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Janvier 13, 2017

Un Entretien Avec Octavio Rettig

Last updated : Novembre 27, 2019

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Octavio est une des rares personnes au monde à travailler avec la 5-


meo-DMT dans un cadre rituel – avec l’approbation de l’ONU. Nous
avons eu la chance de discuter avec lui. Voici ce qu’il a à dire.
Veuillez noter que cet entretien a été traduit de l’anglais et qu’il peut différer de la
formulation exacte de l'original.

La 5-meo-DMT est considérée par beaucoup comme étant l’hallucinogène le plus puissant
connu de l’homme. Pour ceux qui pratiquent la guérison spirituelle avec les substances
psychédéliques, c’est une clé capable d’ouvrir la porte du soi et de libérer l’être comme
aucune autre substance.
Un de ces praticiens qui utilise, pratique et enseigne la profonde nature de ce genre de
substances est le Dr Octavio Rettig. Après avoir guéri ses propres addictions aux substances
chimiques en utilisant le composé, il a réintroduit la magie du crapaud chez les indigènes du
désert de Sonora – un crapaud célèbre pour la 5-meo-DMT. Son expérience et sa
connaissance des pratiques de guérison avec le composé l’ont poussé à écrire un livre sur le
sujet - The Toad of Dawn: 5-meo-DMT and The Rising of Cosmic Consciousness – et à
participer à de nombreux filmes documentaires, comme « Shamans of the Global Village » et
« The Toad Prophet » ainsi qu’à prendre la parole durant des conférences TEDx sur la
guérison spirituelle.

RENCONTRE AVEC OCTAVIO RETTIG


Après des mois de voyage, l’auteur de Zamnesia Bardot a eu la chance de rencontrer
l’homme lui-même lors d’une cérémonie de médecine sacrée – combinant Kambo, un poison
détoxifiant des grenouilles, avec sa spécialité – le venin du crapaud Bufo alvarius (contenant
de la butofénine et de la 5-meo-DMT). La cérémonie était intense et épuisante et à la fin de la
première soirée, nous avons pu parler à Octavio seul.

Bardot : D’abord, merci de prendre le temps de discuter avec nous. Je comprends


qu’autoriser des journalistes dans une cérémonie rituelle comme celle-ci est
inhabituel. Et vous avez dû avoir une longue journée !

Octavio : Oui, j’ai pris du Kambo, et c’était vraiment rude pour moi. J’ai beaucoup travaillé,
mon énergie est un peu épuisée et j’ai eu une très longue journée.

B : On dirait bien. J’ai vu que vous aviez pris des doses de 5-meo-DMT pour vous, tout en
administrant le remède crapaud aux autres. Ça doit être épuisant. Quel en est le rôle et
à quoi vous arrivez avec ?

O : Eh bien au début de travaillais en un contre un. Je prenais la même dose que le patient.
J’ai commencé à travailler avec ce remède, en me soignant moi-même de mes
comportements destructeurs et de mes addictions aux drogues synthétiques.

Pour moi, dans ces cérémonies de groupe, il était juste impossible de guérir autant de
personne sans prendre aussi un peu du remède. Mais, je pense qu’à un moment, j’ai
commencé à ressentir que le remède n’était plus nécessaire pour moi et j’ai arrêté d’en
prendre. En hiver, j’ai commencé à ressentir que je recommençais à être déconnecté de cette
énergie. Plus tard, à certains moments, mon corps commençait à recréer naturellement
l’expérience après l’avoir vécue tant de fois.
Le remède est le véhicule ; c’est le langage avec lequel nous parlons. Donc c’est la seule façon
pour moi, d’entre prendre avec les autres – parfois j’en prends plus, parfois j’en prends
moins – parfois, quand je sers la pipe pipe à quelqu’un et qu’il ne la prend pas, je prends la
dose complète de remède … parce que je ne peux pas la gaspiller, et c’est la raison principale
pour laquelle j’en prends. Je prends aussi parfois les restes ; je prends parfois la pipe
complète. Quand je vois que certaines expériences seront plus demandeuses en énergie que
d’autres, je prends aussi plus de remède. Le remède me guide. C’est le remède qui fait la
guérison ; ce n’est pas moi. C’est la personne et le remède, et je dois aussi vibrer à la même
fréquence.

