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Classification pneumatique

par Pierre BLAZY


Professeur à l’Institut National Polytechnique de Lorraine (INPL)
Directeur du Centre de Recherche sur la Valorisation des Minerais (CRVM)
et El-Aïd JDID
Docteur ès Sciences
Ingénieur de Recherche au Centre de Recherche sur la Valorisation des Minerais (CRVM)
Laboratoire Environnement Minérallurgie LEM URA 235

1. Paramètres dépendant du matériau et de l’appareil ..................... A 5 160 - 2


1.1 Paramètres dépendant du matériau .......................................................... — 2
1.2 Paramètres dépendant de l’appareil .......................................................... — 3
2. Analyse dimensionnelle des séparations gaz-solides.................... — 3
3. Rendement et qualité d’une classification industrielle ................ — 3
3.1 Relation entre rendement et bilan massique ............................................ — 3
3.2 Détermination de la qualité et de la limite de séparation à partir de la
courbe de partage........................................................................................ — 4
3.3 Prévision du rendement de classification à partir de la courbe
de partage .................................................................................................... — 5
4. Types de sélecteurs pneumatiques..................................................... — 5
4.1 Chambres de sélection à courant gazeux horizontal ou vertical ............. — 5
4.1.1 Analyse théorique............................................................................. — 5
4.1.2 Chambre de sélection à courant gazeux horizontal....................... — 6
4.1.3 Chambre de sélection à courant gazeux vertical ........................... — 6
4.1.4 Appareil de conception mixte.......................................................... — 6
4.2 Appareils utilisant la force centrifuge ........................................................ — 7
4.2.1 Cyclones statiques ............................................................................ — 7
4.2.2 Sélecteurs mécaniques à spirale ..................................................... — 8
4.2.3 Sélecteurs mécaniques à rotors horizontaux ................................. — 9
4.2.4 Sélecteurs mécaniques à axe vertical ............................................. — 9
5. Applications .............................................................................................. — 13
6. Consommation énergétique, usure et prix de revient................... — 16
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. A 5 160

a classification ou sélection pneumatique s’effectue très souvent à tempé-


L rature ambiante avec une suspension de solides dans un gaz, afin d’obtenir
deux fractions séparées dont l’une contient les particules de dimension supé-
12 - 1993

rieure à une dimension donnée et l’autre les particules de dimension inférieure


à cette dimension. Elle est basée sur la différence pouvant exister entre les
vitesses de chute des solides dans un gaz. En général, les solides sont suffi-
samment fins pour que leurs mouvements obéissent à la loi de Stokes.
La classification pneumatique est différente du dépoussiérage dont le but est
l’élimination quasi totale de particules solides contenues dans un gaz porteur
A 5 160

(article Dépoussiérage des gaz et dévésiculage [J 3 580] dans ce traité). C’est ainsi
que, pour le dépoussiérage, il n’existe pas de spécification optimale du matériau
à traiter, tandis que pour une classification pneumatique il existe une relation
entre la finesse de l’alimentation du classificateur et celle du produit fin classifié.

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Tous les appareils de séparation pneumatique utilisent un courant gazeux. Bien


que l’on s’efforce d’employer au mieux les forces en présence, la classification
pneumatique qui, suivant la théorie, peut être nette, l’est imparfaitement en
pratique. En effet peuvent intervenir des forces externes au mélange gaz-solide
dues à des champs d’accélération créés par la gravité, le magnétisme ou
l’électrostatique, ou des forces internes au mélange gaz-solide dues à la
centrifugation, la diffusion, la coagulation électrostatique... Ces forces peuvent
s’ajouter ou s’opposer, être ou non modulées, créer ou non des effets pertur-
bateurs. Ces effets se manifestent au niveau de la précision de la coupure
granulométrique, de l’assemblage des appareils et de l’économie du procédé.

Le lecteur se reportera, dans ce traité, à l’article Fragmentation. Généralités. Théorie


[A 5 050].

1. Paramètres dépendant Le paramètre K est appelé facteur limite de séparation.

du matériau et de l’appareil La farine calcaire, avec une densité de 2,6 et une forme approxi-
mativement cubique, est la référence pour une large gamme de
Les principaux paramètres affectant la classification dépendent produits.
du matériau, de l’appareil et de son réglage.
Le tableau 1 donne, en fonction de la méthode de détermination
1.1 Paramètres dépendant du matériau de la dimension, les valeurs de F qui sont très utiles en matière de
prévision de coupures granulométriques.
■ Densité et forme des particules ■ Dimension des particules
Tout sélecteur pneumatique classe les particules selon leur vitesse La détermination de ces dimensions est un point délicat. Les
de chute dans un gaz porteur. Cette vitesse dépend de leur densité méthodes ont été présentées dans les articles Fragmentation. Géné-
et de leur forme. Ainsi, plus la forme d’une particule s’écarte de celle ralités. Théorie [A 5 050] et Techniques de mises en contact entre
de la sphère, plus la particule se comporte comme si elle était moins phases solides et gazeuses [A 5 850] de ce traité. En résumé, il faut
lourde qu’une même particule sphérique. On est donc amené à défi- rappeler que toute méthode permettant d’analyser la dimension des
nir un coefficient de forme F, rapport entre la dimension de la par- particules tient compte d’un ensemble de grandeurs inhérentes au
ticule selon la méthode de mesure choisie et le diamètre de la sphère système de mesure. Il convient donc toujours de préciser les carac-
de même nature et équitombante (on appelle particules équitom- téristiques de la méthode d’analyse utilisée, lors de l’indication de
bantes les particules dont les vitesses limites de chute dans le fluide mesures granulométriques.
sont identiques).
Si d s est la densité des particules solides de dimension a faisant ■ Humidité des solides
l’objet d’un essai de séparation et si s0 est le diamètre de la sphère On considère que, pour qu’une opération de séparation pneuma-
équitombante avec un matériau de référence, on a les relations : tique soit possible, les solides doivent être secs. Il existe cependant
des molécules d’eau fortement adsorbées à la surface des solides,
a = s0 F (1/ds )1/2 (1) retenues dans les pores fins du matériau, ayant échappé au séchage,
ou a = s0 K (2) ou réadsorbées sur la surface sèche des solides par condensation
de l’humidité atmosphérique. (0)

Tableau 1 – Facteur de forme F de particules pour différentes méthodes de détermination de dimension


