herbacée : D’une grande inflammabilité, le vent peut propager le feu sur de
grandes superficies.
La strate de ligneux bas : L'inflammabilité moyenne, ils transmettent rapidement le feu aux
strates supérieures.
La strate de ligneux hauts : rarement à l'origine des feux, mais quand elle est atteinte, il
s'agit d'un feu de cime qui se propage très vite sous l'effet du vent.
Les combustibles lourds : comme les grumes, les souches, et les branches sont assez
combustibles même s’ils brûlent tardivement.
Les combustibles légers comme les herbes, le feuillage brûlent vite et largement, ce qui
entraîne ensuite le brûlage des combustibles lourds. Les mauvaises herbes des plantations
claires ou les débris de coupe dans les forêts naturelles qui se dessèchent sont souvent très
inflammables. Ces combustibles légers et desséchés communiquent facilement les feux aux
combustibles lourds, une fois qu’ils
33
3.11 Le relief
Le relief joue un rôle primordial dans le comportement du feu :
Dans les montées, dans le sens du vent, le feu accélère sa progression.
Dans les descentes, il la ralentit, mais il peut se propager sur l'autre versant d’une colline lors
de sautes provoquées par le vent.
4.1 Conséquences et efficacité des actions mises en œuvres pour la lutte contre les
feux de végétation
Les modes locaux de gestion des feux de végétation identifiés font comprendre montre qu’il
n’existe pas une coordination dans la gestion des feux de végétation à l’heure actuelle. Dans
le cas de la culture jadis, la gestion des feux était une activité primée mais, la civilisation, le
modernisme et la religion ont participé à la disparition de ces pratiques. Ainsi, les actions
ayant été ne connaissent pas le plus souvent des succès. Les feux qu’ils soient précoces,
tartifs, d’origines agropastorales utiles et/ou accidentelles, criminelles ou encore
ethnoanthropologiques ont toujours des impacts négatifs.
Par contre, dans la gestion imformelle étant brusque la possibilité de tenir le coup reste
difficile. Si elle dure plus de deux jours, la fatigue, aidant les participants quittent aussitôt
quand leurs champs ou le lieu de l’entassement de leurs récoltes est hors du danger. Cette
lutte n’est jamais efficace.
Au niveau des paysans et éleveurs, les feux qu’ils soient précoce ou tardifs avec une origine
agropastorale et/ou accidentelle ou criminelle, ces feux sont toujours imprévus et lourds de
conséquences. Sauf, les feux dits d’origines ethnoanthropolgiques où il y a concertation au
préalable.
Chaque composante ci-dessus jouera un rôle important dans le succès d’ensemble du système
d’aménagement face aux incendies de forêts. L’inattention ou une mauvaise référence à l’un
d’entre eux pourrait mettre le système en échec.
35
Le plan d’aménagement contre les feux de végétation doit être établi pour chaque zone du
pays à préserver ou à protéger en tirant clairement les objectifs et les cibles, les zones
vulnérables à l’incendie selon les données disponibles sur les événements passés concernant
l’incendie ou sur l’analyse du danger d’incendie, les ressources disponibles, et les activités
existantes de maîtrise de l’incendie. Le plan doit être élaboré de façon systématique.
Pour ces groupes, ils doivent être sensibilisés par des séances diverses par les plaquettes de
sensibilisation en termes des affiches, publications, des séances audiovisuelles ou par
l’exécution de lois en cas de besoin.
Les activités de sensibilisation doivent être très bien organisées. Des discours épisodiques ou
la mise en place d’affiches çà et là ne sera pas suffisants. Les activités doivent s’organiser à
travers des programmes bien conçus qui touchent aux aspects de l’enseignement
communautaire, de la communication avec les communautés, et de l’installation de symboles
ou affiches avec des mascottes nationales (porte-bonheur) contre les feux de végétation. Les
programmes de prévention contre les feux de végétation dureraient pendant trois à quatre
années pour ne pas laisser ces communautés ou ces individus privés de sensibilisation. Ils ont
pour but la création d’opinions communautaires sur la prévention des les feux de végétation.
La participation des communautés et des ONGs est très importante pour la prévention et la
maîtrise des feux de forêts. Un programme de gestion concertée avec les communautés est
obligatoire pour la prévention des feux. Il se réalisera par le biais de démonstrations de
l’ensemble des systèmes efficaces de prévention, de détection, de communication, et de
maîtrise de l’incendie auprès des communautés, et ensuite par voie d’organisation d’équipes
des agents d’extinction des feux de végétation issus des communautés villageoises avec une
structure fixée et l’autorité appropriée.
