Marcel Leborgne
(Gilly, 1895 - Charleroi, 1978)
Figure emblématique du moder-
nisme à Charleroi, Marcel Le-
borgne y créera de très nombreux
édifices, des villas aux volumes
géométriques, des immeubles
à appartements évoquant les
grands paquebots,…
Ses créations sont dépouillées
de toute fioriture, mais sont
élégantes et pratiques. La
lumière y pénètre par de très
larges baies vitrées et de vastes
espaces intérieurs. L’austérité
des façades, souvent de cou-
leur blanche, est brisée par une
nouvelle maîtrise exceptionnelle
des courbes. «Constructeur ly-
rique», sa vision du Modernisme
est raffinée et élégante.
Suivant les réflexions à propos
du logement collectif du célèbre
architecte Le Corbusier selon
lequel « Là où naît l’ordre, naît
le bien-être », Marcel Leborgne
essaiera de répondre aux réali-
tés de la nouvelle société et de
ses besoins.
Il comprend l’intérêt et l’utilité
des immeubles à appartements
et imagine une «ville verticale»
avec des logements spacieux,
aérés, organisés, pratiques et
lumineux.
Classée en 1995, son œuvre
majeure, l’immeuble des Pianos
De Heug, en bordure des quais,
fortement dégradé, fera l’objet
d’une restauration en 2015-
2016.
PARCOURS PROPOSÉ
MODERNISME
ART DÉCO
PATRIMOINE
FR
CHARLEROI
Joseph André Marcel Depelsenaire
(Marbais, 1885 - Charleroi, 1969) (Ath, 1890 - Loverval, 1981)
Un architecte qui a marqué très Un des architectes les plus
profondément son empreinte célèbres de Charleroi, Marcel
dans l’horizon carolorégien de Depelsenaire met la modernité
l’entre-deux-guerres, c’est sans au service de la tradition.
conteste Joseph André. Cepen- On lui doit, le long des nouveaux
dant, s’il est plus proche du cou- boulevards arborés de Charle-
rant Art déco que du Modernisme roi, plusieurs habitations bour-
« pur et dur », il est difficile de geoises aux accents Art déco.
lui attribuer un style propre tant On lui doit aussi les premiers
il s’adaptait avec aisance à la immeubles à appartements
position sociale, aux ambitions tantôt d’influence moderniste,
et aux nouveaux besoins de ses tantôt d’inspiration hollandaise
commanditaires . un peu expressionniste, suite à
Il signera de nombreux chefs- son séjour en Hollande pendant
d’oeuvres aux codes extrême- la première guerre mondiale.
ment différents. Ainsi, il réalise- Séjour qui influença et façonna
ra des maisons familiales d’une sa carrière.
sobriété toute moderniste, aux Sa démarche est rationnelle
formes pures et dépouillées, ain- mais sans l’intransigeance de
si que des immeubles à apparte- certains de ses contempo-
ments aux façades haussman- rains. Il oscillera très souvent
niennes très travaillées, tout en à la frontière de l’Art déco et
courbes et ondulations. du Modernisme, en un mélange
Le point culminant de sa car- harmonieux typiquement régio-
rière est sans conteste l’hôtel nal.
de ville de Charleroi et son beffroi En cela, les œuvres de Marcel
classé au patrimoine mondial de Depelsenaire, et particulière-
l’Unesco (Voir dépliant consacré ment les réalisations carolo-
à l’hôtel de ville). régiennes, sont très person-
On peut remarquer que toutes nelles, parfaitement intégrées
les réalisations de Joseph An- dans leur époque, bénéficiant
dré sont uniques, différentes, des innovations apportées
parfois modernistes, parfois Art par la modernité, tout en té-
déco, parfois s’installant entre moignant d’un sens précis du
les deux courants. détail, de la finition, hérité du
temps passé.
Place Charles II, 14-15 - 6000 Charleroi
Editeur responsable : Christophe Ernotte, Directeur Général f. f. - Hôtel de Ville
CRÉATION : Office du Tourisme de Charleroi 2018
REPRODUCTION INTERDITE SANS L’ACCORD DE L’OFFICE DU TOURISME DE CHARLEROI
PHOTOS : Luc Denruyter, Jean-François Laurent, Gina Santin, Mireille Simon
et Marcel Depelsenaire.
paysage urbain de cette époque : Marcel Leborgne, Joseph André
www.charleroitourisme.be rice Hosdain et bien d’autres, trois grands noms marqueront le
Tél. : +32(0)71 31 82 18 maison.tourisme@charleroi.be Outre plusieurs architectes talentueux comme Léon Coton, Mau-
6000 Charleroi Tél. : +32(0)71 86 14 14
artistiques.
Gare du Sud Place Charles II, 20 - 6000 Charleroi
vont offrir des terrains encore vierges à ces nouveaux courants
INFO TOURISME MAISON DU TOURISME
au nord de la ville en bordure de nouveaux quartiers résidentiels,
OFFICE DU TOURISME DE CHARLEROI A Charleroi, les grands boulevards, particulièrement ceux établis
totalement.
à reproduire en série, tandis que le Modernisme les supprimera
