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Septembre 2018
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Politique Nationale de Gestion des Déchets Médicaux Septembre 2018
PREFACE
Le monde génère de plus en plus de déchets, et les hôpitaux et les centres de santé ne font pas
exception et le Ministère de la santé a pour principale mission de protéger la santé de la
population.
Les déchets médicaux peuvent être infectieux, contenir des substances chimiques toxiques et
présenter un risque de contamination tant pour la population que pour l’environnement. Pour
que les patients puissent recevoir les soins médicaux dont ils ont besoin et se rétablir dans un
environnement sûr, il est indispensable d’éliminer les déchets en toute sécurité.
A cet effet, la gestion sûre, efficace et continue des déchets figure parmi les stratégies clés
pour offrir des services de qualités dans les établissements médicaux. L’Union des Comores
vient d’élaborer sa politique nationale en matière de gestion des déchets médicaux et
médicaments périmés et/ou avariés. Sa mise en œuvre devrait apporter les réponses aux
problématiques liées à la gestion des déchets médicaux et des médicaments périmés et/ou
avariés.
Ce document prend en compte les exigences de terrain. Il sert concrètement d’orientation et
de cadre d’intervention en gestion de déchets médicaux et médicaments périmées et/ou
avariés en Union des Comores.
Des équipes techniques spécialisées dans le domaine ont ainsi combiné leurs efforts pour
arriver à la finalisation de ce document.
Je remercie vivement tous ceux qui ont de près ou de loin, contribué à la réalisation de ce
précieux travail qui rêvait une importance capitale pour l’Union des Comores.
J’invite tous les acteurs œuvrant dans le domaine de la santé publique ou sur la gestion de
l’environnement à se référer au présent document.
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Politique Nationale de Gestion des Déchets Médicaux Septembre 2018
PREFACE .................................................................................................................................................. 2
INTRODUCTION ....................................................................................................................................... 7
3.6.1. Mettre en place le cadre législatif et réglementaire régissant la gestion des déchets
médicaux et des médicaments périmés ........................................................................................ 17
3.6.2. Normaliser les pratiques de gestion des déchets médicaux y compris les médicaments
périmés .......................................................................................................................................... 18
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Politique Nationale de Gestion des Déchets Médicaux Septembre 2018
3.6.3. Responsabiliser la communauté et les usagers sur les pratiques de récupération à travers
une stratégie de communication optimisée et la mise en place des mécanismes créatifs de
revenus .......................................................................................................................................... 19
CONCLUSION ......................................................................................................................................... 29
ANNEXES................................................................................................................................................ 35
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Politique Nationale de Gestion des Déchets Médicaux Septembre 2018
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Politique Nationale de Gestion des Déchets Médicaux Septembre 2018
CS : Centre de Santé
ME : Ministère de l’Environnement
PS : Poste de Santé
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Politique Nationale de Gestion des Déchets Médicaux Septembre 2018
INTRODUCTION
L’amélioration de la qualité des soins figure parmi les priorités du Ministère de la Santé à
travers la Politique Nationale de la Santé. La politique de la gestion des déchets participe
pleinement à la réduction des risques potentiels de contamination infectieuse due aux
infections nosocomiales et/ou aux maladies transmissibles comme le VIH/SIDA, la syphilis,
les hépatites, etc.
En effet, les activités de soins entraînent, la production de déchets qui peuvent être dangereux
pour la santé. Si la plus grande partie de ces déchets n’offre cependant pas plus de dangers
que les déchets ménagers habituels, certains types de déchets associés aux activités de soins
présentent par contre un très grand risque pour la santé.
On peut citer notamment les déchets infectieux (15 à 25 %) de tous les déchets d’activité de
soins, parmi lesquels les objets perforants (1 %) et les pièces anatomiques (1 %), les déchets
chimiques ou pharmaceutiques (3 %), les déchets radioactifs ou cytotoxiques et les
thermomètres cassés (moins de 1 %).1
Les déchets représentés par les objets piquants/tranchants sont hautement infectieux. Une
mauvaise gestion de ces déchets, expose le personnel soignant, les personnes chargées de la
manutention des déchets et la population aux infections associées aux soins.
Au-delà des risques sanitaires, l'absence de solutions satisfaisantes d'élimination de ces
déchets entraîne des problèmes d'insalubrité sur les sites mêmes des établissements de soins et
l'existence de risques environnementaux (nuisances par brûlage, pollution des sols et des
eaux, dissémination de produits toxiques). Pourtant, le principe de la responsabilité des
producteurs de déchets dans la recherche d'une élimination sûre et respectueuse de
l'environnement revêt désormais un caractère universel. Les déchets cliniques issus de soins
médicaux et les déchets de produits pharmaceutiques figurent ainsi en 1ère ligne dans la liste
des déchets dangereux visés par la convention de Bâle.
En Union des Comores, les efforts visant à améliorer la gestion des déchets ont été
progressivement intensifiés en particulier au travers de l'établissement d’un premier état des
lieux en mars 2014 par l’Institut Africain de Gestion Urbaine (IAGU) en vue de l’élaboration
d’un « Plan de gestion intégrée des déchets solides ménagers et hospitaliers dans
l’agglomération de Moroni ».
