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Certu
collection
Références
n°129
Voies structurantes
d’agglomération
Conception des artères urbaines
à 70 km/h
SOUS LA COORDINATION
DE J.-L. REYNAUD
© 2013 Certu - Cet ouvrage est en vente sur www.certu-catalogue.fr
Certu
Voies structurantes
d’agglomération
Conception des artères urbaines à 70 km/h
Certu
2, rue Antoine Charial 69426 LYON Cedex 03 - France
© 2013 Certu - Cet ouvrage est en vente sur www.certu-catalogue.fr
Collection Références
Cette collection comporte les guides techniques, les ouvrages méthodologiques et d’autres types de
publications présentant des savoir-faire qui, sur un champ donné, présentent de manière pédagogique
ce que le professionnel doit savoir.
Le Certu a suivi une démarche de validation du contenu et atteste que celui-ci reflète l’état de l’art.
Il recommande au professionnel de ne pas s’écarter des solutions préconisées dans le document sans
avoir pris l’avis d’experts reconnus.
Le Certu publie aussi les collections : dossiers et essentiel.
Catalogue des publications disponible sur http://www.certu.fr.
Remerciements
Ce document a été réalisé dans le cadre d’une commande et sous le contrôle de la Direction
des infrastructures de transport du MEDDE suivi par un comité d'orientation présidé par
Y. Robichon (DIT/MARRN) et composé de D. Bascoul (Conseil général 77 et représentant de l'ADSTD),
M. Courbot (Communauté urbaine de Lille et représentant AITF), L. Dauchez (Dreal Picardie),
E. Debarles (DRIEA – DiRIF), M. Deffayet (Cetu), B. Eneau (DIT/MARRN – Lyon), A. Estingoy
(Certu/VOI), D Zambon (DRIEA/DiRIF), V. Janes (DIT/GRT), P. Laffont (Grand Toulouse – représentant
AITF), J.-P. Lhuillier (Certu/VOI/CGR), A. Oser (Setra), O. Petiot (Certu/VOI/CGR), T. Picard
(DIT/MARRN), S. Roux (DSCR/AI4), M. Sciot (DIT-GRT), O. Seguin (DSCR/AI4), G. Vuillemin (Setra).
Enfin, ont participé à des apports techniques et à la relecture de l'ouvrage les personnes suivantes :
M. Deffayet (Certu), P. Toulouse, T. Mola et G. Houdeau (DGITM/DIT), A. Oser (Setra), R. Marsolat (CETE
de Lyon), B. Albaret (CG31), C. Damas, C. Ansard et P. Boillon (Certu), A. Driutti (CETE de l'Est),
P. Robustelli (DREAL PACA), E. Locquet (EGIS).
Les schémas ont été réalisés par S. Melet (CETE de l'Ouest) et par B. du Verger (Certu).
Introduction 5
PREMIÈRE PARTIE
Présentation de l'artère urbaine à 70 km/h 8
DEUXIÈME PARTIE
Aménagement de la section courante 20
TROISIÈME PARTIE
Les carrefours sur une artère urbaine 70 32
QUATRIÈME PARTIE
La conception des sites dédiés
aux transports collectifs 58
CINQUIÈME PARTIE
Les aménagements pour les modes actifs 72
SIXIÈME PARTIE
Éléments particuliers à intégrer dans la conception 82
Annexes 97
Bibliographie 113
Introduction
Ce guide présente les éléments techniques de Enfin, le contexte règlementaire s'est étoffé par
conception des artères urbaines limitées à 70 km/h. de nouvelles lois qui impactent fortement ce type
Ces voies remplacent les voies rapides urbaines d'infrastructure : loi sur l'air, sur le bruit, lois issues
(VRU) de type U définies dans l'instruction sur les du Grenelle de l'environnement de réduction de la
conditions techniques d'aménagement des voies consommation énergétique et des émissions de gaz
rapides urbaines (ICTAVRU) éditée en 1990 afin de à effet de serre...
répondre aux évolutions survenues depuis.
