Vous êtes sur la page 1sur 24

I.

INTRODUCTION
En addition du module « Méthodologie de travail » du premier semestre,
le présent enseignement a pour objet de mettre en évidence l’importance que prend
l’Anglais dans l’acquisition de la connaissance actuellement.
Nous l’avons vu, être méthodique cela signifie se donner les moyens efficaces
Pour apprendre un maximum, dans les meilleurs délais et donc être rentable.
Etre quelqu’un de méthodique cela veut dire déjà ne pas commencer à travailler,
sans, au préalable, dresser un plan clair et net, des phases successives permettant
en fonction de ses moyens d’avancer dans l’apprentissage.
Sans doute que la langue est la clé de l’apprentissage. Dans ce sens, comme
cette langue est aujourd’hui celle de la science, il est important de comprendre
un texte écrit en anglais s’il s’agit du domaine de vos études.
Il est important e connaitre donc les procédés de traduction utilisés en anglais
et de s’exercer de plus en plus à traduire et beaucoup lire en anglais. L’utilisation du
dictionnaire est vivement recommandée. Celle de google peut être efficace, si toute
fois la précaution de corriger la traduction est prise. Souvent la traduction de
google est une traduction littérale nécessitant des rectifications.

Méthodes de traduction (voire dans :


(https://facnotes.files.wordpress.com/2014/11/methodes-de-traduction.pdf

Il n'existe pas une seule et unique traduction d'un texte, d'un mot, plusi
eurs interprétations sont possibles.

Petits conseils:

Il faut rester fidèle au texte de départ (niveau de langue, respect du style,...)


et arriver à une lecture fluide et cohérente du texte d'arrivée en
français. La mise en français doit être soignée (attention aux fautes d'orthogr
aphe, de conjugaison, d'accord, mais aussi de majuscule et de ponctuation!), et
surtout, ne JAMAIS laisser de blanc!!!

1
Les noms propres sont à conserver SAUF s'ils ont des équivalents français reco
nnus (exemple:

The White House> la Maison Blanche,...), et SAUF si le choix influence sur la


compréhension du texte (notamment avec les surnoms des personnages,
des lieux,...).Les unités sont elles aussi à traduire, à convertir QUAND elles n'
évoquent rien en français (dollar sera à conserver, mais pas miles,
par exemple!) attention aussi à la préposition qui suit le verbe
anglais, en français, c'est elle que l'on traduira en premier (ex: He looked do
wn. yeux.)

LES DIFÉERENTS PROCÉDÉS


L'emprunt.
Il y a une lacune dans la langue d'arrivée.
Ex: un bungalow, un living, a rendez-vous,...

La traduction littérale.
On calque sans aucun changement.

La transposition.
On traduit par une autre catégorie grammaticale.

Ex: He cried after she left. -> 'after she left'


devient 'après son départ'

La modulation.
Il y a une variation sans changement de sens.

Ex: It's not difficult to show. -> 'It's not difficult'


devient 'C'est facile'

L'étoffement.
On fait un ajout car le calque ne fonctionne ou ne
suffit pas.

Ex: He glanced at her. -> Il lui jeta un coup d'oeil.

L'équivalence.
On trouve l'expression idiomatique équivalente
en français;

L'adaptation.
2
C'est le degré ultime de la traduction, pouvoir
rendre les jeux de mots, les plaisanteries,...

Exercice: trouvez la traduction juste parmi les phrases à chaque fois

1. You could have heard a pin drop. C'est la goutte d'eau qui fait

déborder le vase. C'est un rat de bibliothèque. C'était le première fois que je


dormais à la belle étoile. Il a lu le roman de A à Z. Il a réussi son examen haut la

main. Il respirait la santé. Ils se ressemblent comme deux gouttes d'eau. J'ai pleuré
comme une madeleine... On aurait pu entendre une mouche voler. Sa meilleure amie

vit à 2 pas.

2. He read the novel from cover to cover. C'est la goutte d'eau qui

fait déborder le vase. C'est un rat de bibliothèque. C'était le première fois que je
dormais à la belle étoile. Il a lu le roman de A à Z. Il a réussi son examen haut la

main. Il respirait la santé. Ils se ressemblent comme deux gouttes d'eau. J'ai pleuré
comme une madeleine... On aurait pu entendre une mouche voler. Sa meilleure amie

vit à 2 pas.

3. Her best friend lives at a stone's throw. C'est la goutte d'eau qui

fait déborder le vase. C'est un rat de bibliothèque. C'était le première fois que je
dormais à la belle étoile. Il a lu le roman de A à Z. Il a réussi son examen haut la

main. Il respirait la santé. Ils se ressemblent comme deux gouttes d'eau. J'ai pleuré
comme une madeleine... On aurait pu entendre une mouche voler. Sa meilleure amie

vit à 2 pas.

4. He passed his exam with flying colours. C'est la goutte d'eau qui

fait déborder le vase. C'est un rat de bibliothèque. C'était le première fois que je
dormais à la belle étoile. Il a lu le roman de A à Z. Il a réussi son examen haut la

main. Il respirait la santé. Ils se ressemblent comme deux gouttes d'eau. J'ai pleuré
comme une madeleine... On aurait pu entendre une mouche voler. Sa meilleure amie

3
vit à 2 pas.

5. It was the first time I slept in the open. C'est la goutte d'eau qui

fait déborder le vase. C'est un rat de bibliothèque. C'était le première fois que je
dormais à la belle étoile. Il a lu le roman de A à Z. Il a réussi son examen haut la

main. Il respirait la santé. Ils se ressemblent comme deux gouttes d'eau. J'ai pleuré
comme une madeleine... On aurait pu entendre une mouche voler. Sa meilleure amie

vit à 2 pas.