Un second état des lieux a été fait en novembre 2016 ayant abouti à la proposition d’une
feuille de route ouvrant la voie à l’élaboration d’une « Politique Nationale de Gestion des
Déchets Médicaux » intégrant la gestion des médicaments périmés. Il en résulte que :
• Au total, 229 140 kg de déchets sont produits dans les structures sanitaires de
l’Union des Comores. Cette production est répartie selon le type de structure. Le CHN
El-Maarouf produit, 2 550 Kg par mois à lui seul, suivi des CHRI avec 3 600 Kg et les
HP qui produisent 2 193 Kg. Les Centres de Santé produisent, sur l’ensemble du
territoire national, 4395 Kg de déchets hospitaliers2.
1
OMS et SCB (2005), Préparation des plans nationaux de gestion des déchets de soins médicaux en Afrique
subsaharienne : manuel d'aide à la décision
2
MSSPSPG (2016), rapport de l’État des lieux de la gestion des déchets biomédicaux en Union des Comores…
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Politique Nationale de Gestion des Déchets Médicaux Septembre 2018
• Les déchets biomédicaux représentent 45% de cette production, soit 103 113
Kg dans le mois.
• Des initiatives ont été prises avec la dotation de 14 incinérateurs Montfort
installés avec l’appui de nos partenaires au développement. Néanmoins, les résultats
ont été fort mitigés. Dix incinérateurs sur quatorze n’ont pas fonctionné. Actuellement,
aucun incinérateur n’est fonctionnel.
• Aucune structure de santé ne dispose d’un système performant de gestion de
ces déchets. Le tri et le conditionnement des déchets n’existent pas ainsi les conditions
de stockage. Ces derniers sont souvent déposés à l’air libre, sous la pluie…
• L’équipement de traitement ne fonctionne pas de façon contraignante, ainsi
ces déchets sont en attente de solutions alternatives. Le CHN El-Maarouf, possède
néanmoins une solution alternative qui consiste à acheminer ces déchets d’activités de
soins, engorgés d’eau, vers la décharge publique d’Itsoundzou.
• Le personnel soignant (médecins, sages-femmes, infirmiers) dispose d’un
niveau de connaissances, mais dans la pratique, les attitudes et des pratiques laissent à
désirer en matière de gestion des DBM. Le personnel d’appui (agents d’entretien,
cadre de santé, etc.), est très peu sensible aux risques liés à la manipulation des DBM.
La négligence et l’inattention peuvent entraîner des blessures et des infections. Aussi,
l’absence de tri à la source augmente considérablement le volume des déchets
infectieux.
Ces résultats d'évaluation confirment le caractère préoccupant des pratiques en matière de
gestion des déchets. Ils constituent une base solide pour l’élaboration d’un document de
politique nationale qui fixera les normes et standards à respecter dans la gestion des déchets
en Union des Comores.
A l'issue d'un travail de plus d'une année de novembre 2016 à octobre 2017, un comité
technique d'élaboration de la Politique Nationale a finalisé un document comportant :
• Une Politique Nationale de Gestion des Déchets Médicaux en Union des
Comores ;
• Un Plan d'Actions National identifiant les activités à mettre en œuvre et leur
calendrier.
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Politique Nationale de Gestion des Déchets Médicaux Septembre 2018
3
Manga, B. L. (2009). Étude sur les systèmes appropriés de traitement des déchets médicaux dans le cadre du
programme national de développement participatif. Rapport du Programme National du Développement
Participatif. Yaoundé – Cameroun.
4
Mouankié, J. B. et al. (2015). Gestion des déchets biomédicaux à Brazzaville capitale du Congo. European
Scientific Journal. Edition vol.11, No.23 ISSN: 1857 – 7881 (Print) e - ISSN 1857- 7431.
https://scholar.google.com.
5
OMS (2005). Gestion des déchets solides d’activités de soins dans les centres de santé primaires : Guide d’aide
à la décision.
6
Ibid.
7
OMS. (2011). Les déchets liés aux soins de santé. Aide-mémoire N°253.
8
OMS-SCB & PNUE (2005). Préparation des plans nationaux de gestion des déchets de soins médicaux en
Afrique subsaharienne : manuel d'aide à la décision. Secrétariat de la Convention de Bâle et OMS.
9
Saizonou, J. & al. (2014). Évaluation de la qualité de la gestion des déchets biomédicaux solides dans la zone
sanitaire Klouekanme-Toviklin-Lalo au Bénin. Journal International de Santé au Travail 2014 ; 1 :1-11.
https://scholar.google.com.
9
Politique Nationale de Gestion des Déchets Médicaux Septembre 2018
Le traitement des déchets est un problème colossal en Afrique. Des mauvaises habitudes dans
le traitement des déchets sont liées au manque d'infrastructure.
La mauvaise pratique de déverser les déchets dans les plans d'eau et dans des décharges
sauvages favorise le problème de gestion de déchets en milieu urbain.
Les résultats d’une évaluation menée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) dans 22
pays en développement dont le Gabon, le Mali, le Cameroun et le Bénin, en 2002, ont montré
que la proportion d’établissements de soins qui n’appliquent pas les méthodes appropriées
d’élimination des déchets de soins varie de 18% à 64%. La pratique de la fouille dans les
décharges à ordures et le tri manuel des déchets dangereux dans les établissements de soins
entraînent des risques supplémentaires.