La prise en compte de ces évolutions amène à
En effet, durant ces dernières décennies, le contexte reconsidérer les règles d'usage et de conception de
a fortement évolué. ces voies.
En matière d'urbanisme, la consommation des La seule notion de « vitesse » n’apparaît plus comme
sols conduit à limiter l'étalement urbain et à être le niveau de service le plus adéquat pour définir ce
plus attentif au rôle des infrastructures et aux effets type de voie, la notion de « service rendu » étant
de la rapidité d'accès aux territoires périurbains. aujourd'hui plus complexe, multicritère et renvoyant
Dans d'autres situations, le territoire a pu fortement à des traductions pouvant être très différentes d'un
évoluer autour de l’infrastructure existante amenant territoire à l'autre : multifonctionnalité, desserte des
à s'interroger sur sa destination principale : transit, territoires, atténuation des effets de coupure,
échange, desserte ? On observe de plus en plus qualité urbaine...
d'exemples de transformation de voie rapide
urbaine en boulevard. De fait, l'expression « voie rapide urbaine » ne semble
plus appropriée, celle de « voie structurante d'agglo-
En matière de mobilité, les citoyens demandent mération » reflète mieux les besoins actuels en
d'avoir accès aux territoires par tous les modes en s'appuyant sur 2 notions.
développant notamment les déplacements en vélo,
à pied, en transport collectif ou par d'autres modes Le mot structurant renvoie à la notion de
alternatifs à la voiture individuelle. Une attention hiérarchie du réseau viaire et représente mieux
particulière est donc accordée à la question de la l'importance de ces voies pour mailler les territoires
vitesse, à la place offerte, à la continuité et à la mais aussi pour offrir un support de mobilité
sécurité des parcours pour chacun des modes efficace et fiable tourné vers différents modes de
de déplacement. déplacement.
On observe également une montée en puissance Le mot agglomération est pris au sens large
des questions de « cadre de vie » qui s'est accompagnée comme un « ensemble urbain formé par une ville et
d'une requalification de nombreuses voies rapides de sa banlieue »1 pour signifier que ces voies se
urbaines autant dans le sens d'une atténuation des situent sur un territoire assez vaste qui intègre les
nuisances (acoustiques...), que de celui d'une qualité zones périurbaines.
des espaces (entrée de ville, périphérie).
4 La zone de sécurité
est définie au
paragraphe 2.1.7.
Exemple où les AU70 forment l'ensemble du réseau de voies Exemple où les AU70 complètent le réseau de VSA 90/110
structurantes d'agglomération. Elles constituent des rocades par de nouvelles liaisons ou par des pénétrantes. L'ensemble
et pénétrantes de la ville. forme le réseau de voies structurantes d'agglomération.
Il est indispensable que le maître d'ouvrage fixe des - l'intérêt individuel qui assure à l'usager un temps
objectifs précis sur le niveau de service de la circu- de parcours maximal pendant une partie du temps ;
lation caractérisée, entre autres, par la prise en - les risques de congestion du réseau secondaire.
compte de la demande de flux, l'offre en termes de
capacité liée aux temps de parcours, à la présence Sur une AU70, il peut s'exprimer par exemple, en
plus ou moins longue des périodes de congestion. définissant, une réserve de capacité8 des carrefours
Ces choix relèvent à la fois d'orientations politiques plus ou moins importante :
(volonté de contraindre la voiture, de favoriser les - écoulement fluide si C ≥ 30 % ;
TC...) et d'aspects techniques (fonctionnement du - écoulement dense si 30 % < C ≤ 10 %.
réseau viaire...).