Il serait important d’organiser un comité conjoint de lutte contre les feux notamment au
niveau régional départemental et régional en invitant les services gouvernementaux, les ONGs
ou d’autres organisations concernées pour élaborer des stratégies de sensibilisation, de
formation, et de direction des communautés rurales, du secteur privé ou d’autres secteurs
intéressés. Il serait également indispensable d’élaborer des procédés et des procédures de
prévention et de maîtrise des feux de végétation.
Il est important d’établir un plan de prévention et de maîtrise intégrée des feux de végétation
dans les villages ou dans les zones forestières en s’appuyant sur les données et les
informations disponibles.
Le dégagement des matériaux combustibles, facilement brûlés, est très important afin de
réduire les risques d’incendie. L’accumulation de litières doit être dégagée ou être réduit afin
de rompre la chaîne des combustibles. Les débris de coupe ainsi que la sciure de bois doivent
être réduits, tandis que leur utilisation par les communautés pourrait être préconisée. Ces
combustibles pourront être mis en valeur pour produire du compost, des copeaux, etc. Pour
cette raison, il faudrait encourager la fabrique des briquettes.
4.3.5 Élevage
Le pâturage donne souvent lieu à des feux de végétation. C’est pourquoi des mesures ci-après
s’avèrent adéquates afin d’éviter ces feux et la destruction successive de la végétation et du
précieux humus :
• Perfectionnement des systèmes d’élevage par l’amélioration des pâtures nourrissantes.
• Fourniture d’essences appropriées afin d’assurer un développement de pâtures variées.
• Réhabilitation des trouées et steppes en graminées.
La réglementation du brûlage doit être obligatoire sur les terrains communautaires afin de
prévenir les feux sauvages. Cependant, la modalité de sa réglementation n’est pas facilement
déterminée sans trouver des techniques de remplacement pour mettre une terre en culture sans
brûlage.
Une autre possibilité est d’interdire aux agriculteurs et éleveurs l’allumage des feux de
végétation sans exception. Si cette interdiction n’est pas concertée, son application serait
d’une contestation de taille. Il serait judicieux de vulgariser des techniques d’allumage des
feux de végétation précoces afin de limiter les feux incontrôlés. Et, ceci en fonction des
conditions locales.
Les patrouilles sur le terrain sont déficientes parce que la zone de surveillance permanente est
limitée et donc que la détection des zones à risques est retardée. Il faut considérer aussi les
coûts élevés des patrouilles à long terme par rapport à la construction de stations ou de tours
de guet sauf dans le cas de patrouilles volontaires de la part des villageois.
Il sera plus économe de faire travailler les patrouilleurs uniquement pendant la saison sèche,
propice à l’incendie, dans des groupes spécialement entraînés, et les employer à d’autres
travaux après la saison des feux, lorsqu’on peut déterminer la saison des feux. Par ailleurs, le
personnel d’autres secteurs serait en mesure de découvrir et de rapporter les événements
concernant les feux au personnel forestier dans le cadre de leur travail quotidien. Il faudrait la
concertation préalable entre les organismes concernés afin d’établir un système conjoint de
détection précoce des feux et l’établissement de rapports efficaces.
Par conséquent, les tours de guet sont recommandées pour remplacer les patrouilles plus
coûteuses. Cependant, les patrouilles pourraient être intensifiées sur des points hors de portée
visuelle des tours de guet.
40
4.4.4. Tours de guet
Les tours de guet représentent généralement le moyen le plus satisfaisant pour la détection des
feux et elles sont à même de remplacer progressivement les patrouilles de terrain. En outre,
l’existence de tours de guet pourrait faciliter la protection des forêts, car on aurait
l’impression d’être toujours surveillé. Les tours de guet sont en mesure de fonctionner comme
des stations, pendant les activités d’extinction de feux, pour y déposer des équipements et
permettre aux agents extincteurs de se reposer un moment.
Le procédé de détection commence par la mise en place d’une main d’œuvre aux
emplacements stratégiques identifiés par un poste d’observation pour la surveillance pendant
la saison des feux. Ainsi, les tours de guet pourraient être construites sur des lieux
stratégiques. Toutefois, on doit déterminer précisément les lieux de leur édification. Il serait
essentiel d’équiper les tours de guet d’appareils de mesure essentiels pour un fonctionnement
efficace, notamment : un altimètre, un GPS, une binoculaire robuste, des cartes, une boussole,
un instrument de mesure de direction et de vitesse du vent, et un détecteur de feux.