Les gens qui manipulent des déchets risquent de se blesser avec une aiguille contaminée
entrainant un risque d’infection par le virus de l’hépatite B, le virus de l’hépatite C et le virus
de l’immunodéficience humaine et peuvent être aussi exposés à des matières toxiques ou
infectieuses.
I.3. Situation nationale
En Union des Comores, les efforts visant à améliorer la gestion des déchets ont été
progressivement intensifiés à la suite de la réalisation des états des lieux.
Des études ont été réalisées auprès de certaines structures de santé notamment au centre
hospitalier national El Maarouf, aux centres de santé de Mitsoudjé et de Karthala. Les
cliniques privées Salama et Amitié ont également été visitées. L’observation des pratiques de
gestion et d’élimination dans les établissements de santé a porté sur les pratiques de tri (cas
des aiguilles, etc.), conditionnement, transport interne, élimination interne (incinérateur,
autoclave, etc.), élimination des déchets anatomiques, des cultures microbiennes. Celles-ci
soulignent que :
- La notion de déchets à risque n’est pas maîtrisée par le personnel des
établissements de santé ;
- Le tri est rarement organisé par manque de sensibilisation, de moyens, de
procédures et d’organisation ;
- Il n’existe aucune normalisation nationale en matière d’élimination ;
- 42 % pratiquent l’incinération, 42 % le brûlage à ciel ouvert et 16%
l'enlèvement.
Ces résultats d'évaluation confirment le caractère préoccupant des pratiques en matière de
gestion des déchets et de sécurité des injections. Ils constituent une base solide pour
l’élaboration d’un document de politique nationale qui fixera les cadres globaux à respecter
dans la pratique des injections et la gestion des déchets médicaux en Union des Comores.
Les Formations Sanitaires, les laboratoires, les établissements pharmaceutiques produisent des
déchets chimiques dont les pesticides. Les activités de lutte anti-vectorielle contre le
paludisme telles que la distribution de masse de moustiquaires imprégnées d’insecticides
longue durée (MILD), les Campagnes de Pulvérisation d’Insecticide intra ou extra
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Politique Nationale de Gestion des Déchets Médicaux Septembre 2018
Domiciliaire (PID), les produits de vaccination périmés ou avariés sont révélés parmi les
sources de déchets biologiques et chimiques.
Habituellement, les déchets sont récupérés dans des bacs à ordures, bidons, sachets en
plastique ou autres contenants utilisant les codes couleurs ou des étiquettes. Parfois, les
déchets sont classifiés par type, par catégorie et regroupés respectivement dans un endroit
réservé. Les déchets chimiques sont ensuite éliminés pour certains établissements médicaux
dans des fosses sécurisées ou pas. D’autres sont stockés faute de système d’élimination
adéquat. Les pratiques d’élimination des déchets chimiques sont souvent non conformes aux
normes de gestion environnementale, le système d’épuration s’avère inexistant. De plus,
aucun texte ne régit les déchets chimiques médicaux en Union des Comores.
Les déchets médicamenteux sont en quantité importants. Certains établissements
pharmaceutiques, des Formations Sanitaires, des laboratoires publics ou privés les stockent
puis les éliminent sous différentes formes : brûlage à ciel ouvert, incinération. Quelques
établissements rejettent leurs déchets dans la nature.
Les centres hospitaliers et les établissements d’imagerie médicale génèrent des déchets
radioactifs. Les établissements gèrent leurs déchets sous diverses méthodes : stockage,
brûlage en enceinte ouverte, rejet dans la nature. Tandis que les appareillages, les lits vétustes,
les frigos, les carcasses d’ambulance et véhicules, sont jetés dans les cours et magasins.
La gestion des déchets biologiques et les prélèvements d’organe restent encore contraignants
pour les Formations Sanitaires. Le sang et ses dérivés, les urines, le liquide pleural, les
liquides d’ascite, les pus et crachats, les liquides amniotiques sont éliminés différemment
selon les établissements. Pour certains, les effluents liquides sont rejetés dans des
canalisations d’eau ; mais d’autres déchets tels que les placentas, les prélèvements biopsiques,
les membres amputés, les dents sont emportés par les familles et sont enterrés
Ainsi, le Ministère de la Santé s’emploie à relever le défi de mettre en place un système de
gestion des déchets médicaux, y compris les médicaments périmés pour les 135 structures de
santé publiques et privées, et les structures pharmaceutiques du pays.
Tableau n°01 : Répartition des structures de santé publiques et privées par type
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Politique Nationale de Gestion des Déchets Médicaux Septembre 2018
Le Ministère de la Santé est conscient des risques liés à la mauvaise gestion des déchets
médicaux. Le Ministère a établi la Politique Nationale de Gestion des Déchets des
Établissements de Soins publics et privés.
Avec l’appui technique et financier des partenaires au développement, le Ministère de la
Santé a construit un lot d’incinérateurs à différentes localisations sur tout le territoire national.
Actuellement aucun de ces incinérateurs n’est en bon état, sauf celui de HP de Domoni qui est
en bon état mais pas fonctionnel pour refus d’utilisation par les riverains.
Il convient à cet effet de faire un diagnostic de ces incinérateurs pour dégager de meilleures
solutions.