Dans cet exercice, l'attention du concepteur est Il est enfin important de noter que l'exercice à
attirée sur les choix d'aménagement des carrefours mener relève bien de deux niveaux de compétence
car ils influent directement sur la capacité et la flui- dans le projet. D'une part, le concepteur aura la
dité de la voie. charge de préciser et d’analyser l'ensemble des
Afin de prendre en compte l'ensemble des flux données objectives en termes de trafic pour élaborer
motorisés, les études préalables s'articulent autour des partis d'aménagement. D'autre part, il reviendra
de deux étapes essentielles. au maître d'ouvrage, à partir de cette analyse du
concepteur, de fixer des objectifs en termes d'offre
La demande de flux exprimée en termes de débit, de capacité que l'on appellera niveau de service
vitesse, et nature des usagers. Des études précises de de la future voie.
trafic sont un préalable indispensable. Elles sont
particulièrement importantes au droit des
intersections d'où la nécessité d'avoir les matrices 1.4.4 Les modes actifs
des origines et destinations aux heures de pointe. (piétons, cyclistes)
Les trafics sont exprimés en unité de véhicules L'aménagement de la voie doit intégrer la présence
particuliers par heure (uvp/h). Les coefficients de des piétons et cyclistes car elle est effective, au
transformation pour les AU70 sont : moins, au droit des intersections.
1 deux-roues motorisé = 0,5 uvp
1 véhicule léger = 1 uvp Pour leur sécurité, les traversées sont placées aux
1 poids lourd ou 1 bus = 2,5 uvp carrefours afin d'être bien perçues par l'usager
motorisé. Lorsque les intersections sont très éloi-
En présence de forte pente (p > 3 %), le coefficient gnées les unes des autres, des traversées piétonnes
d'équivalence des poids lourds peut être augmenté. ou cyclistes peuvent s'avérer nécessaires pour réta-
Le coefficient de transformation est, dans ce cas, blir des cheminements transversaux et raccourcir
équivalent à la valeur en pourcentage de la pente. leurs itinéraires. Dans ce cas, il convient de créer des
La demande de trafic est calculée sur les heures de passages dénivelés. Exceptionnellement, dans le cas
pointe moyennes. Le maître d'ouvrage décidera d'AU70 bidirectionnelles à 2 voies et si les conditions
de l'opportunité ou non de prendre en compte de sécurité sont assurées, il est possible de créer une
les situations exceptionnelles (période estivale, traversée à niveau indépendante des carrefours.
événements ponctuels…).
En section courante, le choix de réaliser des aména-
La qualité de service de circulation fixée par le gements à leur intention relève des objectifs du
maître d'ouvrage. Cet objectif peut se traduire par maître d'ouvrage en accord avec les obligations du
l’acceptabilité d'avoir une période de congestion plus Code de l'environnement (article L. 228-2). Dans ce
8 Le calcul de la
ou moins longue et son occurrence en considérant : cas, la circulation des piétons et des cyclistes se fait
capacité des - l'intérêt collectif qui vise à optimiser l'espace au hors chaussée, sur un espace spécifique éloigné
carrefours est
donné en annexe 1. regard du flux total ; de la circulation motorisée.
© 2013 Certu - Cet ouvrage est en vente sur www.certu-catalogue.fr
PRÉSENTATION DE L'ARTÈRE URBAINE À 70 KM/H 17
*La berme existe uniquement en l'absence de bordure. La BDD peut ne pas être marquée en présence de bordures.
10 Voir le paragraphe
6.1.
*La berme existe uniquement en l'absence de bordure. Les BDD et BDG peuvent ne pas être marquées en présence de bordures.
Tous ces espaces sont définis dans les paragraphes 2.1.3 Voies de circulation
qui suivent et dans les chapitres consacrés aux
espaces réservés aux transports collectifs, aux La chaussée comprend les voies de circulation.
piétons et aux cyclistes. Le profil de la chaussée présente deux versants plans
raccordés sur l’axe, sauf pour les chaussées unidirec-
Avertissement : Les dimensions indiquées ci-après tionnelles qui comportent un seul versant plan
sont des valeurs minimales correspondant à une dirigé vers l’extérieur.
vitesse des véhicules de 70 km/h.
