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UNIVERSITATEA DIN CRAIOVA

FACULTATEA DE LITERE
SPECIALIZAREA: ROMÂNĂ / ENGLEZĂ/ -FRANCEZĂ/ TRADUCATORI

SUPORT DE CURS
DISCIPLINA : Langue française contemporaine
Anul I Semestrul II Anul universitar 2018 -2019
TITULARUL DISCIPLINEI : Lect. univ. dr. Marinella Coman

I. PREZENTAREA CURSULUI
La syntaxe de la phrase noyau

Introduction

1. Les unités de la grammaire


La grammaire structurale est organisée principalement autour de deux idées directrices d’unités de rang
et de constituants immédiats.
1.1. Les unités de rang
L’idée principale de la grammaire structurale est celle de hiérarchie: les unités de la grammaire sont en
relation hiérarchique.
Chacune de ces unités est une unité de rang, à savoir une unité hiérarchique. La plus grande unité
grammaticale est la phrase (unité de rang supérieur), la plus petite unité grammaticale est le morphème (unité de
rang inférieur). La phrase est composée de propositions, la proposition de syntagmes, le syntagme de mot(s), et
le mot de morphème(s). Ces unités sont des constituants grammaticaux.

1.2. L’analyse en constituants immédiats


Toute unité grammaticale complexe est analysable en unités de rang immédiatement inférieur. L’analyse de la
phrase en constituants immédiats est une analyse hiérarchique, qui se représente généralement sous forme
d’arbres.
Ex : L’enfant mange une pomme.

// Ph //

Const. de Ph Noyau

GN 1 GV

Pd N MV GN2

L’ enfant mange Pd N

une pomme
La représentation des constituants immédiats de la phrase peut se faire donc sous la forme d’un arbre
renversé où l’on opère avec les symboles des fonctions syntaxiques et des classes de mots qui réalisent ces
fonctions, appelés symboles catégoriels (Ph = phrase; GN = groupe nominal; GV = groupe verbal; N = nom; MV
= membre verbal ; Pd = prédéterminant; Dt = déterminant):

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Les symboles Ph, GN, GV, sont des nœuds qui entrent en relation de dominance, les uns par rapport aux
autres : le nœud Ph domine les noeuds Const de Ph et le Noyau, le Noyau domine le GN et le GV ; les noeuds
GN1 et GV dominent les constituants Pd et N et, respectivement, MV et GN 2.
Cet arbre, qui représente les CI de la phrase par niveau de dominance est appelé aussi indicateur
syntagmatique de base ou marqueur syntagmatique.
A l’aide des mêmes symboles catégoriels, on peut représenter la structure de la phrase sous la forme de
parenthèses emboîtées (représentation parenthétique) :
Ph = GN1 ( Pd + N ) + GV ( MV + GN2 )

L’analyse en CI permet d’étudier les relations qui s’établissent entre les constituants les uns par rapport aux
autres et les relations entre les constituants et l’ensemble.
Dans l’exemple que nous avons donné, les constituants immédiats de la phrase sont le Constituant de phrase
(ou constituant propositionnel) et le Noyau. Le Noyau à son tour, a pour constituants immédiats le groupe
nominal (l’enfant) et le groupe verbal (mange une pomme).
La représentation arborescente indique ainsi le niveau hiérarchique de chaque constituant. Chaque nœud
correspond à un autre constituant.

LA PHRASE NOYAU MINIMALE

Le concept de phrase
 Acceptions dans les différents modèles de description de la langue
En grammaire traditionnelle « une phrase est l’expression plus ou moins complexe, mais offrant un
sens complet, d’une pensée, d’un sentiment, d’une volonté »
(G. Mauger, Grammaire pratique du français d’aujourd’hui, Hachette, 1968 :1)
« En grammaire traditionnelle, la phrase est un assemblage de mots formant un sens complet qui se
distingue de la proposition en ce que la phrase peut contenir plusieurs propositions (phrase composée ou
complexe) »
(J. Dubois - Dictionnaire de linguistique : 337)
La grammaire moderne préfère donner la liste des traits qu’on retrouve dans tout ce qu’on appelle
phrase. Dans cette perspective, une phrase est un énoncé dont les constituants doivent assumer une fonction et
qui, dans la parole, doit être accompagné d’une intonation.
 Définition de la phrase ; critères de définition.
Les linguistes ont donné plusieurs définitions à cette unité linguistique.
Une phrase est d’abord une séquence de mots que tout sujet parlant est capable non seulement de
produire et d’interpréter, mais dont il sent aussi intuitivement l’unité et les limites.
La phrase est une suite de mots délimitée par une lettre majuscule initiale et par une ponctuation forte
finale. (définition graphique)
La phrase est délimitée par deux pauses importantes et caractérisée par une intonation qui varie avec le
type de la phrase. (définition phonétique)
La phrase est l’expression plus ou moins complexe, mais offrant un sens complet, d’une pensée, d’un
sentiment, d’une volonté. (définition sémantique)
Pour J. Dubois et R. Lagane (1973 :14) la phrase se définit d’abord par sa cohérence syntaxique : « Les
phrases sont des suites de mots ordonnées d’une certaine manière, qui entretiennent entre eux certaines
relations, c’est-à-dire qui répondent à certaines règles de grammaire et qui ont un certain sens. »
Plus précisément, la phrase constitue l’unité supérieure, à la fois complète et autonome, susceptible
d’être décrite au moyen d’un ensemble de règles morpho- syntaxiques.
La phrase est une suite d’unités linguistiques, délimitée par deux pauses absolues, marquée dans le
code écrit par la majuscule au début, par un point, deux points, points d’interrogation, d’exclamation, de
suspension à la fin, marquée dans le code oral par une courbe mélodique spécifique, structurée selon les règles
morpho- syntaxiques données et ayant un sens admis par les locuteurs natifs.
 Critères d’identification

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Le schéma de la phrase dans la représentation arborescente (le modèle de la Grammaire générative
et transformationnelle)

// Ph //

Const. de Ph Noyau

GN 1 GPred

Pd N GV GAdv

MV Dt (GN2 ; àGN3; Gprép)

 Types de phrase
à partir des critères formels :
 le statut obligatoire ou facultatif des constituants : phrase minimale / phrase
étendue
La phrase minimale est la phrase qui comporte des constituants obligatoires en structure canonique.
Les constituant immédiats de la phrase simple minimale sont :
- le GN1
- le GV

Noyau

GN 1 GV

MV Dt – GN2
– àGN3
– GN2 + àGN3
– GN2.+ G.Prép
La phrase étendue comporte en plus des termes obligatoires, des termes facultatifs.
 Le nombre des constituants immédiats obligatoires : Phrase binaire / phrase ternaire
La phrase binaire est la phrase qui comporte deux constituants obligatoires : GN1 + GV
La phrase ternaire comporte trois constituants obligatoires : GN1 + Vc + Dt Attribut (GN / Adj)
EXEMPLES :
Phrases minimales binaires
Vb [-transitif]
Marie travaille.
Paul dort.
Ph = GN1 + GV (=MV)
Vb [+transitif direct]
Marie étudie le français.
Paul mange une pomme.
Marie chante une chanson.
Ph = GN1 + GV(=MV + GN2)
Vb [+bitransitif]
Marie donne une fleur à sa mère.
Ph = GN1 + GV (=MV +GN2 + àGN3)
Phrases minimales ternaires : Ph = GN1 + GV (=Vc + Dt Attribut)
Marie est contente (Dt Attribut =Adj)
Marie est directrice (Dt Attribut =N)
Marie semble étudiante (Dt Attribut =N)
Marie semble contente (Dt Attribut =Adj)

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La phrase

simple complexe (moléculaire)

minimale étendue

binaire ternaire binaire ternaire

A partir des critères de contenu


 la nature des constituants : phrase noyau / phrase moléculaire
La phrase noyau est une phrase simple, c’est - à - dire centrée autour d’un seul élément verbal.
(T.Cristea, Grammaire structurale du français contemporain, 1979 : 212)
« En Grammaire structurale, la phrase noyau est la phrase déclarative active, réduite à des
constituants fondamentaux »
L’enfant lit un livre – est une phrase noyau.
(J.Dubois, « Dictionnaire » : 378)

PhNoyau

GN1 G.Préd
La phrase noyau est formée de deux constituants, le GN1, (groupe nominal primaire) et le GPréd
(groupe prédicatif).
Donc, la phrase noyau ne s’identifie pas à la phrase minimale, définie comme une phrase réduite aux
éléments segmentaux strictement indispensables au fonctionnement de l’unité syntaxique en question.
La phrase moléculaire est une structure syntaxique complexe qui est logiquement simple, car les
phrases qui la constituent sont reliées entre elles par une relation constante. Les phrases constitutives peuvent
s’appeler atomiques. Les relations qui s’établissent entre deux phrases atomiques peuvent être de plusieurs
types :
- relations logiques de cause, de conséquence, de but, de condition, de concession, etc.
- relations d’association
- relations de comparaison ou de proportion.
Selon la nature des relations entre les constituants on peut avoir: des phrases simples / des phrases
complexes.
En Grammaire traditionnelle, on donne le nom de propositions aux phrases simples, dont la réunion par
coordination ou subordination constitue la phrase complexe.
La phrase simple (proposition) est constituée d’un sujet et d’un prédicat.

1. La phrase noyau
a. Définition de la phrase noyau (à voir page précédente)
b. Types de phrases noyau : phrase minimale / phrase étendue

Ph. Noyau

minimale étendue

binaire ternaire binaire ternaire


Types de phrase minimale : phrase binaire / phrase ternaire
GN1 + GV GN1 + Vc + Dt

LE GROUPE NOMINAL

Le groupe nominal est la séquence de mots dont l’élément central est le nom.
La structure du GN peut être simple (GN minimal) ou complexe (GN étendu). Le GN simple est formé
d’un Pd et d’un nom qui est le constituant fondamental et qui joue le rôle de centre du groupe. Ce constituant est
obligatoirement un nom ou un substitut du nom (pronom personnel, démonstratif, possessif, etc.)
Le GN simple = Pd + N
Réduit à sa plus simple expression, le GN est un nom :
Marie travaille.
Paris est la capitale de la France.

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Pierre est professeur.
Le plus souvent, le nom est accompagné d’un prédéterminant.

Classes de prédéterminants
Toujours antéposés au nom, les prédéterminants nominaux (les articles et les adjectifs non qualificatifs
ou pronominaux), dont les plus importants du point de vue de la fréquence et des fonctions sont les articles,
permettent au substantif de fonctionner dans le discours comme syntagme (groupe) nominal.
L’inventaire des prédéterminants français comprend :
 les articles - définis
- indéfinis
- partitifs
 les adjectifs pronominaux (ou non qualificatifs)
- démonstratifs
- possesifs
- indéfinis
- interro - relatifs
Caractérisation morpho – syntaxique et emploi des prédéterminants
Les prédéterminants du nom se caractérisent par les traits suivants:
 l’antéposition obligatoire par rapport au substantif ;
 les phénomènes d’élision et de liaison ;
 la distribution dans le contexte d’un autre élément.
Fonctions des prédéterminants
 ils sont employés comme marqueurs de genre et surtout de nombre ;
 l’absence des Pd est rare en français et fonctionne comme marque stylistique.

