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Lymphome Parution 2 PDF
Lymphome Parution 2 PDF
EXPERT Canin
Article
de synthèse
GASTRO-ENTÉROLOGIE ET ONCOLOGIE
0,05 CFC
par article lu au chlorambucil
Les plus récentes études sur le lymphome digestif de bas grade chez le chat ont évalué
les effets conjugués du chlorambucil et de glucocorticoïdes.
fLe traitement du leur assure aussi les 15 jours apporte Étude de Stein
lymphome digestif un allongement des résultats très La dernière étude à ce jour, réalisée en 2010 par Stein,
de bas grade chez de durée de vie de satisfaisants. Un est menée sur 28 animaux. Elle montre une rémission cli-
Résumé
le chat associant 2 ans en moyenne. suivi clinique et nique dans 96 % des cas (27 sur 28), avec une médiane
des corticostéroïdes Différents protocoles thérapeutique est
de survie de 786 jours [6].
aux doses usuelles ont été utilisés recommandé afin
Ces chats reçoivent initialement du chlorambucil tous les
et du chlorambucil jusqu’à présent. de contrôler les
permet d’améliorer Cependant, une possibles effets 15 jours et de la prednisolone. 60 % d’entre eux reçoivent
l’état de santé des étude récente secondaires, peu une dose immunosuppressive de glucocorticoïdes qui
animaux dans la utilisant le fréquents et souvent est progressivement réduite, jusqu’à 1 à 2 mg/kg par voie
majorité des cas. Il chlorambucil tous réversibles. orale (tableau 2). Quatre individus (14 %) développent,
durant les protocoles, un second processus néoplasique
indépendant comme des carcinomes mammaires, des
D
mastocytomes gastriques, des carcinomatoses intestinales
ifférents signes d’appel permettent de suspec- ou des épithéliomas avec des métastases situées sur les
ter un lymphome digestif chez le chat âgé et nœuds lymphatiques régionaux [5]. Les complications
divers moyens sont disponibles pour aboutir et les effets secondaires associés au traitement chimio-
à un diagnostic histopathologique. Plusieurs thérapique ont été notés après 45 jours de protocole :
protocoles sont utilisés depuis quelques 1 animal atteint d’une thrombocytopénie et 2 présentant
années associant du chlorambucil et de la prednisolone une neutropénie.
par voie orale. Les médianes de survie ainsi que la qualité
de vie sont considérablement augmentées chez ces ani- Étude de Lingard
maux, et peu d’effets secondaires sont observés. L’étude de Lingard menée en 2009 concerne 17 chats [3].
76 % d’entre eux entrent en rémission complète avec une
TABLEAU 1
Traitements des différentes études
ÉTUDE DE STEIN ET COLL. ÉTUDE DE LINGARD ET COLL. ÉTUDE DE KISELOW ET COLL.
Protocole de • Chlorambucil : 20 mg/m² tous les • Protocole 1 : • 76 % des chats : prednisone, 5 mg,
chimiothérapie 15 jours, PO - chlorambucil 15 mg/m²/j pendant 4 jours, puis 1 ou 2 fois par jour, PO
• Prednisolone : entre 1 15 mg/m² toutes les 3 semaines • 24 % des chats : 10 mg/j de prednisone
et 2 mg/kg/j, PO - prednisolone, 3 mg/kg/j, PO, puis
1 à 2 mg/kg, PO, une fois la rémission complète • 85 % des chats : chlorambucil, 2 mg,
1 jour sur 2, PO
• Protocole 2 : protocole Madison-Wisconsin
modifié (encadré) • 15 % des chats : chlorambucil, 2 mg,
tous les 3 jours
• Protocole 3 : combinaison des protocoles 1
et 2
Médiane de survie 786 jours 567 jours (18,9 mois) • 897 jours pour les RCC
• 428 jours pour les RCP
Rémission clinique 96 % 76 % • 56 % de RCC
• 39 % de RCP
Principaux effets • Neutropénie : 1 cas, entre 1 000 • Digestif : 2 cas (diarrhée, vomissement,
secondaires et 1 499 neutrophiles/µl, 1 cas, inappétence)
entre 500 et 999 neutrophiles/µl • Myélosuppression : 2 cas
• Thrombocytopénie : 1 cas, entre • Neutropénie : 1 cas, 2,57 × 106 neutrophiles/l
50 000 et 99 999 plaquettes/µl • Thrombocytopénie : 1 cas, 7 × 109 plaquettes/l
(valeurs usuelles comprises entre 300
et 700 × 109 plaquettes/l)
Tous ces protocoles sont administrés jusqu’à rémission. PO : par voie orale ; RCC : rémission clinique complète ; RCP : rémission clinique partielle. D’après [1, 3, 5].
EXPERT Canin
Le point sur le lymphome digestif de bas grade
chez le chat : pronostic et traitements au chlorambucil
1 2
1. Échographie montrant un lymphome à petites cellules de l’intestin. Épaississement marqué de la paroi (entre les curseurs).
2. Échographie montrant une atteinte marquée des ganglions abdominaux. Un suivi échographique des lésions permettra d’objectiver la réponse
au traitement.