Elles ne sont réduites que dans des cas exception- 2.1.3.1 Nombre de voies
nels et sur justification.
Elles peuvent être augmentées selon le contexte et Le nombre de voies est déterminé sur la base
les objectifs du programme pour offrir plus de d'études de trafic et de capacité globale de l'axe et
confort aux usagers. Cependant, il convient de ne des objectifs de qualité de service définie par le
pas trop élargir les voies de circulation générale maître d'ouvrage (voir paragraphe 1.4.3). Ces
pour éviter des comportements non adaptés au données de trafic sont un préalable indispensable
contexte (vitesses supérieures à 70 km/h). pour estimer le nombre de voies.
L'augmentation de la largeur roulable doit se faire Les régimes d'écoulement du trafic sur une voie en
d'abord sur les bandes dérasées. La largeur des voies section courante sont quantifiés comme suit :
de circulation ne doit pas excéder 3,50 m (en aligne- - 1 800 uvp/h capacité nominale (écoulement
ment droit). dense) ;
- 1 500 uvp/h écoulement fluide.
Elle sera élargie ponctuellement dans les courbes à qu'en présence de bordure, si la BDD est égale à
faible rayon (voir paragraphe 2.2). 0,30 m et si la largeur de l'ensemble voie plus BDD
La largeur de voie normale est de 3,00 m. Elle peut est inférieure ou égale à 3,30 m.
être portée jusqu'à 3,50 m en présence d'un trafic
poids lourds important et/ou de lignes de bus
régulières. 2.1.5 Terre-plein central
Dans le cas d’une 2x2 voies, il est possible de réduire
la voie de gauche à 2,80 m (et uniquement en Le terre-plein central assure la séparation matérielle
présence d'une BDG si cette dernière est interdite des deux sens de circulation, sa largeur résulte de
aux PL). Il est en effet souhaitable que le bloc de celle de ses constituants :
gauche12 soit de plus de 3,10 m de large. - les bandes dérasées de gauche,
- la bande médiane.
Quelles que soient les largeurs retenues pour les
voies de circulation, la largeur roulable13 est, selon Cette largeur du TPC est compatible avec la largeur
différentes configurations de profils en travers, au de fonctionnement du dispositif de retenue et l'en-
moins égale à : combrement d'éventuels panneaux, piles de pont,
• Pour les chaussées sans voies réservées au trans- supports de portiques…
port collectif : Cependant, en l'absence de tout équipement sur la
- chaussée bidirectionnelle à 2 voies : largeur bande médiane, une largeur minimale est recom-
roulable minimale = 7,00 m mandée afin de réserver de l'espace pour mettre en
- chaussée bidirectionnelle à 3 voies : largeur place un dispositif de retenue. Cette largeur mini-
roulable minimale = 9,60 m male est fixée à 1,60 m.
- chaussée unidirectionnelle à 2 voies : largeur
roulable minimale = 6,60 m (6,40 m si la voie de 2.1.5.1 La bande dérasée de gauche (BDG)
gauche est interdite aux PL).
• Pour les chaussées avec voies réservées au trans- La bande dérasée est destinée à recevoir le
port collectif : marquage latéral de la chaussée. Elle permet
- chaussée unidirectionnelle à 1 voie de circulation de légers écarts de trajectoire et de limiter l'effet
générale et 1 voie bus : largeur roulable mini- de paroi lié aux barrières de sécurité lorsqu'elles
male = 7,10 m existent. Elle est comprise dans la largeur roulable.
- chaussée unidirectionnelle à 2 voies de circulation Elle est donc dégagée de tout obstacle.
générale et 1 voie TC : largeur roulable mini- Sa largeur doit être compatible avec le dispositif de
male = 10,10 m (9,90 m si la voie de gauche est retenue placé sur la bande médiane. En l'absence de
interdite aux PL). ce dispositif, sa largeur est de 30 cm minimum.
