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Table des matières

Section 1 : L’ère industrielle........................................................................................................................3


Avant la révolution industrielle :..............................................................................................................3
1. La première et la deuxième révolution industrielle :...................................................................5
1.1. Date et appellation :.............................................................................................................5
1.2. Schéma simplifié de la révolution industrielle :..............................................................6
1.3. Economie................................................................................................................................7
1.4. Socio-démographique..........................................................................................................8
1.5. Technologique.......................................................................................................................8
1.6. L’Homme durant les révolutions.......................................................................................9
2. La 3ème révolution industrielle :.................................................................................................10
2.1. Date et appellation :...........................................................................................................10
2.2. Economie :............................................................................................................................10
2.3. Socio-démographique :......................................................................................................11
2.4. Technologique :...................................................................................................................11
3. La 4ème révolution industrielle :.................................................................................................12
3.1. Définition :...........................................................................................................................12
3.2. Industrie 4.0 et entreprise 4.0 :........................................................................................14
3.3. Mutation profonde (niveau systémique) :......................................................................15
BILAN :..................................................................................................................................................16
Section 2 : Des machines… Et des humains...............................................................................................18
1. Définition d’un robot :.................................................................................................................18
1.1. Différence entre un automate et un robot :....................................................................18
2. Évolution de la robotique :...........................................................................................................19
2.1. Types de robots :.................................................................................................................20
3. Intelligence artificielle et apprentissage d’une machine :..........................................................21
3.1. Évolution de l’intelligence artificielle (IA) :...................................................................21
3.2. Machine Learning :.............................................................................................................23
4. Pourquoi robotiser ?.....................................................................................................................23
4.1. Facteurs techniques :.........................................................................................................23
4.2. Facteurs humains :..............................................................................................................24
Section 3 : La progression de la robotique................................................................................................25

1
1. Spécificités de l’Homme :.............................................................................................................25
1.1. Au niveau matériel :...........................................................................................................25
1.2. Au niveau cognitif :.............................................................................................................25
1.3. Au niveau spirituel :...........................................................................................................26
1.4. Notion d’appartenance au travail :..................................................................................26
1.5. Intelligence collective :......................................................................................................27
2. Robots collaboratifs (cobots) :.....................................................................................................28
Progression des robots industriels dans le monde :...............................................................................29
BILAN :..................................................................................................................................................33
BILAN :......................................................................................................................................................34

2
Section 1 : L’ère industrielle

Avant la révolution industrielle :

Le terme « pré-industrie » s’applique à une partie du Moyen Âge jusqu’au début du


monde contemporain (Entre 1490 et 1750).

Il n’existait pas d’usine à proprement


parlé. En effet, la production était Figure 1 - Machinism by agricultural revolution (1881)
majoritairement artisanale, grâce à la
force des animaux et des humains, et
la population surtout présente dans le
secteur agricole.

Le recours à la force de l'eau se


limite aux régions et aux saisons
favorables. L'extraction des métaux
se fait à partir de petites mines peu
profondes, car il y a des problèmes
de ventilation et d'évacuation des eaux infiltrées.

Les outils et machines disponibles sont quasiment les mêmes que dans l'Antiquité
ou le Moyen Âge. Les outils sont simples, peu coûteux, donc ne nécessitent qu'un
petit capital pour se les procurer. Par contre, le maniement de ces outils demande
une grande habileté manuelle qui n'est acquise qu'après un apprentissage plus ou
moins long.

La production d'objets est limitée ; pendant la saison du repos hivernal, les ruraux,
très majoritaires dans la population, fabriquent eux-mêmes les objets dont ils ont
besoin (tissus, outils agricoles, vaisselles, meubles...). Souvent même, les ruraux
travaillent pour des marchands urbains qui leur fournissent les matières premières
et viennent ramasser les produits finis (en particulier dans le textile). Les artisans
ne travaillent que pour la population urbaine, mais la demande est limitée, car les
urbains sont à l'époque peu nombreux et une grande partie d'entre eux ont des
moyens financiers faibles, les objets fabriqués artisanalement ont donc une
3
production limitée. Ils sont souvent coûteux, car leur vente doit assurer l'entretien
de l'artisan, de sa famille, de ses ouvriers et apprentis.

Chacune des générations, qui se sont succédé depuis la fin du XVIII siècle, a eu la
certitude d'assister à un processus d'accélération sans précédent du progrès
technique. Les historiens ont forgé, dans les années 1880, le concept de révolution
industrielle pour désigner cette rupture radicale. Après avoir été appliqué aux
réalités de la Grande-Bretagne du XVIIIe siècle, il fut, à deux reprises, rajeuni pour
rendre compte des évolutions technologiques du dernier tiers du XIX siècle,
qualifiées de « seconde révolution industrielle », puis du dernier tiers de ce siècle,
qualifiées de « troisième révolution industrielle ».

1- La première et la deuxième révolution industrielle :

1.1. Date et appellation :

La première révolution industrielle (entre 1760 et 1840), aussi appelée «


l’ère de la production mécanisée », apparaît à la suite de la révolution
agricole. Elle possède comme finalité la mécanisation des systèmes de
production grâce à l’invention de machines à moteur. Elle est suivie peu
après par la seconde révolution industrielle (entre 1880 et 1900), le
résultat de cette dernière est la productivité de masse grâce à la création
d’usines.

Les premiers pays industrialisés


4
1.2. Schéma simplifié de la révolution
industrielle :

Le schéma de la première révolution industrielle, similaire à la seconde,


explique les principales modifications qui ont amené ce développement
industriel.
5
Nous pouvons y constater que les différentes découvertes, telles que la
machine à vapeur ou encore la pompe à eau, ont permis de créer de
nouvelles machines industrielles. S’en est suivi un exode de la
population rurale en bonne santé vers les villes, causant une
augmentation de la main d’œuvre et, de surcroît, une augmentation de la
consommation. Ce facteur, ajouté au remplacement du bois par le
charbon, a permis le développement industriel des régions riches en
charbon.

1.3. Economie

L’invention de la machine à
Figure 2 Machine à vapeur à Madrid, école d'ingénieur.
vapeur en 1769 par James
WATT déclenche le
développement des
manufactures comme
l’industrie du textile, les
chemins de fer et bien
d’autres. C’est le début de la
mécanisation des machines.
La société se bouleverse et
passe du stade rural à
industriel. Les usines
doivent s’organiser, car elles
ne constituent plus de simples « entreprises familiales » mais une

6
organisation de tâches adressées à plusieurs ouvriers.
Ainsi, les secteurs économiques prennent forme. Par exemple, au
Royaume-Uni, le secteur primaire, qui concerne l’extraction de
ressources naturelles, subit une baisse de 12%, tandis que le secteur
secondaire, correspondant à la manufacture, et tertiaire, aux services,
croissent inébranlablement de respectivement 46% et 42%.