Propriétés morpholexicales des noms


Les noms désignent des référents, êtres ou objets, actions ou états, qualités ou phénomènes, etc.
Syntaxiquement, le nom est le centre du GN. Sémantiquement, le nom est caractérisé par des traits
inhérents de nature oppositionnelle réunissant un terme positif et un terme négatif :
+ -
[± commun] table Marie
[± collectif] troupeau vache
[± animé] lion chaise
[± humain] étudiant dinde
[± sexué] biche carpe
[± mâle] mulet mule
[± masculin] livre serviette
[± matériel] table idée
[± comptable] cahier beurre

Types de noms
 noms propres (qui s’écrivent avec une initiale majuscule) / noms communs (qui s’écrivent
avec une initiale minuscule)
Ex : la France / une femme
 noms concrets (qui désignent les êtres, les objets qu’on peut voir, entendre, toucher) / noms
abstraits (qui désignent les qualités « la force », des idées « la paix », des sentiments
« l’amitié »)
Ex : un livre, un chien / amitié, paix.

Le GN complexe (étendu) – est un groupe constitué du Pd + N + un ou plusieurs déterminants :


GN complexe = Pd + N + Dt

GN

MN Dt - adjectif qualificatif
- nom
- infinitif
- proposition relative
Pd N - proposition conjonctionnelle

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Le déterminant peut être:
-un adjectif qualificatif : le petit enfant ;
un beau soleil ;
une chambre spacieuse.
-un autre nom de construction directe ou prépositionnelle :
l’enfant des voisins ;
le livre de français ;
la capitale de la France.
-un infinitif :
le sentiment d’avoir réussi.
-une proposition relative : le livre que je vous ai recommandé.
le soleil qui monte à l’horizon.

-une proposition conjonctionnelle :


L’idée que vous n’aurez pas de chance me tracasse.
Il n’aimait pas l’idée qu’il s’était trompé.
Types de GN complexe
- homogène
- hétérogène
Les déterminants du N peuvent se situer dans le GN complexe à des niveaux d’ìncidence différents :
Les enfants des voisins du premier étage vont à l’école.

les enfants
Pd + N
des voisins
du premier étage
Le GN peut être homogène, lorsque les déterminants sont tous incidents au nom centre et se situent au
même niveau d’incidence.
Ex : les petits enfants des voisins
les enfants
petits des voisins
Les déterminants ne sont séparés ni par la pause, ni par des éléments de relation.
Le GN complexe peut être hétérogène lorsque les différents déterminants se situent à des niveaux
d’incidence différents et sont insérés dans le GN par des éléments qui marquent les relations d’interdépendance.
Ces petits, les enfants des voisins du premier étage
la pause de +les, relateur, la préposition
élément de relation
les enfants
des voisins
du premier étage

Le GN, qu’il soit simple ou complexe, peut occuper dans la phrase différentes positions correspondant aux
différentes fonctions syntaxiques : sujet GN1, complément d’objet direct GN2, complément d’objet indirect (à,
de) GN3, complément d’un autre nom ou circonstant G Prép.

Les C.I. (constituants immédiats) de la phrase noyau : le GN1 et le GPréd

La phrase noyau est une unité syntaxique supérieure aux groupes de mots, unité qui résulte de la
combinaison de ceux-ci. Dans sa structure on distingue deux constituants fondamentaux, de nature segmentale :
le groupe nominal sujet (GN1) et le groupe prédicatif (GPréd).

2.3.1. Le GN1 : définition


La notion de sujet est difficile à cerner parce qu’elle recouvre des définitions qui se situent à différents
niveaux d’analyse. Au niveau syntaxique, le sujet de la phrase canonique se caractérise par les propriétés
suivantes :
Le GN1 est le constituant fondamental de la phrase noyau qui remplit la fonction de sujet. La grammaire
traditionnelle définit le sujet comme celui qui fait ou subit l’action exprimée par le verbe. C’est ainsi un terme

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important de la phrase, puisqu’il est le point de départ de l’énoncé et qu’il désigne l’être ou l’objet dont on dit
quelque chose en utilisant un prédicat.
La linguistique moderne définit le sujet comme la fonction grammaticale du GN dans la phrase
composée par la suite : GN1 + GV. Le sujet est le premier des deux éléments nécessaires à la constitution d’une
phrase. Il n’est donc pas effaçable (étant indispensable) et précède normalement le groupe verbal (GV).
Le sujet est le seul élément qui puisse être extrait de la phrase au moyen de la locution discontinue :
c’est......qui, ou qui réponde à une interrogation partielle en qui est-ce qui [+animé] / qu’est- ce qui [-animé] :
Ex : Mon père avait raison.
C’est mon père qui avait raison.
Qui est-ce qui avait raison ?
Le sujet régit l’accord du verbe en personne et en nombre (mais aussi en genre, lorsque le participe passé
de la forme verbale composée est conjuguée avec l’auxiliaire être) :
Ex : Toutes les mesures seront prises…
Ce phénomène morphosyntaxique souligne la cohésion entre les deux constituants majeurs de la phrase.
Le GN1 – caractérisation :
 il n’est pas effaçable ;
 précède normalement le GV ;
 C.I de « rang intermédiaire » .

Le GN1 – valeurs sémantiques cachées sous l’étiquette de sujet syntaxique :


Le sujet est une catégorie syntaxique qui cache plusieurs valeurs logiques (sémantiques) :
- agent du procès dans les phrases à verbes actifs ;
- force agissante [-animé] ;
- instrument [-animé] ;
- objectif ;
- expérimentateur (destinataire, bénéficiaire, perdant, gagnant) ;
- locatif spatial [-animé].
l’agent (acteur) – c’est la personne qui réalise l’action / le procès, poussée par sa volonté.
la force – naturelle ou technique, capable de réaliser un procès.
l’objectif (objet ou patient) – personne ou chose sur laquelle se transfère l’action désignée par le procès ;
le destinataire – la personne visée par le procès désigné par le verbe ;
l’instrument – l’objet matériel dont l’agent se sert pour réaliser l’action désignée par le verbe ;
le locatif – le constituant qui entre de manière nécessaire dans l’actualisation du procès à
statut de localisation spatiale.
EXEMPLES
a) agent du procès
Pierre a cassé la vitre. (phrase à verbe actif)
L’enfant caresse le chien.
Luc cultive son jardin.
b) force
Le vent a cassé la vitre. (force –animé)
c) instrument
La balle a cassé la vitre.
Ce stylo écrit mal.
Le couteau coupe bien.
d) objectif
La vitre a été cassée.
L’enfant a été mordu par le chien.
e) Expérimentateur
Pierre a reçu un beau cadeau. (bénéficiaire)
Pierre a acheté une voiture. (gagnant)
Pierre a vendu sa voiture. (perdant)
Pierre aime les fleurs. (expérimentateur, sentiment)
f) locatif
Ce sentier mène à la rivière.
L’autoroute contourne la ville.
Le tiroir contenait des clefs.
Le choix d’un nominal en position de sujet est dicté par la nature thématique du verbe pivot de la phrase.

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LES REALISATEURS DU GN1

Le sujet de la phrase peut être réalisé par :


- un groupe nominal (GN) ou un nominal ;
- un pronom ;
- un infinitif ;
- une proposition à verbe fini.
Le groupe nominal (GN) est structuré suivant la formule : GN = Pd + N (+Dt) :
La Terre tourne.
M. Mercier, Louise et son frère bavardaient dans un coin.
Cette jeune fille intelligente se mit à parler avec enthousiasme.
Il existe des articles qui n’apparaissent pas couramment ou qui n’apparaissent pas du tout dans le GN1.
Ainsi, l’article partitif n’est que rarement employé dans le GN1 et pas de (qui remplace les articles indéfini et
partitif à la forme négative) est exclu dans cette position:
*Pas d’oiseaux ne chantaient.
Le sujet est exprimé aussi par des pronoms personnels, démonstratifs, possessifs, interro -relatifs ou
indéfinis :
Nous avons beaucoup d’amis.
On a toujours besoin d’un plus petit que soi.
Nul n’est prophète dans son pays.
Personne ne viendra le voir aujourd’hui.
Le sujet peut être exprimé par un infinitif de construction directe ou, plus rarement, précédé de la préposition
de :
Mentir est honteux.
Demander des conseils est une façon de plaire.
Il existe aussi des cas où toute une proposition remplit la fonction de sujet. La construction de la proposition
sujet, présente quelques particularités:
- introduite par la conjonction que, elle est centrée autour d’un verbe au subjonctif:
Qu’il gagne la partie demain me surprendrait.
Et qu’il ait certaine connaissance de l’économie politique n’est pas exclu!
(Malraux, La condition humaine)
- introduite par un relatif – seul ou accompagné d’un démonstratif – elle est centrée autour d’un verbe à
l’indicatif:
Qui aime bien châtie bien.
Qui a bu boira.
Qui terre a guerre a.
Celui qui se connaît est seul maître de soi.

L’ellipse du sujet
On a vu que le sujet est un constituant obligatoire de la phrase en français. Il peut ne pas être exprimé
lorsque le contexte linguistique ou la situation de communication permettent de le restituer. La langue parlée se
dispense parfois de réaliser le sujet surtout dans certaines locutions impersonnelles:
Fallait le dire.
Pas question de rester une minute de plus.
Dans une suite de phrases juxtaposées ou coordonnées, le sujet n’est plus répété:
Jean ramassa ses affaires, (il) mit son chapeau et (il) sortit.

Les facteurs de cohésion dans la phrase minimale

- l’accord en nombre (le sujet est un GN simple / complexe, de coordination / de


subordination)
- l’accord en personne
- l’accord en nombre et en personne dans les proposition relatives
- l’accord dans la phrase ternaire

Les facteurs qui déterminent l’accord sont :


 la structure du groupe syntaxique (GN simple / GN complexe ; GN de subordination / GN de
coordination) qui remplit la fonction de sujet
Ex. de GN simple : Marie travaille
Ex. de GN complexe : a) de subordination : La plupart des étudiants travaillent.

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b) de coordination : Marie ou Paul viendront / viendra chez nous.
 le type de la phrase (phrase binaire / phrase ternaire)
 le sens des termes
 la position du sujet par rapport au verbe (accord de proximité)
L’accord du verbe (prédicat) avec le sujet consiste dans la combinaison du premier avec les marques de
nombre, de personne et de genre qui lui sont imposées par ce dernier.
L’accord se fait donc en - nombre
- personne
- genre

L’accord en nombre
Le groupe syntaxique sujet peut être formé d’un seul nom ou de plusieurs éléments nominaux.
1. le sujet est un GN simple
Si le groupe sujet est formé d’un seul élément nominal, le verbe est généralement employé au singulier
quand le nominal est affecté de ce nombre, et au pluriel quand le nominal lui-même est au pluriel :
GN = Pd (article zéro, article défini / indéfini, adjectif démonstratif, possessif, etc.) + N:
Marie travaille.
Mes amis travaillent.
GN = pronom :
Elle travaille./ Ils travaillent.
a) Les noms [+ collectif] tels que : la famille, l’armée, la foule, le monde, la marmaille, le peuple, le
troupeau, la majorité, une série, la minorité, etc. imposent l’accord au singulier :
L’armée se prépare pour la bataille.
La foule est mécontente.
La majorité est d’accord.
b) Certains nominaux [+ collectif] imposent l’accord au pluriel, ce qui indique clairement l’influence du
sens sur l’accord en nombre.
La plupart étaient des étudiants.
La plupart sont restés à la maison.
Si le sujet est exprimé par le pronom il impersonnel, le verbe prend toujours la marque du singulier :
Il y a de nombreux visiteurs dans ce musée.
c) Si le sujet est réalisé par le pronom démonstratif ce qui entre dans la structure d’un présentatif, on a les
cas suivants :
L’accord se fait au singulier pour le pronom personnel des I-ère, II-e, III-e, IV-e et V-e personnes :
C’est moi qui ai visité cette ville.
C’est toi qui as visité cette ville.
C’est lui qui a visité cette ville.
C’est nous qui avons visité cette ville.
C’est vous qui avez visité cette ville.
L’accord se fait au singulier pour la VI-e personne dans le langage courant :
C’est eux qui ont visité cette ville.
L’accord se fait au pluriel pour la VI-e personne dans le langage littéraire :
Ce sont eux qui ont visité cette ville.

d) La place du sujet par rapport au prédicat joue aussi un rôle important dans l’accord : les formes verbales
reste, soit, vive, qui admettent l’inversion du sujet, peuvent rester, ou restent invariables, malgré le pluriel du
sujet quand elles le précèdent, et elles prennent la marque du pluriel quand elles le suivent.
N’importe vos problèmes.
Peu importe vos problèmes.

