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Etudedimpactsurlenvironnement 121209110751 Phpapp02
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Les autorités du pays ont retenu cet instrument préventif pour protéger
l’environnement et permettre un développement durable du pays. Un
projet de loi rendant obligatoire l’EIE et un projet de décret précisant le
déroulement de la procédure des EIE ont vu le jour. Il faut noter que le
Maroc s’est engagé au niveau international à utiliser l’étude d’impact
sur l’environnement en adoptant lors de la Conférence de Rio:
- le texte de l’Agenda 21 des Nations Unies qui insiste dans plusieurs
chapitres sur l’importance des études d’impact pour prévenir la
dégradation de l’environnement ;
- la Déclaration de Rio qui stipule notamment que « lorsqu’ils jouissent
d’un pouvoir de décision adéquat, les gouvernements doivent
soumettre à une évaluation d’impact environnemental tout projet
susceptible de causer des dommages notables à l’environnement».
PREMIER CHAPITRE : PRESENTATION GENERALE DE
L’ETUDE D’IMPACT SUR L’ENVIRONNEMENT
L’EIE indique la solution pour supprimer l’impact négatif de l’unité industrielle sur la
circulation routière locale : il faut augmenter la capacité du carrefour giratoire, inadapté
au développement de la zone où doit être implantée l’unité. Le coût de l’adaptation du
carrefour aux besoins nés de la création de l’unité industrielle sera supporté par
l’Administration en charge des infrastructures urbaines, et non par le promoteur de
l’unité industrielle.
On voit ici que l’EIE a permis de montrer l’existence d’une conséquence indirecte
du projet, avant que le problème soulevé ne se pose concrètement. Ainsi, elle a
permis d’adapter a priori les infrastructures routières aux besoins du
développement économique, pour le plus grand bénéfice de l’unité projetée et de
la collectivité.
L’EIE permet à l’investisseur d’améliorer la compétitivité
internationale de son projet industriel
Les normes de la série ISO 14000 sont des normes relatives au management
environnemental.
Elles doivent aider les entreprises à gérer l’impact de leurs activités sur
l’environnement, mais aussi permettre aux consommateurs de comparer les mesures
prises par les entreprises pour assumer leurs responsabilités environnementales. Il est
prévisible que le management environnemental deviendra sous peu une exigence aussi
forte que le management de la qualité (normes ISO 9000). Les exportations vers les
pays industrialisés de produits fabriqués dans des entreprises ne satisfaisant pas à ces
normes deviendront en conséquence de plus en plus difficiles à l’avenir. Il est donc
important de concevoir dès le départ des installations industrielles respectueuses de
l’environnement, dans lesquelles un système de management environnemental sera plus
facile à mettre en œuvre. En incitant les promoteurs à concevoir des projets respectueux
de l’environnement, les EIE les aident à s’adapter aux exigences environnementales du
marché international.
L’EIE favorise l’information et la participation de la
population au processus de décision concernant
l’autorisation du projet.
- le promoteur vérifie si son projet est assujetti à la procédure de l’étude d’impact pour
obtenir l’autorisation administrative ;
- si son projet est assujetti à l’EIE, le promoteur réalise à ses frais l’étude d’impact sur
l’environnement de son projet, si nécessaire avec l’aide de personnes compétentes
(consultants, bureaux d’études...) ;
- il remet l’étude d’impact aux autorités compétentes ;
- les autorités compétentes examinent l’étude d’impact et déterminent si le projet est
acceptable du point de vue environnemental, s’il est compatible avec les exigences de
protection de l’environnement ;
- les autorités compétentes rendent un avis sur le projet :
- le projet est acceptable tel qu’il est présenté dans l’étude d’impact ;
- le projet est acceptable seulement si le promoteur prend certaines mesures
supplémentaires pour limiter ou compenser des impacts négatifs de son projet sur
l’environnement ;
- le projet n’est pas acceptable du point de vue environnemental.
- la décision d’autorisation du projet est prise par les autorités compétentes en tenant
compte de l’avis d’acceptabilité environnemental.
DEUXIEME CHAPITRE : LES MODALITES DE L’ETUDE D’IMPACT AU
MAROC
Les autorités ont adapté l’instrument de prévention des nuisances que constitue
l’étude d’impact sur l’environnement aux réalités du pays, afin qu’il ne constitue pas
un obstacle à son développement tout en remplissant sa mission de protection de
l’environnement. Elles ont donc dessiné un cadre législatif et institutionnel spécifique
et élaboré une procédure correspondant aux possibilités du pays.