1.4. Socio-démographique
Malgré l’apparition de famines ou encore de maladies, la population
s’accroît et atteint le milliard vers 1825. L’agriculture, l’élevage, la
sédentarité, la navigation ainsi que d’autres facteurs assurent une
alimentation abondante à la société et le progrès de la médecine en réduit
la mortalité.

1.5. Technologique

Les avancées technologiques sont possibles par l’arrivée de nouvelles


sources d’énergies comme, en 1800, l’apparition de la vapeur qui se
substitue principalement aux animaux.
L’électricité arrive 40 ans plus tard peu avant l’apparition du pétrole en
1863.
Ces nouvelles énergies ont amélioré les outils existants et ont notamment
créé en 1886 le premier véhicule à essence.
Le « machinisme » et l’arrivée de nouveaux moyens de transport, comme
le transport maritime en 1807 ou le chemin de fer 30 ans après,
permettent de développer le réseau routier diminuant ainsi le temps de
déplacement et augmentant la quantité de production.

7
1.6. L’Homme durant les révolutions

1.6.1.Marxisme et machine-outil
Karl MARX a décrit la mécanisation du travail comme progrès et
obstacle pour un ouvrier. Ce développement qu’est la productivité du
travail devient illimité et la machine remplace l’humain qui manie
l’outil. Il exprime que « dès que l'instrument, sorti de la main de
l'homme, est manié par un mécanisme, la machine-outil a pris la place du
simple outil. » (Marx 1963, Capital, L.1, Pléiade, T.1, p.917).
1.6.2.Changements dans les mentalités
L’industrialisation a permis à l’humain de créer une société urbaine.
L’exode rural s’intensifie à mesure que les gains en productivité dans les
entreprises et la concurrence sur les marchés s’accroissent. C’est ainsi
que l’humain quitte le secteur agricole pour se rendre là où la demande
est forte et la pénurie de main d’œuvre existante : l’usine.
Selon David LANDES dans le livre « richesse et pauvreté des nations »,
ces changements de mentalités sont liés à trois piliers :
• La substitution de l’humain avec l’arrivée des machines ;
• La production d’énergie par les machines ;
• L’utilisation de nouvelles matières premières.

2- La 3ème révolution industrielle :

2.1. Date et appellation :

La troisième révolution industrielle (entre 1960 et 2000) est marquée par


des tournants dans l’économie et la constatation de dépendances aux
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énergies fossiles a fait émerger des défis environnementaux. Aussi
appelée « ère numérique » ou « ère informatique », la digitalisation
amène de nouvelles réflexions quant aux modèles organisationnels.

2.2. Les cinq piliers de la Troisième


Révolution industrielle :

La mise en œuvre de la
Troisième révolution industrielle
s’appuie sur cinq piliers et trois
axes transversaux. Les piliers
sont directement inspirés du
modèle de Jeremy Rifkin.

Pilier 1 : passer aux énergies renouvelables : éolien, solaire,


géothermie, hydroélectricité
Elles représentent aujourd’hui 3 à 4% de la production d’énergie de la
région, investir massivement pour parvenir à 100% en 2050 aura bien
évidemment un effet sur l’environnement mais également en termes de
création nette d’emplois : il s’agit ni plus ni moins de créer une nouvelle
filière.

Pilier 2 : développer des bâtiments producteurs d’énergie


Il faut transformer les bâtiments (maison ou usine) en mini-centrales
énergétiques (source de milliers d’emplois). En effet, si l’on s’en tient au
modèle actuel de production centralisée (ex : grandes fermes solaires…),
il n’y aura pas suffisamment d’énergie pour satisfaire tous les besoins, la
solution consiste à démultiplier les sites de production. Mais, comme « le
soleil ne brille pas toujours et le vent ne souffle pas en permanence ».
9
Pilier 3 : se doter de capacités de stockage des énergies
Les ENR étant essentiellement intermittentes, il faut être en capacité de
les stocker (notamment via l’hydrogène), ce qui implique de développer
la recherche afin d’inventer les procédés qui nous permettront ce
stockage, afin de pouvoir en disposer quand le besoin est là.

Pilier 4 : déployer l’Internet de l’énergie


De la démultiplication des sites de production d’énergie (pilier 2)
découle la nécessité de mettre en place un système de distribution
beaucoup plus complexe, parce que le nombre de producteurs tendra à
égaler celui des consommateurs : il faudra non seulement gérer les flux,
mais déployer des réseaux intelligents pour y parvenir. Ex : développer
les smart grid (réseaux électriques intelligents) avec des compteurs
intelligents pour maîtriser les consommations et optimiser la régulation.

Pilier 5 : réinventer la mobilité des personnes et des biens


Les déplacements représentent 20% de la consommation d’énergie, et
reposent essentiellement sur les combustibles fossiles. Des transports
plus propres (électrique, biogaz…), mais surtout une réorganisation en
profondeur de nos façons de faire (généralisation du recours aux
transports en commun, multimodalité, internet de la logistique, etc.),
économiseront beaucoup d’énergie tout en créant des filières nouvelles
de service, et donc d’emplois.

2.3. Economie :

Malgré plusieurs conflits meurtriers dans l’histoire mondiale, comme la

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Seconde Guerre Mondiale, l’Europe vit ensuite dans une époque appelée
« les trente glorieuses ». La production mondiale progresse rapidement
avec un rythme de 5% par année, avec un plein-emploi généralisé et un
niveau de vie qui s’améliore.

Figure 4 Assembly lines of Peugeot 104 (1970)

Le commerce mondial s’accentue avec


des traités signés entre les pays ce qui
pousse à la production de masse. Par
exemple, le secteur automobile se
développe fortement.

2.4. Socio-
démographique :

La croissance démographique entre 1946 et 1964 est rapide car elle est
sous l’impulsion d’un taux de natalité lié au baby-boom. Les
technologies de l’information et de la communication (TIC) permettent
aux utilisateurs de communiquer, stocker, transmettre et d'accéder aux
sources d'information sous toutes les formes.

2.5. Technologique :

Les moyens de transport s’améliorent toujours et l’arrivée de l’aviation


permet de développer les réseaux à l’international. L’uniformisation
médiatique, comme la télévision, le cinéma ou la radio, optimisent la
communication et libéralisent l’information en devenant les piliers de la
nouvelle société.
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Le décollage de l’informatique avec les premiers ordinateurs vers 1975
et l’arrivée d’Internet en 1990 impacte tous les citoyens ainsi que les
entreprises dans leur mode de vie. Figure 5 Automated robot

L’explosion de recherches et
d’interactions entre sciences et
techniques permettent
d’améliorer les industries. La
robotique connaît dès lors un
essor considérable comme le
prouve la figure 5.