2. Le sujet est un GN complexe (GN = Pd + N + Dt)


Si le groupe sujet est formé de plusieurs éléments nominaux, deux situations sont à envisager :
a) Ces éléments constituent un GN de subordination .
Le groupe sujet peut être formé d’un nom N [+ collectif] exprimant la quantité, ou d’un quantitatif
proprement dit, suivis d’un nom au pluriel. Le Vb qui a pour sujet un N [+collectif] suivi d’un Dt au pluriel,
s’accorde soit avec le nominal centre, soit avec le Dt, suivant le sens : quantité globale (sg) /vs/ quantité
différenciée (pl).
Ex : La foule de voyageurs s’écoulait avec beaucoup de lenteur.
L’accord se fait au singulier si l’on accorde un sens global au GN :
Ex : Une multitude de fleurs s’offrait à la vue des passants.

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L’accord se fait au pluriel si l’on accorde statut de quantificateur au nom collectif :
Ex : Une multitude de fleurs couvraient la campagne.
La tendance est de faire l’accord au pluriel, forme imposée aussi par le pluriel du nom, qui est le terme le
plus proche du verbe :
Ex : La plupart des villes connaissent des difficultés de circulation.
(DFC)
Certains nominaux [+ collectif] suivis d’un nom au pluriel imposent l’accord au singulier quand ils sont pris
au sens stricte, mathématique, et au pluriel, quand ils indiquent la quantité approximative. Parmi ces nominaux
on peut citer : la / une majorité, la / une moitié, la / une minorité, le / un tiers, etc.
Ex : La moitié des députés a voté pour le projet.
La majorité de mes amis ne sont pas venus.
b) Ces éléments constituent un GN de coordination
Les constituants du GN1 peuvent être séparés par des pauses relatives (marquées graphiquement par des
virgules) ou liés par des conjonctions telles que et, ni, ou.
Si les nominaux ont des référents distincts, le verbe se met au pluriel :
Ex : Marie et une amie de son frère sont venues me voir.
Si les constituants du groupe sujet sont liés par la conjonction discontinue ni…ni, le verbe se met
généralement au pluriel :
Ex : Ni Pierre ni Marie ne sont à la maison.
S’il y a exclusion entre les deux termes, le verbe se met au singulier.

L’accord en personne
Si le sujet multiple est formé d’éléments de personnes différentes, le verbe sera mis à l’une de ces
personnes, le choix étant guidé par le principe de la hiérarchie qui veut que la première personne l’emporte sur
les deux autres, et que la deuxième l’emporte sur la troisième.
a) lorsque les termes du sujet sont des personnes différentes, on respecte la hiérarchie des
personnes :
 Moi et toi, nous irons au cinéma.
 Toi et lui, vous irez à Paris.
 Lui et elle, ils iront au marché.
b) L’accord en personne dans la proposition relative :
 Pierre,/qui est étudiant /, a été invité au spectacle.
On fait l’accord du verbe de la proposition relative avec l’antécédent du pronom relatif (3 ème personne
dans l’exemple).
 Moi, /qui suis étudiant, je n’ai pas d’invitation.
 Toi, /qui as reçu l’invitation/, tu iras au spectacle.
 Je suis celle / qui a reçu l’invitation.

L’accord en genre
- vise les formes verbales composées -
Le participe passé du prédicat utilisé à tel ou tel temps composé s’accorde avec le sujet de la phrase, comme
un véritable adjectif, si le verbe respectif se conjugue avec l’auxiliaire être. Il existe plusieurs catégories de
verbes qui forment leurs temps composés à l’aide de cet auxiliaire et qui prennent les marques de genre et de
nombre de leur sujet.
a) à la diathèse active :
Certains verbes qui se conjuguent aux temps composés avec l’auxiliaire être, font l’accord en genre et en
nombre du participe passé avec le sujet : aller, (re)partir, venir (et composés sans convenir), arriver, naître,
mourir, etc.
Ex : Il est arrivé / Elle est arrivée.
Elle est intervenue dans cette discussion.
Les verbes monter, descendre, rentrer, sortir, tomber se conjuguent avec l’auxiliaire avoir quand ils sont
transitifs et avec l’auxiliaire être quand ils sont intransitifs :
Ex : Elle a monté / a descendu les bagages. [+avoir]
Elle est montée dans la voiture / est descendue de la voiture. [+être]
Il a sorti son cahier de sa serviette. [+avoir]
Il est sorti en ville. [+être]
b) dans les verbes employés à la voix passive, il y a toujours accord du participe passé avec le sujet.
Ex : Elle a été appelée par le professeur. »
c) les verbes pronominaux posent certains problèmes :

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- pour les verbes essentiellement pronominaux il y a accord du participe passé : verbes comme s’absenter,
s’abstenir, s’acheminer, s’écrier, s’écrouler, s’en aller, s’enfuir, s’envoler, s’évader, s’exclamer, se moquer,
s’obstiner, se soucier, se souvenir, etc.
Ex : Elle s’était évanouie.
-les verbes pronominaux réfléchis ne font l’accord du participe passé que s’il n’y a pas d’objet direct postposé à
l’auxiliaire :
Ex : Elle s’est préparé un bon déjeuner.
Elle s’est préparée à sortir.

L’ordre des termes dans la phrase minimale


L’ordre normal dans la phrase assertive canonique est l’ordre [+progressif] sujet – verbe.
 L’inversion du sujet
Cependant, dans la langue littéraire il y a des cas où dans la phrase assertive l’ordre est inversé. Le
prédicat peut précéder le sujet dans les conditions suivantes :
a. lorsque le GV est réalisé par un verbe qui ouvre la communication: arriver, rester, entrer, venir, sortir,
paraître, etc. :
Ex : Arrivent les premiers les curieux et les personnes intéressées.
Restent les deux camarades qui ne veulent pas le quitter.
Suivit une âpre discussion.
Vint enfin le soir où je fus appelé à mon tour dans le bureau du directeur.(A. de Saint-
Exupéry)
b. lorsque le GV est formé par un verbe à la voix passive :
ex : Sont invités à la réunion les étudiants qui s’intéressent à la recherche.
Seront admis ceux qui se sont préparés.
c. lorsque la phrase commence par le restrictif seul ou par un complément circonstanciel de temps, de lieu,
de manière : ici, là, de là, par là, partout, nulle part, d’abord, après, puis, alors, enfin, de nouveau,
déjà, jadis, jamais, aujourd’hui, ainsi, lentement, etc.
Ex : Seule compte l’invitation.
Bientôt arriveront les invités.
Par là sont sortis les invités.
Ainsi parla le vieillard.
d. dans les propositions dites incises: dit-il, répondit-il, pensa-t-il, demanda-t-il, fit-il, etc.:
Ex : Ton père a tant de relations, dit-il.
Tiens, pensa-t-il, que peuvent- ils faire à cette heure?
Viens ici, dit mon père.(M. Pagnol)
Tu es libre, répéta-t-il. Peu importe le reste. ( A. Malraux)
e. dans les phrases introduites par les adverbes incidents à toute la phrase:
 les adverbes modalisants: aussi, à peine, au moins, du moins, encore, en vain, vainement,
peut-être, probablement, sans doute, toujours, ainsi... qui demandent l’inversion du sujet:
Ex : En vain sommes-nous intervenus, rien n’a été résolu.
f. dans les phrases ternaires qui commencent par le prédicatif réalisé par un adjectif: grand, nombreux,
heureux, tel, etc.
Ex : Tels furent ses premiers progrès en littérature.
Tel est mon choix.
Rares sont les étudiants qui vont à la bibliothèque.
Grande a été ma surprise quand je l’ai vu dans mon bureau.
g. dans certaines propositions circonstancielles introduites par n’eût-été, n’était, si + Adj, etc:
Ex : N’eût-été son intervention, on n’aurait rien obtenu.
Si sérieux eût-il été, on aurait dû le conseiller.

LE GROUPE PRÉDICATIF
Le groupe prédicatif est le second constituant fondamental de la phrase noyau canonique. Dans la structure
du GPréd on distingue: un élément verbal - le verbe fini- qui porte les marques temporelles, aspectuelles,
modales et personnelles et des déterminants de celui-ci. Le verbe et ses déterminants obligatoires constituent le
groupe verbal (GV); les déterminants facultatifs du verbe entrent dans le GPréd et constituent le groupe
adverbial (GAdv)
La définition du GPréd est donc la suivante:
- constituant immédiat du noyau;
- en relation d’interdépendance avec le GN1 ;
- domine le GV et le G Adv ;

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- comporte un Vb pivot du groupe (MV) + Dt (des Dt) ; le Dt contracte des relations différentes avec le Vb
pivot ;
- les Dt se distinguent entre eux par la nature des relations avec le verbe et par leur construction.

En l’absence des déterminants facultatifs, le GPréd se réduit au seul constituant GV.


La nature des relations entre le Vb et les Dt est donnée par :
a. le degré de nécessité (permet de distinguer les Dt obligatoires des Dt non -obligatoires ou facultatifs)
Les Dt obligatoires sont régis par le thème du Vb. Ils sont des compléments d’objet (direct ou indirect) parce
qu’ils complètent dans le plan syntaxique le sens du verbe.
Ex : réparer, (verbe incomplet sémantiquement) ne peut actualiser ce qu’il désigne, en absence d’un Dt
– réparer quelque chose.
préparer quelque chose ;
donner quelque chose à quelqu’un.
Les Dt facultatifs ne sont pas régis par le thème du verbe. Ils s’appellent des adjoints (ajouts ou
circonstants) ; ils précisent les circonstances dans lesquelles se déroule l’action.
Ex : Il étudie à l’université.
Il travaille 8 heures par jour.
Il travaille seul / avec ton ami.
b. par la nature des relations qu’ils contractent avec le verbe :
- déterminants incidents au MV – compléments d’objet ;
- déterminants incidents au G Préd / au Noyau – compléments circonstants.
Noyau

G Préd

GV G Adv

MV Dt

Le GV - le constituant immédiat du G Préd.


- domine le MV et le Dt.
Le MV - est le pivot du GV.
- il peut être réalisé par des verbes du type ETRE ( prédicat nominal) / AVOIR (prédicat verbal).

Le Groupe Verbal
Structure du GV
Le groupe verbal (GV) est constitué d’un membre verbal (MV) et d’un ou de plusieurs déterminants
qui connaissent en surface des réalisations différentes, allant du réalisateur zéro jusqu’à la proposition
complétive. Le GV peut être représenté par le sous-arbre général qui suit:
GV

MV Dt
Le GV peut se réduire au seul membre verbal si le verbe est intransitif ou s’il ne s’accompagne pas
obligatoirement d’un déterminant explicite:
GV

MV

dort / mange
dans des phrases telles: L’enfant mange (dort).

Traits inhérents et traits contextuels du verbe


Le verbe est défini sémantiquement et aussi syntaxiquement par une double série de traits:
 des traits inhérents (qui spécifient l’unité verbale indépendamment des relations qu’elle entretient avec
les autres unités de la phrase)
 des traits contextuels (qui régissent les contraintes syntagmatiques qui président à la mise en discours).
Entre les deux séries de traits il y a des relations d’interdépendance. Par exemple, les verbes qui se
caractérisent par le trait [+ psychologique] demandent un sujet [+ animé]. Il résulte de ce qui vient d’être dit que
les traits inhérents peuvent être pertinents pour le comportement syntagmatique des unités verbales.