Forme de la particule
Méthode de détermination de la dimension
sphère cube bloc esquille paillette aiguille fibre
Tamis .......................................................................... 1 1,2 1,2 1,5 2à5 1,5
Microscope :
Épaisseur maximale ................................................... 1 1 1 1 0,8 1 1
Diamètre moyen de la particule
se présentant en forme aplatie .................................. 1 1,3 1,9 2 3à8
Longueur maximale .................................................... 1 1,7 2 3 4 à 10 3à8 5 à 50

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1.2 Paramètres dépendant de l’appareil u vitesse de la particule,


v vitesse du gaz,
■ Débit gazeux et chute de pression ν viscosité cinématique du gaz.
Il existe une relation entre la chute de pression statique ∆p et le Lorsque la particule est accélérée, l’équation du mouvement
débit-volume gazeux Q, qui dépend de la configuration de s’écrit :
l’appareil. Cette relation s’écrit : c (du /dt ) = v – u + c γ (5)
∆p = (1/2) C t v 2 ρ (3)
avec γ l’accélération due aux forces externes de la particule et c
avec Ct constante aérodynamique, dite coefficient de traînée, une constante ayant la dimension d’un temps, donnée par la
fonction du nombre de Reynolds Re et d’autres variables relation :
opératoires telles que la concentration en solide du
mélange gaz-solide, la température, etc, c = a 2 ρs /18 µ (6)
v vitesse du gaz calculée à partir du débit-volume µ étant la viscosité dynamique du gaz et ρs ρa masse volumique
gazeux Q en fonction de la surface caractéristique du des particules solides.
sélecteur (on considère en général l’aire de la section En négligeant la turbulence, l’action de la température, la pression
perpendiculaire au courant gazeux), exercée sur la particule et la masse des gaz déplacés avec la particule,
ρ masse volumique du gaz. Svarovsky déduit pour un système d’origine (en général, à l’échelle
laboratoire), de variables γ, c, l, u, v, et pour un système similaire
■ Limite de séparation, dimension de coupure ou de partage (à l’échelle industrielle), de variables γ ′, c ′, l ′, u ′ et v ′ proportion-
et imperfection nelles aux variables d’origine, les groupes adimensionnels suivants :
La limite de séparation est théoriquement la dimension de la
particule qui représente la limite entre la fraction fine et la fraction u /v = u ′/v ′ = Cte (7)
grossière. Or, aucune sélection industrielle, ou même en laboratoire, cv /l = c ′ v ′/l ′ = Ns (8)
n’est parfaitement nette ; les dimensions des fractions grossières et
fines se chevauchent, car l’action du sélecteur est imparfaite et la γ l /v 2 = γ ′ l ′/v ′ 2 = Nf (9)
méthode d’analyse granulométrique souvent mal adaptée à la déter-
avec Nf nombre de Froude,
mination de la finesse des produits entrant et sortant du sélecteur.
Pour cette raison, Eder (1951) introduisit la notion du diamètre a 50 Ns nombre de Stokes,
de la particule pour laquelle la probabilité d’être classée dans la frac- l grandeur ayant la dimension d’une longueur et
tion grossière ou dans la fraction fine est la même. Cette dimension caractérisant le sélecteur.
est appelée indistinctement dimension de coupure ou dimension de
Le nombre de Stokes est surtout utilisé pour le calcul des
partage. La courbe obtenue en portant en abscisse la dimension des
sélecteurs statiques simples tels que les chambres de détente, mais
particules a et en ordonnée la probabilité en pourcentage pour
il peut aussi, avec certaines précautions, servir pour les cyclones
qu’une particule donnée se trouve dans la fraction grossière est la
(Breuer, 1961).
courbe de partage de Tromp. Cette courbe correspond à une fonction
G (a ) gaussienne entièrement définie par l’abscisse a 50 de son point Le nombre de Froude est surtout utilisé pour montrer l’effet de
d’inflexion et par son écart-type. Elle permet de définir l’imperfection la gravité (γ = g, accélération due à la pesanteur) sur l’efficacité de
qui est l’écart-type divisé par a 50 . Dans le cas d’un réglage de l’appa- séparation des dépoussiéreurs.
reil et d’un débit donné de matière, ce n’est que la limite de sépa- On ne fait pas appel aux nombres de Schmidt, liant viscosité
ration selon la même probabilité, c’est-à-dire la dimension a 50 qui cinématique et diffusivité thermique moléculaire, ni au nombre de
est théoriquement invariable alors que la répartition granulo- Péclet, utilisé dans le transfert de masse et de chaleur, ni au nombre
métrique de la matière à traiter peut varier. La valeur de l’imper- de Prandtl, utilisé dans les phénomènes de convection forcée et libre
fection permet ainsi de comparer plusieurs appareils travaillant avec ayant lieu dans un courant gazeux. En effet, les mouvements
un même matériau à la même dimension de coupure. Dans la aléatoires des particules causés par les mouvements browniens des
pratique, on tient compte d’autres définitions se rapportant à la molécules de gaz, les fluctuations turbulentes dues à la diffusion
finesse du produit telles que la dimension maximale des particules thermique et les transferts de matière en résultant sont peu déter-
de la fraction fine, le taux de récupération des particules fines par minants dans des sélecteurs dynamiques fonctionnant à
rapport à leur proportion initiale dans la matière, les dimensions a 97 température ordinaire.
ou a 95 données par la courbe de partage, etc. Toutefois, ces valeurs
se déplacent sensiblement lorsque la granulométrie de l’alimenta-
tion varie et ne permettent pas de comparer deux sélecteurs sur le
plan de la netteté de la séparation.
Nota : les dimensions a 50 , a 95 , a 97 ... sont les dimensions des particules pour lesquelles
3. Rendement et qualité
50 %, 95 %, 97 % en masse des particules ont respectivement une dimension inférieure
à a 50 , a 95 et a 97 .
d’une classification
industrielle
2. Analyse dimensionnelle 3.1 Relation entre rendement
des séparations gaz-solides et bilan massique
Si l’on considère une opération de classification pneumatique
Nota : pour la loi de Stokes, le lecteur se reportera à l’article Dépoussiérage des gaz et
dévésiculage [J 3 580] dans ce traité.
(figure 1) avec :
• M, Mg et Mf les débits-masse, respectivement de l’alimenta-
Svarovsky [15] a proposé des groupes adimensionnels issus de
tion du séparateur, du produit grossier et du produit fin ;
la loi de Stokes, permettant de modéliser la sélection pneumatique
• a la dimension de la particule ;
et de changer d’échelle pour des nombres de Reynolds Re faibles
• F (a ), Fg (a ) et Ff (a ) les distributions cumulées des particules
( Re  1 ) avec :
de dimension a, respectivement dans l’alimentation, dans le
Re = a|v – u | /ν (4)
produit grossier et dans le produit fin, la différentielle dF /da décrit
avec a dimension de la particule, le poids statistique que représente les particules de dimension a.