2.6. L’homme durant la révolution :

Malgré que la croissance soit inégale entre les diverses classes sociales,
la société subit une urbanisation de la population présente dans les
grandes villes.
L’humain évolue au sein de la société et les structures dans les
entreprises laissent place à une plus grande liberté. La prise de
conscience dont l’Homme fait preuve quant à l’environnement
transforme peu à peu la consommation en autoconsommation.

3- La 4ème révolution industrielle :

3.1. Définition :

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L’industrie 4.0 c’est la révolution numérique, née au milieu du siècle

dernier. Elle se caractérise par une fusion des technologies qui gomme
les frontières entre les sphères physique, numérique et biologique.
Les changements actuels ne sont pas simplement le fruit de la Troisième
révolution industrielle, mais la conséquence d’une Quatrième révolution,
totalement différente par sa vitesse, sa portée et son impact. La vitesse à
laquelle apparaissent les innovations actuelles est sans précédent.
Comparée aux précédentes, la Quatrième révolution évolue à un rythme
exponentiel, et non plus linéaire. De plus, elle bouleverse presque tous
les secteurs d’activité, partout dans le monde. L’ampleur et l’importance
de ces changements annoncent la transformation de systèmes entiers de
production, de management et de gouvernance.
Figure 6 les principaux aspects des diverses révolutions industrielles

Des milliards de gens bénéficient de perspectives illimitées grâce aux

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appareils mobiles connectés, dont la puissance de traitement, la capacité
de stockage et l’accès au savoir sont sans précédent. Ces perspectives
sont encore démultipliées par l’émergence de technologies novatrices
dans les domaines de l’intelligence artificielle, la robotique, l'Internet des
objets, les véhicules autonomes, l’impression 3D, la nanotechnologie, la
biotechnologie, la science des matériaux, le stockage de l’énergie et
l’informatique quantique.

3.2. Les principales technologies de


l’industrie 4.0 :

Ces dernières années, un grand nombre de technologies capables de


changer la manière de produire ont émergé comme de potentielles
trouble-fêtes de l’industrie dite traditionnelle.
Les plus significatives sont les suivantes :

1- L’internet des objets :


L’Internet of Things (IoT) ou l’internet des objets se réfère à
l’interconnexion d’objets avec de l’informatique embarquée. Il
représente l’extension d’Internet à des choses et à des lieux du monde
physique. En entreprise, il y a 2 aspects de l’IoT : premièrement la
production d’objets classiques, qui seront désormais dotés
d’électronique et de capacités de communication, et deuxièmement
l’utilisation d’outils de communication, de capteurs et de machines à
l’intérieur même de l’usine et des systèmes de production.

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L’IIoT permet de rendre les usines plus intelligentes, plus efficaces du
fait que chaque maillon de la chaîne de production sera en
communication permanente pour produire plus vite et plus
efficacement.

2- L’impression 3D :
L’impression 3D ou « fabrication additive » est une méthode pour
faire un objet à partir d’un modèle 3D à travers un processus dans
lequel les couches de matériaux sont posées sous un contrôle
informatique précis.
Les premiers équipements et matériaux ont été développés dans les
années 80. Le premier usage de l’impression 3D a été pour le
prototypage car elle est assez onéreuse, trop lente et les produits
étaient pour l’instant trop fragiles pour une utilisation industrielle.
Cependant, récemment, l’utilisation industrielle d’une telle
technologie a augmenté de manière spectaculaire.

3- La réalité augmentée :
Cette technologie est une
technique qui permet de
visualiser en direct des objets
ou environnements physiques
de manière améliorée grâce à
l’utilisation d’un support
numérique, tels qu’une tablette
ou un smartphone, par exemple. La réalité augmentée peut jouer un
rôle important dans l’industrie 4.0, en particulier au cœur de la
maintenance industrielle. En effet, aujourd’hui la complexité de la
maintenance des machines a augmenté et la réalité augmentée à
travers une tablette, par exemple, peut permettre d’informer et former
de façon didactique et visuelle les opérateurs au cœur de la

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production. Le travailleur visualise en temps réel une machine qu’il
observe à travers sa tablette et la scène est « zoomée » afin de fournir
visuellement le plus d’informations pertinentes et explicatives.

4- La réalité virtuelle :
Tandis que la réalité
augmentée va agrandir le
champ visuel et le préciser,
la réalité virtuelle, quant à
elle, emmène dans une
réalité autre où le pouvoir
d’aller jusqu’à interagir
avec les éléments qui la
composent. La réalité
virtuelle n’en est qu’à ses
débuts dans l’industrie 4.0
mais il va sans dire qu’elle jouera un rôle prépondérant dans les
années à venir. Cette technologie apporte, entre autres, une nouvelle
méthodologie pour former ses équipes. Elle permettra à un opérateur
d’interagir directement avec sa machine et de s’entraîner à réagir de
manière réactive en cas de dysfonctionnement, par exemple.

5- Big Data :
Le Big Data désigne un ensemble de données si volumineux qu’il
dépasse largement les capacités de l’être humain et des outils
informatiques classiques en termes d’analyse de données. Dans
l’industrie 4.0, le Big Data joue un rôle clé dans le traitement du
volume d’information qui compose le système d’information d’une
industrie. Big Data a été créé car toutes les technologies de stockage
de données classiques sont aujourd’hui dépassées par ces volumes
assez grands. Cette technologie 4.0 a permis la naissance d’un tout
nouveau job : le Data Scientist, une personne qui créé des algorithmes

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performants afin d’extraire des données utilisables des plateformes
Big Data.

6- Le Cloud :
Le Cloud est composé de plusieurs technologies permettant d’exploiter de la
puissance de calcul et stockage des serveurs informatiques distants. Plus
précisément, au lieu de se contenter d’avoir des infrastructures informatiques en
local, le Cloud permet d’en délocaliser tout ou partie. Dans l’industrie 4.0, le
Cloud permet :
- Le traitement d’un nombre immense d’informations à moindre coût : gain
d’argent ;
- Le stockage d’un grand volume de données informatiques : gain de place ;
- La remontée de données des différents points de production en un nœud
centralisé : organisation centralisée.
Le cloud apporte une réponse aux contraintes liées au stockages, à
l’organisation décentralisée des données, ainsi qu’au traitement de données
volumineuses.

3.3. Industrie 4.0 et entreprise 4.0 :

Il existe une différence entre ces deux termes et il est important de


comprendre la nuance. L’industrie 4.0 démontre l’ampleur de la
révolution au niveau industriel, ce qui n’impacte pas que les entreprises,
mais tout le secteur.
Selon le livre « Stratégique », une industrie est « un groupe
d’organisations proposant des offres étroitement substituables », dont les
entreprises sont les acteurs de ce marché.
Les technologies émergentes, (la réalité augmentée, les véhicules
autonomes, l’impression 3D…), permettent de transformer la vision
d’une entreprise et la rendre plus numérique et virtuelle. L’industrie
17
devient finalement smart et connectée avec une corrélation au digital.
Ces technologies ne consistent pas uniquement à augmenter
l’automatisation, mais aussi à rendre les machines plus intelligentes en
faisant communiquer tous les systèmes en temps réel. Grâce à la
robotisation, l’internet des objets et l’intelligence artificielle, les
entreprises vont profondément se transformer.

