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Cours COMPLET Hydrogeologie BTP PDF
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Aquifère:
Configuration de l’aquifère
La configuration de l’aquifère porte sur ses dimensions et les caractéristiques de ses limites
géologiques et hydrodynamiques ou conditions aux limites.
La base de l’aquifère, appelée substratum, est constitué par une formation hydrologique
imperméable. Par contre sa limite supérieure est de trois types :
Type d’aquifère :
Dans les aquifères plus profonds les eaux souterraines sont emprisonnées dans la formation
hydrogéologique perméable, entre deux formations imperméables fixes : le substratum à la
base et le toit au sommet.
Le toit ou le substratum (ou les deux) de l’aquifère sont souvent constitués par une formation
hydrogéologique semi-perméable. Celle-ci permet, dans certaines conditions
hydrodynamiques favorables (différence de charge) des échanges d’eau (ou de pression) avec
l’aquifère superposé ou sous-jacent, appelé drainance. Ce phénomène implique un aquifère à
nappe semi-captive.
Aquiclude : Formation géologique qui ne laisse pas passer l’eau. Ex.: argiles
Aquitard : Formation qui ne peut pas alimenter un puits mais qui peut alimenter un aquifère
(Ex: des sables fins, le silt, les tills remaniés
Structure de l’aquifère
• L’eau souterraine: phase liquide, dont la fraction mobilisable (eau gravitaire) constitue la
nappe souterraine alimentant les sources, rivières et captages.
Aquifère multicouche
Fonction du réservoir
Les réservoirs, suivant leurs configurations et leurs structures, peuvent remplir une ou
plusieurs de ces 3 grandes fonctions :
Zonalité :
Zone où la totalité de la porosité n’est pas remplie d’eau. La circulation de l’eau se fait
principalement verticalement.
Zone saturée :
Englobe toute l’eau retenue dans les vides d’un milieu poreux, saturé ou non à la surface des
grains ou des parois des microfissures. Elle est maintenue à la surface du solide par de très
grandes forces plus grandes que la gravité. Elle n'est donc pas mobilisable.
Eau pelliculaire = eau d’adhésion : Entoure les particules du sol et l’eau adsorbée d’une
mince pellicule.
Eau capillaire
Eau maintenue dans un milieu poreux par des forces de capillarité: tension superficielle.
Eau gravitaire
Eau qui subit l’action de la gravité. C'est l'eau mobilisable. Elle seule circule dans les
aquifères et peut être exploitée.
Porosité
La plupart des roches contiennent des vides entres les grains qui les constituent, ces vides
peuvent être occupés par des fluides (eau et huile) ou des gaz. On parle de milieu poreux (Ex:
Sable, grès). Les fonctions conduite et réservoir, sont déterminées essentiellement par les
dimensions et les interconnections des vides. Ces dernières assurent la continuité du milieu
aquifère. L’étude morphologique des vides porte sur leur nature, leur forme et leurs
Les pores sont des vides de forme plus ou moins sphérique, de petite dimensions (ordre de
grandeur millimétrique), ménagés entre les particules solides ou grains, constituant le
réservoir.
Les dimensions des vides sont étroitement liées à celles des grains, dont la mesure est plus
directement accessible. Les diamètres des grains des roches meubles perméables s’étalent
dans une gamme de 0,06 à 0,001 mm, soit d’ordre de grandeur micrométrique, dont les
argiles, milieu dit imperméable.
Les pores communiquent entre eux, dans le sens de l’écoulement de l’eau souterraine,
permettant le déplacement des particules d’eau (eau gravitaire). Celles-ci suivent des trajets
ou trajectoires, plus ou moins compliqués, identifiant les lignes de courant. Cet agencement
caractérise la continuité du milieu poreux qui est une des conditions de base pour la validité
des lois de l’hydrodynamique souterraine.
Les fissures sont des fentes de forme allongée, à ouverture plus ou moins large. Leur
ensemble constitue la fissuration, phénomène naturel dont l’origine est essentiellement
mécanique. Les fissures sont classées suivant leur dimensions, en deux types : les
microfissures et les macro-fissures
• Microfissures
Caractérisés par une ouverture de quelques dixièmes de millimètres et une longueur de l’ordre
métrique à décamétrique. Leur rôle est comparable à celui des pores interconnectées du milieu
poreux continu.
• Macro-fissures
Ouverture supérieure à quelques millimètres . Ce sont les zone de broyage et des failles. Le
milieu fissuré est discontinu.