2.2. Réponses des directions régionales de la santé
La typologie des incinérateurs varie selon les ressources engagées. La revue documentaire
nous a permis d’avoir les spécificités des certains incinérateurs installés. Ainsi, des formations
en cascade ont eu lieu permettant ainsi aux structures de santé disposant d’incinérateur
d’éliminer leurs déchets.
L’atrophie ou l’inexistence d’un système de maintenance de ces incinérateurs, au niveau
régional, n’a pas permis de prolonger leur durée de vie. Les uns après les autres ont cessé de
fonctionner replongeant ainsi les structures de santé dans le cercle vicieux du stockage
anarchique des déchets au sein de ces établissements.
2.3. Réponses des établissements de soins
Les observations faites lors des visites des établissements de santé montrent que lorsque le tri
est pratiqué, il s'effectue suivant les quatre catégories suivantes :
• Les déchets piquants / tranchants ;
• Les déchets infectieux non piquants ;
• Les déchets anatomiques ;
• Les déchets pharmaceutiques.
Le tri des déchets est une étape essentielle dans le processus de prise en charge des déchets
biomédicaux. Le tri se fait de manière très traditionnelle et est fortement influencé par les
croyances culturelles surtout pour les déchets anatomiques.
Les établissements de soins ne disposent pas de local de stockage adéquat. Le stockage se fait
dans la cour sans aucune délimitation de la zone et de réglementation de l'accès.
Au CHN El Maarouf, le site d'entreposage se trouve à proximité du bâtiment central abritant
la direction et des salles d'hospitalisation. Le transport hors site était effectué jusqu’ à peu par
une société privée. Les déchets sont collectés au niveau du point de stockage et acheminés au
site d’ITSOUNDZOU trois fois par semaine.
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Politique Nationale de Gestion des Déchets Médicaux Septembre 2018
Au Centre de Santé de Mitsoudje les contenants des déchets piquants se trouvent souvent dans
les couloirs donnant accès aux salles d'hospitalisation, d'autres sont placés dans le local à gaz.
Le transport des déchets à l'intérieur des établissements de santé est fait par le personnel
chargé du nettoyage. La collecte des déchets vers le lieu de stockage se fait manuellement.
Dans une clinique privée visitée, le transport des déchets est assuré par le jardinier de
l'établissement.
Dans les autres établissements, aucune disposition particulière n'est prise pour le transport
hors site. Ce transport est assuré par les camions de collecte des ordures ménagères.
2.4. Réponses des autres secteurs
Après la fermeture de la décharge de Selea, les ordures furent évacuées dans une décharge
située sur la piste de l’ancien aéroport de Moroni-Iconi avant d’être stockées dans des
containers. Face à l’ampleur des nuisances et des récriminations des populations, les autorités
se sont trouvées dans l’obligation d’identifier un site d’enfouissement technique des déchets
solides municipaux. Ainsi, le site de Dadjileni-Itsoundzou situé dans la Commune de
Mbadani de la préfecture d’Itsandra-Hamanvou a été identifié avec l’accord des villages
riverains (Bangabani, Vanadjou, Mabadani, Dzahadjou, Bahani) constitués en Comité de
pilotage. Ce site est destiné à accueillir un centre de tri compostage et enfouissement
technique des déchets solides ménagers des communes de Moroni, Iconi, M’dé et des sept (7)
villages au nord situés sur la RN4 menant au site (Itsandra, Bandamadji, Hantsambou,
Ntsoudjni, Zivandani, Dzahadjou et Bahani).
Ainsi, la Commune de Moroni a contracté avec une société de transport de déchets pour la
collecte et le transport des déchets ménagers vers la décharge d’Itsoundzou. Actuellement,
grâce au soutien apporté par les partenaires aux développements, la commune est devenue
autonome en matière de gestion de déchets.
Les incinérateurs construits avec l’appui de nos partenaires au développement ont permis aux
structures de santé de gérer leurs déchets convenablement pendant un temps. La mobilité des
agents formés vers d’autres fonctions a contraint certaines structures à réemployer des agents
non formés à l’utilisation des incinérateurs. L’utilisation anarchique ces derniers a fait que
certain sont en bon état.
Ainsi, l’inexistence d’un système de maintenance de ces incinérateurs, l’absence de
ressources financières et l’absence de ressources humaines qualifiées ont constitué la
mauvaise utilisation de ces incinérateurs.
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Politique Nationale de Gestion des Déchets Médicaux Septembre 2018
En matière de gestion des déchets, la loi-cadre sur l’environnement (Loi N°94-018 du 22 juin
1994) insiste sur l’obligation d’une gestion écologiquement rationnelle des déchets, la
responsabilisation des personnes physiques et morales et enfin le renforcement du contrôle des
déchets toxiques. L’article 60 de cette même loi dispose aussi que pour préserver la santé des
personnes et la qualité de l’environnement, les déchets, quelle que soit leur origine, doivent être
collectés, traités et éliminés. Mais cette loi tout comme l’architecture législative du pays,
n'aborde pas de manière précise et spécifique la question des déchets biomédicaux.
La loi n° 11-001 du 26 mars 2011 portant code de la santé, prévoit dans son article 31 de lutter
contre toutes les formes de déchets toxiques industriels et autres déchets dangereux pour
l’environnement.