3.4. Mutation profonde (niveau


systémique) :

L’industrie 4.0 va bouleverser les entreprises au niveau systémique de


l’organisation et de la communication. Elle va transformer le
management, le mode de travail des collaborateurs, les relations avec les
fournisseurs, le transport, ainsi qu’impacter l’employabilité et les
nécessités des entreprises.
La modification profonde est que l’entreprise devient de plus en plus
virtuelle. L’intégration est alors horizontale et automatisée tout le long
de la chaîne de valeur. C’est l’absence totale de hiérarchie stricte qui
laisse place à une connexion dynamique, flexible et décentralisée entre
les équipes, avec un meilleur suivi de la production et une plus grande
réactivité à la demande des clients.
Les machines et les ouvriers sont connectés à un système, mais
également interconnectés. L’informatique est omniprésente et en
intégration dans l’écosystème personnel ou professionnel.
De plus, le cyber physical system (CPS) correspond à une intégration
d’électronique, de logiciels, de capteurs, tous dotés d’une capacité
d’interactions entre eux ce qui favorise l’échange d’informations et une

18
meilleure traçabilité.
Les machines subissent de grandes modifications et deviennent
intelligentes, flexibles et autonomes.
La maintenance est alors préventive, grâce à une analyse des
mégadonnées et de l’intelligence artificielle qui détecte les signaux
faibles.
Deux effets sont importants à noter durant cette révolution : l’effet de
destruction lié à la disruption et l’automatisation des entreprises, ce qui
condamne l’humain et qui le substitue notamment par des robots, et
l’effet de capitalisation qui crée de nouveaux métiers et de nouvelles
entreprises grâce à une production nouvelle et un accroissement de biens
et de services.

BILAN :
Nous sommes à l’aube d’une révolution technologique qui va
fondamentalement changer nos relations aux autres ainsi que notre façon
de vivre et de travailler. Ces changements, dans leur importance, leur
portée et leur complexité, ne ressembleront en rien à ce que l’humanité a
pu connaître jusqu’alors.
Lors de la Première révolution industrielle, l’eau et la vapeur ont permis
de mécaniser la production. La Seconde révolution industrielle a exploité
l’énergie électrique pour créer la production de masse. La Troisième
révolution industrielle s’est appuyée sur l’électronique et les
technologies de l’information pour automatiser la production. La
Quatrième révolution industrielle en est issue : C’est la corrélation entre
une ère qui unit digitalisation, interconnexion et monde virtuel.
Chaque révolution amène un environnement plus volatil, incertain,
19
complexe et ambigu (VUCA). Néanmoins, dans les entreprises,
l’innovation est considérée comme un aspect important du succès à long
terme afin de survivre.
Les objets et les robots deviennent intelligents et toute la chaîne de
valeur est connectée à l’entreprise grâce à l’analyse de données et le
stockage de masse, formant un écosystème flexible et attractif.
Cette ère virtuelle implique des changements profonds au sein de la
société. La production et la consommation vont être totalement
transformées. L’automatisation ainsi que la numérisation sont maintenant
omniprésentes et les entreprises font de grandes transformations par le
biais de création de bases d’utilisateurs et d’importantes innovations
dans ces domaines (comme les géants du Web GAFA ou BATX).

20
Section 2 : Des machines… Et des humains

D'où vient l'intérêt du capital humain de l'Entreprise et qu'est-


ce qui différencie un humain d'un Robot ?

1- Spécificités de l’homme :

1.1. Au niveau matériel :

L’anatomie de l’humain est faite d’une structure physique appelée «


corps ». Ce dernier est constitué de nombreux systèmes, comme le
système nerveux ou le système respiratoire, et est constitué de 206 os et
de 639 muscles. Le corps à besoin de repos et de nutritions pour rester en
forme.
Le cerveau est divisé en deux hémisphères. C’est l’organe principal de «
l’intelligence » qui se développe continuellement et sans aucune limite,
sauf en cas de maladie.

1.2. Au niveau cognitif (Intelligence


émotionnelle) :

Le système cognitif est l’ensemble des processeurs mentaux en rapport


avec la connaissance au niveau cérébral. On y retrouve aussi la mémoire,
le raisonnement, l’apprentissage, les émotions ou encore la créativité
Les émotions sont un comportement physiologique et caractéristique
d’une conscience. Il existe une pléthore d’émotions, mais les deux
principales sont l’amour et la peur. De cela découle la joie, la tristesse, la
21
colère, la frustration et bien d’autres encore. Ces émotions jouent un rôle
majeur dans notre processus de décision.

1.3. Au niveau spirituel :

L’esprit est notre raison d’être et dispose d’une grande autonomie et


d’une totale liberté. Il est lié aux émotions, aux besoins, et possède
différentes qualités comme l’intelligence ou l’imagination.
Quant à l’âme, c’est notre partie « divine » qui nous anime. L’âme est la
conscience absolue, la sagesse, celle qui maintient l’énergie et le corps
en vie. Ce véhicule du monde physique permet néanmoins à l’esprit de
découvrir l’extérieur grâce aux différents sens.

1.4. Notion d’appartenance au travail :

Le sentiment d’appartenance constitue notre identité. La majorité des


évènements significatifs se compose d’échanges avec nos semblables.
L’adhésion à des groupes sociaux39 alimente notre besoin
d’appartenance et les fréquentations avec d’autres humains aides à nous
construire. Cela permet notamment de partager ses valeurs et ses
croyances. Il est donc primordial d’avoir un sentiment d’intégration au
travail.
L’Homme a besoin de reconnaissance au travail sur ce qu’il fait et
pourquoi il le fait. Cette « utilité » l’amène à chercher, à comprendre et à
contribuer pour quelque chose. Il a besoin des autres pour évoluer et
c’est la principale raison de pourquoi l’humain travaille en équipe. Le
sens du travail n’est plus celui de l’effort, mais celui de remplir une
fonction.

22
1.5. Intelligence collective :

L’être humain a besoin de travailler en équipe et de se sentir adhérer


dans une entreprise. Il existe un terme utilisé pour l’association de ces
deux points : l’intelligence collective.
La réussite d’une entreprise est la capacité que les employés ont à
collaborer ensemble. En effet, ce sont les capacités cognitives d’une
équipe résultant d’interactions et de synergie.

2- Le Robot :

Afin de comprendre au mieux le but de la robotisation et, de


ce fait, l’impact qu’à la robotique dans une entreprise, il faut
définir ce qu’est d’abord un robot dit « industriel ».