Dans les aquifères poreux, l’eau est contenue dans les pores ouverts de la roche et peut y
circuler librement (sables, craie, graviers, grès, scories volcaniques, etc.). La perméabilité est
matricielle.
Dans les aquifères fissurés, l’eau est contenue et circule dans les failles, fissures ou diaclases
de la roche (calcaires , granites, coulées volcaniques, etc.). La perméabilité est fissurale.
Les aquifères karstiques sont des systèmes complexes particuliers associant une zone
superficielle plus ou moins fissurée et insaturée (en eau) servant de zone d’infiltration, et une
zone inférieure fissurée, présentant également des conduits, grottes etc. Cette zone est saturée
en dessous d’un certain niveau et l’eau circule avec de grandes vitesses comparativement aux
systèmes poreux.
La porosité totale (n) est la propriété d'un milieu poreux, ou fissuré, de comporter des vides
interconnectés ou non. C'est le rapport du volume des vides au volume total de la roche. Il est
exprimé en %. Son inverse est la compacité.
Plus la taille des grains est réduite, plus la porosité efficace est réduite.
Il est défini comme le rapport du Volume des vides au volume du solide. Il est exprimé en %.
C’est la quantité d'eau liée aux particules et/ou capillaire. La porosité n peut se décomposer
en porosité efficace et porosité de rétention:
Sr = Volume d’eau contenu dans les vides / Volume totale des vides de la roche
Perméabilité
Aptitude d'une roche à conduire l'écoulement de l'eau. Ce paramètre permet un classement des
roches en trois grandes catégories:- Formations perméables ; imperméable et semi-
perméables .
Darcy a montré que le volume d’eau, Q en m3/s, filtrant de haut en bas dans la colonne de
sable de hauteur l en m, à travers la section totale, perpendiculaire à la direction verticale
d’écoulement, A en m², est fonction d’un coefficient de proportionnalité, K en m/s,
caractéristique du sable et de la perte de charge par unité de longueur du cylindre de sable h/l
sans dimension. D’où l’expression de la loi de Darcy :
Le quotient de charge h, par la longueur de la colonne de sable l, ou perte de charge par unité
de longueur « h/l » , est défini comme le gradient hydraulique.
Q= K*A*i
q (m/s) = K (m/s) * i
La vitesse de filtration est ainsi la vitesse fictive d’un flux d’eau en écoulement uniforme, à
travers un milieu aquifère saturé, déduite du débit d’écoulement traversé par ce flux. Elle est
égale au débit unitaire.
Q = - K *((h1 – h2) / l)
Le signe négatif est introduit devant le membre de droite de l’équation car la charge décroit
dans le sens de l’écoulement et q ou V ne peuvent être négatif.
Il est calculé par différence entre la cote du sol, z et la profondeur de l’eau, Hp (H=z-Hp).
La profondeur de l’eau est mesurée par les sondes: ficelles ou ruban avec flotteur, sondes
électriques. Leur précision est de l’ordre de plus ou moins 5 mm. Souvent les niveaux sont
enregistrés automatiquement, en continu, par les limnigraphes qui donnent des limnigrammes
piézométriques.
L’altitude du sol est obtenue, soit par lecture de la carte topographique, soit lorsqu’une plus
grande précision est recherchée, par opérations de nivellement.
Gradient hydraulique :
Dans la pratique, le gradient hydraulique est calculé sur le terrain, à l’aide des niveaux
piézométriques mesurés dans deux ouvrages d’observation, alignés sur une ligne de courant.
L’un amont, H1, l’autre aval, H2, séparés par une distance L : i = (h1 – h2) / l.
Mais la méthode recommandée est celle de l’utilisation des cartes piézométriques. Les
valeurs des gradients hydrauliques, mesurés dans les conditions naturelles, sont faibles, de
0,001 à 0,00001
La loi de Darcy est établie par des expériences de laboratoire répondant à des conditions très
strictes.
Coefficient de perméabilité
La perméabilité est l’aptitude d’un réservoir à se laisser traverser par l’eau, sous l’effet d’un
gradient hydraulique. Elle exprime la résistance du milieu à l’écoulement de l’eau qui le
traverse.
Le coefficient de perméabilité, noté K, est défini par la loi de Darcy. C’est le volume d’eau
gravitaire en m3 traversant une unité de temps (seconde), sous l’effet d’une unité de gradient
hydraulique, une unité de section en m² orthogonale à la direction de l’écoulement, dans les
conditions de validité de la loi de Darcy ( à la température 20°C). Il a la dimension d’une
vitesse et s’exprime en m/s.
