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Genette Gerard Figures I Du Seuil 1966 2 Gerard Genette PDF
Genette Gerard Figures I Du Seuil 1966 2 Gerard Genette PDF
Figures l
AUX.M~MES ÉDITIONS
Figures 1
coll. « Points », 1976
Figures II
coll. « Tel Quel », 1969
coll. « Points », 1979
Figures III
coll. « Poétique », 1972
Mimologiques
coll. « Poétique », 1976
Introduction à l'architexte
coll. « Poétique », 1979
Palimpsestes
coll. « Poétique », 1982
Nouveau discours du récit
coll. « Poétique», 1983
Seuils
coll. «Poétique », 1987
GÉRARD GENETTE
FIGURES 1
ÉDITIONS DU SEUIL
27, rite Jaçob, Paris VIe
CE LIVRE
EST PUBLIÉ DANS LA COLLECTION
TEL QUEL
DIRIGÉE PAR PHILIPPE SOLLERS
ISBN 2-02-001933-7
La loi du Il mars 1957 interdit les copies ou reproductions destinées à une uti-
lisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle
faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l'auteur ou de ses
ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les arti-
cles 425 et suivants du Code pénal.
Figll1'e porte absençe et prlsenu,
plaisir et déplaisir. (PASCAL)
L'UNIVERS RÉVERSIBLE
10
L'UNIVERS RÉVERSIBLE
le feN d'amoNT
QIIi tians l'eall 1111111' s, çOnstlllll
et que nous retrouvons un peu partout sous diverses espèces,
tel ce goéland
qui .!NT IJNllque rorhtr
Fait ses petits aN bord de la marine 1
telle cygne, ce beau "ogUetd' aux "oiles emplulllées, qui, opérant
à lui seul une sorte d'union personnelle des espèces>
Nage et ,'ole d'un mllIIe temps 2.
Le poète évoque encore avec complaisance le spectacle
paradoxal aperçu du haut d'une falaise
Où pour "oir "oler les oiseaux
Il faut qNe Je baisse les .Jeux 3.
De ces oiseaux vus d'en haut, la figure inverse et complé-
mentaire sera naturellement le poisson vu d>en bas> ou
poisson "olant. La pêche à la ligne offre un prétexte facile
à cette nouvelle inversion :
Le nageNT étant pris "ole rOllllIIe un éclair ...
Mais enfin de poisson on le change en oisetui,
Il forlIIe un arc en l'air...
. . .on dirait à les voir
QN'un lIIiracie nOllVeau du ciel les fait pleuvoir.
Métamorphose d'autant plus troublante qu>elle éveille
chez le poète le souvenir de lointaines traversées, vers
cette fabuleuse Ligne où commence l'envers du monde
et où s'accomplissent tous les prodiges :
Ainsi, non sans plaisir, SNT le "aste Neptune
011 j'ai tant éprouvé /'unI et l'aNtre fortune,
J. Sonnet : Q-Jjt I4l1Oir, ttllt gurgt ifl();m,t .•• - :1. LI PIUrIIgI M GiImIlltIr.
-~. LI C",,""'pl4lnr.
II
FIGURES 1
1%
L'UNIVERS RÉVERSIBLE
t. LI Soli"".
z. Bachelard a bien montd (l'BaN ,1 /el m.,l. p. 7Z) la liaison entre le «con-
cept ambigu oilcau-poilSOQ Il et la « réversibilité des grandi spectacles de
l'cali Il.
14
L'UNIVERS RÉVERSIBLE
16
L'UNIVERS RÉVERSIBLE
J.n va de soi que Saint-Amant n'est pris ici que comme un _pk, parti-
cu1i~ent carac:œpstique, de la sensibili~ baroque. Mais on trouverait chez
d'autres poètes, moins connus, de la mëme ~ des dFets .u&&ir~v~.teurs.