B : Donc, en sachant ceci, quel est le rôle de la crécelle et des chants Seri ?

O : C’est juste pour créer une atmosphère – pour créer la « corde d’argent » ou la chaîne qui
relie cette réalité et cette autre. Cela aide aussi à créer une sorte de distraction pour les sens
des gens – ils ne sont donc pas totalement concentrés sur leurs sensations ou sur ce qui se
passe sur le moment. C’est comme un point de référence. De plus, j’ai vu que les vibrations
les aident à naviguer et à s’ancrer à la mélodie et qu’ils peuvent alors flotter plus facilement
sur cette vague. Je pense que c’est un outil pour accompagner les gens, pour guider
l’expérience et aussi pour créer une culture autour du remède.

Par le passé, j’utilisais juste une balle et ma voix, et c’était parfois dangereux pour ce que
j’essayais d’atteindre – par exemple, si je disais le mot « peur » aux gens, ils ressentaient
immédiatement la peur. Je pense que les chants Seri sont un exemple, ou un petit
échantillon, de l’importance des interactions avec la nature dans le passé. Les légendes de
cette tribu parlent de ces êtres dorés, qui apportaient la connaissance et les enseignements,
et les mêmes légendes existent dans toutes les tribus méso-américaines – les Aztèques, les
Mayas – je peux voir qu’il y a une connexion directe entre la façon dont les gens expliquent
leur propre existence et la façon dont ils vivent leurs propres vies.

Tous les monuments et tous les artefacts que nous voyons dans le monde sont connectés
avec l’état divin, et avec tous les êtres que nos yeux ne voient pas – toutes les choses qui sont
cachées de la perception normale de la réalité. Ensuite, vous pouvez être conscient de tous
ces différents éléments et ces énergies – grâce aux enthéogènes. Dans le passé, au Mexique,
seuls les cultes pour le Peyotl, les champignons et la Salvia étaient encore vivants. Cette
connaissance du crapaud était complètement perdue – et pour moi, un des plus grands
objectifs était de la réintroduire chez les peuples du désert. Ce sont ceux qui vont prendre
soin des crapauds dans le futur, et aussi parce que je pense qu’ils leur appartiennent. C’est
un moyen d’essayer de réparer une blessure profonde que nous avons provoquée chez les
peuples indigènes du monde entier.
La société occidentale a exterminé et tué toutes ces anciennes connaissances. Certaines ont
survécu - isolées, dans la jungle, des tribus travaillent encore avec l’Ayahuasca, l’Iboga, les
autres remèdes, mais certaines de ces connaissances étaient totalement perdues. Donc, c’est
un moyen de les sauver et de créer un contexte … le contexte ne vient pas de mon esprit, ou
plutôt ce n’est pas quelque chose que je fais, mais comme une élaboration. C’est quelque
chose que le remède lui-même nous montre, en travaillant avec le remède, les peuplades
indigènes. Au début, je travaillais surtout avec les addictions aux drogues synthétiques –
crystal meth, crack, cocaïne, alcoolisme – mais ensuite les anciens de cette communauté ont
aussi commencé à prendre le remède. Ces chants sortaient de leur bouche sous l’influence
du remède. C’est une tradition complètement orale – ils n’avaient aucun écrit ni aucun
moyen de partager ou passer les connaissances à travers les générations. La langue et les
chants sont un moyen de garder la tradition vivante.