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Politique Nationale de Gestion des Déchets Médicaux Septembre 2018
Il n’existe pas de procédure particulière, ni des autorisations ou permis spécifique dans la gestion
des DBM, notamment en ce qui concerne la collecte, le transport, l’entreposage et le traitement.
Le processus de gestion n’est pas réglementé en termes d’identification des types de déchets,
de caractérisation et surtout de dispositions à respecter aussi bien pour la pré-collecte, la
collecte, le dépôt, le transport, l’évacuation, l’élimination que pour le personnel de gestion, les
mesures de sécurité, les équipements de protection etc.
La législation nationale constitue une base sur laquelle on doit se fonder pour améliorer les
pratiques de traitement des déchets dans un pays. Des plans nationaux de gestion des déchets
médicaux sont en cours d’élaboration dans de nombreux pays. À ce propos, un projet est
financé depuis 2006 par l’Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination (GAVI) en
collaboration avec l’OMS. Le but de ce projet est d’aider 72 pays à adopter une politique, une
stratégie et un plan de gestion des déchets d’activités de soins. Les pays suivants sont
concernés10 :
10
CICR (2011), Manuel de Gestion des Déchets Médicaux, page 29 à 33
11
PNUE (2013), Directives pour établir des stratégies nationales de gestion des déchets : Passer des Défs aux
Opportunités, Nairobi, pp 109
12
Déclaration du Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS (10 décembre 2017)
13
PNUE (2013), Directives pour établir des stratégies nationales de gestion des déchets : Passer des Défs aux
Opportunités, Nairobi, pp 109
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Politique Nationale de Gestion des Déchets Médicaux Septembre 2018
• Principe de précaution14 : les mesures prises pour gérer les déchets à toutes
les étapes visent à prendre des précautions pour éviter la propagation des maladies
dans les établissements médicaux et ses environs immédiats.
• Principe de prévention : la prise en compte des risques liés aux déchets
médicaux dans les activités essentielles des établissements médicaux figure parmi les
stratégies de prévention de la survenue des maladies susceptibles d’être contractées
auprès de ces établissements.
• Principe d’équité intra-générationnelle15 : Se réfère au partage équitable
des ressources entre les populations (et entre les pays). Dans le contexte de la gestion
des déchets, le principe suggère un accès équitable aux services pour tous les
habitants, des opportunités équitables pour toutes les parties intéressées à fournir des
services, ainsi qu’un partage équitable des inconvénients, en termes d’emplacement
des installations de traitement des déchets.
• Principe d’équité intergénérationnelle16 : Dans le contexte de la gestion des
déchets, implique que ces derniers doivent être gérés de manière à ne pas léguer de
problèmes aux générations futures.
• Principe de pollueur payeur17 : les établissements médicaux génèrent des
déchets infectieux et dangereux. Ils ont la responsabilité et l’obligation d’assurer la
gestion efficace des déchets pour minimiser les risques sanitaires et environnementaux
liés à leurs activités.
• Principe de minimisation des risques et des coûts : le volume des déchets
médicaux peut être réduit par le contrôle de leur production et la gestion rationnelle
des médicaments. Le système de regroupement de l’élimination des déchets réduit
énormément le coût de gestion des déchets médicaux et de la sécurité des injections
tant sur le plan organisationnel que juridique, technique et financier.
• Principe de gestion axée sur les résultats : la gestion de déchets doit être
sûre et efficace pour assurer la sécurité du personnel, des patients, des usagers et de la
communauté. Les indicateurs de santé correspondants, tels que ceux mentionnés dans
l’Indicator Health Process sont à utiliser pour mesurer les degrés d’avancement de la
situation.
• Principe de responsabilité collective et partagé : étant donné les risques
collectifs liés à la mauvaise gestion des déchets, les activités de prévention des risques
correspondants sont de la responsabilité de tout un chacun à leur niveau
d’intervention.
• Principe de leadership : la réussite de tout projet nécessite toujours un
accompagnement sérieux par des acteurs ayant la capacité de faire les bons choix dans
le mode de décision.
14
La formulation la plus courante est celle du Principe 15 de la Déclaration de Rio sur l’Environnement et le
Développement adopté à la Conférence des Nations Unies pour l’Environnement et le Développement en 1992
15
PNUE (2013), Directives pour établir des stratégies nationales de gestion des déchets : Passer des Défs aux
Opportunités, Nairobi, pp 109
16
Idem
17
Ibid
16
Politique Nationale de Gestion des Déchets Médicaux Septembre 2018
L’objectif général de cette politique est d’apprécier le niveau actuel de gestion des déchets
médicaux dans les structures sanitaires du pays, en proposant des systèmes de gestion des
déchets techniquement faisables, économiquement viables, et socialement acceptables, tout en
respectant l’environnement.
3.5.2. Objectifs spécifiques
Il s’agit d’élaborer des lois et des textes réglementaires (Décrets, Arrêté, notes…) relatifs à la
gestion de déchets médicaux et médicaments périmés pour compléter ceux existants afin de
normaliser et mettre en vigueur les bonnes pratiques et de minimiser les risques liés à la
mauvaise gestion des déchets médicaux. Ceci requiert un inventaire et une analyse des lois
et/ou textes déjà existants et ceux qui doivent être développés.