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Traits inhérents du verbe français
Les traits inhérents se présentent sous la forme d’une série de couples oppositionnels, l’un des termes étant
affecté du trait positif et l’autre du trait négatif.
Les principaux traits inhérents du verbe français sont:
 [± action] – les verbes qui indiquent une action qui s’exerce sur un objet: écrire, lire, casser, tuer; les
verbes instrumentaux qui incorporent un Dt instrumental: balayer, câbler, râper, râteler. Cette classe de
verbes s’oppose à la classe des verbes [- action] ou verbes statiques: dormir, rire, se taire, trembler. Un
groupe important de verbaux s’inscrivent dans la classe des verbes [- action] : souffrir, être, paresser,
etc.
 [± mouvement] – Les verbes [+mouvement] sont les verbes qui indiquent un déplacement dans
l’espace: courir, descendre, monter, gravir, partir, sortir, etc.
 [± orientation]– [+orientation]– les verbes qui expriment un mouvement réel ou imaginaire, orienté
entre deux limites: se diriger, filer, bondir. Il y a aussi des verbes qui impliquent une orientation
abstraite [+ attribution]: accorder, apporter, attribuer.
 [± expérience subjective] –[+ expérience subjective] ces verbes s’opposent aux verbes d’action parce
qu’ils engagent un sujet non agissant. Cette classe a plusieurs sous-classes:
o [+ psyhologique]:
 [+ affectif / disposition / favorable] – adorer, admirer, aimer, goûter,
 [+ disposition / - favorable]– abominer, détester
 [+ crainte] – avoir peur, trembler
 [+ désir]– désirer, souhaiter, vouloir, rêver de, brûler de
 [+ connaissance] – apprendre, savoir, saisir
 [+ pensée] – penser, réfléchir, raisonner
 [+ perception]
 [+ vue] – voir, appercevoir,
 [+ ouie] – entendre, écouter, retenir,
 [+ odorat] – sentir, puer, embaumer,
 [+ apparence] – avoir l’air, apparaître,

 [± événement] – ces verbes localisent les modifications qui s’opèrent dans le sujet ou dans le monde
environnant
 [± éventif] – [+ éventif] dans la littérature spécialisée, ils peuvent avoir un aspect abstrait: blanchir,
blémir, changer, maigrir, mollir, rougir, pâlir, etc.
 [+ causatif] – les verbes inchoatifs employés transitivement. Certains verbes sont essentiellement
causatifs : accabler, affamer, charmer, intimider
 [± duratif]– il y a deux classes sémantiques de verbes:
[+ duratif] – courir, circuler, chasser, habiter, parler, travailler
[+ terminatif] – naître, mourir, entrer, finir, trouver.

Traits contextuels du verbe français


On doit tenir compte de plusieurs critères:
a. le rapport d’implication entre le verbe et ses déterminants ;
b. le statut des déterminants;
c. les dépendances entre les constituants du GV ;
d.les latitudes des déterminants à se combiner entre eux.
Parmi les traits contextuels les plus importants qui président à une sous – catégorisation stricte des unités
verbales il faut mentionner:
[+ déterminé]:
Au point de vue du rapport d’implication entre le verbe et le déterminant, les verbes français se laissent
répartir en deux classes: verbes déterminés /vs /verbes non- déterminés.
le verbe déterminé: - appelle nécessairement un complément / adjoint. Le critère de la nécessité du Dt est
donc un élément par référence auquel on peut classifier les verbes.
Ex: Pierre habite à la campagne (constituant obligatoire parce que le verbe demande un Dt).
Mais dans l’exemple: La vie était autrefois très calme à la campagne (à la campagne est un Dt adjoint,
facultatif). En conclusion, le caractère obligatoire ou facultatif d’un Dt est en fonction du sémantisme du verbe.
Il existe par conséquent, une opposition complémentaire entre le plan syntagmatique et le plan sémantique: les
verbes déterminés sémantiquement demandent un Dt, quand les autres peuvent avoir un Dt, mais ce n’est pas
obligatoire.

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Il y a une correspondance partielle entre les classes traditionnelles et les classes de déterminants qui
résultent de l’application du critère de l’implication:
a) Il fait des fautes (il fait).
b) Il mange des fruits (il mange).
c) Il pense à nous (il pense).
d) Il est à Paris (il est).
Au point de vue de la nature facultative / obligatoire du Dt, les verbes connaissent les possibilités de
réalisation suivantes:
 Vb [– déterminé]: ou verbes intransitifs;
 Vb [+ déterminé]: vb déterminé / non-déterminé contextuellement.

Les verbes uniquement non-déterminés sont le plus souvent des verbes très spécialisés
sémantiquement à l’opposé des verbes monovalents qui se caractérisent par un sémantisme très général. Il y a
des couples constitués d’un verbe de mouvement transitif et d’un verbe de mouvement fréquentatif: sauter /
sautiller; tourner / tournoyer.
Les classes sémantiques de verbes qui se prêtent le mieux a l’emploi absolu sont:
 [+ mouvement]: accourir, arriver, bondir, circuler, surgir, etc.
 [+ éventif]: brunir, maigrir, pâlir;
 [+ état]: exister, décéder, mourir, naître;
 [+ duratif]: persévérer, persister, pleurer, parler.
Les verbes uniquement déterminés sont les verbes dont le sens demande à être précisé dans le discours; il
y a plusieurs sous-classes:
1. Dt = C.O.D. ; V [+ transitif]: abaisser, défaire, définir, estimer, faire, grouper, valoir, taire, vider, ôter,
placer, poster, etc; verbes dérivés: (-ifier, -iser) modifier, légaliser (sur-, re-) surmonter, survoler, relire.
2. Dt = Groupe prépositionnel: a) les verbes qui se laissent introduire par la préposition à, se laissent
diviser en deux classes:
a) Pronominalisables par lui/leur (C.O.I.) – aider, échapper, nuire, sourire.
b) Pronominalisables par à + lui / y – accéder, se fier, songer, réfléchir.
par la préposition de: abuser, se servir, s’occuper.
par dans : consister, s’enfermer, s’introduire.
par sur : s’apitoyer, se pencher, se ruer.
par contre: s’abriter, buter.
3. Double Dt (C.O.D + C.O.I.): accrocher qq’ch à qq’un, enfermer qq’un / qq’ch, appliquer qq’un sur
qq’ch, pointer qq’un / qq’ch vers qq’ch / qq’un.
Certaines conditions linguistiques et extralinguistiques, permettent que l’on ferme la chaîne après le segment
verbal qui se construit normalement avec un Dt obligatoire; ces conditions sont:
 La référence au contexte de situation / linguistique
 La restriction du paradigme des Dt possibles (Dt prédictable)
 L’extension maximum du paradigme des déterminants (Dt indéterminé)

Parmi les conditions permettant le non- achèvement des phrases en français, il y a aussi la référence au
contexte de situation ou à un message antérieur. La liste des unités verbales qui peuvent avoir un Dt fourni par le
contexte ne peut pas être fermée mais on peut isoler quelques verbes qui se prêtent mieux à des phrases non
-achevées. (Sujet réel, Vb au présent, avec une valeur de présent réel): je peux, je mange, je dors, je crois, je
vois, etc. (à l’impératif): faites, faites!, fermez! etc.

Les Dt implicites sont prédictables en vertu de la nature sémantique du VR et de la nature sémantique du


Dt. On distingue plusieurs sous-classes de verbes d’après la restriction qu’ils subissent:
1. les verbes qui, construits sans Dt explicite, renvoient nécessairement à un Dt [+ humain]: aimer,
accuser, applaudir, charger, combattre
2. les verbes qui construits absolument, renvoient toujours à un Dt [- animé]: comprendre,
3. les verbes qui ont un Dt prédictable: abandonner, allumer, conduire, consommer.
4. les verbes qui doivent avoir un Sujet [- animé]: ça creuse, c’est une cheminée qui rabat.
5. les verbes [+ action] dont le Dt est un objet résultatif: coudre, border, écrire, dessiner.
6. les verbes qui admettent un Dt implicite, mais l’action est celle qui compte: écouter, manger.
7. les verbes dont le Dt implicite évoque une classe très vaste de Dt: le lait nourrit, ça attriste
Sur le plan sémantique, la variation Dt implicite vs Dt explicite correspond à l’une des oppositions
suivantes:
1. verbes qui ne changent pas de signification: il mange / il mange des fruits
2. inchoatif vs factitif: le jour baisse / il baisse le rideau.

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3. une homonyme lexical: le tonnerre gronde/ il gronde ses enfants

Des verbes intransitifs peuvent recevoir un objet dit interne c’est- à- dire ils peuvent se faire accompagner
d’un Dt lié morphologiquement ou sémantiquement au radical verbal: vivre sa vie, dormir le sommeil du juste.
L’explication du Dt est amenée par l’intention du locuteur d’exprimer:
 un trait spécifique du Dt: pleurer des larmes de joie.
 une détermination quantitative de l’objet interne: pleurer plus d’une larme.
 un Dt non- prévisible: pleurer son cœur.

[ ±attributif]:
Syntagmatiquement, ces verbes sont des verbes qui comportent un double déterminant (un C.O.D. et un
C.O.I.). Sémantiquement, ce sont des verbes d’attribution ou de privation. Les verbes d’attribution dont l’unité la
plus générale est donner, appartiennent à une classe très riche: abandonner, acquitter, envoyer, rendre, refuser,
tendre, vendre, verser, vouloir, devoir, lancer, offrir, jeter. Les verbes de privation présentent une orientation
opposée à celle des verbes d’attribution, mais une structure syntaxique identique: arracher, chiper, voler,
emprunter, demander, éviter.
Sémantiquement, les verbes de privation ont le trait [- favorable]: éviter, épargner.

[±réciproque].
On signale l’existence d’une classe de verbes qui se caractérisent par l’interchangeabilité non -significative
des deux sujets ou du sujet et du C.O.D de part et d’autre du verbe:
L’étang communique avec la mer.
La mer communique avec l’étang.
Si l’objet et le sujet sont au pluriel, la structure est incorporée dans le thème verbal, sinon le Dt obligatoire
est introduit par une préposition:
Ils se sont réconciliés.
Elle s’est réconciliée avec son ami.
Il a réconcilié son ami avec sa fiancée.
La dissociation du sujet multiple, que ce soit un sujet pluriel ou coordonné, entraîne l’apparition du Dt
prépositionnel:
Le vert et le jaune s’harmonisent.
Le vert s’harmonise avec le jaune.
Le jaune s’harmonise avec le vert.
La seconde classe de verbes [+ réciproque] à objet multiple contient beaucoup d’unités de la première
classe de verbes pronominaux employés à la voix active. Ce sont des verbes [+ causatif]: accommoder, allier,
combiner, lier, joindre. La dissociation de l’objet multiple, qui fait apparaître en surface le Dt prépositionnel, se
réalise au moyen des relateurs suivants:
Harmonisez vos rouges avec le reflet de votre bronzage.
Il existe aussi des verbes réciproques qui indiquent l’association annulée:(se) séparer, divorcer. La
préposition qui introduit le Dt est de ou d’avec.
Il ne faut pas séparer la théorie de la pratique.