Ainsi, cette rivière cban~ par Habert de Cérisy Uean Rousset. AnllJologil
• '" PoIri, NrrJqw frtmfflÏlI, l, p. 24') :
C'IIIId,ptv"" _ s 1IgI'Itzb1" , ' _ ,
_s
12111 '" ,,,,., " " d,1 st 1rIUrJII1rrtII 1'_,·
C',slld fJIIIl'"il SfJIIjfrtmI. __ s imp.shlns,
ConfMUl lous III objlls IIIIHfJIII _s ftfIITIS,
C'II/Id fJIII SIIF l1li ",.brt il mJilfIOir ks p.issrms,
!2JIillrowll,s oilltlllX 4IIIprls ils _'pms,
El fJIIIl, S'liS flHmltl Il'_ IrmtIpntll _k
DOIIIr si l'oistau nagr, 011 si l, p.issrm woI,.
COMPLEXE DE NARCIS SE
2.2
COMPLEXE DE NARCISSE
1. Sonruls J'Amour, J.
COMPLEXE DE NARCISSE
lA Solilllde.
1.
2.. Rappelons ces vers de MOYI' S_' :
LI finn_enll'y lIoil, l'allre dtljOllT l'y rtJNk,
Il s'llIimir', il/t/al, 'If te miroir fJIIi toIIk.
FIGURES 1
1. Le Mi,.oi,. t,"banll.
z. La LilliralllTt tk l'Agt 1Nzr0lJNl en F,._t, p. In.
« L'OR TOMBE SOUS LE FER »
;1
FIGURES 1
33
PlGURZS. 2.
ARGENT
l ,
IVOIRE- OR
É~NE/ "'PER
ALB1TRE ~ \ /FUMÉE
CHARBON - NEIGE - EAU - FEU - CENDRE
1 / "'"
TERRE AIR
"'-CIEL
L'amateur de statIstiques pourrait aisément vérifier la
fréquence des termes les plus polyvalents, tels qu'Or ou
Feu, et celle des associations les plus riches, donc les plus
stables (Eau des larmes - Feux de l'amour), qu'on trouve
encore chez Racine : .
J'ai langui,)'ai séché, dans les feux, dans les larmes ...
Bien entendu, comme le Ciel et la Terre, la Nuit et le Jour,
l'Ame et le Corps, le Rêve et la Vie, la Vie et la Mort, la
Mort et l'Amour fournissent les contrastes majeurs qu'il
s'agit de rapporter aux autres pour les valoriser en un
chiasme saisissant. Ainsi cette belle chute de Tristan
La Parque n'a coupé notre Jil qu'à moitié
Car je meurJ en ta cendre et tu vis en ma flamme 1.
L'anthologie d'A.-M. Schmidt, l'Amour Noir, a montré
quelle inépuisable source d'antithèses offrait le thème
de la Belle More à la peau sombre et aux yeux clairs, en
qui la Nature entretient sans cesse
Un accord nJerveilleux de la Nuit et du Jour 1
35
FIGURES 1
1. Tristan, la Mer.
2. a. s. Hutin, l'A/thi,"it, P.U.F., p. 74.
« L'OR TOMBE SOUS LE FER »
37
FIGURES 1
39
FIGl'RES l
San/euil (Pléiade, p. 4°1-4°2), notre vraie nature était hors du temps, faite pour
goùter l'éternel ».
1. III, p. 873. - 2. l, p. 388.
FIGURES 1
43
FIGURES 1
45
FIGURES 1
47
FIGURES 1
49
FIGURES 1
1. 1. p. 946.
54
PROUST PALIMPSESTE
55
FIGURES I
1. II, p. 190.
PROUST PALIMPSESTE
57
FIGURES 1
1. Maurois, p. 271.
PROUST PALIMPSESTE
60
PROUST PALIMPSESTE
61
FIGURES 1
1. III, p. 160.
62.