Au début du 15ème siècle, il y avait environ 300.000 Indiens Seri dans le désert de Sonora. Au
début du 20ème siècle, seuls 300 survivaient. Je pense que ces chants, c’est comme un trésor,
comme le remède. Et pour moi, c’est le moyen le plus efficace de partager le remède avec les
gens – debout … en contemplant le soleil … en ouvrant les yeux et en se préparant à recevoir
ce remède … en essayant de rester présent, conscient et éveillé dans cette réalité. Au lieu
d’essayer de s’échapper de la réalité, j’essaye d’amener au fait que nous la co-créons avec
l’univers. Seuls les gens peuvent travailler sur leur vie pour se transformer et grandir.

C’est un travail que nous devons faire 24h/24 et 7j/7 pour le reste de nos vies. Il ne s’agit pas
de prendre le remède et tout sera réglé – vous devez vraiment faire tous ces changements. Je
vois que cette méthode, cette technique, aide les gens à se relier à toutes les émotions et
sentiments réprimés – mais en même temps, ça les fait se concentrer sur l’ici et le
maintenant. J’ai vu que les chants aident beaucoup pour ça.

B : Donc, le remède du crapaud était perdu dans l’histoire – peut-être ce remède est le
fameux « Soma » dont les antiques religions parlent ?

O : Oui, absolument. Pas seulement le remède du crapaud, mais les autres enthéogènes.

B : Avez-vous essayé d’autres enthéogènes ?

O : J’ai essayé tous les remèdes sacrés que j’ai rencontrés dans ma vie, et aussi certaines des
substances créées par l’homme et je peux sentir et connaître la différence dans mon cœur
entre elles. Je pourrais dire que pour moi toutes les plantes différentes sont des professeurs
différents, et que j’apprends des leçons différentes.

B : Avec le crapaud ?


O : Avec toutes les plantes, mais aussi avec le crapaud. Tous les remèdes différents, ils sont
similaires, mais aussi très différents et ils vous montrent une partie différente de vous
même. Avec chaque substance, vous pouvez vous voir sous un angle différent et il est
nécessaire d’avoir toutes ces connaissances en vous. Vous pouvez lire et écouter toutes les
histoires, mais l’esprit connaît la différence.

B : Le remède du crapaud est facilement transporté, et vous pensez que c’est une des
raisons pour lesquelles il était largement utilisé des anciennes peuplades Méso-
Américaines. Quelle méthode de consommation pensez-vous qu’ils utilisaient dans les
temps anciens ?

O : La même méthode que j’ai utilisée aujourd’hui.

B : Pour être clair ; ils utilisaient un morceau de verre, comme une pipe ?

O : Cela peut être tout type de récipient, tout type de poterie – argile, ou verre, ou même
métal. Si vous mettez cette substance dans n’importe quel type de flamme, elle se
consumera. Je pense qu’ils en utilisaient aussi dans les huttes de sudations, comme celles que
les Mezcals sont connus pour utiliser – par seulement pour la sudation, mais aussi pour
respirer. Aussi, ils avaient des énormes appareils – ils les appellent les copaleras – pour
brûler le copal, un type d’encens. Ils avaient toutes sortes d’appareils de ce genre dans leurs
temples.

B : Et ils plaçaient aussi le venin dans les copaleras ?

O : Qui sait ? Mais je pense qu’ils le savaient. La présence du crapaud, sous forme d’effigies et
de représentations artistiques, est partout dans les musées, sur les constructions, dans la
mythologie, dans les légendes … et dans le remède lui-même, vous savez ? Après avoir
ressenti cette connexion avec le tout, vous pouvez comprendre vraiment facilement
pourquoi ils exprimaient ceci comme un symbole des cinq points cardinaux, ou le centre de
l’univers. Ce n’est pas un point géographique, c’est quelque chose qui est vraiment en chacun
de nous, à l’intérieur de nous. En ensuite, je peux voir le lien entre la vénération du serpent
à plumes et cet état qui est apporté par la 5-meo-DMT.