déco choisira des losanges, des zigzags, des formes plus faciles
nouveau posait des ornementations en « coups de fouet », l’Art
les beaux jours de l’architecture, depuis le XVIIIe siècle. Là où l’Art
géométrique et stylisé, tout en gardant l’esprit décoratif qui a fait
L’Art déco, quant à lui un peu plus modéré, s’exprime par un style
tionnalité du bâtiment et à l’apport de lumière dans les intérieurs.
ornement et l’importance est accordée essentiellement à la fonc-
plète avec le passé. Cette architecture est dépouillée de tout
style, très sobre, aux lignes et formes pures, est en rupture com-
Le Modernisme réinvente entièrement l’architecture. Le nouveau
architecturaux vont se développer : l’Art déco et le Modernisme.
C’est dans ce contexte économique et social que deux courants
le béton armé, qui permet de construire à moindre coût.
les couches de la société grâce aux nouvelles techniques, comme
Les architectes vont œuvrer pour répondre aux souhaits de toutes
périphériques plus verdoyants comme, par exemple, à Loverval.
demande, selon la disponibilité des guides spécialisés.
à s’éloigner des centres villes pour s’installer dans des quartiers
exemples de l’Art déco et du modernisme peut être 
organisé sur
à une meilleure qualité de vie, tandis que la bourgeoisie commence
Pour les groupes, un tour de ville à pied jalonné des plus beaux
une nouvelle manière d’habiter. Le prolétariat accède petit à petit
inscription. l’industrialisation bousculent les habitudes de travail et amènent
par la Maison du Tourisme du Pays de Charleroi et accessibles sur nant social majeur. La société est en mutation; les progrès de
Des visites guidées pour individuels sont organisées à dates fixes Les deux décennies, de 1920 à 1940, sont marquées par un tour-
TOURS GUIDÉS ENTRE-DEUX-GUERRES
Départ, gare de Charleroi Sud
1. pont Roi Baudouin – Garde-corps
Malgré les nombreuses modifications urbaines des dernières décennies,
une partie des éléments décoratifs du pont enjambant la Sambre devant
la gare du Sud ont survécu. L’ornementation en bronze des garde-corps
et des luminaires, aux motifs géométriques de deux cercles entremêlés,
est très représentatif de l’Art déco. Certaines parties de ce garde-corps
sont malheureusement dégradées.
2. quai Arthur Rimbaud - Pianos De Heug, Marcel Leborgne, 1935
Une des œuvres majeures de l’architecte. Des volumes très étudiés, des
lignes très élégantes, une courbe omniprésente sur la façade et un élan
vertical marqué par la colonne abritant la cage d’escalier. Les larges fe-
nêtres laissent entrer un maximum de lumière. Ce magnifique immeuble,
altéré par les années, est l’objet d’une restauration minutieuse.
3. rue de Dampremy, 74 - Marcel Depelsenaire, 1937
Cet immeuble à appartements est construit à l’angle de deux rues avec
de larges façades tout en ondulations. L’ensemble du bâtiment, avec
l’envolée verticale démarquant l’angle et l’utilisation presque unique de la
brique rouge, évoque l’architecture expressionniste, chère à l’architecte.
4. boulevard Audent, 11 - Joseph André, 1922
La façade de cet immeuble à appartements allie un mouvement d’ondu-
lation sur la façade et une ornementation savamment disposée sous les
fenêtres. On y retrouve de riches ornements végétaux évoquant encore
la tradition du XIXe siècle, mais contre-balancés par des éléments déco-
ratifs géométriques dans les ferronneries beaucoup plus dans l’air du
temps. Ce bâtiment s’inscrit clairement dans une période de transition
entre les deux époques.
5. place Charles II, hôtel de ville - Jules Cézar et Joseph André, 1936
(voir dépliant « Patrimoine : hôtel de ville de Charleroi») floraux stylisés qui ornent la façade. L’ensemble évoqie le style « séces-
Inauguré en 1936, l’hôtel de ville de Charleroi est un chef-d’œuvre de
l’Art déco.
6. boulevard Jacques Bertrand, 51 - Moderne résidence, Alfred Machelidon
LE BOULEVARD DEWANDRE
Cet immeuble à appartements est structuré par un axe central et, de
Tracé sur les terrains vierges apparus après la démolition des
chaque côté, une double courbe créée par la ligne des balcons et celle
fortifications, en 1870, le boulevard Dewandre, devra patienter
des fenêtres. Cette composition symétrique donne à l’ensemble une
jusqu’aux années 20 pour devenir le terrain privilégié des archi-
allure très équilibrée, très simple. Complètement dans l’air du temps :
tectes de l’Entre-Deux-Guerres. Pendant cette période, tout le
moderniste et fonctionnel.