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On peut écrire l’équation du bilan massique général La combinaison des équations (12) et (14) donne :
[relation (10)] et celle relative aux particules de dimension a
[relation (11)] : dF (a )/da = [E dFg(a )/da ] + [(1 – E ) dFf (a )/da ] (15)

M = Mg + Mf (10) Si l’on fait appel aux pourcentages cumulés (article


Fragmentation. Généralités. Théorie [A 5 050] dans ce traité) pour
(M )a = (Mg)a + (Mf)a (11) une dimension donnée, on obtient alors :
Les débits-masse totaux des particules de dimension a dans E = [F (a ) – Ff (a )]/[Fg(a ) – Ff (a )] (16)
l’alimentation (M )a , dans le matériau grossier (Mg)a et dans le
matériau fin (Mf)a sont respectivement M dF (a )/da, MgdFg (a )/da et
Mf dFf (a )/da. Le bilan massique faisant intervenir les fractions de
particules de dimension a dans les matériaux s’écrit donc :
3.2 Détermination de la qualité
et de la limite de séparation
M dF (a )/da = Mg dFg(a )/da + Mf dFf (a )/da (12)
à partir de la courbe de partage
On définit le rendement E comme étant le rapport de la masse
de matériau grossier à la masse de l’alimentation :
La qualité d’une séparation est donnée par l’imperfection calculée
E = Mg /M (13) à partir de la courbe de partage (§ 1.2 et figure 2). Plus la pente de
ou encore E = 1 – (Mf /M ) (14) la tangente en son point d’inflexion est grande, plus la séparation
est nette. Théoriquement, cette courbe passe par l’origine (figure 2a )
mais en réalité elle démarre à partir d’une ordonnée non nulle
(figure 2b ) car un volume d’air important sort avec le matériau
grossier. Ce flux mort entraîne de très fines particules dans la fraction
grossière (sousverse). Il apparaît donc que la qualité d’une sépara-
tion a un caractère probabiliste et ne peut être déterminée par un
calcul exact.
La limite de séparation de l’appareil (§ 1.2) peut être définie
théoriquement comme la dimension maximale a max des particules
grossières qui restent dans les particules fines à l’issue de la sépa-
ration. Cette limite est difficile à déterminer en pratique, ce qui fait
que l’on prend couramment a 97 ou a 99 , la dimension des particu-
les correspondant à une valeur de G (a ) de 97 à 99 %.

Figure 1 – Schéma de principe d’une classification pneumatique

Figure 2 – Courbe de partage d’une classification pneumatique

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3.3 Prévision du rendement de classification Remarque : en général, sur les figures, le trajet des particules
à partir de la courbe de partage fines est schématisé par des points, celui des particules
grossières par des ronds et celui de l’air par un trait plein ou des
La courbe de partage correspondant à une fonction G (a) est liée flèches.
à l’expression du rendement E car :
G (a) = (Mg)a /(M )a (17)
ce qui peut s’écrire : 4.1 Chambres de sélection à courant
G (a) = (Mg /M ) [dFg (a)/da ] / [dF (a)/da ] (18) gazeux horizontal ou vertical
soit encore en utilisant les relations (13) et (15) :
Dans tous les séparateurs de ce type, le principe est basé sur les
G (a) = E [dFg (a)/dF (a)] (19) contrastes existant entre les vitesses de sédimentation dans l’air
ou G (a) = 1 – (1 – E ) [dFf (a)/dF (a )] (20) des particules grossières et des particules fines.

Sachant que :
4.1.1 Analyse théorique
0

[ dF g ( a )/da ] da = 1 (21)
L’expansion d’un courant gazeux porteur de particules à l’intérieur
d’un volume constitué par une chambre de détente fait chuter la
on peut alors écrire, en ne considérant plus les poids statistiques vitesse des particules. Les plus grossières sédimentent alors que les
des tranches granulométriques mais leur distribution cumulée : fines continuent à être portées par le courant gazeux.

E =  0
1
G ( a )dF ( a ) (22)
Dans le cas le plus fréquent des appareils à configuration
horizontale, on suppose que la vitesse du courant gazeux est
constante dans la chambre, que les particules entraînées sont répar-
Connaissant la fonction G (a) correspondant à un appareil de ties uniformément dans le courant gazeux et ne sont pas remises
sélection et G ′ (a) correspondant à un autre, il est possible en suspension après leur sédimentation et que la vitesse du courant
d’obtenir G t (a) lorsque les deux appareils fonctionnent en série : gazeux à l’entrée du système est identique à celle des particules.
Selon la vitesse du courant gazeux, on se situe dans le domaine de
G t (a) = G (a) + G ′ (a) – G (a)G ′ (a) (23) l’écoulement laminaire ou turbulent.
ou G t (a) = G (a) G ′ (a) (24)
4.1.1.1 Cas d’un écoulement laminaire
selon que le deuxième classificateur est alimenté par les produits ou approximativement laminaire
fins [relation (23)] ou les produits grossiers [relation (24)] du premier
sélecteur. Une chambre de détente (figure 3) peut être assimilée à un
parallélépipède rectangle de hauteur h, de longueur L et de largeur  .
La vitesse v du courant gazeux de débit-volume Q et le nombre de
Reynolds sont déterminés, respectivement, à partir des relations (25)
4. Types de sélecteurs et (26) :
v = Q /h (25)
pneumatiques Re = v Φ / ν = 2Q/ [ ν (  + h ) ] (26)