Quelques informations clés doivent toujours être formulées dans une loi sur la gestion des
déchets médicaux, laquelle loi complèterait les schémas directeurs déjà existant dans ce
domaine18, particulièrement :
- La disposition générale de la loi qui fournit des définitions et une
classification des déchets médicaux (en tenant compte des pratiques et du respect de la
sécurité sanitaire publique et en mettant l’accent sur les aspects les plus importants des
précautions de base recommandées par l’OMS). Les termes production, manipulation,
tri, collecte, transport, traitement, élimination finale, producteurs et opérateurs de
déchets médicaux devront être aussi définis ;
18
Les exigences minimales pour l’établissement d’une loi sur la gestion des déchets de soins médicaux. Plan
national de gestion des déchets de soins médicaux, Programme des Nations Unies pour l’Environnement / OMS
17
Politique Nationale de Gestion des Déchets Médicaux Septembre 2018
Une harmonisation des activités de gestion des déchets médicaux est essentielle pour
normaliser les pratiques de gestion. Plusieurs points doivent être considérés :
18
Politique Nationale de Gestion des Déchets Médicaux Septembre 2018
La sensibilisation des usagers, du personnel de santé et de la communauté sur leurs rôles dans
les actions de gestion des déchets est importante. Ceci implique des campagnes de
sensibilisation avec des messages forts sur :(i) les risques auxquels chacun et tout le monde
sont exposés lorsque les déchets médicaux sont mal gérés ;(ii) sur les moyens pour les
minimiser et (iii) sur leurs rôles dans les actions de gestion de déchets médicaux. L’efficacité
de la sensibilisation exige des canaux de communication (vecteurs de messages), des outils et
des méthodes adaptées à chaque groupe cible et à chaque zone d’intervention.
3.6.4. Mettre en place le cadre de suivi et évaluation
Le plan de la mise en œuvre de la Politique Nationale prend en compte les éléments édictés
dans la politique. Un plan de suivi et d’évaluation garantit l’effectivité de la politique et
mesure son efficacité. Il fournit les outils nécessaires pour évaluer l’atteinte des objectifs et
comprend :
19
Politique Nationale de Gestion des Déchets Médicaux Septembre 2018
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Politique Nationale de Gestion des Déchets Médicaux Septembre 2018
5. Communes ;
6. Secteur privé ;
7. ONG ;
8. Partenaires au développement.
Les rôles et responsabilités seront définis dans le Plan de Gestion des Déchets Médicaux.
4.1.2. Mécanismes d’implication et d’incitation des privés19
19
Adaptée du Plan de gestion des déchets biomédicaux au Tchad, pp 34
21
Politique Nationale de Gestion des Déchets Médicaux Septembre 2018
• Incitation des cabinets privés ainsi polarisés à contracter avec des privés un
service de collecte et de transport des DBM vers l’incinérateur de leur zone.
Pour mieux garantir l’implication des privés dans le processus de gestion des DM, il est
nécessaire de prévoir des mesures incitatives, dont la plus essentielle porte sur le
renforcement et l’application de la réglementation basée sur les principes « pollueur- payeur »
et « obligation au producteur de déchets d’assurer leur collecte et leur destruction »,
notamment par l’élaboration d’une réglementation appropriée qui oblige les formations
sanitaires (notamment privées) soit à traiter leurs DM, soit à évacuer ou contracter un service
de collecte des DM vers les incinérateurs placés dans les zones de référence. Un effort
particulier devra être fait au niveau des formations sanitaires publiques et privées pour assurer
le financement de ce service qui serait certainement supportable si les mesures de tri à la
source sont appliquées rigoureusement pour permettre de réduire les volumes de DM, et
partant le coût de la collecte.
4.2. Architecture opérationnelle
Un plan stratégique pluriannuel définira les modalités pratiques pour la mise en œuvre de la
Politique Nationale de Gestion des Déchets Médicaux. Un plan opérationnel pour la mise en
œuvre sera établi en prenant en compte les orientations stratégiques développées dans la
Politique Nationale de la Gestion des Déchets Médicaux. Au niveau régional et de district, les
activités conformes au plan stratégique national seront intégrées dans leur plan de travail
annuel.
4.2.1. Plan d’Actions National (PAN)
De multiples acteurs interviennent dans cette activité et il est indispensable d’élaborer au sein
de chaque structure de soins un plan de gestion des déchets internes permettant d'assurer la
cohérence et la coordination des actions.
Les déchets de natures différentes doivent suivre des circuits différenciés, en fonction des
risques qu’ils font encourir et donc nécessitant des traitements d’élimination différents.
Le plan de gestion est un document écrit permettant de :
- Engager l’établissement sur une gestion cohérente des déchets
- Coordonner les différents intervenants du circuit : soignants, agents d’appui,
personnel technique chargé de l’élimination, agents de maintenance mais aussi
gestionnaire, direction.
- Définir les règles de gestion, et les procédures : définition des différentes
catégories de déchets, tri, transport, stockage, élimination
- Prévoir les moyens de fonctionnement : contenants, consommable, protection
personnel, carburant incinérateur…
22
Politique Nationale de Gestion des Déchets Médicaux Septembre 2018
Un plan d’action global sera élaboré de manière à dégager nettement les interventions et
actions à mettre en œuvre aux niveaux National, Régional et District.