K = N d² * γ / μ
Avec :
Le débit d’une nappe, Q , est le volume d’eau en m3 traversant par unité de temps(s) une
section transversale en m² d’aquifère, sous l’effet d’un gradient hydraulique déterminé. Pour
simplifier les études sur le terrain, c’est le plan vertical perpendiculaire à la direction
d’écoulement. Il est calculé par application des expressions de la loi de Darcy.
Ce débit ne doit pas être confondu avec le débit de l’écoulement souterrain Qw.
Q=K*A*i
La méthode précédente est peu précise. C’est pourquoi il est préférable, lorsque les données
sont suffisantes, de procéder au calcul des sections élémentaires. La section générale est
subdivisée en section, de nombre égal à celui des sondages d’essai.
Q = Km * bm * L * i
Km est la moyenne arithmétique des coefficients de perméabilité mesurés dans les sondages
encadrant la section.
Km = (K8 + K9)/2
bm = (b8 + b9)/2
i est le gradient hydraulique calculé sur une ligne de courant, tracée sur la carte
piézométrique.
Un calcul identique est effectué pour chaque section élémentaire. Le débit de la nappe est
égal à la somme des débits traversant chaque section.
Le calcul du débit peut également être effectué avec les transmissivité moyennes, en
appliquant l’expression :
Q = T*L*i
L’hydrodynamique souterraine, dont la base est la loi de Darcy, considère que l’écoulement à
travers un milieu, homogène et continu, s’effectue selon des trajectoires théoriques
La vitesse de filtration V, calculée par la loi de Darcy, se rapporte à la section totale A. Elle
n’a pas de réalité physique : Vitesse de filtration = Q / A
Vitesse efficace
La surface efficace d’écoulement, ainsi réduite aux vides ménagés par le corps solide ( grain +
eau de rétention), dépend de la porosité efficace, ne. Elle est égale à A.ne. L’expression de la
loi de Darcy, corrigée, rapportée à la section efficace, pour le calcul de la vitesse effective, Ve,
est donc :
Diffusivité
La diffusivité, notée T/S, régit la propagation d’influences dans l’aquifère. Elle caractérise la
vitesse de réaction d'un aquifère lors d'une perturbation (variation de niveau de la rivière, de la
nappe, pompage). Elle est égale au rapport entre la transmissivité et le coefficient
d’emmagasinement. Elle s’exprime en m²/s.
Transmissivité
La productivité d’un captage dans un aquifère est fonction de son coefficient de perméabilité,
K et de son épaisseur, b. c’est pourquoi un paramètre récent, la transmissivité, notée T, a été
créé. Il régit le débit d’eau qui s’écoule, par unité de largeur, L, d’un aquifère, sous l’effet
d’une unité de gradient hydraulique, i . Il évalue la fonction conduite de l’aquifère.
T= K * b
Q=T*L*i
Incluant l’épaisseur de l’aquifère, la transmissivité permet de représenter sur des cartes, les
zones de productivité. Elle est à la base de la discrétisation du calcul par mailles des modèles
mathématiques. Elle est mesurée, sur le terrain, par les pompages d’essai.
Coefficient d’emmagasinement
L’expérience de Darcy est effectuée sur une colonne de sable, verticale, en introduisant au
sommet de l’appareil, un traceur à une concentration Co (poids de traceur par unité de volume
de solution). Cette opération, appelée traçage, permet de mesurer , sur le terrain, la vitesse de
déplacement , la direction réelle de l’écoulement et les paramètres de la dispersion.
Deux méthode d’introduction des traceur sont utilisées: injection massive, ou bouffée, de
courte durée ou continu à concentration constante de longue durée.
Les données obtenues sont portées sur un graphique. En ordonnées, les rapports des
concentrations C/Co. En abscisses les temps de séjour. La courbe obtenue est la courbe de
restitution du traceur. Elle détermine les temps de séjour et la vitesse de déplacement.
La courbe de restitution montre que les particules de traceur, donc les particules de l’eau,
injectées à un instant donné, au point de départ, n’arrivent pas simultanément en bas de
colonne. À la sortie elles sont étalées dans le temps et dans un volume plus ou moins grand.
Ce fait n’est pas conforme à la loi de Darcy. Ce phénomène est appelé la dispersion.
L’étude à l’échelle microscopique montre que les particules d’eau se déplacent dans les vides
continus, alignés selon la direction moyenne, générale, d’écoulement. Elles décrivent des
trajets compliqués. C’est la tortuosité des trajectoires. Au cours de ces trajets, les
caractéristiques physiques du milieu entrainent des variations de la vitesse des molécules,
causes de la dispersion mécanique.