La classification pneumatique des solides dispersés dans un avec ν viscosité cinématique du gaz,
milieu gazeux effectue des coupures fines (1 à 100 µm) et parfois Φ diamètre hydraulique, donné par l’expression :
relativement grossières (250 µm, voire plus), avec des débits solides
allant de quelques grammes en laboratoire à environ 100 t/h dans Φ = 2h/ (  + h ) (27)
l’industrie. Les techniques mises en œuvre visent à traiter des maté-
riaux caractérisés par de larges dispersions granulométriques [11]. Théoriquement, la particule de dimension amax , dont la trajectoire
Il existe deux types principaux de sélecteurs industriels : s’identifie avec la diagonale de la section rectangulaire de la
chambre, est la particule la plus grossière qui soit recueillie avec un
— les chambres de sélection statiques utilisant un courant
rendement de 100 % (figure 3a ). Toutes les particules de dimensions
gazeux horizontal ou vertical avec ou sans chicanes ;
supérieures sont recueillies avec le même rendement, alors que les
— les appareils utilisant la force centrifuge, tels que les cyclones
plus fines le sont avec un rendement inférieur à 100 %.
statiques, les séparateurs à rotor à axe horizontal et les séparateurs
mécaniques à axe vertical. Si Cs (a ) est la concentration des particules solides de dimension a
Si les coupures supérieures à 50 µm sont relativement aisées à inférieure à amax dans le flux entrant, le débit-masse (Mg)a des
obtenir, on ne saurait trop insister sur les prouesses technologiques solides de dimension a sédimentés sur le fond de la chambre en
correspondant à la mise en œuvre de coupures précises à des dimen- fonction de la surface A = L  et de la composante verticale v2 (a )
sions de l’ordre de quelques micromètres. Notamment, la réussite de la vitesse de la particule de dimension a s’écrit :
d’un procédé est liée à la qualité de la dispersion des solides fins
dans le volume gazeux. Celle-ci doit être très intense afin de casser (Mg )a = v2 (a ) Cs (a )A (28)
les agrégats sans effectuer un broyage des grains. Des recherches La fonction G (a ) (probabilité pour qu’une particule de
technologiques ont été réalisées [6] [12] afin d’améliorer la précision dimension a se trouve dans la fraction grossière) peut être expri-
de la coupure et d’augmenter le débit de solide du sélecteur. mée par la relation :
G (a ) = [v2 (a ) Cs (a )A ] / [Q Cs (a )] = v2 (a )A /Q (29)

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Figure 3 – Coupe schématique d’une chambre de sélection pneumatique à courant horizontal (d’après [15])

4.1.1.2 Cas d’un écoulement turbulent


On écrit que, dans une section d’épaisseur dL, la variation du
flux des solides est égale à celle du flux de sédimentation. Si Cs est
la concentration en solide du flux gazeux, le bilan massique s’écrit
(figure 3b ) :
– v 2 C s  dL = A 1 v 1 dC s (30)

Étant donné que A = L  et que A1v1 = Q, en intégrant entre Cs2 et


Cs1 , on obtient :
(Cs2 /Cs1 ) = exp (– v2 A /Q ) (31)
Figure 4 – Coupe schématique du séparateur Louvre (d’après [15])
G (a ) = [Cs1 (a ) – Cs2 (a )]/Cs1 (a ) = 1 – exp[– v2 (a )A /Q ] (32)
Si toutes les particules sont mélangées, dès l’entrée, Cs1 atteint
rapidement Cs2 ; le bilan massique de la chambre de détente s’écrit 4.1.3 Chambre de sélection
alors : à courant gazeux vertical
– Cs2 v2A = (Cs2 – Cs1 )Q (33)
Ces chambres sont munies de plusieurs tubes de sélection
et G (a ) = [v2 (a ) A /Q ]/[1 + v2 (a ) A /Q ] (34) verticaux en forme de zigzag (figure 5) parcourus par le courant
gazeux et alimentés par le produit à séparer [3] [10]. Dans chaque
4.1.1.3 Conclusion élément se forme un tourbillon traversant à chaque changement de
direction le courant vertical de sélection. Il se crée ainsi une
Dans les deux régimes d’écoulement, le rendement [relation (22)] succession de zones de sélection que parcourent les particules, avec
dépend donc bien du groupe adimensionnel v2 A /Q [relations (29) autant de resélection pour les particules égarées. Il en résulte une
et (34)]. coupure très précise.
Si l’on se place dans le cas de l’écoulement laminaire, le calcul L’alimentation en produit peut être faite à la base comme dans
des appareils conduit à une aire considérable pour la section h le Multiplex MZF adapté aux produits granuleux ou à mi-hauteur
de la chambre, ce qui entraîne des dimensions importantes de des canaux de sélection comme dans le Multiplex MZM adapté aux
l’appareil. Dans le cas d’un écoulement turbulent, les surfaces produits fibreux et floconneux. Il faut noter que, dans ce dernier
obtenues sont aussi importantes mais les sections sont plus réduites. cas, un tambour centrifuge casse les fibres et les flocons. Les per-
Dans la pratique, on optimise l’appareillage en faisant L =  = A formances de ces appareils sont données dans le tableau 2. (0)
et en prenant pour la vitesse de l’air 0,2 à 0,8 m/s (par exemple
0,5 m/s). Le choix de la hauteur résulte d’un compromis entre la
vitesse du courant gazeux et la remise en suspension des particules
déjà déposées. Tableau 2 – Performances des sélecteurs Multiplex Alpine
Capacité
Limite de
4.1.2 Chambre de sélection Appareil maximale
séparation
(t /h)
à courant gazeux horizontal
Multiplex MZF 0,1 à 10 mm 150
Dans les appareils industriels, on impose de brusques change-
Multiplex MZM 0,1 à 10 mm 1 (par canal)
ments de direction à l’écoulement gazeux afin de sédimenter les
particules par inertie. Par exemple, le séparateur Louvre, représenté Multiplex 1-40 MZM 0,1 à 10 mm 0,05
sur la figure 4, est une chambre de détente cylindrique pourvue de
fentes inclinées sur l’horizontale et disposées selon un cône tronqué.
Les particules grossières passent dans la sousverse qui est extraite 4.1.4 Appareil de conception mixte
à l’extrémité tronquée du cône. Les coupures aux environs de 20 µm
restent peu précises même pour des courants gazeux peu chargés Un autre appareil de configuration horizontale, le sélecteur Birtley
(quelques g /m3 ). (figure 6), travaille sur des solides préfluidisés en utilisant de l’air
pulsé [3]. Le réglage de la coupure est obtenu en agissant sur