2.1. Définition et différence entre Robot et


Automate :

Le terme robot apparaît pour la première fois en 1920 dans une pièce de
théâtre tchèque de Karel CAPEK, dans un des livres de Daniel
ICHBIAH, il propose la définition suivante :

23
« Un superordinateur logé dans un corps mobile,
capable de fonder ses actions de manière
raisonnée sur ce qu’il perçoit du monde extérieur
». (ICHBIAH 2005, « Robots, genèse d’un
peuple artificiel », Figure 7 Robot Atlas humanoïde

En somme, un robot est un ordinateur capable de


se mouvoir et d’interpréter son environnement.
De nos jours, certaines entreprises possèdent des automates et d’autres
des robots. Il existe une réelle différence entre ces deux termes. Jean-
Claude HEUDIN définit : « Un automate déroule mécaniquement une
succession prédéfinie et immuable d’actions, alors que le robot est
capable d’interagir avec son environnement et de modifier son
comportement en fonction des situations qu’il rencontre. » (HEUDIN
2016, « Robot erectus », p.8)

2.2. Evolution de la robotique :

Les robots ne datent pas de ce siècle. C’est pourquoi, il est important


d’étudier la provenance et l’évolution de la robotique pour comprendre
l’avancée technologique des robots actuels.
Les créatures artificielles sont présentes bien avant 1920 et remontent
même à l’antiquité. Néanmoins, au XVIIIe siècle apparaît la première
génération d’automates comme le canard digérateur de Jacques
VAUCANSON. Tous ces automates étaient totalement mécaniques et
possédaient un système de mémoire à lecture seule.
La deuxième génération symbolise l’évolution des automates en robots
dès le début du XXe siècle. Ils sont équipés de capteurs et d’actuateurs
afin de délimiter leur environnement.
24
Unimate est le premier robot industriel créé par George DEVOL et qui a
vu le jour en 1961 dans les lignes d’assemblage de General Motors.
La troisième génération, toujours d’actualité, est celle combinant la
mécatronique. Ces robots possèdent une sorte d’intelligence artificielle
leur permettant d’évoluer dans l’environnement dans lesquels ils sont
programmés.
De grandes marques comme ABB ou FANUC créent des robots
industriels sur-mesure et programmables pour une multitude de tâches,
comme la découpe, l’emballage, la soudure ou encore la peinture.

2.3. Types de robots :


Il existe une multitude de robots dont les plus courants sont :

 Les anthropomorphiques :

Ces robots possèdent une forme rappelant la morphologie humaine. Ils


sont aussi appelés Humanoïdes.
 Les robots mobiles, volants ou nageant :

Figure 10 Curiosity Rover (NASA)


Des robots capables de se d´déplacer
dans un environnement. Ils sont
´équipés ou non de manipulateurs
suivant leur utilisation. Ils sont plutôt
utilisés à des fins d’exploration ou de
vérification sur terrain comme sur la
figure 10 avec Curiosity de la NASA.
 Les robots domestiques ou sociaux :

25
Ce type de robots est le plus commun pour un citoyen car il est en
contact direct avec les utilisateurs, comme par exemple, les robots
aspirateurs ou encore les robots cuisiniers. De même que certains robots
sont inspirés d’espèces vivantes comme les chiens.
 Les robots manipulateurs :

Ce sont les robots ancrés physiquement à leur place de travail et


généralement mis en place pour réaliser une tache précise ou répétitive.
 Les robots industriels :

Les robots industriels se distinguent souvent par un système articulé


semblable à un bras humain. Ce bras peut se déplacer, dans certains cas,
sur plusieurs axes et est muni d’un outil propre à l’opération à effectuer :
l’organe effecteur. Les applications typiques de ces robots en industrie
sont le soudage, la peinture, la manipulation, l’assemblage et
l’inspection.

2.4. L’intelligence artificielle et


apprentissage d’une machine :
Ces derniers sont deux outils importants permettant d’améliorer les
capacités de travail d’une machine.
 Évolution de l’intelligence artificielle (IA) :

L’apparition du mot « intelligence artificielle » se fait aux alentours des


années 1960 et connaît de nombreuses évolutions depuis. La première
grande modification de l’IA est en 1970 qui se constitue de réseaux
sémantiques. Puis vient une évolution où le connexionnisme se
perfectionne et où la formation d’algorithmes donne tout son sens.
L’intelligence artificielle et la robotique ont produit des agents «
26
intelligents » provoquant en nous un sentiment d’illusion d’intelligence
humaine. Dernière grande évolution, en 2010, la puissance des machines
grâce aux masses de données fait que les techniques d’apprentissages
progressent, comme la reconnaissance visuelle, la capacité à reconnaître
une langue, les assistants dans les Smartphones ou bien les publicités
ciblées sur des sites en fonction des recherches ou des habitudes de
l’utilisateur.
On peut résumer l’intelligence artificielle (IA) à un ensemble
algorithmes qui traite un ensemble d’informations ou données, relatives à
des taches, de manière semblable ou identique à celle qu’adopterait un
être humain pour prendre une décision ou résoudre un problème.
 Types d’intelligence :

Il est important de noter l’existence de deux types d’intelligence


artificielle qui font tous deux appels à des logarithmes, mais qui n’ont
pas la même utilisation.
La première est dite faible étant donné qu’elle simule des facultés
cognitives limitées comme la reconnaissance de la langue ou la conduite
automatique. Elle possède aussi une autonomie et une forte capacité à
résoudre des problèmes. Néanmoins, elle affiche l’intelligence par des
réflexions et des analyses logiques qu’un humain aurait faites.
La seconde IA est dite forte parce qu’elle est capable d’actions
intelligentes grâce à des réseaux neuronaux, mais aussi de comprendre et
d’analyser ses propres raisonnements. C’est une version similaire à
l’intelligence humaine.
L’intelligence fonctionne principalement en binaire comprenant le « vrai
» et le « faux » quelle que soit sa complexité. La mémorisation, la
reconnaissance faciale ou le raisonnement logique sont faisables pour les
robots puisqu’ils possèdent un caractère répétitif. Néanmoins, si on
27
touche au génie d’un humain, les robots sont incapables à l’heure
actuelle de les reproduire.

2.5. Machine Learning :

L’apprentissage automatique ou Le Machine Learning peut être défini


comme étant une technologie d’intelligence artificielle permettant aux
machines d’apprendre sans avoir été au préalablement programmées
spécifiquement à cet effet.
Il existe une multitude d’apprentissage pour les machines, que ce soit un
apprentissage supervisé par un humain ou non-supervisé. Ceci permet
une réelle évolution pour les robots.
L’apprentissage profond est maintenant le plus compétent de tous, car il
permet de corréler de grandes bases de données, grâce à un système
neuronale possédant de puissants algorithmes, et qui surpassent les autres
méthodes d’apprentissage. Par exemple, FaceNet de Google obtient un
taux d’identification correcte à 99.63% sur une reconnaissance faciale de
plus de 200 millions de visages.