On aura besoin de calculer la hauteur de ces tours de guet avec précision. Il est impératif de
choisir la localisation appropriée pour ces tours de guet, et ensuite de déterminer leur hauteur
après identification des types des formations végétales ligneuses dans la région ciblée (comme
la circonscription forestière).
4.4.6. Communications
Les bénéfices divers de la détection de l’incendie ne pourraient pas être mis en place sans le
développement d’un système de communications efficace. On doit transmettre au personnel
compétent les informations concernant les foyers d’incendies détectés en vue de les maîtriser,
dès que possible, pendant qu’ils sont encore petits. Une communication efficace doit être
opérationnelle au moment de l’opération d’extinction des feux.
Les moyens simples de communications pour de courtes distances comprennent le signal par
une sirène, une cloche, un tambour, un sifflement, etc. La communication pourrait s’appliquer
pour des distances moyennes sous forme de messages qui seraient transmis aux responsables
soit à pied, soit à bicyclette, en moto ou en véhicule à moteur. Certains appareils tels que la
téléphonie sont d’une importance capitale. L’appareil radioélectrique (émetteurs-récepteurs)
est le meilleur appareil de communication mobile, utilisé par le patrouilleur ainsi que par
l’observateur depuis sa tour de guet.
Il est primordial d’établir de bons réseaux de communications pour chaque unité d’opération
par le téléphone, la télécopie, l’Internet, d’autres techniques informatiques, l’appareil
radioélectrique, la correspondance et la circulation d’annonces ou par d’autres moyens. Il est
nécessaire de déterminer une méthode convenable et réalisable de communication (et
d’estimer le temps de communication effective après la détection de l’incendie jusqu’à
l’intervention) pour chaque région en prenant en considération les ressources disponibles du
moment. On accorderait la préférence à la prévention et à la maîtrise précoce des feux au
41
niveau des villages dans les zones où il serait difficile d’établir des réseaux de
communications rapides.
Les points suivants rappellent les grandes lignes de principe dans la lutte contre l’incendie de
forêts :
• La lutte efficace contre le feu consiste essentiellement à s’attaquer aux lieux où les
feux risquent de se développer. Il s’agit de rompre certains côtés du triangle du feu.
o Refroidir la chaleur par l’arrosage d’eau ou de boue sur les feux.
o Étouffer l’oxygène par le pelletage et le jet de terre sur les feux.
o Éliminer le combustible par l’ouverture d’une allée (coupe-feu) ou d’un sentier
entre le feu et le combustible.
• Premièrement, arriver sur les lieux de l’incendie de végétation dès que possible et en
toute sécurité.
o Attaquer les flammes activement afin qu’elles diminuent.
o Rester sur les lieux de l’incendie pour confirmer que le feu est vraiment éteint.
o Ensuite, construire un coupe-feu, qui est une ligne de protection contre le feu
plus rapidement que la propagation du feu.
Étant donné que les conditions dues au déroulement de l’incendie de forêts changent sans
cesse, la planification de la lutte contre l’incendie implique un processus constant qui doit
faire attention aux changements de conditions afin que les résultats de la lutte contre
l’incendie s’améliorent.
La première option est adoptée quand l’incendie est encore petit. On opte pour la seconde
méthode dans le cas où l’incendie serait assez grand et trop chaud pour l’approcher. Cette
mesure a pour but l’atténuation de la chaleur et l’enraiement de la propagation du feu vers ses
flancs.
42
Lorsque le petit feu se propage dans des broussailles sur une colline et qu’il est trop chaud
pour être attaqué de front, on a besoin de commencer à maîtriser les flammes par-derrière et à
se déplacer vers l’avant par ses flancs et ensuite s’avancer vers son front à l’instant même où
l’incendie atteint le sommet de la colline. On pourra attaquer le feu directement par-devant
quand son front l’atteindra. L’incendie doit être maîtrisé avant que le feu redescende ou saute
sur l’autre flanc de la colline ou vers une autre colline.
La patrouille et la surveillance sont requises dans tous les cas d’incendie afin qu’on ne voie
aucune étincelle ou saute de feu. On doit prendre toutes les précautions sur les zones brûlées
ainsi que sur les zones environnantes libres de feu pour détecter la saute de flammes. La
patrouille et la surveillance ne seront requises que pendant quelques jours sur les
combustibles légers qui sont vite brûlés. Mais ils seront requis pendant quelques semaines sur
les formations de combustibles lourds. Il est impératif de trouver et d’éteindre les
combustibles restants qui brûlent encore ou les braises dans les zones de l’incendie afin de
prévenir un second feu ou sa propagation hors du coupe-feu. La patrouille et la surveillance
44
devraient s’effectuer pendant quelques heures, un jour ou bien quelques semaines après la
naissance de l’incendie.