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Figure 6 – Sélecteur pneumatique Birtley (d’après [3])

l’appareil et en sens contraire des particules grossières qui sont éva-


cuées à la pointe (figure 7). Dans d’autres types d’arrangement, les
particules grossières et fines cheminent dans le même sens. Le
cyclone est très utilisé dans le dépoussiérage (article Dépoussiérage
des gaz et dévésiculage [J 3 580] dans ce traité), souvent d’ailleurs
avec des arrangements multicellulaires.
Pour un débit-volume gazeux Q, une masse volumique de gaz ρ,
une vitesse de gaz v, un coefficient de traînée C t et un diamètre D,
la chute de pression ∆p est donnée par la relation (3) :
∆p = (1/2) C t v 2 ρ
Le coefficient C t est un nombre sans dimension indépendant du
Figure 5 – Sélecteur pneumatique Alpine en forme de zigzag diamètre du cyclone (tableau 3).
La vitesse est donnée par la relation :
l’admission d’air et sur la forme de la veine gazeuse au-dessus de v = 4 Q /π D 2 (35)
la tôle perforée. On peut traiter de 80 à 100 t / h de charbon de
granulométrie 0 à 10 mm ou 0 à 20 mm, avec enlèvement On déduit alors à partir des relations (3) et (35) que la chute de
de 10 à 20 t /h de particules fines. Les coupures sont comprises entre pression est proportionnelle au carré du débit d’alimentation :
0,3 et 0,7 mm.
∆p ∝ Q 2 (36)
Les constructeurs donnent indifféremment deux types de rela-
4.2 Appareils utilisant la force centrifuge tions, ∆p = f (Q ) ou pH = f ′ (Q ), avec pH la pression d’une colonne
de gaz de section unité et de hauteur H pour un gaz ne contenant
L’appareil le plus commun est le cyclone statique, pour lequel pas de particules. Cependant, la chute de pression dans le cas d’un
existent des approches théoriques permettant de modéliser les gaz chargé de particules est inférieure à celle correspondant à un
différents paramètres de son fonctionnement. Tous les autres gaz pur. Pour tenir compte de la concentration en solides du gaz Cs
appareils comportent à l’intérieur d’une enveloppe des organes en g/m3, Smolik [13] donne une relation qui s’écrit :
mobiles tels que ventilateur, plateau de dispersion, turbines... et des β
organes statiques tels que déflecteurs, chicanes, etc. La complexité ∆p 0 /∆p = 1 – α C s (37)
de leur conception explique qu’il n’existe que peu de modèles
théoriques, souvent incomplets, rendant compte de leur fonction- où ∆p 0 est la chute de pression pour le mélange gaz-solide
nement. et α et β des constantes dépendant du matériau, qui valent
respectivement 0,02 et 0,6.
Pour les cyclones, le groupe adimensionnel qui permet de mieux
4.2.1 Cyclones statiques extrapoler, en première approximation, les résultats entre deux
appareils géométriquement similaires, est le nombre de
Les cyclones, traitant des suspensions de solides dans un gaz, sont Stokes Ns défini par la relation (8) en prenant l = D :
conçus comme les cyclones hydrauliques avec injection tangentielle Ns = cv /D (38)
du fluide (ici, le gaz) qui provoque une centrifugation des particules
et une séparation entre les particules fines et grossières. Les parti- (0)
cules fines sont évacuées grâce au vortex existant à l’intérieur de

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Tableau 3 – Caractéristiques dimensionnelles du cyclone (figure 7) en prenant comme base D = 1


L h i  e f Ct N s, 50

Stairmand [14] ................................ 4,0 1,5 0,5 0,2 0,5 0,5 320 1,2 × 10–4
Stairmand [14] ................................ 4,0 1,5 0,875 0,375 0,75 0,75 46 6 × 10–3
Breuer [4]......................................... 3,53 1,59 0,80 0,32 0,74 0,59 86 2,1 × 10–4

dimension amax de la plus grosse particule évacuée par la chemi-


née et les dimensions du cyclone (figure 7). Cette relation s’écrit :
amax = 6R0 (µk /2K ρs )1/ 2 (41)

Q
K = -----------------------------------------
∆p′ lg ( R 2 /R 0 )

( R2 – R1 )
k = ------------------------------
-
π ( R1 + R2 )

avec Q (m3 · s–1 ) débit-volume,


R0 (m) rayon de la cheminée centrale,
R1 (m) rayon du cyclone,
R 2 (m) distance entre l’axe de l’appareil et la partie
externe de la buse d’injection,
µ (kg · s–1 · m–1 ) viscosité dynamique du gaz,
ρs (kg · m–3 ) masse volumique des particules solides,
∆p ′ (m d’eau) chute de pression.
Les cyclones ont leur domaine optimal de séparation pour des
coupures à des dimensions supérieures à 40 µm. Ils ont une effica-
cité réduite sur les matériaux qui abondent en très fines particules
ainsi que sur des poussières assez cohésives et ils sont peu effica-
ces sur les matières fibreuses.

4.2.2 Sélecteurs mécaniques à spirale


Dans ce type d’appareil (figure 8), les particules sont soumises à
deux forces opposées (figure 8b ), la force centrifuge Fc produite
par un rotor et la force centripète Fr produite par la friction avec le
courant gazeux. Il est possible d’appliquer les relations suivantes,
lorsque la résistance exercée par le gaz obéit à la loi de Stokes :
2
F c = [ ( π a 3 ) ( ρ s – ρ ) v t ]/6R r (42)

Fr = 3 π µ avr (43)
avec Rr rayon du rotor,
Figure 7 – Cyclone pneumatique (d’après [3] [15]) vr et v t composantes radiale et tangentielle de la vitesse,
et la dimension de coupure théorique a50 est obtenue à partir de
Il en résulte alors, en combinant les relations (6), (38) et (35) pour la relation :
un cyclone donné caractérisé par une constante Ns, 50 , correspon- a 50 = (1/v t ) [(18 µ R r vr )/(ρs – ρ )]1/ 2 (44)
dant à une dimension de partage a50 pour des particules de masse La figure 8a représente une coupe de ce type de séparateur. Le
volumique ρs , la relation : produit est entraîné dans la chambre de sélection CS par un cou-
Ns, 50 = 4 (a50)2 ρs Q /18 µ π D 3 (39) rant d’air créé par un ventilateur. Il se dirige porté par le courant
gazeux le long des aubes directrices AD réglables, qui ont pour but
La dimension de coupure peut donc être estimée pour n’importe de permettre à certaines particules fines d’être évacuées au
quels débit et diamètre de cyclone. Le tableau 3 donne quelques centre [3]. Les particules grossières sont déviées par le biseau B et
résultats expérimentaux de Ns, 50 pour quelques configurations de recueillies et transportées par une vis sans fin Vi. Les particules
cyclones. fines sont refoulées par le ventilateur dans un séparateur de pous-
De même, à partir des relations (3), (35) et (39), on déduit la sières. On voit que l’ajustement des aubes directrices permet de
relation : modifier la pente de la spirale de la ligne de courant LC et la
vitesse de l’air, ces deux paramètres déplaçant la limite de sépara-
D = [(a50 )2 ρs (2 ∆p /C t ρ )1/2] / (18 µNs, 50 ) (40) tion dans le même sens.
Pour prévoir la dimension de la particule la plus grossière Les performances de ces appareils dépendent de la matière à
contenue dans la fraction fine, il existe [3] une relation entre la traiter, de la limite de séparation et de la présence ou non de