[±symétrique]:
a) Pierre a brûlé la lettre.
b) La lettre a brûlé.
On constate que brûler est causatif dans a) et inchoatif dans b). Cette relation ou le sujet du verbe peut
devenir le C.O.D., en introduisant un nouveau sujet comme agent ou cause de l’action est désignée dans la
littérature spécialisée sous le nom d`ergativité et les verbes sont nommés verbes à retournement ou verbes
diathétiquement neutres ou encore symétriques.
Il existe certains éléments qui troublent cet équilibre:
a) il y a une construction transitive dans laquelle le C.O.D. est réalisé par zéro et nous devons la
distinguer de la construction intransitive:
L’avion, qui n’était qu’un point, grossit à vue d’oeil.
Ce microscope grossit trois cents fois.
b) l’intransitif peut se réaliser sous une forme active ou pronominale:
Le lait a aigri.
Le lait s’aigrit.
On peut établir plusieurs classes de verbes symétriques suivant les structures dans lesquelles ils
peuvent s’inscrire:
1. SNo + V + SN1 : V [+ causatif]

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SN1 + V : V[+ inchoatif]
Ex: blondir, boucler, brunir, grossir, guérir, maigrir, onduler, vieillir, etc.
2. SNo + V(+SN) : V[+ causatif]
SN1 + se + V : V [+ inchoatif]
SNo + se + V + SN : V[+ causatif], SN = possession inaliénable
Ex: abaisser, abrutir, adapter, adoucir, éveiller, fatiguer, épuiser, gêner, révolter, vexer,
embarrasser, désoler, etc.
3. SNo + V + SN1 : V[+ causatif]
SN1 + se + V : V[+ causatif]
Ex: aigrir, amincir, blanchir, bronzer, noircir, plier, rabaisser, etc.
La relation qui s’etablit entre les structures qui engagent des verbes inchoatifs et celles qui sont centrées
autour des verbes causatifs se manifeste dans l’identité formantielle de certaines unités verbales qui permettent le
déplacement d’un syntagme nominal de la position d’objet superficiel à celle de sujet et inversement.

[±copulatif]:
Le verbe copulatif peut être suivi d’un nominal prédicatif, adjectif ou nom de qualité. L’adjectif ou le
prédicat nominal peuvent se combiner directement avec le nom – sujet, sans l’intermédiaire du verbe copulatif:
La maisonnette est jolie.
La jolie maisonnette...
Les verbes copulatifs les plus employés en français sont: être, devenir, rester, demeurer, paraître,
sembler, passer pour.
Le principal verbe copulatif est „être”, qui assure des fonctions différentes suivant le type de phrase où il
s’inscrit:
 dans une phrase avec prédicat nominal:
 une fonction d’inclusion dans une classe,
 une fonction d’identification,
 dans une phrase attributive, avec la fonction qualifiante. Les autres verbes qui assurent une fonction
qualifiante peuvent être répartis en plusieurs sous-classes sémantiques:
-des semi – auxiliaires inchoatifs: devenir, se faire, se rendre, tomber.
-des semi – auxiliaires causatifs: rendre, faire, laisser.
-des demi – auxiliaires de perception: paraître, sembler, avoir l’air, etc.
-des verbes de jugement: se juger, se croire, se dire.
-des verbes de persistance dans un état: rester, demeurer, se tenir, se maintenir.
-des verbes intransitifs qui peuvent se faire accompagner d`un qualifiant non obligatoire: vivre,
mourir, naître, sortir.

[±avoir]:
Le trait contextuel [+avoir] caractérise les verbes transitifs et une partie importante des verbes non-
transitifs:
Nous avons mis le tout dans les emballages.
Les verbes intransitifs qui se caractérisent toujours par le trait contextuel (+ être) sont: aller, arriver, partir,
rester, (...) venir, mourir, décéder, naitre, échoir etc. Les dérivés du verbe venir qui régissent un C.O.D. ou un
C.O.I. ont le trait contextuel [+avoir]: circonvenir à qqu’un, subvenir à qqch.
Certains verbes sont définis parfois par les traits [+être] et aussi par les traits [+avoir]. Le choix est dicté par
les conditions suivantes :
 la possibilité de construire le verbe avec un C.O.D.: entrer, tomber, descendre, monter, etc.
 le sens du verbe; l’opposition d’auxiliaire correspond a l’opposition action [+avoir] vs résultat de
l’action [+être] : augmenter, accroître, baisser, passer, sonner, vieillir, etc.
Il existe aussi certaines restrictions sélectives qui déterminent le choix de l’auxiliaire. Ainsi, employé avec
un sujet [+ humain], le verbe paraître a le trait [+avoir] . Il y a une tendance a employer l’auxiliaire avoir quelle
que soit la nuance de sens de l’unité verbale. Il existe aussi des verbes pour lesquels, l’opposition de l’auxiliaire
correspond à une opposition lexicale: convenir, demeurer, etc.

[± coverbe]
Le coverbe est un élément verbal qui peut régir un infinitif. Syntagmatiquement, les coverbes peuvent être
répartis en plusieurs sous-classes suivant les traits caractéristiques.
 Il y a des coverbes qui connaissent une double rection: continuer à / de, demander à/ de, finir de/ à,
etc. et parfois, la différence de rection correspond à une différence de sens.
 La choix peut être dictée aussi par une opposition grammaticale: actif / pronominal: devoir/ se devoir,
résoudre de/ se résoudre à, etc.

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 Un grand nombre de coverbes admettent un double déterminant; on peut diviser les coverbes en
plusieurs sous-classes, suivant la nature du Dt avec lequel l’infinitif peut se combiner:
 faire, laisser, regarder, voir:
On voyait surgir du pignon l’extrémité libre...
 C.O.D. + Infinitif: laisser, voir, entendre, faire:
Il m’avait laissé entendre que...
 C.O.D. + de + Infinitif: accuser, menacer, prier, sommer:
Elle vous prie d’exécuter...
 C.O.I. + de + inf: commander, souhaiter, demander:
Veux-tu demander..
 C.O.D. + à + inf: aider, amener:
J’aurais dû le contraindre à se faire soigner
 C.O.I. + à + inf: apprendre, donner:
Il a appris aux enfants à nager

[± opérateur de phrase]
Les verbes opérateurs de phrase sont les verbes qui peuvent introduire une proposition complétive directe
ou indirecte. Les verbes opérateurs de phrase peuvent régir une proposition dont le verbe est à l’indicatif, au
subjonctif ou à l’indicatif en variation sémantique ou stylistique avec le subjonctif.
L’opposition indicatif /vs/ subjonctif est commandée par le sens contextuel du verbe opérateur ou par le
registre stylistique, ou par les oppositions de nature grammaticale:
 Constatation subjective:
J`ai compris que j’avais détruit l’équilibre du jour.
 Constatation / commandement:
Je voudrais que vous téléphoniez pour dire…
 Réel / virtuel:
Ce qui fait que maintenant, en fin de compte, je n’attends...
Cette opposition apparaît aussi avec des verbes comme : admettre, supposer, etc, qui employés a
l’impératif, demandent le subjonctif.
 Non-itération / itération:
D’ailleurs, George prenait...,il arriva même que...
 Opposition grammaticale: actif / pronominal:
J’attendrai que vous ayez donné les ordres nécessaires.
 Opposition de registre stylistique: ignorer, nier, etc.
J’ignorais qu’il pouvait se blesser...
 C.O.D. + Dt. P: avertir, convaincre, informer, prévenir, persuader, etc.
 C.O.I: + Dt. P: annoncer, avouer, cacher, déclarer.
Les verbes de communication qui n’ont pas un destinataire obligatoire peuvent expliciter ce destinataire
en surface sous la forme d’un C.O.I.:
Dites-lui qu’il me rende mon fils!
Les verbes opérateurs peuvent être classifiés aussi après le relateur qu’ils commandent:
 De ce que: s`indigner, s`inquiéter, se plaindre, profiter, se réjouir, souffrir,
etc.
Il le hait de ce qu’il ne sait rien faire
 A ce que: attacher, s`attendre, consentir, demander, faire attention, gagner,
s`opposer, renoncer, tenir, veiller, voir, etc.
Je m’attendais à ce que soit lui qui vienne

Le GV réalisé par un Vb du type –ÊTRE


le PRÉDICAT NOMINAL

Il est réalisé par un Vb copule + Dt Prédicatif (attribut)


Il y a plusieurs classes sémantiques de verbes qui réalisent le prédicat nominal :

1. Verbes [+ constatation]
être [+ existence] – Pierre est sérieux / étudiant.
vivre Il vit heureux.
naître Il est né riche.
mourir Il est mort pauvre.

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partir Il est parti mécontent.

2. Verbes [+ inchoatif]
devenir Il est devenu insupportable.
Il deviendra avocat.
se faire Il se fait apprécier.
se rendre Il s’est rendu malade.
tomber Il est tombé malade en travaillant dehors.
Il est tombé amoureux.

3. Verbes [+ causatif]: la cause


faire Cette coiffure la fait vieille.
rendre Mes remarques l’ont rendu malheureux.
laisser Mes remarques l’ont laissé indifférent.

4. Verbes [+ apparence]
avoir l’air Il a l’air malade.
paraître Elle paraît contente.
sembler Elle semble heureuse.

5. Verbes [+ perception]
se voir Il se voit coupable.
se sentir Il se sent responsable.

6. Verbes [+ jugement] [+ opinion]


(se) croire Elle se croit capable.
On l’a croit capable.
(se) trouver
(se) juger
tenir pour On le tient pour responsable.
prendre pour
se dire

7. Verbes [+ persistance de l’état]


rester Il reste responsable.
demeurer
se tenir Il se tenait tranquille.
se maintenir Il se maintient optimiste.
Les verbes de type être peuvent être employés à la voix :
a) active : croire, rester, paraître, sembler.
b) pronominale: se croire, se sentir, se trouver, se voir.
c) passive: être rendu, considéré comme, pris pour, supposé, tenu pour...

Le Groupe Verbal formé d’un Vc et d’un Dt


GV = Vc + Dt

Nous avons déjà dit que le Prédicat nominal est réalisé par un Vc et un déterminant prédicatif, qu’on
appelle attribut.
L’attribut peut être réalisé par :
un adjectif: Il est sérieux.
un nom: Paul est ingénieur.
un infinitif: L’important est de continuer.
une proposition à Vb fini: Le problème est qu’il ne pourra pas venir.

L’attribut s’accorde en genre et en nombre avec le GN1 et en nombre avec le Verbe copule (Vc).
Il entre en relation d’interdépendance avec le GN1 (sujet) qu’il détermine.

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LA PHRASE TERNAIRE

Suivant la nature des relations qui s’établissent entre l’attribut et le GN1, on a deux types de phrases
ternaires :
1. La phrase ternaire qualifiante.
2. La phrase ternaire équatante.

1. La phrase ternaire qualifiante est la phrase dans laquelle l’attribut exprime une qualité du GN1 ou
du GN2.
Ex: Pierre est sérieux.
On le croit sérieux.
a. L’attribut incident au sujet
Dans la phrase ternaire qualifiante, l’attribut incident au GN1 s’appelle attribut du sujet et peut
être réalisé par un adjectif.
 Il est inséré par les verbes qui expriment :
1. l’ existence (être)
2. la persistance (rester, demeurer)
3. le devenir (devenir)
4. l’apparence (paraître, avoir l’air)
 Il peut être inséré aussi par les verbes pronominaux :
1. de jugement ou de perception (d’expérience subjective) – (se croire, se
sentir, se trouver, se rendre, se voir)
Ex : Il se croît responsable.
Il se sent coupable.
 L’attribut est placé généralement après le Vc: „Il est sérieux.” – (Vc + Attribut)
 L’attribut ne se place que très rarement avant le Vb:
Ex: Rares sont les jeunes qui participent à de telles actions.
Rares sont les situations sans issue.
Nombreux sont ceux qui travaillent sans carte.
Il est placé en tête de phrase lorsqu’il est repris par le pronom neutre le :
Aimable, il ne l’est pas toujours.

b. L’attribut incident à l’objet direct


Il est inséré par les verbes du type trouver, croire, dire, considérer comme, regarder comme, prendre pour,
tenir pour, traiter de, etc.
Ex : On le trouve sympathique.
On le dit capable.
Dans le contexte des verbes dire, croire, trouver [+ jugement / opinion] l’attribut est incident au GN qui
représente le sujet monté d’une phrase antérieurement dépendante (subordonnée).
Ex : Je crois qu’il est capable.
Je le crois capable.
L’attribut incident à l’objet direct est placé après le Vc.