Le marquage des bandes dérasées est la règle de
base. La suppression du marquage n'est possible
2.1.4 Bande dérasée de droite (BDD) qu'en présence de bordure et si la BDG est égale à
0,30 m et si la largeur de l'ensemble voie plus BDG
La bande dérasée est destinée à recevoir le est inférieure ou égale à 3,30 m.
marquage latéral de la chaussée et permet de légers
12 Le bloc de gauche
comprend la voie écarts de trajectoire. Elle est comprise dans la 2.1.5.2 La bande médiane
et la BDG.
largeur roulable. Elle est donc dégagée de tout
13 La largeur roulable obstacle. La bande médiane (BM) sert à séparer physiquement
comprend toutes
les voies de La largeur normale d’une BDD sur AU70 est de les deux sens de circulation. Elle est donc normale-
circulation, la BDG
et la BDD. 0,50 m (pouvant être réduite au minimum à 0,30 m ment infranchissable. Elle est toujours présente pour
En l'absence de
en l'absence de dispositif de sécurité). les 2x2 voies.
marquage de rive,
elle correspond Le marquage des bandes dérasées est la règle de De plus, elle permet d'implanter certains équipements
à la largeur entre
bordures. base. La suppression du marquage n'est possible (dispositifs de retenue, supports de signalisation,
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AMÉNAGEMENT DE LA SECTION COURANTE 25
mâts d'éclairage, plantations...) et d’éventuelles piles Le tableau suivant précise dans quel cas un dispositif
d’ouvrages. On évite d'implanter des obstacles sur de retenue en TPC est recommandé.
la bande médiane qui conduisent à la mise en place
P < 4% P > 4%
de dispositifs de retenue peu propices à donner
R < 400 m Dispositif de retenue Dispositif de retenue
une image urbaine à la voie et consommateurs nécessaire nécessaire
d'emprise.
R > 400 m Bordures Dispositif de retenue
En l'absence de dispositif de retenue, elle doit être conseillé
limitée par des bordures de type T.
Sa largeur dépend des équipements qui lui sont
destinés et de la présence ou non de bande dérasée. 2.1.6 Berme
Par exemple, l'implantation de la signalisation selon
le schéma ci-après, implique une largeur de la bande En l'absence de bordure, la berme assure la transi-
médiane de 1,50 m avec des BDG de 0,30 m et de tion entre la chaussée et les talus. Elle participe aux
2,10 m sans BDG. dégagements visuels et supporte la signalisation et
éventuellement les dispositifs de retenue.
Sa largeur est de 1,00 m minimal ce qui permet
d'assurer la fonction de passage de service pour
le personnel d'exploitation ou d'entretien et les
usagers en difficulté ou en panne.
schéma VL/bus avec BDG sur la voie bus schéma VL/vélos sans BD sur la piste cyclable
2.1.9 Transition entre deux sections 2.1.9.1 Ajout d’une file supplémentaire
de profils en travers différents
La création d’une file supplémentaire en section
Ces règles ne concernent que les voies dédiées à la courante se fait par la gauche de façon à maintenir
circulation motorisée. La création ou la suppression la continuité de la file de droite, et s’accompagne
de voies sont, de préférence, placées au droit des d’un déport du bord droit de la chaussée.
carrefours, il convient alors de se référer au chapitre 3 La longueur du déport est fixée à 37 fois la
sur la conception des carrefours. Les règles énoncées largeur du déport15(D).
ci-après sont à appliquer à la section courante.
15 Le déport
correspond au
décalage de la voie
de droite par
rapport à une
continuité théorique Schéma de rabattement par la gauche avec déport du bord droit de la chaussée.
du profil en travers. Le dispositif est dimensionné selon l'IISR avec L = 78 m pour 70 km/h.
Ce n'est pas
toujours la largeur
de la voie de droite.