Cette action mécanique n’est pas la seule qui intervient. La dispersion est due à trois groupes
de facteurs:
Porosité cinématique
Limites géologiques, closes, à position fixe ou limites étanches ( flux nul), imposées
par les structures hydrogéologiques. Ce sont : le substratum, le toit, les passages
latéraux de faciès, les biseaux de transgression et les failles.
Elles sont identifiées à un instant donné (calage des modèles mathématiques) ou au cours
d’une durée moyenne ( prévisions).
Limites à flux imposé ou à conditions de débit. Les débits peuvent être nuls, entrant ou
sortant. Les débits nuls sont imposés par les limites géologiques étanches. Les débits
entrants ou affluant, sont les nappes affluentes, les aires d’alimentation par infiltration des
précipitation efficaces, les rivières infiltrantes, etc. les débits sortants sont les sources et
lignes d’émergences, les cours d’eau drainants, etc.
Limites à potentiel imposé ou à conditions de potentiel. Elles sont identifiées par une
courbe équipotentielle ou hydroisohypes de la surface piézométrique. Ce sont les lignes
de sources, les plans d’eau de surface (rives des lacs et rivières), les lignes de rivage.
La schématisation de l’écoulement de l’eau dans un aquifère est nécessaire pour dresser des
coupes et des cartes hydrogéologiques. En hydrodynamique souterraine, l’écoulement est
considéré comme déplacement de particules le long de trajectoires théoriques. Ces trajectoires
sont matérialisées par les lignes de courant. Elles sont synonymes de lignes de flux et filets
liquides. Une ligne de courant est donc un ligne idéale qui représente la trajectoire d’une
particule d’eau en mouvement dans un aquifère.
La perpendiculaire aux ligne de courant successives est la ligne équipotentielle. C’est une
ligne d’égale potentiel hydraulique assimilée à une ligne d’égale charge et d’égal niveau
piézométrique.
Les zones de recharge ou aires d’alimentations, sont constituées par les reliefs,
véritables châteaux d’eau. Les eaux souterraines y sont alimentées par l’infiltration des
précipitation efficaces.
Les zones de décharge ou drainage, se localisent dans les vallées généralement occupées
par des cours d’eau, les surfaces d’eau libre ( lacs, mers, océans) et les dépressions
endoréiques des zones arides.
Flux latéral des zones de recharge (alimentation) vers celles de décharge (drainage et
exutoires) : il comporte trois branches : descendantes subverticale, latérale et ascendante. Il
est identifié par l’analyse de la surface piézométrique qui permet de reconnaitre les zones
d’alimentation et d’exutoires et les grands axes d’écoulement.
Zone des aquifères de subsurface à système de flux locaux courts. C’est le domaine des
aquifères à nappe libre et des premiers aquifères multicouches qui y sont étroitement liés. Ils
sont imposés par la topographie locale, le réseau hydrographique et les surfaces d’eau libre.
Le rôle de la géologie structurale est faible. L’influence des zones climatiques actuelles est
importante. Les vitesses effective sont de l’ordre du Km par an pour les nappes libres et de
100 mètres pour les nappes captives. Cette zone atteint la profondeur de 50 à 100 m en
fonction des structures hydrogéologiques et de l’alimentation par la surface.
Zone des aquifères intermédiaires à système de flux régionaux, longs. Les aquifères sont du
type à nappe captive. Ils sont imposés par la topographie régionale, les grands axes
hydrographiques, les grands lacs, océans et mers intérieures et les dépressions endoréiques
des zones arides. Le rôle de la géologie structurale est prépondérant. Les vitesses effectives
sont de l’ordre de 10 m/an. Sa profondeur atteint 200 à 300 m en fonction des structures
hydrogéologiques et des échanges avec les aquifères de la zone précédente.
Zone d’aquifère profonds à système de flux globaux très longs. Les échanges verticaux
dominent sur les flux latéraux. Le rôle de la géologie est prépondérant. Les zones climatiques,
de faible influence, cèdent la priorité aux paléoclimats. La profondeur d’exploitation des
aquifères, pour les usages humains est limitée par la minéralisation croissante de l’eau
souterraine . Les vitesses effectives sont de l’ordre du mètre par an.
Zone d’exutoire ou décharge, pouvant être soit artificielle due à l’exploitation intensive par
les pompages, ou naturelle , constituant le reflet , en profondeur, du grand axe de drainage
imposé par les cours d’eau sur la surface piézométrique des aquifères de subsurface. Les
différences de charge ainsi créées, provoquent une drainance ascendante active.