2. La phrase ternaire équatante est la phrase où le prédicatif (l’attribut) se laisse distribuer en


position de GN1 et le GN1 en position d’attribut sans que le sens en soit affecté. C’est donc la phrase où le
prédicatif et le GN1 sont en parfaite symétrie et peuvent changer leur statut.
Ex : Pierre est directeur de l’institut.
Le directeur de l’institut est Pierre.
Paris est la capitale de la France.
La capitale de la France est Paris.
L’attribut est réalisé par :
 un nom : Pierre est étudiant.
 un pronom : Les participants à la réunion seront ceux – ci.
 un infinitif : La difficulté est de reconnaître le chemin.

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 une proposition à verbe fini : Ces étudiants sont ceux qui ont gagné le concours.

Le prédicatif (l’attribut) peut exprimer :


1. Un rapport d’inclusion (un trait caractéristique du GN1 qui permet de le
placer, de l’inclure dans une place donnée) :
Ph = GN1 + Vc + N
Pierre est ètudiant / ingénieur.
2. Un rapport d’identification :
Ph = GN1 + Vc + Dt (art défini/ indéfini) + N
Pierre est un étudiant sérieux.
Pierre est l’étudiant que vous cherchez.
La licence est un examen final.
La licence est un examen qui atteste...
Dans le cas d’un attribut réalisé par un infinitif, il sera réalisé par un infinitif précédé par la préposition
de : DE + infinitif
Ph = GN1 + Vc + de + inf
Le problème est d’identifier le coupable.
Ph = GN1 + Vc + pron (dém / poss) + prop rél
Les étudiants invités sont ceux qui ont des notions dans ce domaine.
Les verbes qui introduisent l’attribut ayant la fonction d’identification sont :représenter, constituer,
composer :
Ex : Ces examens constituent / représentent l’étape finale.

3. un rapport de caractérisation :
Ph = GN1 + Vc + Pd + N
Pierre est un étudiant excellent.

Noyau

GN1 GV

Vc Dt / Attribut
Attribut incident au sujet

GN1 + V (type AVOIR) + GN2 + Attribut (incident au GN2)


Nous savons cet homme un chirurgien de renom.
GN2 Attribut du GN2
Je croyais sa maladie une pleurésie.
GN2 Attribut du GN2

LE GV DE LA PHRASE BINAIRE

Le GN2 = complément d’objet direct

GV

MV GN2
 définition:
Le GN2 est un constituant immédiat du GV, de rection directe.
Mais il y a plusieurs types de rection directe, (ayant la même structure GN + V + GN)
Ex : Le laboureur travaille la terre.
*La terre, le laboureur travaille.
Marie travaille la nuit.
GN V GN
La nuit, Marie travaille.
Pierre traverse la rue.
GN V GN
* La rue, Pierre traverse.“
Donc, on constate qu’il existe certaines différences de comportement entre les groupes nominaux qui
peuvent se placer directement à droite du verbe pivot de la phrase.

20
Critères pour distinguer les deux types – tests d’identification du C.O.D.
 la permutabilité (le déplacement) en tête de la phrase:
Le C.O.D. ne se laisse pas détacher au début de la phrase sans que cela entraîne la destruction de
l’enoncé:
Ex : *La terre, le laboureur travaille. -est un énoncé impossible, incorrect en
français.
 La pronominalisation du C.O.D. par les pronoms le, la l’ / les ou en en fonction de la nature du
prédéterminant et du genre et du nombre du nominal à remplacer.
C.O.D.

Pd défini Pd indéfini
article zéro
article défini article indéfini
adj. démonstratif article partitif
adj. possessif adj. indéfini
____________ quantitatifs
____________
le, la, l’ / les en
Ex : La terre, le laboureur la travaille.
Mais *La nuit, Marie la travaille – est un énoncé impossible.
Le C.O.D. accepte la pronominalisation tandis que le complément circonstanciel ne l’accepte pas.
 La transposition au passif (la transformation passive)
Le C.O.D. d’une phrase active devient sujet de la phrase passive :
Phrase active : Le laboureur travaille la terre le jour.
Phrase passive : La terre est travaillée par le laboureur.
Mais : * Le jour est travaillé par le laboureur. – est un énoncé impossible.
Mais ce test est limité aussi parce qu’il y a des verbes transitifs qui ne se laissent pas pronominaliser :
Ex : Marie a un crayon.
* Un crayon est eu par Marie.
Marie possède une maison.
*La maison est possédée par Marie.
 L’interrogation
Les questions : Qui ?(avec l’inversion du sujet), Qui est-ce que ?, Que ? (avec
l’inversion du sujet), Qu’est-ce que ?
Ex : Qui aimes-tu ?
Qui est-ce que tu aimes ?
Que travaille le laboureur ?
Qu’est-ce que le laboureur travaille ?
 La nominalisation (la distribution du GN2 en position de Dt nominal)
Ce test est moins utilisé en grammaire parce qu’il est limité par les possibilités de former un nominal à
partir d’un verbe transitif qui régit le C.O.D. :
Le travail de la terre par le laboureur.
mais * Le travail du jour par le laboureur.
 La combinatoire des déterminants :
Les deux déterminants, C.O.D. est circonstant peuvent se combiner entre eux à l’intérieur de la même
phrase sans pause qui les sépare, ce qui n’est pas possible pour les deux C.O.D. :
Ex : Le laboureur travaille la terre le jour.
C.O.D. C.C.T.

Les réalisateurs du C.O.D.


1. un nominal (nom ou pronom)
2. un infinitif
3. une proposition subordonnée complétive

1. le C.O.D. réalisé par un nominal


Il se caractérise par certaines particularités :
- la rection directe
- la position déterminée

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- l’accord en genre et en nombre du participe passé (aux temps composés) avec ce complément placé
devant le verbe. (Tous les verbes transitifs se conjuguent aux temps composés avec l’auxiliaire
AVOIR)

La place du C.O.D.
La place du C.O.D. en français est déterminée par les facteurs suivants :
- la nature du réalisateur : nom ou pronom personnel, relatif ou interrogatif.
- le contour intonatoire de la phrase
- le registre stylistique
Les positions possibles lorsque le C.O.D. est réalisé par un nom sont les suivantes :
a. GN1 + V + GN2 = Je vois Pierre.
b. GN2 + GN1 + V = Que de lettres j’ai reçues!
c. V + GN1 + GN2 = Connais-tu Pierre ?
d. GN2 + V + GN1 = Combien de livres avez-vous achetés ?
e. V + GN2 + GN1 = N’élèveront la voix que les grands poètes.

L’accord du participe passé des verbes conjugués avec AVOIR avec le C.O.D.
Le participe passé des verbes conjugués avec AVOIR s’accorde en genre et en nombre avec le C.O.D.
si celui-ci précède l’auxiliaire.(règle générale)
Le C.O.D. qui précède l’auxiliaire AVOIR peut-être réalisé par :
- le pronom relatif que : La phrase qu’il a traduite est correcte.
- le pronom personnel forme atone : le, la l’ / les :
Cette femme, il l’a beaucoup aimée.
(Ces livres,) il les a lus.

2. Le complément réalisé par un infinitif


Les C.O.D. réalisés par un infinitif peuvent être considérés comme des C.O.D. dans la mesure ou ils
répondent aux tests de la pronominalisation par le neutre ou cela (ça).
Ex : Les ennemis pouvaient nous attaquer.
Nous attaquer, les ennemis le pouvaient.
Quelques verbes qui régissent un Dt infinitif objet direct qui n’est pas nécessairement de rection
directe, (car il y a des verbes qui introduisent un infinitif précédé des prépositions de, ou à qui se laissent
pronominaliser par le neutre) :
accepter de continuer à oublier de
achever de croire penser
affirmer déclarer pouvoir
chercher à désirer savoir
choisir de éviter de sentir
commencer à /de décider vouloir, etc.

3. Le complément réalisé par une proposition subordonnée complétive (LE GV FORMÉ D’UN VERBE
PRINCIPAL ET D’UN DT PROPOSITIONNEL)

GV

V que P

Ce déterminant est désigné en grammaire traditionnelle par le terme de proposition subordonnée


complétive. Elle apparaît après les verbes transitifs et répond au test de la pronominalisation par le (cela, ça) et
de l’interrogation.
Le connecteur qui introduit la proposition complétive est la conjonction que :
Ex : Il croit qu’il réussira. - Il le croit.
Ne croyez-vous pas qu’il réussisse ? - Je le crois.

 La forme modale du Vb dans la proposition complétive ; le choix de la forme modale est dicté par les
éléments suivants :
 Le thème lexical du verbe
 La forme impérative du verbe principal (VR)
 Le statut négatif ou affirmatif de la phrase principale
 Le statut interrogatif de la phrase principale

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 L’antéposition de la complétive (la place du Vr par rapport au VR)

a) le thème lexical du verbe


Les verbes de déclaration, d’opinion, de connaissance, etc. régissent l’indicatif :
Ex : Je crois qu’il réussira.
Je sais qu’il réussira.
Les verbes de volonté, de sentiment qui marquent l’incertitude, etc. introduisent une complétive au
subjonctif :
Ex : Il regrette qui nous n’ayons pas su répondre.
Je veux qu’il s’en aille.
Je ne doute pas qu’il me reçoive.
Certains verbes régissent l’indicatif ou le subjonctif en variation sémantique :
On commence à comprendre que la culture générale n’est pas un simple
ornement, mais qu’elle est aussi un outil précieux.
Mais on ne comprend pas qu’il ait choisi de s’attendrir sur ce drame...

b) la forme impérative du verbe principal


Ex : Admettons que cela soit possible.
c) le statut négatif de la phrase principale
Ex : Je ne crois pas qu’il soit / est capable de faire cela.
d) le statut interrogatif (surtout en interrogation inversive)
Ex : Croyez-vous qu’il soit capable d’un tel courage ?
Croyez-vous qu’il est sincère ?
e) l’antéposition de la complétive
Ex : Qu’il soit sincère, je le crois.

 Les propositions assimilées à une complétive sont :


 Les propositions relatives sans antécédent
 Les propositions dites interrogatives indirectes

1. La proposition relative sans antécédent


Elle admet le test de la question objet direct ; cette proposition est introduite par les relatifs : qui ;
préposition + qui ; quiconque de valeur indéterminée.
Ex : Nous aimons qui nous aime.
J’invite qui je veux.
Il ne m’a pas dit de quoi il avait besoin.
Il ne m’a pas dit à quoi il faisait allusion.
Il méprise quiconque le flatte.

2. La proposition dite interrogative indirecte


Le verbe régissant doit exprimer l’idée d’une demande d’informations : (se)demander, ne pas savoir,
chercher à savoir, vouloir savoir, ignorer, examiner, dire, raconter, expliquer, etc. Ces déterminants
propositionnels sont introduits par un mot interrogatif : quand, lequel, quel, pourquoi, comment, combien, (d’)
où, qui, quoi, si :
Ex : Je voudrais savoir depuis combien de temps il travaille ici.
Il ne pouvait comprendre comment cela....
Je voudrais savoir quel âge elle a.
Pour que des verbes comme dire, raconter, expliquer, etc. soient suivis d’une complétive interrogative
indirecte introduite par si (interrogation totale) il faut qu’il y ait un élément explicite qui indique la demande
d’information.
Ex : Racontez-moi s’il a fait ça.
Si dubitatif (qui figure dans les interrogations indirectes) se distingue du si conditionnel par son
comportement dans la phrase :
- dans le cas du si conditionnel on a réversibilité des constituants :
Ex : S’il fait beau, il viendra me voir. / Il viendra me voir s’il fait beau.
- dans le cas du si dubitatif la réversibilité des constituants n`est pas possible:
« Je ne sais pas s’il viendra. / S’il viendra je ne sais pas. - énoncé incorrect.
- le si dubitatif se combine avec les formes en -r (le futur et le conditionnel):
Ex : Dites-moi s’il viendra.