2.1. LE CADRE LEGISLATIF DES ETUDES D’IMPACT
L’Etude d’Impact sur l’Environnement n’est pas encore obligatoire au Maroc d’un point de vue légal, mais
elle fait l’objet d’un projet de loi et de décret et figure dans le projet de loi cadre sur l’environnement. Ces
projets présentent la procédure marocaine de l’étude d’impact sur l’environnement, conçue en fonction des
ressources nationales et des spécificités du pays, mais aussi de ses aspirations en matière de gestion et de
protection de l’environnement.
Le projet de loi cadre sur la protection et la mise en valeur de l’environnement
Le projet de loi cadre sur l’environnement, présente l’EIE en tant qu’instrument de gestion de
l’environnement (premier chapitre du titre IV de la loi, consacré aux instruments de gestion de
l’environnement). Le projet de loi stipule précisément :
« Art. 58 : Lorsque des aménagements, des ouvrages ou des projets risquent, en raison de leur
dimension ou de leur incidence sur le milieu naturel, de porter atteinte à l’environnement,
l’administration peut imposer au pétitionnaire ou au maître de l’ouvrage, l’établissement d’une
étude d’impact préalable permettant d’apprécier leur compatibilité avec les exigences de
protection de l’environnement. Un texte d’application à la présente loi détermine les opérations
pour lesquelles une étude d’impact sur l’environnement est obligatoire.
Art. 59 : L’Administration précise dans chaque cas au pétitionnaire ou au maître de l’ouvrage le
contenu de l’étude d’impact. Celle-ci présente au moins :
- une présentation du projet global ;
- une analyse de l’état initial du site et de son environnement ;
- une évaluation des conséquences dommageables du projet sur l’environnement et la
population ;
- un énoncé des mesures envisagées pour supprimer, réduire et, si possible, compenser ces
conséquences dommageables. »
Le projet de loi relatif aux études d’impact sur l’environnement :
- définit l’environnement ainsi que l’étude d’impact sur l’environnement (art. 1);
- établit l’obligation de l’EIE pour obtenir l’autorisation d’un projet soumis à une EIE
(art. 2) ;
- précise quel est l’objet de l’EIE (art. 3) :
- évaluer de manière méthodique et préalable les répercussions éventuelles des
activités, de travaux, d’aménagements et d’ouvrages sur l’environnement;
- supprimer, atténuer ou compenser leurs incidences négatives ;
- améliorer leurs impacts positifs sur l’environnement.
- énonce les éléments qu’elle doit comporter (art. 4)
- institue le Comité National des Etudes d’Impact et définit sa mission (art. 5) :
- examiner les études d’impact sur l’environnement ;
- donner un avis sur l’acceptabilité environnementale des projets.
- intègre l’enquête publique dans la procédure d’EIE (art.6) et précise que le requérant
en supporte le coût (art. 7) ;
- annonce la publication d’un décret précisant les modalités de la loi (art. 8) ;
- précise que les infractions à la loi seront recherchées (art. 9) et pourront être punies
(art. 10) ;
- limite à cinq ans la durée de la validité de l’EIE pour la réalisation du projet (art.11)
Le projet de décret pour l’application de la loi relative aux études
d’impact sur l’environnement.
L’article 8 du projet de loi annonce qu’un décret précisera les modalités
d’application de la loi. En effet, le projet de décret (cf. le texte intégral
en annexe) :
- donne en annexe la liste des activités de travaux, d’aménagements et
d’ouvrages assujetties à l’étude d’impact sur l’environnement ;
- décrit la procédure de l’étude d’impact, depuis le dépôt de l’avis de
projet jusqu’à la décision d’acceptabilité environnementale ;
- précise les éléments d’information que doit contenir l’étude d’impact
sur l’environnement ;
- précise sur quels éléments porte l’examen de l’étude d’impact ;
- décrit précisément le rôle et le fonctionnement du Comité National des
Etudes d’Impact ;
- expose le déroulement de l’enquête publique.