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Figure 9 – Sélecteur pneumatique Turboplex Alpine


à plusieurs rotors horizontaux

4.2.4 Sélecteurs mécaniques à axe vertical


Ces sélecteurs, s’apparentant à des cyclones munis d’un dispositif
mécanique, permettent d’augmenter la netteté de séparation par
rapport à celle que l’on obtiendrait avec des cyclones statiques
(§ 4.2.1). Les limites de séparation sont alors poussées vers des
dimensions de plus en plus fines, tout en gardant la possibilité
d’assez grands débits de solides.
Figure 8 – Sélecteur mécanique à spirale Mikroplex Alpine
Austin et al. [2] ont conçu un modèle théorique en considérant
que le séparateur agissait comme deux classificateurs en série. (0)
matières collantes. Selon les types industriels, on peut réaliser des
coupures de 2,5 à 15 µm et de 8 à 20 µm avec des débits-masse
respectifs de 30 à 200 kg/ h et de 500 à 6 000 kg/ h.
Tableau 4 – Performances des sélecteurs Turboplex Alpine
Nombre Finesse a 97 Débit-masse Puissance
4.2.3 Sélecteurs mécaniques à rotors horizontaux Type de
rotors (µm) (kg/ h) (kW)
Ces sélecteurs commercialisés par Alpine sous le nom de Turbo-
plex (figure 9) sont constitués d’un ou de plusieurs rotors cannelés 100 1 4 à 100 50 à 200 4
horizontaux. Les fines particules sortent avec l’air alors que les 100/4 4 3 à 60 150 à 400 16
produits grossiers sont rejetés par le rotor et évacués à la base de
l’appareil. L’air est introduit dans le bas de l’appareil. Le produit est 200 1 5 à 120 200 à 1 000 5,5
alimenté soit par le haut par l’intermédiaire d’une écluse alvéolaire 200/4 4 4 à 70 600 à 3 000 22
étanche à l’air (cas de la figure 9), soit directement avec l’air. La
finesse est réglée en modifiant la vitesse du rotor. La plage de 315 1 6 à 120 500 à 2 500 11
séparation est comprise entre 3 et 150 µm. 315/3 3 6 à 120 1 500 à 7 500 33
L’utilisation sur le même appareil de 3 ou 4 rotors disposés en
500 1 8 à 120 240 à 2 400 15
croix permet d’augmenter le débit pour des séparations de particu-
les ultrafines (tableau 4). 750 1 10 à 150 160 à 1 600 30
1 000 1 15 à 180 120 à 1 200 45

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4.2.4.1 Sélecteurs à ventilateur et à plateau de dispersion 4.2.4.2 Sélecteurs à rotor vertical


Dans ce type de sélecteur (figure 10), connu sous le nom général Ils agissent grâce à un rotor pourvu de fentes, les particules fines
de sélecteur à whizzer, les produits sont admis dans la partie haute étant poussées à travers les fentes du rotor pour être séparées des
et distribués par un plateau de dispersion dans une chambre de particules grossières. La classification est réalisée en régime
sélection. Des trajectoires différentes pour les particules fines et les transitoire entre les régimes laminaires et turbulents. Le calcul des
particules grossières sont obtenues par effet de ventilation à l’aide forces agissant sur les particules solides n’est pas possible car aux
du whizzer situé au-dessus du plateau de dispersion. De l’air recyclé caractéristiques physiques des solides s’ajoutent les frottements et
grâce à un chemisage interne permet un rinçage des produits les courants secondaires. En conséquence, les calculs théoriques
grossiers. sont basés sur des modèles simplifiés de circulation.
Diverses variantes ont été conçues par les constructeurs. Ces sélecteurs nécessitent généralement d’être couplés à un
Le sélecteur Poittemill (figure 11) utilise des déflecteurs avec collecteur des fractions fines qui agit comme un dépoussiéreur.
retour d’air à orientations réglables. Dans l’exemple de la figure 15 (séparateur super MSS de Hoso-
kawa Micron), l’air primaire et le matériau à traiter entrent tangen-
Le sélecteur Ventoplex Alpine (figure 12) comporte un ventila- tiellement à la périphérie du corps de l’appareil et circulent de
teur additionnel VR de hauteur réglable, permettant d’effectuer des l’extérieur vers l’intérieur. Les particules fines passent alors à tra-
séparations fines en position supérieure et plus grossières en posi- vers les fentes du rotor et s’évacuent vers le collecteur grâce au
tion inférieure. Un rinçage des particules grossières est prévu par vortex qui se crée à l’intérieur de l’appareil. Il se produit alors sous
l’air. Ce type de séparateur travaille dans un champ très vaste de l’effet de la force centrifuge une préséparation des grosses particu-
coupures : a97 compris entre 30 et 300 µm, avec des débits-masse les qui, avec celles qui sont refusées par le rotor, sont soumises à
d’alimentation allant de 0,2 à 5 t/ h pour les coupures de 30 une dispersion répétée par des jets d’air secondaires, pour termi-
à 45 µm, et de 20 à 80 t/h pour les coupures comprises entre 60 ner la sélection des particules fines qui n’ont pu être séparées au
et 150 µm. stade précédent. Avec ce type de sélecteurs, il est possible d’attein-
Polysius propose le système MKT (figure 13) comportant un dre des finesses a97 < 2 µm. Dans d’autres variantes qui combinent
plateau de dispersion et quatre étages de ventilation, constituant toujours une séparation par force centrifuge et par fluidisation des
autant d’étages de lavage des poussières. Le séparateur est équipé particules solides, l’alimentation de l’appareil se fait par le côté
d’un cyclone de recyclage d’air et possède quatre sorties de pro- latéral alors que l’air primaire est introduit au bas de l’appareil
duits fins [1]. (séparateur standard MS-N de Hosokawa Micron). La dimension de
Dans une conception voisine tenant compte de l’intérêt de coupure a50 se situe entre 20 et 180 µm.
multiétages de ventilation, Humboldt Wedag propose un appareil
muni de deux cyclones (figure 14).