Si une variation du profil en travers (élargissement La distance réduite entre les carrefours sur ce type
ou rétrécissement de l’une ou de plusieurs des de voie permet, dans la grande majorité des cas,
composantes du profil en travers) conduit à un de dévier la circulation sur le réseau secondaire.
déport du bord droit de la chaussée, la longueur Dans ce cas il n'y a pas lieu de s'imposer des
du déport est de 37 fois la largeur du déport D (sauf contraintes géométriques liées à l'exploitation de la
pour la suppression d'une voie). voie en cas de panne ou incident. En l'absence
de demande particulière du maître d'ouvrage, les
largeurs roulables définies ci-avant sont suffisantes
2.1.10 Pente transversale au droit des ouvrages d'art.
Sur le réseau national, la circulaire du 29 août 1991
Les pentes transversales sont identiques tout relative aux profils en travers des ouvrages d'art non
au long du tracé que ce soit en courbe ou en courants s'applique.
alignement droit, les courbes n'étant pas déversées. Le profil en travers au droit d’un ouvrage souterrain
est donné par les recommandations techniques en
• Les chaussées vigueur pour les tunnels.
La pente transversale des versants de la chaussée est
de 2,5 % orientée vers l’extérieur de la route. Elle est
valable pour tout type de chaussée.
• La BDD
La BDD a la même pente que le versant de chaussée
qu’elle jouxte.
• La berme
La pente transversale de la berme est de 8 %
orientée vers l’extérieur de la route.
avec :
- le point d'observation : hauteur 1 m (hauteur
de l’œil du conducteur assis dans sa voiture),
position latérale à 2 m du bord droit de sa voie ;
- le point observé : hauteur 0,60 m, positionné
sur l'accotement (ou sur un refuge) à 1 m du bord
de chaussée.
La situation de la voie dans l'agglomération, le rôle Outre les critères liés aux déplacements tous modes,
qu'elle doit jouer dans l'écoulement des trafics d'autres aspects interviennent dans l'aménagement
d'une part et le développement de l'urbanisation des intersections :
d'autre part sont des déterminants des échanges qui - l'urbanisation actuelle ou future et le rôle de la
doivent être assurés. voirie quant à sa structuration (liaison ou desserte
Sur les AU70, les intersections sont plutôt positionnées de zones d'habitat, de ZI d'équipements...), impact
en lien avec des voies urbaines principales et non les sur l'évolution du tissu urbain ;
voies de desserte (sauf impossibilité de raccordement - le séquencement induit par les intersections qui
liée au contexte). La distance entre carrefours doit de rythment l'espace et participe à l'image urbaine
préférence être supérieure à 300 m. Une distance de de la voie. Ce séquencement peut aussi s'appuyer
1 000 m ou plus ne pose pas de problème pour la sur le paysage environnant ;
circulation automobile, il faut cependant veiller à ne - les aspects environnementaux, notamment les
pas pénaliser les autres modes. Des rétablissements nuisances sonores (freinage et démarrage aux
transversaux peuvent alors s'avérer nécessaires pour carrefours...) ;
les usagers les plus lents. - les contraintes topographiques.
Les intersections sur une artère urbaine à 70 km/h sont situées au droit des voies urbaines principales.
Leur espacement est compris entre environ 300 et 1 000 m.
Pour les usagers de la route prioritaire tournant Mouvement de TAG vers la voie secondaire
à gauche vers la route secondaire, un temps équiva- temps conseillé 8 s (160 m)
lent doit être offert vis-à-vis du trafic de sens minimum absolu 6 s (120 m)
opposé sur la route principale. Tableau des temps de franchissement
(et des distances de visibilité à 70 km/h).
Carrefours en té :
Carrefour en croix :
(*) Les rayons de raccordement sont à adapter au cas par cas en fonction de la giration des véhicules.
3.3.2 Visibilité
Conception d'un demi-carrefour.