PROUST PALIMPSESTE
que ce livre à écrire est à peu près (mais à peu près seulement)
celui qu'il vient de liré, c'est au lecteur qu'il échoit de remonter
jusqu'à ces pages lointaines, enfance à Combray, soirée
chez les Guermantes, mort d'Albertine, qu'il avait d'abord
lues comme sagement déposées, glorieusement embaumées
dans une œuvre faite, et qu'il doit maintenant relire, presque
identiques mais un peu différentes, comme en souffrance,
encore· privées de sépulture, anxieusement tendues vers une
œuvte à faire : et inversement, sans cesse. Ainsi, non seule-
ment la Recherche du Temps perdu est, comme le dit Blanchot,
une œuvre « achevée-inachevée », mais sa lecture même
s'achève dans l'inachèvement, toujours en suspens, tou-
jours « à reprendre », puisqu'elle trouve son objet Sa1J.S cesse
relancé dans une vertigineuse rotation. ( L'objet littéraire,
écrit Sartre, est une étrange toupie qui n'existe qu'en mou-
vement 1. » Cela est particulièrement vrai de l'œuvre de
Proust, œuvre instable, construction plus mobile que celles
de Calder, puisqu'un seul regard suffit à déclencher une
circulation que rien ensuite ne peut plus arrêter.
FIGtmIIS. 3.
FIGURES 1
66
PR.OUST PALIMPSESTE
73
FIGURES 1
74
VERTIGE FIXÉ
7~
FIGURES l
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FIGURES 1
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FIGURES l
80
VERTIGE FIXÉ
J. Reprise, ainsi que les deux Visionr riftéthiu dont il sera question plus
loin, dans Ins/an/anis.
VERTIGE FIXÉ
1. Il faut donner ici à la notion de 1f'Jo/i~atioll le sens que lui donnaient les
formalistes russes, pour qui le « procédé » est l'être de la littérature, et le
« contenu » une simple justification a por/eriori de la forme.
FIGURES l
93
FIGURES 1
1. P. 27.
94
BONHEUR DE MALLARMÉ?
97
F1GU1ŒS. 4.
FIGURES l
1. P. 499. - z. P. 17· - 3· P. H·
BONHEUR DE MALLARMÉ?
1. P. 533. - z. P.545.
99
FIGURES 1
101
FIGURES I
10 3
FIGURES 1
1°4
ESPACE ET LANGAGE
IO~
FIGURES l
106
ESPACE ET LANGAGE
III
FIGURES 1
II4
LE SERPE,,,,T DANS LA BERGERIE
Il7
FIGURES l
IZI
FIGURES l
J. Ellfjlllle.r, passim.
z. FjçJionr, p. 36.
L'UTOPIE LITTÉRAIRE
1. PictiO"J, p. 100.
126
L'UTOPIE LITTÉRAIRE
1. Enquêter, p. 16.
%. FüfionJ, p. 71.
12.8
L'UTOPIE LITTÉRAIRE
FIGUR~5. s.
FIGURES l
13°
L'UTOPIE LITTÉRAIRE
I. Enql/êtes, p. 150-15 I.
2. « La présence intemporelle, qui est le propre de la littérature, signifie que
la littérature du passé peut toujours interférer avec celle du présent. Ainsi
Homère avec Virgile, Virgile avec Dante, Plutarque et Sénèque avec Shakes-
peare, Shakespeare avec le Gœtz von Ber/ùhingen de Goethe, Euripide avec
l'Iphigénie de Racine et celle de Goethe. Pour prendre un exemple à notre
époque, les Mille el une Nt/ils et Calderon avec Hofmannsthal, l'04Yssée
FIGURES 1
134
PSYCHOLECTURES
1. Inlroduflion à /a POfhoeriliqut, p. 3H
2. Ibid., p. 14.
FIGURES 1
147
FIGURES l
148
STRUCTURALISME ET CRIl'IQUE LITTÉRAIRE
Il
149
FIGURES 1
1 ~4
STRUCTURALISME ET CRITIQUE LITTÉRAIRE
III
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FIGURES 1
159
FIGURES 1
160
STRUCTURALISME ET CRITIQUE LITTÉRAIRE
IIIGUll!S. 6.
FIGURES l
trouv~ dans les idII! ou les sentiments. Un vieux sens nous revient li~ à une
(orme nouvelle, et ce glissement d~place toute une œuvre.
STRUCTURALISME ET CRITIQUE LITTÉRAIRE
1. C'est à cette considération que nous introduit le très beau livre de Gilbert
Durand. le Décor mythique de la Chartrrust de Parme, Cord, I96r.