Quand les gens ont su pour le crapaud, ils connaissaient déjà tout sur les plantes. Si nous
sommes seulement des hominidés qui ont évolué à travers le temps sur cette planète, quand
on considère nos aliments et nos habitudes, je pense qu’à un moment, quand on est passés
des aliments crus aux aliments cuits, on a aussi commencé à fumer des choses. Je vois
vraiment bien quelqu’un mettre un de ces crapauds sur un bâton, le mettre sur un feu dans
une grotte, et les gens autour respirer ce 5-meo-DMT et être transportés dans un état que les
gens connaissaient déjà … car nous avons la 5-meo-DMT dans les plantes. Et ces plantes
étaient déjà des remèdes sacrés, comme le Yopo qui contient aussi de la 5-meo-DMT et qui a
été consommé dans les anciennes civilisations. Par exemple, en Bolivie, nous avons le
Yawanaco et on peut voir la présence des outils utilisés pour sniffer le Yopo – tout ça en
moins 4.500 ans avant notre ère. C’est donc vraiment très vieux et les gens utilisaient tout ça
– et des plantes comme l’Ayahuasca et les champignons, et le Peyotl qui sont encore
consommées – et entraient en connexion avec l’état divin. Mais, selon mon expérience … le
crapaud, c’est différent … selon mon expérience, il semble être le remède le plus puissant
sous une forme naturelle sous la planète.

Je peux voir les gens du passé en consommer – il y a les pipes, il y a toutes les preuves, et je
présume que plus que cette espèce unique vivait dans le passé. Nous ne savons pas, peut-être
que nous avons déjà poussé les autres à l’extinction. Je connais d’autres crapauds qui
contiennent des traces de tryptamines, mais pour autant que je sache, le Bufo alvarius est la
seule espèce à contenir à la fois de la bufoténine et de la 5-meo-DMT. Notre tâche est de
partager l’existence de ceci avec les gens, mais aussi d’essayer de créer une culture du
respect autour de cette espèce, et de créer un sanctuaire pour protéger les crapauds. Un
genre de réserve. Je travaille donc, j’en parle beaucoup et tous les jours je partage le remède.
C’est, je pense, la seule façon pour que les gens comprennent pourquoi c’est important.

B : Des scientifiques américains se mettent à expérimenter avec des injections


intraveineuses de DMT. Avez-vous essayé d’autres méthodes d’administration ?

O : Oui, mais il ne travaillent pas avec le remède du crapaud – ils utilisent la N,N-DMT, la 5-
meo-DMT extraite des plantes, ou synthétisée en laboratoire. J’ai essayé la synthétique, et j’ai
essayé les extraits de plantes, mais selon mon expérience – et mon humble opinion – ce n’est
pas la même chose.

B : Si quelqu’un essayait de, disons, sniffer le remède du crapaud ...

O : Non. Si vous mangez ou sniffez le remède, vous n’ingérez pas de 5-meo-DMT. La 5-meo-
DMT est créée après combustion, avec du feu. Si vous sniffez ou que vous l’ingérez, vous
ingérez surtout de la bufoténine. C’est aussi psychoactif, mais aussi létal dans des doses de
400mg/kg – cela signifie qu’une personne de 70kg doit prendre environ 21g de cette
substance pour en mourir. Mais avec 21g de bufoténine, vous pouvez donnez de la 5-meo-
DMT d’une manière sûre à des centaines de personnes. Ce serait donc un gaspillage du
remède, mais aussi un gaspillage de temps, dangereux et inefficace.

B : Avez-vous essayé de le vaporiser ?

O : J’ai vapoté le remède du crapaud, mais c’est aussi un gaspillage. On ressent les effets,
mais la montée est légère, alors que l’effet est un peu plus long. Mais … c’est plus lent, plus
doux … et il faut plus de remède. Une dose plus élevée est nécessaire pour avoir un bon effet.
Je n’ai pas vu de meilleur moyen. J’ai aussi essayé d’autres pipes avec des amis, c’est la même
chose.

B : Et avec le vaporisateur numérique Volcano ?

O : C’est la même chose. C’est bien pour créer une première rencontre douce avec cette
énergie – mais si vous voulez vraiment ressentir les effets, un briquet chalumeau et la pipe
en cristal, c’est la seule façon.
B : Pouvez-vous nous parler un peu plus du Indigenous Medicine Tours Project ?