Figure 10 – Séparateur pneumatique à whizzer (d’après [3])

Figure 11 – Classificateur mécanique à air (Poittemill)

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Une conception sensiblement différente est mise en œuvre dans dans la chambre de sélection. Le mélange air primaire-particules
le sélecteur Poittemill (figure 16). L’originalité de cet appareil acquiert ainsi un mouvement rotatif. Les particules grossières sont
consiste à collecter les fines particules dans une gaine à la base du projetées sur les parois de la chambre, soumises à une agitation vio-
rotor et à évacuer les produits par un système collecteur. lente au niveau de l’anneau de dispersion où se produit également
Un autre séparateur, le Microdyn de Poittemill (figure 17), utilise l’élutriation des particules dans l’air secondaire. Le Microdyn, selon
un conduit télescopique pour alimenter le produit à séparer dans ses dimensions, peut traiter de 0,250 à 30 t/h en réalisant des cou-
l’axe du rotor, sous son cône inférieur. Le produit se répartit alors pures de 3 à 150 µm avec des puissances installées de 7,5 à 65 kW.

Figure 13 – Sélecteur pneumatique multiétages MKT (Polysius)


(d’après [1])
Figure 12 – Sélecteur pneumatique Ventoplex Alpine

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Figure 14 – Sélecteur pneumatique à deux cyclones ZUB 50 (Humboldt Wedag)

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Figure 15 – Sélecteur pneumatique MSS à rotor à axe vertical


pour particules ultrafines (Hosokawa Micron)

Figure 17 – Microclassificateur Microdyn (Poittemill)

5. Applications
La classification à sec est une nécessité lorsqu’elle est couplée avec
un broyage à sec, ou lorsque l’on doit classer des matières réagissant
avec l’eau ou des produits dont la finesse nécessiterait des sépa-
rations liquide-solide très difficiles.
Si l’on considère la dimension de partage a50 des appareils, on
définit en pratique deux domaines : celui inférieur à 30 µm et celui
supérieur à 30 µm. Cependant, si l’on considère les produits résul-
tant de la classification, Hukki [8] propose trois domaines d’appli-
cation basés sur leurs caractéristiques granulo-pondérales :
— celui pour lequel 95 % en masse du produit ont des
dimensions supérieures à 100 µm ;
— celui pour lequel 95 % en masse du produit ont des
dimensions inférieures à 100 µm ;
— celui pour lequel 95 % en masse du produit ont des
dimensions inférieures à 30 µm.
Figure 16 – Sélecteur haut rendement (Poittemill)

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Les appareils peuvent être utilisés : et augmenter la souplesse de l’atelier, il semble que l’on s’oriente
— en circuit ouvert, il s’agit alors la plupart du temps d’un vers des transports de matières pulvérulentes (charbon, cendres
dépoussiérage ; volantes, laitier, farine, calcaire) à l’état fluidisé au moyen d’air.
— en circuit fermé, avec un appareil de broyage (figure 18), soit Les références des différents constructeurs pour chaque type de
pour régler la finesse du broyage, soit pour effectuer avant le sélecteurs montrent que la sélection pneumatique concerne une
broyage, une préclassification, surtout lorsqu’il s’agit, pour les matiè- gamme très large de produits (tableau 5).
res minérales, d’éliminer une fraction grossière ; Enfin, en ce qui concerne la qualité des séparations, le tableau 6
— en cascade (figure 19), selon que l’on cherche soit à obtenir donne les imperfections (§ 1.2) de quelques appareils [3].
différentes tranches granulométriques, soit à soulager les appareils
réalisant des coupures fines avec des débits unitaires peu L’imperfection est cependant peu parlante pour des fabricants de
importants. produits nécessitant des caractéristiques de distribution granulo-
métrique très étroites ; aussi est-il généralement admis de donner,
Pour des classifications de haute précision intéressant des
pour chaque type de séparation, la capacité d’alimentation, la
matériaux tels que encres en poudre (toner ), poudres époxydes,
capacité de production des produits fins et la répartition granulo-
poudres métalliques, abrasifs, etc., il apparaît qu’un circuit ouvert
métrique des particules entrantes, fines et grossières. La
sans séparation préliminaire des particules fines avant la classifi-
connaissance des dimensions a97 ou a98 est un critère de qualité
cation peut s’avérer insuffisant. Dans ce cas, une séparation par- primordial pour les coupures fines.
tielle préliminaire des particules fines dans un cyclone ou un
recyclage partiel de l’air à l’intérieur du circuit peuvent s’avérer Une mention particulière doit être faite aux industries cimentières
extrêmement efficaces. pour lesquelles le point le plus important consiste à améliorer le
broyage en circuit fermé en augmentant l’action de séparation du
D’une façon générale, il faut insister sur le fait que la sélection
classificateur pneumatique (figure 18). Le broyage en circuit fermé
de particules ultrafines ne peut s’appliquer qu’à des débits horaires permet d’atteindre des finesses Blaine supérieures à 4 500. L’opti-
limités. Pour le domaine 5 à 30 µm, on fait appel à des chambres mum de la production est atteint pour des charges circulantes
de sélection à courants gazeux horizontal et vertical, des sélecteurs comprises entre 200 et 400 % de l’alimentation.
mécaniques à axe vertical, à rotor horizontaux et à spirale.
Une bonne sélection permet d’améliorer la qualité (distribution
La circulation des produits pulvérulents entre les appareils impose granulométrique, surface spécifique, tonnage, dimension de
généralement des contraintes souvent difficiles à résoudre. En effet, coupure...) des produits fins et permet d’abaisser les consommations
lorsque l’on implante un sélecteur, la distance entre le point énergétiques [9]. Il apparaît que, pour augmenter le pouvoir sépa-
d’alimentation et l’évacuation revêt une grande importance. Quand
rateur, il est nécessaire d’effectuer des classements à deux étages
il s’agit d’un couplage broyeur-sélecteur, le produit grossier retourne
ou d’utiliser des séparateurs multiétages [1].
généralement au broyeur par des conduits de descente et
l’alimentation en produit est généralement réalisée au moyen d’un Il est évident que le diamètre du classificateur, la capacité et le
élévateur à godets. Pour éviter ce genre d’alimentation contraignante débit-masse en produit fin et la finesse du produit fin (a95 ) sont
liés. Les relations sont de type linéaire sur des diagrammes biloga-
rithmiques (figure 20).