23
LE GV DE LA PHRASE BINAIRE – L’OBJET INDIRECT (àGN3)

L’objet indirect GN3 est le constituant immédiat du GV qui est introduit par la préposition à,
pronominalisable par lui, leur.
Le test qui permet d’identifier le GN3 est la pronominalisation.

Dans la grammaire traditionnelle il existe deux types essentiels de déterminants du verbe désignés par le
terme d’objet indirect :
a) les Dt introduits par la préposition à
b) les Dt introduits par la préposition de

Les Dt introduits par la préposition à

Les Dt introduits par la préposition à peuvent eux aussi se classer en deux groupes:
1) ceux qui ne conservent plus la préposition après la pronominalisation :
Ex : Ce livre appartient à mon frère. - Ce livre lui appartient.
Tout groupe nominal introduit par la préposition à qui se laisse pronominaliser par lui, leur avec
l’effacement de la préposition a le statut de GN3 ; il est nommé aussi C.O.I.

2) les déterminants introduits par la préposition à qui conservent cette préposition après la
pronominalisation sont considérés comme des groupes prépositionnels:
Nom [+ animé] : Il pense à Pierre. - Il pense à lui.
Lorsque le nominal est [-animé], ces déterminants se laissent pronominaliser par y.
Nom [- animé] : Il pense à son projet. - Il y pense.

Les Dt introduits par la préposition de


nominal, [+ animé] : Il parle de Pierre. - Il parle de lui.
nominal, [- animé] : Il parle de ce voyage. - Il en parle.
Les groupes nominaux introduits par la préposition de qui se laissent pronominaliser par les pronoms
personnels formes disjointes avec le maintien de la préposition ou par le pronom y sont des groupes
prépositionnels appelés aussi compléments prépositionnels.

Le GN3 -Dt au Datif


L’existence du Dt au Datif est prouvée par le test de la pronominalisation :
Ex : C’est un moyen de transport qui convient aux gens pressés. - C’est un moyen de
transport qui leur convient.
Le complément au Datif est appelé aussi complément d’attribution ou complément d’objet second. Il
existe deux types de structures :
a) des structures où le Datif est co-occurrent à l’objet direct
b) des structures où le Datif n’implique pas la présence, explicite ou implicite du C.O.D.

Les structures ou le datif est co-occurrent à l’objet direct


Le GN3 est régi par un verbe [+ transitif], [+ attributif]. C’est le cas des verbes comme donner qqch. à
quelqu’un.
GN2 GN3
Dans le contexte d’un verbe [+ transitif / +attributif] le GN3 entre en relation d’interdépendance avec le
verbe et avec le GN2. Il porte aussi le nom d’objet second ou complément second. Il occupe la deuxième
position.
Remarque – le GN3 = C.O.I. est obligatoire en structure profonde, mais il peut s’effacer en structure de
surface, surtout lorsqu’il accompagne un C.O.D. :
Ex : On a vendu des dictionnaires.
Le datif qui contracte une relation de double implication avec l’objet direct peut avoir les valeurs
sémantiques suivantes :
- le destinataire de l’action, qui peut être le bénéficiaire, le perdant ou le locatif de l’action :
Ex : le bénéficiaire : Elle m’adressa un petit sourire.
le perdant : On lui avait volé la clef.
Dans une phrase ambigüe :
Il lui a acheté plusieurs livres, lui peut être le bénéficiaire ou le perdant de l’action :
Ex : le bénéficiaire : Il a acheté des livres chez ce bouquiniste.

24
Le perdant : Il a acheté des livres à cet enfant.
Le locatif idéalisé :
Ex : Marcel consacrait tout son temps à ces constructions.

L’ordre des déterminants dans la structure d’attribution


L’ordre normal est C.O.D., C.O.I. au Datif :
Ex : Il a cédé sa place à la vieille femme.
Si le C.O.D. est un groupe complexe, il se place le dernier :
Ex : Le livre de poche ouvre à tous l’accès aux meilleurs auteurs.
La pronominalisation des déterminants nominaux figurant dans la structure d’attribution peut être totale
(pronominalisation des deux Dt à la fois):
Ex : Hélène saisit le verre de vin entre ses mains ; elle avait envie de le lui jeter
au visage.
...ou partielle (un seul Dt) :
Ex : ...les fenêtres de la salle à manger lui offraient une sortie discrète sur le
square.
L’ordre des Dt pronominaux est le plus rigoureux de toutes les séquences du français contemporain. Il est
régi par les facteurs suivants :
 le mode du VR (impératif /non-impératif)
 le statut de la phrase (affirmatif /négatif)
 les personnes des deux déterminants

1. Vr impératif / non-impératif :

GN1 me le lui VR
te la leur
nous
vous les

Ex : Il me le donne.
Il vous les donne.
Il les lui donne.
2. VR = impératif / affirmatif

VR nous le nous lui


Vous la vous leur
Les toi/ moi
Ex : Demande-le-moi !
Laisse-la-lui !
À l’impératif négatif ; la place de l’élément tonique revient à l’indice de négation, les Dt pronominaux sont
placés devant le VR :
Ex : Ne la lui donne pas !

a) Le Datif qui n’implique pas la présence d’un C.O.D. peut être l’expression superficielle de l’une des
relations suivantes :
Le siège du procès (datif de la personne intéressée) :
Ex : N’importe quelle distraction vous est bonne.
La possession
Ex : Il s’agit d’un vieux complet qui ne lui appartient pas.
Un gagnant ou un perdant de l’action
Ex : Je lui souris sans rancune.
Une localisation spatiale ou spatialisée
Ex : Puis des mots lui parvinrent, à peine chuchotés.

Dans les structures où le datif n’implique pas la présence, explicite ou implicite du C.O.D., le verbe doit être
[+ transitif indirect] : appartenir à quelqu’un ; parler à quelqu’un
Le GN3 = C.O.I. est une catégorie syntaxique qui cache plusieurs relations logiques ou casuelles :
Ex : On lui a offert des fleurs. (à Marie)
On lui a amené le coupable. (devant lui)

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L’expérimentateur (E) :
- le destinataire = (la limite finale), bénéficiant – c’est la relation casuelle qui représente la limite finale du
procès exprimé par le verbe. C’est le cas des verbes [+psychologique] : attribuer qqch à qqn ; prêter qqch à
qqn ; inspirer qqch à qqn et des verbes [- psychologique] : accorder, adresser qqch à qqn, apprendre, donner,
enseigner, envoyer, expédier, proposer, etc.
Parfois le verbe accepte un autre argument co-occurrent au Datif introduit par la préposition pour +
GN :
Ex : « J’ai donné le dictionnaire à Marie pour son frère. »
« Je lui ai donné le dictionnaire pour son frère. »

Le complément introduit par à :


V + GN2 + GN3 + pour GN
le destinataire/ bénéficiaire pronominalisé par pour
+ pron.pers.forme tonique

- le destinataire = (source / limite initiale du procès exprimé par le verbe), perdant : prendre qqch. à qqn ;
voler ; emprunter ; éviter ; épargner, etc. Le destinataire est dans ce cas le perdant de l’action :
Ex : Je lui ai pris tout l’argent.
Source initiale source finale
Il y a en français aussi des verbes ambigus : acheter :
Ex : Je lui ai acheté toutes les fleurs. ;
Lui acheter soit - pour lui
- de (chez) lui
Il y a des verbes qui régissent en position de C.O.I. un Datif destinataire, lorsqu’ils sont à la voix active,
qui devient complément prépositionnel lorsque le verbe est à la voix pronominale : adresser qqch. à qqn :
Je lui ai adressé plusieurs lettres.
s`adresser à qqn :
Je me suis adressé à lui.
Ces verbes sont : présenter, confier, opposer, remettre, adresser qqch. à qqn ;
se présenter, se confier, s’opposer, se remettre, s’adresser, etc.
Le GN3 représente aussi la personne affectée. C’est le GN3 qui représente la personne qui subit, accepte
l’effet de l’action exprimée par le verbe.
- Les verbes d’expérience subjective : agréer, convenir, plaire, souffrir, etc.
Ex : Notre proposition lui convient /plaît /déplaît.
Cette somme lui suffira.
-Des verbes qui expriment l’apparence : paraitre, sembler, apparaitre
Ex : Ce livre lui paraît intéressant.
Elle lui apparaissait comme une ombre.
- Il apparaît dans certaines constructions comme représentant le possesseur: c’est une des fonctions
essentielles du datif qu’on appelle „datif possessif”:
Ex: Les oreilles lui tintent. / Ses oreilles tintent.
Il s’essuya le front. / Elle lui essuya le front.
Ce livre lui appartient. / C’est son livre.
Le datif lui apparaît en variation libre. Les éléments capables de déterminer le choix du datif possessif
comme réalisateur du possesseur, en variation libre ou conditionnée avec le Pd possessif sont:
 La distinction possession aliénable (Pd possessif /possession inaliénable – Pd
possessif)
 La distinction possession réflexive (le possesseur et le sujet superficiel de la phrase
sont identiques au point de vue référentiel) /vs/ possession non-réflexive (le sujet et le
possesseur n’ont pas le même référent)
 Le thème du verbe

L’opposition Pd possessif / Datif possessif apparaît seulement dans le cas de la possession inaliénable,
la possession aliénable imposant le choix obligatoire du Pd possessif:
Ex: Il lui a pris le bras.= Il a pris son bras.
Le datif possessif qui n’est pas co-occurrent à un objet direct s’emploie en variation libre, conditionnée
ou sémantique avec le Pd possessif, mais seulement dans les conditions d’un objet possédé inaliénable.
Il y a des verbes qui admettent les deux possibilités d’expérimenter le possesseur :
Ex : Sa main tremblait. - La main lui tremblait.

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Son cœur battait. - Le cœur lui battait.
Sa tête tournait. - La tête lui tournait.
Dans les phrases complexes, le datif peut être :
Le datif « sujet monté » d’une phrase exprimée par un infinitif. Il apparaît dans le contexte des verbes suivants:
- faire, laisser, envoyer (verbes factitifs)
Ex : On lui fait croire qu’il est coupable.
Il croit qu’il est coupable.
-verbes de perception
Je lui vois faire des gestes amicaux.
Le datif est la cible abstraite des verbes [+ conformité] : ressembler, correspondre, équivaloir, se comparer,
etc. :
Ex : Marie ressemble à sa mère.
Marie lui ressemble.
Le datif est la cible concrète spatiale. Le verbe est [+ directionnel / + mouvement] : amener, parvenir, revenir,
venir etc. :
Ex : On lui amena le coupable.
On amena le coupable devant lui.
La nouvelle lui est parvenue à temps.
La nouvelle est arrivée / parvenue à lui.

Le datif est un Agent (A) ou un agent et un expérimentateur en même temps :


Ex : Il lui arrive de sortir seul.
Il sort seul de temps à temps.
Ce type de structure est trouvée au verbes comme : faire, laisser, demander, admettre

Les réalisateurs du GN3


Le GN3 peut être réalisé par un nominal (groupe prépositionnel ou pronom).