6. He looked the picture of health. C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. C'
est un rat de bibliothèque. C'était le première fois que je dormais à la belle étoile. Il a lu l
e roman de A à Z. Il a réussi son examen haut la main. Il respirait la santé. Ils se ressembl
ent comme deux gouttes d'eau. J'ai pleuré comme une madeleine... On aurait pu

entendre une mouche voler. Sa meilleure amie vit à 2 pas.

7. It's the last straw that breaks the camel's back. C'est la goutte

d'eau qui fait déborder le vase. C'est un rat de bibliothèque. C'était le première fois
que je dormais à la belle étoile. Il a lu le roman de A à Z. Il a réussi son examen haut

la main. Il respirait la santé. Ils se ressemblent comme deux gouttes d'eau. J'ai
pleuré comme une madeleine... On aurait pu entendre une mouche voler. Sa

meilleure amie vit à 2 pas.

8. They are as like as two peas. C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase.

C'est un rat de bibliothèque. C'était le première fois que je dormais à la belle


étoile. Il a lu le roman de A à Z. Il a réussi son examen haut la main. Il respirait la

santé. Ils se ressemblent comme deux gouttes d'eau. J'ai pleuré comme une
madeleine... On aurait pu entendre une mouche voler. Sa meilleure amie vit à 2 pas.

9. She is a book-worm. C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. C'est

un rat de bibliothèque. C'était le première fois que je dormais à la belle étoile. Il a lu


le roman de A à Z. Il a réussi son examen haut la main. Il respirait la santé. Ils se

ressemblent comme deux gouttes d'eau. J'ai pleuré comme une madeleine... On
aurait pu entendre une mouche voler. Sa meilleure amie vit à 2 pas.
4
10. I was like the Niagara... C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase.

C'est un rat de bibliothèque. C'était le première fois que je dormais à la belle étoile.
Il a lu le roman de A à Z. Il a réussi son examen haut la main. Il respirait la santé. Ils

se ressemblent comme deux gouttes d'eau. J'ai pleuré comme une madeleine... On
aurait pu entendre une mouche voler. Sa meilleure amie vit à 2 pas.

Procédés de traduction de

l'anglais en français

La traduction de l'anglais au français est un exercice universitaire avec ses règles et ses pro
cédés propres. Cet exercice s'appelle traditionnellement « version anglaise »[1]. Les premiers aute
urs à avoir essayé de mettre de l'ordre dans les méthodes de traduction de l'anglais au français son
t J.-P. Vinay et J. Darbelnet, avec leur
Stylistique comparée du français et de l'anglais (Paris, Didier,
1958).

Plan

1 Les principaux procédés de traduction


1.1 Emprunt lexical
1.2 Calque
1.3 Traduction littérale
1.4 Transposition
1.4.1 Cas général 1.4.2 Cas particulier : le chassé-croisé
1.4.3 Cas particulier : l'étoffement
1.5 Modulation
1.6 Équivalence
1.7 Adaptation
2 Autres procédés
2.1 Explicitation
2.2 Collocation
2.3 Compensation
3 Notes et références
4 Bibliographie

5
Les principaux procédés de traduction

Les procédés techniques auxquels se ramène la démarche du traducteur ont été définis et classés par J.-
P. Vinay et J. Darbelnet. Ils sont au nombre de sept : l'emprunt, le calque, la traduction littérale, la
transposition, la modulation, l'équivalence et l'adaptation.

Emprunt lexical

L'emprunt lexical consiste à utiliser en français le terme anglais:

boy-friend au lieu de « petit ami », « amoureux » (le nom)


layout au lieu de « maquette », « premier squelette » (d'un film
d'animation)
punching-ball au lieu de « ballon de frappe » (au propre), « tête de turc » (au figuré)
la City, au lieu de « la Cité » (de Londres)
le British Museum, au lieu de « Musée britannique »
le Golden Gate Bridge, au lieu de « Pont de la porte d'or »
Pour certains auteurs, toutefois, l'emprunt n'est que rarement un procédé de traduction à proprement parler car
il se trouve généralement intégré au lexique.

Calque

Le calque est l'emprunt d'un syntagme étranger avec traduction littérale de ses éléments:

week-end traduit par « fin de semaine »,


skyscraper traduit par « gratte-ciel »,
honeymoon traduit par « lune de miel ».
Comme l'emprunt, et pour les mêmes raisons, le calque n'est pas considéré par certains auteurs comme un
véritable procédé de traduction. littérale de ses élément:

week-end traduit par « fin de semaine »,


skyscraper traduit par « gratte-ciel »,
honeymoon traduit par « lune de miel ».
Comme l'emprunt, et pour les mêmes raisons, le calque n'est pas considéré par certains auteurs comme un
véritable procédé de traduction.

6
Traduction littérale

La traduction littérale désigne une traduction mot-à mot à mot aboutissant à un texte à la fois correct
et idiomatique :

What time is it? ⇒ « Quelle heure est-il ? »


Facts are stubborn ⇒ « Les faits sont têtus »
Elle n'est acceptable que si la langue cible garde la même syntaxe, le même sens et le même style que la langue
source :

He had always dreamed of going to Ireland ⇒ « Il avait toujours


rêvé d'aller en Irlande »
Transposition

Cas général

La transposition consiste à changer la catégorie grammaticale d'un mot ou d'un groupe de mots sans changer
le sens du message.