L’utilisation de la terre ou de la boue est efficace pour l’élimination des braises. L’incendie de
surface pourrait être maîtrisé avec des rameaux aqueux ou mouillés. Ils pourraient refroidir les
flancs de flammes lors de la construction du coupe-feu. On peut battre les flancs directement
par le balancement des rameaux pour maîtriser les braises et les étincelles dans les zones
brûlées.
Au moment où l’incendie a lieu sur une pente raide, on creuse un fossé sur la partie la plus
basse afin de saisir les petites matières qui tombent vers le bas. Peut-être voudrait-on déplacer
le tronc brûlé vers le bas en vue de prévenir la propagation ou la saute du feu ou isoler le tronc
avec des pierres ou bien le faire rouler dans la direction du fossé déjà creusé. Si le tronc est
trop lourd, on ferait mieux de creuser un trou sous lui.
Alors que le feu commence à s’éteindre et à se refroidir, on coupe ou on scie la partie non-
enflammée du tronc. On doit faire ces travaux attentivement pour ne jamais produire
d’étincelles ou de sautes de feu qui causeraient un incendie autre part. Si assez d’eau est
disponible, on peut arroser les parties calcinées qui brûlent encore. En cas de pénurie d’eau, la
terre et la boue seraient utilisées pour toutes ces actions pour l’extinction du feu. Si on trouve
quelques arbres enflammés en même temps, il est recommandé de nettoyer les zones affectées
en dégageant les rameaux divers et d’autres matières combustibles. Dans les travaux
d’élimination de braises, on doit observer toutes les zones brûlées ainsi que tous les troncs
enflammés avec précaution en observant les fumées qui se soulèvent et ensuite secouer les
braises à la main avec de petits outils appropriés. On a besoin de cette activité pour confirmer
l’extinction réelle des feux avant de quitter l’emplacement.
Les arbustes plus hauts couvrent la surface étendue du terrain brûlé ou sarclé. L’incendie dans
cette formation végétale est pareil à celle des mauvaises herbes basses, bien que les langues
de flammes soient plus grandes. Beaucoup de fumée apparaît dans ce cas. L’extinction est
pratiquée directement contre les flancs de flammes en se servant de la terre, du sable, de l’eau
ou bien encore du feu (contre-feu).
Si l’incendie d’arbustes se propage vers le sommet de la colline, étant donné que les arbustes
représentent la formation végétale combustible qui est facilement inflammable et dans
laquelle l’incendie se propagerait largement et rapidement, il importe de pratiquer
l’élimination des braises et le traitement spécial d’autres matières combustibles lourdes telles
que les arbres pourris, les souches, les troncs, etc. Dans tous les cas il est impératif d’évaluer
la situation de l’incendie afin de déterminer les lieux dangereux qu’il est prioritaire d’attaquer.
Chaque lieu dangereux doit être maîtrisé pour retarder ou arrêter la menace de la propagation
des feux.
Les stratégies de gestion adéquate des feux de végétation décrites ici ne peuvent se réaliser
que sous-un programme ou projet de gestion des feux. Ceci permettra d’être bien équipé et
organisé pour la maîtrise des feux de brousse.
RECOMMANDATIONS ET CONCLUSION
Les feux de végétation constituent une grande menace pour la flore, la faune et l’homme au
Tchad comme dans les autres pays surtout lorsqu’ils ne sont pas maîtrisés. Or, la flore et la
faune sont un réservoir naturel pour l’agriculture et l’alimentation. Au delà de son utilité,
d’intérêt économique, social, scientifique, récréatif et esthétique, cette diversité biologique
mérite d’être durablement protégée.
Allumés précoces, organisés et contrôlés, tardifs, accidentels ou criminels, ils peuvent être un
outil de gestion certes, mais, produisent quand même des effets immédiats d’extinction d’un
grand nombre d’espèces et des effets sur le climat. Ils compromettent dans le développement
de ces êtres et la qualité des produits qu’on aurait pu en tirer (bois, jeunes pousses, guis,
fleurs, etc., par exemple). Les feux intensifs cuisent les couches arables du sol, accélèrent la
latérisation, diminuent l’activité biologique des sols. Par un encerclement et un cloisonnement
de l’espace, les surfaces brûlées précocement s’opposent à la naissance des grands incendies.