Les plans d’actions du niveau district seront mis en œuvre par les établissements chapeautant
le district.
Dans le cadre de l'élaboration de cette Politique Nationale, la réflexion sur les solutions
d'élimination s'est organisée en 2 temps : la définition des objectifs recherchés puis la mise au
point des outils ou documents opérationnels.
4.2.2.1. Définition des objectifs opérationnels
Dans sa troisième orientation stratégique, cette politique regroupe les interventions prioritaires
suivantes :
• Fournir des solutions à tous les établissements ;
• Identifier la technologie adaptée à chaque taille d’établissement ;
• Encourager les regroupements sur des installations performantes pour 8% des
formations sanitaires publiques (soit 7 Centres Hospitaliers sur 90 formations
sanitaires publiques) ;
• Livrer des installations dans le cadre d’une approche intégrée de gestion des
déchets incluant les médicaments périmés ;
• Définir la place de l’incinération dans les solutions d’élimination.
23
Politique Nationale de Gestion des Déchets Médicaux Septembre 2018
Un guide de destruction des médicaments périmés ou avariés a été élaboré et validé. Ainsi,
toute destruction de médicaments doit respecter les procédures édictées sous le contrôle de
l’ANAMEV.
A. Grille d’élimination
Cette échelle résultera de l’étude quantitative et qualitative qui sera réalisée ultérieurement
auprès d’un certain nombre d’établissements pour lesquels les volumes de déchets produits
seront observés par services puis globalisés par établissement et par semaine.
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Politique Nationale de Gestion des Déchets Médicaux Septembre 2018
Construction
4
Formation-Action
5
Consensus sur le Engagement de
des constructeurs lieu d'implantation
Conception l’Établissement
6
1 Mise en place d'une
Utilisation de matériaux supervision effective 7
Engagement de la
réfractaires Direction de l'Hôpital
8
2
Conception en poste Sensibilisation des
de travail fermé personnels et formations
Mise en place d’un
incinérateur De
3 Montfort 9
Mise en place d'une Mise en place du plan de
phase de tests gestion des déchets
10
du Plan d‘ Equipement
Suivi-évaluation
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Politique Nationale de Gestion des Déchets Médicaux Septembre 2018
incinération. Les conditions d’éligibilité des sites y sont également définies : toute structure
de santé disposant des équipements réglementaires de destruction de déchets peut procéder à
la destruction des médicaments périmés ou avariés.
4.2.3. Approches de traitement provisoire et situations d’urgence20
Dans les contextes à faible ressources ou en situation d’urgence, le pays devra s’appuyer sur
des méthodes de transition intermédiaires tout en considérant comment appliquer
progressivement des techniques qui minimisent les risques pour la santé humaine et
l’environnement et respectant les réglementations internationales.
Les petits incinérateurs de déchets médicaux tels que les incinérateurs à chambre unique, à
tambours et à briques sont conçus pour répondre à un besoin de protection de la santé
publique, quand les ressources pour mettre en œuvre et maintenir des technologies plus
sophistiquées manquent. Cela implique un compromis entre les impacts environnementaux de
la combustion contrôlée avec un besoin primordial de protéger la santé publique si la seule
alternative est la décharge non contrôlée. Ces circonstances existent dans de nombreuses
situations de pays en développement et l’incinération à petite échelle peut constituer une
réponse transitoire à une exigence immédiate (OMS, 2004)21, Il faudrait autant que possible
éviter la combustion des plastiques en PVC et d’autres déchets chlorés afin d’empêcher la
production de dioxines et de furanes.
La combustion des déchets médicaux dans une fosse est moins souhaitable, mais si elle
constitue véritablement la seule option réaliste en cas d’urgence, ou si elle est choisie comme
une solution intérimaire dans le cas où aucune autre solution n’est en place, elle devrait être
entreprise dans une zone confinée. Les déchets doivent être brûlés dans une fosse-réservoir,
puis les revêtir d’une couche de terre (OMS, 2014)22.
4.3. Gestion des risques environnementaux
4.3.1. Impacts des déchets biomédicaux sur la santé publique
20
OMS (2017), La gestion sécurisée des déchets médicaux (Déchets d’activités de soins) – Résumé. Genève :
Organisation mondiale de la Santé ; 2017 (WHO/FWC/WSH/17.05). Licence : CC BY‑NC‑SA 3.0 IGO. Pp 14
21
Organisation mondiale de la Santé (OMS), « Gestion des déchets d’activité de soins », Aide-mémoire N° 281,
octobre 2004.
22
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Politique Nationale de Gestion des Déchets Médicaux Septembre 2018
Les problèmes posés par une mauvaise gestion des DM revêtent une grande acuité. Les
principales personnes exposées dans le processus de gestion des DM sont : (i) les patients et
les professionnels de la santé (personnel médical et cadres de santé ) se trouvant dans les
établissements de soins ; (ii) , les agents d’entretien, les préposés à l’incinération, etc.; (iii) les
agents des sociétés privées chargés de la collecte, du transport et de la mise en décharge des
déchets provenant des structures sanitaires, mais aussi des ordures ménagères mélangées aux
DM; (iv) les récupérateurs informels qui pratiquent la fouille des ordures (notamment les
enfants) et (v) les populations qui utilisent des objets hospitaliers récupérés pour des usages
domestiques.