boulevard se bordera d’innombrables bâtiments de styles moder-
7. angle boulevard Solvay et rue Fagnart – Maison Bertinchamps, Jules
niste et Art déco, signés Marcel Leborgne, Léon Coton, Maurice
Laurent et Marcel Depelsenaire, 1926, classée en 1999
Hosdain, Joseph André…
Maison d’angle dans laquelle on retrouve l’influence hollandaise, pré-
Parmi toutes ces habitations, on remarquera, entre autres, un très
sente dans une grande majorité de l’œuvre de Marcel Depelsenaire. Ce
beau bas-relief au numéro 17, signé Joseph André, l’originalité des
bâtiment est remarquable par le soin apporté au travail de la pierre, aux
balcons du numéro 9, signé Mazurelle, le travail de la pierre sur le
vitraux, ainsi qu’au traitement de la façade en briques, particulièrement
toit du numéro 18 et de nombreux autres exemples.
au niveau de l’angle. On y remarque des fenêtres de petit format. En effet,
pendant cette période, la population éprouve le besoin de se sentir en
10. boulevard Dewandre, 22 - Joseph André, 1935
sécurité, à l’abri dans un cocon. Ces petites fenêtres qui cachent de
somptueuses pièces intérieures, sont une des réponses de l’architec- Cet immeuble à appartements mêle des angles très vifs à des courbes
ture à ce besoin d’intimité. On apercevra aussi les vitraux géométriques bien marquées. L’ornementation est peu présente et l’ensemble offre
Art déco très colorés qui compensent la sobriété de la façade. une physionomie aux allures géométriques.
11. boulevard Dewandre, 8 - Maurice Hosdain
8. avenue Jules Henin, 2 – Jean Marchel, 1934
Ce magnifique hôtel de maître allie élégance et fonctionnalité. Une
La façon de traiter l’angle, par deux colonnes de briques entourant un
oriel triangulaire est particulièrement réussie. L’oriel d’origine a disparu grande fenêtre en bandeau en saillie anime la façade d’une élégante
et a été remplacé. La physionomie générale de cet immeuble, les grandes courbe. Géométrique et asymétrique, ce bâtiment est caractéristique
surfaces de briques et les volumes imposants évoquent l’architecture de son époque. On retrouve la même physionomie, sur la façade arrière,
hollandaise. rue Léon Bernus, mais dans une organisation plus simple.
12. boulevard Dewandre 3 - Maison Mattot, Marcel Leborgne, 1937
9. rue Isaac, 6 – Maison Rémy, Gaston Halloy, 1933
Une maison qui s’inscrit dans le courant moderniste rationnel. Un lieu
Un bijou de l’art déco rénové dans les années 90. On remarquera la volonté
de vie pensé pour être pratique, aéré, avec de grandes ouvertures
d’exploiter la lumière naturelle avec, au premier étage, une verrière qui
pour un maximum de luminosité. Les baies vitrées y sont tellement
traverse toute la façade, se pliant au mouvement des bow-windows. On
retrouve l’Art déco dans le dessin des ferronneries et dans les motifs essentielles qu’elles semblent former la façade entière à elles seules.
On y retrouve également l’utilisation des volumes et de courbes, chers
sion viennoise » qui, au début du siècle, prônait déjà la géométrisation à Marcel Leborgne...
des ornements.