Zone de transition qui marque le passage progressif des zones d’alimentation à celles
exutoires. Le flux latéral diminue progressivement pour devenir très faible dans les zones
d’exutoire. Le flux de drainance augmente, imposant des échanges verticaux ascendants,
rarement descendants.
Les expérimentations sur le terrain, par des puits et sondages, sont exécutées par des essais de
puits et des pompages d’essais. Elles consistent à mesurer l’accroissement des rabattements
du niveau piézométrique en relation avec le temps de pompage et leur remontée après arrêt de
l’opération.
Les essais par pompage poursuivent quatre buts, dans l’ordre croissant de complexité:
Les trois dernières opérations sont conduites par le pompage d’essai sur station de pompage
comportant au moins un piézomètre.
La colonne ascensionnelle
Constituée d’un tube unique ou d’éléments télescopiques, soutient la paroi du trou. L’espace
annuaire, entre le tubage et le terrain, est obstrué par une colonne de ciment. Celle-ci joue un
double rôle: consolidation de l’ouvrage et suppression des fuites et intercommunications entre
aquifères. À sa base elle est ancrée dans le toit de l’aquifère à nappe captive ou dans le
substratum de la nappe libre. Son diamètre est calculé pour le logement de la pompe et en vue
de limiter la perte de charge quadratique.
La partie captante
Comporte une crépine et, éventuellement, un massif filtrant. La crépine est un tube perforé
d’ouvertures de formes diverses, à travers lesquelles l’eau pénètre dans le sondage. Dans les
terrains meubles l’espace annulaire , entre la crépine et le terrain, est rempli de gravier calibré.
Son rôle est double: filtre retenant les éléments fins et augmentant la perméabilité au
voisinage du sondage et soutènement du terrain. Diamètres des ouvertures et granulométrie du
gravier sont calculés par des expressions empiriques introduisant le diamètre caractéristique
des grains du réservoir.
Le pompage dans un aquifère, dont la surface piézométrique initiale est supposée horizontale,
crée une dépression en forme d’entonnoir. Son axe coïncide avec celui de l’ouvrage. C’est le
cône de dépression.
Dans l’aquifère à nappe libre, il affecte le réservoir tandis qu’il est fictif dans celui à nappe
captive. L’expérimentation a pour but de mesurer, à débit constant, les dimensions de ce cône
à un instant donné et leur évolution dans le temps. Elle porte également sur son effacement
après arrêt du pompage, appelé remontée.
La donnée mesurée, à un instant donné, sur le terrain, est donc le rabattement ou la profondeur
du niveau d’eau, soit dans le puits, soit dans un piézomètre.
Le cône de dépression est représenté en coupe par une courbe de dépression. En plan par des
courbes d’égal rabattement, cercles concentriques à l’axe du puits. Ces courbes sont
assimilables à des lignes équipotentielles. Les lignes de courant convergent vers l’axe du
puits. Le réseau d’écoulement, ainsi tracé, caractérise une nappe radiale convergente.
Conditions de base
L’essaie de puits est effectué en réalisant des paliers de débit, à débit constant pendant une
courte durée déterminée, 1 à 3 heures. Il mesure deux données: le rabattement et le débit
constant. Chaque palier de débit est suivi d’un arrêt de pompage d’une durée égale,
permettant la remontée du niveau d’eau et la mesure du rabattement résiduel. La première
remontée doit être poursuivi jusqu’à atteindre approximativement le niveau piézométrique
initial. En général le temps de pompage du premier palier est suffisant.
Les durées égales de pompages et d’arrêts sont courtes, une à trois heures au maximum. Le
débit initial est égal à celui de la puissance minimum de la pompe. Ensuite, les débits
croissent selon une progression de 2, 3,4 . Le nombre de paliers de débit est au minimum de
quatre, le dernier étant à débit élevé supérieur au débit critique. Il est préférable de choisir des
durées courtes et d’en augmenter le nombre jusqu’à un optimum de six. Pour les aquifères à
nappe captive, trois paliers de débit peuvent être suffisants. Il doit être supérieur pour les
aquifères à nappe libre.
Lors de la mise en route du pompage, les premiers volumes d’eau exhaurés correspondent à la
vidange de l’ouvrage, donc à un écoulement quadratique non linéaire. L’aquifère n’est
sollicité qu’après un certain délai. C’est l’effet de capacité du puits.