4.3.3. Risques
Les risques liés à une mauvaise gestion des déchets issus des soins de santé portent
globalement sur :
• Des blessures accidentelles : risques d’accident pour le personnel de santé ; les enfants
qui jouent (ou qui font leurs besoins) sur les décharges d’ordure ainsi que les récupérateurs
non avisés ;
• Des intoxications aiguës, des infections nosocomiales et des nuisances pour le
personnel de santé et de collecte (odeurs, exposition par manque d’équipements de protection,
absence de suivi médical, etc.).
Pour ce qui concerne les infections, les catégories suivantes sont identifiées :
• Les maladies virales telles que le HIV/SIDA, l’Hépatite Virale B (HVB) et l’Hépatite
Virale A sont principalement exposés à ces pathologies le personnel de santé, les
accompagnants, le personnel d’entretien et les populations riveraines des décharges (enfants,
récupérateurs, etc.) ;
• Les maladies microbiennes ou bactériennes, telles que la tuberculose, les
streptocoques, la fièvre typhoïde, etc. ;
• Les maladies parasitaires, (issues des selles provenant des centres de santé et rejetées
dans les dépotoirs publics situés près des habitations) telles que la dysenterie, les ascaris, etc.
• Les infections nosocomiales ;
• La contamination de la chaîne alimentaire : les animaux domestiques en quête de
nourriture au niveau des décharges publiques ou sauvages peuvent ingérer ces types de
déchets, ce qui peut entraîner une propagation potentielle de maladies et de contaminants
chimiques à travers la chaîne alimentaire.
4.3.4. Aspects sociaux de la gestion des DM
Il convient de souligner que les populations montrent une grande sensibilité face à certains
types de déchets, notamment anatomiques (amputations, placentas, etc.). Elles sont le plus
souvent très exigeantes quant aux modalités de leur élimination. Il serait inacceptable de
rejeter ces types de déchets dans les décharges. En général, ces déchets sont remis aux
patients ou aux membres de la famille. On pourrait envisager d’aménager des fosses septiques
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dans lesquelles ces types de déchets sont rejetés. Mais, il est impératif que toute décision
allant dans ce sens soit soumise à l’approbation des personnes concernées ou de leurs
familles. De ce point de vue, les croyances socioculturelles et religieuses devront être
véritablement prises en compte dans le plan de gestion des DBM afin de garantir le respect
des représentations et des coutumes des populations concernées.
4.3.5. Gestion des risques
Des plans de suivi et de supervision seront développés et mis en œuvre de façon effective,
efficace et efficiente. Une analyse situationnelle approfondie sera effectuée afin de déterminer
les indicateurs d’impacts sanitaires et environnementaux liés à la gestion des déchets
médicaux. La bonne organisation technique et structurelle avec une appropriation effective de
la gestion des déchets de soins médicaux sont garants de la pérennisation.
CONCLUSION
Actuellement, les efforts menés par le Gouvernement de l’Union de Comores pour améliorer
la santé de la population sont axés principalement sur les activités curatives. Bon nombre
d’activités promotionnelles de santé ne sont pas considérées comme prioritaires. Cette
Politique Nationale de Gestion des Déchets Médicaux et des médicaments périmés/ou avariés
détermine l’ensemble des orientations à donner à la gestion des déchets ainsi que les principes
qui doivent être respectés pour sa mise en œuvre. Elle peut être évolutive selon les
expériences et les nouvelles technologies notamment les déchets gazeux.
La Politique Nationale de Gestion des Déchets Médicaux et des médicaments périmés/ou
avariés répond aux besoins nationaux de s’adapter et de contribuer à la réduction des risques
liés aux mauvaises gestions des déchets en milieu hospitalier ainsi que des émissions des gaz
à effet de serre.
Elle répond également aux exigences des différentes Conventions Cadres des Nations-Unies
sur la gestion des déchets dangereux, chimiques et radioactifs.
La Politique Nationale de Gestion des Déchets Médicaux et des médicaments périmés/ou
avariés est basée sur une dynamique qui évoluera avec le contexte national et international.
Son développement, sa mise en œuvre et sa réussite requièrent l’implication effective et
l’engagement de toutes les parties prenantes et de tous les partenaires. Le Ministère de la
Santé jouera le rôle d’interface et de catalyseur du système.
La Politique Nationale de Gestion des Déchets Médicaux et des médicaments périmés/ou
avariés sera traduite en termes de programme ou de plan d’action national dont la mise en
œuvre sera assurée en partenariat avec les différents acteurs entre autres, le secteur public, le
secteur privé, la société civile, les Organisations Non Gouvernementales, les communautés
locales, etc.
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REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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Madagascar, Antananarivo, 60p
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Madagascar, Edition 2017, Antananarivo, 32p
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Santé au Travail 2014 ; 1 :1-11. https://scholar.google.com.
Conventions internationales :
- La convention de Bâle du 22 mars 1989, sous le contrôle des mouvements
transfrontalier des déchets dangereux et de leur élimination ;
- La convention de Bamako de 1991, sur l’interdiction d’importer des déchets
dangereux et sur le contrôle des mouvements transfrontalier en Afrique ;
- La convention de Stockholm du 22 mai 2001 sur les polluants organiques
persistants ;
Textes de loi :
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ANNEXES
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