2. Art. dt .• p. 27. .
FIGURES l
IV
r6R
STRUCTURALISME ET CRITIQUE LITTÉRAIRE
173
FIGURES 1
174
MOTS ET MERVEILLES
inaccessibles, oiseaux qui rasent les étangs et sont bons poissonniers, oiseaux
de babil et cajoleurs, de combat et de volerie, de voirie et de gibets, nuitiers
et de mauvais augure, de parade et de caquet. Aller à flots, à bonds légers,
et bondir; le contraire, aller à glissades, à traînées, à tire d'ailes, à trait, fendant
l'air tout d'un effort, à boutades et à plusieurs saillies, d'un beau vol, haut
et hardi. » Ou encore : « Chaque oiseau a son ramage à part et ses cris propres,
la colombe roucoule, le pigeon caracoule, la perdrix cacabe, le corbeau croaille
et coasse. On dit du coq coqueliquer, du coq d'Inde glougloter, des poules
clocloquer, craqueter, clousser, du poulet pépier ou piauler, des cailles car-
cailler, du geai cajoler, du rossignol gringoter, du grillon grésillonner, de
l'hirondelle gazouiller, du milan huir, du jars jargonner, des grues craquer
01.'- trompetter, du pinson frigoter, babiller, du hibou huer, de la cigale cla-
queter, des huppes pupuler, des merles siffler, des perroquets et des pies
causer, des tourterelles gémir, du paon on dit qu'il a la tête de serpent, la
queue d'un ange, la voix de diable; de l'alouette tirelirer, Adieu Dieu, Dieu
Adieu. De façon que les uns crient, les autres chantent ou gémissent, pleurent,
caquettent, effayent et en cent mille façons de ramages; le moineau dit :
pilleri. » Le meilleur Binet est peut-être dans ces « catalogues d'oiseaux »
où le musicien se livre sans retenue.
I. Paul Godefroy, lot. Gil.
MOTS ET MERVEILLES
179
FIGURES l
180
MOTS ET MERVEILLES
J. Ch. XXlUX : ltJ PltJt, P,int",. - z. Ch. L. - 3. Ch. xxx : Ils FI_I.
4. Ch. XXXIII: ]1ITt/inagt. - ,. Ch. xxx (jNllrrmntr : passer mattre).
Ih
MOTS ET MERVEILLES
186
L'ENVERS DES SIGNES
qui se cherche déjà dans le Degré zéro, et qui n'a pas cessé
de s'affirmer d'une façon de plus en plus consciente et
systématique. Si la critique peut ainsi se réclamer à la fois de
plusieurs idéologies diverses, c'est, ajoute aussitôt Barthes,
que « le choix idéologique ne constitue pas l'être de la critique
et que la « vérité » n'est pas sa sanction» : elle a pour tâche,'
non pas de découvrir la vérité secrète des œuvres dont elle
parle, mais de couvrir leur langage, « le plus complètement /
possible », de son propre langage, d'ajuster le plus étroite-
ment possible le langage de notre époque à celui des œuvres
passées, « c'est-à-dire au système formel de contraintes logi-
ques élaboré par l'auteur selon sa propre époque 1 ». Ce
frottement du langage littéraire et du langage critique a
pour effet non pas de dégager le « sens » d'une œuvre,
mais de « reconstituer les règles et contraintes d'élaboration
de ce sens », autrement dit, sa techniq~e de signification.
Si l'œuvre est un langage et la critique un métalangage, leur
rapport est essentiellement formel, et la critique n'a plus
affaire à un message, mais à un code, c'est-à-dire un système
dont elle doit retrouver la structure, « tout comme le linguiste
n'a pas à déchiffrer le sens d'une phrase, mais à établir la
structure formelle qui permet à ce sens d'être transmis 2 ».
Moyennant quoi, des langages variés que la critique peut
essqyer sur les œuvres littéraires du passé (ou du présent)
~ surgirait une forme générale qui serait l'intelligible même
que notre époque donne aux choses et que l'activité critique
aide à la fois, dialectiquement, à déchiffrer et à constituer 3 ».