Les principes de visibilité sont identiques à ceux (*) Les rayons de raccordement sont à adapter au cas par cas en fonction
de la giration des véhicules.
présentés au paragraphe 3.2.2, le triangle de visibi-
lité est construit d'un seul côté dans ce cas-là.
Les temps de franchissement correspondent à ceux
du triangle à gauche. La voie d'entrée
La voie d'entrée a une largeur de 3 m minimum,
mais s'élargit pour atteindre 4 m à son extrémité.
3.3.3 Géométrie
3.4.2 Visibilité
3.4.1 Objectifs de capacité
de la circulation générale Plusieurs paramètres de visibilité sont à vérifier sur
ce type de carrefour, ils sont pour l'essentiel issus du
La capacité d'écoulement du trafic des giratoires est guide des carrefours interurbains, ils sont précisés
assez forte. Un giratoire courant (chaussée annulaire ci-dessous :
de 7 à 8 m de large) supporte sans difficulté un
trafic total entrant de 1 500 uvp/h à l'heure de Visibilité en approche
pointe voire 2 000 uvp/h si le trafic est équilibré Il convient d'assurer une distance de visibilité égale
entre les branches. Le trafic peut être bien supérieur à la distance d'arrêt à l'approche du carrefour sur
avec des entrées à 2 voies (ou plus) et une géomé- tous les véhicules en attente en amont du giratoire
trie d'ensemble bien étudiée pour optimiser les et sur la tête d'îlot au droit de la balise J5.
écoulements. De plus, une distance de visibilité de 150 m en
amont du giratoire est nécessaire sur les éléments
de l'îlot central du giratoire.
La géométrie d'un giratoire doit être étudiée en lien À la différence des recommandations de l'ACI,
avec les études de capacité. L'utilisation d'un logiciel une arrivée en courbe19 est tolérée sous réserve que
de calcul de capacité est donc indispensable pour les conditions de visibilité soient assurées. Le respect
optimiser le fonctionnement et la géométrie du de la visibilité en amont, telle que définie au para-
carrefour. graphe 3.4.2, est suffisante.
Les giratoires sont de forme circulaire, avec un rayon Il est déconseillé de placer le giratoire en bas d'une
de 15 à 25 m adaptés aux AU70. Les mini-giratoires pente supérieure à 3 % sur une longueur significa-
sont exclus car peu lisibles, de même il convient tive (supérieure à 500 m).
d'éviter les grands rayons. Pour cette gamme de
rayon, les guides Carrefours urbains (CU) et 3.4.3.2 Géométrie des composants du giratoire
Aménagement des carrefours interurbains (ACI)
proposent des recommandations assez proches. La conception géométrique doit respecter les
Le guide interurbain étant plus précis pour la recommandations de l'ACI pour le rayon extérieur,
conception géométrique, il sera le guide de réfé- la largeur de l'anneau, les largeurs des entrées
rence dans les paragraphes qui suivent. Cependant, et sorties, la déflexion, les dévers, les rayons de
eu égard au contexte urbain et à la vitesse limite raccordement en entrée et en sortie.
de 70 km/h, certaines recommandations d'aména- Plus spcécifiquement, l'anneau doit être uniforme
gement ont été adaptées. Les spécificités de concep- avec une largeur normale de 7 m (largeur minimale :
tion à prendre en compte pour les AU70 en complé- 6 m) pouvant aller jusqu'à 9 m au maximum pour
ment de l'ACI sont donc les suivantes. les entrées à 2 voies. Elle est au minimum égale à
1,2 fois la largeur de l'entrée la plus large.
Voir glossaire 19
La dimension de l'îlot séparateur est définie par le calcul de la capacité de l'entrée qui fixe sa largeur B.
Ensuite, il convient de vérifier qu'il est possible d'implanter un refuge ayant au minimum 1,50 m de large.
Cette contrainte peut conduire à augmenter la valeur de B qui est la base de la construction de l'îlot.