L’exécution du premier palier de débit doit être précédée d’une durée de pompage tc suffisante
pour l’effacer. Elle est fonction de la transmissivité T de l’aquifère et du volume contenue
dans l’ouvrage.
s = BQ + CQ²
Cette expression, la plus utilisée, établie pour l’aquifère à nappe captive, est étendue à
l’aquifère à nappe libre sous condition que le rabattement mesuré soit inférieur à 0,1*b
s = CQ²
Ce terme inclut alors toutes les pertes de charge dans l’aquifère et dans l’ouvrage.
s= f(Q).
Sa forme apporte des informations sur le comportement hydrodynamique du complexe
aquifère/ouvrage de captage à l’origine de la perte de charge quadratique:
Le débit spécifique d’un puits, noté qs, est le débit pompé Q rapporté au rabattement s, dans le
puits, dans des conditions d’essai de puits définies.
qs Q
=
sr
C’est l’équation d’une droite, sous réserve que les mesures de chacun des débits soient
effectuées au même instant. Cette droite met en évidence certaines formulations simples de la
relation débits/rabattements. Quatre cas peuvent se présenter:
1. Droite passant par l’origine indiquant que le régime turbulent est fortement prédominant
dans l’aquifère et dans le puits s = CQ²
3. Droite à pente nulle, verticale parallèle à l’axe des ordonnées, traduisant un écoulement
laminaire, avec pertes de charge dans la crépine et le tubage nulles ou négligeables s = BQ
Le coefficient B est obtenu par l’intersection de la droite représentative avec l’axe des
rabattements spécifiques.
Les valeurs calculées donnent la droite représentative. Pour chaque débit, la différence
entre le point de cette droite et celui de la courbe de débits/rabattements, situé au-
dessous, donne la valeur de perte de charge quadratique CQ².
Le rabattement maximum retenu doit donc être égal au rabattement maximum mesuré
sans dépasser le rabattement maximum admissible.
Pompages d’essais
À l'inverse des essais ponctuels qui ne caractérisent que des horizons perméables très limités,
les pompages d’essai s’intéressent à toute la hauteur du réservoir aquifère (puits complets)
ou à une épaisseur suffisamment représentative de la nappe (puits incomplets). Ils
fournissent des informations variables, en fonction de leurs conditions
Dans certains cas, il s’avère nécessaire d’évacuer les débits exhaurés dans un réseau
spécifique, soit pour éviter les réinjections d’eau dans la même nappe, soit pour protéger
des fonds inférieurs sensibles (risques de glissement de terrain, par exemple) ou très
urbanisés.
Il est enfin indispensable que les opérations de pompage ne soient pas influencées par la
pluviométrie ou par d’autres prélèvements dans la même nappe sur des sites proches,
afin de valoriser l’interprétation des résultats obtenus.
Le premier terme dans ces expressions est une constante avec Q et T constants. Le second
terme, seul le temps varie.
Niveau
Module
Effet de puits logarithmique
écoulement
turbulent
Temps pompage
Le coefficient d’emmagasinement est obtenu par calcul numérique dans le deuxième terme de
l’expression
Les données de la remontée des niveaux, après arrêt du pompage, permettent d’établir le
graphique traçant la droite représentative de l’expression de Jacob.
Les rabattements résiduels, exprimées en m (ou les niveaux d’eau), sont portés en ordonnées
linéaires, la valeur (t+t’)/t’ en abscisses logarithmiques. Seule la transmissivité peut être
calculée avec l’expression :
Pour interpréter un pompage d’essai, le couple de données recueilli est porté sur un papier
graphique semi-logarithmique:
L’essai est valable s’il est possible de tracer une droite moyenne représentative. Trois cas
types peuvent être obtenus. Ils sont interprétables si le type hydrodynamique d’aquifère est
identifié par l’étude hydrogéologique.
2. Droite représentative brisée avec une pente doublée aquifère à nappe captive ou libre,
limité latéralement par une limite étanche: passage latéral de faciès ou faille. Dans ce cas,
La distance théorique d du puits de pompage à la limite d’alimentation est calculée par
l’expression:
3. Droite représentative brisée avec palier de stabilisation, indice de débit entrant aux limites.
Deux cas:
Aquifères, à nappe captive ou libre, limités latéralement par une limite à potentiel
imposé (limite d’alimentation): cas du système global aquifère/rivière.
Dans tous les cas, le type hydrodynamique d’aquifère étant identifié, le premier segement de
droite donne, à l’exception de la drainance, la solution numérique de l’expression
d’approximation logarithmiques de Jacob. La transmissivité et le coefficient
d’emmagasinement ( descente seulement) peuvent être calculés.