Verbe ⇒ substantif
what economists do ⇒ « la conduite des économistes »
Substantif ⇒ verbe
the assumption is that ⇒ « on suppose que »
Verbe ⇒ préposition
the British Premier thinks that ⇒ « selon le Premier ministre
britannique »
Participe passé ⇒ substantif
improved tax collection ⇒ « l' amélioration du recouvrement de l'impôt »

Adjectif ⇒ substantif
the speculative property boom ⇒ « la flambée de spéculation
immobilière »
Adjectif ⇒ adverbe
have generated sufficient interest ⇒ « ont suscité suffisamment
d'intérêt »
Préposition ⇒ participe passé

7
patients over the age of 40 ⇒ les malades ayant dépassé l'âge
de 40 ans
Verbe ⇒ expression adverbiale
he strode into the house ⇒ « il entra à grands pas dans la
maison »
Adverbe ⇒ verbe
He nearly got arrested ⇒ « il faillit se faire arrêter »
Préposition ⇒ relative
the people around him ⇒ « les gens qui l'entourent »
Cas particulier : le chassé-croisé

Le chassécroisé est une double transposition mettant en jeu à la fois un changement de catégorie grammatical
e et une permutation syntaxique des éléments formant sens.

Dans l'expression du mouvement ou de l'évolution :

he groped his way across the room : « il traversa la pièce à tâtons »


(verbe anglais groped ⇒ nom français « tâtons », préposition
anglaise across ⇒ verbe français « traversa »)
his mother nursed him back to health : « par ses soins, sa mère lui fit
recouvrer la santé » (verbe anglais nursed ⇒ complément de
moyen français « par ses soins », locution prépositive back to ⇒
groupe verbal « fit recouvrer »)
Avec un verbe à postposition (ou phrasal verb en anglais) :

to hit back ⇒ « rendre les coups » (to hit ⇒ les coups, back ⇒
rendre)
they chopped the tree down ⇒ « ils abattirent l'arbre à coups de hache » (chopped ⇒ « à coups de hache », do
wn ⇒
« abattirent »)

Avec une structure de type résultatif :

to work oneself to death ⇒ « se tuer à la tâche » (to work oneself ⇒


« à la tâche », to death ⇒ « se tuer »)
he kicked the door shut ⇒ « il ferma la porte d'un coup de pied »
(kicked ⇒ « d'un coup de pied », le participe passé adjectivé shut
⇒ « ferma »)

8
Cas particulier : l'étoffement

L'étoffement (ou amplification) est un type de transposition consistant à ajouter un syntagme nominal ou
verbal pour traduire une préposition, un pronom ou un adverbe interrogatif. Ainsi, les
prépositions françaises ont besoin d'être étoffées par l'adjonction d'un participe passé ou par un nom, alors
que les propositions anglaises se suffisent à elles-mêmes :

according to a report in European Policy Analyst ⇒ « selon un


rapport publié dans le European Policy Analyst »
To Exits (sur un panneau) ⇒ « Accès aux sorties »
a campaign by Redmond, Washington-based Microsoft ⇒ « une
campagne orchestrée par Microsoft, société ayant son siège
social à Redmond, dans l'État de Washington »
the charge against him ⇒ « l'accusation portée contre lui »
You can reach his room through the study ⇒ « On peut atteindre sa
chambre en passant par le bureau »
Trips from Dover ⇒ « Excursions au départ de Douvres »
Le procédé inverse a pour nom dépouillement : il se rencontre surtout en allant du français à l'anglais.

war's wrenching effects on ordinary lives ⇒ « les effets dévastateurs


de la guerre sur le commun des mortels »
John Major has promised there will be no hiding place from the
challenge of competition ⇒ « John Major a assuré que « le défi
de la concurrence frappera partout »
trade buyers have been as rare as hen's teeth ⇒ « la clientèle des
marchands s'est faite aussi rare que le merle blanc »
Who knows? You may be right ⇒ « Qui sait? Tu n'as peut-être pas
tort »

Modulation

La modulation consiste à changer le point de vue, l'éclairage, soit pour contourner une difficulté de
traduction, soit pour faire apparaître une façon de voir les choses, propre aux locuteurs de la langue
d'arrivée:
La modulation de syntaxe consiste à changer l'ordre des mots pour rendre la phrase plus fluide :

By 2003, according to the latest EITO report, 17% of all sales will
9
Les principaux procédés de traduction

Les procédés techniques auxquels se ramène la démarche du traducteur ont été définis et classés par J.-
P. Vinay et J. Darbelnet. Ils sont au nombre de sept : l'emprunt, le calque, la traduction littérale, la
transposition, la modulation, l'équivalence et l'adaptation.

Emprunt lexical

L'emprunt lexical consiste à utiliser en français le terme anglais:

boy-friend au lieu de « petit ami », « amoureux » (le nom)


layout au lieu de « maquette », « premier squelette » (d'un film
d'animation)
punching-ball au lieu de « ballon de frappe » (au propre), « tête de turc » (au figuré)
la City, au lieu de « la Cité » (de Londres)
le British Museum, au lieu de « Musée britannique »
le Golden Gate Bridge, au lieu de « Pont de la porte d'or »
Pour certains auteurs, toutefois, l'emprunt n'est que rarement un procédé de traduction à proprement parler car
il se trouve généralement intégré au lexique.

Calque

Le calque est l'emprunt d'un syntagme étranger avec traduction littérale de ses éléments:

week-end traduit par « fin de semaine »,


skyscraper traduit par « gratte-ciel »,
honeymoon traduit par « lune de miel ».
Comme l'emprunt, et pour les mêmes raisons, le calque n'est pas considéré par certains auteurs comme un
véritable procédé de traduction. littérale de ses élément:

week-end traduit par « fin de semaine »,


skyscraper traduit par « gratte-ciel »,
honeymoon traduit par « lune de miel ».
Comme l'emprunt, et pour les mêmes raisons, le calque n'est pas considéré par certains auteurs comme un
véritable procédé de traduction.