BILAN :

Dans cette partie, nous avons conscience de ce qui rend unique


l’Homme, non seulement en entreprise, mais aussi dans la société
actuelle. La créativité ou l’intuition font que l’humain est nécessaire dans
les entreprises d’aujourd’hui, devenues complexes et agiles. Le robot
possède de nombreuses qualités similaires à l’humain, mais la notion de

28
conscience révèle que ce dernier ne sera jamais un humain.
L’angoisse envers le robot est principalement liée aux modèles mentaux
tirés de la science-fiction, ce qui crée cette peur du risque de se retrouver
attaqué par un « artefact humain » et met une distance entre les deux
types d’intelligences.

Section 3 : Collaboration homme - machine :

Dans l’imaginaire collectif, la machine intelligente remplace forcément


l’homme. Il se peut même qu’elle le combatte pour en faire une source
d’énergie ou simplement pour en débarrasser la planète. Cette idée que la
machine est l’ennemi de l’homme est tellement ancrée dans notre culture
qu’il est difficile d’imaginer un robot intelligent qui collabore avec
l’humain pour le soulager des taches pénibles, fastidieuses,
chronophages, etc. Est-ce toujours le cas ?

1. La limite des capacités du duel homme - machine :

1.1. Les domaines où la machine


surpasse l’homme :

En possédant des capacités dans des domaines précis, l’intelligence


artificielle prend définitivement le dessus sur l’homme.
 Le calcul :

Pour le moment, l’intelligence artificielle n’égale pas l’intelligence


humaine. En revanche, elle en imite la logique et le fonctionnement, et à
29
cela s’ajoutent une capacité de stockage de données et une vitesse de
traitement incomparables. L’IA prend donc l’avantage sur l’homme dans
de nombreux domaines, tels que le calcul. L’homme ne peut rivaliser
avec la capacité de calcul mental des machines.

 La mémoire :

La capacité de stockage de notre cerveau est limitée, même s’il a été


récemment prouvé, par l’institut californien Salk, que notre cerveau a des
capacités de stockage 10 fois supérieures aux précédentes estimations. Il
pourrait, en effet, stocker 1 pétaoctet de données. Cela équivaut à celle
du Web. Mais ce n’est rien à côté de ce que peut stocker l’intelligence
artificielle. À titre d’exemple, Google, Facebook, Amazon et Microsoft
stockeraient 1 200 pétaoctets de données.
 La vision :

Même si l’intelligence artificielle n’égale pas encore parfaitement


l’acuité visuelle de l’homme, elle arrive quand même à distinguer des
objets et des visages sur une image grâce à des capteurs et des caméras.
Une voiture autonome a, par exemple, un champ de vision à 360°, et est
capable d’anticiper des mouvements et des obstacles.
 L’homme n’est plus le maître des jeux

Dans les années 50, le mathématicien Alan Turing avait imaginé


l’intelligence artificielle en se demandant si une machine était capable de
penser comme l’homme. Les hommes se sont alors confrontés à la
machine lors de parties de Backgammon, d’Othello, de Puissance 4 ou
encore de dames… les machines ont été mises à rudes épreuves. Parmi
les tentatives les plus connues, on peut citer le duel aux échecs de la
30
machine Deep Blue contre le champion du monde aux échecs Vladimir
Kasparov. Si de très bons joueurs d’échecs s’étaient déjà mesurés à des
ordinateurs dès les années 6o, ce match de 1997 est entré dans les
annales. Le meilleur joueur d’échecs au monde avait été battu par une
machine. Mais le peut-elle dans tous les domaines ? La machine peut-
elle remplacer l’homme systématiquement ?

1.2. Les domaines où la machine ne


dépasse pas encore l’homme :
L’intelligence artificielle s’immisce de plus en plus dans notre quotidien
jusqu’à nous assister dans nos gestes les plus simples. Mais elle ne peut
nous remplacer complètement, du moins dans certains domaines pour le
moment.
 La conduite :

L’intelligence artificielle a déjà bien investi nos véhicules qui deviennent


intelligents, connectés, voire autonomes. Si la voiture peut nous faciliter
la tâche lorsque l’on veut se garer, grâce au Park Assist, elle n’est pas
encore complètement autonome. Certains constructeurs se sont lancés
dans la course à l’autonomie, mais c’est Tesla qui a pris une longueur
d’avance avec son Autopilot. Cependant, les accidents mortels survenus
en 2016 avec une Tesla et en 2018 avec Uber nous rappellent que
l’intervention d’un conducteur est indispensable.
 La traduction :

Même si l’intelligence artificielle a fait de gros progrès en termes de


traduction automatique, elle ne dépasse pas encore les aptitudes des
traducteurs humains dans l’exercice de la traduction. L’IA peut traduire
une multitude de mots et phrases dans un grand nombre de langues grâce

31
à une base de données gigantesque. En revanche, l’IA n’a pas encore tout
à fait la capacité de traduire un contenu plus conséquent ou une phrase
isolée en tenant compte du contexte, ou bien encore de saisir toutes les
subtilités d’une langue.
 La détection des émotions :

Grâce à des capteurs, la machine est capable de détecter les apparences


extérieures de nos émotions, celles qui se lisent sur notre visage. En
revanche, ces capteurs ne peuvent pas comprendre l’origine de ces
émotions.

1.3. Ces domaines où la machine n’est


pas près de dépasser l’homme :
Là où la machine fait de nombreux progrès pour essayer d’égaler ou de
dépasser les capacités humaines, elle peut rivaliser avec l’homme. Mais
il y a encore bien des domaines où la machine reste loin derrière les
capacités de l’homme.

 La maîtrise du langage :

Maîtriser le langage ne signifie pas seulement parler une langue, il s’agit


aussi de reconnaître la parole, de comprendre leur signification,
d’interpréter et de retransmettre le langage. Le langage est un champ
d’application de l’IA qui est très développé. Le traitement du langage
couvre de nombreux domaines d’application tels que la reconnaissance
vocale, les chatbots, la traduction, les agents vocaux etc. Si les avancées
dans ces domaines sont notables, cela reste largement perfectible.

32
 L’agilité physique :

Certains robots parviennent à se mouvoir brillamment, mais cette agilité


physique est bien loin d’égaler celle de l’homme. On a, en effet, dans
notre cerveau quatre fois plus de neurones qui gèrent le mouvement que
de neurones qui gèrent le raisonnement. De même, homme possède un
peu moins de 700 muscles, tandis qu’un robot fonctionne avec 20 à 30
moteurs au maximum. Le robot n’est pas encore près de nous remplacer
dans des domaines qui exigent beaucoup de dextérité dans des endroits
inconnus pour le robot, à l’exception des robots sur des chaînes de
montage.