2.2. LE COMITE NATIONAL DES ETUDES D’IMPACT SUR
L’ENVIRONNEMENT
Le projet de loi relatif aux études d’impact institue un Comité National
des Etudes d’Impact sur l’Environnement auprès de l’autorité
gouvernementale chargée de l’environnement ; le projet de décret en
précise la composition et la mission.
Le Comité National des Etudes d’Impact est une structure
interministérielle qui:
- favorise la concertation entre les différents ministères au sujet des
EIE;
- assure la participation active de plusieurs départements
ministériels au processus de l’EIE ;
- réunit les compétences très diverses nécessaires pour examiner de
manière efficace les EIE ;
- incite les différents départements ministériels à prendre en compte
l’environnement dans leurs politiques, programmes et décisions.
La composition du Comité National des Etudes d’Impact
Le Comité comprend en qualité de membres permanents les
représentants des administrations publiques qui sont particulièrement
concernées par la problématique de la protection de l’environnement, à
savoir :
- le Ministère de l’Intérieur ;
- le Ministère de l’Energie et des Mines ;
- le Ministère des Travaux Publics ;
- le Ministère de l’Agriculture et de la Mise en Valeur Agricole ;
- le Ministère du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat ;
- le Ministère des Pêches Maritimes et de la Marine Marchande ;
- le Ministère du Tourisme ;
- le Ministère de la Santé Publique ;
- le Ministère de l’Environnement.
La présidence et le secrétariat du Comité sont assurés par l’autorité
gouvernementale chargée de l’environnement.
Les missions du Comité
Il est concerné au premier chef par la procédure de l’EIE puisqu’il ne pourra obtenir
l’autorisation administrative de son projet que si la procédure EIE aboutit à une
décision d’acceptabilité du projet au niveau de l’environnement.
Son rôle est le suivant :
Les impacts sur l’environnement d’un projet ne peuvent être évalués correctement que si la
description de l’état de l’environnement à l’intérieur du périmètre d’étude a été effectuée
correctement et de manière exhaustive.
Cette partie de l’EIE doit permettre de savoir si les impacts décrits dans le
chapitre précédent peuvent être atténués ou compensés afin que le projet ne
constitue pas une menace pour l’environnement dans lequel il va s’intégrer.
Les mesures d’atténuation: Les mesures d’atténuation consistent à modifier certains
aspects du projet afin de réduire ou d’éliminer ses effets négatifs sur l’environnement.
Les modifications peuvent porter sur trois aspects du projet :
- sa conception ;
- son calendrier de mise en œuvre et de déroulement ;
- son site d’implantation.
Il peut s’agir par exemple de :
- construire une unité de prétraitement des rejets liquides ;
- utiliser des intrants plus respectueux de l’environnement ;
- planter une haie d’arbres pou réduire les nuisances visuelles ;
- modifier le calendrier de construction des installations ;
-déplacer les installations.
-Les mesures d’atténuation et de compensation sont soit à la charge du promoteur du
projet, soit à la charge de tiers, si elles ne relèvent pas de la responsabilité du
promoteur.
(Suite)
Les mesures de compensation
Ces mesures visent à compenser les dommages causés à l’environnement
par le projet et les pertes qui en résultent pour la collectivité. Elles
peuvent consister en des dédommagements monétaires.
Elles sont envisagées seulement si :
-le projet a par ailleurs des impacts très positifs sur le développement du
pays ;
-les impacts résiduels du projet (après l’application des mesures
d’atténuation) sont de telle nature qu’il est possible de les compenser.
En voici des exemples :
-opérations de reboisement proportionnelles aux défrichements causés
par le projet;
- paiement d’une somme aux pêcheurs pour les indemniser de la
diminution du stock de poisson ;
- don d’un terrain pour compenser une perte foncière.
(SUITE) Exemple d’étude d’impact sur l’environnement
EIE préalable à l’élargissement d’une route et permettant de compenser un impact
négatif sur l’environnement naturel (perte de forêts)
Un projet d’autoroute urbaine prévoit qu’un tronçon de cette autoroute suive pendant
une assez longue distance le tracé d’une route déjà existante. Il faudra donc élargir la
route pour créer l’autoroute, et donc utiliser des bandes de terrain le long de cette route.
L’élargissement de la route actuelle se fera au détriment d’une parcelle forestière
qu’elle traverse. Un certain nombre d’arbres, d’une valeur déterminée, devra être
abattu.