La valeur exemplaire de l'activité critique tient donc clai-
rement à ce double caractère sémiologique : comme méta-
langage (discours sur le langage littéraire), elle étudie un
système de signification qui est la littérature; comme langage-
objet (devenue elle-même discours littéraire), elle forme
188
L'ENVERS DES SIGNES
Signifiant 1 Signifié 1
(voile) (navire)
Signification 1
(figure) Signifié 2-
(poésie)
Signifiant 2-
Signification 2-
(rhétorique)
J. Mythologies, p. 222.
z. Ibid., p. %42.
3. Ibid., p. 223·
fiOURiS. 7.
FIGURES l
197
FIGURES 1
199
FIGURES I
100
L'ENVERS DES SIGNES
1. Mythologies, p. 64.
%. « Le travail du romancier (il s'agit de Robbe-Grillet) est en quelque
sorte cathartique : il purifie les choses du sens indM que les hommes sans
cesse déposent en elles )t (Essois çritiqtJls, p. 199. C'est moi qui souligne.)
~. Le Degré :(.Îro Je l'Eçrilllf'e, p. 76.
lOI
FIGURES l
zoz
L'ENVERS DES SIGNES
1. Les traités de Rhétorique cités ici sont les suivants : René Bary : la
Rhiloriqw Jrtmfaise, 16B; Bernard Lamy : la Rhiloriqw DII /'Arl de parler,
1688; Dumarsais : du Tropes, 17~0; Crevier : Rhéloriqw frllllftziH, 176J;
Hugh Blair : LefOlls de Rhlloriqw el de Bel/II-Leltru, 1783; Domairon :
Rhiloriqw frll1lfaiH, 1804; Fontanier : Commenlaire raiso1llll des Tropts tU
Dllfllorsais, 1818; M_I tlassiqw PDIIT l'ilwJe du Tropes, 18n, deul[i~me
édition remaniée en 1822; Du Figurer tIN Dis_sllllms qw lu TroPll, 1827.
Ces Rhétoriques classiques traitent essentiellement (et même, dan. le
cas de Dumarsais et de Fontanier, exclusivement) de cette partie de l'art
de parler et d'écrire que les anciens appelaient "Otlllio, c'est-à-dire le travail
du style, dont les figures constituent la principale ressource. C'est cette
rhétorique de l'expression, ancêtre de la sémantique et de la stylistique moder-
nes, qui est considéré ici, et nommée par commodité rhétorique tout court.
Mais cette restriction ne doit pas faire oublier les deux autres grandes parties
de la rhétorique antique, la diJposilio, qui est l'art de combiner les grandes
unités du discours (rhétorique de la composition), et surtout l'ilmnlio, qui eat
l'art de trouver des arguments (rhétorique du contenu, culminant dans la
lopif'le, ou Rpertoire des th~mes).
z06
FIGURES
2.°7
FIGURES l
.no
FIGURES
1. C'est dire que si la figure doit être IrflllNiJibl" elle ne peut être IrflllNil,
sans perdre sa qualité de figure. La rhétorique sait que le mot ,oil, désigne
un navire, mais elle sait aussi qu'il le désigne autrement que ne le ferait le
mot _ir, : le sens est le même, mais la signification, c'est-à-dire le rapport
du signe au sens, est différente, et la poésie dépend des significations, non
des sens. Si bien que la rhétorique respecte à sa maniùe le principe valéryen
de 1. li4istlll iN/ilml""" '" m" Il '" mfl. En poésie moderne, le mot est irrem-
plaçable}JtlnllJlll lilllrtll, en poésie classique il l'est par" IJIII figurl.
211
FIGURES l
lU
FIGURES
ZI6
FIGURES
21 7
FIGURES I
1. Œ,,",I tfJlllp/il'l, &1. du Seuil. coll. «l'In~e JI, 1964. tome l, p. 640.
Sauf indication contraire, les notes suivantes renverront à cette &iition.
FIGCRES l
224
SILENCES DE FLAUBERT
les femmes ont des tresses noires, au bruit des cloches, des
mulets et des fontaines s'ajoute le frôlement de la robe des
moines, et surtout, cette phrase si caractéristique : « Le soleil
frappait sur les cuirs de la capote et la poussière, qui tourbil-
lonnait comme de la fumée, leur craquait dans les gencives ».