Les cartes sont de deux types : structurales (morphologie, positions des surfaces limites,
épaisseurs) et piézométriques (étude hydrogéologique).
La synthèse et l'interpolation spatiale des données sur les paramètres du réservoir, sont
présentées par les cartes structurales. Celles des niveaux piézométriques et des conditions aux
limites par les cartes piézométriques. Elles schématisent les fonctions capacitives et
conductrices du réservoir et le comportement hydrodynamique de l'aquifère. Elles sont
indispensables à l'établissement des modèles physiques et mathématiques.
L'interpolation spatiale des données ponctuelles est figurée par trois types de cartes en
courbes d'isovaleurs :
Les conditions aux limites latérales géologiques de l'aquifère sont portées sur les cartes
structurales. Celles aux limites hydrodynamiques figurent sur les cartes piézométriques.
Leur cartographie exacte, avec indication du type et de données numériques, est la base de
l'étude du comportement hydrodynamique de l'aquifère.
CARTES PIEZOMÈTRIQUES
Les cartes de la surface piézométrique, dites piézométriques, établies avec les données sur les
niveaux piézométriques, représentent, à une date donnée, la distribution spatiale des
charges et des potentiels hydrauliques. Elles figurent également les conditions aux limites
hydrodynamiques. Des cartes des fluctuations de la surface piézométrique des nappes libres,
dans l'espace et dans le temps, sont également établies. Les cartes piézométriques sont les
documents de base de l'analyse et de la schématisation des fonctions capacitive et
conductrice du réservoir et du comportement hydrodynamique de l'aquifère. C'est la
synthèse la plus importante d'une étude hydrogéologique.
Il repose sur :
Elles doivent être effectuées dans des conditions de stabilisation et pour l'ensemble de la
région cartographiée au cours d'une période la plus courte possible. En effet ce document a
une valeur de référence à une date donnée. En cas de variations importantes au cours de la
campagne de relevés, il faut effectuer des corrections en rapportant les résultats à une cote de
référence d'un (ou de plusieurs) ouvrage représentatif en observation continue par
enregistrement limnigraphique.
Les points d'eau, affectés de leur code de référence et de leur niveau piézométrique, sont
reportés sur une carte topographique en courbes de niveau à grande échelle, en général à 1/50
000. L'échelle de la carte est choisie en tenant compte de la densité des points de mesure et
des fonds topographiques existants. La priorité est donnée à la précision du nivellement. La
date, à laquelle ont été effectuées les mesures, est portée sur la carte.
La surface piézométrique est, comme la surface du sol, représentée par des courbes d'égale
altitude de niveau d'eau, soit d'égal niveau piézométrique, dites courbes hydroisohypses. Le
dessin de ces courbes comporte successivement le choix de leur équidistance et la technique
de leur tracé
L'équidistance des courbes hydroisohypses est la distance constante entre des plans
horizontaux d'égal niveau piézométrique. Leur intersection avec la surface piézométrique est
l'espacement qui se mesure sur la carte piézométrique entre deux courbes successives.
L'équidistance dépend de la précision et de la densité des mesures, des valeurs du gradient
hydraulique, de l'échelle de la carte et de la qualité du nivellement. En général elle est de
l'ordre du mètre (0,5, 1 ou 2 m) pour les cartes à 1/10 000 et 1/20 000 de 5 ou 10 m pour
celles à l/50 000 et 1/100 000.
Année universitaire 2016 / 2017 31
Hydrogéologie M.Malki
Il est effectué par trois méthodes d'interpolations, adaptées à la précision et à la densité des
données disponibles. Une carte dressée avec des ajustements trop nombreux ne peut être
utilisée pour des études sérieuses car les conclusions découlent des hypothèses de travail.
Dans les secteurs dépourvus de points de mesure, les courbes en tiretés sont ajustées
sur celles qui les encadrent en amont et en aval. Les courbes maitresses, multiples de
5, 10, 50 ou 100,sont soulignées en traits forts. Cette méthode donne d'excellents
résultats lors que les points de mesures sont suffisants.
L'interprétation des cartes piézométriques, appuyée sur les cartes structurales du réservoir,
aboutit à cinq opérations :
Etude des fonctions du réservoir distribution spatiale des stocks d'eau et régime de
l'écoulement de l'eau souterraine;
Les données obtenues sont valables à une date déterminée, celle du recueil des informations
portées sur la carte. Des cartes de données moyennes sont également établies : étiage moyen
annuel, surface piézométrique moyenne annuelle, etc.