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13. boulevard Dewandre, 1 - Marcel Leborgne, 1939 18. boulevard Audent, 42 - Maison Dermine, Jules Laurent et Marcel
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La lumière étant au centre des préoccupations des architectes moder- Depelsenaire, 1921, classée en 1994 chard

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nistes, on trouve dans cet immeuble à appartements de grandes baies Voici une construction absolument remarquable qui allie avec bonheur rue Ar
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lumineuses qui suivent la courbe de l’angle. C’est un exemple parfait de une décoration très soignée d’un esprit Art déco et une ligne générale
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Modernisme fonctionnel. Pas de fioriture inutile, une utilisation ration- dépouillée plus moderniste. Les détails sont soigneusement choisis Jules Hiernaux
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nelle de l’espace et une exploitation efficace de la lumière . La balus- dans le répertoire végétal comme par le passé, mais traité dans l’esprit info tourisme l’
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trade évoque le bastingage des paquebots, influence récurrente des de l’époque. On notera l’asymétrie de la façade ainsi que le travail de musées
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14. boulevard Mayence, 41 - Marcel Depelsenaire, 1935

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Très bel exemple de transition Art déco – Modernisme. La façade blanche

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géométrique. Les deux étages supérieurs se composent d’une saillie 19. rue de Montigny, 29 - Maison Van Bastelaer, Marcel Leborgne, 1932
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arrondie (sorte de demi bow-window) reposant sur une console ondulée Connu pour ses édifices audacieusement dépouillés, Marcel Leborgne
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 signe ici, à la demande du propriétaire, une œuvre de jeunesse. Elle l’Eu
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évoque les hôtels de maître classiques mais les motifs stylisés en fer
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moderne. Nous sommes devant une façade soigneusement décorée,

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Cet immeuble à appartements à l’allure hollandaise présente une colonne
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centrale sur l’angle des deux rues sur laquelle viennent s’attacher, de r la
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part et d’autre, les balcons des appartements. L’ensemble est très 20. quai de la gare du Sud - Hôtel des chemins de fer, Paul Nouille, 1933
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géométrique, depuis la forme de la façade jusqu’aux détails ornementaux On ressent dans cet édifice l’influence d’une figure de proue du moder-
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comme les vitraux. nisme au niveau international et fervent défenseur du fonctionnalisme, rue de place y
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16. boulevard Audent, 45 - Joseph André, 1929

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les chemins de fer belges. Pour Charleroi, Paul Nouille conçoit un édifice
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signées par l’artisan maître-potier de renommée internationale, Roger

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pommes de pin entourées de feuillage.

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