6
(cubic centimeters) of brandy ⇒ « mélanger une cuillerée à café
de beurre blanc aux truffes et 15 millilitres d'eau de vie »
L'adaptation porte ici sur teaspoon(ful), qui devient « cuillerée à
café », et cubic centimeters, qui devient « millilitres ».
Autre exemple :

« bread and butter pudding » ⇒ gâteau de riz au caramel


J.-
P. Vinay et J. Darbelnet qualifient ce procédé de « limite extrême de la traduction ». Pour Hélène Chuquet e
t Michel Paillard, l'adaptation paraît difficile à isoler en tant que procédé de traduction
car faisant entrer en jeu des facteurs socio-culturels et subjectifs autant que linguistiques.

Autres procédés

Divers auteurs (Michel Ballard, Hélène Chuquet et Michel Paillard), font état d'autres procédés que ceux re
censés et définis par Vinay et Darbelnet. Il s'agit principalement de l'explicitation, la collocation et
la compensation.

Explicitation

L'explicitation consiste à introduire dans la langue d'arrivée des précisions qui restent implicites dans la
langue de départ, mais qui se dégagent du contexte ou de la situation:

workers stay in jobs they hate for fear that a preexisting medical
condition will make them ineligible for coverage elsewhere ⇒
« les employés gardent un emploi qu'ils détestent de peur que leur passé médical ne les empêche d'être couvert
s dans une autre entreprise » Le procédé inverse est l' allègement, qui consiste à retirer un ou
plusieurs termes inutiles :

whatever he does next, Neil Kinnock will do it in the best interest of


his people ⇒ « quoi qu'il fasse, Neil Kinnock le fera dans
l'intérêt supérieur de ses concitoyens » (Le futur simple suffit à
« traduire » next : ensuite.).

Collocation

La collocation consiste à utiliser une suite de termes souvent employés ensemble en français pour traduire un
e expression similaire en anglais:
11
I should have married you all the same if I had known that you would win only reputation (G. Gissing) ⇒ «
je t'aurais épousé malgré tout si j'avais su que tu réussirais seulement à te faire un
nom »
La coloration, sous catégorie de la collocation, consiste à traduire un terme anglais qui paraîtrait trop
simple en français par un terme plus habituel ou précis :

The director said ⇒ « Le directeur déclara »


Compensation
La compensation consiste à abandonner une connotation, une allusion, un niveau de langue ou un trait d'hum
our dans une partie du texte pour le reporter dans une autre, afin de conserver la tonalité globale d'origine.

Exemple:

"They don't want me in any capacity. Army, Navy, Air Force, Foreign Office, one and all say the same th
ing - I'm too old. I may be required later." (Agatha Christie, N or M?, 1941, Fontane books, 1962,
pp. 5-6) ⇒ - Ils ne veulent de moi nulle part. L'armée de terre, l'air, la marine, les Affaires étrangères,
partout c'est la même réponse : j'ai dépassé la limite d'âge : on fera – peut-être ? – appel à moi plus tard ...
Deux compensations s'opèrent d'un point à l'autre du texte. On a des expressions de niveau de langue plus sout
enu car plus techniques tantôt en anglais, tantôt en français : in any capacity (plus soutenu) ⇒
nulle part (moins soutenu) — I'm too old (moins soutenu) ⇒ j'ai dépassé la limite d'âge (plus soutenu).

Notes et références

↑ L'exercice en sens inverse a pour nom « thème ».


↑ Cf. Michel Ballard, La traduction de l'anglais au français, Nathan, 1987, p.
11 (Traduction et enseignement).
↑ J.-P. Vinay et J. Darbelnet (Stylistique comparée du français et de l'anglais,
Paris, Didier, 1958) définissent l'emprunt comme « mot qu'une langue
emprunte à une autre sans le traduire ».
↑ Hélène Chuquet, Michel Paillard, Approche linguistique des problèmes de
traduction anglais <-> français, Ophrys,1989, p. 10.
↑ J.-P. Vinay et J. Darbelnet, op. cit., p. 6.
↑ Hélène Chuquet et Michel Paillard, op. cit., p. 10.
↑ J.-P. Vinay e J. Darbelnet, op. cit., pp. 48-50.
↑ J.-P. Vinay et J. Darbelnet, op. cit., p. 50.
↑ Hélène Chuquet et Michel Paillard, op. cit., pp. 14-17. Vinay et Darbelnet
n'isolent pas l'étoffement comme sous-type de la transposition.
↑ J.-P. Vinay et J. Darbelnet, op. cit., p. 51.
↑ J.-P. Vinay et J. Darbelnet, op. cit., pp. 8-9 et p. 52.
↑ J.-P. Vinay et J. Darbelnet, op. cit., p. 52.
12
↑ J.-P. Vinay et J. Darbelnet, op. cit., pp. 52-54.
↑ Hélène Chuquet et Michel Paillard, op. cit., p. 10.
↑ J.-P. Vinay et J. Darbelnet, op. cit., p. 9.
↑ Michel Ballard, dans La traduction de l'anglais au français, Nathan, 1987,
pp. 58-59, en donne la définition suivante : « On appelle collocations les
relations privilégiées d'ordre sémantique que des mots appartenant à des
catégories grammaticales différentes entretiennent entre eux ».
↑ Tiré de Hélène Chuquet, Michel Paillard, op. cit., pp. 217 et 286-287.