Qu'un personnage puisse, dans le vague de la rêverie, per-
cevoir de ces détails avec une pareille acuité, cela dépasse
évidemment la vraisemblance générale. Le commentaire de
Thibaudet, qui rappelle Perrette et le pot au lait (<< Quand je
l'eus»!) et voit dans cette puissance d'illusion un trait spé-
cifiquement féminin, est d'une justesse contestable. On peut
aussi, avec plus de mesure, prêter à Flaubert une intention
d'ordre psychologique, visant la personnalité particulière
d'Emma : il voudrait montrer, par ce luxe étrange de détails,
le caractère hallucinatoire de ses rêveries, qui serait un des
aspects de la pathologie bovaryste. Il y a sans doute une part
de vérité dans cette interprétation, mais elle n'est pas entiè-
rement satisfaisante. Un peu plus loin, lorsqu'Emma,
devenue vraiment malade après la trahison de Rodolphe,
sombre dans une crise de dévotion mystique, Flaubert pré-
sentera ses visions d'une manière beaucoup plus objective
- et plus traditionnelle - en écrivant : « Alors elle laissa
retomber sa tête, croyant entendre dan 5 les espaces le chant
des harpes séraphiques et apercevoir en un ciel d'azur,
sur un trône d'or, au milieu des saints tenant des palmes
vertes, Dieu le Père tout éclatant de majesté, et qui d'un signe
faisait descendre vers la terre des anges aux ailes de flamme
pour l'emporter dans leurs bras ». Par le vague des détails,
leur caractère tout conventionnel, et ce crrryant entendre (com-
parer au elle était emportée de tout à l'heure) qui les place sans
équivoque dans le plan de l'irréel, on voit bien que l'hallu-
cination, ou l'apparition, nous est donnée ici 1 avec une force
d'illusion très inférieure à celle que Flaubert accordait à une
simple rêverie. L'interprétation psychologique apparaît donc
P1GUIUIS. s.
FIGURES 1
1. II, p. H.
126
SILENCES DE FLAUBERT
J. II, p. II.
FIGURES 1
I. l, p. 649. - 2. II, p. B.
2.JO
SILENCES DE FLAUBERT
1. l, p. 444.
:l. Correspondante, M. Conard, t. TIl, p. :l70.
,. Exlrails dt la Correspondante par Geneviève BoHème, Seuil, 196" p.
H, 134. UI.
FIGURES 1
Z}4
SILENCES DE FLAUBERT
I. Ibid., p. 215-2.17.
2.. Extraits BoHème, p. 74.
SILENCES DE FLAUBERT
1. Chroniquer, p. zoS-zo6.
z. n, p. 160. Cité par Proust, Cbrtmiqull, p. 199.
3. II, p. 127·
SILENCES DE FLAUBERT
239
FIGURES l
1. Œuvres, Pléiade, t. l, p. 6r 8.
2. Buais critiques, p. 200.
SILENCES DE FLAUBERT
1. II, p. S5I.
LA LITTÉRATURE COMME TELLE
260
LA LITTÉRATURE COMME TELLE
Z6I
FIGURES 1
a6a
LA LITTÉRATURE COMME TELLE
1. II, p. 477-
2. I,p. 657. a. Otklovski, It V I!}'agt .renli",mtal : « Le formalisme considère
le soi-disant contenu comme un des aspects de la forme ». Plus précisément,
les formalistes distinguent la fablt, qui est le matériau brut du récit (mlulalfçe
Ju tontlllll, dans le vocabulaire de Hjelmslev), et le sujet, ou intrigue, qui en est la
mise en œuvre (fa,."" Ju tOnllllll) : c'est lui que Chklovski annexe à la «forme »,
un peu comme la linguistique moderne sépare le signiftJ du rlfirent pour
le maintenir dans l'ordre de .la langue.
3. Braque, cité par Jakobson (SdeçtttlWrilings, l, p. 632) : « Je ne croisl'BS
aux choses, mais aux relations entre les choses ». C'est le credo structuraliste.
4. II, p. 153 2 •
5. « Il ramène tout aux mathématiques. Il voudrait faire une table de
logarithmes pour les littérateurs» aules Renard).
LA LITTÉRATURE COMME TELLE