PHOTOS : CLINIQUE VÉTÉRINAIRE DE LA PLAGE
une utilisation bimensuelle du chlorambucil (à la dose de jusqu’à obtenir une stabilisation est possible. De plus, la
2 mg par chat, tous les 15 jours) et quotidienne de la pred- qualité de vie de ces individus est significativement amé-
nisolone (1 à 2 mg/kg en une seule prise) [5]. C’est désor- liorée avec une disparition des signes cliniques (diarrhée,
mais le protocole que nous utilisons dans notre pratique. vomissement, anorexie, perte de poids, léthargie).
En cas d’atteinte sévère de l’état général de l’animal lors
du diagnostic, augmenter la fréquence d’administration 3. Effets secondaires
Les effets secondaires apparaissent comme mineurs, assez
peu fréquents, et rétrocèdent généralement à l’interrup-
FIGURE
tion du traitement. Les modifications de la moelle osseuse
Étude de Lingard portant peuvent mettre plusieurs mois avant de se normaliser.
sur 17 chats(1) Les modifications hématologiques et de la moelle osseuse
sont les effets secondaires les plus fréquents, en plus de
Léthargie notée par les propriétaires ceux qui sont non spécifiques et qui indiquent une dépres-
sion du système immunitaire. Des suivis des numération et
formule sanguines réguliers sont donc recommandés afin
Non Oui
de détecter rapidement l’apparition d’anémie, de neutro-
pénie ou de thrombocytopénie.
Un suivi clinique et thérapeutique est préconisé selon la
12/13 sont 4/13 ne sont pas réponse au protocole et l’évolution des signes cliniques
en rémission clinique en rémission clinique
de chaque animal. Si des lésions digestives ont été notées
lors de l’échographie initiale, un suivi échographique de
Médiane de survie : Médiane de survie : la cavité abdominale doit être réalisé afin d’objectiver la
19,3 mois 4,1 mois rémission clinique (photos 1 et 2).
(1) Ces chats sont soumis aux protocoles décrits dans le tableau 1. 4. Localisation initiale et pronostic
Les différentes études ne mettent pas en évidence le fait
que la localisation anatomique initiale du lymphome
6. Réglementation Conclusion
concernant le chlorambucil Le lymphome digestif de bas grade chez le chat est un
Si le chlorambucil n’est pas directement cité dans la liste processus néoplasique fréquent répondant bien à un pro-
des molécules de chimiothérapie mentionnées par l’ar- tocole associant des glucocorticoïdes et du chlorambucil.
rêté du 18 juin 2009 du Guide réglementaire de bonnes Ces médicaments ont l’avantage d’être administrés par
pratiques d’emploi des médicaments anticancéreux en voie orale par les propriétaires et présentent peu d’effets
médecine vétérinaire, il s’agit néanmoins d’une substance secondaires. D’autres molécules peuvent être ajoutées en
cytotoxique. Cet agent devrait répondre aux mêmes règles cas d’échec (telles la cyclophosphamide ou la vincristine)
d’usage que les molécules anticancéreuses : administra- ou lors de récidives. Le suivi implique une surveillance cli-
tion par un vétérinaire, port de gants de latex ou de vinyle, nique, échographique, des hémogrammes et des dosages
ne pas ouvrir ou fractionner la gélule sortie de son embal- de vitamine B12. Des rémissions complètes sont fréquem-
lage, utilisation d’une pièce réservée à cet effet durant ment obtenues et permettent d’objectiver la réponse aux
la procédure et hospitalisation pendant 24 heures avec traitements. Enfin, l’approche des autres lymphomes
ramassage des déchets organiques (vomissures, diarrhée). digestifs doit être différente sur les plans pronostique et
Dans le cas d’une administration directe par le proprié- thérapeutique. De nombreux autres protocoles (associant
taire (si aucune autre solution alternative n’est possible), vincristine/prednisolone, adriblastine, L-asparginase, etc.)
plusieurs règles doivent respectées. Il convient de stocker et molécules sont utilisés actuellement. S’il n’existe pas de
ce médicament hors de portée des enfants, de mettre des réelle justification à adopter une autre méthode pour trai-
gants, d’éviter tout contact avec des immunodéprimés et ter le lymphome digestif de bas grade (protocoles utilisant
des femmes enceintes, de faire avaler la gélule sans l’ou- la vincristine, le cyclophosphamide et la L-asparginase),
vrir, de vérifier sa bonne absorption et de surveiller les ces dernières études autorisent à proposer la corticothéra-
déchets de l’animal. Il est donc important de ne pas pres- pie et le chlorambucil comme l’association thérapeutique
crire du chlorambucil de manière abusive pour son côté de choix de ce type particulier de lymphome félin.
pratique et de se limiter aux situations dans lesquelles L’observance du traitement ainsi que la réponse clinique
d’autres traitements ne sont pas envisageables, l’efficacité de chaque animal sont des éléments importants dans le
étant un bon critère de choix. suivi des protocoles. ]
Références
1. Kiselow MA, Rassnick KM, du chat. Éditions du Point Vétérinaire, 4. Milner RJ, Peyton J, Cooke K et coll. small-cell lymphoma with
McDonough SP et coll. Outcome of Rueil-Malmaison. 2010;574p. Response rates and survival times chlorambucil and glucocorticoids.
cats with low-grade lymphocytic 3. Lingard AE, Briscoe K, Beatty JA for cats with lymphoma treated with J. Am. Anim. Hosp. Assoc.
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2. Lecoindre P, Gaschen F, Monnet E in 17 cases. J. Feline Med. Surg. 2005;227(7):1118-1122. oncology. 4th ed. Ed. Withrow SJ and
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Treatment of feline gastrointestinal