Figure 18 – Exemple de circuit fermé broyage-classification à sec (Hosokawa Micron)

(0)
(0)

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Figure 19 – Exemple de circuit en cascade de classificateurs (Hosokawa Micron)

Tableau 5 – Applications de quelques sélecteurs Tableau 6 – Imperfections de divers sélecteurs


pneumatiques pneumatiques
Type de sélecteurs Applications Type de sélecteur Imperfection
Matières minérales Chambre de sélection à courant gazeux horizontal 0,6 à 0,8
Chambres de sélection Produits agricoles
Matières plastiques Chambre de sélection à courant gazeux vertical
en forme de zigzag 0,1 à 0,3
Appareils utilisant
la force centrifuge Appareil de conception mixte type Birtley 0,3
Cyclones statiques 0,4 à 0,7
Cyclones et  Matières minérales
sélecteur à whizzer  Poudres métalliques Sélecteur à axe vertical à whizzer 0,25 à 0,35
 Produits forestiers et agricoles
 Sélecteur à spirale type Mikroplex 0,1
Charges minérales
 Pigments colorants Sélecteur multiétage type MKT 0,15 à 0,45

 Encres en poudre (toner )
 Carbures de tungstène
Classificateurs à rotor  Poudres métalliques
 Insecticides
 Sciures de bois
 Produits chimiques, alimentaires

 et pharmaceutiques

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6. Consommation énergétique,
usure et prix de revient
Les consommations énergétiques massiques en kWh/ t croissent
avec la finesse de la coupure (a95 décroît) étant donné que les débits
solides traités décroissent (figure 20a ) et que le volume d’air à
mettre en mouvement croît. Il faut aussi souvent compter sur la
nécessité de travailler avec des appareils en cascade. Aussi les
consommations énergétiques qui figurent dans le tableau 7 sont
purement indicatives et varient largement avec les caractéristiques
des solides, leur concentration, leur forme, etc.
La concentration en solide des gaz est responsable de deux
phénomènes : le bouchage et l’usure des appareils.
Le bouchage des appareils peut se produire quand la
concentration en solide Cs est trop élevée. Smolik [13] donne les
règles empiriques suivantes pour les cyclones, en exprimant Cs en
g/m3 et D le diamètre du cyclone en millimètres, afin d’évaluer la
concentration à partir de laquelle se produit le bouchage :
— poussières non cohésives : Cs = D / 2 ;
— poussières cohésives : D/4  C s  D/8.
L’usure est intense dans les appareils utilisant la centrifugation,
surtout s’ils traitent des matériaux abrasifs. Les constructeurs, pour
tenir compte de cet inconvénient, ont prévu des revêtements
anti-usure (caoutchouc/polyuréthanne, etc.) ou des matériaux de
type basalte fondu, fonte blanche Ni-Hard, céramique, etc.
Le prix de revient, rapporté à l’unité de masse, d’une classification
à 300 µm doit être multipliée par 10 pour une classification à 25 µm
et par un coefficient proche de 100 pour une classification à quelques
micromètres. (0)

Tableau 7 – Ordre de grandeur des consommations


énergétiques selon la finesse de coupure
Finesse a 97 Énergie consommée
Type de sélecteur
(µm) (kWh/ t)
Cyclone statique
simple vortex 60 4 à 7,5
double vortex 60 2 à 1,5
150 2à7
Sélecteur mécanique 100 2,8 à 5
à axe vertical 80 3à7
type whizzer 60 4,5 à 9
40 8 à 16
120 1,9 à 4,5
60 7,4 à 14
10 10,5 à 20
Sélecteur mécanique 8 12 à 20
à un rotor horizontal 6 22 à 40
Figure 20 – Capacité de production de produit fin 5 28 à 53
en fonction de la finesse a 95 et du diamètre du sélecteur (d’après [9]) 4 70 à 100
3 > 100

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P
O
U
Classification pneumatique R

E
par Pierre BLAZY N
Professeur à l’Institut National Polytechnique de Lorraine (INPL)
Directeur du Centre de Recherche sur la Valorisation des Minerais (CRVM)
El-Aïd JDID
et
Docteur ès Sciences
Ingénieur de Recherche au Centre de Recherche sur la Valorisation des Minerais (CRVM)
S
Laboratoire Environnement Minérallurgie LEM URA 235
A
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O
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Metallurgy.
Particulate Sciences and Technology.
Powder Metallurgy.
IMM.
Transactions of the Indian Institute of Minerals.
Powder Technology.
N Material Sciences Engineering A. Processing.
World Mining Equipment.

Constructeurs. Fournisseurs
S ABB Raymond, Combustion Engineering Inc. (2). Krupp Polysius AG (2).

A Aerodyne Development Corp. (2).


Allis Mineral Systems, Grinding Division (2).
Larox Inc. (2).
O und Aufbereitungstechnik (2).

V Andersen 2000 Inc. (2).


Barron Industries (2).
O und K Orenstein und Koppel AG (1,2).
Pakco Industrial Ceramics Inc. (2).
Coors Wear Products (2). Poittemill Ingénierie (2).
O Del Monego Spa (2).
Denver Process Equipment Ltd, division of Denver Equipment (2).
Polysius SA (2).
Sepor Inc. (2).
I Ducon Environmental Systems (2).
FCB Fives Cail Babcock (1,2).
Sly (WW) Manufacturing Co. (2).
Stein Industrie (2).

R FL Smidth and Co AS (2).


Fuller Co FL Smidth Group (2).
Sturtevant Inc. (2).
Sweco Inc. (2).
General Electric Environmental Services Inc. (2). Westpro Sales Inc. (2).
Hosokawa Micron Division, Mikropul Products (1, 2). Williams Patent Crusher and Pulverizer Co. (2).

P Hosokawa Micron France (1, 2).


Kennedy Van Saun Corp. (1, 2).
Young Industries Inc. (2).
(1) Chambres de sélection à courant horizontal ou vertical

L KHD Humboldt Wedag AG (1, 2). (2) Sélecteurs utilisant la force centrifuge

U
S

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