L'augmentation de cette largeur est plutôt favorable pour améliorer la capacité du giratoire, il faut cependant
s'assurer que le rayon de déflexion reste inférieur à 100 m.
3.4.3.3 Voie directe de tourne à droite (shunt) En cas de besoin d'une traversée piétonne, le
passage piétons est situé juste avant la courbe.
La voie directe de tourne-à-droite n'est pas recom- La distance entre l'extérieur de l'anneau du giratoire
mandée sur une AU70 bidirectionnelle à 2 voies. et le bord de la voie directe de tourne-à-droite doit
Si elle s'avère être la seule solution permettant un permettre le stockage des piétons en toute sécurité
bon fonctionnement du carrefour, la voie directe de et l'implantation éventuelle de chevrons (balise de
tourne-à-droite comprend : virage J4) signalant la courbe de faible rayon.
- un biseau de décélération de 80 m ;
- un shunt avec des rayons non déversés permettant
une vitesse de 30 km/h (R = 25 m) pour prendre
en compte la traversée des piétons et une largeur
de chaussée de 4 m hors bandes dérasées ;
- une voie d'insertion composée d'une voie parallèle
de 70 m et d'un biseau de 75 m si elle débouche
sur une voirie bidirectionnelle. Dans le cas d'une
2x2 voies, la voie d'insertion est conçue comme
définie au paragraphe 3.6.2.3.
Les carrefours à feux à îlot central font l’objet de entrée est égal au nombre de files en sortie. De fait,
préconisations supplémentaires par rapport à ceux il est inutile d’affecter les files.
sans îlot central, que le lecteur pourra s'approprier Lorsque le trafic justifie à toutes les heures de pointe
au travers du guide Carrefours à feux à îlot central d’affecter une ou plusieurs files aux tourne-à-gauche
édité par le Certu en 2008. ou aux tourne-à-droite, il est prudent que la longueur
Par rapport à ce qui est détaillé dans ce guide, de ces voies soit dimensionnée au plus juste de façon
l’attention des concepteurs est attirée sur les points à contenir la file d’attente aux feux et pas plus.
suivants. Allonger ces files c’est multiplier la probabilité qu’elles
servent à des manœuvres de dépassement illicites.
Largeur et de nombre de voies (files) Les files issues de la section courante ne doivent
La largeur est identique à celle de la section jamais être affectées aux tourne-à-gauche seuls ou
courante. Comme dans tout carrefour à feux, le aux tourne-à-droite seuls en approche de carrefour.
nombre de voies en entrée est supérieur à celui en
section courante. En effet, les feux diminuent la Rabattement des voies en sortie
capacité des voies et il faut alors compenser la perte Compte tenu de ce qui a été dit précédemment, il y
de capacité de chaque voie en multipliant les voies. On a souvent plus de voies en sortie du carrefour qu’en
se reportera à la méthode d’évaluation sommaire section courante, il faut alors rabattre les voies
présentée dans le Guide de conception des carrefours supplémentaires après le carrefour. Ce rabattement
à feux pour évaluer le nombre de voies nécessaire. s’effectue normalement de la gauche vers la droite.
Compte tenu de la vitesse, il faut éviter de piéger les La perte d’une voie s’effectue sur une longueur de
usagers dans des files spécifiques de tourne-à- 90 m comportant 30 m de voie parallèle et un
droite ou à-gauche, dès lors le nombre de files en biseau de 60 m à compter de la sortie du carrefour.
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LES CARREFOURS SUR UNE ARTÈRE URBAINE 70 47
Pente
Les pentes supérieures à 3 % sont à éviter en
approche du carrefour à feux (50 m en amont20)
notamment pour éviter le problème de démarrage
trop lent des PL.
Carrefour en té
Même si ce type de carrefour est moins fréquent,
il n’en demeure pas moins qu’il doit être bien conçu.
En première approche, on privilégiera un carrefour
à feux à îlot central dont on aurait supprimé une
branche.