1. le GN3 introduit par à réalisé par un nominal :


Ex : Il parle à son ami.
Il donne un livre à son ami.
Le GN3 réalisé par un groupe prépositionnel est placé toujours après le verbe et normalement après le
GN2 :
Ex : Donner des livres aux étudiants.
mais lorsque le GN2 est un GN complexe, le GN2 est placé après le GN3 qui le précède :
Le professeur a donné aux étudiants des livres de roumain.
Elle a donné aux enfants des bonbons au chocolat.
Pierre offre à sa mère des fleurs de champs.
Lorsque le GN3 est suivi par un infinitif ou par une proposition (que P), il est placé toujours après le
verbe :
Ex : Il a proposé à Marie de l’accompagner.
Il a dit à Marie qu’elle l’accompagnerait.

2. Le GN3 réalisé par un pronom :


Les pronoms démonstratifs, possessifs, indéfinis se comportent comme des noms :
Ex : donner des livres à quelqu’un.
adresser des louanges à certains / tous.
Si le GN3 est réalisé par un pronom personnel il se place devant le verbe :
Ex : Il lui parle.
Il leur offre des fleurs.
GN3 GN2
Devant le Vb après le Vb
Les critères qui dictent l’ordre des pronoms compléments :
-Le statut de la phrase : assertive / impérative
-Le statut affirmatif / négatif du verbe pour la phrase impérative.
-La personne du GN3.

Le déterminant Groupe prépositionnel


Les objets prépositionnels sont, dans la plupart des cas, des constituants immédiats à statut de constituants
obligatoires auprès des verbes incomplets sémantiquement (verbes uniquement déterminés).

27
Les principales prépositions qui introduisent des objets prépositionnels sont à et de ; mais il y a beaucoup
d’autres comme dans, en, sur, avec, contre, etc.
Ex : Paul assistera à cette réunion.
La solution du problème dépend de votre attitude.
Pierre a pénétré dans la forêt.
Pierre s’est enfoncé dans la forêt.
Le choix de la préposition est dicté par plusieurs facteurs dont les traits inhérents du nominal complément et
les traits inhérents du verbe sont les plus importants.
Le même verbe peut présenter plusieurs latitudes combinatoires :
parler + COD : Pierre parle le français / une langue
parler + à qqn : Pierre parle à son frère.
parler + de qqn : Pierre parle de son frère.
parler + avec qqn : Pierre parle avec son frère.
On peut classer les compléments prépositionnels à partir de la préposition qui introduit le nominal. On
distingue :

1. Le complément prépositionnel introduit par la préposition à


Il est réalisé par les nominaux qui ne peuvent pas être pronominalisés par lui, leur, mais qui maintiennent la
préposition après la pronominalisation : à GN pronominalisé par à lui / à elle, à eux/ à elles.
Pierre pense à Marie. ---Pierre pense à elle.
Pierre s’adresse à ses collègues.---Pierre s’adresse à eux.
On doit remarquer que le nom est obligatoirement marqué par le trait [+humain]. Quand le trait est [-
humain], la pronominalisation se réalise par y:
Pierre pense à ses préoccupations. ---Pierre y pense.
Les verbes qui réalisent ce genre de structure sont: s’associer à qqn/ à qqch, s’attaquer, se consacrer, se
fier, se heurter, s’habituer, s’intéresser, s’opposer, renoncer, penser, tenir, adhérer, conduire, réfléchir, croire,
etc.
Je me suis associé à mes amis pour réaliser ce projet./ Je me suis associé à eux. [+humain]
Je me suis associé à une entreprise privée./ Je m’y suis associé. [-humain]
Le complément prépositionnel introduit par à est régi aussi par des verbes transitifs et il accompagne alors
le GN2:
GV= MV+ GN2 + àGN: accrocher qqch à qqch, attacher qqch à qqch/qqn, appliquer~, adapter ~,
comparer ~, déléguer ~, déterminer ~, exposer ~, mêler ~, etc.
On a délégué Marie à cette réunion.---On y a délégué Marie.---On l’y a déléguée.
Le complément prépositionnel peut être réalisé par un infinitif: s’acharner à, s’obstiner à, aimer à,
s’amuser à, se borner à, se limiter à, chercher à, consentir à, se mettre à, s’engager à, parvenir à, etc. L’infinitif,
s’il est pronominalisable, il se remplace par y, mais il n’est que rarement pronominalisé. On peut avoir:
GV = MV + GN2 + àInf:
aider qqn à faire qqch, autoriser, déterminer, pousser, décider, encourager, forcer, obliger, habituer, etc.
Je l’ai autorisé à intervenir dans ce problème.
Le COD est le sujet monté de l’infinitif: Il est intervenu.

2. Le complément prépositionnel introduit par la préposition de


a. le complément est réalisé par un nom
Ce complément prépositionnel peut être pronominalisé, en fonction des traits inhérents du nom par de lui/
d’elle, d’eux/ d’elles si le nom est [+animé] et par en si le nom est [-animé]
Les verbes qui réalisent cette structure sont à la voix active et pronominale: abuser de qqn /de qqch,
bénéficier, avoir besoin, dépendre, discuter, manquer, profiter, se débarrasser, se désintéresser, se moquer, se
nourrir, se charger, etc.
Pierre profite de cette occasion. [-animé] = Pierre en profite.
Pierre dépend de ses parents. [+animé] = Pierre dépend d’eux.

b. le complément est réalisé par un infinitif


Les verbes qui réalisent cette structure sont : accepter de, achever de, finir de, terminer de, cesser de,
arrêter de, avoir besoin de, choisir de, commencer de, décider, oublier de, se contenter de, se dépêcher de,
s’étonner de, se hâter de, regretter de, etc.
Pierre a cessé de travailler.
Il s’est décidé de partir.
Je regrette de ne pas pouvoir vous aider.
Je me suis proposé de vous aider. = je me le suis proposé (je me suis proposé cela)

28
Dans la plupart des cas, l’infinitif peut être pronominalisé par le neutre ou par cela (ça).

c. Certains verbes [+transitif] ajoutent le complément prépositionnel introduit par la préposition de au GN2. La
structure du GV est : GV = MV+ GN2 + G Prép (de GN).
Les verbes qui réalisent cette structure sont : accuser qqn de qqch, convaincre, empêcher, persuader,
menacer, prier, décourager, supplier, etc.
Je l’ai accusé de cette impertinence.= Je l’en ai accusé.

3. Le complément prépositionnel introduit par une préposition autre que à ou de


Les verbes qui régissent ces compléments sont des verbes actifs ou pronominaux.
Les prépositions sont :

a. SUR + GN
Les verbes qui réalisent cette structure sont : donner sur qqch, reposer sur, porter sur, tirer sur, s’appuyer
sur, se pencher sur, se renseigner sur, se précipiter sur, se ruer sur, etc.
Cette chambre donne sur le jardin / sur la rue.
Les soldats se précipitèrent sur l’ennemi.

b. DANS + GN
Les principaux verbes qui réalisent cette structure sont : intervenir dans, pénétrer dans, persister dans,
persévérer dans, demeurer dans, consister dans, se situer dans, s’engager dans, s’introduire dans, etc.
Il persiste dans son erreur.
Il s’est engagé dans une rue sans issue.
Le voleur s’est introduit dans la maison.

c. EN + GN
Les principaux verbes qui réalisent cette structure sont : consister en, croire en qqch, se changer en, se
transformer en :
Cette étude consiste en une analyse de cas.
Cette maison sera transformée en musée.

d. AVEC + GN
Les principaux verbes qui réalisent cette structure sont : parler avec qqn, causer avec qqn, coïncider avec,
collaborer avec qqn, rivaliser avec qqn, s’harmoniser avec, s’assortir avec qqn, se réconcilier avec qqn, etc.
Pierre parle avec ses amis.
Le bleu s’harmonise avec le vert.
Il a toujours collaboré avec ses camarades.
Elle s’est réconciliée avec son ami.

e. CONTRE + GN
Les principaux verbes qui réalisent cette structure sont : protester contre, lutter contre, s’abriter contre, se
heurter contre, se blottir contre.
Il s’est heurté contre un rocher.
Pierre a protesté contre la guerre.
Paul a lutté contre l’injustice.
Il a voté contre les communistes.

f. VERS + GN
Les principaux verbes qui réalisent cette structure sont : se diriger vers, s’élancer vers, s’orienter vers,
Il se dirige vers la maison.
Pierre s’est orienté vers les sciences naturelles.
Le GN introduit par ces prépositions se laisse en principe pronominaliser. Le pronom choisi est déterminé
par les traits inhérents du nominal qui réalise le complément. Parfois cette pronominalisation est bloquée.

Le GPrép réalisé par une proposition


Les propositions subordonnées complétives d’objet indirect sont introduites, dans la plupart des cas, par la
conjonction que, tout comme les propositions complément d’objet direct.
Les verbes contribuer, se décider, s’exposer, s’habituer, s’intéresser, s’opposer, tenir, veiller exigent que la
subordonnée complétive soit introduite par à ce que, le verbe étant au subjonctif.
Ex: Tu t’exposes à ce que ton projet ne soit pas admis.

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Certains verbes comme s’attendre, consentir, aimer, aider peuvent être suivis d’une subordonnée introduite
par que ou à ce que:
Ex: Je consens (à ce) qu’il vienne avec nous.

De nombreux verbes comme s’attrister, s’étonner, être content, s’excuser, se féliciter, se plaindre,
profiter, se réjouir, se vanter etc. peuvent introduire leur subordonnée complément d’objet par que ou de ce
que:
Ex: Je me réjouis que vous ayez pensé à moi. / Je me réjouis de ce que vous avez pensé à moi.
Dans les propositions introduites par de ce que le verbe est, généralement, à l’indicatif.
Ex: Il le hait de ce qu’il ne sait rien faire.

Types de déterminants verbaux


(révision)
GV= MV
Marie travaille.
Pierre dort.
Le soleil brille.
Le chat miaule.
Il neige.

GV= MV+ GN2


Elle a acheté un livre.
Pierre chante une chanson.
Les passants regardent les vitrines.
Le piéton traverse la rue.

GV= MV+ àGN3


Cette idée appartient à un grand philosophe.
Ce geste coûtera cher à ton patron.
L’enfant ressemble à son père.
Pierre obéit à ses parents.

GV= MV+ GPrép (àGN)


Pierre pense à Marie.
Marie tient beaucoup à ses copains.
J’ai cru à sa sincérité.
Il s’expose à des reproches.

GV= MV+ GPrép (deGN )


Pierre parle de Marie.
Elle s’occupe de ses enfants.
Je me souviens de cette histoire.
Nous aurons besoin de nos camarades.

GV= MV+ GN2+ àGN3


Mon frère a envoyé la lettre à nos amis.
Pierre a donné un livre à sa fille.
Offre ces fleurs à ton amie!
J’ai promis à Pierre cet album.

GV= MV+ GN2 + GPrép (àGN)


Ils ont attaché le petit chien à un arbre.
Ils ont habitué ses enfants au travail.
On a adapté ce moteur à cette nouvelle marque de voiture.

GV= MV+ GN2 + Inf


Il a envoyé l’enfant chercher le journal.
Elle a vu son frère sortir.
Nous écoutons Jean parler.

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GV= MV+ GN2 +deGN
Il a approché le fauteuil de la fenêtre.
Il n’a pas averti nos parents de notre arrivée.
Il l’a détourné de son travail.

GV= MV+ GN2 + deInf


Je vous supplie de me pardonner.
Je vous prie de bien vouloir accepter mes respectueux hommages.
J’ai prié mes amis de m’attendre.

GV= MV+ GN2 + àInf


Il a aidé le voyageur à transporter ses bagages.
Nous l’avons déterminé à faire ce voyage.

GV= MV+ GN2+ GPrép (surGN )


Il a braqué son regard sur elle.
Il a collé des timbres sur l’enveloppe.
Les voyageurs ont inscrit leur nom sur la fiche.

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