Pour éviter cet impact négatif sur les ressources naturelles, d’autres possibilités de
tracés ont été étudiées. Mais leurs impacts négatifs étaient encore plus importants. Il
faudra donc obligatoirement abattre des arbres pour construire l’autoroute. L’abattage
est une condition incontournable de l’élargissement de la route existante.
L’Etude d’Impact sur l’Environnement propose une mesure de compensation de cet
impact négatif par le promoteur: dans le cadre d’un projet d’aménagement d’une vaste
zone de récréation, des arbres d’une valeur équivalente à ceux qui ont été abattus,
seront plantés et entretenus aux frais du promoteur pendant 10 ans.
Cette mesure permet de compenser les dommages causés au patrimoine forestier .
10 - l’estimation du coût des mesures d’atténuation ou de compensation
Le coût des mesures d’atténuation ou de compensation, qu’elles soient à la charge du
promoteur ou de tiers, doit être estimé sommairement sur la base des prix courants de
l’année de réalisation de l’EIE.
L’estimation des coûts permet d’apprécier si le coût des mesures proposées est
raisonnable par rapport aux résultats qu’elles permettent d’atteindre.
La formation dans le domaine des EIE constitue un axe important de la deuxième phase
du Programme METAP.
En effet, afin que les différents partenaires impliqués dans le processus de réalisation et
d’examen de l’EIE en maîtrisent tous les aspects et donc y participent pleinement, il est
nécessaire de les former.
Les actions de formation s’adressent tout particulièrement aux cadres du Ministère de
l’Environnement et à ceux des autres départements ministériels et des collectivités
locales. Pour pouvoir conseiller et orienter les promoteurs dont les projets sont
assujettis à l’EIE, ils doivent bien connaître : les objectifs de l’EIE ; les informations
qu’elle doit contenir ; le circuit qu’elle doit suivre depuis sa réalisation jusqu’à la
décision concernant la réalisation du projet.
Une formation de formateurs dans le domaine des études d’impact va être mise en
place. Un module de formation a été élaboré à cette fin, sous forme de valise
pédagogique permettant de dispenser une formation adaptée aux besoins de chaque
type de public
(suite)
Les objectifs de cette valise pédagogique sont :
- de faire acquérir des connaissances de base sur l’écosystème ;
- d’introduire la notion de développement durable et de donner quelques repères sur la
politique internationale en matière d’environnement ;
- de fournir des informations sur la politique de protection de l’environnement du
Maroc ;
- de faire comprendre ce qu’est une étude d’impact ;
- de donner un aperçu des principales étapes de l’élaboration d’une EIE et de son
évaluation ;
- de fournir des instruments pour élaborer et évaluer une EIE.
Le premier séminaire de formation de formateurs est prévu au cours du dernier
trimestre de l’année. Il s’adressera aux principaux partenaires impliqués dans la gestion
de la procédure EIE au niveau national, régional et local.
Par ailleurs, un atelier de formation en matière d’évaluation des EIE doit être organisé
au profit des cadres du Ministère de l’Environnement, des collectivités locales et des
autres départements ministériels. Il portera sur la définition des termes de référence par
type de projet, l’analyse des EIE, le suivi et le contrôle des EIE et la participation du
public.
Les exercices de réalisation de trois études d’impact
Ils sont organisés au profit des cadres de la Direction de l’Observation, des Etudes et de
la Coordination (SEGI en particulier), ainsi que de ceux des ministères techniques et
des collectivités locales. Ils traitent de trois types de projets différents :
- un projet de réalisation d’infrastructure,
- un projet de développement sectoriel,
- un projet de développement régional.
A l’avenir, il apparaît important de travailler dans les directions suivantes :
- la formation des bureaux d’études
Les bureaux d’étude doivent parfaitement comprendre les objectifs de l’EIE, son
déroulement et les éléments qu’elle doit contenir. De leur compétence dépend en
grande partie le sérieux et la pertinence des études d’impact qui seront réalisées à
l’avenir.
- le développement des rapports avec l’université
Les universités constituent des réservoirs de compétences précieuses pour l’élaboration
des études d’impact, qui requièrent la collaboration de multiples disciplines.
- l’implication de l’ensemble du Ministère de l’Environnement dans la gestion des
EIE
- le développement de capacités en matière d’études d’impact au sein de chaque
département ministériel concerné