 Le bilan énergétique :

Enfin, les robots et ordinateurs ont, évidement, besoin d’électricité et de


batterie pour fonctionner. Seulement, la densité énergétique des batteries
est très faible, c’est-à-dire qu’elles ne peuvent pas stocker beaucoup
d’énergie comparativement à l’homme. La graisse, les protéines ou
encore les glucides ont une densité énergétique beaucoup plus
importante qu’une batterie, ce qui permet à l’homme d’être autonome
plus longtemps.
Ces avancées suscitent, à juste titre, des inquiétudes : et si l’IA finissait
par remplacer les travailleurs humains dans tous les secteurs ? Mais ce
scénario n’est pas inéluctable – et il n’est pas non plus des plus
probables. Les outils numériques n’ont jamais autant interagi avec nous,
et réciproquement. Si l’intelligence artificielle va modifier radicalement
l’exécution du travail et ceux qui s’en chargent, le principal impact de
cette technologie sera de compléter et d’augmenter les capacités
humaines, pas de les remplacer.

33
2. Pourquoi robotiser ?

Les avantages de la robotisation se déclinent autour de quatre


critères fondamentaux :
2.1. Les facteurs économiques :

Réduction des coûts de main-d’œuvre : Le premier facteur de


rentabilité du robot est la diminution de la part de la main-d’œuvre dans
le prix de revient du produit fabriqué.
Flexibilité de la gestion de production : Le robot industriel confère une
flexibilité inégalable à la gestion de production ; Il peut fonctionner seul,
un temps donné, sans assistance humaine. L’opérateur programme le
robot selon le type de pièce à manipuler ou des opérations à effectuer et
ce dernier est ensuite capable de travailler de nuit ou le week-end, mais
aussi, selon la longueur du cycle, 24 h/24 pendant plusieurs jours.
Amélioration de la qualité : Troisième avantage majeur du robot : sa
capacité à réaliser des opérations d’une qualité supérieure et constante.
Les premiers bénéfices constatés à la suite de l’implantation d’un robot
sont souvent la diminution du taux de rebuts et l’amélioration globale de
la qualité. L’automatisation aussi facilite la traçabilité de la production et
donc le suivi de la qualité.

2.2. Les facteurs humains :

L'augmentation de la sécurité sur le poste de travail, flexibilité, régularité


et qualité conduisent à l’optimisation de la gestion de production et à la
compression des délais de fabrication et de livraison : deux paramètres
majeurs qui déterminent le degré de compétitivité d’une entreprise.
34
Le robot soulage les opérateurs sur les postes de travail contraignants,
fatigants, dangereux qui peuvent impacter leur santé, par exemple : les
TMS (troubles musculo-squelettiques).

35
La robotisation est donc le moyen de transférer sur une machine la
charge des contraintes qui pesaient précédemment sur le salarié.

2.3. Les facteurs environnementaux et


la mise en valeur de l'entreprise :

À travers les gains de productivité engendrés, la robotique réduit la


facture énergique de l’entreprise et permet une économie substantielle en
matières premières et en rejets nocifs pour l’environnement.
Au-delà de ces avantages mesurables, il en est un, plus subjectif, que
l’on retrouve régulièrement : celui de la mise en valeur de l’entreprise.
Les témoignages recueillis convergent sur ce point : le robot est une
remarquable carte de visite pour une PME vis-à-vis des clients et des
salariés. Les clients admirent à travers le robot la capacité d’adaptation
de l’entreprise et sont ainsi confiants dans l’aptitude de leur fournisseur à
répondre à leurs exigences.

Au vu des avantages exposés, la robotisation est rentable. Elle apporte un


gain de productivité et rend l’entreprise plus compétitive, ce qui en fait
une alternative très intéressante à la délocalisation.
Il est important de rappeler ici combien associer les salariés à la
robotisation induit une dynamique et une appropriation naturelle du
nouvel outil. Cette démarche est porteuse d’avenir, elle rajeunit l’idée
que l’on se fait du travail en usine et pourrait rendre plus attractifs les
métiers manuels.

36
3. Quand collabore l'homme et la machine ?

Alors que le débat fait rage entre les tenants d’un progrès bon
pour l’homme et le travail et ceux défendant l’idée que les robots
et l’automatisation vont détruire des millions d’emplois de par le
monde, cette partie a pour objectif de montrer qu’une troisième
voie est en train d’apparaître, à la faveur d’un progrès technique
qui tient compte de l’humain, celle de la cobotique.

3.1. De la robotique à la cobotique :

Cependant, depuis une vingtaine d’années, la quête d’autonomie pure


des machines n’est plus le seul objectif de la recherche en automatisme
et de l’industrie cliente de la robotique. De plus en plus, l’offre s’oriente
vers des robots de moins en moins autonomes et de plus en plus passifs,
soumis à l’opérateur avec lequel il va interagir. Selon Bernard Claverie,
la cobotique « est mise en œuvre comme réponse pratique dans des
situations où la robotique n’a pas de justification, alors que l’opérateur
humain est indispensable mais confronté à des tâches difficiles ou
pénibles, ou répétitives et à très faible valeur ajoutée. »
En d’autres termes, la cobotique vise à réconcilier l’homme et la
machine en vue de constituer un système à la fois plus efficace et plus
intelligent.

37
3.2. La cobotique - Définition - :

Le terme a été proposé en 1996 par J. E. Colgate, W.


Wannasuphoprasit et M. A. Peshkin, professeurs à la Northwestern
University. Il a été introduit et initialement utilisé pour désigner des
dispositifs d’assistance physique passifs qui guident les opérateurs et
interagissent avec eux. On parle alors de coactivité. Cette notion sous-
entend la suppression totale ou partielle des barrières physiques entre
l’homme et le robot, afin qu’ils puissent interagir. Cette interaction se
décline de différentes façons :
• L’homme et le robot concourent à la réalisation de tâches distinctes
dans un même environnement. Il s’agit alors d’un partage d’espace de
travail.
• L’homme et le robot travaillent simultanément à la réalisation d’une
tâche commune. On parle dans ce cas d’une collaboration directe.
• L’homme et le robot travaillent à tour de rôle à la réalisation d’une
même tâche. La collaboration est alors indirecte.
• L’homme est assisté par le robot dans la réalisation d’une tâche. Dans
ce cas, le robot procure une assistance physique au geste en soulageant
l’opérateur dans l’exécution de ses mouvements.