La gestion inappropriée des feux, avec une fréquence ou une intensité non souhaitable
conduira à une perte d’espèces végétales, à un changement ou à une réduction des structures
de végétation et, dans certains cas, une perte induite d’espèces animales. Au regard de ces
menaces, l’interdiction des feux de végétation ne serait-il une utopie ? Amener les populations
à mieux gérer la mise en feux ne serait-il pas une meilleure alternative possible?
La population tchadienne reste confrontée aux feux de végétation due au manque d’une
organisation et des infrastructures pour garantir la protection nécessaire contre les incendies.
Faut-il rester voir ces espèces disparaître et la population en insécurité ? Faut-il y rester de
voir les espèces disparaître et la population en insécurité ? Continuer à interdire et se montrer
plus sévères envers les paysans, les éleveurs, les chasseurs (…) qui ignorent les lois, décrets,
directives (…), interdisant les feux de végétation ? Attendre que l’augmentation de la
population et le manque de nouvelles terres à défricher fassent disparaître les feux de
végétation ?
Pour réussir, la lutte contre les feux de brousse doit être totale et basée sur une conscience
réelle des populations rurales des méfaits des feux. L'accent doit être placé sur la gestion des
risques et l’application des réglementations en vigueur (ou en cours d’adoption) en tenant
compte du transfert des compétences et des ressources forestières aux Collectivités
Territoriales Décentralisées (CTD). Ce transfert multipliera les responsabilités, les acteurs et
les moyens (financiers, matériels) pour la protection des forêts contre les feux de brousse et
leur gestion durable
La gestion efficace des feux suppose préalablement une bonne connaissance de ceux-ci. Ainsi
pour ce faire, il faut identifier les différents acteurs, fixer les règles de gestion et élaborer un
plan de gestion. Pour ce faire une gestion efficace des feux de végétation, nous proposons la
démarche suivante en 6 étapes :
• Connaissance de gestion des feux de végétation
Pour avoir une connaissance parfaite des feux de végétation, il y a lieu de mener des
séries d’études sur les feux de végétation dans chaque circonscription du Tchad. Celles-ci
permettront d’appréhender les connaissances locales empiriques, les méfaits sur les
utilisations des feux, les aspects ethnoanthropologiques. Ces différentes études spécifiques
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doivent être conduites par des spécialistes (forestiers, sociologues et anthropologues et
forestiers cartographes) qui pourront donner un profil de l’usage des méfaits des feux de
végétation pour donner des bonnes pratiques. Par la suite la mise en place d’un Centre de
Suivi Ecologique pour la Gestion des Ressources Naturelles (CSE) en terme de
Programme de Surveillance des Ecosystèmes Forestiers, Pastoraux et Halieutiques». Ce
projet, aura pour mission d’expérimenter et développer des méthodologies adaptées
d’identification de la dégradation des terres (sur plusieurs angles dont les feux de
végétation) et de suivi des ressources naturelles. Il doit être une structure permanente.
• Identification des différents acteurs : Pour une bonne planification sur l’usage des
feux de végétation, il est important de bien identifier les différents acteurs. Ces acteurs
peuvent être les usagers qui pratiquent les feux de végétation. Pendant cette phase, on
peut compléter les informations recueillies pendant la première étape. Ainsi, un
affinage les différents usages en identifiant d’une façon exhaustive les usages.
• Elaboration d’un plan de gestion ou d’actions : Après avoir identifier les différentes
causes de l’usage des feux de végétation, il est important d’établir un plan d’action. Ce
plan d’action doit définir les actions prioritaires pour sauver les pratiques de l’usage
des feux de végétation et les actions à long terme pour une gestion durable. Le plan
d’action doit prendre en compte l’aspect sensibilisation et formation, car l’un des
problèmes de gestion des feux de brousse est la méconnaissance des conséquences de
la mauvaise gestion des les feux de végétation sur l’environnement.
Recommandations
Etant donné que les feux de végétation ne constituent pas spécifiquement une nuisance, ils
peuvent être un outil bénéfique pour les habitats bénéfiques, les ressources bénéfiques, pour
réduire les menaces ou pour maintenir les valeurs culturelles. Les feux font partie des
pratiques agricoles forestières et utilisés jusqu’à ce jour. Nous recommandons pour une
gestion efficace des feux de végétation:
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Bibliographie
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p plus annexes
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