O : Je travaille avec l’Association des Nations-Unies pour le Venezuela. L’ONU a eu un projet
avec l’Ayahuasca et le Yopo depuis de nombreuses années, presque dix, et il y a deux ans et
demi j’ai été invité au Venezuela et j’ai partagé le remède avec presque 150 personnes là-bas
– dont les directeurs de l’association. Il ont commencé à surveiller et superviser mes travaux
– et nous avons ensuite commencé à faire des tournées en travaillant sur mon projet.

Nous avons maintenant ces retraites, qui combinent différents remèdes complémentaires –
dans celle-ci, c’est le Kambo, un purifiant physique, puis ensuite le crapaud. Nous avons
aussi une cérémonie Yopo, pour ceux qui ont déjà fait le crapaud avant – et durant la
retraite, les gens peuvent nous demander pour une thérapie d’intégration. Ceci aide les gens
à se relaxer et à se libérer de tout le stress du travail qui reste à faire. Je pense que c’est une
bonne façon d’aider les gens dans leur processus, pour créer une camaraderie entre les
participants – pour créer une famille. Pour moi c’est vraiment bien d’avoir une équipe qui
me soutient, qui m’aide, et aussi pour toutes les personnes qui viennent pour recevoir le
remède – car ils peuvent avoir une attention plus intégrale. Et je pense que ce n’est que le
début ! Le futur, c’est de créer ces lieux dans différents pays, en travaillant avec les
différents remèdes, et en rendant ces remèdes disponibles dans les écoles d’art et
d’anciennes traditions de guérison et de purification.

Donc je suis vraiment content de travailler avec les Vénézuéliens. Jusqu’ici, j’ai visité presque
30 pays avec le remède, j’ai eu environ 6.000 cérémonies avec le remède et je suis tellement
content de voir que le monde change … du moins, mon monde a tellement changé au cours
des dernières années et je veux le partager.
B : Le soutien du gouvernement doit être appréciable !

O : Oh oui, nous avons tous les soutiens institutionnels, tous nos papiers sont en règle et nous
menons ces recherches dans le cadre scientifique international formel – en essayant de
collecter des données pour faire avancer notre but de créer un sanctuaire pour les crapauds,
en essayant de comprendre et d’expliquer comment ces remèdes agissent pour le bienfait
des gens. Alors oui, pas à pas, avec beaucoup de prudence et beaucoup de temps, nous
explorons cette opportunité – et c’est une bénédiction pour tout le monde.

B : Donc vous avez l’intention d’enseigner ce que vous avez appris à d’autres, pour qu’il
puissent continuer votre travail ?

O : Oui, je suis en train d’écrire. Mon premier livre était comme, mon histoire, et le second
livre – que je prépare actuellement – parle des expériences que j’ai eues en travaillant avec
ce remède – toutes ces années, tellement de personnes et d’endroits. Et je veux partager cette
connaissance, parce que je pense que ce sera comme un aspect de l’héritage que les gens
peuvent apprendre à mon sujet. Aussi, à un moment, une de mes visions est de partager ces
connaissances. Nous aurons une école pour tout ça, je n’aurais donc plus à tout porter tout
seul. D’abord, je dois avoir le soutien de plus de personnes. Je vieillis aussi, donc je dois
commencer à le faire.

Beaucoup de personnes m’approchent en disant « Hé ! Je veux apprendre ! » et maintenant


je ne peux pas le faire parce que le futur du crapaud est incertain, je ne veux pas mettre plus
de pression. Je pense que tout doit avancer au même moment, aller avec le flot … et j’attends
juste le milliardaire qui voudra bien m’aider avec ce projet. Juste de voir les gens touchés
par ce remède, c’est plus que ce que je pourrais demander, mais je me sentirais bien mieux
en sachant que le crapaud est protégé et que plus de personnes sur terre ont accès au
remède … et c’est la décision finale pour moi.