3.3. Les différentes formes d'assistance


de la cobotique :

38
Comme le montre le schéma réalisé par l’Usine Nouvelle, la cobotique
se décline en différentes solutions :
- L’îlot robotisé flexible. C’est la solution qui se rapproche le plus de la
robotique traditionnelle mais qui dispose de dispositifs de sécurité
(capteurs, caméras …) rendant l’interaction entre l’homme et le robot
plus aisée. L’homme et le robot coopèrent, l’humain délègue des tâches
au cobot. Le robot effectue des tâches répétitives afin de garantir une
qualité constante et/ou un temps de cycle optimisé.
- L’îlot robotisé collaboratif. Cette solution est basée sur le partage des
tâches entre le robot et l’homme, ils travaillent ensemble dans une même
zone. Souvent le robot assiste l’opérateur lorsque le geste de celui-ci est
trop complexe pour être automatisé.
- Le robot mobile collaboratif. Cette solution est toujours basée sur le
partage des tâches et l’assistance du robot mais celui-ci peut être déplacé
sur différentes lignes par exemple afin de répondre à des besoins
ponctuels.
- Le cobot. Cette solution correspond à un équipement motorisé qui
assiste l’opérateur dans ses gestes. Il permet d’amplifier la force d’un
opérateur, de compenser le poids d’un outil, d’amortir les vibrations ou
autre phénomène engendrant fatigue et troubles musculo-squelettique
(TMS). Le cobot permet également de garantir la répétabilité d’un mode
opératoire, le guidage d’un mouvement.
- L’exosquelette. Cette solution correspond à un équipement articulé et
motorisé fixé sur le corps au niveau des jambes et du bassin, voire
également sur les épaules et les bras. Il facilite les mouvements en
ajoutant la force de moteurs électriques.

39
4. Progression des robots industriels dans le monde :

Vous trouverez en annexe divers chiffres sur les robots industriels qui
expliquent la progression de ces robots et l’utilisation toujours plus

intensive dans différents secteurs.


La première annexe démontre que le marché d’Asie et d’Australie sont
les principaux utilisateurs de la robotique, mais que l’Europe se robotise
petit à petit (Annexe 1).

40
Les installations de robots industriels ont augmenté dans le monde entier
de 2008 à 2018. L’Asie/Australie a été la région où le nombre
d’unités installées a été le plus élevé ; environ 283 000 unités ont été

ANNEXE 2 Installations annuelles de robots industriels pas régions

installées en 2018 seulement (Annexe 2).

La transformation numérique stimule l’utilisation accrue des robots


industriels, le marché mondial des robots industriels, qui était d’environ
40 milliards de dollars US en 2017, pourrait atteindre plus de
73 milliards de dollars US d’ici 2023, alors que davantage d’entreprises
subissent une transformation numérique en intégrant des équipements
technologiques dans le processus de production.
41
Un marché pour les logiciels d’automatisation industrielle s’est
développé depuis et devrait atteindre plus de 50 milliards de dollars

américains d’ici 2023.


Le marché de l’automobile reste tout de même le premier client de la
robotisation (Annexe 3).

Les ventes de robots ont augmenté de 10% en 2018 pour atteindre


environ 415700 unités. Les ventes vers l'Europe ont augmenté de 7% en
2018, de 14% en Asie et ont diminué légèrement, de 4% dans les
Amériques.
Le site de la fédération internationale de la robotique (FIR) estime des
progrès exponentiels dans la plupart des pays, les taux de croissance vont
s'accélérer entre 2019 et 2021 pour atteindre 14% en moyenne par an, en
Europe de 10%, en Amérique de 13% et en Asie de 16%.
Entre 2018 et 2021, FIR estime que près de 2,1 millions de nouveaux
ANNEXE 3 Installations annuelles de robots industriels en fin d'année dans le monde par industries 2016-2018
42
robots industriels seront installés dans des usines à travers le monde
(Annexe 3).

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BILAN :
Dans cette partie, nous avons conscience de ce qui rend unique
l’Homme, non seulement en entreprise, mais aussi dans la société
actuelle. La créativité ou l’intuition font que l’humain est nécessaire dans
les entreprises d’aujourd’hui, devenues complexes et agiles. Le robot
possède de nombreuses qualités similaires à l’humain, mais la notion de
conscience révèle que ce dernier ne sera jamais un humain.
L’angoisse envers le robot est principalement liée aux modèles mentaux
tirés de la science-fiction, ce qui crée cette peur du risque de se retrouver
attaqué par un « artefact humain » et met une distance entre les deux
types d’intelligences.
Différents sociologues ont donné leur point de vue à ce propos.
L’humain a besoin de se sentir utile au travail. Dès lors, si une entreprise
devient totalement robotisée avec très peu d’employés, le collaborateur
possède cette crainte d’être remplacé à cause de son employabilité et le
sentiment d’inclusion perd tout son sens.
Tout le monde aura sa place de créer et de partager dans le monde de
demain, car le travail comme on le connaît va être modifié, il sera réduit
et plus locale. Les robots sont une étape vers le changement dans ce
monde, comme les technologies ou plus globalement l’industrie 4.0 et sa
virtuosité.

Conclusion :

L’emploi a augmenté car il est directement influencé par la robotique,


mais les robots sont infatigables contrairement à l’Homme, ce qui
paradoxalement les substitue à ce dernier.
En somme, beaucoup de métiers « du passé » seront automatisés par des

44
robots possédant une IA suffisamment puissante. Par exemple, les
caisses des supermarchés ou les call centers sont peu à peu remplacés par
des automates ou des chatbots. Même les métiers à hautes qualifications
comme les avocats sont déjà en mutation par des IA appelées legalbots
dans de nombreux cabinets aux États-Unis. De plus, beaucoup de métiers
possédant un contact « humain » sont remplacés par des robots au Japon,
comme des humanoïdes qui présentent un journal télévisé.
Cependant, la fédération internationale de la robotique publie une étude
sur l’impact positif des robots industriels dans les entreprises. Les pays
comme l’Allemagne, le Japon ou encore la Suède, qui sont très
développés en termes de robotique d’entreprise, possèdent des taux de
chômage quasi-nuls. Automatiser permet donc de garder les emplois,
puisque cela permet de baisser les coûts et les entreprises sont finalement
moins tentées par une délocalisation ou des licenciements économiques.

Des scientifiques estiment à 5.7 millions d’emplois perdus d’ici 2035 en


Europe, ce qui correspond à la crise financière de 2015. Mais cette
recréation d’emploi, grâce à la modernisation des tâches, de nouvelles
technologies ou une relocalisation des entreprises va potentiellement
créer de l’emploi pour 9.7 millions de personnes.
Les robots donc vont permettre de meilleures performances pour
l’entreprise, tout en permettant aux collaborateurs de s’épanouir dans des
tâches plus intéressantes. Très peu d’entreprises ont licencié des
collaborateurs et ont plutôt préféré les réaffecter à d’autres tâches ou
d’autres services.
C’est pourquoi, une entreprise robotise une partie de la production, mais
jamais toute l’entreprise, car beaucoup de métiers ne peuvent être
robotisés et nécessitent des compétences que seul un humain possède.

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