Pour faciliter l'interprétation d'une carte en premier lieu, il est utile de procéder à deux
opérations d'habillage :
Fléchage des lignes de courant indiquant le sens de l'écoulement déduit des niveaux
piézométriques.
Les axes principaux du flux, correspondant aux trajets les plus courts et les plus
simples, sont soulignés. Ce sont également les rayons de courbure des arcs
élémentaires successifs.
Les types d'aquifères sont identifiés. Les lignes de partage des eaux souterraines
délimitent les bassins hydrogéologiques.
La courbure d’un arc de cercle est identifiée par son orientation et son rayon
L'orientation de la concavité, par rapport au sens de l'écoulement, distingue deux types
d'arcs de cercle:
L'orientation aval avec concavité ouverte vers l'aval. Les lignes de courant
convergentes identifient un aquifère à nappe convergente.
L'orientation amont avec concavité ouverte vers l'amont. Les lignes de courant
divergentes identifient un aquifère à nappe divergente.
Ecoulements uniforme
L'écoulement uniforme est caractérisé par des débits unitaires et une direction constante en
tous points du domaine aquifère. Il se traduit, en coupe, par un profil piézométrique
linéaire et, en plan, par un module d'espacement constant. Ce régime exige un aquifère
homogène à épaisseur constante.
L'écoulement non uniforme présente des débits unitaires et une direction variable selon les
points du domaine aquifère. Il se traduit par deux types de profils piézométriques
paraboliques avec d'espacement décroissant et hyperbolique avec module d'espacement
croissant. Dans le premier type, les autres paramètres étant constants, le débit de la nappe
décroit dans le sens de l’écoulement. Dans le second il croit.
Les aquifères à nappe plate présentent une surface piézométrique plane, inclinée dans le
sens de l’écoulement. Ce type apparait donc, sur la carte piézométrique, par des droites
hydroisohypises parallèles et à module d'espacement constant. Les lignes de courant sont
rectilignes et parallèles. Le profil piézométrique est linéaire.
Ce type de nappe, le seul à caractériser un écoulement uniforme, est restreint aux aquifères
homogènes à épaisseur constante, donc pratiquement aux aquifères à nappe captive.
Les aquifères à nappe cylindrique sont caractérisés par une surface piézométrique
cylindrique. C'est-à-dire dont les génératrices horizontales, orthogonales aux lignes de
courant, se confondent avec les droites hydroisohypses. Le régime d'écoulement est non
uniforme. Il apparait, en plan, par des droites parallèles au module d'espacement variable.
Deux modules d'espacement caractérisent deux profils: décroissant pour le profil parabolique
et cCroissant pour le profil hyperbolique à nappe cylindrique est rare.
Les aquifères à nappe radiale sont les plus fréquents. En général la surface piézométrique à
une forme conique bombée (surface convexe) ou déprimée (surface concave). Il en résulte que
les lignes de courant sont des rayons divergents ou convergents. D'où deux types :
Dans les conditions d’application de la loi de Darcy, une approximation satisfaisante au calcul
du débit de la nappe:
Q=A.K.i
Avec K.b=T , la transmissivité
Q=T.L.i
D’où,
i= Q / (A.K) = Q / (T.L)
La section sera considérée comme une constante, ses variations pouvant être identifiées par
l’étude hydrogéologique. Les débits Q1 et Q2, traversant deux sections constantes, A1 et A2,
successives de l’aquifère dans le sens de l’écoulement, mais de coefficient de perméabilité,
K1 et K2 ou de transmissivité, T1 et T2 différents, sont égaux.
Q1 = Q2 = A.K1.i1 = A.K2.i2
D’où,
K1 / K2 = i2 / i1
Et avec T, L étant la largeur constante de la section :
Q1 = Q2 = L.T1.i2 = L.T2.i1
d’où,
T1 / T2 = i2 / i1
L'effet des variations latérales de facies étant identifiées par la géologie, les principales
anomalies structurales du réservoir se traduisant dans la morphologie de la surface
piézométrique, sont les variations de section, la surface du substratum et les accidents
tectoniques:
L'analyse de la surface piézométrique des aquifères à nappe libre aboutit à l'étude de leur
comportement hydrodynamique dans l'espace à la date des mesures de niveaux
piézométriques. Celle des fluctuations introduit leur variabilité dans le temps.
Prévision des niveaux piézométriques d'étiage et des débits d'étiage des cours d'eau
drainants.
VI. Conclusion