B : Vous avez mentionné que vous ne proposez de Yopo que pour ceux qui ont déjà pris
le crapaud.

O : Dans ce genre de retraite, oui.

B: Pourquoi ?

O : Parce que Yopo dure quelques heures … et pour moi c’est très exigeant de s’occuper des
gens pendant ces très longs processus. Donc ( les gens qui ont déjà eu la libération du
crapaud et du Kambo – je pense qu’ils peuvent passer au Yopo. J’ai essayé beaucoup de
remèdes et le Yopo, c’est vraiment fort, et très demandant en terme d’énergie. Je ne vois pas
ce remède comme quelque chose pour tout le monde, je pense que les gens devraient faire
un travail avant d’y accéder.
B : La 5-meo-DMT est bien plus rare que la DMT en cristaux purs. Comment décririez-
vous les différences ?

O : La 5-meo-DMT, elle est complètement différente des autres variétés de DMT. La N,N-DMT
que vous trouvez dans le Mimosa, ou Jurema, ou d’autres plantes, elle est très visuelle …
colorée … juste … magnifique …. mais ce n’est pas comparable à la 5-meo-DMT. La 5-meo-
DMT, c’est la vibration, c’est la dissolution de cette perception du soi, que ce soit ou non ce
que vous vouliez. Vous êtes l’unicité, vous êtes un avec tout. Donc, il n’y a vraiment rien en
commun entre ceci et la DMT normale.

B : Décririez-vous le crapaud comme une conscience intelligente ?

O : Je pense que c’est une intelligence universelle, cosmique, parfaite – faite d’amour et … de
son, et de vibration, et de géométrie sacrée … et je pense que c’est sage, parce que c’est une
pure beauté, et une perfection, et des mathématiques. C’est un langage universel que tout le
monde peut comprendre et c’est de l’amour, c’est nos émotions – c’est au-delà de l’esprit, au-
delà de la compréhension ou des histoires ou de quoi que ce soit relié à vous ou vos
archétypes personnels. C’est quelque chose plus grand que tout ça, et en même temps,
certaines personnes disent que ce n’est rien – parce que c’est une sorte de vide. Mais je ne
crois pas que ce soit vide. Je pense que le rien est plein de tout.

B : Dans « Shamans of the Global Village » vous mentionnez brièvement que chaque
crapaud apporte une expérience différente. Pourriez-vous élaborer un peu ?

O : Bien, comme pour toutes les choses dans la nature, il y a des similarités et des différences.
Dans le cas du crapaud, différents âges, différents sexes et le fait aussi que le crapaud a ou
non utilisé sa sécrétion – toutes ces variables signifient que ce n’est pas toujours la même
expérience avec le remède. Différents crapauds ont différentes concentrations. Plus d’études
sur le sujet doivent être faites – pour expliquer et clarifier ces différences et similarités.
D’après mon expérience, le seul moyen de faire une dose standard est de mélanger une
poudre avec tous les remèdes que j’ai collectés et de faire un mélange homogène. C’est n’est
pas la même expérience qu’avec les flocons d’un ou deux crapauds.

B : J’ai vu ce grand pot de flocons dans le documentaire quand vous administrez le
remède à un patient, vous en prenez un au hasard ?

O : Non, pas au hasard. Je vois le remède, et le sais lequel est plus fort à cause de la couleur,
de la densité, de la blancheur du remède. J’ai beaucoup travaillé avec le remède,
j’individualise la dose avec chaque personne et le remède que j’utilise est du remède que je
collecte moi-même – je suis sûr que c’est le remède du crapaud.