Bibliographie

J.-P. Vinay et J. Darbelnet, Stylistique comparée du français et de


l'anglais, Didier, Paris, 1967.
Michel Ballard, La traduction de l'anglais au français, Nathan,
1988.
Hélène Chuquet, Michel Paillard, Approche linguistique des
problèmes de traduction anglais <-> français, édition révisée,
Ophrys, 1989.
Jean-Max Thomson, From & Into English. An introduction to
translating from & into English, Dunod, 1993.
<img
src="//fr.wikibooks.org/w/index.php?title=Sp%C3%A9cial:CentralAu
toLogin/start&amp;type=1x1&amp;from=frwikibooks" alt="" title=""
width="1" height="1" style="border: none; position: absolute;" />
Récupérée de «
http://fr.wikibooks.org/w/index.php?title=Procédés_de_traduction_de
_l%27anglais_en_français&oldid=423083 »

13
Cas particulier : l'étoffement

L'étoffement (ou amplification) est un type de transposition consistant à ajouter un syntagme nominal ou
verbal pour traduire une préposition, un pronom ou un adverbe interrogatif. Ainsi, les
prépositions françaises ont besoin d'être étoffées par l'adjonction d'un participe passé ou par un nom, alors
que les propositions anglaises se suffisent à elles-mêmes :

according to a report in European Policy Analyst ⇒ « selon un


rapport publié dans le European Policy Analyst »
To Exits (sur un panneau) ⇒ « Accès aux sorties »
a campaign by Redmond, Washington-based Microsoft ⇒ « une
campagne orchestrée par Microsoft, société ayant son siège
social à Redmond, dans l'État de Washington »
the charge against him ⇒ « l'accusation portée contre lui »
You can reach his room through the study ⇒ « On peut atteindre sa
chambre en passant par le bureau »
Trips from Dover ⇒ « Excursions au départ de Douvres »
Le procédé inverse a pour nom dépouillement : il se rencontre surtout en allant du français à l'anglais.

war's wrenching effects on ordinary lives ⇒ « les effets dévastateurs


de la guerre sur le commun des mortels »
John Major has promised there will be no hiding place from the
challenge of competition ⇒ « John Major a assuré que « le défi
de la concurrence frappera partout »
trade buyers have been as rare as hen's teeth ⇒ « la clientèle des
marchands s'est faite aussi rare que le merle blanc »
Who knows? You may be right ⇒ « Qui sait? Tu n'as peut-être pas
tort »

Modulation

La modulation consiste à changer le point de vue, l'éclairage, soit pour contourner une difficulté de
traduction, soit pour faire apparaître une façon de voir les choses, propre aux locuteurs de la langue
d'arrivée:
La modulation de syntaxe consiste à changer l'ordre des mots pour rendre la phrase plus fluide :

By 2003, according to the latest EITO report, 17% of all sales will
9
supérieure à 15 % sont également très corrélés mais avec des nombres de trous faibles.
Ainsi, les sols sableux, à faible humidité et avec un taux de calcaire total plus élevé seraient
favorables à la construction de terriers par M. shawii, d’où un taux de pullulation plus
élevé. Cette étude confirme pour la première fois en Algérie et en milieu cultivé, la nette
préférence de M. shawii pour les sols à texture limono-sablonneuse bien pourvus en
calcaire total et à faible humidité. Il n’y a pas de relation nette entre le taux de matière
organique du sol et le degré de pullulation. Par contre, il reste à tester le rôle de
l’irrigation des sols et suivre le cycle démographique pour comprendre les pullulations de
cette espèce. Ces résultats confirment cependant plusieurs travaux récents concernant
l’importance du sol comme facteur explicatif de certaines pullulations de rongeurs
creuseurs de terriers.
Exemple 2.

Microbiology is an area of applied sciences that focuses on micro-organisms and the


activities that characterize them. More specifically, microbiology is devoted to the
identification and characterization of microorganisms; to the study of their origin and
evolution; to define their characteristics, the products of their activities and their needs; and
to understand the relationships between them and their natural or artificial environment.

Microorganisms belonging to three kingdoms with eukaryotic or prokaryotic cell


structure, or which is acaryote, characterized by unicellularity, microscopic or
ultramicroscopic size, metabolic and reproductive potential, omnipresence and abundance1
. The microorganisms are divided into five groups1: algae, protozoa, fungi, bacteria and
viruses. Bacteria are classified as moners. Unicellular algae are prokaryotic and eukaryotic
protists. Unicellular fungi, lichens and protozoa are eukaryotic protists. Viruses are
acaryotes (either without cellular organization).
We are also talking now about "molecular microbiology", in the field of biotechnology
in particular.
La microbiologie est un domaine des sciences appliquées qui a pour objet les micro-
organismes et les activités qui les caractérisent. Plus spécifiquement, la microbiologie se
consacre à l'identification et à la caractérisation des micro-organismes ; à l'étude de leur
origine et de leur évolution ; à définir leurs caractéristiques, les produits de leurs activités et

15
leurs besoins ; et à comprendre les relations qu’ils entretiennent entre eux et avec leur
milieu naturel ou artificiel.
Les micro-organismes appartenant à trois règnes présentant une structure cellulaire
eucaryote ou procaryote, ou qui est acaryote, et qui est caractérisé par l'unicellularité, une
taille microscopique ou ultramicroscopique, un potentiel métabolique et de reproduction,
l'omniprésence et l'abondance. Les micro-organismes sont répartis en cinq groupes : les
algues, les protozoaires, les mycètes, les bactéries et les virus. Les bactéries sont classées
parmi les monères. Les algues unicellulaires font partie des protistes procaryotes et
eucaryotes. Les champignons unicellulaires, les lichens et les protozoaires sont des protistes
eucaryotes. Les virus sont des acaryotes (soit sans organisation cellulaire).
On parle aussi maintenant de « microbiologie moléculaire », dans le domaine des
biotechnologies notamment.
Le sous-titrage : une pratique à la marge de la traduction
Louise A. DUMAS

École Normale Supérieure / Université Paris-Sorbonne


louise.dumas@ens.fr

Résumé en français

Le sous-titre interlinguistique est un objet difficile à appréhender théoriquement.