Je suis étonné par la puissance du remède et aussi par la force, le courage et la volonté des
gens. Ce n’est pas une expérience facile à regarder. C’est facile à faire, parce que c’est
tellement bruyant ; les gens vomissent et crient et les personnes extérieures pensent qu’elles
souffrent, mais ce n’est pas le cas. Ce n’est que l’extérieur, à l’intérieur, c’est une autre
histoire. Mais je ne peux pas dire qu’il y a une quantité ou une fourchette de remède que les
gens devraient prendre. Je ne peux pas le dire pour ce remède. Je ne suis pas d’accord avec
ceux qui disent « je pense qu’entre tant et tant de milligrammes, c’est une petite dose ». On
peut faire ce genre de prédictions avec des substances synthétiques ou des extraits, mais pas
avec le vrai remède du crapaud. Je ne pense pas que nous devrions marcher avec ce genre
de catégorisation. C’est impossible. Le seul moyen de connaître le remède, c’est avec
l’expérience, en travaillant beaucoup avec le remède.

Je pense que personne ne devrait donner ce remède à d’autres s’ils ne sont pas
expérimentés. C’est très important. Je ne pense pas que ce remède devrait être consommé de
manière récréative, ou sans supervision et je pense aussi que ce remède devrait … il doit
n’être manipulé que par des gens qui ont une formation en premiers secours et en médecine
formelle – physiologie, pathologie et pharmacologie. Ce n’est pas un joint. J’ai vu des gens
mourir durant l’expérience du crapaud – pas à cause des effets du crapaud, mais parce qu’ils
avaient un trouble non détecté par eux ou par leur médecin, et aussi parce qu’il est
impossible pour moi ou un autre médecin de faire un diagnostic de certains troubles que les
gens peuvent avoir.

Ce remède, c’est plus comme une opération à cœur ouvert, ou un sport extrême – il y a
toujours des risques impliqués et je pense que tout le monde devrait être responsable et
conscient. C’est vraiment sérieux, ce n’est pas quelque chose à faire juste pour s’amuser. De
plus, les gens à qui vous administrez le remède, ils doivent savoir qu’ils jouent avec le feu,
peut-être, et c’est pour ça que je pense que la science médicale doit être impliquée – vous ne
pouvez pas le faire si vous n’avez qu’une formation en chamanisme rituel cérémonial. Je
suis un médecin, je connais je corps – si n’étais pas médecin, dans cette connaissance, jamais,
au grand jamais je n’essayerais ça sur d’autres ou sur moi-même. Mais jusqu’ici, j’en ai
donné à ma mère, à mes enfants, à toute ma famille et mes amis proches, parce que je crois
dans le remède et je connais le remède. Même avec les accidents ou les décès que j’ai eus,
après avoir travaillé tant d’années, je peux dire que cette expérience avec le remède est sûre
– mais elle n’est pas pour tout le monde. Et les gens doivent être sous la supervision ou les
soins d’une personne vraiment formée en réanimation et ce genre de choses.

B : Juste au cas où.

O : Juste au cas où. C’est mieux de l’avoir et de ne pas s’en servir que d’en avoir besoin et de
ne pas l’avoir. C’est comme ça.

Je pense que ce n’est que le début pour ces remèdes. Je pense que nous avons besoin de tous
les remèdes, pas juste un. Il nous faut du temps pour mieux les connaître – et aussi la liberté
de le faire. Je pense aussi que la liberté est stupide. Je pense que la prohibition est
responsable de toute la confusion chez les gens et que tous ces gens sont … perdus. La
prohibition entraîne un manque d’éducation et de compréhension. Donc le seul moyen de
guérir ceci est de parler de la vérité et de créer une conscience collective avec toutes les
expériences individuelles que nous avons.

À un moment, nous serons de retour à la maison dans un magnifique jardin avec toutes les
choses dont nous avons besoin – et à un moment, nous pouvons aussi oublier toutes les
choses dont nous n’avons pas besoin et juste transcender cette vie. Ça peut sembler être un
peu idéaliste, mais je pense que c’est normal. Il nous faut juste comprendre et partager les
remèdes, et ressentir la même chose. Et je pense que les remèdes sont la voie.

B : Est-ce que vous pensez qu’on peut y arriver sans ?