S’il permet d’aller d’une langue à une autre, il implique aussi un passage de l’écoute à la lectu
re et du cinéma à l’écriture. Le caractère interlinguistique est souvent mis en avant pour amener
à considérer le soustitrage commeune traduction. Sa complexité médiologique suggère toutefo
is qu’il est plus qu’une traduction. En même temps, les fortes contraintes (exigence de briè
veté, de lisibilité, de cohérence avec l’image cinématographique) auxquelles il est soumis fo
nt qu’il est moins qu’une traduction moins exact,moins long, moins « équivalent » au texte

original.Le présent travail se propose de réfléchir de manière théorique aux rapports entre
sous-titrage et traduction. Pour ce faire, nous confronterons le sous titrage aux concepts
fondamentaux de la traductologie. Premièrement, le passage de l’oral à l’écrit opéré titreur

dans les sous-titres est intimement lié à la distinction traductologique entre traduction et

interprétariat. Pour pouvoir condenser les dialogues, résumer leur contenu, le sous- est amené à
les interpréter, ce qui permet de souligner l’étroite parenté entre traduction, interpréta
16
riat et interprétation. Deuxièmement, les fortes contraintes auxquelles sont soumis les sous-
titres invitent à s’interroger sur la notion d’équivalence qui se trouve normalement au

principe de toute traduction.

Toutes les théories traductologiques insistent sur le fait qu’une équivalence n’est jamais
parfaite et que le traducteur privilégie certains niveaux d’équivalence : en poussant à l’extrême
cette dynamique de sélection constitutive de l’équivalence, on peut considérer que les sous
-titres sont équivalents aux dialogues. En tant que cas limite, le sous titrage permet de

tester les concepts fondamentaux de la traductologie et de définir leurs limites.

Mots-clés : sous-titrage, interprétariat, traduction, traductologie

Introduction

Par essence, le soustitre appartient à la marge. Confiné dans la bordure inférieure de l’


écran pour ne pas abîmer l’image cinématographique, il cherche à se faire oublier : le specta
teur doit ne pas se souvenir qu’il a lu mais croire qu’il a compris ce qu’il a entendu.

Le soustitre remplit si bien sa fonction qu’il est longtemps passé inaperçu et n’a suscité que

tardivement l’intérêt des chercheurs. En 1988, la thèse de doctorat de Danièle MACHEFER,


Deux Aspects de la traduction au cinéma :

Soustitrage et doublage, marque une première tentative d’imposer ce thème dans lechamp de
la recherche scientifique. Elle sera suivie par l’ouvrage de Teresa TOMASZKIEWICZ

(1993), puis par un article fondateur de Henrik GOTTLIEB (1994) qui donne une première défi
nition théorique du sous-titrage. Mais c’est dans les années 2000 que le sous-titrage conquiert

une certaine légitimité en tant qu’objet de recherche scientifique, avec notamment l’article d’
Yves GAMBIER (2004), puis des travaux linguistiques de plus en plus nombreux. Le coll
oque « Le sous-titrage de films – affirme l’ambition d’aborder le sous-titrage dans une

perspective interdisciplinaire. Se situant à la croisée de la traductologie, de la pragmati


que, de la linguistique cognitive, mais aussi de l’esthétique, de la médiologie et de ré
flexions sur l’économie du cinéma.

le soustitrage est aussi en marge de chacun de ces domaines. Par conséquent, il est difficile de
le saisir à l’aide des outils théoriques employés dans ces disciplines.

17
I should have married you all the same if I had known that you would win only reputation (G. Gissing) ⇒ «
je t'aurais épousé malgré tout si j'avais su que tu réussirais seulement à te faire un
nom »
La coloration, sous catégorie de la collocation, consiste à traduire un terme anglais qui paraîtrait trop
simple en français par un terme plus habituel ou précis :

The director said ⇒ « Le directeur déclara »


Compensation
La compensation consiste à abandonner une connotation, une allusion, un niveau de langue ou un trait d'hum
our dans une partie du texte pour le reporter dans une autre, afin de conserver la tonalité globale d'origine.

Exemple:

"They don't want me in any capacity. Army, Navy, Air Force, Foreign Office, one and all say the same th
ing - I'm too old. I may be required later." (Agatha Christie, N or M?, 1941, Fontane books, 1962,
pp. 5-6) ⇒ - Ils ne veulent de moi nulle part. L'armée de terre, l'air, la marine, les Affaires étrangères,
partout c'est la même réponse : j'ai dépassé la limite d'âge : on fera – peut-être ? – appel à moi plus tard ...
Deux compensations s'opèrent d'un point à l'autre du texte. On a des expressions de niveau de langue plus sout
enu car plus techniques tantôt en anglais, tantôt en français : in any capacity (plus soutenu) ⇒
nulle part (moins soutenu) — I'm too old (moins soutenu) ⇒ j'ai dépassé la limite d'âge (plus soutenu).

Notes et références

↑ L'exercice en sens inverse a pour nom « thème ».