O : Non. Je ne pense pas avoir déjà rencontré quelqu’un qui a pris le remède et a dit « Ah
oui ! J’ai déjà vécu ça ! J’ai atteint ce point en adoptant cette position, ou en faisant ça, ou en
ne faisant pas ça ! » Je pense que je n’ai pas besoin d’expliquer pourquoi ces remèdes sont
importants. Ils sont connectés avec toute l’humanité sur cette planète. Je pense qu’ils sont la
voie pour dépasser toute cette folie que nous créons, toute cette déconnexion de la source, le
fait de penser que seule la compétition entre les gens prouvera que nous sommes les
meilleurs, ou quelque chose de plus. Je pense que ces remèdes sont une libération, une façon
de savoir que vous êtes tout – que vous êtes un avec tout. Et je ne vois pas … Je ne connais
aucune meilleure façon de permettre à presque tout le monde d’y arriver.

B : Pensez-vous que ce remède est bénéfique même pour ceux qui ne sont pas
endommagés ou blessés d’une façon ou d’une autre ?

O : Oui. Je pense que c’est même encore plus bénéfique pour les gens qui pensent être sains –
ils ne cherchent pas quelque chose en particulier.

B : Est-ce que ça leur montre qu’ils cherchent quelque chose ?

O : Oui. Et aussi, vous saurez que vous êtes plus que vos attentez. Vous êtes toujours quelque
chose de plus grand que votre esprit, et les choses que vous pensiez être. Mais je pense que
c’est un outil de transformation pour les gens. Le remède ne se soucie pas de savoir s’ils sont
malades ou pas, car au final je pense que nous sommes tous des drogués, nous sommes tous
des chercheurs et nous sommes toujours dans une position où l’on pourrait s’améliorer. Peu
importe qui vous pensez être. Vous pouvez toujours vous améliorer, toujours. Je pense que
ce remède est facile, rapide et efficace. Il devrait être pris, il doit être pris par autant de
personnes que possible.

B : Super ! Aujourd’hui on a vu beaucoup de personnes être totalement transformées


sous vos soins. Je dois dire que, après avoir vu le travail que vous faites et comment les
gens sont reconnaissances pour cette expérience, vous m’avez convaincu de votre
légitimité. Avant de venir, nous avons tapé votre nom dans Google, et le premier
résultat prétendait que vous étiez un imposteur !

O : Oui, c’est l’œuvre de certains de mes anciens amis. C’est très élaboré. Ils ont gâché
beaucoup de temps à faire ça, mais c’est la seule chose qui apparaît sur internet. Je m’en
fiche. Quand quelqu’un parle de vous, c’est toujours bénéfique. Et quand les gens vous jugent
et vous montrent du doigt, ce genre de choses, ça crée de la curiosité.

Je n’ai rien à cacher ni rien à prétendre être. Je suis moi, et je le suis tout le temps, et je fais
ça parce que je fais confiance et je sais. Certaines personnes ne savent pas et c’est pour ça
qu’elles accusent. Je ne peux rien dire sur le reste, je peux juste vous parler de ma propre
histoire et de moi-même. Je ne crois pas aux jugements, mais je pense aussi que tout le
monde a ce qu’il mérite tôt ou tard. Donc, mon cœur est en paix et je laisse l’univers me
montrer et montrer aux autres qui est qui – et qui ment et qui ne ment pas. Donc j’attends
que ça arrive et je profite de chaque jour, tous les jours – car je ne sais pas si je serais vivant
demain. Ça n’a pas d’importance.

Un grand merci à Octavio pour nous avoir accordé un entretien, et au UN Indigenous


Medicine Tours Project pour avoir été si accueillant et chaleureux à la retraite. Pour plus
d’informations sur la 5-meo-DMT et l’histoire d’Octavio, découvrez son livre « The Toad of
Dawn: 5-meo-DMT and the Rising of Cosmic Consciousness », disponible sur Amazon.

         
     
Écrit par: Bardot Walker
Bardot Walker est un musicien et auteur itinérant qui passe son
temps à explorer le monde et expérimenter les merveilles de la
nature – y compris celles de nature psychoactive.

 
De nos auteurs
       

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