↑ Cf. Michel Ballard, La traduction de l'anglais au français, Nathan, 1987, p.
11 (Traduction et enseignement).
↑ J.-P. Vinay et J. Darbelnet (Stylistique comparée du français et de l'anglais,
Paris, Didier, 1958) définissent l'emprunt comme « mot qu'une langue
emprunte à une autre sans le traduire ».
↑ Hélène Chuquet, Michel Paillard, Approche linguistique des problèmes de
traduction anglais <-> français, Ophrys,1989, p. 10.
↑ J.-P. Vinay et J. Darbelnet, op. cit., p. 6.
↑ Hélène Chuquet et Michel Paillard, op. cit., p. 10.
↑ J.-P. Vinay e J. Darbelnet, op. cit., pp. 48-50.
↑ J.-P. Vinay et J. Darbelnet, op. cit., p. 50.
↑ Hélène Chuquet et Michel Paillard, op. cit., pp. 14-17. Vinay et Darbelnet
n'isolent pas l'étoffement comme sous-type de la transposition.
↑ J.-P. Vinay et J. Darbelnet, op. cit., p. 51.
↑ J.-P. Vinay et J. Darbelnet, op. cit., pp. 8-9 et p. 52.
↑ J.-P. Vinay et J. Darbelnet, op. cit., p. 52.
12
Le sous-titrage, qui fait passer de l’oral à l’écrit, n’appartient à aucune des deux
catégories et remet donc en question cette distinction traditionnelle. D’ailleurs, parmi

les auteurs précédemment cités, les deux derniers prennent leurs distances avec la dis -
tinction fondée sur le caractère écrit ou oral des textes mis en jeu. En effet, la citation

de KOLLER est extraite de la première édition de son livre Einführung in die


Übersetzungswissenschaft, parue en 1972, et ce passage a été supprimé de la huitième

édition de 2011. Quant à GOTTLIEB, il ne reprend cette distinction que pour mieux sou-
ligner le caractère spécial du sous-titrage interlinguistique pour lequel il crée le

concept de « traduction diagonale » :

(d’après GOTTLIEB, 1994: 104).

L’idée de « diagonale » montre combien le sous-titrage transgresse les cadres de pen-


sée traditionnels. Il s’agit d’un processus original qui semble résister à la catégorisation.

I.2 L’École de Leipzig et le concept de Translation

I.2.1 Définition

Les linguistes de l’École de Leipzig (Otto KADE, Albrecht NEUBERT, Gert


JÄGER, Gerd WOTJAK) fondent, entre 1964 et 1988, une science de la traduction. De-

puis, la traductologie est une discipline à part entière au sein de la linguistique. L’École

, sous lequel sont regroupés traduction et interprétariat, et les deux hyponymes sont définis

de la manière suivante :

19
Par cette définition, les linguistes de Leipzig rompent avec la tradition évoquée sous
I.1 ; la distinction entre traduction et interprétariat n’est plus fondée sur le caractère

oral ou écrit des textes mis en jeu.

Dès lors qu’on retient les critères de corrigibilité et de contrôlabilité pour définir
la traduction, il est intéressant de se rappeler que « traduction » a signifié en ancien

français « reproche », « action d’exposer au mépris » (cf. II.1). Si une traduction est
contrôlable et corrigible, cela signifie qu’elle est exposée, sinon au « mépris », du

moins à la critique. L’étymologie semble prédestiner la traduction à être définie par


son caractère contestable, qu’on peut sans cesse remettre en question. Certes, cette

connotation s’est estompée en français moderne, mais elle continue à transparaître


dans des expressions comme « traduire quelqu’un en justice ». Le terme de translation,

synonyme de traduction en ancien français, est exempt de cette connotation. Ayant un


sens physique et géométrique, il évoque – ne serait-ce que visuellement – la perméabi-

lité d’une langue à l’autre, la possibilité d’un passage. C’est sans doute la raison pour
laquelle il a pu devenir, dans la pensée de l’École de Leipzig, l’hyperonyme sous le -

quel on regroupe traduction et interprétariat.

I.2.2 Contrôlabilité

Plus que tout autre type de translation – retenons pour le moment ce terme – le
sous-titrage remplit le critère de contrôlabilité. En effet, le sous-titre n’existe par défi-

nition qu’en présence de l’original. L’un et l’autre coexistent dans un même mouve-
ment d’appréhension de l’œuvre.

Parce qu’un contrôle et un jugement permanents peuvent être exercés (au moins poten -
tiellement) sur le sous-titrage, il relève de la traduction au sens de KADE.

I.2.3 Corrigibilité

En revanche, il est beaucoup plus difficile de conclure en ce qui concerne le


deuxième critère de KADE, la corrigibilité. Si le sous-titrage, en tant que « traduction à

20
découvert », offre la possibilité d’un contrôle permanent, il ne semble pas remplir le
critère de corrigibilité. Il a un caractère définitif. Les modalités techniques de son éla-

boration ne rendent pas facile la correction. Pour la grande distribution, le sous-titrage


reste une étape tout à fait secondaire, qu’il convient d’expédier le plus rapidement pos -

sible et à moindres frais. En ce sens, il relèverait davantage de l’interprétariat selon


KADE que de la traduction. Helene REID, venue parler de son métier de sous-titreuse au

Congrès Mondial de la Fédération Internationale des Traducteurs, arrive


d’ailleurs à la même conclusion :

Certes, l’analyse de REID, parue en 1977, est quelque peu datée. L’avènement
du numérique devrait changer la donne en ce qui concerne ce critère de corrigibilité.

En effet, le support digital libère le sous-titre de son caractère indélébile. Désormais, le

. De plus, l’arrivée des DVD sur le marché a favorisé, ces dix dernières années, le re-sous-
titrage de classiques du cinéma pour la commercialisation d’une édition digitale. Mais,

si la révolution numérique ouvre des possibilités en matière de corrigibilité, elle apporte

aussi son lot de contraintes. En particulier, le partage illégal de vidéos sur Internet

provoque un phénomène nouveau : le « fansubbing » ou sous-titrage amateur effectué

par des fans qui traduisent bénévolement leur série préférée. Les laboratoires de sous-
titrage, pour faire face à cette concurrence déloyale, font peser des contraintes de plus en
plus fortes sur leurs employés qui doivent travailler en des temps record. De plus, les

studios de production, précisément par peur du piratage, envoient les épisodes au dernier

. Or, pour KADE, la cause de la non-corrigibilité est avant tout le manque de temps. Autre-

ment dit, l’ère numérique – qui est aussi l’ère de la célérité voire de l’immédiateté –
fait émerger des contraintes temporelles qui, plus que jamais, rapprochent le sous-ti-

trage de l’interprétariat. Contrôlable mais peu corrigible, le sous-titrage échappe à la


catégorisation de KADE.

I.3 Traduction, interprétation et adaptation

I.3.1 Interpréter pour traduire

21
Marginal, original, « diagonal », le sous-titrage brouille les frontières entre tra-
duction et interprétariat. Devrait-on même dire entre traduction et interprétation ? Car

le terme d’interprète est polysémique :

L’école française de traductologie, représentée notamment par Danica


SELESKOVITCH et Marianne LEDERER, propose une « théorie interprétative de la tra-

duction » fondée sur la parenté entre interprétariat et interprétation. Là où l’École de


Leipzig compare traduction et interprétariat dans un un système d’opposition binaire,

SELESKOVITCH & LEDERER expliquent le processus de la traduction à partir de celui de


l’interprétariat. Un interprète capte le sens global de l’énoncé source pour le rendre

dans la langue cible. Ce processus comprend trois étapes : Compréhension – Déverba-


lisation – Réexpression. Le traducteur doit procéder comme l’interprète et se libérer de

l’original. Il faut saisir le sens global, c’est-à-dire interpréter, avant de pouvoir propo-
ser une réexpression.

C’est seulement dans la troisième phase que la traduction se distingue de l’inter-


prétariat. Alors que l’interprète privilégie la vélocité lors de la réexpression, le traduc -

teur peut prendre plus de temps. Dans la traduction, la phase de réexpression est plus
travaillée tandis que l’interprète, pris par la spontanéité et le flux de l’oral, rend

compte de ce qui vient d’être dit tout en écoutant ce qui est en train de se dire. Il doit
saisir la teneur d’un discours parfois avant même que celui-ci ne soit achevé. Le sous-

titreur, qui fait face à une double contrainte, à la fois temporelle et spatiale, qui doit dé -

I.3.2 Adaptation

Dans un film sous-titré, un dernier sous-titre apparaît généralement à la fin du


générique : « Adaptation : … ». Suit dans le meilleur des cas le nom du traducteur, si-

non simplement le nom de la société de sous-titrage. Ce recours à l’idée d’adaptation


prouve bien que, au-delà de toute théorie traductologique, il n’est pas naturel de dire

que le sous-titrage est une traduction.

22
Toutefois, le terme d’adaptation, usuel à la fin des génériques, n’est pas tout à
fait exact non plus. En effet, l’adaptation est aussi un concept très précis de la traducto-

logie. Il ne s’agit pas d’une sorte de translation (comme la traduction ou l’interpréta -


riat) mais d’un procédé de traduction. L’adaptation consiste à substituer une réalité

culturelle à une autre lorsque le récepteur en langue cible risque de ne pas reconnaître
la référence typique de la culture source. Cette référence culturelle peut être le nom

d’une marque, d’un politicien, d’un artiste, d’une chaîne de magasins, etc., à forte
connotation culturelle ou sociologique – connotation qui sera généralement très bien

perçue chez les récepteurs de la culture source, mais qui n’est pas internationale.
Comme tout autre type de traduction, le sous-titrage peut avoir recours à une

stratégie d’adaptation. Cependant, si l’on s’en tient à la manière dont la traductologie


définit ce terme, il est abusif de dire qu’un sous-titrage, dans son entier, est une adapta-

tion. GAMBIER (2004: 5) propose le néologisme de tradaptation – un mot-valise qui


montre bien l’originalité du sous-titrage. Ni traduction ni interprétariat, ni exégèse ni

adaptation, il met le traductologue face à une aporie théorique.

II. Sous-titrage et critère d’équivalence

Examinons à présent comment se comporte le sous-titrage face à une deuxième


catégorie fondamentale de la traductologie : l’équivalence.

II.1 Traduction : une définition

Traduction en anc. franç. « reproche, châtiment » XIII s. jusqu’au XVI s., par
empr. au lat. traductio; dér. sav. de traduire, d’après le lat. traductio « action de

faire passer d’un point à un autre », « répétition d’un mot », « action d’exposer au
mépris », dér. du supin de traducere, en lat. class. « faire passer en justice, en juge-

ment ». Le mot est d’abord en concurrence avec translation. •


a) • 1540• Action, manière de traduire.

b) 1540• Texte ou ouvrage donnant dans une autre langue l’équivalent du texte
original traduit. (d’après REY, 2005).

23
Traduire,Faire que ce qui était énoncé dans une langue le soit dans une autre, en tendant
à l’équivalence sémantique et expressive des deux énoncés.

Les définitions du dictionnaire font appel à la notion d’équivalence : une traduc-


tion doit donner « dans une autre langue l’équivalent du texte original traduit ». Avant

d’avoir une signification scientifique en traductologie, l’équivalence a donc une signi-


fication commune.

24

Vous aimerez peut-être aussi